(retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")
Voici la "Une" du Mercredi 26 Janvier 1910 :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k756793p
Le niveau de l'eau monte toujours... comme la quantité des informations qui s'y rapportent : maintenant, en page deux, les quatre premières colonnes sont intégralement consacrées aux crues, à Paris et dans les provinces...
Pourtant, si en "Une" on évoque les "désastres" et "affreuses détresses" que l'on signale un peu partout, on a un article de Daudet sur "La Chambre inondée" qui - s'il parle bien de "la masse humide" - se veut surtout ironique et moqueur, vis-à-vis des Députés, et qui contraste avec le ton vaguement philosophique - voire parfois presque métaphysique - de l'article de Maurras de la veille...
• Voici d'abord l'article de Daudet : mais, avant de le lire, il faut se souvenir que la vie de "Léon" se partage, en gros, presque en deux parties égales : une moitié en-dehors de l'Action française et dans le républicanisme, avant d'avoir rencontré Maurras; et une autre moitié dans le royalisme, après sa rencontre avec lui. Dans sa première moitié de vie, "républicaine", Daudet était farouchement anti-sémite; puis, royaliste, il passera plusieurs années à travailler à la même table que Bainville (un seul bureau pour deux : la "table en bois blanc" dont parle Bainville lors de la célébration de son élection à l'Académie : "...Il y a vingt-huit ans, depuis la fondation du journal, que nous sommes assis, Léon Daudet et moi, à la même table de travail. Rue de la Chaussée-d’Antin, rue Caumartin, rue de Rome, rue du Boccador, cette table magique est toujours revenue. Je crois que, si on voulait la scier, elle résisterait comme du granit, bien qu’elle ne soit que de bois blanc....); alors, Daudet, d'abord farouchement anti-sémite, pourra écrire, après tant d'années de fréquentation de Bainville :
"...En ce qui concerne l'antisémitisme, il y a belle lurette que je m'en suis détaché de toutes manières..." (textes de 1929 et 1930, voir ici et ici)...
Sans cette précision préliminaire, on ne pourrait lire ce texte de 1910, d'un Daudet fraîchement converti au royalisme, sans étonnement ou répugnance... Les "ondes positives" de Bainville n'avaient pas encore produit leur plein effet !!!!!
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