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  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Famille de France • Le duc de Vendôme au colloque du Cercle de Flore, le samedi 13 mai

     

    Le Prince Jean de France, Duc de Vendôme sera l’invité d’Honneur du Colloque du Cercle de Flore intitulé « Refonder le Bien Commun » qui se tiendra à l’Espace Clery à Paris le 13 mai prochain. (Merci à Charles – Photo : DR) 

     

    Source : Noblesse et Royautés

     

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    Paris samedi 13 mai, colloque du Cercle de Flore : « Refonder le Bien Commun » en présence du Prince Jean de France

  • Société & Actualité • Nul n’osera décapiter la République

     

    Par Aristide Leucate

     

    3266751844.jpgPlus que quelques jours et nous serons fixés sur les deux outsiders qui auront réussi à accéder au second tour de l’élection présidentielle. Il ne sera proposé ici aucun pronostic, tant les imprévus et autres surprises peuvent toujours survenir, en application de cet aphorisme, souvent vérifié, selon lequel « lorsque vous avez éliminé l’impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité » (Arthur Conan Doyle). Toutefois, pouvons-nous, sans risque de nous tromper, prophétiser que quel que soit l’heureux élu, rien ne changera positivement pour la France et les Français.

    Commençons par observer que les onze candidats revendiquent ne pas faire partie du « Système » et se présentent même comme « anti-Système ». Il ne s’agit, rien de moins, que d’un effet d’annonce apophatique (ou, si l’on préfère, un discours récurrent centré sur le déni) dont le but est prosaïquement d’attirer le chaland dans les mailles piégeuses de son filet électoraliste. Le plus troublant, en apparence, réside dans le fait qu’aucun d’entre eux ne semble partager une définition commune de ce qu’ils dénoncent…

    À chacun son système

    L’on n’est guère avancé, sauf à considérer avec Alain de Benoist que « les choses s’éclairent si on ajoute un adjectif ». En effet, « les maurrassiens s’en prennent au système démocratique, les antilibéraux au système capitaliste, les écologistes au système productiviste, les tenants de la théorie du genre au système familial ». Cependant, poursuit-il, « si le mot Système est vague, cela correspond aussi à son caractère intrinsèquement englobant ». Et de poursuivre : « Une critique anti-Système est toujours une critique globale. Elle peut viser le couple droite-gauche, le système des partis, la classe politique dans son ensemble, ou encore ce qu’on appelle l’Establishment, la Caste, la Nouvelle Classe, les élites, etc. Dans tous les cas, on s’en prend à un tout dont les parties font système. » (Monde & Vie, mars 2017) S’emmurant, plus que jamais, dans une logique d’enchérissement permanent, le Système démo-représentatif n’est jamais à court d’imagination ; partant, nos onze concurrents renforcent la résilience du Système qu’ils vitupèrent, démontrant, par là même, qu’ils en font partie. C’est dire que l’on ne doit raisonnablement rien attendre du futur gouvernement du quinquennat à venir.

    Nécessité de la monarchie

    Le régime républicain perdurera, aucun des candidats en lice n’ayant prévu de rappeler un prince dynastique sur le trône vacant. L’enjeu n’est pas que de principe – il n’a même, d’ailleurs, rien à voir avec un quelconque principe –, attendu précisément que la preuve a été maintes fois administrée, notamment par la République elle-même, que cette dernière était proprement nocive à la France. Le maître de l’Action française, Charles Maurras, a écrit une multitude de belles et fortes pages s’attachant à démonter l’écheveau républicain de façon à démontrer la nécessité politique et vitale de la monarchie : « Dans l’état présent des nations, les royaumes, les empires, les républiques se plaignent tous du gaspillage financier : ce gaspillage sort de la confusion générale du Parlement et du Souverain. […] La Monarchie existe par sa propre force, sua mole stat. Elle n’a pas besoin de consulter à chaque instant un prétendu souverain électeur. […] Précisément parce que son principe ne l’oblige pas à harceler les gens, à aller les sommer constamment de la trouver belle. La République est une religion. La Monarchie est une famille. Celle-ci n’a besoin que d’être trouvée acceptable. Celle-là exige que l’on suive ses rites, ses dogmes, ses prêtres, ses partis. » (Mes idées politiques, 1937) Contre la démesure sans fin des partis, ferments de stériles divisions, la monarchie a pour elle la vertu rare de la tempérance.

    La souveraineté sauve

    Il ne s’agit point d’une clause de style, mais de la claire et haute conscience du souci primordial de la politique qu’avait génialement entrevu Pierre Boutang dans Reprendre le pouvoir : le salut. « Il y a souci lorsqu’émerge une possibilité de perdre ou de sauver », soulignait-il. Ce souci est inhérent à l’exercice du pouvoir dont « la nature […] est de sauver » ; « celui qui sauve – les autres et les pauvres, le peuple, donc –, celui qui est en situation de garder sauf, exerce un pouvoir légitime devant quoi les clercs, les “intellectuels” n’ont pas plus à se prosterner qu’à prendre des airs dégoutés », précise Boutang. Dans sa quête du « secret » politique, le même remarquait judicieusement que cet acte de sauver avait quelque cousinage étymologique avec le mot salut : « ancienne monnaie (salus nummarius) ainsi nommée parce que sa légende portait “salus populi suprema lex esto” ». De première part, l’on voit combien est irréductible le lien entre le pouvoir et le peuple et que ce lien ne peut être soumis aux caprices et humeurs, par définition inconstants et variables, de la seule volonté, même et surtout générale. De seconde part, comment rester aveugle à cette homologie entre ce salus nummarius et la prérogative régalienne, héritée de Jean II le Bon, de battre monnaie, soit après le droit de lever l’ost (l’armée) et celui de rendre justice, le signe le plus tangible, le plus visible, sinon le plus éclatant de la souveraineté ? Patiemment, la monarchie française a fini par comprendre qu’en aliénant ce souverain bien, elle se condamnait à la servitude.

    Que n’a commis, pourtant, la République en se donnant sans retenue, ni solide contrepartie, et avec une imprudence consommée, à l’oligopole de Bruxelles ? Ce faisant, elle a considérablement alourdi les autres malheurs français, là où la monarchie, sans probablement les éviter, les aurait assurément tempérés. Parmi les candidats animés de la farouche volonté de s’extirper de l’hydre européo-mondialiste, combien parviendront réellement à leurs fins ? L’invocation des mânes gaulliennes risque, indubitablement, de s’avérer inopérante. Le temps manquera, des pesanteurs de toutes sortes se feront irrémédiablement sentir, sans parler des obstacles qui se multiplieront comme les pains christiques.

    L’État a perdu le peuple

    Mais en perdant le pouvoir, l’État a aussi perdu le peuple. Celui-ci est devenu parfaitement abêt, gâté par une société d’abondance où le principe de plaisir – analysé par Zygmunt Bauman comme le « le fait d’avoir des sensations, voire même d’en espérer de nouvelles, que l’on a tendance à vivre comme un plaisir » –, s’est substitué à l’éthique de la responsabilité, pour parler comme Max Weber. La constance avec laquelle, scrutins après scrutins, nos contemporains – bien que progressivement gagnés par une lassitude confinant à la lucidité – pérennisent, volens nolens, le système démocratique sans jamais s’émanciper de son Église républicaine, est un indicateur fiable de l’état de liquéfaction avancée de la société actuelle. Le naturaliste américain Henry-David Thoreau ne cessait de s’étonner de cette « bien étrange époque que celle ou les empires, les royaumes et les républiques viennent mendier à la porte d’un simple particulier et s’installer à ses côtés pour débiter leurs doléances » : « je ne peux pas prendre un journal sans trouver quelque lamentable gouvernement, aux abois et en fin de course, qui vient intercéder auprès de moi, lecteur, afin que je vote pour lui qui m’importune autant qu’un mendiant italien » (Essais, 2007). À méditer…   

  • Civilisation • De Châteaurenard à Bonifacio, les femmes voilées à l'école on n'en veut pas...

     

    Mur-bleu gds.jpgDeux saines réactions à signaler, concernant le refus du voile à l'école (en notant toutefois que le refuser à l'école ne suffit pas : on ne doit le voir nulle part !) 

    Bernard Reynès, maire de Châteaurenard, ne veut pas - il a raison - qu'une mère d'élève accompagne, voilée, la classe de sa fille lors d'une sortie pédagogique. En face de lui se dresse le CCIF (Comité contre l'Islamophobie en France), à qui l'Inspection académique a scandaleusement donné raison.

    Mais, question : aurait-elle, cette Inspection académique, autorisé une crèche dans l'école dont il s'agit ? Poser la question c'est, évidemment, y répondre ; et c'est montrer la mauvaise foi, l'hypocrisie, la veulerie et la lâcheté de fonctionnaires douillettement installés dans leurs bureaux ; et qui capitulent devant l'Islam militant, croyant acheter ainsi la paix religieuse et/ou sociale : ce ne sont rien d'autre que des collabos...

    Il y a quelques semaines, à Bonifacio, cinq femmes voilées avaient été empêchées d'entrer dans une école maternelle de la ville par des parents - ils avaient raison - qui ne voyaient pas pourquoi - leurs propres enfants n'ayant pas le droit de porter des signes religieux distinctifs - elles pourraient, elles, entrer avec un voile ostensiblement « distinctif ».

    Le maire PS de la ville persiste à croire finaud de « dialoguer » avec l'Islam dans sa ville, et affirme être favorable à la construction d'une mosquée, pensant lui aussi, naïvement, que cela va calmer les prosélytes musulmans, et qu'il va « acheter la paix » en ouvrant toutes grandes les portes à une religion et une culture totalitaires de fait. 

    Les administrés du Maire de Bonifacio sont plus sensés que lui : aux femmes voilées, qui se « regroupaient » - comme elles disent - outrées, les habitants ont déclaré : « Si vous voulez mettre un foulard ou vous habiller long, pourquoi n'allez-vous pas au Maroc ? »

    Vox populi... 

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Société & Religion • La morale en otage ?

     

    par Gérard Leclerc

    rubon9-071ca.jpgLa politique relève-t-elle principalement des catégories de la morale ?

    On pourrait le croire en cette saison. Le leader de la droite n’a-t-il pas été disqualifié pour des raisons morales ? Et en ce moment, les condamnations ne tombent-elles pas drues sur Marine Le Pen, accusée « de xénophobie, de nationalisme, d’appartenir à un clan familial cynique et affairiste » ? Je cite un confrère. Ainsi, le choix électoral serait suspendu à des impératifs catégoriques, émanant d’un surmoi indiscutable, infaillible ? Évidemment, il faut faire sa part à la rhétorique polémique dans une scénographie qui a besoin de ses bons et de ses méchants. Mais la condamnation ainsi brandie est aussi, et avant tout, une arme redoutable contre l’adversaire. Les arguments fondés sur l’analyse, l’expertise ne suffisent pas. Pour mettre K.O. un partenaire, il faut persuader l’opinion de son indignité.

    Du célèbre duel de Mitterrand et de Chirac en 1988, on n’a retenu que le passage où le président et son Premier ministre se sont jaugés, les yeux dans les yeux, pour se convaincre mutuellement de ce qui ressemblait à de la forfaiture. Et sur le moment, c’est Mitterrand qui avait gagné, sans qu’on sache rétrospectivement qui avait raison sur le fond. C’est pourquoi il y a lieu souvent d’interroger non seulement le bien-fondé de la condamnation mais aussi l’usage que l’on fait des arguments moraux.

    C’est sans doute la force de l’Église catholique de rappeler à ses fidèles des repères fondamentaux, utiles à leur discernement, en conservant toute son indépendance par rapport au jeu partisan. Si notre épiscopat avait pris parti pour un candidat contre un autre, il serait suspect aux yeux de beaucoup d’utiliser son prestige au service d’une cause électorale, au mépris d’ailleurs des principes énoncés à Vatican II sur l’autonomie nécessaire du politique par rapport au spirituel. Ce n’est que parce qu’il se situe dans un espace transpartisan qu’il peut être écouter de partout. Ainsi, les citoyens qui n’ont pas le sentiment d’être brutalisés, ont-ils la possibilité de réfléchir eux-mêmes librement, sans avoir le sentiment d’être pris en otage. 

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 25 avril 2017

    Gérard Leclerc au jour le jour

  • Médias & Actualité • « Je suis un peu perdu, Le Figaro vote Macron  »

     

    Une tribune de Thibaud Collin

    Qui pointe - à fort juste titre - « les ambiguïtés du libéral-conservatisme » [Causeur, 27.04]Thibaud Collin dit ici son fait au Figaro, malgré maints articles positifs, notamment sur Figarovox, que nous-mêmes reprenons ici très souvent, parce que nous voyons entre les idées qui s'y expriment et les nôtres, de réelles et substantielles convergences. En l'occurrence, Thibaud Collin, selon nous, a raison.  LFAR

     

    thib.pngC’est peu dire que lundi matin j’ai été surpris par l’éditorial d’Alexis Brézet, patron du Figaro. Comment comprendre que quelqu’un qui a tenu une ligne si courageuse sur les questions dites « sociétales » notamment au moment de la loi Taubira, appelle à voter Macron, chantre de la PMA pour toutes et mol adversaire de la GPA, comme l’a rappelé l’autre jour Sylviane Agazinski dans ce même journal ? Comment peut-il refuser de voir que ce deuxième tour pose une question de civilisation et non pas d’abord de simple politique économique ? Ai-je mal lu ?

    Les noces du Figaro

    Je relis : « Bien sûr, entre la grippe et le choléra, entre la poursuite du déclin hollandais et la catastrophe immédiate – politique, sociale et financière – que serait une sortie unilatérale de l’euro, le choix va de soi. Le projet économique de Marine Le Pen est suffisamment insensé pour dissuader de voter pour elle quiconque serait tenté de le faire pour d’autres raisons.» Alexis Brézet étant certainement un homme d’honneur, doué d’honnêteté intellectuelle, il ne peut être déterminé par des intérêts de carrière. Alors, comment comprendre ce qui m’apparaît être une grave incohérence intellectuelle et morale ? Je continue à chercher. Est-il attaché à ce point à François Fillon qu’il veuille suivre à tout prix sa consigne de vote ? 

    Alexis Brézet tance pourtant sans ménagement le candidat défait qui s’est révélé, somme toute, un vrai chiraquien en appelant à voter pour son adversaire encore hier honni: « Ne nous y trompons pas : un homme a perdu, victime de ses propres faiblesses, de ses erreurs… » Et de poursuivre : « Mais ses idées n’ont pas été disqualifiées pour autant : c’est cette synthèse libérale-conservatrice qui en dépit de tout, et souvent en dépit de lui-même, a permis à Fillon de tenir dans la tempête ».

     

    Le portefeuille d’abord ?

    Ma surprise doit être le signe de ma grande naïveté. Ce que j’ai pris pour une incohérence n’est peut-être en réalité que le déploiement de la logique « libérale-conservatrice » chère à Alexis Brézet. Mais comment interpréter cette expression ? Est-ce un conservatisme libéral ou un libéralisme conservateur ? Et puis, que s’agit-il de conserver et selon quelle hiérarchie ? Manifestement, cette synthèse est ultimement mesurée par le critère économique puisque celui-ci a le pouvoir de disqualifier toutes les « autres raisons » de voter Le Pen ou même de s’abstenir. Je saisis enfin la cohérence qui m’avait dans un premier temps échappée. Il s’agit sans doute de conserver en priorité son patrimoine et ses intérêts économiques ; et si ceux-ci exigent de sacrifier telle ou telle raison « sociétale », nous savons désormais que le directeur du Figaro ne mégotera pas.

    Ce deuxième tour est une expérience cruciale révélatrice des pensées profondes de nombre de personnalités dites de « droite » ou « conservatrices ». Le voile se déchire sous mes yeux effarés et décidément bien candides. Ce que je croyais être un engagement dans un combat civilisationnel n’est en réalité qu’une variable d’ajustement d’un combat beaucoup plus fondamental et impérieux, celui pour une libéralisation du marché, une relance de la croissance, la défense de la zone euro, etc. Et donc de son corollaire objectif : « l’individu total » du libéralisme enfin réconcilié dans ses deux versants, économique et sociétal. Si j’ai un dernier doute quant à la pertinence de ma découverte, la lecture du papier de Nicolas Baverez, juste en dessous me l’enlève définitivement. Les litanies hebdomadaires à la Sainte Dérégulation et à la Bienheureuse Transition numérique et robotique sont bien récitées. Comment ai-je pu être aussi aveugle et croire que Le Figaro allait poursuivre le combat de civilisation contre François Hollande, Emmanuel Macron et leurs officines ? L’âme de la France peut attendre ; pas les valeurs boursières.   

    Thibaud Collin
    philosophe et auteur de Les lendemains du mariage gay

  • Histoire & Actualité • Réponse au Quotidien de Yann Barthès

     

    par Francis Venciton et Gombert

     

    2355668558.jpgLe 20 avril se déroulait à Marseille le dernier meeting de Marine Le Pen avant le scrutin du premier tour. Soucieux d’alerter les patriotes sur la nécessité de changer de régime politique, l’Action française Provence était présente pour tracter. Dans le même temps les « journalistes » du Quotidien, l’émission de Yann Barthès, étaient présents. Notre vue semble les avoir transis d’hystérie car le lendemain leur dossier consacré au meeting de Marine Le Pen consacra un tiers de son temps à parler de nous. Grands dieux, nous avions distribué des tracts avant d’aller au meeting et Wallerand de Saint-Just était entré dans le Dôme avec. Que disait donc notre terrible tract ? Au recto : « L’Action française est l’espoir de la France », et au verso : « Rejoignez-nous ». Aucun doute que ces paroles violentes tombent sous le couperet de la loi. Il n’aura pas d’ailleurs effleuré l’esprit inquisiteur de la journaliste Valentine Oberti que Wallerand de Saint-Just ait pu entrer dans les lieux avec le tract afin de le mettre dans une poubelle au lieu de le jeter au sol. Chacun a la conception écologique qu'il mérite.

    Cependant notre Torquemada en jupon va plus loin : S’étonnant de « la proximité » entre le FN et l’AF, elle dresse une liste des différences entre les deux : « le FN est républicain et l’AF est royaliste, le FN ne reconnait pas le régime de Vichy, hein (sic), et l’AF en fait l’apologie. » Or, nous dit-elle, on a vu Wallerand de Saint Just avoir en 2014 sur ses listes pour les municipales Eli Hatem, membre « directeur » de l’AF. Ce qui est une très mauvaise resucée d’un vieil article de Street Press.

    Mais revenons aux accusations de Mme Oberti. Frisant le point Godwin, ou la réduction ad Pétainum, c'est selon, la chroniqueuse décide de jeter un pavé dans la marre, de faire le buzz au détriment de la vérité historique.

    Certes, on va nous lancer toujours à la face le ralliement de Charles Maurras au régime de Vichy, ralliement qui lui valut d'être condamné en 1945 pour « intelligence avec l'ennemi » ; on précisera tout de même à Mme Oberti que des spécialistes de la question comme Stéphane Giocanti ont qualifié cette accusation d'erronée, pour ne pas dire « bidon ». On conseillera aussi à cette même dame la lecture de la défense de Maurras pendant son procès (170 pages dactylographiées, bon courage !) qui apprendrait à Madame Oberti que la maison de Martigues de l'Académicien a été mise sous scellés, que le siège de l'AF a été mis à sac, que le neveu et fils adoptif du « Maître » a été détenu et interrogé 19 jours par la Gestapo. On ne saurait que trop conseiller également la lecture de « Devant l'Allemagne éternelle », remarquable ouvrage illustrant la farouche détermination du chef historique de notre mouvement à lutter contre l'influence allemande sur les plans politique, critique, doctrinal etc... Curieux pour un mouvement qui ferait l'apologie d'un régime collaborateur, non ? Et encore, ce n'est que le début ! Mme Oberti devrait savoir que fidèle à lui-même, Maurras congédia et coupa les ponts avec tous ses anciens amis qui choisirent la voie du collaborationnisme. Mme Oberti semble oublier que des royalistes membres de l’AF furent parmi les premiers résistants. Est-ce qu’Honoré d’Estienne d’Orves est une apologie de Vichy ? Jacques Renouvin est-il une apologie du pétainisme ? Est-ce que Daniel Cordier adjoint de Jean Moulin est une apologie de Vichy ? Est-il besoin de rappeler que parmi les 80 qui votèrent contre le régime de Vichy l’on retrouve le Marquis de Chambrun et le marquis Leonel de Moustier ? A ce que l’on sache le Maréchal Pétain fût un bon républicain et nullement un royaliste. Où a-t-on pu voir que le régime de Pétain voulait restaurer la monarchie en France ? L’historien Paxton que l’on ne peut qualifier de royaliste d’AF, démontre clairement que Vichy ne fut nullement la marionnette de l’AF et que les royalistes au contraire furent en marge. A l’inverse, peut-être madame Oberti ignore-t-elle que le général de Gaulle est issu d’une famille imprégnée par l’Action française, de même que le général de Lattre de Tassigny, le général de Montsabert ou le Capitaine Philippe de Hautecloque, futur général Leclerc et le lieutenant Claude Hettier de Boislambert, qui fut le premier militaire à rejoindre de Gaulle à Londres.

    Madame Oberti, vu que vous avez plus de minois que de culture, nous nous permettons de vous conseiller l’excellente lecture « Des Royalistes dans la résistance » de François-Marin Fleutot. A défaut de vous donner la déontologie qui vous manque, il vous permettra de ne pas recommencer les mêmes erreurs. 

  • Mathieu Bock-Côté : Macron-Le Pen, « la grande explication idéologique autour de la question nationale française » est remise à plus tard

     

    Une analyse de Mathieu Bock-Côté           

    Pour Mathieu Bock-Côté, malgré un second tour Macron-Le Pen, « la grande explication idéologique autour de la question nationale française » n'est pas pour tout de suite. Cette tribune [Figarovox, 26.04] pose avec grand réalisme et lucidité, beaucoup de justes questions ; elle constate l'échec de la droite à être une vraie droite, dégagée de son asservissement à la doxa et à l'emprise de la gauche. Elle va au fond des choses qui est civilisationnel et non gestionnaire. Être antisystème bien plus radicalement que ceux qui revendiquent aujourd'hui, électoralement, ce positionnement, est évidemment à quoi aspire Mathieu Bock-Côté. Comme nous-mêmes qui n'avons jamais cru que cette mutation puisse être, ad intra, le fait du Système lui-même ou de l'une de ses composantes.  Il y faudra, selon nous, une révolution des esprits et des volontés beaucoup plus large et beaucoup plus profonde, qui monte d'une large frange de la société française. Ou, si l'on veut, un populisme lassé du Système et aspirant à tout autre chose.  Lafautearousseau 

     

    2760774407.2.jpgFinalement, les sondages ne se seront pas trop trompés. Emmanuel Macron a bien terminé en tête du premier tour de la présidentielle et Marine Le Pen est bien parvenue à se qualifier pour le deuxième. Le deuxième tour plébiscitera très probablement l'héritier de François Hollande, d'autant qu'une pression médiatique et politique immense s'exerce déjà pour pousser au grand rassemblement républicain contre un Front national ne parvenant manifestement pas à se dédiaboliser, à tout le moins chez les élites politiques et médiatiques. La consigne est généralement entendue: pas un vote pour Marine Le Pen.

    Ceux qui s'approchent de cette dernière sont immédiatement irradiés: ils sont frappés du sceau de l'infréquentabilité. On imagine mal le leader du FN susciter des ralliements chez des figures bien établies de la classe politique ou du milieu intellectuel. La démocratie postmoderne voit dans ce qu'elle appelle le populisme le grand autre représentant la part malveillante et refoulée du genre humain contre lequel tout est permis. Elle va même jusqu'à mettre sur le même pied le populisme et l'islamisme, comme si ces deux phénomènes témoignaient d'une même pathologie à combattre ouvertement. La gauche ne semble toujours pas capable de combattre le FN sans faire appel à la rhétorique antifasciste.

    On veut présenter le deuxième tour de cette présidentielle comme un grand référendum opposant la France ouverte contre la France fermée. D'autres parleront de la France de l'avenir contre la France du passé. On départage ainsi aisément les gentils et les méchants, les branchés des salauds. Le Front national accepte lui-même cette alternative bien qu'il la reformule dans d'autres mots, en distinguant le camp mondialiste et le camp souverainiste, qui recouperait la division du pays entre les élites et le peuple. Le deuxième tour est ainsi transformé en référendum depuis longtemps attendu sur l'avenir de la France. On veut y voir une élection civilisationnelle engageant toute une époque.

    Il faut pourtant résister à cette illusoire clarté idéologique. Car si Emmanuel Macron représente bien le camp de la mondialisation heureuse, il ratissera beaucoup plus large au terme d'une campagne qui verra une bonne partie de la droite libérale, conservatrice ou même souverainiste se rallier sans trop d'enthousiasme mais sans hésitation non plus à sa candidature, présentée dans les circonstances actuelles comme un moindre mal devant la possibilité de l'aventure frontiste. La majorité présidentielle qui s'en dégagera ne sera pas idéologique. Au terme du deuxième tour, il n'y aura pas en France un grand parti macronien allant de Daniel Cohn-Bendit à Bruno Retailleau.

    De même, Marine Le Pen ne rassemblera qu'une part réduite et déformée de cette France souverainiste et conservatrice qui cherche à prendre forme depuis un temps. Elle se montre manifestement incapable de la fédérer politiquement. Il faut dire que personne n'y parvient et qu'elle n'est certainement pas dans la meilleure position pour le faire. Si jamais elle atteint quand même 40% au deuxième tour, elle pourra néanmoins crier victoire: cela voudra dire qu'une bonne partie du peuple de droite est devenue indifférente ou même hostile aux critères de la respectabilité médiatique. L'électeur ordinaire aura finalement franchi le cordon sanitaire. De son point de vue, 2017 se transformera en étape vers 2022.

    Chose certaine, l'absence de la droite au second tour est tragique. La défaite de François Fillon n'est pas d'abord celle de ses idées, encore moins celle de la tendance conservatrice qui l'a porté même s'il ne voulait pas lui-même la porter. C'est celle d'un homme qui a entraîné son camp dans une spirale infernale. Qu'adviendra-t-il du renouveau conservateur de la droite ? Le leadership républicain sera-t-il tenté de faire porter la responsabilité de la défaite à cette renaissance conservatrice et identitaire ? Certains le laissent déjà entendre, comme si la droite était condamnée à la déroute dès lors qu'elle n'accepterait plus de n'être qu'une vision modérée de la gauche. Ils sont nombreux à droite à se faire une fierté de dédaigner leurs propres troupes et même à s'essuyer joyeusement les pieds sur ceux qui les soutiennent.

    Revenons-y un instant: depuis quelques années, la droite avait cherché à se délivrer de la tutelle idéologique du progressisme. Elle voulait en quelque sorte se déjuppéiser et cesser d'emprunter à ses adversaires des concepts et un vocabulaire contribuant à l'inhiber puis à l'étouffer, en la réduisant au seul espace du libéralisme comptable. C'était tout le sens de la redécouverte du conservatisme depuis quelques années : permettre à la droite de redevenir elle-même. Pour reprendre le terme du jour, la défaite accidentelle de Fillon annonce-t-elle une régression idéologique de la droite, renouant piteusement avec une philosophie moderniste, gestionnaire et comptable, renonçant à penser les enjeux de civilisation ?

    Plusieurs annoncent une recomposition politique. Il faudrait d'abord parler de décomposition. On disserte depuis des années sur la fin du clivage gauche-droite, qui semble pourtant moins superficiel qu'on ne veut le croire. Il est vrai que d'autres clivages surgissent, mais aucun ne parvient à s'imposer clairement. Souverainistes et mondialistes ? Progressistes et conservateurs ? Identitaires et cosmopolites ? Libéraux et antilibéraux ? Ces alternatives cherchent à saisir une réalité qu'on comprend bien intuitivement mais qu'on peine à conceptualiser adéquatement, comme si une partie du réel débordait toujours des représentations dans lesquelles on veut l'enfermer.

    Cette redéfinition des termes du débat politique s'inscrivait pourtant dans un contexte occidental où les questions culturelles, anthropologiques, identitaires et civilisationnelles prennent ou reprennent une importance vitale. La politique n'est plus cantonnée dans les enjeux gestionnaires ou dans le seul paradigme de la croissance et de la redistribution de ses fruits. On se délivre d'un matérialisme étroit, qui assèche l'âme. Dans toutes les sociétés occidentales, une angoisse existentielle est ressentie : celle de la dissolution du monde commun, celle de la fin d'une civilisation que plusieurs voudraient pourtant faire durer. On ne peut esquiver cette préoccupation sans esquiver au même moment l'essentiel.

    Pour l'instant, la fragmentation extrême de l'électorat est accentuée par un système politique déréglé qui fait exploser la contestation antisystème sans qu'elle ne parvienne à se fédérer autour d'une grande option politique intégratrice. Il y a ceux qui contestent la mondialisation libérale, il y a les autres qui s'en prennent à l'immigration massive, sans oublier ceux qui en veulent aux médias ou à l'Europe. On parle depuis quelques jours des quatre France, qui ne parviendraient pas à s'emboîter dans une dynamique politique créatrice. Le prix à payer pour ces nombreuses postures oppositionnelles, c'est un effrayant sentiment d'impuissance politique. Dès lors resurgit la possibilité d'une crise de régime.

    Le conflit idéologique croise ici une mutation sociologique bien réelle. On a noté l'incapacité de François Fillon de rejoindre les classes populaires tout comme l'incapacité de Marine Le Pen de rejoindre la bourgeoisie nationale et conservatrice. Les deux habitent pourtant l'espace national et témoignent d'un désir d'enracinement dont la censure alimente un profond sentiment d'aliénation politique. Ces deux catégories, en quelque sorte, s'inscrivent dans un espace national qui n'est pas celui de la nouvelle bourgeoisie mondialisée. Cette dernière contrôle encore les codes de la respectabilité médiatique et se maintient ainsi au pouvoir. S'agit-il d'une contre-offensive durable ou seulement d'un sursis ?

    Quoi qu'il en soit, le deuxième tour de la présidentielle n'aura rien de la grande explication idéologique autour de la question nationale française. En fait, ce deuxième tour maquillé en affrontement homérique entre philosophies contradictoires ne sera rien d'autre qu'une réaffirmation de la toute-puissance du système médiatique qui est parvenu en quelques mois à redéfinir une élection en la dégageant des enjeux de fond qui auraient dû la définir. Le débat de l'entre-deux tours sera à bien des égards parodique. Le fond des choses finira bien par remonter à la surface, mais pour un temps, le système médiatique aura remporté la bataille. 

    Mathieu Bock-Côté        

    XVM7713ddbc-9f4e-11e6-abb9-e8c5dc8d0059-120x186.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf [2016].

  • Quand Macron contredit Macron...

     

    Mur-bleu gds.jpgNous critiquons suffisamment les journalistes qui confondent carte de presse et carte de parti (de gauche, évidemment) pour nous priver du plaisir qu'ils nous donnent, parfois, en apportant leur pierre à l'établissement - ou au rétablissement - de la vérité.

    Et donc, régulièrement, nous reprenons ici même tel ou tel reportage de tel ou tel journaliste (David Pujadas, Gilles Bouleau...), tout simplement parce qu'ils disent les choses, le vrai ; bref, parce qu'ils font ce qu'ils devraient toujours faire : leur travail de journaliste, d'information, sereine et impartiale.

    Voici un exemple de cette information objective, que l'on aimerait entendre plus souvent, au lieu de l'énorme rouleau compresseur de la désinformation et, disons-le tout net, du bourrage de crâne, auquel se livrent trop de journalistes sur trop de chaînes (on parle ici des radios et télévisons) : il s'agit de « L'oeil du 20 heures », une chronique quotidienne de France 2, du lundi au vendredi, présentée par David Pujadas..

    Ce jeudi soir, 27 avril, on y parle des déclarations évolutives d'Emmanuel Macron (pardon, Hollande...); c'est édifiant, et cela se passe de commentaires.

    Contradictions : Docteur Emmanuel et Mister Macron

  • Choisir Macron, c’est guillotiner la nation ... « This is the end … »

     

    Par Jean-Paul Brighelli

    Excellent Brighelli ! Comment ne pas reprendre ici cette chronique si bien venue, écrite au sortir des résultats du premier tour de l'exécrable présidentielle, parue sur Bonnet d'âne le lendemain 24 avril et sur Causeur mardi 25. Chronique, comme toujours lucide, à la tonalité sombre, pessimiste - il y a de quoi ! -, un rien dandy, tout de même, un tantinet désengagée aussi, et, comme, face au néant proprement dit, une sorte de réaction de survie ... . Mais nous ne croyons guère à la pérennité de ce genre de désengagement, Brighelli, comme nous, n'étant pas de la race des indifférents. Et puis la référence aux impacts de la Révolution française sur la vie politique de notre aujourd'hui et la sentence qui suit : « Le peuple qui avait guillotiné son roi pour élire la nation vient de guillotiner la nation » ne sont pas pour nous déplaire. Non, bien-sûr, nous ne chercherons pas à annexer Brighelli, mission impossible, mais, simplement, nous rappellerons le vieil adage d'esprit judéochrétien : « Vous aurez les conséquences ».  LFAR

     

    164510964.jpgEt pendant que Jim Morrison chante « la fin », la jungle s’embrase dans la mémoire du capitaine Willard…

    Cette fois, c’en est bien fini, et Zhu Enlai, qui dans les années 1960 pensait qu’il était trop tôt pour se prononcer sur les impacts de la Révolution française, regarderait avec son sourire chinois le résultat des élections françaises. Les députés qui s’étaient regroupés par affinités à droite et à gauche n’ont plus droite ni gauche. Le peuple qui avait guillotiné son roi pour élire la nation vient de guillotiner la nation.

    Pas tout le peuple : la carte électorale française, ce matin, coupe le pays en deux, entre un ouest macronien (plus les deux enclaves hors sol de Paris et Lyon) et le reste du territoire qui a mis Le Pen en tête. Si le second tour est plié, le troisième — les Législatives — reste ouvert, au moins en apparence. Et derrière, une France divisée en deux en diagonale, du Havre à Perpignan.

    Je salue Jean-Luc Mélenchon, le seul à ne pas se croire propriétaire des voix qui se sont portées sur lui. Les autres ont ostensiblement le « sursaut républicain » au moment même où la république se dilue. Où la culture française disparaît. C’est que dans la future coalition, les places seront chères.

    Je salue aussi Benoît Hamon, cocu des pieds à la tête, empapaouté par Hollande, qui avait besoin de lui pour cristalliser la gauche de gauche, afin que Mélenchon ne soit pas au second tour. Propulsé au casse-pipe pendant que les socialistes « raisonnables », à commencer par le chef de l’Etat, choisissaient Macron… Il y aura de l’ambiance aujourd’hui rue de Solférino. Je sens que mon ami Gérard va fulminer.

    Je salue aussi certains amis qui votèrent avec enthousiasme pour Dupont-Aignan : sans doute sont-ils heureux de voir porté au pouvoir (allez, il n’y a aucun suspense) le candidat le plus européaniste, le plus mondialiste, le moins patriote… Et sans même que leur champion atteigne les 5% fatals qui lui auraient permis de rentrer dans ses fonds ! Carton plein.

    Que restera-t-il de l’Ecole de la République dans 5 ans ? Poser la question, c’est y répondre. Et dans 10 ans ? Macron est là pour longtemps, inventé par les sondages, soutenu par les médias et par les grands argentiers qui l’ont propulsé au premier rang avec son joli sourire de télévangéliste…

    Il y avait la tentation de Venise — un joli titre pour un livre écrit par Alain Juppé en 1993. J’ai aujourd’hui la tentation de Candide — partir cultiver mon jardin, faire de la littérature — je sors un polar très noir dans un mois —, me consacrer à mes élèves (et j’avoue que l’idée de prendre ma retraite m’a saisi hier soir) tant qu’il reste des élèves auxquels on peut expliquer qu’il existe une culture française, contrairement à ce qu’affirme le futur président : certaines pages écrites pendant la campagne sur ces déclarations significatives entreront dans le gros livre sur la langue française que je sortirai en septembre, tant que nous parlons français, et pas globish — ça ne saurait tarder.

    Il nous reste à regarder les décombres, assis sur une terrasse, un verre à la main.

    En feuilletant un bon livre ou les cuisses d’une créature.
    Notez que les années à venir s’annoncent fécondes pour un polémiste — il y en aura, des choses à fustiger. Mais pour rien, et à vide.

    Oui, la tentation d’un bon vin, devant un paysage choisi, avec quelques amis. Pendant que la jungle s’embrase. 

    Jean-Paul Brighelli
    Enseignant et essayiste, anime le blog « Bonnet d'âne » hébergé par Causeur.

  • Boussole anti Macron

     

    Mur-bleu gds.jpg « Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es » (Pascal) : Junker et Merkel sont pour Macron. Deux bonnes raisons d'être contre ! A fond contre !

    Hollande vote Macron, Valls prêt à travailler avec lui dans une future majorité : Macron c'est bien le gouvernement PS presque reconstitué.

    People un jour, people toujours ! : Sarko allait au Fouquet's, le banquier Macron va à La Rotonde avec Arditti, Attali, Bern, Line Renaud..
     
    Dans l'inconscient collectif, le symbolique, il y avait « Sarko le Fouquet’s », « Fillon les costards », voilà « Macron La Rotonde » : lamentable !
     
    Excellente remarque de Bourdin à Gérard Collomb, soutien de Macron, sur « la platitude absolue de sa réaction dimanche soir ». Réponse de Gérard Collomb ? La voix de son maître : rien... 
     
    La Mafia blanchit l'argent des trafics, Macron recycle les ratés, les faillis, les vieux chevaux de retour de la classe politicienne usée jusqu'à l'os... 
     
    Deux infos, une bonne et une mauvaise. La mauvaise : Macron c'est Hollande pour cinq ans encore. La bonne : en pire, c'est impossible... Et, en plus, même pas sûr !
     
    Le pays légal et ses privilèges : contre le FN ! Nous, révolutionnaires du chaos explosif des conservateurs du désordre : tous contre Macron ! 
  • Le grand n'importe quoi de Mourad Boudjellal

    Mourad Boudjellal - Emmanuel Macron 

     

    Mur-bleu gds.jpgVous ne serez pas étonné, après avoir lu ce qui va suivre, d'apprendre que l'énergumène de la pensée politique (?) dont nous allons parler ait été, durant la pitoyable campagne présidentielle que nous vivons, un soutien actif d'Emmanuel Hollande, et que le sieur Boudjellal - puisque c'est de lui qu'il s'agit - s'est placé, bien visible, au premier rang de l'assistance lors de son meeting au Zénith, à Toulon : mais, est-ce bien étonnant, de la part du personnage ?

    Vous ne serez pas étonné non plus de savoir, qu'après l'indécent bling-bling de La Rotonde - qui n'a attiré aucun commentaire désobligeant de sa part - il ait repris illico son bâton de pèlerin après le premier tour, au service, bien sûr, du même Emmanuel Macron : pas de « pudeurs de gazelles », donc, comme dirait Mélenchon, pour celui qui s'offusque tant et de tant de choses par ailleurs... 

    Mourad Boudjellal est venu à la radio pour expliquer pourquoi, après moult atermoiements, lui qui est président du Rugby Club Toulonnais, et qui voulait vendre son club, a finalement décidé de le garder, et d'en rester le président.

    Bon, ce n'est pas le scoop du siècle, mais on peut revenir quelques instants sur le personnage, à travers, par exemple, cette sorte d'entretien qu'il a  accordé à France info, il y a peu, et dans lequel il s'est montré fort déplaisant (nous parlons ici au sens « politique »  du terme) : on a entendu, lors de cet entretien avec le journaliste un bonhomme fort agité, éructant que la France est minable de ne pas accueillir les migrants, leur seul tort étant  qu'ils « sont nés du mauvais côté de la Méditerranée » (sic!) ; ou bien que la France a pillé les colonies, et d'autres insanités du même tonneau, on en passe et des meilleures (ou plutôt, des pires !).

    Tout cela s'inscrit parfaitement dans le « programme macronien », si programme il y avait. Tout cela cadre bien avec l'ignoble façon dont, à l'étranger, Emmanuel Macron a osé insulter la France, parlant de « barbarie » et de « crime contre l’humanité » à propos de la présence française là-bas, avant de se replier, devant le tollé, sur la grotesque formule de « crime contre l’humain », dont la seule chose qu'on puisse en dire est que, d'un point de vue de la langue, elle n'a aucun sens.

    Bien sûr, rien sur ce qui « fait » la France n'est évoqué par cet autoproclamé contempteur des turpitudes françaises : les châteaux de la Loire, les cathédrales, nos savants, musiciens, artistes philosophes et autres mathématiciens de génie. Mourad Boudjellal semble ne RIEN connaître de tout ce qui, selon le joli mot de Jean Dutourd que nous aimons rappeler, a fait cette France qui a « étonné le monde ».

    Mais, c'est logique puisque, dixit Macron, il n'y a pas de culture française ! Eh, oui, qui se ressemble s'assemble : il est parfaitement normal de trouver Monsieur Boudjellal au premier rang des partisans de quelqu'un qui aime aussi peu la France dans sa réalité charnelle et historique que monsieur Macron...

    Au fait, si la France est si minable, pourquoi Mourad Boudjellal y vit-il ?...

    Enfin, cerise sur le gâteau : « et, d’ailleurs », ajouta, mi-lyrique - mi en transe, notre président enragé « je suis citoyen du monde ».

    Ça, c'est la meilleure ! Citoyen du monde ! Il y a une question - pour nous en tenir aux trivalitiés - qu'on aimerait bien lui poser, à ce « citoyen du monde » : « Elle est où, par exemple, votre Sécu ? Quand vous avez des soins dentaires, une hospitalisation ou quoi que ce soit dans ce domaine, qui est-ce qui vous remboursera vos frais ? La Sécu du monde ? Vous pouvez passer l’adresse ? » 

  • Mathieu Slama : « La France d'en haut s'apprête à confisquer aux classes populaires l'élection présidentielle »

     

    Par Mathieu Slama

    ANALYSE - « Mathieu Slama voit dans le résultat du premier tour du scrutin présidentiel la preuve que la politique ne peut pas exister en dehors de la lutte des classes ». Il ne peut s'agir de lutte des classes au sens ancien. L'analyse qui suit [Figarovox, 24.04] met toutefois légitimement en lumière les deux France que le Système a dressées l'une face à l'autre, la France d'en-haut - minoritaire - et celle d'en-bas. La dialectique qui oppose ces deux catégories au détriment de l'unité et de l'intérêt du Pays, est familière aux royalistes, plus particulièrement aux maurrassiens. Or la France d'en-haut, en un sens le Pays légal a perdu le sens du Bien Commun. Ce dernier doit être refondé et rétabli.  LFAR    

     

    3724_2016-06-22_16-49-56_Slama .jpg - Copie.pngOn croyait le concept de lutte des classes dépassé. Les intellectuels de gauche Chantal Mouffe et Jean-Claude Michéa, pourtant nourris à la pensée marxienne, déclaraient récemment qu'il devait être repensé. Aucun candidat de gauche, à l'exception de Nathalie Arthaud, n'ont évoqué le concept lors de la campagne.

    Or il n'en est rien. La lutte des classes ressurgit politiquement à la faveur d'un duel de second tour qui va opposer le libéral Emmanuel Macron à la souverainiste Marine Le Pen.

    L'électorat de Macron réunit la France qui va bien, la France optimiste, la France qui gagne bien sa vie, la France qui n'a besoin ni de frontières ni de patrie, ces vieilles lunes de l'ancien monde: cette France «ouverte», généreuse parce qu'elle en a les moyens. La France de Marine Le Pen est la France qui souffre, celle qui s'inquiète. Elle s'inquiète de son avenir, de ses fins de mois, elle souffre de voir les patrons gagner autant d'argent, elle gronde face à l'incroyable arrogance de cette bourgeoisie qui lui donne des leçons d'humanisme et de progressisme du haut de ses 5000 euros par mois.

    La France de Le Pen perdra sans doute face au «front républicain» qui se prépare. Quoiqu'on pense de la candidate du Front national, il y a là une forme d'injustice qui interroge: la France d'en haut s'apprête à confisquer aux classes populaires l'élection présidentielle, la seule élection qui engage véritablement leur destin.

    Il suffisait de constater, hier soir, la différence entre les militants de Macron - des consultants branchés, des étudiants en écoles de commerce, sûrs de leur supériorité de classe -, et les soutiens de Le Pen, des gens simples, timides, ne maîtrisant pas les codes sociaux et médiatiques. Quel contraste, également, entre l'ambiance vulgaire de boîte de nuit chez Macron et le bal improvisé chez Le Pen.

    Derrière cette lutte des classes se cache un affrontement entre deux visions du monde. La vision libérale et universaliste, qui ne croit ni en l'État, ni en la nation ; et la vision que l'on nomme aujourd'hui populiste ou encore souverainiste, qui veut restaurer l'État, les frontières et le sens de la communauté face aux ravages de la mondialisation. C'est le grand combat qui, au final, n'aura jamais cessé depuis 1789.

    Malgré son talent indéniable, l'ancien banquier Emmanuel Macron ne révolutionne rien. Karl Marx le décrivait déjà dans le Manifeste du Parti communiste: la bourgeoisie, écrivait-il, a brisé sans pitié les liens complexes entre les hommes «pour ne laisser subsister d'autre lien, entre l'homme et l'homme, que le froid intérêt, les dures exigences du paiement au comptant» ; «elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d'échange» ; elle a «dépouillé de leur auréole toutes les activités qui passaient jusque-là pour vénérables et qu'on considérait avec un saint respect. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, le savant, elle en a fait des salariés à ses gages.». Elle a donné «un caractère cosmopolite à la production et à la consommation» et a «soumis la campagne à la ville». Avec son concept d'homme-entreprise, Macron poursuit la logique implacable du capitalisme qui réifie l'Homme et relègue la politique à un simple instrument de soutien aux intérêts privés. La manière dont il a utilisé tous les codes de l'entreprise et du management durant sa campagne présidentielle n'est pas anodine et mériterait une analyse approfondie.

    L'erreur de Mélenchon est d'avoir cru qu'il était possible de jouer sur tous les tableaux. Il a eu, incontestablement, une intuition géniale en s'adressant non plus à la gauche mais au peuple dans son ensemble, celui qui est victime de la mondialisation sauvage. Mais il a échoué parce qu'il a refusé d'aller jusqu'au bout de cette logique et d'embrasser la cause populiste et souverainiste. Il a aussi échoué parce qu'on ne peut pas défendre le peuple avec un régime parlementaire, régime de tous les compromis qui profitent toujours aux lobbies et aux intérêts privés. La justice sociale n'est possible qu'avec un État fort et un président qui décide souverainement, exerçant le mandat que lui a confié le peuple.

    L'erreur de la droite dans cette campagne a été symétrique de celle du Parti socialiste: celle de croire que la politique pouvait s'extraire des enjeux de classe. La recomposition politique dont on parle tant se fera en partie autour de cet enjeu parce qu'il sous-tend tous les autres: le rapport à la mondialisation, à l'État et à la nation. Et peut-être assistera-t-on, dans un avenir lointain, à une réunion de la France de Le Pen et celle de Mélenchon contre la France des libéraux. 

    Mathieu Slama         

    Consultant et analyste politique, Mathieu Slama collabore à plusieurs médias, notamment Le Figaro et Le Huffington Post, où il intervient particulièrement sur les questions de politique internationale. Il est l'auteur de La guerre des mondes, réflexions sur la croisade de Poutine contre l'Occident, (Ed. de Fallois, 2016).