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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Grandes ”Une” de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (3/4)...

    ...Après que les Camelots du Roi l'eurent délivré de la Prison de la Santé, Léon Daudet se réfugia en Belgique. Le Royaume lui accorda l'asile, contre la promesse de ne pas mener depuis ce pays une action politique, qui eut pu embarrasser diplomatiquement le gouvernement. Voila pourquoi, comme nous l'avons vu vendredi dernier, lorsque Daudet prononça une conférence à Spa, le samedi 20 août 1927, le journal du lendemain en rendit compte, évidemment, mais d'une façon très discrète et volontairement "diplomatique" (!).

    Mais l'exil dura... vingt-neuf mois !

    Et Léon Daudet, comme Jacques Bainville et Charles Maurras, écrivait chaque jour un article, en première page, pour le journal : comment l'article quotidien arrivait-il, donc ? : voici la réponse, pour commencer, et, ensuite et surtout l'article des "vingt ans du Journal", puisque le premier numéro de L'Action française quotidienne parut le jour du printemps, le 21 mars 1908. Pour le vingtième anniversaire, en 1928, Daudet était encore en exil...

    Les deux documents que nous vous présentons ici sont tous deux tirés de notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet (321 photos)

    Voici donc la "Une" du jeudi 22 mars 1928, dans laquelle l'article de Daudet, intitulé logiquement et sobrement "Les vingt ans de l'A.F. quotidienne", occupe l'intégralité de la première colonne de gauche, et la moitié de la deuxième... Il y avait plusieurs éditions du journal, avec  parfois des rajouts possibles, comme on pourra s'en rendre compte si l'on compare le texte que nous publions, plus long que celui que l'on voit ici...

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    Précédents :

    • Grandes "Une" de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (1/4)...

    • Grandes "Une" de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (2/4)...

    À suivre :

    ce vendredi 1er juillet : le retour triomphal de "Léon" à Paris...

     

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

     

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    Première photo : Et, chaque jour, l'article de Daudet arrivait...

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    De "L'action française racontée par elle-même", d'Albert Marty, pages 277/278 :

    "...Quatre-vingt mille hommes cherchaient partout Léon Daudet. Il était signalé dans tous les coins de France. On ne le trouvait jamais.
    Mais chaque jour, à la "grande colère des dindons", son article arrivait rue de Rome et paraissait dans "L'Action française".
    Le secrétaire de la rédaction, Bernard Denisane, pilote remarquable (il fut pendant la guerre de 1914-1918 un des grands as de l'aviation de bombardement) mais aussi spirituel chansonnier bien connu sous le pseudonyme de Jabon, indiquait, d'une façon humoristique, comment il l'avait reçu :
    "Par fil spécial, par pigeon voyageur, par téléphone (standard clandestin), par T.S.F. (transmission sans facteur), par télégraphe Chiappe, par le cabinet noir, par sphérique, par signalisation optique, par le vaguemestre des brigades centrales, par la voie ordinaire, par tous les moyens, par la valise diplomatique, par notre souterrain, "Pedibus cum jambis", par l'huissier du Parquet général, par cornet accoustique, par télépathie, via Malte et Singapour, par la tangeante, Namur via Larache, par sismographe, par catapulte, tombé dans notre cheminée, attaché aux basques d'un hambourgeois de planton devant l'A.F., par le courrier de Lyon, par la malle des Indes, aux bons soins de Z... notre ami bien connu, sur l'aile du zéphir, par la voie lactée, via London (Géo)..."

     

    Deuxième photo : l'article des "vingt ans du journal"...

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    "Cette année l’A.F. quotidienne a eu ses beaux vingt ans, ayant été fondée, le 21 mars 1908, avec de bien petits capitaux, mais de bien grandes bonnes volontés.
    Nous sommes partis, si j’ai bonne mémoire, avec quelque chose comme 287.000 francs, qu’administrait Bernard de Vesins.
    Notre local, que nous avions eu du mal à dénicher, était situé 3, rue de la Chaussée-d’Antin, tout en haut de l’immeuble attenant au Vaudeville.
    Arthur Meyer nous accordait généreusement six mois d’existence; son collaborateur Teste-au-tromblon - rien de commun avec celui de Valéry - trois mois; Ernest Judet, de la grande Eclair, quinze jours.
    Robert de Boisfleury assurait le secrétariat de la rédaction. Bainville faisait le compte rendu de la Chambre.
    Maurras, en dehors de ses articles, assurait une rubrique toute nouvelle, la Revue de la Presse, qu’il signait Criton. Vaugeois était directeur politique. J’occupais la fonction de rédacteur en chef.
    Jules Lemaître devait donner un entretien sur son adhésion au royalisme dans notre premier numéro, à l’imprimerie, rue du Croissant.
    C’est à peine si nos confrères parisiens signalèrent l’apparition de notre journal, considéré comme un phénomène, parce qu’il combattait la démocratie et affirmait la nécessité de restaurer la monarchie, et avec elle l’équilibre européen, que nous considérions comme gravement menacé.
    À peine, paraissions-nous depuis un mois que l’on racontait que de graves querelles avaient éclaté entre Maurras et moi; et je dois dire que ce bobard, du type "désir pris pour une réalité", fut renouvelé de six mois en six mois, pendant quinze ans, pour cesser brusquement en 1923.
    Il me manque beaucoup, ce bobard, ainsi que cet autre, d’après lequel, comme administrateur d’une société danubienne, j’aurais fait de fortes pertes en Bourse !
    Ce qui est précisément remarquable, c’est que les comités directeurs de l’A.F. aient vécu pendant vingt ans dans un contact journalier, au milieu de vicissitudes de toutes sortes, sans le moindre dissentiment sérieux. Cette union, que l’on peut dire indissoluble, est à l’origine de nos succès et est le signe de notre victoire certaine.
    Car, en vérité, ce qui nous reste à réaliser, PAR TOUS LES MOYENS LÉGAUX ET ILLÉGAUX, est peu de chose vis-à-vis des tours de force que l’A.F. a déjà réussis et dont le plus rare est cette unanimité dans la détermination et dans l’action. En effet, vingt ans c’est un laps; et quelles années, celles du cycle de la guerre, de ce qui l’a précédée et suivie !…
    Je ne sais s’il y a beaucoup d’exemples d’amitié aussi enracinée que la nôtre, que les nôtres, aussi ardentes et vigilantes dans une lutte, on peut le dire, de tous les instants.
    Pour qu’il y ait union à la périphérie, il faut qu’il y ait union au centre et c’est ce qui s’est produit.
    Notre groupe initial a subi deux pertes irréparables: Vaugeois et Montesquiou. Nous les avons pleurés ensemble et cela a créé un lien de plus entre les survivants.
    La guerre a fauché dans les rangs de nos jeunes amis; mais Maurras a écrit "Tombeaux" pour empêcher, autant que faire se peut, leur mémoire de s’affaiblir, puis de s’éteindre; et un homme d’Etat, un poète, un écrivain n’est vraiment fort et digne de commander aux autres que s’il se mesure avec le temps, avec l’oubli, la poussière et la Cendre.
    Elever des autels au patriotisme et à l’amitié, au sacrifice, au dévouement, au devoir, tel fut, pendant et après la guerre, le travail herculéen - au sens mythologique du mot - de Charles Maurras.
    Ce qu’il y a de plus curieux dans l’histoire de notre collaboration, c’est que nous sommes venus nous grouper autour de Maurras de points très différents de l’horizon.
    Nous nous sommes rassemblés, vers le milieu de la vie normale, dans cette certitude que, seule, la monarchie capétienne pouvait sauver notre pays des abîmes où l’entraînait la démocratie; nous avons eu - je le dis sans fausse modestie - le mérite de comprendre que nous devions mettre de côté toute mesquinerie, tout enfantillage, tout esprit de rivalité, ou même de simple personnalisme, pour courir, comme on dit, droit au but.
    Nous ne sommes pas tombés dans l’erreur des chefs chouans qui, sans leurs querelles, l’auraient emporté de haute lutte.
    Nous avons banni entre nous tout dissentiment, réfréné tout accès de mauvaise humeur.
    Les gens qui nous observent du dehors, avec les lunettes ordinaires de l’esprit de parti ne peuvent pas comprendre cela. Ainsi s’expliquent tant de méprises récentes, couronnées de découvertes exemplaires.
    On avait négligé de se documenter au préalable, autrement que dans des rapports de police.
    Mais comment se documenter sur le potentiel moral d’un groupement comme le nôtre et trempé, on peut le dire, par des épreuves aussi exceptionnelles.
    J’ai connu et fréquenté des milieux très divers, de lettres, de politique, de médecine, d’art.
    Je n’ai jamais rien vu qui ressemblât, de près ou de loin, à l’A.F., à cette essence mystérieuse qui fait que, même éloigné de mes amis, je les vois, je les entends, je sais ce qu’ils discutent, ce qu’ils décident, en étant sûr de ne pas me tromper.
    Quand je les retrouve, les uns et les autres, après quelques jours ou quelques semaines de séparation, je vérifie, nous vérifions en riant l’exactitude de mes conjectures.
    Mais notre plus grand sujet de divertissement, c’est l’idée baroque que se font, de nos relations et de notre intimité, d’importants ou d’augustes personnages, s’imaginant qu’on manœuvre des hommes de lettres et des hommes d’action, nés en France de parents français, il y a déjà un certain nombre d’années, comme des "bleus" dans la cour d’un quartier d’infanterie :
    "Eh ! là-bas, numérotez-vous, quatre !… Maurras, sortez !… Vesins, rentrez !.., Daudet, Pujo, Moreau, appuyez à gauche !… Bainville, un peu plus à droite, mon garçon… Larpent, vous aurez quatre jours… Pas de réplique, ou ça sera six !... etc."
    Nous ne sommes pas plus un patronage, ni un conseil de fabrique, ni une "bonne œuvre" que les Camelots du Roi ne sont des scouts, ni des groupements de bons jeunes gens.
    Nous sommes un vaste rassemblement, on peut bien dire UNE ARMÉE, de trois générations d’hommes résolus qui avons fait le serment de débarrasser le pays, à l’heure choisie, d’un régime imbécile et meurtrier.
    Cela, il est bon de le répéter de temps en temps, par tous les moyens, LÉGAUX ET ILLÉGAUX. Voilà. C’est ainsi.
    Donc personne, au début, ne nous a aidés, dans ce qu’on appelle la grande presse, et qui n’est, en fait, qu’une presse de faits divers et de communiqués gouvernementaux.
    Au contraire, on nous combattait sournoisement.
    Ceci nous mettait bien à l’aise pour parler librement de tout et de tous.
    En 1909 se groupent autour de Maxime del Sarte, de Plateau et de Lacour, et sous la direction de Pujo, les Camelots du Roi, agréablement plaisantés sous le nom de Camelots du "Roy" par les salonnards, ces imbéciles de tous les temps, et les républicains. Cette organisation modèle fait des progrès rapides. De grandes manifestations patriotiques, des journées de prison, des mois, des années de prison, le culte public de Jeanne d’Arc imposé au régime antifrançais, des procès incessants, nos avertissements répétés quant à une menace de guerre allemande, que nous disons et savons imminente et que le gouvernement déclare illusoire, mettent, en quatre ans, notre journal au premier plan de l’opinion.
    La multiplication des ligueurs par le quotidien rallume le royalisme là où il préexistait, le fait germer et fructifier là où il n’existait plus. On sait maintenant la profondeur des racines d’A.F., dont je parle avec d’autant plus d’objectivité que j’y ai été pour fort peu de chose.
    Chez nous, les fonctions, emplois, "honneurs" extérieurs ne comptent pas. Ce qui compte, c’est l’appoint de chacun à l’œuvre commune, c’est le dévouement à la cause.
    Avant la date du 31 juillet 1914, qui sonna le tocsin de la Patrie et le glas de tant des nôtres, la plus vive allégresse d’action, la meilleure humeur du monde, ne cessèrent de régner dans nos bureaux.
    Nous combattions la canaille républicaine et parlementaire en riant, en nous fichant de ces fantoches tant que nous pouvions. Un entourage de jeunesse conserve jeunes ceux qui en bénéficient.
    Ce qui nous divertissait le plus, c’était l’hésitation des ministres et gens en place, pris entre la crainte de nous faire de la publicité, en sévissant contre nous, et celle de nous laisser avancer, en ne sévissant pas.
    La loi sur la presse, œuvre des républicains, se retournait contre eux, en les empêchant de nous supprimer. Ils s’y prirent de toutes les façons pour essayer d’arrêter notre tir et d’enclouer nos canons. Ils ne réussirent à rien du tout.
    La guerre faucha, certes, beaucoup des nôtres, toute une génération où nous avions des prises très importantes.
    Mais, annoncée par nous dans les lignes mêmes où elle se produisit, elle vérifia et justifia tout ce que nous avions prédit, tout ce que nous avions dénoncé, toutes nos accusations de fond.
    Ainsi furent précipités dans nos rangs, à partir de 1919, toute la génération suivante, puis toute la génération post-suivante. Beaucoup de jeunes gens nous amenèrent leurs parents.
    A l’heure où j’écris, aucun mouvement politique ne saurait faire la pige au nôtre; tout ce que l’on a tenté contre nous a tourné à notre avantage.
    Sans doute la police politique, que nous devions rencontrer au dernier tournant de notre offensive, a-t-elle réussi, avec le concours de la trahison, le triple assassinat de Plateau, du petit Philippe et de Berger.
    Mais elle a attisé notre volonté de délivrer la Patrie par celle de venger nos martyrs.
    Il faut bien que chacun se dise, d’abord que nous avons conscience de notre force, qui est considérable et augmente sans cesse, ensuite que, sur le chapitre essentiel de la Patrie, nous n’avons jamais cédé et nous ne céderons pas, ni d’une ligne, ni à personne.
    Enfin, en ce qui me concerne, j’ai perdu un fils chéri dans la bagarre, un innocent enfant qui n’avait fait de mal à quiconque, et j’entends que cet enfant soit vengé.
    Je suis certain, nous sommes certains, que deux heures après la réussite de notre entreprise, nous recevrons les adhésions les plus touchantes et les plus consolantes de ceux qui nous auront le plus vilipendés et qui auront fait le plus de vains efforts pour nous entraver.
    La nature humaine est ainsi faite, et j’ai souvent cité le mot de ce pauvre Ignace, parlant des magistrats de la Cour de cassation :
    "C’est étonnant, ils n’ont plus d’avancement à attendre, et ils sont les plus serviles de tous".
    Cela s’explique par de mauvaises habitudes de rampement, prises le long du cursus honorum.
    Mon père disait aussi, avec beaucoup de sens, "les corps constitués sont lâches", et il avait mis ce mot dans la bouche d’un des personnages de l’Immortel.
    La doctrine politique de Maurras enseigne précisément à ne jamais plier l’échine devant le mensonge et l’injuste oppression."

     

  • L'Action Française face à la question sociale. Partie 3 : Dépasser la lutte des classes, par Jean-Philippe Chauvin.

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    Si l’on s’en tient à l’histoire des manuels scolaires ou du « politiquement correct », l’Action Française est, sur le plan social, conservatrice plus que sociale, et son monarchisme ne serait que la volonté de revenir à un ordre ancien constitué de privilèges et de hiérarchies établies une fois pour toutes en des temps lointains, voire immémoriaux : la réalité n’est pas si simple et l’AF encore moins simpliste, malgré les caricatures que certains, y compris se revendiquant du maurrassisme, ont pu donner d’elle.

    jean philippe chauvin.jpgIl lui est même arrivée de frayer avec les syndicalistes révolutionnaires des années 1910 ou avec des « insurgés » des années 30 qui prônaient un véritable renversement du « désordre établi » et de la « démocratie capitaliste et bourgeoise », sans pour autant renoncer à une organisation « corporée » de la société du travail français, évidemment prioritairement dans le cadre national...

    L’Action française ne s’arrête pas à la défense de la nation pour préserver les travailleurs : elle prône la fin du libéralisme du « renard libre dans le poulailler libre » par la mise en place d’une organisation sociale corporative qui rende aux producteurs leur juste place dans la société et leur assure la garantie de leur insertion dans la société, non comme simples consommateurs indifférenciés mais comme producteurs reconnus pour leurs qualités et dans leurs particularités professionnelles et sociales. Dans cette conception corporative, les classes sociales ne sont pas niées mais elles sont appelées à la conciliation, dans le cadre de la production et de la nation : le refus de la lutte des classes comme principe moteur de la société et des avancées sociales en faveur des travailleurs ne signifie pas que La Tour du Pin et ses successeurs de l’Action française méconnaissent l’égoïsme possible des classes dirigeantes ou dominantes, au contraire ! La Tour du Pin n’hésite pas à évoquer, comme Maurras après lui, la possibilité pour l’État de « tordre le bras » à celles-ci, si la justice sociale l’exige… Ce dernier, qui se veut disciple du premier, est d’ailleurs fort sévère avec une part de la bourgeoisie qui peut être aveugle sur la question sociale : « La bourgeoisie ne comprend pas la question ouvrière, et cela, faute de la voir ». Mais il ne s’agit pas, au contraire des marxistes, d’en appeler à la disparition des classes bourgeoises ou possédantes : « Je ne crois pas qu’il faille flétrir la bourgeoisie ni désirer qu’elle disparaisse. A quelque classe qu’on appartienne, on doit en être comme de son pays (…). Les classes moyennes composent, par le nombre et aussi par l’activité, l’élément prépondérant de notre patrie. (…) S’il faut faire mea culpa (ndlr : à propos de la Révolution et de ses conséquences sociales contemporaines), qu’on le fasse en commun et sans se renvoyer la balle. Il ne s’agit pas de récriminer, mais de réparer. » Cette volonté d’aller de l’avant et de « réparer » marque la différence d’avec l’esprit révolutionnaire (jacobin ou marxiste) qui, lui, veut « du passé, faire table rase ».

     

    Dans cette conception maurrassienne des classes sociales et de la recherche d’une concorde nationale, et dans le cadre d’une monarchie à instaurer et enraciner, « les classes peuvent devenir des corps », selon La Tour du Pin, et la monarchie royale doit être cet État minimal garantissant une société libre et corporée, ainsi que l’exercice des libertés locales et professionnelles, et reconnaissant la légitimité de l’organisation des travailleurs, en syndicats ou à travers des corporations (ou associations professionnelles au sein d’un même corps de métier), sans que l’État ne soit autre chose qu’un initiateur, un arbitre suprême au-dessus des intérêts particuliers et le protecteur du bien public national (celui du Travail français sous toutes ses formes productives, industrielles, agricoles ou commerçantes).

     

    La justice sociale n’est pas, alors, un alibi mais un élément fort de la légitimité nouvelle de la Monarchie, comme le signalait Marcel Bianconi dans la presse d’AF il y a près de cinquante ans : « Il le faudra bien s’il veut que se refasse, entre le peuple et lui (le roi), ce solide mariage d’amour et de raison auquel nous devons les plus grandes heures de notre histoire ». C’est aussi tout le sens de la phrase célèbre de Firmin Bacconnier : « la monarchie sera populaire, ou elle ne sera pas ! ».

     

    (à suivre)

  • Grandes ”Une” de L'Action française : (1/2) Instauration de la Fête nationale de Jeanne d'Arc...

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

     

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    Détail : le titre et le début de l'article de Pujo :

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    En 1920, Jeanne d'Arc fut honorée deux fois : la France décréta une Fête nationale en son honneur, et le Vatican la canonisa.  Bien entendu, L'Action française rapporta ces deux évènements mais, curieusement, d'une façon assez discrète, dans ses "Une" : rien à voir avec celles de la mort de Philippe VIII, ou de la rocambolesque évasion de Léon Daudet de la Prison de la Santé; ni avec les élections de Jacques Bainville, puis de Charles Maurras à l'Académie française...

    C'est donc à chaque fois le sujet lui-même, c'est-à-dire Jeanne, offerte comme modèle à la France entière, qui fait tout l'intérêt des "Une" que vous allez pouvoir découvrir, et pas ces "Une" elles-mêmes, dans leur composition et l'effet qu'elle produit...

    Voici la "Une" du jeudi 1er juillet 1920, qui, donc, donne assez peu de place au vote de l'Assemblée, instituant la Fête nationale. Et ce ne sont ni Maurras, ni Daudet mais Maurice Pujo (ci dessous) qui le rapporte, dans un article assez court, et peu mis en avant, intitulé "Des statues à Jeanne d'Arc" : sur les six colonnes de la "Une", l'article de Pujo occuppe à peine la moitié inférieure de la 4ème colonne, et commence par ces mots :  "Voici enfin votée la Fête nationale de Jeanne d'Arc...". Pujo souhaite surtout que, dans chaque ville et village de France une statue soit dressée en hommage à la nouvelle Sainte...

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    Dans notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet (321 photos), nous présentons ci-après plusieurs photos et documents qui développent le sujet...

    • Et voici, maintenant, le court article de Pujo (en "Une", moitié inférieure de la 4ème colonne) :

    (Cliquez sur les images pour les agrandir) 

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    1. La fête de Jeanne d'Arc

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    De "Vers le Roi", pages 210/211 :

    "...Aujourd'hui que la Fête de Jeanne d'Arc est devenue une cérémonie officielle, on a du mal à se représenter l'incroyable effort que durent fournir Pujo et ses troupes royalistes, pour imposer au gouvernement de la République le culte de la Sainte de la Patrie.
    Il n'est pas douteux que la bonne Lorraine, à la veille de la guerre, ait continué d'agir par les Camelots du Roi, et d'animer d'un véritable enthousiasme cette génération en partie sacrifiée.
    Les anticléricaux n'en revenaient pas; ils croyaient, lamentables crétins, avoir comme ils disaient "éteint les étoiles", ou encore "fait cesser la vieille chanson qui berçait la misère humaine"; et voilà que toute l'élite de la jeunesse accourait aux statues de l'héroïne, les couvrait de fleurs, l'invoquait, la remerciait, la célébrait, comme elle n'avait encore jamais été célébrée.
    La page la plus miraculeuse de nos annales projetait à nouveau une lumière d'auréole; et la République, prise entre son principe et l'intérêt national le plus évident, commettait la folie de résister, de s'opposer à ce culte patriotique !
    Je ne sais plus dans quel poste de police, où j'étais conduit pour "cri séditieux" - l'affaire n'eut d'ailleurs pas de suite - j'exposai brièvement ce point de vue à l'officier de paix et aux agents.
    Ils m'écoutaient sans antipathie, mais avec scepticisme, quand je leur annonçai qu'un jour ils participeraient au défilé en l'honneur de Jeanne d'Arc, devenu licite, et même légal.
    Leurs regards signifiaient : "Cause, mon bonhomme. Il passera de l'eau sous les ponts avant ça".
    Il a passé, hélas, sous ces ponts-là, moins d'eau que de sang français !..."



    Illustration : la statue de la Place des Pyramides, à laquelle se rend le Cortège qui part de Saint-Augustin...
    1. C'est le 10 juillet 1920 que se réalisera la "prophétie" de Léon Daudet : ce jour-là, sur proposition de Maurice Barrès, la "Chambre bleu horizon" (dont faisait partie Daudet, comme député de Paris, XVIème arrondissement, IIIème secteur) vota la Loi instituant la Fête nationale de Jeanne d'Arc.
    Depuis plusieurs années, l'Action française et les Camelots du roi, avec d'autres, exerçaient une forte pression pour l'adoption de cette mesure : les Camelots du roi récoltèrent "10.000 jours de prisons" cumulés... car, pendant des années, le "Cortège" et toute manifestation d'hommage étaient purement et simplement interdits. Après des années de "cortèges quand même", et, surtout, après l'effroyable hécatombe de la Guerre de 14, la Chambre bleu horizon vota la loi, ainsi rédigée :

    "Le Sénat et la Chambre des députés ont adopté, le président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :
    - Art. 1er - La République française célèbre annuellement la fête de Jeanne d'Arc fête du patriotisme.
    - Art. 2 - Cette fête a lieu le deuxième dimanche de mai, jour anniversaire de la délivrance d'Orléans.
    - Art. 3 - Il sera élevé en l'honneur de Jeanne d'Arc sur la place de Rouen, où elle a été brûlée vive, un monument avec cette inscription : "A Jeanne d'Arc, le peuple français reconnaissant".
    La présente loi, délibérée et adoptée par le Sénat et la Chambre des députés, sera exécutée comme loi de l'Etat.
    Fait à Rambouillet, le 19 juillet 1920, par le président de la République Paul Deschanel, le ministre de l'Intérieur, T. Steeg, le garde des Sceaux, misistre de la Justice, président du Conseil par intérim, G. Lhopiteau."

    2. Pour appuyer son projet de loi, Maurice Barrès expliqua ainsi le rôle de "réunion nationale" que joue Jeanne d'Arc :
    "Chacun de nous peut personnifier en elle son idéal.
    Êtes-vous catholique ? C'est une martyre et une sainte que l'Église vient de mettre sur les autels.
    Êtes-vous royaliste ? C'est l'héroïne qui a fait consacrer le fils de saint Louis par le sacrement gallican de Reims...
    Pour les républicains c'est l'enfant du peuple qui dépasse en magnanimité toutes les grandeurs établies...
    Enfin les socialistes ne peuvent oublier qu'elle disait : "J'ai été envoyée pour la consolation des pauvres et des malheureux."
    Ainsi tous les partis peuvent se réclamer de Jeanne d'Arc.
    Mais elle les dépasse tous.
    Nul ne peut la confisquer."

     

    2. Sur Jeanne d'Arc

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    Illustration : à Paris, le Cortège de 1923

    (Dans "Vers le Roi") :

    "Il n'y a rien, ici-bas, depuis le Sacrifice de la Passion, de plus beau, de plus pur, de plus miraculeux que l'histoire de Jeanne d'Arc, qui semble une suite des Évangiles, où le divin palpite dans l'Humain.
    Cette histoire est… un principe de salut, une étoile au-dessus de la Patrie..."
                                 

     

    3. 10 mai 1920 : Barrès et le Cortège de Jeanne d'Arc

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    Illustration : 1923, parti de l'église Saint-Augustin, le Cortège de Jeanne d'Arc arrive Place de la Concorde, en direction de la statue de la Place des Pyramides...

    De "Maurras et notre temps", d'Henri Massis, pages 42/43 :

    "Barrès, qui connaissait la Chambre, ne laissait pas d'être frappé par le "tonus" que la seule présence de Léon Daudet donnait à ses séances.
    "Quelle joie, quelle puissance, quelle intensité, quelle surintensité de vie !" songeait Barrès.
    Le cher Léon, l'heureux Léon avait tout ce qui lui manquait à lui, Barrès, ce que, dans sa vie publique, il eût tant désiré d'avoir; mais il ne l'en admirait, il ne l'en aimait que davantage encore.
    Oui, un émerveillement sans fin, voilà ce qu'éprouvait Barrès au spectacle de cette nature si ardente, si riche.
    Certain dimanche - c'était le 10 mai 1920 - Barrès avait vu Léon Daudet, député de Paris, au cortège de Jeanne d'Arc et, le soir même, encore ébloui, il n'avait pu se retenir de lui adresser ces lignes magnifiques :

    "Mon cher Léon, je vais vous dire une folie, une folie qui m'a dans un éclair, à la hauteur des Tuileries, prodigieusement frapppé, hier, quand je rentrais chez moi après le défilé et que je vous croisais là.
    C'était le cortège du jeune Dyonisos, un Léon rayonnant d'audace, de force et de joie, et vous marchiez tous dans un tel rythme d'allégresse et d'orgueil que l'imagination s'allumait.
    Je vous ai vraiment vu, l'espace d'une seconde, comme un être venu du fond des âges, couronné de feuillages, au milieu des cymbales et de ses partisans qui menaient des tigres enchaînés: vos jeunes gens, la bouche ouverte et ruisselants de fureur animale, et vous réellement le centre physique et spirituel de cette marche triomphale !"

    Et Barrès qui savait combien Léon avait aimé son père, Barrès ajoutait comme en confidence :

    "Je me suis rappelé votre père, chez qui il y avait aussi une part divine à ses heures d'expansion, votre père, un jeune faune que je n'ai connu que douloureux et pourtant distributeur de joie."

    Puis, revenant à sa "vision", Barrès lui disait encore :

    "C'est prodigieux ces moments où la force de l'âme se manifeste au-dehors, et l'ayant vue, cette goutte de sang héréditaire, ayant vu l'éternel au plein soleil, ce dimanche à midi, j'essaie de vous en reproduire la vision, j'essaie de fixer la minute éblouissante.
    Jungamus dextras,
    Maurice Barrès..."

     

    4. Cortège 1925

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    5. En tête de Cortège... (1/2)

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    6. En tête de Cortège (2/2)

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    C'est Maurice Pujo qui porte l'énorme gerbe...

     

    7. Cortège 1934

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    Pour lire l'article de Pujo (et les autres, si vous le souhaitez)...

    Cliquez sur le lien qui suit ces quelques explications; vous tomberez sur la Une du jeudi 1er juillet 1920. En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite... :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k760538g/f1.item.zoom

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  • Fondamentaux d'Action Française • Le « coup de force »

     

    par Stéphane BLANCHONNET

    Un Article de Stéphane BLANCHONNET paru sur à-rebours.fr et dans L'AF2000. Et un article parmi plusieurs autres qui rappellent utilement les fondamentaux de la politique d'Action française.  LFAR

     

    659173882.jpgL'originalité de l'Action française ne se voit nulle part aussi nettement que dans sa doctrine du « coup de force ». N'ayant jamais cru que la question du régime puisse être tranchée par le jeu ordinaire des élections, elle n'est pas un parti royaliste. N'ayant pas la naïveté de penser que le pouvoir puisse être pris par une conspiration de « cagoulards » isolés et sans relais dans les corps constitués, elle n'est pas non plus un groupuscule tenté par la clandestinité.

    Sa vocation est de conspirer « à ciel ouvert », de créer un « état d'esprit royaliste » en répétant sans cesse ses raisons contre la République et pour la monarchie, mais aussi un état d'esprit favorable au coup qui renversera un régime que sa faiblesse condamne nécessairement et régulièrement à des crises susceptibles de le tuer.

    De la lecture des textes de stratégie écrits par Maurras (qu'il s'agisse du subtil Mademoiselle Monk ou du vigoureux Si le coup de force est possible) se dégagent deux concepts clés : l'occasion et la direction. L'occasion, c'est la crise, que le peuple soit dans la rue contre le pouvoir ou que la nullité des institutions ait provoqué un désastre militaire ; la direction, c'est notre capacité à influencer le restaurateur de l'ordre, dont la survenue est aussi inéluctablement écrite dans les lois de la physique sociale que les conditions qui auront produit la crise, d'une part à tenter le coup, d'autre part à donner à ce coup une issue royale.

    Les conséquences pratiques de ce programme sont claires : la nécessité de connaître et de propager notre doctrine de salut public, en particulier auprès des élites civiles et militaires du pays réel, la nécessité d'entretenir dans nos rangs et dans l'opinion l'état d'esprit favorable à l'insurrection (état d'esprit qui ne se confond pas avec un simple romantisme de l'action), la nécessité de construire des réseaux solides dans tous les secteurs de la vie nationale, qui seront en mesure de faciliter et de servir le coup. 

    Repris de A rebours

    Voir aussi ...

    Fondamentaux d'Action Française • Le nationalisme intégral

    Le Quadrilatère maurrassien

    La Monarchie que nous voulons

     

  • Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français : un article de Jean-Yves Camus sur le site du CARR...

    Voici un article de Jean-Yves Camus publié par le CARR (logo ci dessus)

     

     

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    1. Le texte original, en anglais : ACTION FRANÇAISE 2.0 : CRAF AND THE CONTEMPORARY FRENCH RADICAL RIGHT

    https://www.radicalrightanalysis.com/2020/06/08/action-francaise-2-0-craf-and-the-contemporary-french-radical-right/?fbclid=IwAR08igE8xQFHKS28muZaUgoxA-s0eb92J4UondjclcrvwgdFsOI7nSJv4-s

     

    2. ...et sa version française, à la "traduction automatique" plusieurs fois approximative et insatisfaisante, mais qu'y faire ? :

    Bonne lecture !

    Action Française 2.0: CRAF et la droite radicale française contemporaine.

    En 2018, une controverse peu connue a éclaté en France à propos de Charles Maurras (1868-1952), chef de file du mouvement royaliste, Action française(Action française). La dispute était au-dessus de l'opportunité d'inclure le centenaire de sa naissance dans la liste des commémorations approuvée par le ministère de la Culture. Mais commémorer, ce n'est pas faire l'éloge. Maurras n'était pas seulement un théoricien politique mais aussi un poète, un journaliste, un essayiste et un philosophe. Néanmoins, la simple idée que le nom de quelqu'un qui incarnait le rejet de la République, favorisait l'exclusion des Juifs et saluait l'avènement du régime de Vichy occupé par les nazis a incité les militants antiracistes à se mobiliser et, finalement, le nom de Maurras a été retiré . À l'époque, la controverse rappelait à la plupart des lecteurs de la presse française que, jusqu'en 1944, Maurras était un phare de la droite française, influençant même les conservateurs qui ne croyaient pas à la restauration du roi. De plus, l'épisode a mis en évidence comment le pouvoir de l'Action française (AF) dans la vie publique française avait été oubliée, AF atteignant un niveau d'influence intellectuelle au cours de la première moitié du XXe siècle, à la hauteur de son ennemi juré, le Parti communiste. L'existence d'une nouvelle organisation qui succède à l'AF, le Comité royaliste d'Action française (CRAF ou Comité royaliste d'action française , https://www.actionfrancaise.net/craf/ ) a cependant récemment commencé à attirer l'attention en France, car il a réussi à attirer une nouvelle génération de jeunes militants. Beaucoup de ces nouveaux adhérents sont attirés par la cause monarchiste et séduits par la réputation du mouvement comme un combattant coriace dans les rues.

    En fait, il y avait eu une sorte de retour intellectuel, et même académique, de Maurras. En 2010, François Huguenin a publié un essai approfondi sur L'Action française: une histoire intellectuelle, (Action française: une histoire intellectuelle, Paris, Perrin, 2010), suivi de la biographie d'Olivier Dard, Charles Maurras, le maître et l'action(Charles Maurras, le maître et son action, Armand Colin, 2013). En 2016, l'éditeur de droite radicale Arktos Media a publié «The Future of the Intelligentsia & For a French Awakening», qui est l'une des très rares traductions en anglais de Maurras. Il comprend à la fois L'avenir de l'intelligence », traduit à tort avec une référence à« l'intelligentsia »et l'essai de 1943« Pour un réveil français ». Il est toujours disponible à l'achat sur des sites grand public comme Amazon. En 2018, un éditeur grand public, Robert Laffont, a réédité plusieurs des principaux essais de Maurras sous le titre: L'avenir de l'intelligence et autres textes , avec une préface de Jean-Christophe Buisson, journaliste au quotidien conservateur Le Figaro. La principale explication de ce renouveau pourrait être que, à un moment où la question du «souverainisme» (la souveraineté par la sortie de l'Union européenne) est devenue un sujet de débat sur la droite française. Aujourd'hui, cependant, il y a maintenant des gens qui veulent regarder au-delà des slogans et lire l'homme dont la devise était «La France, la France seule» (France et France uniquement). Maurras fait appel à ceux qui cherchent des réponses plus approfondies sur des questions telles que l'indépendance nationale, l'identité française et l'individualisme post-moderne, même s'ils ne poursuivent pas l'objectif tout à fait impossible de ramener le roi. Selon Jean-Christophe Buisson, «La critique du Système par le Rassemblement national; le «souverainisme» de Philippe de Villiers et Nicolas Dupont-Aignan; Le conservatisme chrétien de François Fillon (…) sont sans aucun doute des idées que l'on peut trouver à Maurras. » D'autres historiens, comme Johann Chapoutot, disent que la véritable inspiration de la droite française contemporaine réside dans Maurice Barrès alors que l'influence de Maurras est marginale car il est «d'une autre époque». Mais Maurras avait une approche positiviste de la politique et de la société tandis que Barrès avait une vision beaucoup plus romantique du nativisme, presque similaire à Blut und Boden l'un des nationalistes raciaux. Ainsi, on peut affirmer que la lecture de Maurras, bien qu'avec la prudence nécessaire que ses écrits doivent être replacés dans le contexte de son temps, donne certainement aux nouveaux arrivants au nationalisme des munitions intellectuelles qu'ils ne peuvent pas trouver dans la pensée beaucoup moins élaborée du populisme radical de droite. du Rassemblement National.

    Pour prouver que l'héritage de Maurras est vivant, on peut simplement regarder l'activité de CRAF pour des exemples. À partir de 2013, avec les manifestations contre le mariage homosexuel et plus loin avec la technologie de procréation assistée, les militants du CRAF sont descendus dans la rue. Le mouvement, qui revendique 3.000 membres, est parfois impliqué dans des actions plus controversées, comme la pendaison de «Marianne», symbole de la République, le 29 février 2020 à Toulouse. Le 14 décembre 2019 au Mans, certains militants ont participé à une commémoration du massacre des contre-révolutionnaires par les troupes républicaines en 1793. À la fin de celui-ci, un groupe de voyous d'extrême droite, dont certains de Paris, ont saccagé le centre-ville, attaquant un bar de gauche. CRAF décline toute responsabilité pour l'attaque, mais cet incident et d'autres ont jeté un doute sur la véritable nature du groupe. Par exemple, est-ce un mouvement de rue ou un think-tank? Dans la tradition de son prédécesseur d'avant-guerre, l' Action française , c'est les deux. Le mouvement a gagné des partisans parmi les étudiants et les jeunes en général, qui n'évitent pas d'affronter la gauche physiquement lorsque cela est nécessaire. Mais ces jeunes qui fréquentent l'école secondaire ou l'université, apprennent l'histoire et la théorie du «nationalisme intégral» de Maurras selon lequel la nation est un ensemble racialement unifié entre les peuples autochtones et l'État. CRAF participe à des «cercles» (ou succursales) locaux, se réunit chaque été pendant le Camp Maxime Real del Sarte et peut lire des livres écrits par des intellectuels appartenant à la direction nationale. En 2017, Stéphane Blanchonnet, président de CRAF, a publié un petit dictionnaire maurrassien de 97 pages présentant le concept de base de leur «Master». Les militants du CRAF qui sont plus avancés dans la maîtrise de la philosophie politique sont encouragés à lire « Actualité de Charles Maurras, Introduction à une philosophie politique pour notre temps » d' Axel Tisserand , publié en 2019. De plus, les militants du CRAF qui souhaitent consulter davantage de ces documents peuvent consulter le magazine trimestriel Le Bien commun(«Le bien commun»), le magazine officiel du mouvement depuis novembre 2018.

    Pour conclure, le CRAF est un mouvement maurrassien orthodoxe, mais cette incarnation plus récente de l'Action française a notamment abandonné l'antisémitisme. Au lieu de cela, il essaie de trouver un moyen de travailler avec la nouvelle génération de jeunes conservateurs qui rejettent le libéralisme après 1968, y compris ceux qui restent fidèles à la République. Plus que Marine Le Pen, sa nièce Marion Maréchal conviendrait à la plupart des militants du CRAF si elle revenait sur la scène militante. Pour le moment, CRAF, en tant que dernière version de l' Action française d' avant-guerre , continue de faire ce que l'original a fait de mieux pendant droite radicale une épine dorsale idéologique qui va au-delà d'un révolte populiste plus grossièrement raciste et anti-système.

    Le Dr Jean-Yves Camus est Senior Fellow au CARR et directeur de l'Observatoire de politique radicale de la Fondation Jean-Jaurès.

     

    Bien entendu, nous incorporons ce nouveau texte à notre liste - déjà longue - des articles de notre Campagne pour le sauvetage de la Maison de Maurras : Tous les articles parus sur lafautearousseau depuis le début de notre campagne "Défendez Maurras ! Sauvez sa maison !"

    et, le 20 avril 2020 : Charles Maurras : l'Intelligence, l'Or et le Sang, par Matthieu Giroux

    le 28 avril 2020 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français... : Charles Maurras, le retour, par Philippe Bilger

  • À la découverte du ”Fonds lafautearousseau”... (4) : L'Action française face à l'apparition de Mussolini et de ses ”fai

    lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 21 Albums, 48 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...

    Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...

    Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...

    Aujourd'hui : L'Action française face à l'apparition de Mussolini et de ses "faisceaux"

    (tiré de notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet)

    (retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :

    Á la découverte du "Fonds lafautearousseau")

    Sur, et contre, le fascisme italien...

    Sur, et contre, le fascisme italien...

    Ceux qui hurlent si volontiers, et si hypocritement, contre le "fâchisme" oublient volontairement - ou alors ils l'ignorent... - que Mussolini était un homme de gauche, venu du parti socialiste, et qu'une idéologie totalitaire, quelle qu'elle soit, n'est jamais pour nous, par définition, qu'une théorie intellectuelle et abstraite; et donc forcément en oppositions avec les réalités concrètes et charnelles, héritées de l'Histoire, dont nous partons toujours : notre humble réalisme, qui consiste à commencer par observer les faits tels qu'ils se présentent, afin d'oeuvrer patiemment - mais à partir du réel - pour un monde meilleur, nous protège de l'orgueil insensé de ceux qui prétendent inventer le meilleur des mondes (comme l'ont fait stupidement et criminellement les révolutionnaire idéologiques de 1789)...

    Aucun accord possible, donc, dans le domaine des idées, entre un totalitarisme (ici le fasciste italien) et le "royalisme" venu du fond des âges et "prouvé par l'histoire" que propose l'Action française; comme le montre bien Léon Daudet dans le court passage suivant.


    Ceci étant, et pour en revenir au contexte des années 35, la guerre venant, il fallait chercher des alliés contre la puissance allemande qu'un Pays légal républicain criminel, sabotant la victoire si chèrement acquise en 1918, avait laissé se reconstituer.
    Or, Mussolini, malgré ses bravades et fanfaronnades effectivement, parfois, ridicules, pouvait parfaitement - avec toutes les réserves et les reproches que l'on pouvait par ailleurs lui faire sur le plan doctrinal - être "fréquenté" pour créer un large front d'opposition à un Hitler sans cesse plus agressif : n'est-ce pas Mussolini qui s'opposa à Hitler, et le fit reculer, en mobilisant ses troupes sur le Brenner en 1935 ? Hitler venait de faire assassiner le chancelier Dollfuss, en vue de l’annexion de l’Autriche, l'Anschluss.
    Le 25 juillet, lorsque Mussolini envoya ses deux divisions sur le Brenner, Hitler recula...
    C'est dans cet esprit que l'Action française souhaitait que l'on s'alliât avec Mussolini : évidemment pas par affinité ou par proximité idéologique, mais uniquement par pur intérêt stratégique, immédiat et pressant.
    Dans la même optique que François Premier s'alliant avec le Grand Turc après sa déroute de Pavie, au moment où il semblait que Charles Quint et les Habsbourgs allaient écraser la France : il est bien évident qu'en s'alliant avec le Grand Turc - alliance qui prenait Charles Quint à revers... - François premier ne songeait nullement à se convertir lui-même à l'Islam, ni à faire de la France une nation musulmane et à la couvrir de mosquées !...
    Seule le guidait une vision politique et puissamment réaliste des choses, ainsi qu'une vision claire de l'intérêt national.
    Mutatis mutandis, c'est dans le même esprit que l'Action française envisageait les choses, vis-à-vis de Mussolini, juste avant la guerre : il nous fallait des alliés, fussent-ils, par ailleurs, loin de nous "idéologiquement" : la République préféra, justement pour des raisons idéologiques, jeter finalement Mussolini dans les bras d'Hitler, alors qu'il avait commencé par le combattre !

    Aveuglement criminel des idéologues, qui ne raisonnent pas à partir des faits mais de leurs abstractions... Mais, au final, c'est toujours "la France qui paye" !

    DAUDET.jpgDe "Député de Paris", pages 176/177 :

    "...La méconnaissance de l'immense mouvement qu'est le fascisme italien, de ses racines dans le passé, de son animateur, comptera comme une des grandes bévues de la République finissante française.
    Nous somme séparés du fascisme par l'immense fossé de la religion d'État - religion politique, s'entend - dont nous a dispensés le régime le plus souple et le plus évolué de l'Histoire, la monarchie française.
    Nous ne croyons pas, organiquement parlant, à la congestion indéfinie du centre, avec anémie consécutive de la périphérie, ou plutôt nous connaissons les dangers de cette forme du jacobinisme et de la politique du poulpe.
    Une des raisons décisives qui m'ont amenées à Maurras, c'est sa formule de décentralisation administrative, si décongestionnante et si claire, dont nous n'avons cessé de nous émerveiller, ma femme et moi, depuis les inoubliables articles de la Gazette de France, de 1902 à 1908.
    Ce que je redoute dans le Syllanisme fasciste, par ailleurs séduisant, c'est la décompression presque fatale d'un tel système, le jour de la disparition de son chef, comme il arriva précisément pour Sylla.
    A la centralisation étatiste, même louis-quatorzienne, il faut la main d'un homme de génie.
    S'il s'en va, on risque le jacobinisme ou l'anarchie, ou un fléau dans le genre de Bonaparte, mêlé d'étatisme et d'insanité.
    Je m'excuse de ces considérations qui, touchant à la politique italienne, aujourd'hui rapprochée de l'Allemagne par notre faute, peuvent sembler accessoires, et je reviens à la politique française, mais hélas parlementaire, de l'année de la Rhur..."

    Il est souvent intéressant et instructif - et, parfois, presque amusant, comme ici... - de rapprocher des textes émanant de personnes que tout oppose : ainsi, après avoir lu ce passage de Daudet, peut-on trouver matière à réflexion dans... "Le Populaire" du 25 octobre 1934, où Léon Blum écrit ceci :
    "Quand on place avant tout autre l'intérêt de la stabilité gouvernementale, on est monarchiste.
    On l'est consciemment ou inconsciemment, en le sachant ou sans le savoir, mais on l'est ! Seule la monarchie est stable par essence, et encore la monarchie totale, où le roi gouverne en même temps qu'il règne.
    Les dictatures fascistes ne sont pas stables; même si le dictateur évite les cataclysmes analogues à ceux qui l'ont porté au pouvoir, il reste une cause d'instabilité majeure qu'il ne peut éluder : sa succession."

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  • Action française Ile de France sur Instagram.

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  • Médias • « Au secours, Maurras revient ! » s'alarme l'Obs... Mais un misérable Maurras forgé par la haine et la bêtise

    A l'auteur du Voyage d'Athènes 

     

    C'est la jeune Action française Provence qui nous a fait découvrir, sur sa page Facebook, la merveille qui suit. Une vidéo où l'Obs prétend révéler, définir, enseigner (?) ... qui était vraiment Charles Maurras. « Oncle Obs vous raconte tout. Regardez », nous dit-on sur le site de l'Obs. Regardez et vous trouverez un portrait de Charles Maurras - dressé, comme un procès-verbal, par un journaliste assez inconnu et passablement inculte, nommé François Reynaert - un portrait qui est une pièce d'anthologie, un condensé de tous les poncifs, une exposition de tous les réductionnismes, tous les mensonges, tous les tics de langage, l'expression mécanique de tous les clichés, tous les pauvres éléments de vocabulaire dont il est d'usage obligé de se servir pour évoquer l'un des grands penseurs, écrivain, poète et journaliste français du XXe siècle. « Charles Maurras, idéologue antisémite, concepteur d'un nationalisme absolu et nauséabond, collabo, est l'idole de Patrick Buisson... et semble inspirer de plus en plus les discours à droite. » Rassurez-vous, sulfureux est utilisé plus loin - aussi obligatoire que nauséabond (supra) : « Pourquoi faut-il s’inquiéter du retour en grâce de ce sulfureux idéologue ? Oncle Obs plonge dans les eaux troubles de l’histoire de l’extrême droite pour vous expliquer ça. ». Ni les eaux troubles, ni l'extrême droite n'auront manqué. 

    Deux observations : la première s'adresse au lecteur inconnu, à qui n'a pas lu Maurras, le connaît peu, mal, ou pas du tout, pour lui conseiller de passer son chemin, d'aller chercher ailleurs qui fut l'auteur d'Anthinéa, du Voyage d'Athènes, de l'Avenir de l'Intelligence, de Kiel et Tanger, le poète de la Musique et de la Balance intérieure, du Chemin de Paradis et des Quatre nuits de Provence ... Il y a, sur lui, par delà son œuvre même, cent ouvrages sérieux, de grande qualité. Oubliez l'obscur Reynaert. A ce dernier s'adresse notre seconde remarque : si la gauche s'alarme de perdre son hégémonie idéologique, sa suprématie intellectuelle, comme s'en inquiète incessamment votre distingué confrère Raphaël Glucksmann, le fils d'André, continuez sur cette voie et il aura eu raison de vous mettre en garde. Vous perdrez tout. Ce n'est pas ainsi que l'on combat ses adversaires dans l'ordre de l'esprit et de l'intelligence. Sur l'importance de la pensée de Maurras, consultez donc Edgar Morin et, pour l'heure, l'indignité de votre portrait de Maurras vous intime l'obligation de vous taire.   Lafautearousseau         

      

     

    A titre en quelque sorte de réponse et d'explication, Action française Provence a eu la bonne idée - il faut l'en féliciter - d'accompagner cette indigne vidéo d'un beau texte de Pierre Boutang. On commémore cette année son centenaire. Il est, sans-doute, le principal disciple de Charles Maurras de la période contemporaine et fut l'ami de George Steiner, grand intellectuel européen juif. Il fut aussi le successeur d'Emmanuel Levinas à la chaire de métaphysique de la Sorbonne. Ce dernier, métaphysicien et juif, commentant le choix controversé de Pierre Boutang pour lui succéder, avait dit à ses étudiants : « vous êtes dans de bonnes mains. » Dédié au très indigent François Reynaert.  LFAR  

     

    Boutang1.jpg« La présence de Maurras étonne ; la séduction qu'il recommence d'exercer sur les jeunes esprits, ce second printemps de la génération spirituelle, plonge les puissants et les habiles dans la plus lourde, et plaisante, stupeur. De lui, de sa méthode, des belles harmonies qu'il a instituées, il recommence de naître un grand murmure, moins audible dans les lâches assemblées publiques ou les timides salles de rédaction, que dans les petites réunions, les pauvres chambres, où les étudiants se rassemblent, et se demandent : qu'en sera-t-il de nous, de la vérité et du pays ? »

    Pierre Boutang

    Les Abeilles de Delphes 

    L'Obs

    Action Française - Provence

  • ACTION FRANCAISE • CHANTS ...

     

    1103938102.jpgVoici donc, sous forme numérique, le carnet de chants dont l'introduction a pour titre : Vers un Folk-Song traditionaliste ? 

    Les anciens, des années 1970 et suivantes, y retrouveront, simplement, la matière de leurs veillées, de leurs repas, de leurs rencontres d’autrefois. Et, bien-sûr, des Camps Maxime Real del Sarte. Souvent, ils connaissaient ce vaste répertoire – le connaissent encore - presque entièrement par cœur.

    Mais, aussi, ce carnet peut sans-doute être utile à la génération d’Action française d’aujourd’hui. Il n'est pas indifférent, nous semble-t-il, que la connaissance, la pratique de ces chants, du moins les plus beaux, soient transmises et maintenues.

    Nous avons conservé à ces pages militantes leurs imperfections d’origine, caractéristiques des techniques de l’époque (1972) : maquettes papier, stencils électroniques, tirage à la ronéo … Traits tordus, lettres baveuses, transparences : on ne s’en étonnera pas. Mais par delà tout cela, de très anciens refrains se sont trouvés ainsi ressuscités ; les illustrations sont choisies avec goût ; les textes sont beaux, parfois superbes ; l’ensemble à l’image des multiples talents de l’auteur de ce travail.

    Les chants eux-mêmes sont de qualité inégale ; certains s’expriment avec la violence propre à leur époque ; nous n’en reprendrions pas aujourd’hui tous les termes, toutes les outrances ; mais ils reflètent une histoire, des luttes et, même, des illusions passées ; d’autres sont purement de circonstance, sans valeur pérenne : sauf pour l'anecdote, leur intérêt est passé ; il reste les très beaux chants puisés aux sources de la Tradition, celle qui ne passe pas. « La fuente permanece » disent nos amis espagnols. La source demeure. Chacun, dans ce très grand nombre de chants (autour de 80), fera le tri de ceux qui ressortent de cette permanence française.   

    Signalons, enfin, que cet épais carnet de 115 pages est bourré de citations qui ajoutent à l'épaisseur historique, politique, française des plus beaux de ces chants et les relient, précisément, à notre tradition. On aura grand intérêt à les lire, à les graver dans nos mémoires. 

     

    2301381958.2.jpg Liens

    Vers un Folk-Song traditionaliste ?

    C H A N T S 

    (Peut être téléchargé et imprimé)

     

     

  • Camelots du Roi. Irruption au conseil régional d'Occitanie : l'Action française renoue avec l'agit-prop, par Paul Conge.

    Des militants d'Action française (Illustration.)
    Pierre Gautheron / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

    Ce jeudi 25 mars, le groupuscule d’extrême droite s’est introduit manu militari dans l’hôtel régional, à Toulouse. Une action qui a choqué jusqu’au sommet de l’Etat. Vieux groupe monarchiste, l’« AF » renoue avec sa stratégie du « chahut » de ses jeunes années.

    1.jpgJeudi 25 mars vers 14 heures, huit militants de l’Action française (AF) ont brusquement fait irruption dans l’enceinte du conseil régional d'Occitanie, en pleine séance. Mais les agitateurs, membres de la section du Languedoc de l’« AF », n’ont pas eu le temps de faire grand-chose, stoppés par des agents de sécurité, avec lesquels ils en sont venus aux mains. Seuls deux, de noir vêtus, sont parvenus à forcer l’entrée de l’hémicycle. Leurs cris et slogans (« Action française ! ») interrompant quelques minutes l’assemblée qui se tenait dans l’hôtel de région de Toulouse. « La porte de l'hémicycle a été ouverte brutalement et j'ai vu mes agents de sécurité se battre avec des personnes de façon violente », a dénoncé sur Europe 1 la présidente de région, Carole Delga (PS), qui animait à ce moment-là la séance.

    « Ça a poussé un petit peu. Mais il n’y a pas eu de coups », pondère Adrien Molin, porte-parole de ce groupuscule monarchiste, auprès de Marianne. « L’objectif, c’était de rentrer, de déployer la banderole, de crier nos slogans et de repartir, sans agresser. » Du coup d’éclat ne resta bientôt plus que leur bannière verte et rouge, étendue au sol : « Islamo-gauchistes, traîtres à la France ». Dans la soirée, le groupuscule d’extrême droite a expliqué avoir voulu protester contre ce qu’ils appellent la « politique régionale islamo-gauchiste » de la majorité socialiste.

    Trois mois avant les élections régionales, cette opération d’agit-prop a enclenché une onde de réactions indignées dans la classe politique. Jusqu’au chef de l’Etat : « L’extrême droite a une nouvelle fois montré son vrai visage : action violente, volonté de bâillonner la démocratie », a tonné Emmanuel Macron. Pour le porte-parole de l’AF, qui invoque leur défense de la « décentralisation », cela « a du sens » de forcer l’entrée d’une « institution de province », assure-t-il : « C’est pas une attaque contre la démocratie comme on l’a entendu, faut pas exagérer. » Deux de ses congénères ont été entendus par la police.

    Banderoles et mégaphones

    Plus rien n'arrête l’Action française, groupuscule fondé en 1898, mais qui bouge encore. Depuis plusieurs années, les camelots renouent avec les actions coup de poing, en suivant toujours le même modus operandi : ils forcent l’entrée dans un lieu symbolique, munis des banderoles, de drapeaux aux fleurs de Lys (emblème de la royauté) et de slogans rageurs. Pas plus tard que le 28 février, une dizaine de leurs militants s’introduisaient dans l’abbaye Saint-Vaast, à Arras (Nord), pour dénoncer sa vente à une chaîne d’hôtels de luxe. La ville a déposé plainte. Un an auparavant, le 30 novembre 2019, ils envahissaient le toit de l’usine Latécoère, à Labège (Haute-Garonne), avec une banderole « US Go home », pour protester contre la cession à 65% de l’équipementier aéronautique à l’américain Searchlight. Dix de leurs militants avaient été interpellés à la suite de cette action.

    Les restrictions Covid aussi ont inspiré les héritiers des camelots du Roi, très opposés à ce qu’ils disent être une « dictature sanitaire »… en témoigne le très rebelle « apéro-liberté » organisé place des Vosges, à Paris, le 14 mars dernier, où une vingtaine de militants réunis autour de bières en bouteille réclamaient la « fin du port du masque » obligatoire et la « réouverture des bars et restaurant ».

    Le retour du "chahut"

    L’agit-prop est de nouveau à la mode à l’extrême droite, sous l’impulsion de Génération identitaire, entre autres, qui en fait sa marque de fabrique — leur dernière action, des patrouilles anti-migrants en 4x4 à la frontière franco-espagnole, est intervenue peu de temps avant leur dissolution par le ministère de l’Intérieur. « En réalité, on retrouve notre histoire », clame le porte-parole de l’AF en citant les frasques de l’AF au XXe siècle, comme l’affaire Thalamas. En 1909, lorsque des camelots du Roi avaient interrompu les cours du professeur Amédée Thalamas, la Sorbonne était alors prise d’assaut, le professeur fessé publiquement.

    « Le chahut, les émeutes violentes et les agressions contre des adversaires politiques sont une pratique structurelle de l’AF. C’est un mouvement qui a toujours fait usage de la violence politique », acquiesce Baptiste Roger-Lacan, spécialiste des droites radicales et du royalisme. Mais surtout entre 1898 et 1914. Certes, ils restent héritiers de la logique du « coup de force », théorisé par Charles Maurras, qui consiste à créer l’événement par la violence. Mais sans doute leurs actions d’aujourd’hui diffèrent-elles des celles d'hier, comme la « Nuit des purges », en 1923, où ils attaquaient des adversaires politiques, leur jetaient du goudron et leur faisaient ingurgiter de force de l’huile de ricin (un vomitif)...

    "On va continuer"

    Leur effectif militant s’est considérablement effrité depuis. « On n’est pas revenus à la grande époque des années 1910 ou 1920, mais un maillage est en train de se refaire », poursuit Adrien Molin. Forte de plus de 3.000 militants aujourd'hui, selon les responsables, soit 50% de plus qu’en 2013, l’organisation s’agrémente de nouvelles sections locales, comme celles ouvertes cette année à Caen et à Pau. Selon nos informations, il devrait en ouvrir une bientôt à Agen et Brive-la-Gaillarde.

    Une divine surprise pour l'AF : « Nos adhésions augmentent chaque année, donc forcément, notre appareil militant essaie de se structurer davantage. Nous coordonnons nos actions au niveau régional pour mener ce type d’actions au mode opératoire de plus en plus rôdé ». Le porte-parole conclut : « Ce sont des actions qu’on va continuer de faire. »

    « L’AF a toujours eu besoin de quelque chose "contre" lequel réagir. Dans son histoire, elle a défini la communauté nationale par la négative : ce qui n’est pas juif, pas communiste, pas musulman… pas islamo-gauchiste aujourd’hui », conclut Baptiste Roger-Lacan. « Stratégiquement, cela a du sens pour elle de reprendre à son compte des expressions et des concepts qui marchent bien au sein des droites en général. Pour tenter de sortir de son isolement politique dans lequel elle est depuis la 2e guerre mondiale. »

    Source : https://www.marianne.net/

  • Grandes ”Une” de L'Action française : 10 Décembre 1919, Marcel Proust obtient le Prix Goncourt, grâce à la campagne de L

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

     

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    Ce fut le 10 Décembre 1919 que l'Académie Goncourt attribua son Prix à Marcel Proust, en très grande partie grâce à la campagne vigoureuse de Léon Daudet en sa faveur.

    • Dès le lendemain, dans le numéro du Jeudi 11, sous une signature dont la fin est illisible, Alain MELL... annonçait simplement la chose, en page deux du journal, dans la moitié inférieure de la première colonne : 

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    • Et le vendredi onze - deux jours après, donc... - c'est Léon Daudet en personne qui annonça la nouvelle et la commenta ainsi, dans le

    numéro du  Vendredi 12 Décembre 1919 :

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    suite de la première colonne :

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    (ici, bien entendu, on remonte à la deuxième colonne de la première image...)

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    Et maintenant, deux points d'histoire, pour prolonger cet article de Daudet...

     

    1. La bataille du "Goncourt 1919"...

    Ce sacre d'un génie de la littérature fut, pourtant, très critiqué à l'époque. Et la "bataille" du Goncourt 1919 - ainsi que l'action énergique de Léon Daudet en faveur de Proust - mérite qu'on y revienne quelques instants...

    À l’ombre des jeunes filles en fleurs est le deuxième volume de À la Recherche du Temps perdu, ensemble magistral et sans précédent. 

    • D'abord, il ne s'agit nullement du couronnement d’une carrière, car, à cette époque, Marcel Proust - malgré ses 48 ans - n'a encore que très peu publié : c'est ce que dit Daudet dès les premières lignes de son article élogieux, lorsqu'il parle d' "une élite de lecteurs attentifs" et dit que "Par l'attribution du Prix Goncourt, le grand public va connaître le nom de Marcel Proust...". D'ailleurs, déjà candidat au Goncourt, en 1913, Proust n'avait obtenu aucune voix !

    • C’est tout le mérite de l’Académie Goncourt - "travaillée" et "secouée" par Léon Daudet - que d’avoir décelé dans À l’ombre des jeunes filles en fleurs l’oeuvre d’un écrivain au talent différent de tous ses compétiteurs, et qui est en train d’édifier un monument unique dans la littérature française.

    • En cette fin de l’année 1919, la Première Guerre mondiale, ses tragédies et ses conséquences, occupent tous les esprits et le rival le mieux placé de Proust était Roland Dorgelès, romancier qui venait d’apporter son témoignage sur la guerre, intitulé Les Croix de bois, récit magnifique d’un homme qui s’était engagé dans l’infanterie dès le début des hostilités et avait combattu près de quatre ans dans les tranchées...

    • Les critiques vont pleuvoir sur Proust dès qu’on apprend que ce n’est pas Dorgelès qui a le prix Goncourt; on va tout lui reprocher : son âge, sa fortune, de n’avoir pas fait la guerre (il avait été réformé), la vanité du milieu qu’il décrit, son style aux phrases si longues qu’il faut parfois s’y prendre à deux fois pour les lire, le trop grand nombre de pages de son livre... 

    • Si Proust se représente à l'Académie Goncourt, en 1919, c'est d'abord parce que, entre 1915 et 1918, l’Académie n’avait choisi que des œuvres patriotiques liées à la guerre, provoquant une certaine lassitude du public. Mais, surtout, parce qu'il sait qu'il peut compter, dès le départ, sur le soutien de Léon Daudet, frère de Lucien Daudet, grand ami de Marcel Proust. 

    • Mais Proust a aussi des ennemis, dont l'un des pires, Noël Garnier, n'hésite pas à écrire (dans Le Populaire) : "Nous, les anciens soldats, avons élu Dorgelès. Marcel Proust doit son prix à la reconnaissance de six hommes dont il a flatté l’estomac." Et les Anciens Combattants se déchaînent, reprochant à Proust de décrire un monde en décalage total avec les souffrances de la France héroïque et de l’après-guerre...

    • Cependant, le reproche le plus grave fait à l’ Académie Goncourt est d’avoir élu le candidat de Léon Daudet. Le Journal du Peuple ne craint pas d'écrire cette insanité, aussi méchante qu'insensée :

    "Il n’est pas inutile de signaler que Monsieur Marcel Proust est réactionnaire, comme tous les hommes de lettres, amateurs ou professionnels, qui, pour imposer leur oeuvre, comptent sur les relations mondaines et le suffrage des "salonnards" plus que sur leur travail et sur leur talent. M. Marcel Proust était, dit-on, le favori et le protégé de M. Léon Daudet. Et M. Daudet, depuis qu’il n’a plus en face Mirbeau, qui lui faisait peur, se flatte de mener l’ Académie Goncourt à la cravache. " 

    Raymond Lefebvre, lui, sombrera carrément dans le ridicule, lorsqu'il osera écrire, dans Clarté :

    "L’homme bien élevé, bien habillé et bien pensant, l’homme qui ne s’est pas aperçu de la guerre, n’a pas entendu la guerre et qui continue son XIXème siècle en 1919... Parlons cru : M. Proust n’écrit pas. Son genre est à gifler.... Le Prix Goncourt 1919 marque un succès de plus pour le Bloc National. On vote bien en France cette année. En politique, tous les Rothschild triomphent. En littérature aussi. On pavoise "Du côté de chez Swann "... 

    • Encore ne parle-t-on ici que de quelques excités/enragés, et sans aucun goût littéraire. Ce goût littéraire si fort, justement, chez Léon Daudet, et si puissant qu'il lui permettait de s'extraire des vaines modes et querelles, et de s'en tenir au seul plaisir que procurent le talent et la littérature...

    Léon Daudet, découvreur de talents : il était bien connu, à l'époque, que l'article littéraire de L'Action française était le seul qui fît vendre...

     

    2. Comment le républicain Daudet, d'abord farouchement antisémite, se "détacha" (c'est son expression) peu à peu de l'antisémitisme, une fois qu'il fut devenu royaliste...

    On le voit dans notre Feuilleton Qui n'a pas lutté n'a pas vécu : Léon Daudet : la vie de Daudet (issu d'une famille royaliste) se partage, en gros, en deux parties presqu'égales; il commence d'abord dans le camp républicain, où il est - comme une large part de la gauche, on l'oublie volontairement, aujourd'hui, dans "la vérité officielle"... - furieusement antisémite; puis, à la moitié de sa vie, environ, il rencontre Maurras, devient royaliste et entre à L'Action française.

    À partir de ce moment-là, et très certainement, en partie, grâce à l'influence de Jacques Bainville, avec qui il partageait le même bureau et la même table de travail "en bois blanc", cet antisémite forcené se "détacha" (à nouveau, pour reprendre sa propre expression) lentement de l'antisémitisme...

    Comment ? Dans notre Album "Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet", consultez les deux photos suivantes :

    1. Daudet, détaché de l'antisémitisme

    2. Daudet, détaché de l'antisémitisme : genèse d'un rejet...

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    Pour lire les articles...

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  • Provence : Rassemblement d'extrême-gauche contre l'Action Française ? « On s'en fiche, on combat pour la France »

     

    Samedi dernier, 19 mars, l'extrême-gauche appelait à manifester contre l'Action française à Aix en Provence. Résultat ? Un écho médiatique supplémentaire pour les dynamiques groupes de jeunes militants d'Action française de la région Aix-Marseille. De fait, le PS et ses amis n'acceptent pas d'être contestés, contredits ou chahutés. Encore moins d'être mis en cause et traités de voleurs alors même qu'ils ont été poursuivis pour corruption, et que leur corruption ne fait guère de doute pour la majorité de la population ... Le quotidien régional La Provence, en position de quasi monopole en PACA, s'est spécialisé dans les comptes rendus en défense de la gauche PS et en relai des protestataires d'extrême-gauche. Non sans donner la parole, cette fois-ci au moins, aux militants d'Action française, comme on le lira ci-dessous. Hormis le langage automatique, la culture mécanisée, le vocabulaire obligé (groupuscule, extrême-droite, violence physique, etc.) le reportage signé C.R. [Caroline Richard] est intéressant et les réponses des jeunes d'Action française sont pertinentes. De fait, elle est plutôt sympathique cette jeunesse intelligente et turbulente qui combat pour la France et prolonge l'œuvre de ses aînés.  LFAR   

     

    La_Provence_(logo).svg.pngLA RÉACTION DE MILITANTS DE L'ACTION FRANCAISE

    Pas d'impair. À l'Action française, on est du genre à respecter les consignes à la lettre, comme à l'année. Posté en observateur de la manif contre la loi El Khomri le 9 mars près de la Rotonde, Kama ('C'est mon surnom", dit-il, refusant de décliner sa vraie identité), carrure de rugbyman et sweet à capuche, a vite botté en touche à notre approche : 'Pas d'interview. il faut voir ça avec les chargés de communication'. La "cellule corn'', et seulement elle, est habilitée à gérer les relations avec les médias. Elle rappelle sur le portable, fixe les rendez-vous et répond aux questions des journalistes, le dictaphone sur 'on" pour tout enregistrer. À la section d'Aix, c'est Luc, 24 ans, étudiant en droit. et Elie. 21 ans, inscrit à la fac d'économie, qui endossent le costume de porte-parole. À l'étage d'un bar aixois, devant un verre de cidre, ils assument haut et fort les coups d'éclat enchaînés ces derniers mois. Menaces crachées dans le mégaphone le 2 décembre à l'IEP, intimidations, bousculade musclée et échanges de coups de poing le 25 janvier aux vœux du député PS Jean-David Clot, traité au passage de voleur, tout a été calculé et soigneusement préparé. 'Ce n'est pas le genre d'actions qu'on est capables de mener du jour au lendemain. C'est le fruit de tout un travail en amont et d'un effort d'organisation, se félicite Luc, entré à l'AF il y a trois ans après un déclic intervenu au moment de la Manif pour tous. Chaque section gère le militantisme comme elle l'entend. Dans k Sud on est un peu plus sanguins, nos actions sont plus médiatiques qu'ailleurs' Plus médiatiques parce que basées sur la violence physique. Cette singularité locale a valu au groupuscule plusieurs plaintes déposées depuis décembre et l'ouverture de deux enquêtes par le commissariat d'Aix.

    Pour autant, Luc et Elie disent ne pas avoir eu connaissance "de militants approchés ou entendus par la police' Au PS comme au PC, on a bien compris que les opérations de ces activistes d'extrême droite - qualifiés 'd'exemplaires' par le sénateur-maire FN dur 7e secteur à Marseille Stéphane Ravier - étaient plus assimilées à "du chahut' qu'à de véritables démonstrations de force passibles de sanctions pénales. Pour éviter de franchir la ligne, la soixantaine d'activistes de la section Aix-Marseille "sont tous formés intellectuellement' à l'école des Maurras, Bainville et autre Léon Daudet. Avec pour devise : 'tout ce qui est national est nôtre".

    "Le rassemblement ? Il ne va rien changer"

    Le rassemblement contre les violences de l'extrême droite en général et celles de l'Action française en particulier ? 'Sincèrement on s'en fiche, ça ne va rien changer, sourit Elle. Ceux qui ont appelé à cette manifestation, le parti communiste en tête, essayent d'exister à travers nous. Aujourd'hui, on impose un rythme politique et ils sont obligés. par réaction. de s'accrocher à nous. Ils ont tous entre 50 et 60 ans, il n'y a plus aucun souffle." Eux sont jeunes, de 18 à 30 ans. Et réfutent l'idée qu'ils puissent défendre une idéologie passéiste et xénophobe. 'Nous n'avons pas un ennemi en soi. On combat pour la France. On est dans l'amour de la patrie et la volonté de la défendre". Avec le rêve de voir un jour naître en France une nouvelle monarchie : "Il faut s'ôter de la tête l'idée que l'histoire va dans un sens et que c'est irrémédiable Il y a 40 ans, en Espagne il y avait une dictature, on est passé à la monarchie". Hier après-midi, l'Action française n'a tenté aucune intrusion dans k rassemblement. "À quoi ça aurait servi ? À se faire agresser!". Contrairement aux autres samedis, ils n'ont pas non plus proposé leur journal à la vente, place des Prêcheurs. "À quelques heures de la manif. ça aurait pu étre pris pour de la provocation". La consigne a été bien suivie là encore : ne pas dépasser la limite.  C.R. 

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    Le 2 décembre 2015, les jeunes d'Action française Provence perturbent une réunion PS à l'IEP d'Aix en Provence. Ils ne l'ont pas digéré ...

  • Charles Maurras ”présente” Gustave Thibon...

    De Charles Maurras (L’Action française, 10 juin 1942, page 2)  :

    "Gustave Thibon est sans conteste le plus brillant, le plus neuf, le plus inattendu, le plus désiré et le plus cordialement salué de nos jeunes soleils !"

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  • Documents pour servir à une Histoire de l'URP (59) : 23 Novembre 38, Charles Maurras est à Avignon...

    (retrouvez notre sélection de "Documents..." dans notre Catégorie "Documents pour servir à une histoire de l'URP"...)

     

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    L'annonce ci-dessus paraît en "Une" de L'Action française du Mercredi 16 Novembre 1938 (tout en bas de la première colonne).

    Ce n'est que dans le numéro du Lundi 28 Novembre 38 que le journal donnera le compte-rendu de cette réunion, en page trois, sur la plus grande partie de la première colonne :

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  • Nouvelle section d'Action française : Vexin.

    L'Action française s'implante dans le Vexin
    Terre d'Histoire, Terre agricole, Terre de culture, Terre vivante.
    Le Vexin est une Terre que nous aimons, une Terre que nous défendons.
    Motivés, nous avons à cœur de nous rencontrer et de nous organiser pour la défense des intérêts de notre territoire et des Vexinois, au même titre que ceux de notre si belle Nation.

    Formations intellectuelle et sportive, actions de terrain, réseau d'entraide font parties de nos nombreuses activités.
    Alors n'attendez plus et rejoignez le mouvement !
    Pour que vivent le Vexin et la France, vive le Roi