Médias • « Au secours, Maurras revient ! » s'alarme l'Obs... Mais un misérable Maurras forgé par la haine et la bêtise
A l'auteur du Voyage d'Athènes
C'est la jeune Action française Provence qui nous a fait découvrir, sur sa page Facebook, la merveille qui suit. Une vidéo où l'Obs prétend révéler, définir, enseigner (?) ... qui était vraiment Charles Maurras. « Oncle Obs vous raconte tout. Regardez », nous dit-on sur le site de l'Obs. Regardez et vous trouverez un portrait de Charles Maurras - dressé, comme un procès-verbal, par un journaliste assez inconnu et passablement inculte, nommé François Reynaert - un portrait qui est une pièce d'anthologie, un condensé de tous les poncifs, une exposition de tous les réductionnismes, tous les mensonges, tous les tics de langage, l'expression mécanique de tous les clichés, tous les pauvres éléments de vocabulaire dont il est d'usage obligé de se servir pour évoquer l'un des grands penseurs, écrivain, poète et journaliste français du XXe siècle. « Charles Maurras, idéologue antisémite, concepteur d'un nationalisme absolu et nauséabond, collabo, est l'idole de Patrick Buisson... et semble inspirer de plus en plus les discours à droite. » Rassurez-vous, sulfureux est utilisé plus loin - aussi obligatoire que nauséabond (supra) : « Pourquoi faut-il s’inquiéter du retour en grâce de ce sulfureux idéologue ? Oncle Obs plonge dans les eaux troubles de l’histoire de l’extrême droite pour vous expliquer ça. ». Ni les eaux troubles, ni l'extrême droite n'auront manqué.
Deux observations : la première s'adresse au lecteur inconnu, à qui n'a pas lu Maurras, le connaît peu, mal, ou pas du tout, pour lui conseiller de passer son chemin, d'aller chercher ailleurs qui fut l'auteur d'Anthinéa, du Voyage d'Athènes, de l'Avenir de l'Intelligence, de Kiel et Tanger, le poète de la Musique et de la Balance intérieure, du Chemin de Paradis et des Quatre nuits de Provence ... Il y a, sur lui, par delà son œuvre même, cent ouvrages sérieux, de grande qualité. Oubliez l'obscur Reynaert. A ce dernier s'adresse notre seconde remarque : si la gauche s'alarme de perdre son hégémonie idéologique, sa suprématie intellectuelle, comme s'en inquiète incessamment votre distingué confrère Raphaël Glucksmann, le fils d'André, continuez sur cette voie et il aura eu raison de vous mettre en garde. Vous perdrez tout. Ce n'est pas ainsi que l'on combat ses adversaires dans l'ordre de l'esprit et de l'intelligence. Sur l'importance de la pensée de Maurras, consultez donc Edgar Morin et, pour l'heure, l'indignité de votre portrait de Maurras vous intime l'obligation de vous taire. Lafautearousseau •
A titre en quelque sorte de réponse et d'explication, Action française Provence a eu la bonne idée - il faut l'en féliciter - d'accompagner cette indigne vidéo d'un beau texte de Pierre Boutang. On commémore cette année son centenaire. Il est, sans-doute, le principal disciple de Charles Maurras de la période contemporaine et fut l'ami de George Steiner, grand intellectuel européen juif. Il fut aussi le successeur d'Emmanuel Levinas à la chaire de métaphysique de la Sorbonne. Ce dernier, métaphysicien et juif, commentant le choix controversé de Pierre Boutang pour lui succéder, avait dit à ses étudiants : « vous êtes dans de bonnes mains. » Dédié au très indigent François Reynaert. LFAR
« La présence de Maurras étonne ; la séduction qu'il recommence d'exercer sur les jeunes esprits, ce second printemps de la génération spirituelle, plonge les puissants et les habiles dans la plus lourde, et plaisante, stupeur. De lui, de sa méthode, des belles harmonies qu'il a instituées, il recommence de naître un grand murmure, moins audible dans les lâches assemblées publiques ou les timides salles de rédaction, que dans les petites réunions, les pauvres chambres, où les étudiants se rassemblent, et se demandent : qu'en sera-t-il de nous, de la vérité et du pays ? »
Pierre Boutang
Les Abeilles de Delphes
C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes ; dans les grands textes du passé qu'on comprend le mieux la situation politique contemporaine. La dernière réédition du classique Réflexions sur la Révolution en France d'Edmund Burke l'atteste une nouvelle fois avec éclat. Il faut dire que le travail éditorial est admirable : préface brillante de Philippe Raynaud ; appareil critique exhaustif et passionnant ; sans oublier divers discours ou lettres de Burke qui attestent que, jusqu'à sa mort en 1797, celui-ci n'a jamais cessé de ferrailler contre notre Révolution.

Nul ne saurait se réjouir du nouvel abaissement de la fonction présidentielle dont François Hollande vient de se rendre coupable. On croyait avoir touché le fond entre 2007 et 2012 avec Sarkozy : on se trompait. Un fossoyeur a chassé l’autre : la république creuse toujours plus profond.
Comparaison n'est pas raison, nous dit la sagesse des peuples. Ce qui n'empêche pas certains rapprochements troublants. Au printemps 1958, l'agonie piteuse de la IVe République avait été marquée par des manifestations de policiers ulcérés par l'impuissance de l'État, par des dissensions amères au sein du gouvernement et de la classe politique, par la perte de légitimité du système et par son incapacité visible à trouver des réponses aux questions les plus urgentes. Et même, par l'électrochoc suscité par la parution d'un livre événement, Les princes qui nous gouvernent, dans lequel un « homme de l'ombre », Michel Debré, consignait lucidement les indices de la phase terminale du régime. Soixante ans plus tard, c'est la Ve République, ou plutôt, ce qu'en ont fait les gouvernants depuis une trentaine d'années, qui se trouve sur la sellette. Et c'est un autre grand livre, La cause du peuple, de Patrick Buisson, qui se charge de dresser le constat, en confrontant le régime tel qu'il avait été conçu à l'origine, à l'ombre caricaturale et falote de ce qu'il est devenu.
L'autre jour, en terrasse d'un café parisien près de l'église Saint-Sulpice, j'ai eu comme une hallucination : en gros titre d'un journal dominical, au-dessus de la photo d'un couple souriant, l'on pouvait lire « L'hypothèse royale » ! Ainsi, tous mes vœux semblaient s'approcher de leur réalisation, et je pouvais entrevoir la fin de mon militantisme...
Un faïencier breton - nommé Henriot Quimper - aidé du plasticien Yannick Cohonner, vient d'éditer et de mettre en vente 250 statues d'une Marianne noire, symbole de « l'amour intercommunautaire » et de « l'abolition de l'esclavage ».
On nous dit : c'est le livre de trop ! On nous dit : c'est inamissible ! On nous dit : ce n'est pas un homme d'Etat ! On nous dit : un président ne devrait pas dire ça ! D'ailleurs, les auteurs de l'ouvrage ont repris la formule pour accrocher le lecteur. Et ça marche. Les magistrats protestent avec véhémence ; les ministres et les élus socialistes protestent mezza voce. Personne ne défend François Hollande. Mais on ne sait pas vraiment de quoi on l'accuse. De passer autant de temps avec les journalistes ? Mais il a bâti sa carrière en inspirant des articles aux journalistes, qui en retour, le mettaient en lumière. D'être sarcastique, cynique, méchant parfois. Mais il l'a toujours été, comme Chirac avant lui. Et Mitterrand ? D'être désinvolte, sans souci de sa fonction ? Mais Sarkozy avait déjà désacralisé ce qu'il appelait « le job ». D'avoir insulté les magistrats ? Mais les juges ont-ils le droit de répliquer aussi vertement sans outrager le chef de l'Etat ?
La triste actualité de la République peut apparaître comme une aubaine pour les monarchistes, mais je ne m’en réjouis pas, car c’est la France qui pâtit de cette situation déplorable : la colère des policiers qui envahit les rues ces nuits dernières n'est, provisoirement, que le dernier épisode du délitement de l'Etat et de son autorité. Et lorsque je vois le livre de « confidences » du président Hollande dans les mains de quelques consommateurs du café du coin, je ne peux que m'inquiéter de cette République qui ne fait même plus semblant d'être digne...
J'en veux à cette République d'abandonner toute politique sociale indépendante pour se conformer aux directives de Bruxelles et aux règles de « la concurrence libre et non faussée », véritable cheval de Troie de la sauvagerie économique libérale ; je lui en veux pour son bureaucratisme qui étouffe l'initiative et la responsabilité, et fait fuir les jeunes pousses françaises, notre matière grise, dans une émigration mortifère pour le dynamisme du pays.
Comment peut-on qualifier la monarchie chérifienne du Maroc, avec à sa tête le roi Mohammed VI ?
Un Président ne devrait pas dire ça…, le livre d’entretiens de Hollande avec deux journalistes du Monde, Fabrice Lhomme et Gérard Davet, fait quelques remous que la caste va tenter de faire disparaître le plus rapidement possible.
Nos ancêtres ne sont plus les Gaulois ? Ils l’étaient autrefois, mais les chefs des tribus d’aujourd’hui en décident autrement ! Et pourtant, jusqu’alors, je me sentais bien Gaulois, peut être pas de pure souche, mais au moins par l’esprit gaulois et le goût des gauloiseries… Je l’ai toujours revendiqué et mes ancêtres aussi. Pour le reste, j’étais aussi un peu Barbare, un peu Vandale et à l’occasion, Franc quand je le pouvais !
On trouve de tout, on lit et on entend de tout dans les médias : le plus souvent, c'est le pire, et nous ne nous gênons pas pour le dire, parfois presque quotidiennement, en dénonçant la « cléricature médiatique », les journaleux confondant carte de presse et carte de parti. Nous n'en sommes que plus à l'aise pour signaler les quelques fois où - chose étonnante ! - c'est le meilleur que, tout d'un coup, croyant rêver, l'on entend...
Un mot chasse l’autre : on évoque désormais la précarité plutôt que la pauvreté. Les deux mots désignent-ils la même chose ?