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La bonne nouvelle, par Hilaire de Crémiers *

La France, certes, s’enfonce dans un marasme profond où le pire peut advenir, mais de  nombreux signes – et déjà ceux des rassemblements de la Manif pour tous – montrent que tous les redressements sont possibles.

Tout va mal, en France, et de plus en plus mal. Chaque jour apporte sa mauvaise nouvelle, son lot de licenciements, de déconfitures économiques, son paquet d’annonces catastrophiques, sa quantité de chiffres de plus en plus épouvantables sur la situation financière et budgétaire, sur les déficits structurels qui affectent tous les comptes publics, plus gravement sur le chômage qui frappe plus de 5 millions de personnes et devenu comme irrémédiable, sur l’immigration que plus personne ne contrôle et qui coûte des sommes incalculables.

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Chaque jour encore livre sa chronique éprouvante, appuyée d’innombrables rapports dont certains de la respectable Cour des comptes, sur l’état de l’Éducation dite nationale, des hôpitaux et de la Santé publique, de la Justice et de la sécurité intérieure, des prisons et de la délinquance en augmentation exponentielle, sur le délabrement et l’épuisement de nos territoires et de notre agriculture. Et faut-il évoquer une guerre qui n’ira qu’en s’amplifiant contre le terrorisme islamique menée par une armée dont le gouvernement ne cesse de réduire les budgets en lui demandant toujours plus avec cette inconséquence qui a toujours caractérisé toutes nos républiques ?

 

 

La révolte gronde

 

À quoi s’ajoutent quotidiennement des bavures de toutes sortes de la part des autorités qui racontent n’importe quoi, des scandales répétés qui ne montrent que trop le niveau moral de ceux qui, au lieu de servir, ne pensent qu’à se servir, le spectacle jusqu’à la nausée de disputes sans fin et de rivalités absurdes, de dissensions dans tous les partis dont le caractère prétendument idéologique ou patriotique n’est, en fait, qu’intéressé, le tout orné de déclarations ineptes émanant de responsables en fait parfaitement irresponsables, et puis en toutes circonstances des manifestations dont certaines tournent mal, où les forces de l’ordre au service d’une république sans âme, sans raison, sans justice et sans droit s’épuisent vainement jusqu’au jour où la protestation deviendra générale même chez les plus dociles des citoyens.

Voilà la France d’aujourd’hui, celle d’Hollande, mais qui, lui-même, n’est qu’un avatar de cette déesse qui s’appelle République et qui ne représente qu’une classe dominante, politicienne, financière, clanique qui, sous ce nom, se déifie, ce qui n’a rien que de très classique. Leur République est leur religion ; en réalité elle n’est que la religion d’eux-mêmes, celle qui les fait vivre, les justifie et les légitimise dans leur pouvoir aux yeux du peuple. Du moins le croient-ils. Et aussi veulent-ils en faire leur chasse gardée. Et pourtant, il y a une bonne nouvelle : c’est que la fausse religion de ces élites de pacotille est mise à mal. Leur oppression – car c’est une véritable oppression sous le couvert d’un Etat de droit – est contestée. La France se réveille. Le bon sens français resurgit partout, avec une vitalité déconcertante, tant tout était fait pour l’écraser. Le petit monde politique et médiatique qui avait contracté une si longue habitude de se goberger en toute impunité dans la déliquescence française, en jouant des avantages du pouvoir, soudain prend peur ; il s’affole même. C’est qu’il n’a plus l’assurance de la maîtrise du système, son système. Ses affidés sont dans la posture et leur posture sont des impostures de plus en plus ridicules.

Où est le chef de l’État, le gouvernement de la France dans ces moments terribles d’une guerre qui ne fait que commencer et qui peut devenir rapidement totale ? Quel sens donné à une représentation française quand toutes les lois ne visent qu’à la destruction de la France, du droit français, des familles françaises, sacrifiées par de médiocres petits bourgeois qui s’amusent à se grimer en socialistes et n’ont jamais donné ni de leur personne ni de leur bien ?

 

La parole se libère

 

Eh bien, voici la bonne nouvelle : des coups répétés ébranlent le système qui se débat déjà dans mille contradictions intérieures. Les dénonciations ne viennent point tant du Front national qui cherche à l’investir de manière légale et dans un esprit de plus en plus républicain et, certes, sincèrement patriote, mais bien plutôt d’une réflexion de fond menée de tous côtés et dont, d’ailleurs, Internet se fait l’écho avec cette liberté d’expression qui le caractérise. À suivre Internet, au-delà des outrances de langage et de pensée, apparaît une réaction salutaire des citoyens qui ne croient plus, mais alors vraiment plus du tout, au système, à ses pompes et à ses œuvres. Saine libération de l’esprit et qui explique l’immense succès d’un Zemmour qui, comme le souligne l’éditorial de ce numéro, a l’art de tout dire de manière lumineuse, précise et donc implacable. Il suffit de les entendre râler, les Valls et les autres, pour savoir qu’ils sont touchés au cœur de leur mensonge, pour ainsi dire, ontologique, celui qui les constitue. Car « ce suicide français » ne tient qu’au mensonge des dirigeants : mensonge dans leur être, leur prétention, leur finalité, leurs discours ; ils tuent sciemment la France dans ses forces vives qui ne demandent en réalité qu’à vivre et à qui ils refusent la vie. Mais il n’y a pas que Zemmour à établir la chronique de cette mort programmée, ce sont maintenant des chroniques régulières dans la presse qui ciblent justement les mêmes causes évidentes de notre décadence : on pense à Rioufol, à Kerdrel et à bien d’autres. Les réflexions aigües d’un Finkielkraut ajoutent, à sa façon, à cette dénonciation devenue récurrente.

Et voilà des rafales de livres, d’études, d’essais qui ne sortent pas d’officines extrémistes, mais de têtes bien faites et bien posées, qui d’ailleurs se reconnaissent volontiers de gauche, mais qui voient, qui disent ce qu’elles voient et qui savent le dire. Il n’est possible ici de signaler que quelques-unes de ces publications les plus récentes qui font le même constat. La France périphérique (Flammarion) de Christophe Guilluy ou, comme le souligne le sous-titre, Comment on a sacrifié la classe populaire, enquête remarquablement menée sur l’évolution sociale de ces dernières décennies. Quelques mots résument tout le propos : « Depuis les territoires de la France périphérique , c’est le modèle d’une oligarchie triomphante qui est contesté par le bas. Cauchemar des classes dirigeantes, cette France périphérique fait voler en éclats toutes les croyances dans un modèle unique… »

Pareillement les Lettres croisées de Jacques Julliard et Jean Claude Michéa, La Gauche et le peuple (Flammarion) en disent long sur le divorce qui sépare ce que Maurras appelait en son temps le pays légal et le pays réel. La gauche de gouvernement a tout renié de ses idéaux, son « moralisme » est immoral, « sa capacité intellectuelle » réduite à réciter les leçons de la mondialisation heureuse. Le peuple français est abandonné.

André Bercoff, journaliste bien connu , écrit déjà la Chronique d’une implosion annoncée (First Document), Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et moi. C’est enlevé et décisif. Il récapitule tous les sujets brûlants que la classe politique dans son ensemble nie ; il ose les prendre à bras le corps et il montre que ce déni aboutit aux résultats actuels, à l’éclatement de la société et à l’effondrement de nos institutions. Il conclut : « la Ve République est morte ».

C’est aussi le constat porté dans cette chronique de Politique magazine régulièrement. Comment, dans ces conditions, ne pas vous convier, Amis lecteurs, au colloque où, le 6 décembre prochain à Paris, sous l’égide du Cercle Vauban, Politique magazine et la Nouvelle Revue universelle par des voix savantes et distinguées feront part de leurs propositions pour un nouveau régime. Rendez-vous capital ! Les renseignements se trouvent en pages 12 et 13 de ce numéro. À bientôt.  ♦

 

* Analyse politique parue dans le numéro de novembre de Politique magazine.

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