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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    Et là, Méluche, tu vas dire que c'est la Police qui tue ?

    Ce ne serait pas, plutôt, des membres de cette nouvelle "communauté importée" de nouveaux "français de plastique" ? Dont 69% ont voté pour toi au premier tour de la Présidentielle ?

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    https://www.lyonmag.com/article/123804/lyon-deux-morts-et-deux-blesses-lors-d-une-nouvelle-fusillade-a-la-duchere

     

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    1. La fine remarque ironique de Gabrielle Cluzel à Isabelle Rome, magistrate et ministre, toute contente d'avoir parlé avec PapNdiaye (vous savez, celui qui participe - et organise - des réunions "interdites aux Blancs. Elle a touité :

    "Échange constructif avec @PapNdiaye ce matin pour évoquer notre feuille de route commune. Les inégalités femmes-hommes ainsi que les stéréotypes racistes, antisémites et LGBTphobes s'enracinent dès le plus jeune âge. Nous sommes tous les deux déterminés à les combattre."

     
    Ce à quoi Gabrielle Cluzel a répondu, laconiquement :
    "Et accessoirement lire, écrire, compter ?"

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    2. L'excellente "Une" de Valeurs... :

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    Profitons-en pour rappeler ce que nous disions ici-même, hier :

    "...Puis Onfray n'oublie pas que, derrière Mélenchon, il y a toujours Robespierre ! Bravo, Onfray !..."

    (extrait vidéo 0'47)

    https://twitter.com/EricNaulleau/status/1536707171949346817?s=20&t=FpxcYGhTMmLE60qRFRwzlQ

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    3.  Macron s'est donc mis en route pour Kiev : mais, s'il se mettait plutôt en route vers... la France ? La vraie, celle de la vraie vie, des vrais gens, pour qui tout va de mal en pois... ?  Pour constater les égorgements, la criminalité, les violences, l'islamisation; la pauvreté et la précarité qui avancent inexorablement; cette France profonde qui meurt de la fermeture de tous les Services : Poste, Impôts, École... 

     

     

    4. Provocations vestimentaires islamiques : Mathieu Bock-Côté a été reçu par Dimitri Pavlenko, sur Europe 1, pour sa Carte blanche : "Ce n'est pas la religion qui revient, c'est l'islamisme qui arrive..."

     

    5. Trouvé sur tweeter : mieux vaut tard que jamais !...

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    6.                                            SACCAGE PARIS

     

    Des touiteurs indignés se demandent : "Qui a installé "ça" sur la Place de la Concorde. On ne peut, évidemment, que partager leur indignation et colère. On peut aussi, comme nous, aller un peu plus loin, et voir dans cette horreur et monstruosité comme une double allégorie :

    • celle de l'assassinat du roi, "l'acte le plus terriblement religieux de notre Histoire", selon le mot si juste de Prosper de Barante...

    • ...le monstre ici figuré étant l'allégorie parfaite du mot de Saint Just : "Ce qui caractérise une république c'est la destruction de tout ce qui lui est opposé"...

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    7. Et, pour terminer cette série d'aujourd'hui sur quelque chose de largement plus beau que ce qui précède, voici un court communiqué du Château de Versailles, montrant que le château est toujours vivant, utile et en pointe, en tout domaine : aujourd'hui, la défense et préservation de la Création, tout le monde connaissant parfaitement le rôle absolument essentiel et vital des abeilles...

     
    Château de Versailles
     
    "Après le succès de l'implantation de 9 ruches au potager de la Reine en 2019. L’expérience est renouvelée au printemps 2022 avec l'installation de 3 nouvelles ruches dans les bosquets du Grand Trianon. Aujourd'hui 8 ruches rejoignent le Domaine National de Marly."

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    À DEMAIN !

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  • Feuilleton ”Vendée, Guerre de Géants...” (40)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : Contestation du Mémoricide (IV)

     

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    Il est des idées, des analyses, des rappels historiques, et, finalement, des constatations, que nous ne sommes plus seuls à exprimer, que nous n'avons même plus la peine d'exprimer, tant elles sont aujourd'hui partagées, diffusées.
    Il est même bon, voire préférable, que cela soit publié sur d'autres médias que royalistes, d'autres médias que les nôtres.
    Ainsi de cette excellente réflexion de Jérémy Loisse, parue le 15 juillet 2017, sur Boulevard Voltaire. S'étonnera-t-on que nous préférions reprendre ainsi ces vérités dites par d'autres, notamment sur ce que fut la Révolution ?
    Hé bien, l'on aurait tort.
    Que l'on y réfléchisse.
    Bravo à l'auteur !
    lafautearousseau



    "En ce jour du 14 juillet 2017, il n’est jamais mauvais de rappeler ce que fut cette journée et à quoi elle donna naissance.

    Le 14 juillet 1789, les révolutionnaires prennent la Bastille pour libérer sept détenus qui y étaient emprisonnés :

    • Jean Béchade, Bernard Laroche, Jean La Corrège et Jean-Antoine Pujade, quatre faussaires accusés d’avoir falsifié des lettres de change ;

    • le comte Hubert de Solages, criminel coupable de deux tentatives d’assassinat sur son frère frère aîné, ainsi que de viol, vol et assassinat sur sa terre de Trévien ;

    • Auguste Tavernier, supposé complice de Robert-François Damiens, l’auteur d’une tentative d’assassinat (régicide) sur Louis XV

    • le comte de Whyte de Malleville, embastillé pour démence à la demande de sa famille.

    Ces sept détenus sont tous à l’image de cette révolution : entre la démence, la falsification, le meurtre et le régicide. Les révolutionnaires jugeaient sans preuve, condamnaient sans motif, guillotinaient sans pitié. À voir les flots d’émotions que suscitent ces cris de "liberté, égalité, fraternité" et les flots de sang versés par ces mêmes personnes, on ne saurait oublier le proverbe qui dit que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Les meurtres des ecclésiastiques, le saccages des églises, le renversement des mœurs, les massacres de septembre 1792, massacres de la guerre de Vendée et de la Chouannerie, la Terreur, le Tribunal révolutionnaire, Louis XVI et Marie-Antoinette guillotinés après des mascarades de procès auxquels les procès staliniens n’auraient rien à envier, la profanation des tombes de la basilique Saint-Denis, les révolutionnaires jetant les cendres de plus de 170 personnes, dont des rois et reines de France, des princes, des serviteurs du royaume ainsi que des religieux, dans des fosses communes… Voilà ce qu’étaient les actes de cette révolution.

    Comment ne pas trembler à l’écoute des noms de ses sanglants prophètes tels que Robespierre, Saint-Just, Marat ou Fouquier-Tinville ? Des loups maçonniques assoiffés de sang. La Révolution fut un leurre, mais un leurre entaché de crimes, de meurtres d’hommes, de femmes et d’enfants. Voyez ces trois mots mensongers de liberté (qui enchaîna la France), d’égalité (qui mit la France en dessous de toutes les nations) et de fraternité (qui amena les Français dans la période la plus fratricide de toute son Histoire).

    Je conclurai en citant Alexandre Soljenitsyne :

    "La Révolution française s’est déroulée au nom d’un slogan intrinsèquement contradictoire et irréalisable : liberté, égalité, fraternité. […] liberté et égalité tendent à s’exclure mutuellement, sont antagoniques l’une de l’autre ! La liberté détruit l’égalité sociale – c’est même là un des rôles de la liberté -, tandis que l’égalité restreint la liberté, car, autrement, on ne saurait y atteindre. Quant à la fraternité, elle n’est pas de leur famille. Ce n’est qu’un aventureux ajout au slogan…"

    ​‌Jérémy Loisse

     

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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    Sur LCP, Antoine Armand évoque les résultats de la Commission d'enquête sur les raisons du mauvais état actuel de "notre nucléaire" et parle de notre Souveraineté énergétique; il explique son sabotage par l'alliance improbable mais sutout misérablement politicarde des socialos et des escrolos :

    "C'est l'histoire de décisions prises à l'envers, sans méthode, sans prospective, aux conséquences lourdes et qui ne semblaient trouver leurs sources que dans l'inconscience ou dans l'électoralisme"

    (extrait vidéo 0'58)

    https://twitter.com/LCP/status/1643911838847909888?s=20

    Et sur France info, en complément d'information : 

    "66 milliards d'euros : le vaste chantier d'EDF pour moderniser le parc nucléaire français" :

    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-mot-de-l-eco/66-milliards-d-euros-le-vaste-chantier-d-edf-pour-moderniser-le-parc-nucleaire-francais_5730758.html

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    1. Les Sables d'Olonne, haut lieu du combat pour le maintien de nos Racines !

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    Une preuve de plus que nous ne sommes ni en "république" ni en "démocratie", puisque, consultés, les habitants avaient voté à plus de 94% pour le mainbtien de la statue à son emplacement actuel ! Mais le Maire va se battre pour que la statue reste dans la ville, et soit replacée juste à côté de là où elle se trouve actuellement.

    "Nous ne plierons pas devant ce vandalisme d’Etat, cette inquisition wokiste, ces casseurs laïcards" dit le Maire courageux, Yannick Moreau.

    Naturellement, tous les mainteneurs de nos Racines l'aideront, et lafautearousseau, cela va sans dire...

    Pourquoi nous ne sommes pas en "république" ? :

    (1/2) Ces mots qu'il nous faut "reprendre", et auxquels il faut rendre leur vrai sens : l'alter-révolution passe aussi par la sémantique...

     

    2. Bien d'accord avec Michel Saint-Hilaire :

    "Grèce : le Pirée, bientôt premier port de Méditerranée. Un grand merci a la CGT qui a coulé tous les ports français, dont Marseille."
     
     

     

    3. Dans l'Hérault, où un aigle royal a été tué par les pales d'une éolienne, la Justice se saisit de l'enquête. Le rapport d'enquête de l'Office français de la biodiversité est un argument supplémentaire pour les opposants au parc d'éoliennes auquel "la tueuse" appartient, et qui tentent de le faire démanteler...

    https://www.bfmtv.com/animaux/herault-un-aigle-royal-tue-par-les-pales-d-une-eolienne-la-justice-se-saisit-de-l-affaire_AN-202304070313.html

     

    4. Sites & Monuments communique :

    "La ville de Bourges pense sérieusement réaliser, en lieu et place du Monastère Du Bon Pasteur, une « résidence tourisme » de « 80 appartements » Et si on lui expliquait que les touristes fuient cette architecture agressive et tristement banale ?"

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    5. À Marseille : le CCAF Sud (Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France (#CCAF), association française de la diaspora arménienne en France communique :

    Programme Marseille - collectivités
    Retrouvez toutes les dates
    Soyons au rendez-vous !  
    108 ans après de genocide de 1915, 120 000 Arméniens d’Artsakh sont victimes d’un blocus illégal et criminel imposé par le régime autoritaire d’Aliyev depuis plus de 111 jours !
     

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    6. Retenez la date, d'ores et déjà, pour... CAMERONE 2023 !

    https://camerone.legion-etrangere.com/

    AGENDA] 30 avril 2023, 160ème anniversaire du Combat de Camerone

     

    7. Et l'on n'a pas pu résister à celle-ci, que nous dédions évidemment - pour terminer cette série d'aujourd'hui, à ... qui vous savez !!!!! :

    Peut être une image de plein air et texte qui dit ’N 71 49 TROYES’

     
     
     

    À DEMAIN !

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  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (98), La France face à l'Europe de Charles Quint...

    La France aurait pu être wisigothique, bourguignonne, anglaise...

    Elle aurait pu être étouffée par la puissance des Habsbourgs, lorsque la "monstrueuse puissance" dont parlait Bainville fut réalisée : l'Allemagne et l'Espagne accouplée...

    Ce qui motiva la lutte de François premier pour l'indépendance nationale face aux Habsbourgs au XVIème siècle motivera, au XVIIème, l'acceptation par Louis XIV du testament de Charles II, le dernier des Habsbourgs, mort sans héritier, et qui léguait son royaume à un prince français.

    Cette acceptation, qui signifiait la guerre avec la majorité de l'Europe, fut décidée afin que ne se renouvelle pas, pour la France, la menace qu'avait, un jour fait peser Charles Quint sur nous...

    Du chapitre XIII de l'Histoire de France, de Jacques Bainville, Louis XIV :

    "...Peu de délibérations furent plus graves que celles où Louis XIV, en son conseil, pesa les raisons pour lesquelles il convenait d'accepter ou de repousser le testament de Charles II, qui mourut en 1700.

    Accepter, c'était courir les risques d'une guerre, au moins avec l'empereur, très probablement avec l'Angleterre dont le gouvernement n'attendait que le prétexte et l'occasion d'un conflit pour s'attribuer la part coloniale de l'héritage espagnol. Ainsi, l'acceptation, quelques précautions que l'on prît, c'était la guerre.

    Mais s'en tenir au traité de partage, c'était ouvrir à l'empereur le droit de revendiquer l'héritage entier, car tout partage était exclu par le testament. Alors, et selon l'expression du chancelier Pontchartrain que rapporte Saint-Simon, "il était au choix du roi de laisser brancher (c'est-à-dire élever, ndlr) une seconde fois la maison d'Autriche à fort peu de puissance près de ce qu'elle avait été depuis Philippe II".

    C'était la considération capitale. Elle emporta l'acceptation.

    Un des ministres présents fut pourtant d'avis que nous ne gagnerions pas grand-chose à installer à Madrid un Bourbon, "dont tout au plus loin la première postérité, devenue espagnole par son intérêt, se montrerait aussi jalouse de la puissance de la France que les rois d'Espagne autrichiens". Et il est vrai que le duc d'Anjou devint très vite Espagnol.

    Mais le grand point gagné, ce n'était pas seulement qu'il y eût à Madrid une dynastie d'origine française. C'était qu'il n'y eût plus de lien entre l'Espagne et l'Empire germanique et que la France ne fût plus jamais prise à revers : soulagement, sécurité pour nous. Le mot célèbre et arrangé, "Il n'y a plus de Pyrénées", traduisait ce grand résultat, la fin d'une inquiétude et d'un péril qui avaient si longtemps pesé sur la France.

    Ainsi, refuser le testament, c'était laisser l'Espagne à la maison d'Autriche, malgré la nation espagnole qui appelait le duc d'Anjou. L'accepter, c'était, en revanche, renoncer aux acquisitions que le traité de partage nous promettait. Il fallait opter. Un intérêt politique supérieur, la considération de l'avenir l'emportèrent.

    À distance, les raisons qui déterminèrent le choix paraissent encore les meilleures et les plus fortes. Par la suite, nous nous sommes félicités en vingt occasions d'avoir soustrait l'Espagne à l'influence allemande..."

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : L'aventure France racontée par les Cartes...

     

    lafautearousseau

  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (112), Les Traités de Westphalie, chef-d'oeuvre absolu...

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    Illustration : Grosser Historischer Weltatlas, NeuzeitBayerischer Schulbuch-Verlag, 3e edition, volume III, Munich, 1967

     

    Cette carte est illisible, et c'est justement en cela que réside son intérêt !

    Elle n'a d'autre importance que de bien montrer, dans son ensemble justement illisible, cette "croix des géographes", chef d'oeuvre absolu de la diplomatie française intelligente, qui a morcelé l'Allemagne en plus de 350 Etats, nous donnant, en outre, le droit d'intervenir dans leurs querelles...

    Les rois assuraient par là, non seulement notre tranquillité de ce côté, mais aussi la possibilité d'extensions territoriales vers le Rhin : la Lorraine - sous Louis XV - l'Alsace et la Franche Comté - sous Louis XIV - viendront ainsi s'ajouter aux Trois Evêchés, réunis par Henri II...

    Hélas la Révolution - et les deux Empires - feront exactement l'inverse, et, par pure idéologie, laissèrent se créer - quand elles n'y contribuèrent pas - un redoutable Empire allemand à nos portes : la France paiera très cher ces folies idéologiques, en 1870, en 1914 et en 1939; et, aussi, en bloquant elle-même l'achèvement du territoire, en rendant impossible l'acquisition de la frontière du Rhin...

    De Jacques Bainville, Histoire de France, Chapitre XI, Louis XIII et Richelieu : la lutte nationale contre la Maison d'Autriche :

    "...La paix de Westphalie fut signée en octobre 1648.

    Cette paix, qui devait rester pendant un siècle et demi la charte de l’Europe, couronnait la politique de Richelieu. C’était le triomphe de la méthode qui consistait à achever la France en lui assurant la possession paisible de ses nouvelles acquisitions. Il ne suffisait pas d’ajouter l’Alsace au royaume. Il fallait encore que cette province ne fût pas reprise au premier jour par les Allemands. Il ne suffisait pas d’humilier la maison d’Autriche, de lui imposer une paix avantageuse pour nous. Il fallait encore, pour que cette paix fût respectée, pour que le résultat d’une lutte longue de plus d’un siècle ne fût pas remis en question, que l’Empire fût affaibli d’une façon durable et qu’il ne pût se réunir "en un seul corps".


    Au traité de Westphalie, la politique qui avait toujours été celle de la monarchie française, celle des "libertés germaniques", reçut sa consécration. Notre victoire fut celle du particularisme allemand. La défaite de l’Empereur fut celle de l’unité allemande. Mosaïque de principautés, de républiques, de villes libres, l’Allemagne, au lieu d’un État, en formait plusieurs centaines.

    C’était l’émiettement, l’impuissance, le libre jeu laissé à notre diplomatie, car ces trois cent quarante-trois États indépendants, de toutes les tailles et de toutes les sortes, étaient maîtres de leurs mouvements et de leurs alliances. Leurs rapports avec l’Empire devenaient extrêmement vagues et s’exprimaient par une Diète, un véritable Parlement, où, avec un peu de savoir-faire, nos agents pouvaient intervenir de façon à tenir le « corps germanique » divisé.

    Le principe de l’équilibre européen, fondé par le traité de Westphalie, reposait sur une véritable élimination de l’Allemagne, ce qui resta notre doctrine constante, parce que c’était notre plus grand intérêt, jusqu’à la fin du dix-huitième siècle.


    Enfin pour conserver ces résultats, pour empêcher qu’il y fût porté atteinte et que l’Allemagne fût conduite par une seule main la France, ainsi que la Suède, avait un droit de garantie au nom duquel elle pouvait s’opposer à tout changement de la Constitution de l’Empire, à toute redistribution des territoires, en d’autres termes aux ambitions de la maison d’Autriche on de tout autre pouvoir qui reprendrait son programme de domination des pays germaniques.


    L’Allemagne n’était plus, comme disait plus tard Frédéric II, qu’une "République de princes", une vaste anarchie sous notre protectorat. Ruinée, dépeuplée par la guerre de Trente Ans, réduite à l’impuissance politique, elle cessait pour longtemps d’être un danger. Nous aurions encore à nous occuper d’elle. Nous n’avions plus à craindre ses invasions : la grandeur de la France date de cette sécurité.

    Il est rare qu’on puisse fixer des moments où la politique a obtenu ce qu’elle cherchait, où elle l’a réalisé, dans la mesure où les choses humaines comportent les réalisations. Le traité de Westphalie est un de ces moments-là..."

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : 

    L'aventure France racontée par les Cartes...

     

    lafautearousseau

  • À la découverte du ”Fonds lafautearousseau”... (15) : la bataille de Fontenoy, et un autre regard sur la personnalité de

    lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 22 Albums, 47 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...

    Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...

    Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...

    Aujourd'hui : la bataille de Fontenoy, et un autre regard sur Louis XV...

    (tiré de notre Éphéméride du 11 mai)

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    (retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :

    Á la découverte du "Fonds lafautearousseau")

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    1745 : Victoire de Fontenoy

     

    En présence de Louis XV, Maurice de Saxe défait les Anglo-Hanovriens du duc de Cumberland, appuyés par les Autrichiens et les Hollandais.

    Ci dessous, son portrait par Quentin de la Tour :

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    C'est au cours de cette bataille que le capitaine anglais Charles Hay s'écria : "Messieurs des Gardes françaises, tirez !",  ce à quoi le comte d'Auteroche répondit : "Messieurs, nous ne tirons jamais les premiers : tirez vous-mêmes !".

    Les forces en présence étaient sensiblement égales (50.000 hommes dans chaque camp). L'attaque frontale de l'infanterie anglaise rompit les deux premières lignes françaises, et la situation sembla perdue : toute la cavalerie de la Maison du Roi fut alors engagée dans plusieurs charges successives, le Roi lui-même chargeant à la tête de ses troupes, pour remporter, à la pointe de l'épée une victoire totale, qui nous ouvrait les portes de Tournai...

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        Louis XV, à gauche, et le maréchal de Saxe, à droite        

            

     

    Pourtant, devant l'avancée des troupes anglaises, qui semblait irrésistible, Maurice de Saxe lui-même avait conseillé au Roi de quitter le champ de bataille. Louis XV refusa et, au contraire, se mit à la tête des troupes.

    Cette attitude courageuse, qui devait se révéler décisive, fut saluée par Napoléon, qui écrira :

    "La victoire de Fontenoy est due à Louis XV qui est resté sur le champ de bataille."      

     

    Pourtant, modeste, Louis XV déclara :

    "Tout vient de Dieu et de Maurice de Saxe..."

     

    En vertu de quoi, il récompensa son général en le nommant Maréchal, et en lui offrant le château de Chambord.

    Et, le soir de la bataille, en parcourant le champ jonché de morts, il dit à son fils :

    "Voyez ce qu'il en coûte de remporter des victoires. Le sang de nos ennemis est toujours le sang des hommes. La vraie gloire c'est de l'épargner".

     

    Un demi-siècle plus tard, Napoléon fera, sans sourciller, mourir un million et demi de jeunes Français (et combien d'Européens...), déclarant cyniquement à un Metternich effaré qu'il avait "trois cent mille hommes de rente" !...

    Afin de mieux cerner la personnalité de Louis XV, on rapprochera cette pensée, hautement humaniste, du fait que signale Michel Mourre, dans son incontournable Dictionnaire Encyclopédique d'Histoire à l'article Dupré (Tome III, lettres D à F, page 1462) :

    Dupré (*près de Grenoble, vers 1715, mort en 1732). Joaillier, il découvrit par hasard un nouveau feu grégeois et offrit sa découverte à Louis XV en 1759. Les effets en étaient si terribles que, par humanité, le roi préféra ensevelir ce secret dans l'oubli et acheta le silence de Dupré avec une pension de 2.000 livres."

    Par le rappel de ces deux faits, cette éphéméride se veut une modeste contribution à l'établissement de la vérité sur la personnalité attachante et humaniste d'un roi parfois caricaturé jusqu'à l'extrême du mensonge et de la calomnie...

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  • À la découverte du fonds lafautearousseau (47) : Pardons et bénédictions sportives...

    lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 21 Albums, 49 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...

    Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...

    Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...

    Aujourd'hui : Pardons et bénédictions sportives...

    (tiré de notre Éphéméride du 18 mai)

    (retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :

    À la découverte du "Fonds lafautearousseau")

     

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    1959 : Jean XXIII institue Notre-Dame des Cyclistes...

     

    Le 18 mai 1959, le Pape Jean XXIII exauce le vœu de l'abbé Massie, en faisant de la vieille chapelle de Géou - sur la commune de Labastide d'Armagnac, dans les Landes - le Sanctuaire National du Cyclisme et du Cyclotourisme sous la protection de la Vierge : Notre Dame des Cyclistes.

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    http://www.notredamedescyclistes.net/

     

     L'idée et l'exemple du Père Massie feront des émules puisque, en 1979, l'Abbé Prévoteau créera le pèlerinage de la Madone des Motards, un authentique pardon breton, unique et original...
    Il rassemble chaque année 10.000 motards qui viennent à Porcaro pour vénérer la madone de Motards et se mettre sous sa protection.
    La Madone des Motards c’est une procession aux flambeaux, une messe suivie d’une bénédiction de plus de 2 heures des motos et motards. C’est également un grand rassemblement où la soirée du 14 se prolonge par un concert. Et c’est enfin une balade d’environ 50 km sur les routes bretonnes.
    Porcaro, petite cité du Morbihan est désormais reconnue comme la capitale française des Motards :

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    http://www.madonedesmotards.com/

     

    Autres sports (et/ou métiers), autres bénédictions :

     

    • Tout près de Labastide d'Armagnac... Notre-Dame du Rugby !

    https://www.tourismelandes.com/chapelle-dame-rugby/

     

    Chapelle Notre-Dame-du-Rugby : priez pour nous, pauvres plaqueurs

     

    Ancien oratoire romain, l'édifice devient la sacristie de l'ancienne église paroissiale de Larrivière Saint-Savin, démolie au milieu du XIXème siècle, avant d'être transformé en chapelle après des travaux de défrichement entrepris en 1960.

    C'est l’abbé Michel Devert, qui eut l'idée de défricher cette chapelle en ruine, située à la sortie de Grenade-sur-l'Adour et de la restaurer pour en faire un sanctuaire et un lieu de prière lié à l'univers du rugby. Il met son idée en œuvre après le décès en 1964 de trois joueurs de rugby à XV de Dax dans un accident de voiture : Jean Othats, Émile Carrère et Raymond Albaladejo...

    Chapelle Notre-Dame-du-Rugby : priez pour nous, pauvres plaqueurs

     

    • depuis 2012, à Notre-Dame de Tronoen, se déroule le Pardon des Surfeurs et autres sports de glisse

    18 mai,francois premier,claude de france,bretagne,pierre gilles de gennes,lavéran,serre ponçon

    • depuis 1960, à Conflans-Sainte-Honorine, Capitale de la Batellerie française, le Pardon de la Batellerie :

    https://www.conflans-sainte-honorine.fr/60e-pardon-national-de-la-batellerie/

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    • la premiere bénédiction des skieurs eut lieu en 1955, lors de la descente aux flambeaux organisée dans la commune Les Arcs Val d'Isère : 

    https://www.chatel.com/benediction-des-skieurs.html

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    Dans Aleteia : L’étonnante histoire du Christ qui veille sur les sauveteurs en montagne...

    https://fr.aleteia.org/2020/10/24/il-veille-sur-les-sauveteurs-en-montagne-depuis-plus-de-trente-ans/

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  • À la découverte du fonds lafautearousseau (36) : Marie-Joseph Gilg, le curé qui sauva Chambord en 1944...

    lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 21 Albums, 49 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...

    Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...

    Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...

    Aujourd'hui : Marie-Joseph Gilg, le curé alsacien qui sauva Chambord en 1944...

    (tiré de notre Éphéméride du 18 février)

    (retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :

    À la découverte du "Fonds lafautearousseau")

     

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    1868 : Naissance de Marie-Joseph Gilg, le curé qui sauva Chambord en 1944...

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    En août 1944, les nazis ont voulu détruire Chambord. Et c’est grâce à un curé alsacien, l’abbé Joseph Gilg (1868-1960), que cette catastrophe patrimoniale, couplée à un drame humain, ont été évités.

    Joseph Gilg est né à Guebwiller, et a été ordonné prêtre à Blois, en 1900. En 1944, il a déjà 76 ans. Le château de Chambord abrite à ce moment-là encore plus de trésors que d’ordinaire : des œuvres d’art venues des Musées du Louvre et de Compiègne y ont été mises en sécurité (la Joconde elle-même y a séjourné : voir notre Éphéméride du 3 décembre, jour de la naissance de Jacques Jaujard, qui a organisé ce gigantesque "transfèrement"...).

    Mais son parc cache aussi des résistants, et les Allemands en ont été prévenus : "Furieux, le lundi 21 août 1944, de trois côtés à la fois, ils se dirigent vers Chambord, avec chars d’assaut et canons", a raconté le curé Gilg, après-guerre. Des combats ont lieu "sur la pelouse même du château historique". Des armes sont découvertes, un soldat allemand est tué. Des représailles sont décidées. Les nazis, poursuit l’abbé, "bondissent en criant : "Le château sera rasé, les demeures détruites, la population doit payer !" "

    La population est parquée dans le château, les hommes dans une cour, les femmes et les enfants dans une salle. Une quarantaine d’otages est saisie; ils doivent être traduits devant un Conseil de guerre. Des incendies sont allumés. Le massacre et la destruction semblent en route quand le curé alsacien entre en scène.

    Il demande, en allemand, à parler "au chef", qui est le major Ley. L’Alsacien promet qu’il n’y a pas de terroristes à l’intérieur du château et que ceux-ci n’ont rien à voir avec la population. Comme le major ne le croit pas, le curé s’offusque : "Prendriez-vous le prêtre pour un menteur ?" Le major lui répond : "D’où vient que vous parlez si bien l’allemand ?" et le curé répond qu’il fut aumônier pour des prisonniers allemands en 14-18.

    Avec la discussion, la fureur s’estompe. Le major finit par ordonner : "On peut épargner !" Le château et les personnes sont fouillés : ne sont trouvés ni armes, ni suspects. Les départs d’incendie sont arrêtés.

    Mais tout danger n’est pas encore écarté : les otages doivent comparaître devant le Conseil de guerre. L’abbé sert alors d’interprète lors de la quarantaine d’interrogatoires. "Comme par miracle", dit-il, il trouve les réponses qui éteignent tous les soupçons. Il propose en outre de célébrer des obsèques religieuses pour le soldat allemand tué.

    Cinq maquisards seront, malgré tout, fusillés, et quelques maisons et bâtiments annexes du château - dont la ferme - brûlés. La "semaine martyre de Chambord", selon l’expression du curé, ne cesse que le vendredi 25 août, avec le départ des troupes allemandes vers l’Est.

    "Le bilan certes est désastreux : il y a des morts et des ruines. Mais en définitive, l’ensemble de la population, ainsi que le château et ses trésors, ont échappé à l’extermination", conclut l’abbé dans une brochure qu'il a consacrée à cet évènement : La tragique histoire de Chambord, vécue de 1941 à 1944, éditée en 1950.

    Son récit s'y achève par un vibrant : "Vive la France et vive l’Alsace ! Et revive Chambord, qui fut en si grand danger !"

    Pour cette action, l’abbé Gilg fut décoré de la Légion d’honneur, de la Croix de guerre et de la médaille d’argent de la Reconnaissance française, le 14 juillet 1949.

    18 fevrier,frotté,bernadette soubirous,lourdes,helicoptere,oehmichen 

    L'abbé Marie-Joseph Gilg ? L'un de ces "Français illustres et méconnus" dont parle François Bluche : que cette modeste Ephéméride contribue à lui rendre l'hommage qu'il mérite, amplement...

  • À la découverte du fonds lafautearousseau (38) : sur Mirabeau...

    lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 21 Albums, 49 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...

    Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...

    Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...

    Aujourd'hui : sur Mirabeau...

    (tiré de notre Éphéméride du 3 Mars)

    (retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :

    À la découverte du "Fonds lafautearousseau")

     

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    1749 : Naissance d'Honoré Gabriel Riquetti, comte de Mirabeau

              

    • de Pierre Gaxotte, ces lignes remarquables dans un ouvrage qui ne l'est pas moins, La Révolution française :

    Mirabeau Gaxotte.pdf

               

    • de Chateaubriand :

    "Le fond des sentiments de Mirabeau était monarchique; il a prononcé ces belles paroles : "J'ai voulu guérir les Français de la superstition de la monarchie et y substituer son culte."

    Dans une lettre destinée à être mise sous les yeux de Louis XVI, il écrivait : "Je ne voudrais pas avoir travaillé seulement à une vaste destruction." C'est cependant ce qui lui est arrivé : le ciel, pour nous punir de nos talents mal employés, nous donne le repentir de nos succès."

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    • Extrait d'un article de Jacques de Saint Victor, sur Mirabeau, le démocrate Royaliste :

    "...Jaurès ou Nietzsche ont parlé d'un rendez-vous manqué avec l'histoire. Mirabeau appartient aux rares très grands hommes politiques de notre panthéon national. Il a compris la France comme un Richelieu, un Bonaparte ou un de Gaulle. Mais les circonstances politiques et la santé lui manqueront pour éviter le terrible dérapage d'une révolution qu'il avait en partie voulue et dirigée. Mort trop tôt, en 1791, c'est en effet un "grand destin manqué" que celui de ce grand orateur oublié qui a tenté de nous prémunir à la fois contre nos passions hexagonales et contre une Europe des rois qui se montrait encore moins favorable à la France que celle de Bruxelles.
                
    Alors même que les révolutionnaires s'en prenaient avec aveuglement au pouvoir exécutif, Mirabeau leur demandait "si, parce que le feu peut brûler, nous devons nous priver de sa chaleur". Tout Mirabeau est dans cette finesse de jugement qui le fera successivement passer de la critique des abus de l'Ancien Régime à la défense d'une monarchie nécessaire au maintien même de la cohésion publique. Au fond, Mirabeau est l'ennemi des radicaux.
     
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    Honoré-Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau
     
     
    Pour Mirabeau, la démocratie royale est l'inverse du projet républicain qui, selon lui, exposerait "l'État aux factions civiles". Comme l'a fort bien vu Jean Jaurès, Mirabeau voudrait que le roi se mette au service de la révolution : c'est à "cette synthèse de la démocratie et de la royauté, à cette instauration d'une démocratie royale que Mirabeau…voua tout son labeur, qui était immense, et son génie".
                
    Il est intéressant de s’arrêter sur son projet de 1790, tel qu'il figure dans ses fameuses Notes à la cour, visant à rétablir l'autorité royale. Le lion d'Aix y associe les esprits les plus profonds de la Constituante, quelques révolutionnaires, dont Barnave, mais aussi des députés de droite, comme Cazalès, car Mirabeau sait que, même dans le camp des adversaires de la révolution, il se trouve quelques amis de la liberté, blessés par les exactions commises depuis l'été 1789. Ce plan représente pour lui la "dernière planche de salut". Il n'aura pas le temps de le réaliser. Emporté par sa vie d'excès et de labeur, il meurt en avril 1791, quelques mois avant l’évasion de Varennes. La révolution s'accélère.
               
    On sait que son corps sera alors placé au Panthéon puis retiré lorsqu'on découvrira dans l'armoire de fer sa correspondance secrète avec la cour. Pourtant, comme le dit Chateaubriand, même s'il a fini dans la fosse commune, à l'image de sa vie tourmentée, "il lui est resté l'odeur du Panthéon et non de l'égout".
     
     
     
  • À la découverte du fonds lafautearousseau (39) : Quand Oradour-sur-Glane était en Vendée...

    lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 21 Albums, 49 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...

    Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...

    Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...

    Aujourd'hui : Quand Oradour-sur-Glane était en Vendée...

    (tiré de notre Feuilleton : Vendée, Guerre de Géants...)

    (retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :

    À la découverte du "Fonds lafautearousseau")

     

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    Les Lucs sur Boulogne, 28 février 1794 / Oradour sur Glane, 10 juin 1944...

    Ou : Quand l’Histoire se répète…

    Ou: Les nazis n’ont rien inventé…



    Protagonistes :

    28 février 1794 : La neuvième Colonne infernale du général Cordellier et le peuple sans défense des Lucs sur Boulogne;

    10 juin 1944 : la 2ème Division SS Das Reich et le peuple sans défense d’Oradour sur Glane.

    I : - (aux Lucs) Les Républicains, une fois entrés dans le village, rassemblent la population devant l'église. Les villageois n'étaient guère en mesure de se défendre, la population présente comptant principalement des vieillards, des femmes, des enfants dont 109 avaient moins de 7 ans.
    - (à Oradour) En début d'après-midi, les Waffen S.S. encerclent Oradour et rabattent vers le centre-bourg les personnes qui travaillent dans les champs. La population est rassemblée sur la place principale (le Champ de Foire) pour le prétexte d'un contrôle d'identité. Les hommes sont séparés des femmes et des enfants qui seront menés dans l'église.

    II : - (aux Lucs) La quasi-absence d'hommes adultes convainquit les Républicains que ces derniers avaient participé aux combats sous les ordres de Charette. Matincourt avait choisi de ne pas faire de quartier ; de plus, il souhaitait que l'opération se fasse en économisant le plus de cartouches possibles. Les soldats firent donc entrer la population dans l'église jusqu'à ce que, tout à coup, la cohue s'arrête, l'église s'avérant trop petite pour pouvoir contenir toute la population du village.
    - (à Oradour) Les hommes sont répartis en six groupes et menés dans les plus grandes remises ou granges d'Oradour où les allemands ont installé des mitrailleuses.

    III : - (aux Lucs) Les Républicains mirent leur baïonnette au canon, chargèrent et massacrèrent toutes les personnes restées à l'extérieur. Les portes de la chapelle furent ensuite fermées, emprisonnant les civils à l'intérieur.
    - (à Oradour) À 16 heures, et en quelques secondes les hommes sont abattus sans comprendre pourquoi. Certaines victimes recevront le coup de grâce.

    IV : - (aux Lucs) L'église fut ensuite incendiée et des tirs de canons provoquèrent son éboulement.

    - (à Oradour) Les allemands recouvrent les corps de matériaux combustibles et mettent le feu dans ces lieux de supplices ainsi qu'aux maisons. Seulement cinq hommes pourront sortir de la grange Laudy sans être abattus par les bourreaux. À 17 heures, c'est au tour des femmes et des enfants (400 personnes) réunis dans la petite église. Les allemands déposent une caisse au milieu de la foule, au milieu de l'édifice. Il en dépasse un cordon qu'ils allument. Cette caisse destinée à asphyxier, explose et met en éclat les vitraux. L'asphyxie ne s'opère alors pas comme les allemands le prévoyaient. C'est alors qu'ils tirent sur les femmes et les enfants.

    On le voit, les similitudes entre ces deux monstruosités sont nombreuses, et troublantes...

    Il existe toutefois deux différences entre ces deux crimes contre l’humanité. Deux, seulement, mais de taille :

    I : Oradour fut une sauvagerie unique, alors que la sauvagerie des Lucs n'est guère exceptionnelle durant l'épisode des Colonnes infernales : de janvier à mai 1794, d'autres villages connurent un sort semblable…

    II : Le nazisme dans son ensemble fut jugé, et condamné, à Nuremberg. Les Vendéens attendent toujours, plus de deux siècles après, non la vengeance, non des réparations ou des indemnisations, mais la simple Justice.

    Et la fin du mémoricide...

     

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    "Une nation ne se régénère que sur un tas de cadavres" expliquait doctement Saint Just.


    À qui Carrier faisait écho :

    "Nous ferons un cimetière de la France plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière et de manquer le but que nous nous sommes proposé".

  • À la découverte du fonds lafautearousseau (60) : Comme presque toute la France, Lyon en révolte contre la Convention...

    lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 21 Albums, 49 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...

     

    Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...

    Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...

    Aujourd'hui :  Comme presque toute la France, Lyon en révolte contre la Convention...

    (tiré de notre Éphéméride du 8 Août)

    (retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :

    À la découverte du "Fonds lafautearousseau")

     

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    1793 : Début du siège de deux mois de la ville de Lyon, insurgée contre la Convention       

     

    1. De Michel Mourre, Dictionnaire encyclopédique d'Histoire, page 2759 :

    "...En mai 1793, les Lyonnais se révoltèrent contre la Convention, et la commune insurrectionnelle, d'abord dirigée par des Girondins (Biroteau, Chasset), passa, dès la fin de juillet, aux mains des royalistes. Du 8 août au 9 octobre 1793, assiégée par une armée aux ordres de Dubois-Crancé, la ville se défendit avec héroïsme. Quand elle tomba enfin, la Convention décréta que Lyon serait détruite et qu'on ne laisserait debout que les maisons  des pauvres; la ville reçut le nom de Commune-Affranchie, qu'elle devait conserver jusqu'au 9 Thermidor. Collot d'Herbois et Fouché firent régner la Terreur (près de 700 personnes guillotinées ou mitraillées sommairement), mais Lyon échappa à la destruction projetée..."    

           

    2. De T. Bouzard, Anthologie du chant militaire français :

    "L’élimination des Girondins de la Convention, le 2 juin 1793, et la dictature instaurée par le Comité de salut public dirigé par les Montagnards entraîna de nombreux soulèvements en province. Lyon s’insurgea sous le commandement de Louis-François Perrin, comte de Précy, ancien officier de marine et ancien commandant de la garde de Louis XVI. Assiégée par les armées révolutionnaires de Dubois-Crancé, la ville est bombardée faute de pouvoir être investie. Réduits à la famine, les Lyonnais se battent à moins d’un contre dix. Lyon est finalement prise le 9 octobre 1793 et condamnée à être rasée par la Convention. Fouché, le futur ministre de la police de l’Empire, applique et exécute les Lyonnais au canon !"

          Louis François Perrin de Précy       

     

    Le 12 octobre 1793, le conventionnel Barère se vante de son succès en ses termes :

    "Lyon perdra son nom, elle sera appelée Ville-Affranchie. Elle sera détruite. Tout ce qui fut habité par le riche sera démoli, il ne restera que la maison du pauvre, les habitations des patriotes égarés ou proscrits, les édifices spécialement employés à l'industrie et les monuments consacrés à l'humanité et à l'instruction publique. Il sera élevé sur les ruines de Lyon une colonne qui attestera à la postérité les crimes et la punition des royalistes de cette ville avec cette inscription : Lyon fit la guerre à la liberté; Lyon n'est plus..."

     

    Environ 2.000 personnes sont fusillées ou guillotinées...

    C'est cet épisode héroïque et tragique qu'évoque le chant de "La Ligue Noire", ou des "Fantassins lyonnais" : les paroles de ce chant guerrier reprennent l’air d'une chanson d'Adam Billault, "Aussitôt que la lumière..."; elles furent écrites par un chasseur du bataillon de la Déserte : 

     

    Écouter  "La Ligue noire" ou "Les fantassins lyonnais" :

    (Paroles (complètes) : la ligue noire.pdf 

     

     

    (Gauthier et Albitte sont les conventionnels représentants le Comité de Salut Public;Montessuy est un fort situé au nord de Lyon.
    Caron fait référence à Charon, le fils des Ténèbres et de la Nuit qui, dans la mythologie grecque assurait le transport des défunt vers le royaume des morts, grâce à sa barque. Précy est le chef royaliste de l'insurrection : avec beaucoup d'autres, il a héroïquement défendu Louis XVI lors de la journée d'émeute du 10 Août, aux Tuileries...)
     

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  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (27)

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    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : le calamiteux coup d'état militaire des "Cent jours" (2/5)...

    Dans Paris royaliste, opposé au retour de Napoléon de l'île d'Elbe (I)...

     

    "...Paris était tout royaliste, et demeura tel pendant les Cent-Jours. Les femmes particulièrement étaient bourbonnistes..." (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, page 920).

     

    8 mars,napoléon iii,saint germain en laye,dame de brassempouy,musée d'archéologie nationale,roissy charles de gaulle,berlioz,paléolithique,préhistoire"...Benjamin Constant (ci contre) écrivait dans les gazettes : "Après avoir versé tous les fléaux sur notre patrie, il a quitté le sol de la France. Qui n'eût pensé qu'il le quittait pour toujours ? Tout à coup il se présente et promet encore aux Français la liberté, la victoire, la paix. Auteur de la constitution la plus tyrannique qui eût régi la France, il parle aujourd'hui de liberté ? Mais c'est lui qui, durant quatorze ans, a ruiné et détruit la liberté. Il n'avait pas l'excuse des souverains, l'habitude du pouvoir; il n'était pas né sous la pourpre. Ce sont ses concitoyens qu'il a asservis, ses égaux qu'il a enchaînés. Il n'avait pas hérité de la puissance; il a voulu et médité la tyrannie : quelle liberté peut-il promettre ? Ne sommes-nous pas mille fois plus libres que sous son empire ? Il promet la victoire, et trois fois il a laissé ses troupes en Egypte, en Espagne et en Russie, livrant ses compatriotes d'armes à la triple agonie du froid, de la misère et du désespoir. Il a attiré sur la France l'humiliation d'être envahie; il a perdu les conquêtes que nous avions faites avant lui. Il promet la paix et son nom seul est un signal de guerre. Le peuple assez malheureux pour le servir redeviendrait l'objet de la haine européenne; son triomphe serait le commencement d'un combat à mort contre le monde civilisé... Il n'a donc rien à réclamer ni à offrir. Qui pourrait-il convaincre, ou qui pourrait-il séduire ? La guerre intestine, la guerre extérieure, voilà les présents qu'il nous apporte." 

    L'ordre du jour du Maréchal Soult (ci dessous), daté du 8 mars 185, répète à peu près les idées de Benjamin Constant avec une effusion de loyauté :

    Soldats,8 mars,napoléon iii,saint germain en laye,dame de brassempouy,musée d'archéologie nationale,roissy charles de gaulle,berlioz,paléolithique,préhistoire

    Cet homme qui naguère abdiqua aux yeux de l'Europe un pouvoir usurpé, dont il avait fait un si fatal usage, est descendu sur le sol français qu'il ne devait plus revoir.

    Que veut-il ? la guerre civile; que cherche-t-il ? des traîtres; où les trouvera-t-il ? Serait-ce parmi ces soldats qu'il a trompé et sacrifiés tant de fois, en égarant leur bravoure ? Serait-ce au sein de ces familles que son nom seul remplit encore d'effroi ?

    Bonaparte nous méprise assez pour croire que nous pourrons abandonner un souverain légitime et bien-aimé pour partager le sort d'un homme qui n'est plus qu'un aventurier. Il le croit, l'insensé ! et son dernier acte de démence achève de le faire connaître.

    Soldats, l'armée française est la plus brave de l'Europe, elle sera aussi la plus fidèle.

    Rallions-nous autour de la bannière des lis, à la voix de ce père du peuple, de ce digne héritier des vertus du grand Henri. Il vous a tracé lui-même les devoirs que vous avez à remplir. Il met à votre tête ce prince, modèle des chevaliers français, dont l'heureux retour dans notre patrie a déjà chassé l'usurpateur, et qui aujourd'hui va détrôner par sa présence son seul et dernier espoir." (Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, pages 917/918).

    La mâle énergie de ces deux textes ne doit cependant pas faire illusion. Ils reflètent bien l'atmosphère de la capitale, lorsqu'on y apprit avec stupeur l'entreprise insensée de Napoléon, à laquelle seul un coup d'état militaire permit de durer... Cent-jours !

    Malheureusement, le même Constant - pour le coup fort inconstant... - et le même Soult se ralliaient à Bonaparte douze jours plus tard, lorsque celui-ci entrait à Paris !...

  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (30)

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    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : le calamiteux coup d'état militaire des "Cent jours" (5/5)...

    1815 : Louis XVIII arrive à Gand, capitale du Royaume de France pendant les Cent-Jours...

     

    1A.jpgLorsque Napoléon revint de l'île d'Elbe, sans s'être rendu compte que les Anglais lui avaient tendu un piège en le laissant volontairement s'échapper, Louis XVIII avait deux solutions : abandonner Paris et le pouvoir, ou résister, par la force, à ce coup de force. C'est cette seconde solution qu'il choisit, confiant au Maréchal Ney (ci-contre) le commandement d'une troupe suffisante pour arrêter Napoléon. Ney, qui promettra, théâtralement, de ramener le monstre dans une cage de fer...

    On sait comment celui qui fut et reste, malgré tout, un grand soldat, s'acquitta de sa tâche ! (il sera fusillé après la fin lamentable et catastrophique des Cent Jours : voir l'Éphéméride du 7 décembre)

    Après la trahison de Ney, la folle équipée devient véritablement ce qu'elle fut : un Coup d'État militaire.

    Chateaubriand parlera avec justesse, dans ses Mémoires d'Outre-Tombe, de ces "Quelques militaires dont la funeste fascination avait amenée la ruine de la France, en déterminant la seconde invasion de l'étranger..." (La Pléiade, Tome I, page 973). Un seul exemple suffit à démontrer cette "funeste fascination" et ce mauvais esprit : à Sisteron, le maire royaliste Jean-Joseph-Laurent de Gombert entend bien arrêter Napoléon, à partir de sa forteresse dotée de canons : mais, pendant la nuit, quelques dizaines de militaires désarment la forteresse...

    Et Louis XVIII se retrouve devant le même dilemme, aggravé par le risque réel, avec la trahison d'une partie de l'armée, d'affrontements sanglants, inutiles et fratricides entre Français s'il essaie à nouveau d'employer la force.

    Fin politique, et conscient comme tous les esprits lucides et sensés de son temps, que l'entreprise démente de Napoléon ne peut ni durer, ni, encore moins, réussir, Louis XVIII choisit, cette fois, la solution politique : il quitte Paris, le 20 mars au soir, et, après un voyage de dix jours, va s'installer à Gand, alors en Hollande, où il sera dignement reçu, en son très bel hôtel, par le comte Jean-Baptiste d'Hane-Steenhuyse.

    Le Roi trouva l'hôtel si beau qu'il écrivit : "ce logement était préférable à tous ceux que j'avais habité lors de ma première sortie de France". 

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    Façade arrière, donnant sur le Jardin...

    "...De notre château royal de Gand", écrivait Louis XVIII, dont "la force tranquille", "la confiance tranquille dans la force de son nom et de son droit lui ont rendu son trône", écrira Guizot...

     

    De Chateaubriand (Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, page 930) :

    "Le roi, bien logé, ayant son service et ses gardes, forma son conseil. L'empire de ce grand monarque consista en une maison du royaume des Pays-Bas, laquelle maison était située dans une ville qui, bien que la ville natale de Charles-Quint, avait été le chef-lieu d'une préfecture de Bonaparte : ces noms font entre eux un assez bon nombre d'événements et de siècles..."

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    C'est de là que, pendant toute la durée des Cent-Jours, Louis XVIII va organiser et diriger le gouvernement royal en exil, faisant ainsi de Gand la capitale du Royaume de France, jusqu'à son retour définitif à Paris, le 8 juillet 1815

    Dans la Garde qui l'avait accompagné, ou parmi ceux qui le rejoindront : les jeunes Alphonse de Lamartine et Alfred de Vigny; Guizot et Portalis; le duc de Lévis, aïeul de l'académicien qui prononcera le traditionnel éloge de son prédécesseur : Charles Maurras...

    Blacas dirigeant la Maison du Roi, le ministère fut formé avec Chateaubriand à l'Intérieur, Beugnot à la Marine, Jaucourt aux Affaires étrangères, Feltre à la Guerre, et Lally à l'Instruction publique. Louis XVIII était également accompagné des maréchaux Marmont et Victor, et fut rejoint, dans ses dernières heures d'exil, par le maréchal de Bourmont, qui fit défection à Napoléon le 15 juin, soit 3 jours avant Waterloo...

  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (51)

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    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Sur "les Invalides"...

    Sur "Les Invalides"...

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    Chateaubriand est très certainement l'un de ceux qui a le mieux "parlé" des Invalides, tout simplement parce qu'il a parfaitement compris l'intuition et le dessein de Louis XIV.

    Dans Le Génie du Christianisme, il écrit (Garnier frères, 1828, pages 290/291, Chapitre VI - Architecture, Hôtel des Invalides) :

    "Le christianisme a rétabli dans l’architecture, comme dans les autres arts, les véritables proportions. Nos temples, moins petits que ceux d’Athènes et moins gigantesques que ceux de Memphis, se tiennent dans ce sage milieu où règnent le beau et le goût par excellence. Au moyen du dôme inconnu des anciens, la religion a fait un heureux mélange de ce que l’ordre gothique a de hardi et de ce que les ordres grecs ont de simple et de gracieux.

    Ce dôme, qui se change en clocher, dans la plupart de nos églises, donne à nos hameaux et à nos villes un caractère moral que ne pouvaient avoir les cités antiques. Les yeux du voyageur viennent d’abord s’attacher sur cette flèche religieuse dont l’aspect réveille une foule de sentiments et de souvenirs : c’est la pyramide funèbre autour de laquelle dorment les aïeux ; c’est le monument de joie où l’airain sacré annonce la vie du fidèle ; c’est là que les époux s’unissent ; c’est là que les chrétiens se prosternent au pied des autels, le faible pour prier le Dieu de force, le coupable pour implorer le Dieu de miséricorde, l’innocent pour chanter le Dieu de bonté. Un paysage paraît-il nu, triste, désert, placez-y un clocher champêtre : à l’instant tout va s’animer ; les douces idées de pasteur et de troupeau, d’asile pour le voyageur, d’aumône pour le pèlerin, d’hospitalité et de fraternité chrétienne, vont naître de toutes parts.

    Plus les âges qui ont élevé nos monuments ont eu de piété et de foi, plus ces moments ont été frappants par la grandeur et la noblesse de leur caractère. On en voit un exemple remarquable dans l’hôtel des Invalides et dans l’École militaire : on dirait que le premier a fait monter ses voûtes dans le ciel à la voix du siècle religieux, et que le second s’est abaissé vers la terre à la parole du siècle athée.

    Trois corps de logis, formant avec l’église un carré long, composent l’édifice des Invalides. Mais quel goût dans cette simplicité ! quelle beauté dans cette cour, qui n’est pourtant qu’un cloître militaire, où l’art a mêlé les idées guerrières aux idées religieuses et marié l’image d’un camp de vieux soldats aux souvenirs attendrissants d’un hospice ! C’est à la fois le monument du Dieu des armées et du Dieu de l’Evangile. La rouille des siècles qui commence à le couvrir lui donne de nobles rapports avec ces vétérans, ruines animées, qui se promènent sous ses vieux portiques. Dans les avant-cours tout retrace l’idée des combats : fossés, glacis, remparts, canons, tentes, sentinelles. Pénétrez-vous plus avant, le bruit s’affaiblit par degrés et va se perdre à l’église, où règne un profond silence. Ce bâtiment religieux est placé derrière les bâtiments militaires comme l’image du repos et de l’espérance au fond d’une vie pleine de troubles et de périls.

    Le siècle de Louis XIV est peut-être le seul qui ait bien connu ces convenances morales et qui ait toujours fait dans les arts ce qu’il fallait faire, rien de moins, rien de plus. L’or du commerce a élevé les fastueuses colonnades de l’hôpital de Greenwich, en Angleterre ; mais il y a quelque chose de plus fier et de plus imposant dans la masse des Invalides. On sent qu’une nation qui bâtit de tels palais pour la vieillesse de ses armées a reçu la puissance du glaive ainsi que le sceptre des arts."

  • La grande désinformation de l’Amérique sur l’Ukraine, par Antoine de Lacoste

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    Mercredi est venu et la Russie n’a pas envahi l’Ukraine. Pourquoi mercredi (16 février) ? C’est la date distillée pour une invasion annoncée en vain depuis des mois, la crise actuelle ayant démarré en novembre.

    Le président ukrainien Volodymyr Zelenski a naïvement relayé cette « information » décisive le 14 février : « On nous dit que le 16 février sera le jour de l’attaque. Nous allons en faire une journée de l’unité. » Passons sur le concept d’unité ukrainienne qui n’a jamais existé, ce pays étant structurellement coupé en deux pôles qui lorgnent vers deux directions totalement opposées.

    antoine de lacoste.jpgC’est aussi le 14 février que les Etats-Unis ont annoncé le déplacement de leur ambassade de Kiev vers l’ouest de l’Ukraine à Lviv. Etrange signal donné à un allié que l’on prétend soutenir tout en évacuant son personnel diplomatique loin de là alors que l’invasion n’a même pas eu lieu !

    Pour la petite histoire, signalons que Lviv s’est toujours appelé Lvov mais dans le cadre de la « dérussification » de l’Ukraine, les autorités lui ont donné un nom à consonnance ukrainienne. Dans le même registre, Kharkov, grande bataille de la seconde guerre mondiale, s’appelle maintenant Kharkiv. Il faut suivre.

    D’où vient cette rumeur d’invasion annoncée pour le 16 février ? Tout simplement d’une dépêche de l’agence Associated Press publiée le 12 février donnant comme source « un officiel familier du dossier ». Beaucoup de médias ont repris, comme souvent, cette dépêche sans procéder à la moindre vérification.

    Le secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken, avait, sans être aussi précis, distillé lui aussi une échéance : « une attaque pourrait commencer à tout moment, et pour être clair cela inclut la période des Jeux olympiques. »

    Tout au long de ces quatre mois de crise, les dirigeants américains auront soufflé sur les braises, Biden en tête. Il est vrai que l’Ukraine lui tient personnellement à cœur puisque son fils y « a naguère trouvé un emploi fort bien rémunéré » comme le rappelle opportunément Renaud Girard dans son excellent article publié dans le Figaro du 15 février. Donald Trump avait essayé de déclencher un « Ukrainegate » à propos de cette étrangeté du CV de la famille Biden, mais l’affaire fut vite étouffée.

    Dans le cadre de sa grande offensive médiatique, la Maison Blanche avait évoqué la présence d’agents russes prêts à créer « un écran de fumée » c’est-à-dire une opération de sabotage donnant un prétexte à une intervention militaire. Blinken avait consciencieusement embrayé : « Personne ne devrait s’étonner si la Russie est à l’initiative d’une provocation puis essaye de l’utiliser. » On se croirait revenu à la délicieuse époque des armes de destruction massive da Sadam Hussein.

    Quant au mot « imminente » accolé à invasion, il fut répété en boucle. La porte-parole de la Maison blanche, Jen Psaki, s’en défend : « je ne l’ai utilisé qu’une fois ». Cela suffisait en effet pour être repris ad nauseam.

    Les Britanniques, en bon petit soldats, ont été très en pointe dans cette vaste opération d’intoxication, annonçant par exemple que le Kremlin allait installer « un dirigeant pro-russe à Kiev ».

    Comme un pied de nez aux alarmes atlantistes, Poutine, en remarquable joueur d’échecs qu’il est, a précisément choisi le moment de tension extrême pour annoncer un retrait partiel de ses troupes. Les prochains jours confirmeront ou non ce retrait mais, quoi qu’il en soit, les tensions autour de l’Ukraine sont loin d’être terminées. Les Russes, nous le savons ne veulent pas de l’Ukraine dans l’OTAN, c’est assez simple à comprendre.

    Alors il serait temps d’inverser la perspective et de constater qu’il ne tient qu’aux Américains de décider s’ils veulent la guerre en Ukraine ou non.