À la découverte du "Fonds lafautearousseau"... (15) : la bataille de Fontenoy, et un autre regard sur la personnalité de Louis XV...
lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 22 Albums, 47 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...
Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...
Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...
Aujourd'hui : la bataille de Fontenoy, et un autre regard sur Louis XV...
(tiré de notre Éphéméride du 11 mai)
(retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :
Á la découverte du "Fonds lafautearousseau")
1745 : Victoire de Fontenoy
En présence de Louis XV, Maurice de Saxe défait les Anglo-Hanovriens du duc de Cumberland, appuyés par les Autrichiens et les Hollandais.
Ci dessous, son portrait par Quentin de la Tour :
C'est au cours de cette bataille que le capitaine anglais Charles Hay s'écria : "Messieurs des Gardes françaises, tirez !", ce à quoi le comte d'Auteroche répondit : "Messieurs, nous ne tirons jamais les premiers : tirez vous-mêmes !".
Les forces en présence étaient sensiblement égales (50.000 hommes dans chaque camp). L'attaque frontale de l'infanterie anglaise rompit les deux premières lignes françaises, et la situation sembla perdue : toute la cavalerie de la Maison du Roi fut alors engagée dans plusieurs charges successives, le Roi lui-même chargeant à la tête de ses troupes, pour remporter, à la pointe de l'épée une victoire totale, qui nous ouvrait les portes de Tournai...
Louis XV, à gauche, et le maréchal de Saxe, à droite
Pourtant, devant l'avancée des troupes anglaises, qui semblait irrésistible, Maurice de Saxe lui-même avait conseillé au Roi de quitter le champ de bataille. Louis XV refusa et, au contraire, se mit à la tête des troupes.
Cette attitude courageuse, qui devait se révéler décisive, fut saluée par Napoléon, qui écrira :
"La victoire de Fontenoy est due à Louis XV qui est resté sur le champ de bataille."
Pourtant, modeste, Louis XV déclara :
"Tout vient de Dieu et de Maurice de Saxe..."
En vertu de quoi, il récompensa son général en le nommant Maréchal, et en lui offrant le château de Chambord.
Et, le soir de la bataille, en parcourant le champ jonché de morts, il dit à son fils :
"Voyez ce qu'il en coûte de remporter des victoires. Le sang de nos ennemis est toujours le sang des hommes. La vraie gloire c'est de l'épargner".
Un demi-siècle plus tard, Napoléon fera, sans sourciller, mourir un million et demi de jeunes Français (et combien d'Européens...), déclarant cyniquement à un Metternich effaré qu'il avait "trois cent mille hommes de rente" !...
Afin de mieux cerner la personnalité de Louis XV, on rapprochera cette pensée, hautement humaniste, du fait que signale Michel Mourre, dans son incontournable Dictionnaire Encyclopédique d'Histoire à l'article Dupré (Tome III, lettres D à F, page 1462) :
Dupré (*près de Grenoble, vers 1715, mort en 1732). Joaillier, il découvrit par hasard un nouveau feu grégeois et offrit sa découverte à Louis XV en 1759. Les effets en étaient si terribles que, par humanité, le roi préféra ensevelir ce secret dans l'oubli et acheta le silence de Dupré avec une pension de 2.000 livres."
Par le rappel de ces deux faits, cette éphéméride se veut une modeste contribution à l'établissement de la vérité sur la personnalité attachante et humaniste d'un roi parfois caricaturé jusqu'à l'extrême du mensonge et de la calomnie...