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  • Nouvelles du Blog: de la semaine écoulée à celle qui vient...

                Stabilité des visiteurs uniques ce mois-ci (leur nombre reste au niveau record du mois dernier) mais forte progression des visites et très forte progression des pages lues. Deux records à nouveau battus, donc, en espérant qu'on fera aussi bien et mieux en décembre. A vous de jouer....

                Dans les Ephémérides, au 10 décembre (jour anniversaire de sa naissance), on écoutera ce sommet de civilisation qu'est le Panis Angelicus, de César Franck. Nous l'avons entendu s'élever en la cathédrale de Senlis, lors de cet inoubliable moment de grâce que fut la messe de mariage du Prince et de Philoména....: 03 - Morceau 3(1).mp3

                 Sinon, voici ce que vous trouverez cette semaine dans votre Blog préféré (sous réserve de modifications de dernière minute, imposées par l'actualité).

    • Notes longues : 
    • Dimanche : Heureux Suisses, qui vivent en démocratie...
    • Lundi : Le Regard vide, extrait n° 20 et 21.
    • Mardi : Le Prince Jean dans La Nef...
    • Mercredi : SOS École(s)....
    • Jeudi : Le génocide vendéen, une vidéo en deux parties de Stéphane Courtois et Reynald Sécher (1/2).
    • Vendredi : Le génocide vendéen, une vidéo en deux parties de Stéphane Courtois et Reynald Sécher (2/2).
    • Samedi : Nouvelles du Blog....

     

    •  Notes courtes :
    • Dimanche: Le sourire du dimanche (Devis de construction comparés...).
    • Lundi: De Lellouche, sur la Turquie qui n'entrera pas en Europe.....
    • Mardi: Les Editions du Triomphe: cadeaux intelligents et formateurs pour les jeunes (et les autres....) 
    • Mercredi: Réponse à Bruno...
    • Jeudi: Gaza ? Non, Nice !
    • Vendredi: Les suites de l'affaire du professeur agressé (1/2).
    • Samedi: Les suites de l'affaire du professeur agressé (1/2).

          Ephémérides :

    ·       Dimanche : Mariage de Charles VIII et Anne de Bretagne. Premier Téléthon. Naissance: Gay-Lussac. Décès: Jean-Baptiste Chardin, Raoul Follereau.

    ·       Lundi  : Disparition de Jean Mermoz. Décès: Ferdinand de Lesseps, Tristan Bernard, Houphouët Boigny.

    ·       Mardi : Ambroise Paré, reçu Docteur en chirurgie. Fête des Lumières à Lyon. Bergson reçoit le Prix Nobel de Littérature.

    ·       Mercredi : Fondation de l'Université d'Aix-en-Provence. Séparation de l'Église et de l'Etat. Naissance du RER.

    ·       Jeudi : Victoire de Villaviciosa. Première attribution du Prix Nobel. Naissance de César Franck.

    ·       Vendredi : Mort du Grand Condé. Ouverture du Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, dans le Petit Palais. Première présentation du prototype de Concorde.

    ·       Samedi : Mort du Père Joseph. Première d'Alexandre, de Racine. Mort de Raymond Radiguet (vingt ans et demi...).

  • A propos de ”l'émeute contre les morts”: un débat entre Finkielkraut et Orsenna. Fort...

                Philippe Dufay a eu la bonne idée de faire dialoguer Alain Fikielkraut et Eric Orsenna (1). "Leur existence, leur engagement leur dernier livre... Tout les réunit dans la défense de la culture, de la transmission. Aux maux qui appauvrissent la civilisation, l'académicien et le philosophe opposent le pouvoir des mots", écrit-il joliment.

                Et cela nous vaut un - très - bon moment. Extraits....

                Dès le début, le ton est donné: on va parler de l'amour de la langue et de l'angoisse devant les difficultés grandissantes de sa transmission. On démarre très fort: Finkielkraut cite ce mot superbe de Lévinas: "Ce qu'on dit écrit dans les âmes est d'abord écrit dans les livres" et veut montrer "ce que nous perdrions si... nous décidions de nous soustraire définitivement à cette conversation avec les morts, si nous allions jusqu'au bout de cette émeute contre les morts qui caractérise notre temps".

                Et Orsenna, qui approuve ("On se prive d'un chef d'oeuvre de douze siècles"), rebondit à la question de Philippe Dufay: "Mais qui est- ce on ?" : "Le climat général. Vous savez, on dit qu'il y a un réchaufffement de la planète, mais il y a aussi un refroidissement de la pensée !"

    orsenna.jpg

                Finkielkraut redit ce qu'il avait déjà exprimé en d'autres circonstances. Et qui vaut, évidemment, la peine qu'on y revienne, qu'on y repense, et qu'on y réflechisse:"J'ai peur que ce "on" n'ait quelque chose à voir avec le régime hyperdémocratique dans lequel nous sommes entrés. Nous devons cultiver cette passion démocratique par excellence qu'est la passion de l'égalité. Mais l'emballement de la passion égalitaire nous inquiète aussi, car si l'égalité règne sans partage, alors il n'y a plus de place pour la transmission, qui est fondée sur une dissymétrie, il n'y a plus de place pour l'admiration, et la langue elle-même peut apparaître, dans ce qu'elle a d'antérieur et d'extérieur au sujet, comme une sorte de carcan, et c'est ce qui se passe....

    finkielkraut 2.jpg

                Orsenna reprend: "Évidemment, je suis passionnément démocrate; évidemment, je vois en voyageant ce que sont les mondes sans démocratie. Mais, de même qu'une finance est nécessaire à l'économie, un emballement de la finance tue l'économie. De même que la démocratie est nécessaire à la civilisation, un emballement de la démocratie tue la civilisation. Est-ce que le développement durable, qui implique le long terme est compatible avec la démocratie, qui est mise en tyrannie par le court terme ?"

                Et, plus loin, Orsenna aura encore ce mot: "Et la santé mentale, c'est quand même le réel, non ?"

                Nous ne partageons que modérément la passion démocratique, lorsqu'elle est idéologique et révolutionnaire, comme c'est le cas en France. Mais, n'est-ce pas, au fond, ce que disent, ce que veulent faire entendre, les deux interlocuteurs, avec toutes leurs réserves, toutes leurs restrictions ... C'est nouveau, ou presque nouveau. Il faudra sans-doute s'y habituer, à cette "remise en cause".  ...Passionnant, non ?....

    (1): Le Figaro Madame, 31 octobre 2009.

  • Dis-moi ce qui te choque, je te dirai qui tu es....

                Marseille, vendredi 15 janvier. Lors d'un débat sur l'idenbtité nationale , le maire, Jean-Claude Gaudin, lâche une petite parcelle de la vérité: il rappelle que, il y a quelques semaines, "15.000 à 20.000 musulmans avaient déferlé sur le Vieux-Port pour fêter la victoire de l'Algérie".

                Il s'agit là d'un fait réel, abondamment rapporté par tous les médias de la presse écrite et parlée, et dont on a également pu voir les images -fort parlantes !...- à la télé.

                Pas de quoi, donc, fouetter un chat, dans les propos du sénateur- maire.

                Sauf que.....

    violence marseille foot.jpg
    Sur la Canebière...
    "Ils" s'en fichent de tout casser: c'est nous qu'on paye !
    Mais il ne faut pas le dire. Sinon gare à SOS Racisme et consorts....

                Sauf que nous sommes dans un sytème où règne une police de la pensée omni-présente. La Halde, SOS Racisme et tant d'autres veillent, et distribuent des pan sur le bec à tour de bras. Le sénateur-maire de Marseille a donc justement eu droit, et sur le champ, à un pan sur le bec de SOS Racisme, à la suite de ce non scoop qu'il venait de révéler: "15.000 à 20.000 musulmans ont déferlé sur le Vieux-Port pour fêter la victoire de l'Algérie".

                SOS Racisme s'est déclaré "scandalisée par cette énième déclaration, qui démontre le dérives du débat sur l'identité nationale".  On a aussi entendu les mots de "Terrifiant" et de "Nauséabond" ! C'est curieux: on n'avait pas entendu, sur le coup, de déclaration "scandalisée" de SOS Racisme, dénonçant le saccage idiot et scandaleux du centre-ville de Marseille... Celles et ceux qui, à l'occasion de ces débordements inqualifiables, dont nous avons rendu compte (1), ont vu leurs commerce saccagé, leur voiture brûlée et, plus généralement, l'ensemble du mobilier urbain du centre-ville fortement dégradé (et qui devront donc le re-payer, par des impôts qui ne cessent d'augmenter....), celles-là et ceux-là, donc, apprécieront....

                Qu'est-ce que c'est que cette Association qui n'est pas choquée par la violence, mais par sa dénonciation? Qui n'est pas choquée par les casseurs, mais par ceux qui disent qu'il y a des casseurs ? Qui ne condamne pas les voyous, mais qui condamne ceux qui les condamnent ? Qui n'est pas "scandalisée" par la délinquance gratuite et haineuse, mais qui est scandalisée par l'exaspération des citoyens de base, qui en ont marre de supporter ce qu'ils supportent, et qu'en plus on les fasse payer pour réparer les dégats....

                Nos lecteurs le savent: nous demandons régulièrement la dissolution de la Halde, et de RESF. On pourrait ajouter SOS Racisme à la liste.....

                Pour en revenir au point de départ de cette note, et pour conclure, il faut savoir que Jean-Claude Gaudin -mais uniquement parce qu'il l'a bien voulu- a présenté immédiatement ses "excuses" pour ce "lapsus": lamentable ! Telle est la force de la peur, aujourd'hui, chez nous; telle est la puissance du conformisme ambiant et de la police de la pensée; tel est le bâillonnement de la liberté de pensée et d'expression -prélude habituel au bâillonnement de la liberté tout court...-

                Redisons-le, Gaudin ne s'est excusé que parce que -pour des raisons qui sont les siennes- il accepte de plier devant ces censeurs auto-proclamées d'une morale-bidon qu'ils ont eux-même edictée.

                 Face à ces Tartuffe et imposteurs, le choix est clair: c'est la résistance ou l'acceptation/résignation/soumission.

                 Nous, on a choisi la résistance.... 

    (1): Voir la note "Algériens en furie: encore des violences inadmissibles à Marseille (et ailleurs...). Une seule solution: l'expulsion !....."  dans la Catégorie "Immigration: Identité ou Désintégration nationale". Sinon, c'est ici: Algériens en furie.pdf

  • Le projet est présenté demain, 1er mars : la reconstruction de la tour nord de la Basilique de Saint Denis est décidée !

    Ce mois de mars 2013 était déjà un mois faste pour tous les amoureux du Beau, des Racines, des Traditions, car la cathédrale Notre-Dame de Paris retrouve son ensemble de cloches d'origine, refaites à l'identique, qui sonneront pour la première fois, le 23 mars, comme elles sonnaient jusqu'au décret de la Convention, ordonnant la fonte de toutes les cloches des églises de France, sauf une, conservée pour avertir la population (ce qui, de fait, sauva le bourdon "Emmanuel", offert par Louis XIV...).

    Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, cette autre nouvelle concernant Saint-Denis l'accompagne, et, une fois de plus, c'est sur l'excellent Patrimoine en Blog, de Benoît de Sagazan, que l'on trouve cette information riche de sens. Espérons simplement qu'elle signifiera, parallèllement, que les travaux de fond, gigantesques, pour sauver l'édifice dans son ensemble seront, eux aussi financés... car, on ne le sait que trop, la Basilique est en vrai péril.

    "Il est venu le temps de reconstruire la flèche.", lit-on dans le texte ci-après. Oui, certes, mais il est surtout venu le temps de sauver, tout simplement, ce joyau incomparable qu'est la Basilique de Suger, première manifestation de cet art "ogival", ou "français" qui, pour reprendre l'heureuse expression de Jean Dutourd, allait "étonner le monde"...

    Mais, pour l'instant, et s'il faut bien sûr oeuvrer pour aller beaucoup plus loin, prenons la bonne nouvelle et ne boudons pas note "plaisir" : c'est un pan majeur de notre Histoire, de notre Être profond qui peut, qui va revivre : "multa renascentur..."

    http://patrimoine.blog.pelerin.info/2013/02/27/saint-denis-veut-reconstruire-la-fleche-de-sa-basilique/?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+PatrimoineEnBlog+%28Patrimoine+en+blog%29 

    On aura deux pensées, plus particulièrement, demain :

    1. D'abord, que cela sera un formidable encouragement pour ceux qui oeuvrent pour réenraciner la France dans le terreau fécond de ses origines, comme l'Association "Reconstruisons Saint Cloud !" ; ou ceux qui oeuvrent pour la reconstruction des Tuileries...        

    2. Ensuite, que les Russes ont reconstruit le plus fidèlement qu'il était possible la cathédrale du Christ Sauveur, à Moscou, dynamitée par Staline. Il existe une vidéo montrant l'écroulement de cette merveille devant un Staline hilare, au moment où le marxisme-léninisme triomphait partout : oui mais voilà, la roue a tourné, Staline est mort, et le marxisme-léninisme aussi, et nul ne s'en plaint; et la cathédrale du Christ Sauveur a été reconstruite à l'identique, et même encore plus belle : à Saint-Denis, qui fut longtemps dirigée par un maire communiste, le lien précédent montre qu'un maire, pourtant communiste, s'est lui aussi longtemps battu, jusqu'à sa mort, pour ce projet de reconstruction. Que les Français puissent ainsi se retrouver, par-delà les légitimes divergences d'opinions, dans des projets communs, donc fédérateurs, et qui les ramènent aux grands moments de leur Histoire, en "tirant vers le haut", voilà un beau signe, réconfortant, dans la grisaille d'un quotidien vraiment très morose...  

    saint denis intact.JPG

    La basilique, "avant"...

     

    On nous permettra juste de profiter de l'occasion pour signaler notre Album (49 photos) : La Basilique de Saint Denis, nécropole royale.... et ce même Album, mis "en musique et en mouvement" par Neige, et adapté au "format" d'Hautetfort par Estelle :

     

     

  • LIVRE • Paucard, sale réac !

     

    par Bruno Stéphane-Chambon

    Alain Paucard est un sacripant. Il a repris sa mitraillette en bandoulière et tire ses rafales. Tout y passe ! Comment imaginer, au siècle radieux dans lequel nous vivons, pouvoir donner encore des leçons sur un tableau noir ? Encourager les enfants à visiter le temple de la barbarie qu’est le Musée de l’Armée ? Donner une leçon de prosodie en osant se moquer des chanteurs modernes, du rap de banlieues et surtout de René Char ? Ne pas se mobiliser contre le Sida et limiter la science à la découverte de l’usage du canon et de la dynamite en regrettant le temps où on pouvait se trucider d’homme à homme en se servant d’estoc et de taille ?

    Pire encore, ses moqueries à l’égard de la fonction de président de la République sont indigestes, surtout lorsqu’il prône un retour à la Royauté. Complètement archaïque cet homme !

    Il prône la sensualité de l’écriture à la plume, déplore le manque de romantisme du courriel et traite les lecteurs de consommateurs. Il en est même à désapprouver la disparition des classes de première dans le métro, en prophétisant comme son père que « les gens finiront par se promener avec une plume au cul ». Il ose affirmer que la démocratie est ennemie de l’érotisme et il rend hommage aux libertins, nostalgiques du porte-jarretelles et à la prostitution à l’ancienne. D’après lui, la plus grande libération est l’œuvre des catholiques avec leur messe en latin, la beauté des processions, les prêtres en soutane et, surtout, leur art pictural qui, depuis les premiers siècles, présente la chair de manière sublimée. Il en serait presque à reprocher à Calvin et à Luther d’avoir détruit l’image.

    A notre époque où Internet relie les peuples, il le qualifie de la plus grande catastrophe de l’humanité. Quant à la jeunesse, il se permet un hymne aux voyous et blousons noirs en méprisant les révolutionnaires de Mai 68 qu’il considère comme des enfants de BOF dont les seules qualités seraient la débrouillardise, la combine et un amour immodéré pour le rap, sorte de sabir américano commercial. En fait, il ne trouve de vertu pour la jeunesse que l’engagement dans la Légion ou la préparation à Saint Cyr.

    Il se permet aussi de reprocher aux écologistes de jeter l’argent par les fenêtres en érigeant des éoliennes vissées dans du béton et accuse les architectes du renouveau, tel Portzamparc, d’être des barbares. Ce pauvre sacripant en est encore à la nostalgie des vieux villages. Ce vieux réac, puisqu’un réac ne peut être que vieux, pleure sur la disparition du cinoche et s’afflige de la prépondérance de la télévision en citant André Malraux : « La différence entre le cinématographe et la télévision : dans un cas la lumière vient de derrière et dans l’autre de devant. »
    Même le sport en prend son grade. Il sanctifie le grossier spectacle de la boxe, regrette que le rugby soit devenu professionnel, et glorifie le vélo, sport adulé par les travailleurs et Michel Audiard, donc des beaufs, qui l’utilisaient pour se rendre au boulot.

    En fait, les regrets de cet ombrageux auteur se limitent à la disparition des triperies, des putes de Saint Denis, de la 2 CV, du cinoche avec Jean Gabin, des bars enfumés et j’en passe…
    Alain Paucard est bien un Sacripant ! La définition donnée pour cette appellation par le Littré est synonyme de mauvais garnement, fripouille et querelleur, et, pour le Larousse, de vaurien capable de mauvais coups. Mais la véritable étymologie vient du patronyme italien Sacripante, personnage du poète de Matteo Maria Boïardo, qui dans son œuvre, l’Orlando Innamorato (Roland amoureux, 1476-1494), est doué d’une bravoure exceptionnelle et d’une force extraordinaire. Grand chevalier, il porte secours de manière désintéressée à la Dame dont il est épris.

    Paucard est un sacripant dans le sens chevaleresque et son livre, courageux et lucide, est à lire et à relire sans aucune modération.

    Oui, c’était mieux avant, d’Alain Paucard, éditions Jean-Cyrille Godefroy, 118 p., 12 euros. 

     

  • Autorité et légitimité

     

    par Louis-Joseph Delanglade 

    M. Sarkozy exagère à peine en disant qu’ « il n’y a plus d’autorité de l’Etat ». Il oublie cependant un peu vite son propre bilan, plutôt négatif dans un domaine où il a toujours privilégié la « com ». De plus, taraudé par un F.N. qu’il ne peut plus se permettre de mépriser, il montre surtout qu’il est d’abord un politicien opportuniste essayant de profiter au mieux d’un contexte sondagier « porteur ». Ainsi, en septembre, 72% des personnes interrogées par l’IFOP considèrent que « l’Etat et les pouvoirs publics ne font pas preuve de suffisamment d’autorité »; en octobre ils sont même 40% qui osent souhaiter « un régime autoritaire ». Diable ! Ce ne sont certes que des sondages, mais n’y aurait-il pas quelque chose de pourri en République française ? Le fait est que même M. Legrand chroniqueur du 7-9 de France Inter reconnaît qu’ « il y a une vraie demande d’autorité, de restauration d’un ordre civique de base ». 

    Les Français, et c’est bien naturel, attendent de l’Etat qu’il remplisse la première de ses missions : assurer l’ordre et punir vraiment et sans aucune faiblesse ceux qui le remettent en cause au gré de leurs caprices ou de leurs intérêts. Les préserver donc de la « chienlit ». Or la liste s’allonge des troubles à l’ordre public tolérés et non sanctionnés mais aussi des reculades incessantes du gouvernement dans tous les domaines. MM. Valls et Hollande, forcément responsables - et coupables - de la situation actuelle et de la frustration de nos compatriotes, pensent bien entendu, conformément à leur idéologie, que le progrès socio-économique est seul à même d’apaiser les esprits et de permettre ainsi la restauration de « l’ordre républicain ». L’ennemi pour eux, c’est d’abord l’ « apartheid » socio-ethnique et ses conséquences pour l’emploi - ce qui revient à mettre en accusation la France elle-même. Vu leurs résultats pour l’instant calamiteux, on risque de toute façon d’attendre encore un peu…  

    Il ne faut pas nier les vertus de l’autorité, ni même mépriser le recours salvateur, mais exceptionnel et temporaire, à la dictature comme chez les Romains de l’époque républicaine. Mais, pour être plus satisfaisante que le tropisme de la permissivité qui caractérise la gauche, la conception droitière et autoritariste d’une « France poignarde » paraît limitée sur le plan politique. On voit bien ce qu’est devenu son dernier avatar, la Vème République, littéralement rongée par un parlementarisme rampant et un électoralisme débridé. En fait, l’autorité chez nous, plus qu’ailleurs peut-être, sera d’autant mieux acceptée qu’elle sera perçue comme légitime, c’est-à-dire en accord avec notre être profond tel que l’Histoire l’a façonné, et qu’elle s’exercera de façon paisible : c’est là le sens et l’esprit des diverses « restaurations » de l’ordre royal, celles de Henri IV et de Louis XVIII pour ne citer que les plus célèbres. En regard, la prétendue « légitimité démocratique » censée auréoler un chef de faction venu au pouvoir par le suffrage n’est qu’une sorte d’oxymore qui confine au non sens pur et simple, l’heureux élu étant le plus souvent minoritaire dans la réalité (à preuve le vrai pourcentage de M. Hollande en 2012 et celui de M. Sarkozy en 2007) et jamais vraiment reconnu par ses adversaires, la compétition élective demeurant la règle. 

     

  • Une nouvelle génération d'Action française qui s'affirme, se fait connaître et se présente ...

     

    Le tract dont le texte suit |image ci-dessus] est actuellement distribué au grand public de Marseille et sa région par les militants d'Action française Provence. Une nouvelle génération d'A.F. pour qui il s'agit de s'affirmer, se faire connaître, se présenter. Ils ont fait beaucoup parler d'eux et de l'Action française, ces derniers mois*, et l'écho de leurs actions, en bien ou en mal, a rempli les colonnes de la presse locale et nationale. Naturellement partisane, hostile et simpliste s'agissant de la première; mais cherchant parfois à comprendre, et ne se contentant pas de formules mécanisées, dans la presse nationale, comme ce fut le cas de Causeur, de TV Libertés, et, même, de Libération. qui s'est donné la peine de prendre contact et interroger. L'objet de ce tract est justement de présenter une analyse politique, en forme d'interrogations et de dire ce qu'est l'Action française. Ce qu'elle pense et veut, y compris au niveau régional. Au fond, un texte à la fois très ancré dans l'actualité et, du point de vue de la politique d'Action française, très traditionnel. « Maurras est vivant » a titré Causeur dans son numéro de février. Il semble bien, en effet.  LFAR   

    * Voir nos notes du 4.02 Quand le « politologue » Jean-Yves Camus traite de l'Action française en Provence : le vrai et le faux et du 2.02 « Violences de l'Action française contre le PS à Aix-en-Provence » ? Ou lamentations d'une fédération déchue ?

     

    ACTION FRANCAISE PROVENCE

    SOUTENEZ-NOUS, REJOIGNEZ-NOUS !

     

    On vous a promis la croissance ?
    Vous aurez celle du chômage, de l'insécurité, des inégalités. L'avenir de vos enfants est compromis.

    Vous espériez une République exemplaire ?
    Elle protège les menteurs et les voleurs, favorise les disparités sociales et le règne des partis.

    Vous avez refusé la Constitution européenne ?
    Ils vous ont imposé le traité de Lisbonne et une technocratie bruxelloise.

    Vous avez aimé les farines animales ?
    Vous adorerez le poulet au chlore et le boeuf aux hormones que promet le marché transatlantique, négocié sans le consentement des peuples.

    Ils vous ont parlé de France forte ?
    Minée à l'intérieur par les guerres de clans, le multiculturalisme et l'antiracisme; vendue au Qatar et à l'Arabie saoudite, soumise aux États-Unis à l'extérieur.

    On vous somme de trier vos déchets ?
    Ils autorisent les rejets chimiques dans le parc national des Calanques.

     On sauve la planète mais on ne parle plus à son voisin.

     La France, nation millénaire, devient simple hôtel entre deux aéroports. Un parc d'attraction pour touristes en bermuda.


    La France doit retrouver sa souveraineté, les Français leur identité.

    Qui sommes nous ?

    L'Action Française est le plus ancien mouvement politique français. C'est aussi une école de pensée fidèle à la doctrine de Charles Maurras, son célèbre penseur.

    Il s'agit d'un mouvement qui a à coeur de défendre la France et les Français d'abord.

    L'AF à Marseille dispose d'un local au 14 rue Navarin. De nombreux militants se réunissent plusieurs fois par semaine pour des conférences, des moments de convivialité, mais aussi des actions de rue.

    Ce qui les réunit ? Le dégoût des partis politiques et l'amour de la France.

    Nos objectifs

    Dénoncer les mensonges de la république, diffuser l'idée nationale, défendre les Français et l'identité provençale face à la brutalité de la mondialisation.


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    Actionfrancaiseprovence@gmail.com

     

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    Action Française - Provence

  • Religions & Géopolitique • François, Cyrille, Vladimir et le « Filioque »

     

    Par Camille Pascal*

    Une réflexion intéressante et documentée - dont nous souhaitons que la suite des événements vienne confirmer l'optimisme - qui resitue dans la double perspective historique et géopolitique qui nous paraît convenir, la rencontre historique qui s'est tenue à La Havane, entre le pape François et le patriarche de Moscou, Cyrille. Cette chronique complète l'article de Jean-Baptiste Noé « Rencontre pape-patriarche à Cuba : le mur de Dioclétien va tomber » que nous avons publié le 9 février dernier, à la veille de la rencontre. Les deux analyses vont dans le même sens. LFAR

     

    Camille%20Pascal_22222222222222.pngAprès mille ans d’anathèmes, Rome et Moscou se parlent de nouveau, pour le plus grand profit des chrétientés orientale et romaine.

    La rencontre entre le pape François et le patriarche de Moscou est un événement d’une portée historique, religieuse et géopolitique majeure. C’est la raison pour laquelle il a été traité de façon parfaitement anecdotique par les médias français. Il est vrai qu’évoquer, aujourd’hui, la querelle du Filioque devant un public qui n’a pas la moindre idée de ce qu’est le Credo est à peu près aussi facile que d’enseigner le latin à des analphabètes.

    Rappelons qu’après la déposition, par Odoacre, du dernier empereur romain d’Occident, en 476, le pape de Rome resta seul face à des rois barbares, mal christianisés et adeptes de l’arianisme, alors qu’à Constantinople, le patriarche, lui, se trouvait entièrement soumis à l’empereur devant lequel il devait même se prosterner le jour de son avènement.

    Très vite, la papauté prit ses distances avec le basileus et son patriarche, trouva des alliés chez les rois francs et permit à Charlemagne de ressusciter l’empire d’Occident alors même que le bassin méditerranéen passait sous le contrôle des disciples du prophète Mahomet. Cette séparation politique avec l’empire d’Orient fut immédiatement suivie d’un divorce théologique, car Charlemagne obtint, malgré les réticences du pape, d’introduire le Filioque dans le Symbole de Nicée-Constantinople. Ainsi le Saint-Esprit ne procédait-il plus simplement du Père mais aussi du Fils. C’était pour les Occidentaux le moyen d’en finir définitivement avec l’hérésie arienne, qui avait tenté d’établir une hiérarchie au sein de la Trinité, et un moyen pour l’empereur Charlemagne de se montrer plus trinitaire que l’empereur Constantin lui-même.

    Les Byzantins ne l’entendirent évidemment pas de cette oreille et refusèrent catégoriquement cette innovation, au point qu’en 1054, les légats du pape, à bout d’arguments, finirent par excommunier le patriarche. La rupture était consommée et, même assiégée par les Turcs, jamais l’Église d’Orient n’accepta de se soumettre à l’autorité politique et théologique de Rome. Après la chute de Constantinople, en 1453, le prince moscovite Ivan III, en épousant la nièce de Constantin XI Paléologue, le dernier empereur de Byzance tombé sous les coups des Turcs, relevait le titre impérial et avec lui l’autorité sur toute l’Église d’Orient. Moscou devenait la troisième Rome, ses patriarches ne reconnurent jamais l’autorité des papes et l’Église russe assura la défense de la plus stricte orthodoxie.

    La rencontre de La Havane est donc d’une force symbolique et d’une portée historique hors norme, car non seulement elle met fin à un divorce millénaire, mais elle permet à la Russie de Vladimir Poutine — il est inenvisageable que le patriarche de Moscou ait accepté cette rencontre sans l’aval du nouveau tsar — de briser son isolement diplomatique et de se poser en bras armé de la chrétienté orientale face à la renaissance du califat. Quant au pape, isolé au milieu d’une Europe divisée, impuissante et déchristianisée, tout progressiste et argentin qu’il soit, il fait comme ses lointains prédécesseurs, il tente de faire l’unité des chrétiens et de trouver le « prince » — fût-il orthodoxe — capable de protéger la catholicité. 

    Camille Pascal

    * Valeurs actuelles du 19.02.2016 

    A lire : Rencontre pape-patriarche à Cuba : le mur de Dioclétien va tomber

  • Cette haine que la République a toujours vouée à la France

     
     
    Par François Marcilhac, directeur éditorial de L’Action Française 2000
     

    500021990.jpgNous arrivons à la phase terminale de la haine inexpiable qu’une certaine conception nihiliste de la République a toujours vouée à la France comme patrie charnelle. Nul ne sait qui l’emportera.       

    La manipulation politico-médiatique à laquelle nous assistons depuis quelques jours, s’agissant de l’accueil en Europe, et plus particulièrement en France, de prétendus réfugiés, ne doit pas nous empêcher de raison garder. Ce déferlement d’immigrants illégaux, encouragé par certains États membres de l’Union européenne et par Bruxelles, provoque la sidération par son orchestration médiatique, qui n’hésite devant aucun mensonge ni aucune voyeurisme pour justifier l’imposture droit-de-l’hommesque.

    Merkel, par cette politique d’appel d’air et ses menaces contre Schengen, qu’elle sait concrétiser, cherche à la fois à s’acheter une virginité humanitaire, à répondre aux besoins d’une Allemagne qui a besoin d’une main-d’œuvre à bon marché et à forcer, avec l’appui de Bruxelles, ses partenaires européens à adopter sa politique, même si en l’affaire elle a peut-être oublié la vertu de prudence.

    S’agissant de la France, en tout cas, les diktats allemands, auxquels Hollande a pour habitude de se soumettre illico, permettent surtout à nos élites de concrétiser leur haine profonde du peuple français. Ce déferlement d’immigrants illégaux, que le « trouple » incestueux formé par le pays légal, les médias de l’oligarchie et le patronat encourage contre des franchouillards incurables, est, à leurs yeux, une chance démographique à saisir car elle leur permet d’accélérer la désintégration de la France.

    C’est évidemment au nom des « valeurs de la République » qu’il convient d’accueillir, « sans discrimination » aucune, ces réfugiés, mâles à près de 80 % – chiffre de l’ONU -, qui ont courageusement laissé femmes et enfants au pays ou dans leur exil précédent avant de les faire venir chez nous. Autant, donc, de faux réfugiés et de vrais immigrants dont le ministre Macron, il y a quelques jours (vendant la mèche), a salué l’arrivée prochaine comme « une vraie opportunité économique ». Alors que le chômage ne cesse de progresser et que la fracture sociale s’aggrave désormais d’une fracture culturelle et religieuse.

    Il est vrai, il s’agit maintenant de « faire société commune dans une société diverse », selon le titre d’un rapport fameux commandé en 2013 par le gouvernement, car « c’est au nom des valeurs fondatrices d’une République effective qu’il faut une reconnaissance franche du pluralisme de la société française et d’une république de la diversité ». La France doit dorénavant ressembler aux différentes communautés d’une société cultivée dans sa diversité éclatée.

    Le premier secrétaire du PS, Cambadélis, déclarait en mai dernier : « Je ne sais pas ce qu’est l’identité française, je connais l’identité de la République. » On comprend, dès lors, la chance que représente ce déferlement migratoire qui n’est que le volet démographique et ethnique d’une politique plus générale visant à désintégrer la France, politique dont la réforme des programmes, qui dissout l’enseignement de la langue et de l’histoire françaises, constitue le volet scolaire, et les lois et projets de lois antidiscriminatoires le volet juridique.

    Le peuple français vit à l’heure actuelle sa transfiguration, ou plutôt sa défiguration, en « république de la diversité ». Parler de « peuple français » est devenu pire qu’une incongruité : c’est une « Marianne » marquée au fer rouge sur le front des mal-pensants. La question ne se situe plus au plan des divisions politiques comme on a pu les connaître par le passé. Elle se situe au plan existentiel.

    Nous arrivons à la phase terminale de la haine inexpiable qu’une certaine conception nihiliste de la République a toujours vouée à la France comme patrie charnelle. Nul ne sait qui l’emportera puisque seuls le temps que les Français mettront à se réveiller et l’énergie qu’ils consacreront à ce sursaut décideront de la victoire. Il appartient entre-temps aux patriotes de toutes obédiences de tout faire pour épargner à nos concitoyens une guerre qu’il sera, en tout cas, impropre d’appeler « civile »

     
     
  • LIVRES • Relire Le Grand Meaulnes, par Lars Klawonn*

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    A tous ceux qui pensent qu’on doit encadrer les enfants le plus tôt possible pour les « préparer à la vie », les former afin de « mettre toutes les chances de réussite de leur côté », je conseille de lire ou de relire Le Grand Meaulnes d’Alain Fournier.

    Le lecteur est complètement capté par l’action et les sentiments nobles de jeunes personnages, la campagne et l’atmosphère féerique dans laquelle baigne tout le roman. Dans Le Grand Meaulnes, aucune bassesse, pas la moindre mesquinerie ou méchanceté. Tous les personnages ont en commun la même pureté de cœur, le même sens du sacrifice, la même haute idée de l’amitié. Ce sont de jeunes gens romantiques et sévères, cruels et fidèles. Dès les premières pages, on sent que des choses graves vont se passer, des luttes angoissantes, et que tout va vers la dévastation de ce monde de l’enfance sans qu’n’y ait aucune intention volontaire de personne.

    Le roman porte le surnom du personnage principal : Augustin Meaulnes, appelé le grand Meaulnes par les autres élèves. Il lui arrive une aventure bien extraordinaire. Après une longue déambulation à travers la campagne, il atterrit de manière tout à fait fortuite dans un grand château où se déroule une fête étrange, à caractère onirique, donnée par des enfants. C’est là où lui apparaît la belle jeune fille. Il échange avec elle quelques paroles. Et obtient d’elle la promesse de la revoir. Tout cela se passe au début du roman. Cette rencontre produit en lui un tel état d’exaltation que son désir de la revoir et de l’épouser s’empare entièrement de sa vie. C’est un désir moral non seulement en raison de la promesse mais surtout parce que le grand Meaulnes refuse de laisser périr son état d’exaltation et de rester séparé à jamais de l’être aimé. Ensuite, d’autres forces s’en mêlent, l’éloignent de sa quête, le font partir sur une fausse piste…

    Alain-Fournier sait que la véritable joie n’est pas de ce monde. Il sait que c’est par notre enfance que nous sommes le plus proche du paradis, donc de Dieu, et que la vie ensuite nous éloigne d’elle, qu’elle est en fait une lente dégradation. Bernanos le sait aussi qui, derrière chaque visage et chaque masque des êtres, cherchait toujours le petit enfant qu’ils furent. Le monde de l’enfance est un monde entièrement moral. Retrouver l’enfant que l’on fut, c’est retrouver le sens moral du monde, c’est-à-dire son innocence. L’enfant est innocent non pas parce qu’il ne sait pas encore ce qu’est le mal, comme le pensent la plupart des adultes, mais parce qu’il le sait trop bien ; il le sait mieux que les adultes. Les grandes personnes finissent tous ou presque par se résigner au mal, l’acceptent comme on accepte la pluie et l’orage. Ils appellent cela « être réaliste ». Chez l’enfant, le sens moral n’est pas encore contaminé par le mal.

    Alain-Fournier nous fait pénétrer dans un monde que nous n’avons pas fait, un monde qui paraît se passer de nous, un monde incalculable qui a ses lois particulières et étranges ; il nous fait entrer dans un conte de fée, un conte fantastique, un de ses contes qui s’attachent à nous, à notre famille, à nos relations pendant toute notre existence.

    Revenir à l’enfance ? Cela est interdit à l’homme nouveau. Pour faire cela, il lui faudrait des souvenirs ; il lui faudrait retrouver l’être qu’il fut et que le temps et l’oubli a aboli en lui. Or l’homme nouveau a désappris de s’attacher. Il se détourne volontiers de l’effort qu’il faut pour approfondir en soi-même, d’une façon générale et désintéressé, l’impression qu’a laissée en lui son enfance. L’homme nouveau ne croit plus à l’enfance. Il ne croit plus en rien. Tout ce à quoi il aspire désormais est gagner de l’argent, copuler et crever.

    Il n’y a plus d’enfance possible dans le monde nouveau, celui des robots. 

    Politique magazine

     

  • MEDIAS • Robert Ménard : On peut mentir à la France entière sur ce qui se passe dans une ville. On ne peut pas mentir

     

    Robert Ménard a le double mérite de revendiquer la liberté de pensée - liberté aujourd'hui menacée - et de penser juste, ce qui n'est pas donné à tout le monde. On devrait lui en savoir gré. LFAR

     

    Entretien avec Robert Ménard

    Robert Ménard, Béziers est encore « au cœur du scandale ». Cette fois, c’est la rubrique DVD du journal de la mairie qui est incriminée : la recension du célèbre film La Famille Bélier serait suspecte. La presse évoque aussi le caractère tendancieux des mots croisés. À quand la couleur de vos chaussettes ? On peut dire que vous êtes observé au microscope… 

    L’État, dans toutes ses composantes, porte un regard vigilant et permanent sur ce que nous faisons. Nous savons que le ministère de l’Intérieur est friand de notes et d’informations à notre sujet. Quoi de plus normal alors que les médias, qui comme chacun le sait sont libres en France, nous observent également avec la même attention.

    J’ai défendu la liberté de la presse dans le monde durant 25 ans. Un peu partout, j’ai vu des journalistes oppressés. Ce que je vois en France est différent. Je vois des médias qui oppressent la vérité, qui oppressent tous ceux suspects de ne pas penser comme il faut penser sur l’immigration, les mœurs, le social, etc. Est-il sain dans un pays démocratique que plus de 80 % des journalistes votent à gauche et qu’un bon nombre d’entre eux soient des militants ? Est-ce normal lorsqu’il s’agit de médias qui sont financés par l’État ? Je ne le crois pas et des millions de Français partagent mon constat. Cette fracture entre une grande partie du peuple et cet élément de la classe dominante qu’est le monde médiatique est d’une extrême gravité. Un pays où la quasi totalité des médias ne pensent que d’une manière est-il encore un pays démocratique ?

    On reproche à certains maires de faire de leur journal municipal un outil de promotion personnelle ; on vous soupçonne, vous, d’en faire un outil de combat culturel. Que répondez-vous à cela ?

    Ce serait prétentieux et faux que de dire que notre journal est un outil de combat culturel. Mais qu’on puisse en débattre démontre surtout que ce que nous écrivons n’est écrit dans aucun autre journal municipal. Là est le problème. La plupart des maires se satisfont d’un petit canard plus ou moins bien fait, plus ou moins lisse, presque toujours ennuyeux à périr. Certains veillent surtout à y figurer en photo autant que possible. Mais combien de leurs administrés lisent leur journal ?

    Nous, nous avons fait le choix de faire un vrai journal d’information locale. Ce n’est pas une fantaisie, mais une nécessité. Face à Midi libre, le seul quotidien local depuis la disparition du journal communiste L’Hérault du Jour que, cette fois, les banques capitalistes n’auront pas sauvé, il y a un besoin de pluralisme. Les Biterrois qui lisent Midi libre doivent disposer d’un autre point de vue sur l’actualité locale. Midi libre ne nous le pardonne pas et, de façon pathétique, nous mène une guerre que le talent relatif de sa rédaction ne lui permettra pas de gagner.

    Béziers n’a jamais été autant sous les projecteurs que depuis votre élection. Comment ses habitants le vivent-ils ?

    Fort bien si je m’en tiens à la jauge démocratique que sont les élections, puisque les candidats que je soutenais lors des élections départementales ont tous été élus. Mieux encore si j’en crois le courrier que nous recevons. En fait, cette tension médiatique permanente a beaucoup moins d’effet sur les Biterrois que sur les habitants de Lunel, de Metz ou de La Rochelle. On peut mentir à la France entière sur ce qui se passe dans une ville. On ne peut pas mentir à ceux qui y vivent et qui, chaque jour, peuvent se faire une opinion par eux-mêmes, en comparant le discours médiatique et la réalité. Le discours médiatique vise à agir sur les esprits pour agir sur la réalité. Nous faisons l’inverse. Nous partons de la réalité pour libérer les esprits.

    Entretien réalisé par Gabrielle Cluzel - Boulevard voltaire

     

  • SOCIETE • Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà, de ta jeunesse ?

    83 % des « jeunes » n'ont pas confiance en la politique

     

    Une réflexion de Claude Bourrinet, dans Boulevard Voltaire, sous le titre « Une jeunesse rongée par le doute »

    Nous ne savons pas ce que pense Claude Bourrinet sur d'autres sujets, hormis qu'il écrit dans Boulevard Voltaire, site ami. Sur le drame civilisationnel, durable et profond, qu'est la situation de déshérence de la jeunesse française et européenne, nous sommes en tout cas en parfait accord. Nous avons cédé à la tentation, puisque la conclusion de cette chronique emprunte de très beaux vers à Arthur Rimbaud, de prendre pour titre l'interrogation de Verlaine, ses regrets, sur sa propre jeunesse. Nous avons aussi songé aux vers plus gaillards de Villon : « Au temps de ma jeunesse folle auquel j'ai plus qu'autre galé". C'est qu'en effet, nous partageons l'idée selon laquelle la jeunesse actuelle « demande des réponses plus substantielles que la simple politique politicienne.»  LFAR  
     

    Un sondage du cercle de réflexion « Vers le haut » nous apprend que 83 % des « jeunes » n’ont pas confiance en la politique, qu’ils ne se sentent ni représentés, ni défendus, que les trois-quarts d’entre eux trouvent qu’ils n’ont pas accès aux responsabilités politiques, et qu’un sur deux pense qu »il est plus facile de réussir à l’étranger qu’en France.

    Au-delà du constat de démoralisation qu’une telle évaluation des moins de 26 ans révèle, et qui n’est guère une surprise lorsqu’on prend en compte l’état catastrophique dans lequel l’irresponsabilité des dirigeants ont mis le pays depuis une quarantaine d’années, il semble opportun de prendre un peu de hauteur, et de ne pas s’arrêter à la pure information. Les mots sont pipés, en effet. Il est pour le moins aventureux par exemple d’étudier génériquement un échantillon de la population uniquement délimité par un critère générationnel, fraction qui revêt pourtant une grande variété de réalités, tant sociales que communautaires, sans omettre l’atomisation extrême du corps social. De quels jeunes parle-t-on ? D’autant plus que la « jeunesse » est une création toute récente du marché, produite par la société de consommation et de loisir. Jadis, la « jeunesse » n’était que l’antichambre de l’âge mûr, une période, de surcroît, beaucoup moins longue que maintenant. Elle ne prétendait pas à des responsabilités, qui supposent un sens des réalités et quelque chose à perdre autre que sa vie, par exemple une famille ou un patrimoine.

    À supposer qu’on sache, de science sûre, que l’on réussit beaucoup mieux à l’étranger (lequel ?) qu’en France, et dans quelles conditions, il paraît beaucoup plus paradoxal de considérer que la « jeunesse » ne soit pas entendue, au moins par des discours politiques, parfois dans les actes, au moment même où, comme l’enfant-roi, elle est le thème de tous les propos, souvent démagogiques, du pouvoir. Il est vrai que les « djeun’s » en cachent d’autres. Mais il est étrange qu’une société libérale dont le marché, comme le cinéma et les spectacles, sont de facture « jeune », génère une impression de vide aussi marquée.

    Si l’on oublie donc la rhétorique et la vacuité de ce sondage, on retiendra le symptôme. Il est évident que notre époque, si mirifique quant à ses promesses de bonheur, est rongée par le doute et le nihilisme. La « jeunesse », dans son acception la plus saine, essaie de traduire son scepticisme par des messages d’amertume. Il y a, bien sûr, le problème du sous-emploi, qui est comme une épée de Damoclès pendue au-dessus de son avenir. Mais il existe aussi, chez elle, une neurasthénie profonde, une détresse existentielle et spirituelle inquiétante, qui demande des réponses plus substantielles que la simple politique politicienne.

    Oisive jeunesse
    À tout asservie,
    Par délicatesse
    J’ai perdu ma vie.
    Ah! que le temps vienne
    Où les cœurs s’éprennent.
    (Rimbaud) 
     

     
    Professeur de Lettres
  • SOCIETE • La plèbe du Net veut du sang. Tout savoir, tout dire… mais pour quoi faire ?

     

    Telle est la question que Benoît Rayski pose dans Causeur et à laquelle, selon nous, il répond fort bien.

    « L'ère de la transparence » ou « l'ère du vide » ? Il est bien vrai que le Net peut être les deux. Et beaucoup plus souvent le vide que la transparence. Et aussi - parce que la transparence n'est pas en soi une valeur - la vulgarité, l'impudeur et le sang. Et c'est d'ailleurs pourquoi, soit dit en passant, cette ère de la communication universelle qui serait censée élever, rapprocher, uniformiser, pacifier la planète entière, nous paraît bien suspecte d'être fort incapable de tenir ce genre de promesses. Elle pourrait bien être le contraire de ce qu'il est commun de dire et de croire à son sujet ... Reste que le Net peut aussi servir à la diffusion de contenus utiles. Et que ceux qui ont ou croient avoir quelque chose à dire dans cet ordre d'idées se doivent de s'en servir. C'est pourquoi Lafautearousseau existe et tente de servir non l'individualisme contemporain, mais son pays, la France, et un projet politique, une France royale. LFAR  

     

    Dans les arènes de Rome, la plèbe voulait du sang. Et on lui en donnait à flot pour étancher sa soif. Dans les arènes modernes, c’est-à-dire sur le Net, la plèbe veut la même chose. Une différence de taille : au Colisée ils étaient quelques dizaines de milliers, sur la toile ils sont quelques dizaines de millions. Et la aussi il faut que ça saigne. Tout le monde à poil ! On appelle ça la vérité toute nue. On veut tout savoir. Et en même temps on se shoote au « on nous cache tout, on nous dit rien ».

    La démocratie de l’instantané, celle du clic et du clip, n’a pas été conçue en effet pour faire travailler le cerveau. La toute dernière contorsion du Net concerne Robert Capa. Des chercheurs – en d’autres temps on aurait dit des fouille-merde – ont longuement enquêté sur le plus célèbre photographe de tous les temps. Et ils ont trouvé ce qu’ils voulaient. Capa n’a pas dit la vérité ! Oh joies ineffables ! Le photographe affirmait avoir passé une heure trente sur les plages du débarquement en 1944 : il ne serait resté en réalité que trente minutes sur le sable normand. Qu’est-ce qu’on est content… Capa disait avoir pris une centaine de clichés : dix ou douze seulement après enquête. On est très, très content. Car le minus lobotomisé scotché à son écran adore quand quelqu’un d’illustre est convaincu de mensonge. Ça met les géants à la portée du nain qu’il est.

    Autre révélation alléchante qui date d’il y a quelque temps. La « vérité » sur une photo aussi célèbre que celles du débarquement. Le cliché du « Baiser de New York ». Prise le jour de la victoire en mai 1945 l’image montre un marin américain en train d’embrasser goulument sur la bouche une jeune et jolie infirmière renversée en arrière. Honte aux symboles !

    Des années, des dizaines d’années après, des chercheurs ont dénoncé l’horreur qui se cachait derrière cette photo. L’infirmière n’était pas consentante : le marin l’avait embrassée sans lui demander son avis. Quasiment un viol ! De quoi se pourlécher les babines. L’infirmière devenue une très vieille dame n’a quand même pas déposé plainte. Sur le Net, cette grandiose affaire a eu autant de succès que l’histoire concernant Robert Capa. On appelle ça « l’ère de la transparence ». Le sociologue Gilles Lipovetsky la définit très bien : « l’ère du vide ». 

    Benoît Rayski  Causeur

    * Photo: Pixabay. 

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    L’ère du vide : Essais sur l’individualisme contemporain  4.8 �toiles sur 5 Prix : 8,40 €

     

  • Macron, le climat et le terrorisme : la pensée complexe en marche...

     

    Par André Bercoff           

    HUMEUR - André Bercoff revient avec humour [Figarovox, 10.07] sur la petite phrase d'Emmanuel Macron qui a tant fait parler. Lors du G20, le Président de la République a lié lutte contre le terrorisme islamiste et lutte contre le réchauffement climatique, provoquant une vive polémique. Nous avons souvent dit aimer le style d'André Bercoff, langue, pensée directe, grand bon sens, humour, qui nous changent du style professoral qui est à foison sur la toile, comme sur les ondes, ou le papier ... On pense à ce que disait Maurras de Léon Daudet : « sans lui nous aurions été un journal de grands professeurs ». André Bercoff moque - un peu seulement - l'usage sibyllin que fait souvent Macron de cette pensée complexe dont nous parlions lundi dernier. Et nous nous demandions qu'est-ce qui prévaudrait chez lui de l'idéologue ou du pragmatique. En l'espèce, la réponse est plutôt claire.  LFAR 

     

    449832132.3.jpg« Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément.» L'on comprend qu'Emmanuel Macron limite au maximum ses conversations avec les folliculaires en mal de petites phrases. Une pensée complexe ne se dévoile pas devant le premier venu. Elle se mérite. Elle doit être distillée au compte-gouttes, selon la théorie de la parole rare chère à certains gourous de la communication. L'ex-candidat déjà, lors de sa foudroyante campagne présidentielle, nous avait donné quelques échantillons de cette complexité en marche, cette manière à la fois humble et majestueuse de ne respirer qu'aux cimes. Sur la culture, la colonisation, l'instantanéité, sa dialectique du « et en même temps », par son spiritualisme, allait bien plus loin que le matérialisme d'un Marx ou d'un Mao. La vision d'un Hollande, emploi fictif pendant cinq ans, commentateur non-stop de sa propre inaction devant la quasi-totalité des journalistes de France et de Navarre, l'avait visiblement laissé songeur. D'où, depuis un mois, le rétrécissement des dialogues et les sanglots longs des violons médiatiques à l'annonce d'un 14 juillet sans interview.

    Mais heureusement pour nous, le président parle lors des sommets, des rencontres internationales et bilatérales, des commémorations. La parole jupitérienne s'y déploie avec le faste et la subtilité qui lui sont naturels. Ainsi, quand Big Mac nous explique, en substance, qu'il sera impossible de vaincre le terrorisme sans lutter contre le réchauffement climatique, il se range d'emblée dans la catégorie des hommes d'Etats visionnaires. L'avalanche de quolibets qui a suivi cette déclaration a de quoi étonner. Le raisonnement macronien est en effet le suivant : les terroristes sont financés par l'argent du pétrole. En se mobilisant pour les énergies renouvelables et en finissant avec les fossiles, on assèchera tôt ou tard la nappe où croissent et se multiplient les barbares daeshistes. CQFD.

    Certes, des esprits chagrins objecteront que s'il faut attendre la fin de la dernière goutte de pétrole, on aura peut-être réglé la question de la guerre contre le fanatisme, au mieux, à la fin du XXIème siècle. Et que lier la guerre mondiale déclenchée par la nouvelle idéologie totalitaire et génocidaire au trou de la couche d'ozone et au gaz à effet de serre, apparaît quand même comme une incongruité monumentale. On a pu voir à quel point les COP 21 et 22, avaient fait trembler de peur les nombreux émules d'Abou Bakr El Bagdadi. A ce compte, il faudrait nommer séance tenante Nicolas Hulot à la tête de la coalition antiterroriste. La force de frappe écolo serait, à cette aune, plus efficace que Trump, Poutine, et toutes les armées du G20. Décidément, Emmanuel Macron a tout compris. Il a tracé le cap, il ne nous reste plus qu'à admirer, à suivre et à nous rendormir.

    André Bercoff     

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    André Bercoff est journaliste et écrivain. Son dernier livre, Donald Trump, les raisons de la colère a été publié chez First (2016).       

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Macron ou la « pensée complexe » ...

  • Société • Toi aussi, fabrique ton sondage. Et trouve le résultat qui t’arrange

    Bulletins de vote du 1er tour de la primaire de la gauche à Lyon, janvier 2017. SIPA

     

    Par Jérôme Leroy

    Une démystification sans-doute plus caricaturale qu'excessive des sondages et qui en fait ressortir les vices, avec le talent, l'humour, le style de Jérôme Leroy, qui ne sont pas minces [Causeur, 11.03]. Pour scientifiques qu'ils soient, ou prétendent être, les sondages se sont livrés à de bien mauvais pronostics ces temps derniers et non pas du tout sans intention. Il est juste de les moquer. On jugera de la dose de moquerie qui convient.  LFAR

     

    jleroy.jpgUn sondage, c’est un peu comme la bombe atomique du tonton de Boris Vian qui la fabrique dans son garage et qui comprend soudain une chose évidente :

    Voilà des mois et des années

    Que j’essaye d’augmenter

    La portée de ma bombe
    Et je n’me suis pas rendu compt’
    Que la seul’ chos’ qui compt’
    C’est l’endroit où s’qu’ell’ tombe

     

    Boris Vian – La java des bombes atomiques… par chansonfrancaisetv

     

    Un sondage doit toucher un public bien déterminé dans un journal bien déterminé. Il a pour ambition de prêcher des convaincus. Des convaincus qui aiment se faire peur ou voir confortée leur vision du monde. Le sondage est ce mal qui nous fait du bien : cette fois-ci, ce n’est pas de Boris Vian, c’est de Léo Ferré.

     

    Ainsi, un grand journal du soir écrit en première page et en grosses lettres dans son édition du 7 mars : « Un tiers des français se disent en accord avec les idées du Front national. »  On pourrait pour une fois se demander le but de ce sondage, plutôt que s’interroger sur le sens du résultat. Par exemple, se demander s’il ne s’agit pas de mobiliser les troupes démotivées de la gauche et de justifier les ralliements à Macron comme ultime barrage à Marine Le Pen. Ca peut toujours marcher, on ne sait jamais. Ca a bien marché avec Delanoë.

    « Préférez-vous une société réellement communiste ou qu’un tremblement de terre détruise la France et qu’elle soit ravagée par la peste ? »

    C’est peut-être pour ça qu’on n’a pas commandé de sondage, à droite, sur la fiabilité des députés UDI ou sur la crédibilité de Fillon qui déclare dans un meeting à Orléans : « Les voyous doivent redécouvrir ce qu’est la loi ». Là, on risquerait plutôt la démobilisation et  de se retrouver ave un résultat peu conforme aux attentes des commanditaires. A moins de poser la bonne question, comme le tonton de Boris Vian. Par exemple,  « Trouvez vous digne l’attitude des députés UDI ou préférez vous être atteint du typhus ? » ou bien « Le discours de François Fillon sur le respect de la loi est-il crédible ou préférez-vous être privé de la vue pour le restant de vos jours ? »

    Moi, par exemple, si j’avais les moyens, je commanderais au Monde et, soyons fou, au Figaro et à Libération un sondage sur la popularité, à la veille de cette élection, des idées du Parti Communiste.  Et pourquoi pas ? Il faut juste, encore une fois, choisir la  bonne question. Par exemple: « Préférez-vous une société réellement communiste ou qu’un tremblement de terre détruise la France et qu’elle soit ravagée par la peste ? ». Je crois que je prouverais alors aisément à quel point les idées communistes sont en forme.  Je vois déjà les grands titres barrant la une : « Neuf français sur dix se disent en accord avec les idées du PCF »

    Ca me redonnerait le moral, tiens. Et toute ma confiance dans les sondages.   

    Jérôme Leroy
    écrivain