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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1486

  • ÉDUCATION : QUELLE PLACE POUR L'ÉTAT ?

    On doit au marquis de Condorcet l'invention de la matrice de l'Éducation nationale actuelle.

     

    PAR JEAN-BAPTISTE DONNIER

     

    J.B. DONNIER 1.JPGMYTHES ET MENSONGES... L'invocation incantatoire des « enfants de la République » ne pourra empêcher indéfiniment de poser la question de la mission éducative de l'État. Appartient-il à l'État d'éduquer les enfants ?.La question devra un jour être posée sérieusement dans le débat politique.

    La situation de tout ce qui relève de ce que Claude Allègre avait si justement nommé le « mammouth » de l'Éducation nationale est tellement catastrophique qu'elle ne peut plus être occultée ; la réalité est là, palpable, mesurable, visible. Gabegie budgétaire, naufrage intellectuel, féo-dalisation de l'appareil bureaucratique, le bateau ivre de la rue de Grenelle ressemble de plus en plus au Gosplan de la fin de l'époque soviétique. Mais, plus encore que les marques de la déréliction qui finissent par affecter toutes les créatures plus ou moins monstrueuses, c'est surtout le mensonge institutionnalisé qui rapproche le « mammouth » de son frère siamois soviétique. À l'instar du Gosplan annonçant régulièrement des chiffres mirobolants de production de biens que personne n'a jamais vus, l'administration de l'Éducation nationale publie chaque année des résultats tout aussi mirobolants d'un baccalauréat dont il n'est plus possible de feindre de croire qu'il signifie encore quelque chose. La machine, devenue folle, ne produit plus que sa propre justification.

    UN FORMIDABLE OUTIL DE MANIPULATION

    Ce constat, que chacun peut faire et qui n'est plus sérieusement contesté, est le résultat somme toute naturel d'une histoire singulière. L'Éducation nationale imaginée par Condorcet sous la Terreur, rendue possible par Bonaparte et instrumentalisée par les différents pouvoirs qui y ont vu un formidable outil de manipulation des consciences, constitue dès son origine un projet contre-nature. Il tend à arracher l'enfant aux liens naturels de la famille qui l'a fait naître pour en faire le citoyen d'un État considéré comme la seule réalité sociale. L'éducation se trouve de la sorte artificiellement séparée de la génération pour être confiée à l'État qui, de ce fait, se veut le véritable « géniteur » des enfants qu'il prétend éduquer ; le mythe des « enfants de la République », auquel se réfèrent à l'envie les ministricules du moment, est en parfaite cohérence avec le projet même d'Éducation nationale. Mais ce projet, étant contraire à la nature des choses, nécessite des moyens toujours plus considérables pour pouvoir plier la réalité à l'idéologie, sans jamais y parvenir entièrement car, totalitaire dans son essence, l'Éducation nationale est en pratique marquée par une contradiction qui la mine.

    La visée initiale du projet éducatif révolutionnaire, mis en place par la Convention et institutionnalisé par Bonaparte, s'est voulue émancipatrice. Il s'agissait d'arracher l'enfant, à travers sa famille, à l'emprise de la religion catholique pour le « libérer » et lui permettre de devenir le citoyen autonome d'un État prétendant tirer sa légitimité du Peuple. Or, ce faisant, l'État « éducateur » impose une conception de la place de la religion dans la vie humaine qui est nécessairement une conception religieuse. La « laïcité » de l'enseignement, proclamée dès l'origine et définitivement instaurée à partir de la IIIème République, n'est rien d'autre qu'une forme de religion paradoxale qui entend exercer une sorte de magistère supérieur sur les dogmes des autres religions et juger de leur compatibilité ou non avec les « valeurs de la République ». De même qu'elle s'est appropriée les lieux où est célébré un culte qu'elle ne reconnaît pas, la République s'est emparée de l'éducation pour y imposer sa propre conception de la religion sous couvert de l'affranchissement de toute religion. Il y a là une contradiction interne qui a pu, par des ambiguïtés réciproques, s'accommoder du christianisme, mais qui explose littéralement dès lors que le système se trouve confronté à un islam de masse pour lequel la notion de « laïcité » est totalement étrangère et n'est susceptible, dès lors, d'aucune interprétation ambiguë qui rendrait possible une forme de modus vivendi. 

    REDÉFINIR LE RÔLE DE L'ÉTAT DANS L'ÉDUCATION 

    Cette contradiction pourrait bien être fatale au projet républicain d'Éducation nationale et rendre ainsi possible une redéfinition du rôle de l'État en matière éducative, car elle manifeste, pour la première fois sans doute de manière aussi nette, la vanité politique de ce projet. Ce qui a assuré la pérennité de la prétention éducative de l'État depuis la Révolution est l'idée qu'il est possible par l'école de former des « citoyens » qui adhèrent, dans leur ensemble, à des « valeurs » fondatrices, qui ont pu varier selon les régimes, mais sans lesquelles l'État moderne, coupé de toute transcendance religieuse, ne saurait subsister. Toutes les luttes pour la maîtrise de l'Université napoléonienne qui ont émaillé le xixe siècle jusqu'à la victoire finale des républicains, s'expliquent par cette conviction partagée par tous. Or, l'Éducation nationale ne répond plus, aujourd'hui, à cet objectif qui, depuis l'origine, en constituait la véritable raison d'être. Mettant en évidence ce changement majeur, le Figaro titrait récemment, à propos des difficultés de mise en oeuvre des mesures éducatives annoncées après les attentats du début de l'année : « Éducation : les leçons oubliées du n janvier ». L'outil est cassé. L'instrument d'endoctrinement par lequel les régimes successifs ont cru, depuis la Révolution, pouvoir se rendre acceptables, ne fonctionne plus. La République ne parvient plus à imposer ses « valeurs » à l'école qui n'est plus, selon la formule de François-Xavier Bellamy, que le lieu du « choc des incultures ».

    Dans ces conditions, il est peut-être enfin permis d'espérer que, n'y trouvant plus d'intérêt pour sa propre conservation, l'État ou plutôt ceux qui s'en sont emparés, en viennent à se désintéresser de l'école, ouvrant la voie à une lente libération d'une emprise qui menace d'engloutir, comme 'dans un trou noir, la nation tout entière. Cette libération ne serait cependant pas sans dangers. Le premier qui vient à l'esprit est évidemment le risque de voir d'autres pouvoirs prendre la place désertée par l'État à des fins qui risqueraient de mettre gravement en péril la cohésion nationale. Mais il en est un autre, plus sournois 'mais au fond sans doute plus inquiétant. L'emprise étatique sur l'ensemble des « personnels de l'Éducation nationale », y compris dans les établissements privés et jusque dans les universités, a créé une forme de servitude volontaire qui risque de laisser désemparés bien des professeurs qui ont pris l'habitude de tout recevoir d'une Administration omniprésente, de leur traitement au contenu de leur enseignement ou à l'organisation interne de leurs établissements. Soljénitsyne nous a appris qu'on ne sort des révolutions que par une lente convalescence ; peut-être est-il temps de commencer la nôtre en refaisant de nos écoles, de nos collèges et de nos universités des lieux d'apprentissage d'une liberté recouvrée. •

     

  • Migrants : la passion française pour le sermon

     

    Une analyse de Guillaume Perrault 

    Les Français ne cessent de recevoir des leçons de morale sur les migrants. Comment expliquer ce sermon permanent ?, s'interroge Guillaume Perrault, grand reporter au Figaro. Outre que sa réflexion nous paraît parfaitement pertinente, il a selon nous raison de faire remonter à la Révolution l'avènement de cette nouvelle cléricature dont il critique l'emprise. Et qui ne vaut certainement pas l'ancienne, quels que soient les défauts qu'elle a pu avoir. Emprise dont on voit bien qu'elle s'exerce sur les peuples mais aussi sur les gouvernements. D'où l'abaissement désastreux du Politique et le caractère erratique des décisions que les gouvernements tentent de prendre. A moins qu'ils ne renoncent tout simplement à agir.  LFAR 

     

    carte-blanche-guillaume-perrault__1__400x400.jpgRarement les Français auront été aussi tancés qu'au cours des dix jours qui ont séparé la diffusion de la photo de l'enfant kurde retrouvé mort sur une plage de Turquie et la décision d'Angela Merkel de rétablir les contrôles à la frontière avec l'Autriche. La quasi-totalité des commentateurs, des personnalités politiques, des artistes et des universitaires qui ont accès aux médias se sont fait un devoir de morigéner leurs concitoyens, coupables, les premiers jours, de se dire en majorité opposés à l'accueil de nouveaux demandeurs d'asile. Les plus indulgents jugeaient nécessaire de « faire de la pédagogie » envers les Français, comme un professeur qui s'adresserait à des élèves en difficulté. Les autres se drapaient dans les grands principes pour expliquer que le président de la République devait savoir tenir tête à l'opinion publique et ses bas instincts, dès lors que la morale était en jeu.

    Ces directeurs de conscience autoproclamés se font une bien piètre idée des Français. Pourquoi décrire ses concitoyens comme des êtres immatures et sans cœur qu'il faudrait protéger contre eux-mêmes ? De quel droit s'estimer investi d'une mission de surveillance et d'un droit de remontrance à leur égard ? Certes, la propension des détenteurs de la notoriété à donner des leçons de morale à leurs concitoyens n'est l'apanage d'aucun pays. On la constate dans toutes les nations occidentales. L'emprise de la télévision sur l'esprit public favorise partout le goût de la pose. Nulle part, cependant, cette passion du prêche ne s'exprime aussi ingénument qu'en France.

    C'est là un paradoxe. Comment expliquer qu'un pays qui a fait de l'égalité sa vertu cardinale accepte que certains de ses citoyens se considèrent comme des intercesseurs entre la vérité et le bon peuple ? L'héritage catholique de la France n'y est pas étranger. Jusqu'au XVIe siècle, l'Église blâmait la lecture directe de la Bible, dont l'interprétation était la mission du prêtre en chaire. Et l'autorité conférée par l'état ecclésiastique pouvait se muer en abus de pouvoir. Or, à partir de la Révolution, le titulaire de la cléricature n'a fait que changer. Au XIXe siècle, le prêtre a été supplanté par l'écrivain engagé comme autorité chargée de guider le peuple. Aujourd'hui, la figure du grand intellectuel a disparu. Mais, aux yeux des médias, les peoples ont hérité d'une version dégradée de son magistère.

    Le legs du jacobinisme se fait aussi sentir. Lors de la Révolution, le Club des Jacobins se voulait l'aiguillon et le censeur de la Convention, pourtant élue au suffrage universel. Toute expression d'un désaccord était alors présentée comme un crime contre la nation. Le Club de Robespierre s'apparentait à une fabrique d'orthodoxie et imposait un unanimisme que répétaient ensuite les sociétés affiliées dans les départements. Assurément, les temps ont changé. Mais la démocratie, sous sa forme institutionnelle et juridique, conserve, en France, des racines moins profondes et moins solides qu'en Grande-Bretagne ou aux États-Unis. L'argument d'autorité, asséné de haut en bas de l'échelle sociale, demeure beaucoup plus facilement admis dans notre pays que de l'autre côté de la Manche ou de l'Atlantique. Ce n'est pas l'indice d'un esprit civique parvenu à maturité.

    Revendiquer le devoir, pour les dirigeants, de s'opposer au vœu de la majorité des citoyens pose enfin une question de principe. Poussé à son terme, ce raisonnement reviendrait à limiter au maximum le pouvoir de décision du peuple sur ce qui le concerne le plus. Cette ambiguïté existe depuis l'invention de la représentation nationale. « Le peuple m'a envoyé pour exposer mes idées, non les siennes », déclarait Condorcet à l'Assemblée législative (1791-1792).

    À l'époque, on considère que le peuple ne peut exercer directement la souveraineté, non seulement pour des raisons matérielles, mais aussi parce que le peuple est incapable de se gouverner lui-même. Aujourd'hui encore, cette idée n'a pas disparu. C'est pourquoi, à la différence de la moitié des États des États-Unis, de la Suisse ou de l'Italie, la France a toujours refusé les procédures de démocratie semi-directe comme le référendum d'initiative populaire, qui garantirait le dernier mot au suffrage universel.

    On éprouve une sincère admiration pour les Français anonymes qui ont décidé d'accueillir un demandeur d'asile chez eux. Mais la vraie vertu fuit la publicité, comme on l'apprenait jadis à l'école dans les manuels de morale de la IIIe République. C'est pourquoi les prédicateurs que nous avons dû subir sur les ondes et les écrans méritent, eux, un jugement sévère, tant ils n'éprouvaient aucune empathie pour le Français moyen et ses inquiétudes. Jean-Jacques Rousseau avait tout dit dans l'Émile : «Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d'aimer ses voisins.» 

     

    Guillaume Perrault est grand reporter au Figaro et à FigaroVox. Maître de conférences à Sciences Po, il enseigne l'histoire politique française et les institutions politiques. Il est l'auteur de trois ouvrages, et a notamment coécrit Les présidents de la République pour les nuls (First).

    Retrouvez Guillaume Perrault sur Twitter

    https://twitter.com/GuilPerrault

  • Cette haine que la République a toujours vouée à la France

     
     
    Par François Marcilhac, directeur éditorial de L’Action Française 2000
     

    500021990.jpgNous arrivons à la phase terminale de la haine inexpiable qu’une certaine conception nihiliste de la République a toujours vouée à la France comme patrie charnelle. Nul ne sait qui l’emportera.       

    La manipulation politico-médiatique à laquelle nous assistons depuis quelques jours, s’agissant de l’accueil en Europe, et plus particulièrement en France, de prétendus réfugiés, ne doit pas nous empêcher de raison garder. Ce déferlement d’immigrants illégaux, encouragé par certains États membres de l’Union européenne et par Bruxelles, provoque la sidération par son orchestration médiatique, qui n’hésite devant aucun mensonge ni aucune voyeurisme pour justifier l’imposture droit-de-l’hommesque.

    Merkel, par cette politique d’appel d’air et ses menaces contre Schengen, qu’elle sait concrétiser, cherche à la fois à s’acheter une virginité humanitaire, à répondre aux besoins d’une Allemagne qui a besoin d’une main-d’œuvre à bon marché et à forcer, avec l’appui de Bruxelles, ses partenaires européens à adopter sa politique, même si en l’affaire elle a peut-être oublié la vertu de prudence.

    S’agissant de la France, en tout cas, les diktats allemands, auxquels Hollande a pour habitude de se soumettre illico, permettent surtout à nos élites de concrétiser leur haine profonde du peuple français. Ce déferlement d’immigrants illégaux, que le « trouple » incestueux formé par le pays légal, les médias de l’oligarchie et le patronat encourage contre des franchouillards incurables, est, à leurs yeux, une chance démographique à saisir car elle leur permet d’accélérer la désintégration de la France.

    C’est évidemment au nom des « valeurs de la République » qu’il convient d’accueillir, « sans discrimination » aucune, ces réfugiés, mâles à près de 80 % – chiffre de l’ONU -, qui ont courageusement laissé femmes et enfants au pays ou dans leur exil précédent avant de les faire venir chez nous. Autant, donc, de faux réfugiés et de vrais immigrants dont le ministre Macron, il y a quelques jours (vendant la mèche), a salué l’arrivée prochaine comme « une vraie opportunité économique ». Alors que le chômage ne cesse de progresser et que la fracture sociale s’aggrave désormais d’une fracture culturelle et religieuse.

    Il est vrai, il s’agit maintenant de « faire société commune dans une société diverse », selon le titre d’un rapport fameux commandé en 2013 par le gouvernement, car « c’est au nom des valeurs fondatrices d’une République effective qu’il faut une reconnaissance franche du pluralisme de la société française et d’une république de la diversité ». La France doit dorénavant ressembler aux différentes communautés d’une société cultivée dans sa diversité éclatée.

    Le premier secrétaire du PS, Cambadélis, déclarait en mai dernier : « Je ne sais pas ce qu’est l’identité française, je connais l’identité de la République. » On comprend, dès lors, la chance que représente ce déferlement migratoire qui n’est que le volet démographique et ethnique d’une politique plus générale visant à désintégrer la France, politique dont la réforme des programmes, qui dissout l’enseignement de la langue et de l’histoire françaises, constitue le volet scolaire, et les lois et projets de lois antidiscriminatoires le volet juridique.

    Le peuple français vit à l’heure actuelle sa transfiguration, ou plutôt sa défiguration, en « république de la diversité ». Parler de « peuple français » est devenu pire qu’une incongruité : c’est une « Marianne » marquée au fer rouge sur le front des mal-pensants. La question ne se situe plus au plan des divisions politiques comme on a pu les connaître par le passé. Elle se situe au plan existentiel.

    Nous arrivons à la phase terminale de la haine inexpiable qu’une certaine conception nihiliste de la République a toujours vouée à la France comme patrie charnelle. Nul ne sait qui l’emportera puisque seuls le temps que les Français mettront à se réveiller et l’énergie qu’ils consacreront à ce sursaut décideront de la victoire. Il appartient entre-temps aux patriotes de toutes obédiences de tout faire pour épargner à nos concitoyens une guerre qu’il sera, en tout cas, impropre d’appeler « civile »

     
     
  • Angela Merkel : qui veut faire l'ange fait la bête

     

    Par André Bercoff

    André Bercoff pointe l'attitude médiatico-politique qui consiste à encenser puis maudire Angela Merkel, qui a rétabli « provisoirement » ce week-end la frontière entre l'Allemagne et l'Autriche pour freiner l'arrivée de migrants. Sur le fond, encensement et malédiction successives ont toutefois une cohérence : l'immigrationnisme.    

     

    photo.jpgAvec l'information et la désinformation qui passent désormais à la vitesse de la lumière, avec l'appel permanent aux émotions élémentaires et aux réflexes pavloviens, tout se passe comme si, sur le front des luttes, Nabilla avait remplacé Descartes. Un exemple chimiquement pur vient de nous être donné par la chancelière allemande, l'efficace et faussement angélique Angela. Et les réactions médiatico-politiques intenses que ses conduites engendrent.

    Rappelez-vous, c'était il y a deux mois: l'Allemagne implacable et inflexible martyrisait le peuple grec et tissait sans relâche le nœud coulant qui allait l'étouffer définitivement. Les exigences totalitaires du ministre de l'Economie, l'indifférence germanique à la misère hellène provoquaient chez nos politiques et nos intellectuels des sursauts de révolte aussi légitimes que moraux. L'on enjoignait à la Chancelière de la fermer et de s'occuper de la misère dans son pays. On évoquait le IVème Reich. Une mèche et une moustache funestes pointaient déjà à l'horizon. Nous étions à la veille d'aller pendre notre linge sur la ligne Siegfried.

    Il y a deux semaines, ô surprise: Cruella, en un tournemain, se métamorphosait en abbé Pierre. Angela Merkel annonçait qu'elle allait recevoir allègrement 800 000 migrants et plus si affinités. Vivats, haies d'honneur, applaudissements du cercle de famille européen, Hollande et Cazeneuve aux anges, accueillons, accueillons, que la diversité abreuve nos sillons. Honte, honte, sur les ondes et les écrans, aux Cassandre qui osent encore se demander s'il ne fallait pas fixer un cadre et des limites aux arrivées…

    Et soudain, hier, patatras. L'Allemagne annonce qu'elle ferme «provisoirement» sa frontière avec l'Autriche et y déploie des dizaines de milliers de policiers. Les Tchèques font de même. Schengen, tant célébré il y a encore quelques heures, s'effondre avec un bruit mou. Notre ministre de l'Intérieur appelle à en respecter l'esprit, alors que tout bascule à partir du moment où l'Europe, vieille dame médusée et sidérée, se rend compte que les centaines de milliers d'arrivants seront inéluctablement et légitimement, des dizaines de millions si rien n'est fait, en Irak, en Syrie, en Libye et ailleurs, pour remédier aux causes du grand déplacement.

    Que feront les princes qui nous gouvernent, si la France devient l'une des seules destinations encore ouvertes? La suite au prochain numéro. Résumons: François et Angela sont dans un bateau, François tombe à l'eau, qui l'a poussé? Réponse: une fois de plus hélas, la realpolitik retrouve ses raisons que le cœur ignore. 

    André Bercoff        

    André Bercoff est journaliste et écrivain. Son dernier livre Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et moi est paru en 2014 chez First.

     

  • D"accord avec Frédéric Pons : « Il faut se rapprocher de la Russie pour affronter l'État islamique »

    Vladimir Poutine est résolu à intervenir en Syrie contre Daech. Mais quelles sont ses réelles motivations ? Décryptage de Frédéric Pons, rédacteur en chef Monde à Valeurs actuelles.

    Son avis [le nôtre aussi] : « Il faut se rapprocher de la Russie pour affronter l'État islamique ».

    A noter que c'est probablement ce qui par la force des choses est en train de se passer. La diplomatie française devra de fait renoncer à son absurde « ni-ni » (ni Bachar, ni Daech) qui plaçait ses espoirs dans une inconsistante rébellion démocratique laquelle s'est évanouie en abandonnant à Daech les armes que nous lui avions fournies.  

    Trois ou quatre ans auront été ainsi perdus à poursuivre cette absurde chimère permettant l'expansion de Daech, ses crimes et ses destructions, dont la conséquence est, aujourd'hui, une invasion sans précédent de l'Europe par un flux migratoire massif.

    Les protagonistes de cette politique portent une responsabilité dont ils semblent n'être même pas conscients. Il n'y a aucune raison de ne pas en dire la gravité. Et de les dispenser de devoir en rendre compte. Au moins pour l'Histoire. •  

     

    (2min 03s)

  • Le duc et la duchesse de Vendôme reçoivent les parachutistes au Domaine Royal de Dreux

     

    Samedi 12 septembre 2015, LLAARR le duc et la duchesse de Vendôme ont ouvert les portes du Domaine Royal de Dreux et de la Chapelle Saint-Louis aux anciens paras de la région Centre pour une messe en hommage à Saint-Michel, leur saint patron et à leurs camarades morts pour la France.

    Lors de cette messe, les anciens soldats, certains le revers du veston couvert de médailles, ont souhaité rendre un hommage  particulier au Prince François d'Orléans  mort pour la France le 11 octobre 1960 à Imzouagh, en Algérie, en allant se recueillir devant son tombeau et en lui offrant l'honneur de leurs drapeaux,  avant de se rendre en cortège au monument aux morts du centre-ville de Dreux . 

    Avant de partir, les anciens bérets rouges ont proposé au prince de poser avec eux pour une photo de groupe des anciens combattants pour la France, un honneur que le prince a souhaité saluer en se joignant à eux coiffé de son béret du 7e régiment des chasseurs d'Arras .(Texte: La Couronne / Photo: Jean Cardoso)

    Nous reviendrons, ce weekend, sur cette cérémonie et mettrons en ligne le reportage photographique qui en a été donné par la Mairie de Dreux.  

     

  • L'échec de la République

    A LA UNE DE « CAUSEUR » 

     

    Par Jean-Philippe Chauvin 

     

    arton8470-7b8cd.jpgEn ce début d’année scolaire, ce ne sont pas les sujets d’actualité et parfois d’indignation, qui manquent, et l’absence d’une monarchie digne de ce nom dans notre pays se fait cruellement sentir en ces heures à la fois douloureuses et incertaines : la République n’est plus, suivant l’expression terrible de Pierre Boutang, qu’un « Semble-Etat » incapable de mener une politique sur le long terme, bornée qu’elle est par l’échéance de l’élection présidentielle (2017, 2017 ! En attendant 2022…), cet horizon apparemment indépassable de l’action politicienne en France qui fait oublier toute raison et toute humilité… Triste régime qui brasse du vent quand il faudrait un grand souffle pour la nation et ses générations présentes et à venir.

    Cela ne veut pas dire que tous nos ministres sont médiocres, et il en est même d’excellents, malgré leur étiquette social-démocrate. Mais la République, par ses principes et son exercice mêmes, entre domination oligarchique et légitimation partisane (la démocratie dite représentative…), dévalorise l’action politique et la légitimité même de celle-ci, et laisse le champ libre à une « gouvernance » qui est bien la vassalisation du politique et des Etats à l’économique et à ses grandes féodalités. On peut le regretter, et c’est mon cas, mais c’est ainsi : la République ne s’impose plus aux puissances économiques et financières, mais est devenue leur pitoyable jouet. Cela étant, est-ce seulement contemporain de MM. Hollande et Sarkozy, ou n’est-ce pas une tendance lourde des démocraties contemporaines quand elles ne sont plus ordonnées par une autorité d’Etat forte et éminemment politique ? Georges Simenon, dans son livre « Le Président » qui inspira l’excellent film éponyme de Verneuil avec Gabin et Blier dans les rôles principaux, l’avait laissé entendre de façon plutôt explicite, ce qui ne surprend guère de la part de cet écrivain un temps proche des amis du Comte de Paris…

    Le fondateur de la Cinquième République n’avait que mépris pour les Troisième et Quatrième Républiques, tellement parlementaires qu’elles en étaient impuissantes et corrompues, ce que Clemenceau, pourtant républicain radical (au sens originel du terme…) et qui ne connut pas celles postérieures aux années 30, confirmait par ses piques incessantes et désabusées sur les représentants du peuple et ses collègues députés ou ministres. Si l’Etat sembla restauré en 1958 sous la férule du général de Gaulle, cela ne dura que le temps pour les politiciens de reprendre le terrain que l’homme du 18 juin leur avait soustrait : en redevenant le régime des partis, la République, même si elle sut encore faire illusion quelques années et au-delà, en quelques occasions (sorte d’hommage du vice à la vertu, en somme…), abandonnait dans le même mouvement ce qui aurait pu lui assurer l’indépendance et l’efficacité. Plus la Cinquième République se « démonarchise », plus elle retombe dans les travers qui ont entraîné la perte des précédentes… et, plus grave encore, le malheur de la France : si le sort de la République n’est pas forcément ma préoccupation première, celui de la nation France m’importe et je m’inquiète de la voir si mal défendue face aux périls qui montent à l’horizon. Si, pour ceux qui ne le sont pas encore, il n’y a pas d’urgence à devenir royaliste (et cela n’a en somme que peu d’importance), il y a nécessité pour le pays d’instaurer au plus vite cette Monarchie active que j’appelle de mes vœux, non pour le simple décorum royal, mais parce qu’elle est, selon l’heureuse formule de Thierry Maulnier, « la dernière chance de la liberté »…

     

     Le blog de Jean-Philippe Chauvin

     

  • Migrants : le putsch moral des éditorialistes, suivant Elisabeth Lévy

     

    Par une sorte de discrétion, plutôt que pour toute autre raison, nous avons rarement repris les textes d'Elisabeth Lévy dans ces colonnes, bien qu'ils fussent toujours fort intéressants et que Jean-François Mattéi nous en ait signalé l'importance, il y a de cela déjà quelques années... La progression de Causeur l'intéressait. Nous aussi.  Avec son style très libre, sa réflexion exempte d'interdits, ses questions iconoclastes et dérangeantes, Elisabeth Lévy pointe ici cette doxa des éditorialistes qui tente d'imposer à l'opinion le formatage qu'elle a par avance fixé et à nos dirigeants la politique qu'ils doivent conduire. Il s'en suit une soumission quasi universelle - mais plus tout à fait - qu'Elisabeth Lévy vient rompre ici avec pertinence. Et avec humour. Nos lecteurs apprécieront.  LFAR    

     

    sipa-1311899-jpg_1191852.jpgQu’un certain journalisme adore sermonner au moins autant qu’informer, ce n’est pas très nouveau. L’appel publié jeudi en « une » de Libération – et de onze autres journaux européens – ne m’a d’abord arraché qu’un haussement d’épaule. « Nous journaux d’Europe, nous unissons pour exhorter nos dirigeants à agir résolument pour gérer cette tragédie humanitaire et empêcher que d’autres vies ne soient perdues… »

    D’abord, on ne voit pas qui pourrait être contre ça. Qui voudrait que des vies humaines soient perdues ? Qui pourrait dire qu’il ne faut rien faire ? Rassurez-vous, pas moi. Mais on devrait avoir le droit de se demander quelle part de la misère du monde on veut accueillir et dans quelles conditions.

    Et puis, ce journalisme de grandes causes et de grandes consciences est une spécialité française, on s’habitue à son ronronnement satisfait qui nous dicte en toute occasion ce qu’il faut penser – sans grand effet du reste. Un peu de Zola, un peu de Malraux, une pincée de Kessel ou de Frantz Fanon, des accents héroïques ou pathétiques, des appels à la fraternité humaine – assortis de sentences d’exclusion de ladite fraternité à l’encontre de quiconque ne pense pas ce qu’il faut. Si on veut comprendre quelque chose à ce nouveau clergé, Régis Debray a dit l’essentiel depuis longtemps.

    C’était prévisible, la tragédie à laquelle nous assistons sans la voir et sans la comprendre a stimulé comme jamais les ardeurs prêcheuses de nos grands médias et de quelques autres. Des entreprises font leur com sans vergogne en organisant des appels aux dons, des mairies se déclarent candidates à l’accueil de migrants. Enfin, se réjouit Le Monde, « les artistes français sortent de leur réserve ». « Finie la colère rentrée », écrit la consœur sans rire. Ouf, je n’avais pas remarqué qu’elle était rentrée mais il fallait qu’elle sorte. Marrant, dans un tel brouhaha, tous ces gens qui prétendent briser le silence.

    D’éminents éditorialistes se réjouissent qu’une photo ait fait bouger les choses. Moi, ça me fiche plutôt la trouille que la politique de mon gouvernement soit dictée par une photo. Et puis, à mon avis, on devrait s’abstenir de faire parler les enfants morts. Parce qu’on finit par leur faire dire n’importe quoi. En l’occurrence, ce petit garçon serait, nous a-t-on serinés sans jamais prendre la peine de le démontrer, l’image de la culpabilité européenne. Des gentils, des méchants, on ne veut rien d’autre.

    À une situation complexe, les médias ont donc opposé une grille de lecture simple. Chercher à réfléchir, dire autre chose que les mots magiques « accueil », « ouverture », « générosité », c’est déjà être un salaud. Là où on aurait besoin de comprendre l’ensemble des causes qui ont amené ce petit garçon sur cette plage turque, on répétant que ce sont les nouveaux juifs fuyant le nouveau nazisme. Ce qui revient à interdire de penser. Depuis une dizaine de jours, ce chantage émotionnel (dont Slobodan Despot a fort bien décrit les ressorts) a atteint une intensité inédite. Égoïsme ou générosité, choisissez votre camp ! Chacun exhibe son émotion comme une médaille, alors que ce qui serait méritoire, ce serait d’y résister un peu, à cette émotion.

    Cela dit, des « J’accuse », la presse en publie tous les quatre matins et j’aurais oublié celui des douze journaux européens si Alain Finkielkraut n’avait pas attiré mon attention sur son caractère scandaleux. « C’est une prise de pouvoir ! », m’a-dit mon cher professeur.  De fait, cette alliance de douze journaux pour dicter leur politique à des gouvernements élus dont ils n’ont ni la légitimité, ni les responsabilités, traduit une curieuse conception de la répartition des rôles. « On attend d’eux qu’ils nous donnent le savoir nécessaire pour penser, mais ils ne veulent pas décrire, ils veulent prescrire », s’agace Finkielkraut.

    Il est vrai que ce texte ne semble pas avoir soulevé les masses ni ému plus que de raison les gouvernements tchèque, hongrois et autres réfractaires à l’accueil de masse. Quant à nos gouvernants à nous, ceux de la vieille Europe, ils tentent de louvoyer entre les attentes de leurs électeurs et les diktats des médias – et comme ils sacrifient souvent les premiers pour complaire aux seconds, ils finissent par perdre. En attendant, les ministres de l’Intérieur vont bien devoir traduire toute cette émotion en action – ce qui commencera ce lundi à Bruxelles par un vaste marchandage sur le mode « j’en prends tant et toi tant » qui nous emmènera assez loin des grands mots et des grands principes. Reste que ce brouhaha humanitaire ne peut qu’encourager ceux qui hésitent, dans les camps de réfugiés de Turquie ou de Jordanie, à tenter l’aventure européenne pendant que les opinions sont dans de relativement bonnes dispositions. De tout cela, mes estimables confrères se lavent les mains : leur rayon c’est la conviction, pas la responsabilité. C’est pourquoi on peut au moins parler d’une tentative de putsch moral.

    Il y a tout de même un aspect presque comique, dans cette crise dramatique, c’est que la France s’empaille sur des questions qui ne se posent pas. On peut se demander s’il faut accueillir des réfugiés, et combien ou comment. L’ennui, c’est qu’il va falloir les obliger parce que, décidément, ils ne veulent pas venir chez nous. On invoquera les routes migratoires traditionnelles, les emplois allemands, le chômage français. D’accord, mais ils préfèrent même l’Angleterre et le coût de la vie à Londres. Alors, une pensée affreuse me vient : et si la France était vraiment trop sortie de l’Histoire, même pour des gens qui essaient de lui échapper ? 

    Elisabeth Lévy

    *Photo: Sipa. Numéro de reportage : SIPAUSA30133408_000009.

  • Crise des migrants : « L'espace Schengen n'existe plus »

     

    Pour le Figaro, une analyse de Gérard-François Dumont, président de la revue Population & Avenir.

    Une analyse qui, par delà un avis autorisé sur le phénomène migratoire en cours, ne manque pas de mette en cause les options géopolitiques des nations européennes ou dites occidentales au cours des dernières années. LFAR

     

    LE FIGARO - Face à l'arrivée ininterrompue de migrants par train, l'Allemagne a décidé de suspendre le trafic ferroviaire en provenance de l'Autriche, et de renforcer les contrôles aux frontières. La République tchèque a annoncé un renforcement similaire de ses frontières avec l'Autriche. Comment interprétez-vous ces décisions ?

    Gérard-François DUMONT - Les événements qui se déroulent correspondent à l'une des dix lois de géopolitique des populations que j'ai désigné « loi du nombre »*: lorsque le nombre de demandeurs d'asile n'était pas fort différent des années précédentes, les procédures prévues se mettaient en œuvre sans difficulté majeure. Lorsque la pression du nombre devient considérable, la nature du phénomène change de nature et la situation devient difficilement gérable, même pour un pays comme l'Allemagne qui a exprimé la volonté initiale de recevoir de nombreux demandeurs d'asile et d'en financer les conséquences.

    Quand l'Allemagne a décidé fin août de suspendre les accords de Dublin (aux termes desquels toute demande d'asile doit être faite dans le premier pays européen où la personne pose le pied) uniquement pour les personnes en provenance de Syrie, aucun autre pays européen, pas même la France, n'a suivi. L'Allemagne s'est donc retrouvée seule et l'est encore à ce jour. Comme les autres pays européens ne sont pas inscrits dans son sillage, l'appel d'air sur l'Allemagne, plus particulièrement sur les Länder les plus proches de l'Autriche et donc de la Hongrie, c'est-à-dire des pays où débouchent la route des Balkans, s'en trouve considérablement accru.

    On peut se demander si l'Allemagne n'a pas confondu des modalités de gestion fédérale avec celle de l'Union européenne. Après la fin du rideau de fer en 1989, l'Allemagne a accueilli des centaines de milliers de «rapatriés tardifs» (Spätaussiedler), c'est-à-dire de personnes considérées de souche allemande au titre de la Loi fondamentale de 1949, mais vivant auparavant en URSS. Berlin a organisé une répartition démographique entre les Länder. En 2015, a-t-elle pensé mettre en œuvre le même procédé entre les États de l'Union européenne qui n'est pourtant pas une fédération ?

    Alors qu'une réunion d'urgence des ministres de l'Intérieur et de la Justice européens doit se tenir ce lundi à Bruxelles, l'Allemagne cherche-t-elle à exercer une forme de pression sur ses voisins qui, comme la Pologne, la Slovaquie ou la République tchèque, ne veulent pas appliquer le système des quotas ?

    Cette décision n'est pas le fait du hasard dans la mesure où elle aurait pu aussi être prise quelques jours auparavant, puisque la montée de la pression migratoire était prévisible. Mais l'Allemagne se trouve surtout prise par l'urgence, en difficulté de faire face à cette loi du nombre, comme l'a exposé le maire de Munich le 13 septembre.

    Que peut-on attendre de la réunion d'urgence à Bruxelles ?

    Trois scénarios sont possibles. Soit des déclarations d'intention pour donner l'impression qu'une solution est apportée à la crise des migrants, avec une répartition affichée des migrants, dont la mise en œuvre risque d'être aléatoire, car tout probablement contournée par certains gouvernements ou par les migrants eux-mêmes qui souhaitent se diriger là où ils peuvent disposer d'un meilleur réseau ou de meilleures chances d'accueil et de revenus. Soit des annonces signifiant que l'on partage l'émotion ressentie depuis la diffusion de la photo de ce pauvre garçon syrien mais qui, en réalité, renvoient à une prochaine réunion. Troisième scénario, l'échec: il acterait que les voies suivies par les autorités de Bruxelles depuis des mois sont inadaptées, soit ne rien dire aux pays membres qui ne respectent pas les modalités des accords de Schengen, vouloir répartir les humains comme des marchandises, et ne pas s'attaquer aux causes des exodes et des mouvements migratoires.

    Faudrait-il alors un « Schengen 2 », comme l'évoquait Nicolas Sarkozy au Touquet ce week-end ?

    Dans les faits, tous les événements qui se sont déroulés ces derniers mois aux frontières internes comme aux frontières extérieures de l'espace Schengen, montrent que le « Schengen 1 » ne fonctionne plus. Nous sommes déjà dans un « Schengen 2 », mais avec les règles nullement définies, d'où des décisions divergentes des États de l'Union européenne ou de membres de l'espace Schengen non membres de l'Union européenne, comme la Suisse.

    Comment voyez-vous les semaines et les mois à venir?

    Cela fait longtemps que j'ai annoncé la montée en flèche des migrations en Europe, dans la mesure où elles sont notamment le résultat direct d'événements géopolitiques se déroulant depuis 2011 et du manque d'anticipation des pays européens, notamment dans la zone syrienne et la zone libyenne, où aucune solution politique ne se dessine. La guerre civile syrienne est très particulière, non seulement du fait de la présence de l'État islamique, mais en raison de la pluralité des groupes militaires qui s'opposent. L'exode ne semble pas devoir s'arrêter, d'autant qu'il s'est trouvé amplifié par l'absence de réaction face à l'offensive de l'État islamique sur Palmyre. En outre, parmi les premiers pays d'asile, la Turquie d'Erdogan ne fait guère - c'est un euphémisme - pour faciliter une solution politique et ne décourage en rien le départ des Syriens vers d'autres destinations, comme si elle voulait contribuer à gêner, voire à déstabiliser l'Union européenne. 

    Gérard-François DUMONT, professeur à la Sorbonne et président de la revue Population & Avenir. 

    *Démographie politique. Les lois de la géopolitique des populations, Paris, Ellipses.

  • L'Image du jour ... Non Angela n'est pas infaillible ... Et n'est pas le génial dirigeant que l'on croit !

  • Lignes de partage

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    On pouvait sen douter, la « fête de lHuma » a été loccasion pour certains (communistes, écologistes, gauchistes, etc.) de ranimer la flamme, purement électoraliste, dune gauche extrême, cest-à-dire marxiste - à lexemple de l’étranger (Grèce, Espagne, bientôt Grande-Bretagne). Cette tendance lourde de la vie politique française risque fort cependant, dans lactuel contexte sociologique de « droitisation des esprits », de se ramener à une sorte d’épiphénomène. Mais son argumentation reste recevable : le clivage droite-gauche « classiques », toujours opératoire sur le plan du fonctionnement des institutions, semble avoir vécu sur le plan idéologique, comme le montre linsignifiance de ce qui sépare les deux « partis de gouvernement » (les socialistes et les « républicains »).

     

    Plus atypiques sont ces récentes manifestations de convergence transversale, directes ou indirectes, entre certains acteurs de la vie politique qui ont comme point commun une méfiance certaine, voire une hostilité déclarée, à l’égard de leuro-mondialisme : MM. Sapir, Mélenchon, Chevènement, Dupont-Aignansans oublier Mme Le Pen. Ainsi, M. Sapir, économiste issu de lextrême-gauche et farouche contempteur de la monnaie unique en appelle, contre celle-ci, à une sorte daxe qui, de gauche àdroite - et jusquau F.N. - permettrait de « marcher séparément, mais frapper ensemble ». Plus politique, M. Chevènement assiste à luniversité d’été de « Debout la France », après avoir souhaité explicitement « un dialogue de Mélenchon à Dupont-Aignan ». M. Mélenchon, justement (paradoxe pour quelquun qui a participé à la fête communiste ?), ne cesse de répéter (France 5, « C Politique », dimanche 6 septembre) : « je choisis la France ».

     

    On eût aimé que MM. Valls et Hollande reprissent à leur compte lanaphore mélanchonienne. Mais le calendrier confirme qu’à propos des « réfugiés » ils se sont couchés (sans aucun doute volontiers) devant les exhortations, les injonctions et les menaces des « autorités » du Vieux Continent : du pape François (demandant à « chaque paroisse » daccueillir « une famille ») au président de la Commission européenne (exigeant - « Ceci doit être fait de façon obligatoire »- que lEurope reçoive immédiatement cent soixante mille personnes) en passant par Mme Merkel (imposant lintérêt allemand par un nouveau diktat). En fait, Paris na rien décidé, Paris est tout ce quon veut (papiste, euro-mondialiste, allemand) sauf français. Paris a, dans cette affaire, abdiqué sa souveraineté.

     

    On peut être sceptique sur l’émergence dun « front souverainiste », lequel pourrait bien se réduire, au mieux, à des rapprochements politiciens tactiques purement ponctuels. On peut malgré tout considérer que, sur le plan de la pensée politique, une nouvelle ligne de partage, motivée par lessentiel, passe de façon de plus en plus évidente par le critère souverainiste - et son corollaire, un nécessaire Etat jamais trop fort dans ses prérogatives régaliennes. 

     

  • Éric Zemmour à propos des « migrants » : « Nos gouvernements mettent en scène leur inutilité »

     

    Pour sa rentrée sur RTL, Éric Zemmour constate que « migrants » aura été le mot de l'été : « migrants à Calais, migrants à Kos, migrants en Macédoine, migrants à Vintimille, migrants en Hongrie »... Un mot qui s'est imposé « parce qu'on ne pouvait pas dire immigrés, puisqu'ils n'étaient pas invités ». On ne voulait pas dire clandestins, « pour ne pas les diaboliser ». Ce terme a été choisi « pour imposer l'idée à une population rétive que ce phénomène est inévitable, inéluctable, irrésistible et irrépressible ».

    Ainsi, il faut accepter comme le temps qu'il fait ce phénomène aussi vieux que l'humanité. Il serait inutile de se révolter, « à moins d'être un populiste stupide ». Ainsi, « nos gouvernements, pris dans l'étau entre les élites qui en appellent à l'âme de l'Europe, et les classes populaires, qui ont l'angoissante impression d'être envahies, mettent en scène leur inutilité ».

    Conclusion : « Les discours officiels sont faussement raisonnables et faussement compatissants. » 

     
     
     
  • Immigration : Stop ou encore ?

     

    Cet avis, signé coordination du pays réel, circule sur la toile. Annonçant une réunion publique et appelant à une manifestation au mois de novembre. La question posée est d'importance. Le sujet concerne l'avenir de la France et de l'Europe. Si la chose est sérieuse, nous y reviendrons.  LFAR