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Rechercher : qu'est-ce que le Système

  • Deux brèves réflexions sur ses enferrements successifs, à la suite d'une enième déclaration d’Eric Besson…

                Ce pauvre Besson, il est comme quelqu'un pris dans des sables mouvants: plus il remue, et plus ils s'enfonce. A partir de son élucubration première (le peuple français n'existe pas, il n'y a qu'un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble !...) il ne cesse de s'enferrer à chaque fois un peu plus, au rythme de ses explications de texte aussi confuses et emberlificotées que répétées et incessantes.

                On pourrait en dire, des choses, sur cette succession de propos surprenants en cascade: nous avons déjà publié le Pdf Contre les idéologies, les faits. En réponse aux élucubrations d'Eric Besson et d'autres officiels du Système... que vous pouvez consulter dans la rubrique PDF à télécharger, mais que nous remettons ici pour les trop pressés ou les trop impatients: En réponse aux élucubrations d'Eric Besson et d'autres officiels du...

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    Diogène cherchait un homme;
    Soubise, après Rossbach, son armée:
    Besson chercherait-il le Nord ?...

                On s'en tiendra juste, aujourd'hui, à deux courts commentaires sur l'une "des dernières fois" du ministre: c'était chez Demorand, sur France inter, et Besson a cru finaud de déclarer:

                "...Je pense que tous nos concitoyens et notamment les plus jeunes d'entre eux, doivent comprendre et connaître les paroles de la Marseillaise et notamment pour une raison qui ne vous a pas échappée, c'est que la formule, la phrase « qu'un sang impur abreuve nos sillons » en 2010, elle n'a rien d'évident. Qu'est-ce qu'il faut expliquer ? Que le sang impur ce n'est pas le sang des étrangers, c'est historiquement le sang de ceux qui voulaient abattre la Révolution française, le sang de ceux qui voulaient mettre fin à notre République. Donc c'est ça qu'il faut expliquer." 

                A qui Besson fera-t-il croire qu'il n'y avait aucun mépris, aucune haine pour les étrangers -et surtout les Autrichiens- chez les Révolutionnaires ? Ceux-ci, en plus d'être des idéologues secs et froids, raisonnaient au passé prolongé, et vivaient encore sous la lancée de la guerre de presque deux siècles entre la Maison de France et la Maison d'Autriche -à bien des égards une véritable guerre civile européenne- guerre à laquelle avait heureusement mis fin le renversement des alliances, oeuvre grandiose voulue par Louis XV. Dans cette affaire, la monarchie était progressiste, une bonne part de l'opinion et les révolutionnaires furent conservateurs et passéistes! La haine de l'Autriche, centrée sur l'Autrichienne, était bel et bien réelle, et tourna bel et bien à l'hystérie collective....jusqu'à ce que Napoléon, pourtant héritier, continuateur et sabrede la Révolution donne tort aux Révolutionnaires, et raison à Louis XV, en épousant à son tour... une Autrichienne, 17 ans après que l'on ait haineusement assassiné Marie-Antoinette !

                Voilà pour l'aspect historique des choses -si l'on peut dire...

                Par contre, il y a autre chose dans cette déclarataion surprenante, et, là, Besson a raison. Dans sa folie meurtrière -nous parlions d'hystérie à l'instant, débouchant sur la xénophobie...- il reconnaît bien, de facto, que la Révolution hait tous azimuts: à l'extérieur aussi bien qu'à l'intérieur. C'est cela, en réalité, qu'il faut "expliquer", pour reprendre les propos du ministre (même quand il se trompe) : la Révolution hait jusqu'à decréter impur son ennemi. Ennemi extérieur (l'Autriche), ennemi intérieur (tout le monde). Car l'hystérie se double de la paranoïa: la meilleure preuve en est que les Révolutionnaires ont fini très rapidement par s'exterminer eux-mêmes.

                 Ni Dieu ni maître ?-commentait Thibon-: vous aurez toujours des maîtres, mais ce seront des maîtres sans Dieu, qui ne se reconnaissent aucun supérieur, qui sont eux-même la mesure de toute chose, auprès desquels ne se trouve aucune pitié, aucun pardon....

                Et de citer cette passage de la correspondance de Frédéric II à Voltaire, que nous avons repris plusieurs fois: « Nous avons connu le fanatisme de la foi. Peut-être connaîtrons-nous, mon cher Voltaire, le fanatisme de la raison, et ce sera bien pire »

                 On le voit, il y a beaucoup à expliquer, en effet, monsieur Besson.....

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  • Humeur et dérision : A la Une de France info, la Une de La Provence: l'effarement est général....

                Petit retour en arrière -abondance de l'actualité oblige...- mais on va voir que, pour avoir attendu un peu dans les réserves, cette note n'a rien perdu de son actualité....

                Ce mardi 1er septembre, c'est la pré-rentrée scolaire. On s'attendrait à ce que France info en fasse ses gros titres, eh bien pas du tout: l'un des journaux matinaux commence par cette révélation (intonation du journaliste à l'appui, et bien sentie): La Provence est effarée par....l'explosion du travail au noir ! Et, du coup, c'est le journaliste qui est effaré...

                Effarant, vraiment, la révélation (!) de La Provence, qui n'est qu'un secret de polichinelle ? Mais, l'effarant n'est-il pas, en réalité, que que certains soient effarés ?.....

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                 Résumons-nous: La Provence vient de découvrir l'eau tiède ! Mais, qu'est-ce qu "ils" s'imaginaient, à La Provence et ailleurs, tous ceux qui ont bêlé et qui bêlent encore pour l'immigration, la défense des pauvres petits sans-papiers -qui ne sont que des escrocs hors la loi- et la pseudo diversité ? Qu'en faisant venir 15 millions d'étrangers en trente ans c'était pour développer sainement l'économie française ? Et que cette folie -voulue par des manipulateurs qui tirent les ficelles en coulisses, et approuvée par les idiots utiles- allait aboutir à la hausse des salaires, à l'égalité des salaires hommes-femmes, à de meilleures retraites, bref au progrès social ?
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                 Mais bien sûr que non, c'est impossible, et c'est tout le contraire. "Ils" ont fait entrer en France une armée de travailleurs taillables et corvéables à merci (exemple, ici, le travail au noir, pour lequel il est notoire que les clandestins fournissent le gros des bataillons); et cette masse de bras tire à la baisse les salaires, en acceptant le plus souvent des conditions de travail indignes, exerçant ainsi une sorte de concurrence déloyale sur des travaux correctement rémunérés, avec des conditions d'hygiène et de sécurité à peu près dignes d'un pays civilisé.
        
                 "Ils" sont tombés dans le panneau, s' "ils" sont des idiots utiles, et "ils" ont bien réussi leur coup, s'ils sont les tireurs de ficelle, en coulisse. Cette folle politique, que La Provence a appuyé, comme les autres, avant d'être effarée aujourd'hui de ses conséquences ne peut bien sûr pas amener au progrès social, mais à son contraire: ce que dénonce aujourd'hui, avec une belle inconséquence,  La Provence !
                  Elle qui est comme ces gens dont parle finement Bossuet: Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes !
                  Et ce n'est qu'un début: ce qui nous attend, c'est le GBSA, le Grand Bond Social en Arrière, par l'exploitation éhontée de la misère humaine de ces immigrés traités comme de la chair à profit.
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                  Ils ont tous donné la main à cette horreur: les trotskos, et Besancenot avec son pote Ken Loach; les bobos; la CGT et RESF avec leur soutien sans faille aux escrocs, qu'ils rebaptisent sans-papiers; les évêques sans-papièristes de Marseille ou d'ailleurs qui, au lieu de défendre leur frère Benoît, lynché par les précédents, préfèrent hurler avec les loups, c'est tellement plus sûr !....  Et maintenant tout ce beau monde-là, que La Provence résume, récapitule et symbolise admirablement viendrait crier son effarement ? Non, mais, on rêve !.....
                   Il y a un seul truc finalement positif dans tout "ça", dans tout cet aveuglement ou ce mensonge. C'est que le Système en place, cette République idéologique qui nous gouverne, travaille bien comme l'avait pressenti Forain. Elle sème des bombes à retardement à tout va, l'immigration n'en étant qu'une parmi d'autres. Un jour, ces bombes sauteront (par exemple, ici, l'immigration) et la République idéologique (La Belle Jardinière de Forain, ci dessous)  provoquera ainsi peut-être elle-même ce sursaut national qui, s'il rencontre un Recours, permettra de remettre les choses à l'endroit.....
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  • Humeur et libres propos: Doit-on -mais le peut-on ?...- ”se battre” pour le Tibet (mais aussi pour le Darfour et ...pour

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              Mais il y a autre chose: lorsqu'on prétend donner des leçons aux autres, c'est sinon parce qu'on est parfait soi-même, du moins que l'on est au moins, un peu meilleur, un peu plus en avance que ces autres à qui l'on fait la leçon. La république française est-elle si assurée de son "avance" pour parler comme elle le fait ?

              N'en prenons qu'un seul exemple, polémique certes, mais pourtant bien vrai: qu'est-ce que c'est que ce système, cette république qui laisse un grand nombre de ses personnes âgées côtoyer la précarité -passant même souvent en dessous du seuil de pauvreté...- avec des retraites indécentes (alors qu'elles ont travaillé et cotisé honnêtement toute leur vie...), et qui prétend dire ce qu'il faut faire ailleurs aux autres ? qui prétend sauver le Darfour, le Tibet, alors qu'elle n'est même pas capable, chez elle, de faire vivre décemment celles et ceux qui auraient droit à des conditions de vie décentes et à qui ces conditions de vie ne sont pas assurées ? Et si la république commençait par balayer devant sa porte ?.....

              Et si avant de dire aux autres ce qu'ils doivent faire chez eux, elle s'interrogeait elle-même sur ce qu'elle doit faire chez elle, ici, et qu'elle ne fait pas, ou si mal ? De quel droit parle-t-elle avec supériorité aux autres ? Quels sont les succés qui lui donnent autorité pour parler, et pour décréter souverainement où est le bien et ce qu'il faut faire....ailleurs dans le vaste monde ? La république française ferait mieux de s'occuper de la France qui, à cause d'elle, va très mal. A la différence de l'époque des Rois, où l'on regardait la France avec envie, quand les autres parlent de nous c'est le plus souvent avec commisération, pour nos retards, nos scléroses, nos blocages, nos échecs...dont est responsable la république. Quand les allemands, du haut de leurs 350 milliards d'euros d'excédents de leur balance commerciale, parlent de notre économie et de nos 50 milliard de déficit de la même balance commerciale, croit-on qu'ils aient la moindre idée, la moindre envie, la moindre tentation -ne fut-ce qu'un instant- de nous prendre pour des modèles ? N'auraient-ils pas plutôt furieusement tendance, hélas, à se moquer de nous ?

              ....Alors arrêtons de pérorer, de jacasser, et de faire comme le coq Chantecler d'Edmond Rostand: sur son tas de fumier, il lance ses cocoricos, persuadé que c'est cela qui fait se lever le soleil ! Pauvre Chantecler, pauvre république ! S'imagine-t-on sérieusement que la Chine, avec son milliard et demi d'habitants, va trembler parce qu'Ariane Mnouchkine -fervente révolutionnaire- a froncé les sourcils et à dit, telle la maîtresse de maternelle qui gronde le bout de chou de quatre ans: "c'est pas bien !" ? Ou croit-on que les marchands d'esclaves arabo-musulmans du Soudan vont arrêter leur commerce millénaire de chair humaine parce que, dans un salon parisien, Bernard-Henry Lévy -entre une louche de caviar et une assiette de truffes- a dit lui aussi "c'est très laid !" ?

              On ferait mieux, au vu de ce que la république a fait de la France, d'en revenir aux fondamentaux. La France est dans un si triste état qu'elle ne peut plus sérieusement songer à s'occuper....que d'elle même ! Ce sera déjà bien suffisant si on y arrive ! Arrêtons de nous occuper du Tibet, du Darfour ! Encore une fois, bien sûr que nous sommes des citoyens du monde, et que nous ne pouvons qu'être navrés et désolés de voir ce qui se passe là-bas. Et bien sûr que, comme tout le monde, si nous possédions la baguette magique qui permet d'accomplir tous les rêves, nous ferions nous aussi un monde sans génocide, Mais bon, quand on a dit ça, on n'a rien dit.....

              Sans compter qu'elle est mal placée, la république, pour parler de génocide: elle qui a décrété le premier génocide des temps modernes, celui de la Vendée.....Les chinois marxistes ne font que refaire -comme Hitler et comme Staline et comme Pol Pot...- ce que leur a appris la Convention. C'est la république qui, la même année 1793, a proclamé a la face du monde le Totalitarisme moderne, à planifié le premier génocide des temps modernes, s'est trouvé à la base de l'une des sources du racisme moderne par les torrents de haine qu'elle a déversé sur Marie Antoinette et la famille royale, et qui a entamé le long massacre d'un petit enfant sans défense, inaugurant par là-même l'époque où plus aucun sentiment sacré ne tient devant le pouvoir, qui représente tout...          (à suivre...)

  • Marion Maréchal-Le Pen à Politique magazine : « Le plafond de verre est une légende médiatique »

     

    Député du Vaucluse, benjamine de l’Assemblée nationale, candidate malheureuse aux régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Marion Maréchal-Le Pen tire, pour Politique magazine [février 2016], les enseignements de la défaite du FN et entend rebondir pour une prochaine victoire. Intéressant entretien, qui ne nous fait pas croire davantage aujourd'hui qu'hier à la possibilité d'un bonne république en France. Mais qui confirme l'image positive qui est celle de Marion Maréchal-Le Pen. Une exception rare dans le monde politique français ... LFAR

     

    Quelles leçons tirez-vous des élections régionales ?

    Malgré la déception des résultats, je retiens quelques faits extrêmement positifs. Des faits inédits. En Paca, je pense en particulier aux invitations que nous ont adressées un certain nombre d’institutions comme l’évêché de Toulon, la chambre de commerce et d’industrie, les syndicats patronaux comme le Medef ou la CGPME. Cela aurait été inimaginable il y quelques années ! Cette campagne des régionales, où nos candidats ont été traités à l’égal des autres, a en quelque sorte institutionnalisé le Front national en tant que force politique. Par ailleurs, seul contre tous, le FN a enregistré des scores historiquement hauts. Partout, il a progressé en nombre de voix. Dans le Vaucluse, où j’ai été élue, il a même obtenu la majorité absolue. C’est pourquoi je répète que le fameux « plafond de verre » est une légende médiatique qui ne résiste pas à l’analyse.

    Le « plafond de verre », n’est-il pas tout simplement cette capacité des institutions étatiques, politiques, médiatiques, à se coaliser contre vous ?

    On peut le dire comme cela… C’est ce front soi-disant républicain qui est une invention des élites. J’en veux pour preuve que nous sommes majoritaires dans toutes les tranches d’actifs, même chez les chefs d’entreprise. Et pourtant, quelqu’un comme Pierre Gattaz, président du Medef, se permet de faire campagne contre nous. Le but de ce front soi-disant républicain est de créer un climat anxiogène autour d’une possible victoire du Front national. Sont ainsi téléguidés jusqu’aux urnes des électeurs dont l’unique motivation est de l’empêcher de gagner. Cela dit, je suis convaincue que le FN a aujourd’hui remporté la bataille des idées. A nous maintenant de faire la démonstration de nos compétences de gestionnaires. Mais cela prend du temps.

    Le FN ne doit-il pas se poser la question des alliances pour espérer l’emporter ?

    Je n’ai pas d’opposition de principe à des alliances électorales, surtout à l’échelon local. Aux départementales, le FN s’est désisté au profit de la Ligue du Sud de Jacques Bompard qui a, d’ailleurs, oublié de lui rendre la pareille aux régionales. Mais passons ! En revanche, il paraît difficilement envisageable de nouer une alliance au niveau national avec Les Républicains dont les positions officielles sont trop éloignées des nôtres sur la plupart des sujets. Il ne s’agit quand même pas de vendre son âme. De toute façon, l’état-major des Républicains n’est pas du tout dans cette optique. Le problème de ce parti, c’est la déconnexion entre ses cadres, d’une sensibilité centriste farouchement hostile à nos idées, et sa base électorale, plutôt RPR de tradition, dont une large part est favorable à des alliances avec le FN pour battre la gauche.

    Au-delà des questions électorales, qu’attendez-vous du séminaire qui va réunir le parti début février ?

    Nous devons être capables de dresser le bilan et de faire notre autocritique. En particulier sur la question de la sortie de l’euro car la position du FN est inaudible et caricaturée au point d’effrayer certains de ses propres électeurs. A mon avis, il faut la remettre à la place qui est la sienne et ne pas en faire l’étendard de notre programme. Compte tenu des réalités, une sortie de l’euro ne pourrait intervenir qu’après des réformes structurelles, dans un cadre référendaire et en concertation avec nos partenaires européens. Le FN doit globalement être plus audible sur les sujets économiques : code du travail, emploi, fiscalité… Cela dit, la question identitaire est aujourd’hui au centre de toutes les préoccupations, devant l’insécurité et le chômage. Cela se vérifie dans tous les sondages. Les Français ne veulent pas perdre leur mode de vie.

    Il y a visiblement deux discours au sein du FN. L’un au Nord de la France, qui enfourche plutôt des thématiques de gauche. L’autre au Sud, nettement marqué à droite. Comment réaliser la synthèse ?

    En réalité, cette dichotomie est très relative. La structure du vote FN est sensiblement la même dans le Nord et dans le Sud : zones de déclassement, classes populaires et moyennes, préoccupations sécuritaires et identitaires, volonté de soutien aux TPE-PME… Les différences tiennent à des particularités locales d’ordre historique. Il est vrai que dans le Nord-Pas-de-Calais, de tradition socialiste, une partie de l’électorat de gauche a basculé vers le FN. Il est de ce fait sans doute plus sensible à certaines thématiques sociales. Mais ce phénomène n’est pas récent : d’une ampleur moindre, il existait déjà du temps de Jean-Marie Le Pen. De manière générale, le vote FN réunit déçus de la gauche et électeurs résolument de droite.

    Pourtant, certains semblent vouloir situer le parti au-delà du clivage gauche-droite traditionnel. N’est-ce pas utopique ?

    Je suis une femme de droite. D’ailleurs la ligne ni droite-ni gauche dont vous parlez est, au fond, une position de droite. C’était celle de De Gaulle. Ne nous cachons pas : il y a aussi une question de stratégie, tout à fait légitime cependant, qui consiste à renvoyer dos-à-dos les propositions de nos adversaires, convergentes sur bien des sujets. C’est bien pourquoi la marge de manœuvre du FN réside aujourd’hui dans l’électorat de droite.

    A l’heure où l’on ne cesse de parler de faire de la politique « autrement ». Neuf Français sur dix ne font pas confiance aux partis politiques. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

    C’est le drame français : notre peuple est passionné par la politique et désespéré par sa classe dirigeante qui l’a trahi de trop nombreuses fois. L’une des plus ignominieuses de ces trahisons fut l’adoption en douce du traité de Lisbonne que les Français avaient rejeté démocratiquement. Pour moi, faire de la politique autrement, c’est justement savoir dire « non », défendre les intérêts français, tenir ses promesses. Au FN, on demande à être jugé sur pièce. Pour ma part, je n’ai pas de plan de carrière, ni d’ambition à très long terme en politique. Si je pouvais éviter de finir par ressembler à ces vieux crocodiles attachés désespérément à leur fauteuil…

    Dans Une élection ordinaire, Geoffroy Lejeune vous fait quitter le FN pour rejoindre une grande coalition conservatrice issue de la société civile. Crédible ?

    C’est un roman selon ses vœux ! Dans la réalité de notre système institutionnel, un tel scénario est voué à l’échec. ll est bien évident que personne ne peut partager 100% des positions d’un parti. Mais sachons faire preuve de pragmatisme. Aujourd’hui, je ne vois aucun outil autre que le FN qui permette de changer les choses. En revanche, j’ai du mal à voir ce qui me sépare vraiment d’un Guaino, d’un Myard ou d’un Mariani… Si le monde était bien fait, nous devrions être unis autour d’un véritable programme de redressement pour notre pays. Mais qui sait ? Si Juppé gagne la primaire des Républicains et emporte la présidentielle dans la foulée, cela provoquera peut-être un déclic salutaire chez certains. 

  • Vers l’élection présidentielle

     

    par François Marcilhac

     

    Le moindre des paradoxes de nos institutions n’est pas que l’élection qui devait permettre de neutraliser les défauts inhérents à la république est finalement devenue, au cours des décennies, celle qui les aggrave. Nous voulons évidemment parler de l’élection du président de la république au suffrage universel.  

    Le général De Gaulle, en l’inscrivant dans la Constitution en 1962, n’avait-il pas voulu en finir avec le régime tout puissant des partis en créant, entre un exécutif ayant recouvré à la fois toute son efficience et sa réalité symbolique, et le peuple français, un lien quasi-charnel que l’assassinat du Roi, en 1793, avait rompu et qu’une Restauration, certes bénéfique pour les Français, mais malheureusement éphémère, avait été impuissante, au XIXe siècle, à renouer en profondeur ? Le président, en étant directement élu par les Français, devenait, en quelque sorte, leur « souverain », et la Ve République une monarchie républicaine. Assurément, les partis continuaient de jouer leur rôle, mais dans l’esprit des réformateurs de 1962, leur jeu se trouvait raisonné, voire neutralisé par une élection qui inscrivait dans la politique nationale la prééminence de la continuité de l’Etat et du Bien commun, incarnés par un président « au-dessus des partis », sur le jeu des intérêts particuliers et des groupes de pression.

    Certes, dès 1965, c’est-à-dire dès la première élection du président au suffrage universel, les partis se rappelèrent au souvenir du général en le mettant en ballotage. La cuirasse institutionnelle avait un défaut... celui du déni de réalité : en république, il n’est pas facile de faire rentrer dans sa « besace », comme disait Boutang, des partis qui monopolisent le système électoral lui-même. La crise algérienne passée, le général était redevenu le simple porte-parole d’une majorité politique, voire politicienne. La médiocrité croissante de ses successeurs n’allait que rendre encore plus évidente l’impossibilité à faire de la république une monarchie comme une autre. Oui, le président de la république n’est que le chef d’un clan et, entre l’ambition personnelle du candidat et l’intérêt du ou des partis — et des lobbies, souvent étrangers — qui le soutiennent, s’instaure une dialectique savante, où chacun doit trouver son compte, le peuple français étant le grand perdant d’un régime qui non seulement demeure, mais réussit le tour de force d’être chaque jour davantage à la fois celui des partis et de l’étranger — la soumission à l’ordre européen allant aujourd’hui de pair avec une politique migratoire visant à la dissolution du peuple français.

    La réduction à cinq ans du mandat présidentiel n’aura fait qu’aggraver les défauts de ce qui n’est plus et n’a peut-être jamais vraiment été le dialogue d’un homme avec ses concitoyens. D’autant que le quinquennat aura réduit la durée utile du mandat à trois ans et demi. Le spectacle offert par la classe politique depuis le second tour des régionales, qui ont lancé la campagne pour 2017, est, de ce point de vue, aussi révélateur qu’affligeant. A droite comme à gauche, on ne parle plus que de primaires, et le fait que des voix toujours plus nombreuses, à gauche, veuillent y inclure le président en exercice indique combien la fonction présidentielle a perdu de son aura — mais Hollande, en se voulant « président normal », a participé de la désacralisation de sa fonction. La généralisation des primaires elles-mêmes montre combien le candidat est devenu l’homme d’un parti et ne cherche plus à se revendiquer l’homme de la nation. Que la gauche les ait la première instituées peut se comprendre : elle n’a jamais accepté le caractère à ses yeux bonapartiste de l’élection du président de la république, même si, avec Mitterrand, elle a su en jouer. Mais que la droite s’y soit résolue prouve que celle-ci a définitivement abandonné toute teinture gaullienne et finalement seul le FN — c’est peut-être sa force, qui ne préjuge d’aucune victoire — conserve l’esprit originel des institutions en ne laissant pas des primaires désigner son candidat : Marine Le Pen s’impose, dans ce qu’elle croit être le lien qu’elle a tissé avec les Français — la réalité de ce lien est une autre affaire : le jeu électoral repose sur des semblants, qui ne sont pas tous faux pour autant.

    Ce dialogue direct du candidat avec les Français n’avait pas seulement pour objectif — trop ambitieux — de court-circuiter les partis. Comment ne pouvait-il pas en finir, par la même occasion, avec une République comme règne de l’étranger, dont les partis ont été bien souvent et demeurent les courroies de transmission ? Ruse de la république : le tout récent voyage de Juppé en Algérie démontre que, là aussi, l’élection au suffrage universel n’a fait qu’aggraver ce vice inhérent à la république. Que la visite d’un présidentiable français en Algérie soit devenu un passage obligé suffit à lui seul à démontrer combien le peuple français est devenu autre depuis des décennies : seraient-ce donc les binationaux, c’est-à-dire des citoyens dont l’allégeance est double, qui désormais décident de notre destin ? Quel sens peut avoir un dialogue entre un homme et son peuple quand ce peuple ne se définit plus seulement comme français ? « Il y a une diaspora algérienne très importante en France, qui représente une clientèle électorale de plusieurs millions de voix. Aujourd’hui, ils s’abstiennent, mais en 2012 ils ont voté massivement en faveur de François Hollande », rappelle Benjamin Stora (Le Figaro du 1er février). On comprend pourquoi Juppé lors de son voyage a déclaré que « les binationaux sont une passerelle entre nos deux pays. La France est riche de sa diversité. » Dire que De Gaulle prétendait avoir bradé l’Algérie pour que Colombey-les-deux-Églises ne devienne pas Colombey-les-deux-Mosquées. Se doutait-il que, cinquante ans plus tard, les candidats à l’élection présidentielle française devraient, pour avoir une chance de l’emporter, se fait adouber par Alger ? Et les binationaux franco-algériens sont loin d’être les seuls. Oui, dans ce contexte, la querelle sur la déchéance de nationalité paraît bien dérisoire. La question est devenue : qu’est-ce qu’un citoyen — et subsidiairement un électeur — français ?

    Un sursaut est évidemment nécessaire pour empêcher la république de poursuivre jusqu’ à la dissolution de la France sa politique mortifère. Oui, en 2017 il faudra choisir. Choisir un candidat qui soit intraitable sur la question de la survie non seulement des fondements de notre société mais de la nation elle-même, puisque nous en sommes là. Non que nous nous illusionnions sur la capacité du régime à susciter un recours, puisque, précisément, c’est pour pallier les insuffisances criminelles du régime que des recours se sont révélés nécessaires dans l’histoire — et nous ont presque toujours déçus. Royalistes, nous connaissons le nom de celui qui rendrait vaine jusqu’à la nécessité même d’un recours. Tout en agissant pour son retour — et dans l’espoir qu’il le désire autant que nous —, il nous faudra bien en l’attendant semble-espérer dans un candidat suffisamment patriote à la fois pour ne pas ressentir le besoin d’aller chercher à l’étranger sa (contre-)légitimité et pour rassembler tous les Français désireux que notre pays continue, simplement, d’exister. Nous le désignerons, le moment venu, mais il fallait bien, à l’aube de ces quinze mois de démagogie politicienne, rappeler le combat essentiel. Afin d’y prendre toute notre part. 

    L’Action Française 2000

  • « En même temps » … 

     

    823330531.jpgLes résultats du 1er tour des législatives - en mode plébiscitaire - sont ce que l’on attendait, comme le seront ceux du second tour.  La lassitude des Français pour les jeux démocratiques, qui ont beaucoup trop duré,  s'est manifestée soit par une abstention record, soit en se contentant de voler au secours de la victoire. Ainsi est en train de se parachever au Parlement cette sorte de coup d’Etat mené tambour battant par Emmanuel Macron pour s’emparer du Pouvoir. A la française, bien-sûr, c’est-à-dire par les voies semi-légales, comme Bonaparte, le 18 Brumaire, comme son neveu Louis-Napoléon le 2 décembre 1851, comme Charles De Gaulle, en mai-juin 1958. Et, en quelque sorte, à marches forcées, par élection anticipée des médias et des élites, par une pression sans précédent sur l’électorat. Après tout, ce n’est pas, en soi-même, ledit coup d’Etat qu’il convient de critiquer mais la politique qu’il sous-tend, au moins selon ce que l’on peut en savoir. 

    Emmanuel Macron est un personnage complexe, subtil, et cultivé, narcissique et autoritaire. On ne peut le traiter comme un vulgaire Hollande ou Sarkozy, simplement par la polémique ou la moquerie. L'une et l'autres inappropriées. Pour être crédibles et efficaces, les royalistes, l’Action française, se doivent de donner une explication acceptable des événements politiques. *    

    « En même temps » … 

    L’esprit de la politique selon Macron peut se résumer dans sa formule, mille fois reprise : « En même temps ». Comme Napoléon qui voulut en même temps, continuer la Révolution et rétablir l’ordre, instituer l’Empire, créer une nouvelle noblesse et rappeler l’ancienne, épouser, enfin, l’archiduchesse Marie-Louise d’Autriche, petite-nièce de Marie-Antoinette.  Comme Louis-Philippe qui tenta la réconciliation de la Révolution avec la Royauté. Ou comme Charles De Gaulle qui pensa raccorder la République sur la tradition royale et rêva, peut-être, d’un certain rétablissement de la monarchie.  

    Ainsi Emmanuel Macron entend-il tout à la fois que la France reste grande ouverte à l’Europe, à la mondialisation, à l’immigration, au multiculturalisme, à la diversité et qu’elle affirme sa grandeur. Ainsi l’a-t-on vu tenir physiquement tête à Donald Trump à Taormine. Mais qu’en sera-t-il quant au fond ? Que fera-t-il du TAFTA ? Ainsi l’a-t-on vu recevoir Poutine en très grande pompe à Versailles et y manifester la grandeur française. Mais quid de notre future politique russe ? Ainsi l’observe-t-on rabrouant les journalistes – qui l’ont fait élire ! – et le voit-on tenter de rendre à la fonction présidentielle sa dignité et même sa verticalité. Ainsi choisit-il un bon ministre de l’Education nationale qui devrait, semble-t-il y imprimer une salutaire inflexion. Propice à l’instruction des enfants et à la culture. Même si Macron, sans autre explication, a imprudemment affirmé au cours de sa campagne qu’il n’y a pas de culture française.         

    Tout se déroule, avec Macron, toujours dans l’esprit de son permanent en même temps.

    Quelle prévalence ? 

    Patrick Buisson vient de donner au Figaro magazine un remarquable entretien – tout fondé sur un soubassement d’esprit monarchique et de droite légitimiste – où il synthétise en une formule lapidaire ce que Maurras eût peut-être appelé le dilemme d’Emmanuel Macron : « On ne peut pas être à la fois Jeanne d’Arc et Steve Jobs ». Tout est dit ! Nous aurons d’ailleurs à revenir sur le propos de Buisson à propos du phénomène Macron.   

    Jean Guitton – un bon maître de jadis – nous a enseigné qu’il y a, en réalité, dans tout centrisme, toute prétention au juste milieu |Ni de droite, ni de gauche ou bien et de droite et de gauche] ce qu’il appelait une prévalence, un des éléments qui prévaut, domine, surplombe … En la matière, l'équilibre est illusion. Qu’est-ce donc qui est prévalent chez Macron du patriotisme ou du mondialisme, de Jeanne d’Arc ou de Steve Jobs, pris comme mythes ou personnifications des deux grands termes du dilemme ? 

    L’avenir confirmera ou infirmera ce que nous en pensons à ce jour : ce qui devrait l’emporter chez Macron ressort de sa formation politique, des milieux d’où il est issu, qui l’ont soutenu, de la pente même du Système qu’il a bien plus sauvé, d’une échéance qui aurait pu lui être contraire, que renversé. Ce qui devrait l’emporter chez Macron, c’est la fuite en avant dans l’européisme fédéraliste, l’intégration dans le mondialisme financiarisé, la soumission aux lobbies et aux injonctions supranationales immigrationnistes, l’idéologie diversitaire, le libéralisme sociétal. 

    Ce que nous pensons et redoutons pour la France, qui porte sur le plus grave, sur l'essentiel, c’est que Macron finisse toujours par être bien plus Steve Jobs que Jeanne d’Arc. 

    * Expression de Pierre de Meuse

  • A propos de Donald Trump : un populiste seul contre tous ? L'analyse d'Alain de Benoist

     

    Alors que la campagne présidentielle américaine a maintenant dégagé, à l'issue des primaires,  les deux personnalités qui vont s'affronter cet automne, Alain de Benoist a donné à Boulevard Voltaire [13.05] l'analyse qui suit s'agissant du très controversé Donald Trump. L'élection américaine ne sera pas sans conséquences pour nous, Français et Européens. Au vrai, elle nous concerne aussi ...  LFAR    

     

    alain-de-benoist-1280x660.jpgLe ticket présidentiel se profile aux États-Unis : ce serait donc Donald Trump contre Hillary Clinton. Le premier est voué aux gémonies par nos médias dominants, tout en étant porté au pinacle par une certaine droite française. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

    Je suis extrêmement réservé sur Donald Trump, qui me fait l’impression d’un milliardaire paranoïaque mâtiné de Docteur Folamour en puissance. Je comprends très bien qu’on puisse jubiler à l’entendre se moquer sans complexe du politically correct, mais il faut aussi reconnaître qu’au cours de sa campagne, il a dit tout et n’importe quoi. Il veut construire un mur à la frontière du Mexique (« Personne ne construit de murs mieux que moi : c’est mon métier »), supprimer la Sécurité sociale, soutenir l’industrie du pétrole, envoyer les troupes au sol en Syrie tout en relançant la tension avec l’Iran (« On s’est aliéné notre meilleur allié, Israël, et on a capitulé devant l’Iran »), éventuellement même faire usage de l’arme atomique en Europe. En fait, il ne connaît strictement rien des affaires internationales et n’a pas la moindre idée de ce qu’est la politique (le parallèle qu’on a pu faire avec Ronald Reagan est trompeur : lorsque Reagan fut élu président des États-Unis, il était déjà gouverneur de la Californie depuis près de quinze ans), objection qu’il balaie au prétexte qu’il a l’« expérience d’un gagneur » (« Si je suis riche, ce n’est pas par hasard »). En fait, s’il devait entrer à la Maison-Blanche, personne ne peut dire ce qu’il ferait.

    Mais il faut distinguer le personnage Trump et le phénomène Trump, ce dernier étant beaucoup plus intéressant. L’électorat de Trump est en effet un électorat populaire, celui de l’Amérique profonde, des rednecks aux blue collars, un électorat qui n’avait jusqu’ici pas les moyens de se faire entendre. C’est en misant sur le peuple que « The Donald » a pu déjouer tous les pronostics et s’imposer à quinze autres républicains, depuis des candidats de l’establishment comme Jeb Bush ou Marco Rubio jusqu’au grand délirant évangélique Ted Cruz.

    Les jeux ne sont pas faits pour autant, car aux États-Unis, contrairement à ce que l’on croit souvent, ce ne sont pas les partis politiques qui organisent les primaires, mais les États, de façon à ce que soient ensuite désignés par les grands partis des candidats compatibles avec les intérêts de leurs gouverneurs. Il ne faut pas oublier non plus que les candidats n’ont pas l’habitude de présenter des « programmes », mais seulement des « positions » sur des sujets variés leur permettant d’obtenir des « soutiens » de telle ou telle « communauté ».

    Des deux candidats, quel serait le meilleur, ou le moins pire, pour l’Europe ?

    Difficile de répondre. Il y a toujours eu en Europe des gouvernements pro-américains, mais il n’y a jamais eu aux États-Unis de gouvernement pro-européen. Newt Gingrich, alors chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, disait en 1995 que « seule l’Amérique peut mener le monde ». Outre-Atlantique, c’est une conviction partagée par tout un chacun : qu’ils soient interventionnistes ou isolationnistes, les Américains veulent avant tout perpétuer leur hégémonie. Trump n’échappe pas plus à la règle que la très hystérique sorcière néo-conservatrice Hillary Clinton, la seule différence étant que la seconde est apparemment plus interventionniste que le premier – encore que Trump ne se cache pas d’être lui aussi « pour l’agressivité en politique étrangère ».

    Dans le registre populiste, le démocrate Bernie Sanders apparaît comme l’héritier d’une autre tradition, celle du New Deal. Simple feu de paille, ou faudra-t-il compter avec ses idées et, surtout, ses électeurs ?

    Il est sûr que, comparé à l’épouvantail déplumé et à la poupée Barbie ayant dépassé la date de péremption, Bernie Sanders fait au moins figure humaine. Bien qu’il n’ait pas réussi à surclasser Hillary Clinton, les résultats qu’il a obtenus n’en sont pas moins remarquables. Âgé de 74 ans, n’hésitant pas à se présenter comme « socialiste » (ce qui équivalait jusqu’ici aux États-Unis à s’afficher comme un partisan du goulag !), il obtient ses meilleurs résultats auprès des jeunes et dans la classe ouvrière blanche.

    Ce succès relatif, ajouté à celui de Donald Trump, fait que la prochaine élection présidentielle ne va ressembler à aucune de celles qui l’ont précédée. Dans le passé, les partis démocrate et républicain présentaient régulièrement des candidats de l’establishment, qui n’avaient aucune peine à l’emporter sur les « indépendants ». Cette fois-ci, et dans les deux camps, la contestation est venue de l’intérieur. Cela signifie que la vague de populisme qui ne cesse d’enfler en Europe touche maintenant les États-Unis (juste retour des choses quand on se souvient qu’un parti populiste y avait été fondé dès 1876). Le peuple américain a supporté l’establishment aussi longtemps qu’il pouvait encore croire au « rêve américain ». Mais il n’y croit plus, comme l’ont montré à droite, en 2009, l’émergence du Tea Party, et à gauche, en 2011, celle du mouvement Occupy Wall Street. C’est pourquoi il mise sur Trump, qui assure être en mesure de relancer ce « rêve », ou sur Sanders, qui dénonce la captation de la richesse nationale par 1 % de la population et appelle à plus de justice sociale.

    La plupart des néo-conservateurs républicains ont déjà fait savoir qu’ils voteraient pour Clinton. Paul Ryan, président républicain de la Chambre des représentants, ne votera pas non plus pour Trump, suivant en cela l’exemple du clan Bush. À l’inverse, il n’est pas exclu que certains partisans de Sanders préfèrent, pour des raisons de classe, voter pour Trump plutôt que pour sa concurrente. Les deux grands partis, qui se croyaient protégés par un processus d’investiture biaisé, se retrouvent ainsi secoués de l’intérieur comme ils l’ont rarement été, le plus affecté étant le Parti républicain. Il serait naïf de croire que cela restera sans conséquences pour un système bipartisan désormais menacé de voler en éclats. 

    Intellectuel, philosophe et politologue
     
     

    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier

  • François Lenglet : Avec Trump et le Brexit, c'est la mondialisation du protectionnisme !

     

    Par Alexandre Devecchio

    Le libre-échange tous azimuts est le vestige d'un ancien monde, explique ici François Lenglet [Figarovox, 29.07]. Dans les économies d'après la crise de 2008, le protectionnisme soutenu par les « populistes » l'emporte, selon lui, partout, notamment dans le monde anglo-saxon. Nous étions très critiqués jusqu'à récemment - sans-doute le serons-nous encore - lorsque nous disions que le libre-échange, favorable à certains pays, à certaines époques, défavorable à d'autres ou aux mêmes en d'autres époques, ne pouvait être ni considéré ni imposé comme idéologie ou religion ayant valeur universelle. C'est ce que François Lenglet déclare et démontre dans ce très remarquable entretien. Comme il nous est déjà arrivé, nous le dédions à ceux qui croient que les choses vont toujours dans le même sens.  Nous en aurons d'ailleurs de nouveau l'occasion dès demain à propos d'un semblable entretien sur la nouvelle politique de réindustrialisation du Royaume-Uni que Theresa May vient d'annoncer ... On nous excusera d'y insister mais ce qui est souligné dans ces entretiens, ce sont des évolutions ou révolutions d'une grande importance que notre Ecole de pensée active ne peut ni ne doit ignorer. Elles comportent leur dose d'incertitudes mais surtout d'espoir. Ce n'est pas si courant.   Lafautearousseau

     

    Donald Trump multiplie les prises de position protectionnistes, que cela vous inspire t-il ?

    Il témoigne bien de l'esprit des temps qui est à l'oeuvre. Derrière l'outrance et la caricature, c'est une puissante montée du protectionnisme qui est à l'oeuvre. Je note qu'Hillary Clinton elle-même a pris ses distances avec le libre-échange et la négociation de grands accords commerciaux. Quant à Theresa May, le nouveau Premier ministre britannique, elle pointe elle aussi la nécessité de protéger l'industrie nationale, alors que c'est une conservatrice en principe héritière de Thatcher! C'est une révolution idéologique considérable qui se produit dans le monde anglo-saxon, un changement de logiciel qui rompt avec le libéralisme et le libre-échange. Trump, c'est l'anti-Reagan, et May semble devoir être l'anti-Thatcher. Le besoin de protection s'est substitué au désir de liberté, et encore une fois, le monde anglo-saxon est à la pointe de la mode idéologique. Exactement comme le libéralisme dans les années 1980, le protectionnisme est en train de se mondialiser.

    Qu'est-ce qui explique ce retournement ?

    La crise financière, qui a donné le sentiment que les règles de l'économie mondialisée n'étaient pas les mêmes pour les petits et les gros. Le besoin de frontières, après une longue période de forte mondialisation, qui a exacerbé les particularismes, qui a accru les inégalités entre ceux qui profitent de l'ouverture, les plus qualifiés et les plus mobiles, et les autres, qui en ont subi les conséquences en terme de revenu et d'emploi; la critique des élites et de tout ce à quoi ils croient. Et enfin un tout bête effet de balancier, qui fait qu'on brûle les valeurs de l'ancien monde, celle de l'ancienne génération, les baby-boomers, au profit de nouvelle valeurs, celle de la génération montante.

    Ce sont alors les populistes qui vont profiter de cette révolution idéologique ?

    Ce sont toujours les populistes qui repèrent les premiers ces changements dans la demande politique, avant les partis traditionnels. C'était le cas dans les années 1930, et dans les années qui ont suivi le krach de 1873, dans la période dite de «Grande stagnation», consécutive elle aussi à un long cycle libéral, et elle aussi marquée par la réapparition des frontières. Mais en général, les partis traditionnels finissent par comprendre le messages des électeurs, et ils se réapproprient le thème de la protection, avec leurs valeurs humanistes. C'est exactement ce qui se passe au Royaume-Uni, avec la nouvelle orientation des Conservateurs, depuis le Brexit. Ce n'est pas encore le cas en Europe continentale, où la droite et les sociaux-démocrates restent sur leurs options libérales et hostiles aux frontières. C'est pour cela que le populisme continue à marquer des points dans nos pays. Et ce n'est pas fini, en Allemagne particulièrement, où il a une forte marge de progression après les attentats récents.

    Les différents traités de libre-échange comme le TAFTA, qui sont en cours de négociation, ont-ils une chance d'aboutir ?

    Absolument aucune. Tout cela est mort, ce sont les vestiges de l'ancien monde, comme une ville engloutie. A supposer même que le traité soit signé, il faudrait le faire ratifier dans tous les pays concernés, c'est impensable. L'OMC ne parvient plus à conclure ses grands cycles, et même les accords régionaux sont devenus problématiques: l'âge d'or du commerce mondial est derrière nous. J'observe que la part des échanges dans le PIB mondial n'augmente plus, elle diminue même légèrement. Et la Chine, qui était une machine à mondialiser, va être contrainte de recentrer son économie. Cet âge d'or reviendra sans aucun doute un jour, dans 20 ou 30 ans. Il réapparaît à intervalles réguliers depuis la première mondialisation, lors des Grandes Découvertes du 15ème siècle. Et à chaque fois il est éclipsé, à cause des inégalités et des désordres qu'il provoque.

    Sur le fond, le libre-échange est-il meilleur pour l'économie que le protectionnisme ?

    C'est très difficile à dire, chaque situation est particulière, tout comme chaque époque l'est. Lorsque les Britanniques abolissent les Corn Laws, en 1846, qui protégeaient le secteur agricole ce n'est ni par philanthropie ni par amour du libéralisme, c'est par pur intérêt: ils choisissent le libre-échange parce qu'il maximise leurs profits, et ils ont raison. A l'inverse, la Chine moderne s'est développée dans un cadre protectionniste à l'extrême, protégeant son marché intérieur. Elle aussi a choisi le système qui maximisait son avantage, qui était très différent de celui des Britanniques au même stade de développement, parce que le monde n'était pas le même qu'au 19ème. En économie, pour parodier une formule britannique célèbre, il n'y a pas de loi éternelle, mais rien que des intérêts éternels. Et des rapports de forces entre les groupes sociaux et lobbys, plus ou moins bien arbitrés par le politique. Chaque option, protectionnisme ou libre échange, a ses victimes et ses rentiers, aucun n'obtient de victoire définitive.   

    François Lenglet est éditorialiste économique. Le 1er septembre 2016, il publiera Tant pis, nos enfants paieront ! chez Albin Michel.

    picture-2540921-61yhv5dr.jpgEntretien par

    Journaliste au Figaro et responsable du FigaroVox. Twitter : @AlexDevecchio

          

  • Société • Bock-Côté : « La cité est périssable, mais c'est la grandeur de l'homme de vouloir faire durer le monde qui

    Par Mathieu Bock-Côté 

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgLe « conservatisme » ainsi défini, nous l'acceptons. Il est nôtre, même si nous n'avons jamais beaucoup aimé le mot s'il signifie « conservation molle de l'existant ». C'est à dire de la modernité y compris en ce qu'elle a de plus détestable. Si on lit cet article, qui est important, on verra que ce n'est pas du tout le sens que Mathieu Bock-Côté donne à conservatisme et encore moins le fond de sa riche pensée. Lafautearousseau reprend ces réflexions parce qu'elles comptent et qu'elles doivent être connues des royalistes. Notamment de nos lecteurs. [Le Figaro, 29.12]LFAR

     

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    On a beaucoup glosé ces dernières années sur le conservatisme, dont la renaissance intellectuelle est indéniable.

    Si tous les intellectuels qu'on y associe ne revendiquent pas nécessairement cette étiquette, ils s'inscrivent néanmoins dans la perspective d'une modernité sceptique, que ce soit en critiquant l'immigration massive, le féminisme pudibond, le bougisme qui arrache l'homme à sa demeure ou le manichéisme historique qui réduit l'aventure des nations à un affrontement bête et stérile entre les gentils et les méchants.

    Ces dernières années, le système médiatique en est même venu à parler, devant ce mouvement, d'un renversement d'hégémonie, en s'alarmant de la montée en puissance des « réacs » qu'il ne serait plus possible de ne pas entendre, ce qui serait apparemment embêtant. La formule était pourtant exagérée et reposait sur une double illusion. La gauche a été si longtemps dominante qu'il lui suffit d'être critiquée pour se croire assiégée. Inversement, la droite a été si longtemps silencieuse, et même humiliée, qu'il lui suffit d'être entendue pour se croire dominante. Dans la réalité, la mouvance conservatrice demeure médiatiquement et intellectuellement très minoritaire, et chacune de ses audaces se paie normalement du prix d'un scandale.

    Qu'est-ce que les conservateurs veulent conserver ? Ce n'est pas d'hier qu'on se le demande, souvent avec un brin de moquerie. Ne sont-ils pas que les héritiers mélancoliques d'un monde déjà perdu, qu'ils enchantent rétrospectivement par la magie du souvenir ? Ce procès est injuste, d'autant qu'il y a une grandeur certaine dans le fait de défendre après la défaite le souvenir de ce qui n'aurait pas dû tomber. Dans Rue Corneille, un beau livre de 2009, Denis Tillinac présentait avec tendresse Régis Debray comme un « gardien des ruines de la civilisation occidentale », un titre qu'il pourrait revendiquer aussi et qui n'a rien de déshonorant.

    Le sentiment de la fin d'un monde hante notre temps et il inspire souvent une posture résignée ou apocalyptique. Les adeptes de la première pleurent un monde perdu mais se font une raison en méditant sur l'œuvre du temps qui use toutes les civilisations, et contre lequel il serait vain de combattre. Les adeptes de la seconde maudissent cette décomposition qui les transforme en exilés de l'intérieur. Mais s'ils ne s'interdisent pas de rompre des lances contre l'époque qui vient, c'est généralement sur le mode du baroud d'honneur, à la manière de la dernière charge héroïque des vaincus.

    Ce sont là les deux pièges psychologiques qui guettent les conservateurs qui ont intériorisé trop intimement le mythe du progrès et qui poussent les hommes à la démission mentale. La modernité tend à dissoudre les sociétés dans le culte du mouvement perpétuel : elle fait déchoir tous les héritages en arrangements temporaires qu'il devient nécessaire de dépasser. Tout ce qui semblait devoir durer sera un jour périmé. Dès lors, quiconque refuse de suivre le rythme de la modernité sera un jour décrété conservateur, puis réactionnaire. Pour éviter la mauvaise réputation, plusieurs préfèrent alors la soumission. Car la modernité ne veut pas seulement qu'on l'accepte mais qu'on l'encense.

    Une nouvelle tentation totalitaire traverse l'Occident: celle d'un monde absolument transparent délivré de ses contradictions, purement malléable et soumis à toutes les formes d'ingénierie sociale, culturelle ou biotechnologique. Elle se réclame de l'émancipation totale du genre humain. C'est en son nom qu'on décrète que les peuples sont des constructions artificielles à dissoudre dans une diversité rédemptrice ou qu'on veut conjuguer la pédagogie avec l'esprit de table rase, pour immuniser l'enfant contre l'héritage au nom de sa supposée pureté virginale. C'est en son nom aussi qu'on décrète que la filiation est une fiction archaïque qu'on doit liquider pour redéfinir la famille dans une perspective exclusivement contractualiste. On pourrait multiplier les exemples.

    Mais l'âme humaine n'est pas d'une plasticité infinie. L'homme nouveau des progressistes ne sera jamais rien d'autre qu'une version mutilée de l'homme éternel. C'est une chose d'accepter la modernité, c'en est une autre de se définir intégralement à l'aune de ses catégories. À travers le conservatisme, l'homme moderne redécouvre les permanences anthropologiques qui structurent intimement la nature humaine et dans lesquelles il peut toujours puiser pour revitaliser ses libertés. De là la nécessité de les reconstruire politiquement. La cité est périssable, mais c'est la grandeur de l'homme de vouloir faire durer le monde qui est le sien. Ce que l'on nomme conservatisme n'est peut-être rien d'autre que la traduction intellectuelle de l'instinct de survie d'une civilisation qui ne voit pas pourquoi elle s'enthousiasmerait à l'idée de sa disparition.   

    Mathieu Bock-Côté 

    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017). 
  • Jacques Trémolet de Villers : La main de justice

     

    PAR JACQUES TRÉMOLET DE VILLERS

     

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    Le signe le plus certain de l’affaiblissement de l’État, est l’état d’abandon moral et matériel de la justice. 

    Nous avons changé de Président de la République. Nous avons changé de gouvernement et nous avons changé de majorité présidentielle.

    Nous n’avons pas changé de système judiciaire.

    Au fronton de notre Palais parisien sont gravés ces mots : « Hora fugit, stat jus ». Si l’heure continue de fuir, le droit est lui-même devenu très mouvant. Notre vieux Palais parisien lui-même va être désaffecté au profit de nouveaux locaux plus modernes, remplis de sas et de digicodes, encore plus inaccessibles au justiciable et, surtout, encore plus dépouillés de ses symboles.

    Si l’Éducation nationale semble, par la voix de son nouveau ministre, vouloir revenir aux fondamentaux – lire, écrire, compter, et se comporter de façon civile  – il n’en va pas de même pour notre justice, depuis longtemps à la dérive, pour la simple et unique raison que cette fonction régalienne, la première fonction de l’État, est quasiment oubliée par ledit État, qui se veut de moins en moins régalien.

    Des signes qui n’en sont pas

    Nous pouvions attendre autre chose de notre nouveau « monarque élu et provisoire » dans la mesure où son attitude « jupitérienne » devait le rapprocher de ses fonctions régaliennes. Il est apparu, avec l’autre fonction régalienne, la Défense, que cette attitude était plus une pose médiatique qu’une volonté farouche d’accomplir son devoir. La rupture avec le général de Villiers manifestait une profonde méconnaissance de l’âme militaire. On ne devrait jamais placer à la tête de l’État comme Chef des Armées un homme qui ne sait pas ce qu’est la vie de soldat. Macron est le premier dans le genre. Nicolas Sarkozy n’avait pas été un soldat très remarquable mais il savait quand même ce qu’était l’uniforme, la vie de caserne, la camaraderie, le rythme et l’esprit de la vie militaire. Il faut y être passé pour le sentir et aucune formation en communication ne peut remplacer cette expérience.

    Saint-Cyr le sait, qui recevait et reçoit encore, régulièrement, à titre d’élèves étrangers, quelques princes qui viennent là apprendre la plus grande partie de leur métier.

    Mais si Emmanuel Macron a tenté, pour ce qui est de l’armée, de donner le change, par la mâchoire serrée, le regard fixé et les mains posées sur la barre du command-car, il n’a même pas un regard, ou une minute, pour l’œuvre de justice.

    La meilleure preuve de son désintérêt pour la question était d’avoir nommé Bayrou comme garde des Sceaux.

    Le temps d’une pirouette, vraiment politico-politicienne, et voici le ministère remis aux mains d’une femme, qui fut membre du Conseil constitutionnel, et qui est juriste, mais dont, pour l’instant, la présence n’est pas fortement ressentie.

    Féminisation accrue

    Que ce Ministère soit entre des mains féminines n’est pas surprenant puisque, dans notre univers judiciaire, la féminisation est galopante et, si j’ose parler ainsi en enfreignant un tabou majeur, excessive.

    Il ne faut pas croire que femmes et hommes sont interchangeables, et que, comme le disait plaisamment une ancienne avocate féministe : « il n’y a pas de sexe sous la robe ».

    La justice, exercée pendant de longs siècles par des hommes portant la robe, a reçu de cette empreinte des caractères multiséculaires, on pourrait dire millénaires, qui vont bien au-delà de la question du sexe.

    Cela était si vrai que, pendant longtemps, lorsque la fonction était exercée, et souvent fort bien par une dame, on l’appelait Madame le Président… ou Madame le Procureur de la République, Madame l’Avocat Général. Les femmes accomplissaient aussi bien que les hommes une fonction historiquement masculine.

    Quand, devenue largement majoritaire, la présence féminine a imposé de changer les appellations en Madame la Présidente… Madame la Procureure… et Madame l’Avocate Générale, les repères venus de la tradition se sont plus rapidement estompés. Il est resté la robe, mais, sous la robe, il n’y a pas que le sexe qui ait changé.

    Cette évolution ne poserait pas de difficulté majeure si les constantes de l’œuvre judiciaire étaient fortement enseignées, maintenues et vécues par les magistrats- qu’ils soient hommes ou femmes… et si l’impulsion vers la haute fonction de « rendre à chacun ce qui lui est dû » était donnée fortement d’en-haut.

    La technique sans l’esprit

    Mais ce changement s’opère alors que les fondamentaux du droit ne sont plus enseignés dans les facultés non plus que dans les écoles de préparation et qu’au sommet de l’État cette fonction régalienne est quasiment méprisée :

    • Qu’est-ce que la loi ?
    • D’où vient le droit ?
    • Et qu’est le droit ?

    Ces interrogations philosophiques qui sont au fondement de la Cité et que toutes les civilisations ont posées, ont laissé place à une prétendue « technique juridique », qui n’est que la manipulation de textes sans rapport véritable avec la requête qui vient du cœur du justiciable : le besoin de justice qui lui fait demander que son droit soit reconnu.

    Malgré des propos de compassion et une hypocrisie verbale qui frôle celle des pharisiens, notre justice a progressé en inhumanité dans la mesure où, se faisant toujours plus technique, elle se voulait séparée de tout fondement philosophique.

    Il est vraiment douloureux de constater que cette inhumanité grandissante va de pair avec une féminisation accrue. Tout laissait espérer le contraire, mais la réalité est là, et l’invasion numérique ne favorise pas la rencontre avec l’humain.

    Heureusement, il reste la pratique. Hommes ou femmes, les magistrats d’audience voient devant eux des justiciables ou leurs avocats qui, sans cesse, réclament le droit, plaidant l’équité et la justice. Femmes ou hommes, les avocats doivent rendre des comptes à leurs clients qui leur demandent « où en est leur affaire » ; et le besoin de justice, exprimé à la base, est le grand correcteur des hésitations ou des contradictions du sommet.

    Reste que les choses iraient mieux si, au sommet, il y avait quelqu’un qui, à côté du glaive, sache tenir « la main de justice ».   

    Politique magazine octobre 2017 -  Consulter ... S'abonner ...

  • Conflit israélo-palestinien : entretien croisé avec Richard Haddad et Antoine de Lacoste.

    Il y a quelques jours éclatait un nouveau conflit israélo-palestinien. Boulevard a interrogé Richard Haddad, historien et politologue, et Antoine de Lacoste, bien connu des lecteurs. Deux points de vue, deux analyses pour mieux comprendre une situation complexe et explosive depuis 1948.

    On a dénombré 248 morts à la suite des confrontations qui ont eu lieu sur la bande de Gaza, en mai dernier. Quelle est la situation, aujourd’hui ?

    5.pngRichard Haddad : Un cessez-le feu de plus est rentré en vigueur. Aucun des deux protagonistes n’avait intérêt au prolongement de l’affrontement qui aurait provoqué une intervention au sol des commandos de Tsahal et la suite des bombardements mutuels. Le Hamas s’en serait sorti affaibli, d’une part, et les Israéliens n’avaient, d’autre part, aucune envie de sacrifier la vie de quelques soldats au sol, et encore moins la saison touristique de cet été.

    Antoine de Lacoste : Ces « 248 morts de part et d’autres » sont, en réalité, dix morts israéliens et le reste palestiniens. Les moyens militaires de chaque camp sont évidemment disproportionnés. La dureté de la riposte israélienne aux attaques du Hamas n’a rien de nouveau : l’objectif est de décourager toute nouvelle attaque en infligeant des destructions considérables et de nombreux morts civils.

    Ce qui est nouveau c’est la capacité du Hamas, inédite jusque-là, d’envoyer des missiles depuis la bande de Gaza sur une part importante du territoire israélien. Ces missiles sont rudimentaires mais tous n’ont pas été interceptés et ont provoqué plusieurs morts. Cela inquiète Israël, qui a accepté un cessez-le-feu sous la pression américaine. Mais cela peut recommencer à tout moment.

     

    Qu’est-ce qui a provoqué ce nouveau conflit ?

    antoine de lacoste.jpgAntoine de Lacoste : Sous la houlette de Netanyahou, Israël s’est lancé, par le biais des colons, dans la conquête de la Cisjordanie en général et de Jérusalem-Est en particulier. Les manifestations ont débuté à Jérusalem pour protester contre les de Palestiniens de leurs habitations de Jérusalem-Est où ils habitent depuis des décennies, voire des siècles.

    L’autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, censée administrer la Cisjordanie palestinienne, est aujourd’hui discréditée, minée par la corruption et incapable de la moindre initiative utile. Les manifestations qui se sont spontanément produites à Jérusalem ont alors été une occasion inespérée, pour le Hamas, de les soutenir par ses attaques de missiles. Il en a recueilli une grande popularité et c’est bien dommage. Rappelons que le Hamas est un mouvement islamiste proche des Frères musulmans. La sclérose de l’Autorité palestinienne est inquiétante car elle permet aux islamistes de renforcer leur implantation au sein de la population palestinienne, qui n’a pourtant aucune tradition islamiste.

     

    Richard Haddad : La répression israélienne contre des rassemblements palestiniens sur fond de célébration du ramadan et de revendications territoriales autour des lieux sacrés de la vieille ville de Jérusalem. Les Palestiniens envoient des projectiles sur les forces de l’ordre qui répliquent violemment… Le Hamas, en compétition avec l’Autorité palestinienne, et obéissant à l’agenda régional de ses alliés iraniens, a déclenché des tirs de missiles sur les villes israéliennes en représailles. La réplique de l’État hébreux était immédiate et radicale.

     

    Depuis 1948, les conflits se multiplient. Le dernier auquel on a assisté se différencie-t-il des précédents ?

    Richard Haddad : Oui, et cela, à cause de deux événements.

    Les pays arabes du Golfe, qui certes n’ont jamais été de grands alliés de la résistance palestinienne et encore moins du Hamas, les soutenaient a minima et les finançaient afin de répondre à l’émoi de leur opinion publique toujours solidaire des peuples musulmans « opprimés ». Or, ces pays ont signé, ou sont sur le point de le faire, des accords de paix avec Israël en 2020. Les Palestiniens se sont retrouvés isolés sur le plan arabe, leur cause n’intéressait plus personne. L’Arabie saoudite ira même jusqu’à leur demander de revoir à la baisse leurs revendications par la bouche du prince héritier Mohammed ben Salmane. Même le régime syrien a été surpris à la table de négociation avec des officiels israéliens au début de 2021, jetant le trouble dans ses relations avec son allié iranien. Or, ce nouveau conflit parasite ces nouvelles alliances, les États arabo-islamiques ne pouvant fermer les yeux face aux images de victimes palestiniennes abondamment diffusées auprès de leur population.

    Par ailleurs, un nouveau phénomène est apparu lors de ce nouveau conflit : la réaction des Arabes israéliens. De plus en plus nombreuses, ces populations palestiniennes de nationalité israélienne deviennent un danger pour Israël. Plutôt pacifiques et acceptant leur statut d’Israélien depuis des décennies, elles commencent à manifester de plus en plus leur solidarité avec les Palestiniens des territoires occupés, ce qui provoque parallèlement une réaction violente à leur encontre de la part de l’ juive. Dépassant plus de 20 % de la population israélienne, et ce pourcentage étant en forte croissance, un risque de guerre civile menace l’État hébreux qui a longtemps cru à l’utopie multiculturelle et multiconfessionnelle fondée sur un système inégalitaire en faveur du peuple juif. Submergé par le nombre, il risque de finir comme le régime des Blanc sud-africains ou comme les chrétiens du qui, eux, ne pratiquaient certes pas l’apartheid.

     

    Antoine de Lacoste : Oui, ce conflit a été marqué par un phénomène nouveau dont l’avenir dira si c’est un tournant. Pour la première fois, d’importantes manifestations de ceux qu’on appelle les Arabes israéliens se sont déroulées dans plusieurs villes israéliennes. Qui sont-ils ? Ce sont des Palestiniens vivant sur le territoire d’Israël, hors de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Ils ont la nationalité israélienne, représentent 20 % de la population et font généralement peu parler d’eux car ils bénéficient de conditions de vie bien meilleures que ceux des Palestiniens des « Territoires ».

    Mais un changement fondamental est intervenu par le vote de la loi « Israël, État-nation du peuple juif ». Cette loi, voulue par Benyamin Netanyaou et votée le 19 juillet 2018, a provoqué de grandes polémiques dans le pays. En effet, elle a proclamé Jérusalem capitale « complète et unifiée » d’Israël (contrairement à son statut actuel), déclassé la langue arabe de son statut de deuxième langue et ne mentionne jamais les Arabes israéliens.

    De nombreuses manifestations s’étaient déroulée dans tout le pays, rassemblant Arabes israéliens et Druzes qui dénonçaient leur nouveau statut de « citoyens de seconde zone ». Même le président israélien avait fait part de ses réserves sur cette loi.

    Ce n’est pas un hasard si, trois ans après, des milliers de manifestants arabes ont protesté dans de nombreuses villes contre les événements de Jérusalem. À Jaffa, Saint-Jean-d’Acre ou Lod, où la communauté palestinienne chrétienne est importante, des heurts violents se sont produits pour la première fois.

    Le patriarcat latin de Jérusalem avait demandé l’abrogation de la loi ; en pure perte, bien sûr.

    Dans ce contexte nouveau et tendu, le départ de Netanyaou est une excellente nouvelle : sous son long règne, de nombreux murs ont été érigés afin de protéger les colonies israéliennes rognant le territoire cisjordanien (on peut lire, à cet égard, le beau livre de Vera Baboun Bethléem, ma ville emmurée).

    Aujourd’hui, la situation est explosive et des gestes d’apaisement israéliens sont maintenant nécessaires.

     

    Le Débat

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Coronavirus : quand les députés enquêtent, par Jean Bouër.

    Pour une fois, l’Assemblée nationale a osé. Elle a osé s'interroger sur les conditions qui ont conduit à la crise sanitaire actuelle. Elle a osé faire la lumière sur cet événement inédit. Elle a surtout osé entendre les principaux témoins et protagonistes.

    3.jpgAu début, il ne s’agissait que d’une simple mission d’information qui pouvait au mieux faire des rapports et se contenter de suivre la gestion de la crise sanitaire et les premières mesures prises dans le cadre de l’urgence sanitaire. La « Mission d’information sur la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l’épidémie de Coronavirus Covid-19 » avait été créée le 17 mars dernier – soit au début de la crise. Mais avec l’ampleur du scandale sanitaire, la mission a fini par se doter le 3 juin dernier des prérogatives d’une commission d’enquête. Tant mieux, car cette faculté lui permet de convoquer à sa demande les témoins qu’elle juge utiles d’entendre sous peine d’amende et d’emprisonnement s’ils ne comparaissent pas ou refusent de prêter serment. Le faux témoignage est aussi puni pénalement. Pour une fois, la majorité de l’Assemblée nationale a compris qu’il n’était plus possible de maintenir un voile opaque comme dans l’affaire Benalla. En effet, dans cette affaire, c’est le Sénat qui avait pris les devants. Ses auditions avaient même été transmises en direct par les chaînes d’information. Bref, malgré les langues de bois lénifiantes, c’est mieux que rien. Si la mission est présidée par une élue LREM, Brigitte Bourguignon, le rapporteur est Éric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes. Bien sûr, on n’est jamais trop prudent : outre le fait d’être majoritaires dans cette mission d’information, il est peu probable que des poursuites soient engagées une fois le rapport de la mission rendu. En effet, le bureau de l’Assemblée nationale n’est que l’émanation d’une assemblée où les élus marcheurs sont majoritaires. Mais ce sera un peu d’air frais dans maison dont les membres n’ont jamais été aussi « godillots » dans toute l’histoire de la Ve République.

    Tiens voilà du Buzyn !

    Les différents protagonistes de la crise ont été auditionnés. À ce titre, Agnès Buzyn, qui était ministre de la Santé pendant que le virus arrivait, a été longuement entendue. Elle a été interrogée sur le début de la crise, sur la réaction des autorités françaises ou sur la gestion des masques. On n’apprend pas grand-chose de sensationnel. Agnès Buzyn s’abrite derrière les autorités sanitaires dont la doctrine était de ne donner des masques qu’aux malades. Elle affirme également qu’en 2018 les priorités sont accaparées par un autre sujet : la crainte du virus Ebola, dont on craint l’apparition en France. D’autres problèmes monopolisaient les attentions. Petit élément cocasse que l’ancien ministre a bien voulu partager : lorsque des masques sont commandés pour constituer (enfin) un stock d’État, le seul pays qui peut en produire, selon elle, est… la Chine ! Or ses usines sont fermées pour cause de… coronavirus, car une partie du pays est alors à l’arrêt. La boucle est bouclée. La France est rattrapée par les interactions piégées de la mondialisation. Fermons le ban, car si Buzyn s’abrite derrière beaucoup de choses et un calendrier précis des événements et des actions, on apprend tout de même que notre pays n’avait pas les moyens pour accomplir une décision importante. La prestation de Buzyn était assez technique : du chiffre, de la chronologie et beaucoup de détails. La meilleure façon de se sauver quand les auditeurs essayent de poser des questions délicates ou embarrassantes. Quand le député Éric Ciotti invoque une lettre datée du 26 septembre 2018 adressée au directeur général de la santé qui fait état du caractère périmé d’une grande partie des antiviraux et des masques, Buzyn dit ne jamais en avoir eu connaissance et se retranche derrière le fait que les archives sont… énormes (eh oui !). Mais elle affirme avoir tout de même passé à Santé publique France une commande de produits relevant des stocks stratégiques de l’État, le 3 octobre 2018, pour répondre à un constat alarmant établi en 2017. Traduction : Buzyn n’a donc pas eu connaissance de la lettre, mais elle a fait tout comme puisqu’elle a commandé des produits stratégiques.

    La charge du professeur Raoult contre le système politico-médical

    Le 24 septembre 2020, la mission a entendu un témoin de poids : le professeur Raoult. Le chevalier de l’hydroxychloroquine ne s’est pas seulement exprimé sur son sujet favori : il a aussi abordé certaines questions relatives au complexe politico-médical, quitte à mettre les pieds dans le plat. Trois heures d’intervention suivies par tous les Français puisque l’audition était retransmise à la télévision. Le professeur rebelle a d’abord réservé le privilège de ses premières flèches au conseil scientifique (cf. notre contribution Crise du coronavirus : mais qui sont les experts officiels ?, Politique Magazine, mai 2020, ICI). Le morceau est savoureux : « un conseil scientifique, ce n’est pas une bande de types qui ont l’habitude de travailler entre eux et qui discutent en disant “et toi, qu’est-ce que tu en penses ?” » Si Agnès Buzyn a pu donner l’impression de la politique qui se défausse sur l’administration médicale et les scientifiques, Raoult a mis en valeur une autre confusion propre à cette crise : les scientifiques qui se défaussent cette fois-ci sur les politiques. Comme sur la question du confinement : « Il fallait déterminer quels étaient les progrès scientifiques, ce n’était pas à nous de réfléchir sur le confinement, personne ne sait répondre à ça. Les décisions politiques ne nous concernent pas. Moi je voulais bien parler de science, de médecine ». La pique est rude, car le conseil scientifique a servi de paravent à des décisions qui étaient en réalité contestables. Autre psychodrame mis en lumière par le professeur Raoult : le refus de généraliser les tests au mois de mars 2020 quand le confinement débutait. À l’époque, le ministre de la Santé prônait un « usage rationnel, raisonnable et raisonné des tests ». Pour le professeur marseillais, non seulement il fallait le faire car l’OMS demandait aux pays de tester massivement, mais le refus de tester n’a pas de fondement scientifique. C’est plutôt un raisonnement tautologique qui a animé la décision des pouvoirs publics : « Il y a eu un mécanisme qui s’est fait : puisqu’on ne peut pas faire les tests, les tests sont inutiles. Mais ce n’était pas vrai. On pouvait faire des tests ». On reproche à Didier Raoult de ne pas être rationnel – dans le débat sur le statut des connaissances scientifiques, il loucherait vers les positions empiristes –, mais c’est plutôt les politiques qui ne l’ont pas été. Enfin, le professeur a aussi mis en cause les incohérences, comme dans l’utilisation des médicaments. Alors qu’en 2019, « 36 millions de comprimés ont été distribués sans ordonnances », on est passé à une interdiction absolue au moment du coronavirus. Bref, « celui qui a aidé à décider de ça, je vous assure, il a fait une faute. » Mais revenons sur la chloroquine : le savant de Marseille a dénoncé un conflit d’intérêts de la part des détracteurs de cette substance : un laboratoire américain aurait ainsi soudoyé les sycophantes. La mission n’est pas terminée, mais au moins, on a beaucoup appris. Et même franchement ri.

    Illustration : À qui le bonnet d’âne ?

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie : la revue de presse de lafautearousseau...

    EN PLEIN COEUR DES VACANCES D'ÉTÉ,

    LA VEILLE DE L'ASSOMPTION,

    PLUS DE 200 MANIFS PARTOUT EN FRANCE

    ET UNE MOBILISATION EN TRÈS FORTE HAUSSE

    MALGRÉ LA DÉSINFORMATION D'UNE PRESSE "AUX ORDRES "

    CONTRE LE PASSE SANITAIRE

    ET LA TYRANNIE DE L'HYSTÉRIE HYGIÉNISTE

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            À Toulon, capitale nationale de la résistance (25.000 personnes, 2,5km de cortège...) :

    "Un monde "de dingue" contre le passe sanitaire à Toulon, une manifestation presque aussi importante qu'à Paris" (Var-Matin)

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    À Paris (trois manifestations) :

    •https://twitter.com/ivanrioufol/status/1426529415010324486?s=20

    •https://twitter.com/medicalfollower/status/1426514741262946310?s=20

    •https://twitter.com/EnModeMacaron/status/1426524021374455810?s=20

    À Marseille :

    https://twitter.com/L_Infirmier0ff/status/1426580288914829317?s=20

    À Pau :

    https://twitter.com/EnModeMacaron/status/1426516048426192899?s=20

    À Montréal, dans "la Belle Province" :

    https://twitter.com/AnonymeCitoyen/status/1426662898575761415?s=20

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    À Nice, où sont venus des Italiens...:

    https://twitter.com/AnonymeCitoyen/status/1426589303757582337?s=20

    Au Havre :

    https://twitter.com/chrisfreb_havre/status/1426528617077649413?s=20

    À Vannes (où le Ministère de l'Intérieur ose dire qu'il n'y avait que 2.100 manifestants !...) :

    https://twitter.com/AnonymeCitoyen/status/1426623995542228994?s=20

    À Chambéry :

    https://twitter.com/bleusavoie/status/1426523146702794754?s=20

    À Bordeaux :

    https://twitter.com/laurentbigfr/status/1426531362685820934?s=20

    À Strasbourg :

    https://twitter.com/oxygene_info/status/1426526417915891724?s=20

    À Lille :

    https://twitter.com/AnonymeCitoyen/status/1426524307212099591?s=20

    À Nantes :

    https://twitter.com/Theop_rn/status/1426525373697863687?s=20

    À Foix :

    https://twitter.com/AnonymeCitoyen/status/1426476036959739904?s=20

    À Aix-en-Provence :

    https://twitter.com/LaurenceMaccar1/status/1426456259285471235?s=20

    Un incident à noter, tout à fait révélateur : à Metz, des soi-disant antifas, en fait les descendants directs des terroristes révolutionnaires de 93, coupeurs de têtes, buveurs de sang et anthropophages, ont chassé un royaliste de la tête de la manif, aux cris de "Guillotine ! Guillotine !" La caque sent toujours le hareng, dit le dicton. Un terroriste révolutionnaire, d'hier, sera toujours un terroriste révolutionnaire, d'aujourd'hui...

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    2. Pakistan/Afghanistan... C'est un secret de polichinelle : le Pakistan a aidé de toutes ses forces les Talibans pour que ceux-ci reprennent le contrôle de l’Afghanistan. Pourtant, l’Union Européenne continue à privilégier le Pakistan, soutien de l’islamisme radical en Afghanistan, au Cachemire et ailleurs...

    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/08/11/l-ombre-du-pakistan-derriere-l-avancee-des-talibans-en-afghanistan_6091155_3210.html#xtor=AL-32280270-%5Bdefault%5D-%5Bios%5D

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    Et à ce propos, Jean-Michel CADENAS pose une bonne question :
     
    "90 soldats français "sont morts pour rien" en Afghanistan. 700 blessés porteront à vie les séquelles de leurs blessures. Qu’attend-t-on pour former un bataillon de migrants afghans et pour les renvoyer chez eux se battre chez eux contre les islamistes talibans ?"

     

    3. France/Covid : Il faut en finir avec cette "politique de la peur" menée par le gouverne-"ment"... Le journaliste de CNEWS, Julien Pasquet "démolit" un député LREM sur la politique de la peur du gouvernement... :

    (extrait vidéo 1'54)

    https://twitter.com/AnonymeCitoyen/status/1426313813926809605?s=20

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    3 BIS. ... et l'excellente Lydia Guirous, en pleine forme, "démolit" un autre député Larem : "manque d'anticipation"... et la phrase finale (chapeau !) : la visite d'Olivier Véran aux Antilles ? "Qu'est-ce que vous voulez que ça leur fasse ?" Il fallait le dire, elle l'a dit, elle a bien fait !...

    (extrait vidéo 0'41)

    https://twitter.com/MiniLicorne69/status/1426445681817006082?s=20

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    3. TER. Le Système sur-taxeur est aussi sur-gaspilleur, sur-stérilisateur des deniers publics...

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    Avec ces 60 millions € par mois versés à des Vigiles/PassInSanitaire, et ce pendant 1 an (total : 720 millions), nous pourrions financer :

    144 IRM

    500 à 1000 projets de recherche médicale

    10.000 infirmières

    100.000m2 d’hôpital public 

    360.000 séjours d’hospitalisations publiques...

     

    5. Père Olivier Maire :

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    6. Excellente nouvelle : la société qui effectue les forages du maudit parc éolien de la Baie de Saint Brieuc reçoit... de mauvaises nouvelles !... lafautearousseau en profite pour redire son opposition totale à ce projet insensé et son appui inconditionnel à tous ceux qui s'y opposent, par tous les moyens, même légaux...

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    Cliquez sur l'image pour l'agrandir...

  • Phénomène de masse ? Une société de drogués, c’est déjà presque une société de zombies ! D'accord avec de Benoist !

     

    Par Alain de Benoist

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgCet entretien donné à Boulevard Voltaire [8.02] pointe avec justesse, lucidité et pertinence un facteur important de désagrégation de nos sociétés dites occidentales. Il a raison de noter que ce phénomène a partie liée avec un certain capitalisme, tel qu'il s'est développé dans le monde moderne ou postmoderne. Les analyses d'Alain de Benoist - que nous partageons en l'espèce - intéressent bien-sur l'intérêt national et européen.   LFAR   

     

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    L’éternel serpent de mer revient avec le débat sur une possible légalisation du cannabis. Certaines régions des États-Unis viennent, d’ailleurs, d’en autoriser la vente à « usage récréatif ». En France, le gouvernement annonce un aménagement des sanctions frappant ses utilisateurs. On se souvient que les Américains n’ont jamais autant bu que sous la prohibition. Le combat est-il perdu d’avance ?

    Précisons, d’abord, que la légalisation et la dépénalisation ne sont pas la même chose et qu’en France, les autorités ne s’orientent, pour l’instant, ni vers l’une ni vers l’autre. Selon la législation actuelle, les fumeurs de joints sont, en principe, passibles d’une peine d’un an de prison. Comme on compte environ 700.000 fumeurs quotidiens, si l’on appliquait la loi, il faudrait transformer des villes ou des régions entières en prisons. C’est donc une loi inapplicable – et il n’y a rien de tel, pour discréditer la loi, que de la rendre inapplicable. En rendant l’usage du cannabis justiciable d’une simple contravention, on rend au moins la loi applicable. C’est donc le contraire d’une dépénalisation. (Vous remarquerez que, dans l’immédiat, rien n’est prévu pour les drogués au Nutella.)

    Les stupéfiants sont aussi vieux que l’humanité. Il en était fait, autrefois, un usage religieux, chamanique ou divinatoire. Freud était cocaïnomane, Nabokov morphinomane, Rimbaud et Pierre Loti fumeurs d’opium, Antonin Artaud a eu recours à toutes les drogues, Ernst Jünger a essayé le LSD. Le problème ne commence vraiment que lorsque la drogue devient un phénomène de masse : une société de drogués, c’est déjà presque une société de zombies. Quant aux États-Unis, qu’on y légalise maintenant le cannabis (la coke et le crack s’y consommant déjà à la tonne) alors que fumer une cigarette dans la rue suffit presque à vous faire considérer comme un terroriste, disons qu’ils nous surprendront toujours…

    C’est en grande partie grâce à l’interdiction des stupéfiants, et donc à leur trafic, que nos « cités sensibles » demeurent relativement « tranquilles ». Si ces substances venaient à se retrouver en vente libre, les mêmes « banlieues » exploseraient pour de bon. Le prix à payer pour cette paix sociale vous paraît-il trop élevé ?

    Le principe du racket mafieux, c’est : Tu payes pour ta « protection » ou on casse tout ! La « loi des banlieues », c’est la même chose : Tu laisses faire le trafic ou ce sera l’émeute ! Cela n’a rien à voir avec une éventuelle légalisation du cannabis. Si celle-ci se produisait, les bandits et les voyous se reconvertiraient instantanément dans un autre trafic juteux, et la situation serait la même. Faire reposer la « paix sociale » sur des concessions faites à la pègre, cela revient à reconnaître que c’est elle qui a le pouvoir de décision.

     

    L’INSEE annonce qu’à partir du mois de mai, à la demande de l’Institut européen des statistiques, il va intégrer le trafic de drogue dans le calcul du produit intérieur brut (PIB). Faites-vous partie de ceux qui s’en indignent au motif qu’il est « immoral » de considérer que la drogue fasse partie de la richesse nationale ? 

    Ceux qui s’en indignent sont des naïfs : ils croient encore que l’économie a quelque chose à voir avec la morale ! Mais ce sont surtout des gens qui n’ont absolument pas compris ce qu’est le PIB. Le PIB ne mesure pas la richesse mais la croissance qui résulte de l’activité économique, sans s’interroger sur les causes de cette croissance ni sur la nature de cette activité. Le PIB ne mesure nullement le bien-être, mais seulement la valeur ajoutée des produits et des services ayant fait l’objet d’une transaction commerciale, quelle que soit la source, positive ou négative, de ces échanges. C’est la raison pour laquelle il comptabilise positivement l’activité économique qui résulte des accidents de la route, des catastrophes naturelles, de certaines pollutions, etc. La tempête de décembre 1999, par exemple, a été comptabilisée comme ayant contribué à une hausse de la croissance de l’ordre de 1,2 %. Le PIB, d’autre part, ne tient aucun compte de la dégradation de l’environnement ni de l’épuisement des ressources naturelles. Ce qui est stupéfiant, ce n’est donc pas qu’il intègre le trafic de drogue ou la prostitution dans ses statistiques, mais qu’il y ait encore des gens pour être en extase devant la croissance mesurée par le PIB.

    À l’instar de tous les autres commerces, celui de la drogue est désormais mondialisé. Le criminologue Xavier Raufer se désole que cette « économie grise », représentant près de 15 % du PNB mondial, intéresse assez peu les économistes et les politiques. Qu’est-ce que cela nous dit sur celui de nos sociétés ?

    Cela nous dit qu’à l’échelle mondiale, la part de l’illicite ne cesse de croître par rapport à celle des activités licites. Mais cela nous dit surtout, et c’est beaucoup plus grave, que les deux domaines deviennent de plus en plus indiscernables. Il y a belle lurette, en effet, que les profits faramineux des narcotrafiquants sont allés s’investir dans des sociétés industrielles et financières tout à fait légales, ce qui a encore renforcé leur pouvoir. Dérégulation aidant, pratiquement toutes les banques utilisent de l’argent sale, et très peu sont condamnées. Système capitaliste et crime organisé ont, ainsi, peu à peu fusionné. Entre le narcotrafic, le crime, la corruption, la spéculation à haute fréquence (à la vitesse de la nanoseconde), les contrefaçons et les pratiques frauduleuses, ce sont des centaines de milliards de dollars qui se promènent ainsi dans le monde. Lisez, à ce propos, le livre de Jean-François Gayraud sur « Le Nouveau Capitalisme criminel » (Odile Jacob, 2014). Il est éclairant.  

    Intellectuel, philosophe et politologue

     
     
    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier
  • Des Gilets jaunes à la Monarchie royale

    Par Jean-Philippe Chauvin 

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    Quand une grande part du peuple s'absente de la démocratie représentative [I]

    La révolte des Gilets jaunes n’est pas exactement une révolution, même si elle contient en elle des potentialités révolutionnaires, en particulier dans le désir de rupture avec des formes de la démocratie qui leur semblent faire la part trop belle aux classes dominantes : la démocratie parlementaire ou qualifiée de représentative est la plus dénoncée parce qu’elle paraît légitimer un « pays légal » sans devoirs réels à l’égard des électeurs.

    dt5s5s7woaew-3m-1.jpgDans le même temps, les manifestants du samedi et des ronds-points évoquent une possible dissolution de l’assemblée nationale (privilège réservé, par la constitution de la Cinquième, au président, ici celui-là même dont la démission est réclamée par ces mêmes manifestants) et le retour des Français aux urnes, démarche qui révèle un reste d’attachement à la « geste électorale parlementaire ». Cette apparente contradiction dans le discours revendicatif signale aussi le côté spontané et désordonné d’une révolte que personne n’attendait vraiment mais que beaucoup, inconsciemment ou non, espéraient, y compris nombre de royalistes. Ce qui est certain, c’est que la question de la démocratie et de ses applications, de ses formes mais aussi de son fond, de sa définition, est à nouveau posée, et qu’il serait bien dommage, là encore, que les royalistes ne participent pas à la réflexion sur ce sujet, en précisant leurs propre lecture et propositions. 

    Si l’on suit l’étymologie grecque du mot, la démocratie désigne « le pouvoir du peuple », dans un premier temps, mais il faut aller plus loin dans la définition : qu’est-ce que le peuple ? Son pouvoir ? Au-delà de la facile répétition incantatoire, approfondir le sens des mots, leur portée mais aussi leurs ambiguïtés, paraît nécessaire pour éviter les raccourcis et les manipulations. 

    couv22.jpgLe peuple, en démocratie : à bien y regarder, et en particulier à travers l’histoire du monde athénien antique, il ne s’agit pas des habitants d’un endroit donné, de la cité en l’occurrence, mais des seuls citoyens, et l’appartenance à ce peuple des citoyens peut aussi, selon les Etats et le moment, fortement varier, selon des critères de sexe, d’âge ou d’enracinement filial. Aujourd’hui, la citoyenneté en France est liée à la nationalité, et à la condition d’âge, celle d’avoir au moins 18 ans. Mais l’abstention récurrente lors des dernières épreuves électorales, parfois atteignant et dépassant la moitié du corps civique, indique soit un désintérêt pour la Chose publique (la Res Publica, ou « République » au sens bodinien du terme), soit un désaveu pour le système partisan actuel, ce qui n’a ni le même sens ni la même valeur. « Le peuple s’absente », ainsi, de la démocratie représentative contemporaine, au risque de ne plus être reconnu et écouté par les tenants et élus du « Pays légal » selon la logique imparfaite du « les absents ont toujours tort ». Et quand les barricades se dressent, des ronds-points aux centres-villes, et que les éternels « laborieux de la Cité » enfilent un gilet fluo pour se rendre visibles des gouvernants, la réponse de la République ne peut être, dans un premier temps, que mépris et répression, puis peur et encore plus de répression (celles-ci s’accompagnant d’un Grand débat national sans débouchés réels), entamant un cycle infernal dont il n’est pas sûr que nous soyons encore sortis…

    « Nous sommes le peuple », criaient les manifestants et les émeutiers, suscitant l’agacement des caciques de la démocratie représentative qui répliquaient, « c’est nous, le peuple, par la grâce des urnes, seule source de légitimité et de légalité » : de part et d’autre, l’incompréhension paraît totale, et durablement ancrée dans les esprits qui, à défaut toujours de surplomber les débats, s’échauffent jusqu’au risque de court-circuit. 

    g2018077.jpgLa réponse n’est pas d’un seul côté, et dépasser ce vain clivage paraît nécessaire, non par une simple prise de recul mais par une prise de hauteur : si « le peuple » (dans l’acception démocratique) est bien le corps constitué et reconnu de l’ensemble des citoyens, il ne peut être limité aux seuls votants, tout comme il ne se résume pas aux seuls contestataires actifs du samedi après-midi. Le peuple est constitué des deux catégories évoquées ci-dessus, mais aussi de ceux qui, tiraillés entre les deux postures, oscillent d’un camp à l’autre, dans un mouvement de va-et-vient qui pourrait bien devenir une permanence du débat public, au fil des réformes promises par l’exécutif et, surtout, voulues par les instances européennes, lointaines et souvent inaccessibles (voire incompréhensibles faute d’être vraiment connues) la plupart du temps aux citoyens français. Cela risque bien d’entraîner une forme d’ingouvernabilité si le Pouvoir ne sort pas vite de cet affrontement permanent et de ce « débat », non moins permanent, institué par le mode de « gouvernement » du président actuel. La République, même cinquième et malgré ses fondations gaulliennes et « monarchiques », peut-elle se libérer de ce piège fatal ? Si elle reste ce qu’elle est devenue ces dernières décennies, la réponse est forcément négative. (À suivre : du piège républicain à l’alternative monarchique)  

     Le blog de Jean-Philippe Chauvin