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Autorité et légitimité

 

par Louis-Joseph Delanglade 

M. Sarkozy exagère à peine en disant qu’ « il n’y a plus d’autorité de l’Etat ». Il oublie cependant un peu vite son propre bilan, plutôt négatif dans un domaine où il a toujours privilégié la « com ». De plus, taraudé par un F.N. qu’il ne peut plus se permettre de mépriser, il montre surtout qu’il est d’abord un politicien opportuniste essayant de profiter au mieux d’un contexte sondagier « porteur ». Ainsi, en septembre, 72% des personnes interrogées par l’IFOP considèrent que « l’Etat et les pouvoirs publics ne font pas preuve de suffisamment d’autorité »; en octobre ils sont même 40% qui osent souhaiter « un régime autoritaire ». Diable ! Ce ne sont certes que des sondages, mais n’y aurait-il pas quelque chose de pourri en République française ? Le fait est que même M. Legrand chroniqueur du 7-9 de France Inter reconnaît qu’ « il y a une vraie demande d’autorité, de restauration d’un ordre civique de base ». 

Les Français, et c’est bien naturel, attendent de l’Etat qu’il remplisse la première de ses missions : assurer l’ordre et punir vraiment et sans aucune faiblesse ceux qui le remettent en cause au gré de leurs caprices ou de leurs intérêts. Les préserver donc de la « chienlit ». Or la liste s’allonge des troubles à l’ordre public tolérés et non sanctionnés mais aussi des reculades incessantes du gouvernement dans tous les domaines. MM. Valls et Hollande, forcément responsables - et coupables - de la situation actuelle et de la frustration de nos compatriotes, pensent bien entendu, conformément à leur idéologie, que le progrès socio-économique est seul à même d’apaiser les esprits et de permettre ainsi la restauration de « l’ordre républicain ». L’ennemi pour eux, c’est d’abord l’ « apartheid » socio-ethnique et ses conséquences pour l’emploi - ce qui revient à mettre en accusation la France elle-même. Vu leurs résultats pour l’instant calamiteux, on risque de toute façon d’attendre encore un peu…  

Il ne faut pas nier les vertus de l’autorité, ni même mépriser le recours salvateur, mais exceptionnel et temporaire, à la dictature comme chez les Romains de l’époque républicaine. Mais, pour être plus satisfaisante que le tropisme de la permissivité qui caractérise la gauche, la conception droitière et autoritariste d’une « France poignarde » paraît limitée sur le plan politique. On voit bien ce qu’est devenu son dernier avatar, la Vème République, littéralement rongée par un parlementarisme rampant et un électoralisme débridé. En fait, l’autorité chez nous, plus qu’ailleurs peut-être, sera d’autant mieux acceptée qu’elle sera perçue comme légitime, c’est-à-dire en accord avec notre être profond tel que l’Histoire l’a façonné, et qu’elle s’exercera de façon paisible : c’est là le sens et l’esprit des diverses « restaurations » de l’ordre royal, celles de Henri IV et de Louis XVIII pour ne citer que les plus célèbres. En regard, la prétendue « légitimité démocratique » censée auréoler un chef de faction venu au pouvoir par le suffrage n’est qu’une sorte d’oxymore qui confine au non sens pur et simple, l’heureux élu étant le plus souvent minoritaire dans la réalité (à preuve le vrai pourcentage de M. Hollande en 2012 et celui de M. Sarkozy en 2007) et jamais vraiment reconnu par ses adversaires, la compétition élective demeurant la règle. 

 

Commentaires

  • Super analyse. L'autorité sans légitimité, en France, ça ne dure pas et ça échoue toujours. Voir l'Histoire. La monarchie a duré 8 siècles et elle a fait la France. Quid, depuis ? C'est facile !

  • Légitime et légal, débat fondamental mais trop occulté. En restant très charitable LJD nous dit ce qu’il faut penser des interventions de Sarkozy. Notre opinion est que la réflexion nécessaire sur cette fonction essentielle de l’Etat, au plus loin de nos racines grecques et latines, est hors de portée du dénommé Sarkozy. Mitterrand nous mettait sur une piste en parlant de la force injuste de la Loi. Un papier pertinent fut écrit par Charles GAVE le 17 Mars 2014 lien

    http://institutdeslibertes.org/la-france-malade-de-sa-justice/

    GAVE nous dit « … L’Etat peut rester « légal », il cesse de fait d’être «légitime» si la Justice n’est pas assurée … ». A méditer. Mais je ressens le goût amer que la gouvernance qui a pris le pouvoir à l’été 2012 est illégitime comme jamais. La liste des violations « légalisées » est aisée à établir …

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