Dans le coeur de l’homme, j’ai vu la fange et la corruption,
Et mon espoir en l’homme a pleuré, mais n’a pas fléchi :
La vie bourdonne au sein de la pourriture, une eau vierge dort dans la fange !
- Dans le coeur de l’homme, j’ai vu aussi la poussière,
Poussière de vice et de vertu, résidu neutre et stérile du bien et du mal…
Alors, j’ai tremblé pour l’homme,
L’image de l’homme a brouillé mon coeur comme une nausée.
- Attitudes, mensonges émoussés, sang tourné en salive, échanges solennels de fausse monnaie, prudence creuse en quête d’un ordre éteint – cette cendre s’amoncelle et monte, elle comble l’urne humaine ;
Là, aucune vie ne peut trouver sa pâture – pas même la mouche de l’ordure, pas même le ver du remords.
- Je ne crains pas la fange, je crains la poussière !
Allons ! La nausée n’est pas un verdict intégral. L’homme est injuste et fermé, traître au Oui suprême, idolâtre par omission, qui n’a pas surmonté son plus quotidien, son plus réfractaire hoquet.
La poussière aussi t’appartient, Seigneur, la poussière aussi chantera ta gloire !
Ton amour a des secrets qui fécondent même les entrailles absentes de la vanité !
- Un coup de balai de ta justice qui bouleverse l’ordre mort des poudreux atomes,
Puis un rayon de ta pitié sur la vitre humaine,
Et la poussière transfigurée dansera dans ton soleil !