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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Notre bon-sens manque-t-il d'imagination ?

     

    En deux mots.jpgDans le journal de Jacques Bainville, au 7 mars 1933, nous tombons sur cette remarque apparemment banale mais qui est, pour nous, d'un grand sens : « L’un des points faibles du bon sens français, c’est de ne jamais croire qu’il puisse arriver des événements. Il y a là un manque d’imagination qui expose à de fâcheuses surprises. »

    Ainsi quand nous tentons de montrer que les conditions d'un conflit majeur, asiatique et pacifique, sont en train d’être réunies, nous savons bien que l'on n'y croira qu'à demi. Ce serait d'évidence, ce que Bainville appelle un événement. Mais, pour l'instant, les armées considérables en présence sont néanmoins dans leurs casernes ; on échange bien des menaces, mais ce ne sont que des paroles verbales, pour terriblement agressives qu'elles soient ; les sanctions ne sont pas la guerre, comme jadis on disait que la mobilisation n'est pas la guerre ; seuls quelques missiles nord-coréens ont été lancés et ils sont tombés dans les eaux du Pacifique. Pourquoi briserait-on le statu quo et lancerait-on la foudre et le feu ? Le bon sens des Français, nous dit Bainville, peine à imaginer que l'événement puisse se produire. A quoi, d'ailleurs, cela sert-il ? L'on n'envisage pas que l'engrenage des alliances pourrait nous entraîner dans l'œil du cyclone et que, dans ce cas, nous devrions déjà savoir et, éventuellement, faire savoir, que notre intérêt serait de nous y refuser obstinément ; que des modifications considérables des rapports de force géopolitiques résulteraient du conflit et qu'avantages et inconvénients s'en suivraient pour nous qu'il ne faudra pas négliger, par imprévoyance ou inconscience, de saisir ou d'éviter.

    Ainsi quand nous écrivons que l’épuisement, l’usure extrême, du système républicain, pourrait bien conduire un jour ou l’autre, peut-être moins lointain qu’on ne croit, à un événement institutionnel d’importance majeure, nous passerons pour de doux rêveurs. Le statu quo sera jugé immuable. Et si nous disons que, dans une situation de crise, un changement de régime ne serait pas impossible, nous nous heurterons au plus grand des scepticismes. Quant à penser qu’en une semblable occurrence l’on pourrait avoir recours à une solution monarchique, faire appel au Prince venu de notre Histoire, ce que Bainville nomme notre « manque d’imagination » sera à son comble.

    C’est pourtant ignorer tout ce qui s’est passé en France depuis 1789. Ou bien considérer, on ne sait trop pourquoi, que de semblables événements, changements, bouleversements rapides, ne peuvent plus se passer, aujourd’hui.  

    Il faut seulement en conclure que Bainville a raison de remarquer que le bon sens français manque d’imagination.  •

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien ci-dessous

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Notre avant-guerre ?

    La question du régime se pose toujours en France

    Les cent jours d'Emmanuel Macron

    Gare à la politique des sanctions ! Gare à l'engrenage des alliances !

  • Quand Barrès recadre parfaitement le vrai sens de la fête de Jeanne d’Arc

    Trois commentaires reçus sur le blog permettent de réfléchir au sens profond de cette fête.

    Il en résulte que tous les Français patriotes y ont leur place. Pas les partis, ni les hommes de parti, en tant que tels.

     

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    Voici les trois commentaires qui en discutent.

     

    Incroyable de reprocher au FN de célébrer Jeanne.
    Pourquoi ne vous acharnez vous pas sur les partis de l'Establishment qui renient l'essentiel de l'histoire de France?

    Écrit par : Rembarre | samedi, 16 avril 2011

    Répondre à ce commentaire Rembarre

     

    Je vous propose une excellente définition de la personnalité de Jeanne d'Arc :
    « Chacun de nous peut personnifier en elle son idéal. Êtes-vous catholique ? C'est une martyre et une sainte que l'Église vient de mettre sur les autels. Êtes-vous royaliste ? C'est l'héroïne qui a fait consacrer le fils de saint Louis par le sacrement gallican de Reims... Pour les républicains c'est l'enfant du peuple qui dépasse en magnanimité toutes les grandeurs établies... Enfin les socialistes ne peuvent oublier qu'elle disait :

    "J'ai été envoyée pour la consolation des pauvres et des malheureux."

    Ainsi tous les partis peuvent se réclamer de Jeanne d'Arc. Mais elle les dépasse tous. Nul ne peut la confisquer. »

    — Maurice Barrès

    Écrit par : Thulé | samedi, 16 avril 2011

    Répondre à ce commentaire Thulé

     

    J'aime bien le commentaire précédent.

    D'abord, parce qu'il renvoie à Maurice Barrès, c'est à dire à l'une de nos racines intellectuelles, politiques et spirituelles les plus essentielles, que nous oublions, parfois, à tort. Barrès n'a pas suivi Maurras dans sa conclusion monarchique, parce que, lui répondait-il, au moment de l'Enquête sur la Monarchie, "vous n'avez pas avec vous les puissances du sentiment". Elles étaient, encore, à l'époque, bonapartistes et républicaines. Mais les deux hommes ne se sont jamais séparés et Maurras n'a jamais renié le grand apport de Maurice Barrès, qui va, d'ailleurs, au delà du politique et s’adresse, aussi, aux personnes. Où en sont, aujourd'hui, s'il y en a encore, les puissances du sentiment ? Il me semble, en tout cas, que le vieux fond bonapartiste, révolutionnaire et républicain d'alors est en lambeaux.

    Ensuite, parce qu’il apporte à Rembarre une réponse, si j’ose dire, adéquate : il ne s’agit pas, bien sûr, de reprocher au FN de célébrer Jeanne d’Arc. Mais l’esprit de la véritable Fête de Jeanne d’Arc est clairement défini par Barrès : « tous les partis peuvent se réclamer de Jeanne d'Arc. Mais elle les dépasse tous. Nul ne peut la confisquer ». C’était, aussi, et j’espère que c’est toujours, le sens du Cortège Traditionnel du mois de mai (qui ne se déroule, d’ailleurs, pas le 1er mai) organisé à Paris et ailleurs en France, depuis 1920.

    Écrit par : JACO | samedi, 16 avril 2011

     

  • Réformer le Collège unique ? Oui, évidemment, mais il faut aller beaucoup plus loin, et remonter beaucoup plus haut…

            Printemps 2011 : un sondage du CSA (commandé par l'Association de parents d'élèves de l'enseignement libre (Apel) et La Croix), vient confirmer ce que l’on savait déjà depuis longtemps :  le collège « fonctionne mal » (doux euphémisme, pour celles et ceux qui vivent « du dedans » le désastre éducatif…).

            Encore les questions sont-elles suffisamment « prudentes » pour que les sondés trouvent seulement que ce Collège unique ne favorise pas suffisamment l'égalité des chances et qu'il ne prépare pas bien les élèves à la suite de leur scolarité et à leur insertion professionnelle.  

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    Oui, bien sûr, et le plus tôt sera le mieux.... 

            C’est, effectivement, le moins que l’on puisse dire, alors qu’il y a bien davantage à dire et que, de toutes façons, le dire ne suffit pas : il faut, maintenant, agir, et, pour agir, il faut remonter aux causes vraies, aux causes essentielles du mal que l’on dénonce, même si ces causes, on va le voir, sont des causes lointaines. Lointaines dans le temps, mais aussi lointaines en ce sens qu’elles remontent à de vieilles nuées, dont on n’a toujours pas débarrassé les esprits des décideurs. Et pour cause : elles sont parties intégrante du Système en place, et de son idéologie pernicieuse…. On voit donc mal le Système se remettre en cause lui-même, et se déjuger, en rejetant aujourd’hui ce qu’il a patiemment construit en près d’un siècle et demi, pour être en conformité avec ses rêveries des origines.

            Faisons donc un petit voyage, obligé, dans l’histoire, pour voir comment le naufrage actuel est le résultat direct de l’idéologie férocement « anti-racines » de notre République idéologique, telle qu’elle s’est patiemment et méthodiquement construite, depuis 1875. Et pas seulement le naufrage du Collège unique, mais celui de tout le Ministère de la des-Éducation nationale, ce qui condamne, au passage, la France à un déclassement international lent mais certain - et irréversible, si rien n’est fait…  

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    Sous les dehors hypocrites d'une soi-disant laïcité respectueuse, une haine forcenée du catholicisme et de tous nos Héritages..... 

    "C'est que cette admirable Révolution par qui nous sommes n'est pas finie, c'est qu'elle dure encore, c'est que nous en sommes encore les acteurs, c'est que ce sont toujours les mêmes hommes qui se trouvent aux prises avec les mêmes ennemis." Clemenceau, Discours prononcé à la Chambre des députés le 29 janvier 1891, "La Révolution est un Bloc...") 

     

     

            Tout commence avec Jules Ferry, l’homme qui voulait organiser le monde (et, d’abord, le monde éducatif…) « sans Roi et sans Dieu ». Il n’a que trop bien réussi, hélas !... Avec les « hussards noirs de la République », dont on se gargarise tant, à tort et à travers, jusques et y compris dans des milieux où l’on pense être proche des traditions françaises, Jules Ferry a réussi à, lentement, transformer les français de l’intérieur, par leur esprit et leur culture. Si l’expression « changer le peuple » a bien un sens, c’est dans ce domaine du mental, du culturel, du spirituel qu’elle a commencé à prendre corps, bien avant que la même République idéologique ne continue son travail en passant à un second stade et, « important » depuis 1975 des masses invraisemblables d’étrangers, ne se mette à changer, aussi, le peuple, dans son physique, après l’avoir changé dans son mental (1).

            Jules Ferry – pour faire court et résumer à grands traits – lance les bases essentielles de son action entre 1879 et 1882. Cette année-là, il est décidé que l’instruction obligatoire le sera justement, obligatoire, jusqu’à 13 ans. Ce n’est qu’en 1936 qu’on allongera la scolarité à 14 ans. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale – il faut tenir compte de la coupure de la Guerre de 14, qui a forcément tout ralenti… - les choses suivent leur cours, selon la lancée et la dynamique que leur a impulsées Jules Ferry, mais, pour les idéologues révolutionnaires, cela ne va pas assez vite. S’ils ne peuvent rien faire d’envergure à cause de la Première puis de la Seconde Guerre mondiale, ils réfléchissent beaucoup et amassent leurs théories dans les cartons, d’où elles sortiront un jour. Ils trouvent ainsi que ce qu’a fait Jules Ferry, c’est bien, mais que cela ne va pas assez vite : par exemple, il n’y a pas assez de petits français qui vont à l’école, après 13 ans : c’est la raison pour laquelle, en 36, comme nous venons de le voir, il est décidé d’allonger la scolarité d’un an. Mais cela n’est pas encore assez. Nouvelle coupure/interruption, due au désastre de 39/40. Mais tout repart en 45 lorsque, à l’occasion de l’un des plus extraordinaires tours de passe-passe de toute l’histoire de l’humanité, ceux qui avaient commencé par s’allier au nazisme réussissent à revenir au pouvoir, à supprimer leur adversaire de toujours, L’Action française, et à se faire concéder par de Gaulle – qui ne peut s’y opposer (2) – des pans entiers de l’économie nationale (Ports, Transports, EDF…) et, surtout, les médias et l’Éducation.

            A ce moment-là, sous la houlette du CNR, les rêveurs idéologues, placés aux affaires et débarrassés de l’opposition de L’Action française, vont pouvoir donner libre cours à leurs utopies, et passer à la vitesse supérieure – on nous pardonnera l’expression… - en passant de l’humanité « sans Dieu et sans Roi » de Jules Ferry à « la révolution par la loi », imposée par le tout puissant CNR. Très proches du Parti communiste, Henri Wallon et Paul Langevin reprennent et mettent en forme tout ce qui traînait dans les cartons depuis l’avant-guerre. Il ne s’agira plus seulement de prolonger la scolarité obligatoire jusqu’à 13 ans, comme on l’avait fait en 36, car cela n’est pas encore assez (elle sera étendue jusqu’à 16 ans en 1959 (3) : on va maintenant pouvoir permettre à tout le monde – du moins le croit-on… - d’accéder aux plus hautes fonctions ; on va pouvoir briser ce vieux système auquel on reprochait de perpétuer et de reproduire les inégalités : on va mettre tout le monde à l’école, et le plus longtemps possible ! On pourra ainsi formater les cerveaux, tous les cerveaux, et réellement, changer le peuple, pour obtenir le peuple qu’on veut, conforme à l’idéologie révolutionnaire. Elle est là, et pas ailleurs, l’origine du Collège unique.

     

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    René Haby, l'un des fossoyeurs de la jeunesse de France, et donc des chances de la France....

    Le Plan Langevin-Wallon, imaginé et voulu par tout ce que la gauche et l'extrême-gauche révolutionnaires comptent de rêveurs les plus utopiques, a été méthodiquement, consciencieusement et sciemment appliqué par... la droite ! Il est ainsi l'un des meilleures démonstrations que la perversité vient du Système, et non des hommes, et qu'il ne servira à rien de remplacer les hommes - ou les femmes... - : c'est le Système qu'il faut changer.....

     

            Le piquant de l’histoire, qui nous servira de conclusion au terme de cette balade un peu rapide dans notre histoire contemporaine, est que cette folie du Collège unique, pensée par la gauche, a été réalisée par la droite : c’est René Haby et le gouvernement « de droite » d’un Président « de droite » qui l’a institué, en 1975 (4).

            Ce fait révélateur nous permettra donc de conclure d’une façon politique cette réflexion sur le Collège unique en particulier, et sur l’enseignement, en général. S’il y a bien une droite et une gauche – il ne faut malgré tout pas exagérer, ni simplifier trop… - il y a, surtout, un Système, et, dans ce Système, Droite et Gauche, concourent à créer la même société subvertie. Le plan Langevin-Wallon en est, très probablement, l’un des meilleurs exemples, même s’il n’est évidemment pas le seul. On voit bien que la mesure phare d’un plan imaginé et lancé par la « gauche » a été faite par la « droite » : comment mieux faire toucher du doigt à nos concitoyens que c’est bien le Système qui est néfaste, qui est mauvais, qui est coupable, et pas les seules personnes ou les seuls partis ?....

            Lorsque les enfants vont assister au spectacle du Guignol, eux qui sont à l’extérieur du petit théâtre, ne voient-ils pas deux personnages qui se font face ? Pourtant, il suffit de « passer par derrière » ce même théâtre, pour bien voir que c’est une seul et même personne qui active les deux marionnettes….

     

    (1)   : Certains, et ils ont tort, ont trop tendance à l’oublier : même si, aujourd’hui, d’un coup de baguette magique, on faisait disparaître du territoire national la totalité des immigrés qui s’y trouvent, la France resterait en danger de mort, car son premier adversaire, celui qui mène une guerre incessante, méthodique et hargneuse contre toutes ses traditions constitutives de son Être profond, c’est l’idéologie révolutionnaire, et la république idéologique qui en est l’héritière, et qui est au pouvoir depuis 1875. Et qui, pour en revenir à Jules Ferry, l’homme des origines, camoufle sous une pseudo laïcité un laïcisme agressif, qui n’est rien d’autre que la guerre ouverte au christianisme, et à tout ce qui n’est pas cette nouvelle religion messianique qu’a apportée la Révolution…..

    (2)   En 45. Mais, en 58, il aurait pu revenir sur ces exorbitantes concessions, et il ne l’a pas fait….

    (3)  Mesure réellement très mauvaise, en tous cas pour une grande majorité des enfants, celles et ceux qui, n‘ayant ni le goût, ni l’envie, ni les capacités de faire des études longues et abstraites, sont condamnés par l’actuel système à traîner dans un cursus qui n’est pas fait pour eux et qui ne les respecte pas. L’Etat s’y ruine – et ruine la France ; ces enfants y perdent leur temps, au lieu d’acquérir une formation qui les rendrait libres et heureux –ils ne sont ni l’un ni l’autre dans l’école-prison qu’on leur inflige ; et tout cela pour que, à coup de milliards, tout de même, on ait chaque année près de 150.000 jeunes qui sortent sans aucune formation du Système, direction l‘ANPE !

    (4)  La même année que les « Décrets Chirac » sur l’immigration ! Une année terrible, décidemment, que cette année 1975…..

  • Voilà ! :

     

    nouvelle revue universelle

     

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            Fondée en 1920 par Jacques Bainville, reprIse par l'équipe de Politique magazine, la Nouvelle revue universelle - trimestrielle - est de la même qualité.

                Elle se situe parmi les revues de réflexion comme Commentaires ou Esprit. Nous avons de la chance de disposer d'un tel instrument : à nous de la faire connaître !...

                Abonnez-vous, faites abonner vos amis et connaissances, donnez des adresses de professeurs d’universités, d’intellectuels...

                Au sommaire de ce numéro 24 (avril-mai-juin 2011) :

         nouvelle revue universelle

                Hilaire de Crémiers pose d'abord la Question de régime, rappelant que la crise est devant nous, qu'elle est avant tout consubstantielle au régime républicain, qu'aucun  "moi, le sauveur" n'est crédible, et que l'Etat ne peut être qu'un "nous" royal et souverain. Et la Revue rend un hommage appuyé au Général Pichot-Duclos (ci dessus).

     

    nouvelle revue universelle

     

                 Yvan Blot (ci dessus) traite de L'Europe pharisienne contre les droits des citoyens et aussi de La démocratie directe italienne, un exemple méconnu. Yves-Marie Laulan interroge : Faut-il supprimer le Conseil constitutionnel ? François Reloujac propose un Conte politique : Le songe du législateur. Claude Fouquet signe Le retour de Keynes, et Gilles Varanges Tunisie, Egypte, Libye : mirage et châteaux de sable.      

    nouvelle revue universelle

              Xavier Walter (ci dessus) étudie Chine et religions du "Grand Occident". Claude Wallaert propose L'étrange histoire  de Samuel d'Aprecain - écrit par Bernard Abel, en route vers la Bretagne et aussi la Chanson de pélerin. Enfin Bruno de Chergé, neveu du Prieur du monastère de Tibhirine répond à l'article d'Henri Buttin, Tibhirines des martyrs ?, paru dans le précédent numéro (23) de la Revue. Et Philippe de Saint-Robert (ci dessous) intitule Louis-Philippe le réparateur la note de lecture qu'il consacre au Louis-Philippe, le dernier roi des français, d'Arnaud Teyssier.

     

    nouvelle revue universelle

  • Conseils de lecture de ce week-end

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    Certains se sont divertis à réunir les idées reçues, les lieux communs ou les sottises de leurs contemporains. L'auteur de ce petit livre, lui, s'est amusé à collectionner les impostures. Académicien aveuglé par sa passion put acheter, au XIXe siècle, les lettres de Jules César à Vercingétorix, écrites en bon français ; comment, émue par le drame des Poldèves, la Chambre des députés française enjoignit la SDN d'arrêter le génocide commis contre un peuple qui n'existait pas ; ce qui permit à un marchand rusé de vendre la tour Eiffel à des acheteurs moins malins que lui.
    Mythiques ou ignorées, poignantes parfois (les faux survivants de la Shoah), drôles le plus souvent, ces histoires ont un point commun : elles se dévorent. u

    Le collectionneur d'impostures
    Frédéric Rouvillois.
    Éditions Flammarion 384 pages, 2010.

    16,00 euros

     

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    Dans ce texte écrit au sortir de la guerre à trente ans, le philosophe et théoricien politique Pierre Boutang (1916-1996) annonce et introduit à toute son uvre à venir en évoquant d´abord « la vie qu´il (lui) fut donnée d´avoir, enfant, dans un grand jardin », son « étonnement devant la consistance, la solidité des choses » et « ce jeu absurde » de leur découvrir et surtout de leur inventer des noms : « Toute forme que j´interrogeais, et qui me donnait sa réponse en se déroulant devant moi me conduisait au seuil de la joie ». C´est donc la réminiscence éclatante des débuts d´un grand nom de la métaphysique française du dernier siècle (un de ceux que George Steiner dans un essai fameux nommera « les logocrates »), mais aussi l´exploration de cette relation commune et originaire à l´être et au langage que la vie enfantine autorise. Ces pages magnifiques - dans un genre comparable aux Confessions de saint Augustin - constituent l´un des plus saisissants classiques de notre littérature, le récit de l´éveil d´une enfance heureuse qui va connaître vite « les constellations de la pauvreté et de l´échec » puisque de « cette maison, avec ce jardin, j´allais être chassé par des gens plus riches que nous » et, boursier dans un lycée, apprendre « par contact, quelle dérision c´était que l´égalité humaine proclamée par cette société » libérale et bourgeoise autour de 1928. u

    La politique
    Pierre Boutang.
    Éditions Les Provinciales, 159 pages, 2014.

    15,00 euros

     

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    La bataille de Camerone, combat qui opposa une compagnie de la Légion étrangère aux troupes mexicaines le 30 avril 1863 lors de l'expédition française au Mexique est encore fait encore aujourd'hui la gloire et l'honneur de la légion. Soixante-deux soldats de la Légion, assiégés dans un bâtiment d'une hacienda du petit village de Camarón de Tejeda, résistèrent plus d'une journée à l'assaut de 2 000 soldats mexicains. À la fin de la journée, les six légionnaires encore en état de combattre, à court de munitions, se rendent à leurs adversaires à condition de garder leurs armes et de pouvoir secourir leurs camarades blessés. u

    Camerone
    Par P.Glogowski et G.Lehideux.
    Éditions du Triomphe, 48  pages.

    14,70 euros 

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  • Livres • Au service de Sa Gracieuse Majesté

     

    Par Péroncel-Hugoz

     

    enclave - Copie 6.jpgLe duc d'Édimbourg, époux de la reine Elizabeth II ? On pense en général à une vie bordée d'honneurs et de déplacements mais plutôt « plate ». Eh ! bien on se trompe, et Philippe Delorme, cet historien des dynasties mises à la portée du grand public cultivé, nous le démontre, dans cette première biographie française d'un des hommes les plus connus au monde. Connu peut-être mais superficiellement et méconnu pour l'essentiel.

    Né en 1921 à Corfou, au sein de cette lignée danoise qui régna un siècle sur la Grèce, Philippe compte plus de « quartiers » royaux dans sa généalogie qu'Elizabeth d'Angleterre qu'il épousera en 1947, après avoir correspondu avec elle depuis 1939, et qui est sa cousine, Philippe étant né d'Alice de Battenberg, descendante de la reine Victoria et épouse d'un prince grec. Éduqué en France, Allemagne et Grande-Bretagne, notamment par un Allemand juif, Philippe parlera toujours mieux les langues de ces pays que le grec moderne. Une des parties les moins connues du cursus de ce prince est sans doute son rôle militaire plus qu'exemplaire durant le second conflit mondial, de la Cyrénaïque au Péloponnèse via la capitulation du Japon. C'est lors de cette période guerrière que le jeune homme achèvera de former cette virilité qui sera l'une des caractéristiques de son comportement, à une époque où, en Occident, on cherche plutôt à mettre en valeur « la part féminine » des garçons... Pas le genre du tout de Philippe qui, néanmoins, ne sera pas roi consort, ni même, officiellement « prince consort », mais régnera toujours en souverain maître, dans son ménage, avec le plein accord de son épouse, la reine régnante.

    Delorme démontre très bien cela, à l'encontre, il est vrai, des tendances actuelles. L'union de ces deux altesses royales est inoxydable et constitue l'une des plus belles et des plus pudiques histoires d'amour des XXe et XXIe siècles. Cet attachement à sa femme, et aussi à son pays d'adoption, explique largement le dévouement inlassable du duc d'Édimbourg au service du Commonwealth, y accomplissant nombre de missions en dehors des voyages officiels. Heureusement la monarchie de Londres a été débarrassée par les démocrates britanniques des oeuvres politiciennes, souvent basses par nature et le prince a préféré travailler, parmi les peuples anglophones, « au cocon de tendresse inlassablement filé autour du globe par une famille royale itinérante » (Régis Debray, La Puissance et la Gloire, 1983), alors que la France républicaine se montrait incapable de créer un tel cocon avec les peuples francophones.

    La biographie du duc d'Édimbourg vient confirmer ce que l'on avait appris de la puissance secrète de la royauté britannique avec le film Sa Majesté la Reine (2006) (The Queen) de Stephen Frears. On apprend des choses à chaque page de ce livre, qui n'oublie pas non plus de s'étendre sur l'humour « incorrect » du duc....  

    Philippe Delorme, Philippe d'Édimbourg. Une vie au service de Sa MajestéTallandier, 300 p., avec 24 photos, 20,90 €

  • Sur la dangerosité sociale et politique intrinsèque de l'ultra gauche ...

     

    1417414836 - Copie.jpgLe commentaire de Gilbert Claret

    Notre article d'hier lundi « Décryptage : Le président d'Action Française Provence écrit au préfet de police des Bouches du Rhône » a donné lieu au commentaire de même date, qu'on va lire. Il nous a paru intéressant de le publier. Il révèle aussi le mal que peut faire la partialité des médias et la capacité de quelques-uns à imposer à tous la diffusion d'informations absolument fausses. En tout cas, merci à l'auteur de ce commentaire qui contribue à rétablir la vérité. L’Action française n’a jamais cautionné le terrorisme ! LFAR   

     

    J'ai lu avec attention l'article de LFAR ainsi que la lettre adressée récemment par le président de l'Action française Provence au préfet de police des Bouches du Rhône. [ndlr : nous avons simplement rétabli ici les titres des deux personnes concernées].

    Lorsque cette affaire de soupçon de préparation d'attentat terroriste à Marseille a été annoncée il y a quelques semaines à la radio et plusieurs fois répétées par les médias sur les ondes et le net, j'ai été interpellé et troublé par l'indication que les présumés terroristes seraient liés à l'extrême droite et nommément à l'Action française, pour le coup assimilée à l'extrême droite.

    Je suis bien heureux d'apprendre par votre article que l'Action française n'a rien à voir avec cette affaire dont ne sait d'ailleurs rien de précis si ce n'est qu'elle a permis un effet d'annonce à sensation. 

    Mais entre-temps, le dommage à la réputation de l'AF a été fait et a pu prospérer dans la tête des gens. Espérons que la presse sérieuse mettra les choses au clair rapidement mais il en restera toujours quelque chose de négatif dans l'esprit de nombreuses personnes. Je ne suis pas membre de l'AF mais je n'ai pas de préjugé hostile à son égard. Royaliste de cœur et de raison, je n'aime pas l'idée que cela peut faire de vous un suspect de sympathie pour l'extrémisme violent avec tout ce que cela implique comme effet répulsif aux yeux des braves gens.

    Cette affaire démontre une fois de plus la dangerosité sociale et politique intrinsèque de l'ultra gauche par sa violence avérée et son absence de scrupule à le faire savoir, et il est consternant de constater que finalement le pouvoir qu'il soit de droite ou de gauche ou en même temps les deux à la fois, semble protéger sinon tolérer les agissements délictueux et criminels de ses membres. Effarant et édifiant.  

    Lire l'article et les autres commentaires ...

    Décryptage : Le président d'Action Française Provence écrit au préfet de police des Bouches du Rhône

    Lire aussi l'article du Monde [17.10.2017] où l'A.F. est correctement distinguée de l'ultradroite.

  • Sur SACR TV, la nouvelle vidéo de nos amis du GAR


    Il suffit de faire croire aux individus qu'ils sont libres et ainsi les mettre dans les chaînes. Notre civilisation se meurt du bourrage de crâne médiatique du prêt à penser. Nos vies sont déjà gravement menacées par la nourriture dépourvue du nécessaire vital pour notre santé. Comment faire confiance à une société empoisonnant sa population à coup de pesticides et autres chimies sortant des mêmes laboratoires que les gaz de combat !

    Tandis que l’humus disparaît progressivement de nos sols les rendant imperméable à toute vie. Redonnons au monde paysan le respect et la liberté de produire comme le faisaient leurs pères et arrêtons de les soumettre à l’esclavage du productivisme. Gilles Lartigot dans son livre EAT, nous interpelle en disant que « nous vivons dans une société toxique pour notre santé. La nourriture industrielle nous rend malade. La pollution, le stress et les produits chimiques font partie de notre quotidien. Ce sont des faits. Il est encore temps d’en réchapper… » Que devrions nous dire devant la puissance financière pharmaceutique incitant la médecine vers la surconsommation de médicament, est-ce là le serment d’Hippocrate ? La médecine a-t-elle encore une âme ? Comment parler aussi de la souffrance du monde animal que l’on soumet au nom de notre consommation aux pires élevages et tortures. Nous ne l’accepterions pas pour des êtres humains, alors ? Que sont devenus nos cités, nos rues et la nature environnante, véritablement dépersonnalisés pour le plus grand profit du politiquement correcte. La disparition graduelle des espaces verts, au profit de bureaux et autres cages à poule faisant naître une jeunesse désœuvrée, écœuré et déracinée. Les programmes scolaires sont orientés et falsifiés idéologiquement pour être assénés en vue de l’esclavage de masse sombrant dans un monde chimérique de non existence. A nous d’être à la hauteur et inlassablement convaincre par l’exemple en retrouvant le sens de la vie communautaire. Nous ne savons pas dans l’avenir, comment l’histoire nommera ceux qui ont lutté pour sortir la France d’aujourd’hui des difficultés qu’elle subit. Espérons seulement qu’elle ne dise pas de nous, que nous avons laissé faire ! Levons nous comme nos ancêtres se sont dressés pour être libre. Et relisons la mise en garde de Thierry Maulnier : « Quand la vie nationale est menacée dans ses sources mêmes, elle ne se sauve plus que par le sursaut qui s’attaque aux principes du mal. Dès maintenant, il n’est plus permis de choisir entre la facilité et l’effort, entre la mollesse insidieuse des déclins tranquilles et les dures reconstructions. Si nous ne choisissons pas de réagir et de renaître, il nous faut choisir de sombrer… La situation de l’Europe, la misère présente, la guerre possible, nous annoncent que l’abaissement de la France ne serait pas paisible. De telles menaces doivent nous remplir d’espérance et de courage : puisque l’époque de l’inaction et de la douceur de vivre est passée, faisons en sorte que la rudesse de ce temps soit féconde ; les efforts, les risques de la renaissance ne sont pas plus grands, ils sont plus beaux que ceux de l’agonie. ».

  • Une semaine libanaise avec Annie Laurent : 3/8, Béchir Gemayel, emblème de la résistance chrétienne

    Annie_Laurent.jpgAlors que le Liban commémore son centenaire en 2020, le pays connaît depuis quelques mois d’importants soubresauts populaires.

    De quoi s’agit-il précisément, comment analyser la situation profonde du Liban aujourd’hui ?

    Quelle place pour les chrétiens ?

    C’est à ces questions que répond ce dossier.


    par ANNIE LAURENT

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    3 Béchir Gemayel, emblème de la résistance chrétienne

     

    «Béchir Gemayel fut un phénomène unique dans l’histoire du Liban », écrit Jacques Neriah dans un ouvrage (1) qui retrace la biographie politique du chef de la résistance chrétienne, en particulier sa relation avec Israël.

    Officier du Renseignement militaire israélien puis conseiller du Premier ministre Yitzhak Rabin, l’auteur était bien placé pour livrer les dessous de cette relation jusqu’ici insuffisamment connue dans ses divers aspects.

    Neriah revient d’abord sur le contexte des débuts de la guerre du Liban, montrant les divergences entre responsables politiques maronites quant à l’attitude appropriée face à la menace mortelle qui pesait alors sur le pays du Cèdre et sur l’avenir des chrétiens.

    Tandis que Pierre Gemayel, fondateur du parti Kataëb, ne voyait de salut que dans le nationalisme arabe, son fils Béchir, qui ne croyait pas au Liban islamo-chrétien, né en 1920, opta pour une alliance avec les Juifs en vue de susciter l’émergence d’un « petit Liban chrétien ».

    « En toile de fond, planait toujours la reconnaissance, pour ces deux peuples, d’un seul et même destin : survivre dans un environnement musulman. »

    Ce choix ne fut pas simple.

    L’intérêt principal de ce livre est de montrer la complexité d’une relation qui ne manquait ni d’ambiguïtés ni de malentendus.

    Tout en bénéficiant d’une aide militaire et logistique d’Israël et bien qu’entretenant des relations fréquentes avec ses dirigeants, le chef des Forces Libanaises refusa de se compromettre avec Tsahal durant l’opération « Paix en Galilée » destinée à éliminer l’OLP (1982).

    Béchir ne voulait pas sortir des voies légales pour parvenir à la présidence qu’il convoitait et qu’il obtint finalement le 23 août 1982 en grande partie grâce aux votes de parlementaires chiites, las de subir les retombées de la guérilla palestinienne sunnite.

    Ayant cependant misé activement sur lui, Israël espérait en retour la signature d’un traité de paix avec le Liban, que Béchir aurait promis.

    Mais, une fois élu, ce dernier proposa d’ajourner ce projet.

    La rencontre du 2 septembre, à Nahariya (Israël), se solda par un échec et déclencha une crise entre les deux partenaires.

    Le 14 septembre, l’attentat mortel contre Béchir, perpétré à Beyrouth par un militant maronite pro-syrien, inspira cette réflexion à l’un des collaborateurs du charismatique résistant chrétien, « Béchir Gemayel est mort, dès lors le Liban court à sa perte ».


    A.L. 

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    (1) Jacques Neriah, L’ascension et la chute de Béchir Gemayel. Les secrets de l’enlisement d’Israël dans le bourbier libanais. VA Editions, 2019, 232 pages, 20 €.

  • Où est le danger, par Gérard Leclerc.

    Philippe Bas, qui préside la commission des Lois au Sénat, entend mieux armer la République contre le danger de fragmentation communautariste. Ainsi a-t-il formulé une proposition de loi dont le premier article exprime au mieux l’intention : «  Nul individu ou nul groupe ne peut se prévaloir de son origine ou de sa religion pour s’exonérer du respect de la règle commune.  »

    gerard leclerc.jpgSans doute peut-on s’interroger sur la nécessité d’une telle affirmation. N’est-elle pas implicite dans la législation française, notamment dans la loi de 1905 qui réglemente les relations de l’État avec les cultes ? La France ne se réclame-t-elle pas du principe de laïcité, qui fait d’ailleurs son originalité, le mot et le concept n’étant guère traduisibles dans des pays qui sont pourtant proches de notre culture et de nos mœurs ? Il faut croire que toute une évolution sociale et d’autres circonstances ont ainsi poussé le législateur à préciser et parfaire son dispositif.

    Le Sénat, qui est à majorité de droite, pourrait donner l’impression de brûler la politesse au président de la République qui, depuis longtemps, annonce un grand discours fondateur sur la nation, le communautarisme et la laïcité. Jacques Julliard, dans son dernier carnet du Figaro, exprime son scepticisme à ce sujet : «  Ou bien, en effet, il reprendra à son compte la doctrine républicaine et universaliste, et toute la gauche collabo va mener un tapage infernal en criant à l’islamophobie ; ou bien il reviendra à sa tendance profonde qui est celle d’un communautarisme contrarié par les circonstances, et toute la France républicaine montera au créneau. Dans les deux cas faute d’avoir agi assez vite et fermement, il ne peut qu’aggraver la situation.  »

    Le mot qui fait mal
    En parlant d’islamophobie, Jacques Julliard désigne le mot qui fait mal et que beaucoup hésitent à prononcer. S’il y a en effet, un problème communautariste en France, c’est à la présence de plus en plus importante de l’islam chez nous qu’il est dû. Et s’il n’a cessé de s’aggraver c’est en raison d’un extrémisme qui fait de plus en plus de dégâts.

    L’ancien maire de Sarcelles, François Pupponi, vient de publier un essai très explicite sur le danger que fait courir à toute la banlieue la gangrène islamiste [1]. Et c’est ce danger qui met mal à l’aise nos politiques à la recherche du remède adéquat.

    Un renforcement de la législation contre le communautarisme y suffira-t-il ? Un discours présidentiel viendra-t-il porter enfin la lumière au milieu de la confusion ? Ce qui est sûr, c’est que la menace est sérieuse et demande des réponses appropriées. La laïcité peut être un garde-fou, surtout si des précisions pratiques sont préconisées pour juguler le mal. Mais ce n’est pas la question religieuse en soi qui est porteuse du trouble. Ni le judaïsme, ni le christianisme ne sont en cause. C’est le caractère particulier d’un phénomène incompatible avec le cours de notre histoire, notre art de vivre et la paix sociale, qui fait toute la difficulté.


    [1François Pupponi, Les émirats de la République, Éditions du Cerf, 280 p. 19 €.

  • Macron, chef du Système qui en est à l'origine, veut lutter contre le séparatisme islamique !

    Dieu se rit des hommes qui déplorent les conséquences dont ils chérissent les causes (Bossuet).

    Nous vivons l'époque de la hideuse Sainte Alliance de la Révolution et du Fric (ce que l'Action française appelait "la fortune anonyme et vagabonde"). L'une comme l'autre unies dans la volonté acharnée de noyer la France (et l'Europe) sous le flot incessant de l'immigration invasion :

    - les révolutionnaires pour briser les dernières résistances qui s'opposent à leurs chimères universalistes, et qui sont culturelles, nationales, identitaires; celles qu'opposent à une utopie mondialiste révolutionnaire les anciens peuples/nations historiques de l'Europe chrétienne, ancrés dans une Histoire bi-millénaire, et partageant un socle commun de valeurs gréco-romaines et judéo-chrétiennes...

    - les serviteurs de l'Argent (devenu Roi par la Révolution française et la république idéologique qui en est issue) afin de se payer une  armée d'esclaves - selon le mot de Jean Raspail - et d'augmenter ainsi encore plus, toujours plus, leurs profits immédiats...

    Les uns comme les autres ont cru trouver, essentiellement, ce qu'ils cherchaient avec les populations d'Afrique du Nord et subsaharienne, pas toujours mais très souvent musulmanes. Ils manifestent en cela une incompréhension immense du fait religieux - en général - et - en particulier - une tragique inconscience de ce qu'est en réalité l'Islam.

    Or l'Islam est une religion conquérante, qui s'impose comme obligation que le monde entier soit musulman.

    Si le chef du Système républicain idéologique né de la Révolution française, qui a voulu et mené l'immigration/invasion de la France, prétend s'opposer au séparatisme d'une religion qui induit le Totalitarisme, alors qu'il refuse dans le même temps de dénoncer le danger de cette religion, il est tout simplement en contradiction avec la politique menée par ce Système, qu'il préside !...

    Car c'est ce Système, "son" Système, celui dont il est le chef actuel, qui a voulu, organisé, imposé l'arrivée de ces populations nouvelles sur notre sol, qui aujourd'hui veulent se "séparer" car l'Islam - comme le rappelle Gérard Leclerc - "c’est un tout culturel, social, politique tout autant que religieux".

    Le Système ne s'en est pas rendu compte avant; ou n'a pas voulu s'en rendre compte; ou a cru naïvement que ce "tout" serait absorbé et digéré par ses "vieilles lumières" (l'expression est du socialiste Hubert Védrine, qui ferait un excellent Ministre des Affaires étrangères... du Roi de France !).

    Maintenant, il est trop tard. Le mal est fait, et il est sans remède(s); ou "irrémédiable", comme on voudra.

    La seule question est : qui aura, prendra ou gardera le pouvoir sur l'ensemble des terres de ce qui constitue encore, aujourd'hui, notre douce France ? 

    PS : les prières de rue sont interdites en Algérie, Tunisie et dans de nombreux pays musulmans...

    lafautearousseau

  • L’accord gagnant de Poutine avec Erdoğan sur la Syrie, par Antoine de Lacoste.

    La rencontre du 5 mars entre Poutine et Erdoğan a, comme prévu, débouché sur un accord. Aucun des deux hommes n’avait intérêt à un échec : Poutine ne veut pas d’une confrontation militaire avec la Turquie et Erdoğan a besoin de la Russie pour se sortir honorablement du piège syrien. Notons, au passage, que, finalement, Macron et Merkel n’ont pas été invités.

    antoine de lacoste.jpgLe moins que l’on puisse dire, c’est que l’accord est franchement en faveur des intérêts russes. En effet, il ne dit rien des reconquêtes territoriales de l’armée syrienne depuis l’été dernier, ce qui revient à les avaliser ; les postes turcs qui s’y trouvent encerclés le demeureront donc. L’autoroute stratégique M5, qui relie Damas à Alep, n’est pas mentionnée non plus. Rouverte après la prise de la ville de Saraqeb, elle fut de nouveau coupée lorsque les islamistes reprirent la ville lors de la « vengeance turque » après ses 33 morts causés par une frappe dont l’origine (russe ou syrienne) reste officiellement inconnue.

    Depuis, l’armée syrienne, de nouveau aidée par l’aviation russe et 1.500 combattants du Hezbollah (chiffre fourni par le Hezbollah lui-même), a repris Saraqeb. Cette fois, les Russes ont été limpides : ce sont ses soldats qui patrouillent maintenant dans la ville et les Turcs n’iront plus aider les islamistes pour tenter de la reprendre.

    À défaut de l’autoroute M5, c’est la M4 qui est mentionnée dans l’accord. Toujours en zone turco-islamiste, elle devra être rouverte à la circulation et bénéficiera d’un couloir de sécurité de douze kilomètres, six de part et d’autre, avec des patrouilles communes russo-turques. C’est une énorme concession pour Erdoğan : cela revient à offrir à Damas une portion de territoire islamiste que l’armée syrienne n’est pas encore parvenue à reconquérir. Cet axe routier relie Alep à Lattaquié, ville côtière qui est le fief des alaouites, et donc de la famille Assad.

    Au-delà du symbole alaouite, ces deux autoroutes permettront à la Syrie de retrouver ses principaux axes routiers. Ceci explique pourquoi Saraqeb fut l’enjeu de combats acharnés, car elle se situe à l’intersection de ces deux autoroutes.

    Pour appliquer cet accord, les ministres de la Défense russe et turc se rencontreront dans quelques jours. Ce ne sera pas facile, car la zone tampon définie autour de la M4 est occupée par des islamistes peu maniables.

    Bachar el-Assad s’est déclaré satisfait (il faudrait être difficile…), mais les Américains ne sont naturellement pas de cet avis. Washington a annoncé que les États-Unis s’opposeraient à une déclaration du Conseil de sécurité de l’ONU qui soutiendrait cet accord jugé « prématuré ». La diplomatie américaine est toujours aussi consternante en Syrie !

    Tout cela est, bien sûr, très fragile et, en tout cas, temporaire. Ce sont les petits pas chers à Poutine qui, en l’espèce, lui permettent d’entériner les reconquêtes récentes tout en maintenant le fil avec le bouillant et inconséquent Erdoğan, accumulateur de fautes stratégiques.

    Pendant ce temps, plusieurs navires de guerre russes ont été observés franchissant le Bosphore afin de renforcer en hommes et en matériel (l’histoire ne dit pas lesquels et combien) un théâtre d’opération que Poutine maîtrise plus que jamais au grand dam de Washington.

  • Question/objection 3 : En 2020, la Monarchie n'est-elle pas une nostalgie dépassée ?, par Jean-Philippe Chauvin.

    Dans le cadre de la promotion de la Monarchie, il nous semble important de répondre aux objections faites à la Monarchie, ne serait-ce que pour dissiper les malentendus sur la Monarchie elle-même et préciser ce que nous entendons par Monarchie « à la française », ce qui nous semble en faire une nécessité dans ce monde-ci et pour la nation française, si particulière et si diverse à la fois.

    jean philippe chauvin.jpgLes objections, effectivement, ne manquent pas et cela sur tous les terrains : historique, politique ou social, moral parfois, etc. Mais il faut aussi une part d'humilité dans les réponses à celles-ci : être royaliste ne signifie pas avoir réponse à tout, mais chercher celles-ci quand des questions se posent ou nous sont posées ; cela signifie aussi actualiser certaines idées, les accommoder, non pour les amenuiser, mais pour les rendre plus efficaces en notre temps qui, qu'on le regrette ou non, n'est pas celui d'hier ou d'il y a deux siècles. Les royalistes que nous sommes refusons que la nostalgie prenne le pas sur les réalités, et c'est en politique qu'il faut aborder les défis contemporains : la Monarchie n'est pas et n'a jamais été figée dans le temps, car elle est un axe et non un carcan !

    Cela n'est donc pas cette attitude « de feuille morte » qui consiste à suivre sans réagir le cours du ruisseau et du temps. Au contraire, l'attitude royaliste « active » consiste à vouloir agir dans et sur ce monde ou, du moins, dans et sur celui qui nous est proche, qui est nôtre avant que d'être celui des autres, à l'échelle de la commune, de la profession, de la région et de la nation, ce « plus vaste et complet cercle communautaire existant réellement », pourrait-on dire en paraphrasant Maurras. Alors que la nostalgie est trop souvent la marque d'un renoncement politique, le royalisme politique se veut le moyen de relier Tradition et Actualité en des institutions « traditionnelles dans leurs principes, modernes dans leurs pratiques », tout simplement.

    Aussi, nous nous intéresserons à répondre aux objections d'abord politiques plus encore qu'historiques, sans négliger néanmoins le fait que l'histoire est le champ privilégié d'un « empirisme organisateur » qui se doit d'être réaliste sans pour autant céder à l'idéologie du « réalisme » vantée par certains et dénoncée par Bernanos comme la marque d'un conformisme fataliste : les réalités sont aussi le résultat de l'action des hommes et de leur politique, et elles ne sont pas condamnées à être absolument figées dans un « présentisme » insupportable et oublieux de la mémoire des peuples et des familles. « Toute vraie tradition est critique », affirmait l'écrivain de Martigues : il est important de ne pas confondre la transmission avec la seule conservation idéologique... Si nous pouvons nous définir comme traditionalistes (politiquement et civiquement parlant), nous ne pouvons que nous défier du conservatisme qui, aujourd'hui, est d'abord républicain, faute d'oser penser « autre chose que ce qui existe en ce moment-même »...

    Nous sommes des royalistes du présent, pour préparer l’avenir…

  • La dénonciation du patriarcat (Journée internationale des femmes), par Gérard Leclerc.

    Hier, dimanche 8 mars, c’était la journée internationale des femmes. Elle a pris, chez nous, un aspect particulier où la violence n’a pas été absente. Des heurts ont eu lieu samedi soir avec la police à Paris, aux abords de la place de la République, et l’on a entendu quelques slogans extrêmement durs, voire blessants à l’égard des forces de l’ordre accusées de machisme et plus encore. Les militantes féministes les plus déterminées avaient prévenu qu’« on allait les entendre ». Il est vrai que la soirée des César qui a vu la consécration de Roman Polanski est restée au travers de la gorge de beaucoup. Si l’on en croit la militante Caroline de Haas citée par Le Monde, on n’avait jamais vu une telle accumulation de protestations. Plusieurs centaines de femmes ont, à l’enseigne du mort d’ordre « Je suis victime », raconté les agressions et les viols qu’elles avaient endurés.

    gerard leclerc.jpgCette nouvelle vague de « libération de la parole » se comprend sans aucun doute. Est-elle exempte d’idéologie ? Cela est moins sûr. La dénonciation du patriarcat réclamerait un sérieux examen, car il y a lieu de distinguer entre les plaintes légitimes, les revendications justifiées, et par ailleurs des montages intellectuels discutables. Lorsque Valérie Pécresse se plaint dans Le Parisien de nombre d’agressions verbales, on la suit. Lorsqu’elle plaide pour la promotion des femmes à des postes de pouvoir, on l’approuve d’autant plus qu’elle fournit des exemple persuasifs et d’autant qu’elle apporte des nuances intéressantes par rapport au discours féministe. Ainsi, la promotion des femmes doit tenir compte de leurs obligations familiales. Proscrire les réunions après 18 h ainsi que les séances de nuit du Conseil régional, promouvoir le télétravail, c’est-à-dire le travail à domicile, c’est reconnaître à la femme la possibilité de concilier vie professionnelle et vie de mère de famille.

    Quant aux montages idéologiques, on peut s’en méfier lorsqu’ils poussent à la guerre des sexes, à la haine de la condition masculine. Ce qu’il convient de favoriser, c’est la réciprocité et non la rivalité. Et lorsqu’on veut remettre en cause tout notre héritage culturel qui serait coupable de misogynie, c’est extrêmement dangereux. Il y a énormément à en retenir, qui est au contraire à la gloire de la femme, d’Antigone à Hannah Arendt. Mais c’est une autre histoire…

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 9 mars 2020.

  • Face à Erdoğan, il n’y a plus que Poutine… et les Grecs !, par Antoine de Lacoste.

    Le néo-sultan Erdoğan, l’homme qui rêve de rétablir la splendeur de l’Empire ottoman, fait feu de tout bois.

    En Syrie, il a misé sur la chute de Bachar el-Assad et n’a pas ménagé son soutien aux pires islamistes : la plupart des volontaires internationaux de Daech ont ainsi transité par la Turquie, qui était le chemin naturel pour le grand djihad. Prétextant un imaginaire danger terroriste kurde, il a ensuite envahi le nord-ouest et une partie du nord de la Syrie.

    antoine de lacoste.jpgEn Méditerranée orientale, il s’appuie sur l’occupation illégale du nord de Chypre pour prétendre empêcher la Syrie, le Liban, Israël et la partie libre de Chypre d’exploiter un sous-sol fort riche en gaz. Les intimidations de la marine militaire turque contre les compagnies gazières présentes (comme l’Italien ENI) sont fréquentes et plusieurs tentatives de forages illégaux ont été observées.

    En Libye, il profite de la guerre civile qui oppose le très islamiste Sarraj au moins islamiste Haftar. Ce dernier, non reconnu par la communauté internationale bien que régulièrement reçu par elle, était en passe de l’emporter. Erdoğan a proposé son aide à Sarraj, qui l’a bien sûr acceptée. De nombreux miliciens islamistes syriens ont été envoyés sur place, encadrés par des officiers turcs. Ankara a reconnu l’envoi de plusieurs centaines de combattants (il y a même eu un vote du Parlement turc l’approuvant), mais ils seraient près de 6.000 selon certains journalistes, comme Georges Malbrunot. L’offensive d’Haftar a, de ce fait, été arrêtée aux portes de Tripoli.

    Si l’on ajoute une présence turque active au Kosovo et en Bosnie, c’est finalement tout le territoire de l’ancien Empire ottoman qui est ainsi quadrillé.

    Il est frappant de constater que cette activité se fait dans le sillage de toutes les décisions absurdes ou iniques prises ces dernières années par l’Europe et les États-Unis : soutien aux islamistes bosniaques ou kosovars (albanais, en fait) dans les Balkans, reconnaissance de Sarraj comme gouvernement légitime en Libye, passivité complice sur l’occupation de Chypre et, bien sûr, appui des islamistes en Syrie avec une admirable constance.

    Face à lui, un seul homme : Poutine. La Russie est intervenue pour sauver la Syrie d’une victoire islamiste et a laissé partir plusieurs centaines de mercenaires en Libye soutenir Haftar. C’est le fameux groupe Wagner, créé par un oligarque russe proche du Kremlin.

    Lors des récents combats qui ont embrasé la province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, occupée par la Turquie et des milices islamistes, Erdoğan a envoyé des troupes en masse pour reprendre le terrain perdu. L’armée russe a méthodiquement contré le sultan en lui imposant ensuite un accord humiliant. La réponse des États-Unis a été de proposer à Erdoğan de lui vendre des missiles Patriot

    Mécontent de la tournure prise à Idleb, Erdoğan a envoyé quelques milliers de migrants à sa frontière grecque pour apprendre à ses alliés de l’OTAN de ne pas le soutenir assez. Surprise : la Grèce a résisté, rejoignant ainsi la courageuse petite cohorte des pays d’Europe centrale qui ne sont pas d’accord pour devenir, un jour, islamistes.

    Ainsi, le monde méditerranéen est maintenant dominé par la Russie et la Turquie : la roue de l’histoire tourne.