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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Annette.

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    A l’affiche : Annette, un film Leos Carax, avec Adam Driver (Henry Mc Henry), Marion Cotillard (Ann Desfranoux), Simon Helberg (le chef d’orchestre) 

    guilhem de tarlé.jpgAnnette… une comédie musicale, ou plus exactement un drame musical, car c’est une histoire « glauque » - comme l’a qualifiée mon épouse qui– une fois n’est pas coutume – a moins apprécié que moi ce spectacle. Il faut dire qu’elle a éprouvé dès le début une espèce d’aversion pour l’ « humoriste » qui – il est vrai – ne nous fait jamais rire…
    Se croire ce qu’il n’est pas doit être la spécialité de cet acteur que nous avions déjà vu, jouant au poète, dans un Paterson (2016) particulièrement ennuyeux.

    Nous avions hésité à choisir cette production (nous ne sommes vraiment pas gâtés depuis la réouverture des salles) dont les 2H20 en VOSTF me rebutaient. Eh bien non je ne regrette pas d’avoir obtempéré, sans le savoir, à son chant d’entrée jouissif « faut y aller ». La bande son est d’ailleurs, à quelques exceptions près, durant tout le film particulièrement entrainante.

    « Trop sombre » toujours d’après mon épouse, j’ai pour ma part aimé cette réalisation avec de part et d’autre de bons effets spéciaux, et les quelques spectateurs dans la salle, en disaient ouvertement le plus grand bien à la sortie, l’une d’elle critiquant même une mauvaise critique du Figaro (mais je préfère lire Présent que ce quotidien sans convictions).

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 500 autres sur mon blog Je ciné mate.  

    Pour mémoire :  palmarès des films vus au cinéma en 2020 et 2021

    Titre

    Réalisateur

    appréciation

    genre

    nationalité

    Date de sortie

    Dark Waters

    Todd Haynes

    Je recommande

    Biopic, drame

    américain

    Février 2020

    Le cas Richard Jewell

    Clint Eastwood

    Je recommande

    drame

    américain

    Février 2020

    La fille au bracelet

    Stéphane Demoustier

    Je recommande

    Drame, justice

    Français

    Février 2020

    5ème set

    Quentin Reynaud

    Un très bon film

    drame

    Français

    2021

    Cruella

    Craig Gillespie

    Une bonne soirée

    Comédie dramatique,

    américain

    2021

    Les Misérables

    Ladj Ly

    Je recommande

    Drame

    français

    Novembre 2019

  • L'Afrique Réelle n°140 - Août 2021, par Bernard Lugan.

    Sommaire
       
    Actualité
    - Afrique du Sud : les véritables raisons du chaos
    - Nigeria : la sous-traitance du jihad par les Peul
    - Aux origines de la guerre du Tigré
     
    Histoire
    Maroc : Pétain contre Lyautey

    bernard lugan.jpgEditorial de Bernard Lugan
     
    La puissance du déterminant ethnique

    Afrique du Sud, Nigeria et Ethiopie, voilà trois des plus importants pays africains qui traversent actuellement des crises existentielles. Pas de ces crises économiques ou sociales qui frappent tous les Etats africains et qui, même en cas de gravité extrême ne remettent pas en cause le contrat social national. Mais des crises qui posent la question de la simple survie de ces trois Etats multi-ethniques :
    - Derrière le miroir aux alouettes de la crise sociale, l’Afrique du Sud est ainsi confrontée au déterminant zulu. 
    - Derrière l’apparence  religieuse, le Nigeria central est face à la question peul. 
    - Quant à l’Ethiopie, un pays qui n’a jamais été véritablement colonisé, c’est sa mosaïque ethnique qui se délite sous nos yeux avec la revendication indépendantiste du Tigré.

    La question ethnique qui se pose donc avec intensité dans ces trois pays permet, une fois de plus, de juger de la « pertinence » du postulat de ces « africanistes » français qui soutiennent que les ethnies africaines ont une origine coloniale. Une théorie ancrée sur le paradigme de la culpabilité européenne (voir à ce sujet mon livre Pour répondre aux décoloniaux). 
    En effet, comme les problèmes africains sont essentiellement d’ordre ethnique, si les ethnies ont une origine coloniale, les drames que connaît le continent ont donc été provoqués par la colonisation. CQFD ! 

    Une théorie singulièrement « raciste » puisqu’elle sous-entend que les peuples africains auraient donc tout reçu des colonisateurs. Jusqu’à leur nom et leur identité… Un postulat qui domine dans la forteresse doctrinale du petit monde académique. Ainsi, selon l’universitaire Catherine Coquery-Vidrovitch, ce fut durant la période coloniale que : « (…) l'ethnie fut largement fabriquée à des fins de contrôle, non seulement administratif et politique, mais aussi religieux ».

    Si nous interprétons le « largement » de cette insolite affirmation, nous pourrions dire qu’à environ 75% les ethnies africaines auraient donc été « fabriquées » par les Français, les Britanniques, les Belges, les Portugais ou les Allemands. J’invite son auteur à démontrer que les Sotho et les Xhosa en Afrique du Sud, les Ovimbundu et les Kongo  en Angola, les Kru et les Mano au Liberia, les Temné et les Mendé en Sierra Leone, les Baoulé et les Bété en Côte d’Ivoire, les Oromo et les Amhara en Ethiopie, les Tutsi, les Hutu et les Twa au Rwanda, les Darod et les Saab en Somalie, les Touareg et les Dogon au Mali, les Toubou et les Sara au Tchad,  etc., n’existaient pas à la veille de la colonisation…

    Au lendemain des indépendances, alors que la construction de l’Etat passait  par la reconnaissance des ethnies et par leur prise en compte dans les élaborations constitutionnelles, les idéologues français du CNRS et de l’africanisme universitaire ont mis l’interdit sur la question ethnique. 

    Dans ces conditions, comment prétendre aujourd’hui régler la question de l'Etat en Afrique quand les réalités sociopolitiques qui les composent (ethnies, tribus et clans) sont niées jusqu'à l'absurde par ceux qui ont formaté des générations d’étudiants, et qui sont présentés dans les médias comme les « spécialistes » de ce continent ?
     
  • Sur le blog ami du Courrier Royal : deux bracelets de Marie-Antoinette aux enchères à Genève.

    Deux splendides bracelets ayant appartenu à la reine Marie-Antoinette, tous deux couverts d’une centaine de diamants, vont pour la première fois être mis aux enchères publiques par Christie’s le 9 novembre à Genève. Les deux bracelets placés dans un délicat écrin bleu seront vendus dans un même lot.

    “Ils sont estimés entre 2 et 4 millions de dollars (1,8 et 3,7 millions d’euros). Ces bijoux historiques pourraient toutefois pulvériser les estimations. En 2018, un pendentif en diamants ayant aussi appartenu à Marie-Antoinette, orné d’une perle naturelle d’une taille exceptionnelle, avait été adjugé par Sotheby’s à Genève 36 millions de dollars, alors qu’il avait été évalué entre 1 et 2 millions de dollars.

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    Chacun des deux bracelets vendus par Christie’s est composé de trois rangées de diamants. Les deux bracelets peuvent par ailleurs être assemblés pour être portés en collier.

    “Il est très difficile de mesurer leur taille exacte parce que ce sont des diamants de taille ancienne, et à l’époque, les tailles étaient plus grossières” alors qu’aujourd’hui les diamants sont taillés au laser, a expliqué Mme Cisamolo, en soulignant le charme de ces anciens diamants, dont chaque pièce est unique. La maison d’enchères estime qu’il y a au total entre 140 et 150 carats de diamants sur les bracelets.

    Selon Christie’s, les bracelets ont été commandés auprès du bijoutier Charles Auguste Boehmer à Paris en 1776 par Marie-Antoinette, devenue reine de France deux ans plus tôt. Lors de la fuite de Varennes, la Reine avait envoyé ses bijoux à Bruxelles, d’où ils furent ensuite transmis à des proches en Autriche, la patrie d’origine de la reine.

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    Arrêtés à Varennes, Louis XVI et Marie-Antoinette ont été guillotinés en 1793 et leur fils Louis XVII est mort en captivité. Seule rescapée de la Révolution française, leur fille, Marie-Thérèse de France, a été libérée en 1795. A son arrivée à Vienne, l’empereur d’Autriche lui a remis les bijoux de sa mère, précieusement conservés. N’ayant pas d’enfant, Marie-Thérèse de France, surnommée “Madame Royale”, a transmis à son tour les bracelets à sa nièce la Duchesse de Parme.

    “Ces bijoux peuvent donc être tracés jusqu’à Marie-Antoinette. C’est la première fois qu’on les voit dans une vente publique et j’espère que la personne qui les achètera les chérira tout au long de sa vie”, a souligné Mme Cisamolo, en souhaitant que ces bracelets, qui représentent “une partie de l’Histoire” de France et d’Europe, ne soient pas démontés par le futur acquéreur.

    “Non seulement les diamants sont extraordinaires, non seulement on se dit que Marie-Antoinette les avait à un moment à ses poignets, mais en plus c’est fait d’une manière… ça coule, c’est comme porter du tissu”, glisse-t-elle, émue de porter ces bijoux royaux.

     

    Sources : AFP

    Article relayé par : https://le-courrier-royal.com/

    https://www.facebook.com/lecourrierroyal

  • COMMENT SAUVER LA FRANCE : le nouveau livre de notre ami Marc Rousset.

    Comment sauver la France

                                Pour une Europe des nations avec la Russie

     

    L'ouvrage - imprimé et  distribué par Hachette - peut être acheté dans toutes les librairies et sur tous les sites (Amazon, FNAC, Cultura, Decître...

    440 pages - 26,90 euros 

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    communique de presse editeur comment sauver la france

    Résumé de l'ouvrage :                                                           

    Comment concilier Nation et Identité avec Europe et Puissance ? Il y a urgence, plutôt que de prétendre sauver notre planète, à sauver la France, en réformant l’UE, en stoppant net l’immigration extra-européenne, en désignant l’islamisme comme l’ennemi, en procédant à une révolution conservatrice et à un « Mai 68 à l’envers », en défendant la famille et la natalité européenne, en rétablissant la primauté du politique sur l’économique, en procédant à des réformes économiques structurelles, en augmentant le budget de la défense à 3% minimum, en mettant fin à la gabegie des dépenses publiques.

    Une seule façon de réaliser l’Europe Puissance des nations de l’Atlantique à la Sibérie : une Confédération carolingienne des nations à l’Ouest qui se rapprocherait de la Russie. L’avenir de l’Europe est eurasiatique, pas euro-atlantique. La grande Europe ne va pas de Washington à Bruxelles, mais de Brest à Vladivostok.

    La Russie est le chien de garde de l’Europe à l’Est face à la Chine, à la Turquie, au Caucase, au Moyen-Orient et au monde musulman de l’Asie centrale. L’’Europe doit se considérer comme l ‘ « Hinterland » de la Russie, cette dernière étant son « Far-East »

    Les nations de l’Europe de l’Ouest doivent quitter l’OTAN, constituer un puissant pôle de défense indépendant et mettre fin au libre-échange mondialiste. L’UE deviendrait une simple zone de libre- échange. A l’abri d’une protection douanière face à la Chine et aux pays émergents, d’une immense « forteresse Europe » de l’Atlantique au Pacifique, une Confédération carolingienne constituerait un pôle civilisationnel autocentré de puissance. Il ne peut y avoir adhésion des peuples à l’Europe que par la réalisation de nombreux projets concrets ambitieux impliquant la coopération de plusieurs États.

    Le multilinguisme européen doit être préservé, chaque nation gardant son identité et sa langue. La langue commune des nations européennes ne peut être que le français ou l’espéranto, mais jamais la langue de l’Amérique et de Wall Street car ce contre-sens civilisationnel conduirait, de plus, à la disparition de toutes les langues européennes.     

    Sans réveil salvateur en sursaut, sans retour à la « Real Politik », au désir de Puissance et d’autonomie stratégique, à des Hommes d’Etat forts, énergiques et courageux, les États nations et la civilisation européenne, au lieu de continuer à rayonner, sortiront de l’histoire, disparaîtront de la carte du monde.    

  • La Cinquième, ce n'est pas la Monarchie ! par le Groupe d'action royaliste

    Peut être une image de texte
     
    Soyons clairs : la Cinquième République, ce n’est pas la Monarchie et le président n’est pas le roi, comme l’a signalé avec justesse le philosophe Marcel Gauchet il y a quelques années :
     
    "Mais [Macron] s’est trompé sur ce que l’on attendait d’un roi. Un roi, ce n’est pas un manager, pas un patron de start-up qui secoue ses employés pour qu’ils travaillent dix-huit heures par jour pour que les Français, par effet d’entraînement, deviennent tous milliardaires ! Dans la tradition française, un roi, c’est un arbitre. Quelqu’un qui est là pour contraindre les gouvernants à écouter les gouvernés. Quand les gens accusent Macron d’être le président des riches, ils lui reprochent surtout de ne pas être l’arbitre entre les riches et les pauvres. (1)"
     
    En quelques lignes, le philosophe fait litière de la confusion savamment entretenue par certains doctrinaires d’une Gauche qui se veut républicaine façon Révolution française pour éviter de se pencher sur les limites de leur modèle idéologique, souvent plus idéalement fantasmé que réellement convaincant, au regard de l’histoire comme de la promesse du lendemain…
    Dans le même temps, Marcel Gauchet peut nous permettre de préciser ce qu’il ébauche de la nature et de la forme de la Monarchie royale en France, qui ne peut être confondue avec la « monocratie » (2), qui est sans doute un terme plus exact pour définir la Cinquième République fondée par le général de Gaulle. Quand la monocratie est le pouvoir d’un seul sans contre-pouvoirs effectifs et efficaces, nous sommes bien loin d’une Monarchie royale à la française où le pouvoir central ne peut s’émanciper complètement des pouvoirs locaux (provinciaux et communaux) ou sociaux (socioprofessionnels, corporatifs et syndicaux, entre autres).
    En Monarchie, le pouvoir royal « ordonne » l’ensemble, il n’intervient pas forcément dans le fonctionnement et les décisions des organes et des corps intermédiaires : il est, d’abord, un arbitre, et il laisse « jouer les ordres et libertés » selon le principe de subsidiarité, rappelé régulièrement par Maurras, reprenant la vieille formule héritée des légistes médiévaux, « Sous le Roi, les Républiques » : ce qu’il faut bien entendre ici, ce n’est pas un rapport de soumission des républiques locales, professionnelles ou universitaires à l’État central, mais le fait qu’elles se trouvent à l’abri de l’État royal, leurs libertés étant garanties par cet État qui les surplombe sans les plomber. Tout l’inverse de cette République qui, en se disant aujourd’hui inclusive, se fait de plus en plus intrusive, au risque d’étouffer toute initiative libre ou non-conforme aux dogmes de l’idéologie dominante.
     
    Notes :
    (1) : Marcel Gauchet (Entretien à Le Soir du 25 décembre 2018).
    (2) : La monocratie, qui vient du grec monos (le seul) et kratein (l’emporter sur, dominer), c’est le pouvoir, la domination sans partage d’un seul, sans contre-pouvoirs (au contraire de la tradition monarchique française et de ses lois fondamentales) et sans légitimité autre que celle de Créon...

  • Au Cinéma : Vaincre ou mourir, par Guilhem de Tarlé

    1A.jpgAu cinéma : Vaincre ou mourir:  un film français  de Vincent Mottez et Paul Mignot, produit par Nicolas de Villiers, le Puy du Fou et Saje Distribution, avec Hugo Becker (Général François-Athanase Charette de La Contrie)

    Au cinéma… Je n’ose pas écrire mon habituel « A l’affiche » puisque ce film sorti mercredi 25 janvier est présenté dans seulement 300 salles de cinéma sur les 5 250 dont nous bénéficions en France… Nous avons dû, pour le voir, nous déplacer à Bourges, à 60 km de chez nous…

    A vrai dire, on comprend l’hostilité et la fureur de la classe politico médiatique en regard de ce réquisitoire contre la Révolution française qui, au nom des « droits de l’homme » a voulu exterminer le peuple vendéen… «Suivant les ordres que j’ai reçus (…) Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher –dira le général Westermann – j’ai tout exterminé ».

    Nous avions déjà vu avec beaucoup d’intérêt en avril 2020 un DVD de Daniel Rabourdin, La Rébellion cachée – Ils défient la Terreur…

    Avec ce long-métrage, le grand public prend connaissance de ces heures les plus sombres de notre histoire : de mars 1793 à mars 1796, du soulèvement vendéen qui refuse la levée en mars de 300 000 hommes décrétée par la Convention, jusqu’à l’exécution du général Charette .

    Tout est dit, tout est montré, de la guillotine aux « Colonnes infernales » de Turreau, en passant par les noyades de Carrier à Nantes.

    « Liberté, que de crimes on commet en ton nom »… Chacun connaît la formule de Mme Roland avant de monter sur l’échafaud le 8 novembre 1793… les réalisateurs et les producteurs commettent précisément le « crime » de les dénoncer, et le site Allociné affiche 10 critiques de presse dont 7 sont « très mauvais », de L’obs au quotidien progressiste mondain Le Figaro.

    Vaincre ou mourir… La formule n’est-elle pas magnifique pour finir de présenterguilhem de tarlé.jpg nos vœux en ces derniers jours de janvier ?

    Vaincre ou mourir… n’est-ce pas ce que nous devrions nous répéter sans cesse face au totalitarisme rampant que l’on subit dans tous les domaines jusqu’à, précisément, vouloir nous interdire d’aller voir ce film…

    Bon sang ne saurait mentir, le capitaine Sergent avait écrit de même « Ma peau au bout de mes idées »… C’est l’honneur du général Charette !

    Requiescat in pace !

  • Un climat de guerre civile règne sur l’Amérique, par Antoine de Lacoste

    Un climat de guerre civile règne sur l’Amérique

    La démocratie américaine connaît une crise majeure. Un climat de guerre civile y règne sur fond de vague woke terrorisant ses adversaires. Le système électoral, totalement archaïque et opaque, autorise toutes les suspicions. Les électeurs trumpistes, des « gens déplorables », refusent de voir mourir leur Amérique tandis que les élites ont adopté une nouvelle religion qui doit remplacer le vieux socle protestant.

    antoine de lacoste.jpgDepuis l’élection de Donald Trump en 2016, l’Amérique s’est divisée en deux camps qui s’invectivent, se haïssent et ne se côtoient plus. D’un côté, il y a le parti du bien : les intellectuels, les journalistes, les universités, les libéraux et libertaires des « côtes », est et ouest. De l’autre, le petit peuple blanc du centre complété par des bastions conservateurs comme le Texas, moins blanc celui-là. Clairement, l’appartenance à un camp a remplacé l’appartenance à un pays, ce qui est l’exact contraire de toute l’histoire américaine.

    Les médias, presque totalement acquis au premier camp, ont fait de Trump le responsable de cette situation qui fracture l’Amérique comme elle ne l’a jamais été. Chacun sait qu’il n’en n’est rien : l’élection de Donald Trump n’a été que le révélateur d’une situation qui couvait depuis bien longtemps. La désindustrialisation, la crise financière de 2008, l’invasion fulgurante du wokisme et des théories du genre ont mis de côté une Amérique qui, en 2016, a trouvé son champion, celui qui la défendait et la comprenait.

    Ce phénomène fondamental n’a pas été perçu par les élites, trop occupées à s’enrichir grâce à la marche triomphale de la mondialisation et à la suprématie totale de l’Empire américain. La rancœur couvait pourtant. Obama et son administration ont déployé une énergie considérable pour sauver Wall Street en 2008 mais ont laissé des millions d’Américains se faire saisir leurs maisons et entrer dans l’ère de la pauvreté. L’immigration massive venant d’Amérique centrale ou latine a engendré une inquiétude grandissante chez ceux qui sont le socle historique de l’Amérique. Marqués par un protestantisme souvent rigoureux, persuadés de « la destinée manifeste » dont ils sont les héritiers, ces petits blancs exècrent ces vents nouveaux qui leur semblent diaboliqueset ne veulent pas disparaître dans les poubelles de l’histoire.

    Assommés par l’élection surprise de Trump, les élites ont déclenché pendant quatre ans une guerre qui n’a laissé aucune place au compromis, y compris parlementaire ce qui est tout à fait nouveau. Elles étaient encouragées par le mépris abyssal dont les dirigeants démocrates faisaient preuve à l’égard de leurs adversaires : les gens qui soutiennent Trump sont « déplorables » n’a pas craint d’affirmer la délicieuse Hillary Clinton.

    Les médias ont été les chefs de file de cette croisade du bien : « Certains jours, le Washington Post publia plus de douze articles sur Trump contre seulement un ou deux sur le reste du pays » (Le Monde Diplomatique, mars 2021). Une sorte de « fureur idéologique » s’est emparée de l’Amérique (Le Figaro, 25/09/2020).

    FUREUR IDEOLOGIQUE ET WOKISME TRIOMPHANT

    Cette fureur s’est, aussitôt après l’élection de Trump, traduite par la non-reconnaissance de la légitimité de sa victoire. Trop prudents pour remettre en cause le décompte des votes (il ne faut surtout pas ouvrir la boîte de Pandore), les démocrates se sont activement lancés dans des tentatives de procédures d’impeachment qui n’ont jamais eu l’ombre d’une chance d’aboutir. Le principal grief était la supposée interférence de Moscou dans la campagne électorale, le « Russiegate ». Pendant des années les médias ont alimenté le feuilleton et la montagne a finalement accouché d’une souris : le Rapport Mueller a conclu qu’il n’y avait rien. Cela n’a pas empêché certains journalistes de décrocher le Prix Pullitzer pour des enquêtes finalement erronées : comme le Goncourt ou le Nobel, le Pullitzer est depuis longtemps la marque du néant accaparée par la bien-pensance.

    Dans ce contexte, la vague woke a pris une ampleur incroyable et a submergé la plupart des universités américaines. Des professeurs ont été renvoyés (Evergreen, Georgetown) pour des motifs surréalistes, d’autres ont été harcelés et ont préféré démissionner, tous doivent suivre des cours de remise à niveau idéologique. Les injonctions les plus baroques se sont multipliées, l’auto-censure bride toute parole publique. Un parlementaire a même conclu une prière publique par Amen et Awomen. Il fallait y penser…

    Tout cela a évidemment été accompagnée de violences multiples, surtout après l’affaire George Floyd, ce noir tué par un policier blanc, et le développement du mouvement Black Lives Mater. Des groupes de militants ont chassé des étudiants coupables de ne pas baisser la tête ou de ne pas plier le genou, d’autres ont envahi des restaurants (comme à Washington) obligeant les clients blancs à lever le poing. Le paroxysme a été atteint à Portland, dont le centre-ville a été occupé pendant des semaines par des militants anti-racistes et wokistes. La terreur a régné sur la ville en toute impunité.

    Cette « polarisation de l’opinion » est telle que des Américains quittent leur région pour s’installer sur des terres plus hospitalières. De nombreux électeurs trumpistes quittent la Californie, devenue étouffante, pour s’installer en Idaho ou plus loin au Texas. Changer de vie pour changer de voisins, cela en dit long sur la volonté de ne plus vivre ensemble.

    Pour accompagner tout cela, les médias se sont mis en ordre de marche comme jamais. Ce n’est pas une surprise : 95% de la presse et de la télévision ont soutenu Clinton puis Biden contre Trump. Mais ils sont allés très loin, la palme revenant au New-York Times qui a publié en 2019 un manifeste (le projet 1619) dans lequel il affirme que l’histoire américaine est fondée sur la racisme et l’esclavagisme. Cette vision est aujourd’hui enseignée dans de très nombreuses écoles à travers tout le pays.

    L’élection de Biden, censée apaiser l’ambiance selon les médias américains et européens, n’a rien changé, bien au contraire. Le doux Biden, dans une de ses phases de lucidité, a déclaré en janvier 2022 : « Choisissons-nous la démocratie plutôt que l’autocratie, la lumière plutôt que les ombres, , la justice plutôt que l’injustice ? ». Nous sommes bien loin d’un Président « de tous les Américains ». Il est vrai que pour le camp du bien, ceux d’en face sont « déplorables ».

    LE VOTE SOUS LE SIGNE DU DESORDRE ET DE L’OPACITE

    Bien évidemment, les doutes autour de la véracité des comptages du scrutin de 2020 qui a vu la victoire de Biden d’une courte tête, ont terriblement envenimé les choses. La fameuse invasion du Capitole le 6 janvier 2021, loin d’être une tentative de coup d’Etat, n’est autre que le symbole de l’exaspération d’un peuple (la moitié de l’Amérique), persuadé de s’être fait voler la victoire.

    Les arguments ne manquent certes pas pour mettre en cause le résultat du vote. Le système électoral américain est en effet d’un invraisemblable archaïsme désordonné, sans parler de son opacité. Chaque Etat a sa propre procédure, voire plusieurs car cela peut changer d’un comté à l’autre. On peut voter par anticipation ou non, plusieurs jours après, le nombre de jours étant extrêmement variable, par correspondance avec autorisation pour des militants de parcourir les immeubles à la recherche de bulletins (qui les remplit ?). Les machines électroniques ne sont pas toujours les mêmes et, dans bien des cas, l’électeur ne peut lire le résultat de son vote après avoir appuyé sur le bouton. Certains ont affirmé avoir lu Biden après avoir appuyé sur le bouton Trump. Et que dire de ces bulletins perforés, plus ou moins bien, autorisant toutes les interprétations . La cerise sur le gâteau étant l’absence de contrôle d’identité dans bien des votes par correspondance.

    Lorsqu’on sait que Trump avait partie gagnée avant le décompte des votes par correspondance qui ont , dans certains bureaux, donné 90% des voix à Biden, la suspicion est bien légitime.

    Tout cela n’est pas nouveau certes. Certains spécialistes de l’Amérique affirment que Kennedy avait déjà volé son élection en 1960… Dans son livre Un homme, un vote ? (Edition du Rocher, 2007), Jacques Heers raconte l’élection de 2000 : « On a compté et recompté. Pendant des jours, les journaux ont publié des photos où l’on voyait un scrutateur, perplexe et circonspect, occupé à examiner très soigneusement un bulletin, tenu délicatement entre ses doigts, face à la lumière, pour dire si un confetti à demi-détaché devait compter ou non pour une perforation. On n’en sortait pas. Chaque jour les chiffres changeaient. Les juges de la Cour suprême eurent le dernier mot et, par cinq voix contre quatre, déclarèrent que Bush l’emportait en Floride. »

    La différence avec l’époque actuelle, c’est que personne ne contesta ensuite la légitimité de Kennedy ou de Bush. Ce ne fut pas le cas pour Donald Trump, et c’est la grande nouveauté. Biden est aujourd’hui dans le même sac pour l’électeur trumpiste.

    Aujourd’hui les Américains n’ont plus confiance et ils ne sont plus que 50% à être fiers de la façon dont fonctionne leur démocratie contre 90% en 2002.

    Les réseaux sociaux de leur côté ont joué leur partition guerrière avec Twitter comme symbole qui expulsa Trump. Son rachat par Elon Musk et le renvoi de la moitié de ses employés marque un tournant important et les théories du genre ont perdu un fidèle relais.

    Malgré la victoire des progressistes, la haine est toujours là. La revue Forbes par exemple a demandé aux entreprises, sous peine de dénonciation, de ne pas embaucher d’anciens membres de l’administration Trump après leur éviction conforme au spoil system.

    UNE NOUVELLE RELIGION

    Mais d’où vient ce vent de folie qui a fait d’une grande partie de la jeunesse américaine des propagandistes acharnés du wokisme ou du Black Lives Mater ?

    Interrogé par le Figaro(25/09/2020) Joseph Bottum, professeur d’université, avance une grille d’analyse intéressante. Pour lui l’effondrement du protestantisme, notamment dans les zones urbaines, a laissé la place à un post-protestantisme dont les adeptes sont des nouveaux puritains sans Dieu qui pratiquent la religion de la culture woke. Une partie des fidèles de ces églises protestantes qui furent le socle de l’Amérique ont rejoint les évangéliques ou les catholiques, mais la plupart sont devenus des post-protestants qui ont inventé des nouveaux péchés : le racisme, l’intolérance, les atteintes à l’environnement, l’oppression. Et de conclure joliment : « Nous avons maintenant une église du Christ sans le Christ. Cela veut dire qu’il n’y a pas de pardon possible. » D’où cette ambiance de guerre civile « à feux doux ».

    Dans leur aveuglement idéologique, presque religieux donc, les progressistes veulent réduire leurs adversaires à de petits blancs racistes et aigris. La réalité est toute autre : en 2020, Trump a perdu des électeurs blancs mais en a gagné dans les communautés noires et surtout hispaniques. Ainsi, Juan Ciscomani, fils d’immigrés mexicains et candidat républicain victorieux en Arizona a bâti sa campagne sur la destruction du rêve américain par Biden et Pelosi, coupables de laisser entrer une immigration excessive et de permettre aux écoles de ne plus enseigner « les bons côtés de l’Amérique ».

    Cette crise identitaire et religieuse se conjugue toujours avec une crise sociale. Certes, elle a commencé il y a bien longtemps mais elle prend une tournure inattendue depuis le covid. Ce n’est pas un hasard si les Américains ont eu un nombre important de morts, et Trump n’y est pour rien même si cela lui a sans doute coûté l’élection.

    Les Américains sont en mauvaise santé. De 2014 à2022, ils ont perdu trois ans d’espérance de vie : les overdoses d’opioïdes et l’obésité font des ravages. On estime que 40% des adultes américains sont obèses et beaucoup, affaiblis, sont morts du covid. Mais le débat est impossible : la peur d’être taxé de grossophobe empêche la parole. La situation est si grave que l’armée a averti que 2021 avait été l’année la plus difficile de son histoire pour le recrutement des marines : les jeunes ne réussissent plus les tests physiques.

    Ainsi, comme dit le New York Times, qui y a largement contribué, les Américains « vivent dans une nation cassée ». Le consensus, provisoire, sur l’Ukraine n’y change rien : c’est à l’intérieur que le ver est dans le fruit.

    L’Amérique vit un climat de guerre civile, « à feu doux » certes, mais la haine est palpable.

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (72)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : Bien que manifesté sur le tard, un accord profond, sur l'essentiel, entre Péguy et Maurras... 

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    Dans notre Catégorie Grands Textes, le 43ème est consacré à Charles Péguy :

    GRANDS TEXTES (43) : "Pour la première fois dans l'histoire du monde l'argent est seul devant Dieu", par Charles Péguy

    Comment ne pas voir, dans ce texte, bien plus qu'une simple "proximité" entre la pensée des deux hommes : un accord profond sur l'essentiel, sur cette démonstration lumineuse faite par Maurras dans L'Avenir de l'Intelligence, que Pierre Boutang appelait un "immense petit livre" ?

    "...Il faut être stupide comme un conservateur ou naïf comme un démocrate pour ne pas sentir quelles forces tendent à dominer la Terre. Les yeux créés pour voir ont déjà reconnu les deux antiques forces matérielles : l'Or, le Sang..." écrit Maurras, au tout début de son "immense petit livre".

    Et, un peu plus loin : 

    "...De l'autorité des princes de notre race, nous avons passé sous la verge des marchands d'or, qui sont d'une autre chair que nous, c'est-à-dire d'une autre langue et d'une autre pensée. Cet Or est sans doute une représentation de la Force, mais dépourvue de la signature du fort. On peut assassiner le puissant qui abuse ; l'Or échappe à la désignation et à la vengeance. Ténu et volatil, il est impersonnel. Son règne est indifféremment celui d'un ami ou d'un ennemi, d'un national ou d'un étranger. Sans que rien le trahisse, il sert également Paris, Berlin et Jérusalem. Cette domination, la plus absolue, la moins responsable de toutes, est pourtant celle qui prévaut dans les pays qui se déclarent avancés. En Amérique elle commence à peser sur la religion, qui ne lui échappe en Europe qu'en se plaçant sous la tutelle du pouvoir politique, quand il est fondé sur le Sang.

    Sans doute, le catholicisme résiste, et seul ; c'est pourquoi cette Église est partout inquiétée, poursuivie, serrée de fort près. Chez nous, le Concordat l'enchaîne à l'État qui, lui-même, est enchaîné à l'Or, et nos libres penseurs n'ont pas encore compris que le dernier obstacle à l'impérialisme de l'Or, le dernier fort des pensées libres est justement représenté par l'Église qu'ils accablent de vexations ! Elle est bien le dernier organe autonome de l'esprit pur. Une intelligence sincère ne peut voir affaiblir le catholicisme sans concevoir qu'elle est affaiblie avec lui. C'est le spirituel qui baisse dans le monde, lui qui régna sur les argentiers et les rois ; c'est la force brutale qui repart à la conquête de l'univers..."

    (texte intégral de L'Avenir de l'Intelligence sur le site Maurras.net)

     

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  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (59)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : Le "jardin", le "bâtiment carré" et l'enfant (V)

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    Le rachat (III) : nouvelles plantations de cyprès...

    "Plus récemment encore, apparurent les 11 qui dominent terrasse et jardin d'est en ouest, mais ces derniers ont une histoire.
    Ils avaient été commandés dans l'hiver 1927-1928 et n'étaient jamais arrivés du village d'horticulteurs où ils m'avaient été promis. Un petit accident de santé survenu en juin me retint à la campagne pendant tout l'été, et je voulus mettre à profit cette occasion de les planter.
    - Mais, dirent les compétences, on ne plante pas en été...
    Mon ami Henri Mazet, l'architecte, dont l'érudition légendaire s'étend à toute chose, m'avait raconté un jour, d'après un professeur d'arboriculture de lui connu, que l'on peut parfaitement planter des arbres en n'importe quelle saison, pourvu que ce soit la nuit, avant le lever du soleil, tant que dure, paraît-il, le sommeil des plantes. Que risquait-on à essayer ? On prit date.
    Le pépiniériste de Saint Andiol jura de nouveau qu'il livrerait ses plants, tel soir, à telle heure sonnée, ce qui permettrait à mon camion de me les remettre avant minuit. Quelle angoisse ! Nous étions réunis à quelques uns sur la terrasse pour bien recevoir et pour vite planter; les onze trous avaient été creusés, garnis d'une eau fraîche et limpide avec tout ce qu'il fallait pour les reboucher sans retard... Minuit arrive. Une heure sonne. Puis deux. Enfin, les mélancoliques coups de trois heures : le jour approche, et pas de camion ! Accident ? Manque de parole ? Les deux ouvriers réquisitionnés bâillaient, voulaient partir, et nous trompions nos impatiences sur lesquelles tournait l'implacable ciel de la nuit en égrenant des souvenirs, en récitant des vers, en chantant des chansons, ou en les écoutant.
    Le côté de l'aurore pâlissait vaguement. Trois heures et demie ! Bientôt quatre, et le désespoir... quand un gros oeil rougeâtre s'ouvrit dans le chemin : camion ! cyprès ! tout !... ils furent débarqués en cinq minutes, placés dans les ronds d'eau, dressés et enterrés en moins de temps qu'on ne l'écrit. Les dernières façons étaient administrés au sol foulé et aplani quand, du Pilon du Roi, l'astre allongea quelque lumière. La nuit cessait à peine. Mais tout était fait avant jour, nous étions en règle avec le professeur de Mazet. Le serions-nous avec la nature ? Les onze cyprès prendraient-ils ? Ils ont pris, grandi, prospéré. Ils ont même, on aura tout vu, subi les épreuves du feu, dans un grand incendie champêtre qui, en les roussissant, n'a mordu qu'à la feuille; on ne peut même dire qu'ils en aient été abîmés..."



    Illustration : un des cyprès en bordure droite de l'escalier qui monte au Mur des Fastes...

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  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (36)

     

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    Aujourd'hui : Illustrations du Mur des Fastes (XIX/XIX)

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    "...Joseph Scipion Sinisbaldi, dit Pistoye, quarante fois consul, député de Martigues aux derniers États Généraux de Provence fut maître de ce jardin."

    Ces derniers États Généraux de Provence, dont parle ici Maurras, sont ceux qui s'ouvrirent le dimanche 25 janvier 1789, à Aix. Mirabeau y fut d'abord exclu de la représentation de la Noblesse, car il n'avait pas de fief (le dimanche 8 février); mais après un retour triomphal à Marseille, en mars, il fut élu à ces mêmes États de Provence, cette fois par le Tiers-État.

    La grande Histoire a davantage retenu le nom de Mirabeau que celui de ce Pistoye, qui dut pourtant être un administrateur sage et avisé puisque, dit Maurras, il fut "quarante fois consul" !

    De l'Édit d'union des trois quartiers - du 21 avril 1581, signé en l'église de Ferrières - jusqu'à la Révolution, la ville ne fut pas, en effet, administrée par des maires, mais par des consuls.
    Dans son texte sur Les trente beautés de Martigues, Maurras dit qu'ils étaient "si honorés, qu'on a fait ce proverbe :
    "Que toute barbe d'homme s'incline, le prudhomme va parler." C'est le reste dernier de ces consuls puissants qui, par toutes les pêcheries du Midi, furent renommés, à preuve Calendal à Estérelle, vantant son aïeul :
    — Qui a été consul de Martigues..." (Maurras, Li trento bèuta dou Martegue)

    Ce n'est que le 14 février 1790 que sera désigné, par élection, le premier Maire de la cité : Louis Puech.

    La Mairie sera, longtemps, installée dans l'Hôtel particulier Colla de Pradines, construit au XVIIème siècle, sur un modèle aixois.
    Bien calé aux angles par des contreforts et des pilastres, la façade s'impose par des proportions équilibrées et par la répartition des baies.
    C'est là que se trouve la Plaque commémorative à la mémoire de Gérard Tenque, inaugurée par Mistral en 1891, dont parle Maurras dans sa première stèle... Hôtel de Ville de 1808 à 1983, l'édifice abrite maintenant le Tribunal d'Instance de Martigues.

    Pour en revenir au "Pistoye" dont parle ici Maurras, et clore le sujet, on trouve dans les dernières lignes de la lettre de Maurras au Curé de Martigues (vers 1950) ces précisions :


    "...Il me restait à vous dire le plaisir que me fait la découverte, dans votre église, de la tombe des Pistoye, mes grands-parents adoptifs, leur dernier couple ayant adopté ma bisaïeule (madame Boyer, mère de ma grand'mère madame Garnier, la mère de ma mère). J'ai gravé dans mon jardin le nom de leur patronyme qui est Sinisbaldi : Joseph Scipion Sinisbaldi, dit Pistoye, député aux États de Provence, 40 fois consul de Martigues pour le quartier de Ferrières qui en nommait deux, comme chacun des autres quartiers. Comme à chaque entrée en charge un consul recevait une pièce de velours d'Utrecht il y avait tout un étage de sa maison qui était couvert, les meubles et la muraille, de velours d'Utrecht..."

     

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  • Feuilleton ”Vendée, Guerre de Géants...” (35)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : Projet de "guerre chimique" en 1793, pour éliminer les Vendéens...

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    (Source : la "Revue d’histoire de la pharmacie", n° paru en 1933)

    En 1933, le médecin et historien Paul Delaunay, dont l’académicien Jean Rostand dira de son œuvre qu’elle constitue "une source irremplaçable d’information et une haute leçon d’élégance achèvement, de rigueur et d’indépendance", s’intéresse à la "guerre chimique" imaginée en 1793 par Carrier et Santerre pour éliminer les Vendéens

    Le 9 novembre 1793, Jean-Baptiste Carrier, future figure emblématique de la Terreur responsable des "noyades de Nantes" qui débuteront une semaine plus tard, demandait de Nantes que l’on employât contre les Vendéens des procédés plus efficaces que les foudres des guerriers républicains :

    "Vous avez à délivrer le pays d’un chancre qui le dévore. Le poison est plus sûr que toute votre artillerie. Ne craignez donc pas de le mettre en jeu. Faites empoisonner les sources d’eau. Empoisonnez du pain que vous abandonnerez à la voracité de cette misérable armée de brigands, et laissez faire l’effet. Vous avez des espions parmi ces soldats qu’un enfant conduit. Lâchez-les avec ce cadeau et la partie sera sauvée." 

    Les suggestions du proconsul avaient-elles été déjà entendues ? Il semble bien que l’on fit provision de toxiques : "Nous fûmes vraiment étonnés, écrivait Savin à Charette, le 25 mai 1793, de la quantité d’arsenic que nous trouvâmes à Palluau au commencement de la guerre. On nous a même constamment assuré qu’un étranger qu’ils avaient avec eux et qui fut tué à cette affaire, était chargé d’assurer le projet d’empoisonnement contre nous." Au reste, il est des témoignages d’une autre nature. Le pharmacien Proust, d’Angers, avait fait, sur des moutons rassemblés dans le pré de la Baumette, des essais de boules puantes, qui d’ailleurs échouèrent.

    Le 22 août 1793, le général Antoine-Joseph Santerre, qui commandait à Saumur - et déjà passé à la postérité sous le surnom de "général roulement" lorsqu’au moment de l’exécution de Louis XVI il avait ordonné un roulement de tambour pour couvrir la voix du souverain sur la guillotine -, conseillait au ministre de la guerre : "Des mines, des mines, des fumées soporifiques, et puis tomber dessus..." 

    Le 11 septembre, son collègue et émule Jean-Antoine Rossignol, réclamait du Comité de Salut public l’envoi du chimiste Antoine-François Fourcroy pour aider "à la destruction des brigands." Le citoyen Fourcroy ne se dérangea pas, mais rédigea, à la demande de Robespierre, un rapport qu’il serait bien intéressant de retrouver...

    Il ne semble pas, d’ailleurs, explique Delaunay, que le projet ait été retenu. Les généraux répugnaient à l’emploi de ces moyens, et Kléber, dit-on, mis au courant des propositions de Carrier, menaça de lui passer son sabre au travers du corps. Mais il est probable, ajoute-t-il, qu’on craignit surtout que les Sans-culottes et les Bleus ne fussent aussi, par mégarde, victimes du procédé...

     

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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Entièrement d'accord avec Sophie Audugé, de SOS ÉDUCATION :

    "L’#OMS préconise l’éducation à la sexualité dès la naissance pour que l’enfant "découvre son orientation sexuelle". Je ne serais pas surprise de voir bientôt des associations attaquer des écoles qui refusent d'appliquer cette doctrine..."

    (extrait vidéo 2'15)

    https://twitter.com/Figaro_Live/status/1658516999528382487?s=20

     

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    1. On le savait, mais il est bon de dire et redire les vérités, à temps et à contre-temps... Dans France catholique : Les archives du Vatican montrent que Pie XII était un adversaire résolu du nazisme... :

    https://www.france-catholique.fr/Pie-XII-contre-Hitler.html

     

    2. "Le niveau des écoliers français se stabilise" PapNDiaye... L'excellent et humoristique réponse de Noir Lys, sur tweeter :

    Le niveau des écoliers français stabilisé...

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    3. Entrisme islamique partout, Système complice, et coupable !...

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    BEURK !

    LE HALAL, C'EST LA SOUFFRANCE ANIMALE GRATUITE ET INUTILE !

     

    3 BIS. Un autre exemple (dans Boulevard Voltaire, l'article de Marie Delarue) :

    la cantine du collège Emile Combes à Bordeaux, c'est 100 % halal ou rien... Ils ont de l’humour, nos Verts bordelais. De la nourriture confessionnelle chez le "petit père Combes !..." :

    https://www.bvoltaire.fr/a-la-cantine-du-college-emile-combes-a-bordeaux-cest-100-halal-ou-rien/?feed_id=26842&_unique_id=646774ef8007d

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    5. Un répugnant "message" véhiculé par les "faux antifas/vrais terroristes", et directement repris de la répugnante République espagnole, que Franco a écrabouillée, fort heureusement pour l'Espagne, l'Europe, le monde et la Civilisation... D'accord avec Charles Prats :

    "Les « antifas » appellent directement et publiquement (Facebook hier) à la haine contre les chrétiens. Allez-vous enfin dissoudre ces groupes de fous furieux d’extrême-gauche dangereux Monsieur Darmanin ?"
     

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    6. Une image, un dessin valent souvent mieux qu'un long discours...

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    Tout n'est pas laid dans ce qui se fait aujourd'hui, mais beaucoup de choses, trop de choses enlaidissent nos rues, villes et campagnes, ou les uniformisent dans une banalité désolante, c'est vrai...

     

    7. En Wallonie : CHEZ NOUS et l'École...

    Comme expliqué par @ChdOrnellas,@Valeurs, l'enseignement se dégrade d'année en année en France, c'est malheureusement le cas en Belgique également ! Pour ChezNous, c'est clair net et précis : STOPPONS LE PÉDAGOGISME QUI DÉTRUIT TOUT ! Il est temps d'une reprise en mains générale et de renouer avec un enseignement de qualité ! Il faut : Remettre le savoir au cœur de l’enseignement ; remettre le par cœur au goût du jour ; transmettre l’Histoire et les Humanités ; redonner aux plus jeunes le goût de la lecture !

    (extrait vidéo 0'18)

    https://twitter.com/ChezNousOff/status/1659596256270864384?s=20

     

     

    À DEMAIN !

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  • Éphéméride du 26 juillet

    Le château de Chenonceau, dans le cadre de ses visites nocturnes estivales

     

     

    13 mars,germain pilon,renaissance,francois premier,henri ii,saint denis,jean goujonIl y a treize jours, dans l’année, pendant lesquels il ne s’est pas passé grand-chose, ou bien pour lesquels les rares évènements de ces journées ont été traités à une autre occasion (et plusieurs fois pour certains), à d'autres dates, sous une autre "entrée".

    Nous en profiterons donc, dans notre évocation politico/historico/culturelle de notre Histoire, de nos Racines, pour donner un tour plus civilisationnel  à notre balade dans le temps; et nous évoquerons, ces jours-là, des faits plus généraux, qui ne se sont pas produits sur un seul jour (comme une naissance ou une bataille) mais qui recouvrent une période plus longue.

    Ces jours creux seront donc prétexte à autant d'Évocations :  

    1. Essai de bilan des Capétiens, par Michel Mourre (2 février)

    2. Splendeur et décadence : Les diamants de la Couronne... Ou : comment la Troisième République naissante, par haine du passé national, juste après avoir fait démolir les Tuileries (1883) dispersa les Joyaux de la Couronne (1887), amputant ainsi volontairement la France de deux pans majeurs de son Histoire (12 février)

    3. Les deux hauts lieux indissociables de la Monarchie française : la cathédrale Notre-Dame de Reims, cathédrale du Sacre, et la Basilique de Saint-Denis, nécropole royale. I : La cathédrale de Reims et la cérémonie du sacre du roi de France (15 février)

    4. Les deux hauts lieux indissociables de la Monarchie française : la cathédrale Notre-Dame de Reims, cathédrale du Sacre, et la Basilique de Saint-Denis, nécropole royale. II : La basilique de Saint-Denis, nécropole royale (19 février)

    5. Quand Le Nôtre envoyait à la France et au monde le message grandiose du Jardin à la Française (13 mars)

    6. Quand Massalia, la plus ancienne ville de France, rayonnait sur toute la Gaule et, préparant la voie à Rome, inventait avec les Celtes, les bases de ce qui deviendrait, un jour, la France (11 avril)

    7. Quand Louis XIV a fait de Versailles un triple poème : humaniste, politique et chrétien (28 avril)

    8. Les Chambiges, père et fils (Martin et Pierre), constructeurs de cathédrales, élèvent à Beauvais (cathédrale Saint-Pierre) le choeur ogival le plus haut du monde : 46 mètres 77 ! (4 mai)

    9. Quand la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais a reçu, au XIIIème siècle, son extraordinaire vitrail du Miracle de Théophile (28 mai)

    10.  Quand Chenonceau, le Château des Dames, à reçu la visite de Louis XIV, âgé de douze ans, le 14 Juillet 1650 (26 juillet)

    11. Le Mont Saint Michel (11 août)

    12. Quand François premier a lancé le chantier de Chambord (29 septembre)

    13. Quand Léonard de Vinci s'est installé au Clos Lucé (27 octobre) 

     

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    Aujourd'hui : Quand Chenonceau, le Château des Dames, a reçu la visite de Louis XIV, âgé de douze ans, le 14 Juillet 1650. 

     

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    "Qu'à m'égarer dans ces bocages / Mon coeur goûte de voluptés ! / Que je me plais sous ces ombrages ! / Que j'aime ces flots argentés ! / Douce et charmante rêverie, / Solitude aimable et chérie, / Puissiez-vous toujours me charmer !" (Jean-Jacques Rousseau, sur Chenonceau...)

              

    D'abord simple forteresse, sans aucun caractère particulier, posée sur la rive droite du Cher, c'est par la volonté des femmes, qui l'ont - en effet - imaginé, dessiné et créé que Chenonceau est devenu le plus élégant des châteaux.

    Aujourd'hui, monument historique le plus visité de France, après le Château de Versailles, il est bien ce qu'en dit Sébastien Lapaque, le Miroir des Dames (1) :

    "(Chenonceau)...est le plus délicat des châteaux de la Loire. C'est un rêve de dame. Partout, les raffinements de la galanterie ont guidé la main de l'architecte et du jardinier... Une inspiration féminine s'y fait sentir. Celle de Catherine Briçonnet, qui sur un moulin fit bâtir un château; celle de Diane de Poitiers, qui sur le Cher fit bâtir un pont; celle de Catherine de Médicis, qui sur le pont édifia un palais" 

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    L'histoire féodale et militaire de Chenonceau avant Chenonceau, si l'on excepte le fait qu'elle s'inscrit - mais d'une façon anecdotique - dans le cadre de la Guerre de Cent ans, n'offre quasiment aucun intérêt.

    Sa véritable histoire ne commence qu'à partir du moment où Thomas Bohier l'achète à la famille des Marques.

    Thomas Bohier, nous dit Sébastien Lapaque, est un "bourgeois de Tours, devenu receveur des finances de Charles VIII. Ce rusé gestionnaire a le goût italien de son roi. Il rêve d'une demeure ligurienne à l'image des palais du Milanais qu'il a découvert au cours de campagnes glorieuses. À Chenonceau, Thomas Bohier fait raser la vieille forteresse devenue inutile. Sa femme, Catherine Briçonnet, prend en charge les travaux de reconstruction".

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    La Tour des Marques, unique vestige de la forteresse féodale,
    mais un vestige profondément remanié 
     
     
    • "C'est elle (Catherine Briçonnet) la première dame de Chenonceau, elle la première à rêver de grâce et d'éclat. Cette Catherine a du goût, de l'autorité et du style. Elle imprime sa marque au nouveau Chenonceau, bâti au sud de l'ancien : corps de logis rectangulaire, agrémenté de quatre tourelles cylindriques, escalier à rampe droite, vestibule à voûte d'ogives triangulées. La construction de ce chef-d'oeuvre de la Renaissance est menée par Pierre Trinqueau, qui sera l'un des architectes de Chambord. Le pont-levis primitif, qui subsiste, donne accès à une vaste terrasse qu'il faut traverser avant de passer sous un portail ouvragé où sont gravées les initiales des époux bâtisseurs, "T.B.K", Thomas Bohier & Katherine, ainsi que leur devise, qui sent son XVIème siècle amateur de mystères : "S'il vient à point, me souviendra."...
     
    Ce premier "nouveau Chenonceau" (ou Chenonceau I, si l'on veut...) se limite donc à un simple quadrilatère :
     
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    La Tour des Marques masque ici la partie droite
    du quadrilatère de Catherine Briçonnet
     
     
    On possède un document par lequel François Premier, qui aime et apprécie le Val de Loire, confirme et garantit les droits de Thomas Bohier sur son domaine.
    Dans ce texte, le roi évoque la "belle place et maison assise sur la rivière du Cher en beau et plaisant pays, près de nos fourêts d'Amboise et de Montrichard, où nous allons souvent chasser et prendre nostre passe-temps".
    Et il se promet d'y venir : "Nous pourrions loger audit chastel et maison de Chenonceau".
     

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    La chambre de François Premier, qui fut reçu à Chenonceau par Catherine Briçonnet 
               
     
     
    Après Catherine Briçonnet, Diane de Poitiers sera la deuxième dame de Chenonceau. Favorite du roi Henri II, au grand dam de l'épouse de celui-ci, Catherine de Médicis - qui se vengera... - elle règne avec passion sur Chenonceau.
    Elle a une idée très originale : elle demande à Philibert Delorme de construire un pont, pour relier les deux rives du Cher. Diane s'arrêtera là pour ce qui est des constructions car, même si elle a eu l'idée de couvrir ce pont par une Galerie, elle s'occupera d'abord de ses chers jardins, pensant reprendre ses constructions plus tard...; mais, ensuite, elle n'aura plus le temps de reprendre ses travaux, à cause de la vengeance de Catherine...
             
    On a donc, avec Diane de Poitiers, et jusqu'à la mort de Henri II, le second "nouveau Chenonceau" (ou Chenonceau II...): un quadrilatère, prolongé par un pont sur le fleuve.
     
    C'est Catherine de Médicis qui sera la troisième grande dame de Chenonceau. Dès que son mari, le roi Henri II, meurt tragiquement, elle s'empare du pouvoir et devient Régente, au nom de son fils François II. Depuis qu'elle attend son heure, dans l'ombre et l'humiliation, elle ne diffère pas d'une seconde sa vengeance : Diane n'est même pas autorisée à pleurer Henri II sur son lit de mort, et Catherine l'oblige à lui échanger Chenonceau contre Chaumont. Devenue, enfin, seule maîtresse à Chenonceau, elle fait édifier en cinq ans, de 1576 à 1581, la magnifique Galerie à deux étages sur le pont de Philibert Delorme. 
     
    Avec cet ajout spectaculaire - le troisième "nouveau Chenonceau", (ou Chenonceau III) - le château a acquis ses dimensions, son allure et sa silhouette définitive, si caractéristique.
     
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    Les jardins de Chenonceau
      
                
    On retrouve jusque dans les jardins la trace de la lutte entre les deux rivales, Diane de Poitiers et Catherine de Médicis.
     
    Le jardin de ses rêves passionnait tant Diane de Poitiers qu'elle mit un terme à ses constructions - momentanément, pensait-elle, nous l'avons vu plus haut, mais en fait pour toujours... -  une fois le pont de Philibert Delorme jeté sur le Cher. Elle voulut créer, selon l'engouement de l'époque, un jardin italien sur deux hectares qui seront "à la fois parterre, verger et potager", nous dit Lapaque.
     
    Qui ajoute : "Les moyens mis en oeuvre dès 1551 sont considérables. Les dépenses somptuaires. 14.000 journées d'ouvriers, charpentiers, maçons, jardiniers, seront facturées pour mener à bien ce chantier conduit par Benoît Guy...". Les travaux dureront cinq ans...
     
     
    Ci-dessous, le Jardin de Diane, rectangulaire, avec ses allées obliques qui le divisent en huit grand triangles. Pour le protéger des crues, des terrasses surélevées, fermées de murailles, ont été bâties. Il a été célébré par Clément Marot...

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    Ci-dessous, le Jardin de Catherine, plus petit, avec sa partie centrale occupée par un bassin circulaire. Il a été célébré par Ronsard...
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    C'est cet ensemble que découvre Louis XIV, petit roi de douze ans, le 14 juillet 1650, lorsqu'il arrive à Chenonceau. Il sera le dernier roi de l'Ancien Régime à y avoir séjourné. Dans le Salon Louis XIV du château (ci dessous) on voit, à gauche de la cheminée, son portrait, par Hyacinthe Rigaud, que le roi offrit à son oncle, le Duc de Vendôme, qui l'y recevait.
     
    Sur la cheminée Renaissance, la salamandre et l'hermine évoquent le roi François Premier et son épouse, Claude de France, fille d'Anne de Bretagne.
    Entourant le plafond aux poutres apparentes, la corniche porte les initiales TBK des Bohier... 
     
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    Chenonceau devait connaître par la suite une période de désaffection, et presque même d'abandon, jusqu'au moment où le fermier général Dupin en devient propriétaire. À partir de ce moment-là, et de nouveau, une autre femme marqua le château : Madame Dupin, qui y tint un salon où défilèrent toutes les célébrités de l'époque.
     
    Jean-Jacques Rousseau fut le précepteur de son fils. C'est à l'usage de ce dernier qu'a été composé son traité d'éducation, L'Émile.
  • Dans notre Éphéméride de ce jour : 1850, mort de Balzac...

    1850 : Mort de Balzac

     

    Il meurt à Paris, à 51 ans, dans la rue Fortunée qui porte désormais son nom.

    L’Auteur de la Comédie humaine s’éteint avant d’avoir pu achever son œuvre immense. Il était épuisé par son intense travail d’écriture et les multiples voyages qui ont ponctués les sept dernières années de sa vie...

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    http://www.terresdecrivains.com/Honore-de-BALZAC,9 

    • de Montalembert : "Sans sortir de son siècle, (Balzac) proteste contre lui en le flétrissant".

    •  de Baudelaire : "J’ai maintes fois été étonné que la grande gloire de Balzac fût de passer pour un observateur; il m’avait toujours semblé que son principal mérite était d’être visionnaire, et visionnaire passionné".

    •  de Marx : (il avait) "l'intelligence du mouvement historique".

     
     
     (Voir l'Éphéméride du 20 mai, jour de la naissance de Balzac)
     

    "J'écris à la lueur de deux vérités éternelles : la Religion, la Monarchie, deux nécessités que les évènements contemporains proclament." Voilà ce que l'on peut lire dans l'Avant-propos de La Comédie Humaine (La Pléiade). "La Royauté est plus qu'un principe : elle est une nécessité !" écrit aussi Balzac dans son peu connu Catéchisme social, essai inachevé, qui ne sera publié qu'en 1933...

     En 1837, une des plus glorieuses années de Balzac - où il publie Histoire de la grandeur et décadence de César Birotteau - Balzac publiera un court ouvrage, Rois de France, consacré aux six Louis qui se succéderont, de Louis XIII à Louis XVIII. Devenu introuvable, ce petit ouvrage, fort intéressant, sera réédité en 2017 par notre ami Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, qui le fera suivre de pages fort intéressantes également sur Napoléon 1er, tirées d'un ouvrage précédent (1833) : Le médecin de campagne.

    Péroncel-Hugoz dédiera cette "édition marocaine de Rois de France" à :

    "Son Altesse royale l'émir Moulay-Hassan, prince héritier du Maroc (né en 2003).

    Et à son Altesse royale le prince Gaston de France (né en 2009), espoir des royalistes français."

     
     
     
    Voir également notre GRANDS TEXTES 45 : Le départ (écrit par Balzac) et l'Éphéméride du 16 août, où l'on évoque le départ définitif de France du roi Charles X....
  • Grandes ”Une” de L'Action française : (3/3) Munich, dernière occasion pour la France, à nouveau perdue par le Système

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    Et, pour clôturer cette série de "Une" de L'Action française sur "Munich" voici celle du surlendemain, samedi 1er octobre :

     
    (cliquez sur l'image pour l'agrandir)

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    Encore un jour après, Maurras débutera sa Politique en "Une " du 2 octobre par un premier paragraphe intitulé
     
    "Non, ce n'est pas une victoire !"
     
    et dont voici les premières lignes :
     
    "Rien n'est encore moins sûr que l'heureux effet du malheur qu'il a  fallu subir pour échapper au pire. Oh ! ce malheur était bien pris... Le pacte de Munich n'était pas inglorieux, comme cherchent à le faire croire les agents des soviets et les patriotes qu'ils trompent mais ce n'est pas une victoire? Loin de là. Le "chien enragé de l'Europe", incarné dans Hitler marque des points qui, ajoutant à son prestige, ajoutent à l'État allemand que la réunion de l'Autriche avait déjà grossi de 7 millions d'hommes, 3 millions de citoyens nouveaux... Ayant haussé la population de l'Allemagne aux environs du chiffre de 80 millions, Hitler la rend plus redoutable, et les optimistes qui se figurent qu'en lui donnant satisfaction du côté de l'Est on le rendra moins dangereux en sens opposé, me font rire, car ils oublient deux petites choses, à savoir les passions de l'homme et le coutumier de sa vieille Histoire. Non, ce n'est pas une victoire..."

    On voit bien dans quel esprit Maurras et l'Action française accueillaient ces "accords de Munich" : non comme un bien en soi, non comme un succès, non comme un gage de paix, bien au contraire. Uniquement, d'une façon pragmatique, raisonnable, sensée, parce que ces accords, conclus avec un fou que l'on avait laissé s'installer au pouvoir, nous donnaient le temps de

    "NOUS UNIR ET  NOUS ARMER !"

    là aussi le titre barre toute la "Une" et ne laisse aucun doute sur les motivations et l'état d'esprit dans lesquels l'Action française accueillait ces "accords de Munich"

    Du site Maurras.net, l'article de Maurras dans ce numéro du 1er octobre de l'Action française :  
     
    Et, pour conclure sur une note moins déprimante cette page et les deux autres associées, sur ce sujet de "Munich, la dernière occasion perdue" : un souvenir des temps heureux, malgré tout, en page quatre du journal de ce samedi :
     

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