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  • 22 Décembre 1914 ... Le président Deschanel a prononcé une harangue abominablement rondouillarde ...

    Paul_Deschanel_1908.jpgCourte rentrée des Chambres pour le vote des crédits de guerre et d'un certain nombre de projets de lois indispensables. Il est convenu que la tribune chômera, qu'il n'y aura pas de discussion. Ce résultat n'a pas été obtenu sans peine : la langue brûle à un certain nombre de législateurs. Le président Deschanel* a prononcé une harangue abominablement rondouillarde où ne manque d'ailleurs pas une pointe contre les grands chefs que l'orateur a appelés à l'exemple de modestie donné par les généraux de la Révolution, qui furent d'ailleurs les plus empanachés qu'on ait jamais vus et dont le plus vraiment simple confisqua le République. La déclaration du président du Conseil a fait connaître les vues, les projets, les sentiments du gouvernement. Viviani a insisté sur "la certitude militaire du succès" et sur la résolution de poursuivre la lutte "jusqu'au bout", c'est-à-dire jusqu'à l'expulsion de l'envahisseur, la délivrance de l'Alsace et de la Belgique, la destruction de la puissance militaire de l'Allemagne. Programme vaste, dont l'accomplissement intégral peut mener la République très loin, mais ne semble douteux à personne. On dit beaucoup qu'à l'appui de la parole du gouvernement une offensive générale serait bientôt ordonnée. Un ordre du jour du généralissime, daté du 17 et conçu dans ce sens, a même été publié par le grand état-major allemand, qui l'avait trouvé sur un de nos officiers tués. La censure en a interdit la publication dans les journaux français. On en conclut qu'un succès a été recherché pour la réunion des Chambres. Quoi qu'il en soit, on compte généralement que, d'ici la fin du mois de janvier - ce n'est plus maintenant que fin janvier - il n'y aura plus un seul Allemand sur le territoire français. Pour fortifier l'espérance, Delcassé murmure à l'oreille de confidents, qui s'empressent de propager la bonne  nouvelle, que l'entrée en ligne de l'Italie et de la Roumanie est plus prochaine qu'on ne croit. "Elles vont entrer en ligne, mais Delcassé ne nous dit pas dans quel sens." Ce mot d'un sceptique a été le succès des couloirs.

    Il est à remarquer dans le discours de Viviani que le gouvernement ne cherche plus du tout à dissimuler que l'agression de l'Allemagne était annoncée et prévue. Ribot, dans son exposé de la situation financière, donnait l'autre jour la même note, si fortement accusée déjà par les "Avertissements" publiés au Livre jaune. Il semble que les Poincaré, les Viviani, les Briand, n'hésitent pas à découvrir le régime pour justifier leur attitude vis-à-vis du service de trois ans. Car, malheureux, si, comme vous le dites, l'Allemagne menace la France depuis quarante ans, la provoque depuis dix ans, a résolu de lui faire la guerre depuis dix-huit mois, quelles ne sont pas les épouvantables responsabilités de la démocratie !...

    Mais on songe que le danger allemand a sans douté été le régulateur de nos institutions démocratiques et seul les a préservées de tomber dans une anarchie dégoûtante. Si nous avons conservé des vestiges d'ordre public, d'armée, de finances, c'est à la menace allemande que nous le devons. Que demain l'Empire allemand soit abattu, que la République soit encore debout, nous verrons un affreux gâchis, un retour du Directoire...   

    L'utopie, en décrétant les bases imaginaires de la paix universelle, jette la semence de nouvelles guerres. Qu'à l'issue de celle-ci soit garantie la sécurité de la France, et combien les générations futures en auront de gratitude ! Cinq invasions en cent vingt-cinq années ont fait expier aux Français les erreurs d'un siècle ! La tâche présente consiste à retrouver les conditions grâce auxquelles la France sera, ainsi qu'elle l'a été dans le passé, protégée contre la puissance germanique. C'est pour cela que les Français d'aujourd'hui se battent et meurent, comme les Français d'autrefois s'étaient battus contre Charles-Quint, avaient mené la guerre de Trente Ans. L'ouvre d'une politique clairvoyante, d'une diplomatie réaliste, sera de faire en sorte que ces sacrifices ne soient pas éternellement à recommencer.  • **  

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    * Paul Deschanel (1855-1922), président de la Chambre des députés. Il fera l'éloge de L'Histoire de deux peuples de Jacques Bainville. Elu en 1920 président de la République contre Georges Clemenceau, il dut démissionner quelques mois plus tard pour raisons de santé (mentale). 

    ** Tome I du Journal de Jacques Bainville (1901/1918)

  • Ne jamais prononcer le mot Egalité ?

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  • Loisirs • Culture • Traditions ...

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  • CINEMA • Le voeu de Dominique JAMET : La Palme à Timbuktu !

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    Alors que le film magnifique d’Abderrahmane Sissako sort en salles, on ne peut que souhaiter qu’il soit vu par le plus vaste public.
     
    Sélectionné et présenté au dernier Festival de Cannes, Timbuktu y avait eu droit à un beau succès d’estime. En d’autres termes, il n’y avait bénéficié d’aucune récompense officielle. Trop politique, peut-être, trop fort, trop engagé, trop brûlant ? Alors que le film magnifique d’Abderrahmane Sissako sort en salles, on ne peut que souhaiter qu’il soit vu par le plus vaste public. Actuel au printemps dernier, il n’a fait hélas que gagner en urgence.
     
    Aimable et mystérieuse, endormie dans la touffeur d’un éternel été, perdue au milieu des sables du désert, à l’abri de ses murailles ocre et de ses maisons de pisé, Timbuktu mène une vie inchangée depuis des siècles, à l’écart des agitations du monde lorsqu’un groupe djihadiste armé et motorisé prend le contrôle de la ville.
     
    Les habitants les plus avisés ont eu le temps de fuir. Les autres, tous les autres, ceux qui ne savent et n’ont où aller, sont restés sur place, prêts à courber le dos devant leurs nouveaux maîtres. Musulmans pour la quasi-totalité, devraient-ils craindre des occupants qui se présentent en libérateurs et brandissent le drapeau de l’islam ?
     
    Une terreur aussi abjecte qu’obtuse s’abat sur la malheureuse cité. Ça commence, pour les hommes, par la consigne de raccourcir leurs pantalons qui doivent découvrir le mollet, pour les femmes par l’obligation de se couvrir non seulement le corps et le visage mais les pieds et les mains : chaussettes et gants de rigueur. Les interdictions pleuvent : défense de jouer au football, défense de chanter, défense d’écouter de la musique, défense de fumer. Puis, vient le temps des incarcérations arbitraires, des mariages forcés, des châtiments corporels, des lapidations, des exécutions sommaires. Tout cela au nom d’une lecture dévoyée du Coran, et d’une impitoyable application de la charia combinée avec les traditions ancestrales les plus rétrogrades.
     
    La bande hétéroclite qui a fait main basse sur Timbuktu est constituée pour l’essentiel de jeunes hommes, venus de toutes les cités et de tous les pays d’Europe et du Sahel, commandés par des fanatiques et des pervers, Torquemadas et Tartuffes de l’islamisme qui usent et abusent de la naïveté de leurs recrues. Ces gamins sans repères, meilleurs connaisseurs du football – eh oui – que de la religion, n’y voient pas plus loin que le bout du canon de leurs kalachnikov, et prennent un grand plaisir à jouer avec leurs motos, leurs pick-up, leurs portables, leurs armes flambant neufs et leurs esclaves.
     
    Il est bon, il est salubre, il est exemplaire que le réalisateur de ce chef-d’œuvre soit lui-même mauritanien, de culture et sans doute de religion islamique. Car son film nous rappelle on ne peut plus opportunément que si des Occidentaux, civils ou militaires, fourvoyés ou envoyés dans les pays actuellement en proie à la guerre de civilisation que nous vivons, sont régulièrement pris en otages ou pris pour cibles par les djihadistes, ce sont les populations locales qui fournissent, et de loin, le plus gros contingent des victimes.
     
    La beauté des images et des paysages, le jeu admirable des interprètes, l’authenticité du décor et des sentiments exprimés, l’histoire elle-même confèrent une force et une efficacité exceptionnelles à ce réquisitoire sans faiblesse, mais aussi sans excès, sans pathos, sans mélo, et qui parvient même à teinter d’humour l’étalage de la violence et de la cruauté. Il paraît que le ministère de l’Éducation nationale a du mal à donner un contenu aux nombreuses activités périscolaires que prévoit la mise en place de ses nouveaux rythmes. Une suggestion : ce n’est pas au programme de quelques salles et pour un temps limité mais au programme de tous les établissements d’enseignement français (écoles, collèges et lycées) qu’il serait utile d’inscrire Timbuktu. En attendant cette hypothétique consécration officielle et à défaut de Palme d’or, le film d’Abderrahmane Sissako a d’ores et déjà mérité celle du courage. 
     

     

     

     
    Journaliste et écrivain
    Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais. Co-fondateur de Boulevard Voltaire, il en est le Directeur de la Publication
  • BD : Trois titres à découvrir

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    Napoléon

    Comme le disait le regretté Jean Dutourd dans son fameux roman uchronique « Le Feld-maréchal von Bonaparte », à quelques mois près, la face du monde en eût été changée. Car c’est en 1768, par le Traité de Versailles, que la Corse est rachetée par la France aux Génois alors qu’elle était convoitée par l’Autriche… Mais voilà, le jeune Bonaparte qui nait en août 1769 à Ajaccio, est français. Son père, de petite aristocratie et un temps attiré par les mirages républicains de l’indépendantiste Paoli, finit par regagner la cause politique français, avec le concours du Comte de Marbeuf. C’est notamment grâce à ce dernier que le jeune Napoléon Bonaparte peut bénéficier de bourses et intégrer le collège militaire de Brienne en Champagne. Il a dix ans…Six ans plus tard, il est reçu à l’école militaire et apprend son métier d’artilleur. A l’aube de sa vingtième année, il est à Paris quand éclate la Révolution qui va lui ouvrir, avec l’abolition des privilèges, la porte à de hautes fonctions…

    Le premier des trois tomes de cette biographie dessinée tient toutes ses promesses. Le scénario, très enlevé, admirablement bâti par Noël Simsolo avec le concours de Jean Tulard, spécialiste incontestable et incontesté de Napoléon, est rehaussé par le dessin dynamique et réaliste de Fabrizio Fiorentino qui a surtout œuvré pour les comics américains. Les trois coauteurs couvrent la période 1769-1799 jusqu’au coup d’État du XVIII Brumaire avec un réel brio. Ils reviennent sur les actes fondateurs du mythe militaire napoléonien : la prise de Toulon et la campagne d’Égypte. Les scènes de bataille sont particulièrement fidèles à l’esprit que l’on se fait de cette époque tourmentée. La fin de l’album contient un épais dossier qui permet au lecteur de compléter de façon plus précise et technique les faits historiques liés au personnage. On ne peut qu’attendre avec une impatiente fébrilité les deux prochains opus… 

    Napoléon – tome 1/3 – Noël Simsolo, Jean Tulard, Fabrizio Fiorentino – Editions Glénat – 56 pages – 14,50 euros

     

    Shadow Banking

    Wall Street, 1er septembre 2008. La crise financière mondiale se prépare et commence à prendre de l’ampleur avec la chute de la banque d’investissement, Lehman Brothers. Elle annonce son intention de se déclarer en faillite. Ce qui sera le cas quelques jours plus tard.

    Toute cette histoire commence quelques mois plus tard, quand Mathieu Dorval est appelé par Victor de la Salle, vice-président et n°2 de la Banque centrale européenne (BCE). Celui-ci lui demande de le rejoindre dans son bureau. Le N°2 montre à son protégé les raisons pour lesquelles la Grèce n’aurait jamais dû intégrer la zone euro. Le dossier d’adhésion a été faussé. Il en détient les preuves sur une clé USB récupérée lors d’une rencontre quelques semaines plus tôt au siège de la banque populaire de Chine. Les deux hommes viennent de mettre le doigt dans un engrenage redoutable…

    Le Shadow Banking autrement dit finance fantôme ou système bancaire parallèle est défini comme « le système d’intermédiation du crédit impliquant des entités et des activités se trouvant potentiellement à l’extérieur du système bancaire ».

    Il faut rendre hommage aux auteurs, Eric Corbeyran (le Chant des StrygesUrchronie(s)Kid Corrigan, etc. ), Eric Chabbert (Docteur Monge, Black Stone, etc..) et Frédéric Baggary (trader dans des grandes banques françaises) de démêler la pelote de cette crise qui continue encore de secouer le monde. Ils savent à merveille vulgariser les méandres parfois sombres de cette déroute financière. L’histoire très agréable est également dynamique et captivante. On attend la suite avec une grande impatience. 

    Shadow Banking – Tome 1 – Le pouvoir de l’ombre – E. Corbeyran- F.Bagarry et E. Chabbert – Editions Glénat – 48 pages – 13,90 euros

     

    IRS Team

    Samson Seymour tire les ficelles à la Fédération Internationale de Football. Grâce à ses réseaux, il a réussi à obtenir l’organisation de la prochaine Coupe du Monde pour l’Inde. Larry Max et son équipe de l’Internal Revenue Service (IRS), c’est-à-dire l’agence du gouvernement des États-Unis qui collecte l’impôt sur le revenu et des taxes diverses) sont bien décidés à faire la lumière sur cette attribution frauduleuse entachée de corruption. Mais cette affaire loin d’être conclue met les fins limiers sur d’autres dossiers plus glauques : trafic de joueurs, paris truqués, dopage et même prostitution déguisée…

    Le scénariste Stéphen Desberg à qui l’ont doit de nombreux succès dans le 9e art (Le Scorpion, Tif et Tondu, Les petits hommes…) ne fait que mettre en scène un monde footballistique en pleine déliquescence et qui a, au sein de l’élite, perdu le sens de la mesure. Il ne fait que puiser dans l’existant et sa litanie d’épisodes faisant la Une des jouraux : l’Affaire Zahia, la polémique sur la Coupe du Monde, le dopage pendant les années Juve (années 90), les matchs truqués et aussi les transferts payés à coup de dizaines de millions d’euros (100 millions d’euros pour que Gareth Bale rejoigne le Real Madrid en septembre 2013). Le dessin de Daniel Koller reste toujours aussi vif et sert à merveille une histoire bien ficelée. Deux autres IR$ Team sont d’ores et déjà programmés : Goal business et Le dernier tir. 

    IRS Team – Wags – Desberg et Koller – Editions Le Lombard – 48 pages – 12 euros

     

    Politique magazine   Par

  • LOUIS XVI 2015 !

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    « On est près du grand mouvement de l’inversion ». Lequel ? Celui qui mettra en cause la Révolution, la Révolution historique (« La terreur est dans son ADN ») mais aussi la Révolution agissant aujourd’hui. « Il y a des signes du sursaut ; des gens qui bougent ; des voix qui s’élèvent et qui parlent de plus en plus fort ». Philippe de Villiers  

    Premières annonces …

    Nous publierons ici la liste de toutes les messes dont nous aurons connaissance...   

    MERCREDI 21 JANVIER

     Paris : place de la Concorde, à 10h, dépôt de gerbe en présence du prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme.  

     Basilique de de Saint Denis, 12h. 

     Marseille : Basilique du Sacré-Coeur, avenue du Prado, 19h. 

     Fabrègues : Prieuré Saint François de Sales, 1 rue Neuve des Horts 

     Nice : Oratoire Saint-Joseph, rue Catherine Ségurane, 18h30 

     Metz : Eglise de l'Immaculée Conception, Queuleu, 18h30.  

    Samedi 17 janvier 

     Paris : Chapelle Expiatoire, 10h30. 

     Le Planquay (Eure) : Eglise de Planquay, 11h. (Pour se rendre au Planquay depuis Thiberville -  4 km - prendre la D145, direction ORBEC).  

    Samedi 24 janvier

    * Ramberge (85– La Gaubretière), à 11 h 00.

    * Rouillet (Charente) : Eglise paroissaile, 18h30.  

    Dimanche 25 janvier

     Nancy : Eglise Marie-Immaculée, 33 avenue du général Leclerc, 10h30.

     

  • 21 Décembre 1914 ... Le cas Romain Rolland est des plus curieux

    Romain_Rolland_de_face_au_balcon,_Meurisse,_1914_retouche.jpgLe cas Romain Rolland* est des plus curieux. Romain Rolland, écrivain de langue française, n'est pas d'origine suisse, comme beaucoup de personnes l'imaginent. Romain Rolland est né dans le Nivernais de vieille souche nivernaise. L'auteur de La vie de Beethoven et de ce Jean-Christophe qui a l'air d'une oeuvre posthume de Richter, n'a jamais passé plus de deux mois de sa vie en Allemagne : du moins ses amis l'assurent. Cependant il est à ce point pénétré de germanisme qu'il ne peut s'empêcher de prendre le parti des Allemands même pendant la guerre. Il vient de faire scandale en imprimant dans un journal de Genève que les intellectuels français ne s'étaient pas mieux conduits que les intellectuels allemands. En somme, il pèse désespérément sur la balance au moment où, dans la sympathie de l'univers, c'est la cause de la France qui est tout près de l'emporter définitivement. Cet état d'esprit était déjà celui de Jaurès, qui, en politique, ne pouvait s'empêcher de prendre toujours le parti de l'Allemagne, de voir la justice, la raison du côté de l'Allemagne, jusqu'à inventer un jour, sans souci de l'ordre de succession des évènements ni de la vérité historique, que la Triplice était le contrepoids de l'alliance franco-russe.

    Mais cet état d'esprit est bien plus ancien encore. Il a été, à diverses reprises, celui d'un homme infiniment plus nuancé, infiniment plus intelligent et infiniment moins impulsif qu'un Romain Rolland, qu'un Jaurès, prompt à se mettre en garde contre le parti pris autant que ceux dont je viens de parler aiment y baigner leur sensibilité grossière : c'est Renan, chez qui l'empreinte du germanisme demeura toujours. Dans Les Dialogues philosophiques qu'il écrivait, il le raconte lui-même, en 1871, tandis qu'il entendait le canon de la guerre civile, celui de l'armée de Versailles reprenant Paris sur la Commune : il témoigne que, dans ses rêveries sur la possibilité d'un  gouvernement du monde par une aristocratie de savants, son esprit, par une invisible pente, s'est laissé entraîner jusqu'à cette hypothèse :

    "La France incline toujours aux solutions libérales et démocratiques; c'est là sa gloire; le bonheur des hommes et la liberté, voilà son idéal. Si le dernier mot des choses est que les individus jouissent paisiblement de leur petite destinée finie, ce qui est possible après tout, c'est la France libérale qui aura eu raison; mais ce n'est pas ce pays qui atteindra jamais la grande harmonie, ou, si l'on veut, le grand asservissement de conscience dont nous parlons. Au contraire, le gouvernement du monde par la raison, s'il doit avoir lieu, paraît mieux approprié au génie de l'Allemagne, qui montre peu de souci de l'égalité et même de la dignité des individus, et qui a pour but avant tout l'augmentation des forces intellectuelles de l'espèce."

    Que dit le plus fameux manifeste des intellectuels allemands, le programme d'asservissement du monde à la Kultur par l'instrument du militarisme prussien ? Le manifeste en dit moins, au fond, il dit moins nettement les choses, comme s'il fallait que les plus monstrueuses rêveries germaniques, pour trouver leur expression définitive, eussent repassé dans une tête française.  •

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    * Romain Rolland (1866-1944), écrivain pacifiste, internationaliste, vivait en Suisse.

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  • Le duc et la duchesse d'Angoulême en famille à Bordeaux

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    Newscom a publié sur son site internet une très belle série de photos de S.A.R. le Prince Eudes d'Orléans et de sa famille prises dans leurs résidence de Bordeaux.

    Le Prince Eudes d'Orléans, duc d’Angoulême, et Fils de France, est né le 18 mars 1968 à Paris. Le Prince Eudes est le troisième fils et le cinquième enfant du Chef de la Maison royale de France,  Monseigneur le comte de Paris et de la duchesse de Montpensier, née princesse Marie-Thérèse de Wurtemberg. Le prince Eudes est, par sa grand-mère maternelle, un descendant du roi Charles X et de son fils le duc de Berry. Le 19 juin 1999, il a épousé Marie-Liesse de Rohan-Chabot, fille du comte Louis-Mériadec de Rohan-Chabot et de son épouse la princesse Isabelle de Bauffremont-Courtenay. De cette union sont nés deux enfants : La Princesse Thérèse Isabelle Marie Eléonore d'Orléans (le 24 avril 2001) et le prince Pierre Jean Marie d'Orléans (le 6 août 2003). 

    Au delà de cette notice biographique, par définition un peu sèche, les lecteurs et amis de Lafautearousseau sont heureux de retrouver le prince Eudes, ne serait-ce qu'en photos, et de lui adresser, ainsi qu'à la princesse Marie-Liesse et aux jeunes princes, leur souvenir cordial et leurs sentiments d'attachement. Et tous leurs souhaits ! 

    Cliquez sur les photos pour les agrandir 

    (Source photos : Newscom)

     

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  • ART DE VIVRE • Franck Ferrand : « la Technocratie a déclaré la guerre à notre art de vivre »

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    Franck Ferrand fulmine contre l'avalanche de décisions ubuesques qui dénaturent notre style de vie.

     

    img-franckferrand.pngJournaliste, écrivain et conférencier, Franck Ferrand consacre sa vie à l'Histoire. Il anime « Au coeur de l'Histoire » chaque jour sur Europe 1 et « L'Ombre d'un doute » chaque premier lundi du mois sur France 3 en première partie de soirée. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont « Le dictionnaire amoureux de Versailles » (Plon, 2013). Son nouveau livre, « François Ier, le roi des chimères » (Flammarion), est actuellement en librairie.


    Lundi matin. Je tiens - ou crois tenir - le sujet de ma prochaine chronique: un tribunal administratif et un préfet s'opposent à l'installation de crèches de Noël au sein d'édifices publics, au motif que cette vieille tradition serait censée contrevenir aux principes de la laïcité!

    Décisions risibles si l'on y songe, dans un pays forgé par plus de quinze siècles de culture catholique. Du coup, je descends à la cave, y rechercher mes vieux santons…

    Mardi matin. Cette fois, c'est le préfet d'Ile de France, semble-t-il, qui prétend interdire aux habitants de Paris et de ses environs de faire du feu dans leur cheminée !! Serait-ce une mauvaise plaisanterie? Va-t-on nous priver maintenant de la douceur du foyer? Le bon sens de Ségolène Royal met fin, pour un temps, à la polémique - mais ce n'est pas tout.

    Mercredi matin. De mieux en mieux - ou plutôt de pis en pis: j'apprends à mon réveil qu'une directive, tout droit issue de la Babel bruxelloise, ferait fi des appellations traditionnelles en matière de boucherie !!! Fini la hampe, le paleron, la poire ou la côte première.

    Désormais, le consommateur devra se contenter de dénominations barbares, comme «viande à griller deux étoiles» (sic). Moi qui suis fils de boucher, je pense m'étouffer de colère.

    Jeudi matin. L'Europe a encore frappé: cette fois, ce sont les restaurateurs qui vont devoir signaler, sur les menus, tous produits susceptibles d'entraîner des allergies!!!! Voyage au bout de l'Absurdie… On croit rêver, ou faire un mauvais rêve.

    Est-ce qu'un jour, oui ou non, ces gens-là vont nous laisser vivre?

    Vendredi matin. Pour la première fois depuis des années, je n'ose écouter la radio, de crainte d'y entendre une folie nouvelle qui me démonterait le moral. Nous vivons dans des temps où la technocratie la plus froide a déclaré la guerre à notre art de vivre. Je vois partout se fissurer la paix sociale, sous les coups d'une bureaucratie déconnectée. Comment tout cela va-t-il finir? A mon avis, pas très bien. 

     

    FIGAROVOX/CHRONIQUE - Retrouvez Franck Ferrand sur son site

  • LIVRES • Recommandé et commenté par Anne Bernet : Une enquête de Le Floch

    Le Floch             

     

    Après trois mois de froid intense et de gel incessant, le redoux semble s’amorcer en cette fin février 1784. Et les monuments éphémères élevés de neige et de glace aux quatre coins de Paris afin de célébrer Louis XVI pour les efficaces secours dispensés aux pauvres, commencent à fondre. D’une de ces pyramides, surgit le cadavre d’une femme. L’incident semblerait sans grande portée si la morte ne ressemblait de troublante façon à Marie-Antoinette …

    Appelé sur les lieux, Nicolas Le Floch, commissaire aux affaires extraordinaires à la ville, marquis de Ranreuil à la cour, n’ignore pas combien la reine, victime de libelles infâmes et sans cesse calomniée, est vulnérable. Qui cherche, une fois de plus, à la compromettre, en invitant à des parties fines des femmes lui ressemblant ? Quelles sombres menées entourent une fois de plus un trône fragilisé ?

    Parot, toujours aussi parfait connaisseur du XVIIIe siècle et ses secrets, entraîne, pour cette douzième enquête, Le Floch, toujours fidèle à lui-même et à ses grands principes, dans le monde ténébreux des devineresses et amateurs de magie noire, et dans des salons où débauches, diableries, escroqueries et intrigues politiques font bon ménage. L’ambiance s’assombrit. Combien de temps la loyauté du gentilhomme breton parviendra-t-elle à protéger ses souverains d’ennemis qui se multiplient ?

    Au fil de cette remarquable restitution de l’époque prérévolutionnaire, le lecteur ne pourra qu’être frappé par ses similitudes avec la nôtre. Et ce n’est pas le moindre intérêt d’un livre qui ne se borne pas à une excellente intrigue policière.

    La pyramide de glace, de Jean-François Parot, Lattès, 475 pages, 19 €. 

     

    Source : Politique magazine   Par   

     

  • 20 Décembre 1914 ... Voilà l'union des classes réalisée par l'ennemi. Et nous nous rappelons alors ces théoriciens, qu'on nomme aujourd'hui les théoriciens du doigt dans l'oeil

    Karl-Marx.jpgC..., un beau jeune homme de 28 ans, a reçu une terrible blessure : il lui sera refusé désormais d'être mari et père. Il est reparti pour le front avec la volonté de se faire tuer... Dans mon quartier, un facteur de la région du Nord, que l'administration des postes a employé à Paris, vient de retrouver sa femme et ses deux filles. Les trois malheureuses, violées par des soldats allemands, sont enceintes... Il n'y a pas de pires atrocités de l'invasion. Comme horreur, l'infortune de ces trois femmes passe les mots.

    La région du Nord aura connu d'ailleurs toutes les détresses. Nous apprenons qu'à Lille, où le bombardement a causé des ravages affreux, la population meurt de faim et a obtenu d'être ravitaillée par la Suisse. Armentières, grosse cité industrielle, n'a pas moins souffert. Les journaux annoncent que la rue de l'Humanité a été la plus éprouvée. Lugubre ironie. Il semble que les Allemands la sentent et se complaisent à faire payer cher à notre démocratie non seulement ses illusions, mais jusqu'à son vocabulaire. On me dit que, dans les régions envahies, chaque fois que des otages sont saisis, les Allemands tiennent à faire figurer à côté des autorités civiles, du clergé, des châtelains, usiniers ou bourgeois les plus marquants, des secrétaires de syndicats ouvriers. Des notables du quatrième Etat ont été emprisonnés, parfois fusillés, en même temps que des curés, des gentilshommes et des capitalistes. Voilà l'union des classes réalisée par l'ennemi. Et nous nous rappelons alors ces théoriciens, qu'on nomme aujourd'hui les théoriciens du doigt dans l'oeil, et qui ne voulaient pas que la question politique se posât d'abord au point de vue national... 

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  • Philippe de Villiers au Cercle de Flore : « On est près du grand mouvement de l'inversion »

     

     

     

    Le cercle de Flore a reçu le 8 décembre, Philippe de Villiers, venu présenter son dernier ouvrage : Le roman de Jeanne d’Arc. Mais pas seulement.

    Certes, ce fut l’occasion d’une magnifique évocation de Jeanne d’Arc, car Philippe de Villiers est un remarquable conteur qui, parfois, est aussi acteur …

    Mais cette évocation historique est sans cesse mise en perspective, sans cesse rapprochée de notre temps, de la France d’aujourd’hui …

    Et, parlant sous un portrait de Charles Maurras, qu’à sa manière il salue, dans ce « lieu historique » (le 10 rue Croix du Petits Champs) qu’il signale, Philippe de Villiers définit une politique, une action politique, que ni Maurras ni Boutang n’auraient désavouées.

    L’une et l’autre (option stratégique purement Action française) s’inscrivent nécessairement en dehors du Système et contre lui ; il s’agira de se débarrasser des « élites » qui ont trahi la France comme au temps de Jeanne : les élites politiques qui ont transféré sa souveraineté à l’étranger, les élites économiques qui sont allées chercher ailleurs qu’en France leurs profits, les élites médiatiques et cléricales qui exècrent la nation. Et si l’on pose à de Villiers la question même du régime, il ne l’esquive pas, il y répond à la façon de Pierre Boutang : « il n’y a pas de pouvoir légitime, durable, sans pérennité et sans sacralité ».

    « Au temps de Jeanne, dit-il, tout est presque perdu. » Comme au nôtre. Le roi est « de médiocre apparence » et la France est divisée en trois royaumes. On sait le redressement spectaculaire et rapide qui suivit. Pour plusieurs siècles.

    De Villiers prêche donc l’espérance : « On est près du grand mouvement de l’inversion ». Lequel ? Celui qui mettra en cause la Révolution, la Révolution historique (« La terreur est dans son ADN ») mais aussi la Révolution agissant aujourd’hui. « Il y a des signes du sursaut ; des gens qui bougent ; des voix qui s’élèvent et qui parlent de plus en plus fort ».

    La conclusion, métaphorique pour nous, revient à Jeanne : « Gentil Dauphin, dit-elle à Charles VII rétabli sur son trône, je ne vous appellerai plus gentil Dauphin ; je vous appellerai Sire le Roi ».

    Bref, nous ne saurions trop conseiller de regarder, d’écouter, cette vidéo d’une conférence, d’un débat, d’une rencontre qui ont une évidente importance.   Lafautearousseau   

     

  • Louis XIV ou le souci d'un roi : « Au moins qu'on ne voie plus dans tout le royaume ni indigence, ni mendicité »

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    « On peut s'imaginer cependant, mon fils, quels effets produisaient dans le royaume les marchés vides de toutes sortes de grains,  

    Elle eût été sans comparaison plus grande, mon fils, si je me fusse contenté de m'en affliger inutilement, ou si je me fusse reposé des remèdes qu'on y pouvait apporter, sur les magistrats ordinaires qui ne se rencontrent que trop souvent faibles et malhabiles, ou peu zélés, ou même corrompus. J'entrai moi-même en une connaissance très particulière et très exacte du besoin des peuples et de l'état des choses. J'obligeai les provinces les plus abondantes à secourir les autres, les particuliers à ouvrir leurs magasins, et à exposer leurs denrées à un prix équitable. J'envoyai en diligence mes ordres de tous côtés, pour faire venir par mer, de Dantzig et des autres pays étrangers, le plus de blés qu'il me fut possible; je les fis acheter dc rnon épargne; j'en distribuai gratuitement la plus grande partie au petit peuple des meilleures villes, comme Paris, Rouen, Tours et autres; je fis vendre le reste à ceux qui en pouvaient acheter; mais j'y mis un prix très modique, et dont le profit, s'il y en avait, était employé aussitôt au soulagement des pauvres, qui tiraient des plus riches, par ce rnoyen, un secours volontaire, naturel et insensible. A la campagne, où les distributions de blés n'auraient pu se faire si promptement, je les fis en argent, dont chacun tâchait ensuite de soulager sa nécessité. Je parus enfin à tous mes sujets comme un véritable père de famille qui fait la provision de sa maison, et partage avec équité les aliments à ses enfants et à ses domestiques. 

    Je n'ai jamais trouvé de dépense mieux employée que celle-là... 

    Que si Dieu me fait la grâce d'exécuter tout ce que j'ai dans l'esprit, je tâcherai de porter la félicité de mon règne jusqu'à faire en sorte, non pas à la vérité qu'il n'y ait plus ni pauvre ni riche, car la fortune, l’industrie et I‘esprit laisseront éternellement cette distinction entre les hommes, mais au moins qu'on ne voie plus dans tout le royaume ni indigence, ni mendicité, je veux dire personne, quelque misérable qu'elle puisse être, qui ne soit assurée de sa subsistance, ou par son travail ou par un secours ordinaire et réglé... »   

    LOUIS XIV 

    Mémoires pour l'instruction du Dauphin