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  • Robert Hossein : 'N'ayez pas peur !..."

              A près de 80 ans, Robert Hossein se lance dans un nouveau pari, en même temps qu'il se lance un nouveau défi à lui-même: "monter" un grand spectacle sur le Pape Jean Paul II, dont Alain Decaux a écrit le texte (1). "Famille Chrétienne" du I° septembre (n° 1546) consacre un très intéressant article, suivi d'un entretien qui ne l'est pas moins, à ce slave mystique, né en 1927 d'une mère russe et d'un père persan. Il ne le cache pas: "Jean Paul II obsède mon âge mûr...". On découvre dans ces pages un homme attachant, qu'on connaissait bien sûr, mais sans le connaître assez; après une enfance désargentée, on apprend ainsi qu"il y a un avant et un après Jésus-Christ. Pour Robert Hossein, il y a aussi un avant et un après Angélique. Les cinq films de cette saga, diffusés de 1964 à 1968, le propulsent sur le devant de la scène. Il a 37 ans. La Marquise lui apporte gloire, argent, liaisons, contrats....En fait, cette revanche sur la solitude et la pauvreté le corrompt lentement. "Une immense lassitude me gagnait. Je m'étais vautré dans une vie mondaine, faite de satisfactions, de luxe et de superflu qui me dégoûtait. Je tournais le dos à mon âme." Comme par un réflexe de survie, soudain, en 1971, il plaque tout...".

              Il part à Reims, où il fonde et dirige -jusqu'en 1978- le Théâtre populaire de Reims (il découvre Isabelle Adjani, Francis Huster, Jacques Weber...). Et il rencontre un prêtre: "En préparant ensemble le baptême de son fils, Julien, Robert lui demande tout à trac: "Vous ne pouvez pas me tremper avec lui?"... Il livre une "clé" intéressante: "Être slave, c'est nécessairement être mystique. C'est dans nos gènes....Nous haïssons aussi fort que nous aimons. Nous sommes excessifs et exaltés parce que nous vouons un culte sans limite à la vie et à celui qui en est l'origine.".....

              Après les huit cent mille entrées des trois spectacles sur le Christ (2), "il y a urgence" à monter un spectacle sur Jean Paul II, même si le thème n'est peut-être pas forcément aussi porteur (3), car "jamais l'humanité n'a été aussi perdue et n'a autant souffert qu'aujourd'hui.". La rencontre de Robert Hossein avec Jean Paul II s'est effectuée par l'intermédiaire de Mgr Lustiger: "A l'époque, je ne le connaissais pas et j'étais venu l'avertir que j'allais monter Un homme nommé Jésus. D'abord sceptique....il m'a dit qu'il viendrait voir mon spectacle. Il est venu!...Il a parlé du spectacle à L'Osservatore Romano et de moi à Jean Paul II, qui a voulu me connaître. Invité au Vatican....j'ai vu l'homme, qui m'a beaucoup ému...Aux JMJ de 1997 à Paris, Mgr Lustiger et le Père Di Falco m'ont demandé de donner un coup de main à Longchamp. Et j'ai lu des Épîtres au micro....".

             Ainsi des choses qui peuvent paraître parfois impossibles ou excessivement compliquées se passent-elles, finalement, d'une façon aussi simple... Et voilà notre Robert Hossein, presque 80 ans, reparti pour "travailler comme un fou", afin que les gens "ressentent que l'Amour seul peut donner force, courage et espérance..." Bravo à l'homme d'action énergique, bonne chance au créateur et bon vent à ce futur spectacle qui, n'en doutons pas, connaîtra le même succès que les précédents, et -pourquoi pas?- un succès encore plus grand. Comme le disait Sénèque: "Non quia timemus non audemus, sed quia non audemus timemus...". Robert Hossein ose, malgré ses craintes et ses légitimes appréhensions (qui ne sont finalement qu'une preuve de son bon sens....) et, c'est bien connu, "Qui ose gagne!"....

    (1): "N'ayez pas peur! - Jean Paul II." , première représentation au Palais des Sports de Paris, le 21 septembre.

    (2): "Un homme nommé Jésus." (1983) - "Jésus était son nom." (1991) - "Jésus, la Resurrection." (2000).

    (3): Ne faut-il pas toujours oser? "Audaces fortuna Juvat", et, justement: "N'ayez pas peur...!"; dans un tout autre domaine, et qui n'a strictement rien a voir, on peut évoquer le triomphe de la Comédie musicale: "Le Roi Soleil", à qui des grincheux -probablement mal intentionnés- prédisaient un "four" inévitable, et qui a connu le triomphe que l'on sait...

  • Inadmissible.....!

              Sous le titre: "N'ayez pas peur de la Turquie !", un certain Hugh Pope nous fait la leçon, dans le Figaro (1), à "nous" c'est à dire celles et ceux qui ne veulent pas de la Turquie dans l'Europe. On apprend que ce monsieur est (nous citons) "analyste senior pour l'International Crisis Group", qu'il vient de publier un important rapport sur la Turquie et l'UE; on nous donne même l'adresse électronique: www.crisisgroup.org ! Le Figaro oublie juste de nous préciser que cet illustrissime personnage est, en outre, très connu dans son immeuble (mais si !...) Il connaît aussi monsieur Glandu et madame Trucmuche: cela justifie, on s'en doute, la suffisance dont il fait preuve; et le ton supérieur et exaspérant de son article et de ses conclusions....

              Et la grossièreté dont il use à l'égard de Nicolas Sarkozy: nous avons beau être royalistes, et ne pas trop porter dans notre coeur la classe politique, il n'en demeure pas moins que le Président élu, qui représente la France, ne peut pas être appelé avec condescendance, et un brin de mépris inacceptable, "un homme politique français !". Il y a un minimum de respect à avoir pour la fonction de Chef de l'État, et si monsieur Hugh Pope ne connaît pas les règles élémentaires de la courtoisie et du savoir-vivre, il n'est pas trop tard pour prendre des cours de rattrapage (intensifs, à ce stade là....).

              Quel est le problème ? A vrai dire il n'y en a pas: monsieur Pope -épousant la vision anglo saxonne bien connue- veut que la Turquie intègre l'Europe: c'est son droit le plus strict, et à dire la vérité on s'en fout éperdument; ce monsieur n'intéresse personne, il serait temps qu'il prenne la mesure de son insignifiance...; ce qui est inadmissible et scandaleux, et qui justifie ce billet vengeur, c'est le ton qu'il emploie: il "nous" explique par "a" plus "b" que de toutes façons "c'est comme ça", "ya rien a faire", "circulez, ya rien à voir": voici sa conclusion: "Le processus d'adhésion de la Turquie en Europe n'est pas, contrairement à ce qu'a affirmé un homme politique français, une aventure ou un engagement auxquels on peut mettre fin. Comme deux villes qui ont grandi en se fondant l'une dans l'autre, la Turquie et l'Europe, auparavant deux entités séparées, coïncident aujourd'hui à un niveau qui ne peut plus faire machine arrière."

               Libre à monsieur Pope de le croire: nous croyons exactement le contraire; mais qu'est-ce que c'est que cette idée saugrenue d'une irréversibilité des choses ? S'il en était ainsi, si les "politiques" ne pouvaient plus, justement, faire marche arrière et inverser le cours des choses, y aurait-il encore une Histoire, et une Liberté ? et à quoi servirait-il de continuer à voter pour élire des gens qui, de toutes façons, ne peuvent rien faire ?: autant faire des économies et les supprimer carrément ! Il va loin le senior....

    (1): Le Figaro, samedi 25/dimanche 26 août 2007, page 15 ( débats/opinions).