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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Grandes ”Une” de L'Action française : (1/2) Novembre/Décembre 1938, Charles Maurras est en tournée en Algérie...

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    Fin novembre/début décembre 38, Maurras effectua une tournée en Algérie, avec Maxime Réal del Sarte et Joseph Delest : tous les trois seront reçus chaleureusement à Oran, Alger, Sidi-Bel-Abbès, Philippeville, Batna, Bougie, Tlemcen, Mostaganem, Bône, Blida...

    L'embarquement eut lieu à Marseille (pour Oran) le 26 novembre; l'embarquement "retour" eut lieu le samedi 10, à Philippeville, toujours pour Marseille, d'où Maurras se rendit au Banquet d'Hyères...

    Nous allons raconter ce voyage - qui fut un très grand succès - en deux livraisons, en nous permettant deux entorses à notre règle habituelle concernant la "Une" mise en avant de la note :

    • la "Une" ci-dessus n'est pas celle du jour du départ de Maurras, qui n'est annoncé que par un tout petit pavé, certes en "Une", mais, si l'on peut dire, "sans plus", dans le numéro du vendredi 25 novembre; comme cela n'est pas très "parlant" pour une "Grande "Une"...", nous avons préféré mettre, pour cette première livraison, la "Une " du mardi 6 décembre, avec, en bas de page, occupant les quatre colonnes centrales, les deux photos de Maurras déposant deux gerbes, l'une à Sidi-Bel-Abbès, l'autre dans "la cour de la caserne du 1er Etranger"...

    • et, dans notre seconde livraison sur ce voyage triomphal, nous mettrons en avant non pas une "Une" mais une "Cinq" ! : celle du lundi 12 décembre, dont la page cinq est presqu'intégralement consacrée aux discours de bienvenue et à un très intéressant article sur... l'Algérie !...

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    • Voici donc, maintenant, pour commencer le récit, et reprendre l'ordre logique et chronologique, le "détail" de cette "Une", concernant le début de la tournée de Maurras, dans le numéro du Vendredi 25 Novembre 1938 : Maurras vient d'embarquer, à Marseille, le 24, et il commencera ses conférences par Oran, dès le 26... :

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    • En "Une" du numéro du Dimanche 27 novembre (en bas de la cinquième colonne), on a quelques précisions sur le programme général de la tournée et d'autres lieux de réunion :

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    • Dans le numéro du Lundi 28 Novembre (page trois, juste en-dessous du compte-rendu d'une conférence-repas très réussie en Avignon) on a le beau compte-rendu de la première réunion de cette tournée, à Oran :

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    • Il n'y a rien sur la "tournée algérienne" dans les numéros du 29 et du 30; les informations reprennent, en "Une", dans le numéro du Jeudi 1er Décembre, tout en bas de la sixième et dernière colonne : on raconte la très belle journée du 27 Novembre, à Sidi-Bel-Abbés... :

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    • Rien, ensuite, dans les numéro des 2 et 3 Décembre; c'est dans le numéro du Dimanche 4 Décembre que l'on a, en "Une" (en haut de la cinquième colonne) le très court - voire laconique... - compte-rendu d'Alger et de Blida (signé du Docteur Costa)... :

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    ... un peu compensé, et complété, le lendemain (Lundi 5, et toujours en "Une", milieu de la cinquième colonne) :

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    • C'est dans le numéro du Mardi 6 Décembre que l'on trouve, tout en bas de la "Une", les deux photos que nous avons placées en début de cette note :

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    Détail des deux photos :

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    • Dans le numéro du Mercredi 7 Décembre, toujours en "Une", tout en bas de la deuxième colonne, le court compte-rendu de la visite à Bougie (qui fut - en plus d' "une parfaite réussite" - "la première réunion d'Action française donnée à Bougie" :

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    • Après un silence de deux jours, les 8 et 9, c'est dans la Revue de Presse du Samedi 10 (en page sept, signée "Intérim") que l'on trouve de nouvelles informations :

    d'abord dans la partie inférieure de la troisième colonne :

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    ...et la suite et fin, tout en haut de la colonne quatre :

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    • Le lendemain, Dimanche 11, en "Une" (sixième colonne) c'est Maxime Réal del Sarte qui, par un télégramme, dément - depuis Philippeville - les bobards d'hurluberlus fantaisistes parlant d'accident ou d'attentat contre Maurras et "sa troupe" :

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    • Et encore le lendemain, Lundi 12, c'est l'annonce du rembarquement pour Marseille (en "Une", sixième colonne)... :

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    ... et la quasi totalité de la page cinq consacrée au voyage, avec le discours de bienvenue du Maire d'Alger à Charles Maurras; l'allocution de M. Gabet, président de l'Union nationale et sociale d'Alger; et l'intégralité des deux colonnes centrales de la page consacrées à un très intéressant "Faut-il faire de l'Algérie un dominion", signé Abd-el-Latif : vous verrez l'intégralité de cette page dans notre livraison de demain...

     

    • Enfin, dans le numéro du Mardi 13 (en "Une", milieu de la deuxième colonne)... :

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    • Banquet dont on a un court compte-rendu dans la "Une" du lendemain (milieu de la cinquième colonne) :

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    Et, dans L'Action française du 15, comme si de rien n'était, "La Politique" est là, occupant plus de la moitié (inférieure) des quatre colonnes centrales; signée Maurras, évidemment, comme si, pour cet homme de près de 71 ans il ne s'était rien passé, depuis ces presque trois semaines !...

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    Pour lire les articles...

    En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite...

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  • Grandes ”Une” de L'Action française : (2/2) Novembre/Décembre 1938, Charles Maurras est en tournée en Algérie...

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    • Voici maintenant l'intégralité de ce qui se trouve dans la page cinq du numéro du Lundi 12 Décembre :

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    • À tout seigneur, tout honneur : commençons donc par le "discours de bienvenue du Maire d'Alger à Charles Maurras" : Alger, grande ville française (partie supérieure des deux colonnes de droite)... :

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    • Juste en-dessous de ce discours du Maire, dans le reste de la cinquième colonne, l' "Allocution de M. de Lassus au banquet d'Alger" :

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    • Après les deux colonnes de droite, passons aux deux colonnes de gauche... D'abord avec, en partie supérieure, l'allocution de M. Gabet, président de l'Union nationale et sociale d'Alger :

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    • Et, enfin, pour en terminer avec cette page, l'intégralité des deux colonnes centrales, qui sont occupées par l'article d'Abd-El-Atif : "Faut-il faire de l'Algérie un Dominion ?" : inutile de commenter cet article, qui se passe aisément de commentaires... Disons seulement que sa lecture, aujourd'hui ("après...") laisse rêveur, nostalgique et... attristé !...

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  • Le legs d'Action française (VI/X) : Les traces de guerre civile – les « quatre États confédérés », l’antisémitisme

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    (Conférence de Gérard Leclerc, donnée au Camp Maxime Réal Del Sarte - 2019)

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    Je voudrais maintenant aborder une question d’une tout autre nature et, là encore, je vais devoir le faire très rapidement, sans pouvoir prendre le temps d’en tirer toutes les conséquences. C’est un problème inhérent à tout mouvement qui s’engage avec vigueur et conviction dans le combat politique : il risque, à tout moment, d’y laisser des traces regrettables. Et notamment des traces de guerre civile. C’est un problème pour l’Action française et plus particulièrement pour Maurras, d’avoir été lié aux troubles de l’affaire Dreyfus, avec, disons-le, un ressentiment à l’égard des Juifs, toujours censés avoir des intérêts différents de l’intérêt national, voire opposés à lui. D’où la théorie des « quatre États confédérés » qui associe les Juifs, les Protestants, les Francs-maçons et les « métèques » (du mot grec désignant les étrangers, non-citoyens). Cette théorie, que Maurras va reprendre à son compte, à l’origine n’est pas de lui. Elle est due à La Tour du Pin, un sociologue catholique qui va jouer un rôle très important dans le mouvement du christianisme social, et qui va rallier l’Action française dès ses débuts.

    Là aussi, il y a toute une analyse à développer – je crois d’ailleurs que la Nouvelle Revue universelle va s’en occuper – parce ce qu’on ne peut pas comprendre l’antisémitisme de l’Action française indépendamment du contexte historique du début du siècle. Or celui-ci ne concerne pas la seule Affaire Dreyfus. Il y a à ce moment-là, dans le cadre de la République, une lutte antireligieuse dont le but délibéré est d’arracher au catholicisme français la place majeure qu’il occupe dans la vie des Français. La question religieuse a dès lors pris une place cruciale dans les débats civiques. C’est pour cela qu’à l’époque, des journaux comme La Croix ou Le Pèlerin, n’ayant rien à voir avec l’Action française, sont d’un antisémitisme extraordinairement virulent. Parce que la bataille se joue aussi à ce niveau-là.

    Ce que je veux souligner ici, c’est le problème que pose le combat civique lorsqu’il risque de se traduire par une guerre civile à perpétuité. Nous autres Français, nous avons été trop souvent divisés, entretenant détestations, rancunes et hostilités tenaces. Il y a cette véritable guerre civile que fut l’affaire Dreyfus. Il y a aussi l’immense question du désastre de juin 1940 et de ses responsabilités, le soutien de l’Action française à Vichy et l’engagement d’un grand nombre de ses fidèles dans la Résistance, et les drames de la Libération. La question est de savoir si le bien commun exige la perpétuation indéfinie de ces luttes civiles. Ne faut-il pas, sous peine de catastrophe, mettre les pouces et dire que l’on passe à autre chose ? Ne faut-il pas savoir, comme Henri IV, décréter la fin des combats et proclamer la paix civique et l’amnistie ?

    Hier, j’entendais certains de nos amis rappeler les moments de souffrance liés à l’Algérie, au gaullisme, au colonel Bastien-Thiry, etc. Une période de l’histoire qui a été infiniment douloureuse. Cela réveillait en moi des souvenirs, j’étais tout jeune mais j’y ai été associé. La question n’est-elle pas, là encore, de savoir s’il ne faut pas dépasser cette querelle et se retrouver sur de nouveaux objectifs ?

    Cela a été ma politique, dès les années 60, avec Bertrand Renouvin. C’est une histoire qui nous est propre, elle ne concerne pas toute l’Action française. Nous avons été les premiers, à l’époque, à dresser dans Aspects de la France un bilan critique du gaullisme dans un sens qui n’était pas purement négatif. Et nous avons établi des liens avec des gaullistes de gauche avec qui nous avions de larges zones d’accord : Frédéric Grendel, Philippe de Saint-Robert, et les responsables de L’Appel, la revue de l’Institut Charles de Gaulle, qui sont restés des amis, comme Olivier Germain-Thomas.

  • Création de section Action française Mulhouse.

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    https://www.facebook.com/Action-Française-Mulhouse-104262448139359/

    Bienvenue sur notre page Facebook !

    Jeunes patriotes soucieux de servir notre pays, nous avons récemment fondé une section de l’Action Française à Mulhouse.

    Notre notoriété grandissante à Mulhouse et alentours nous a conduit à créer cette page afin de relayer sur Internet, un militantisme qui portait grandement ses fruits sur le terrain.

    Cohabitation malheureuse de 136 nationalités, principal foyer français de diffusion du Covid, hôte du sulfureux plus grand centre islamique d’Europe : Mulhouse n’a définitivement pas bonne réputation.

    Parce que « tout désespoir en politique est une sottise absolue » (Charles Maurras) nous sommes convaincus qu’il est possible de faire souffler l’esprit français sur Mulhouse et redonner à notre ville, naguère glorieuse Cité industrielle, ses lettres de noblesse.

    Formation physique
    Formation intellectuelle
    Militantisme et camaraderie

    voilà le programme qui t’attend en t’engageant à nos cotés.

    Alors si tu souhaites œuvrer pour ta ville, ton pays, n’hésite plus, rejoins l’Action Française, rejoins la jeunesse de France !

    Pour que vive Mulhouse et la France, Vive le Roi.

  • Action française Arras : Fronde de maires.

    "Le pays officiel et légal, qui s'identifie au gouvernement parce qu'il en retire l'aliment de sa vie, ce petit pays constitutionnel commence néanmoins à voir et à entendre l'émotion qui gagne le pays vrai, le pays qui travaille et qui ne politique pas."

    Si seulement ces quelques lignes de Maurras étaient aujourd'hui vraies ! Là est le rêve de moults Français, confinés de façon démesurée et illégitime.

    Le pays légal, qui discute, qui ordonne, non sans les directives d'officines pleines d'intérêts, est celui qui tue le pays réel, celui du quotidien, du travail, qui vit.

    Il est redondant que les administrations républicaines assène des coups inutiles à la société, par leur centralisme, leur déracinement, leur détachement du réel.

    Les maires qui lancent une fronde sont de type français : courageux, têtus (et à raison !). Face à la démagogie macronienne, ce sont eux qui luttent contre le pays légal et ses inepties. Leur combat est de salut public, car il est juste et essentiel pour nos commerçants et nos concitoyens.

    L’État ne manquera pas de les rappeler à l'ordre grâce à ces pions de Paris que sont les préfets. Une fois de plus, le gros mange le petit, le faible tombe face au fort. Bienvenue en République !

  • 2012, soixantième anniversaire de sa mort : une année Maurras ?…

            Dans sa livraison du 12 février, le site Maurras.net choisit de revenir sur ce thème qu’il avait – à juste titre – déjà évoqué précédemment : il est indispensable, si l’on veut réintroduire Maurras dans le concert des penseurs et de la réflexion politique aujourd’hui, d’obtenir la révision de la condamnation de 1945.

            On ne peut que s’associer à cette démarche, et la soutenir de toutes ses forces, 2012, et le symbole qu’elle représente, pouvant être une sorte de catalyseur pour fédérer et multiplier les bonnes volontés en ce sens (1), même si l’année sera, par ailleurs, largement occupée par l’élection présidentielle, les Jeux Olympiques et le cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie…

            Car, oui, "viendra le temps d’éclairer, d’émanciper les esprits plutôt que de les formater, de tirer les meilleures leçons de l’histoire plutôt que de l’enfermer dans la camisole des bons sentiments. Viendra le temps où le monde aura besoin de Charles Maurras…. »

            (Extraits de la livraison du 12 février) :

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    « ….(les vainqueurs de 1945) Ceux-ci avaient bien d’autres choses à faire oublier que leur ancien pacifisme. L’occasion leur était donnée de se débarrasser d’un rival en situation de faiblesse ; Maurras était à terre, un geste leur suffisait pour achever une organisation, un système, une pensée, dont la renaissance au plus haut niveau aurait menacé leur hégémonie planifiée. Peut-on leur faire grief d’avoir agi en politiques ?....

     « ….Deux nouveaux tiers de siècle après ce procès de tartufes, la révision s’impose et doit s’imposer.

    « Bien entendu, les enjeux ne sont plus ceux de 1945. Ni même ceux d’aujourd’hui, tant le climat actuel risque de rendre le succès encore plus improbable que du temps de la captivité de Maurras. Mais l’heure est à la prospective ; nous devons œuvrer à rendre le personnage de Maurras à la France et à la culture universelle, à faire vivre le patrimoine oublié, négligé, que représente sa pensée et sa critique du système démocratique. Avec la progressive extinction démographique de la classe d’âge dominante des vieux pays occidentaux, viendra la fin de l’ordre moral, humanitariste et hédoniste qui cimente son hégémonie. Et viendra le temps d’éclairer, d’émanciper les esprits plutôt que de les formater, de tirer les meilleures leçons de l’histoire plutôt que de l’enfermer dans la camisole des bons sentiments. Viendra le temps où le monde aura besoin de Charles Maurras…. »

    (1)    : On se rappelle, par ailleurs, que dans ses vœux, le site Maurras.net annonçait que, d’ici cette année prochaine, les grands textes qui manquent encore à sa recension des œuvres de Maurras seraient numérisés, ce qui est, évidemment, une excellente nouvelle. En ce qui nous concerne, nous comptons bien, également, apporter notre contribution au succès de cette année Maurras 2012 : « nous avons en tête une affaire… » (comme on le chante dans Carmen…)…

  • Grandes ”Une” de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (3/4)...

    ...Après que les Camelots du Roi l'eurent délivré de la Prison de la Santé, Léon Daudet se réfugia en Belgique. Le Royaume lui accorda l'asile, contre la promesse de ne pas mener depuis ce pays une action politique, qui eut pu embarrasser diplomatiquement le gouvernement. Voila pourquoi, comme nous l'avons vu vendredi dernier, lorsque Daudet prononça une conférence à Spa, le samedi 20 août 1927, le journal du lendemain en rendit compte, évidemment, mais d'une façon très discrète et volontairement "diplomatique" (!).

    Mais l'exil dura... vingt-neuf mois !

    Et Léon Daudet, comme Jacques Bainville et Charles Maurras, écrivait chaque jour un article, en première page, pour le journal : comment l'article quotidien arrivait-il, donc ? : voici la réponse, pour commencer, et, ensuite et surtout l'article des "vingt ans du Journal", puisque le premier numéro de L'Action française quotidienne parut le jour du printemps, le 21 mars 1908. Pour le vingtième anniversaire, en 1928, Daudet était encore en exil...

    Les deux documents que nous vous présentons ici sont tous deux tirés de notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet (321 photos)

    Voici donc la "Une" du jeudi 22 mars 1928, dans laquelle l'article de Daudet, intitulé logiquement et sobrement "Les vingt ans de l'A.F. quotidienne", occupe l'intégralité de la première colonne de gauche, et la moitié de la deuxième... Il y avait plusieurs éditions du journal, avec  parfois des rajouts possibles, comme on pourra s'en rendre compte si l'on compare le texte que nous publions, plus long que celui que l'on voit ici...

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    Précédents :

    • Grandes "Une" de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (1/4)...

    • Grandes "Une" de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (2/4)...

    À suivre :

    ce vendredi 1er juillet : le retour triomphal de "Léon" à Paris...

     

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

     

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    Première photo : Et, chaque jour, l'article de Daudet arrivait...

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    De "L'action française racontée par elle-même", d'Albert Marty, pages 277/278 :

    "...Quatre-vingt mille hommes cherchaient partout Léon Daudet. Il était signalé dans tous les coins de France. On ne le trouvait jamais.
    Mais chaque jour, à la "grande colère des dindons", son article arrivait rue de Rome et paraissait dans "L'Action française".
    Le secrétaire de la rédaction, Bernard Denisane, pilote remarquable (il fut pendant la guerre de 1914-1918 un des grands as de l'aviation de bombardement) mais aussi spirituel chansonnier bien connu sous le pseudonyme de Jabon, indiquait, d'une façon humoristique, comment il l'avait reçu :
    "Par fil spécial, par pigeon voyageur, par téléphone (standard clandestin), par T.S.F. (transmission sans facteur), par télégraphe Chiappe, par le cabinet noir, par sphérique, par signalisation optique, par le vaguemestre des brigades centrales, par la voie ordinaire, par tous les moyens, par la valise diplomatique, par notre souterrain, "Pedibus cum jambis", par l'huissier du Parquet général, par cornet accoustique, par télépathie, via Malte et Singapour, par la tangeante, Namur via Larache, par sismographe, par catapulte, tombé dans notre cheminée, attaché aux basques d'un hambourgeois de planton devant l'A.F., par le courrier de Lyon, par la malle des Indes, aux bons soins de Z... notre ami bien connu, sur l'aile du zéphir, par la voie lactée, via London (Géo)..."

     

    Deuxième photo : l'article des "vingt ans du journal"...

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    "Cette année l’A.F. quotidienne a eu ses beaux vingt ans, ayant été fondée, le 21 mars 1908, avec de bien petits capitaux, mais de bien grandes bonnes volontés.
    Nous sommes partis, si j’ai bonne mémoire, avec quelque chose comme 287.000 francs, qu’administrait Bernard de Vesins.
    Notre local, que nous avions eu du mal à dénicher, était situé 3, rue de la Chaussée-d’Antin, tout en haut de l’immeuble attenant au Vaudeville.
    Arthur Meyer nous accordait généreusement six mois d’existence; son collaborateur Teste-au-tromblon - rien de commun avec celui de Valéry - trois mois; Ernest Judet, de la grande Eclair, quinze jours.
    Robert de Boisfleury assurait le secrétariat de la rédaction. Bainville faisait le compte rendu de la Chambre.
    Maurras, en dehors de ses articles, assurait une rubrique toute nouvelle, la Revue de la Presse, qu’il signait Criton. Vaugeois était directeur politique. J’occupais la fonction de rédacteur en chef.
    Jules Lemaître devait donner un entretien sur son adhésion au royalisme dans notre premier numéro, à l’imprimerie, rue du Croissant.
    C’est à peine si nos confrères parisiens signalèrent l’apparition de notre journal, considéré comme un phénomène, parce qu’il combattait la démocratie et affirmait la nécessité de restaurer la monarchie, et avec elle l’équilibre européen, que nous considérions comme gravement menacé.
    À peine, paraissions-nous depuis un mois que l’on racontait que de graves querelles avaient éclaté entre Maurras et moi; et je dois dire que ce bobard, du type "désir pris pour une réalité", fut renouvelé de six mois en six mois, pendant quinze ans, pour cesser brusquement en 1923.
    Il me manque beaucoup, ce bobard, ainsi que cet autre, d’après lequel, comme administrateur d’une société danubienne, j’aurais fait de fortes pertes en Bourse !
    Ce qui est précisément remarquable, c’est que les comités directeurs de l’A.F. aient vécu pendant vingt ans dans un contact journalier, au milieu de vicissitudes de toutes sortes, sans le moindre dissentiment sérieux. Cette union, que l’on peut dire indissoluble, est à l’origine de nos succès et est le signe de notre victoire certaine.
    Car, en vérité, ce qui nous reste à réaliser, PAR TOUS LES MOYENS LÉGAUX ET ILLÉGAUX, est peu de chose vis-à-vis des tours de force que l’A.F. a déjà réussis et dont le plus rare est cette unanimité dans la détermination et dans l’action. En effet, vingt ans c’est un laps; et quelles années, celles du cycle de la guerre, de ce qui l’a précédée et suivie !…
    Je ne sais s’il y a beaucoup d’exemples d’amitié aussi enracinée que la nôtre, que les nôtres, aussi ardentes et vigilantes dans une lutte, on peut le dire, de tous les instants.
    Pour qu’il y ait union à la périphérie, il faut qu’il y ait union au centre et c’est ce qui s’est produit.
    Notre groupe initial a subi deux pertes irréparables: Vaugeois et Montesquiou. Nous les avons pleurés ensemble et cela a créé un lien de plus entre les survivants.
    La guerre a fauché dans les rangs de nos jeunes amis; mais Maurras a écrit "Tombeaux" pour empêcher, autant que faire se peut, leur mémoire de s’affaiblir, puis de s’éteindre; et un homme d’Etat, un poète, un écrivain n’est vraiment fort et digne de commander aux autres que s’il se mesure avec le temps, avec l’oubli, la poussière et la Cendre.
    Elever des autels au patriotisme et à l’amitié, au sacrifice, au dévouement, au devoir, tel fut, pendant et après la guerre, le travail herculéen - au sens mythologique du mot - de Charles Maurras.
    Ce qu’il y a de plus curieux dans l’histoire de notre collaboration, c’est que nous sommes venus nous grouper autour de Maurras de points très différents de l’horizon.
    Nous nous sommes rassemblés, vers le milieu de la vie normale, dans cette certitude que, seule, la monarchie capétienne pouvait sauver notre pays des abîmes où l’entraînait la démocratie; nous avons eu - je le dis sans fausse modestie - le mérite de comprendre que nous devions mettre de côté toute mesquinerie, tout enfantillage, tout esprit de rivalité, ou même de simple personnalisme, pour courir, comme on dit, droit au but.
    Nous ne sommes pas tombés dans l’erreur des chefs chouans qui, sans leurs querelles, l’auraient emporté de haute lutte.
    Nous avons banni entre nous tout dissentiment, réfréné tout accès de mauvaise humeur.
    Les gens qui nous observent du dehors, avec les lunettes ordinaires de l’esprit de parti ne peuvent pas comprendre cela. Ainsi s’expliquent tant de méprises récentes, couronnées de découvertes exemplaires.
    On avait négligé de se documenter au préalable, autrement que dans des rapports de police.
    Mais comment se documenter sur le potentiel moral d’un groupement comme le nôtre et trempé, on peut le dire, par des épreuves aussi exceptionnelles.
    J’ai connu et fréquenté des milieux très divers, de lettres, de politique, de médecine, d’art.
    Je n’ai jamais rien vu qui ressemblât, de près ou de loin, à l’A.F., à cette essence mystérieuse qui fait que, même éloigné de mes amis, je les vois, je les entends, je sais ce qu’ils discutent, ce qu’ils décident, en étant sûr de ne pas me tromper.
    Quand je les retrouve, les uns et les autres, après quelques jours ou quelques semaines de séparation, je vérifie, nous vérifions en riant l’exactitude de mes conjectures.
    Mais notre plus grand sujet de divertissement, c’est l’idée baroque que se font, de nos relations et de notre intimité, d’importants ou d’augustes personnages, s’imaginant qu’on manœuvre des hommes de lettres et des hommes d’action, nés en France de parents français, il y a déjà un certain nombre d’années, comme des "bleus" dans la cour d’un quartier d’infanterie :
    "Eh ! là-bas, numérotez-vous, quatre !… Maurras, sortez !… Vesins, rentrez !.., Daudet, Pujo, Moreau, appuyez à gauche !… Bainville, un peu plus à droite, mon garçon… Larpent, vous aurez quatre jours… Pas de réplique, ou ça sera six !... etc."
    Nous ne sommes pas plus un patronage, ni un conseil de fabrique, ni une "bonne œuvre" que les Camelots du Roi ne sont des scouts, ni des groupements de bons jeunes gens.
    Nous sommes un vaste rassemblement, on peut bien dire UNE ARMÉE, de trois générations d’hommes résolus qui avons fait le serment de débarrasser le pays, à l’heure choisie, d’un régime imbécile et meurtrier.
    Cela, il est bon de le répéter de temps en temps, par tous les moyens, LÉGAUX ET ILLÉGAUX. Voilà. C’est ainsi.
    Donc personne, au début, ne nous a aidés, dans ce qu’on appelle la grande presse, et qui n’est, en fait, qu’une presse de faits divers et de communiqués gouvernementaux.
    Au contraire, on nous combattait sournoisement.
    Ceci nous mettait bien à l’aise pour parler librement de tout et de tous.
    En 1909 se groupent autour de Maxime del Sarte, de Plateau et de Lacour, et sous la direction de Pujo, les Camelots du Roi, agréablement plaisantés sous le nom de Camelots du "Roy" par les salonnards, ces imbéciles de tous les temps, et les républicains. Cette organisation modèle fait des progrès rapides. De grandes manifestations patriotiques, des journées de prison, des mois, des années de prison, le culte public de Jeanne d’Arc imposé au régime antifrançais, des procès incessants, nos avertissements répétés quant à une menace de guerre allemande, que nous disons et savons imminente et que le gouvernement déclare illusoire, mettent, en quatre ans, notre journal au premier plan de l’opinion.
    La multiplication des ligueurs par le quotidien rallume le royalisme là où il préexistait, le fait germer et fructifier là où il n’existait plus. On sait maintenant la profondeur des racines d’A.F., dont je parle avec d’autant plus d’objectivité que j’y ai été pour fort peu de chose.
    Chez nous, les fonctions, emplois, "honneurs" extérieurs ne comptent pas. Ce qui compte, c’est l’appoint de chacun à l’œuvre commune, c’est le dévouement à la cause.
    Avant la date du 31 juillet 1914, qui sonna le tocsin de la Patrie et le glas de tant des nôtres, la plus vive allégresse d’action, la meilleure humeur du monde, ne cessèrent de régner dans nos bureaux.
    Nous combattions la canaille républicaine et parlementaire en riant, en nous fichant de ces fantoches tant que nous pouvions. Un entourage de jeunesse conserve jeunes ceux qui en bénéficient.
    Ce qui nous divertissait le plus, c’était l’hésitation des ministres et gens en place, pris entre la crainte de nous faire de la publicité, en sévissant contre nous, et celle de nous laisser avancer, en ne sévissant pas.
    La loi sur la presse, œuvre des républicains, se retournait contre eux, en les empêchant de nous supprimer. Ils s’y prirent de toutes les façons pour essayer d’arrêter notre tir et d’enclouer nos canons. Ils ne réussirent à rien du tout.
    La guerre faucha, certes, beaucoup des nôtres, toute une génération où nous avions des prises très importantes.
    Mais, annoncée par nous dans les lignes mêmes où elle se produisit, elle vérifia et justifia tout ce que nous avions prédit, tout ce que nous avions dénoncé, toutes nos accusations de fond.
    Ainsi furent précipités dans nos rangs, à partir de 1919, toute la génération suivante, puis toute la génération post-suivante. Beaucoup de jeunes gens nous amenèrent leurs parents.
    A l’heure où j’écris, aucun mouvement politique ne saurait faire la pige au nôtre; tout ce que l’on a tenté contre nous a tourné à notre avantage.
    Sans doute la police politique, que nous devions rencontrer au dernier tournant de notre offensive, a-t-elle réussi, avec le concours de la trahison, le triple assassinat de Plateau, du petit Philippe et de Berger.
    Mais elle a attisé notre volonté de délivrer la Patrie par celle de venger nos martyrs.
    Il faut bien que chacun se dise, d’abord que nous avons conscience de notre force, qui est considérable et augmente sans cesse, ensuite que, sur le chapitre essentiel de la Patrie, nous n’avons jamais cédé et nous ne céderons pas, ni d’une ligne, ni à personne.
    Enfin, en ce qui me concerne, j’ai perdu un fils chéri dans la bagarre, un innocent enfant qui n’avait fait de mal à quiconque, et j’entends que cet enfant soit vengé.
    Je suis certain, nous sommes certains, que deux heures après la réussite de notre entreprise, nous recevrons les adhésions les plus touchantes et les plus consolantes de ceux qui nous auront le plus vilipendés et qui auront fait le plus de vains efforts pour nous entraver.
    La nature humaine est ainsi faite, et j’ai souvent cité le mot de ce pauvre Ignace, parlant des magistrats de la Cour de cassation :
    "C’est étonnant, ils n’ont plus d’avancement à attendre, et ils sont les plus serviles de tous".
    Cela s’explique par de mauvaises habitudes de rampement, prises le long du cursus honorum.
    Mon père disait aussi, avec beaucoup de sens, "les corps constitués sont lâches", et il avait mis ce mot dans la bouche d’un des personnages de l’Immortel.
    La doctrine politique de Maurras enseigne précisément à ne jamais plier l’échine devant le mensonge et l’injuste oppression."

     

  • L'Action Française face à la question sociale. Partie 3 : Dépasser la lutte des classes, par Jean-Philippe Chauvin.

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    Si l’on s’en tient à l’histoire des manuels scolaires ou du « politiquement correct », l’Action Française est, sur le plan social, conservatrice plus que sociale, et son monarchisme ne serait que la volonté de revenir à un ordre ancien constitué de privilèges et de hiérarchies établies une fois pour toutes en des temps lointains, voire immémoriaux : la réalité n’est pas si simple et l’AF encore moins simpliste, malgré les caricatures que certains, y compris se revendiquant du maurrassisme, ont pu donner d’elle.

    jean philippe chauvin.jpgIl lui est même arrivée de frayer avec les syndicalistes révolutionnaires des années 1910 ou avec des « insurgés » des années 30 qui prônaient un véritable renversement du « désordre établi » et de la « démocratie capitaliste et bourgeoise », sans pour autant renoncer à une organisation « corporée » de la société du travail français, évidemment prioritairement dans le cadre national...

    L’Action française ne s’arrête pas à la défense de la nation pour préserver les travailleurs : elle prône la fin du libéralisme du « renard libre dans le poulailler libre » par la mise en place d’une organisation sociale corporative qui rende aux producteurs leur juste place dans la société et leur assure la garantie de leur insertion dans la société, non comme simples consommateurs indifférenciés mais comme producteurs reconnus pour leurs qualités et dans leurs particularités professionnelles et sociales. Dans cette conception corporative, les classes sociales ne sont pas niées mais elles sont appelées à la conciliation, dans le cadre de la production et de la nation : le refus de la lutte des classes comme principe moteur de la société et des avancées sociales en faveur des travailleurs ne signifie pas que La Tour du Pin et ses successeurs de l’Action française méconnaissent l’égoïsme possible des classes dirigeantes ou dominantes, au contraire ! La Tour du Pin n’hésite pas à évoquer, comme Maurras après lui, la possibilité pour l’État de « tordre le bras » à celles-ci, si la justice sociale l’exige… Ce dernier, qui se veut disciple du premier, est d’ailleurs fort sévère avec une part de la bourgeoisie qui peut être aveugle sur la question sociale : « La bourgeoisie ne comprend pas la question ouvrière, et cela, faute de la voir ». Mais il ne s’agit pas, au contraire des marxistes, d’en appeler à la disparition des classes bourgeoises ou possédantes : « Je ne crois pas qu’il faille flétrir la bourgeoisie ni désirer qu’elle disparaisse. A quelque classe qu’on appartienne, on doit en être comme de son pays (…). Les classes moyennes composent, par le nombre et aussi par l’activité, l’élément prépondérant de notre patrie. (…) S’il faut faire mea culpa (ndlr : à propos de la Révolution et de ses conséquences sociales contemporaines), qu’on le fasse en commun et sans se renvoyer la balle. Il ne s’agit pas de récriminer, mais de réparer. » Cette volonté d’aller de l’avant et de « réparer » marque la différence d’avec l’esprit révolutionnaire (jacobin ou marxiste) qui, lui, veut « du passé, faire table rase ».

     

    Dans cette conception maurrassienne des classes sociales et de la recherche d’une concorde nationale, et dans le cadre d’une monarchie à instaurer et enraciner, « les classes peuvent devenir des corps », selon La Tour du Pin, et la monarchie royale doit être cet État minimal garantissant une société libre et corporée, ainsi que l’exercice des libertés locales et professionnelles, et reconnaissant la légitimité de l’organisation des travailleurs, en syndicats ou à travers des corporations (ou associations professionnelles au sein d’un même corps de métier), sans que l’État ne soit autre chose qu’un initiateur, un arbitre suprême au-dessus des intérêts particuliers et le protecteur du bien public national (celui du Travail français sous toutes ses formes productives, industrielles, agricoles ou commerçantes).

     

    La justice sociale n’est pas, alors, un alibi mais un élément fort de la légitimité nouvelle de la Monarchie, comme le signalait Marcel Bianconi dans la presse d’AF il y a près de cinquante ans : « Il le faudra bien s’il veut que se refasse, entre le peuple et lui (le roi), ce solide mariage d’amour et de raison auquel nous devons les plus grandes heures de notre histoire ». C’est aussi tout le sens de la phrase célèbre de Firmin Bacconnier : « la monarchie sera populaire, ou elle ne sera pas ! ».

     

    (à suivre)

  • Grandes ”Une” de L'Action française : (1/2) Instauration de la Fête nationale de Jeanne d'Arc...

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

     

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    Détail : le titre et le début de l'article de Pujo :

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    En 1920, Jeanne d'Arc fut honorée deux fois : la France décréta une Fête nationale en son honneur, et le Vatican la canonisa.  Bien entendu, L'Action française rapporta ces deux évènements mais, curieusement, d'une façon assez discrète, dans ses "Une" : rien à voir avec celles de la mort de Philippe VIII, ou de la rocambolesque évasion de Léon Daudet de la Prison de la Santé; ni avec les élections de Jacques Bainville, puis de Charles Maurras à l'Académie française...

    C'est donc à chaque fois le sujet lui-même, c'est-à-dire Jeanne, offerte comme modèle à la France entière, qui fait tout l'intérêt des "Une" que vous allez pouvoir découvrir, et pas ces "Une" elles-mêmes, dans leur composition et l'effet qu'elle produit...

    Voici la "Une" du jeudi 1er juillet 1920, qui, donc, donne assez peu de place au vote de l'Assemblée, instituant la Fête nationale. Et ce ne sont ni Maurras, ni Daudet mais Maurice Pujo (ci dessous) qui le rapporte, dans un article assez court, et peu mis en avant, intitulé "Des statues à Jeanne d'Arc" : sur les six colonnes de la "Une", l'article de Pujo occuppe à peine la moitié inférieure de la 4ème colonne, et commence par ces mots :  "Voici enfin votée la Fête nationale de Jeanne d'Arc...". Pujo souhaite surtout que, dans chaque ville et village de France une statue soit dressée en hommage à la nouvelle Sainte...

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    Dans notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet (321 photos), nous présentons ci-après plusieurs photos et documents qui développent le sujet...

    • Et voici, maintenant, le court article de Pujo (en "Une", moitié inférieure de la 4ème colonne) :

    (Cliquez sur les images pour les agrandir) 

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    1. La fête de Jeanne d'Arc

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    De "Vers le Roi", pages 210/211 :

    "...Aujourd'hui que la Fête de Jeanne d'Arc est devenue une cérémonie officielle, on a du mal à se représenter l'incroyable effort que durent fournir Pujo et ses troupes royalistes, pour imposer au gouvernement de la République le culte de la Sainte de la Patrie.
    Il n'est pas douteux que la bonne Lorraine, à la veille de la guerre, ait continué d'agir par les Camelots du Roi, et d'animer d'un véritable enthousiasme cette génération en partie sacrifiée.
    Les anticléricaux n'en revenaient pas; ils croyaient, lamentables crétins, avoir comme ils disaient "éteint les étoiles", ou encore "fait cesser la vieille chanson qui berçait la misère humaine"; et voilà que toute l'élite de la jeunesse accourait aux statues de l'héroïne, les couvrait de fleurs, l'invoquait, la remerciait, la célébrait, comme elle n'avait encore jamais été célébrée.
    La page la plus miraculeuse de nos annales projetait à nouveau une lumière d'auréole; et la République, prise entre son principe et l'intérêt national le plus évident, commettait la folie de résister, de s'opposer à ce culte patriotique !
    Je ne sais plus dans quel poste de police, où j'étais conduit pour "cri séditieux" - l'affaire n'eut d'ailleurs pas de suite - j'exposai brièvement ce point de vue à l'officier de paix et aux agents.
    Ils m'écoutaient sans antipathie, mais avec scepticisme, quand je leur annonçai qu'un jour ils participeraient au défilé en l'honneur de Jeanne d'Arc, devenu licite, et même légal.
    Leurs regards signifiaient : "Cause, mon bonhomme. Il passera de l'eau sous les ponts avant ça".
    Il a passé, hélas, sous ces ponts-là, moins d'eau que de sang français !..."



    Illustration : la statue de la Place des Pyramides, à laquelle se rend le Cortège qui part de Saint-Augustin...
    1. C'est le 10 juillet 1920 que se réalisera la "prophétie" de Léon Daudet : ce jour-là, sur proposition de Maurice Barrès, la "Chambre bleu horizon" (dont faisait partie Daudet, comme député de Paris, XVIème arrondissement, IIIème secteur) vota la Loi instituant la Fête nationale de Jeanne d'Arc.
    Depuis plusieurs années, l'Action française et les Camelots du roi, avec d'autres, exerçaient une forte pression pour l'adoption de cette mesure : les Camelots du roi récoltèrent "10.000 jours de prisons" cumulés... car, pendant des années, le "Cortège" et toute manifestation d'hommage étaient purement et simplement interdits. Après des années de "cortèges quand même", et, surtout, après l'effroyable hécatombe de la Guerre de 14, la Chambre bleu horizon vota la loi, ainsi rédigée :

    "Le Sénat et la Chambre des députés ont adopté, le président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :
    - Art. 1er - La République française célèbre annuellement la fête de Jeanne d'Arc fête du patriotisme.
    - Art. 2 - Cette fête a lieu le deuxième dimanche de mai, jour anniversaire de la délivrance d'Orléans.
    - Art. 3 - Il sera élevé en l'honneur de Jeanne d'Arc sur la place de Rouen, où elle a été brûlée vive, un monument avec cette inscription : "A Jeanne d'Arc, le peuple français reconnaissant".
    La présente loi, délibérée et adoptée par le Sénat et la Chambre des députés, sera exécutée comme loi de l'Etat.
    Fait à Rambouillet, le 19 juillet 1920, par le président de la République Paul Deschanel, le ministre de l'Intérieur, T. Steeg, le garde des Sceaux, misistre de la Justice, président du Conseil par intérim, G. Lhopiteau."

    2. Pour appuyer son projet de loi, Maurice Barrès expliqua ainsi le rôle de "réunion nationale" que joue Jeanne d'Arc :
    "Chacun de nous peut personnifier en elle son idéal.
    Êtes-vous catholique ? C'est une martyre et une sainte que l'Église vient de mettre sur les autels.
    Êtes-vous royaliste ? C'est l'héroïne qui a fait consacrer le fils de saint Louis par le sacrement gallican de Reims...
    Pour les républicains c'est l'enfant du peuple qui dépasse en magnanimité toutes les grandeurs établies...
    Enfin les socialistes ne peuvent oublier qu'elle disait : "J'ai été envoyée pour la consolation des pauvres et des malheureux."
    Ainsi tous les partis peuvent se réclamer de Jeanne d'Arc.
    Mais elle les dépasse tous.
    Nul ne peut la confisquer."

     

    2. Sur Jeanne d'Arc

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    Illustration : à Paris, le Cortège de 1923

    (Dans "Vers le Roi") :

    "Il n'y a rien, ici-bas, depuis le Sacrifice de la Passion, de plus beau, de plus pur, de plus miraculeux que l'histoire de Jeanne d'Arc, qui semble une suite des Évangiles, où le divin palpite dans l'Humain.
    Cette histoire est… un principe de salut, une étoile au-dessus de la Patrie..."
                                 

     

    3. 10 mai 1920 : Barrès et le Cortège de Jeanne d'Arc

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    Illustration : 1923, parti de l'église Saint-Augustin, le Cortège de Jeanne d'Arc arrive Place de la Concorde, en direction de la statue de la Place des Pyramides...

    De "Maurras et notre temps", d'Henri Massis, pages 42/43 :

    "Barrès, qui connaissait la Chambre, ne laissait pas d'être frappé par le "tonus" que la seule présence de Léon Daudet donnait à ses séances.
    "Quelle joie, quelle puissance, quelle intensité, quelle surintensité de vie !" songeait Barrès.
    Le cher Léon, l'heureux Léon avait tout ce qui lui manquait à lui, Barrès, ce que, dans sa vie publique, il eût tant désiré d'avoir; mais il ne l'en admirait, il ne l'en aimait que davantage encore.
    Oui, un émerveillement sans fin, voilà ce qu'éprouvait Barrès au spectacle de cette nature si ardente, si riche.
    Certain dimanche - c'était le 10 mai 1920 - Barrès avait vu Léon Daudet, député de Paris, au cortège de Jeanne d'Arc et, le soir même, encore ébloui, il n'avait pu se retenir de lui adresser ces lignes magnifiques :

    "Mon cher Léon, je vais vous dire une folie, une folie qui m'a dans un éclair, à la hauteur des Tuileries, prodigieusement frapppé, hier, quand je rentrais chez moi après le défilé et que je vous croisais là.
    C'était le cortège du jeune Dyonisos, un Léon rayonnant d'audace, de force et de joie, et vous marchiez tous dans un tel rythme d'allégresse et d'orgueil que l'imagination s'allumait.
    Je vous ai vraiment vu, l'espace d'une seconde, comme un être venu du fond des âges, couronné de feuillages, au milieu des cymbales et de ses partisans qui menaient des tigres enchaînés: vos jeunes gens, la bouche ouverte et ruisselants de fureur animale, et vous réellement le centre physique et spirituel de cette marche triomphale !"

    Et Barrès qui savait combien Léon avait aimé son père, Barrès ajoutait comme en confidence :

    "Je me suis rappelé votre père, chez qui il y avait aussi une part divine à ses heures d'expansion, votre père, un jeune faune que je n'ai connu que douloureux et pourtant distributeur de joie."

    Puis, revenant à sa "vision", Barrès lui disait encore :

    "C'est prodigieux ces moments où la force de l'âme se manifeste au-dehors, et l'ayant vue, cette goutte de sang héréditaire, ayant vu l'éternel au plein soleil, ce dimanche à midi, j'essaie de vous en reproduire la vision, j'essaie de fixer la minute éblouissante.
    Jungamus dextras,
    Maurice Barrès..."

     

    4. Cortège 1925

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    5. En tête de Cortège... (1/2)

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    6. En tête de Cortège (2/2)

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    C'est Maurice Pujo qui porte l'énorme gerbe...

     

    7. Cortège 1934

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    Pour lire l'article de Pujo (et les autres, si vous le souhaitez)...

    Cliquez sur le lien qui suit ces quelques explications; vous tomberez sur la Une du jeudi 1er juillet 1920. En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite... :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k760538g/f1.item.zoom

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  • Fondamentaux d'Action Française • Le « coup de force »

     

    par Stéphane BLANCHONNET

    Un Article de Stéphane BLANCHONNET paru sur à-rebours.fr et dans L'AF2000. Et un article parmi plusieurs autres qui rappellent utilement les fondamentaux de la politique d'Action française.  LFAR

     

    659173882.jpgL'originalité de l'Action française ne se voit nulle part aussi nettement que dans sa doctrine du « coup de force ». N'ayant jamais cru que la question du régime puisse être tranchée par le jeu ordinaire des élections, elle n'est pas un parti royaliste. N'ayant pas la naïveté de penser que le pouvoir puisse être pris par une conspiration de « cagoulards » isolés et sans relais dans les corps constitués, elle n'est pas non plus un groupuscule tenté par la clandestinité.

    Sa vocation est de conspirer « à ciel ouvert », de créer un « état d'esprit royaliste » en répétant sans cesse ses raisons contre la République et pour la monarchie, mais aussi un état d'esprit favorable au coup qui renversera un régime que sa faiblesse condamne nécessairement et régulièrement à des crises susceptibles de le tuer.

    De la lecture des textes de stratégie écrits par Maurras (qu'il s'agisse du subtil Mademoiselle Monk ou du vigoureux Si le coup de force est possible) se dégagent deux concepts clés : l'occasion et la direction. L'occasion, c'est la crise, que le peuple soit dans la rue contre le pouvoir ou que la nullité des institutions ait provoqué un désastre militaire ; la direction, c'est notre capacité à influencer le restaurateur de l'ordre, dont la survenue est aussi inéluctablement écrite dans les lois de la physique sociale que les conditions qui auront produit la crise, d'une part à tenter le coup, d'autre part à donner à ce coup une issue royale.

    Les conséquences pratiques de ce programme sont claires : la nécessité de connaître et de propager notre doctrine de salut public, en particulier auprès des élites civiles et militaires du pays réel, la nécessité d'entretenir dans nos rangs et dans l'opinion l'état d'esprit favorable à l'insurrection (état d'esprit qui ne se confond pas avec un simple romantisme de l'action), la nécessité de construire des réseaux solides dans tous les secteurs de la vie nationale, qui seront en mesure de faciliter et de servir le coup. 

    Repris de A rebours

    Voir aussi ...

    Fondamentaux d'Action Française • Le nationalisme intégral

    Le Quadrilatère maurrassien

    La Monarchie que nous voulons

     

  • À la découverte du ”Fonds lafautearousseau”... (4) : L'Action française face à l'apparition de Mussolini et de ses ”fai

    lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 21 Albums, 48 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...

    Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...

    Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...

    Aujourd'hui : L'Action française face à l'apparition de Mussolini et de ses "faisceaux"

    (tiré de notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet)

    (retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :

    Á la découverte du "Fonds lafautearousseau")

    Sur, et contre, le fascisme italien...

    Sur, et contre, le fascisme italien...

    Ceux qui hurlent si volontiers, et si hypocritement, contre le "fâchisme" oublient volontairement - ou alors ils l'ignorent... - que Mussolini était un homme de gauche, venu du parti socialiste, et qu'une idéologie totalitaire, quelle qu'elle soit, n'est jamais pour nous, par définition, qu'une théorie intellectuelle et abstraite; et donc forcément en oppositions avec les réalités concrètes et charnelles, héritées de l'Histoire, dont nous partons toujours : notre humble réalisme, qui consiste à commencer par observer les faits tels qu'ils se présentent, afin d'oeuvrer patiemment - mais à partir du réel - pour un monde meilleur, nous protège de l'orgueil insensé de ceux qui prétendent inventer le meilleur des mondes (comme l'ont fait stupidement et criminellement les révolutionnaire idéologiques de 1789)...

    Aucun accord possible, donc, dans le domaine des idées, entre un totalitarisme (ici le fasciste italien) et le "royalisme" venu du fond des âges et "prouvé par l'histoire" que propose l'Action française; comme le montre bien Léon Daudet dans le court passage suivant.


    Ceci étant, et pour en revenir au contexte des années 35, la guerre venant, il fallait chercher des alliés contre la puissance allemande qu'un Pays légal républicain criminel, sabotant la victoire si chèrement acquise en 1918, avait laissé se reconstituer.
    Or, Mussolini, malgré ses bravades et fanfaronnades effectivement, parfois, ridicules, pouvait parfaitement - avec toutes les réserves et les reproches que l'on pouvait par ailleurs lui faire sur le plan doctrinal - être "fréquenté" pour créer un large front d'opposition à un Hitler sans cesse plus agressif : n'est-ce pas Mussolini qui s'opposa à Hitler, et le fit reculer, en mobilisant ses troupes sur le Brenner en 1935 ? Hitler venait de faire assassiner le chancelier Dollfuss, en vue de l’annexion de l’Autriche, l'Anschluss.
    Le 25 juillet, lorsque Mussolini envoya ses deux divisions sur le Brenner, Hitler recula...
    C'est dans cet esprit que l'Action française souhaitait que l'on s'alliât avec Mussolini : évidemment pas par affinité ou par proximité idéologique, mais uniquement par pur intérêt stratégique, immédiat et pressant.
    Dans la même optique que François Premier s'alliant avec le Grand Turc après sa déroute de Pavie, au moment où il semblait que Charles Quint et les Habsbourgs allaient écraser la France : il est bien évident qu'en s'alliant avec le Grand Turc - alliance qui prenait Charles Quint à revers... - François premier ne songeait nullement à se convertir lui-même à l'Islam, ni à faire de la France une nation musulmane et à la couvrir de mosquées !...
    Seule le guidait une vision politique et puissamment réaliste des choses, ainsi qu'une vision claire de l'intérêt national.
    Mutatis mutandis, c'est dans le même esprit que l'Action française envisageait les choses, vis-à-vis de Mussolini, juste avant la guerre : il nous fallait des alliés, fussent-ils, par ailleurs, loin de nous "idéologiquement" : la République préféra, justement pour des raisons idéologiques, jeter finalement Mussolini dans les bras d'Hitler, alors qu'il avait commencé par le combattre !

    Aveuglement criminel des idéologues, qui ne raisonnent pas à partir des faits mais de leurs abstractions... Mais, au final, c'est toujours "la France qui paye" !

    DAUDET.jpgDe "Député de Paris", pages 176/177 :

    "...La méconnaissance de l'immense mouvement qu'est le fascisme italien, de ses racines dans le passé, de son animateur, comptera comme une des grandes bévues de la République finissante française.
    Nous somme séparés du fascisme par l'immense fossé de la religion d'État - religion politique, s'entend - dont nous a dispensés le régime le plus souple et le plus évolué de l'Histoire, la monarchie française.
    Nous ne croyons pas, organiquement parlant, à la congestion indéfinie du centre, avec anémie consécutive de la périphérie, ou plutôt nous connaissons les dangers de cette forme du jacobinisme et de la politique du poulpe.
    Une des raisons décisives qui m'ont amenées à Maurras, c'est sa formule de décentralisation administrative, si décongestionnante et si claire, dont nous n'avons cessé de nous émerveiller, ma femme et moi, depuis les inoubliables articles de la Gazette de France, de 1902 à 1908.
    Ce que je redoute dans le Syllanisme fasciste, par ailleurs séduisant, c'est la décompression presque fatale d'un tel système, le jour de la disparition de son chef, comme il arriva précisément pour Sylla.
    A la centralisation étatiste, même louis-quatorzienne, il faut la main d'un homme de génie.
    S'il s'en va, on risque le jacobinisme ou l'anarchie, ou un fléau dans le genre de Bonaparte, mêlé d'étatisme et d'insanité.
    Je m'excuse de ces considérations qui, touchant à la politique italienne, aujourd'hui rapprochée de l'Allemagne par notre faute, peuvent sembler accessoires, et je reviens à la politique française, mais hélas parlementaire, de l'année de la Rhur..."

    Il est souvent intéressant et instructif - et, parfois, presque amusant, comme ici... - de rapprocher des textes émanant de personnes que tout oppose : ainsi, après avoir lu ce passage de Daudet, peut-on trouver matière à réflexion dans... "Le Populaire" du 25 octobre 1934, où Léon Blum écrit ceci :
    "Quand on place avant tout autre l'intérêt de la stabilité gouvernementale, on est monarchiste.
    On l'est consciemment ou inconsciemment, en le sachant ou sans le savoir, mais on l'est ! Seule la monarchie est stable par essence, et encore la monarchie totale, où le roi gouverne en même temps qu'il règne.
    Les dictatures fascistes ne sont pas stables; même si le dictateur évite les cataclysmes analogues à ceux qui l'ont porté au pouvoir, il reste une cause d'instabilité majeure qu'il ne peut éluder : sa succession."

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  • Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français : un article de Jean-Yves Camus sur le site du CARR...

    Voici un article de Jean-Yves Camus publié par le CARR (logo ci dessus)

     

     

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    1. Le texte original, en anglais : ACTION FRANÇAISE 2.0 : CRAF AND THE CONTEMPORARY FRENCH RADICAL RIGHT

    https://www.radicalrightanalysis.com/2020/06/08/action-francaise-2-0-craf-and-the-contemporary-french-radical-right/?fbclid=IwAR08igE8xQFHKS28muZaUgoxA-s0eb92J4UondjclcrvwgdFsOI7nSJv4-s

     

    2. ...et sa version française, à la "traduction automatique" plusieurs fois approximative et insatisfaisante, mais qu'y faire ? :

    Bonne lecture !

    Action Française 2.0: CRAF et la droite radicale française contemporaine.

    En 2018, une controverse peu connue a éclaté en France à propos de Charles Maurras (1868-1952), chef de file du mouvement royaliste, Action française(Action française). La dispute était au-dessus de l'opportunité d'inclure le centenaire de sa naissance dans la liste des commémorations approuvée par le ministère de la Culture. Mais commémorer, ce n'est pas faire l'éloge. Maurras n'était pas seulement un théoricien politique mais aussi un poète, un journaliste, un essayiste et un philosophe. Néanmoins, la simple idée que le nom de quelqu'un qui incarnait le rejet de la République, favorisait l'exclusion des Juifs et saluait l'avènement du régime de Vichy occupé par les nazis a incité les militants antiracistes à se mobiliser et, finalement, le nom de Maurras a été retiré . À l'époque, la controverse rappelait à la plupart des lecteurs de la presse française que, jusqu'en 1944, Maurras était un phare de la droite française, influençant même les conservateurs qui ne croyaient pas à la restauration du roi. De plus, l'épisode a mis en évidence comment le pouvoir de l'Action française (AF) dans la vie publique française avait été oubliée, AF atteignant un niveau d'influence intellectuelle au cours de la première moitié du XXe siècle, à la hauteur de son ennemi juré, le Parti communiste. L'existence d'une nouvelle organisation qui succède à l'AF, le Comité royaliste d'Action française (CRAF ou Comité royaliste d'action française , https://www.actionfrancaise.net/craf/ ) a cependant récemment commencé à attirer l'attention en France, car il a réussi à attirer une nouvelle génération de jeunes militants. Beaucoup de ces nouveaux adhérents sont attirés par la cause monarchiste et séduits par la réputation du mouvement comme un combattant coriace dans les rues.

    En fait, il y avait eu une sorte de retour intellectuel, et même académique, de Maurras. En 2010, François Huguenin a publié un essai approfondi sur L'Action française: une histoire intellectuelle, (Action française: une histoire intellectuelle, Paris, Perrin, 2010), suivi de la biographie d'Olivier Dard, Charles Maurras, le maître et l'action(Charles Maurras, le maître et son action, Armand Colin, 2013). En 2016, l'éditeur de droite radicale Arktos Media a publié «The Future of the Intelligentsia & For a French Awakening», qui est l'une des très rares traductions en anglais de Maurras. Il comprend à la fois L'avenir de l'intelligence », traduit à tort avec une référence à« l'intelligentsia »et l'essai de 1943« Pour un réveil français ». Il est toujours disponible à l'achat sur des sites grand public comme Amazon. En 2018, un éditeur grand public, Robert Laffont, a réédité plusieurs des principaux essais de Maurras sous le titre: L'avenir de l'intelligence et autres textes , avec une préface de Jean-Christophe Buisson, journaliste au quotidien conservateur Le Figaro. La principale explication de ce renouveau pourrait être que, à un moment où la question du «souverainisme» (la souveraineté par la sortie de l'Union européenne) est devenue un sujet de débat sur la droite française. Aujourd'hui, cependant, il y a maintenant des gens qui veulent regarder au-delà des slogans et lire l'homme dont la devise était «La France, la France seule» (France et France uniquement). Maurras fait appel à ceux qui cherchent des réponses plus approfondies sur des questions telles que l'indépendance nationale, l'identité française et l'individualisme post-moderne, même s'ils ne poursuivent pas l'objectif tout à fait impossible de ramener le roi. Selon Jean-Christophe Buisson, «La critique du Système par le Rassemblement national; le «souverainisme» de Philippe de Villiers et Nicolas Dupont-Aignan; Le conservatisme chrétien de François Fillon (…) sont sans aucun doute des idées que l'on peut trouver à Maurras. » D'autres historiens, comme Johann Chapoutot, disent que la véritable inspiration de la droite française contemporaine réside dans Maurice Barrès alors que l'influence de Maurras est marginale car il est «d'une autre époque». Mais Maurras avait une approche positiviste de la politique et de la société tandis que Barrès avait une vision beaucoup plus romantique du nativisme, presque similaire à Blut und Boden l'un des nationalistes raciaux. Ainsi, on peut affirmer que la lecture de Maurras, bien qu'avec la prudence nécessaire que ses écrits doivent être replacés dans le contexte de son temps, donne certainement aux nouveaux arrivants au nationalisme des munitions intellectuelles qu'ils ne peuvent pas trouver dans la pensée beaucoup moins élaborée du populisme radical de droite. du Rassemblement National.

    Pour prouver que l'héritage de Maurras est vivant, on peut simplement regarder l'activité de CRAF pour des exemples. À partir de 2013, avec les manifestations contre le mariage homosexuel et plus loin avec la technologie de procréation assistée, les militants du CRAF sont descendus dans la rue. Le mouvement, qui revendique 3.000 membres, est parfois impliqué dans des actions plus controversées, comme la pendaison de «Marianne», symbole de la République, le 29 février 2020 à Toulouse. Le 14 décembre 2019 au Mans, certains militants ont participé à une commémoration du massacre des contre-révolutionnaires par les troupes républicaines en 1793. À la fin de celui-ci, un groupe de voyous d'extrême droite, dont certains de Paris, ont saccagé le centre-ville, attaquant un bar de gauche. CRAF décline toute responsabilité pour l'attaque, mais cet incident et d'autres ont jeté un doute sur la véritable nature du groupe. Par exemple, est-ce un mouvement de rue ou un think-tank? Dans la tradition de son prédécesseur d'avant-guerre, l' Action française , c'est les deux. Le mouvement a gagné des partisans parmi les étudiants et les jeunes en général, qui n'évitent pas d'affronter la gauche physiquement lorsque cela est nécessaire. Mais ces jeunes qui fréquentent l'école secondaire ou l'université, apprennent l'histoire et la théorie du «nationalisme intégral» de Maurras selon lequel la nation est un ensemble racialement unifié entre les peuples autochtones et l'État. CRAF participe à des «cercles» (ou succursales) locaux, se réunit chaque été pendant le Camp Maxime Real del Sarte et peut lire des livres écrits par des intellectuels appartenant à la direction nationale. En 2017, Stéphane Blanchonnet, président de CRAF, a publié un petit dictionnaire maurrassien de 97 pages présentant le concept de base de leur «Master». Les militants du CRAF qui sont plus avancés dans la maîtrise de la philosophie politique sont encouragés à lire « Actualité de Charles Maurras, Introduction à une philosophie politique pour notre temps » d' Axel Tisserand , publié en 2019. De plus, les militants du CRAF qui souhaitent consulter davantage de ces documents peuvent consulter le magazine trimestriel Le Bien commun(«Le bien commun»), le magazine officiel du mouvement depuis novembre 2018.

    Pour conclure, le CRAF est un mouvement maurrassien orthodoxe, mais cette incarnation plus récente de l'Action française a notamment abandonné l'antisémitisme. Au lieu de cela, il essaie de trouver un moyen de travailler avec la nouvelle génération de jeunes conservateurs qui rejettent le libéralisme après 1968, y compris ceux qui restent fidèles à la République. Plus que Marine Le Pen, sa nièce Marion Maréchal conviendrait à la plupart des militants du CRAF si elle revenait sur la scène militante. Pour le moment, CRAF, en tant que dernière version de l' Action française d' avant-guerre , continue de faire ce que l'original a fait de mieux pendant droite radicale une épine dorsale idéologique qui va au-delà d'un révolte populiste plus grossièrement raciste et anti-système.

    Le Dr Jean-Yves Camus est Senior Fellow au CARR et directeur de l'Observatoire de politique radicale de la Fondation Jean-Jaurès.

     

    Bien entendu, nous incorporons ce nouveau texte à notre liste - déjà longue - des articles de notre Campagne pour le sauvetage de la Maison de Maurras : Tous les articles parus sur lafautearousseau depuis le début de notre campagne "Défendez Maurras ! Sauvez sa maison !"

    et, le 20 avril 2020 : Charles Maurras : l'Intelligence, l'Or et le Sang, par Matthieu Giroux

    le 28 avril 2020 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français... : Charles Maurras, le retour, par Philippe Bilger

  • Action française Ile de France sur Instagram.

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  • Camelots du Roi. Irruption au conseil régional d'Occitanie : l'Action française renoue avec l'agit-prop, par Paul Conge.

    Des militants d'Action française (Illustration.)
    Pierre Gautheron / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

    Ce jeudi 25 mars, le groupuscule d’extrême droite s’est introduit manu militari dans l’hôtel régional, à Toulouse. Une action qui a choqué jusqu’au sommet de l’Etat. Vieux groupe monarchiste, l’« AF » renoue avec sa stratégie du « chahut » de ses jeunes années.

    1.jpgJeudi 25 mars vers 14 heures, huit militants de l’Action française (AF) ont brusquement fait irruption dans l’enceinte du conseil régional d'Occitanie, en pleine séance. Mais les agitateurs, membres de la section du Languedoc de l’« AF », n’ont pas eu le temps de faire grand-chose, stoppés par des agents de sécurité, avec lesquels ils en sont venus aux mains. Seuls deux, de noir vêtus, sont parvenus à forcer l’entrée de l’hémicycle. Leurs cris et slogans (« Action française ! ») interrompant quelques minutes l’assemblée qui se tenait dans l’hôtel de région de Toulouse. « La porte de l'hémicycle a été ouverte brutalement et j'ai vu mes agents de sécurité se battre avec des personnes de façon violente », a dénoncé sur Europe 1 la présidente de région, Carole Delga (PS), qui animait à ce moment-là la séance.

    « Ça a poussé un petit peu. Mais il n’y a pas eu de coups », pondère Adrien Molin, porte-parole de ce groupuscule monarchiste, auprès de Marianne. « L’objectif, c’était de rentrer, de déployer la banderole, de crier nos slogans et de repartir, sans agresser. » Du coup d’éclat ne resta bientôt plus que leur bannière verte et rouge, étendue au sol : « Islamo-gauchistes, traîtres à la France ». Dans la soirée, le groupuscule d’extrême droite a expliqué avoir voulu protester contre ce qu’ils appellent la « politique régionale islamo-gauchiste » de la majorité socialiste.

    Trois mois avant les élections régionales, cette opération d’agit-prop a enclenché une onde de réactions indignées dans la classe politique. Jusqu’au chef de l’Etat : « L’extrême droite a une nouvelle fois montré son vrai visage : action violente, volonté de bâillonner la démocratie », a tonné Emmanuel Macron. Pour le porte-parole de l’AF, qui invoque leur défense de la « décentralisation », cela « a du sens » de forcer l’entrée d’une « institution de province », assure-t-il : « C’est pas une attaque contre la démocratie comme on l’a entendu, faut pas exagérer. » Deux de ses congénères ont été entendus par la police.

    Banderoles et mégaphones

    Plus rien n'arrête l’Action française, groupuscule fondé en 1898, mais qui bouge encore. Depuis plusieurs années, les camelots renouent avec les actions coup de poing, en suivant toujours le même modus operandi : ils forcent l’entrée dans un lieu symbolique, munis des banderoles, de drapeaux aux fleurs de Lys (emblème de la royauté) et de slogans rageurs. Pas plus tard que le 28 février, une dizaine de leurs militants s’introduisaient dans l’abbaye Saint-Vaast, à Arras (Nord), pour dénoncer sa vente à une chaîne d’hôtels de luxe. La ville a déposé plainte. Un an auparavant, le 30 novembre 2019, ils envahissaient le toit de l’usine Latécoère, à Labège (Haute-Garonne), avec une banderole « US Go home », pour protester contre la cession à 65% de l’équipementier aéronautique à l’américain Searchlight. Dix de leurs militants avaient été interpellés à la suite de cette action.

    Les restrictions Covid aussi ont inspiré les héritiers des camelots du Roi, très opposés à ce qu’ils disent être une « dictature sanitaire »… en témoigne le très rebelle « apéro-liberté » organisé place des Vosges, à Paris, le 14 mars dernier, où une vingtaine de militants réunis autour de bières en bouteille réclamaient la « fin du port du masque » obligatoire et la « réouverture des bars et restaurant ».

    Le retour du "chahut"

    L’agit-prop est de nouveau à la mode à l’extrême droite, sous l’impulsion de Génération identitaire, entre autres, qui en fait sa marque de fabrique — leur dernière action, des patrouilles anti-migrants en 4x4 à la frontière franco-espagnole, est intervenue peu de temps avant leur dissolution par le ministère de l’Intérieur. « En réalité, on retrouve notre histoire », clame le porte-parole de l’AF en citant les frasques de l’AF au XXe siècle, comme l’affaire Thalamas. En 1909, lorsque des camelots du Roi avaient interrompu les cours du professeur Amédée Thalamas, la Sorbonne était alors prise d’assaut, le professeur fessé publiquement.

    « Le chahut, les émeutes violentes et les agressions contre des adversaires politiques sont une pratique structurelle de l’AF. C’est un mouvement qui a toujours fait usage de la violence politique », acquiesce Baptiste Roger-Lacan, spécialiste des droites radicales et du royalisme. Mais surtout entre 1898 et 1914. Certes, ils restent héritiers de la logique du « coup de force », théorisé par Charles Maurras, qui consiste à créer l’événement par la violence. Mais sans doute leurs actions d’aujourd’hui diffèrent-elles des celles d'hier, comme la « Nuit des purges », en 1923, où ils attaquaient des adversaires politiques, leur jetaient du goudron et leur faisaient ingurgiter de force de l’huile de ricin (un vomitif)...

    "On va continuer"

    Leur effectif militant s’est considérablement effrité depuis. « On n’est pas revenus à la grande époque des années 1910 ou 1920, mais un maillage est en train de se refaire », poursuit Adrien Molin. Forte de plus de 3.000 militants aujourd'hui, selon les responsables, soit 50% de plus qu’en 2013, l’organisation s’agrémente de nouvelles sections locales, comme celles ouvertes cette année à Caen et à Pau. Selon nos informations, il devrait en ouvrir une bientôt à Agen et Brive-la-Gaillarde.

    Une divine surprise pour l'AF : « Nos adhésions augmentent chaque année, donc forcément, notre appareil militant essaie de se structurer davantage. Nous coordonnons nos actions au niveau régional pour mener ce type d’actions au mode opératoire de plus en plus rôdé ». Le porte-parole conclut : « Ce sont des actions qu’on va continuer de faire. »

    « L’AF a toujours eu besoin de quelque chose "contre" lequel réagir. Dans son histoire, elle a défini la communauté nationale par la négative : ce qui n’est pas juif, pas communiste, pas musulman… pas islamo-gauchiste aujourd’hui », conclut Baptiste Roger-Lacan. « Stratégiquement, cela a du sens pour elle de reprendre à son compte des expressions et des concepts qui marchent bien au sein des droites en général. Pour tenter de sortir de son isolement politique dans lequel elle est depuis la 2e guerre mondiale. »

    Source : https://www.marianne.net/

  • ACTION FRANCAISE • CHANTS ...

     

    1103938102.jpgVoici donc, sous forme numérique, le carnet de chants dont l'introduction a pour titre : Vers un Folk-Song traditionaliste ? 

    Les anciens, des années 1970 et suivantes, y retrouveront, simplement, la matière de leurs veillées, de leurs repas, de leurs rencontres d’autrefois. Et, bien-sûr, des Camps Maxime Real del Sarte. Souvent, ils connaissaient ce vaste répertoire – le connaissent encore - presque entièrement par cœur.

    Mais, aussi, ce carnet peut sans-doute être utile à la génération d’Action française d’aujourd’hui. Il n'est pas indifférent, nous semble-t-il, que la connaissance, la pratique de ces chants, du moins les plus beaux, soient transmises et maintenues.

    Nous avons conservé à ces pages militantes leurs imperfections d’origine, caractéristiques des techniques de l’époque (1972) : maquettes papier, stencils électroniques, tirage à la ronéo … Traits tordus, lettres baveuses, transparences : on ne s’en étonnera pas. Mais par delà tout cela, de très anciens refrains se sont trouvés ainsi ressuscités ; les illustrations sont choisies avec goût ; les textes sont beaux, parfois superbes ; l’ensemble à l’image des multiples talents de l’auteur de ce travail.

    Les chants eux-mêmes sont de qualité inégale ; certains s’expriment avec la violence propre à leur époque ; nous n’en reprendrions pas aujourd’hui tous les termes, toutes les outrances ; mais ils reflètent une histoire, des luttes et, même, des illusions passées ; d’autres sont purement de circonstance, sans valeur pérenne : sauf pour l'anecdote, leur intérêt est passé ; il reste les très beaux chants puisés aux sources de la Tradition, celle qui ne passe pas. « La fuente permanece » disent nos amis espagnols. La source demeure. Chacun, dans ce très grand nombre de chants (autour de 80), fera le tri de ceux qui ressortent de cette permanence française.   

    Signalons, enfin, que cet épais carnet de 115 pages est bourré de citations qui ajoutent à l'épaisseur historique, politique, française des plus beaux de ces chants et les relient, précisément, à notre tradition. On aura grand intérêt à les lire, à les graver dans nos mémoires. 

     

    2301381958.2.jpg Liens

    Vers un Folk-Song traditionaliste ?

    C H A N T S 

    (Peut être téléchargé et imprimé)