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Actualité France - Page 422

  • Un État et un chef de l'État, par Hilaire de Crémiers

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    La V" République est-elle encore en état de fonctionner ? Cette « monarchie républicaine » n'était forte que de sa monarchie. La dégradation de la fonction du chef de l'État est le signe avant-coureur d'une fin prochaine.

    Le ressort essentiel de la machine institutionnelle est, pour ainsi dire, cassé. Dans l’état actuel des choses, personne ne le restaurera. L'institution est définitivement brisée. Le meilleur homme, la meilleure femme du monde, même en déployant toutes les ressources de l’intelligence et de la volonté politiques, ne saurait rétablir, dans le cadre actuel, la force primordiale et transcendantale – même laïque ! - de l'éminente autorité régalienne - l'étymologie exprime bien la signification profonde du mot - qui dominait l'ensemble de nos institutions.  

    LA FRANCE N’EST PLUS GOUVERNEE

    Malgré la lettre, elle relevait d'un esprit d'un autre ordre que constitutionnel ; elle venait d'ailleurs ; elle était historique et reflétait pour la France et pour le monde, bien ou mal selon les cas, l'âme de notre pays qui a, peut-être plus qu'aucun autre, toujours besoin d'un chef, et d'un chef souverain. C'était ainsi, senti plus encore que réfléchi, et souvent même en dépit des hommes qui se trouvaient investis de cette charge suprême et qui, d'ailleurs, n'en usaient bien que quand ils se conformaient eux-mêmes à la tradition qu'elle représentait.

    Aujourd'hui, ce qui devrait être un trône et qui aurait dû l'être, n'est plus qu'une place à prendre offerte à la vulgarité des enchères, objet de toutes les convoitises, cause des luttes fratricides les plus inexpiables, but de toutes les stratégies politiciennes, incessant aiguillon d'ambitions démesurées autant qu'inassouvies, car personne, à la vérité, n'est à la hauteur d'une telle fonction qui ne saurait être remise, comme elle l‘est, au hasard d'une loterie électorale, d’un jeu de roulette indéfiniment relancé où le calcul qui a échoué, se reporte aussitôt sur le prochain tour. Ainsi la politique française se vit dans une ambiance frelatée de casino et les mises sont d'un rapport si considérable qu'elles justifient toutes les prévarications. Le contraire est impossible ; les habitués le savent.

    En raison du quinquennat qui a faussé jusqu'à l'esprit de l'institution en lui retirant la durée, en raison pareillement de la criminelle mécanique partisane qui empêche à tous les niveaux - et d'abord au sommet - jusqu'à l’appréhension même du bien commun, la plus haute magistrature est vidée de toute substance sérieuse et solide. C'est un vide, conçu comme tel par tous, qui, à peine rempli, n'est imaginé incessamment que comme un prochain vide à remplir. Cette clef de voûte qui est censée tenir toute notre architecture institutionnelle, n'est en réalité qu'une béance qui fragilise l'ensemble de la construction : le risque est désormais de la voir s'effondrer sous les chocs répétés qui s'annoncent, économiques, financiers, sociaux et politiques. L'art des titulaires de la fonction suprême en est réduit, depuis deux ou trois mandats, à faire croire qu'ils existent : d'où beaucoup de discours, beaucoup d'agitation, beaucoup d'effets d'annonce et de communication et, par moments, soudain, des décisions aussi rapides qu'irréfléchies et qui aboutissent à des catastrophes. La confiance est définitivement perdue ; elle ne reviendra plus.  

    LA FRANCE N'EST PLUS REPRÉSENTÉE

    Les conséquences d'un tel avilissement de la magistrature suprême se font sentir non seulement dans l'exercice national et international de la fonction, mais également sur l'ensemble des pouvoirs publics. La représentation nationale ne représente plus ; du fait de la tournure de l’élection présidentielle, elle devient de plus en plus l'expression, non de la nation, mais du régime des partis dans sa malfaisance essentielle. La loi n'est plus qu'idéologique, aussi prolixe qu'inintelligente et barbare, et les représentants sérieux se demandent à quoi ils servent. Éüdemment à rien. Ce qui rend le système absurde. La représentation est faussée à tous les niveaux, local et social. La décentralisation elle-même s'est totalement fondue dans le régime des partis qui accapare l'État tout entier. Tout se pèse en terme de pouvoirs... mais en faveur des partis, jusqu'à la moindre commune, jusqu'au moindre article du budget. L’administration et l'organisation de la puissance publique, depuis les ministères jusqu'aux échelons prétendument décentralisés, sont affectées en conséquence de ce dévoiement de l'État d'un double phénomène de déliquescence qui s'explique parfaitement : d'une part, un zèle idéologique exigé par la pression partisane permanente, d'autre part et parallèlement, une inertie dans Ia décision souveraine, elle-même marquée par l’incohérence et la stupidité d'un système d'irresponsabilité.

    Est-ce à dire que plus rien ne marche dans notre pays ? Non. Les Français sont gens de qualité, mais ils connaissent intuitivement les limites de leurs possibilités dans un tel régime, y compris chez les fonctionnaires qui s'efforcent de remplir leur tâche au mieux. Que faire quand tout est dépendant d'un système général devenu, lui, totalement défectueux ? Chacun pressent qu'il entraînera, un jour ou l'autre, dans sa perte ceux qui se flattent d'en détenir le pouvoir et qui seront mis tôt ou tard devant la réalité de leur incapacité. Comme leurs prédécesseurs dans des situations pareilles, ils ne penseront plus alors qu'à esquiver leur responsabilité. Les Républiques, en France, se sont toutes terminées par des désastres ; la Vème n'y échappera pas.  

    LA CONDITION DU SALUT

    En cas d'événement de ce genre, il serait souhaitable qu'une nouvelle génération, intéressée à la chose politique, appréhende la condition essentielle du salut national français : créer, recréer, au sommet de l'État une institution indépendante par nature des partis et des luttes électorales - c'est ainsi qu'à travers les siècles la France s'est tirée elle-même des pires crises ou elle risquait son existence ; et donner à cette institution toute la majesté et toute la puissance - ce qui est la contraire de la tyrannie - que requiert son exercice légitime. Créer, recréer, les libertés essentielles qui ont été confisquées, territoriales, provinciales, professionnelles, éducatives, patrimoniales ; et bâtir enfin une représentation véritable des territoires et des intérêts français, ce qui n'a jamais été fait depuis 1789, le régime des partis s'étant en France constamment substitué à un vrai régime représentatif à la française, toujours désiré des Français et jamais advenu.

    Enfin, donner à l'administration générale l'efficacité qui suppose l'impartialité, la compétence, la cohérence, la durée, la souplesse et la légèreté, bref le contraire du modèle actuel. La France sera alors gouvernée, représentée et correctement administrée. En très peu de temps, tout le monde aura du travail et de la joie sans qu'il y ait besoin d'administration pour en compliquer les règles et la France retrouvera sa place et son rang dans le monde. C'est évidemment la grâce qu'il faut nous souhaiter ! 

     

    POLITIOUE MAGAZINE – N°I3I

  • Notre hypohèse est que le "coup d'Etat" de Valls échouera et qu'il ne sortira pas la France de la crise

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    On nous excusera de parler de coup d'Etat. Le terme est excessif et n'est que repris d'un titre du Figaro. Excessif et néanmoins en partie fondé : il est vraisemblable que Manuel Valls a imposé le limogeage d'Arnaud Montebourg à François Hollande, lequel, selon son habitude, et même selon sa nature, eût sans-doute préféré temporiser. Temporiser, biaiser, mentir, comme toujours. Mais Valls ne lui a sans-doute pas laissé le choix; De Gaulle eût dit : il lui a mis le marché en mains. ("C'est lui ou moi"). Et le départ du Premier Ministre, c'eût été pire ! Coup d'Etat évident, provocation nette, aussi, vis à vis du parti socialiste, de son idéologie, de ses courants, de son électorat et ... de ses élus à l'avenir, aujourd'hui, plus qu'incertain. En dévoilant clairement, brutalement, sa ligne dite social-libérale, en nommant à la succession d'Arnaud Montebourg, Emmanuel Macron, jeune surdoué notoirement plus libéral que socialiste, en se rendant à Jouy en Josas à l'université d'été du Medef, pour y déclarer combien il aime le monde de l'Entreprise, Valls n'a certes commis aucun crime. Sauf celui de rompre avec l'orthodoxie socialiste et avec le mythe de l'unité du parti.  En fait, il a imposé la ligne qu'il avait défendue lors de la primaire socialiste. Primaire qu'il avait largement perdue; primaire, d'ailleurs, qui n'a cessé de se prolonger depuis l'élection de François Hollande à la présidence de la République; primaire qui en est la trame, qui empoisonnera son quinquennat (?) jusqu'à la fin. Fin dont, aujourd'hui, nul ne peut plus prévoir la date. Nous l'avons dit : c'est le retour, désormais, du plein régime des partis; des tractations et des majorités introuvables; des gouvernements éphémères. A Gauche, d'ailleurs, comme à Droite. Et c'est l'une des raisons, politique, celle-là, pour lesquelles notre hypothèse est que Manuel Valls échouera et ne sortira pas la France de la crise. 

    Une autre raison essentielle est l'extrême fragilité de notre économie. Non pas, nécessairement, à cause de la situation interne des entreprises, encore moins de leur incompétence. Mais bien plutôt à raison des boulets dont l'économie française prise dans son ensemble, doit supporter l'impossible charge. Il s'agit donc d'une fragilité plus systémique que conjoncturelle. De cette fragilité, les paramètres sont connus : le lourd service de la dette et ses aléas, nos dirigeants vivant dans l'angoisse perpétuelle, toujours dissimulée, d'une attaque des marchés et de l'augmentation des taux d'intérêt, laquelle ferait aussitôt exploser budgets et prévisions de réduction de dépenses; le coût global d'un chômage exceptionnellement élevé, en hausse récurrente, supporté par la collectivité nationale; le taux des prélèvements obligatoires, fondamentalement trop important en France pour permettre un véritable retour à la croissance; le déficit devenu chronique de notre commerce extérieur (- 70 milliards en France / + 200 milliards en Allemagne !) qui manifeste, en la matière, le dramatique décrochage de la France; sans-doute, aussi, rarement avancé, difficilement chiffrable sans contestation, le coût de l'immigration massive, certainement très lourd, très probablement supérieur au service de la dette ... De fait, les grands secteurs économiques sont tous en crise : production industrielle, commerce, bâtiment, tourisme... C'est pourquoi, là encore, notre hypothèse est que l'actuel et quelque peu pathétique recours du gouvernement Valls au patronat et aux entreprises pour sortir le pays de la crise, échouera, n'atteindra pas l'objectif. A soi seules, les entreprises n'en ont plus les moyens. Leur concours sera de faible effet.

    C'est que la crise dont nous parlons n'est plus seulement politique ni économique. Elle est structurelle et sociale. Les tenants de l'économique d'abord, qui primerait tout, selon nous ont tort. Il n'y a pas de santé économique possible sans le substrat de la santé politique et sociale. Sans un niveau éducatif, culturel et professionnel suffisant, sans cohésion sociale, sans un minimum d'accord et de cohérence dans l'ordre moral, sans confiance dans son pays, sans conscience d'appartenance à une communauté, une identité stable et définie, sans une jeunesse au travail, sans un Etat qui assume cet ensemble, le fasse sien et, en quelque sorte, le dynamise, il n'y a pas de retour à la santé possible pour l'économie non plus.

    C'est, nous le savons bien, ce qui accroît la difficulté et repousse assez loin les limites du problème français. Mais faut-il se cacher les réalités, au risque de ne résoudre vraiment jamais rien ? Remettre en question les fondements mortels de notre régime politique, remettre en cause ce que, par extension, nous nommons aussi le Système, n'est pas dans la vocation de Manuel Valls, ni de son gouvernement. Et c'est pourquoi notre hypothèse est que Manuel Valls échouera, qu'il ne sortira pas la France de la crise.

    Il y faudra d'autres idées, d'autres principes d'autres moyens et d'autres circonstances.

    Lafautearousseau

  • Crise politique ! Crise de régime ! Crise économique et financière ! Crise de société ! Crise morale ! Crise identitaire ! Tout cela se combine, au seul détriment du pays

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    Ainsi les évènements vont leur cours - rapide ces jours-ci ! - conformément à ce que nous annonçons, analysons et prévoyons depuis plusieurs années. Hilaire de Crémiers, notamment, en a démonté les mécanismes profonds dans Politique magazine, et nous n'avons cessé d'y faire écho, dans lafautearousseau.

    Ce qui nous apparaît très clairement, c'est que nous n'avons pas affaire à une simple crise politique - ni d'ailleurs économique - banale, dont on sort comme d'un accès de fièvre passager. Nous avons affaire à une crise profonde où divers éléments interagissent qui menacent et même remettent en question, nos institutions, notre économie, nos finances, publiques et privées, notre organisation sociale, notre identité nationale et, au delà, notre civilisation elle-même, dont on ne peut se dissimuler qu'elle est déjà gravement atteinte.

    A l'instar des détestables pratiques de la IVème République, le ministère Valls, le second, déjà, du demi-quinquennat de François Hollande, n'aura pas tenu cinq mois. La popularité de Manuel Valls, élevée à son arrivée à Matignon, s'est effondrée (-20%). La fragilité de sa majorité, la fronde qui trouble ses rangs, le manque criant de cohésion gouvernementale, la lutte des égos (dont le sien) en vue de la prochaine présidentielle, ont miné son action. Et François Hollande - qui n'est, en effet, plus qu'un roi nu, avec seulement 17% de satisfaits - l'entraîne dans sa chute, comme, d'ailleurs, il entraîne celle des élus socialistes. Lesquels ne l'ignorent pas...

    Cette crise est systémique : certes, elle tient aux conditions particulières de l'élection de François Hollande, candidat à la présidence de la République à l'issue d'une primaire où il fut âprement combattu : les rivalités qui s'y sont opposées -  à lui, principalement - ont tout simplement perduré au sein du gouvernement et rien ne nous dit - tout au contraire - qu'elles vont s'effacer; mais la situation est due, pour l'essentiel, à l'érosion des Institutions de la Vème République, aux pratiques nouvelles que le quinquennat a induites, au retour du plein régime des partis, et, en fin de compte, à l'élection du président de la République elle-même, devenue le véritable poison de la vie politique française.

    Ainsi nous voici face à une crise politique et institutionnelle majeure et, en quelque sorte, face à l'inconnu. Le ministère que Valls va former, sans les écologistes, du moins en tant que tels, sans les ministres frondeurs, sans le Front de Gauche, peut-être même sans les radicaux, trouvera-t-il une majorité durable au Parlement ? Ne risque-t-il pas d'être tout simplement renversé, à la plus prochaine occasion ? Dominique Rousseau, constitutionnaliste de renom, l'affirme : "On ne peut plus exclure que le gouvernement soit renversé par une majorité au Parlement. Et que le président doive envisager une dissolution de l’Assemblée. La crise n’est pas terminée, elle commence". En effet, car que se passera-t-il en cas de victoire (probable) de l'opposition ? Son état présent n'est pas plus brillant que celui du camp d'en face. Dans tous les cas de figure (cohabitation, démission de François Hollande) la guerre des chefs, à son tour, déchirera la Droite.  La France, comme en 1958, se trouvera face à une crise de régime.

    Rappelons simplement que nous vivons, aussi, une crise économique et financière majeure. Elle exclut, pour l'heure, comme conséquence pleinement justifiée, la confiance des Français. Ce qui est à craindre, sous l'angle économique et financier, c'est que les difficultés de la France à se gouverner n'entament aussi celle de nos partenaires étrangers, n'éloignent les investisseurs, ne ruinent la crédibilité de notre pays et, en dernier lieu, ne lassent les prêteurs de consentir à la France des taux d'intérêts notoirement faibles.

    Dans ce cas, crise politique, institutionnelle, économique et financière de première ampleur feraient leur jonction. Et pour sortir la France de ce mauvais pas, il faudra trouver des hommes d'une tout autre trempe que François Hollande et inventer ou réinventer un tout autre régime que celui qui l'aura conduite à de pareilles extrémités.

    Lafautearousseau

     

  • Natacha Polony : Qu'est-ce que Paris a fait de la France ? Nous disons, ici : ce n'est pas "Paris", mais le Système qui est le problème !

    Personnalité médiatique, mais aussi - sans-doute surtout - intellectuelle et, au sens positif, politique, Natacha Polony pose de façon pertinente, dans cette tribune du Figaro, la question de nos diversités ancestrales menacées. Bien-sûr, son souci a notre sympathie et même, depuis toujours, il est nôtre. Mais nous faisons deux objections : lorsque l'on dit Paris, l'on ne nomme pas la source non pas géographique mais systémique des destructions que l'on constate et déplore. Nommons cette source : il s'agit, de fait, du Système politique, idéologique, médiatique, partisan, qui gouverne ou tente de gouverner la France. Notre deuxième objection est simple : il n'y a pas de fédération qui tienne sans fédérateur. Natacha Polony suggère ce manque lorsqu'elle incrimine, en forme de conclusion, "la disparition du ciment qui faisait de (nos) identités l'édifice admirable qu'est une grande Nation". Ce ciment, fut, dans l'Histoire, la monarchie française. Là encore, pourquoi ne pas le nommer ♦ Lafautearousseau

     

    o-NATACHA-POLONY-facebook.jpgQui se promène sur les routes de France et rencontre ses habitants sera frappé par un phénomène incontournable et récurrent. De cette Provence à la culture millénaire au Lauragais enraciné dans sa mémoire, des Corbières sauvages à la Touraine paisible, on cultive une même détestation de « Paris ». Pas forcément le rejet colérique des Marseillais fiers de leur cité grecque et jaloux de leur rayonnement mais un agacement bougon face à une entité indéfinie et omniprésente. Manifestation poujado-populiste? Éruption identitaire? Non, il y a là un sentiment qui marie des souvenirs ancestraux et le constat sociologique le plus contemporain.

    Paris, c'est cette puissance qui arase tout, qui rabote les droits et les identités. Paris, c'est un mélange d'arrogance, de certitude et de bonne conscience. Derrière ce sentiment, il y a la colère de n'être pas entendu, pas même considéré. Il y a l'impuissance et la révolte d'un peuple qui croit encore à l'Histoire et qui sait que la démocratie devrait consister à traduire dans les décisions prises au nom de la Nation, par l'Assemblée de ses représentants et du gouvernement qui en émane comme par le Président qu'il a élu, ce moment où la diversité des intérêts et des conceptions se recompose pour forger le Bien commun. On en est bien loin…

    Et si au moins, ils les voyaient faire amende honorable, ces brillants esprits qui veulent penser pour eux. Mais l'été fut rythmé par les effroyables nouvelles de Mossoul et des Chrétiens d'Orient, et qu'ont vu les Français dans leurs journaux et leur poste de télévision ? Les apprentis sorciers qui avaient soutenu l'intervention américaine en 2003 reconnaître leur tragique erreur et dénoncer la folie d'une idéologie qui consistait à imposer la démocratie et le marché - surtout le marché - par les armes? Pas du tout. Ils ont pu entendre Bernard Kouchner livrer ses oracles sans que personne n'ose lui demander un mea culpa.

    L'été vit aussi se poursuivre le désastre économique, hausse du chômage, emplois menacés dans les abattoirs, feuilles d'impôts délirantes, spirale de la déflation… Ont-ils entendu Jacques Attali, Alain Minc et tous les chantres de la «mondialisation heureuse» admettre une erreur de jugement? Rien de rien.

    Alors, Paris incarne tout cela. Les chevaliers francs et les seigneurs du Nord qui vinrent écraser la civilisation occitane sous prétexte d'hérésie cathare, et le légat du Pape, Arnaud Amaury, lâchant devant les remparts de Bézier: «Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens». Plus tard la réduction progressive de toute identité spécifique à une forme d'archaïsme forcément hermétique aux Lumières, aux Droits de l'Homme et au Progrès.

    Pourtant, la France est riche de cette diversité qui fait que l'Anjou n'est pas le Dauphiné et que l'Artois n'est pas le Périgord. Elle vit de ces terroirs humains aussi bien que géographiques. Et il ne s'agit là ni d'identitarisme ethnocentré ni de régionalisme folklorique. On ne joue pas à parler catalan ou à perpétuer le souvenir des traditions ch'tis. On le fait parce qu'on y trouve une dignité qui est celle d'un humain conscient de toutes les dimensions de son identité. Mais Paris, ce «Paris» qui symbolise à la fois la puissance publique et les élites, au lieu de cultiver cette diversité nationale qui a fait la grandeur de la France dans la richesse de ses différences, tel que le célébrait la Fête de la Fédération du 14 juillet 1790, a systématiquement gommé ou éradiqué cette plus value française que constituait la possibilité de crier «Vive la République» en breton, en corse, en alsacien, en basque ou en occitan, cette possibilité de vivre dans un paysage identifié, dans un environnement culturel foisonnant.

    Certes, si cela avait au moins permis de sauver la patrie en danger! Même pas! Car l'idéal de cette société de liberté, d'égalité et de fraternité censée justifier la virtualisation des identités françaises est aujourd'hui foulé aux pieds par la crise du politique, le renoncement à toute émancipation véritable et les certitudes d'experts occupés à développer un village mondial indifférencié où circuleront des produits standardisés. La télévision et la société de consommation sont en train de détruire cette diversité française bien plus sûrement que ne le firent les injonctions à parler Français des instituteurs de la IIIème République. «Défense de parler flamand et de cracher par terre» pouvait-on lire dans les cours de récré du Nord. Du coup on ne parle plus flamand mais on crache sur la France. Avant que You tube et le selfie généralisé n'achèvent le travail.

    Et cependant, dans cette France aux paysages sublimes, cette France dont on nous dit, cette année encore, que 84 millions d'étrangers sont venus la visiter, on sent, bien sûr, de l'inquiétude, mais on sent surtout une force de volonté inaltérable à mille lieues de la résignation de ces élites nationales qui ont décrété que la France est un pays mineur. Dans chaque département, dans chaque contrée, on trouve des paysans qui s'organisent pour proposer des produits authentiques loin des circuits de la grande distribution, des entrepreneurs qui perpétuent malgré les délocalisations et la concurrence déloyale un savoir professionnel de qualité, des énergies prêtes à s'exprimer car elles s'appuient sur une mémoire transmise et la conscience de ce que l'on est. Ce ne sont pas les identités françaises qui menacent l'unité de la France, c'est la disparition du ciment qui faisait de ces identités l'édifice admirable qu'est une grande Nation.

    Le Figaro - 16-17 août 2014

  • André Bercoff* s'amuse et nous amuse dans Figarovox ... "60 ans de François Hollande : la retraite, c'est maintenant !"

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    Heureux qui, comme François Hollande, se prépare à passer le plus glorieux des anniversaires. Notre président, en effet, peut se targuer, contrairement à ses prédécesseurs, d'avoir tout réussi et notamment ce fait unique de réaliser, en moins de 2 ans œ, la moitié de son programme de campagne. Il n'a jamais formulé de promesses qu'il n'a su tenir: inversion de la courbe du chômage dès la fin de 2013, passage au-dessous des 3% du déficit pour respecter la règle européenne, diminution lente mais sûre de la dette nationale, interdiction tenue à la famille Dibrani de rentrer en France, amélioration sensible du moral de la population et de l'apaisement des esprits. Les Français, pour une fois, ne se montrent pas ingrats: son indice de popularité n'a jamais baissé en-dessous de la ligne de flottaison des 50% d'opinions favorables.

    " Répétons-le une fois pour toutes, François Hollande a bien mérité un glorieux anniversaire. Et l'application d'une des plus belles lois progressistes de notre cher et doux pays : la retraite à 60 ans." 

    Non que tout soit résolu, évidemment: le passif laissé par son prédécesseur exigeait des travaux d'Hercule, qui ont été néanmoins entamés avec force et audace. Sur le plan européen, François Hollande a réussi cet exploit de peser sur les volontés d'Angela Merkel en ajoutant la dimension croissance au pacte européen. Au tandem bling-bling de la Merkozy, s'est substitué un leadership français d'autant plus évident qu'il portait sur les nécessaires notions de liberté, d'égalité et de fraternité que les gnomes de Bruxelles avaient tôt fait d'oublier. Sur le plan international, les expéditions du Mali, de la Centrafrique ont montré le courage et la ténacité de nos gouvernants. Ne pas oublier aussi que la France était prête à renverser Bachar El Assad mais que, malheureusement les Américains ont traîné les pieds, d'où le marécage aujourd'hui. Enfin, devant la tragédie des chrétiens et des yazidites d'Irak menacés d'un véritable génocide, Fabius a promis une aide humanitaire et il tiendra sa promesse. Il ne sera pas dit que ces populations mourront de faim.

    N'oublions pas surtout ces magnifiques avancées sociétales du mariage pour tous et des lois Taubira qui sont en train de bouleverser, à tous égards, la vie des Français

    Répétons-le une fois pour toutes, François Hollande a bien mérité un glorieux anniversaire. Et l'application d'une des plus belles lois progressistes de notre cher et doux pays: la retraite à 60 ans.

     

    André Bercoff est journaliste et écrivain. Son dernier livre, Je suis venu te dire que je m'en vais, a été publié aux éditions Michalon en 2013.

    Source Figarovox

     

  • Pour saluer Philippe de Villiers !

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    Deux phrases-clés de Philippe de Villiers, dans un entretien donné au Figaro magazine (8-9 août 2014); deux phrases-clés avec lesquelles nous sommes, bien-sûr, en sympathie. Les voici :

    " Poutine ne veut pas des femen et de l'OTAN ? Comme on le comprend ! "

    et

    " Le monde politique est un cloaque fétide et répugnant. "

    Comme on le comprend !

    Les deux derniers ouvrages parus :

    = Le Roman de Charette, Albin Michel,‎ 2012, 22 cm, 474 p.- Prix Jean Ferré 2013, prix du Cercle de la mer 2013.

    = Le Roman de Saint Louis, Albin Michel,‎ 2013, 22 cm, 520 p.

     

    Photo Stéphane Lavoué

  • " France, mère des arts, des armes et des lois "...

    arton7720.jpgFrançois Marcilhac vient de publier dans l'Action française 2000* une note qui nous paraît tout à fait opportune, à props de l'entretien que le Comte de Paris a accordé à Politique magazine, dans sa parution de jullet-août; il a raison, nous semble-t-il, de souligner la hauteur de vue du Prince comparée à la médiocrité des discours politiques habituels; et, surtout, pour différencier la France à l'identité malheureuse qui est, hélas, celle d'aujourd'hui, de la France historique, celle qui fut "mère des arts, des armes et des lois", il a eu le bon goût de rappeler et de transcrire le superbe sonnet de Du Bellay qui porte ce titre. Nous le publierons demain g  Lafautearousseau.    

    Dans un entretien récent [1], le comte de Paris rappelle ses trois fondamentaux : « Bien connaître les Français a toujours été mon souci majeur. C’est même l’histoire “d’une grande amour” qui ne tient compte d’aucun obstacle ni d’aucun clivage » ; puis « connaître nos racines et notre histoire [...] pour prévoir l’évolution probable du monde dans lequel nous vivons » ; enfin , « la base de tout », l’enseignement notamment « de notre langue, de notre éthique », comme « exigence de civilisation ». 

    Henri VII (Photo : La Couronne)

    Comment ne pas être frappé de l’abîme entre la hauteur de vue du Prince et la médiocrité d’un personnel politique qui tente de dissimuler son renoncement à assurer le bien public, en ânonnant à intervalles réguliers, face aux périls qui les menaceraient, les fameuses « valeurs républicaines au fondement de notre pacte social » : une liberté de plus en plus fantomatique dont législateurs et juges ne cessent de s’occuper activement, une égalité mortifère à l’ombre de laquelle prospère la loi impitoyable de l’argent, une fraternité qui se résout dans un communautarisme de division et de haine.

    Car tel est le legs d’une république qui emporte dans la déliquescence de sa propre idéologie le pays lui-même. Le peuple français meurt d’une imposture qui lui a imposé de se renier lui-même tout en le réduisant à une fausse trinité que l’Europe institutionnelle, en s’identifiant avec la démocratie universelle, voudrait accomplir en anéantissant les peuples historiques. Aussi notre seule France ne saurait-elle être celle dont la devise est inscrite sur les portes de nos prisons. C’est au contraire la « France, mère des arts, des armes et des lois » [2] qui, à l’instar de l’Attique, « au bel instant où elle n’a été qu’elle-même [...] fut le genre humain » [3].

    François Marcilhac 

    - [1] Politique Magazine n° 131, juillet-août 2014, propos recueillis par Nicolas Pénac
    - [2] Joachim du Bellay
    - [3] Charles Maurras - Anthinéa 

    * ÉDITORIAL de L’Action française 2000 n°2891

     

  • La bombe de 2017 ? Le sondage qui tue : chronique d’un désastre annoncé… L'analyse de Dominique Jamet

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    Si nous devions voter demain, Marine Le Pen arriverait en tête des intentions de vote avec 26% des suffrages exprimés.

    Excellente et perspicace analyse de Dominique Jamet, dans Boulevard Voltaire du 1er août. Elle rejoint celle de François d'Orcival qui annonce dans Valeurs actuelles que les législatives de 2017 auront lieu à la proportionnelle intégrale ... Nous doutons fort qu'une grande coalition à l'allemande, sous une présidence Sarkozy (conséquence d'une assemblée élue à la proportionnelle intégrale), donnerait, en France, des résultats bien fameux, alors que même en Allemagne cette solution est toujours un pis-aller. Quant à l'hypothèse qu'aucun observateur n'envisage, pour l'instant, l'élection de Marine Le Pen, à quoi conduirait-elle ? Les Français sont ce qu'ils sont : ils brûlent très vite ce qu'ils ont adoré, sont rapidement déçus, regardent, en un rien de temps, vers une nouvelle "alternance". La vérité - à quoi personne ne pense, ou n'ose envisager - est que, pour échapper à ce chaos mortel des luttes et des ambitions, la France doit sortir du Système et instaurer, au sommet de l'Etat, une autorité pérenne non partisanne. Une autorité qui relativise et remette les partis, les clans, les ambitions, à leur place. Leur place qui ne doit plus être la première.   

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    Un sondage, peut-on fonder une prévision sur un sondage ? Une enquête d’opinion, faut-il le rappeler, n’est, suivant la formule consacrée, que la photographie des sentiments et des intentions d’un échantillon supposé représentatif de la population en un moment donné et n’aura jamais la valeur d’une consultation électorale en grandeur réelle. Nous n’en sommes encore, même si le temps nous paraît long, qu’à peine à la moitié du quinquennat en cours, à près de trois ans de l’élection présidentielle programmée pour avril-mai 2017. Enfin, nous ne sommes pas assurés que les candidats qui se présenteront alors seront bien ceux qu’envisage le sondage IFOP dont Marianne fait état dans son dernier numéro.

    Ces réserves faites et ces précautions prises, ce sondage n’en constitue pas moins un événement politique d’importance, et de nature, au cœur de l’été 2014, à faire frissonner de plaisir ou de peur les intéressés. Si nous devions voter demain, Marine Le Pen arriverait en tête des intentions de vote avec 26 % des suffrages exprimés, devant Nicolas Sarkozy (25 %), François Hollande (17 %), François Bayrou (13 %) et Jean-Luc Mélenchon (13 %). C’est donc un 21 avril bis qui priverait le candidat socialiste de l’accès au second tour, avec cette différence par rapport à 2002 que la candidate du Front national ne le distancerait pas d’un petit point, mais d’une dizaine.

    Si Nicolas Sarkozy hésitait encore à tenter l’aventure – ce qui est peu probable –, il ne peut que trouver un puissant encouragement dans des résultats qui semblent lui garantir d’être qualifié pour la finale et donc, selon toute vraisemblance, de l’emporter bien qu’avec une marge sensiblement inférieure à celle – miraculeuse – du miraculé Chirac, « escroc » et « Supermenteur », plébiscité par une panique moutonnière dont il ne tint par la suite aucun compte. Sarkozy, pour sa part, serait bien avisé cette fois de faire une campagne « républicaine » qui lui assurerait un bon report des voix du centre et de la gauche.

    François Hollande, quant à lui, n’a pas lieu de se réjouir. Certes, le score promis à Manuel Valls (17 %) ou à Arnaud Montebourg (10 %) dans le cas où soit l’un soit l’autre se porteraient candidats, met le président actuellement en fonction à l’abri de la concurrence, mais seulement parce qu’il faudrait être suicidaire pour lui disputer l’honneur de porter les couleurs du désastre annoncé. Maigre consolation : le candidat élu en 2012 a d’ores et déjà échoué et il entraîne dans sa chute le parti qui l’a porté au pouvoir.

    L’éternel optimiste qu’est M. Hollande peut toujours rêver d’un effondrement du Front national dont on ne voit pas ce qui pourrait le susciter aujourd’hui, ou espérer que l’UMP se divise, éclate et commette l’erreur de présenter plusieurs candidats. C’est ignorer que si Nicolas Sarkozy remet la main sur son parti, il mettra tout le monde d’accord. Il peut imaginer que, face au danger, la gauche plurielle retrouvera le chemin de l’unité, mais le fossé créé entre le Front de gauche et l’ami de la bonne finance est trop profond pour se combler et l’on ne voit pas pourquoi les dirigeants et les électeurs déçus ou écœurés par la trahison permanente dont M. Hollande est à leurs yeux le symbole voleraient au secours de la défaite. Pas plus qu’on ne voit s’inverser d’ici 2017 – à supposer que l’attelage tienne jusque-là – les courbes du chômage, de l’impopularité et du déclin.

    Le tempérament du chef de l’État le porterait sans doute, perdu pour perdu, à se contenter de voir venir et de durer. Mais ce serait sans compter sur la pression, qui devrait se faire de plus en plus lourde et insistante, de ses propres camarades et amis qui, à la lumière des catastrophes passées et dans la perspective de la catastrophe à venir, feront tout pour sauver les meubles et les acquis.

    L’équation est simple : dans le système qui est le nôtre, où les législatives ont désormais lieu dans le sillage et dans la logique de la présidentielle, si le mode de scrutin actuel est maintenu, les députés socialistes, de près de 300 qu’ils sont aujourd’hui reviendront à 70, comme en 1993, et seront pour cinq ans au moins exclus du pouvoir et de ses avantages. Si du majoritaire on passait à la proportionnelle, l’Assemblée élue en 2017 se répartirait en trois blocs à peu près équivalents : le Front national (s’il s’appelle encore ainsi), l’UMP (si elle n’a pas changé de nom) et la gauche autour du PS (s’il n’a pas été rebaptisé d’ici là comme le souhaitait Manuel Valls), disposant chacun d’environ 200 élus. Ce qui pourrait mener, sous la houlette de M. Sarkozy, à la constitution d’une grande coalition à l’allemande, qui serait chez nous le dernier avatar et l’ultime recours d’un système et d’appareils à bout de souffle dont les Français ne veulent plus. La dernière pause avant le saut dans l’inconnu.

     

  • Fin de régime par Hilaire de Crémiers *

    H D C - Copie.jpgLa ruine dans l'ignominie, tel est le bilan à ce jour de François Hollande. Pourra-t-il même durer ? Cette interrogation commence à être posée publiquement, même par les esprits les plus rassis. Alors se posera la question du régime. Car à quoi sert de continuer dans les mêmes errements.

    La situation générale de la France empire de jour en jour. Le chômage touche directement plus de 5 millions de personnes et affecte en contre-coup près du tiers de la population du pays. Aucune des politiques publiques qui ne sont jamais que matières à discours pour politiciens en mal de démagogie, n'a enrayé le développement de cette maladie qui ronge à l’intime la société française. Dans l'état actuel des choses, un point de non-retour est atteint. Toutes les activités du pays s'en ressentent avec des enchaînements de masse que personne ne contrôle plus.

     

    LA RUINE 

    La France entre en déflation et la raison en est simple : le dynamisme économique suppose la confiance et l'aisance ; elles ne sont plus là. L'État a tout fait pour les tuer. Les chiffres que les experts assènent à tour de bras pour imposer des explications plus ou moins idéologiques, ne viennent, en réalité, que corroborer la triste atonie de la vie française. La croissance ne sera pas au rendez-vous et elle ne peut pas l'être : le r 0% estimé se révèle à mi année impossible à obtenir. L'effet récessif deviendra cumulatif, une chute d'activité en entraînant une autre, comme c'est prévisible : ainsi dans le bâtiment qui est, comme chacun le sait, un exemple topique de l'ensemble des comportements économiques. Une kyrielle de chiffres s'ensuivra auquel Manuel Valls ne pourra rien et qui s'abattra sur toutes ses prétentions : moindres rentrées fiscales, déséquilibre budgétaire, effondrement des comptes sociaux, cascades de dégringolades consécutives sur l'ensemble du front économique et financier, jusqu'au moment où le doute se portera sur la dette souveraine. C'est évidemment ce que redoute la Cour des comptes. Hollande aura beau supplier, ni Angela Merkel, ni Matteo Renzi, le bel Italien, ni Jean-Claude Juncker, le nouveau président de la Commission européenne, ne viendront à son secours. Il sera seul devant une France dévastée où plus aucun accord social ne sera possible - et c'est déjà pratiquement le cas - et dont les réactions et les colères seront imprévisibles. Le pacte de responsabilité prend des allures fantomatiques et, les largesses du gouvernement ne cessant de s'étendre dans le but vain de récupérer un électorat perdu, aucun redressement n'est sérieusement envisageable.

    Or, imperturbablement, le gouvernement poursuit son programme législatif, fondamentalement maçonnique, de destruction systématique, comme si de rien n'était : la famille, la filiation, les territoires et leur découpage, la loi pénale, la santé, la vie, la mort, la morale élémentaire, tout y passe. La France sera un pays totalement déresponsabilisé, à l'image de ces barbaries modernes qui usurpent le nom de civilisation : le fameux « meilleur des mondes » où les «  alphas » réduisent en esclavage les « epsilons ». Le but évident est de casser les ressorts de la vieille nation pour en faire une proie facile, tout autant des marchés que des petits groupes de pression qui s'imaginent manipuler l'univers, des monstres à l'idéologie froide et perverse que ne retient aucun scrupule.

     

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  • Les 800 ans de la bataille de Bouvines, c'est aujourd'hui ! Joyeux anniversaire, la France ! par Georges Garnier-Rousseau, étudiant *

    L'on trouve, dans Boulevard Voltaire, - c'est la physionomie de ce site ami - des prises de position diverses, souvent, même, contradictoires; mais surtout de bonnes analyses, de saines réactions. Dont celle que nous publions ici : la bataille de Bouvines vue par Georges Garnier-Rousseau, étudiant. Nous reviendrons sur Bouvines, notamment au travers des contributions du prince Jean de France et de Pierre de Meuse que la Nouvelle Revue universelle vient de publier.    

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    Alors que l’on s’apprête à célébrer le centenaire de la grande boucherie qui fit tant de mal à l’Europe, ainsi que la victoire de l’Allemagne sur l’empereur (et je ne parle pas de la Coupe du monde), il me semble que passe un peu à la trappe un souvenir certes plus lointain, mais bien moins douloureux pour les Français qui, ces derniers temps, auraient bien besoin d’une ou deux vraies victoires à commémorer.

    Bouvines, 27 juillet 1214 (il y a de cela 800 ans), s’apprête à vivre le moment le plus intense qu’on ait vu dans les Flandres. Une coalition germano-anglo-flamande, au mépris de la trêve voulue le dimanche, marche en direction de l’armée du roi de France Philippe II Auguste. Il est vrai que les coalisés n’en sont plus à une première entorse aux règles. Leur chef, l’empereur germanique Otton, du Saint Empire romain, a été excommunié. Quant à Ferrand de Flandre, il a trahi son suzerain, le roi de France. C’est un ange comparé à Renaud de Dammartin, parjure et traitre multirécidiviste. Honte suprême, leur armée est composée, en plus de la noblesse flamande et germanique, de mercenaires brabançons et saxons. Troupes efficaces mais peu recommandables, voire plus ou moins illégales.

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    Violation des conventions de la guerre par les coalisés et excommunication du chef adverse, voilà qui fait de Philippe II le défenseur de la chrétienté et du pape. Par ailleurs, ses troupes comprennent deux ecclésiastiques renommés, dont l’évêque de Beauvais. Celui-ci, ne pouvant faire couler le sang de ses ennemis chrétiens, brisera leurs membres à la massue. Il capturera notamment Guillaume Longue-Épée, frère batard du roi d’Angleterre et chef du contingent anglais.

    Les coalisés, en supériorité numérique et dotés d’une puissante infanterie, imagineront un temps pouvoir obtenir la victoire : le centre français est enfoncé, le roi Philippe jeté au sol, puis sauvé de la mort in extremis par ses chevaliers qui, ameutant les soldats autour de leur souverain, déclenchent une contre-offensive alors même qu’Otton, l’empereur excommunié, manque d’être tué et doit fuir à pied, sa monture ayant reçu le coup fatal qui lui était destiné.

    Le centre coalisé est en outre fragilisé par l’effondrement de l’aile gauche, qui s’est enfuie à l’annonce de la capture de Ferrand de Flandre qui la dirigeait. Ne reste que l’aile droite qui, d’abord victorieuse aux prémices du combat, se retrouve encerclée du fait de la débâcle de ses alliés. Ses deux chefs, Guillaume Longue-Épée et Renaud de Dammartin, sont pris après de durs combats. La bataille est finie, la victoire est totale. Otton perd sa couronne, Renaud et Ferrand leur liberté, le roi Jean une part de son autorité sur ses barons…

    Voilà une bataille aux conséquences énormes, qui assoira la dynastie capétienne comme force dominante en Europe occidentale. Alors si, pour ses 100 ans, la Grande Guerre a droit à documentaires et commémorations, la bataille de Bouvines mérite bien un petit rappel de ses 800 ans. Joyeux anniversaire !

  • Réédition de La Politique de Pierre Boutang, l'analyse d'Axel Tisserand : le nationalisme comme éthique

    9782912833341.jpgEn rééditant La Politique, de Pierre Boutang, les éditions Les Provinciales ont rendu un service inappréciable à l’intelligence française en ces temps troublés où le souci politique même de l’homme — tel est le sous-titre de l’ouvrage — est remis en cause, notamment par ce monstre froid, l’Europe, qui veut, conformément au souhait saint-simonien, remplacer le gouvernement des hommes par l’administration des choses.  

    Or ce remplacement, en niant la dimension fondamentale du citoyen, fait de l’homme même une chose — un risque que prennent naturellement nos belles démocraties au nom d’un humanisme et d’un universalisme dont l’instrumentalisation trahit l’objectif affiché. Comme le remarquait déjà le jeune Boutang — le livre est paru en 1948 —, «  l’humanisme éternel, auquel se réfèrent les plus honnêtes des “moralistes” comme Albert Camus, n’a d’autre tort que de rejeter la politique, au lieu de l’assumer et de la transformer. » Aujourd’hui nos moralistes ne sont plus honnêtes : leur cynisme technocratique leur sert d’éthique.

    Car ce livre se veut avant tout une réflexion sur la nature politique de l’homme, que le philosophe découvre dans la figure du père, une figure que la révolution attaquera dans celle du Roi, avant que notre époque contemporaine, brouillant les repères fondamentaux de la famille elle-même, ne l’attaque plus radicalement encore en s’en prenant à l’enfant lui-même, légalement devenu objet d’un désir indéfini, voire monstrueux, en même temps que le citoyen se voit dépouillé de toute réalité. « [L’autorité], où l’enfant la découvrirait-il sinon dans son père [...] A l’origine, l’idée du père (et elle seule) donne son sens et sa valeur vivante aux interdictions [...] La réflexion politique ne pouvait alors me trouver désarmé. [...] Qu’y avait-il dans l’enseignement officiel d’une démocratie, dont la fonction première eût dû être de former des citoyens, qui permît vraiment de choisir ? Mais la politique ne pouvait justement être pour moi affaire d’opinion ni de préférence. Une idée était venue mesurer toutes les autres. La métaphysique même, où je m’élançais joyeusement à l’entrée de la classe de philosophie, ne pouvait déterminer la politique : c’est, au contraire, la politique, pour autant qu’elle prolongeait ma réflexion sur le rapport au père, sur cette situation idéale et non-choisie, qui avait mesuré, limité, la métaphysique naturelle [...] Le nationalisme, dont je trouvais les lignes claires, dessinées dans l’œuvre de Charles Maurras, ne m’était pas une doctrine à laquelle je dusse adhérer de volonté : il était une éthique, une manière d’agir exprimant mon rapport à une communauté de naissance que je n’avais pas choisie, pas plus que je n’avais choisi mon père. »

    C’est sur cette figure, trois fois fondatrice — comme Créateur, père et Roi —, que dès lors Boutang fait reposer le paradoxe constitutif du souci politique de l’homme, qui « se trouve à la jonction de l’universalité et de la singularité empirique : l’homme naît dans une communauté qu’il n’a pas choisie. Cet événement contingent et relatif constitue pour lui un engagement nécessaire et absolu, [...] un absolu que consacre l’Eglise lorsqu’elle commande de rendre à César ce qui est à César. »

    Ecrit en un temps où se disputaient deux matérialismes dont Boutang récusait la fausse querelle — le marxisme et le libéralisme : le second est encore vivace ! —, ce livre majeur, comme le note Michaël Bar-Zvi dans sa postface, « nous raconte, comme dans un récit, ce que peut et doit être la politique dans la vie d’un homme, de sa naissance à sa mort ». Oui, plus encore qu’un traité, ce livre est un récit, qui fait sa part à la légitimité de l’être politique de l’homme non pas comme identité close, qu’il est toujours possible de travestir — c’est le mensonge démocratique au semble-citoyen des Etats modernes — mais comme totalité vivante et paradoxale, engagée dans l’histoire, une histoire où chacun doit faire son salut sans que celui-ci s’y réduise (c’est le mensonge du marxisme : quant au libéralisme, c’est l’idée même de salut qu’il récuse). Car c’est par l’histoire que «  l’homme n’est pas “jeté dans le monde” mais qu’il s’y reconnaît, y retrouve son sens par le soin qu’il accorde aux jardins, aux saisons et aux cités mortelles. »

    Ou quand la politique devient souci existentiel.

    Axel Tisserand

    L’AF 2890

    Pierre Boutang, La Politique, la politique considérée comme souci, avec une postface de Michaël Bar-Zvi, Les Provinciales, 2014, 160 pages, 15 euros. En vente à LA LIBRAIRIE DE FLORE

     

  • France Inter diffuse un débat: "La Monarchie est-elle viable dans notre monde moderne ?"

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    Cette année, deux rois ont abdiqué au profit de leur fils. En Espagne, et en Belgique, deux rois osent renoncer au trône... La monarchie, la couronne sont-elles encore viables dans notre monde moderne ?

    Pour répondre à cette question Thomas Chauvineau a invité dans son émission " Le débat de midi " diffusée aujourd'hui sur France Inter : Vincent Meylan, Rédacteur en chef du service histoire et royauté à Point de vue, Charles Bremner Correspondant du Times pour la France, ainsi que Christian Laporte Journaliste de La Libre Belgique.

    Bref, voici une émission intéressante, diffusée à une heure de grande écoute.      

    (Texte et photo:  www.la-couronne.org)

     

  • Plein accord, là, pour le coup, avec Alain de Benoist : le but du sans-frontiérisme est de créer un homme hors sol

    592bfe96545823139a07ac761c088575.pngEntretien avec Alain de Benoist réalisé par Nicolas Gauthier, mis en ligne le 17 juillet, dans Boulevard Voltaire.

    Entre les uns qui veulent les abolir et les autres qui entendent les restaurer, les frontières semblent s’être réinvitées au cœur du débat politique ?

    La « frontière » est à l’origine un terme militaire, qui désigne tout simplement la ligne de front et qui n’apparaît qu’assez tardivement (on se contentait auparavant de parler de « confins »). Ce n’est qu’à partir du XVIe siècle, dans le contexte de la formation des États nationaux, puis avec la généralisation du modèle westphalien (1648), que le terme acquiert le sens politique et juridique que nous lui donnons. La frontière délimite alors le territoire sur lequel s’exerce l’autorité souveraine de l’État. Elle garantit du même coup l’identité de ceux qui vivent à l’intérieur de ce territoire, en leur permettant de jouir d’un mode de vie partagé. La frontière est par ailleurs une notion tellurique, liée à la logique de la Terre. Les « frontières maritimes » ne sont en effet que des conventions arbitraires, dont la définition dépend de l’existence de territoires terrestres, îles et littoraux (les « eaux territoriales »).

    Les frontières existent toujours. Dans son bel Éloge des frontières, Régis Debray signale même que, depuis 1991, tandis que la mondialisation progressait à grands pas, 27 000 km de frontières nouvelles ont été créés en Europe en en Eurasie. « La plupart des peuples, ajoute-t-il, entretiennent avec leurs limites un rapport émotionnel et quasiment sacré ». Le problème, c’est que les frontières n’arrêtent plus grand-chose, ni les programmes d’information, ni les technologies, ni les flux financiers, ni les marchandises ou les migrations humaines. Elles étaient des écluses, elles deviennent des passoires. Elles restent pourtant indispensables sur le plan politique : il n’y a de démocratie possible qu’à l’intérieur de frontières territoriales déterminées, car c’est seulement dans un tel cadre qu’il est possible de distinguer entre citoyens et non-citoyens. « C’est à la frontière d’assurer la paix en permettant à chaque peuple de connaître et de faire connaître, de délimiter, de faire respecter et de défendre ses droits », écrit Hervé Juvin dans La grande séparation.

    Faites-vous un distinguo entre les frontières naturelles et celles ne devant leur légitimité qu’au compas des géomètres, au Moyen-Orient ou en Afrique noire ?

    C’est surtout à partir de la Révolution que se développe l’idée de « frontières naturelles », en particulièrement chez les Jacobins qui, acquis à l’esprit de géométrie, veulent faire de la nation un espace rigoureusement unifié. Le 31 janvier 1793, Danton assure que « les limites de la France sont marquées par la nature », laissant ainsi croire à une sorte de prédestination naturelle (ou providentielle) de l’Hexagone. Très en vogue au XIXe siècle, cette idée est aujourd’hui en grande partie abandonnée. La géographie physique explique beaucoup de choses, mais elle n’explique pas tout. Les grands fleuves, comme le Rhin, longtemps considéré comme la « borne naturelle des Gaules », unissent les peuples des deux rives autant qu’ils les séparent, comme c’est aussi le cas du Nil. Il en va de même de la plupart des chaînes de montagne : le peuple basque vit aujourd’hui des deux côtés des Pyrénées. Les mers elles-mêmes sont des frontières naturelles toutes relatives, comme le montre l’existence d’une « civilisation méditerranéenne ». Les véritables frontières naturelles relèvent en fait plutôt de la géographie humaine : ce sont celles qui séparent des peuples ou des cultures sociales-historiques distinctes.

    Il est au fond plus facile d’identifier les frontières artificielles. À la fin de la Première guerre mondiale, le démantèlement des empires austro-hongrois et ottoman a créé des nations nouvelles totalement artificielles, comme la Yougoslavie et la Tchécoslovaquie. Sous pression américaine, la carte de l’Europe fut ainsi redessinée. On sait ce qu’il en est advenu.

    Certains militants européens souhaitent supprimer les frontières intra-européennes sans pour autant les renforcer à l’extérieur. Angélisme, suicide ou syndrome d’un Vieux monde fatigué ?

    Un peu de tout cela sans doute. Mais le « sans-frontiérisme » me paraît moins développé chez les « militants européens » (qui, pour la plupart, sont parfaitement conscients des frontières de l’Europe) que chez les libéraux, dont le mot d’ordre a toujours été la maxime attribuée à Vincent de Gournay : « Laissez faire, laissez passer ». Depuis ses origines, le capitalisme est un système qui pousse à la suppression des frontières, puisqu’il est dans son essence d’aspirer à un libre marché toujours plus vaste. Tout ce qui fait obstacle à cette expansion doit être supprimé. Une certaine gauche qui se présente souvent comme « radicale », mais qui est en fait acquise aux idées libérales, aspire elle aussi à faire disparaître les frontières, qu’elle juge « archaïques » et dépassées. Le but est de créer un homme hors-sol, délié de toute appartenance, ouvert à tous les mélanges, à toutes les hybridations. Un monde de « citoyens du monde », qui oublient seulement qu’on ne peut être citoyen que d’une entité politique et que le « monde » n’en est pas une. On pourrait dire qu’avec le « sans-frontiérisme », la logique de la Terre s’efface au profit de celle de la Mer, qui ne connaît que des flux et des reflux.

  • Deux ans qu'il est là : les deux calamiteuses ! Hollande tente de reprendre la main, mais c'est mal parti !...

    hollande champion d'échec.jpg (comme d'habitude, pour qu'il soit bien clair que nous n'inventons rien, que nous ne faisons pas de polémique pour la polémique, ou de critique pour la critique, ou de procès d'intention, nous prenons dans la presse les exemples qui étayent nos propos...)

    A l'occasion du deuxième anniversaire (!) de son élection, on nous l'a seriné, hier, sur toutes les radios et dans tous les médias : François Hollande allait occuper le terrain, pour expliquer que "le retournement" (titre d'un excellent roman de Vladimir Volkoff !...) était là !

    Bref, après "Montebourg-Sapin", comme le chantait récemment Canteloup, voici "Petit Papa Hollande" qui vient explique aux Français que sa politique "marche" : la preuve, il nous le dit, le "retournement" est là ! A ce stade d'autisme et d'aveuglement, comme nous l'avons dit dans un de nos tweets, c'est grave, c'est même très grave, mais que peut-on pour lui ?...

    Entretien avec Bourdin, visite de PME et rencontre avec des apprentis, mais sans bain de foule : les huées de "Carmaux-la-socialiste-depuis-120-ans" l'ayant rendu prudent, la journaliste de France info, ce mardi 6 mai, lâche (perfide ou candide ?) qu'il ne rencontrera que des gens "triés sur le volet" : quel aveu !

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