UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1435

  • Alliances tacites

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    Petit coup d’accélérateur diplomatique au Proche-Orient. Tous bien conscients de leurs intérêts respectifs, Turquie et Israël semblent décidés à renouer après quelques années de brouille tandis qu’Egypte et Arabie Séoudite jettent un pont sur la Mer Rouge. On sait par ailleurs que le monarque séoudien vient d’être reçu à Ankara comme il se doit par M. Erdogan, que l’Egypte reste le pays arabe pionnier de la paix avec Israël (traité de 1979), que ce même Israël n’a pas protesté contre la cession par l’Egypte à l’Arabie Séoudite des îles Tiran et Sanafir pourtant assez proches de son territoire : plus de doute donc, on assiste bien à la mise en place d’un axe israëlo-sunnite qui ne dit pas son nom ; M. Lavergne, directeur de recherche au C.N.R.S. estime même qu’il s’agit « presque [d’]un renversement d’alliance ». L’explication qui revient le plus souvent est l’attitude des Etats-Unis, jugés trop « naïfs » dans leurs nouveaux rapports avec l’Iran. 

    L’ennemi commun, c’est en effet l’Iran : l’Iran parce qu’il est chiite et au coeur du « croissant chiite », parce qu’il entend jouer son rôle de grande puissance régionale, parce qu’enfin il est susceptible de se doter de l’arme nucléaire. Les choses paraissent donc simples mais se compliquent du fait que Russes et Américains ne peuvent rester insensibles à ce qui se passe en raison de la géographie et de leur propre antagonisme - dont la dernière illustration est, mardi 12 avril, le survol répété par des appareils russes d’un navire de guerre américain dans les eaux internationales de la mer Baltique, survol qualifié d’« agressif », voire d’ « attaque simulée » par l’US Navy ; survol que l’on doit interpréter comme une manifestation de l’exaspération de Moscou face à l’attitude hostile des Etats-Unis sur sa frontière terrestre occidentale. On sait aussi que, si Turcs et Américains sont membres de l’OTAN, Turcs et Russes s’opposent indirectement, par clients interposés, dans le différend Arménie-Azerbaïdjan et plus directement par leurs options en Syrie, comme l’a montré l’incident du 24 novembre - deux F-16 turcs abattant un SU-24 russe qui rentrait d’une mission de combat en Syrie. 

    On ne peut certes pas (pas encore ?) faire de comparaison avec la situation qui prévalait en Europe à la veille de la Première Guerre mondiale, quand deux grandes alliances militaires (Triple-Alliance et Triple-Entente) étaient en place ; on doit quand même admettre que, une fois éradiquée - ou à tout le moins fortement réduite - l’implantation géographique de l’Etat islamique (contre lequel l’engagement français, si minime soit-il, reste justifié au regard des répercussions en France même de l’existence de Daesh), il faudra bien prendre en compte la nouvelle donne géopolitique. C’est toute une politique étrangère, toute une diplomatie qu’il faudra repenser. Que veut la France ? Que peut-elle ? Où sont ses intérêts ? Comment manoeuvrer ? Faudra-t-il choisir un camp ? 

    Voilà qui demande une vision politique d’Etat que n’ont certes pas partagée la plupart des ministres qui se sont succédé au Quai d’Orsay depuis quelques années. Le droit-de-l’hommisme (« une politique de remplacement », selon M. Védrine) aura finalement prévalu pendant les quinquennats de MM. Sarkozy et Hollande. Concernant le Proche-Orient, l’intérêt politique de ce genre de discours est à peu près nul. 

  • Jérôme Leroy : Macron m’inquiète ... Le prendre au sérieux avant qu’il ne soit trop tard…

     

    Qui est vraiment Emmanuel Macron, que pense-t-il, au fond; que veut-il, quelle serait sa politique ? Telle est la question que Jérôme Leroy s'est posée dans Causeur et à laquelle il tente de répondre. Avec son talent habituel... Macron avait surpris et intrigué - notamment les royalistes - par ses déclarations de l'an dernier où il exposait, entre autres choses, qu'il manque un roi à la France, du fait de l'incomplétude de la démocratie ... Déclarations plus réfléchies qu'il n'y paraît si l'on veut bien les relire attentivement. Mais ses quelques prises de position politiques - peu nombreuses, il est vrai - semblent confirmer les hypothèses que Jérôme Leroy hasarde ici à propos d'Emmanuel Macron. Sans-doute est-il un acteur politique encore non-identifié. Restant à définir. On verra ce qu'en pense Jérôme Leroy, avec, malheureusement, d'assez bonnes chances de ne pas se tromper ... LFAR

     

    Pour tout dire, Emmanuel Macron m’inquiète. Je sais bien que l’ami Desgouilles a finement analysé le but de la manip quand le ministre de l’Economie a créé En marche !, à savoir qu’il s’agissait d’un moyen pour Hollande de griller Valls qui se retrouve triangulé sur son créneau social-libéral ou qu’Adrian Dambrine le réduit à une arnaque intelligente d’un ambitieux conscient du vide intersidéral de la politique française. Et pourtant il m’inquiète parce qu’il dispose de deux atouts dont sont dépourvus ses adversaires : il est sincère et il est désinhibé.

    Sa sincérité transparaît dans le moindre de ses discours, sans doute parce qu’il a un fonds idéologique très cohérent. Macron est le fils naturel de Jacques Attali et d’Alain Minc. Macron est sincèrement convaincu que non seulement la mondialisation est inévitable mais que de toute façon, elle est un bienfait, l’aboutissement d’un processus historique qui nous fera enfin sortir… de l’Histoire ! Cette sortie de l’Histoire, ce désir de sortie est d’abord manifeste chez lui dans ce ni droite ni gauche qu’il professe, ou plutôt dans ce et de droite et de gauche. Il n’est pas le premier à dire que ces catégories sont obsolètes, archaïques, que les Français n’y croient plus. Seulement, lui, il le pense vraiment.

    L’économie au-dessus de tout

    On lui a fait le mauvais procès de reprendre un vieux slogan du FN lui même repris de l’extrême droite doriotiste des années 30. Sauf que dans le cas du FN, il ne s’agit pas de nier l’existence de la droite et de la gauche, bien au contraire, mais de les dépasser de trouver une synthèse qui s’appellerait la patrie. On se souvient de Le Pen père en 2002 : « Je suis économiquement de droite, socialement de gauche, nationalement de France ». Macron, évidemment, lui ne songe même plus à dépasser la droite et la gauche, à unir les républicains des deux rives, voire à la façon de Giddens, le théoricien de Blair, à trouver une voie médiane entre le marché et le plan, et à réguler a minima le libéralisme.

    Pour lui, la droite et la gauche n’existent simplement plus parce que la politique n’existe plus. Le primat de l’économique est total, l’Etat est une survivance archaïque, la nation est la responsable des guerres et des crispations nationalistes. La communauté trouve grâce à ses yeux dans la mesure où elle est gérable et digérable par le marché, voire lui sert de débouchés et de moteur.

    A-t-on entendu Macron s’indigner sur les marques de prêt-à-porter converties, si je puis dire, à la mode islamique ? Et pourquoi donc le ferait-il ? Dans la logique d’un Macron et des libéraux pur jus dont il fait partie, la seule loi qui existe, c’est celle de l’offre et de la demande. Si H&M, Uniqlo ou encore Marks & Spencer griffent des hijabs, ce n’est pas parce qu’ils collaborent avec l’envahisseur, c’est juste parce qu’il y a de l’argent à se faire et ceux qui attendent de marques, quelles qu’elles soient, d’être le rempart de la civilisation chrétienne ou de la laïcité se font des illusions. Ce qui compte, c’est de vendre, y compris des armes à l’Arabie saoudite, notre allié et néanmoins berceau de l’Etat islamique.

     

    Le marché, son horizon indépassable

    Macron, lui, est « en marche ». En ne se prononçant pas sur ces vieilles questions (à peine une opposition discrète à la déchéance de la nationalité qui ne lui coûte rien puisque la nationalité est devenu quelque chose de très secondaire pour lui), il évite les hypocrisies et les incohérences de Valls qui s’oppose à la salafisation des esprits en France mais continue de dealer sur le plan international avec Riyad ou le Qatar.

    Elle est là, la cohérence dangereuse de Macron : le marché est un horizon indépassable qui n’a même pas vraiment besoin de la démocratie telle qu’on la connaissait. N’a-t-il pas déclaré à plusieurs reprises qu’être élu est « un cursus honorum d’un temps ancien » ? Ce qui signifie que le pouvoir est ailleurs désormais et que le seul poste qui vaudrait encore le coup, tant que la Vème République existe, c’est la présidence, un poste clé pour faire sauter les derniers tabous, forcer les derniers verrous.

    Et qu’a-t-il en face de lui ? Précisément une droite libérale qui ne veut pas aller jusqu’au bout de sa logique parce que son électorat reste conservateur sur les questions de société et qu’il devient très compliqué d’expliquer qu’il ne faut rien interdire en économie mais ne pas vouloir que les gays se marient, que les ventres des femmes se louent à l’année pour porter des bébés ou que le shit soit en vente libre. Et de l’autre côté, si l’on peut dire, une gauche radicale qui se radicalise sans jamais poser la question de l’immigration comme armée de réserve du capitalisme,  la question de l’Union européenne comme cadre indépassable des politiques austéritaires qui ne sera jamais cette union fraternelle et égalitaire dont continuent de rêver les internationalistes, contre toute évidence. On pourra lire à ce titre les analyses d’Aurélien Bernier dans le dernier numéro de Causeur.

    Macron lui n’a plus ces vieilles pudeurs, ces vieilles contradictions : il a déjà vu à quoi ressemblait le futur parce que, et je dis ça sans ironie, il est visionnaire : un monde pacifié, dématérialisé, où des nomades hyperconnectés échangeront à l’infini des données dans la grande paix bleue d’une utopie sans fin. Ca ne vous fait pas envie ? Vous avez tort, encore un effort et vous serez en marche…  

    Jérôme Leroy
    Ecrivain et rédacteur en chef culture de Causeur.

  • Marseille • Violences d'extrême-gauche : ça suffit !

    D'importantes forces de police déployées face à la gravité des menaces d'extrême gauche

    communiqué af.jpg

    COMMUNIQUÉ DE PRESSE


    Dans la nuit du 16 au 17 avril, le local marseillais de l'Action française a de nouveau été pris pour cible et saccagé. Les portes ont été défoncées et l'intérieur largement dégradé. L'Action française Provence dénonce la lâcheté de ces actes, ainsi que la complicité de certains méedias, qui ironisaient il y a peu sur « les intimidations » dont nous nous serions crus les victimes.

    Une première tentative en milieu de journée, la teneur des graffitis qui recouvrent les murs (« Facho au goulag» ou encore « fachos au four »), et un tract pour la manifestation du 28 avril contre la Loi Travail laissé dans le local ne laissent aucun doute sur l'identité des assaillants et leur appartenance politique.

    Ce déchaînement de violence, ainsi que la référence aux plus sanglants totalitarismes, sont une preuve supplémentaire du sectarisme de l'extrême-gauche, de son intolérance et de son refus viscéral de l'altérité. Il y a tout lieu de penser que ces idiots utiles du capitalisme, qui n'ont rien à envier aux terroristes de Palmyre ou à ceux de 1793 sous le patronage desquels ils se placent (leurs slogans sont explicites : « Guillotine ! Guillotine ! ou Reviens, Robespierre, y a du boulot à faire ! »), ne s'arrêteront que lorsqu'ils auront obtenu notre mort sociale ou physique, comme permettent également de l'assurer la grenade quadrillée et les balles de pistolet et kalachnikov retrouvées devant ce même local en septembre dentier.

    En dépit des intimidations et des violences de ceux qui nous considèrent non pas comme des adversaires politiques mais des « ennemis » à éliminer, l'Action française Provence voit sa détermination renforcée. Pour que vive la France, vive le Roi !

    Le service presse

    A Marseille, le 17 avril 2016

    Contact : actionfrancaise.nresse@email.com

  • Marseille : Le rôle de « La Provence » dans le cadre des violences d'extrême-gauche

     

    D'un abonné de La Provence à son journal...

    par François DAVIN 

    Depuis quelques temps, il se passe des choses, à Marseille et dans ses environs, et La Provence en rend compte d'une façon qui me paraît pour le moins surprenante. Je veux parler de ce qui touche au mouvement des jeunes d'Action française Provence, dont les actes ont, jusqu'à aujourd'hui, été rapportés d'une façon systématiquement défavorable, notamment hier, dimanche 17 avril, en page 4, par Laurent d'Ancona.

    Il y a déjà eu deux ou trois articles sur le sujet; une question me vient à l'esprit : Laurent d'Ancona, et ceux ou celles qui ont écrit avant lui, sont, je pense, des journalistes. Pourquoi personne, à La Provence, n'a-t-il pris contact avec l'un ou l'autre de ces jeunes, pour avoir leur point de vue ? Déontologiquement - et même si c'est par la suite pour critiquer ou condamner ledit point de vue, il me semble que c'est là le b.a.-ba du journalisme, sérieux et honnête : donner la parole à chacun. Ensuite, le journaliste est libre de commenter, le lecteur de juger, mais au moins, on a entendu la partie dont on parle.

    Je propose donc à Laurent d'Ancona de me rencontrer, pour avoir certaines informations dont manifestement, me semble-t-il, il ne dispose pas. Pourquoi moi ? Parce que ce samedi 16 avril, je me trouvais au local d'Action française, où il m'avait été demandé de prononcer une conférence sur Marseille, « Ville sans nom », au temps de la période révolutionnaire. J'ai d'ailleurs décliné mon identité complète (nom, adresse, profession...) à celle - Commissaire de police - que Laurent d'Ancona appelle « une gradée », et qui a bien vu qui j'étais, et que j'étais vêtu tout à fait normalement, sans « casque » ni « brassard jaune » (qui ont frappé Laurent d'Ancona), que je me trouvais bien là où j'avais été annoncé, et que tout dans mon comportement relevait du pacifique et du calme.

    Pourquoi cette conférence, un samedi matin à 11h30 ? Parce qu'une provocation avait été montée par un groupuscule autoproclamé « Collectif antifasciste Marseille » : il s'agissait de venir pique-niquer devant le local, les débordements de la Nuit Debout à Paris permettant aisément d'imaginer les suites qu'une telle inconscience - de plus, en régime d'état d'urgence - permettait de prévoir. Le Préfet n'ayant pas jugé bon d'interdire cette provocation (et l'état d'urgence ?), les jeunes d'Action française ont donc simplement voulu défendre leur bien, et montrer que - pour l'instant du moins - les casseurs ne faisaient pas la loi à Marseille. Des casseurs qui - et d'ailleurs, cela, Laurent d'Ancona le dit d'un cœur léger - clament haut et fort leur filiation terroriste puisqu'ils scandaient "Guillotine ! guillotine !" ou un savoureux (!) "Reviens Robespierre, y'a du boulot à faire !" Au moins, les choses sont claires : on sait qui était en face de qui...

    Je peux témoigner que, de 10h30 à 14h15 (mon heure d'arrivée et de départ, comme celle des jeunes royalistes), je n'ai entendu de leur part aucun cri ou slogan condamnable; ils se sont contentés d'être là, pour éviter que leur local ne soit vandalisé (comme il devait l'être la nuit suivante, vers 3 - 4 heures du matin, la porte étant détruite et un nombre important de tags et d'insultes grossières (mais les terroristes, on le sait, ont l'habitude...) venant souiller nombre de murs des environs immédiats...

    Voilà où nous en sommes. Alors qu'en 2016 la France s'effondre sur elle-même avec ses six millions de chômeurs; ses huit millions et demi de pauvres et mal-logés (chiffre Fondation Abbé Pierre); ses plus de 1.500 « zones de non-droit » (!); son identité historique qui s'efface un peu plus chaque jour; un terrorisme islamiste qui frappe fort, où et quand il veut; le mépris quasi-généralisé des citoyens pour une classe politique quasi-généralement rejetée; ses 420.000 lois, décrets et règlements (se contredisant d'ailleurs parfois... ) qui découragent d'entreprendre; une expatriation inquiétante de ses jeunes et de ses seniors etc... etc... une bande de hurleurs haineux en appelle à Robespierre et prétend faire taire des jeunes qui n'ont pas la même conception de la vie qu'eux.

    Voilà deux ou trois choses - mais il y en a bien plus, en fait... - que j'aimerais dire à Laurent d'Ancona, s'il ne négligeait pas de dialoguer avec un abonné de son journal, présent rue Navarin au moment des faits qu'il relate, et qui pense qu'il y a mieux, et plus urgent à faire - au moment où la France va si mal - que de laisser la rue aux amoureux du terrorisme, nostalgiques de la guillotine; que de perdre son temps à ressasser des vieilleries (Pétain, à qui la Chambre du Front populaire a confié les pleins pouvoirs en 40 !); ou que n'avoir que l'accusation de « racisme » à la bouche, alors que Jules Ferry, encore Chef du gouvernement de la République quatre mois auparavant, déclara devant l'Assemblée le 28 juillet 1885 (propos transcris au Journal Officiel) :

    « Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu'en effet les races supérieures ont un droit vis à vis des races inférieures ... parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont un devoir de civiliser les races inférieures... »

    Cordialement dédié, avec mon non moins cordial salut, aux antifas de samedi dernier ! 

    Voir aussi : 

    La Fédération Royaliste Provençale et les dérapages de « La Provence » [15.04.2016]

     

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • Monarchies • 69% des Belges font confiance au roi Philippe

     

    Un sondage commandé par l’émission « Place Royale » indique que 69% des Belges font confiance au roi Philippe qui vient de fêter ses 1000 jours de règne. On y apprend également que 77% des sondés estiment que le roi et la reine des Belges ont très bien réagi face aux attentats qui ont frappé Bruxelles.

    Dans le même temps, un sondage YouGov, commandé pour iTELE et le Huffington Post, nous apprend [7.04.2016] que la cote de popularité de François Hollande est quasiment à son plus bas, avec 13% d'opinions favorables. 

    3586913_2058c203c92735694e96360581db5aa77a5715a9.jpgOn est tout de même dans des échelles très différentes, même si la monarchie belge n'est pas sans défauts. Les Belges ne la méprisent pas, font au contraire confiance à leur roi à 69 %. François Hollande, ce sont 87% des Français qui lui refusent leur confiance.

    Ce n'est pas vraiment la même chose...

    Source : Noblesse et royautés

  • Société • Nuit debout : une contestation confuse

     

    par Gérard Leclerc

     

    GERARD LECLERC.JPGC’était vraiment faire preuve d’un optimisme déraisonnable que d’escompter du mouvement intitulé Nuit debout un renouveau de la politique, ou simplement de son expression. Contrairement aux espoirs d’un Gaël Brustier, qui avait cru voir se dessiner Place de la République l’amorce d’une réplique du Podemos espagnol, on est obligé de constater que cette offensive, qui fait pourtant si peur au gouvernement, est promise à l’échec dès à présent. Cela n’aura même pas été une parodie de Mai 68. L’époque n’est plus la même, une crise sans fin s’est substituée à la croissance des Trente Glorieuses. Et puis le climat intellectuel à changé du tout au tout. Il y a un demi-siècle, on vivait encore, du moins une partie notable de la jeunesse intellectuelle, en pleine eschatologie marxiste. Les groupuscules gauchistes, qui avaient encadré la révolte, étaient tous tributaires du souvenir de la révolution bolchévique, dont on avait célébré le cinquantenaire un an avant 1968.

    Certes, il y avait déjà une modification perceptible, détectée par Maurice Clavel. Le langage de 68 était marxisant, mais il voulait dire autre chose que Marx. Quand le situationnisme s’en mêlait, on comprenait que changer la vie, ce n’était pas mettre ses pas dans ceux du camarade Lénine. C’était quand même croire à des lendemains qui chantent. On n’en est plus là, aujourd’hui. Le gauchisme soixante-huitard n’a plus de raison d’être. Alors quoi ? Quelle idéologie viendra donner une formule crédible à des aspirations qui s’expriment de la façon la plus confuse ?

    La seule efficacité de Nuit Debout aura été de mettre plus encore en difficulté un gouvernement de gauche, qui cherche désespérément une issue à l’impasse infernale dans laquelle il se trouve coincé. Sa tentative de réforme, à la façon du chancelier Schröder en Allemagne, a abouti à un projet informe, où la patronat furieux ne retrouve plus rien de ce à quoi il avait applaudi. C’est pourquoi, avec Jean-Pierre Le Goff, on a envie de dire que cet ersatz de 68 constitue « le symptôme de la fin d’un cycle historique en décomposition ». Rien de réjouissant en tout cela.

    France Catholioque

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 13 avril 2016.

  • Justice & Société • Légalisation

     

    par Ph. Delelis

     

    Lettre 24 – Ricca à Ibben (extrait légèrement modifié)

    J’ai ouï raconter du roi, des choses qui tiennent du prodige, et je ne doute pas que tu ne balances à les croire… Ici, mon ami, les gens sont étranges. Un ministre proche du monarque annonçait récemment qu’un débat devait naître sur la légalisation du chanvre indien. Il suscitait immédiatement un immense tollé chez les opposants et même à la cour. Pourtant, Usbek te le confirmera, nous étions tous deux persuadés que la substance était déjà licite dans ce pays. En effet, pas moins de dix-sept millions de personnes disent avoir déjà essayé le cannabis et sept cent mille avouent en être des consommateurs réguliers.

    Comment cela serait-il possible sans une acclimatation, non pas seulement des plants, mais aussi et surtout de la législation ? Mais ce n’est pas tout : la France est aussi ce pays où on lance un projet de loi pour libéraliser le marché du travail mais qui se transforme progressivement en texte anti-entreprises, où l’on pénalise le recel d’un délit que l’on supprime par ailleurs (la consommation de services sexuels à titre onéreux), où les gens se lèvent la nuit pour se tenir immobiles sur une place publique sans que l’on sache s’ils se couchent le jour, un pays où l’on a récemment inventé des bourses pour les non-étudiants, des portiques de taxation montés puis démontés à grand frais, des portiques de gares montés puis neutralisés (on aime les portiques ici, surtout s’ils ne servent à rien : même l’Arc de Triomphe ne permet plus le passage des troupes).

    C’est aussi un État dans lequel on crée de grandes régions que les habitants ne parviennent pas à nommer autrement que par des locutions ridicules, où le nombre de fonctionnaires ne cesse de croître tandis que la dette publique s’aggrave, où l’on pousse à l’exil la jeune génération… Tous ces prodiges nous paraissaient s’expliquer par une consommation régulière et donc légale de substances hallucinogènes. Mais non, c’est interdit.

    C’est bien la même terre qui nous porte tous deux ; mais les hommes du pays où je vis, et ceux du pays où tu es, sont des hommes bien différents.

    Merci à Montesquieu   

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • Histoire • Quand la cour survit aux rois

     

    Par Jean Sévillia

    Disparue en 1789, la cour du roi ? Un passionnant ouvrage montre au contraire, comment, de Napoléon à la IIIe République, le système de cour a perduré pendant tout le XIXe siècle, en jouant un rôle politique et culturel fondamental. [Le Figaro 15.04]

     

    XVM06e8d676-796d-11e5-ba18-c49418e196fb.jpgLorsqu'on évoque la cour des rois de France, on pense à Louis XIV ou Louis XV à Versailles, plus rarement aux Valois au Louvre ou dans un château de la Loire, presque jamais à ce qui s'est passé après la Révolution. Or Louis XVI (même après les journées d'octobre 1789), Louis XVIII, Charles X et Louis-Philippe ont eu une cour, de même que Napoléon Ier et Napoléon III. C'est le sujet étudié par un jeune historien, Charles-Eloi Vial, conservateur à la Bibliothèque nationale de France où il est chargé des manuscrits modernes et contemporains. Son ouvrage, appuyé sur de patientes recherches dans les archives et sur une bibliographie impressionnante, est un modèle car l'auteur fait partie de ces nouveaux universitaires qui ont compris, contrairement à tant de leurs prédécesseurs, qu'il ne sert à rien d'écrire dans un style austère : les lecteurs d'aujourd'hui étant pressés, les ennuyer, c'est s'exposer à ce qu'ils abandonnent définitivement leur livre.

    Cette étude, illustrée par de nombreuses historiettes et anecdotes, se lit donc avec bonheur. Elle n'en est pas moins extrêmement sérieuse, car ce que montre Vial, c'est que le système curial a joué un rôle politique et culturel fondamental dans la France du XIXe siècle.

    La cour de Louis XVI, à Versailles, est le reflet d'un régime bloqué qui finira par emporter la monarchie. C'est Napoléon qui recrée une cour évoquant l'Ancien Régime par certains aspects extérieurs, mais dont le but profond est d'assurer le contrôle des élites par le pouvoir, et de donner une légitimité aux institutions nouvelles par le mélange de l'ancien et du nouveau monde. La Restauration, contrairement à une idée reçue, puis la monarchie de Juillet et enfin le Second Empire ne dérogent pas à ce principe. Dans son dernier chapitre, l'auteur expose comment la IIIe République, à ses débuts, tente de perpétuer la tradition de la cour, notamment à travers les voyages présidentiels, les grands dîners et les réceptions à l'Elysée. Le budget du palais, son mobilier et ses cuisines son un héritage lointain de la liste civile du roi. « La cour, observe Charles-Eloi Vial au terme de cette passionnante rétrospective, projette dans tous les esprits comme une ombre sur l'histoire de notre pays: son souvenir hante encore les Français. »   

    Jean Sévillia           

  • Société & Histoire • Resurrection du Sphinx

    Le Sphinx en 2016 © Copyright : DR

     

    Par Peroncel-Hugoz

    Notre confrère n’a pas eu besoin d’aller loin pour trouver l’inspiration de son billet puisque le thème se trouvait à sa porte : l’ex plus célèbre « maison de tolérance » du Vieux Monde était située en effet à deux pas de Casa … En résulte un savoureux récit et des anecdotes instructives ...

     

    peroncel-hugoz 2.jpgEn principe, c’est le Phénix qui renaît de ses cendres; mais à Mohamédia, ex-Fédala, à 25 km de Casa, c’est le Sphinx qui vient de ressusciter. Oh ! n’ayez crainte, Mesdames et Messieurs des ligues de vertu, l’ancien plus fameux — quel mot utiliser ? Bordel, maison de passe, lupanar, maison de tolérance, etc …, je laisse le lecteur choisir.  L’enseigne défunte, qui attira jadis tant de « fines braguettes » à Fédala,  a bien ressuscité, sous son nom d’origine, mais en tant que respectable « maison d’hôtes », tout ce qu’il y a de plus bon chic-bon genre, un hôtel-restaurant soigné pour couples en règle, pour familles honnêtes et bien sûr, ayant des moyens. 

    A la fin du protectorat et au début de l’indépendance, le Sphinx première formule, avait été un « Eros Center » de tout premier choix : uniquement de splendides filles, toutes européennes ou israélites — pas de musulmane afin de ne pas provoquer la gent théologienne dans une petite ville. La majorité de la clientèle fut longtemps européenne même si, dès l’origine, la « maison » eut aussi sa clientèle maghrébine au portefeuille bien rempli, type, dit-on, El Glaoui, pacha de Marrakech. Un brave vieil Espagnol, travailleur manuel retraité, rencontré à « Moha », me confiait en 2009 qu’il n’avait jamais eu les moyens d’aller « consommer au Sphinx » et que pour seulement « apercevoir les pensionnaires », il s’était fait embaucher comme manutentionnaire par la tenancière de l’époque. Il s’agissait alors de la renommée (et redoutée) « Madame Andrée », celle que connut le grand chanteur belge Jacques Brel, l’une de ces célébrités de la fin du XXe siècle qui eurent leurs habitudes au Sphinx. Le Belge le mit même dans ses chansons …

    Après avoir été propriété de divers gens d’affaires, étrangers ou marocains, le Sphinx fut fermé, sous le règne d’Hassan II, par un maire istiqlalien de Moha qui, en vieillissant, se trouva soudain choqué par l’existence dans sa cité d’une telle « maison du péché »… A la fin de la décennie 2000, il fut question de démolir le bordel abandonné, et de construire à sa place un immeuble de rapport. Le peintre Nabili ( 1952-2012), que j’eus l’honneur d’accompagner ce jour-là, vint spécialement de son atelier de Benslimane, à 35 km de Moha, pour protester in situ contre cet éventuel « crime architectural », proposant d’installer au Sphinx, un « Institut de l’imaginaire artistique enfantin ». S’il ne fut pas écouté sur ce dernier point, il le fut pour la conservation de cette œuvre exemplaire de feu Albert Planque, architecte français établi jadis à Moha où il construisit plusieurs bâtiments bien pensés dont le Sphinx, « premier bordel du monde construit pour être un bordel » : discrétion, confort, sécurité, salubrité, plusieurs entrées et sorties, etc … 

    Si on sait que, dans les ruines romaines d’Italie et de Libye, les maisons de passe antiques conservées sont les vestiges les plus visités par les touristes occidentaux, on se dit qu’un jour le Sphinx, désormais sauvé de la destruction, fera partie du patrimoine historique de l’ancienne Fédala. C’est déjà un peu le cas puisque, dimanche 10 avril*, le nouvel hôtel-restaurant mohamédien au passé sulfureux, sera ouvert à tout public lors de la Journée du patrimoine. 

    Comme auteur d’un livre d’histoire sur le Maroc où j’ai consacré un chapitre au Sphinx en son époque légère, je peux témoigner que la plupart des articles de presse sur mon ouvrage ont tourné autour de ce haut-lieu de la débauche. Idem pour les questions de lecteurs rencontrés au Maroc ou en France… Les lupanars font et feront toujours recette, même fermés. Ajoutons, pour être franc, qu’un autre thème intrigua mes lecteurs : le puits du Sphinx avait-il reçu, oui ou non, tout ou partie de la dépouille du politicien Mehdi Ben Barka, disparu à Paris en 1965 ? Ce qui accrédita la rumeur du puits — lequel existe toujours dans le jardin du Sphinx ressuscité —, c’est que la maison de tolérance fut gérée un temps, vers 1965, par le truand français Georges Boucheseiche qui devait ensuite être liquidé discrètement (en 1974) par des tueurs qu’on a dit « issus des services secrets français et marocains »… Vrai ou faux ? On ne sait point. En tout cas il y a là un piment de plus pour la trouble auréole du Sphinx qui ne manquera pas d’amener des clients tant au nouvel hôtel qu’à son restaurant qui s’appelle justement … « Chez Madame Andrée ».  ♦ 

    * Le Sphinx, avenue Moulay-Youssef, entre Casbah et Corniche, Mohamédia.

    Livres : 

    Abdelhouahab Bouhdiba, « La sexualité en Islam », PUF, Paris ; J.Mathieu et P-H Maury, « Bousbir, la prostitution au Maroc colonial », Iremam, Paris ; Denis Bachelot, « L’Islam, le sexe et nous », Buchet-Chastel, Paris ; Péroncel-Hugoz, « Le Maroc par le petit bout de la lorgnette », Xénophon, Anet, France ; « 2000 ans d’histoires marocaines », Casa-Express, Rabat. Ces deux ouvrages comportent à peu près le même chapitre sur le Sphinx.

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le 360 du 8.04.2016

  • Médias • Retour sur « La Provence » : Quels sont les émoluments de monsieur Mazerolle ?

     

    Un commentaire sagace de Jean-Louis FAURE 

    à la suite du communiqué de la Fédération Royaliste Provençale que nous avons publié hier vendredi

     

    La Provence. De monsieur Mazerolle ? Un peu de papier pour allumer la cheminée ou sa pipe.

    Au hasard, mis de côté récemment, dans la même semaine :

    • après le remaniement qui a figé d’admiration le monde entier, la Provence titre le 12 Février dernier à la Une en caractères gras « Hollande réussit son coup » et s’ensuit un baratin inepte.

    • et le 14 Février suivant, weekend où monsieur Mazerolle nous étale sa sagacité, « Un désastre présidentiel ; les manœuvres de François Hollande désespèrent jusqu’à ses propres partisans ».

    561205_le-journaliste-olivier-mazerolle-a-paris-en-janvier-2012.jpgSimple question : quels sont les émoluments de monsieur Mazerolle ?

    Oui, rien d’autre que du papier à usage domestique salissant … 

    Repris des commentaires de Lafautearousseau [15.04.16]

  • La France ne peut pas se permettre de « rater » 2017

     

    par François Marcilhac

     

    500021990.jpgS’il y a une chose qu’on ne reprochera pas à Manuel Valls , c’est de manquer de cynisme. Il a ainsi osé déclarer au Journal du Dimanche du 3 avril : « Je ne pense pas que l’on gagne une présidentielle sur un bilan, ni qu’on la perde sur un bilan. On la perd si on ne se projette pas dans l’avenir, si on n’a pas de vision ». 

    Après cinq ans de mandat, un président souhaitant se faire réélire n’aurait donc pas à être jugé par les Français sur ses réussites et ses échecs, ou encore sur ses promesses trahies, mais uniquement sur sa « vision », sa capacité à se projeter « dans l’avenir ». Le mandat échu, cinq années à la tête du pays ? Pour du beurre ! comme disent les enfants. C’est tellement plus pratique comme ça ! Et le Premier ministre d’ajouter : « Je ne vois pas d’alternative à François Hollande à gauche. » C’est possible, même si nous, nous en connaissons plein, à gauche, qui se voient comme des alternatives au sultan actuel, à commencer par le vizir lui-même. Mais, même si c’était le cas, qu’importe ? L’élection présidentielle a pour fonction, du moins théorique, de nommer à la tête de l’Etat le meilleur pour la France, non pour la gauche, ou pour la droite. Mais à force de réduire la France à la République, régime des partis, on finit par réduire celle-ci au parti politique qui prétend l’incarner le mieux...

    Dans ce même entretien, pour mieux écarter l’hypothèque d’un bilan effectivement catastrophique, Valls en revient aux attentats. Le seul bilan qu’il accepte de présenter ? Celui des lois antiterroristes, dont l’usage à moyen terme dira si elles ne sont pas avant tout dirigées contre nos libertés fondamentales, le terrorisme se révélant alors un prétexte bien utile pour empêcher les patriotes de s’exprimer, ce que Cazeneuve a déjà commencé à faire en interdisant et faisant réprimer de manière violente des manifestations pacifiques mais politiquement incorrectes, le pouvoir socialiste récidivant, trois ans après les Manif pour tous... Le terrorisme, un prétexte bien utile, aussi, pour ne pas avoir à s’expliquer sur ses échecs en matière économique ou sociale. Ni, précisément, sur le manque de « vision » ou l’incapacité à « se projeter dans l’avenir » d’un président qui n’aura réussi à mener à son terme que la loi sur le prétendu mariage pour tous et, pour tout le reste, aura surtout prouvé son incompétence notoire. Quelle vision, par exemple, sur la réindustrialisation du pays ? Ou sur le tournant agricole qui se dessinait pourtant depuis plusieurs années aux plans européen et mondial, avec l’abandon de la politique agricole commune et l’aggravation de la concurrence déloyale, comme au plan phytosanitaire ? Pour ne pas parler de la politique étrangère ni de la submersion migratoire.

    Sa reculade piteuse sur la déchéance de nationalité, faute d’avoir obtenu d’un Sénat de droite qu’il vote le projet de loi constitutionnelle dans les mêmes termes qu’une Assemblée de gauche, est une illustration criante de l’incapacité du chef de l’Etat à se hisser à la hauteur de sa fonction. Alors que la grande majorité des Français y semble favorable, pourquoi ne pas avoir décidé de passer par la voie référendaire après avoir constaté les blocages politiciens contre un projet dont la dimension symbolique devait, théoriquement, réunir la nation ? Parce qu’en homme de la IVe République, François Hollande considère que donner directement la voix au peuple, c’est commettre un péché contre l’esprit de la république ; parce que, de plus, la pratique a totalement été discréditée en 2005 aux yeux du pays légal, le peuple ayant sur l’Europe osé ne pas suivre les consignes de l’oligarchie. Hollande craignait-il par ailleurs que les Français, même d’accord avec la déchéance de la nationalité — le premier article, sur la constitutionnalisation de l’état d’urgence étant plus technique —, n’en profitent pour le désavouer dans les urnes sans attendre 2017 ?

    2017... La France peut-elle se permettre de « rater » 2017 comme elle a déjà « raté » 2007 et 2012 ? La situation est chaque jour plus grave et le fait que de plus en plus d’intellectuels, même et surtout de gauche, s’interrogent sur les questions de civilisation est un signe qui ne trompe pas. Car il en est de la France et des vieilles nations d’Europe comme des corps affaiblis : ils sont plus exposés au développement des maladies que les autres. C’est lorsque les défenses naturelles sont déjà anémiées par un premier agresseur, que le second voit sa progression facilitée. Nous en sommes là, nos nations ne sont plus que de grands corps malades et les attaques du terrorisme islamiste qu’elles subissent ne sont pas la cause du mal, mais l’effet d’un mal premier, qui prospère tel un parasite sur une plante qui ne sait plus se défendre, je dirais un « épiphénomène », si le mot avait encore son sens véritable. En grec, que le pays légal ne veut plus qu’on sache, les « épiphénomènes », ce sont les symptômes qui apparaissent subitement. en pleine lumière. Le grec le dit également de l’ennemi, qui surgit, du fourré, par exemple. Pour être seconds, donc, rien de secondaire dans de tels « épiphénomènes ».

    Oui, ces attentas terroristes, ceux qui viennent d’ensanglanter Bruxelles après avoir ensanglanté Paris, ne sont que le surgissement de l’ennemi, tapi au cœur de nos cités, tapi après y avoir été enfanté et nourri, non-éduqué et non-enseigné, aussi, un surgissement lentement préparé, mûri, subventionné, même, par les milliards de la politique de la non-ville arrosant les « quartiers », à l’ombre d’une nation que ses élites ont reniée et qu’elles n’ont eu de cesse d’apprendre aux Français — comme aux Belges —, de souche ou néo, à renier eux aussi, les submergeant d’une idéologie mondialiste où les droits de l’homme, la honte de soi, la repentance généralisée étaient les instruments d’un affaiblissement généralisé de nos défenses naturelles. Car cette détestation, c’est le seul enseignement que ces élites ont méthodiquement transmis à tous ceux que cette idéologie mondialiste a depuis plus de quarante ans invités à venir et à ne surtout pas s’assimiler, parce que l’assimilation serait fâchiste, voire raciste. Elle est d’ailleurs contraire aux « valeurs » de l’Europe : « L’intégration est un processus dynamique, à double sens, de compromis réciproque entre tous les immigrants et résidents des pays de l’UE ». Tel est le principe de base, adopté le 19 novembre 2004 par le Conseil européen Justice et Affaires Intérieures... Vous n’avez pas la berlue : l’intégration, autrement dit le « vivre-ensemble », serait un « processus dynamique, à double sens » ! Inventé, surtout, en vue de détruire les peuples, en France au travers d’une République de la diversité en exemple du village planétaire, c’est-à-dire du marché globalisé. Par deux fois à Paris en 2015, en mars dernier à Bruxelles, le vivre-ensemble nous est revenu en pleine figure comme un boomerang. Et encore, ne retenons-nous que les principaux attentats.

    Le terrorisme islamiste n’est que l’épiphénomène sanglant de ce renoncement à soi, la face émergée de cet aveuglement devant ce raz-de-marée, prêt à nous submerger d’autant plus facilement que nous avons arasé toutes les digues. C’est pourquoi il ne suffit plus d’attendre ou d’observer des « signes » de renaissance, même et surtout lorsqu’ils touchent directement à notre mémoire nationale, comme le retour de l’anneau de Jeanne. Un signe, comme son nom l’indique, n’a de valeur qu’en dehors de lui-même. Il est inutile, trahi même, s’il n’invite pas à l’action et au rassemblement. « Besognons, et Dieu donnera la victoire ! » 

    François Marcilhac - L’Action Française 2000

  • Algérie : l’heure de vérité approche pour le clan Bouteflika

     

    En date du 13 avril, Bernard Lugan a publié le communiqué qu'on va lire. Nous-mêmes avons à plusieurs reprises analysé la situation inquiétante de l'Algérie. Inquiétante pour ce pays voisin, mais surtout pour la France. Une explosion politique, économique et sociale de l'Algérie entraînerait en effet une série de graves conséquence pour notre pays. Fort de son expertise des affaires africaines Bernard Lugan confirme le risque - peut-être même à court terme - d'un chaos algérien.  LFAR 

     

    46878456-jpeg_preview_large.jpgLa visite que le Premier ministre français, M. Manuel Valls, vient d’effectuer à Alger, fut l’occasion de constater ce que les lecteurs de l’Afrique Réelle n’ignoraient pas, à savoir que l’Algérie est « dirigée » par un président moribond.

    Depuis son accident vasculaire cérébral survenu le 27 avril 2013, Abdelaziz Bouteflika, paralysé, sourd et quasiment muet, n’apparaît plus en public que très rarement, et sur un fauteuil roulant. Ses trois frères, sa sœur - tous quatre conseillers à la présidence -, et leurs affidés, savent qu’ils vont vivre des moments difficiles dans les heures qui suivront son trépas. Il ne doit donc pas mourir tant que les clans qui, dans l’ombre, dirigent l’Algérie, ne seront pas parvenus à un accord permettant une succession contrôlée.

    Acculée, l’équipe au pouvoir a épuré l’armée au profit du général Ahmed Gaïd Salah, chef d'Etat-major et vice-ministre de la Défense. Est-ce pour autant un gage de survie ?

    Il est permis d'en douter car, lesquels parmi les généraux, notamment chez les nouvellement promus, voudront en effet apparaître liés aux profiteurs du régime quand la rue grondera dans un dramatique contexte économique et social aggravé par l'effondrement du prix des hydrocarbures [1] ? L'Odjak des janissaires [2] pourrait alors être tenté de se refaire une « vertu » à bon compte en donnant au peuple la tête de Saïd Bouteflika et celles de ses proches, avant de placer l'un des siens aux commandes.

    En Algérie, l’agonie présidentielle avec les mensonges et les tractations qui l’entourent, est ressentie comme une humiliation nationale. De plus en plus nombreux sont donc ceux qui demandent l’application de l’article 88 de la Constitution qui permet de constater la vacance du pouvoir. Pour l’entourage du président Bouteflika, la situation est donc devenue intenable.

    Quant à la France, sorte de vaisseau ivre tanguant entre repentance et ethno-masochisme, son président a soutenu l’aberrant quatrième mandat d’un Bouteflika grabataire, espérant ainsi acheter la paix sociale dans les banlieues. Cette mise en dhimmitude mentale ne l’empêchera cependant pas de subir  directement les conséquences des évènements majeurs qui risquent de se produire bientôt en Algérie. Peut-être même à court terme. 

    Bernard Lugan, 13.04.2016

    [1] Voir à ce sujet les dossiers consacrés à cette question dans les numéros de mai, de juillet, d'août et d’octobre 2015 ainsi que les numéros de l’année 2016  de l'Afrique Réelle.  

    [2] Commandement des Janissaires. Lire ici l'Etat-major de l'armée.

    le blog officiel de Bernard Lugan