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  • Comment faire fructifier votre argent (intellectuellement s'entend)...

            Non, ne vous méprenez pas : même si nous reprenons, ici, un titre "à la Bainville" (lui qui écrivit un Après la Guerre - Comment placer sa fortune, car il était aussi doué pour l'économie et, de fait, il était presque un touche-à-tout...), nous ne nous sommes pas transformé en Blog économique ou financier, et il n'y a pas de "trader" sur lafautearousseau, qui reste bien dans son domaine : le politique, le culturel, le Bien commun, la France....

            Nous voulons simplement donner ici un bon conseil à ceux qui ne l'auraient pas encore fait, ou qui hésiteraient, ou qui, aussi, ne sauraient tout simplement pas, car - peut-être... - ils n'en auraient pas entendu parler. On aurait tout aussi bien pu prendre comme titre : Comment dépenser intelligemment 39 euros, ou Comment s'enrichir de bien plus, avec seulement 39 euros.....

            Vous commencez à comprendre de quoi nous voulons parler : de ce superbe Cahier de l'Herne sur Maurras, bien sûr. L'acheter, c'est, aussitôt après que l'on ait "sorti" ses 39 euros, engranger intellectuellement, dès qu'on en commence la lecture, la même somme mais avec un nombre de 0 derrière, qui ne cesse d'augmenter au fur et à mesure que l'on tourne les pages.... 

    maurras cahier de l'herne.jpg 

    Une réussite; un bel outil; un beau cadeau qui nous est fait là....

    et que nous pouvons, que nous devons, en retour, faire "aux autres", à ceux qui ne savent pas, à qui l'on a menti etc...

            Ne croyez pas que l'on éxagère ou que l'on tombe dans l'emphase : achetez-le, lisez-le et vous vous rendrez compte, dès les premières pages lues, de l'extrême intérêt de ce volume, de la grande réussite qu'il représente, et du très beau cadeau qui nous est fait là, pour "seulement", 39 euros !....

            Entre autres contributeurs, se trouve Jean-François Mattéi, qui propose un magnifique et puissant Maurras et Platon : lorsqu'il a écrit son Le regard vide. Esssai sur l'épuisement de la culture européenne, nous en avons passé vingt-cinq extraits sur ce Blog, que nous avons ensuite réuni en un même PDF, afin d'inciter le public à le lire. Et nous avons débuté notre introduction par cette phrase : "Il faut être reconnaissants à Jean-François MATTEI d’avoir écrit « Le regard vide - Essai sur l'épuisement de la culture européenne ». Et, en effet, il faut lire et relire ce livre, le méditer, en faire un objet de réflexion et de discussions entre nous....".

            Nous pouvons reprendre, mot pour mot, ce que nous avons écrit du Mattéi pour l'appliquer à ce Cahier de l'Herne : "Il faut être reconnaissants à Stéphane Giocanti et Axel Tisserand d'avoir écrit ce Cahier..."; et reconnaissants à celles qui ont été à leur côté pour cette excellente émission de Radio courtoisie : Dominique Paoli et Nicole Maurras, qui figurent elles aussi, parmi les contributeurs de ce Cahier, et participent à la qualité et au succès de l'ensemble, dans lesquelles elles ont leur part signalée....

             Voilà une "année Maurras" qui commence bien, et un évènement à marquer d'une pierre blanche. "Ni un éloge rose bonbon, ni un blâme tout noir" : c'est l'excellent parti qu'ont pris Giocanti et Tisserand, et comme ils ont bien fait !

             Dans l'émisssion de Radio Courtoisie, l'un des intervenants a dit de l'article de Thibon qu'il était "éclatant" : en effet, éclatant, il l'est, éblouissant, même ! Un seul regret, qu'il n'y figure qu'en extrait. Mais on comprend bien que tout mettre, tout dire, tout passer, c'était, évidemmment, "mission impossible". On imagine comme cela a du être difficile de peser, de choisir, d'éliminer : on ne boudera donc pas son plaisir. Voici, pour donner un exemple, un "extrait de l'extrait" du Thibon:

             "Maurras poète ?... Et bien ! en réalité, cet homme était poète, d'abord parcequ'il aimait. La poésie ne peut procéder que de l'amour. Je crois que Maurras aime, qu'il aime profondément, que dans sa politique il est lucide par amour, plus que cela, qu'il est combattif par amour. C'est parce qu'il sait que ce qu'il aime est menacé qu'il réagit si violemment contre ceux qui attaquent son trésor..."

             L'une des mille pépites que l'on trouve dans cette mine d'or à pages ouvertes est, tout au début du Cahier, ce jugement de Déon - que nous avait confié Gérard Leclerc, en aparté, lors de son Café actualité du 8 octobre : la vraie catastrophe, pour Maurras et pour l'AF, c'est la mort prématurée de Jacques Bainville. Car Bainville était d'une rare clairvoyance, et Maurras l'écoutait, et l'aurait écouté s'il avait été a ses côtés pendant l'épreuve : "...Mais, comme je vous l'ai dit, tant qu'il a eu Bainville, Maurras n'a pas commis ces erreurs-là. Bainville était un vrai génie ! Je relisais l'autre jour les Conséquences politiques de la paix, c'est incroyable, il donne presque la date de la guerre de 1939..." dit Déon...

           On en oublierait forcément, ou on lasserait car ce serait trop long : inutile de chercher à citer tous les contributeurs, ni toutes les richesses de ce Cahier, de la contribution de Gérard Leclerc à celle de Frédéric Rouvillois, du Kessel au Boutang (puissant, lui aussi, sur L'Avenir de l'Intelligence....); et que dire de cette très réussie biobibliographie réalisée par Tisserand et Giocanti ! : il suffit de savoir qu'une bonne chose nous est arrivée, que nous disposons d'un nouvel outil de qualité pour partir présenter "le vrai Maurras" à ceux qui l'ignorent, en sachant que beaucoup feront comme ce chercheur du CNRS qu'évoque Nicole Maurras au cours de l'émission de Radio courtoisie et qui lui dit - s'étant mis à lire sur Maurras - "plus j'avance dans ce travail.. et plus aussi certaines préventions tombent...".

            Le travail continue donc, la tâche est loin d'être achevée, mais nous disposons maintenant d'un bel et bon outil supplémentaire, et, cela, c'est vraiment une bonne nouvelle.....

    PS : et, bien sûr, comme le dit la publicité, si vous trouvez mieux pour moins cher ailleurs, lafautearousseau vous rembourse la différence !...  

  • Nouvelles du blog: de la semaine ecoulée à celle qui vient...

                Reboul nous a envoyé un commentaire pertinent, et il a raison (on vous le remet ici: Reboul sur Radio.pdf): notre Blog qui monte, qui monte, qui  monte... attire des visiteurs qui viennent y déposer un commentaire (ce qui est fort bien) mais, surtout, signent le-dit commentaire d'un lien activé, renvoyant sur leur propre site. Du coup, certains de nos lecteurs sont tentés d'aller voir, et cela augmente d'autant la férquentation et la notoriété du Blog du commentateur. Il fallait y penser. Le procédé n'est pas bien méchant, comme le dit Reboul, et, du reste, il témoigne de la progression de notre Blog, puisque l'on éprouve le besoin de venir y faire du hameçonnage: La Rochefoucauld ne disait-il pas que l'hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu ?   

                 Que propose donc Reboul ? Tout simplement, une façon intelligente -et très efficace- d'aider à la progression de notre Blog....

                 A la façon d'un Jean-Paul II, qui conseillait immanquablement de retrouver les intuitions des origines, Reboul suggère tout simplement de faire preuve -appliqué aux moyens nouveaux d'aujourd'hui- du même état d'esprit "conquérant et expansionniste", "forçant le respect et l'adhésion", qui fut celui du "printemps" de la première Action française.... Et, par exemple, de ne pas sombrer dans le nombrilisme, de ne pas nous contenter d'être et de rester entre nous, mais d'aller au contraire à la rencontre des français actifs, des français qui comptent, à travers leurs Blogs, où nous laisserions, nous aussi, de courts messages, indiquant que tel ou tel sujet a également été traité dans lafautearousseau, ou qu'un éclairage interéssant y a été donné, ou que tel document majeur y est consultable etc....

                "...les lecteurs et amis de lafautearousseau devraient en faire au moins autant sur d'autres blogs bien ciblés, où leur rapide et pertinente incursion signalerait utilement son existence à des publics nouveaux.
    Sortir du microcosme, dont, trop souvent, nous nous satisfaisons, ce ne serait pas si bête. Ce que nous pensons et disons peut, certainement, être compris par bien des Français, en dehors des cercles et groupements habituels de royalistes ... notamment les jeunes, qui sont, après tout, l'avenir. Sans cela, ce ne serait pas la peine de se donner tant de mal, selon l'exemple de lafautearousseau.

                 .....nos amis... feraient peut-être bien, aussi, de songer, comme le fait, ici, d'ailleurs assez ingénument Radio, à se répandre sur les autres blogs et sites de la toile, pour y diffuser, à leur tour, notre nom, la bonne nouvelle de notre existence et, sans fausse modestie, la pertinence de nos analyses.

                ...Comme Radio, allons, aussi, sans modération, avec intelligence et courtoisie, sur les sites et sur les blogs des autres !"

                Reboul  a raison, nous le disions en commençant. Ce serait une intelligente et astucieuse façon de nous ouvrir à l'extérieur.

                L'idée de Reboul, c'est comme le Loto: c'est facile, c'est pas cher (vraiment pas !...) et surtout ça peut rapporter gros ! Très gros....

                Bon, ceci étant dit, voici ce que vous trouverez cette semaine dans votre Blog préféré (sous réserve de modifications de dernière minute, imposées par l'actualité):          

       

    • Notes longues : 
    • Dimanche : Lorant Deutsch et son Métronome
    • Lundi : Peut-être un nouveau signe que quelque chose de considérable se prépare: avec le couple Medvedev, nos amis les Russes en visite à Notre-Dame de Paris.....
    • Mardi : Epatant, ce reportage de France infosur l'Exposition universelle de Shangaï. Et fort instructif....
    • Mercredi : Violences scolaires: des propositions pour en sortir.....
    • Jeudi : Une visite chez Charles Maurras, dans son jardin "qui s'est souvenu" (2/7).
    • Vendredi : Un beau texte de François Puttalaz....
    • Samedi : Nouvelles du Blog...
    •  Notes courtes :
    • Dimanche: Le sourire du dimanche (le nouveau jardinier de l'Archevêché....)
    • Lundi: Savoie, chronique d'un attachement....
    • Mardi: De Denis Tillinac...
    • Mercredi: Églises en danger: on se lamente ou on se bouge ?
    • Jeudi: Quelques instants en bonne compagnie (courts extraits d'Un Prince français...5/15).
    • Vendredi: Sans commentaires...
    • Samedi: Trafic de bébés pour sans-papiers (en bon français: escrocs) à Toulon.....

               Ephémérides :

    ·       Dimanche : Naissance de Nicéphore Niépce. Remilitarisation de la Rhénanie. Naissance: Antoine Becquerel et Maurice Ravel.

    ·       Lundi  Création du Musée d'Archéologie nationale de Saint Germain en Laye. Inauguration de l'aéroport Roissy Charles de Gaulle. Décès d'Hector Berlioz.

    ·       Mardi : Mort de Mazarin. Création de la Légion étrangère. Sortie du film Les enfants du paradis.

    ·       Mercredi :Prise du pouvoir par Louis XIV. Révolte de Machecoul. Premier Tribunal révolutionnaire. Catastrophe de Courrières.

    ·       Jeudi :Création de l'École polytechnique. Naissance d'Urbain Le Verrier. Inauguration du Métro parisien.

    ·       Vendredi :Naissance d'André Le Notre. Naissance de David d'Angers. Début du soulèvement de la Vendée. Parution des Histoires extraordinaires de Poe, traduites par Baudelaire.

    ·       Samedi : Évocation : Germain Pilon.

  • « Z » comme Zemmour : C'est au tour de Maxime Tandonnet de lancer un rappel à l'ordre aux journalistes ...

    Nous ne sommes pas nécessairement en tous points d'accord avec Maxime Tandonnet (haut fonctionnaire, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République). En particulier, nous ne croyons pas que le rôle d'Eric Zemmour puisse être réduit à « l'expression dans les médias de cette sensibilité ou souffrance populaire, nostalgie de la France d'autrefois ». Souffrance et nostalgie ... Maxime Tandonnet ne cède-t-il pas à la facilité et à la simplification, sans compter un rien de condescendance ? Néanmoins sa défense justifiée d'Eric Zemmour et son rappel à l'ordre aux journalistes, parus dans FigaroVox, nous paraissent particulièrement bienvenus. Et donc à saluer !  Lafautearousseau  

     

    131.jpg« Je regrette d'avoir donné la parole à Éric Zemmour pendant 5 ans, je me rends compte que j'ai banalisé ses idées » a déclaré Laurent Ruquier, à propos de l'émission On n'est pas couché de France 2. Ce remord tardif ne manque pas de surprendre. Eric Zemmour a été en effet pendant cinq ans l'un des piliers de cette émission, avec son ami Naulleau. L'un exprimait le point de vue de droite et l'autre celui de gauche. Tous deux jouaient, avec beaucoup de talent et de complémentarité, un rôle de provocation à l'égard des invités politiques. Cette émission leur doit beaucoup de son succès. Laurent Ruquier donne ainsi le sentiment de renier son ancien compagnon d'émission, sous la pression du politiquement correct. La repentance qu'il exprime, plusieurs années après, est particulièrement ambigüe. Ainsi, pendant cinq ans, Eric Zemmour aurait proféré des propos inadmissibles, sans que l'animateur n'en ait eu conscience. Il ne s'en rend compte qu'aujourd'hui, soudain, des années après... Ce lynchage rétrospectif, sans précédent, souligne la puissance du conformisme qui pèse aujourd'hui sur le monde médiatique et politique.

    Ce conformisme procède d'une certaine forme de déni de la réalité qui caractérise la France politique et médiatique, la France dite « d'en haut ». En effet, une atmosphère particulièrement lourde pèse en ce moment sur notre pays dans sa profondeur, que nul ne veut voir. Un sondage récent, des plus sérieux (CEVIPOF janvier 2015), montre que l'état d'esprit des Français est à la méfiance (32%), à la morosité (32%), à la lassitude (29%). 61% pensent que la démocratie ne fonctionne pas bien. 59% n'ont confiance ni en la gauche ni en la droite. 76% ressentent envers la politique soit du mépris, soit de la méfiance, soit de l'ennui. 85% pensent que les dirigeants politiques ne tiennent pas comptent de ce que « pensent les gens comme eux ». 82% sont fiers d'être français et 68% se sentent Français seulement ou plus Français qu'Européens. Enfin 50% pensent que la France doit se protéger du monde et 18% s'ouvrir davantage.

    Or, Eric Zemmour n'y est strictement pour rien. Il n'est pas responsable des 5,5 millions de chômeurs, de l'inquiétude qu'inspirent le communautarisme, le jihadisme et le terrorisme; de la ghettoïsation des banlieues; des paroles de mépris ou comportements scandaleux de certains dirigeants politiques, en particulier depuis quatre ou cinq ans, qui ont tant révulsé la France. Les propos du journaliste, dans leur ensemble (pas tous), reflètent sans aucun doute une sensibilité qui est forte dans l'opinion, bien au-delà de toute considération partisane, une nostalgie du passé, un malaise réel et largement répandu. Il exprime un malaise mais il n'en est évidemment pas la source, l'origine. Lui faire porter le chapeau des angoisses et de la morosité ambiante, le tenir pour responsable de la montée, en réaction, du sentiment national - au point de le chasser rétroactivement d'une émission de télévision qui lui doit tant - est une attitude qui relève à l'évidence de la quête du bouc émissaire.

    Eric Zemmour n'est pas non plus responsable de la poussée lepéniste dans les sondages et les élections locales. Les seuls vrais responsables en sont les dirigeants politiques qui ont donné le sentiment aux Français de les abandonner comme le souligne l'enquête de CEVIPOF, et pire, bien souvent, de les mépriser. Nous assistons d'ailleurs à un gigantesque matraquage en faveur du courant lepéniste, une obsession qui s'est emparée du discours politique - à droite, à gauche, on ne parle plus que de lui -, des émissions de télévision et de radio. Accuser Eric Zemmour d'en faire la promotion, dans un contexte où toute la France médiatique assure cette promotion en permanence, revient là aussi à traiter le journaliste en coupable idéal.

    La vraie question posée est celle de l'expression dans les médias de cette sensibilité ou souffrance populaire, nostalgie de la France d'autrefois, qu'exprime, à sa manière Eric Zemmour. La télévision doit-elle être aseptisée, purifiée, apurée de toute parole ou vision discordante ? Doit-elle se contenter de relayer un discours officiel: tout ne va pas si mal dans la France socialiste; l'insécurité, l'immigration, l'exclusion massive des jeunes, les zones de non droit et les ghettos des banlieues, sont pour l'essentiel des vues de l'esprit, voire divagations populistes. Le droit de s'exprimer à la télévision et à la radio doit-il, à l'avenir, bénéficier avant tout aux tenants de l'idéologie dominante - et à quelques épouvantails en guise de repoussoir ? La télévision et la radio doivent-ils être des instruments de propagande, de formatage des esprits, ou bien une source d'information, respectueuse de la pluralité des opinions, de tous les points de vue, incluant la sensibilité de la France populaire ?

    Il existe un principe simple qui a été totalement négligé et ignoré: la neutralité qui s'attache à tout service public, organisme bénéficiant de subventions publiques, financé par les contribuables quelles que soient leurs opinions. Faut-il le rappeler ? Le service public de l'audiovisuel, ses animateurs et journalistes, ont en principe un devoir d'impartialité et d'égale ouverture à toutes les opinions tant qu'elles restent dans les limites de la légalité. Les médias font partie des trois institutions dans lesquelles les Français ont le moins confiance (30%), juste devant les syndicats et les partis politiques, d'après le sondage CEVIPOF. Il est temps que les médias balayent devant leur porte plutôt que de se donner des boucs émissaires.

     

    Maxime Tandonnet est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Au coeur du volcan, Flammarion 2014. Il tient un blog.

     

  • Société • 0% Femen… 100% féministe et 100% féminine

    Thérèse Hargot 

     

    Par Péroncel-Hugoz

    Notre confrère a observé, en Europe occidentale, les polémiques inédites déclenchées par le « féminisme différencialiste » d’une nouvelle venue, originaire de Belgique…

     

    peroncel-hugoz 2.jpgC’est une « vraie blonde », comme on en voit, par exemple, à Tournai, Liège ou Bruxelles; et d’ailleurs c’est du royaume de Belgique qu’elle vient. Elle a ensuite exercé le très risqué métier de « sexologue » aux Etats-Unis mais c’est en France qu’une partie du grand public a commencé à entendre parler d’elle, en 2016, avec son essai-choc : Une jeunesse sexuellement libérée (ou presque)*. Cette jeune femme, qui se définit comme « alterféministe », plutôt que « féministe » tout court, se nomme Thérèse Hargot. 

    Ceux qui l’ont approchée, notamment dans les radios, télévisions ou salles de presse, disent, en général, qu’ils ont été frappés par ses manières « avenantes, simples, aimables mais sans excès ». « Rien à voir », note un journaliste bruxellois, avec « vos Chiennes de garde » françaises ou avec les Femen internationales, qui se montrent « agressives » ou « véhémentes » et voient « en tout homme », un « macho en puissance », qu’il faut « combattre »…

    Qu’on se rappelle seulement, ces dernières années, le cas de ce député français qui fut taxé d’une forte amende à Paris pour avoir donné du « Madame LE Président de commission » à une élue féministe exigeant d’être appelée « Madame LA Présidente, etc. », cette dernière formule étant pourtant contraire à la grammaire française actuelle, telle qu’elle est défendue par l’Académie française, prestigieuse gardienne suprême du langage depuis le XVII° siècle… 

    Néo-puritanisme 

    Les détracteurs de Thérèse Hargot ne sont pas tendres avec elle non plus : « Une fille bon chic bon genre qui, sous ses manières douces, cache un néo-puritanisme », selon Radio Zinzine, une radio française privée ultra-libertaire. Ce que reproche justement la sexologue belge à la « libération » des femmes issues de la révolution de mai 68, c’est d’avoir imposé, codifié une pratique sexuelle excluant tout « devoir de procréation » au profit d’un « consumérisme érotique » ou la sexualité est devenue une «denrée de consommation» parmi d’autres. Et cela, au détriment de la femme, de la féminité, de leur épanouissement. Au fil de ses enquêtes, parmi ses pareilles, en Amérique du Nord ou en Europe occidentale, Mme Hargot, affirme avoir rencontré un grand nombre de femmes, mariées ou pas, insatisfaites de leur vie privée, et n’osant pas en parler, de peur d’être moquées. 

    Simone de Beauvoir sur la sellette 

    Notre essayiste sociologue ne manque pas de reprocher à la fameuse romancière féministe du milieu du XXe siècle, Simone de Beauvoir, d’avoir « diabolisé la maternité », traitant de « pondeuses » les mères de plusieurs enfants… Le professeur Marc Calvini-Lefebvre, historien du féminisme à l’université d’Aix-Marseille, sans adhérer, loin de là, à tous les constats de Thérèse Hargot, reconnaît volontiers que « Simone de Beauvoir a eu des mots très durs pour la maternité ». Sur cette pente, on vit plus tard des ministres français socialistes, comme la martiale Yvette Roudy ou l’ambigu Laurent Fabius, ironiser sans fard sur la « progéniture » (quatre enfants) de la socialiste Ségolène Royal, première compagne officielle du non moins socialiste François Hollande… 

    Liens avec le féminisme arabo-musulman ? 

    En écoutant, en lisant Thérèse Hargot, j’ai retrouvé dans ses propos sur le « vrai féminisme », sur le « féminisme différentialiste » qui reconnaît les « spécificités et de l’homme et de la femme », certains accents déjà entendus chez des féministes arabo-musulmanes (Egypte, Syrie, Maroc, etc.). Ces dernières ne nient pas les caractéristiques propres à chacun des deux sexes, contrairement à la plupart des féministes françaises ou tunisiennes, ces dernières ayant catégoriquement refusé la prise en compte de la « complémentarité » hommes-femmes, qui n’est pourtant pas contradictoire avec la sacro-sainte notion d’« égalité » entre les sexes. Autre concept cher à Mme Hargot, celui de la « fidélité » dans le couple qui, outre la morale, offre une garantie réelle contre les maladies vénériennes ». 

    Un chercheur musulman en économie maritime mais s’intéressant à la vie intime de ses coreligionnaires, Si Mokhtar Ahmed-Taleb, a demandé sur la Toile « qu’on fasse de la place » à la sexologue belge dans le débat universel actuel sur la sexualité, « que ladite sexualité ait ou non la religion pour arrière-plan. Les tenants (et tenantes) des thèses « relativistes » ou « différentialistes », présents dans les sociétés arabo-islamiques, ont sans doute intérêt à comparer leurs constatations en islam avec celles de Mme Hargot en Occident. On dit cette dernière politiquement proche de François Fillon, qui sera candidat de la droite néo-gaulliste à l’élection présidentielle française, en 2017. Les études de terrain de la chercheuse non-conformiste auront-elles bientôt des prolongements concrets en Europe francophone et latine ? 

    Déjà, les « Chiennes de garde », à Paris, Bruxelles ou Barcelone, commencent à montrer les dents … 

    * Albin Michel

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le360 du 27.01.2017

  • Suffrage universel, château de Versailles : lettre ouverte à Jean-Michel Aphatie

      

    Par David Desgouilles
     
    LETTRE OUVERTE - Après l'élection de Donald Trump, Jean-Michel Aphatie a considéré qu'il fallait s'interroger sur le suffrage universel. Quelques jours après, il a expliqué qu'élu président, il raserait Versailles. David Desgouilles - jeune journaliste de beaucoup de talent - écrit une lettre à son célèbre confrère. [Figarovox, 14.11]. Excellente lettre qui clôturera nos articles de ce jour sur l'affaire Apathie, surtout intéressante, non pas pour gloser sur le faible intellect et la déontologie inexistante de ce journaliste, mais pour les réactions et les commentaires qu'il suscite sur des sujets qui importent bien davantage que sa personne.  LFAR
     

    4021532882.pngInvité jeudi sur BFM-TV, vous avez déclaré qu'il fallait « s'interroger quelques fois sur le suffrage universel ». Rires sur le plateau. Olivier Truchot et Ulysse Gosset pensaient-ils que vous plaisantiez ? Pour notre part, nous n'en avons pas eu l'impression. Dès lors, une question brûle les lèvres. Est-ce le principe du suffrage qui vous interroge ou le fait qu'il soit devenu universel ? L'émission se terminant, personne n'a malheureusement pu vous poser la question. Dommage ! Il aurait été très intéressant de vous entendre. Comme vous n'avez jamais manifesté la moindre tentation pour la monarchie absolue ou les régimes autocratiques en général, il vous aurait donc fallu expliquer que c'était l'universalité de ce droit qui constituait le problème.

    La question se pose depuis quelques siècles. Dans la première moitié du XIXe siècle, le suffrage censitaire permettait d'empêcher les pauvres d'accéder au droit de vote. La bourgeoisie leur reprochait leur mauvaise éducation. Deux siècles après, on reproche d'ailleurs les mêmes défauts à ceux qui ont voté Non au référendum de 2005 en France, le Brexit au Royaume-Uni ou Trump aux États-Unis en 2016. Comme le chantaient Les Poppys : « Non, non, rien n'a changé. Tout, tout doit continuer ». Pourtant, il serait sans doute injuste de faire de vous un partisan du suffrage censitaire. Vous avez en effet la particularité d'être un journaliste atypique, qui a été garçon de café avant de reprendre ses études et faire la carrière que l'on connaît. Un tel parcours force le respect, à commencer par le mien, et vous vaccine contre toute tentation de vouloir réserver le droit de vote à ceux qui ont le moyen de payer le cens. Davantage qu'une question d'argent, il doit être question de savoir et de sagesse. C'est pourquoi, dans un esprit constructif, nous pourrions vous suggérer de proposer que ce droit de vote soit réservé dans notre pays aux membres des rédactions de Radio France (et aux États-Unis, celle du New-York Times). Nous avions à peine trouvé cette solution que nous apprenions que vous aviez proposé au micro de la chaîne Public Sénat, de « raser le Château de Versailles ». Ce serait votre « première mesure » si vous étiez «élu président de la République ». Sonia Mabrouk vous a alors rétorqué qu'il vous serait difficile d'être élu avec un tel programme. Elle ne pouvait pas savoir que c'était les consœurs et confrères de Radio France qui devaient constituer le collège électoral.

    Mais pourquoi donc raser ce témoignage de notre Histoire, au fait ? Parce que c'est un témoignage de notre Histoire, justement. Et de notre Histoire glorieuse, surtout. Louis XIV, Napoléon, le Général de Gaulle, la grandeur de la France, voilà le poison. Voilà ce qui nous empêche de demeurer petits, comme nous le méritons. Voilà pourquoi les chefs d'État veulent se montrer à la hauteur pendant les élections, avant d'y renoncer aussitôt arrivés au pouvoir. Voilà pourquoi ils « promettent n'importe quoi » avant de rentrer dans le rang. Partant de ce constat, on imagine très bien ce que seraient vos deuxième et troisième mesures. Raser l'Arc de Triomphe et tronçonner la Croix de Lorraine! Ce qui suivrait automatiquement serait la renonciation à la force de frappe nucléaire et la restitution de notre siège de membre permanent du conseil de sécurité de l'ONU. Jean-Claude Juncker fera cela très bien. J'allais écrire que vous vous contenteriez aisément que la France devienne une vaste Suisse, avant de me rendre compte que nos voisins helvétiques aiment tellement le suffrage universel qu'ils usent volontiers de la démocratie directe, ce qui doit vous paraître plutôt nauséabond. Ce dont la France a besoin, finalement, c'est d'un conseil d'administration. Point d'assemblée générale d'actionnaires. Elle pourrait succomber à des rêves de grandeur ; on ne sait jamais. Ce conseil d'administration ne rendrait donc compte à personne. Un peu comme les journalistes qui avaient expliqué que Donald Trump ne pouvait pas être élu président, puisque vous avez répondu vertement à Sonia Mabrouk que ceux-là n'avaient pas le moindre mea culpa à formuler. Qu'elle serait heureuse la France dirigée par le président Jean-Michel Aphatie, débarrassée de son Histoire, de ses beaux monuments et de son suffrage universel ! Cela vaut le coup d'essayer. Vous trouverez bien cinq cents signatures à la Maison de la Radio.   

    « La grandeur de la France, voilà le poison. »
     
    David Desgouilles est membre de la rédaction de Causeur. Il a publié Le bruit de la douche, une uchronie qui imagine le destin de DSK sans l'affaire du Sofitel (éd. Michalon, juin 2015). Son prochain roman de politique-fiction, Dérapage, paraît le 11 janvier 2017 aux éditions du Rocher.
  • Comment demeurer le grand éditorialiste de France inter par temps politique agité?, par Didier Desrimais.

    Le journaliste Thomas Legrand Image: capture d'écran YouTube.

    Thomas Legrand n’a rien à craindre: l’eurodéputé LREM Stéphane Séjourné ne veut faire la chasse qu’aux « éditorialistes les plus engagés ». Alors que les intervenants réacs de C News ont bien mauvaise presse ces derniers jours, l’éditorialiste politique de France inter diffuse chaque matin sa bonne parole progressiste, à un auditoire cinq fois plus important que celui d’Eric Zemmour. Théorie du genre, Manif pour tous, droite nationale, éolien: payé par vos impôts, il tire à vue sur les conservateurs. Florilège.

    2.jpgBonne humeur “anti-réac”, évitement de certains sujets, progressisme militant, épanchement moralisateur, cirage de pompes des invités de gauche et dénonciation des vilains de droite sont les traits caractéristiques des éditos et des billets d’humeur ou d’humour de la radio publique en général et de France inter en particulier.

    La manif pour tous: une idée qui meurt?

    L’éditorialiste Thomas Legrand parvient à la synthèse france-intériste absolue en trois minutes top chrono. Autour de lui, ça sourit, ça connivence, ça ricane, ça sournoise. On se comprend à demi-mot, on se sous-entend, on opine du micro parce qu’on partage les mêmes opinions que l’éditorialiste. Florilège :

    Le 18 mai. Père d’un jeune rugbyman, l’inclusif Thomas Legrand est heureux de nous apprendre que les dirigeants de la Fédération Française de Rugby « ont validé l’inclusion des transidentitaires de genre au sein des compétitions. » « Le mouvement de la société est très progressiste », s’extasie l’éditorialiste ; et, – voilà où il voulait en venir – cela contrebalance le « bruit de la Manif pour Tous [qui] n’était pas celui d’une force montante mais le cri d’une idée qui meurt. » De mon côté, j’attends d’entendre le cri des futures adversaires de Kevin – futur pilier international de 135 kilos qui, après avoir “transitionné”, se fera appeler Angélique et aura obtenu l’autorisation de jouer dans une équipe de rugby féminin – pour me demander d’où il vient : sera-ce celui d’une idée qui meurt, celui d’une transphobie décomplexée, ou bien celui de la frêle Isabelle (85 kilos quand même) massacrée sous la mêlée par la très rude Angélique ? Affaire à suivre…

    Le 20 mai. La veille, des élus, dont certains du RN, ont accompagné les policiers qui manifestaient devant l’Assemblée nationale. « C’est une journée d’affaissement démocratique. » Heureusement, « Jean-Luc Mélenchon, Julien Bayou et Éric Dupond-Moretti ont fait preuve d’assez de sang-froid, de profondeur historique et juridique pour oser s’inquiéter de ce qui se disait devant l’Assemblée nationale. » Rien à ajouter.

    Le 21 mai. Mein Kampf annoté, expliqué, “contextualisé”, sort chez Fayard. Thomas Legrand en est convaincu : « La mise à plat des mensonges péremptoires et pseudo évidences, de l’horrible bon sens, peut nous être utile pour sous-titrer bien des propos d’aujourd’hui ! » Pour être certain d’avoir été bien compris, plus lourdingue qu’un char Panzer, Thomas Legrand conclut ainsi sa chronique: « Dans les mois qui viennent, l’exercice de déconstruction de Mein Kampf, summum de la pensée brutale et démagogique, nous sera certainement utile. » Rien à ajouter derechef.

    Un duo chic avec Sophia Aram

    Le 31 mai. De la même manière qu’elle goûte difficilement les génuflexions repentantes de la France vis-à-vis du gouvernement algérien, Marine Le Pen digère difficilement les allégations du président Macron à propos du Rwanda. Pour Thomas Legrand, le président Macron a choisi « la vérité », Marine Le Pen « le mensonge ». Étrangement, l’éditorialiste ne dit pas un mot de Hubert Védrine qui considère pourtant, comme Le Pen, que « ce débat empoisonné (autour du Rwanda) est un bon révélateur du degré de masochisme atteint dans notre pays ». En réalité, Legrand n’a pas voulu griller la politesse à la géo-politicienne-humoriste-toujours-du-bon-côté Sophia Aram qui, une heure plus tard, dénoncera le « révisionnisme » de l’ancien ministre des Affaires étrangères à qui elle reprochera surtout d’avoir eu un entretien avec la revue Éléments. Voilà ce qu’on appelle un excellent travail d’équipe.

    Le 2 juin. Sujet : les éoliennes. Thomas Legrand est pour. Soit, l’implantation est anarchique, les projets mal fagotés, les ruraux mécontents… mais les « anti-éoliens idéologiques » profitent de ces menus détails pour se soulever contre des « objets écologiques majestueux, élégants, sources d’énergie douce. » Stéphane Bern « affirme hâtivement, ou spécieusement, que l’éolien n’est pas écologique. » « Beaucoup de bêtises circulent » à propos d’une soi-disant « menace sur notre identité (nos paysages) », et « tous ces fantasmes, dont se repaît le conservatisme à la mode » font le jeu du… RN ! Osons conseiller à Thomas Legrand de regarder l’excellentissime documentaire Éoliennes : du rêve aux réalités. En parlant de bêtises, ça lui évitera d’en dire pas mal sur un sujet qu’il ne connaît visiblement pas.

    Sud Radio, audience riquiqui, C News chaîne naine

    Le 4 juin. Ce jour-là, on entend des frémissements de sourire, des éclats de rire difficilement étouffés, et Ali Baddou froufroute des babines : Legrand va faire un blot et se payer… tous ceux qui ne pensent pas comme France Inter. Bien qu’ayant deux fois moins de téléspectateurs sur C News que Fabienne Sintes d’auditeurs sur France Inter à la même heure, Éric Zemmour pense peut-être à se présenter aux prochaines présidentielles, ricane Legrand. Et puis il y a « Sud Radio, audience riquiqui. C News, grosse audience de niche (sic) mais chaîne naine comparée à TF1 ou France Télé. Valeurs Actuelles, qui tire bien moins que Le Point ou L’Obs. […] L’ex-philosophe Michel Onfray, et son site de rencontre des extrêmes. Cette extrême-droite réactionnaire, anti-moderne, n’est qu’une composante, bavarde et infatuée, de la sphère du RN » (encore !?). Concurrençant Sophia Aram dans le registre de l’humour (involontaire), Thomas Legrand conclut : « L’écosystème médiatique de la droite hors les murs se moque des canons de validation de l’info qui prévalent au sein du monde médiatique dit mainstream.» Ce matin-là, Thomas Legrand aurait bien aimé compléter sa liste ou peut-être, comme sa consœur Sonia Devillers, demandé explicitement l’éviction de certains confrères un peu trop « engagés ». Ce sera pour plus tard. Il a le temps. Il n’a pas à craindre, lui, de se voir marqué au fer rouge ou d’être poussé dans les oubliettes de la Maison Ronde. La menace de Stéphane Séjourné ne concerne que les « éditorialistes les plus engagés »…

     

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  • Des journalistes de Télérama passent au crible CNews, la «Fox News française», selon eux, par Didier Desrimais.

    Manifestation pour protester contre l'émission d'Eric Zemmour, devant le siège de la chaîne Cnews le 2 novmbre 2019 © MICHEL STOUPAK / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP.

    Le parti du déni continue de s'en prendre à Cnews

    Dans le n°3693 du magazine Télérama, un long article dénonce CNews qui deviendrait la « Fox News française ».

    Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage. Qui veut discréditer des intervenants lors d’un débat sur CNews les accuse d’être de vieux lepénistes.

    C’est ce que font Samuel Gontier et Richard Sénéjoux, journalistes à Télérama :

    6.jpegDans leur article, ils vilipendent « quatre septuagénaires »(1) qui ont eu le mauvais goût de dénoncer sur la chaîne info du canal 16 les séparatistes sur le territoire national et certaines salles de sport minées par les islamistes. Il est également envisagé par les éditorialistes de Cnews que le projet contre le séparatisme présenté par le président de la République soit complété par un plan immigration ? « C’est précisément ce que vient de déclarer Marine Le Pen à l’antenne », écrivent les journalistes de Télérama qui précisent immédiatement leur pensée : « Promotion des thèses d’extrême-droite, informations erronées, complotisme… […] CNews ne se limite pas aux dérives racistes de sa tête de gondole, Eric Zemmour. »

    Une secte œuvrant à la lepénisation des esprits

    Pour alimenter leur article, les journalistes de Télérama font appel à des journalistes neutres, objectifs, évidemment au-dessus de la mêlée. Claude Askolovitch, chroniqueur sur France-Inter, Arte, et sur le site Slate – des officines journalistiques réputées pour ne promouvoir aucune thèse et pour leur totale objectivité, comme chacun sait – le dit sans ambages : « La maison Bolloré, c’est une secte, il y a un côté totalitaire, stalinien. » Celui qui pardonnait beaucoup à Mehdi Meklat et ses tweets homophobes et antisémites (« Un gamin qui tweetait des blagues nazes pour tester sa provo est moins immonde que ceux qui utilisent ses conneries passées ») ne pardonne rien aux journalistes qui ne pensent pas comme lui.

    Suit la liste des malpensants, des réacs, des fachos : Gilles-William Goldnadel, Charlotte d’Ornellas, Jean-Claude Dassier, Élisabeth Lévy, Ludovine de la Rochère, Eugénie Bastié, Ivan Rioufol, etc., qui présentent tous un énorme défaut : ils ne pensent pas comme Claude Askolovitch ou Samuel Gontier. Ces derniers ne leur opposent rien d’autre que la sempiternelle « lepénisation des esprits » ou, pour parler comme Jean-Luc Mélenchon, la « zemmourisation de l’espace intellectuel ». C’est plus rapide et plus paresseux qu’un véritable travail de contre-argumentation étayée. Ça évite les nuits d’insomnie à chercher ce qui pourrait bien contredire la description de certains phénomènes en France à propos de l’islamisme, de l’immigration, ou de l’antiracisme dévoyé à la manière de la famille Traoré. La reductio ad hitlerum fonctionne toujours, même si elle fonctionne de moins en moins. Les journalistes téléramesques s’en rendent compte. « Que fait la police ? » demandent-ils en pleurnichant à la fin de leur article et en regrettant le succès grandissant de la chaîne-info honnie.

    5.jpg

    Eric Zemmour et Jack Lang, février 2020 Image: Capture d’écran YouTube / Cnews

    Ces sujets qui fâchent

    Au fond, que reprochent ces journalistes à Cnews ? Ce n’est pas compliqué, ils lui reprochent de ne pas ressembler au magazine philosophico-télévisuel Télérama, à la radio publico-progressiste France Inter, au journal de référence (ou de révérence) Le Monde, et aux mille autres moyens médiatiques de diffuser les slogans du vivrensemble, de la diversité heureuse, de la mondialisation béate, etc. Ils aimeraient que CNews copie France Info ou devienne une sorte de succursale de la télévision lénifiante appelée télévision du service public, avec de jolis reportages sur la méchante colonisation, des jeux débiles, un journal télévisé javellisé, ou un énième documentaire sur les violences conjugales ou la maltraitance des migrants à Lesbos. Or CNews montre plutôt la maltraitance des habitants de Lesbos submergés par les vagues migratoires, et qui n’en peuvent plus des incendies criminelles et de la délinquance. Et ça, les journalistes de Télérama ne le supportent pas.

    Conclusion de l’article de Télérama à propos de CNews – qui, rappelons-le, est une chaîne privée financée essentiellement par la publicité – : CNews est un « média qui, aujourd’hui, relève plus de l’outil de propagande que de la chaîne d’information. » Pour qui écoute la radio publique – qui, rappelons-le, se paie sur la bête, c’est-à-dire tous les contribuables français – cette conclusion sonne comme une révélation : aveugles, nos journalistes de Télérama, comme ceux de la radio franceintériste, ne distinguent plus ce qui relève de la propagande (manipulation, simplification, déformation de faits, choix précis des termes pour valoriser ou dévaloriser, répétition, etc.) et ce qui relève de l’opinion (jugement personnel, prise de position sur tel ou tel sujet, conviction, etc.) Comme la première leur colle de plus en plus à la peau, la seconde leur devient de plus en plus insupportable. Aveuglés par leur propre propagande, ils considèrent que le débat d’idées est de trop, surtout si des idées qu’ils ne partagent pas se glissent dans le débat. Aveugles, ils appuient parfois malencontreusement sur le bouton de la chaîne CNews : ils se cognent alors à la dure réalité du débat contradictoire, des convictions assumées, des sujets qui fâchent, des combats oratoires, des opinions divergentes. Ils n’en croient pas leurs oreilles qui encaissent difficilement ce surplus de libre expression. C’en est trop. Ils voulaient ne pas voir ce qu’ils voyaient, ils aimeraient maintenant ne pas entendre ce qu’ils entendent. Ils étaient aveugles. Les voilà qui deviennent sourds.

    « C’est le propre de la censure violente d’accréditer les opinions qu’elle attaque. » Voltaire

     
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  • Eolien en mer : Un carcan de fer et de béton sur le littoral français, par André Posokhow et Jean-Louis Remouit.

    L'éolien a représenté 6,3% de la production d'électricité en France en
    2019. 

    La contrainte politico-juridique: l'Union européenne a imposé à ses membres la construction de parcs éoliens en mer. C’est ainsi que dans le cadre de sa stratégie (ORES offshore renewable energy strategy), la Commission européenne a fixé en 2020 un objectif de 300 GW éolien offshore d’ici 2050, 25 fois plus que ce dont l'UE dispose aujourd'hui.

    6.jpgDocile et zélée, la France s’est lancée, elle aussi, dans l’éolien offshore. Le déploiement de ces parcs est adossé au décret de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) du 21 avril 2020. Il se fonde également sur les plans de déploiement de parcs éoliens établis par les préfectures maritimes appelés « Documents Stratégiques de Façade » ou DSF.

    Un continuum de parcs éoliens le long de nos côtes.

    Il est prévu un continuum de parcs éoliens sur l'ensemble du littoral européen grâce à l’installation de parcs de 50 à 200 éoliennes formant des rectangles de 4 ou 6 rangs, jointifs les uns des autres. Il y sera laissé, en fonction des besoins, des chenaux de 20 km de large pour permettre les communications maritimes avec la pleine mer. Selon la profondeur du fond, elles seront soit fixées soit flottantes et maintenues par des câbles ou maintenues en place à l'aide de moteurs asservis à une position GPS.

    Il est à noter que ces parcs seront positionnés entre 10 et 30 km au large des côtes et exceptionnellement plus près, c’est-à-dire dans nos eaux territoriales et qu’ils seront interdits à la navigation commerciale et de plaisance.

    Mais le gigantisme ne s'arrête pas aux éoliennes. Il est envisagé en mer du Nord, comme le mentionne un article du Figaro du 23 mars 2017 des projets d'îles artificielles qui sont destinées à couvrir les baies et golfes du littoral de manière à mutualiser les coûts de rapatriement du courant électrique produit vers la côte.

    Six projets éoliens français en mer sont en cours de développement, quatre dans la Manche (Le Tréport, Fécamp, Courseulles-sur-Mer, Saint-Brieuc) et deux sur le littoral atlantique (Saint-Nazaire, Île d’Yeu/Noirmoutier). Mais ce n’est qu’un début.

    Ainsi un rideau de fer va s’abattre sur l’ensemble de nos côtes à l’exception du littoral Marseille- Nice, de la côte Est de la Corse et au large du Touquet…. Et ce au plus grand désavantage de notre tourisme des plages, de la pêche et de la circulation maritime.

    Des opérateurs largement étrangers.

    Les constructeurs et les opérateurs sont principalement des groupes industriels nord-américains, nord-européens et asiatiques. Ils ont déjà colonisé la plus grande partie de l'éolien terrestre français (Siemens-Gamesa, Vestas etc…) et ont intérêt, à l’image des Etats Unis, à casser l'industrie française de l'énergie et EDF (Electricité de France), déjà fortement menacée par le plan Hercule.

    Les Chinois ont vocation à devenir un chef de file mondial avec par exemple le consortium CGN. Se profilent également les Japonais, les Coréens et sans doute plus tard les Indiens. On notera déja que la CGN (Chinese General Nuclear Corp), partenaire d'EDF dans Hinckley Point aurait été accusée d'espionnage par le gouvernement américain.

    Il est évident que tant les propriétaires, que les opérateurs auront un accès illimité à leurs installations et qu’ils disposeront des ressources nécessaires pour faire fonctionner d'autres dispositifs que ceux strictement nécessaires à l'exploitation du parc. Et ce d’autant plus que la taille et l’envergure démesurées des machines éoliennes maritimes leur en offriront toute latitude.

    Il faut d’ailleurs souligner que l’administration des éoliennes se fait généralement à distance par des systèmes de logiciels de gestion du type SCADA qui, avec le développement des réseaux intelligents, exposent l’industrie de l’énergie à des vulnérabilités informatiques.

    7.jpgLes usages malveillants de cette ceinture de fer.

    Cette ceinture de fer pourrait servir à deux types d’usages malveillants.

    Tout d’abord le renseignement.

    Les deux nations intéressées par le renseignement seraient, entre autres, les Etats-Unis et la Chine : les Etats-Unis pour surveiller encore plus étroitement notre territoire et protéger leur navigation naturelle dans l’Atlantique et en Méditerranée et les Chinois pour marquer ceux-ci.

    La recherche de renseignement qu’elle soit phonique, acoustique ou électromagnétique pourrait avoir deux objectifs :

    -le renseignement maritime : il s'agirait de surveiller le trafic au large à l'aide d'hydrophones, d'antennes flottantes déployées sous l'eau et d'aériens radio ou radar, le tout à l'abri de stations méteo : bref le transfert sur une foule de sites fixes : des éoliennes en mer à proximité de nos côtes, de tout ce qu'on trouvait sur des chalutiers au bon vieux temps de la guerre froide.

    -le renseignement terrestre dont le but serait de surveiller les activités portuaires, industrielles et de transport civil comme militaire.

    Des objectifs plus agressifs ?

    Il pourrait y avoir d’autres usages encore plus agressifs à partir de cette muraille géante si d’autres acteurs s’y introduisaient ou en prenaient le contrôle.

    D'une manière générale, l'éolien en mer faciliterait grâce à des moyens électroniques actifs, l’écoute de tous bâtiments et la capture de leur signature phonique en association avec leur image, leur capacité manœuvrière et logistique.

    Contre l'activité maritime en général cela pourrait être le brouillage des communications.

    Contre la France la menace pourrait être l'écoute permanente et le perfectionnement de la connaissance des moyens de communication radio notre marine et, potentiellement, le brouillage des moyens radio et des radars d'approche tant à usage maritime que terrestre.

    Des risques immenses pour la France.

    Les risques, au plan stratégique, apparaissent immenses pour la France du fait de son positionnement géographique :

    -la mise en oeuvre de menaces à l'encontre de notre activité portuaire et aéroportuaire, le même type de menaces sur les industries littorales telles la Cogema à la Hague ou l'industrie des missiles à Bordeaux. Que dire par ailleurs de celles qui pèseraient sur nos arsenaux et nos ports militaires dans ces conditions ?

    -les autres risques seraient liés aux possibilités de sabotages, de coups de main ou d'attaques exercées par des puissances secondaires ou des groupes terroristes appuyés en sous-main par des Etats, des organisations subversives en liaison avec des sociétés commerciales à partir de ce rideau de sites fixes à la vue de nos côtes.

    Conclusion.

    Nos responsables politiques et notre administration tétanisés par l’idéologie climatique doivent sortir de leur candeur ou d’une indifférence qui constituerait une forfaiture, afin de prendre conscience de ces risques considérables et d'en analyser les conséquences.

    La ceinture de fer de notre littoral risque de se transformer en un carcan mortel si d'aventure l’État ne prenait pas les choses en main en adoptant les moyens indispensables pour contrôler le déploiement et l'usage de ces moyens d'investigation et d'établir des zones de non déploiement près de sites sensibles.

    Source : http://www.economiematin.fr/

  • Mai 68 • LʼEmpire U.S. contre-attaque [7]

    Une fois que la tempête a commencé, les leaders de la J.C.R. « Krivine, Bensaïd, Weber sont fiers de lʼaide que leur apporte la IVème Internationale – essence belge, talkies-walkies américains, collecte des dockers ceylanais. » Alain Krivine est, de même, fier dʼavoir lʼhonneur dʼêtre reçu par le plus américain des politiciens français, Pierre Mendès France, qui, le 10 mai 1968, à lʼoccasion dʼun débat à lʼAssemblée nationale sur la proposition faite par de Gaulle de revenir à lʼétalon-or strict, sʼemportait contre « une politique médiévale, une politique qui nʼest pas digne dʼun État moderne »[1].

    « Pierre Mendès France désire le rencontrer pour sʼinformer de lʼétat dʼesprit des jeunes contestataires. […] Alain respecte Mendès et ne voit nulle objection à semblable entretien. Dès le 18 mai, ils sont face-à-face dans un restaurant voisin de la rue Montholon. Une autre conversation suivra. Lʼancien président du Conseil est à la fois réjoui et alarmé. Réjoui parce quʼune de ses vieilles prédictions se réalise : ce régime est à la merci dʼune poussée violente. Tourmenté parce quʼil juge de Gaulle capable de recourir aux armes. »[2]

    Aucune preuve, cependant, nʼa encore été révélée qui puisse confirmer quʼil y aurait eu des liens entre la IVème Internationale et la C.I.A. au moment de 68, seulement un faisceau dʼindices. Il est en revanche attesté, concernant la troisième branche du trotskisme français, le « lambertisme », auquel ont notamment appartenu MM. Jospin, Mélenchon et Cambadélis avant de rallier le P.S., que la main des services secrets américains agissait pour, si lʼon peut dire, piloter la boutique.

    Le Français le plus proche de lʼagent de la C.I.A. Irving Brown, André Lafond, en plus de sa fonction de syndicaliste à F.O, était membre de lʼO.C.I, qui auparavant sʼappelait Parti communiste internationaliste (P.C.I.). « Dans lʼentre-deux-guerres, il fut militant socialiste sympathisant des bolchevkis-léninistes à lʼintérieur de la SFIO, démissionna en 1936 et adhéra officiellement au Parti communiste internationaliste. […]. À partir de 1950, sa correspondance avec Brown et Lovestone devient très régulière. »[3]

    Tant F.O. que les « lambertistes » de lʼO.C.I. étaient des organisations que la C.I.A. avait infiltrées. Cʼest ce que montre le passage qui suit :

    « À lʼautomne 1967, Robert Ehlers sʼintéresse particulièrement aux nouveaux groupuscules révolutionnaires et à leurs jeunes dirigeants. »[4] Cet homme est le « directeur adjoint du bureau parisien de Radio Liberty »[5], une radio créée en 1949 sous lʼégide de la C.I.A. En novembre 1967, il fait la rencontre de « M. », qui « passe pour un des meilleurs spécialistes de lʼextrême gauche »[6]. Ce dernier lui conseille dʼinterviewer quelques figures de ce courant. Une journaliste de son équipe rencontre alors Charles Berg, dirigeant dʼun groupuscule trotskiste appelé Révoltes. « Dans la discussion, le cigare aux lèvres, Charles Berg a confié à la journaliste de Radio Liberty que les jeunes de son mouvement acheminaient derrière le rideau de fer une littérature considérée comme subversive dans les pays du bloc soviétique, ce dont il paraît très fier. Cette confidence, dont il a fait état non sans une certaine gloriole, suscite la curiosité de M. Ce dernier nʼignore pas en effet les liens qui existent entre le groupe de Berg, coiffé par un certain Pierre Lambert, et FO, ni ceux de FO avec la revue Le Syndicaliste exilé et le Centre dʼétudes économiques et syndicales, ni davantage ceux dʼIrving Brown avec FO et les services américains. »[7]

    Pierre Lambert, le premier mentor politique des Jospin, Cambadélis et Mélenchon était donc en relations resserrées avec les États-Unis, ce qui peut expliquer leur parcours. En rejoignant le P.S. pour des raisons stratégiques dʼentrisme, cʼest-à-dire avec lʼaval de leur direction, ils restaient dans le giron américain. Leur évolution ne représentait en rien une trahison. Elle relevait dʼune certaine continuité. Et lʼun des leaders de Mai, Jacques Sauvageot, issu de lʼatlantiste P.S.U., savait à qui il devait sa place de chef de lʼU.N.E.F. : à une autre formation atlantiste, les trotskistes de lʼO.C.I.

    Experts ès rouerie, en dignes successeurs de leur grande sœur la perfide Albion, les Américains agissaient sous couvert. Ils ne regardaient pas non plus le mouvement maoïste français des Linhart et Lévy – lʼUnion des jeunesses communistes (marxistes-léninistes) fondées les 10 et 11 décembre 1966 au théâtre dʼUlm – comme un ennemi mais comme un allié objectif. Ce changement radical – car en 1964 la décision de la France dʼétablir « des relations diplomatiques avec la Chine populaire est accueillie par les États-Unis comme un geste de défiance à leur égard »[8] – est opéré suite aux conseils prodigués par Henri Kissinger, qui « considérait que la Chine, ruinée par la Révolution culturelle, ne constituait pas un modèle révolutionnaire crédible et quʼelle appartenait dʼores et déjà, du fait de son opposition à lʼURSS, au système de sécurité américain »[9] On retrouve une telle analyse dans le film Pentagon Papers (2018), au détour dʼune conversation à la fin dʼun dîner réunissant des membres éminents de lʼestablishment de lʼère Nixon.

    De ce fait les militants maoïstes, ces communistes concurrents du P.C.F. pro-soviétique, nʼétaient pas du tout gênants pour les Américains, ils pouvaient sans problème aller chercher à lʼambassade de Chine les grands textes du marxisme-léninisme, le Petit Livre rouge de Mao et le périodique Pékin Information, pour les refourguer aux jeunes esprits naïfs prêts à croire que le Grand Timonier fût un bienfaiteur de lʼhumanité et la Chine un paradis. En Europe de lʼOuest les groupuscules maoïstes, comme lʼaffirme Morgan Sportès, étaient en réalité plus ou moins contrôlés par la C.I.A.[10]

    Celle-ci, parce quʼentre les États-Unis et la France « le malentendu est permanent avec des périodes de très vive tension »[11], et donc « nʼapprécie pas la politique gaulliste, cherche dʼailleurs à semer le trouble en France »[12]. Le moins quʼon puisse dire cʼest quʼelle a réussi...  (Fin du dossier)  

    [1]  Maurice Vaïsse, La grandeur. Politique étrangère du général de Gaulle, Paris, C.N.R.S. Éditions, 2013, p. 405-406.

    [2]  Hervé Hamon, Patrick Rotman, op. cit., p. 532.

    [3]  Tania Région, op. cit., p. 108.

    [4]  Frédéric Charpier, La CIA en France. 60 ans dʼingérence dans les affaires françaises, Paris, Seuil, 2008, p. 264.

    [5]  Ibid., p. 263.

    [6]  Ibid., p. 266.

    [7]  Ibid., p. 267-268.

    [8]  Maurice Vaïsse, op. cit., p. 363.

    [9]  Cité par Morgan Sportès, Ils ont tué Pierre Overney, Paris, Grasset, 2008, p. 193.

    [10]  Ibid., p. 195.

    [11]  Maurice Vaïsse, op. cit., p. 364.

    [12]  Ibid., p. 369.

     

    Retrouvez les articles de cette série en cliquant sur le lien suivant ... 

    Dossier spécial Mai 68

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Aymeric Caron, député du groupe des "revenants de la section des piques de 1793" estime que c'est une honte que d'être Français.

    Avec - comme disait Coluche... -  la mine "pas tibulaire, mais presque" qui est, si souvent, la sienne, il a en effet éructé que les soi-disant étudiants/en réalité vrais terroristes, qui faisaient les marioles à Sciences Po étaient l'honneur de la France (sic !!!!); et même, a-t-il rajouté (comme si ce n'était pas assez) : "on peut être fier d'être Espagnol ou Irlandais mais c'est une honte d'être Français..."

    Rien que ça !

    Pour nous, ce qui est une véritable honte c'est qu'un énergumène pareil soit député ! Amaury Brelet, Rédacteur en chef de Valeurs actuelles lui a bien répondu :

    https://video-streaming.orange.fr/actu-politique/amaury-brelet-contrairement-a-ce-que-dit-aymeric-caron-ces-etudiants-sont-la-honte-de-la-france-CNT000002dLGh4.html

     

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    1. Idée géniale, ou utopie coûteuse ? Le point - avec Opex News et France info - sur le cas de "Flying Whales"... :

    • sur Opex News :

    "Selon l’enquête de @MarjolaineKoch, la start-up @_FLYING_WHALES a perdu un actionnaire de poids : le chinois Avic. Cette société aéronautique d’État était entrée au capital dès sa création, avec l'acquisition de 25% des parts, assortie d’une clause de non-dilution. Selon un document interne, ce partenariat était une source importante de financement pour la conception du dirigeable. Il ouvrait une porte sur le marché chinois qui envisageait d’acquérir entre 80 et 100 dirigeables. Mais lorsque Flying Whales a démarché le Québec en lorgnant sur le marché américain, le gouvernement québécois aurait réclamé le départ d’Avic pour éviter tout risque d’espionnage. Exit donc la perspective de nombreux contrats en Asie."

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    • dans France info :

    https://www.francetvinfo.fr/economie/industrie/enquete-flying-whales-90-millions-d-euros-d-argent-public-investis-et-toujours-aucun-prototype-de-dirigeable_6521282.html

    Plusieurs sociétés à travers le monde travaillent sur des projets de transport de marchandise par dirigeable, mais aucun n'a encore été concrétisé. (Nicolas Dewit – Cellule investigation de Radio France)

    Plusieurs sociétés à travers le monde travaillent sur des projets de transport de marchandise par dirigeable, mais aucun n'a encore été concrétisé. (Nicolas Dewit – Cellule investigation de Radio France)

     

    2. On en parlai ici-même hier : Le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, a pris la plume pour critiquer le futur système de satellites jusqu’à demander la suspension de l’appel d’offres. Une manière de faire inédite en Europe. 

    Commentaire de Rodolphe Cart :

    "En termes budgétaires, c'est Berlin qui décide, et, en termes militaires, c'est Washington. L'humiliation continue. « L'intérêt des USA consiste à exploiter la position dominante de l'Allemagne dans l'Europe atlantiste sans provoquer les inquiétudes de la France » (Bzrezinski)"

     

    Image

     

    3. Le projet de Technocentre de Fessenheim suscite des critiques, outre Rhin : mais, de quoi se mêlent nos ennemis allemands ? Comme le dit avec raison Fabien Bouglé :

     

    4. D'Arthur de Watrigant, sur les prochaines européennes :

     

     

    5. Relayons le "coup de gueule" de Gabrielle Cluzel, dans Boulevard Voltaire : Menaces islamistes contre une élue à Saint-Chamond : mais bon sang, que font Attal et Darmanin ?...

    "Isabelle Surply est une élue municipale, une élue régionale et une mère de famille nombreuse. Elle est surtout aujourd'hui une femme seule dans l'adversité. Elle se sent abandonnée, et elle craint pour sa vie."

    https://www.bvoltaire.fr/menaces-islamistes-contre-une-elue-a-saint-chamond-mais-bon-sang-que-font-attal-et-darmanin/

     

    6. Un Arbre de la Liberté vient d’être planté à Perpignan par @EricNaulleau, Henri Guaino et d’autres invités au 1er Printemps de la liberté d’expression qui verra se réunir Samuel Fitoussi, Jean Sévillia, Xavier Driencourt, Boualem Sansal, Florence Bergeaud-Blackler, et d’autres...

    (extrait vidéo 0'38)

    https://x.com/BVoltaire/status/1786372873390567563

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    7. SOS CALVAIRES sur Sud Radio :

     

     

    À DEMAIN !

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  • Anne Hidalgo #saccageparis : à quand la fin du cauchemar ?, par Serge Federbusch.

    3.jpgDepuis 2008, mon site Internet Delanopolis a fait un recensement de toutes les démagogies, massacres et aberrations, architecturales, urbanistiques, financières et sociales de Bertrand Delanoë puis d’. Où étaient, alors, les pourfendeurs d’aujourd’hui ? Ils étaient tétanisés par le marchand de sable qui régnait à l’hôtel de ville. Qui, pour contester les aberrantes pistes cyclables et teufs à neuneu ? Pas grand monde. Et encore moins pour s’opposer à la destruction de la place de la République ou du boulevard de Magenta que l’association Vigilance République que je présidais fut seule à combattre.

    Ce qui est plus gênant, c’est que je ne suis pas sûr que ces néo-opposants à Mme Hidalgo aient compris la véritable nature du problème. Un système clientéliste et prédateur s’est emparé de la ville en 2001. C’est une sangsue qui n’arrêtera de nuire que lorsque la ville sera ruinée ou lorsque l’État s’opposera au délabrement financier et physique de sa capitale.

    Observez les résultats des dernières régionales, et législative partielle à Paris. Anne Hidalgo se moque de #saccageparis tant que les populations logées en HLM et encadrées par des associations subventionnées vont voter, le jour J, pour elle ou ses alliés écolos. Du reste, la plus grand menace qui plane sur le maire de Paris, ce sont les écolos qui réclament encore plus de destruction de chaussées, de , d’accueil de , etc.

    Ce système peut durer tant qu’il y a de l’argent pour le financer. Et, hélas, Paris est riche et continue de bénéficier d’entreprises multinationales ou des transferts de l’État qui entretiennent une partie de la ville et y paient un nombre important de hauts fonctionnaires qui y vivent.

    Quand Anne Hidalgo devra augmenter durement la taxe foncière, les dents vont grincer, sachant qu’elle se refusera à faire de même avec la taxe d’habitation pour ne pas faire de mal à ses électeurs. Quand elle ne pourra plus rénover le moindre logement de sociétés HLM dont les comptes auront été siphonnés, le problème se posera aussi.

    En réalité, il faudrait que la préfecture et la Cour des comptes mettent la ville sous tutelle en anticipant le plus possible sur sa faillite. Car ne vous faites aucune illusion : les électeurs d’Hidalgo se moquent pas mal de Notre-Dame, de la Sainte Chapelle ou de l’esthétique haussmanienne. Ce n’est pas leur culture et souvent pas leur non plus.

    Le problème est donc éminemment . J’avais tenté, avec « Aimer Paris », d’unir les oppositions et d’arrêter le massacre lors des dernières municipales.

    Je terminerai néanmoins sur une note optimiste. Paris en a vu d’autres et des bien pires : occupations étrangères, pestes, hordes barbares passant à proximité, ligues, révolutions, famines.

    Quand le cauchemar socialiste sera dissipé, nous retrouverons une chose simple et merveilleuse : le spectacle de la plus belle ville du monde où tous les styles architecturaux ou presque sont représentés depuis l’Antiquité jusqu’au XXIe siècle, dans une harmonie voulue par les rois, les empereurs et même certains présidents, les plus décadents et ignorants étant ,hélas, les plus récents. Détruire les pistes cyclables, bitoniaux et mobilier urbain déshonorants sera aisé. Anne Hidalgo sera renvoyée dans les poubelles de l’Histoire, comme disent ses amis marxistes.

    Vive Paris !

     

    Serge Federbusch

    Homme politique
    Élu conseiller du 10e arrondissement (2008), fondateur d'Aimer Paris, candidat à l'élection municipale de 2020
  • L'identité française, par Mgr Guy Bagnard, évêque de Belley-Ars (texte intégral, non censuré.....).

               Golias s'est déchaîné contre le texte que Mgr Bagnard a publié sur le site de l'évêché de Belley-Ars. Le qualifiant de "propos scandaleux" la revue renvoie ses lecteurs à son n° 107, dans lequel un petit billet traitait de l'identité nationale. Dans le-dit billet on retrouve tous les poncifs les plus éculés d'une gauche et d'une extrême-gauche qui n'inventent plus rien depuis bien longtemps, et qui vivent sur la rente de situation qu'elles ont hérité en 1945: d'un côté, c'est rassurant....

               Dans ce billet fourre-tout, on tape sur "les centres de rétention et expulsions par charter", la "vision utilitariste de l’immigration, version relookée de l’esclavage, et le recul du droit d’asile", on prétend que les écoles sont "en danger" et qu'avec "son"débat le président Sarkozy "abolit la République et les principes qui la fondent"! Rien que ça ! Bref, du grand délire et du grand n'importe quoi, qui devient carrément du grand Barnum lorsque la revue ose écrire Et si l’histoire se répétait sous une autre forme ?, en évoquant Vichy et la collaboration, référence passéiste obligée de ceux dont les horloges mentales se sont arrêtées en 1945.

                Dans son innommable fourre-tout, chef d'oeuvre de mauvaise foi et de mauvais esprit, Golias feint évidemment de ne pas savoir ce que tout le monde sait: qu'il y a eu autant, voire plus, de collabos à gauche qu'ailleurs, et qu'il y a eu autant, voire plus, de résistants -et plus tôt...- ailleurs qu'à gauche.... Mais bon, on ne va pas chercher à convaincre ceux qui vivent depuis si longtemps sur le mensonge et du mensonge.

                Par contre, puisque Golias qualifie de "scandaleux" l'article de Mgr Bagnard, il est juste et honnête de lui donner la parole, et de laisser les lecteurs juges: qui est scandaleux ?.... 

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    L'identité française, par Mgr Guy Bagnard, évêque de Belley-Ars

     

    Si l’on s’interroge sur l’identité nationale, c’est que l’on ne sait plus ce que l’expression recouvre exactement. La cause en est due d’abord à l’impact de l’Europe sur notre pays ! En devenant membres de l’Union européenne, les Français voient plus ou moins s’effacer le sentiment de leur appartenance à la nation. De ce fait, la notion de nationalité, sans vraiment disparaître, passe au second plan. On se dit facilement citoyen de l’Europe et même parfois, plus radicalement encore, « citoyen du monde ». Que devient alors le lien qui unit à son propre pays ?

    L’une des autres causes qui entoure d’un brouillard l’identité nationale, c’est l’arrivée dans notre pays d’un grand nombre d’« étrangers ». Un seul exemple : quand l’équipe de football qui défend les couleurs de la France se présente avec une majorité de joueurs d’origine africaine dans ses rangs — ce qui n’est en rien critiquable, bien entendu ! — on se pose la question : « Que veut dire exactement l’expression : “équipe de France” ? »

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    On "appréciera" l'obligatoire réserve/précaution indispensable face au conformisme ambiant et à la police de la pensée, qui veille:

    "ce qui n’est en rien critiquable, bien entendu !"

     

    Or c’est au moment où se brouille la conscience de ce que l’on croyait être jusqu’alors, que l’on s’interroge sur la réalité de ce que l’on était vraiment ! Qu’est-ce qui fait que l’on est français ?

    L’histoire se reçoit

    À n’en pas douter, l’un des chemins qui ouvre à l’identité nationale passe par l’histoire. C’est dans l’héritage reçu des siècles que se reflète le visage d’une nation. « Qu’avons-nous que nous n’ayons reçu ? » Que pourrions-nous dire de nous-mêmes et de notre pays si, faute de mémoire, nous ne parvenions pas à nous situer dans le prolongement d’une histoire ? Ce serait le silence ou l’arbitraire d’une parole tirée de l’immédiat !

    Ainsi, comme évêque de Belley-Ars, je ne peux pas ignorer que la présence d’un évêque, identifiée avec certitude par l’histoire dans la ville de Belley, remonte à l’an 412. Il s’appelait Audax. L’évêque actuel est le centième d’une lignée qui en compte quatre-vingt-dix-neuf avant lui. Ainsi, depuis seize siècles, le christianisme est présent — de façon organisée — sur notre région. Comment, sur une aussi longue durée, l’Évangile n’aurait-il pas façonné le comportement de ses habitants, leur mode de pensée, leur culture, leur vision de l’existence ?

    Une donnée de fait

    On peut discuter sur le bien fondé de cet impact, mais on ne peut contester les données objectives de l’histoire. Les traces de cet héritage sont là sous nos yeux. Il suffit de voir « ce long manteau d’églises et de cathédrales qui recouvre notre pays pour comprendre que les valeurs chrétiennes ont dû quand même y jouer un rôle », déclarait Nicolas Sarkozy, le 13 décembre 2007. Pourquoi s’en excuser ? Pourquoi s’en défendre puisque nous sommes tout simplement devant une donnée de fait ?

    La culture issue de cette imprégnation des siècles est si profondément enracinée qu’elle est devenue comme une seconde nature ; elle fait si bien corps avec chacun d’entre nous qu’elle a ce grave inconvénient de ne plus s’interroger sur les origines où elle a puisé sa sève.

    Jean-Paul II avait justement osé dire au Bourget, le 1er juin 1980 : « On sait la place que l’idée de liberté, d’égalité et de fraternité tient dans votre culture, dans votre histoire. Au fond, ce sont là des idées chrétiennes. » S’interroger sur l’identité nationale, c’est donc retrouver le chemin des origines et les assumer comme un creuset qui, au fil des siècles, a forgé l’identité de notre pays.

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    Double CD contenant les discours des 6 Voyages Pastoraux de Jean-Paul II en France,
    entre 1980 (Le Bourget) et 1997 (JMJ)


    Cette interrogation conduit à reconnaître que l’un des facteurs majeurs de cette identité, c’est bien le christianisme. Nicolas Sarkozy avait dit au Latran : « Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes... Une nation qui ignore l’héritage éthique, spirituel, religieux, de son histoire commet un crime contre sa culture. Arracher la racine, c’est perdre la signification, c’est affaiblir le ciment de l’identité nationale et dessécher davantage encore les rapports sociaux qui ont tant besoin de symboles de mémoire. »

    Un référentiel fondamental

    Il est vrai que le siècle des Lumières a contesté cet héritage, mais il en est resté, malgré lui, profondément imprégné. Le cadre mental dans lequel il exprimait ses « idées nouvelles » continuait à s’alimenter souterrainement à la Source qu’en surface il rejetait !

    Sans ce référentiel fondamental, il n’aurait pas pu élaborer la Déclaration universelle des droits de l’homme, dont l’un des principes fondamentaux est le respect dû à tout être humain. Car tous les hommes sont égaux en dignité. Chacun a donc le droit d’être reconnu pour lui-même, qu’il soit croyant, non croyant, libre penseur, etc.

    Et justement, l’esprit de la laïcité s’engage à réunir les conditions permettant aux croyants et aux incroyants de vivre ensemble, la base de cette convivialité étant le respect de la conscience de chacun. Nous sommes typiquement devant la version séculière du message évangélique !


    Interroger l’islam

     

     

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    Aussi quand, sur l’horizon qui nous est familier, surgissent d’autres cultures — issues d’autres religions — nous nous interrogeons légitimement sur leur compatibilité avec notre propre identité nationale. Et c’est aussi l’occasion d’avoir une plus claire conscience de ce que veut dire être français. Au nom de cette identité, nous interrogeons l’islam. Accepte-t-il, dans les faits, la liberté de conscience ? Intègre-t-il, dans le champ social, l’égalité entre l’homme et la femme ? Le respect des consciences va-t-il jusqu’à accueillir le changement de religion sans crainte de représailles ? Peut-on être tranquillement adepte d’une autre religion dans un pays musulman ? Si la réponse est « oui » pour tel pays, et « non » pour tel autre, alors y a-t-il un organisme officiel qui définit la juste pensée de l’islam ? Où se trouve la véritable interprétation ? Le Français a besoin de le savoir au moment où son pays accueille cette culture sur son territoire et cela au nom de l’identité nationale.

    Car voici, par exemple, ce que je lis sous la plume d’un père jésuite égyptien, le Père Boulad, bon connaisseur de l’islam : « Quand un musulman me dit : l’islam est la religion de la tolérance, je lui réponds : parmi les 57 pays musulmans de la planète, cite m’en un seul où la liberté religieuse existe. Si bien que le non-musulman n’a pas sa place. Il est toléré, tout juste, comme dhimmi, mais à part ça, non. La tolérance, pour l’islam, c’est que vous êtes toléré comme citoyen de deuxième zone en tant que chrétien ou juif. Mais en dehors de ça, si vous êtes bouddhiste ou hindouiste, vous n’êtes plus toléré. Vous êtes un kafir, c’est-à-dire carrément un apostat, un impie. [...] »

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    N’est-ce pas le rappel de l’exigence d’un dialogue en vérité, au moment où l’on s’interroge sur l’identité nationale ? Et cette exigence dépasse largement la discussion sur la hauteur des minarets, même si celle-ci est à prendre aussi en considération.

    + Guy-Marie Bagnard,
    évêque de Belley-Ars

     

     

     

    17 décembre 2009.

  • DEMAIN..LA QUETE..., par Frédéric Winkler.

    «…que homes que femmes qui abitoient es esveschiez de Gibele (Jbail) de Bostre (Batroun) et de Triple (Tripoli) ; il estoient genz mout hardies et preuz en et mainz granz secors avoient fet a noz crestiens quant il se combatoient a leur anemis » (Guillaume de Tyr, L. XXII, chp.7, sur les chrétiens du Mont Liban).
    Chacun doit trouver sa voie, se connaître et se découvrir, afin de tenter de s’améliorer, comme se corriger. Ce « meilleur » est différent du culte contemporain de la méritocratie de l’arriviste, écrasant ses pairs pour faire une carrière, le libéral réussit par le développement des bas instincts de l’homme : jalousie, mensonge, veulerie et couardise. La différence est donc simple à discerner.

    frédéric winkler.jpgNous parlons d’une excellence, d’une bonté dans le service des autres, bref de l’élévation, de cette aristocratie venant du fond des âges, la vraie. Cette recherche de soi fait partie de la fameuse quête du Graal. Cet art accompli, sorte d’épopée, est l’aventure d’une vie, comme une science de l’existence. C’est celle de la découverte, d’un état comme d’une volonté tournée vers l’amélioration de soi, dans la charité. Il s’agit de prendre ce chemin, renouer avec ce fil de notre histoire communautaire, s’éloigner d’une médiocrité un peu trop actuelle, donnant de l’homme une image dégradée. Bref retrouver le sens du panache. Lors de périls, par confort on peut penser à la fuite comme au repli sur soi, fermer les yeux sur l’insoutenable et l’injustice, s’écarter de tout risque, choisir entre « Dieu et le monde, et de déserter le monde. Mais le Christ n’a pas fui le monde en ce sens-là, il s’y est incarné pour le racheter, il nous a conviés à l’œuvre de cette rédemption. Le chrétien du Moyen Age n’a pas résolu les problèmes de la barbarie militaire en leur tournant le dos, Aristote disait déjà qu’il ne suffit pas de fermer les yeux pour supprimer le soleil… Le chrétien du Moyen Age s’est fait soldat, et il a été le soldat chrétien. Car il n’y a rien qui soit à rejeter dans l’activité humaine, il s’agit seulement de l’orienter selon son ordre et selon sa fin ; le mal n’est jamais une création originale, mais une créature de Dieu détournée de sa fin et retirée à son ordre. Et quand le mal envahit le monde au point de le dominer, il ne le change pas pour autant dans son essence, il lui a seulement fait perdre le sens de sa destinée, et sa raison d’être, et son équilibre organique » (Jean Louis Lagor, Une autre Chevalerie naitra). Le preux est un veilleur, un messager, un acteur dont la dimension est extrêmement sociale. Chacun d’entre nous peut accéder à cette distinction, qui est d’abord une prise de conscience vers un cheminement intérieur avant le rayonnement extérieur. Revenons un peu en arrière, car l'histoire reste ce vivier de nos origines, ce terreau dont notre peuple est pétrie et qui fit au cours des siècles, ce que nous sommes. N'oublions jamais notre dette envers ceux qui dorment sous nos pieds et dont le sang irrigue notre terre, pour qu'aujourd'hui nous puissions être libre. Là représente la lourde responsabilité de ceux qui nous gouvernent et qui détruisent chaque jour ce qui nous est cher.
    La France fut le vivier, comme le berceau de la chevalerie, fille aînée de l’Eglise, royaume de St Michel. La chevalerie avait fait du chemin depuis les origines du compagnonnage guerrier dont certains se nommaient « Fils du Loup » comme chez les Scandinaves ou Ylfingar. La chevalerie chrétienne fut doté d’une éthique pour le respect des femmes et des enfants, comme des clercs et des paysans. On ne se battait pas durant certaines périodes, c’est la « Paix de Dieu » ou la « Trêve de Dieu ». La noblesse est une paysannerie supérieure disait Oswald Spengler : « Quiconque laboure le matin, chevauche le soir vers la place des tournois ». Oswald Spengler rajoutait que la femme est histoire : « le rang intérieur des générations de paysans et de nobles se détermine par l’intensité de la race et le degré de destin chez leurs femmes ». Pour l’homme chevaleresque marchant avec les siècles, seule la mort sans héritier est une mort totale, on retrouve cela dans les sagas islandaises. Le chevalier d'ailleurs prenait souvent femme dans les milieux paysans : « …le château a grandi sur la voie qui mène à peu près de la maison paysanne à travers les propriétés rurales de la noblesse franque… » (O. Spengler, La Nouvelle Revue d’Histoire).
    L’art du blason est lié, c'était l'apanage de tous, du plus petit par les métiers des corporations aux plus grands par le sacrifice au combat. L’héraldique, est une science venue des temps les plus reculés comme reste une distinction, surtout le signe du devoir comme du service : « Tout homme déploie sa force pour entrer dans le royaume de Dieu » (Luc 16, 16). Loin d’être décoratif ou folklorique pour ceux qui représentent la mémoire, il est transcendance et héritage comme devoir. En France, L’écu est celui des hommes, l’ovale est celui des Dames, le losange pour les Demoiselles. C’est un art sacré, loin de la superficialité et de l’apparence d’un monde tourné vers des chimères inutiles de la société du spectacle : « Âme des Chevaliers, revenez-vous encore ? Est-ce vous qui parlez avec la voix du Cor ? Roncevaux ! Roncevaux ! Dans ta sombre vallée. L’ombre du grand Roland n’est donc pas consolée ? » (Alfred de Vigny, « Le Cor ») L’héraldique fut l'apanage de toute la société, des femmes (1156) aux religieux (1200), mais aussi les bourgeois (1220) aux paysans et artisans (1230), comme les communautés laïques et les villes (1199). Le phénomène héraldique fut général jusqu’à la bêtise révolutionnaire, qui prétendit qu’elle n’était que le privilège des nobles, une certaine nuit de 4 aout ? Ce mensonge lui permit de faire « main basse » sur les biens de toute la société, à commencer par ceux des ouvriers, biens meubles et immeubles qui manqueront cruellement pour soulager la misère, lors du terrible XIXe siècle. La révolution conforta le pouvoir de la bourgeoisie libérale, remplaçant le mérite par l’argent ! La monarchie catholique représentait le dernier « verrou » contre le capitalisme naissant. Napoléon rétablira les armoiries mais pour l’exclusivité de sa nouvelle noblesse d’Empire. Il faudra attendre Louis XVIII pour redonner à l’ensemble de la société, la possibilité d’y prétendre, droit perdurant jusqu’à nos jours, il est temps de comprendre le caractère antisocial du système au pouvoir en France, vive le roi !
    Ce fil historique vient aussi des chansons de geste, saga, contes et légendes du temps jadis, de Roland aux Nibelungen, en passant par les chevaliers de la table ronde à Cúchulainn. Ceci est à la portée de tous ceux dont la flamme intérieure reste encore vivante où ceux qui par « accident », expérience, lucidité ou « choc », se trouvent transportés instinctivement vers ce cheminement dans l’élévation. Cette « chevalerie » est alors une fusion des énergies spirituelles, un corps d’idées traditionnelles, fruit d’une culture et de l’héritage des ancêtres en vue d’un « humanisme » (sens chrétien) future. Nous prendrons quelques exemples et malheureusement en oublierons beaucoup mais ils demeurent assez représentatifs des autres, de Roland à Baudouin IV de Jérusalem, en passant par Du Guesclin et Jehanne. C’est une nouvelle noblesse, ouverte à tous, de toute origine, creuset de notre histoire empirique, de cette « geste des francs ». Cette éthique est une philosophie de la vie, comme un comportement, devant rester inébranlable même devant les épreuves, du sourire chrétien à la bonne humeur, comme du service à la courtoisie permanente : « Yseult appela Brangien et lui commanda d’apporter du vin…Reine Iseult, prenez ce breuvage qui a été préparé en Irlande pour le roi Marc… » (Tristan et Iseult, 1100). Le chevalier n’est pas seulement un guerrier, c’est aussi un poète. « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez » (Luc 11,9). La culture comporte l’intérêt aux belles choses, de l'architecture aux arts, de la peinture à la musique, jusqu'aux chants. C’est un homme, voir une communauté sociale, conscient de son identité, de l’héritage à maintenir, comme de sa mission. Sortie des origines fondatrices de son peuple, il pourra mettre cette énergie en action afin de construire demain. C’est une autre voie, opposée au nouvel ordre mondial financier. Les hérauts de demain doivent être imperméables aux sirènes du libéralisme qui, par tous les moyens achètent et corrompt les hommes. L’écu dont ils sont armoriés ne souffre aucune compromission au risque de s’affadir et n’être plus que l’image du félon comme le sont nombreux des politiques, « capitaines » d’industries et cadres du monde légal.
    Il s’agit d’être guidé par la sagesse créatrice, de se détourner de tout orgueil, rester simple et humble : Aie la richesse, aie la sagesse, aie la beauté, mais garde-toi de l'orgueil qui souille tout ce qu'il approche, dit l’inscription gravée dans la grande salle du CRAC des chevaliers en Syrie (Sit tibi copia sit sapientia formaque detur inquinat omnia sola superbia si comitetur). Le triomphe du chevalier au-delà de l’adversaire vaincu, au-delà de la maîtrise de soi, reste dans le renoncement de ses propres passions, sachant que charité bien ordonnée commence par soi-même, dit le proverbe médiéval. Mais prudence nous ne sommes que des hommes, imparfaits tentant de nous améliorer, loin d’être des dieux, tout est dans la mesure et non l’excès, comme le dit André Mary dans « Les saints et les Anges » : « Tous les anges ne sont pas des saints, tous les morts éminents ne sont pas voués à être des saints hommes, et tous les héros où les saints ne sont pas des martyrs ». Le combat le plus difficile reste donc en soi, débarrassé de la médiocrité comme des bas instincts au profit d’une plénitude intérieure vers la sagesse divine. C’est très difficile mais c’était l’esprit recherché aux temps médiévaux, le détachement de l’égo. Lorsque les chevaliers étaient devant l’échec, ils se frappaient la poitrine en disant : Dieu te punisse, alors qu’aujourd’hui, nous recherchons toujours la faute chez l’autre, les motifs de nos erreurs, ceci par manque d'humilité…Ce chemin est semé d’embuches, et demande cette révolution intérieure, sorte de remise en cause permanente, comme équilibre pour le corps et l'esprit.
    On est loin de l’image d’Épinal de la simple organisation sociale ou militaire, voir mondaine ou religieuse, de la geste symbolique du coup d’épée ou de la lance contre un dragon ou le mal. La coupe du Graal est à portée qu'après la longue quête du perfectionnement de l’être vers la lumière. C’est au final la noblesse, la royauté intérieure bien avant toute autre consécration, et aujourd'hui même, avant la royauté restaurée. Les temps obscurs des temps médiévaux présentés par « l’histoire » officielle sont en réalité des temps de lumière, que la médiéviste Régine Pernoud, par de nombreux ouvrages a démontrée. Ils sont noircis par un système décadent parce qu’ils font de l’ombre au monde d'aujourd’hui. Ce monde féodal, viril, excessif certes quelquefois brutal, fut aussi une civilisation d’une grandeur immense, tant sur le plan moral que spirituel, artistique, intellectuel comme humain. Cela peut prêter à sourire pour quelques esprits chagrins, cerbères du système, mais on respectait plus l’homme hier que nos temps dits « démocratiques », qui peuvent rayer de la carte en un instant, un peuple entier à coup de bombes où de chimie.
    F. Winkler (L'Ethique de la Reconquete, à suivre...)

  • Sur le blog de Michel Onfray : le Président de la République, qu’est-ce qu’un chef? (2)*.

    Venant de la banque, du libéralisme et de la haute fonction publique, personne n’a obligé Emmanuel Macron, huitième président de la V° République, à se réclamer du général de Gaulle, qui n’aimait ni la banque, ni le libéralisme, ni la haute fonction publique -qui le lui ont d’ailleurs bien rendu…

    De la même manière, annoncer une présidence jupitérienne, avec une parole rare, ne relevait d’aucune autre obligation chez lui que de pure et simple communication électoraliste. Dans l’image officielle qu’il se fait et veut donner de lui, il choisit de poser négligemment son fessier sur le bord d’un bureau et de placer bien en vue trois volumes de la prestigieuse collection des éditions Gallimard: la Pléiade. On sait depuis que, dans ces trois volumes savamment choisis et mis en scène par son service communication, on trouve les Mémoires du général de Gaulle.

    Pour l’exercice de cette photo officielle à laquelle il s’est plié sans plaisir, et à laquelle il a consenti par nécessité, le général de Gaulle est debout, comme un phare au beau milieu de la tempête. Il porte les insignes du chef de l’Etat: grand-croix de la Légion d’honneur et grand maître de l’Ordre de la libération. La photographie est prise dans la bibliothèque de l’Elysée: il pose la main sur deux livres qui ne sont rien d’autre que la constitution de 1958 et l’Histoire de la Légion d’honneur. Aucune concession narcissique dans ces choix: par sa fonction, de Gaulle garantit l’être, la fonction et la durée de la France en même temps que la narration de qui l’a faite grande, quand et comment.

    Emmanuel Macron est quant à lui en costume de ville, mais il n’est pas capable d’être debout, son âge ne le lui permet probablement pas, il pose ses fesses sur le meuble dont il tient le rebord à pleine main sur le principe de la crispation. Il a également choisi, en même temps que les Mémoires du général de Gaulle, Le Rouge et le Noir de Stendhal et Les Nourritures terrestres de Gide. Rappelons que le volume de Pléiade du Gide en question contient également Le Traité du Narcisse, L’Immoraliste, Le Retour de l’enfant prodigue et Les Faux-Monnayeurs -ce sont autant de programmes existentiels au choix, mais dont tous sont égotistes et aucun n’est romain… On trouve également sur ce bureau Louis XV deux téléphones portables l’un sur l’autre; l’homme porte également deux bagues, une à chaque main -c’est l’homme du en même temps, autrement dit de la duplicité. Personne n’ignore qu’il aime les signes comme le franc-maçon d’une loge spéculative d’Amiens certain qu’avec ces bibelots il fasse montre de tant d’intelligence concentrée dans sa petite personne!

    On peut comprendre que Macron revendique le narcissisme, l’égotisme, le talent d’un jeune garçon beyliste qui séduit la mère de famille dans la maison qui l’appointe; mais pourquoi le général de Gaulle dans ce fatras d’adolescent pas terminé? Car il n’y a qu’un volume de Gaulle dans la collection prestigieuse de Gallimard. Le président ne peut donc jouer de faux semblant, prétendre qu’il renvoie plutôt au Fil de l’épée ou à Vers l’armée de métier, qui ne figurent pas dans ce volume unique: ce sont ses Mémoires, donc ce que le général fit, fut et dit.

    En fait, Stendhal et Gide, c’est déjà ce qu’il a eu le temps d’être dans sa courte vie: Julien Sorel couchant avec Madame de Rênal, dont le mari l’employait ; et Nathanaël à qui le poète enseigne la ferveur, à savoir l’amour charnel… Quant au général de Gaulle, c’est ce qu’il aurait bien aimé être -mais qu’il ne sera jamais, l’heure est en effet passée depuis bien longtemps pour ce vieux jeune homme qui disposait pourtant de pas mal des cartes nécessaires. Encore eût-il fallu pour cela qu’il sache que le monde existe en dehors de sa petite personne et que l’on nomme Histoire tout ce qui est après en avoir soustrait sa petite personne.

    Quelle arrogance il faut pour que, n’ayant rien réalisé d’autre dans sa vie que de parvenir au pouvoir d’un Etat dévitalisé, comme Sarkozy ou Hollande, pas plus, cette personne compare son existence à celle d’un homme qui eut une théorie des blindés dans les premières années du XX° siècle (laquelle fit le succès des attaques de Guderian dans les Ardennes), fit la Première Guerre mondiale, y fut plusieurs fois blessé, puis prisonnier, prononça l’appel du 18 juin, mit sur pied la France libre, fit de telle sorte que la France fut respectée par les Alliés, empêcha les Etats-Unis de coloniser la France après le débarquement du 6 Juin 1944, créa la V° république et la constitution de 1958, rendit possible l’élection du président de la République au suffrage universel direct, décolonisa notamment l’Algérie en 1962, mit sur pied un projet militaire nucléaire, refusa la sujétion soviétique aussi bien qu’américaine, mena une politique nationale souverainiste, refusa le projet européiste qui visait la dilution de la nation française dans la perspective d’un Etat universel tout entier dévoué au Capital! Quelle arrogance en effet il faut à Macron pour prétendre jouer dans la même catégorie que le général!

    Car cet homme n’a pour guerre que celle qu’il décide et déclare seul contre un virus! Cet individu joue à la guerre mais la guerre se joue de lui. Mépriser un chef d’Etat major, puis faire tout pour l’évincer, rassembler la fine fleur de l’armée française pour lui dire: "je suis votre chef", faire fuiter par un journaliste un propos tenu par un général de manière privée afin d’en faire un casus belli médiatique, remonter l’avenue des Champs-Elysées dans un engin militaire et la redescendre dans un véhicule civil, voilà qui montre une immaturité sidérante quand on dispose du feu nucléaire et qu’on est constitutionnellement le chef des Armées.

    Emmanuel Macron, en tant que chef de l’Etat, porte donc plus que lui puisqu’il est investi, même si chacun a compris les mécanismes faussés de son élection, par l’onction du suffrage universel.

    On a vu récemment qu’il a perdu les élections européennes mais qu’il a estimé que c’était à si peu, selon lui, que cet échec était un franc succès face au Rassemblement national qui, lui, les a gagnées. Or, un chef de l’Etat qui perd des élections, prétend les avoir gagnées, reste au pouvoir, ne modifie en rien la politique française (ni remaniement, ni dissolution, ni nouveau gouvernement) s’avère tout simplement putschiste! En 1969, quand de Gaulle perd le référendum que l’on sait, il s’en va, lui: car le général est démocrate et républicain.

    Si Macron se voulait gaullien ou gaulliste, nul besoin d’afficher les Mémoires du général sur son bureau: il lui aurait suffi d’entendre ce que le peuple lui a dit, soit lors d’élections, soit dans les rues.

    Or, les interminables semaines de plainte des gilets-jaunes ont été tenues par lui pour nulles et non avenues; même chose avec les revendications des personnels hospitaliers dont il se moque depuis plus d’un an; même remarque avec les retraités qui demandaient que l’argent ne fasse pas la loi partout dans leurs vies. Il n’y eut que mépris de la part de celui qui croit comme un enfant que le chef c’est celui qui méprise! Or, le chef c’est celui qui refuse de mépriser quand il en a le pouvoir.

     

    C’est aussi celui qui sait que noblesse oblige, que le pouvoir ne donne pas des droits (celui de parader et de verbigérer sans cesse comme un enfant roi devant la famille réunie le dimanche élargie à la France entière…) mais qu’il confère des devoirs. Et parmi ces devoirs, celui de protéger son peuple.

    Or, depuis le début de la pandémie, mais pas seulement, Emmanuel Macron expose son peuple: dès les premiers jours il a mésestimé et sous-estimé la gravité de la crise; il va chercher des Français expatriés sur les lieux même du foyer infectieux chinois; il répartit les expatriés dans des villages de province; il distribue les permissions aux militaires ayant effectué ce rapatriement sanitaire, libérant ainsi le premier feu du premier foyer; il laisse atterrir quantités d’avions chinois sur le sol français sans qu’un véritable contrôle soit effectué aux atterrissages -une vingtaine par jours à l’époque; il laisse les frontières ouvertes -puis les clôt; il annonce que les écoles ne seront pas fermées -puis il les fait fermer; il déclare nuls et non avenus les masques qui ne serviraient à rien -puis il en commande des millions; il affirme que si l’on n’est pas affectés on n’a pas besoin d’en porter un, mais à Mulhouse il sort en l’arborant ostensiblement; il annonce qu’un strict confinement est nécessaire et qu’à défaut, cette décision s’avérerait inefficace, mais il tolère que dans les territoires perdus de la République la règle ne s’impose pas, ce qui désigne le peuple français à ceux qui se réjouissent de pouvoir l’exposer à la maladie et à la mort.

    Quel chef peut ainsi, dans un état qu’il a décrété de guerre, se montrer si peu chef et exposer autant son peuple de façon régulière et continue?

    Si Agnès Buzyn a bien informé le chef de l’Etat dès décembre de l’étendue des dégâts à venir dans le pays, et qu’il n’en a rien fait, c’est sciemment qu’Emmanuel Macron a laissé se répandre la mort dans le pays dont il a la garde. Qu’il a laissé se répandre et qu’il laisse répandre…

    Si vraiment Macron eut voulu être à la hauteur du général de Gaulle, il lui eut fallu lire Le Fil de l’épée. Lire et comprendre, comprendre et agir en regard de ce qu’il aurait lu et compris.

    Dans cet ouvrage écrit avec une plume du Grand Siècle, le général s’appuie sur Bergson pour effectuer un portrait du chef. Selon lui, ni l’examen, ni le jugement, ni l’intelligence ne suffisent à caractériser le grand homme, le chef. Il faut, dit de Gaulle lecteur de Bergson, l’intuition, qui combine l’instinct et l’intelligence. Sans intelligence, pas d’enchaînement logique ni de jugement éclairé. Sans l’instinct, pas de perception profonde ni d’impulsion créatrice. L’instinct lie à la nature. Il rend ensuite l’action possible.

    Comment peut-on penser une seule seconde qu’Emmanuel Macron disposerait d’intuition, d’instinct et d’intelligence? Chacun a pu le voir depuis deux ans: il n’est que calcul, communication et opportunisme. Quelle liaison cet homme entretiendrait-il avec la nature? Aucune… Il est un produit du théâtre, de la banque, de la finance, de la fonction publique.

    Quelle liaison ce même homme entretiendrait-il avec la culture? Aucune, sinon la relation que chérissent les bourgeois pour lesquels elle se montre un signe d’appartenance de classe -qui sépare les dissemblables et unit les semblables. La culture détend le soir du travail de la banque pendant la journée. Aux heures ouvrables on enrichit les riches et l’on appauvrit les pauvres; le soir venu, on s’habille pour sortir au théâtre.

    Comme cette engeance se trouve loin, bien loin de ce que Bergson et de Gaulle enseignent! Instinct? Intelligence? Intuition? Impulsion créatrice? Saisie de l’élan vital? Inspiration? Connaissance de l’évolution créatrice? Rien de tout cela chez Emmanuel Macron qui est taillé pour le costume du Chef comme un collégien à qui l’on a destiné le vêtement pour la représentation de fin d'année. Il est bon pour les Jésuites de La Providence à Amiens, mais pas au-delà.

    Or il se fait que cet homme se trouve à la tête d’un pays, la France, et qu’il le conduit comme un adolescent perdu. Hier il disait oui, aujourd’hui, il dit non, demain il dira peut-être, après-demain il dira sans vergogne: "je n’ai jamais cessé de vous le dire"... Quelle pitié que ce bateau à la dérive!

    Dans Le Fil de l’épée, de Gaulle parle du chef comme d’un artiste. Or, les circonstances nous le montrent: notre chef est un peintre du dimanche...


    Michel Onfray
     

    *: Suite de "Qu'est-ce qu'un chef (1): Le Professeur"

  • JOSEPH RATZINGER DANS LA TOURMENTE DE VATICAN II, par Blandine Delplanque.

    Alors même que progressistes et conservateurs se déchirent et sont aussi insatisfaits les uns que les autres, le futur Benoît XVI commence à affirmer que l’Église ne doit pas s’adapter au monde mais le transformer, comme les chrétiens des origines.

    Le 20 novembre 1962 marque un tournant pour le concile Vatican II qui s’est ouvert à l’appel du pape Jean XXIII le 11 octobre précédent. Au centre des discussions des 2450 pères assemblés lors de la première session, le texte de la Curie sur la doctrine de la Révélation.

    C’est un thème de prédilection du principal conseiller du cardinal de Cologne, Joseph Ratzinger, dont Peter Seewald brosse la vie dans une importante biographie [1]. Le projet des évêques allemands et de leurs alliés rénove de fond en comble l’approche théologique du texte de la Curie romaine. Mais leur désir de réformer l’Église de l’intérieur va aussi créer un précédent et se conjuguer avec une influence grandissante des médias qui ne tarderont pas à mettre en cause l’autorité de l’institution.

    Une première session décisive

    En toile de fond se dessine l’opposition des cardinaux allemands et de leurs alliés, évêques de langue allemande mais aussi évêques de France et de plusieurs autres pays, face à un Saint Office tenu par leurs collègues italiens. Le débat porté par le vieux cardinal Frings, qui passait pour un conservateur aux yeux des médias allemands, s’appuie sur le nouveau texte de Joseph Ratzinger. Il va créer un précédent historique : c’est la première fois qu’un texte émanant de la Curie est soumis au vote puis retiré.

    Ce jour-là, pour contrer le projet de réforme des Allemands, le Secrétaire général Pericle Felici appelle les pères à voter non sur le texte lui-même mais sur la poursuite ou non de sa discussion. Une manipulation de la question à fronts renversés qui fonctionne : avec 68 % de placet, la Curie emporte la majorité des deux tiers requise et retire son texte, renvoyant sa discussion à une commission interne.

    La minorité réformatrice se sent pousser des ailes : « La roue avait tourné, commentera Joseph Ratzinger, au lieu d’une position négative et anti(-changement), une possibilité nouvelle et positive émergeait, permettant de sortir de la défensive pour adopter une attitude chrétienne positive et offensive ».

    En novembre 1962, Joseph Ratzinger devient officiellement peritus, c’est-à-dire expert en théologie pour le Concile. Joseph Ratzinger jouera un rôle primordial tout au long du concile tout en restant en retrait, et ce rôle restera volontairement minimisé par lui jusqu’à ce que des recherches historiques récentes le mettent en lumière.

    Non loin de lui siège un certain Karol Wojtyla qui, contrairement à ce jeune théologien de 7 ans son cadet, ne se réjouit pas du tout : ces victoires contre le camp de la Curie lui font penser aux attaques perpétrées en Pologne par l’administration communiste contre l’Église, la principale force d’opposition. L’évêque polonais souhaiterait plutôt voir le Concile aborder les questions du célibat, de la réforme de la liturgie et du bréviaire, du dialogue œcuménique et… des besoins pastoraux dans les domaines du sport et du théâtre.

    Le cardinal Ottaviani, prenant acte du retrait de son texte, s’incline avec dignité ; les critiques fusent, notamment de la part des traditionnalistes français, à l’encontre de Joseph Ratzinger et de son ami le théologien Karl Rahner. Tous deux seront même accusés d’être francs-maçons. Le 8 décembre 1962, les portes de la première session du Concile se referment.

    De Bonn à Münster, un public acquis

    Joseph Ratzinger revient à Bonn. À l’instar du Spiegel, les médias allemands s’emparent de ce qui s’est passé à Rome et soulignent le rôle prépondérant de son principal conseiller dans la nouvelle attitude du cardinal de Cologne. La prestigieuse université de Münster, la plus grande faculté catholique d’Europe, propose un poste au jeune théologien, mais il hésite. Il étouffe à Bonn où il sent en permanence le poids du pouvoir auquel il doit sans cesse se plier. C’est un esprit libre, non conventionnel, et il sent intuitivement qu’il doit partir pour respirer, et quitter la théologie pour le champ d’études plus vaste que lui offre la dogmatique. Il se décide à accepter la seconde offre de l’université de Münster en février 1963.

    Titulaire de la chaire depuis le 1er avril, il commence à enseigner la dogmatique et l’histoire des dogmes le 28 juin 1963 devant un amphithéâtre bondé, des haut-parleurs relayant son discours dans les salles adjacentes pour d’autres étudiants et des gens de la ville. Son discours porte sur la Révélation et la Tradition. Lorsqu’il a fini de parler, il est applaudi à tout rompre. Maintenant Joseph Ratzinger sait qu’il est arrivé à un point où il n’a plus à craindre les réactions hostiles.

    Tous les matins, à 6 heures et demie, il célèbre la messe dans la chapelle de la maternité voisine. Quand il corrige les copies de ses élèves, il pratique le dialogue avec eux et les laisse faire les corrections eux-mêmes. À midi, il retourne dans la maison qu’il partage avec sa sœur Maria et des étudiants qui sous-louent les chambres restantes. Comme sa mise, son attitude très simple est bien éloignée des professeurs de son rang. Il parle volontiers avec ses étudiants dont il est très aimé parce qu’il arrive à parler de théologie d’une façon très concrète. Il rit de bon cœur.

    Il connaît son niveau intellectuel mais se fait petit à dessein. Sa voix est fluette, mais il émane une force de sa personne et, lors des confrontations, il n’y a pas de place pour le compromis. Ses conférences de l’Avent à la cathédrale Saint-Paul de Münster sont extrêmement courues : il y a là 1500 personnes, essentiellement des jeunes gens, qui viennent écouter ses méditations sur les Saintes Écritures. Ses cours magistraux sont suivis par 600 élèves pour 350 inscrits et ses assistants ont dû mettre en place une petite imprimerie dans les sous-sols de l’université pour répondre à la demande de polycopiés. Sa façon très personnelle d’enseigner, sans jamais se mettre en avant tout en insistant sur l’âme et la relation personnelle à Dieu plutôt que sur une approche strictement intellectuelle et théorique, n’est pas le moindre de ses paradoxes et entraîne une adhésion constante de son auditoire.

    La grande désillusion

    Le 3 juin 1963, la mort de Jean XXIII est un choc pour Joseph Ratzinger. À l’annonce de la nouvelle, il interrompt son cours à l’université de Münster et lui rend hommage. Le cardinal qui va lui succéder sous le nom de Paul VI, l’Italien Giovanni Battista Montini, a été le proche collaborateur de Pie XII de 1937 à 1954. Au sein de la Curie, il est proche du courant réformateur. Il décide la reprise du Concile dont la deuxième session s’ouvre le 29 septembre 1963, et met l’accent sur la rénovation mais aussi sur la tradition de l’Église.

    Joseph Ratzinger écrit à propos du texte De Ecclesia sa satisfaction de voir « 90 % du texte qui dataient des 19e et 20e siècles réécrits pour laisser place dans des proportions équilibrées aux trois époques patristique, médiévale et contemporaine ».

    Les tensions se poursuivent entre les cardinaux conservateurs et réformateurs et il en sera ainsi tout au long des 3e et 4e sessions qui se succèdent jusqu’à la clôture du Concile le 8 décembre 1965. Paul VI marque plusieurs fois son autorité : il publie le décret Lumen gentium qui marque une fois pour toutes que le pape est seul successeur de Saint-Pierre lorsque les progressistes tentent d’imposer l’idée d’une conduite collégiale des évêques avec le pape et l’Église ; il passe outre la pétition d’évêques américains qui lui demandaient une déclaration sur la liberté de religion ; et au grand dam des évêques allemands, il marque par le titre de Mater Ecclesiae une reconnaissance du rôle de Marie en tant que protectrice de l’institution qu’est l’Église catholique, fermant la porte à un rapprochement avec les protestants.

    Le premier commentaire écrit de Joseph Ratzinger fait état d’« une grande désillusion » : est-ce à dire qu’il souhaitait ardemment à l’époque une réunion avec ses frères évangéliques ? Ce qui est certain, c’est qu’il avait déjà commencé à prendre ses distances avec les progressistes vers la fin de 1964 ou le début de 1965. Ainsi, le 18 juin 1965, il fait une conférence sur le thème de « la fausse et la vraie rénovation dans l’Église ». Il se demande devant ses étudiants de Münster « si les choses sous le régime de ceux qu’on nomme conservateurs, n’allaient pas mieux que sous l’empire du progressisme ». Il appelle à une nouvelle simplicité et considère que le contraire du conservatisme selon le Concile n’est pas le progressisme mais l’esprit missionnaire, et que c’est là le vrai sens de l’ouverture au monde. Une ouverture qui ne signifie pas pour les chrétiens un conformisme mondial sur fond d’une culture de masse à la mode, mais qui au contraire exige d’eux un non-conformisme dans l’esprit de la Bible. « Ne vous appropriez pas la manière du monde [2] », devait-il écrire plus tard.

    Il commence dès ces années-là à lutter contre la déformation opérée par les médias qui s’appuient sur des théologiens en quête de renommée, à l’instar du théologien suisse Hans Küng qui se prête à leur jeu, se pavanant au volant d’une Alfa Romeo, et avec lequel il prend ses distances tout en poursuivant paradoxalement le dialogue : « Derrière cette tendance au règne des spécialistes se profilait l’idée d’une souveraineté du peuple de l’Église, idée selon laquelle c’est le peuple qui décide ce que l’Église doit comprendre ». En 1966, nouvelles critiques dans ses cours magistraux : « l’Église a certes ouvert ses portes au monde, mais le monde n’a pas afflué dans cette maison grande ouverte, il la harcèle encore davantage ». « Bien sûr j’étais pour un progrès », confie t-il à Peter Seewald, mais « à l’époque cela ne signifiait pas faire exploser la foi de l’Église, cela visait à mieux faire comprendre et vivre la foi des origines ». 

    Illustration : Professeur de dogmatique et de théologie fondamentale à Freising en 1959, © KNA/SIPA.

    [1] . « Bendikt XVI. Ein Leben », Peter Seewald, Eds Droemer, mars 2020.

    [2] . « Das neue Volk Gottes », Joseph Ratzinger, Düsseldorf, 1969.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/