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Jean Gugliotta, président de l'Union Royaliste Provençale ouvre le colloque avec Hilaire de Crémiers, directeur de Politique magazine et de la Nouvelle Revue Universelle, et Christian Franchet d'Espèrey, rédacteur-en-chef
Nous retrouveronsdès demain la grande actualité, l'actualité politique. Nous aurons le temps d'en traiter.Nous revenons ce lundi sur notre colloque de ce dernier samedi à Marseille.
Colloque que la gauche et l'ultra-gauche radicale prétendaient interdire par la menace ou par la force dont ils sont des habitués, et le faire annuler. Ce qui ne s'est pas produit.
Nous retraçons plus loin ces circonstances assez particulières et mouvementées parce qu'elles disentla situation de notre pays ; de notre société.
Ce ne sont pas seulement les organisateurs du colloque, mais aussi les participants, qui ont dû s'organiser - ils l'ont fait de grand coeur - pour faire face à une situation qui a quelque chose à voir avec ce qu'en France on a appelé la Terreur, car la chose et le mot ont été inventés par et dans notre pays autour de 1793.
Ce qu'a été ce brillant colloque heureusement maintenu, ce qu'est sa teneur, nous ne le dirons pas ici car une vidéo que nous mettrons en ligne assez vite et plus tard des actes seront bientôt disponibles.
Disons seulement que ce colloque a été studieux, érudit et brillant. Joyeux aussi, parce que maintenu. Et parce que les équipes de jeunes ont su le prolonger au moment des repas - de midi et du soir - en organisant avec talent et avec dévouement de somptueux buffets où la discussion et l'amitié furent à l'honneur.
De beaux moments d'unité maurrassienne dans toute sa profondeur. Il faut en remercier les organisateurs etles intervenants*.
« J'ai mes livres, j'ai mes disciples, j'ai l'avenir devant moi » avait lancé Maurras à ses indignes accusateurs de Lyon... •
* Hilaire de Crémiers, Christian Franchet d'Espèrey, Stéphane Blanchonnet, Jean-Philippe Chauvin, Jean-Baptiste Donnier, Bernard Pascaud, Gérard Leclerc et Jacques Trémolet de Villers.
Les médias sont à la fois partiaux et ignorants. En particulier à notre sujet... Ils ne s'expriment sur Maurras, sur nous-mêmes, qu'à coup de clichés, toujours les mêmes, sans savoir et sans comprendre. Leur « pensée » apparaît mécanisée. Et bien-sûr leur vocabulaire aussi ; il est de ce fait totalement prévisible, parfaitementobligé, totalement répétitif d'un article l'autre. Leurs formules toutes faites, leur vocabulaire toujours identique à lui-même et dont l'on pourrait dresser un catalogue somme toute assez drôle et assez pauvre, suppléent en l'espèce à leur incompétence. Le tout est toujours malveillant.
Les médias que nous venons d'évoquer relayent en revanche systématiquement les haines et les slogans de l'ultra-gauche et des ligues dites antiracistes, en réalité antifrançaises. C'est le cas général : sur le plan national (France Inter, par exemple, qui a ouvert ses flashes d'information matinaux de jeudi et vendredi dernier sur l'indignation que notre colloque était censé soulever à Marseille. Faux !) comme sur le plan régional.Et c'est tout particulièrement le cas de La Provence, quotidien en situation de quasi monopole local, qui, quoiqu'il s'en défende, compte parmi ses rédacteurs plusieursmilitants dits antifas. Situation absurde car nous ne sommes ni racistes, ni fascistes. Ils l'ignorent ou veulent l'ignorer.
Notre colloque devait se tenir à Marseille au Centre Cormier*, qui appartient à l'ordre dominicain. (Il s'agissait d'une location de salle). Alors, l'on a fait écrire pour la circonstance de vieux catholiques de gauche ou d'ex « résistants » indignés. Les « Jeunes socialistes » locaux (moins de 10 militants !) ont protesté par communiqué, l'on a interpellé l'archevêque de Marseille. Mais ce dernier a rappelé que les Dominicains sont une congrégation autonome et qu'il n'a pas autorité sur leur programmation. Et puis l'on a adressé aux pères dominicains des menaces plus agressives qui venaient des groupuscules de la gauche radicale, entraînés à les mettre à exécution dans toute la France, avec les plus extrêmes violences, contre les biens, les personnes, les forces de l'ordre et leurs adversaires politiques. Une autre forme de terrorisme dont tout le monde connaît les exactions. Les images de ces exactions sont dans toutes les mémoires. Très peu dans celle des médias... Il n'était pas impossible que le couvent soit victime d'agressions, que les messes soient troublées... En dernier ressort, les responsables des forces de l'ordre ont fait savoir qu'elles seraient trop occupées pour protéger le colloque... Le Centre Cormier, dans ce cas, avec notre parfait accord, ne pouvait plus continuer de mettre sa salle de conférence à notre disposition. Ceci fut décidé vendredi dernier à midi, pour un colloque devant s'ouvrir le lendemain matin, samedi, à 9 h 30...
Nous décrivons ce processus qui relève de la petite histoire, non par goût de l'étalage, que nous n'avons pas, mais pour pointer la situation dans laquelle notre pays, notre société, se trouvent aujourd'hui ; où en sont, chez nous, les libertés publiques et, en particulier tout simplement la liberté d'esprit et d'expression. C'est dans des circonstances analogues que les mêmes, il y a quelques semaines,avaient fait plier face à leur tapage le ministre de la Culture, Mme Nyssen, qui avait bel et bien inscrit Charles Maurras sur la liste des commémorations nationales pour 2018 et dut l'en retirer, mettre au pilon le catalogue y afférent et affronter la démission de dix des membres du Haut Comité chargé de les préparer, sur les douze qu'il comptait. Exit, d'ailleurs, le dit Haut Comité, désormais défunt.
Allions-nous plier, nous aussi, annuler le colloque, renoncer à le tenir ? C'est le bruit qui a couru. Mais ce n'était pas notre intention. Elle fut de trouver une salle de substitution**, de n'en rien dire à personne, surtout pas aux médias qui nous harcelaient de questions sur ce point précis, et de nous organiser de sorte que la totalité des inscrits, tous les participants ou presque, puissent être présents au colloque, non reporté mais seulement déplacé, le lendemain matin, avec très peu de retard, pour prendre part aux conférences et aux débats, ce qui fut tout à fait réussi. L'indignation avait changé de camp, une certaine colère s'y faisait sentir aussi, et les efforts de tous ont fait de cette journée de réflexions et d'échanges, une réussite remarquée.
Le matin même était paru sur une page presque entière de La Provence l'entretien que nous y avons donné [Gérard POL pour Lafautearousseau] et que l'on pourra tenter de lire si l'on se reporte à l'illustration en haut de page. L'article répond aux caractéristiques habituelles des publications de La Provence, telles que nous les avons évoquées plus haut. Tout l'attirail habituel y est : le titre, les substantifs, les verbes, les adjectifs, les insinuations ... Les propos que nous y tenons sont à lire - au moins pour partie - au prisme de la partialité et de la propagande médiatique ....
Le Colloque a été ouvert autour de 10 heures par Jean Gugliotta, président de l'Union Royaliste Provençale et Hilaire de Crémiers, directeur de Politique magazine et de la Nouvelle Revue Universelle, en compagnie de Christian Franchet d'Espèrey son rédacteur-en-chef, devant une salle comble. •
* Rues Sainte-Victoire et Edmond Rostand à Marseille
Hilaire de Crémiers, Christian Franchet d'Espèrey, l'assistance
Sympathique témoignage d'une participante au colloque : Madame Jacqueline Oliva, nouvelle venue à l'une de nos réunions. Elle s'était inscrite à ce colloque pour s'informer sur Charles Maurras. Elle y est venue malgré les aventures des derniers jours et les interdits lancés par l'extrême-gauche contre la liberté d'expression. La nôtre. Elle a donc trouvé ce qu'elle cherchait. Merci pour cette réaction ! Lafautearousseau
« La salle était pleine à craquer.
Merci aux organisateurs de ce brillant colloque.
La belle France était au rendez-vous, celle de l'esprit, de la courtoisie et de l'érudition.
« C'est de Français bien éduqués et instruits que viendra le grand changement » a dit un internaute avec juste raison ; ce samedi, nous en avons eu un bel aperçu.
Même pour tout néophyte, les différents intervenants ont parfaitement bien expliqué la parole de Maurras.
Nadia Furlan, professeur de Lettres modernes, à la retraite
Les parents sous-estiment le degré de folie du système éducatif de notre pays. Protégée par des média imposant la pensée unique, éliminant progressivement après mai 68 toute contradiction interne, une idéologie extrêmement politisée s'est propagée dans notre système éducatif, sans garde-fou, tels des lapins sur une île sans prédateurs vivant une surenchère continue et hallucinante jusqu'à l'année dernière... l'actuel ministre se contentant de geler la situation, et de faire paravent en fronçant légèrement les sourcils.
Damien Berthelemy instituteur et professeur de mathématiques/sciences physiques, licencié
Oui, forcément, « c'était mieux avant », et il ne faut avoir absolument aucun scrupule à le revendiquer, à le dire haut et fort. Cependant cela ne doit pas être une excuse pour céder à une forme de paresse intellectuelle. En particulier car toute ré flexion sensée en interne sur l'éducation nous a été confisquée depuis un demi-siècle. Quelles sont les perspectives d'amélioration ? Aller plus loin dans le délire ? Espérer que de l'autonomie des établissements jaillira naturellement la solution ? Ou « faire du neuf avec du vieux » ?
Des « indignations » peu nombreuses mais véhémentes, accusatrices, et en un sens liberticides, souvent assorties, même, de diverses menaces de violences physiques, se sont exprimées ici et là sur le fait qu'un Colloque Maurras doit se tenir aujourd'hui à Marseille.
L'affaire a été largement amplifiée par les médias qui ont parlé de Marseille comme d'une ville « indignée », prenant le sectarisme de quelques-uns pour le souci de toute une ville. Version évidemment ridicule ! Qui fait seulement le jeu des protestataires de l'ultra-gauche, soudainement transmués en indignés. relayés par le sulfureux Médiapart. Quant à leur vision de Charles Maurras, elle est faite le plus généralement de simple méconnaissance, qui les amène à reprendre de purs clichés, et parfois faite de haine ou de rancoeurs anciennes, idéologiques ou communautaristes.
Vendredi matin, à 7 h 30, France Inter a même ouvert son flash d'information de 7 h 30 sur ce sujet. Nous mettons leur reportage en ligne, ci-dessous, pour que chacun puisse en prendre connaissance. C'est, en effet, un sommet de sectarisme et de désinformation !
Mais c'est confirmé : le colloque « Charles Maurras, l'homme de la politique » aura bien lieu aujourd'hui, samedi 21 avril.•
A la une de France Inter hier matin au flash infos de 7h30 :
« Indignation à Marseille où l'Action Française organise un colloque sur Charles Maurras dans un couvent dominicain »
Le colloque aura bien lieu ce samedi 21 avril de 9 h 30 à 17 h 30. On peut y venir, même si l'on ne s'y est pas encore inscrit. Voir modalités ci-dessous.
Pour les inscrits comme pour les non-inscrits se présenter devant le Centre Cormier, 35 rue Edmond Rostand, 13006 Marseille, à 9 h 30.
Colloque organisé par Lafautearousseau, la Fédération Royaliste Provençale, le Cercle de Flore et le Cercle Vauban.
Programme des interventions (9 h30 - 17 h 30)
• Modérateur : Hilaire de Crémiers, directeur de Politique magazine et de La nouvelle Revue Universelle
• Maurras, au-delà de la caricature, l’homme, par Christian Franchet d’Espérey, rédacteur en chef de La nouvelle Revue Universelle.
• Maurras, l’homme de la liberté par Jean-Philippe Chauvin , professeur d’histoire.
• Maurras, l’homme de l’ordre, par Stéphane Blanchonnet, président du comité directeur de l’Action française.
• Maurras, l’homme de la paix par Bernard Pascaud, président de la Restauration Nationale.
• Maurras, l’homme de la cité par Jean-Baptiste Donnier, professeur de Droit.
• Maurras, l’homme de la Nation par Axel Tisserand, écrivain.
• Maurras, l’homme de l’universel par Gérard Leclerc, journaliste et écrivain.
• Maurras, l’homme du Roi par Jacques Trémolet de Villers, avocat et écrivain.
A Toulouse, l'extrême gauche colonise et bloque l'université du « Mirail
Dans cette lettre ouverte adressée au maire de Toulouse et au doyen de l'Université Toulouse Jean Jaurès, l'Action Française Toulouse dénonce la ségrégation raciale organisée au sein même de l'université du Mirail et appelle le maire de Toulouse à évacuer cette ZAD. En ajoutant : « Les entorses à la loi sont trop nombreuses ». L'anarchie et les violences d'extrême-gauche que les pouvoirs publics laissent s'installer en France à l'université et dans de nombreux autres secteurs finissent en effet par devenir insupportables pour une majorité de nos concitoyens. Mais, comme l'écrit avec raison un commentateur : « Bombarder la Syrie, c’est facile ; mater les antifas, c’est plus compliqué ! » LFAR
Le 16 avril 2018
A l'attention de M. le Maire de Toulouse
Et de M. le Doyen de l'Université Toulouse Jean Jaurès
Lettre ouverte
Signalement d'une activité à caractère ouvertement discriminatoire à l'Université Toulouse 2 Jean Jaurès (« 10 jours d'autodéfense populaire »), le 18 avril 2018
M. le Maire, M. le Doyen de l'université,
Nous prenons aujourd'hui l'initiative de vous écrire au sujet d'une situation alarmante à l'université du Mirail. C'est avec indignation que nous venons d'apprendre le déroulement de « 10 jours d'autodéfense populaire » au sein même de l'Arche du Mira, le mercredi 18 avril. Outre les ateliers « autodéfense numérique », « enregistrement rap » et autres fantaisies, ce singulier festival prévoit la projection d'un reportage « en non-mixité personnes racisées ». Il faut comprendre : réservé aux non-blancs.
Cela est inacceptable, car il s'agit de la discrimination pure et simple au sens du Code pénal. En effet, nous nous permettons de rappeler que l'article 225-1 de ce Code dispose : « Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement de leur origine, (…) de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une Nation, une prétendue race », et l'article 225-2 1° « La discrimination définie aux articles 225-1, à 225-2, commise à l'égard d'une personne physique ou morale, est punie de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende lorsqu'elle consiste : à refuser la fourniture d. bien ou d'un service ».
En l'espèce, il est clairement fait une telle distinction, afin de réserver à une catégorie déterminée de personnes un service {la projection). Ces faits semblent répréhensibles pénalement, et nous nous permettons de demander au moins que l'activité soit annulée. La violation est ici flagrante.
Après avoir compromis l'avenir de milliers d'étudiants et dédaigné la liberté d'étudier en prolongeant un blocage inexplicable au sein d'AG ahurissantes, après avoir dévasté l'université qui n'est plus qu'une ZAD, une minorité d'agitateurs se permet encore d'enfreindre les lois et la morale par l'organisation d'événements discriminatoires. Le déroulement d'un tel festival constitue un affront à votre autorité et un profond mépris des étudiants.
Cette situation est véritablement révoltante. Aussi, nous vous exhortons à prendre toutes les mesures qu'Il convient de mettre en place, afin que soient rétablis le droit et la liberté d'étudier. Vous ne pouvez permettre qu'une telle situation persiste impunément.
Veuillez agréer, Monsieur le Maire, Monsieur le Doyen, l'expression de nos sentiments les meilleurs. •
Alors que la Maison-Blanche a engagé contre la Syrie et les Russes une rhétorique particulièrement belliqueuse, Mezri Haddad implore la France de résister à la tentation de rentrer dans une guerre dont les enjeux ne semblent profiter qu'aux États-Unis. Cet article [Figarovox, 12.04] est écrit avec une certaine passion, dont on voit bien les raisons, à proportion des enjeux - en dernier ressort, la guerre ou la paix - pour le monde arabe comme pour la France et l'Europe. Sur l'essentiel, Mezri Haddad se livre ici à de justes analyses. Signalons de nouveau que Mezri Haddad n'est pas un inconnu des royalistes français que lui aussi connaît bien. Nous nous rappelons avoir organisé il y a quelques années, à Marseille, entre Mezri Haddad et Jacques Trémolet de Villers, un dîner-débat sur la montée de l'islamisme en France et ailleurs, qui fut d'un grand intérêt. Nous n'avons jamais négligé ces échanges, ces relations, ces débatset nous les poursuivons ici, dans ces colonnes... Lafautearousseau.
« La première victime de la guerre, c'est la vérité », disait Kipling. Si toutes les guerres sont par définition même sales et destructrices, celle qui a été livrée à la Syrie, et que certains veulent relancer et porter à son paroxysme aujourd'hui, est particulièrement nauséabonde, injuste et absurde.
Elle restera dans les annales des grands conflits mondiaux, avec néanmoins ce constat hallucinant : si la dernière guerre mondiale a opposé les démocraties aux totalitarismes, les valeurs humanistes à l'abjection nazie, celle dont on parle aujourd'hui a réuni dans une même coalition la barbarie et la civilisation, le monde dit libre aux forces les plus obscurantistes, l'atlantisme à l'islamisme, pour abattre le « régime de Bachar », comme ils disent.
Dans l'euphorie d'un « printemps arabe » qui était dès ses premiers balbutiements en Tunisie un hiver islamo-atlantiste, tout a été implacablement déployé pour déstabiliser un pays qui n‘était sans doute pas un modèle de démocratie, mais qui connaissait depuis juillet 2000 de profondes et graduelles réformes politiques, sociales et économiques, louables et intrinsèquement libérales, de l'aveu même de Nicolas Sarkozy, qui avait invité à l'époque (2008) le jeune Président syrien au défilé du 14 juillet.
Tout a été déployé, y compris cette arme de guerre redoutable et particulièrement détestable, la désinformation, avec son cortège de mensonges éhontés, de manipulations des masses, de subversions des mots. Dans cette diabolisation systématique de l'ennemi et victimisation de l'ami, l'État syrien est ainsi devenu le « régime de Bachar », l'armée arabe syrienne régulière est devenue « milice d'Assad », les terroristes sont devenus les « rebelles » ou l'« armée syrienne libre », Bachar Al-Assad s'est transformé en « tyran sanguinaire qui massacre son peuple », et les hordes islamo-fascistes, d'Al-Qaïda jusqu'à Daech, se sont métamorphosées en « combattants de la liberté » voire même en « défenseurs des droits de l'homme »…
Rien ne pouvait justifier un tel aveuglement. Ni l'idéal démocratique auquel aspire effectivement le peuple syrien. Ni la question des droits de l'homme que le monde libre a certainement le devoir moral de défendre partout où ses droits sont malmenés. Ni le contrat à durée indéterminée entre l'émirat du Qatar et la République sarkozienne ! Ni même les prétendues attaques chimiques syriennes, qui étaient à la diplomatie française et à ses relais médiatiques ce que les armes de destruction massive furent à la propagande anglo-américaine, lors de la croisade messianiste contre l'Irak dont on connaît la tragédie et le chaos depuis. Dans ses mémoires, l'honnête homme Colin Powell, avoue regretter jusqu'à la fin de sa vie son discours devant le Conseil de sécurité des Nations Unies. Un autre discours, devant la même instance onusienne, restera, lui, dans l'Histoire : celui de la France égale à elle-même et fidèle à ses valeurs universelles, magistralement lu par Dominique de Villepin. Son successeur à la tête de la diplomatie française, qui se félicitait du « bon boulot » que le front Al-Nosra faisait en Syrie, ne peut pas en dire autant.
Faute d'une vision stratégique et géopolitique à la hauteur des enjeux cruciaux qui se dessinaient et d'une accélération de l'Histoire qui déroutait, la France sarko-hollandienne a eu une politique autiste, aveugle et inaudible qui ridiculisait le pays de De Gaulle auprès des instances onusiennes et même aux yeux de la puissance américaine qu'elle entendait servir avec encore plus de servitude que la couronne britannique ; une politique qui positionnait la France en ennemi formel d'une amie potentielle - la Russie -, en l'extirpant d'un Moyen-Orient où sa voix portait et son rôle pesait…jadis et naguère. Plus troublant encore, cette politique qui ne manquait pas de machiavélisme suscitait des doutes quant à la volonté réelle du gouvernement français de mener une guerre globale et sans pitié contre l'islamo-terrorisme, qu'il se fasse appeler Daech, Al-Qaïda ou Al-Nosra, rebaptisé pour la circonstance Fatah Al-Sham. À l'inverse de l'ancien chef de la diplomatie française pour lequel « Bachar el-Assad ne mérite pas d'être sur terre » et « Al Nosra fait du bon boulot », Vladimir Poutine a eu le mérite de la cohérence et de la constance : « on ira les buter jusque dans les chiottes », promettait-il en septembre 1999, lorsqu'il n'était encore que le premier ministre de Boris Eltsine. En France, les fichés S sont présupposés innocents jusqu'à leur passage à l'acte !
Le jusqu'au-boutisme droit-de-l'hommiste, l'humanisme à géométrie variable, l'homélie de l'islamisme « modéré », le manichéisme simpliste qui réduit un conflit géostratégique majeur à un affrontement entre le bien (Al-Qaïda et ses métastases) et le mal (le régime de Bachar al-Assad et ses alliés) ne peuvent plus dissimuler l'alliance objective entre le monde dit libre et les hordes barbares de l'obscurantisme islamiste. Contrairement à la propagande politique, la tragédie qui se joue en Syrie n'oppose pas un « animal qui massacre son peuple » -comme vient de le tweeter le très diplomate Trump - à des gladiateurs de la liberté qui n'aspirent qu'à la démocratie, mais un État légal et même légitime, à des hordes sauvages et fanatisées, galvanisées par ceux-là mêmes qui avaient ordonné les plus ignobles actions terroristes dans les capitales européennes. Cette tragédie se joue entre un État reconnu par les Nations Unies, qui entend reconquérir jusqu'à la dernière parcelle de son territoire tombé sous le joug totalitaire et théocratique des « islamistes modérés », et des djihadistes sans scrupule qui se servaient des civils d'Alep, de Ghouta et aujourd'hui de Douma comme de boucliers humains. Pas plus qu'à Al-Ghouta hier, quel intérêt pour le « régime de Bachar » de bombarder aux armes chimiques une ville, Douma en l'occurrence, quasiment libérée des mains criminelles des islamo-fascistes ? Les crimes de guerre imputés à Bachar dans cette ville raisonnent comme le requiem bushéen « Saddam possède des armes de destruction massive » et comme son futur refrain sarkozien, « éviter un bain de sang à Benghazi » !
Comme l'URSS pourtant stalinienne de 1945, la Russie est aujourd'hui du bon côté de l'Histoire. N'en déplaise aux petits stratèges londoniens de l'affaire Skripal et autres russophobes primaires figés dans les eaux glaciales de la guerre froide, Vladimir Poutine a fait les bons choix stratégiques et géopolitiques. Plus insupportable encore pour les avocassiers de la civilisation et les zélotes des droits de l'homme…islamiste, il a été le seul défenseur des valeurs occidentales…en Syrie.
De cette guerre lâche de l'islamo-atlantisme contre la Syrie, la Russie est sortie victorieuse. Même si l'État et le peuple syriens souffriront encore du terrorisme résiduel, comme beaucoup d'autres pays, y compris la France, le pays de Bachar a gagné cette guerre non conventionnelle et par terroristes et mercenaires interposés qu'on lui a livrée huit années durant.
Dans un communiqué officiel de la Maison blanche, c'est-à-dire un tweet matinal, le président américain a menacé la Russie de ses missiles « beaux, nouveaux et intelligents », et d'ajouter dans un second « communiqué » que « notre relation avec la Russie est pire aujourd'hui qu'elle ne l'a jamais été, y compris pendant la Guerre froide ». Pour une fois, Donald Trump a parfaitement raison : la situation actuelle est plus grave que la crise des missiles de Cuba en 1962. Et elle l'est d'autant plus que c'est précisément lui qui gouverne aujourd'hui les USA et non un Kennedy, qui a su trouver à l'époque un modus vivendi avec Khrouchtchev, évitant ainsi pour les deux pays et pour l'humanité le pire.
Plutôt que de céder à l'hybris washingtonien, de s'aligner aveuglément sur l'hyperpuissance américaine, comme la qualifiait Hubert Védrine, de guerroyer avec un Donald Trump imprévisible, volatile et inconscient du chaos qu'il peut provoquer dans la poudrière moyen-orientale, voire d'un conflit mondial, la France doit au contraire répondre à sa vocation de puissance souveraine et modératrice. L'occasion se présente au pays de Macron de reconquérir sa position dans cette partie du monde, de s'affranchir d'une alliance atlantique aux ennemis anachroniques et à la doctrine désuète, de retrouver sa singularité gaullienne. L'avenir de la France au Proche-Orient et dans le monde en général peut se redéployer cette fois-ci avec un sens aigu du pragmatisme, du réalisme et des intérêts mutuels bien compris. Il ne s'agit donc ni d'idéalisme, ni de fraternité, ni d'éthique, ni d'humanisme, ni même de « politique arabe de la France ». Il s'agit essentiellement de realpolitik et d'intérêts réciproques euro-arabes d'une part et euro-russes d'autre part: primo le combat commun contre le terrorisme islamiste qui a saigné la Syrie pour ensuite, tel un boomerang, meurtrir la France ; secundo la relance de l'Europe voulue par les Européens sans la feuille de route américaine et avec un bon voisinage du puissant russe ; tertio la reconstruction d'un pays dévasté, non point par huit années de « guerre civile », mais par une guerre lâche et sans nom, livrée par des mercenaires recrutés des quatre coins du monde, ceux-là mêmes qui se sont retournés contre leurs alliés objectifs et conjoncturels, notamment à Londres, à Barcelone, à Paris, à Nice et récemment dans l'Aude.
Avec la nouvelle géopolitique qui se trame au Proche-Orient et les périls terroristes qui menacent la région et l'ensemble du monde, la nouvelle élite dirigeante française a forcément un rôle à jouer. Parce que ses liens avec la Syrie sont historiques autant que ses relations avec la Russie, la France doit pouvoir encore jouer ce rôle conforme à ses valeurs universelles et compatibles avec ses intérêts nationaux. Et si, à l'instar de Theresa May, qui a besoin de la fuite Skripal pour colmater la brèche du Brexit, et de Donald Trump, qui a toutes ses raisons de provoquer un conflit mondial pour se débarrasser de la vodka russe qui empoisonne sa présidence - la supposée ingérence de Moscou dans les élections américaines -, Emmanuel Macron n'a nul besoin d'impliquer la France dans un conflit qui n'est pas le sien et dont on ne conjecture pas encore les effets planétaires. •
Ancien ambassadeur de la Tunisie auprès de l'Unesco, Mezri Haddad est philosophe et président du Centre international de géopolitique et de prospective analytique (Cigpa). Il est l'auteur d'essais sur la réforme de l'islam..
Règlements par chèque à l'adresse suivante : Les Amis de Lafautearousseau, 48 rue Sainte-Victoire 13006 Marseille (Ordre Les Amis de Lafautearousseau).
Ou par PayPal (ci-dessous) en spécifiant « Colloque »
Yves-Marie Adeline a réagi hier dans Boulevard Voltaireà l'entretien télévisé du président de la République avec Jean-Claude Bourdin et Edwy Plenel. Il en dit avec talent, érudition, sagesse politique et lucidité ce que nous en avons nous-mêmes pensé et pas encore publié... Nous lui laissons la parole. Le sujet est d'importance car il touche au statut régalien - ou non - du Chef de l'Etat. Promoteur de ce dialogue sulfureux dans son essence, Emmanuel Macron, a-t-il prémédité une manoeuvre florentine pour discréditer ces deux journalistes ? Pourquoi pas ? Yves-Marie Adeline risque cette hypothèse. Une autre explication, il est vrai plus classique, est qu'il est bien difficile sous notre république de restaurer une verticalité du pouvoir qui dure plus d'une ou deux saisons.LFAR
L’irrespect intentionnel des deux journalistes invités de l’Élysée fait glisser toujours plus la Ve République vers une forme plus authentiquement républicaine…
Celle qui, à l’instar des Ire, IIIe et IVe, répugne à reconnaître un chef d’État. Son principe remonte au sacrifice rituel de Louis XVI, qui fit résonner notre mentalité primitive (tuer le père, tuer le lion, etc.), quand bien même l’on recouvrait cette pulsion primaire d’un semblant de civilisation par une forme caricaturale de procès.
Depuis lors, en dépit d’une recherche continue d’arracher la France à ses deux racines fondatrices – le christianisme adopté sous l’empire de Rome et la figure du chef d’État imposée depuis César (qui tranchait avec la faiblesse des royautés gauloises étroitement dépendantes du pouvoir druidique) et continuée par les royautés franques -, la France, secouée dans la longue tempête politique du XIXe siècle, a toujours eu un chef d’État entre Bonaparte Premier consul – bientôt Napoléon 1er – et Napoléon III. On sait que le principal dessein de De Gaulle aura été de rétablir cette figure du chef, réalisant une sorte de mariage entre la royauté – un chef avec son Premier ministre, cette fonction étant typique d’une monarchie depuis le maire du palais mérovingien – et la république avec son fonctionnement oligarchique. Après lui, la présidence de la République, nourrie au lait républicain, a été mise à mal, d’abord dans la volonté affichée depuis Giscard de lui donner une apparence démagogique, puis dans le passage au quinquennat, qui transforme le Président en simple chef de majorité et repousse dans l’ombre le Premier ministre.
Plus fondamentalement encore, certains politiciens de gauche souhaitent un retour en arrière, une « VIe République » qui rendrait le pouvoir à l’Assemblée. C’est aussi remettre en cause notre puissance nucléaire, qui n’est dissuasive que si l’ennemi sait qu’un seul homme peut décider de son usage sans en rendre aucun compte, ce pouvoir lui ayant été implicitement reconnu au moment de son élection.
On reconnaîtra à M. Macron d’avoir tenté de rendre un peu de prestige à la fonction présidentielle, notamment en se tenant à distance des feux de la rampe médiatique, où l’on se brûle plus souvent que l’on brille. Mais alors, lui auquel on peut reprocher de n’avoir pas su s’entourer, mais certainement pas d’avoir du talent à revendre, quelle mouche l’a donc piqué pour inviter à sa table – en pleine crise sociale, qui plus est ! – le sulfureux M. Plenel, communiste affiché et manipulateur d’informations, et M. Bourdin, que son désir de revanche sociale conduit à humilier les personnalités politiques – exercice facile avec le personnel incompétent d’aujourd’hui ? Il entre aussi dans leur arrogance un appétit de puissance médiatique, démagogique par essence. Chacun se souvient de la désinvolture du journaliste Poivre d’Arvor demandant au Président Sarkozy s’il ne se sentait pas « petit garçon ravi de jouer dans la cour des grands ». L’insolent a confié plus tard « qu’il aimait cela, et que cela plaît aux téléspectateurs ». Depuis, c’est l’appellation même de « Président » qui écorche les lèvres de Plenel et Bourdin, au motif que, selon Plenel, M. Macron redeviendra demain un simple citoyen, que l’on est donc tous égaux : la distinction entre la fonction et son dépositaire, pensée depuis au moins la crise donatiste au IVe siècle, lui est inconnue. Quant à M. Bourdin, il se justifie ainsi : « Puisque nous étions sur le même plateau pour parler du pays, il n’y avait aucune raison d’être déférent. » Autrement dit, « le plateau » est le nouveau pavois… et les journalistes les nouveaux prétoriens.
Quant à nous, quelle que puisse être l’opinion de chacun sur sa politique, on ne peut approuver cette humiliation d’un chef d’État par deux échotiers infatués d’eux-mêmes. À moins que M. Macron n’ait prémédité l’événement pour discréditer la caste journalistique ? Alors, nous aurions à la tête de l’État un nouveau florentin, comme l’était Mitterrand… •
MOYEN-ORIENT. Les nations occidentales mènent de drôles de jeux — plutôt sinistres — pour contrecarrer la Russie.
Macron n'aura pas mis longtemps à s'aligner sur la doxa euro-otanienne servie par la grosse presse : c'est sûr, à Londres l'ex-agent secret Sergueï Skripal et sa fille ont été empoisonnés par Poutine. Des preuves ? Les Anglais n'en donnent aucune mais ils ont convaincu Macron. Élémentaire, comme dit imperturbablement le limier britannique, le toxique utilisé s'appelle Novichok ! Paris avait d'abord voulu attendre les conclusions de l'enquête, ce qui était intelligent, mais Jupiter, qui n'est donc pas empereur en son royaume, a dû se faire taper sur les doigts comme un vilain petit dieu. Il est rentré dans le rang au point d'avoir annulé sa visite au Pavillon de la Russie, pourtant invitée d'honneur au Salon du livre parisien. C'est une faute politique, doublée d'une muflerie qu'en termes mesurés la veuve du grand Soljenitsyne regrette : « J'avais l'impression qu'il était moins influencé par cette hystérie qui règne dans les médias occidentaux quand il s'agit de la Russie... Quand les diplomates ne savent plus se parler, il devient encore plus important que se parlent les artistes et les gens de la culture et des arts...Tourner le dos au dialogue avec les gens de la culture et des arts c'est extrêmement étonnant et ne sied pas à un leader politique français ».
HYSTÉRIE
Pour l'Elysée, qui manque d'imagination, il n'y a donc « pas d'autre explication plausible » (sic) que la faute à Poutine. Mais comment imaginer que Poutine, alors qu'il se présentait aux suffrages des Russes, ait pu offrir volontairement à ses adversaires le cadeau d'une telle provocation ? D'autant plus qu'il s'agit d'une triple bavure : 1 - l'agent double neutralisé depuis longtemps est une cible sans intérêt; 2 - toucher sa fille en « dommage collatéral » n'est pas utile ; 3- le coup est raté puisqu'à l'heure où ces lignes sont écrites, ils sont tous deux heureusement en vie. Tout cela ne correspond pas au professionnalisme du FSB, le contre-espionnage russe, qui siège à la Loubianka. Même Hollande, le parrain de Macron, a fait mieux et il a fallu qu'il s'en vantât auprès de journalistes pour que le public apprenne l'élimination discrète « d'ennemis » par les services français. Quant au produit neuro-toxique russe, il est connu depuis 20 ans et sa formule est accessible sur internet.
L'hystérie médiatique que regrette Madame Soljenitsyne et l'affaire Skripal qui l'a déclenchée, ont probablement d'autres « explications plausibles ». Elles sont à rechercher vraisemblablement au Proche-Orient où la Syrie pourrait sortir de son calvaire grâce au soutien efficace des Russes. Mais cette réussite déplaît aux prédateurs qui misaient sur son dépeçage.
Effectivement l'étau se resserre sur les I0 à 20 000 islamistes incrustés dans la Goutha orientale. Cette riante banlieue de Damas était devenue un enfer pour ses infortunés habitants qui peuvent enfin essayer d'en sortir par les couloirs sécurisés de l'armée syrienne.
C'est de cette zone que les terroristes, modérés (!) ou pas, pilonnaient le centre de Damas et massacraient donc « le peuple de Bachar » avec une artillerie installée de préférence sur le toit de dispensaires ou d'écoles, au milieu de civils où se mêlent les familles des islamistes, des civils armés et d'autres malheureux, otages et boucliers humains, menacés de fatwa s'ils ne collaborent pas, tués par des snipers s'ils essaient de fuir, ou enfermés dans des cages près des objectifs sensibles. Il est évident qu'ainsi les marges de l'armée syrienne et de l'aviation russe sont très étroites, alors qu'à l'opposé l'ennemi terroriste tire sans discernement sur les quartiers les plus peuplés de Damas. Ainsi, à la Goutha, l'évacuation massive des civils marque la fin des groupes djihadistes qui se trouvent dépouillés de leur bouclier humain. Redditions et évaporations s'accentuent.
CHIFFONS ET LIGNES ROUGES
Dans ces conditions l'inénarrable « observatoire syrien des droits de l'homme », officine médiatique de l'opposition gouvernementale, aurait signalé des odeurs de chlore et des civils suffoquant avec les yeux rouges. Mais tout explosif conventionnel est un produit chimique et les fumées qui suivent un bombardement peuvent suffoquer, piquer les yeux ou sentir le chlore sans qu'il soit question d'attaque chimique. D'ailleurs de telles attaques ne donneraient au pouvoir syrien aucun avantage militaire et le disqualifieraient sur le plan politique.
L'enfumage fonctionne pourtant bien à Paris ! Le chiffon rouge du chimique met en effervescence la coterie en place qui réagit aussi bien qu'en 2013 où Hollande s'était retrouvé tout bête, lâché par Obama, après avoir promis à Assad la foudre de ses missiles de croisière.
Il y a juste un an, ému par les photos de cadavres d'enfants ou agacé par les néoconservateurs auquel il donnait un gage, Trump en tirait 60 de sa flotte en Méditerranée, sur une base syrienne. Frappe chirurgicale exemplaire : des radars, des dépôts et une poignée de vieux Sukhoi 22 détruits dans leurs abris. Impact militaire nul, l'aviation syrienne trop rustique est hors jeu ; en l'air les Russes ont la main. Impact politique nul, on n'en a pas parlé une semaine. Alors, tirer sur un bâtiment gouvernemental à Damas pour tuer quelques fonctionnaires et les enfants qui jouent à côté ? Idiot ! Sur le plan strictement militaire les deux objectifs justiciables d'une frappe par missile de croisière en Syrie sont le port de Tartous et l'aéroport de Lattaquié (Khmeimin), les deux piliers du dispositif militaire russe. Y toucher est impensable, de surcroît un sous-marin russe coulerait immédiatement la frégate d'où seraient partis les missiles.
« La ligne rouge chimique » ressassée à l'envi par Macron est donc une ineptie ; elle nous tient à la merci de la moindre manipulation - nous savons combien le sujet s'y prête - et risque de nous mettre dans une posture intenable.
Pendant ce temps, le bon Erdogan, notre allié turc, a bombardé Afrine en toute tranquillité, massacré et chassé les Kurdes qui avaient éliminé Daech. Mais « comme il est turc et pas syrien, c'est évidemment beaucoup moins grave », observe judicieusement l'excellent analyste Antoine de Lacoste.
SYRIE-LEAK
Les gesticulations occidentales à propos de la Syrie laissent donc dans une grande perplexité et il aura fallu une fuite providentielle en février pour éclairer de coupables connivences où la France est compromise.
Voici l'affaire. Un diplomate britannique rend compte, dans un télégramme confidentiel, de la réunion du « Petit groupe américain sur la Syrie » (États-Unis, Grande Bretagne, France, Arabie saoudite et Jordanie) à Washington en janvier 2018. « La réunion publique la plus secrète de tous les temps », précisent les Jordaniens qui en sont. Elle fut suivie d'une deuxième réunion à Paris le 23 janvier. Les cinq États complices veulent saboter les efforts russes dans la région par une stratégie machiavélique : « 1) endiguer l'influence iranienne en militarisant durablement l'Est de la Syrie ; 2) faire échouer le plan de paix russe ; 3) poursuivre une guerre de basse intensité afin de diviser la Syrie pour aboutir à une partition territoriale et politique ». On y apprend la présence de Jérôme Bonnafont, directeur Moyen-Orient au Quai d'Orsay. Il y est question de torpiller les efforts russes de stabilisation dans le groupe d'Astana comprenant la Turquie et l'Iran et dans la conférence de réconciliation de la Syrie à Sotchi pour privilégier, dans le processus concurrent de Genève, la partition syrienne et son préalable, le départ d'Assad. Il faut donc « créer les conditions et des institutions qui permettraient des élections qu'Assad ne pourrait pas gagner »... et, par conséquent, il faut « maintenir la pression sur la Russie ». « Nous devons continuer - ce que nous faisons déjà - à dénoncer l'horrible situation humanitaire ainsi que la complicité russe dans la campagne de bombardements de cibles civiles »! D'où l'hystérie médiatique évoquée plus haut.
On y prévoit aussi l'installation pérenne des Américains au nord-est de l'Euphrate, en s'appuyant non plus sur les Kurdes, ce qui agace Ankara, mais sur des Arabes sunnites recyclés de Daech. Du déjà vu : en Afghanistan les Américains avait armé les Talibans contre l'URSS. Ils ne sont pas sortis du schéma. L'Amérique veut donc reprendre la main en condamnant la Syrie au sort de l'Irak, de la Libye ou de l'Afghanistan pour la satisfaction de Tel-Aviv et de Ryad.
Il faut lire intégralement ce télégramme, révélé par le journaliste Richard Labévière, accablant pour ceux qui prétendent diriger le monde, terrible pour le peuple syrien. Une telle révélation justifierait une commission d'enquête parlementaire. À Washington, Trump vient d'ailleurs de virer son secrétaire d'État Tillerson pour d'obscures raisons qu'on aimerait éclaircir.
La politique suivie par Sarkozy, Hollande et Macron vis-à-vis de la Syrie nous a mis hors-jeu. Nous n'y avons plus d'ambassade et plus aucun moyen d'action ou de pression. Nos diplomates nous compromettent maintenant dans des conspirations internationales qui veulent délibérément maintenir le peuple syrien dans la guerre. Pour quel profit ? Inutile de préciser que les chrétiens d'Orient sont le dernier souci de la diplomatie française. ■
Il y a longtemps que nous nous inquiétons de la situation en Algérie en raison des conséquences graves qu'une « implosion chaotique » de ce pays pourrait avoir pour nous, en France et hors de France. On peut les imaginer assez aisément sous l'un et l'autre de ces deux aspects. L'Algérie est à nos portes, de l'autre côté de la Méditerranée. Osons dire que de toutes sortes de manières elle est aussi chez nous. Enfin, elle est un élément important de la situation de toute l'ère sahélienne où nos Armées sont engagées. Le Maroc aussi s'inquiète, en voisin, de l'instabilité algérienne. Voici ce qu'en dit notre confrère marocain en ligne, le360 sous la signature de M'Hamed Hamrouch |15.04] à la suite d'importantes déclarations récentes de l'opposant algérien Saïd Saâdi. LFAR
Saïd Saâdi, fondateur du Rassemblement pour la culture et la démocratie (opposition), qu’il a quitté définitivement en février dernier, n’exclut pas un cinquième mandat pour le président Bouteflika, estimant que les ingrédients d’ «une implosion chaotique » de l’Algérie sont réunis.
Invité par la Fédération des Amazighs d’Amérique du Nord (FAAN), hier samedi, à l’occasion du Festival amazigh de Montréal, Saïd Saâdi, fondateur du Rassemblement pour la culture et la démocratie, qu’il a quitté définitivement le 9 février dernier, a largué une bombe : « la nation algérienne peut aller vers une implosion chaotique ».
Pour l’ancien patron du RCD, tous les ingrédients de cette « implosion chaotique » sont là et le risque, qu’à Dieu ne plaise, ne viendrait pas de la Kabylie, contrairement à ce que l’on pourrait penser.
« Il y a des forces centrifuges qui sont en mouvement. On parle souvent de la Kabylie mais ce n’est pas vrai, ce n’est pas par là que risque de venir le grand danger. Il faut voir ce qui se passe au Sud. J’étais à Tamanrasset et à Djanet au mois de décembre, il y a le M’zab qui est en train de bouillir, le Sud-Ouest. C’est une erreur de croire que nous sommes dans un pays normal et qu’il s’agit de gérer une élection à venir», dira-t-il, cité par un confrère algérien.
Et ce n’est surtout pas le spectre d’un 5e mandat pour Bouteflika qui va éviter le chaos à l’Algérie. « Il ne faut pas se leurrer, sauf miracle, pourvu qu’il advienne. C’est parti pour un cinquième mandat », a-t-il averti.
A ceux qui mettent encore en doute la candidature de Bouteflika pour un 5e mandat, il a répondu sur le mode de l’ironie : « Ce n’est pas nouveau tout ça. C’était vrai aussi en 2014, je ne vois pas pourquoi on ne continuerait pas à élire une chaise roulante cette fois aussi » !
Soit. Mais la crise en Algérie serait beaucoup plus profonde et complexe pour la circonscrire à une question de parti ou de personnes. « Je crois que vous prenez l’affaire par le mauvais bout. Si on commence à s’enfermer dans des agendas électoraux dans une crise comme celle-là, on est cuits. Nous n’avons pas une crise de programme ou une crise qui affecte un parti. Nous avons une crise qui est fondamentale sur la construction de la Nation. Et si on ne remet pas tout à plat, je ne le souhaite pas mais je le redoute, on peut aller vers une implosion chaotique de la nation », a-t-il encore averti.
Un avertissement qui n'est pas nouveau, bien d'autres, provenant d'Algérie ou de renseignements occidentaux, ont été lancés. Sauf que ce n'est pas de cet oeil inquiet que des apparatchiks algériens en rupture de ban le voient. Et évidemment c'est le peuple algérien frère qui va payer les frais de la politique suicidaire de ces dirigeants qui n'ont d'yeux que sur leurs intérêts et ceux de leurs familles. •
Donc une centaine de missiles, le double de l’année dernière : une grosse dizaine pour les petits soldats français et anglais, le reste pour le boss.
Ouf ! L’honneur est sauf. Les justiciers ont vengé le sang du peuple syrien massacré par le méchant Bachar. À l’issue d’une enquête aussi approfondie que celle sur les armes de destruction massive de Saddam Hussein, le verdict a été rendu : c’est bien le régime syrien qui a frappé chimiquement le dernier quartier de Douma encore aux mains des islamistes.
Le Président Macron a des preuves : on espère les voir un jour… De toute façon, elles sont superflues, car quelques heures après les vidéos envoyées par les gentils islamistes appelés Casques blancs, Donald Trump avait décrété que le coupable était « l’animal » Bachar. Si le patron l’a dit, alors…
Tony Blair n’est plus là, mais que l’on se rassure : l’Angleterre est toujours présente pour dire oui à l’Oncle Sam. Quant à Emmanuel Macron, il a pu venger l’honneur bafoué de son brillant prédécesseur qu’Obama n’avait pas voulu suivre dans sa folie destructrice.
Mais les comparaisons doivent s’arrêter là : nous ne sommes pas en Irak et l’armée américaine n’ira pas provoquer un changement de régime au nom de la démocratie universelle. Nous ne sommes pas, non plus, en 2013 quand certains faucons américains ou français voulaient anéantir l’armée syrienne.
Depuis, Daech est apparu et les Russes sont venus. C’est très mal, bien sûr, ce qu’a fait Poutine : venir aider son allié à vaincre une armada islamiste venue du monde entier, cela ne se fait pas. Surtout quand, derrière cette insurrection islamiste, il y a, depuis le premier jour, la main du Qatar et de l’Arabie Saoudite, ces partenaires privilégiés de l’Occident. La morale a ses variations…
Mais quoi qu’il en soit, le cours de la guerre a changé : Bachar restera au pouvoir et les islamistes ont été vaincus, même si la tâche est loin d’être terminée.
Alors nos trois compères ont tranché : des frappes, oui, puisqu’il faut bien faire semblant de temps en temps. Pas trop fortes, pour ne pas tuer des soldats russes, pas trop symboliques non plus, comme les Tomahawk de 2017.
Donc, une centaine de missiles, le double de l’année dernière : une grosse dizaine pour les petits soldats français et anglais, le reste pour le boss. Avec un concept inédit : des bases de fabrication et de stockage d’armes chimiques, l’une près de Damas et les deux autres près de Homs. On est tout de même un peu surpris d’apprendre l’existence de ces bases qui n’ont ému personne jusqu’à présent. Existent-elles vraiment, en réalité ?
L’incertitude a été levée par l’Angleterre qui a frappé, elle, à l’ouest de Homs une ancienne base de missiles « où le régime est censé conserver des armes chimiques », comme le rapportent les quotidiens Le Monde et L’Orient-Le Jour. On appréciera l’aléa du pronostic…
Tout cela ne sert donc à rien, et heureusement, d’ailleurs ! Pendant ce temps, les Saoudiens tuent les Yéménites et les Turcs tuent les Kurdes avec des armes américaines, françaises et allemandes. Le droit international moderne est tout à fait distrayant. •