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Nouvelles activités, nouvelles annonces ...
FEDERATION D'ILE DE FRANCE (Restauration nationale)PARIS♦ Mardi 13 janvier 2015 à 20h : Traditionnelle Galette des Rois du Cercle Histoire, Culture et Patrimoine, salle Henry de Seilhac de l’ASIEM, 6, rue Albert de Lapparent, Paris 7ème. Au cours de cette réunion, Monsieur Michel de Jaeghere, directeur de la rédaction du Figaro Histoire et du Figaro hors-série, traitera de : La fin de l’empire romain : était-ce inéluctable ? Une leçon pour aujourd’hui. Participation aux frais.
♦ Mardi 10 février 2015 à 20h : Conférence mensuelle du Cercle Histoire, Culture et Patrimoine à l’ASIEM 6, rue Albert de Lapparent, Paris 7ème. Madame Anne Bernet, écrivain, bien connue de nos lecteurs, parlera de : Culture de mort et trafic de vie. Participation aux frais.
Suivez ces informations, qui sont régulièrement mises à jour. Pensez à nous transmettre les annonces de vos activités importantes. Cette rubrique est destinée à les faire connaître ! -
Dans Figarovox, Frédéric Rouvillois revient sur l'avenir des régimes monarchiques dans le monde
Albert II et Charlène de Monaco, le 2 juillet 2011. Crédits photo : Jean Paul Pelissier/AP
Frédéric Rouvillois est professeur de droit public et écrivain. Il a publié de nombreux ouvrages sur l'histoire des idées, notamment L'Invention du progrès, aux origines de la pensée totalitaire (CNRS Éditions, 2010), ainsi que des essais sur la politesse, le snobisme et les institutions, et plus récemment Une histoire des best-sellers (Flammarion, 2011). Son dernier livre Crime et utopie, une nouvelle enquête sur le nazisme, a été publié chez Flammarion.
FigaroVox: Après le mariage de Kate et William, en Angleterre, la naissance des jumeaux du couple royal de Monaco a suscité l'émotion. Toutefois, ces moments intimes sont les seuls mettant en avant les têtes couronnées, qui restent effacées sur la scène politique. La monarchie est-elle désormais un régime d'opérette ?
Frédéric ROUVILLOIS: En aucun cas ! Ce n'est le cas ni en Angleterre, où le Premier ministre dirige pourtant dans les faits le pays, ni à Monaco, où le roi demeure très présent, et où toutes les décisions sont prises en son nom. Même si le système anglais est une monarchie parlementaire, le roi demeure la colonne du temple britannique. Sans lui, l'édifice entier s'écroulerait. A Monaco, le monarque intervient activement dans la vie politique de l'Etat. Il s'agit d'une monarchie constitutionnelle, non d'un régime parlementaire ; autrement dit, le prince détient la majorité des pouvoirs, et l'exerce à la satisfaction générale. Parler de régime d'opérette me semble donc erroné.
Le monarque n'est, dans tous les cas, jamais réduit à un élément décoratif. Il demeure significatif et indispensable. En Belgique, l‘émotion qui a entouré la mort de la reine Fabiola l'a montré. En Espagne, tous les commentateurs admettent que l'avènement du roi Felipe VI a eu un impact significatif pour le pays. En Angleterre, enfin, la reine demeure un élément essentiel à la persistance de la communauté politique. Les citoyens sont à la fois attachés à la personne royale, ainsi qu'au principe de la couronne.
On peut cependant rappeler que ce type de régime est entouré d'une part de mystère, de rêve. Les monarchies font de plus en plus rêver les citoyens, dans un monde terne, morne et ennuyeux à bien des égards. La beauté des couples royaux, comme Charlène et Albert, à Monaco, ou Kate et William en Angleterre, confère au régime qu'ils représentent une dimension faste, brillante, élégante, essentielle dans notre civilisation de l'image.
Nos démocraties peuvent-elles tirer des enseignements de ces monarchies ?
Sans identité, sans cohésion, sans unité nationale, une démocratie ne peut exister. Elle suppose que les citoyens aient la conviction de former un groupe clair, cohérent, dont les éléments vont s'entraider. De ce point de vue, les valeurs qui entourent les monarques me semblent intéressantes: le roi représente l'identité, le consensus, la continuité, la stabilité. Ces mots, fondamentaux dans tout Etat, républicain comme monarchique, prennent une dimension toute particulière dans le second type de régime, dans la mesure où ils sont incarnés par le monarque lui-même. Le roi rassemble, transcende les débats politiques, et indique clairement la direction dans laquelle le pays va évoluer.
En outre, j'ajoute qu'on ne peut dissocier clairement la monarchie et la démocratie. Monaco ou l'Angleterre incluent des éléments démocratiques dans leur système respectif. De plus, tous nos régimes contemporains sont, à mon sens, des monarchies: on parle ainsi de monarchie républicaine, en France, et un système similaire existe avec la chancelière, en Allemagne. Ces systèmes, où un individu, en définitive, incarne l'Etat et prend des décisions sont des monarchies appelées autrement, et qui intègrent des éléments de démocraties. En France, par exemple, la monarchie républicaine reste bien ancrée: le président de la République dirige le pays, bénéficie d'une légitimité démocratique incontestable, et décide seul de l'orientation de sa politique.
La monarchie en tant que gouvernement d'une personne, en somme, est le régime politique le plus banal au monde. Le régime parlementaire classique n'existe plus, au grand regret de quelques politiciens français dépassés, qui rêvent de remettre le Parlement au sommet de l'Etat. Or, un tel régime n'est pas adapté à la situation actuelle du monde, traversé par des crises et des tensions importantes. Nous avons besoin d'un dirigeant qui sache trancher, prendre des décisions rapides. Dans ce contexte, la monarchie est inévitable.
Les monarchies n'ont-elles pas vocation à disparaître ? Ont-elles un rôle politique particulier dans le monde ?
Au contraire: elles ne se sont, à mon sens, jamais aussi bien portées. La disparition des royautés, au moment même où la monarchie devient habituelle dans le monde, ne serait pas une bonne chose.
Leur forme politique, toutefois, ne leur confère pas de rôle particulier dans le jeu des Etats. La royauté n'influe pas sur la politique ni sur les choix diplomatiques. Les décisions d'un Etat sont, en cela, plus importantes que le type de régime.
Quelles sont les lois de succession à Monaco ? Sont-elles immuables ?
D'abord, seuls les enfants légitimes du prince, issus d'un mariage religieux, peuvent lui succéder. Ensuite, le premier né devient le prince héritier. Enfin, les garçons sont privilégiés par rapport aux filles: si un garçon naît après une fille, il deviendra tout de même prince héritier à sa place.
Ces règles ne sont pas appelées à évoluer. Les monégasques sont attachés au bon sens, à la stabilité. Malgré les pressions extérieures, parfois inadmissibles, l'ordre constitutionnel suscite un certain consensus au sein de la population, et ne devrait pas changer. •
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Les partis politiques sont-ils une plaie pour la France ? C'est la question que pose Florian Toumit, journaliste, dans Boulevard Voltaire
Nous ne sommes pas seuls à contester le régime politique qui détruit la France. Dans le concert des dénonciations de ce que nous appelons aussi le Système, nous devenons même largement minoritaires. Ces analyses, cette remise en cause, empruntent souvent à l'héritage de l'Action française : on le verra ici en lisant l'article qui suit, signé Florian Toumit, dans Bouleverd Voltaire. Mais, bien souvent ces analyses du contexte actuel précèdent les nôtres, vont plus loin. La crise - pas seulement économique, mais totale, globale - est passée par là et ouvre les yeux de nos compatriotes. Tant mieux, décidément ! Lafautearousseau •Un (trop) grand pan de la politique actuelle est de se soucier de l’intérêt du parti, de l’appareil, bien plus que de l’intérêt de ses militants et – pis !- de la France.
Les élections départementales de mars 2015 se rapprochent petit à petit et déjà voit-on pointer (comme l’iceberg) le bout des tractations politiciennes pour sauver ou engrosser les différents partis.
Entre chaque élection, les luttes internes se mettent en place, les transfuges se montrent, chaque parti compte ses troupes, ses élus et ses électeurs comme on compte sa monnaie. Cet imbroglio est terrible quand il se fait devant la chute des derniers pans de la société française.
Justement, la société française a fourni assez d’intelligence pour y puiser et trouver, en elle-même, la solution à ses problèmes actuels. On peut notamment citer la philosophe Simone Weil et sa brillante Note sur la suppression générale des partis politiques.
« L’idée de parti n’entrait pas dans la conception politique française de 1789, sinon comme mal à éviter. Mais il y eut le club des Jacobins. C’était d’abord seulement un lieu de libre discussion. Ce ne fut aucune espèce de mécanisme fatal qui le transforma : c’est uniquement la pression de la guerre et de la guillotine qui en fit un parti totalitaire.
Les luttes des factions sous la Terreur furent gouvernées par la pensée si bien formulée par Tomski : “Un parti au pouvoir et tous les autres en prison.” Ainsi sur le continent d’Europe le totalitarisme est le péché originel des partis.
C’est d’une part l’héritage de la Terreur, d’autre part l’influence de l’exemple anglais, qui installa les partis dans la vie publique européenne. Le fait qu’ils existent n’est nullement un motif de les conserver. »La bataille des opinions va faire rage et le théâtre, le cirque, va recommencer dans une sempiternelle tragi-comédie dont le peuple de France est la victime (famille, social, immigration massive, politique étrangère).
L’historien de l’Action française, Jacques Bainville, le déplorait déjà au début du XXe siècle :
« Dans un siècle où la pensée dispose de la télégraphie sans fil [aujourd’hui, nous dirions Internet, NDLR], où le voyage à vol d’oiseau est rendu possible, où tout va si vite qu’on n’a plus de temps pour rien, le Parlement reste le seul endroit où l’on jauge les hommes à l’abondance de leurs paroles — c’est-à-dire en somme à leur difficulté de s’exprimer clairement. »
Ainsi ces épiciers, tous progressistes sur les idées et tous réactionnaires sur leurs privilèges de rentier de la politique, restent accrochés aux différents partis comme des moules à plusieurs rochers » (les allers-retours dans l’hémicycle se multiplient). Jacques Bainville poursuit :
« Une minorité, c’est un régime de république. Des partis, des factions s’y forment. Les grands parlent haut. L’opinion a voix au chapitre et l’intérêt public n’a plus de gardien sûr. »
La France a traversé plusieurs régimes politiques. Qu’en sera-t-il de celui-ci et de ses partis ? •
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Actualités du blog ...
Actuellement, la lettre de Lafautearousseau vous est adressée un jour sur deux. En effet, notre liste d’abonnés est devenue trop importante pour que la totalité puisse être expédiée le même jour. Nous l’adressons donc quotidiennement, par moitié.
Mais le nombre d'abonnés à notre lettre ne cesse de grandir et même un envoi à chaque destinataire tous les deux jours devient impossible. C’est la rançon de notre progression rapide de ces derniers temps !
Dorénavant, chaque abonné recevra donc notre lettre un jour sur trois. Elle reprendra les notes des trois journées écoulées. Ceci jusqu’à ce qu’une solution plus satisfaisante puisse être mise en place, qui nous permette de faire le service de notre lettre à tous quotidiennement.
Nous vous remercions de votre compréhension mais nous vous rappelons tout de même qu’il vous est de toute façon possible de lire Lafautearousseau au quotidien, en plaçant notre blog parmi vos favoris ou en le recherchant sur Google. Bonne lecture à tous ! Lafautearousseau •
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18 Décembre 1914 ... Le fait est qu'il courait depuis des années, de par le monde, une rage de destruction et d'homicide extraordinaire...
Des nouvelles venues de Rome nous avertissent d'un projet du gouvernement italien qui consisterait à former une Ligue des Neutres (comme en 1870), dont le but serait, une fois la guerre faite, de maintenir le statu quo en Europe et d'empêcher le vainqueur (quel qu'il soit) de s'agrandir à l'excès. Ainsi la France victorieuse ne recevrait que Metz et non pas l'Alsace. Ce projet serait en corrélation avec l'ambassade du prince de Bülow. Il s'agirait aussi pour l'Italie de se prémunir contre l'avènement de la puissance slave (représentée par les Serbes) dans l'Adriatique. Tout cela, au total, très conforme à la politique italienne et même apparemment aux intérêts de l'Italie, dont la politique extérieure me semble, depuis le commencement de la guerre, être vigilante et entretenir des vues à longue portée. Les Italiens aiment mieux renoncer pour le moment à Trente et à Trieste que de travailler pour la France et pour la Serbie. On dirait qu'ils se sont instruits de nos leçons et qu'ils ne tiennent pas à voir se retourner contre eux le principe des nationalités dont ils sont issus...
Aujourd'hui l'Angleterre a définitivement proclamé son protectorat sur l'Egypte : elle ne sortira toujours pas les mains vides de la guerre. Par contre, la France ne laisse-telle pas passer en Syrie une heure qui ne sonnera plus ?
La guerre est arrivée à un point mort qu'on a grand mal à dépasser. L'activité et les réserves que nous avions en ligne au commencement de la guerre ont singulièrement fondu. E. de Resnes, qui, de son château ruiné, aujourd'hui de Beaumetz-les-Loges, en Artois, a vu beaucoup de choses, résume la situation en ces mots : "Il n'y a plus au feu que des pères de famille et leurs enfants." Le gouvernement songe, paraît-il, à une levée supplémentaire jusqu'à 52 deux ans. Cependant tous ceux qui sont partis au mois d'août ne sont pas morts, blessés ou éclopés, heureusement. Le jeune Roujon, le fils de l'académicien, a pris part à soixante-sept batailles, engagements ou combats sans avoir reçu une égratignure. Même cas pour Pierre Champion, qui écrivait l'année dernière deux beaux livres sur Villon et à qui l'Académie vient de décerner le grand prix Gobert.
La guerre vue par un physiologiste : la théorie de René Quinton*, c'est que, de temps en temps, par l'effet d'une volonté supérieure de la nature, les mâles éprouvent le besoin de s'entre-détruire. Ce genre d'explications ne figure ni dans Le Livre jaune ni dans aucun livre bleu, blanc, gris ou orange. Mais le fait est qu'il courait depuis des années, de par le monde, depuis le Balkan jusqu'au Mexique, une rage de destruction et d'homicide extraordinaire... •
* René Quinton (1866-1925), l'un des fondateurs de L'Action française.
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Le vrai mal français • Par Hilaire de Crémiers *
Valérie Trierweiler, Éric Zemmour, tels sont les deux plus fortes diffusions de cet automne et non sans raison. Entre les deux un abîme où gît le vrai mal français.
« Ire de femme est à douter.
Moult chacun s’en doit garder,
Car tant plus aimé elle aura,
Tant plus elle se vengera… »
Ces vers du vieux conte tragique et chevaleresque de Tristan et Yseult pourrait illustrer pareillement le drame affreusement bourgeois de François Hollande et de Valérie Trierweiler, à cette différence près qu’il n’y a aucune grandeur héroïque dans les personnages de la sinistre comédie à laquelle la France et maintenant le monde entier ont été priés d’assister et où les voilà pris à témoins dans une querelle de faux ménage.
Un livre révélateur
La version anglaise des confessions de Valérie fait se gausser les Britanniques. Ce sera bientôt le tour des Italiens, des Chinois et des Russes. La planète ondule d’une vaste rigolade ! « Ainsi me reconstruis-je, moi, Valérie », a signifié hautement l’héroïne. En attendant, l’image de notre président est à jamais détruite.
Il n’était sans doute pas assez grotesque tel qu’il apparaissait dans son ordinaire ; le voilà mis à nu aux yeux de l’univers. Entre Strauss-Khan et lui, la France est bien servie.
Le livre de la Trierweiler vaut la peine d’être lu, non pas en lui-même qui n’est qu’un tas de misérables anecdotes d’une atroce banalité qu’essaye de magnifier un lyrisme à la Bovary, mais par cela même qu’il révèle des deux protagonistes : dans le miroir de leur histoire se reflètent fidèlement tous les traits les plus exacts de la débilité morale, spirituelle et politique de cette génération politicienne et médiatique qui prétend nous guider, alors qu’elle est incapable de se guider elle-même. Platitude et nullité : d’un côté comme de l’autre, des « moi, je », en anaphore indéfiniment redondante, chargés d’entamer la moindre affirmation et qui cherchent à pallier sans doute la vacuité de leur personnalité ; une phraséologie de bonne conscience humanitaire qui dissimule mal le plus hypocrite des égoïsmes et le plus insensé des orgueils ; des fadaises enrobées de sentimentalisme niaiseux qui couvrent un néant de pensée. Imaginez que le président envoie des sms amoureux du dernier cucul pendant le conseil des ministres – ça, c’est du vrai ! –, conseil où, d’ailleurs, on se demande qui n’a pas couché avec qui ! Voilà le niveau. Mais il est partout pareil dans notre classe politique. Même cynisme, même immoralité profonde, même mépris des gens avec des affectations de gentillesse, même ambition de carrière, même superbe implacable sous les dehors d’un grand combat humanitaire, républicain, comme ils disent. Tel est notre État aujourd’hui entre les mains des professionnels de la politique républicaine.
Des « zigotos » institutionnalisés
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ce mal endémique n’est dû essentiellement qu’à nos institutions. Elles ne sont point faites pour la France. Le pays n’est point représenté dans sa réalité ; c’est devenu une évidence : nos institutions ne sont pas représentatives malgré leur nom. Et le pays ne peut plus être, dans le cadre actuel, que mal gouverné : c’est une autre évidence mais qui ne fait que commencer à s’imposer et qui éclatera malheureusement dans une catastrophe.
Aujourd’hui, telle que nos institutions la façonnent et la déforment, la France est littéralement ingouvernable. Quels que soient les cas de figures des futures échéances électorales, en dépit des discours les plus martiaux, il n’y a pas de solution à la crise institutionnelle qui ne fait que débuter et qui double maintenant, en la faisant redoubler du même coup, la crise économique, financière et sociale. Le meilleur parviendrait-il au pouvoir, il ne pourrait strictement rien faire. Sauf, d’abord, à changer les institutions. Elles sont perverses, perverties et pervertisseuses. Elles ne fonctionnent que pour une bande de « professionnels » de la politique, dans le mauvais sens du terme, qui s’imaginent tous avoir des destinées historiques : c’est parfaitement ridicule. Aucun d’entre eux n’est à la hauteur des enjeux, c’est trop évident, et, le voudraient-ils, de toutes façons le carcan des institutions les empêcherait d’agir.
Car le quinquennat pour la France, vieille nation historique, est, en lui-même, un carcan qui interdit à la personne désignée de parvenir au statut de chef de l’État. La manière même pour lui d’obtenir le pouvoir est un redoutable inconvénient qui pèse, dès le départ, sur ses épaules déjà fragilisées par la conquête préliminaire de son propre camp. Ce qu’on appelle stupidement la dynamique électorale est en fait une usure d’énergie perdue dans des discussions inutiles, de multiples et frivoles disputes de personnalités. La pratique que la France subit s’est chargée de corroborer cette analyse qu’il était aisé, pourtant, d’anticiper. La preuve en est désormais administrée et amplement. Voyez-les déjà, à mi-mandat de François Hollande, tous s’échiner à se mettre en position comme si la France n’avait plus de chef, et de fait. Au centre, à droite, à gauche, le parti d’abord, la primaire ensuite ou en même temps, on ne sait plus, tout recommencer, changer même les appellations ! Ajoutez-y la croyance invraisemblable de chacun dans sa propre réussite sans même savoir si les moyens seront là au rendez-vous de sa prétendue victoire, tant tous ont pris l’habitude de considérer l’État comme une « chose » qui sera à leur service, la « res » qu’ils osent appeler « publica », alors qu’ils ne veulent que se l’approprier, ce qu’ils font fort bien, tous, quels qu’ils soient.
Le quinquennat, réforme stupide, fausse tout : il exacerbe le régime partisan qui est le tout de la vie politique française et dénature la représentation dans son ensemble. Il n’est pas un esprit averti qui ne le sache, mais personne n’a l’audace d’envisager la vraie réforme constitutionnelle qui rendrait l’indépendance à l’État asservi et la paix à la société déchirée. Ce qu’on appelle les lois sociétales ne sont que des inventions de partis, d’idéologues en conventicules et de manieurs d’opinions ; les lois de finances des leurres pour tromper le peuple ; les réformes d’invraisemblables salmigondis , toutes mal conçues, mal rédigées, à proprement parler illisibles et qui réussissent à passer, parce qu’en réalité, au grand soulagement de ceux qui les promeuvent, personne ne s’y intéresse vraiment, sauf ceux qui en sont les pauvres victimes.
L’incapacité de nos politiques aboutit ainsi à l’anéantissement du droit français dont ils « se foutent » complètement et qu’ils abandonnent aux Anglo-saxons, à la destruction des professions françaises et même les plus vénérables livrées en pâture à la meute journalistique, à l’effroyable incohérence d’un droit social qui n’a plus ni queue ni tête à force d’être chamboulé, au lieu d’être ramené à l’essentiel, à une réforme territoriale bâclée qui ne règle aucun problème de compétences et qui bafoue les plus belles réalités historiques dont se moque éperdument cette bande de zigotos qui ne connaissent que le catéchisme de leur découpage électoral. Lequel d’entre eux est capable de s’intéresser à l’histoire, la vraie, celle de nos pays et de nos provinces ? Telle est, résumée en quelques mots, l’activité législative de ces dernières semaines. Allez consulter le Journal Officiel !
Il y a eu des hommes pour accomplir cette œuvre de démolition. éric Zemmour – et c’est son immense mérite – les a admirablement dénoncés dans son Suicide français ; et c’est pourquoi il est l’objet de la vindicte de la classe politico-médiatique, la plus intolérante qui se puisse concevoir dans sa prétendue tolérance. C’est là qu’apparaît le caractère monstrueux du système qui nous opprime. Il appartient à la France de s’en affranchir. Après tout, franc veut dire libre. •
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Nous l'apprenons par Valeurs actuelles : La famille de Leonarda a coûté près d'un demi-million d'euros à la France
La famille Dibrani. Une tragi-comédie à près d'un demi-million d'euros, et un cas loin d'être unique. Photo © AFP
Il est clair que malgré tous les discours charitables, malgré le harcèlement incessant des lobbies immigrationnistes (associations lucratives sans but, sauf le désordre public), les Français ne veulent plus payer de leur poche ce genre de folies. Si les fonctionnaires n'ont fait qu'appliquer la loi et les règlements, il est trop évident qu'il est urgent de les changer. En respectant les principes généraux du Droit. Mais dans un souci strict des intérêts de la France et des Français. Leur intérêt financier et leur volonté de rester eux-mêmes. Lafautearousseau •
Roms. C’est pour avoir refusé une prime de départ de 10 000 euros que la famille Dibrani, deux adultes et cinq enfants, a été expulsée, en septembre 2013.
En attendant que cette famille revienne en France sous identité croate (c’est en tout cas ce qu’elle a prévu), l’“affaire Leonarda” aurait coûté à la France, selon Jean-Paul Gourévitch, la somme de 416 544 euros.
Le décompte est instructif : allocation de subsistance (350 euros par mois pendant quarante-huit mois) ; chèques de soutien de la municipalité et aide fournie par le comité des sans-papiers pour le ravitaillement et les cigarettes (environ 5 000 euros) ; coût de la place en centre d’accueil de demandeurs d’asile (25 euros par jour et par personne pendant 1 460 jours) ; aide juridictionnelle gratuite (deux fois 1 200 euros) ; coût de la santé (aide médicale de l’État et couverture maladie universelle pour sept personnes pendant quatre ans, soit 80 164 euros au total) ; coût de l’élève Leonarda en situation irrégulière au collège (9 670 euros par an pendant quatre ans), enfin le coût de l’expulsion elle-même selon le ministère de l’Intérieur : 18 000 euros. Un cas d’école. •
- Valeurs actuelles
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17 Décembre 1914 ... Au fond, les diplomates les plus perspicaces en savent-ils beaucoup plus long que Mme de Thèbes ?
Selon le baron de Berckheim, qui était premier conseiller de l'ambassade de France à Berlin, la guerre pourrait s'achever plus tôt qu'on ne le pense : le mois d'avril lui paraît être l'époque à laquelle les négociations de paix pourraient commencer. Mais ces négociations seront longues, ardues, pleines d'embûches. Il faudra que les belligérants gardent longtemps leurs armées sur le pied de guerre. Nos soldats ne sont pas près de rentrer dans leurs foyers...
Au fond, les diplomates les plus perspicaces en savent-ils beaucoup plus long que Mme de Thèbes ? La célèbre voyante annonce qu'en 1915 l'Allemagne verra la guillotine en permanence (la guillotine doit être une façon de parler car l'instrument est bien français), mais que l'ère révolutionnaire surexcitera le patriotisme allemand, à la façon de 1793. La pythonisse reprend une idée que j'ai quelquefois développée en réponse aux idylles de République germanique dont se bercent Vaillant* et Compère-Morel*. La rencontre m'amuse assez. Mais pour une révolution en Allemagne, faut-il compter sur les socialistes qui se nationalisent à vue d'oeil et se transforment en nationaux-démocrates, à l'image des libéraux d'avant 1870, devenus nationaux-libéraux après la guerre ? Ou bien est-ce sur le socialisme extrême, celui de Liebknecht et de Rosa Luxembourg, qu'il faut se reposer ? Liebknecht a été seul, tout seul, ces jours-ci, à voter contre les crédits de guerre au Reichstag et, pour ce fait, il est même menacé d'être exclu du parti. Comme disait jadis à propos de Jaurès le prince de Bülow : "une hirondelle ne fait pas le printemps".
M. de Berckheim disait encore que, depuis trois ans, les avanies que subissaient les membres de l'ambassade de France à Berlin étaient telles que la position était devenue intenable.
On m'affirme que le scandaleux article publié par le sénateur Gervais, dans Le Matin, au mois d'août, avait été écrit sur les indications du ministre de la guerre Messimy. Cet article imputait une conduite honteuse au feu à des contingents du Var. Or Clemenceau est sénateur du Var. C'est contre lui, dont l'influence était alors redoutée d'un certain nombre de radicaux, que l'attaque était dirigée. On voulait pouvoir dire : "Les soldats de Clemenceau", comme on a dit, après l'affaire de Lille : "Les troupes à Caillaux." En somme, querelles de couloirs et de factions par lesquelles on divise les Français. •
* Edouard Vaillant, journaliste à L'Humanité.
* Adéodat Compère-Morel, journaliste à La Guerre sociale de Gustave Hervé.
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La Semaine de MAGISTRO, une tribune d'information civique et politique
Après des années d'errance et par-delà les appareils et les discours dits de droite, dits de gauche ou d'ailleurs, ... revenons aux fondamentaux !
Pour cela, MAGISTRO vous invite à lire :• Maxime TANDONNET Haut fonctionnaire Suppression des notes et abêtissement de masse
• Anne COFFINIER DG fondatrice de la Fondation pour l'école
Interdiction du redoublement, nouvelle restriction de la liberté pédagogique
L'école libre
• Marc DUGOIS Avocat La vraie création de richesse
• Ivan RIOUFOL Journaliste politique, écrivain
Quel prix payer pour la libération d'un otage
Noël, ou le sursaut identitaire des Français
• Etienne de MONTETY Journaliste, directeur du Figaro littéraire Droit de vivre
• Chantal DELSOL Membre de l'Institut La "biopolitique"
• Eric ZEMMOUR Journaliste politique, écrivain Les tartuffes de la laïcité
• Roland HUREAUX Essayiste Un règlement de comptes politique et social
• Françoise THIBAUT Professeur des unversités Une Monarchie républicaine ou une République monarchique ? -
Francophonie : Trahison française... Par Péroncel-Hugoz
© Copyright : DRPéroncel-Hugoz qui créa en 1982 et anima jusqu’en 1997 la rubrique Francophonie du « Monde », a éprouvé le besoin, avant le XVe Sommet francophone de Dakar, les 29 et 30 novembre, de donner - depuis le Maroc - un « coup de dent » à la France. Son analyse nous a paru pertinente - en même temps que très informée ! - et il nous paraît intéressant de la mettre en ligne aujourd'hui. Lafautearousseau •
Ça devrait, ça pourrait être un événement mais hélas ! Trois fois hélas ! Comme les précédentes conférences de ce type – sauf la première, tenue à Versailles en 1986, quand des espoirs étaient encore permis – , cette coûteuse réunion déplaçant des centaines de dirigeants politiques, journalistes, politiciens, jolies femmes, experts, observateurs, etc. ne verra, en principe, que des mondanités et des parlotes sans fin sur les droits de l’Homme, le terrorisme, les pandémies, la parité hommes-femmes et autres thèmes en vogue – au lieu de parler de la Francophonie proprement dite, de voir comment pourrait s’organiser cette force en jachère, représentant 500 millions de personnes dont la moitié de locuteurs quotidiens* de l’idiome de Senghor, Houellebecq, Nédali ou Céline Dion ; une force qui s’exprime aussi à travers 800 universités usant du français dans 100 pays.
Pourquoi cette inaction ? Elle n’a qu’un seul nom : France. Sans elle, matrice du français, aucun des 76 autres membres, même le Canada (où se trouve la seule implantation coloniale française pérenne : le Québec et ses six millions d’âmes perdues au milieu d’un océan anglo-américain…) n’est pas assez influent pour prendre la tête de la Francophonie et lui imprimer une direction.
Ancien révolutionnaire gauchiste en Amérique latine, venu sur le tard au gaullisme, le penseur Régis Debray (né en 1940 à Paris) n’a pas craint de parler franc ; le responsable c’est "le mépris abyssal de la plupart des intellectuels français pour la Francophonie, auquel fait écho l’indifférence polie de nos gouvernants " (" A demain de Gaulle !", Gallimard, Paris, 1990). Le ministre égyptien Boutros Boutros-Ghali (secrétaire général des Nations-Unies puis de l’Organisation internationale de la Francophonie) me confia en 1995, en marge du Sommet de Cotonou (Bénin) : " La Francophonie, si elle se fait, se fera contre la France !" Eh bien, personne ne s’étant senti de taille à affronter Paris, qui tient quand même, par pure vanité, à son statut prééminent, les affaires de cette immense aire linguistique sont restées en déshérence. Couvrant les événements francophones durant trois lustres, je ne vis qu’un seul ministre français de la Francophonie, l’académicien et historien Alain Decaux, se battre comme un lion pour la place du français sur la planète. L’unique chef d’Etat français de la Ve République qui, après de Gaulle, s’intéressa à la Francophonie fut le président Mitterand – mais c’était surtout par goût de la bonne littérature. Le président sénégalais Senghor, un des inventeurs des concepts de négritude et de francophonie, me révéla qu’il n’abordait jamais la question francophone devant son pair Giscard d’Estaing, "pour ne pas l’ennuyer"… De ce président français anglomane et (bon) anglophone à son lointain successeur Nicolas Sarkozy, américanomane et (médiocre) américanophone, rien n’a changé. Idem avec l’actuel président Hollande, malgré son récent coup de chapeau in situ aux résistants linguistiques québécois…
Cependant, l’énorme capital francophone demeure, même s’il n’est guère exploité : savants, inventeurs, écrivains, professeurs, sportifs, artistes, gastronomes, entrepreneurs, etc. ne demanderaient, pour la plupart, qu’à s’organiser afin d’être comme le préconisait en son temps le grand cinéaste arabe Youssef Chahine (1926-2008), membre du Haut Conseil international de la Francophonie : "Le fer de lance d’un bloc culturel non aligné, faisant face au rouleau compresseur des industries politico-culturelles états-uniennes, et cela en union avec la Hispanidad, la Lusophonie et la Ligue arabe". On est aujourd’hui très loin de cet idéal qui il y’a moins d’un quart de siècle, paraissait encore à portée de main. Cependant, l’Histoire est riche en retournements spectaculaires inattendus… •* Au Maroc on estime qu’environ 1/3 des habitants sont francophones
** De Bourguiba à de Gaulle via Paul VI et Chahine, "Florilège de 20 citations sur la Francophonie" : www.roumanie-france.ro/172Source : Le 360ma - Péroncel-Hugoz
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L'Association « Gens de France » a tenu son Assemblée générale à Dreux, par Francesca
Nous avons lu cette question, posée dans une chronique qui s'inquiète du temps présent : « Y a-t-il quelque part un gentil Dauphin ? ». La réponse n'est pas douteuse : le gentil Dauphin est à Dreux. Lafautearousseau •
L'Association « Gens de France » a tenu cette année son Assemblée générale à Dreux, chez nos Princes.
C'était un souhait de la Présidente, la Duchesse de Vendôme, qui voulait donner à cette manifestation un caractère convivial et chaleureux. Ainsi est notre Princesse.
Après les différents rapports et la confirmation que notre association continuerait à vivre et à se développer selon le souhait de la Princesse Philomena, les Princes Gaston et Antoinette se sont chargés d'une part de l'animation, autour d'un délicieux buffet. Le maire de Dreux est venu apporter son soutien et dire combien la ville se réjouit que le Domaine royal soit devenu aussi vivant, et combien la présence des Princes contribue à la renommée de la ville. Il envisage une sorte de partenariat avec l'Association ce qui sembla enchanter tout le monde et particulièrement le Secrétaire général, M. Deutsch, qui verrait ainsi son dévouement bien récompensé.
Des étudiants d'Action française qui avaient proposé leurs services ont été fort utiles à la soirée ; la jeunesse royaliste se rapproche beaucoup de notre Prince qui est appelé fréquemment « le Prince des Jeunes » ; qui peut avoir peur de l'avenir maintenant ? •
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16 Décembre 1914 ... Le vieillard Clemenceau
Le gouvernement est rentré à Paris sans tambours ni trompettes. On sait que le Conseil des ministres se tient de nouveau à l'Elysée, mais le Président est invisible. La Chambre se réunit le 22. La question est de savoir s'il y aura interpellations, discours, effets de tribune, ou si, comme au Reichstag, on se contentera de voter les crédits demandés par le gouvernement. Il y a environ cent vingt députés mobilisés sur six cents. Ceux-là ont reçu un congé, mais il leur est interdit de siéger en uniforme pour ne pas éclipser leurs collègues civils. C'est tristement mesquin...
En dépit de la trêve et de l' « union sacrée », la politique de parti ne chôme pas. Le vieillard Clemenceau essaie d'une intrigue contre Millerand. Clemenceau - qui a le type physique du mongol destructeur et l'esprit nihiliste - serait enchanté de retrouver comme jadis, lorsqu'il était tombeur patenté des ministères, le concours des conservateurs pour causer un peu de ce gâchis où il se plaît. Maurras écrit ce matin à son sujet un article d'une grande force :
« M. Clemenceau continue sa campagne contre le ministre de la Guerre; démasquée depuis dimanche, elle revêt ce ton de rancune personnelle qui donne quelquefois un petit intérêt aux propos du sénateur du Var. Son article d'hier, composé dans un charabia intolérable, découvre çà et là quelques phrases presque lisibles aux endroits où il est question d'attraper "celui qui commande à tout le monde", et "l'homme investi" de "pouvoirs extraordinaires", qui paraît vouloir oser se dérober à ses observations et à ses conseils incohérents. Critiquant le service de santé, les postes, l'habillement et rencontrant sans doute, de temps à autre, une vérité comme on peut rencontrer une aiguille dans une botte de foin, M. Clemenceau demande par deux fois qu'on l'en remercie, qu'on ne soit pas ingrat et par dessus tout qu'on lui reconnaisse "le droit de hausser son ambition à signaler à l'impuissance des tout puissants la nécessité des réformes dont les détourne une bien fâcheuse politique de la volonté". Ce pathos signifie qu'au bidet qu'il juge perclus, M. Clemenceau rêve ardemment de substituer son roussin ataxique. Conseillons-lui de repasser à un autre moment. Le pays n'a pas le loisir de renverser des ministres comme entre 1880-1892 ni de se payer une crise d'Etat comme entre 1897 et 1899.
On considère tout d'abord qu'en thèse générale un changement à la tête des administrations de la guerre ne vaudrait rien. On constate ensuite que le titulaire actuel est estimé de beaucoup de gens compétents.
On se rend compte, en dernier lieu, que son adversaire n'est pas un être sans valeur, car il représente au contraire une haute valeur négative, un pouvoir de division, de décomposition et de ruines tout à fait hors de pair. Sa longue carrière politique est d'un radical opposant qui, ayant tout réduit en miettes, se trouva un beau jour prié de reconstruire et de recoller; son ministère de trois ans fut une honte. Quelques unes des principales mesures qui ont affaibli notre armée datent de son passage aux affaires. Si nous avons moins d'officiers et moins de soldats, si nos soldats sont moins exercés, si nos canons se sont trouvés moins nombreux, nos munitions moins abondantes, le ministère de 1906-1909 en est largement responsable. Les années qui suivirent continuèrent à montrer M. Clemenceau sous un aspect d'agitateur et d'agité sans boussole. Son attitude était devenue si scandaleuse dans la période critique de la fin août que tous les esprits indépendants se joignirent à nous pour demander que cet embusqué politique fût sommé de choisir entre le Conseil de guerre et le Conseil des ministres. Mais il serait trop tard aujourd'hui pour ce dernier poste. Ses incartades lui ont enlevé toute autorité de gouvernement. Il devrait être mis une bonne fois en demeure ou de se taire, ou d'avoir à répondre de ses infractions aux lois qu'il a faites. Quand dix départements sont occupés par l'ennemi, il est inadmissible que l'ordre public, condition de la défense nationale, puisse être à la merci de l'humeur d'un particulier moins qualifié que tout autre pour troubler la tâche héroïque de nos armées ou le patient travail de nos administrations militaires*.»
Voilà la haute conception de la politique nationale qu'a toujours eue et que nous a apprise Maurras. La ligne où l'Action française s'est trouvée naturellement placée pendant la guerre aura prouvé que ce n'était pas par un vain mot que vous diriez n'être d'aucun parti, sinon du parti de la France.
Guillaume II est sérieusement malade. La Woche, un grand journal illustré allemand, a donné une photographie du Kaiser qui en dit long sur son état physique et moral. L'Empereur a vieilli de dix ans depuis la guerre. Le Dr Lesage m'apprend que le médecin qui a été appelé au palais royal de Berlin est un spécialiste du cancer. Guillaume II a-t-il la même maladie que son père, ou bien, en grand névropathe qu'il est, craint-il de l'avoir ?... Il est difficile de calculer en ce moment l'influence que la mort de l'Empereur pourrait avoir en Allemagne et sur la guerre. •
* L'évolution du jugement de Maurras sur Clemenceau a été bien décrite par Pierre Boutang, Maurras, la destinée et l'oeuvre, Plon, 1984, pages 442-448, qui distingue quatre jugements successifs : 1898 - 1907 - 1917/18 - 1919/21.
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Mistral gagnant ? par Louis-Joseph Delanglade
Le 8 décembre, prenant comme prétexte les événements d’Ukraine, le Congrès des Etats-Unis a adopté à une écrasante majorité une résolution invitant à déclarer la guerre à la Russie. Au-delà de la violence du propos, il s’agit là d’un signe irrécusable de l’hostilité foncière des Américains vis-à-vis de Moscou, toujours considéré comme un ennemi à abattre définitivement et, de toute façon, comme un obstacle dans la perspective de la féroce rivalité sino-américaine qui s’annonce.
On peut sans doute reprocher beaucoup de choses à la Russie, on peut sans doute porter sur elle des jugements de valeur - aller jusqu’à la discréditer en ne voulant voir en elle, derrière une façade parfois brillante, qu’un pays intrinsèquement « barbare ». Mais il est une chose qu’on ne peut contester, c’est qu’elle est depuis deux ou trois siècles un élément essentiel du rapport de force en Europe. Par conséquent, toute ambition européenne passe forcément aussi par elle et, si on veut bien admettre que l’intérêt de la France passe, lui, par une entente, voire une véritable construction européenne, la Russie est un partenaire naturel et nécessaire. Plutôt que de songer à lui déclarer la guerre, il faut donc, de toute évidence la ré-intégrer dans le concert des nations d’Europe.
Certes, la situation du pays s’est dégradée : depuis un an, la conjonction des « sanctions occidentales » et de la baisse des cours du pétrole cause à la Russie de grandes difficultés financières et commerciales. Le rouble s’est déprécié de 40% par rapport au dollar et à l’euro et M. Medvedev parle de « dizaines de milliards de dollars » perdus. C’est sans doute le prix à payer pour avoir fort légitimement recouvré la Crimée. Mais le pays en a vu d’autres (invasions française et allemande, dictature communiste, etc.) et, comme le dit M. Poutine, il a l’habitude de souffrir et s’en est toujours remis. L’accabler, alors même que la situation peut le pousser à une certaine conciliation, constituerait une faute politique grave.
Dans cette perspective, on doit considérer comme une bonne chose l’entrevue, même rapide, que M. Hollande, au retour du Kazakhstan, a eue avec M. Poutine. On peut, on le doit de toute façon, s’entendre avec la Russie qui y semble d’ailleurs disposée - y compris sur l’Ukraine. Allons plus loin : l’intérêt de la France et d’une véritable Europe ne saurait résider dans un alignement inconditionnel (c’est-à-dire une sujétion de fait), sur les directives de l’OTAN (c’est-à-dire des Etats-Unis d’Amérique).
Un signe politique fort dans ce sens serait donné par la livraison des deux navires porte-hélicoptères « Mistral », commandés et payés par la Russie avec laquelle, que l’on sache, nous ne sommes décidément pas en guerre. •
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Site de la Restauration Nationale, actualité • Colloque du Cercle VAUBAN : succès total ! .... à suivre
Chers lecteurs, votre site a attiré votre attention depuis plusieurs semaines sur le colloque organisé par le cercle Vauban, Politique Magazine et la Nouvelle Revue Universelle, intitulé « Pour un nouveau régime ».
Cette manifestation était pour les organisateurs une première, et elle résultait d’une volonté d’harmoniser les énergies, les savoir-faire et aussi les convictions des uns et des autres, le tout avec des moyens modestes ! Nous voulions en faire l’expression de nos préoccupations de patriotes devant l’état déplorable de la France, et de l’ardente nécessité de proposer un ensemble d’orientations, et de mesures politiques.
Disons, sans fausse modestie, que cette journée fut une réussite ! Réunir plus de 300 personnes en une fin de semaine très chargée en manifestations susceptibles d’attirer sensiblement le même public représente pour nous plus que nous n’osions espérer !
De plus, et au-delà de l’aspect quantitatif, ne craignons pas de nous réjouir de l’ambiance amicale et même chaleureuse qui régnait dans cette salle Rossini à l’architecture pourtant un peu froide : avec l’aide de nombreux jeunes bénévoles, nous l’avions aménagée pour proposer une restauration, une vente de livres, de revues, de plaquettes, et aussi des entretiens personnalisés avec nos partenaires de la Restauration Nationale ainsi que des sites « le Rouge et le Noir » et « la Faute à Rousseau ».
L’essentiel cependant est venu de la présence de huit intervenants remarquables, qui se sont succédé à la tribune tout au long de la journée, représentant un ensemble de talents et de compétences de premier ordre, qui n’a pas manqué de passionner les auditeurs. Comme l’annonçait l’intitulé du colloque, il s’agissait, en s’appuyant sur un constat sans concession de l’état de notre pays au regard d’exigences fondamentales comme la souveraineté, l’autorité de l’État, les libertés publiques, la justice, de formuler des propositions les plus concrètes possibles pour instaurer un salutaire « nouveau régime ». Ce difficile exercice a été mené à bien, grâce aux points de vue convergents et complémentaires du juriste, de l’économiste, du constitutionnaliste, de l’historien, du philosophe.
Il est évident que ce travail doit impérativement fructifier ; c’est pourquoi, chers lecteurs, nous n’en resterons pas là : nous vous proposerons prochainement les actes de ce colloque, et nous vous tiendrons informés de nos projets. •