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Politique et Religion - Page 67

  • Le sursaut ...

     

    L’encyclique pontificale, Laudato si’, fait de la préservation de notre planète un impératif. Contre la finance irresponsable qui gouverne le monde quel qu’en soit le coût à supporter pour l’homme et l’environnement, elle invite à des réformes radicales de nos modes de production et de consommation. C’est ce que François appelle la « conversion écologique » et qui lui vaut d’être chaudement félicité par le monde politico-médiatique. Mais elle fait aussi – elle fait surtout – la part belle à ce qu’il est convenu d’appeler « l’écologie intégrale » ou « l’écologie humaine ».

    « L’écologie humaine, expliquait l’évêque de Fréjus-Toulon, Mgr Dominique Rey dans le journal La Croix, désigne, d’une part, les interactions de l’homme avec son environnement naturel et social et, d’autre part, une approche de la personne vue comme un écosystème à protéger ». Projet global de société, elle développe une vision « intégrale » de l’homme. Vision intégrale ? Autrement dit, une anthropologie où la préservation de la nature est nécessairement liée à la sauvegarde des « conditions morales » sans lesquelles l’homme lui-même court à sa destruction.

    On comprend alors l’urgence d’une « conversion écologique ».

    Car nos contemporains, nous dit le pape, se sont laissés asservir par la technologie dont les ressources sans fins rendent possible la destruction de la nature, une nature que l’humanité est censée transmettre intacte aux générations futures. Par individualisme exacerbé, ils se sont laissés dévoyer par un consumérisme débridé. Cet individualisme, étroitement lié à l’idée prométhéenne d’un « progrès » infini, les a coupés des réalités concrètes de la création. Dans sa volonté de tout maîtriser, notre folle modernité prétend même dépasser les limites imposées par la finitude humaine !

    L’apport le plus original de cette encyclique, la première publiée par ce pape inclassable, se situe dans cette mise en perspective éclairante : la crise écologique, explique-t-il en substance, est l’expression la plus visible d’une profonde crise éthique et spirituelle. Au fond, elle est une crise de civilisation.

    On le lira dans le vaste dossier de ce numéro d’été de Politique magazine : dénonçant une crise de civilisation, dont il donne à voir les causes, le pape ne fait que décrire une réalité brutale. Après les attentats en Isère, Manuel Valls, lui-même, a évoqué une « guerre de civilisation ». Mais de quelle civilisation parle le Premier ministre ? Celle qui autorise les femmes à louer leurs ventres comme les ouvriers louent leurs bras ? Celle qui produit des enfants aux filiations impossibles ? Au nihilisme on n’oppose pas le nihilisme, semble lui répondre François.

    La France accueillera la prochaine conférence sur le climat, fin 2015. Chacun a conscience qu’il nous faut désormais préserver nos écosystèmes mis à mal par des dizaine d’années de productivisme incontrôlé. Puissions-nous tirer du constat de ce saccage environnemental, les conclusions éthiques, et donc politiques, qui s’imposent. 

    Politique magazine

     

  • « Laudato si', intégralement politique » : dossier du numéro d'été de Politique magazine - qui vient de paraître

    Découvrez le numéro de juillet-août !

    Dossier : Laudato si', intégralement politique 

    A quelques mois de la conférence sur le climat qui se tiendra à Paris fin 2015, le pape a donc publié son encyclique tant attendue sur l'écologie. Laudato si' fait la part belle à l'écologie humaine qui prend en compte la nature dans son intégralité : l'homme et son environnement. Une vision anthropologique en totale opposition avec celle promue par nos sociétés occidentales où l'homme se prend pour son propre dieu. Politique magazine explore et interroge cette notion « d'écologie intégrale » à la lumière de la crise environnementale, morale, sociale et finalement politique qui caractérise ce que le philosophe Jean-François Mattéi a appelé « l'immonde moderne »..

    Et aussi dans ce numéro… 54 pages d’actualité, d’analyse et de culture ! 

     

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  • Quand le Pape parle avec Poutine ... Le point de vue de François d'Orcival

    Le point de vue de François d'Orcival

    L'on n'est pas forcé d'être en tous points d'accord avec les interventions de l'Eglise dans les affaires politiques. Reconnaissons aussi que la diplomatie vaticane a souvent du bon ... C'est ce que suggère de façon claire cet article de François d'Orcival. LFAR  

    Le  pape multiplie les marques de bienveillance à l'égard de Vladimir Poutine. Il vient de le recevoir au Vatican. Pour la deuxième fois en deux ans. Il lui avait même adressé une lettre, le 5 septembre 2013, à l'occasion du sommet du G20 qu'il accueillait à Saint-Pétersbourg. Comment ne pas se poser la question : quand le pape fera-t-il le voyage de Moscou ?

    Les deux hommes ont besoin l'un de l'autre. Tout est lié : le dossier ukrainien, les relations avec les orthodoxes et le patriarcat de Moscou, la protection des minorités chrétiennes d'Orient et la mise hors d'état de nuire du « califat islamique ». Et toute solution passe par le Kremlin.

    « La situation dramatique du bien-aimé peuple syrien dure depuis bien trop longtemps,écrivait le pape à Poutine en septembre 2013. Elle risque d'apporter une plus grande souffrance à une région amèrement touchée par des conflits. » Il nese trompait pas. Depuis, Daech a surgi en Orient et la guerre civile, en Ukraine. Le 6 juin dernier, François dénonçait à Sarajevo le « climat de guerre qui domine le monde ».

    Les Occidentaux ont puni Poutine, accusé d'être le fauteur de guerre en Ukraine, en sanctionnant son économie et en l'excluant du G8 (redevenu le G7). Mais c'est lui qui a la clé de la situation en Orient, et donc du sort des chrétiens ; c'est aussi de lui que dépend la résolution des Nations unies dont les Occidentaux ont besoin pour démanteler les trafics de passeurs de migrants clandestins sur les côtes libyennes.

    C'est bien là que le pape a saisi l'opportunité de devenir le médiateur de la paix — en cherchant avec Poutine un compromis en Ukraine et une issue en Syrie. Perspective que Valéry Giscard d'Estaing est allé plaider lors d'une conférènce prononcée le 5 juin à New York; lui aussi souhaite que la question ukrainienne soit débloquée avant la fin de l'année, afin que la Russie puisse devenir ensuite un « partenaire privilégié » de l'Europe, ce qui devrait entraîner non seulement « des projets communs », mais aussi « une coopération militaire ». On imagine ce que serait la situation de l'Etat islamique si l'Occident et la Russie décidaient ensemble de le chasser... Le pape voit loin quand il parle avec Poutine

    Figaro magazine du 20 juin 2015

     

  • Et si l’Islam était « insoluble » ? par Louis-Joseph Delanglade

     

    M. Valls souhaite, après tant dautres, avoir un interlocuteur représentant de « lislam de France », de façon à pouvoir organiser les rapports que lEtat doit entretenir avec ce dernier. Mais ce nest pas si simple. Certains évoquent à ce sujet deux précédents : celui de Napoléon qui, en 1806, a pu établir, grâce à la création du Consistoire, un nouveau modus vivendi avec le judaïsme; et celui, plus connu, de la loi de séparation des Eglises et de lEtat de M. Briand, un siècle plus tard. Mais lislam, en France, nest pas le judaïsme, religion très minoritaire et présente depuis toujours dans diverses provinces. Il est encore moins le christianisme dont il na pas la légitimité historique et culturelle. 

    Une « instance de dialogue avec lislam de France » réunit donc, sous la houlette de M. Cazeneuve, les prétendus représentants des cinq millions (?) de membres de la « deuxième communauté confessionnelle » du pays. On y parle de tout ce qui peut caresser ladite communauté dans le sens du poil - comme la construction projetée de trois cents (!) mosquées. Et pour se garder de toute « stigmatisation », on ne parle pas, surtout pas, de ce qui pourrait la fâcher (radicalisation, provocations, attentats). Interrogé à ce sujet, le ministère répond benoîtement : « Nous avons estimé que ce serait un mauvais message adressé aux Français et à la communauté musulmane ».  

    A celle-ci, peut-être; à ceux-là, certainement pas. En effet, que MM. Valls et tous les politiciens et idéologues de ce pays le veuillent ou pas, lislam est ressenti par une majorité de « Gaulois » comme un corps étranger, inquiétant et dangereux - son émergence massive sur le territoire métropolitain étant trop récente, trop brutale, trop liée à des problèmes de désordre, dinsécurité, de terrorisme.  

     

    Mais la faute de M. Valls est dabord de partir dun a priori idéologique : la France laïque doit porter le « message » en Europe et dans le monde d'un islam « compatible avec la démocratie et la République ». Quelle naïveté ! il est douteux que lislam se renie au point daccepter que la religion, en loccurrence musulmane, ne soit considérée que comme une simple affaire individuelle de conscience. 

     

    M. Godard, haut fonctionnaire au ministère de lIntérieur jusquen 2014, montre, dans La question musulmane en France, que l'islam est devenu « un régulateur social sur notre territoire ». M. de Montbrial dénonce, preuves à lappui, dans Le sursaut ou le chaos « l’état de communautarisation avancé de notre société » qui fragilise la cohésion nationale, la radicalisation de milliers de jeunes Français partis ou en partance pour le jihad et, surtout, le « risque réel » de guerre civile dont nous menacent ces ennemis de leur propre pays. 

    Ce sont moins les individus qui sont en cause que la revendication de lappartenance à une communauté dont les « valeurs » et les finalités ne sont pas tout à fait compatibles avec celles de la France. 

  • DEBATS • Abdennour Bidar et Fabrice Hadjadj : le christianisme, l'islam et la laïcité française

     

    Tous deux philosophes et écrivains, Abdennour Bidar et Fabrice Hadjadj nourrissent une réflexion approfondie sur les rapports entre les deux principales religions en France. Un échange vigoureux et profond pour Figarovox. Les religions se sont largement invitées sur tous les terrains politiques en France et dans le monde. Ainsi, le débat Abdennour Bidar - Fabrice Hadjadj peut ouvrir une discussion parmi les lecteurs de Lafautearousseau. On ne manquera pas d'y relever les passages qui constituent une remise en cause somme toute radicale des valeurs de la République.   

    Abdennour Bidar* a appris l'islam par sa mère, auvergnate convertie au soufisme, tandis que Fabrice Hadjadj se présente comme « Juif de nom arabe et de confession catholique ». Le premier veut croire à l'émergence d'un islam éclairé compatible avec les sociétés occidentales. Le second considère qu'une laïcité qui ne serait que le paravent d'un relativisme absolu débouchera forcément sur le choc des civilisations.

     

    Le vrai problème de la France, est-ce l'islam radical ou l'islamophobie ?

    Abdennour BIDAR. - On peut parler en France d'un islam radical qui revêt plusieurs formes, dont la plus inquiétante ces derniers temps est celle du djihado-terrorisme, et celle, plus répandue, d'un néo-conservatisme. Ce dernier revendique un certain nombre de pratiques religieuses qui, sans être interdites ni toujours contradictoires avec la laïcité, deviennent problématiques quand elles s'exercent sur un mode provocateur, agressif, intransigeant.

    Sans hystériser le sujet, reconnaissons qu'il y a bien en France une question de l'islam, faute d'une démonstration convaincante, à travers une évolution suffisante de la culture islamique, de sa compatibilité avec les valeurs de la République.

    Quant à l'islamophobie, je ne crois pas à un rejet généralisé de l'islam. Mais le développement de l'islam radical en France crée un climat d'inquiétude qui engendre ou attise chez certains la suspicion, l'inquiétude, voire le rejet et des actes antimusulmans. On est alors face à deux radicalités qui s'alimentent.

    Fabrice HADJADJ. - Comme vous, je reconnais le danger de l'islamisme et de l'islamophobie, qui s'excitent l'un l'autre. Mais mon alignement s'arrête là. Je crois qu'il faut cesser de se polariser sur l'islam. Le vrai problème de la France, aujourd'hui, c'est la France. Qu'y a-t-il à défendre derrière cette bannière ?

    Vous voulez parler des fameuses valeurs de la République ?

    F. H. - La République s'est développée sur le refus, en grande partie, de son passé tant royal que catholique. Elle a inventé un récit national fondé sur un progressisme qui désormais, fort de la technologie, devrait conduire vers l'avenir radieux des cyborgs… Persuadée de porter les valeurs de la civilisation, la République s'est aussi autorisée à coloniser certains pays. Le problème, c'est qu'aujourd'hui tout ce modèle s'est effondré: on est sorti du progressisme, de l'humanisme, et, Dieu merci, de la logique coloniale. Ce qui reste, c'est l'autoflagellation de notre passé impérial, un laïcisme démesuré et, du fait du règne de l'expertise et de la consommation, notre incapacité à porter une espérance nationale. Le signe de cette incapacité, c'est la dénatalité. Aussi bien Raymond Aron que Michel Rocard insistaient sur le «suicide démographique» de la France.

    Pour parer à cela, on fait appel à l'immigration. Le danger n'est pas dans l'immigration en tant que telle mais dans ce que nous proposons aux nouveaux venus pour les intégrer. Le supermarché techno-libéral ne suffit pas pour insuffler l'élan d'une aventure historique. Or c'est cela que les jeunes attendent. Non pas de devenir «modérés», mais d'entrer dans une vraie radicalité (ce mot renvoie aux racines, lesquelles ne sont pas pour elles-mêmes, mais pour les fleurs, les fruits et les oiseaux). Ils ont envie d'héroïsme. Mais les actuelles «valeurs d'échange» de la République ne proposent rien de cela, et ce vide nourrit le terrorisme aussi bien que la xénophobie. Aujourd'hui, nous devons repenser à la France et à l'essence de la République en les mettant en perspective dans une histoire et un héritage qui portent sa radicalité judéo-chrétienne, de sainte Geneviève à de Gaulle, ou de Jeanne d'Arc à Bernard Lazare.

    A. B. - Une remarque: attention au terme de «radicalité» dont il est très hasardeux de vouloir se servir «positivement». Dans mon dernier livre, je vous rejoins en soulignant que l'islam agit comme un puissant révélateur de notre propre désarroi de civilisation, ici en Occident. Mais je maintiens que nous avons deux systèmes de valeurs profondément en crise. En face de la sacralité essoufflée des idéaux républicains français et des idéaux de la modernité occidentale, il y a, du côté de certains musulmans, trop nombreux, un sacré fossilisé pour lequel la religion est un totem intouchable. Cette représentation anhistorique, inadaptable, de l'islam va à l'encontre du sens historique de la modernité. L'islam n'a pas actuellement le moteur culturel nécessaire pour être une fabrique de civilisation. Aussi, dire, comme certains le disent, que les musulmans ont «déjà gagné» me paraît faux. Pour gagner, il faut un système de valeurs en bon état, sinon prêt à l'emploi.

    Pour se moderniser, l'islam doit-il prendre des distances par rapport à son passé ?

    A. B. - Face aux épisodes passés de la colonisation et de l'impérialisme occidental, l'islam en est trop longtemps resté à une posture de réaction et de repli sur soi. Nous devons lui demander bien plus aujourd'hui, en matière d'autocritique, pour qu'il entre dans une période de transition.

    F. H. - Je ne peux pas laisser dire cela. C'est l'islam qui dès le départ s'est propagé à travers l'expansion guerrière en Afrique du Nord, en Espagne… Mahomet fait des guerres, des razzias, le Christ n'en fait pas. C'est pour cela d'ailleurs que les guerres faites au nom de la Croix sont bien plus graves que celles faites au nom du Croissant.

    A. B.- Ne faisons pas de l'objet historique de l'islam une entité métaphysique. L'islam n'est pas par essence conquérant, guerrier ou incompatible avec ceci ou cela. Certes, le mot «islam» est réputé signifier soumission à Dieu, mais il est aussi de même racine que le mot arabe qui veut dire paix. Une religion peut évoluer, en enfantant par exemple, à l'image du christianisme, une civilisation de la sécularisation, de la liberté de conscience compatible avec la vie spirituelle. Certains pays musulmans ont tenté de se transformer ainsi lors des printemps arabes.

    F. H. - Vous voyez l'histoire comme une nécessaire sortie de la religion. Quitte à me répéter, le sens de l'histoire est, selon moi, à l'opposé du modernisme qui croit pouvoir faire «du passé table rase». L'invention de l'histoire se fait dans la tradition, la nouveauté prenant corps à partir d'un héritage. L'islam ne doit pas refuser son historicité. Or, dans son principe, il s'oppose à un aspect très profond du judéo-christianisme qui est la notion de révélation progressive. Le génie juif est de dire que la révélation de Dieu s'opère à travers des événements historiques, non en se détachant de la chair et du temps, mais en y descendant profondément. Ainsi insiste-t-on dans la Bible et les Évangiles sur les événements, les généalogies, les noms propres. Cela n'existe pas dans le Coran, qui tend à court-circuiter l'histoire de la Révélation. Pour preuve: Marie, mère de Jésus, y est confondue avec la sœur d'Aaron et de Moïse.

    Mohammed ne prétend pas venir après et assumer tout l'héritage précédent. Il affirme restaurer la religion adamique, et donc sauter par-dessus les siècles vers une origine anhistorique. C'est pourquoi le Coran rejette les Écritures juives et chrétiennes comme étant falsifiées (aussi la Bible est-elle interdite dans la plupart des pays musulmans). C'est un rapport pour le moins curieux à l'histoire.

    Dans les religions juive et chrétienne, il y a dès le départ un rapport critique à l'observance religieuse. Chez les juifs, comme vous le savez, il y a une primauté de l'interprétation. Et, chez les chrétiens, à partir d'une critique des docteurs de la Loi, une primauté de la charité. L'Église catholique affirme en conséquence le développement du dogme, la multiplicité des sens de l'Écriture, le travail de la raison, d'où viennent les très catholiques Rabelais, Montaigne, Descartes, Pascal…

    La seule manière de restaurer le sens de l'histoire en France est d'admettre l'origine de notre foi en l'histoire, et donc d'affirmer la primauté culturelle du judéo-christianisme. Ou plus précisément que la France s'est constituée à travers des racines gréco-latines et des ailes juives et chrétiennes.

    Abdennour Bidar, vous voulez sans doute répondre à ces attaques…

    A. B. - Hors du judéo-christianisme, point de salut donc! Quel impérialisme absolument inaudible! Au moment où toutes les civilisations du monde se rencontrent, et cherchent de l'universel partageable, construit ensemble, je vous souhaite bon courage pour aller convaincre les musulmans mais aussi les Chinois et les Indiens que seuls le judaïsme et le christianisme ont un sens de l'histoire !

    Sur le fond, je ne peux que réagir. Certes, le Coran contient, et je le déplore, des versets extrêmement violents et problématiques qui continuent aujourd'hui à nous empoisonner. Mais il existe des musulmans capables de prendre leurs distances vis-à-vis de ces versets, de refuser qu'ils servent de prétexte à la violence ou à une prétendue «guerre sainte» et de réclamer plus généralement un droit d'interprétation des textes.

    F. H. - Ils sont très minoritaires.

    A. B. - Je vous rassure, ils sont plus nombreux que vous semblez le penser. Et l'islam a une histoire. J'en veux pour preuve le schisme entre les chiites et les sunnites, la diversité des écoles et les batailles ou échanges continuels avec les différents bassins de civilisation. Il existe aussi dans l'islam un certain nombre de grands noms, comme Ibn Khaldoun, qui ont posé de façon très précoce les fondements de la science historique et qui ont influencé un grand nombre de penseurs d'autres civilisations.

    Un mot, enfin, sur la généalogie. Étant des trois monothéismes la dernière religion révélée, l'islam reconnaît que nous sommes tous les fils d'Abraham.

    Comment articuler laïcité, racines chrétiennes de la France et fraternité ?

    F. H. - Vous ne pouvez ignorer que ce truc des «fils d'Abraham» est un passe-passe nominal, puisque l'Abraham dont parle le Coran n'a pas la même histoire que celui de la Bible, et qu'on y substitue Ismaël à Israël… Mais soit. Revenons sur les conditions d'un vrai dialogue. Sans entrer dans la logique du choc des civilisations, je mets en garde contre les risques du relativisme. Soit chacun rentre dans sa bulle, soit, puisqu'il n'y a plus de vérité, ce n'est pas le plus sage, mais le plus séduisant, le plus habile, le plus menaçant ou le plus argenté qui l'emporte. L'enjeu n'est pas la modération mais la reconnaissance envers cette vérité de l'histoire apportée par l'héritage chrétien de la laïcité. Aussi, la France, dans le rapport aux religions, ne peut pas traiter avec équivalence ce qui relève de sa propre ascendance - et de la production de la laïcité même - et ce qui n'est pas du même lieu de civilisation. Vous savez très bien qu'une fleur coupée de ses racines et mise dans un vase est très jolie, mais, lorsqu'elle fane, elle commence à sentir mauvais. C'est le sort actuellement en France d'une laïcité coupée de ses racines.

    Quant à la notion de fraternité mise à la fin de la devise républicaine, je dirais comme Régis Debray qu'elle a été largement occultée. Après avoir reproché au roi son paternalisme, la République a cherché à inventer une société de frères sans père, et elle n'a réussi qu'à fabriquer des individus sans patrie.

    Les religions chrétienne et musulmane en France sont-elles alors vouées à s'ignorer ?

    A. B. - Je suis d'accord pour reconnaître l'héritage judéo-chrétien, évidemment, mais il faut aller plus loin en intégrant l'islam. Certes, l'islam vient d'une autre civilisation, mais il convient de reconnaître la valeur de l'altérité.

    Or notre différence, semble-t-il, est que j'ai confiance en vous, en nous tous, avec votre culture et avec la mienne. Je voudrais qu'il en soit de même pour vous à l'égard des musulmans. L'importance de la population musulmane en France nous fait un devoir de nous entendre.

    C'est pour cela que je plaide pour la fraternité. La laïcité, qui à la base avait le génie de rassembler, est devenue un facteur de division, et je le déplore. Par contre, j'estime que la fraternité a encore, elle, une virginité qui pourrait conduire au ressaisissement collectif dont la France a bien besoin.

    Nous y travaillons au ministère de l'Éducation nationale, avec la mise en place d'un nouvel enseignement moral et civique qui remettra dans la culture commune un certain nombre d'héritages humanistes - comme la fraternité - qui se retrouvent tant dans le judaïsme, le christianisme que dans l'islam.

    Cette responsabilisation de la société civile ne relève évidemment pas seulement de l'État. Elle doit se faire dans toutes les sphères, et en priorité familiales. Que dit-on dans les familles musulmanes du petit juif? Et vice versa ?

    En outre, j'ai déjà exprimé mon jugement très sévère à l'égard du Conseil français du culte musulman (CFCM), dont l'appellation elle-même invite à s'interroger. Pourquoi considérer que la population musulmane en France est obligatoirement liée à l'islam par le culte? C'est nier, aujourd'hui, la diversité profonde de la culture musulmane, qui regroupe à la fois des personnes attachées aux cultes, d'autres moins et des non-croyants.

    Je sais que mes propos, comme les vôtres, peuvent être un peu durs à entendre, mais il est de notre devoir de se solidariser tous pour que la balance penche du bon côté. La grâce et le génie de la situation actuelle, c'est que nous sommes tous dans la même galère, de réinventer ensemble un humanisme partageable, avec tous nos héritages sacrés et profanes.   

    * Dernier ouvrage  d'Abdennour Bidar: Plaidoyer pour la fraternité, Albin Michel, 2015 ; de Fabrice Hadjadj: Puisque tout est en voie de destruction. Réflexions sur la fin de la culture et de la modernité, Le Passeur, 2014.

    Entretien par Marie-Laetitia Bonavita et Alexandre Devecchio

     

  • A l'approche du 25 décembre, Robert Ménard : Demain, vais-je devoir enlever les « Joyeux Noël » qui éclairent la vieille ville ?

    17942a636b6277aa0e1b58e9c32b500d.jpegRobert Ménard, on lit, un peu partout dans la presse, que vous auriez été sommé par le préfet de l’Hérault de retirer la crèche installée par vos soins à la mairie de Béziers. Est-ce vrai ?

    Pas du tout ! Le préfet, Pierre de Bousquet, nous a simplement, dans un courrier, « invités à reconsidérer notre projet dans son principe, ou au moins dans ses modalités ». Ce que nous avons fait : nous avons intégré la crèche dans le programme des activités culturelles et festives de fin d’année. Il l’avait du reste suggéré lors d’une conversation téléphonique que nous avions eue. Ce n’était donc pas une mise en demeure, ni même une mise en garde.

    On vient d’apprendre par ailleurs que le tribunal administratif de Nantes a exigé du conseil général de Vendée qu’il démonte la crèche traditionnellement exposée durant la période de Noël à l’accueil. Cette décision vous inquiète-t-elle ?

    Bien sûr, cette décision est inquiétante. Mais elle est surtout grotesque. Demain, à Béziers, je vais devoir enlever les « Joyeux Noël » qui éclairent les ruelles de la vieille ville ? Et pourquoi pas les sapins et les boules ? Les ayatollahs de la laïcité se trompent d’époque. Ce n’est pas l’Église ni la religion (en tout cas, pas celle-là) qui menacent l’État.

    La crèche restera donc là où elle est jusqu’à la fin de l’année ?

    Oui, je l’espère. Mais il peut y avoir évidemment une procédure en référé. Le préfet peut me mettre en demeure de l’enlever. Et là, je serai face à un dilemme : en tant que maire, je dois respecter la loi – d’autant plus que je rappelle régulièrement à mes administrés qu’ils doivent eux-mêmes respecter la loi ! – mais en même temps, et c’était inattendu, vous n’imaginez pas le nombre de gens qui ont afflué à la mairie, non pas seulement pour voir la crèche mais, disaient-ils, pour la défendre, pour qu’on ne l’enlève pas…

    J’ajoute qu’à l’inauguration de la crèche, il y avait des musulmans, heureux d’être là car, disaient-ils, ce spectacle leur rappelait l’univers de leur enfance. Mais peut-être n’est-ce pas ces musulmans-là qu’on a envie d’entendre ?

    J’ai par ailleurs reçu un mot du responsable de la communauté juive de Béziers qui regrettait de ne pas être là pour l’inauguration de la crèche et qui nous a félicités de l’avoir mise en place. Un autre membre de cette communauté, conseiller municipal appartenant à l’opposition, m’a demandé d’installer pour Hanouka un chandelier à neuf branches dans l’hôtel de ville. Je lui ai dit que nous le ferions, considérant que nous avons un héritage judéo-chrétien. 

     

    Entretien avec Robert Ménard, le 4 décembre 2014, sur Boulevard Voltaire

     

    Commentaire en bref de Lafautearousseau

    Ménard a mille fois raison. La crèche fait partie, depuis des siècles, de nos traditions et de nos racines culturelles. A ce titre, elle a toute sa place dans l'espace privé et dans l'espace public. Au reste, comme sous la Révolution, faudra-t-il un jour débaptiser nos villes, villages, quartiers, rues qui portent un nom de saint, au prétexte du principe de laïcité ? Absurde !

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    Crèche à Saint-Saturnin, en Provence

  • Rire ou sourire un peu ... même s'il n'y a pas vraiment de quoi

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     Chrétiens d'Orient

    Source : Figaro magazine. Signé Nicolas VIAL

     

  • Quand l'Eglise appelle nos sociétés à se réveiller et défend les familles, comme un bien inestimable et irremplaçable

    On le sait, nous l'avons souvent précisé, rappelé, Lafautearousseau limite sa réflexion au domaine politique. En particulier, nous ne nous aventurons pas sur le terrain religieux. Sauf lorsqu'il touche au politique ou, comme on dit aujourd'hui, aux questions sociétales. Ainsi avons-nous dit notre désaccord avec certaines orientations ou prises de position de l'Eglise Catholique, fût-ce en la personne du Pape. Par exemple en matière de politique de l'immigration, De simples gestes, repris et amplifiés par les médias, pouvant devenir des armes redoutables contre la France et l'Europe, aujourd'hui menacés dans leur identité par l'immigration massive et dans leur sécurité par le terrorisme, nous avons marqué notre désaccord. En d'autres circonstances, au contraire, l'Eglise persiste à défendre courageusement les fondements même de nos sociétés. En particulier, s'agissant de la famille. Ainsi, dimanche dernier (28 septembre), lors de la messe du soir, à Notre-Dame de Paris (retransmise par KTO),  comme introduction à la prochaine ouverture du synode sur la famille (du 5 au 19 octobre 2014, à Rome), le cardinal Vingt-Trois a donné lecture de la prière du pape François que nous trouvons utile de reproduire ici. Outre tout ce qu'elle contient sur le plan spirituel - que croyants ou non-croyants apprécieront - ce qui y est dit, in fine, s'adresse aux sociétés contemporaines. Et va dans le sens, non seulement de leur ordre, mais aussi de leur vitalité et, au sens le plus large, de leur santé. u  Lafautearousseau  


    Prière pour les Familles

     « A Vous, Sainte Famille de Nazareth

    Jésus, Marie et Joseph à vous, Sainte Famille de Nazareth, aujourd'hui, nous tournons vers vous notre regard avec admiration et confiance. En vous, nous contemplons la beauté de la communion dans un amour vrai; à vous, nous recommandons toutes nos familles, afin que se renouvelle en elles les merveilles de la Grâce.

    Sainte Famille de Nazareth, école séduisante du Saint Évangile, enseigne-nous à imiter tes vertus avec une sage discipline spirituelle, donne-nous le regard limpide qui sait reconnaître l’œuvre de la Providence dans les réalités quotidiennes de la vie.

    Sainte Famille de Nazareth, gardienne fidèle du Mystère du Salut : fais renaître en nous l'estime du silence, fais nos familles des cénacles de prière et transformes-les en petites églises domestiques. Renouvelle-y le désir de sainteté, soutiens la noble fatigue du travail, de l'éducation, de l'écoute, de la réciproque compréhension et du pardon.

    Sainte Famille de Nazareth, réveille dans notre société la conscience bienveillante du caractère sacré et inviolable de la famille, bien inestimable et irremplaçable. Que chaque famille soit la demeure accueillante de bonté et de paix pour les enfants et les personnes âgées, pour qui est malade et seul, pour qui est pauvre et dans le besoin.

    Jésus, Marie et Joseph, nous vous prions avec confiance. A vous avec joie, nous nous confions. »

    Pape François - Journée mondiale des familles en l'Année de la Foi - dimanche 27 octobre 2013

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  • Chrétiens d’Orient, que la France parle ! par Christian Tarente *

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    Singulier renversement de perspective. On attache trop souvent aux Chrétiens d’Orient l’image honnie d’un « colonialisme » dépassé et condamné par l’Histoire. On les perçoit comme une cinquième colonne de l’impérialisme occidental. Pourtant, rappelait récemment le P. Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient  – avec une éloquence que renforçait une situation de plus en plus dramatique –, la ville biblique de Ninive, aujourd’hui Mossoul, est chrétienne depuis 2000 ans. Bon gré, mal gré, au fil des siècles, les conquérants arabes ont toujours respecté cette population dynamique et respectueuse des autres : contrainte d’accepter l’ordre islamique, soumise aux humiliations de la dhimmitude, elle est restée, en dépit des schismes qui l’ont affectée, unie par sa force d’âme que soutenait la solidité de ses traditions. Aujourd’hui, à Mossoul, la communauté chrétienne est écrasée, chassée, ou tuée.

    Sans doute n’est-elle pas la seule victime. Le nouvel « état islamique » sunnite, installé dans le nord de l’Irak et le nord-est de la Syrie par le « calife » autoproclamé Abou Bakr al-Baghdadi, suit les règles connues du totalitarisme actif. Il élimine tout ce qui n’est pas lui. On sait qu’il a cruellement frappé les Yézidis, cette communauté kurde syncrétiste qui lui résistait. Mais c’est à d’autres musulmans qu’il s’attaque d’abord : son principal adversaire est l’état irakien, dominé par les Chiites appuyés par l’Iran. Mais il n’a pas hésité à exécuter les 700 membres d’une tribu sunnite de Deir es-Zor, en Syrie, dont il convoitait le pétrole. Al-Baghdadi est un dissident d’Al-Qaida. Il joue la même carte que Staline face à l’internationalisme « trotskiste » de l’organisation de Ben Laden : la construction de l’islamisme dans un seul état. Son « califat » gagne du terrain et entend bien imposer son existence. Son avenir reste sans doute incertain tant de puissants intérêts ne manqueront pas de se coaliser contre lui. Mais entre-temps, que de dégâts !

    C’est naturellement une souffrance pour les Chrétiens de voir des lieux historiques de la première Chrétienté ainsi dévastés par la barbarie. Nous ne sommes pourtant pas des gardiens de musée. Mais nous sommes bouleversés par les appels à l’aide d’un peuple martyrisé. Nous sommes aussi terriblement angoissés par le déséquilibre qui gagne une région si proche de nous à tant d’égards. 

    Au Vatican, dans un communiqué du 12 août, le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, présidé par le cardinal Tauran, a demandé aux responsables musulmans une « prise de position claire » sur les « actions criminelles indicibles » perpétrées par l’État islamique. « Tous doivent être unanimes dans la condamnation sans aucune ambiguïté de ces crimes, et dénoncer l’invocation de la religion pour les justifier, (sinon) quelle crédibilité pourrait encore avoir le dialogue interreligieux patiemment poursuivi ces dernières années ? » On n’en reste pas moins fondé à s’interroger sur le sens profond de la rencontre de Shimon Peres et Mahmoud Abbas autour du pape François. Même si sa fonction est « prophétique », pour engager l’avenir, comme elle semble de peu d’effet sur l’évolution tragique de la situation tant à Gaza qu’en Irak !

    Que les hordes fanatisées d’al-Baghdadi ait peu d’oreille pour les propos du pape ne saurait surprendre. Mais ce sont les consciences occidentales assoupies devant les drames causés par les migrations que François a voulu « secouer » par son appel à la compassion pour les naufragés de Lampedusa. Ces mêmes consciences occidentales, ne convient-il pas de les réveiller aussi devant le drame des Chrétiens d’Orient ? Et, en tout premier lieu, les consciences françaises ? Depuis que François Ier a eu la courageuse audace de conclure, à partir de 1528, des accords avec Istanbul, la France, aux termes des fameuses « Capitulations », s’était faite la protectrice des Chrétiens d’Orient. Pendant plusieurs siècles, elle a tenu ce rôle que n’ont désavoué ni la Convention, ni la IIIe République dans ses moments les plus antichrétiens. Aujourd’hui, tout cela est remisé dans les oubliettes du quai d’Orsay. On peinerait à entendre dans les bafouillages de M. Fabius, seulement intéressé à ce qu’on pense à Washington et à Doha, quoi que ce soit qui ressemble à la voix de la France.

    C’est à la France, pourtant, qu’il appartient aujourd’hui de parler haut et clair. Les Chrétiens d’Orient, et le monde, attendent qu’elle fasse à nouveau entendre sa voix.

     

     Source Politique magazine 

  • L’Europe commence à réagir, mais pour l’instant sans grande cohérence et mollement, à la menace islamiste, intérieure et extérieure

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    Dans une tribune donnée au Sunday Telegraph (17.08.2014), le Premier ministre britannique, David Cameron, a prévenu, à fort juste titre, du risque que courent « les rues anglaises » d’être « bientôt à la merci des djihadistes » ; et il appelle donc à agir "pour endiguer l'assaut" de l'État islamique qui pourrait prochainement "cibler les rues du Royaume-Uni".  

    Cameron considère que les djihadistes de l'État islamique (EI) en Syrie et en Irak, représentent une menace directe pour le Royaume-Uni, qui doit donc employer toutes ses "capacités militaires" pour arrêter leur avancée.  

    Il précise que la Grande Bretagne ne devrait pas pour autant déployer de troupes en Irak, mais, il n’hésite pas à compléter son propos en ajoutant qu’elle doit aussi réfléchir à la possibilité de coopérer avec l'Iran pour combattre la menace djihadiste. Voilà donc Téhéran désormais en odeur de sainteté à Washington, Londres et Paris ! Et il en sera bientôt de même, pour de semblables raisons, de Damas et, même de Bachar el Assad, que nous combattons sottement depuis deux ou trois ans. ! La valse des alliances, de fait leur renversement, devient, décidément, très rapide. Elle va, de fait, au rythme des urgences et des nécessités.     

    David Cameron explicite ainsi sa politique : " Je reconnais que nous devrions éviter d'envoyer des armes pour combattre, ou dans un but d'occupation, mais (…)  notre sécurité peut être garantie seulement si nous employons toutes nos ressources - aide, diplomatie, nos aptitudes militaires" ; ajoutant que le Royaume-Uni devait coopérer avec des pays comme l'Arabie saoudite, le Qatar, l'Égypte, la Turquie « et peut-être même avec l'Iran ».  

    Un évêque anglican de haut rang, Nicholas Baines, évêque de Leeds, a aussitôt vilipendé cette politique, dans une lettre au journal The Observer, que l'archevêque de Canterbury, Justin Welby, n’a pas manqué d’approuver. Ainsi, dans ces affaires, les autorités religieuses chrétiennes jouent souvent contre leur camp, et se satisfont de soutenir les Chrétiens d’Orient en voie d’extermination, sans paraître s’inquiéter des menaces qui pèsent, aussi, à terme pas forcément très lointain, sur les peuples européens eux-mêmes, chez eux ! 

    Il est bien clair qu’avec ses millions d’immigrés, la France s’est créée un risque supplémentaire – combiné à nombre d’autres facteurs, nous le savons bien - de voir voler en éclats ce qui lui reste d’ordre et de paix civile. Les rues françaises risquent, elles aussi, et peut-être bien davantage que les rues anglaises, d’être ciblées par le terrorisme islamique et de se trouver à sa merci. Il y a beau temps, ici, que nous le disons sur tous les tons.

  • Question du jour : les autorités religieuses chrétiennes sont-elles lucides, cohérentes, en matière d'immigration ? La réponse est non

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    Interrogée par le Figaro magazine (25-26 juillet) Malika Sorel-Sutter*, « l’une de nos plus brillantes analystes de l’immigration et de l’intégration », apporte une réponse qui a retenu notre attention. Ce dialogue - sur le point précis auquel nous nous attachons ici - est le suivant :

    « Les autorités religieuses chrétiennes sont-elles lucides à cet égard ?

    Pas vraiment. Je suis d'ailleurs choquée par l’injustice que le pape commet lorsqu’il culpabilise les Européens en les accusant d'égoïsme et en leur demandant d’accueillir davantage de pauvres, oubliant que les Européens ont beaucoup fait. Il se focalise sur la souffrance des corps et néglige la souffrance morale de ceux qui fuient leur patrie. Il oublie que les migrants sont aussi pourvus d'une spiritualité, que l’épreuve de l’exil les poussera à reconstituer leur communauté spirituelle sitôt qu'ils se trouveront en nombre suffisant sur la terre d'exil. La compassion du pape participe malheureusement à desservir la paix sur le long terme. »

    Nous sommes d’accord avec cette appréciation que nous avons, nous-mêmes, exprimée en plusieurs occasions.

    En outre, n’est-il pas contradictoire de défendre les Chrétiens du Moyen-Orient contre le fanatisme d’un certain Islam, comme l’a fait, récemment, la délégation de prélats français emmenée par la Cardinal Barbarin au Kurdistan irakien, et, d’autre part, de prêcher, en France, l’accueil d’un nombre toujours plus grand d’immigrés ? Faudra-t-il un jour, que ces mêmes prélats aient à défendre, les Chrétiens de France contre une poussée islamiste, intérieure, cette fois-ci ? Et même - avant qu'il ne soit trop tard : ne serait-il pas temps d’y penser ?  

    Par cette incohérence dangereuse, l’Eglise de France, elle aussi, à son niveau, « participe malheureusement à desservir la paix sur le long terme ».

    Il n’est pas agréable de devoir le dire. Mais il n’est pas interdit d’être lucides.

    Lafautearousseau

     

  • Soutien aux chrétiens d'Orient !

    POUR TRAVAUX DIVERS.jpgL'association Sos outre-mer, qui aide depuis 23 ans un orphelinat chrétien au Liban, vient de lancer une opération avec un double objectif:

    - Apporter un soutien financier aux chrétiens d'Irak et aux enfants de Syrie réfugiés au Liban;

    - Inviter les Français qui soutiennent les chrétiens d'Orient à manifester leur solidarité en apposant sur leur voiture ou leur habitation un autocollant portant le signe de désignation des chrétiens persécutés en Irak, c'est-à-dire le Noun, cette lettre arabe signifiant Nazaréen et que les dijadistes tracent sur les maisons des familles chrétiennes pour les désigner à la vindicte islamiste.

    Cette "étoile jaune" nouvelle formule sera ainsi détournée de sa vocation initiale pour devenir un signe de ralliement, de résistance et de solidarité chrétienne par delà les frontières.

    Les autocollants peuvent être commandés à Sos outre-mer, 13 Fbg Sébastopol, 31290 Villefranche de Lauragais, au prix de 2 € pièce, port compris (1,50 € pièce à partir de 10 exemplaires). Chèques à l'ordre de Sos outre-mer.

     

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  • Pape François et marxisme : bon à savoir...

    159098456.jpgUn pape inspiré par le marxisme ?

    DÉCRYPTAGE par Jean-Marie Guénois ENVOYÉ SPÉCIAL À RIO

    (Dans Le Figaro du vendredi 26 juillet)

    L'INSISTANCE du pape François sur la question de la justice socia­le - encore démontrée à Rio, par sa visite dans une favela de la banlieue - s'impose désormais comme le pilier central de son pontificat. Cette étape fut d'ailleurs ajoutée par lui au pro­gramme des JMJ. Elle n'était pas pré­vue par Benoît XVI qui devait effecti­vement présider ce rassemblement. François, jésuite latino-américain, pape « révolutionnaire » à certains égards, qui a choisi son nom en référence au « poverello » d'Assise, est-il pour autant un théologien de la li­bération ?

    Ces prêtres - formés idéologiquement dans les années 1970. par les universités catholiques européennes - ont alors tenté de fonder des « communautés de base » en Amérique latine, plus inspirées par le combat politique, façon lutte de classes marxiste, que par le christianisme. Trente ans après, leur bilan est catastrophique pour l'Église : fuite des fidèles vers les Évangéliques ; tarissement drastique des vocations jésuites et franciscaines latino-américaines. L'un de leurs champions, le père Leonardo Boff, est aujourd'hui marié.

     

    Mais ces révolutionnaires-là ont toujours eu, en face d'eux, celui qui devint l'archevêque de Buenos Aires. Il était l'une des bêtes noires des théologiens de la libération. Au point qu'il fut remisé par ses frères jésuites car non politiquement correct, jus­qu'à ce que Jean-Paul II ne vienne le repêcher. Jorge Bergoglio, passionné d'action sociale, n'a jamais transigé, lui, sur le moteur de cette action : une foi catholique sans concession avec la doctrine socialiste. n

     

  • A la manière de... : "J'ai fait un rêve..."

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    J'ai rêvé que l'affiche représentait Mahomet avec l'inscription "Au nom du Prophète"; puis j'ai rêvé qu'elle représentait un rabbin, avec l'inscription "Au nom de la Torah"; puis j'ai rêvé les Champs-Elysées en flammes, les centre-villes du pays dévastés par des émeutes, Harlem Désir hurlant contre le "nauséabond", "l'abject", "le nazisme-et-le-fâchisme"...

    Je me suis reveillé en sursaut : ouf ! j'ai vu que ce n'était "que" de l'agression contre les chrétiens; et j'ai pu me rendormir, d'un bon sommeil, bien "politiquement correct"; je dirais même, "républicain", en hommage à Vincent Peillon !...