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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Réflexion(s) : ”Electoraliste”, Sarkozy ? Evidemment, mais.....

                .....c'est le Système lui-même qui est tout entier, et intrinséquement, "électoraliste" !

               A propos de tout et de n'importe quoi, des Roms, de la dechéance de nationalité, de la politique de sécurité, on n'entend plus que ce mot, à propos de l'action du gouvernement ou des paroles présidentielles :  "Électoraliste !"...

               Voilà le reproche qu'ils lui font, à Sarkozy, et qu'on nous répète et qu'on nous ressasse en boucle sur toutes les radios, à la télé et ailleurs. "On", c'est-à-dire les journalistes aux ordres de la pensée unique, du politiquement correct et de la terreur intellectuelle que fait règner la minorité révolutionnaire a qui le pouvoir politique a abandonné les médias (et l'Université, et d'autres choses encore....) en 1945.

               Et ça dure, depuis.....

                Ils feraient mieux de dire la vérité : c'est le Système lui-même qui repose totalement sur l'électoralisme, sur le temps court et son immédiateté nocive et pernicieuse (le passage au quinquennat n'ayant fait qu'aggraver les choses); et un Système dans lequel les forces de l'Argent ("la fortune anonyme et vagabonde", comme le disait l'Action française...) ne rencontrent plus aucun pouvoir capable de les maintenir dans leur sphère légitime, là où l'argent, en tant que tel, en tant que moyen, peut se réveler l'une des meilleures choses (1)...

                Mais, que signifie, en réalité, cette manoeuvre (aux aspects multiples) de Nicolas Sarkozy ? Ne consiste-t-elle pas, de fait, à tâcher de trouver, ou de re-trouver, le contact avec les aspirations profondes du peuple, au niveau du vécu (comme on dit dans le jargon) ? Or, le peuple, il est exaspéré par la dégradation de ses conditions d'existence, et par les conséquences des politiques aberrantes menées d'en haut, sans qu'on lui demande jamais son avis. Et des conséquences négatives qui sont "pour lui", le peuple, mais jamais "pour eux", ceux de la Classe politique, qui prennent des décisions dont ils n'ont pas à subir les retombées.

                De ce point de vue là, le Pouvoir chercherait donc à coller aux aspirations populaires. Peut-on le lui reprocher ?... C'est sur le Système pervertisseur, qu'il faut concentrer les attaques, mais cela, bien sûr, n'intéresse pas nos idéolgues, et ce n'est pas leur problème.... 

     

    (1) : de Charles Maurras, dans L’Action Française du 1° Août 1921 :

                « L’Argent, en tant qu’argent, celui qui remplit sa fonction, honnête ou neutre, de simple Argent, ne m’inspire aucun sentiment d’hostilité, non plus que d’amitié ni d’envie. Je le voudrais bien à sa place. Je sais que, en démocratie, forcément, il monte trop haut. Le vertige démocratique le condamne à l’usurpation, parce qu’il ne peut trouver de contrepoids en démocratie. Cela est réglé, cela est vécu...."

  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITÉS DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS RÉEL DANS TOUTE LA FRANCE...

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    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, DEXTRA, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Mais elle est aussi ouverte à d'autres groupes, pas forcément royalistes, ou exclusivement royalistes, qui mènent des actions allant dans le sens de la défense du Bien commun : le Collectif Nemesis / Jeunesse, si tu savais-Poussières d'étoiles / Baguette Musette / le Cercle d'Artagnan / Les Chemises blanches...

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

     

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    • EN MARCHE POUR LA VIE ! Paris, 17 janvier 2021...

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    https://enmarchepourlavie.fr/2020/07/23/rendez-vous-le-17-janvier-2021-pour-le-plus-grand-evenement-provie-de-france/

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    Une nouvelle édition de la marche aux flambeaux en souvenir de Louis XVI a lieu cette année.

    Pour se souvenir du 21 janvier 1793, ce jour où il fut guillotiné, mais sans faillir à sa tâche de roi, il aimât son peuple et accepta de mourir en martyr.

    Parisien, étudiant ou retraité, ravivons ensemble l’image de la monarchie ! Cette marche est l’occasion de se rassembler en tant que Français pour se souvenir du bon roi Louis XVI qui a tant marqué notre histoire.

    Chacun trouvera sa place dans cette marche commémorative.

    Nous vous attendons nombreux le Samedi 16 janvier 2021 pour une grande soirée d'hommage au roi martyr.

    Les infos de lieux et de dates seront communiquées par la suite.

    Renseignement : souvenirlouixvi@gmail.com

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    Le Jeudi 21 janvier prochain, L’Action française Compiègne vous invite à rendre hommage au roi Louis XVI assassiné par les révolutionnaires en 1793 le jeudi 21 janvier.

    Renseignements : compiegne@actionfrancaise.net

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    • CERCLE DE FLORE PARIS

     

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    Site Officiel : https://www.actionfrancaise.net/recherche/cercle+de+flore

    Page FBhttps://www.facebook.com/cercle.de.flore/

     

     à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10  (conférence + buffet)

     

     

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    • CERCLE DE FLORE LYON

     

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    • URBVM

     

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    Site Officiel : https://urbvm.fr/

     

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    • Les Mardis de Politique magazine

     

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    Chaîne Vidéos : https://www.youtube.com/channel/UCYlZgfsklLOeodytYauQONQ

    https://www.youtube.com/user/Politiquemag

     

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    • Le Café Actualité d'Aix-en-Provence

     

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    • Le Café Histoire de Toulon

     

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    Pages FB : https://www.facebook.com/publegraal/

     

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    https://www.facebook.com/profile.php?id=100014739032951

     

    Chers Amis du Graal, du Café Histoire de Toulon et de la paroisse de Saint-François de Paule.


    Après la longue interruption consécutive au Coronavirus, l'équipe du Café Histoire de Toulon a décidé de reprendre ses causeries à partir du mois d'octobre 2020, toujours dans le bar associatif des Missionnaires de la Miséricorde Divine, Le Graal  au 377 avenue de la République , 83000 Toulon. Toujours le dernier merci du mois. Le moment de convivialité "Pizza et bières" sera étendue à minuit.

    Pour mieux répondre à vos nombreuses demandes à " re-vivre ", l'équipe d'origine - constituée à l'initiative de l'abbé Fabrice Loiseau - s'étoffe, se professionnalise, se renouvelle et se... rajeunie. Elle vous propose un programme de causeries basé sur la publication d'ouvrages, présentés par leurs auteurs. Ces ouvrages pourront être achetés sur place et dédicacés grâce au soutien de La librairie de l'Enfant Jésus ( 81 rue d'Orvès - Toulon, @Enfantjesus.fr )
     

    Novembre 2020 : Jacques Trémollet de Villers sur Jeanne d'Arc aujourd'hui ( chez Perrin )
    Janvier 2021 : Philippe Conte et son ouvrage sur la vraie révolution spirituelle ( à l'Harmattan).
    Février 2021 : Julien Langella avec son livre sur le populisme : refaire le peuple ( à la Nouvelle Librairie).
    Mars 2021 : Alain Vignal sur son ouvrage en préparation de l'histoire du diocèse de Toulon


    Par ailleurs nous vous informons de la publication d'un très bel ouvrage de notre paroissien occasionnel Jean Sévillia sur "L'histoire de la France cartographiée, de la préhistoire à nos jours".
    En cinq parties – « Les origines », « Le royaume de France », « La nation française », « À l'épreuve du XXe  siècle» et « Vers la France de demain » – et plus de 100 cartes inédites et richement détaillées, de celle des principaux sites préhistoriques à celle de la pandémie du Covid-19, cet ouvrage novateur donne à voir, véritablement, une autre histoire de France, vivante, presque charnelle. La bataille d'Alésia, le partage de Verdun, la France des monastères de l'an 1000 au XIIe siècle, l'art roman ou gothique
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    Pour se souvenir du 21 janvier 1793, ce jour où il fut guillotiné, mais sans faillir à sa tâche de roi, il aimât son peuple et accepta de mourir en martyr.

    Parisien, étudiant ou retraité, ravivons ensemble l’image de la monarchie ! Cette marche est l’occasion de se rassembler en tant que Français pour se souvenir du bon roi Louis XVI qui a tant marqué notre histoire.

    Chacun trouvera sa place dans cette marche commémorative.

    Nous vous attendons nombreux le Samedi 16 janvier 2021 pour une grande soirée d'hommage au roi martyr.

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     à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10  (conférence + buffet)

     

     

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    Novembre 2020 : Jacques Trémollet de Villers sur Jeanne d'Arc aujourd'hui ( chez Perrin )
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    Février 2021 : Julien Langella avec son livre sur le populisme : refaire le peuple ( à la Nouvelle Librairie).
    Mars 2021 : Alain Vignal sur son ouvrage en préparation de l'histoire du diocèse de Toulon


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    • EN MARCHE POUR LA VIE ! Paris, 17 janvier 2021...

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    En cinq parties – « Les origines », « Le royaume de France », « La nation française », « À l'épreuve du XXe  siècle» et « Vers la France de demain » – et plus de 100 cartes inédites et richement détaillées, de celle des principaux sites préhistoriques à celle de la pandémie du Covid-19, cet ouvrage novateur donne à voir, véritablement, une autre histoire de France, vivante, presque charnelle. La bataille d'Alésia, le partage de Verdun, la France des monastères de l'an 1000 au XIIe siècle, l'art roman ou gothique
  • Littérature • Lire avec Léon Daudet

     

    2293089609.14.jpgIl peut aussi paraître de plutôt bonnes recensions dans Les Echos. Comme celle-ci qui restitue un peu du fabuleux écrivain, polémiste, homme politique, que fut Léon Daudet. Injustement oublié il est vrai par le plus grand nombre. Son souvenir reste vivant dans les milieux d'Action française. Trop rares sont ceux qui l'ont lu. Mais redisons-le : point de culture sans lecture.  LFAR

     

    sans-titre.pngPlus grand monde ne lit aujourd'hui Léon Daudet, qui traîne derrière lui une réputation sulfureuse, et méritée, de polémiste réactionnaire, voire d'extrême droite. Le fils d'Alphonse Daudet avait pourtant une plume déliée et un sens de la critique que ses contemporains admiraient et redoutaient à la fois. Nous en avons un excellent exemple dans cette collection de textes parus entre 1927 et 1929, republiés aujourd'hui par les éditions Séguier, jamais en reste lorsqu'il s'agit d'allier originalité et audace. Il y a dans les auteurs choisis par Daudet des gens qui sont de nos jours de presque parfaits inconnus. Heureusement, on trouve aussi en grand nombre des noms fameux, de Shakespeare à Flaubert. Quand il restait sur les terres des lettres, ce lecteur compulsif oubliait ses préjugés idéologiques, comme le rappelle Jérôme Leroy dans sa préface, rapportant ce mot étonnant de la part de ce nationaliste forcené: «La patrie, je lui dis merde quand il s'agit de littérature." Daudet est remarquable dans ses exercices d'admiration comme dans les descentes en flammes qu'il réserve à quelques gloires. Palme de l'hommage le plus ému et le plus vrai: les propos sur Marcel Proust, déjà son ami de vingt ans quand celui-ci obtient le prix Goncourt pour À l'ombre des jeunes filles en fleurs. Le journaliste voit aussitôt dans À la recherche du temps perduun chef-d'oeuvre de la littérature française du xxe siècle. Il le présente avec justesse comme «une fresque composée de miniatures, si paradoxal que semble ce rapprochement de mots». Même s'il note, avec un brin de misogynie très répandu à l'époque, que cette oeuvre géniale et touffue ne conviendrait sans doute pas «aux demoiselles dont on coupe le pain en tartines". Parmi les gloires incontestables aux yeux du royaliste rallié à l'Action française de Maurras figure, au sommet, Cervantès, mis sur le même plan que Shakespeare. Homme de goût avant tout, Daudet doit convenir que le décadent Baudelaire est un poète incomparable, gâché par ses addictions, tandis que l'époux malheureux de la petite-fille de Victor Hugo n'arrive pas à cacher une certaine réticence face aux envolées de La Légende des siècles.

    La dent du pamphlétaire

    Le ton monte encore d'un cran à l'évocation de Flaubert, qu'il dépeint en romancier emprunté comme un ado: «Sa vie ne fut qu'une longue puberté, avec les tourments, les erreurs, les boutons et les rêveries décevantes de cette crise sexuelle qui perturbe la sagesse et l'originalité enfantines." Ce n'est rien toutefois à côté des moments où le pamphlétaire aux 130 livres a la dent vraiment dure. Le traitement réservé à Zola en donne un échantillon: «Quand Hugo disait de Zola que le pot de chambre lui masquait le ciel étoilé, il avait parfaitement raison», tranche Daudet. Il lui reproche son «goût maladif du laid et du triste» attribué à sa personnalité de «sensuel déçu». Pour finir - et l'achever! - il conclut: «On ne peut le lire qu'à quatre pattes.» Mais ce bouillant démolisseur d'icônes était également un découvreur: il fait connaître à ses compatriotes Robert Louis Stevenson, repère le jeune journaliste Joseph Kessel, signale avant tout le monde l'immense talent de Paul Morand. «L'esprit véritable, soudain, en fusée et en flèche, est une détente indispensable à la causerie", observe-t-il dans ses notes. De fait, Daudet a un don incomparable pour détendre et faire causer.  H. G  

  • Éphéméride du 9 septembre

    1668 : Création de L'Avare (ici, avec Louis de Funès)

     

     

     

     

     

    1087 : Mort de Guillaume le Conquérant

     

    guillaume.JPGSon tombeau, dans l'Abbaye aux Hommes de Caen...

    • lafabuleuseepopee 

     

    10 septembre,ronsard,michelin,micheline,clement marot,pleiade,martinique,du bellay,salon,l'emperi

     

    1585 : Naissance de Richelieu 

     

    C'est lui qui a proposé cette belle définition de la politique :

    "La politique n'est pas l'art du possible, mais l'art de rendre possible ce qui est nécessaire"  

    9 septembre,l'avare,mac mahon,richelieu,guillaume le conquerant,barbentane

    (par Philippe de Champaigne)

     

    Il fut l'un des principaux artisans de la création de l'État moderne.

    Au chapitre XI de son Histoire de France, Jacques Bainvile écrit :

    "Il fut un grand homme d'État non pas tant par ses calculs et ses desseins que par l'exacte appréciation des moyens nécessaires pour arriver au but et des rapports de la politique et de l'administration intérieures avec la politique extérieure...

    On était en 1635. Il y avait vingt-cinq ans que la France écartait la guerre. Cette fois, elle venait nous chercher et Richelieu dut s'y résoudre. Et l'on vit, comme au siècle précédent, quelle grande affaire c'était que de lutter contre la maison d'Autriche. Après quelques succès, dans les Pays-Bas, nos troupes furent débordées et l'ennemi pénétra en France. La prise de Corbie par les Espagnols en août 1636 rappela que notre pays était vulnérable et Paris dangereusement voisin de la frontière. Louis XIII et Richelieu restèrent dans la capitale, ce qui arrêta un commencement de panique et aussitôt il se produisit un de ces mouvements de patriotisme dont le peuple français est coutumier, mais qu'on avait cessé de voir pendant les guerres civiles.

    L' "année de Corbie" a beaucoup frappé les contemporains. La France y donna en effet une preuve de solidité. Elle prit confiance en elle-même. C'est l'année du Cid, l'année où Richelieu fonde l'Académie française. L'annonce du siècle de Louis XIV est là..."

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    Le château du Cardinal, à Richelieu (reconstitution par image de synthèse)...

     

    Le Cardinal a fait construire à Richelieu un merveilleux château (ci dessus), presque entièrement démoli par les révolutionnaires, et dont il ne reste quasiment rien, ainsi qu'une ville nouvelle, à côté, qui, elle, a été préservée. 

    Là comme ailleurs, comme en tant d'autres endroits et pour tant de merveilles d'un Patrimoine inestimable,  Révolution, qui a détruit entre le quart et le tiers du patrimoine culturel français, a commis ainsi un crime contre la France, son Histoire, ses Arts et son Patrimoine; mais aussi un crime contre la Culture universelle et contre l'humanité; un crime imprescriptible... 

    Les deux vidéos suivantes permettent de se faire une petite idée de ce crime : 

    1. Ensemble, extérieur et intérieur :

    http://www.dailymotion.com/video/x2kmkt_trailer-richelieu-complet_tech

    2. Extérieur et jardins seuls :

    http://www.dailymotion.com/video/x2k4r6_nautilus-richelieu-phase-2_creation 

     

    Voici une vue de la ville de Richelieu dans son état actuel :

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    Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "Les Traités de Westphalie, chef-d'oeuvre absolu" : même s'ils ont été signés 6 ans après sa mort, c'est lui qui en fut le concepteur, l'artisan et le réalisateur, à force de ténacité, d'énergie et d'intelligence politique  

     

     

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    1668 : Création de l'Avare

     

    Au Théatre du Palais Royal...

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    1855 : "J'y suis, j'y reste"

     

    Le siège de Sébastopol fut le principal épisode de la Guerre de Crimée. Le général Patrice de Mac-Mahon fut chargé de s'emparer du fort de Malakoff, clé de la défense russe (ci dessous).

    Après trois jours d'une préparation d'artillerie intense, la division Mac-Mahon s'élança, le 8 septembre 1855 à midi, avec une impétuosité telle que l'ennemi fut littéralement submergé. Le nettoyage du fort fut rapide, malgré la résistance héroïque des Russes. Dans le courant de l'après-midi, le général Niel prévint Mac-Mahon que les Russes allaient faire sauter l'ouvrage et lui recommanda de l'évacuer. Celui-ci répondit seulement: "J'y suis, j'y reste !"...

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    1949 : Le château de Barbentane et son Parc classés aux Monuments historiques 

              

    Surnommé Le Petit Trianon de la Provence - ou le plus italien des châteaux provençaux de la Renaissance - le château fut bâti en 1674 par l’architecte Louis-François de Royers de la Valfenière, pour Paul François 1er de Puget de Barbentane.

    Il fut remodelé par Paul François II, fils du précédent en 1741, recevant alors ses fameuses voûtes plates et surbaissées.

    L’intérieur fut encore embelli au XVIIIème siècle par Balthazar de Puget de Barbentane, fils de Paul François II, ambassadeur de Louis XV en Toscane. Le château fut sauvegardé pendant la Révolution du fait que Paul François Hilarion de Puget, marquis de Barbentane, ancien officier du roi, accepta de devenir général de la république...

    C'est tout l'ensemble formé par le château et son parc, ainsi que les bâtiments de la basse-cour et les sculptures et décors du parc, qui ont été classés Monument historique le 9 septembre 1949...

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      http://www.pays-arles.org/e-patrimoine/communes/barbentane/article/chateau-de-barbentane

     

    Plusieurs rassemblements royalistes eurent lieu dans les jardins du château de Barbentane :

    dans notre album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet voir la photo 29 mai 1927 : 30.000 personnes à Barbentane

    et, dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française", voir :

    Grandes "Une" de L'Action française : à Barbentane, le 29 mai 1927, 30.000 Provençaux acclament le Roi et l'Action française"...

     

     

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    2 fevrier,capetiens,mourre,merovingiens,carolingiens,hugues capet,philippe auguste,plantagenets,croisades,bouvines,charlemagne,saint louis,senlisCette Éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :

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    écouter 59 morceaux de musique,

  • Saint Augustin actuel [5]

    Les deux Cités 

    Par Rémi Hugues 

    saint_augustin visuel.jpgA l'approche des Fêtes, Rémi Hugues propose une série de sept articles consacrés à l'actualité de la pensée de Saint Augustin, père de l'Eglise. Ils sont publiés chaque jour. Bonne lecture !  LFAR

     

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    Augustin dʼHippone, premier grand philosophe de lʼÉglise  

    Le politique, sʼil est pensé comme subordonné à lʼéconomique, perd de sa substance, voire de sa puissance, de son pouvoir, ce qui est pour le moins paradoxal. Il nʼest quʼun reflet, une superficialité. Karl Marx, en élaborant cette théorie du matérialisme historique (dialectique), a été inconsciemment guidé par la doctrine politique de saint Augustin. 

    Cʼest lʼaugustinisme politique qui a façonné de manière décisive lʼarchitecture du théologico-politique médiéval. Or, peut-on constater, la distinction fondamentale entre les deux Cités, qui est au cœur de la pensée augustinienne, provient de la réponse donnée par Jésus-Christ aux pharisiens, qui voulant le piéger, désignant une pièce de monnaie lui posèrent la question suivante : « à qui doit-on verser lʼimpôt ? » 

    Philippe_de_Champaigne,_le_Denier_de_César.jpgLa philosophie politique du Moyen Âge avait pour base, pour infrastructure devrait-on dire, une pièce de monnaie à lʼeffigie de César. (Tableau ci-contre de Philippe de Champaigne).Cʼest cet objet – économique par excellence – qui en a déterminé la nature. Si dénier son autonomie au politique relève de lʼaporie, il nʼy a pas lieu de voir dans lʼidée que cʼest la société civile qui détermine lʼÉtat (autrement dit lʼéconomique qui détermine le politique, un renversement de la thèse hégélienne sur la « bête sauvage » opéré par Marx) une ineptie totale. 

    Il y a une force des idées : elles nʼagissent pas seulement dans la conscience des hommes, mais aussi dans leur inconscient. À certains égards Karl Marx est un chrétien, un augustinien, qui sʼignore. Mais à la différence de l’évêque dʼHippone, il exalte le fanatisme, quand ce dernier, qui fut un modèle de piété, place la foi en Dieu au-dessus de tout. Le fanatisme pouvant être compris comme lʼusage dévoyé de la foi, une fétichisation, une idolâtrie, de la foi, qui devient alors presque divinisée, au détriment de lʼamour raisonnable de Dieu, et donc de son prochain. 

    COMPRENDRE DAECH AVEC SAINT AUGUSTIN 

    Si le fanatisme signifie le projet de destruction de la société civile, il sʼapplique autant au marxisme et à sa promesse du règne de la justice universelle à la suite du dépérissement de lʼÉtat et de la disparition des classes sociales quʼau takfirisme, lʼextrémisme islamiste sunnite dʼessence wahhabite, qui invoque le Coran et les hadiths (les paroles rapportées du prophète Mahomet, les évangiles musulmanes en quelque sorte) pour annoncer lʼimminence de ce même règne de la justice universelle, mais en présence de Dieu dans ce cas. 

    U.S._Army_soldier_with_captured_ISIS_flag_in_Iraq,_December_2010.jpgLʼÉtat islamique (Daech), qui apparut en 2014, prétendait être un royaume de pureté et de sainteté. La théocratie dʼAbu Bakr al-Baghdadi, calife autoproclamé de Daech, soutenait quʼelle mettrait un terme à lʼoppression, garantirait le bonheur authentique aux musulmans pieux. Daech se voulait Cité céleste, royaume de Dieu, sur terre, un nouvel Éden des temps de la fin, ceux qui sont précédés par les signes de lʼheure. 

    La première occurrence du takfirisme, al-Qaïda, insiste surtout pour lʼabolition dʼune société civile quʼelle associe à lʼAmérique, cʼest-à-dire aux États-Unis. En 1996 Oussama Ben Laden, depuis lʼHindou Kouch, le Khorasan, la région montagneuse de lʼAfghanistan oriental, annonce publiquement quʼil veut libérer la terre sacrée dʼArabie et lance un appel à la guerre sainte contre le « Grand Sheitan » américain. 

    Appel concrétisé par les attentats du 11 septembre 2001 visant New York, la putain babylonienne moderne, capitale symbolique dʼune nation qui se conçoit comme un nouvel Empire romain. Dans La Cité de Dieu, Augustin avance justement que Rome est une seconde Babylone. « Rome fut fondée comme une seconde Babylone, et comme une fille de Babylone, dont il plut à Dieu de se servir pour soumettre par les armes la terre entière[1]. 

    Ben Laden, manipulé par la coterie mondialiste, voyait dans le World Trade Center une nouvelle tour de Babel à abattre, non cette fois par la volition de Dieu mais par la main de lʼhomme lui-même. Il nʼétait quʼun pion à la disposition des intérêts sionistes, au sens de mondialistes, puisque Sion désigne Jérusalem, qui pour certains a vocation à devenir la capitale dʼun monde rassemblé autour dʼun gouvernement unique[2]. 

    3oEC0a2v_400x400.jpgPour accomplir ce but messianique les sionistes ont décidé de sʼappuyer sur le takfirisme, dont la fonction est comparable à celle de Goldstein dans 1984 de George Orwell (photo). 

    Voici lʼapport décisif de saint Augustin pour comprendre notre époque troublée : on retrouve dans sa Cité de Dieu la définition du concept qui permet dʼexpliquer lʼémergence du takfirisme. Dans un passage qui commente lʼApocalypse, chapitre 20, versets 7 et 8 : « À la fin de mille ans le Satan sera délié de sa prison. Il sortira égarer les nations aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, les rassemblera pour la guerre eux dont le nombre est comme le sable de la mer. »  (A suivre)   

    [1]  Saint Augustin, op. cit., p. 789.
    [2]  Le sionisme peut ainsi être défini comme lʼentreprise visant à faire de Jérusalem (Sion) le siège du gouvernement de lʼÉtat-monde.
    A lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même ...
    (Cliquer sur l'image)

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  • Saint Augustin actuel [4]

    Augustin dans son bureau par Vittore Carpaccio, 1502 

    Par Rémi Hugues 

    saint_augustin visuel.jpgA l'approche des Fêtes, Rémi Hugues propose une série de sept articles consacrés à l'actualité de la pensée de Saint Augustin, père de l'Eglise. Ils sont publiés chaque jour. Bonne lecture !  LFAR

     

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    Augustin dʼHippone, premier grand philosophe de lʼÉglise  

    Comme tout bon moderne qui se respecte, Marx sʼattache à rompre avec la Tradition, ce qui le pousse à adopter le matérialisme, inspiré quʼil est tant par Héraclite que par lʼéconomisme des philosophes anglais. La pensée traditionnelle est en réalité plus spiritualiste quʼidéaliste. Elle est fondée sur le postulat suivant : un Esprit suprême, Dieu, a, à la suite d’un acte impératif, créé la matière ex nihilo. Le Verbe divin créateur façonne le monde physique, et non comme le croyaient gnostiques et cathares, le dieu mauvais, le démiurge. 

    Grégoire de Nysse, qui vécut comme Augustin au IVème siècle, en Cappadoce, une région de la Turquie actuelle, explique que la matière naquit de lʼinteraction, de lʼinterférence, entre des puissances spirituelles. Il dit en effet que « la nature spirituelle donne lʼexistence à des forces spirituelles et la rencontre de celles-ci donne naissance à la matière. »[1] Chez Marx le cœur du problème réside non pas dans la création de la matière, sa mise en effectivité, mais dans sa transformation. Qui contrôle le processus de transformation de la matière, la gestion de lʼutile et du nuisible, quels types de machines sont utilisées, quel est le statut juridique du lieu de cette transformation, ainsi que le statut juridique de ceux qui sont les exécutants, ceux qui plus prosaïquement reçoivent les ordres... 

    ainsi-parlait-zarathoustra-9782253006756_0.jpgMais le matérialisme de Marx est inséparable de son athéisme, forme radicale du rationalisme. Il participe pleinement à ce processus que Friedrich Nietzsche appellera dans Ainsi parlait Zarathoustra la « mort de Dieu », la sécularisation. Une autre expression de Nietzsche sʼapplique parfaitement à Marx : celle dʼinversion ou de renversement des valeurs. Lʼun des traits caractéristiques du système philosophique composé par ce dernier est lʼantinomisme, lʼhostilité à la Loi du Père. 

    Prince_of_darkness.jpgÀ la loi du Père suprême, que lʼon retrouve explicitement exposée chez son propre gendre Edward Aveling, dans la stance The Prince of Darkness :

    « Telle la tombe qui étend ses ailes

    Il passe, ô peuple, Satan le grand !

    Salut grand défenseur de la Raison !

    Vers toi monteront lʼencens sacré et les vœux

    Tu as détrôné le dieu du prêtre. »[2] 

    Un antinomisme visiblement typique des socialistes, comme en attestent ces lignes écrites de la main de Pierre-Joseph Proudhon dans De la justice dans la Révolution et dans lʼÉglise : « Viens, Satan, viens le calomnié des prêtres et des rois, que je tʼembrasse, que je te serre sur ma poitrine ! »[3] 

    Mais aussi cette hostilité vise le père symbolique de Marx, son maître à penser, à savoir Hegel. Le jeune Marx appartenait même à un groupe qui se faisait appeler les « hégéliens de gauche ». En 1844 Hegel est lʼobjet dʼune diatribe de la part de son ancien disciple, publiée dans les Annales franco-allemandes. Marx y écrit : « Hegel va presque jusquʼà la servilité. On le voit totalement contaminé par la misérable arrogance du fonctionnarisme prussien, qui, dans son étroit esprit bureaucratique, regarde la confiance en soi-même de lʼopinion (subjective) du peuple. »[4]      

    Conséquence de cette rébellion contre le père, Marx oppose, à lʼidéalisme de Hegel, le matérialisme. Il renverse également le rapport de détermination établi par Hegel entre lʼÉtat et la société civile. 

    711x400_gettyimages-159828268.jpgHegel défend lʼidée selon laquelle lʼÉtat, en tant que garant de lʼordre, assure aux individus la sécurité, qui est la première des libertés. Cʼest le sens de sa définition de lʼÉtat comme réalité effective de la liberté concrète. Lʼexistence de lʼÉtat est la condition de possibilité de la vie menée collectivement par les hommes au sein dʼassociations en tout genre (familles, tribus, églises, guildes, entreprises, clubs, etc.), hormis la vie de lʼÉtat lui-même, qui correspond à lʼadministration de la coercition (police, justice, et armée ; les fameuses fonctions régaliennes de lʼÉtat). 

    Cette vie hors de lʼÉtat, Hegel lʼappelle dans Principes de la philosophie du droit État « extérieur », État « de la nécessité et de lʼentendement », ou plus simplement société civile bourgeoise. Jean-François Kervégan met en évidence que Hegel est à lʼorigine de « la conceptualisation dʼune société civile bourgeoise qui, enracinée dans le mécanisme du monde moderne (capitaliste) dʼéchanger et de produire, est à la fois distincte de la sphère proprement politique et nécessairement coordonnée et subordonnée à celle-ci. »[5] 

    Il y a en somme pour Hegel un lien de dépendance de la société civile vis-à-vis de lʼÉtat. Lʼune est subordonnée à lʼautre. Selon lui le politique est principe : à la fois premier, originaire, et prescripteur, organisateur de la vie sociale en général. Rapport qui chez Marx est inversé : la société civile (bourgeoise) installe, fonde, lʼÉtat.  (A suivre)  

    [1]  Grégoire de Nysse, La création de lʼhomme, Paris, Cerf, 1943, p. 195. Ce traité date de 379 environ.
    [2]  Cité par Rolland Villeneux, Dictionnaire du diable, Paris, Omnibus, 1998, p. 72.
    [3]  Cité par ibid., p. 876.
    [4]  Karl Marx, Œuvres philosophiques, IV, Paris, Ivréa, 1981, p. 254.
    [5]  Jean-François Kervégan, Hegel Carl Schmitt. Le politique entre spéculation et positivité, Paris, P.U.F., 1992, p. 186-187.
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  • Saint Augustin actuel [7]

    Augustin vu par Philippe de Champaigne, musée d'art du comté de Los Angeles

    Par Rémi Hugues 

    saint_augustin visuel.jpgA l'approche des Fêtes, Rémi Hugues propose une série de sept articles consacrés à l'actualité de la pensée de Saint Augustin, père de l'Eglise. Ils sont publiés chaque jour. Celui-ci est le dernier de la série. Bonne lecture !  LFAR

     

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    Augustin dʼHippone, premier grand philosophe de lʼÉglise  

    Au sujet du déchaînement du princeps hujus mundi, du diable, qui se manifeste par lʼirruption de Gog et Magog et leur affrontement, saint Augustin précise que « plus le choc de la guerre sera terrible, plus il y aura de gloire à ne pas céder, et plus riche sera la couronne du martyre. »[1] 

    Il y a une universalité du concept de Gog et Magog, que lʼon retrouve également dans le judaïsme et lʼislam. 

    Dans le corpus vétérotestamentaire, on retrouve ces figures pleines de mystères notamment dans le livre dʼÉzéchiel. Jean Vacquié signale la chose suivante : « Deux chapitres d’Ézéchiel sont entièrement consacrés à Gog et Magog, les chapitres XXXVIII et XXXIX. Dieu parle à Gog et lui dit : ʽʽEn ce jour-là, des pensées s’élèveront dans ton cœur, et tu concevras un mauvais dessein. Tu diras : Je monterai contre un pays ouvert ; je viendrai vers ces gens tranquilles qui habitent en sécurité, qui ont des demeures sans murailles, qui n’ont ni verrous ni portesʼʼ (Ézech. XXXVIII, 10-11). Telle est l’activité de Gog, couverte et dissimulée, qui s’empare sournoisement des demeures sans serrures. Magog est, à l’origine, le nom de l’un des sept fils de Japhet. Le prophète Ézéchiel l’emploie dans un autre sens. Il en fait le pays qui sert de refuge à Gog et d’où il s’élance à la tête de ses peuples. Dans sa marche conquérante, Gog le rusé, prend comme point de départ Magog, le pays de la violence. Les chapitres XXXVIII et XXXIX d’Ézéchiel sont à lire attentivement ; ils fournissent une vue prophétique sur les grandes guerres mondiales modernes. »[2] 

    Enfin, deux sourates du Coran mentionnent Gog et Magog, Yâjuj wa Mâjuj en arabe. La sourate XVIII appelée « La Caverne » et la sourate XXI qui a pour titre « Les Prophètes ». Les figures de Gog et Magog sont décrites comme des forces destructrices qui sont alliées avec le diable contre lʼhumanité et son Créateur. 

    ob_afa2ab_califat-w.jpgDans cette troisième guerre mondiale qui oppose des structures réticulaires transnationales désirant la domination planétaire – soit une ploutocratie protestante protégée par sa citadelle insulaire se prenant pour le gendarme du monde, qui soutient une théocratie juive qui entend déployer ses frontières du Nil jusquʼà lʼEuphrate, et qui combat après lʼavoir suscitée une théocratie musulmane qui projette de reconstituer un califat sʼétendant cette fois du Maroc à lʼIndonésie – les nationalistes français nʼont pas à prendre parti. En optant pour la neutralité ils échappent au piège tendu par le princeps hujus mundi. 

    Nous nʼavons pas à choisir entre Gog et Magog, entre le terrorisme dʼÉtat et lʼÉtat terroriste. Nous nʼavons pas à nous engager dans ce que lʼon nous présente comme une guerre entre le Bien et le Mal.      

    Ce nʼest pas la science qui nous enseigne cela, mais la culture. Voilà pourquoi la seconde est supérieure à la première. La science est sans conscience, elle nʼa que la détermination du vrai, par le truchement dʼabstraites formules mathématiques, comme objet. Elle est recherche de la vérité pour la vérité, sans lien avec un but supérieur. Elle sépare lʼhomme de toute transcendance, qui à cause dʼelle voit son univers être désenchanté. 

    Alors que la culture contient une visée morale. Elle est connaissance au service de principes moraux. Dans Essais sur la théorie de la science Max Weber a souligné quʼil y a dans le notion de culture une dimension éthique, un rapport avec les valeurs : « La signification de la structure dʼun phénomène et le fondement de cette signification ne se laissent tirer dʼaucun système de lois, si parfait soit-il, pas plus quʼils nʼy trouvent leur justification ou leur intelligibilité, car ils présupposent le rapport des phénomènes culturels à des idées de valeur. La réalité empirique est culture à nos yeux parce que et tant que nous la rapportons à des idées de valeur ; elle embrasse les éléments de la réalité et exclusivement cette sorte dʼéléments qui acquièrent une signification pour nous par ce rapport aux valeurs.[3] » 

    St._Gregory_of_Nyssa.jpgCommentant le verset 23 du chapitre VII de lʼÉvangile de Matthieu, Grégoire de Nysse (ci-contre) fait remarquer que la science est le « pur savoir » tandis que la connaissance est une « disposition intérieure vis-à-vis de ce qui nous est agréable. »[4] Elle est la condition du progrès moral de lʼhomme, de son bien-être, de son bonheur.  

    Mais une culture qui nʼest pas transmise est une culture en voie de disparition. Il faut conserver et diffuser ce que nous a amené saint Augustin. Car cʼest le moyen le plus précieux pouvant nous aider à emprunter la voie qui mène au salut. La lecture des textes écrits il y a des siècles par l’évêque dʼHippone reste indispensable. Elle est un viatique : elle nous permet de faire les bons choix. 

    Ne méprisons pas la pensée de ce père de lʼÉglise : elle est pleine de sagesse, et en aucun cas dépassée ou datée. Il y a bien une actualité de saint Augustin, mais la revue LʼHistoire a échoué à en restituer tout son sens. Ses rédacteurs nʼont pas intériorisé lʼaxiome central de lʼaugustinisme, qui est au fondement de la distinction entre les deux Cités : deux amours ont fait deux cités : lʼamour de soi jusquʼau mépris de Dieu, la cité terrestre, lʼamour de Dieu jusquʼau mépris de soi, la cité céleste. Les historiens stipendiés du magazine LʼHistoire préfèrent ainsi relayer la mémoire des vainqueurs, guidés par leur amour-propre. 

    À la recherche de lʼexactitude des faits, qui peut amener à nier ce qui paraît le plus évident – et même à nier ce que depuis 1990 la Loi ordonne de croire – ils préfèrent leur confort personnel (entendu plus comme intellectuel que matériel au demeurant) et les égards du monde. (FIN) 

    [1]  Saint Augustin, op. cit., p. 920.
    [2]  https://bibliothequedecombat.wordpress.com/2013/03/08/gog-et-magog-les-deux-visages-de-la-bete/
    [3]  Cité par Freddy Raphaël, Judaïsme et capitalisme, Paris, P.U.F., 1982, p. 8.
    [4]  Grégoire de Nysse, op. cit., p. 176.
    A lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même ...
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  • Nietzsche par temps bleu [8]

    Par Rémi Hugues

    images.jpgÀ l'occasion de la publication du dernier ouvrage du docteur ès Lettres et agrégé de philosophie Philippe Granarolo, intitulé En chemin avec NietzscheRémi Hugues nous a proposé une suite de huit articles « Nietzsche par temps bleu ». Il s'agit de tenter de nous faire découvrir ou redécouvrir l'essence de la pensée de l'auteur de Naissance de la tragédie.  Nous avons suivi ce chemin au fil des derniers jours. Il se clôture aujourd'hui.. Bonne lecture !  LFAR    

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    La duperie des Lumières 

    Mais comment lʼhomme régule-t-il, tempère-t-il, organise-t-il lʼordre et la proportion ? Par quels moyens fabrique-t-il à partir de ce qui a été élaboré par son Créateur ?

    CarlSchmittLeoStrauss.jpgCʼest par le truchement de lʼ « organum organorum », lʼorgane suprêmement noble, cʼest-à-dire ses mains, quʼil est rendu apte à la production artificielle, étant entendu depuis Leo Strauss dans sa critique de Carl Schmitt que lʼart, ontologiquement culturel, se manifeste toujours en fonction dʼune certaine nature. 

    Lʼabeille et lʼarchitecte 

    Par lʼactivité artistique, lʼhomme atteint un stade suprasensible et même supra-intelligible. Il sʼélève au-dessus de sa nature, rejoint la sphère métaphysique, car lʼordre de lʼimagination, lʼordre de lʼabstraction, se situe au-delà de la matrice existentielle, il projette lʼartiste vers lʼidéal, un idéal qui lʼémancipe, le rend pas seulement indépendant ou libre mais envahi par le bonheur. Cette projection suprasensorielle est décrite par Thomas dʼAquin dans Somme théologique (I, 15) : « Artifex intendit domum assimilare formae quae in mente concipit », que lʼon pourrait traduire de la manière suivante : lʼartiste procède dans la réalisation de son œuvre en ayant à lʼesprit lʼidée de la chose à réaliser.

    Marx dit quelque part que « ce qui distingue lʼarchitecte le plus malhabile de lʼabeille la plus adroite, cʼest que lʼarchitecte porte dʼabord la maison dans sa tête ». Il y a donc, chez lʼhomme, immersion dans un au-delà, assez proche au fond du monde des idées (ou essences) de Platon. Le projet qui nʼest au départ que réalité en filigrane provoque une vibration de lʼâme. Cela sʼexplique par la relation qui se noue alors entre le Créateur et sa créature. Lʼidée de lʼœuvre dʼart à produire, qui existe inchoativement dans lʼexemplaire divin, est prédéterminée par lʼopération cognitive de lʼartiste qui est amenée à la concevoir puis à la fabriquer. Le fil qui se crée, reliant (« religare ») le mortel à la transcendance, est cause de plaisir pour lʼartiste.

    Boileau.jpgLa volupté quʼil en retire nʼest pas la béatitude mais le bonheur, puisque la béatitude est un état propre à lʼau-delà céleste, ce que Nietzsche dénomme « arrière monde » et que le Fils a appelé Son royaume. Ce lien donne à lʼartiste un pouvoir démiurgique ; comme la référence de lʼesthétique classique, Boileau, le mit en évidence :

    « Il nʼest pas de serpent, ni de monstre odieux

    Qui par lʼart imité ne puisse plaire aux yeux »

    Il nʼy a pas dʼautre tâche à laquelle il nous faut sʼadonner sans relâche que lʼImago Dei, la réalisation du Soi, car elle est la voie du salut, si tant est que lʼon comprenne que lʼart est traversé par la lutte eschatologique.          

    Lʼaveu de Zarathoustra 

    Nous dirions, pour clore cette recension, que Nietzsche est un immense poète dont Granarolo est le grand exégète. Mais il nous semble indispensable dʼajouter que notre auteur se fourvoie par sa lecture littérale de Nietzsche, qui doit être avant tout considéré comme un poète, plutôt que comme un philosophe. Et que disait Nietzsche-Zarathoustra des poètes ? Quʼil faut se méfier des sentences quʼils prononcent, quʼil ne fait pas se laisser berner par leur génie... qui est signe avant dʼêtre sens. 

    En atteste ce chapitre dʼAinsi parlait Zarathoustra intitulé « Des poètes » :

    « Pourtant que te disait un jour Zarathoustra ? Que les poètes mentent trop. – Mais Zarathoustra lui aussi est un poète. […] Zarathoustra secoua la tête et se mit à sourire. ʽʽLa foi ne me sauve point, dit-il, la foi en moi-même moins que tout autre.

    Ferrat.jpgMais en admettant que quelquʼun dise sérieusement que les poètes mentent trop : il aurait raison, – nous mentons trop. Nous savons aussi trop peu de choses et nous apprenons trop mal : donc il faut que nous mentions. […] Hélas ! il y a tant de choses entre le ciel et la terre : car tous les dieux sont des symboles et des artifices du poète. »[1] Oui, contrairement à ce que chantait Jean Ferrat à propos dʼAragon, le poète nʼa pas toujours raison.    (Suite et fin  

    [1] Friedrich Nietzsche, Œuvres, Paris, Robert Laffont, 1993, pp. 382-3. 

    A lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même ...

    (Cliquer sur l'image)

    Couverture_livreM68.png

  • Chants • Vers un Folk-Song traditionaliste ?

     

    1103938102.jpgVoici, ce dimanche, sous forme numérique, le carnet de chants dont l'introduction a pour titre : Vers un Folk-Song traditionaliste ? 

    Les anciens, des années 1970 et suivantes, y retrouveront, simplement, la matière de leurs veillées, de leurs repas, de leurs rencontres d’autrefois. Et, bien-sûr, des Camps Maxime Real del Sarte. Souvent, ils connaissaient ce vaste répertoire – le connaissent encore - presque entièrement par cœur.

    Mais, aussi ce carnet peut sans-doute être utile à la génération d’Action française d’aujourd’hui. Il n'est pas indifférent, nous semble-t-il, que la connaissance, la pratique de ces chants, du moins les plus beaux, soient transmises et maintenues.

    Nous avons conservé à ces pages militantes leurs imperfections d’origine, caractéristiques des techniques de l’époque (1972) : maquettes papier, stencils électroniques, tirage à la ronéo … Traits tordus, lettres baveuses, transparences : on ne s’en étonnera pas. Mais par delà tout cela, de très anciens refrains se sont trouvés ainsi ressuscités ; les illustrations sont choisies avec goût ; les textes sont beaux, parfois superbes ; l’ensemble à l’image des multiples talents de l’auteur de ce travail.

    Les chants eux-mêmes sont de qualité inégale ; certains s’expriment avec la violence propre à leur époque ; nous n’en reprendrions pas aujourd’hui tous les termes, toutes les outrances ; mais ils reflètent une histoire, des luttes et, même, des illusions passées ; d’autres sont purement de circonstance, sans valeur pérenne : sauf pour l'anecdote, leur intérêt est passé ; il reste les très beaux chants puisés aux sources de la Tradition, celle qui ne passe pas. « La fuente permanece » disent nos amis espagnols. La source demeure. Chacun, dans ce très grand nombre de chants (autour de 80), fera le tri de ceux qui ressortent de cette permanence française.   

    Signalons, enfin, que cet épais carnet de 115 pages est bourré de citations qui ajoutent à l'épaisseur historique, politique, française des plus beaux de ces chants et les relient, précisément, à notre tradition. On aura grand intérêt à les lire, à les graver dans nos mémoires. 

     

    2301381958.2.jpg Liens

    Vers un Folk-Song traditionaliste ?

    C H A N T S 

    (Peut être téléchargé et imprimé)

     

     

  • Le burqini n’est pas francais !, par Sabrina Medjebeur.

    Avec la saison estivale, revenons sur le burkini ou burqini, un vêtement nautique couvrant la totalité du corps féminin qui permet à des femmes de confession musulmane de se baigner en conformité avec la pudeur islamique.

    2.jpgDérivé de la burqa, il s’est implanté partout dans depuis sa création, en 2003, par la styliste australienne d’origine libanaise Aheda Zanetti. En France, existant depuis des années, il est l’expression d’un recul de la mixité par la progression de l’ de la société et de son rigorisme sexiste.

    Ce marqueur vestimentaire significatif trouva sa spectaculaire expression en mai 2019. À l’appui de l’association collaborationniste Alliance citoyenne, l’association islamiste Lallab mena sa première action revendicative « burqini » dans une piscine municipale de Grenoble. Aujourd’hui encore, par un courrier adressé au Premier ministre, le 18 juin 2021, le maire collaborationniste Éric Piolle préfère s’interroger sur l’hygiénisme plutôt que sur la dérive civilisationnelle de ce gonfalon.

    À l’instar de cette interrogation, rappelons que le 26 août 2016, le Conseil d’État a rendu une ordonnance qui a invalidé l’arrêté de la commune de Villeneuve-Loubet interdisant le burkini sur ses plages, fondé sur l’article L2212-2 du CGCT [Code général des collectivités territoriales, NDLR], rapportant la possibilité pour le maire de faire cesser les troubles à l’ordre public qui n’étaient pas caractérisés en l’espèce.

    L’État de droit avalise donc le religieux, certes, mais il n’en demeure pas moins que sa visibilité dérange les mœurs françaises. Un CNews paru le 24 juin 2021 démontre que 7 Français sur 10 sont favorables à son interdiction. Pire, encore : il est interdit au Maroc et en Algérie !

    Le burqini n’a, en effet, pas sa place dans le kaléidoscope historique et culturel français. Les Françaises, jusqu’à récemment, ont su s’affranchir du joug patriarcal par le vêtement notamment, marqueur prépondérant de l’identité sociale.

    Si l’on oppose une grille de lecture sur l’histoire du vêtement français, on peut considérer que de Gabrielle Chanel à Madeleine Vionnet en passant par Paul Poiret ou Yves Saint Laurent, tous ont contribué à la du corps féminin en le décadenassant de ses fonctions de fécondité et de domesticité primaires pour être dirigées vers une émancipation sociale et citoyenne réelle.

    Or, le burkini vient heurter notre héritage culturel, nos valeurs civilisationnelles et nos mœurs civiques simplement parce qu’il est le patrimoine vestimentaire de l’islam radical, orthodoxie qui signe le packaging du substrat absolu de la femme aux injonctions patriarcales et communautaires.
    L’islamisme, par cette combinaison nautique, montre par ce biais qu’il est ce monstre liberticide qui décide d’envelopper dans une seconde peau le corps féminin dans un linceul mobile à perpétuité.

    Alors oui, le burqini n’est pas français car il n’est ni l’hérédité de la mode française, ni un symbole de , ni un marqueur de l’universalisme français.

     

    Sabrina Medjebeur

    Ecrivaine et cheffe d’entreprise
  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (190)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Soutenu par Maurras, un père enterre son fils...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

    1A.jpg

    Au cimetière du Père-Lachaise, Philippe Daudet repose au centre de la 41ème division, dans un tombeau dans lequel se trouvent, parmi plusieurs membres de la famille Daudet, sa mère, Marthe ALLARD-DAUDET (1878-1960), ainsi que son demi-frère Charles Daudet (1892-1960), que Léon Daudet avait eu de Jeanne Hugo.
    Son grand-père Alphonse repose, lui, dans le même cimetière, mais 26ème division.
    Son père, Léon Daudet, repose à Saint-Rémy-de-Provence, avec ses deux autres enfants, Claire et François, frère et soeur de Philippe...

     

    De Paris vécu, Première série, rive droite, pages 44/45 :

    "...Vingt-six ans plus tard, par cette même rue de la Roquette, à travers une rafale de neige en tourbillons, aux côtés de Maurras et toujours en compagnie du cher Lucien, je suivais cette même rue de la Roquette derrière le corbillard de notre Philippe, mort dans des conditions à ce moment-là mystérieuses, à l'âge de quatorze ans et demi.
    J'avais signé une déclaration de "suicide", à la requête du Parquet, pour épargner à ma femme l'horrible image de l'autopsie, mais je me perdais en hypothèses de toutes sortes sur les raisons d'un pareil malheur, et si inopiné.
    Les cordons du poêle (1) étaient tenus par des Camelots du Roi, camarades de Philippe, portant le brassard tricolore, que tant d'évènements et de drames ont rendu, à Paris, populaire.
    Les rues, à cause du temps, étaient désertes.
    Toute la perspective, montant au cimetière, était un linceul blanc, conforme au "candidus" du corbillard et des fleurs, car le pauvre petit innocent avait certes droit au blanc total.
    Maurras, serré dans son paletot au collet relevé, regardait, de son oeil de lion, ce paysage, cette destinée, notre amitié, ma douleur.
    Se penchant vers moi à travers la "bréfounié", comme on dit dans notre Provence, il murmura : "Le temps qui convient."
    Ce sont de ces minutes où seule une foi solide écarte de la conception macbethéenne de la vie : "Un conte, dit par un idiot, plein de fracas et de furie, et qui ne signifie rien."
    Quoi qu'en dise son Éminence Gasparri (2), je possède, heureusement, cette fois solide inébranlable, et elle m'a permis de résister à ce coup-là, le plus terrible qu'un combattant en lice puisse recevoir.
    "En avant tout de même, mon pauvre vieux, me disais-je d'un coeur déchiré. La cause de ton pays d'abord."
    Mais c'est égal, chaque pas était dur
    et je croyais gravir une côte à pic, une paroi d'une blancheur fatale, au milieu d'une tempête de douleurs et d'anxiétés..."

    Dans la foule qui suit le cercueil, entre autres, se trouvent Émile Buré, Eugène Lautier, Paul Bourget, Georges Bernanos, Paul Morand, François Mauriac, Joseph Kessel, Raymond Poincaré, Raoul Péret, Jean Cocteau...

    (1) : Dans les enterrements d'autrefois, "tenir les cordons du poêle", c'était tenir les cordons reliés au drap funéraire qui recouvrait le cercueil. On appelait "poêle" ce drap mortuaire, ou la grande pièce de tissu noir ou blanc, dont on couvrait le cercueil pendant les cérémonies funèbres.

    (2) : Cardinal Secrétaire d'État au Vatican, sous les papes Benoît XV et Pie XI et germanophile enragé.

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    Maurras et "Maxime", devant la tombe de Philippe, 1938...

     
  • L’endettement et les dépenses publiques causeront la chute de Macron par Marc Rousset

    L’année boursière se termine en apothéose, avec un CAC 40 à 6.021,53, ce vendredi 20 décembre 2019, suite au laxisme des banques centrales et à la montagne de liquidités qui sont venues se déverser sur les marchés d’actions, les seuls, avec l’immobilier, sur lesquels il est possible de trouver aujourd’hui du rendement, tout en gonflant la bulle. Et pourtant, le doute et les craintes règnent car, faute d’acheteurs et de vendeurs, les marchés très étroits semblent grimper dans le vide. De plus, au même moment, on apprenait que la France venait de battre, au troisième trimestre 2019, son record d’endettement, à 2.415 milliards d’euros, soit 100,4 % du PIB.

    ROUSSET.jpg1 % de plus d’intérêts, si les taux remontent, c’est 24 milliards d’euros de plus à trouver, soit beaucoup plus que le montant du déficit des retraites en 2025. La politique laxiste de création monétaire de la BCE, tout comme la confiance des investisseurs et le taux d’intérêt de 0,01 %, ne seront pas éternels. La dette française, qui était de 2.275,8 milliards d’euros en 2017, vient donc encore d’augmenter de 139 milliards d’euros, et elle a plus que doublé depuis la réélection de Chirac en 2002 (936,6 milliards d’euros).

    Le dérapage macronien est consternant, d’autant plus que les impôts, en France, sont parmi les plus élevés au monde. Macron ne fait rien pour maîtriser les dépenses publiques, dilapide le budget public dans des dépenses courantes de fonctionnement et gaspille la réduction des charges d’intérêt, suite à la baisse des taux. L’Allemagne, qui a payé des sommes énormes pour sa réunification et mettre à niveau l’Allemagne de l’Est, a une dette publique de 59,2 % du PIB, tandis que la moyenne de la zone euro est à 86,4 %. La situation est d’autant plus critique que la dette des entreprises françaises est de 3.197 milliards d’euros, soit 133,9 % du PIB, et celle des ménages de 1.441 milliards d’euros.

    Et s’il n’y avait que la France de Macron ! Car une crise pire que 2008 et 1929 se rapproche. La Banque mondiale redoute une crise financière car le monde croule sous les dettes. L’endettement public et privé (entreprises et particuliers) représente 230 % du PIB mondial, soit 265 % du PIB pour les pays avancés et 170 % du PIB, en progression accélérée pour les pays émergents mal gérés, avec un investissement public en diminution, des emprunts non déclarés auprès de la Chine et des dettes le plus souvent en devises étrangères.

    La catastrophe viendra de la croyance Macron/Lagarde que l’on peut générer de la croissance économique en créant de l’argent à partir de rien, que la maîtrise des dépenses publiques, de l’endettement avec une épargne salvatrice ne sont plus nécessaires. La figure historique de la finance aux États-Unis, ancien président de la Fed, Paul Volcker, qui vient de décéder, pensait exactement l’inverse. Il est crédité d’avoir dompté l’inflation d’une main de fer en faisant grimper les taux d’intérêt de 11 % à 20 % en 1978. L’activisme monétaire d’Alan Greenspan, qui succéda à Volcker, en battant en brèche ses principes, aboutit à l’économie de bulles et au krach de 2008. Et rebelote, depuis 2008, avec poursuite du laxisme monétaire et un endettement accéléré.

    Il en résulte un basculement récent des banques centrales qui n’ont jamais autant acheté d’or depuis la fin des accords de Bretton Woods en 1971, soit 596 tonnes, en 2018, et 497 tonnes, de janvier à septembre 2019. Selon la Banque de Hongrie, « l’or est un des actifs les plus sûrs. Il est en effet disponible en quantité limitée ; il n’est pas lié au crédit ou à un risque de contrepartie ; il ne dépend pas d’un tiers ou d’un pays. »

    La situation de la France, en marche vers l’abîme, est gravissime. Les Français ont besoin de gens sérieux en matière de dépenses publiques et d’immigration (coût annuel de 80 milliards d’euros), d’un homme d’État fort adepte de la realpolitik, style BoJo, Trump, Orbán, Salvini ou Poutine. Macron n’est qu’un technocrate rêveur droit-de l’hommiste, chanceux et habile…

  • Bérénice Levet : « La ville est devenue le théâtre des obsessions identitaires », par Eugénie Bastié.

    «Nous avons affaire à des individus incarcérés dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle, aplanis, sans verticalité, reconduisant toute grandeur à leur minuscule dimension», souligne Bérénice Levet. JULIEN FALSIMAGNE

    ENTRETIEN - Bérénice Levet est philosophe, spécialiste de Hannah Arendt. Elle publiera prochainement L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, aux Éditions de l’Observatoire.

    2.jpgLE FIGARO. – La mairie de Rouen envisage de remplacer la statue équestre de Napoléon par une statue de l’avocate Gisèle Halimi, après l’avoir temporairement remplacée par un Napoléon «uberisé», représenté en livreur Deliveroo. Faut-il y voir un symptôme de la «cancel culture» ?

    Bérénice LEVET. – En partie. Le déboulonnage des statues, car c’est bien de cela qu’il s’agit ici, est assurément un symptôme de la «cancel culture», de cette fièvre épuratrice tournée contre notre passé et d’abord contre ses figures d’incarnation. «Qui dira ce que l’avenir fera au passé?» demandait, non sans inquiétude, le philosophe Günther Anders dans les années 1950. Nous le savons désormais, il est effacé, annulé, biffé, décrété nul et non avenu. Napoléon se voit chargé de tous les crimes et notamment celui d’avoir été misogyne, sexiste, symbole d’une société patriarcale, bref de n’avoir pas été féministe. Le remplacer par une femme serait donc une belle vengeance.

    On entend souvent dire que ces procureurs cèdent au péché d’anachronisme, mais cet argument, qui laisse entendre que cette critique aurait quelque pertinence si elle était émise aujourd’hui, ne me semble guère convaincant: je refuse que l’on apprécie l’action d’un homme, qu’il soit d’aujourd’hui, de demain ou d’hier, sur la base de ce seul critère.

    Revenons à Rouen, il faut rappeler que les statues qui jalonnent nos villes ont été érigées comme autant de pages d’histoires destinées à cimenter un peuple français déchiré par la Révolution française. La monarchie de Juillet, soucieuse de recoudre le manteau déchiré, leur attache d’emblée une fonction pédagogique qu’elles conserveront dans l’esprit de ses successeurs. Il faut lire à cet égard les passionnants travaux de l’historien Maurice Agulhon.

    Une ville ne se conjugue pas au seul présent. Les statues sont là pour témoigner de cette sédimentation, de cette épaisseur historique. Des liens tout à fait privilégiés attachaient Napoléon et la ville de Rouen, le peintre Isabey avait immortalisé sa visite à la manufacture des frères Sévène et, d’ailleurs, le tableau avait été reproduit en bas-relief sur le socle de la statue. La statue tissait un fil entre hier et aujourd’hui.

    Mais précisément, nous ne cherchons plus à connaître notre histoire, à la comprendre et à l’aimer, elle ne semble plus destinée qu’à comparaître devant le tribunal des vivants. Que sait-on en effet de notre histoire, sinon qu’elle fut et demeure patriarcale, esclavagiste, coloniale, homophobe, que sais-je encore? Bref, une grande fabrique de victimes auxquelles nous devrions réparation, d’où ces grands programmes de déboulonnage. Qui, de surcroît, aspirerait à continuer une telle chronique, et se donnerait pour mission d’entretenir la mémoire des morts, de ceux qui ont fait la France et qui l’ont fait, quoi qu’on se plaise à en dire, grande ?

    La ville est-elle devenue le terrain de jeu des nouveaux progressistes ?

    Nous avons affaire à des individus incarcérés dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle, aplanis, sans verticalité, reconduisant toute grandeur à leur minuscule dimension. Nous confions le destin de nos villes et de la France à des êtres qui ne se regardent plus comme les dépositaires de la mémoire d’une ville ou d’une patrie, comme les obligés de cet héritage, comme les garants de la continuité de cette histoire. Ils deviennent les princes de ces villes, et cela se vérifie dans chacune des municipalités gouvernées depuis juin 2020 par des élus EELV mais auparavant, déjà, à Paris, avec Anne Hidalgo (de la génération précédente, certes, mais synthèse du progressisme de la table rase). Elles ne sont pour eux que de la matière à façonner, selon leur idée du meilleur des mondes possibles.

    La chose est rendue éclatante avec la statue installée en intérim place du Général-de-Gaulle, représentant Napoléon en livreur Deliveroo, vêtu d’un jogging et sur un vélo. Il s’agit de «faire marrer» a dit le plasticien – on tutoie le passé, ce qui est une autre manière de le piétiner. Signe des temps démocratiques aussi, des êtres reconduisant toute grandeur à leurs minuscules proportions.

    Ce que l’on ne supporte pas en outre dans le passé, c’est son altérité, le piquant du fantôme qui vient inquiéter nos évidences. Ce n’est pas le moindre de nos paradoxes, notre époque, qui exalte tant l’autre, n’a rien de plus pressé que de reconduire le passé au même. Toute poussière d’étrangeté est balayée. «Dépoussiérer» les villes comme les metteurs en scène de théâtre et d’opéra dépoussièrent Racine ou Mozart.

    De nombreuses mairies entreprennent de féminiser divers noms de lieux publics de la ville pour rendre l’espace public plus «inclusif» pour les femmes et parlent de la mise en valeur du «matrimoine». Que vous inspirent ces initiatives ?

    Il entre dans ces offensives dirigées contre la langue, dans cette traque obstinée à tout ce qui s’apparente de près ou de loin au masculin, un mélange d’acrimonie et d’infantilisme. «Matrimoine», «femmage» mais aussi, soit dit en passant, ruse de la raison féministe que le point médian de l’écriture inclusive. On la dit illisible, à juste titre, mais que fait-on pour contourner l’obstacle? Nous passons outre le point et ne reste que le féminin. Exemple: citoyen.n.es ; paysan.ne.s…

    Je parlais d’une incarcération dans la prison du présent, et c’est aussi une incarcération dans la prison des identités. Bon nombre de nos contemporains, les plus jeunes notamment, sont incapables de penser et de s’orienter selon d’autres catégories que celles du moment, imprégnés d’idéologie identitaire et diversitaire, c’est-à-dire valorisant les identités, la diversité dans une rupture parfaite avec le génie français. Il faut se figurer que les moins de 50 ans ignorent tout d’un monde où les identités étaient indifférentes. La rupture date des années 1980, avec pour premiers jalons, la Gay Pride, la création de SOS-racisme en 1984, la commémoration de la Révolution française en 1989 avec le défilé du 14 Juillet en hymne au métissage.

    Pour résumer d’une formule le monde dans lequel nous sommes venus à vivre, je dirais que l’homme contemporain n’a plus d’âme, il a une identité. Quand Jean Vilar défendait la diffusion des grandes œuvres de l’esprit, c’était au nom de cette âme: «Privez le public (…) de Molière, de Corneille, de Shakespeare: à n’en pas douter, une certaine qualité d’âme en lui s’atténuera.»

    Y a-t-il un lien entre cette quête identitaire et l’obsession de la «visibilité» dans l’espace public?

    L’homme d’aujourd’hui a une identité et une obsession, un prurit même, celui d’«exprimer» cette identité, de la rendre «visible».

    La reconnaissance des identités – ce qui était déjà, parfaitement contraire à l’esprit français – ne suffit plus en effet, les identités réclament la «visibilité». Elles exigent d’investir l’espace public afin d’être pleinement visible en tant que femmes, en tant que Noirs, en tant que musulmans, en tant que «trans», etc.

    Je ne suis pas certaine que l’on ait pris toute la mesure de ce que peut signifier l’apparition de ce petit vocable de «visibilité», plus redoutable encore que celui de «reconnaissance», pour un peuple et pour un pays comme la France qui a, plus que tout autre, élevé la belle et noble vertu de discrétion au rang de vertu commune, de vertu de la vie en commun. Ne pas envahir l’espace public de son moi, pourrait être notre devise.

    De plus en plus d’écoles souhaitent «dégenrer» leurs cours de récréation pour laisser plus de place aux petites filles. Est-ce là une illustration de l’entrisme de la «théorie du genre» dans l’espace public?

    C’est là en effet l’indice de l’extension du domaine du genre et dans la langue d’abord: une partie des journalistes notamment parlent de «budget genré», de «cour de récréation dégenrée» comme s’il s’agissait de mots ordinaires or ce ne sont pas des mots ordinaires, ils sont imprégnés d’idéologie. Ils postulent que les identités sexuées sont entièrement construites et que, en l’occurrence, la «géographie» de la cour de récréation serait un énième indice de la domination masculine qui structurerait nos sociétés. Et chacun d’entonner le sempiternel refrain, écrit par les spécialistes des inégalités et de la «géographie urbaine» des garçons qui, jouant au football et autres activités sportives, occuperaient le centre, reléguant les filles qui n’en peuvent mais, en périphérie. Métaphore et prélude de leur futur destin de victimes de la domination masculine!

    Car, nous disent en substance nos déconstructeurs, ne croyez pas ce que vous voyez: si les petites filles s’adonnent à la causerie, ne pensez pas que ce soit par plaisir, par goût, et qu’elles y soient naturellement portées – la nature n’existe pas, vous répète-t-on! C’est qu’elles n’ont pas le choix, c’est par défaut, les garçons ayant assiégé l’espace. Ne donnez pas non plus audience aux petites filles qui prétendraient préférer «discuter entre copines» que de jouer à la balle, à n’en pas douter c’est le patriarcat qui parle à travers elles – c’est bien connu, l’esclave perd tout dans ses chaînes, jusqu’au désir d’en sortir.

    Donc exit le ballon, exit le football, exit les enjeux traditionnels, trop «virilistes» ; garçons et filles se voueront à la même activité. Voilà ce qu’est une cour de récréation «dégenrée»: une cour de récréation indifférenciée, dont le programme d’activités aura été soigneusement défini par des adultes «woke», c’est-à-dire éveillés à la cause de «l’égalité des femmes et des hommes» et donc pures de toute complicité avec le vieux monde patriarcal et sexiste.

    Or qu’est-ce que le moment de la récréation sinon un moment de liberté, surveillée certes, mais où les élèves déploient leurs propres activités. Nos idéologues n’ont rien de plus pressé que de quadriller chacun des moments de la vie, et dès le plus jeune âge.

    Que répondez-vous à ceux qui affirment que cette politique d’ingénierie sociale est une étape nécessaire pour permettre aux femmes de prendre toute leur place dans la société?

    Ne soyons pas dupes. La chose est éloquente. L’objectif n’est pas que les femmes prennent toute leur place dans la société – et pour une raison simple, elles l’ont déjà et l’on pourrait même dire qu’elles l’ont toujours eue, non dans le domaine professionnel sans doute, mais dans tout le reste de la société, dans les mœurs, dans la langue où elles étaient les arbitres du bon usage (j’invite les lecteurs à regarder du côté de ce que l’on appelait, au XVIIe siècle, les « remarqueurs »).

    L’objectif véritable n’est pas qu’elles prennent leur place, mais qu’elles prennent toute la place.

    Là est d’ailleurs la finalité de la surenchère victimaire, nous faire croire que les hommes et la société tout entière, par complicité, auraient contracté une dette telle à l’endroit des femmes qu’il serait légitime que les hommes s’effacent. Que la préséance soit partout donnée au sexe féminin, comme il ne faut pas dire.  

     

    Bérénice Levet

    Bérénice Levet est docteur en philosophie et professeur de philosophie. Elle a fait paraître Libérons-nous du féminisme !  aux éditions de l’Observatoire, 2018. Elle avait publié précédemment « Le Crépuscule des idoles progressistes » (Stock, 2017) et « La Théorie du genre ou Le Monde rêvé des anges », préfacé par Michel Onfray (Livre de poche, 2016). 

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/