UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Social, Économie... - Page 77

  • Economie ; « McDonald’s joue un rôle clé dans la société » ?

     

    par François Reloujac

     

    C’est du moins ainsi que le Figaro-économie, daté des 13 et 14 février 2016, souligne l’intervention dans ses colonnes de Nawfal Trabelsi, le président de McDonald’s France. Et pour attirer des lecteurs sur l’intervention de ce « grand témoin », le journal ajoute un titre racoleur : « McDonald’s fait fonctionner à plein l’ascenseur social ». Le roi de la « mal bouffe » se trouve ainsi promu au rang de bienfaiteur de la France.

    Pour vanter les mérites de son entreprise, le président de McDonald’s développe quelques informations globales. Son entreprise achète « pour 650 millions d’euros à l’agriculture » française, « soit 260 000 tonnes de matières premières », tout confondu : viande « charolaise », pommes de terre, farine de blé, « fromages français » et fruits frais puisque ces denrées sont 100 % d’origine française. Mais cela conduit à un prix de revient de 2,50 euro par kilo… prix que les particuliers aimeraient bien pouvoir obtenir aussi quand ils achètent ces produits dans l’hyper marché le plus proche de chez eux. Sans compter que les éleveurs qui fournissent la viande « charolaise » aimeraient probablement obtenir un meilleur prix… à moins que les morceaux de viande hachée utilisés pour confectionner les hamburgers ne soient pas aussi nobles que la publicité ne le prétend. Et, à l’occasion du prochain Salon de l’agriculture, les représentants de McDo seront « en mesure de faire des annonces concernant la filière du poulet » !

    Cette entreprise qui est fière d’éveiller le goût des enfants (sic), met sa « logique d’utilité au service (…) du livre » puisqu’elle en a distribué plus de 9 millions dans ses menus enfants en 2015. Il est déjà grave de penser que le goût des enfants soit déformé dès leur plus jeune âge. Mais que dire du fait que l’on « impose » ainsi une pseudo culture en « offrant » des livres – dont le prix est inclus dans celui du repas – qui ne sont pas forcément ceux que l’on pourrait souhaiter leur voir lire ?

    McDo se présente aussi comme « un des employeurs qui créent le plus d’emplois nets en France ». Mais 20 % d’entre eux ne sont que des emplois à durée déterminée. « En 2015, McDonald’s et ses franchisés ont créé plus de 2000 emplois » qui représentent « une opportunité pour les mères de famille et les étudiants »… ce qui laisse donc penser que même ceux qui occupent un emploi à durée indéterminée ne restent pas trop longtemps dans l’entreprise. Le président, en bon communicant, l’avoue lui-même : cela représente « une chance pour les plus motivés et méritants de faire carrière dans nos restaurants ou au siège de l’entreprise ». Les autres pourront aller « valoriser leur expérience » ailleurs. C’est cela qu’il appelle faire « fonctionner à plein l’ascenseur social » !

    Quant à la question des impôts payés en France, il ne faut pas confondre McDo avec Ikéa. Non, « sur ce sujet, trop de raccourcis et d’amalgames sont faits ». McDo est un gros contribuable qui paye l’impôt sur les sociétés… mais après avoir reversé à sa maison mère « des droits d’utilisation de la marque et du savoir-faire », qui représentent 10 % du chiffre d’affaires et qui viennent donc diminuer d’autant la base imposable en France ! Cela est parfaitement légal, même si c’est ce que les hommes politiques fustigent couramment en parlant d’optimisation fiscale. Seulement, celle-ci, contrairement à celle que d’autres seraient tentés de pratiquer, n’est pas critiquable puisque « ce fonctionnement fait régulièrement l’objet de discussions avec l’administration fiscale ». 

  • Éric Zemmour : « Nos agriculteurs n'ont même pas l'élégance de mourir en silence »

     

    Il est indéniable que les paysans français sont largement responsables de leur situation actuelle. Ils n'ont pas su mesurer les risques et les conséquences à long terme du processus dans lequel ils ont été et se sont engagés, depuis déjà bien longtemps. Ils ont vécu des drogues de l'assistanat et de la manne des aides et des subventions. Elles leur ont tenu lieu de politique. Ils n'ont pas su en définir une, originale et forte, qui les eût tiré du piège de la mondialisation et de la concurrence sans limite des moins-disants planétaires. Les Pouvoirs-Publics y gagnaient la tranquillité, la paix sociale, la conformité aux plans européens de soumission de nos agricultures à la libre-concurrence mondiale, comme dogme absolu. Ils en paient, eux aussi, aujourd'hui, les conséquences. Mais par delà le sort des agriculteurs français eux-mêmes, se profile pour nous le constat d'une terrible perte de substance et de qualité pour la société française tout entière et, comme on dit aujourd'hui, son modèle civilisationnel. Sans compter le coût économique des emplois perdus ou non remplis, en très grands nombre, des divers abandons d'activité, et des importations qui sont et deviendront de plus en plus considérables. Zemmour suggère ici, à l'inverse de ces politiques suicidaires, que l'agriculture française ne pourra se sauver, puis, progressivement, reconstituer sa force, qu'en menant une politique de production de haute qualité, inverse de celle des marchés mondialisés, et en exigeant de l'Etat la mise en œuvre d'une politique de normalisation qui imposerait aux grands acheteurs français de produits agricoles, publics ou privés, et aux institutions consommatrices, de strictes règles d'achat. Est-ce impossible ? Nous ne le croyons pas. Sauf absence persistante de toute volonté politique. C'est à peu près ce qu'en termes ironiques, Eric Zemmour nous semble préconiser dans cette chronique.  LFAR  •  

     

     

     

    Le résumé de RTL 

    La colère des agriculteurs ne faiblit pas, affolant le gouvernement, qui s’efforce de réagir. Pour l'instant en vain. "C’est de leur faute. Pas assez gros, pas assez compétitifs, pas assez intégrés. Mal positionnés, mal organisés, mal mondialisés. Les agriculteurs français ont tout faux. Les agriculteurs français sont mauvais. Les agriculteurs français n’ont que ce qu’ils méritent. Ils croulent sous les dettes, ils liquident, ils se suicident. Et ils n’ont même pas l'élégance de mourir en silence !". C'est ainsi qu'Éric Zemmour relaie les admonestations entendues à l'encontre du monde paysan. "Ils n'ont pas compris que la concurrence est saine, qu’il est bon de mettre en rivalité des agriculteurs français avec les latifundia brésiliennes qui emploient des ouvriers misérables ou avec des immenses exploitations nord-américaines où il n’y a pas un homme à perte de vue", dit-il ironiquement. "Heureusement, les technocrates de Bruxelles, eux, savent ce qui est bon pour eux et pour nous", lâche-t-il sur le ton acide de la plaisanterie.

    "Ces ringards n’apprécient pas non plus la sagesse de la diplomatie française qui a sanctionné la Russie pour son attitude en Ukraine, mais n’avait pas prévu que les Russes se vengeraient sur notre lait ou sur notre porc ?", poursuit-il. "Les agriculteurs français semblent même exaspérer leur ministre Stéphane Le Foll. Fatiguer un ministre comme ça, c’est vraiment impardonnable", conclut-il de manière caustique.

  • Société & Libertés • Vos données personnelles dans la centrifugeuse US

    C'est l'accord signé le 2/02 par Bruxelles et Washington 

     

    Une analyse de Patrice de Plunkett avec laquelle nous sommes d'accord.

     

    hqdefault.jpgCet accord euraméricain porte sur le transfert de données personnelles « entre les deux continents » (comprendre : de l'Europe vers les Etats-Unis). Il s'intitule Privacy Shield : « bouclier de la vie privée ». Les gens avertis doutent du bien-fondé de ce nom, pour deux raisons :

    1. En novembre 2015, Privacy Shield a été improvisé pour rassurer les Européens inquiets de l'accord précédent, qui s'intitulait (par antiphrase) Safe Harbor : « port fiable »... L'accord Safe Harbor avait été invalidé en octobre par la Cour de justice de l'UE : c'est dire que sa vraie nature ne pouvait être dissimulée.

    2. La nature (libérale) de Safe Harbor est aussi celle de Privacy Shield. Aux termes de ce document, la protection « adéquate » des données européennes ne sera pas garantie par la loi US, mais seulement par... la bonne volonté des sociétés privées américaines. Si les citoyens des pays de l'UE* constatent l'utilisation abusive de leurs données par des sociétés américaines, ils ne pourront protester qu'auprès de l'agence** de protection des données de leur pays ; celle-ci « transmettra la plainte » à Washington. Absence de suites prévisible... En cas d'intrusion (visible) des services US dans les données d'un « citoyen européen », ce « dossier sensible » sera transmis à un « médiateur » chargé de le « traiter »...

    Le flou est donc total. Comme l'a constaté l'eurodéputé Vert franco-allemand Jan Philipp Albrecht (photo), juriste spécialiste du numérique et rappornumérique,europe,états-unisteur du projet de règlement européen sur la protection des données, « la Commission nous ressert un vieux plat réchauffé » : les progrès par rapport à l'accord Safe Harbor sont quasi-inexistants, Washington n'a pas pris d'engagements, et le « médiateur » à créer ne sera pas doté de pouvoirs concrets. Albrecht appelle les agences européennes à rejeter Privacy Shield. Faute de quoi une nouvelle plainte sera déposée devant la Cour de justice de l'Union européenne...

    Privacy Shield est évidemment « soutenu » par l'eurogroupe parlementaire PPE (centre-droit), dont font partie Les Républicains français.

    Inutile de préciser que cet accord satisfait aussi la secrétaire américaine au Commerce, Penny Pritzker : « ça va aider à la croissance de l'économie numérique », déclare-t-elle. Que demander de plus ? 

    * abusivement qualifiés de citoyens « européens » par Privacy Shield.

    ** américanisme : qualifier d'agences (terme du privé) des organismes censés remplir des tâches d'Etat.

    Liens :

    http://www.theinquirer.net/inquirer/news/2444661/safe-har...

    http://www.nextinpact.com/news/98366-apres-safe-harbor-pr...

    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/02/03/transfert...

    http://thenextweb.com/apple/2016/02/02/goodbye-safe-harbo... 

    Patrice de Plunkett : le blog

  • Ce que j'ai vu, ce que j'ai entendu à Rennes, le 6 février 2016... Un drôle de 6 février ...

     

    par Jean-Philippe Chauvin

     

    arton8470-7b8cd.jpgC'était un 6 février, j'aurai dû me méfier... En arrivant en ma ville natale de Rennes, au milieu de l'après-midi, je savais pourtant, quelques minutes avant de descendre du train, que le centre-ville était en ébullition : près de moi, un passager apprenait, par téléphone, que les bus ne circulaient plus, « à cause de manifestations désordonnées » (en fait, le terme utilisé était plus simple et moins correct...). Effectivement, en arrivant à bon port, la première chose que j'entendis, c'était le bruit caractéristique et entêtant d'un hélicoptère tournoyant au-dessus de la ville, s'arrêtant de longs moments au-dessus d'un point sans doute précis avant que de sembler glisser vers un autre point non moins précis. L'ancien Champ de Mars (aujourd'hui esplanade Charles de Gaulle), à quelques dizaines de mètres de la gare, était étrangement jonché de vêtements multicolores tandis qu'un chariot métallique se consumait et, avec lui, les restes d'un mannequin ou d'un épouvantail ; quelques flammèches sortaient, un peu plus loin, de restes d'une sorte de boîte de conserves... 

    Un peu plus loin, rue d'Isly, toutes les façades des agences bancaires étaient, de haut en bas, maculées de peinture, voire constellées d'impacts, et les distributeurs de billets disparaissaient sous une épaisse couche de couleurs criardes et de farine (ou d'une matière y ressemblant) ; par terre, des bouteilles brisées, des coquilles d’œufs, et toujours de la peinture, à peine sèche... Une odeur légèrement âcre flottait dans l'air, qui rappelait les gaz lacrymogènes abondamment déversés sur les manifestants, casseurs et passants, nombre de ces derniers n'ayant parfois aucun rapport avec le défilé des opposants à la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes tout comme, d'ailleurs, les activistes tagueurs qui avaient  inscrit « Zad partout ! » et de multiples slogans dont la plupart n'avaient rien à voir avec l'objet de la manifestation... 

    L'une de mes premières réactions fût de penser que tout cela risquait bien de déconsidérer la légitime contestation d'un projet d'aéroport inutile et que l'humour de certains slogans n'empêchaient pas la bêtise de certains autres... Intérieurement, je pensais que ces dégradations allaient servir de prétexte au Pouvoir pour dénoncer, avec une parfaite hypocrisie, l'opposition à ce projet industriel au cœur du bocage nantais, et j'en voulais (et j'en veux toujours) aux extrémistes de gauche et revendiqués anarchistes de leur absence de clairvoyance, voire pire ! « Les chiens de garde du Capital », diraient certains... En tout cas, des agitateurs qui jouent la carte du pire comme pour être bien sûrs qu'il se réalise ! Sans négliger la part de manipulation... 

    La plupart des témoins et des riverains avec lesquels j'ai discutés alors que je poursuivais mon chemin vers le centre-ville m'ont confirmé cette étrange impression d'abandon du terrain par les forces dites de l'ordre : si l'hôtel de ville était bien protégé, voire surprotégé, par des dizaines de gardes vêtus et casqués de bleu, ce n'était pas le cas des rues que devait prendre le carnaval des manifestants et que des encagoulés ont consciencieusement saccagées, par le bris ou par la peinture, transformant la forme mais surtout le sens de la manifestation... 

    Un serveur de café, non loin de la place de la République, m'a expliqué son incompréhension devant les désordres et devant la réaction lacrymogéneuse des forces de l'ordre qui, au lieu de calmer les émeutiers, les excitait et leur permettait, au milieu de la panique des passants du samedi, de commettre leurs méfaits. Quelques uns provoquaient et harcelaient les policiers et gendarmes, mais tout le monde subissait les lacrymogènes, sans autre profit que celui des casseurs, bien sûr équipés pour en éviter les effets. Le café de La Paix dut fermer ses portes quelques minutes devant la situation devenue dangereuse pour ses clients et pour éviter l'intrusion de manifestants cagoulés mêlés aux familles qui se promenaient paisiblement et se retrouvaient pris dans les effluves de lacrymogènes...  

    Qui est responsable de ce gâchis ? Bien sûr, il y a les casseurs qui se parent d'une cause pour masquer leur nihilisme et, souvent, leur bêtise, même si, il faut le dire aussi pour être complet et honnête, certains ont peinturluré les façades des agences immobilières et bancaires avec l'idée que cela était l'acte contestataire d'un ordre injuste à leurs yeux : après tout, je me souviens que le philosophe maurrassien Pierre Boutang fulminait aussi contre « cette société qui n'a que des banques comme cathédrales » et qui déclarait, avec une exagération toute bernanosienne, qu'il « n'y avait rien à en conserver »... En disant cela, je ne trouve, en revanche, aucune excuse à ceux qui s'en sont pris aux murs des Halles, à ceux de la Poste et des particuliers, dans un geste purement destructeur et d'une grande laideur, pas seulement sur le plan esthétique ! Aucune excuse non plus pour ceux qui menaçaient des manifestants pacifiques ou des commerçants inquiets en brandissant des manches qui avaient servi, les minutes précédentes, à porter des banderoles ! 

    En approchant de la Mairie, puis en redescendant les rues qui menaient de celle-ci aux quais ou au boulevard de la Liberté, j'ai recueilli moult témoignages, et discuté avec nombre de personnes, y compris quelques jeunes déguisés et qui se désolaient de la tournure que les choses avaient prises, s'accrochant désespérément à la seule revendication pour laquelle ils étaient venus, celle de  l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, et qui est aussi la mienne... Je les ai suivis dans leur dérisoire et touchante pérégrination, pour le coup totalement inoffensive, interrompue, rue d'Orléans, par l'intervention coléreuse de quelques policiers en civil, matraque télescopique en main, sans que celle-ci n'aille, d'ailleurs, au-delà de mots et de quelques gestes menaçants. Autour de moi, la foule était interloquée : certains murmuraient que la police se trompait de coupables, d'autres se demandaient, à voix basse au plus fort de la tension, pourquoi l'intervention policière n'avait pas eu lieu plus tôt et, surtout, à l'encontre des casseurs ; d'autres encore, moins compréhensifs à l'égard des jeunes chevelus, haussaient les épaules en dénonçant, là encore sans grand éclat, les manifestants assimilés à de simples voyous sans foi ni loi... 

    J'ai parlé des responsabilités des casseurs, mais il y a celles, aussi, des « autorités » qui portent, parfois, si mal leur nom... Les questions que, dans les discussions, se posaient de nombreux témoins et passants, mais aussi des commerçants qui avaient senti venir, pour certains, les incidents, portaient sur l'étrange passivité des forces de police au moment où il aurait fallu intervenir et interpeller, non quelques isolés, mais les casseurs que des riverains et des commerçants (en particulier rue Jules Simon, près des Halles de Rennes) ont pu voir se livrer à leurs déprédations en toute impunité. La maladresse des propos du préfet, quelques heures après, qui mettaient tous les manifestants dans le même sac, a fait tiquer quelques témoins et, évidemment, les manifestants pacifiques parmi lesquels je compte aussi des amis dont je connais à la fois l'engagement et la probité : « Les carnavaliers ont montré leur vrai visage, celui de casseurs »... Non pas « des », mais « les » ! Ce genre d'amalgame est révélateur : il s'agit ainsi de culpabiliser et de criminaliser la contestation d'un projet qui aurait mérité, dès ses origines, un véritable débat, autant économique qu'environnemental, et non une « imposition » administrative, politique et étatique. Il s'agit de décrédibiliser et, plus encore, de faire taire toute velléité de protestation, toute manifestation d'un « avis contraire » à ce qui a été décidé, en des lieux qui ne sont pas forcément seulement politiques... Quelle étrange conception de la liberté d'opinion et d'expression ! 

    Sans doute peut-on deviner les raisons de cette attitude du préfet (quel rôle, aussi, du maire de la ville, Mme Appéré ?), au moment où M. Valls affirme vouloir passer en force et commencer les travaux après l'expulsion, que l'on dit imminente, des derniers paysans présents sur la zone ainsi que de leurs alliés « zadistes », parfois considérés comme bien encombrants, à tort ou à raison (ou les deux à la fois). Il s'agit de montrer la fermeté de la République quand elle ne peut plus, en fait, répondre aux défis du temps et qu'elle se laisse déborder sur tant de fronts... Cet ordre-là n'est pas l'ordre au sens fort et noble du terme, il n'en est que la caricature sinistre et inquiétante pour qui aime notre pays et ses libertés, notre civilisation et ses particularités, notre patrimoine et ses richesses, autant environnementales que littéraires, gastronomiques, historiques... « L'ordre n'est plus dans l'ordre », pourrait-on dire comme les non-conformistes des années 1930, ceux-là mêmes qui ne se contentaient pas, qui ne voulaient plus de ce qu'ils nommaient aussi le « désordre établi », qui est celui, encore et toujours, de notre triste époque... 

    C'était un samedi 6 février, et, étrangement, il flottait dans l'air un drôle de souffle, un rien de souffre... Sur la table du café de La Paix, il y a encore un exemplaire de Marianne qui titre sur un autre 6 février, celui de 1934... Oui, vraiment, drôle de 6 février, à Rennes... 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

     

  • La lutte pour l'emploi en Bretagne

     

    par Jean-Philippe Chauvin

    Ce qu'est la honte et le scandale de la disparition programmée de l'agriculture française, la misère financière et humaine dans laquelle elle est laissée, le drame des millions d'emplois qui y ont été détruits, sacrifiés au dogme du libre-échangisme sans règles ni limites, la perte de substance et de qualité qui s'en suit pour la société française et sa civilisation, tout cela doit être dit et Jean-Philippe Chauvin nous semble avoir particulièrement raison de rappeler les responsabilités de la République dans tout ce sinistre processus. Si l'on veut rechercher les causes premières et les solutions ultimes au problème ainsi posé, on lira l'article de Pierre Boutang que nous reprenons plus loin : « Qui sera le Prince ? »   Lafautearousseau 

     

    arton8470-7b8cd.jpgLes agriculteurs bretons sont, une fois de plus, sur les routes de l'Ouest pour défendre leur emploi, tout comme, dimanche 24 janvier, des milliers de personnes étaient à Brest pour la même raison, pour maintenir des emplois, ceux du Crédit Mutuel Arkéa, troisième employeur de la région avec 6.500 salariés, emplois aujourd'hui menacés par un projet de fusion avec la branche de l'Est du Crédit Mutuel que souhaite réaliser la Confédération nationale de ce groupe bancaire : c'est un vent de colère qui souffle à nouveau en Bretagne, et qui pourrait, une fois de plus, décoiffer Marianne... 

    Il faut être clair : depuis l'été, rien n'a vraiment changé pour le monde agricole, piégé par un système qui demande toujours des prix plus bas aux producteurs alors qu'ils ne rentrent déjà plus dans leurs frais de production. Le gouvernement n'arrive pas à faire entendre raison au monde des transformateurs, eux-mêmes frappés durement par la concurrence déloyale des abattoirs allemands (qui utilisent une main-d’œuvre étrangère à très bas coût, parfois moins de 600 euros mensuels), ni au secteur de la Grande distribution, du moins la partie la plus mondialisée de celle-ci. Le problème n'est-il que français ou européen ? Même pas, car c'est tout le système de la mondialisation qui, en définitive, est vicié, et qui détruit plus d'emplois qu'il n'en crée dans notre pays et dans nos régions. Une mondialisation globale qui n'est plus, désormais, que « la guerre de tous contre tous », au moins sur le plan commercial, économique et social. Cela signifie-t-il que l'internationalisation des échanges était forcément destinée à tourner ainsi ? Peut-être pas, et il me faudra en reparler... 

    Pour l'heure, la Bretagne souffre, une fois de plus, et elle doit se battre, à nouveau, pour « Vivre, décider et travailler au pays », comme le clamaient, il y a déjà plus de quarante ans, les affiches des militants bretons, y compris des royalistes de la Nouvelle Action Française, solidaires des ouvriers du « Joint français » de Saint-Brieuc en 1972 ou de ceux de l'industrie de la chaussure à Fougères en 1977. Un combat qui pourrait bien rappeler les responsabilités de la République centrale dans les multiples crises sociales qui affectent la Bretagne et, au-delà, notre pays tout entier... 

    Le Blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Tout ça pour ça : Mariage pour tous, deux ans après, un flop social !

     
     
    Le mariage gay n’a pas la cote chez les homosexuels. Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le nombre de mariages homosexuels a globalement décru passant de 10 522 mariages de personnes de même sexe en 2014 à 8000 en 2015. Dans le remarquable entretien qui suit, donné à Atlantico, Guillaume de Prémare tire les leçons de ce bilan chiffré. Il le fait en allant à l'essentiel. Conclusion : le mariage pour tous aura été plus qu'une nécessité, un véritable projet culturel. Encore faut-il dire lequel. Ce que fait Guillaume de Prémare. Et là, du simple point de vue du Bien Commun, politique et social, nous partageons, sur le fond, son analyse.  LFAR
     
     
    5bbc9ffaa3fdbebce007b4aa89b36a5f.jpgAtlantico : On a envie de dire tout ça pour ça ! Que pensez-vous de toute cette énergie dépensée et de tout ce capital politique utilisé pour donner satisfaction à une minorité de minorité (les homosexuels représentant seulement 1% de la population) qui au final n'utilise pas le droit de se marier avec leur conjoint du même sexe ?

    Guillaume de Prémare : L’enjeu de la loi Taubira était culturel, il s’agissait de déconstruire l’ordre anthropologique naturel et symbolique qui fonde la société sur la famille et la famille sur la différence homme-femme, le père, la mère et l’enfant. Madame Taubira a joué cartes sur table en précisant qu’il s’agissait d’un "changement de civilisation". Ce nouvel ordre symbolique et social est un symptôme fort de ce que Pierre Manent nomme "la souveraineté illimitée de l’individu". Dans la dialectique des minorités, la fonction de la loi est d’assurer la reconnaissance sociale de l’individu dans toutes ses dimensions particulières. Il faudrait ainsi un statut pour tous, alors même que tous ont déjà un statut partagé, celui de personne et de citoyen. Chacun revendique de nouveaux droits qui ne reposent sur aucune réalité commune. La logique des minorités est une marche folle vers une égalité fictive essentialisée, qui mène à la guerre de tous contre tous. Et nous voyons bien que les principes communs de vie en société se délitent : tout le monde se demande aujourd’hui comment vivre ensemble. Mais la loi Taubira est loin d’être le seul facteur. L’engrenage de ce que Jacques Généreux nomme la "dissociété" a commencé depuis longtemps. Nous avons oublié que la loi est un cadre général qui se réfère à des réalités partagées et favorise le déploiement d’un bien commun.

    En quoi le mariage gay a-t-il été le cache sexe d’un projet de société qui vise à diffuser la théorie du genre ? Quelles autres réformes sont venues confirmer ce changement de société ?

    L’idéologie issue des études sur le genre vise à imposer l’idée d’indifférenciation entre l’homme et la femme. Il y a un lien substantiel avec le mariage homosexuel : si deux hommes ou deux femmes peuvent se marier et adopter des enfants – au même titre qu’un homme et une femme -, c’est qu’il y a équivalence des situations et indifférenciation entre homme et femme. Il y a une dialectique qui vise à opposer nature et culture ; et même à nier l’existence d’une nature humaine. Cette opposition est trompeuse parce que l’homme est par nature un animal social et culturel ; et sa dimension biologique est articulée à sa dimension culturelle. La nature humaine englobe tout cela. D’autre part, l’idéologie du genre diabolise la notion de stéréotype, attribuant à ce mot une connotation par principe négative, donc à déconstruire. "Stéréotype" est un mot grec qui signifie "modèle fort". Un modèle fort n’est pas nécessairement négatif, au contraire. Le déficit éducatif actuel révèle le préjudice considérable causé par la chute des modèles forts, par exemple celui du père. Pour ma part, je soutiens qu’il y a de bons stéréotypes. Mais si le mariage gay est un "cache sexe" pour le Gender, il est, peut-être encore davantage, un cheval de Troie redoutable pour le marché des mères porteuses (la GPA). On s’appuie sur ce que l’on nomme "droit des minorités" et "égalité" pour introduire demain l’acceptabilité sociale et culturelle de l’externalisation de la grossesse. Cela ouvrirait un formidable marché de masse pour les firmes. La recherche du profit sans limites est indissociable des nouvelles mœurs de la postmodernité.

    Le gouvernement a-t-il été sous l’influence de certains lobbies LGBT qui veulent en finir avec l’hétérosexualité et faire triompher la théorie du genre ?

    D’une manière générale, la dissociété postmoderne dissout le politique dans la logique des lobbies. Cela consacre la loi du plus fort. Ultra-minoritaire, le lobby LGBT tire en grande partie sa force des firmes mondiales qui le financent et l’appuient sans relâche. Le militantisme homosexuel est en effet un instrument pour les firmes, comme je viens de l’expliquer pour la GPA. Le patron de Goldman Sachs a expliqué que le mariage gay est un "good business". Nous avons vu comment les grandes firmes US avaient imposé, via la Cour suprême, le mariage homosexuel à tous les Etats américains en juin 2015. Le lobby LGBT est en quelque sorte un jouet dans les mains du capitalisme globalisé. Les nouvelles mœurs de la dissociété sont consubstantiellement les mœurs de ce capitalisme tardif ; qui n’a plus rien à voir avec le capitalisme entrepreneurial et familial de jadis. Il n’y a aucune contradiction à ce que les révolutionnaires de 68 terminent aujourd’hui dans les bras des puissances d’argent. Et "la souveraineté illimitée de l’individu" jette l’individu – pieds et poings liés - dans les bras du Marché tout-puissant.

    En faisant des sujets sociétaux un enjeu majeur de sa politique, le gouvernement n’a-t-il pas plus servi ses propres intérêts que ceux de la communauté homosexuelle ?

    L’axe Valls-Macron est, sur de nombreux points, interchangeable avec Juppé, Lemaire ou Sarkozy. Le gouvernement s’accroche donc à ce qu’il juge être des marqueurs de gauche, dits sociétaux. Mais cela n’a de gauche que le nom. D’une part parce que cela fait l’affaire des puissances financières, d’autre part parce que le "sociétal" n’a aucun ancrage dans les classes populaires. Quant au PCF et Mélenchon, c’est en partie parce qu’ils ont rallié les nouvelles mœurs qu’ils n’ont quasiment plus d’électorat ouvrier. Le PCF de Duclos et Marchais aurait probablement combattu le mariage homosexuel et dénoncé "les mœurs décadentes du capitalisme".

    S’il reconnait le mal de la loi Taubira, Nicolas Sarkozy n’aurait pas l’intention finalement d’abroger la loi sur le mariage pour tous s’il revenait à l’Elysée. Le revirement de Nicolas Sarkozy sur la question du mariage homosexuel ne risque-t-il pas de se mettre à dos la partie conservatrice de l’électorat de droite ? Autrement dit, y-a-t-il un pouvoir de nuisance de la MPT sur la droite et sur Sarkozy ?

    Oui, La Manif Pour Tous a un pouvoir de nuisance sur les candidats de droite qui ne s’engagent pas pour la famille. Nous l’avons encore constaté aux dernières élections régionales. LMPT fait donc un bon travail. Cependant, Sarkozy ne s’est jamais prononcé sérieusement sur la loi Taubira ni engagé fermement à l’abroger. Pour moi, il n’y a ni surprise ni revirement mais parfaite continuité du personnage. Lors du meeting Sens Commun en 2014, il a acheté "pas cher" - comme il dit – des soutiens et des adhésions UMP, il a fait son marché parmi d’ex-LMPT. Il y a eu mépris de sa part et méprise de la part de ceux qui ont bien voulu y croire. D’une manière générale, je crois que les personnes de tradition socio-politique conservatrice vont comprendre progressivement que la droite qu’ils veulent – libérale au plan économique et conservatrice au plan familial – n’existe pas ou n’existe plus. La défense de la famille ne peut donner de résultat dans un cadre libéral, pour les raisons que j’ai évoquées plus haut. Elle doit s’inscrire dans le cadre d’un combat social et culturel plus large. C’est en rejoignant les préoccupations sociales d’un peuple rudoyé par ce que Laurent Bouvet appelle "l’insécurité culturelle" et par la machinerie économique globale que les défenseurs de la famille trouveront cette surface de contact avec la sociologie des profondeurs du peuple qui leur manque aujourd’hui. Faire ami-ami avec la droite est une illusion. 

    Guillaume de Prémare est délégué général d'Ichtus, et ancien président de La manif pour tous. Twitter @g2premare 

     
  • CHÔMAGE : L’ARNAQUE DE HOLLANDE

     

    par François Marcilhac

     

    500021990.jpgLors de ses vœux aux Français, le 31 décembre dernier, François Hollande avait décrété « l’état d’urgence économique et social » : c’est qu’en trois ans et demi son bilan en matière d’emploi est pire que celui de cinq années de Sarkozy, qui n’était déjà pas brillant.

    Quelques chiffres pour résumer la catastrophe : plus 764 500 chômeurs de longue durée, c’est-à-dire inscrits à Pôle emploi depuis plus d’un an, avec une ancienneté moyenne passant de 103 jours à 570 jours ; une destruction de 217 600 emplois marchands ; 10,6 % de la population touchés par le chômage (plus 0,9 %) et 25 % des jeunes (plus 1,7 %), lesquels étaient pourtant la priorité du quinquennat. Ainsi, les 300 000 contrats aidés et 70 000 services civiques, le pacte de responsabilité et de solidarité, visant à « rendre nos entreprises compétitives » et à « créer les conditions de la création d’emplois » via la baisse du coût du travail et celle, progressive, de l’imposition des entreprises — 28 % en 2020 contre 33 % aujourd’hui —, le vote de la loi fourre-tout Macron I et 7 milliards d’euros annuels en traitement social du chômage n’auront servi de rien. On peut toujours se consoler en disant que la situation serait encore pire si toutes ces mesures n’avaient pas été prises. Et feindre de placer des espoirs démesurés dans la transformation prochaine du CICE en baisses des « charges » sociales. On peut aussi regretter une politique erratique baissant l’aide à l’apprentissage ou asphyxiant par la fiscalité les entreprises ou les ménages, notamment les familles nombreuses des classes moyennes, avant des rétropédalages bien tardifs et surtout peu opérants.

    Pour Hollande, l’essentiel n’est pas là : s’il a décrété le 31 décembre dernier seulement « l’état d’urgence économique et social  » et non plus tôt, alors que la situation le méritait dès sa prise de fonction compte tenu du bilan, nous l’avons dit, déjà peu brillant de son prédécesseur — depuis 2007, Sarkhollande, ce sont plus d’1,5 million de chômeurs supplémentaires —, c’est parce que la lutte contre le chômage n’est pour lui qu’un argument électoral. En promettant qu’il ne se représenterait en 2017 que s’il réussissait à inverser durablement la courbe du chômage, il se condamnait, ou plutôt il condamnait les Français à ne préparer que pour le début de la campagne électorale des mesures aux effets aussi rapides qu’éphémères. Car il ne s’agit pas pour Hollande de prendre des mesures pérennes, permettant de lutter en profondeur contre le fléau social du chômage, qui n’est que la conséquence d’un autre fléau, celui de la désindustraliation préméditée du pays par des élites dénationalisées soumises aux marchés financiers mondiaux : non, pour ce faire, il faudrait rompre avec la politique suivie par la droite et la gauche depuis la libéralisation complète des capitaux opérée par le Traité de Maëstricht en 1992 et avec une immigration toujours plus invasive, et non pas se contenter, comme le veut la droite libérale, qui a les yeux rivés sur le XIXe siècle, d’un détricotage du code du travail qui ne profiterait qu’aux cabinets d’avocats tout en renforçant sa complexité, et accroîtrait le nombre de travailleurs pauvres et précaires. Car une certaine dose de libéralisation du marché du travail ne peut être envisagée qu’avec l’arrêt de l’immigration et dans le cadre d’un protectionnisme intelligent. Or la droite libérale est fanatiquement immigrationniste et libre-échangiste ... au même titre que la gauche, et finalement pour les mêmes raisons : en finir avec les identités nationales qui sont autant d’obstacles à la suprématie du marché globalisé.

    Non, pour Hollande, il s’agit simplement de manipuler les chiffres du chômage le temps de la campagne électorale. Or celle-ci a débuté, début décembre, le soir même du second tour des élections régionales, qui ont été mauvaises sans être catastrophiques pour la gauche et décevantes pour la droite, tout en confirmant l’isolement du Front National. Comment manipuler les chiffres ? Grâce notamment à l’annonce, ce 18 janvier, d’un énième plan de formation des chômeurs qui, visant 500 000 demandeurs d’emploi, permettra d’inverser artificiellement, au moins jusqu’en mai 2017, d’autant la courbe du chômage. La ficelle est un peu grosse, mais serions-nous toujours en république si l’électeur ne pratiquait pas le vote de l’autruche et ne se laissait pas duper ? C’est ainsi que 2 milliards d’euros vont être dépensés pour subventionner ...jusqu’à la fin de 2017 !, l’embauche dans les TPE-PME, financer un nouveau plan de formation ou encore créer 1000 postes supplémentaires de formateurs pour développer l’apprentissage.

    À un journaliste de Boulevard Voltaire lui demandant, ce 13 janvier, pourquoi, lui, le maire de Béziers, qui avait déclaré ne vouloir se consacrer qu’à sa ville, appelait à un combat national, Robert Ménard a répondu : « Si la France n’était menacée ni par l’immigration ni par l’islamisation, si des millions de Français ne souffraient pas du chômage et de la pauvreté, si nos enfants allaient dans des écoles où on les instruisait plutôt que les préparer à « s’insérer » dans un marché du travail mondial, etc., alors l’essentiel des problèmes qui se posent à un maire, car ils se posent à ses administrés, disparaîtrait. Il existe un lien constant entre l’échelon local et le niveau national. Il n’y a donc pas de rupture mais, au contraire, prolongement de l’action. » Cette réponse résume à elle seule la situation dans laquelle nous nous trouvons. L’état général du pays est le fait de responsables économiques et politiques, plus généralement d’élites qui n’ont plus aucun souci du Bien commun et vendent la France à l’encan : ce qu’il reste de ses trésors industriels — récemment encore Alstom —, l’unité de son peuple, la richesse de sa civilisation et son pacte social millénaire, tout est délibérément sacrifié à des intérêts étrangers à ceux de la nation.

    En ce 21 janvier 2016, que le souvenir du roi-martyr soit une invitation à redoubler d’efforts et de détermination pour imposer à nos concitoyens la conviction que rien n’est perdu si les patriotes savent, par-delà leurs querelles partisanes et, plus encore, leurs luttes d’ego, créer une dynamique nationale rassemblant, sans exclusive aucune ni arrière-pensée boutiquière, tous ceux qui sont convaincus que le temps de la France n’est pas encore révolu. A l’heure où plusieurs nations européennes se réveillent de l’engourdissement mortel dans lequel les a plongées la ciguë de l’idéologie européenne et confient à des gouvernements patriotes le soin d’administrer à leur pays des antidotes puissants, il appartient aux Français de rejoindre ce grand mouvement de libération des peuples, et, pourquoi pas, d’en prendre la tête. 

    L’Action Française 2000  [Editorial]

  • Cyclone sur l’économie mondiale du pétrole

     

    par Jean-Louis FAURE 

     

    Il nous semble que l’information sur la dévastation des prix du pétrole est outrancièrement déséquilibrée. Seul semble intéresser en effet le bénéfice qu’en retirent les consommateurs, prix à la pompe, fuel de chauffage et avantages pour les pays importateurs d’énergie (serait autour de 1 point de PIB pour la France, soit 20 milliards d'Euros pour un PIB de 2.000 mds d'Euros environ). Peu d’autres développements.

    Mais une presse un peu plus attentive nous fournit des chiffres particulièrement alarmants qui doivent nous inciter à un examen pertinent de la situation internationale. Nous nous servons principalement dans le Financial Times (FT), où nous lisons

    • Que l’on est passé de 115 USD / baril à l’été 2014 à moins de 30 USD aujourd’hui (en 18 mois).

    • Le 24 Déc 2015 le journal annonce qu’un baril à 100 USD n’est plus attendu avant 2040.

    Devant le refus obstiné des Séoudiens de réduire leur production, il est annoncé que les prix plongent en dehors de tout contrôle. Le but de Riyadh est de conserver ses parts de marché quel qu’en soit le prix. Objectif affiché par l’institut de prévision financière séoudien JADWA pour 2016 (lien http://www.jadwa.com/en).

    La totalité des projets retardés ou annulés se montent à 400 milliards USD, alors que la réduction n’était « que » de 100 mds en mai dernier, ce qui montre assez la vitesse de propagation de la crise. Le consultant américain Wood Mackenzie fait une liste de 68 projets gelés dans le monde. Sont concernés la mer du nord, le Kazakhstan, l’Australie, l’Angola, le Canada, les USA. L’industrie compte autour de 65.000 emplois brutalement perdus (FT du 14 Janvier 2016). Outre les compagnies pétrolières elles-mêmes, toute la sous-traitance (importante dans cette activité) est directement atteinte et lutte pour sa survie. Quelques comparaisons : ces 400 mds sont le PIB de l’Argentine, de la Pologne, le double du PIB du Portugal ou de l’Algérie, le quart du PIB de l’Inde. Le Venezuela nous dit « nous sommes terrorisés ».

    Les Séoudiens considèrent réussir leur pari en mettant à genoux les producteurs américains d’huile de schiste.

    Et l’Iran n’a pas encore rénové et relancé sa production. 

    Pays producteurs touchés :

    Canada, Venezuela, Russie, Algérie, liste non exhaustive. Saignée dramatique pour le budget de beaucoup d’entre eux.

    Raymond Barre disait que l’économie n’aime pas le désordre. Devant cette situation catastrophique, nous ne voyons pas dans notre beau pays, qui s’en préoccupe au sommet de l’État, entre deux commémorations et la préparation des prochaines présidentielles … 

  • La guerre monétaire se renforce

     

    par Ludovic Greiling

    En incluant le yuan dans son panier de référence, le Fonds monétaire international a consacré une devise qui n’est pas issue de la sphère américaine. Une grande première en soixante-dix ans, dont les conséquences pourraient être aussi importantes qu’inattendues pour notre finance et notre économie.

    La situation monétaire de la planète est en train de changer. Pour la première fois depuis la création du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale en 1945, une devise qui n’est pas issue de la zone d’influence américaine a reçu une consécration mondiale.

    Ainsi le FMI a-t-il décidé fin novembre d’inclure le yuan chinois dans ses opérations. Jusqu’ici, seuls le dollar américain, l’euro (auparavant, le mark et le franc), la livre sterling et le yen japonais servaient de référence au Droit de tirage spécial – DTS – la devise particulière émise par l’institution basée à New-York. Au 1er octobre 2016, le yuan fera partie du lot, et pas qu’un peu : il sera inclus dans le panier utilisé par le FMI à hauteur de 11 %, contre 8 % chacun pour le yen et pour la livre. Seuls l’euro (31 %) et le dollar américain (42 %) sont considérés comme plus importants que la monnaie chinoise dans les transactions mondiales. Une vraie consécration que Pékin a pourtant appréciée avec discrétion tant ses espoirs étaient importants.

    Yuan-dollar, la guerre en coulisses

    Qu’est-ce qu’un Droit de tirage spécial du FMI ? « C’est la monnaie mondiale émise par le FMI, et qu’il distribue à ses pays membres [en cas de demande de prêts]. C’est simplement un autre type de monnaie, comme le dollar ou l’euro, qui n’est adossée à rien. La seule petite différence, c’est que les DTS ne peuvent être utilisés que par des pays, et non des particuliers. Mais les pays peuvent échanger leurs DTS contre des dollars ou des euros (au sein du FMI, via un mécanisme de transactions secret) », explique l’analyste spécialisé Jim Rickards dans sa lettre financière Intelligence stratégique. Le panier de monnaies dans lequel va être intégré le DTS ne constitue qu’une simple base de calcul pour estimer la valeur de la devise du Fonds monétaire international. Le DTS n’est pas adossé à un panier de devises, mais seulement calculé par rapport aux cours du dollar, de l’euro, du yen, de la livre et l’an prochain du yuan, selon les pondérations décrites plus haut. A quoi sert le FMI ? L’organisme a longtemps prêté à ses pays-membres en dollars seulement. Il a donc participé à la domination du billet vert à travers la planète, car cette monnaie ne peut in fine qu’être réinvestie dans la finance états-unienne. Mais la contestation de ce système – notamment par le général de Gaulle – a poussé le FMI à créer sa propre devise en 1969. En général peu utilisée (le FMI est d’abord prompt à prêter en dollars), elle a néanmoins connu des pics de demande lors des grandes crises de liquidité de 1972, 1980 et 2009. « L’élite au pouvoir ne les fait intervenir [les DTS] que lorsqu’il lui semble que le système monétaire international s’effondre », analyse Jim Rickards.

    L’entrée du yuan dans le panier du Fonds monétaire international destiné au calcul du DTS est donc avant tout symbolique. Elle n’obligera pas dans l’immédiat des banques centrales à acquérir de la devise chinoise. « Elle ne change pas immédiatement notre système actuel de taux de change », a souligné le vice-gouverneur de la Banque centrale de Chine. Mais elle pourrait inciter à terme les gérants internationaux à utiliser davantage le yuan dans leurs transactions. Déjà, la devise chinoise est la première monnaie utilisée dans le commerce de la zone Asie-Pacifique, remarquait l’agence de notation Fitch le mois dernier. « Le renminbi [autre nom du yuan] est toujours en course pour devenir une monnaie mondiale majeure, mais cela dépend de la détermination des autorités dans l’ouverture du marché », souligne l’analyste Robert Koepp de l’entreprise Economist Corporate Network.

    Le FMI va-t-il perdre la main ?

    Les gérants de fonds ne seront définitivement preneurs de la devise chinoise que quand ils pourront l’échanger plus facilement contre des actifs libellés dans cette monnaie. Ce sont donc des actifs chinois qu’ils recherchent en premier lieu. C’est pourquoi le pays a entamé ces deux dernières années une certaine libéralisation de son marché des capitaux pour faciliter l’entrée d’argent étranger. Ainsi Pékin a-t-il donné la possibilité aux entreprises étrangères d’emprunter en yuans sur la place offshore de Hong Kong ou a-t-il lancé un contrat à terme libellé en yuans sur le pétrole. « Le duel monétaire entre la Chine et les états-Unis est un sujet absolument majeur, et il est scruté à la loupe par les agents financiers », souligne l’ancien consultant de la banque Lazard, Antoine Brunet, selon qui les discussions acharnées au FMI ont provoqué une guerre commerciale depuis cet été (voir encadré).

    Dans son combat, Pékin est bien aidé par la Russie, qui a déclaré ouvertement la guerre au dollar américain depuis la mise en place de sanctions financières par Washington en 2014. En exhortant les pays du monde à ne plus utiliser le billet vert dans leurs transactions lors du G20 de Brisbane, en affirmant ouvertement qu’il serait prêt à émettre des obligations d’état libellé en yuans en juin dernier, le Kremlin a donné un sérieux coup de pouce à la devise chinoise.

    La décision récente du Fonds monétaire international, défavorable au dollar, pourrait donc étonner. Mais certains observateurs avancent qu’il cherche ainsi à ne pas être pris de court par deux établissements concurrents récemment lancés : la Banque des pays émergents poussée par la Russie, qui est en train de finaliser son capital de départ, et la Banque asiatique d’infrastructures et de développement créée par Pékin en 2014. Cette dernière a attiré plusieurs pays européens – dont la France – à son tour de table, et elle a annoncé qu’elle effectuerait prochainement son premier prêt … en yuans. 

     

  • Société • Y en a marre de la camelote chinoise !

    © Copyright : DR

    par Péroncel-Hugoz 

    L’économie chinoise vient d’entrer en crise. Pas étonnant, estime Peroncel-Hugoz, qui a testé personnellement ce qu’il nomme « la qualité inférieure » des produits Made in China, vendus notamment au Maroc, où il réside habituellement. Ajoutons seulement que y en a marre de la camelote chinoise en France aussi !

     

    peroncel-hugoz 2.jpgAh! Certes les produits importés de Chine et sous lesquels croulent littéralement les kissarias* et souks marocains, ne sont pas chers mais ce « bon marché » est fallacieux car, à la longue, on débourse beaucoup pour compenser les défectuosités des articles achetés.

    Et encore je m’en tiendrai à mon expérience personnelle et à celle de mon entourage, depuis deux ou trois ans. Des exemples de mes déceptions, j’en ai à revendre. Citons en vrac, sans hiérarchie, quelques uns de ces tests décevants :

    Les ciseaux à papier qui déchirent au lieu de couper

    • Les clés cassantes

     • Les jouets coupants

    • Les aiguilles à coudre dont le chas est bouché

     • Les parapluies qui se tordent ou se retournent au premier petit coup de vent

    • Les sécateurs, pinces et pioches qui se déglinguent aux premières utilisations et sont « inremontables » même par le plus habile artisan local

    • Les agrafeuses qui se détraquent très vite quand elles ne vous agrafent pas un doigt (bon là, j’exagère un tantinet, mais vraiment à peine …)

    • Le papier collant et la colle qui ne … collent pas

    • Les sous-vêtements (en pur coton, il est vrai, mais il n’a pas la tenue de celui d’Egypte) dont les élastiques se distendent après deux ou trois lavages.

    • Les vélos dont les pneus crèvent à la première sortie (cela s’est passé en France, laquelle, pauvre naïve, s’est, elle aussi, laissée envahir sans méfiance par les importations chinoises) et s’avèrent, comme les sécateurs, irréparables. Eh bien sûr, aucun de ces produits n’est garanti ! Pas bête la Chine …

    • Les clous qui se cassent ou les punaises qui se plient et nous blessent (là, je n’exagère pas, ça m’est positivement arrivé au Maroc et en France)

    • Et pire que tout, les alarmes d’auto, hypersensibles et qui se mettent à hurler à répétition en pleine nuit suite au passage d’un chat sous le véhicule ou bien, m’a affirmé un mécanicien de Casablanca, suite aux simples évolutions d’une seule mouche ou d’une guêpe restées enfermées dans la voiture …

    Enfin l’inimaginable, l’intolérable : des babouches jaunes citron, théoriquement spécificité marocaine et qu’un ministre du gouvernement Benkirane a eu la très désagréable surprise de trouver dans le souk de Marrakech: en simili cuir et, bien sûr, collées au lieu d’être cousues. Et en plus tamponnées made in China ! Sans vergogne. Halte là ! Pour leur propre réputation, industrie et artisanat du royaume, ont tout intérêt à faire pression sur les autorités publiques afin qu’un contrôle technique rigoureux soit imposé aux articles exportés de Chine vers le Maroc.

    Précision : non, je ne suis pas le moins du monde sinophobe ! En reportage en Chine, naguère, j’y fus au contraire séduit d’emblée par la conscience professionnelle des artisans du cru, par la finition de leurs objets, par leur amour du travail. Notamment dans le domaine des tissages. Mais ces produits de qualité ne sont apparemment pas exportés. Jadis, ce fut pareil au Japon; bons articles au pays, qualité inférieure à l’export. Nul doute que les Chinois sont capables de suivre la voie nipponne de la qualité. En attendant, faites gaffe à vos achats ! 


    * Survivance, dans le parler arabe marocain du XXIe siècle du « Césareum », le forum ou place centrale des cités berbéro-romaines du futur Maroc. 

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le 360 du 04.12.2015

  • SOCIETE & ECOLOGIE • Camille Pascal : L’énergie nucléaire s’invite à la Cop21

     

    Quand la grand-messe de la lutte contre le réchauffement climatique pourfend les arguments... des militants écologistes !

     

    Camille%20Pascal_22222222222222.pngLe lecteur qui me fait l’amitié de jeter un coup d’oeil, de temps à autre, sur cette petite chronique sait combien son auteur est assez peu réceptif à la complainte lancinante du réchauffement climatique. Les contre-vérités, les affirmations péremptoires, les leçons de morale et la culture de la culpabilité que développent depuis bientôt deux décennies les écologistes de salon et d’appareil me laissent assez froid. Je n’aime pas le gaspillage, mais je n’aime pas l’enfumage et j’ai une fâcheuse tendance, je l’avoue, à ne pas prendre au sérieux cette nouvelle religion qui tend à confondre Dieu et la Nature.

    Pourtant le prosélytisme dont elle a bénéficié dans notre pays depuis l’ouverture de la Cop21 et ce, malgré l’assaut terroriste dont notre pays a été l’objet, dépasse l’entendement. Je m’étonne même que les défenseurs sourcilleux de la laïcité n’aient pas multiplié les plaintes et les protestations contre la reconnaissance quasi officielle par la République de cette forme d’animisme millénariste qui exige de l’homme qu’il s’incline devant la libellule, l’ours polaire ou l’épi de maïs sous peine de disparaître dans des tourments affreux. J’ai même entendu des hommes venir expliquer sur nos écrans d’un ton grave et inspiré que la consommation de viande était un crime, non pas contre le règne animal mais contre la couche d’ozone dangereusement menacée par le pet des vaches…

    À ce niveau de délire, je n’attendais rien d’autre de la Cop21 qu’elle se termine et que l’on puisse à nouveau faire du feu dans les cheminées, prendre sa Volkswagen ou manger de l’ananas sans risquer l’ex-communication sociale.

    Or, la divine surprise est justement venue de cette même Cop21. Le 3 décembre dernier, à l’occasion de l’un de ces interminables symposiums organisés au Bourget, quatre climatologues émérites ont lancé un appel à une expansion massive de l’énergie nucléaire. Elle, qui ne représente aujourd’hui que 11 % de l’énergie produite dans le monde, devrait passer à 17 % avant 2050. C’est James Hansen, l’un des grands prêtres du réchauffement climatique, qui se trouve être à l’initiative de cet appel. Pour ces savants, révérés hier encore par des foules hirsutes et végétariennes, le nucléaire est la seule énergie suffisamment efficace pour lutter contre le réchauffement. À les entendre, massacrer nos paysages par des champs d’éoliennes ou défigurer nos toitures par des panneaux solaires serait à peu près aussi efficace pour faire baisser la température moyenne que de brancher le réfrigérateur sur un vélo d’appartement et en espérer des glaçons.

    Soljenitsyne révélant l’enfer concentrationnaire soviétique n’a pas fait plus de dégâts chez les communistes français que cet appel des quatre en faveur du nucléaire ne vient d’en faire chez nos écologistes.

    Du plateau du Larzac jusqu’aux pâturages de Notre-Dame-des-Landes, ce n’est qu’un hululement de désespoir. Voilà bientôt un demi-siècle qu’en combattant le nucléaire, les “écolos” se sont faits les complices du réchauffement climatique. Ils devraient avoir honte !

    Je dois avouer que, pour ma part et contre toute attente, cette Cop21 me réjouit. 

    Camille Pascal

  • Vidéo- conférence • Antoine de Crémiers : « La post-modernité ou le triomphe du libéralisme »

     

    La vidéo qui suit est un enregistrement de la conférence d'Antoine de Crémiers, donnée vendredi 27 novembre, à Bordeaux. Il faut remercier les organisateurs de l'avoir prévue et au site Action française de l'avoir mise en ligne hier, lundi. La réflexion que poursuit Antoine de Crémiers depuis un certain nombre d'années est particulièrement familière pour nos amis et lecteurs provençaux ou pour les abonnés de la Nouvelle Revue Universelle. Cette vidéo permettra d'en élargir l'audience. Et de susciter cette « réflexion de tous » à laquelle Antoine de Crémiers appelle et à laquelle il dédie ses propos.   

     

     

    Le cercle Jean-Baptiste-Lynch a donné de cette conférence un résumé qu'il nous parait intéressant de reprendre ci-dessous :

    « Vendredi 27 novembre, M. Antoine De Crémiers intervenait sur le thème de la postmodernité pour le cercle Jean-Baptiste-Lynch. Au cours de cette conférence, qui fut un franc succès, il fut démontré que la postmodérnité -moment où la modernité se "libère" d’elle-même- n’était que le stade final du libéralisme (déconstruction, déracinement, mondialisation, déni du passé...). Bien loin de traverser une simple "crise" économique, le monde occidental doit affronter une situation inédite : une remise en cause des fondements même de la civilisation. La catastrophe ne serait pas, dès lors, devant nous, mais déjà en cours. Cette situation impose , à ceux qui luttent pour le bien commun, de repenser leurs modes d’action politique. L’intervention stimulante de M. de Crémiers permit en outre de poser un certain nombre de questions sur les remèdes à apporter à cette crise de la civilisation. »  ♦

    Site Action française

     

  • Société • Climatiquement incorrect …

    Le nouveau tapis d’honneur dans la cour de l’Elysée : écologie oblige ! © Copyright : DR

    Par Péroncel-Hugoz

    A la veille du Sommet climatique de Paris, sur le succès duquel comptent MM. Hollande et Fabius pour redorer leur piteux blason, Peroncel-Hugoz s’en donne à cœur joie, en mordant tout azimuts … Et Lafautearousseau n'a pas résisté à la tentation de publier cette chronique dès aujourd'hui, en guise d'introduction iconoclaste à l'ouverture de la COP 21, demain lundi...  LFAR.

     

     peroncel-hugoz 2.jpg« Climatosceptique », « climato-alarmiste », « réchauffiste », « climatocorrect » ou « incorrect », « climato-optimiste » ou « pessimiste » et même « climato-agnostique », je ne cite pas tous les néologismes surgis à la faveur des empoignades médiatiques provoquées depuis plus d’un an à travers les cinq  continents par la perspective de la Conférence mondiale de Paris, à partir du 30 novembre, sur le « réchauffement climatique ». 

    Pour ma part, je ne me suis pas jeté dans ce vaste débat journalistique, car d’une part je n’ai aucune conviction scientifique sérieuse à avancer sur le thème climatique ; d’autre part, j’ai lu de longue date l’ouvrage un peu oublié d’Emmanuel Leroy-Ladurie, professeur au Collège de France, « Histoire du climat depuis l’an mil »*, et sur cette base de solide érudition je me suis forgé une religion (si j’ose dire !)  personnelle : le ou plutôt les climats ont toujours été, par définition, irréguliers, aussi loin que remonte notre mémoire savante. 

    C’est donc faire injure au climat que de l’accuser d’être « déréglé », de lui-même ou par la faute des hommes, car le climat est tout simplement … le climat, si vous m’autorisez cette lapalissade … De tout temps, et sous toutes les latitudes, il y a eu des cycles plus froids ou plus chauds, des hivers doux et des étés humides, des raz-de-marée, des inondations, des sécheresses, des épidémies et ça continue sous nos yeux. Des climatologues portugais viennent même de publier dans la revue « Science » un rapport établissant que l’Atlantique a produit il y a 70.000 ans, un mégatsunami, suite à l’effondrement d’un volcan de l’archipel du Cap-Vert, ce qui projeta d’énormes rochers à près de 300 m du rivage. 

    Cependant les « climato-corrects » professent, eux, que l’ère industrielle est responsable du « trou de la couche d’ozone » (on emploie moins cette effrayante expression depuis quelques mois …) et des « gaz à effets de serre » (dont on nous rebat les oreilles tous les jours sans jamais expliquer au citoyen de base ce que c’est exactement …).  Et de nous culpabiliser avec des pauvres ours blancs sur leur banquise fondante ou bien, ça a été moins exploité, une dame hindoue en très chic sari rose réfugiée avec son agneau sur un îlot rongé par les flots montants … Sur cette lancée, New-York, Londres, Marseille et Casablanca devraient bientôt devenir de nouvelles Venise … Ce ne serait d’ailleurs peut-être pas négatif pour le tourisme ? Passons. 

    La colère de Mme Morizet 

    En France, les discussions font rage au point que notre confrère Philippe Verdier, le très écouté Monsieur Méteo de la chaîne France 2, a été licencié dans l’heure pour avoir publié « Climat Investigation »** où il s’interroge sur le « dogme » du « réchauffement climatique », en tout esprit de modération et de curiosité propre à un journaliste digne de ce nom. Eh bien non ! Il ne faut pas contrarier MM Hollande et Fabius qui clament partout leur croyance dans les dangers proches du réchauffement, croyance que ne partage pas vraiment le secrétaire d’Etat américain John Kerry. Or les Etats-Unis sont, de loin, le principal pollueur de la planète. Les forêts canadiennes mortes en savent quelque chose … Si les émanations industrielles de la Chine à l’Allemagne, via Safi au Maroc ou l’étang de Berre en France, sont partout nuisibles et pour les bronches humaines et pour les fruits et les fleurs, rien ne prouve vraiment que les dites émanations ont un effet direct sur le fameux « réchauffement ». 

    Les Européens qui ne croient plus à rien, ni en Dieu, ni en la Providence, ni au Hasard se sont imaginés que l’Homme, nouveau démiurge, pouvait à volonté régler ou dérégler les climats à sa guise … Quelle outrecuidance ! Et la très snob Mme Nathalie Morizet, caution de gauche de l’ex-président Sarkozy, a traité carrément de « connards » les climatosceptiques … 

    Terminons quand même sur une note d’humour, même s’il s’agit d’humour noir : le dessinateur Goubelle a publié récemment une caricature dans l’hebdo populaire parisien « VSD » où l’on peut voir deux barbus de Daech, ramasser les tracts que l’aviation française largue sur Mossoul et Raqqa entre deux bombardements, des tracts qui, selon l’humoriste, sont en fait des invitations au «Califat islamique » pour qu’il participe, lui aussi, à la Conférence climatique de Paris …  MM Hollande et Fabius, je vous l’ai dit, sont prêts à tout pour que le Sommet climatique soit un succès. Inchallah. On vient même de changer la couleur du tapis d’honneur dans la cour de l’Elysée : vert au lieu du rouge habituel. Vert Islam ou Vert Ecologie ? Les deux sans doute car il faut ratisser le plus large possible …  

    * Champs-Histoire, 2 tomes, Flammarion

    ** Ed . Ring. Paris

  • La fuite des capitaux s’invite dans l’immobilier français

     

    par Ludovic Greiling

     

    Il est des chefs d’entreprise qui ne connaissent pas la crise et qui donnent néanmoins l’alarme sur la situation du pays. Thibault de Saint-Vincent est de ceux-là. Dans les réunions publiques de son entreprise spécialisée dans l’immobilier de luxe, il n’hésite pas à montrer l’ampleur du phénomène de fuite des capitaux liée à l’imposition et aux tracasseries administratives en France.

    L’homme sait de quoi il parle : face à l’ampleur du phénomène, Barnes, sa compagnie, a récemment développé une expertise pour les investisseurs français qui souhaitent faire de l’immobilier locatif à l’étranger (où le groupe est également présent). Ces derniers sont chassés par la loi Duflot, explique l’expert, qui publie un billet d’humeur vigoureux.

    « La loi sur l’encadrement des loyers a des conséquences catastrophiques : les propriétaires, écœurés par les nouvelles contraintes, la perte de la rentabilité et l’impossibilité de se séparer d’un mauvais locataire mettent leurs biens en vente pour acquérir à l’étranger ou décident de les louer en saisonnier.

    Plusieurs centaines d’appartements ont déjà disparu du marché locatif traditionnel et si rien ne change, vivre à Paris ne sera plus envisageable pour ceux qui n’ont ni les moyens d’acheter ou qui ne remplissent pas les « bons critères » pour accéder à un logement social. L’exact effet inverse de ce qui est recherché !

    Une ville ne vit que si l’on y vit. Veut-on faire de Paris une ville musée, livrée aux locations saisonnières des touristes ? Souhaite-t-on vider la ville de ses habitants qui pourtant y travaillent, font leurs achats, scolarisent leurs enfants, entretiennent leurs logements ?

    Certes, la ville de Paris lutte contre l’explosion des meublés de tourisme, mais elle serait plus avisée de faire le ménage chez elle.

    Le logement social qui ne cesse de se renforcer à Paris, est imposé sans concertation avec les professionnels et les Parisiens, qui découvrent souvent dans les médias que les occupants des beaux logements sociaux sont loin d’être tous nécessiteux.

    Quant aux plus fortunés, souvent étrangers, la ville lumière n’est que leur pied à terre, le temps d’un court séjour.
    En regardant vers Bruxelles, nos dirigeants y découvriraient un marché locatif fluide et équilibré, grâce notamment à une exonération fiscale de bon sens accordée aux bailleurs.

    Mais nos élus ont souvent la vue courte, aveuglée par l’idéologie. Comme disait Cécile Duflot, « la loi sur le logement est une loi clairement de gauche ». On aurait préféré une loi ni de droite, ni de gauche mais juste efficace ».  Thibault de Saint Vincent, Président de BARNES.