Mémoire sélective ? par Louis-Joseph Delanglade
A Marseille, sur la Corniche, un monument rappelle depuis 1927 le souvenir des morts de l’Armée d’Orient et des terres lointaines. Ce qui signifie que tous les soldats qui se sont battus et dont certains sont morts pour la France méritent le même hommage et le même traitement. En inaugurant à la Grande Mosquée de Paris, ce mardi 18 février, le « mémorial du soldat musulman », M. Hollande a choisi délibérément de s’inscrire dans un « mémoriel » discriminatoire, faisant ainsi un pas de plus vers la « communautarisation », c’est-à-dire l’émiettement et, à terme, la destruction de l’identité de notre pays – imitant d’ailleurs, là encore, son prédécesseur.
Monument aux morts de l'Armée d'Orient, Marseille
On sait que 86% des musulmans ont voté pour M. Hollande en 2012 et que, par conséquent, leur vote a été décisif. On sait aussi que Terra Nova, le laboratoire d’idées de la gauche française, prône une stratégie de spécification des électorats, électorats qu’il suffirait ensuite d’agréger autour d’une candidature commune. Dès lors, comment ne pas voir, dans la démarche de M. Hollande, une simple approche tactique visant à réconforter une « communauté » musulmane très conservatrice, donc choquée par certaines mesures sociétales ? On est très loin de l’intérêt général. Facteur aggravant : ce mémorial ne concerne pas les dizaines de milliers de Harkis musulmans, soldats de France, souvent martyrisés pour elle – ce qui reste une honte pour le pays et pour son chef de l’époque, honte que partage désormais l’actuel chef de l’Etat.
Trois jours plus tard, au Mont Valérien, rappelant les fusillés de « L’Affiche rouge », M. Hollande affirme que le cœur de la France battait dans la poitrine de ces étrangers. C’est oublier un peu vite que leur engagement était autant politique, voire idéologique, que patriotique. C’est de toute façon détourner, encore par idéologie, cette pensée de la Légion étrangère glorifiant « ce[s] étranger[s] devenu[s] fils de France, non par le sang reçu mais par le sang versé ».
D’ailleurs, c’est encore par pure idéologie que, le même jour, au même endroit M. Hollande a nommé dans le même discours les quatre futurs « panthéonisés ». Idéologie dans la forme avec une parité hommes-femmes qui pue le politiquement correct (on aurait même envisagé sérieusement les noms d’Olympe de Gouges et de Joséphine Baker…). Idéologie ringarde dans le fond avec le retour au mythe fondateur, mais bien éculé, de la Résistance.
Que ce soit à la Grande Mosquée de Paris ou au Mont Valérien, M. Hollande, homme de parti, s’est montré tel qu’en lui-même, davantage politicien que chef de l’Etat.

A l'heure où des associations de Pieds-Noirs et de Harkis tentent de faire reconnaître la responsabilité du pouvoir gaulliste dans les crimes contre l'humanité commis en 1962 contre des dizaines de milliers de Français d'Algérie, voici que « nos » députés viennent de voter une loi reconnaissant la responsabilité de ce pouvoir dans la déportation vers des départements dépeuplés de l'Hexagone de 1600 enfants réunionnais arrachés à leurs familles et auxquels on avait fait croire qu'ils partaient en vacances respirer le bon air de France. 







