UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : La technocrature, maladie sénile de la démocratie, par Philippe Germain.

  • Moi, j’ai dit Pays légal ?, par Philippe Germain.

    Face à la menace prin­ci­pale d’Islamisation cultu­relle et démo­gra­phique, l’Action Fran­çaise a nom­mé l’ennemi prio­ri­taire. Il est poli­tique. C’est le « Pays légal ».

    L’expression est l’objet d’un para­doxe. Elle est par­fois assi­mi­lée au concept « d’Etats confé­dé­rés » (pour­tant Maur­ras n’a pas pour habi­tude de pra­ti­quer la syno­ny­mie) mais cette manœuvre dis­qua­li­fiante, n’empêche pour­tant pas son emploi tant par le gou­ver­ne­ment que par l’opposition.

    philippe germain.jpgDes exemples ? Oui en voi­là, et d’autant plus inté­res­sants car s’étant dérou­lés après « l’Affaire » de la com­mé­mo­ra­tion du 150 ème anni­ver­saire de la nais­sance de Maur­ras. Affaire qui fut un dur camou­flet pour la ministre de la Culture Fran­çoise Nys­sen, la qua­si tota­li­té des membres du Haut-Comi­té des com­mé­mo­ra­tions natio­nales ayant démis­sion­né en bloc, dénon­çant « la menace de la cen­sure ou de l’au­to­cen­sure ». Le tout se ter­mi­nant en beau­té, par l’entretien du pré­sident de la répu­blique en décembre 2020 au jour­nal l’Express, expli­quant qu’il ne faut pas faire comme si Charles Maur­ras n’avait pas exis­té… des exemples donc, du solide, du concret !

    • le gou­ver­ne­ment d’abord : Son porte-parole, Ben­ja­min Gri­veaux, loue les visites de ter­rain des ministres en 2018 : « C’est le pays légal qui ren­contre le pays réel ». A son tour, devant les dépu­tés de la majo­ri­té, réunis en 2020 dans le palais pré­si­den­tiel, Emma­nuel Macron illustre la décon­nexion entre les citoyens et les élites du pays en repre­nant, la dis­tinc­tion entre « pays légal » et « pays réel ».
    • l’opposition ensuite, et de droite et de gauche tant qu’on y est : « Le pays réel a par­lé », se féli­cite le pré­sident Laurent Wau­quiez lorsque deux can­di­dats Les Répu­bli­cains rem­portent des élec­tions légis­la­tives par­tielles, en 2018. Puis le dépu­té des Insou­mis, Clé­men­tine Autain, jus­ti­fie en 2020, le dépôt de 19.000 amen­de­ments contre le pro­jet de loi sur les retraites comme « Une méthode d’interpellation pour faire écho au pays réel ».

    Et oui, chas­sez le maur­ras­sisme par la porte du poli­ti­que­ment cor­rect et il revient par la fenêtre de la vraie vie.

    Ceci dit, d’autres dési­gna­tions cir­culent actuel­le­ment, comme « frac­ture sociale[1] », « Eta­blis­se­ment[2] », « France des métro­poles[3] », « bloc éli­taire[4] », « Oli­gar­chie[5] », « caste[6] », « anyw­here[7] ». Toutes insistent sur la rup­ture ou la dis­tance entre peuple et classe diri­geante et beau­coup tournent autour de l’appel à la démo­cra­tie directe, la « véri­table » démo­cra­tie. Nous sommes là, dans la VI ème répu­blique rêvée des « démo­lâtres », de  Jean-Marie Le Pen à Jean-Luc Mélen­chon. En fait, ces dési­gna­tions sont des mar­queurs de la déma­go­gie. Celle-ci étant, rap­pe­lons-le, l’exagération et l’abus de démo­cra­tie ou dit autre­ment, une sur­en­chère démo­cra­tiste. D’ailleurs on ignore trop qu’il n’y a pas de véri­table fron­tière entre déma­go­gie et démo­cra­tie et c’est pour­quoi il faut refu­ser l’idée d’une pseu­do « cor­rup­tion » de l’idée démocratique.

    Il en va dif­fé­rem­ment du « pays légal » contre-révo­lu­tion­naire. Concept évo­qué par Antoine Blanc de Saint-Bon­net dans La légi­ti­mi­té (1873), relan­cé par Charles Benoist, popu­la­ri­sé par Charles Maur­ras, pré­ci­sé socio­lo­gi­que­ment par Michel Michel, revi­si­té his­to­ri­que­ment par Pierre Debray. Le « pays légal » contre-révo­lu­tion­naire est une cri­tique démo­phile[8] de la démo­cra­tie. Lui ne dénonce pas une pseu­do confis­ca­tion de la démo­cra­tie, mais la domi­na­tion exer­cée sur le pays réel au titre de la sou­ve­rai­ne­té popu­laire. Il ne dénonce pas le prin­cipe des élites spon­ta­nées, mais le Sys­tème répu­bli­cain qui jus­te­ment n’étant pas leur expres­sion, ne se péren­nise qu’en asser­vis­sant les fac­tions natu­relles, au pro­fit de couches sociales qui tirent direc­te­ment leur sub­sis­tance et leur pou­voir de cette forme de régime. Pour cela le Sys­tème répu­bli­cain gèle la vita­li­té du pays réel, en le rédui­sant à l’é­tat de masse (le citoyen consom­ma­teur-élec­teur), face au géant (l’é­tat). Com­pre­nons bien : La des­truc­tion du code de dif­fé­rences et d’i­den­ti­tés du pays réel per­met la durée du Sys­tème répu­bli­cain. C’est une des clés majeures de la démons­tra­tion maurrassienne.

    Pour l’Action fran­çaise du XXIème siècle,  le « pays légal » désigne ceux qui par la mai­trise poli­tique de l’appareil d’État répu­bli­cain, exercent une domi­na­tion socié­tale (Manif pour Tous) et sociale (Gilets Jaunes), sans sou­ci du bien commun.

    Ger­main Phi­lippe (à suivre)

    Pour lire les pré­cé­dentes rubriques de la série «  L’Islam menace prin­ci­pale », cli­quer sur les liens.

    1. France,  mai­son de la guerre
    2. Mai­son de la trêve et ter­ri­toires per­dus de la République
    3. Impact sur la France de la révo­lu­tion isla­miste de 1979
    4. Les beurs et la kalachnikov
    5. Le plan d’islamisation cultu­relle de la France
    6. Islam radi­cal et bar­ba­rie terroriste
    7. Pas d’amalgame mais complémentarité
    8. Pôle idéo­lo­gique islamiste
    9. Pôle idéo­lo­gique des valeurs républicaines
    10. Face au dji­had cultu­rel : poli­tique d’abord !
    11. Prince chré­tien et immi­gra­tion islamisation
    12. Le Prince et la France chrétienne
    13. Le Prince chré­tien et la laïcité
    14. balayons le défai­tisme républicain
    15. Balayons le défai­tisme démocrate.
    16. Refe­ren­dum sur l’immigration

    [1] Jacques Chirac,

    [2] Jean-Marie Le Pen.

    [3] Chris­tophe Guilluy,

    [4] Jérôme Sainte-Marie,

    [5] Her­vé Kempf,

    [6] Laurent Mauduit,

    [7] David Goodhart,

    [8] Le terme, inven­té par Maur­ras en 1912 au sujet du pape Léon XIII, n’est tou­jours pas por­té au dic­tion­naire. Il fut repris par le Dau­phin Hen­ri VI, comte de Paris, dans son ouvrage Essai sur le gou­ver­ne­ment de demain.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Vers une écologie intégrale par Philippe Germain

    Quelle écologie pour demain ? 10,00€ , Éditions de Flore, 163 pages, janvier 2020. Préface de Jacques de Guillebon.

    Voici donc le cinquième titre de la jeune collection des Editions de Flore. Une série d’ouvrages bon marché que l’on met facilement dans sa poche tandis que la canne des anciens camelots reste dans la main ( image, image, rigole camarade progressiste…). Cette fois-ci on y traite d’écologie et rien de plus naturel.

    49804302_100328897741338_603677698065170432_n.jpgD’abord parce que le mouvement en a fait le thème de son année 2019-2010. Ce texte a d’abord servi de support aux travaux du CMRDS 2019 et diffusé à chaque participant. Tous ceux qui n’ont pu y être présent peuvent maintenant se le procurer. C’est l’indispensable outil de propagande royaliste de tous les cadres de sections et de cercles d’étude étudiants, lycéens et jeunes travailleurs. Propagande et pas agitation… effectivement sous la pression des événements imposés par le pays légal nos campagnes d’agitation sont plus orientés vers la défense de l’interet national ( nos actions sur Toulouse !) ou de la Famille (PMA-GPA). La lecture de l’éditorial hebdomadaire de François Marcilhac sur le blog quotidien de la RN-CRAF est là pour vous en convaincre. La propagande «  écologiste  » ne doit pas pour autant en être oublié. D’autant qu’il s’agit d’un thème sur lequel le comte de Paris est en pointe.

    Rien de plus naturel surtout car l’écologie, en un certains sens,  du code génétique du réactionnaire. Les exemples le prouvant abondent. Le journal Libération l’a démontré en donnant la paternité au mensuel d’Action Française Je Suis Français dans les années 1980. Les rédacteurs de Libé auraient pu creuser un peu plus le sujet  ; tenez en lisant Raoul Girardet qui rappelle le premier article écologiste français dénonçant la pollution pétrolière dans l’étang de Berre en 1952… et oui, encore Maurras juste avant sa mort dans l’hebdomadaire d’A.F. Aspects de la France. Alors qu’en France, et dans le monde occidental ou occidentalisé, la crise joue les prolongations, alors que la culture de mort s’obstine à vouloir imposer la croissance illimitée de ses désirs et de ses délires, l’écologie dite « politique » , réputée « sauver la planète », jette le masque  : elle n’est ni écologique, ni – moins encore  ! – politique. Elle n’est que politicienne  : l’urgence est d’en finir avec elle.

    Par ailleurs, voilà un ouvrage militant qui met en valeur la capacité du mouvement à produire des idées en «  collectif  » en s’appuyant sur les cadres des section de Province. Jeunes militants et «  anciens  » des années mai 68 ont mélangés réflexions et plumes. Bel exemple du nouvel age du maurrassisme  ! Ont participé à cet ouvrage : ARTIGAUD Fabien : Correspondant de La Restauration Nationale Saintes, CAUVIGNY Roch : Responsable de la formation des Jeunes Professionnels de La Restauration Nationale Paris CERCLE JEAN MERMOZ : Association culturelle et historique toulousaine, DE GUILLEBON Jacques : Directeur de la rédaction de L’Incorrect, DE MEUSE Pierre : Responsable de la section de La Restauration Nationale Toulouse, DE LERINS Olivier : Responsable du Cercle de Flore Paris ,MARCILHAC François : Directeur politique de La Restauration Nationale, MESNARD Philippe : Membre du Bureau Politique de La Restauration Nationale, RENAUD Samuel : Responsable-adjoint de la formation de La Restauration Nationale Ile-de-France, SANDRE Enzo : Responsable du Bureau National des Jeunes de La Restauration Nationale, VENCITON Francis : Responsable-adjoint de la formation de La Restauration Nationale

    Pour motiver tout militant, voici le texte de la dernière de couverture  :

    «  Sorti de sa coquille, le petit poussin n’a aucune responsabilité du devenir de ce monde. Le petit homme quant à lui a reçu un terroir, non seulement en héritage, mais au plus profond de son génome. Lourde charge qu’il n’a pas choisie ! Injustice diront les uns, justifiant toutes les démiurgies. Fatum piailleront les autres, mettant sous cloche une tradition vivante qui en mourra. Entre les deux, le jardinier, le paysan, l’homme enraciné. L’écologie est d’abord un rapport à soi et au réel.

    Nos petites patries ne flottent pas dans l’éther, tôt ou tard l’homme du cru est happé par de plus vastes enjeux : la nation et la planète. Tiraillé entre le besoin de préserver les ressources et celui de ne pas être envahi, il est dur de songer à l’écologie, de prendre du recul sur ce que nous voulons transmettre. L’artisanat de pointe, irrigué par les sciences se pose en alternative au modèle industriel, pour les avions comme pour les écharpes. L’écologie, c’est aussi un rapport sain et qualitatif à la science et aux techniques.

    Le précipice du catastrophisme n’est pas loin de la technocratie, pareillement détestable. A ceux qui ne veulent céder ni à l’un, ni à l’autre, nous osons annoncer la possibilité d’une autre voie : sociale, décentralisée et royale. L’arbitre règne, il protège nos petites patries sans les dénaturer et les fédère autour d’un projet pour les décennies à venir. L’écologie c’est aussi une attitude profondément politique où l’utopie n’a pas sa place.

    Ce livre de prospective, produit par l’Action française prétend ouvrir la voie d’une écologie authentiquement intégrale.  »

    Ceux qui voudront aller plus loin sur le climat, la décroissance et la globalisation pourront aussi commander à la Librairie de Flore le n°57 de la Nouvelle Revue Universelle. Ils y trouveront des textes de Francis Venciton, Philippe Conte et Alain Vignal. Du lourd  !

  • L’important « capital » royaliste, par Philippe Germain

    Depuis 1924 le duc de Guise était devenu dauphin suite au décès de Montpensier, frère de Philippe VIII. Considérant problématique la restauration de la monarchie, il s’est tout de même concentré sur l’éducation politique de son fils Henri, qu’il considère amené à succéder à son cousin Philippe VIII, sans postérité. Il est donc surpris en 1926 lorsque le duc d’Orléans meurt du choléra au retour d’un voyage. Longtemps simple cadet de la famille d’Orléans et non préparé a cette charge, Guise déclare pourtant assumer ses devoirs de chef de la Maison de France pour une prétendance qui va durer 14 ans. Jean III hérite alors d’un « capital » royaliste puissant car l’Action française de 1925 a atteint trois objectifs stratégiques fondamentaux.

    49804302_100328897741338_603677698065170432_n.jpgTout d’abord l’Action française a réglé la question primordiale de la formation intellectuelle et pratique d’un socle de cadres royalistes, et son organisation en appareil de prise du pouvoir. La preuve par les 12.000 participants a son 7° congrès de 1920 qui lui permettent de ne pas, s’enfermer dans la problématique du recrutement pour lui-même, ce qui déboucherait sur la croissance des effectifs sans réelle efficacité.

    Ces cadres royalistes, l’Action française les a ensuite utilisés à conquérir des pouvoirs dans certains terrains institutionnels ou sociaux, en s’y implantant au travers des courroies de liaison. C’est la conquête de l’intelligence autour de la Revue Universelle ( Jacques Bainville, Jacques Maritain, Henri Massis),le renouveau corporatiste ( Georges Valois), l’implantation paysanne ( Action française agricole)  et l’organisation des anciens combattants ( légion des combattants).

    Enfin sa participation aux élections de 1919 a consacré l’entrée de l’Action française dans la phase de politique effective, au sens habituel du terme. Agir aux abords du pouvoir, mais aussi proposer aux français une alternative de société. Un succès tel que beaucoup d’observateurs purent penser que Daudet prendrait le pouvoir à Paris de la même façon que Mussolini à Rome.

              Revenons sur ce triple succès. Il a reposé sur la capacité de l’Action française à changer sa stratégie «  révolutionnaire  » d’avant 1914. Ayant misé sur le prolétariat comme réserve principale, l’A.F. de 1919 s’est trouvée en porte-a-faux lors du passage de l’anarcho-syndicalisme vers un communisme auréolé de sa victoire russe. Le marxisme, perdu en 1890, est triomphant en 1920. Preuve qu’en politique le désespoir est une sottise absolue et que l’histoire donne toujours à ceux qu’elle condamne une chance de venir en appel devant son tribunal. Par cette victoire du marxisme, l’Action française s’est vu contrainte a stratégiquement se replier sur sa réserve secondaire. Les couches moyennes auprès de qui elle a obtenu un gain d’image de marque suite à son attitude pendant la guerre. Rien de contradictoire à ce changement stratégique car sa philosophie politique ne la lie à aucune classe ou couche sociale privilégiée. De surcroît l’Action française estime qu’il n’y a pas de secteur qui par principe, monopoliserait les potentialités révolutionnaires. Pour elle, le potentiel révolutionnaire n’est le fait de tel acteur social mais celui de sa situation face aux autres. Et en 1919 l’Action française considère que la petite bourgeoisie pourrait entrer «  en réaction  » face au communisme.

              Doctrinalement inentamable, le noyau dirigeant de l’A.F. est moins homogène stratégiquement. Pour les uns, (Plateau, Dimier et Valois)  une couche sociale est utile en ce qu’elle risque d’agir à moyen terme, comme un détonateur. L’important c’est le risque de rupture qu’elle constitue pour le système car les couches sociales en régression sont souvent amenées à radicaliser leur opposition pour survivre (les Gilets Jaunes en 2018). Elles deviennent alors des sources d’agitation permettant de déclencher par conjonction de mécontentements une crise institutionnelle susceptible d’être exploitée. Cette vision «  illégaliste  » ne l’emporte pas en 1919.

                Pour les autres (Daudet, Maurras et Pujo) l’essentiel c’est l’importance du pouvoir social de la petite bourgeoisie  ; d’ailleurs couche en régression[1] depuis 1917. C’est pourquoi, forte d’un important crédit dans l’opinion publique au sortir de la guerre, l’A.F. décide tactiquement d’une utilisation électorale de cette couche sociale, afin de pénétrer le régime de l’intérieur. Une conquête des abords du pouvoir par l’entrisme parlementaire pour favoriser une réaction nationale. Celle-ci devant aboutir à une restauration monarchique car la ligue et son journal lanceraient dans l’opinion, l’homme qui porte les espérances (prétendant ou homme providentiel  : Poincaré – général Mangin), et constitue le recours à la crise. Cette «  moyen légal  » a eu l’appui du duc d’Orléans.

              Élu, Daudet crée un groupe parlementaire charnière lui permettant de proposer des solutions pour la France et ainsi situer le royalisme dans l’opinion publique. Cette phase de conquête des abords du pouvoir nécessite de peser sur le gouvernement par des actions force de proposition ou force de menace. Daudet va donc insérer, idéologiquement et politiquement l’A.F. dans les problèmes majeurs de la période. Par son «  spectacle  » parlementaire, il exerce une action décisive sur le pouvoir. L’Action française passe ainsi en 1921 pour avoir permis le rétablissement des relations avec le Vatican. Elle devient en 1922, le «  tombeur  » du Président du conseil Aristide Briand et en 1923 responsable de l’occupation de la Ruhr par l’armée française. Parallèlement  l’A.F. se crée une nouvelle image de marque en imposant dans la lutte idéologique le choix monarchie ou socialisme. Et ce au moment ou Mussolini en Italie, impose face au communisme une dictature monarchiquement compatible.

                Ce succès, reposant sur la tactique du prolongement artificiel de l’Union sacrée et celle du refus de la politique du pire, inquiètent[2] le pays légal. La hantise républicaine du complot le conduit alors a une répression féroce au travers le bras anarchiste (antifa, Black blocs de 2019). Début 1923, c’est l’assassinat du secrétaire général de l’A.F. Marius Plateau par  Germaine Berthon. Le pays légal camoufle l’implication policière. C’est ensuite la mort maquillée en suicide de Philippe, fils de Léon Daudet, chez le libraire anarchiste Le Flaouter (l’amant de Berthon). Pourtant la stratégie des moyens légaux n’est pas remise en cause et Daudet explique que le coup de force n’est plus envisagée qu’en cas de nécessité puisqu’il peut agir beaucoup plus efficacement de l’intérieur. Effectivement Poincaré (que Maurras rencontre tandis qu’il mise sur l’affectation du général Mangin[3] comme gouverneur militaire de Paris !) a obtenu les pleins pouvoirs grâce aux voix de Daudet. Malgré la répression, l’A.F. est à son apogée. Elle inquiète tant que Daudet est lâché par le bloc conservateur, et donc non réélu en 1924.

              Reculant sur la phase de conquête légale des abords du pouvoir, l’Action française va modifier les objectifs de sa phase de conquête des pouvoirs sociaux. Sur la suggestion de Georges Valois l’A.F.  décide adresser le terrain des anciens combattants, bafoués par une paix faite pour des intérêts particuliers tandis que l’État fléchit sous la pression ploutocratique. A partir de ses articles dans l’A.F. quotidienne, il publie son ouvrage La Révolution nationale  : philosophie de la victoire (1924). S’appuyant sur l’Union des Corporations Française il lance avec Daudet, une campagne de propagande réclamant la convocation d’États Généraux. En accord avec Maurras un hebdomadaire est crée (Le Nouveau siècle), pour servir de support aux diverses formations qui gravitent autour de l’A.F.  Puis est lancée la création de Légions destinées à rassembler les combattants pour lutter contre le parlementarisme. Pour le noyau dirigeant de l’A.F. cette nouvelle ligne répond à deux objectifs  ; d’abord faire jouer[4] à Valois auprès des anciens combattants le rôle qui lui avait été confié jadis auprès du monde ouvrier, mobiliser un important secteur de l’opinion avec lequel il possède des affinités particulières. Ensuite répondre au mécontentement de ses activistes, suite au refus de «  marcher  » sur la place Beauvau lors des obsèques de Plateau alors que les Camelots du Roi de province étaient présents à Paris, sans oublier les nombreux anciens combattants (probablement près de cent mille sympathisants). D’autant qu’après Plateau et Philippe Daudet, le trésorier de l’A.F. Ernest Berger à aussi été assassiné par une anarchiste (Maria Bonnefoy). Maurras rencontre donc le duc de Guise le 1 juin et Valois le 9 juin 1925. Ancien ambulancier du Front, le duc est sensible à l’approche ancien combattants de Valois tandis que son fils Henri est receptif au discourt social de celui que Lénine considéra comme le meilleur économiste occidental.

              Le 27 mars 1926 lorsque le duc de Guise devient prétendant, il est soutenu par son épouse, partisane passionnée de la restauration monarchique et de l’Action française. Son fils croie en son destin. Son capital de partisans comprend l’Action française appuyée sur la bourgeoisie et les catholiques mais aussi le jeune  Faisceau rassemblant quelques 30.000 anciens combattants de tous les horizons regroupés autour d’un fort noyau monarchiste.  Que va donner la prétendance de Jean III  ?


    [1]La régression de la classe bourgeoise commence en 1917, voir Pierre Debray, Une politique pour le XXI° siècle – Une Action française au service de l’avenir, pages 61-65, Éditions de Flore, 2019.

    [2]On ignore que Maurras entretient une correspondance et rencontre le Président de la République Poincaré tandis que Daudet dispose encore de ses réseaux policiers mis en place depuis 1917.

    [3]Pendant la grande guerre Pétain avait prévenu Mangin : « Vous êtes considéré comme suspect. »

    Après la guerre, Mangin commande après la zone d’occupation et favorise le mouvement séparatiste visant l’établissement d’une République rhénane liée à la République française. Clemenceau le suspend de son proconsulat en 1920, sur injonction des Anglo-Saxons. Mangin a rapporté leur échange : « Et puis … avec ce que vous avez fait … une armée … quelle tentation pour la politique !  »

    [4]Malgré ses approximations, voir Zeev Sternell, Ni droite, ni gauche – l’idéologie fasciste en France, Seuil, 1983, pages 115-117.

  • État-major et dissidences, par Philippe Germain.

    A peine Jean III doit-il assumer sa charge qu’il va assister à l’effondrement de la stratégie conservatrice déployée par l’Action française depuis 1919. Le royalisme va subir trois chocs successifs, mais avant de les étudier relativisons le bilan de la phase de conquête des abords du pouvoir. Certes brillant, il se révéla fugitif (1919 à1923 ). L’année 1924 vit l’A.F. perdre ses positions légales car Daudet ne fut pas réélu. De plus les potentiels Monk s’éloignèrent. La rupture entre Poincaré et l’A.F. s’était faite lors de la troublante mort du fils de Léon Daudet. Et puis en 1925, le général Mangin, en qui Maurras plaçait ses espoirs, décéda, lui aussi, de façon troublante[1] alors qu’il se préparait a entrer en politique.

    philippe germain.jpgLe premier choc a lieu en 1926, où l’Action française échoue dans le déploiement de sa stratégie de courroie de liaison des anciens combattants, les Faisceaux de Georges Valois. L’origine réside dans la récupération abusive de la maison d’édition de l’A.F. (la Nouvelle Librairie Nationale remplacée aujourd’hui par les Éditions de Flore), de ses fichiers et de gros donateurs financiers. Maurras sombre alors dans une polémique assassine. Double preuve que le noyau dirigeant de l’A.F. n’a pas su mettre en place un État-major capable de coordonner courroies de liaison et mouvement de surface. Faute de quoi Valois se tourne vers l’arbitrage de Jean III qui l’estime mais veut ménager l’A.F.  Déçu du prétendant – d’ailleurs en 1929 Valois refusera la sollicitation de Jean III pour former le dauphin Henri –  Valois se tourne alors vers l’exemple mussolinien[2]. D’instinct l’A.F.  s’oppose a ce premier fascisme. Maurras pressent le caractère utopique de l’alliance entre anciens combattants et les « producteurs ». Pour lui les anciens combattants, en dépit de leur prétention de rester « unis comme au front », ont été rendus, en même temps qu’à la vie civile, à leurs anciennes querelles. De plus, une nation victorieuse (1918), assurée de sa force (l’armée française occupe la Rhénanie) et vivant dans l’illusion de la prospérité (les « années folles »), ne peut sécréter un fascisme et malgré les premiers succès, l’expérience des Faisceaux échoue. Il n’en reste pas moins que la maîtrise des anciens combattants manquera cruellement à l’A.F. lorsque Jean III la sollicitera en 1934.

    Cet échec de courroie de liaison fait suite à celui de 1924 de conquête légale des abords du pouvoir et il est suivi en 1927 par un second choc très dur, porté au cœur même du mouvement de surface, dans l’âme des adhérents catholiques de l’Action française. L’existence même de ce mouvement anti-moderne entre en contradiction avec la stratégie Vaticane de modernisation ; dans la continuité théologique dont Léon XIII avait posé les bases à la fin du XXeme siècle : reconquérir l’espace social afin de faire surgir une nouvelle chrétienté. Ainsi, en décembre 1926. L’État-major de l’Action française découvre au travers l’allocution consistoriale, qu’il n’est pas permis de lire les journaux édités par l’A.F. Il en déduit que le pape Pie XI veut décapiter le mouvement royaliste et engager les catholiques à rejoindre le camp républicain. Puisqu’il ne s’agit pas de foi mais de politique, et pour ne pas être traités comme les christeros mexicains, l’État-major d’A.F. oppose un ferme « Non possumus » à Rome. Pour juger si cette condamnation est une crise religieuse de l’A.F. ou une crise politique de l’Église, on peut se référer aux travaux rassemblés par Victor Nguyen (colloque Maurras de 1976) et en 2001 par l’abbé Guillaume de Tanoüarn[3]. En revanche, sachant qu’elle fut politique même si elle ne l’était pas d’abord, nous pouvons observer ses aspects stratégiques, tactiques et leurs conséquences sur le capital royaliste dont Jean III à hérité au début 1926.

    • Pour Jacques Prévotat, l’A.F. a cherché à rallier les catholiques depuis les persécutions républicaines des Inventaires de 1906. Son catholicisme relève donc de la propagande au service d’une tactique de recherche d’alliance.
    • Pour Pierre Nora, la persécution républicaine contre l’Église a offert au néo-royalisme l’appui de la plupart des milieux catholiques. Le haut clergé s’est rempli de sympathisants. Les pères assomptionnistes de La Croix apportent leur soutien avec toute la presse intégriste. Les séminaires sont devenu des foyers du nationalisme intégral.
    • Pour Pie XI, l’Église catholique ne peut apparaître comme un soutien tacite d’un mouvement anti-moderne, surtout monarchiste. Et Bruno Goyet a relevé les difficiles[4] rapports des Orléans avec un pape considèrant l’aristocratie catholique comme une entrave à sa stratégie de modernisation.
    • Pour Émile Poulat, Pie XI craint la divergence des voies et la concurrence de direction pour l’instauration d’un «  nouvel ordre public  ». N’y a-t-il pas possible conflit entre la stratégie de l’A.F. tentant de rassembler les croyants et les incroyants dans la défense du bien commun et celle du Pape voulant une Action catholique regroupant les fidèles dans des associations  chargées de re-évangeliser certains secteurs sociaux (JOC, JAC, JEC).
    •  Pour Victor Nguyen, la condamnation vise plus les catholiques du Syllabus que les catholiques d’Action française qui ont le désavantage de se confondre maintenant avec les premiers.

    A la résistance de l’A.F. sur la ligne « le pape régnant n’est pas à l’abri de l’erreur humaine dans les questions de l’Eglise », Pie XI riposte par une ample tactique de persécution.

    • refus des sacrements (absolution, communion, extrême-onction),
    • épuration des séminaires (dont celui de Rome avec ses 200 séminaristes),
    • remplacement de 40 évêques maurrasso-compatibles,
    • création des éditions du Cerf pour publier des études anti-maurrassiennes,
    • retournement du philosophe de la Revue Universelle, le thomiste Jacques Maritain, pour en faire le contradicteur de Maurras (Primauté du spirituel, 1927).
    • manœuvres de Pie XI pour creuser un fossé[5] entre la Maison de France et l’A.F.

    Les conséquence pour le mouvement d’Action française sont terribles. Si il mobilise encore autant d’hommes pour ses manifestations de rue, il enregistre une nette régression chiffrable : baisse d’assistance au Congrès national, disparition des meetings ruraux, réduction des réunions de propagande et tirage du journal bientôt divisé par trois. De gros bataillons catholiques quittent le mouvement d’A.F.  Il est atteint dans ses profondeurs et si l’ostracisme dont il est victime lui donne le prestige des persécutés, ne lui reste que les attachements secrets et les fidélités déchirées, car les femmes et filles de militants préfèrent se soumettre pour ne pas être privées de sacrements. Généralement les catholiques de sensibilité gallicane restent fidèles tandis que les ultramontains massivement intransigeants ( peu ou prou les lebfevristes d’aujourd’hui) suivent le pape. Remonte donc la dualité entre l’Église et l’État, le religieux et le politique et la distinction d’Emile Poulat entre un catholique royaliste et un royaliste catholique, surtout maurrassien[6]. La condamnation par le Vatican, marque non seulement la fin de la période d’ascension mais aussi de toute stratégie du plus puissant soutien de Jean III.

    Le troisième choc est celui de « la grande dissidence » de 1930. Elle résulte de la perte de cohésion globale entre les deux composantes clé du mouvement d’Action française que sont l’État-major et la « force » mobilisable.

    • Le centre nerveux du mouvement royaliste est son état-major formé d’un nombre restreint de responsables groupés dans un comité directeur stable mais soudé par les épreuves passées plus que par une stratégie devenue inexistante depuis la condamnation.
    • Encadré sur le terrain par des bénévoles, le mouvement – malgré Valois et Pie XI – représente encore une force de personnes (ligueurs, camelots, étudiants), certes peu nombreuses mais rapidement mobilisables sur un terrain improvisé et capables de s’adapter aux actions nécessaires.

    La cohésion globale du mouvement d’A.F.  est soumise à deux conditions.

    • D’abord une unité doctrinale autour de principes politiques limités à l’essentiel utile. L’orthodoxie rigoureuse – formant l’identité d’A.F. – évite le développement de pratiques aberrantes. De plus par son contenu délimité, l’orthodoxie permet le débat des points controversés et l’adaptation aux évolutions du temps (aggiornamento). Ainsi protège-t-elle du sectarisme.
    • Secondement qu’état-major comme la force mobilisable soient convaincus de la légitimité de leur action. D’où dès 1908, à l’intention des militants les plus actifs, le développement d’une pédagogie de l’illégalité dont la crédibilité est conditionnée par une forme de «  spectacle  » du coup de force.

    La séparation des structures de débat et des structures de combat évite dogmatisme et anarchie. D’où avant 1914 le soutien de Maurras à la Revue critique des idées et des livres et aux Cahiers du cercle Proudhon.  Entre 1924 et 1927 il a toléré La Gazette française, soutenue par l’abbé Lallement et le philosophe thomiste Jacques Maritain, dans laquelle on trouve Henri d’Astier de la Vigerie et Jean de Fabrègues. Fin 1929 Maurras prépare avec Fabrègues la sortie de Réaction, une revue des étudiants de Paris d’A.F.  soucieuse d’intégrer dans l’orthodoxie, les préoccupations des jeunes sur l’évolution de la société, négligées par l’État-major. Les recherches de Réaction porteront sur les question religieuse et sociales avec la volonté de se désolidariser du capitalisme pour s’attaquer au désordre libéral. Mais en 1930 l’équipe de Réaction quitte la ligue en solidarité avec les cadres dissidents de la région parisienne partisans d’une préparation efficace de la ligue au coup de force.

    Effectivement la compétence militante de la génération de cadres bénévoles d’après-guerre, les rend critiques des méthodes d’un État-major les réduisant à uniquement faire du « spectacle » autour de la prise de pouvoir. Pour ces bénévoles, l’indispensable centralisation ne signifie ni bureaucratisation de la ligue, ni concentration de toutes responsabilités par l’état major et les permanents. Effectivement une des qualités de l’appareil doit être la mobilité, c’est à dire son aptitude à réagir rapidement et pertinemment à l’événement. Pour le docteur Martin[7], meneur de la contestation, la communion dans les méthodes disparaissant, la confiance est sapée. Cette grande dissidence assèche complètement l’encadrement de la ligue sur la région parisienne, cœur du mouvement. Les dissidents se réorganisent alors en petits réseaux et se mettent au service du duc de Guise.

    En 1930 Jean III ne dispose plus de l’important capital royaliste d’une Action française, au sommet de sa puissance à fin 1925. En trois chocs successifs de 1926 à 1930, les moyens d’action d’A.F. se sont réduits au journal quotidien, aux camelots du roi et aux étudiants. Déstabilisée, l’A.F.  cesse de raisonner en terme de milieu, de classe, plus ou moins récupérable et de spéculer sur les réactions possibles de tel groupe social. L’A.F.  a perdu toute velléité stratégique et Maurras est condamné à devenir le prince de l’intelligence pour masquer la misère de l’Action française qui n’a plus de stratégie. Paradoxalement ce déclin a amené Jean III a se soucier de stratégie. Les « années 30 » vont le prouver !


    [1] Il meurt lors d’un banquet, sans s’etre aperçu qu’un serveur (mystérieusement disparu) lui avait été attribué. Mangin avait déjà reçu des avertissements  :  un bordereau du Deuxième Bureau (20 juillet 1922) évoquait une série d’attentats prussiens, visant Maginot, Mangin, Daudet et Maurras.

    [2] Pour Valois, sa rupture avec l’A.F. a été préparée par la police et surtout par la grande banque favorable à l’inflation ruineuse des petits rentiers qu’il n’a cessé de combattre en défendant la stabilité du franc.

    [3]La condamnation de l’Action française, La Nouvelle revue Certitudes n°7, été 2001, p. 3-5 et 41-84.

    [4]Voir le non possumus papal pour le mariage serbe de 1920  ; la non réponse au message de deuil pour la mort de Philippe VIII  ; le refus d’audience pour Jean III en 1926  ; le camouflet du refus d’une lettre de condoléance malgré la demande du duc de Guise  ; les difficultés pour le mariage de la princesse Anne d’Orléans avec le prince de Savoie  ; le refus d’audience du prince Henri en 1930 et l’extrême froideur du Pape avec la duchesse de Guise  ; les difficultés pour le mariage du Dauphin à Palerme.

    [5]Brunot Goyet, Henri Orléans comte de Paris 1908-1999 Le Prince impossible, Odile Jacob, 2000, p. 163-167.  

    [6]Pierre Debray, Schisme dans l’Eglise  ?, La Table Ronde, 1965, chapitre Intégrisme et «  Aggiornamento  », p. 78-91.

    [7]Pierre Péan, Le mystérieux docteur Martin (1895-1969), Paris, Fayard, 1993, p. 39-58.

  • Le noyau dur du Pays légal, par Philippe Germain.

    Après avoir dési­gné le Pays légal comme l’ennemi prio­ri­taire, l’Action fran­çaise l’a concep­tua­li­sé comme le défen­seur du Sys­tème poli­tique, puisque étant son prin­ci­pal pro­fi­teur. Elle a aus­si mar­qué sa dif­fé­rence démo­phile par rap­port aux dési­gna­tions (Caste, Éta­blis­se­ment, Oli­gar­chie…) uti­li­sées par les démo­lâtres popu­listes. Voi­là qui est bel et bon, mais insuffisant.

    philippe germain.jpgC’est pour­quoi, afin d’éviter la pos­ture cri­tique « hors sol », si répan­due, les maur­ras­siens appro­fon­dissent la com­po­si­tion de l’ennemi prio­ri­taire. Ils répondent à la ques­tion : Qui sont-ils « ceux » qui par la mai­trise poli­tique de l’appareil d’État répu­bli­cain, exercent une domi­na­tion socié­tale et sociale sans sou­ci du bien com­mun ?  Cela impose :

    • de trai­ter, ce que  l’historien Fran­çois Furet  nomme la « ques­tion des ori­gines ». Celle-ci, dit-il, hante notre his­toire natio­nale depuis 1789. L’histoire comme labo­ra­toire y aide.
    • d’éviter « l’idée de com­plot », notion cen­trale et poly­morphe dans l’idéologie révo­lu­tion­naire, pré­cise encore Furet. Pas plus aujourd’hui de com­plot bour­geois ou mon­dia­liste, que de com­plot « aris­to­cra­tique » en 1789.

    La ques­tion des ori­gines donc. Obser­vant dans l’histoire mon­diale, les répé­ti­tions d’une même cau­sa­li­té, le maur­ras­sisme dégage une loi de phy­sique sociale sur le déve­lop­pe­ment d’oligarchies : Toute révo­lu­tion pro­duit une « nou­velle classe » sou­dée à la longue par l’intérêt. En France c’est Bona­parte, qui pour sau­ver la Révo­lu­tion de 1789, sou­da des gens de tous les milieux, par l’enrichissement résul­tant de la confis­ca­tion du pou­voir poli­tique. Cette classe diri­geante devint héré­di­taire. Ces « dynas­ties répu­bli­caines » du pays légal, gou­vernent et exploitent la France depuis le Direc­toire. Explication…

    Cette nou­velle classe, avide de faire « une for­tune immense », avoue­ra Tal­ley­rand, fut consti­tuée de prêtres jureurs à la consti­tu­tion civile, de membres de la vieille noblesse, de jaco­bins, de mar­gou­lins enri­chis par l’achat des biens natio­naux, de com­mer­çants gras­se­ment rétri­bués par les four­ni­tures aux Armées.

    Pour ces habiles en finance, Bona­parte créa  la Banque de France, avec son pri­vi­lège exclu­sif d’émission des billets. Elle est là l’origine des dis­crètes « 200 familles » (Edouard Dala­dier – 1934), cette « élite finan­cière » dont la famille Gis­card fut emblé­ma­tique. Cer­tains des­cen­dants figurent par­mi les sou­tiens de Macron.

    Cette élite finan­cière est une plou­to­cra­tie, c’est-à-dire le gou­ver­ne­ment des plus riches. Elle n’a rien à voir avec le capi­ta­lisme indus­triel car elle ne prend aucun risque. Elle se contente de pro­fi­ter des oppor­tu­ni­tés offertes par l’état ; par exemple la construc­tion des che­mins de fer au début de la IIIème répu­blique, les contrats de guerre en 1914 – 1918, la déco­lo­ni­sa­tion indo­chi­noise et afri­caine, les natio­na­li­sa­tions  gaul­lo-com­mu­nistes de 1944 – 1948, celles socia­listes de 1982 mais aus­si les pri­va­ti­sa­tions gaul­listes de 1983 et 1993 et main­te­nant les « coups » phar­ma­ceu­tiques de la crise sani­taire. Gains faciles et sans risques ! C’est une plou­to­cra­tie dis­si­mu­lée afin de mieux pro­té­ger ses inté­rêts maté­riels, au détri­ment de l’intérêt éco­no­mique général.

    Pour pros­pé­rer au maxi­mum grâce à l’État, cette nou­velle classe le pré­fère faible, donc basé sur le Sys­tème repré­sen­ta­tif, dans lequel les citoyens élisent des dépu­tés en leur aban­don­nant le soin de déci­der de la loi à leur place. C’est pour­quoi l’élite finan­cière sou­tien une seconde élite, elle aus­si  crée par Bona­parte. Cette der­nière sert de paravent pour dis­si­mu­ler la plou­to­cra­tie, reti­ré de l’avant-scène poli­tique mais gou­ver­nant par influence et per­sonnes interposées.

    Là encore se pose la ques­tion des ori­gines, sinon depuis 1789, au moins depuis le Direc­toire du Consul Bona­parte. Par la trans­for­ma­tion de la maçon­ne­rie en ins­ti­tu­tion qua­si offi­cielle et ins­tru­ment d’influence majeur du pou­voir, Bona­parte ajou­ta au noyau finan­cier du pays légal, une seconde élite. Il pla­ça les maçons aux prin­ci­pales fonc­tions de l’État, les fai­sant ducs ou princes, les dotant de séna­to­re­ries d’un bon rap­port, leur per­met­tant par une guerre épui­sant la nation, de réa­li­ser des malversations.

    Ain­si fut assu­ré le vivier d’une élite « poli­tique », carac­té­ri­sée par une très forte sta­bi­li­té du per­son­nel par­le­men­taire, séna­to­rial et ministériel.

    Cette oli­gar­chie est le gou­ver­ne­ment de tous par quelques-uns, exer­cé sans trans­pa­rence dans la forme répu­bli­caine. C’est un Gou­ver­ne­ment de clans, un des­po­tisme de cote­ries repo­sant sur trente ou qua­rante mile affi­liés, tous cupides, intri­gants et para­sites. Par la maî­trise du pou­voir légis­la­tif, l’é­lite poli­tique peut, et ne s’en prive pas, faire des lois lui per­met­tant de gou­ver­ner en per­ma­nence. L’al­ter­nance élec­tive entre un per­son­nel de centre droit et un per­son­nel de centre gauche garan­tit à l’élite finan­cière, une poli­tique allant tou­jours dans le sens de ses seuls inté­rêts, lui  per­met­tant de pros­pé­rer au détri­ment de la nation par l’exploitation éco­no­mique de l’État. Macron appelle « l’ancien monde » cette élite politique.

    L’actuel pôle idéo­lo­gique des « valeurs répu­bli­caines » émane de cette élite poli­tique dont le laï­cisme athée a vain­cu la pro­tes­ta­tion socié­tale des catho­liques de La Manif Pour Tous mais s’avère impuis­sante face à l’Islamisation.

    En revanche, contrai­re­ment aux appa­rences, la péren­ni­té de cette élite poli­tique n’est pas acquise et ses mises en cause ont son­né le glas de la IIIème répu­blique (1940-maré­chal Pétain) et de la IVème (1958-géné­ral De Gaulle). Les deux élites, consti­tuant le noyau dur du pays légal, furent sérieu­se­ment secouées par la chute de la IIIème répu­blique. C’est pour­quoi après 1945, elles fédé­rèrent deux nou­velles élites, leur per­met­tant à la fois de conso­li­der leur capa­ci­té de domi­na­tion et de résoudre leur pro­blème de renou­vel­le­ment propre à toute élite. Nous ver­rons pro­chai­ne­ment les­quelles ain­si que leur rôle déter­mi­nant sur l’Islamisation.

    Ger­main Phi­lippe ( à suivre)

    Pour lire les pré­cé­dentes rubriques de la série «  L’Islam menace prin­ci­pale », cli­quer sur les liens.

    1. France,  mai­son de la guerre
    2. Mai­son de la trêve et ter­ri­toires per­dus de la République
    3. Impact sur la France de la révo­lu­tion isla­miste de 1979
    4. Les beurs et la kalachnikov
    5. Le plan d’islamisation cultu­relle de la France
    6. Islam radi­cal et bar­ba­rie terroriste
    7. Pas d’amalgame mais complémentarité
    8. Pôle idéo­lo­gique islamiste
    9. Pôle idéo­lo­gique des valeurs républicaines
    10. Face au dji­had cultu­rel : poli­tique d’abord !
    11. Prince chré­tien et immi­gra­tion islamisation
    12. Le Prince et la France chrétienne
    13. Le Prince chré­tien et la laïcité
    14. balayons le défai­tisme républicain
    15. Balayons le défai­tisme démocrate.
    16. Refe­ren­dum sur l’immigration
    17. Moi, j’ai dit pays légal ?

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Islam radical et barbarie terroriste, par Philippe Germain.

    Nous avons pré­ve­nu : La des­cente aux abimes de l’Islam moderne n’est pas une par­tie de plai­sir. Après notre mise a nu de la conquête cultu­relle de la France par l’Islam dit « apai­sé », il nous faut main­te­nant abor­der les aspects nau­séa­bonds de l’islamisme dit « radi­cal ». Balayons d’emblée l’embrouille de voca­bu­laire des­ti­née à exo­né­rer l’Islam car pour un maur­ras­sien, l’expression « Isla­misme radi­cal » est aus­si peu cré­dible que celle de « nazisme radi­cal ».

    philippe germain.jpgQue savons-nous de l’Islam radi­cal ?… Cette « ména­ge­rie de monstres », pour par­ler comme Ber­nard Hen­ri-Lévy.

    Un triste record d’abord ! Les musul­mans fran­çais, beurs et conver­tis, par­tis com­battre en Irak et en Syrie à par­tir de 2012, ont repré­sen­té la moi­tié des dji­ha­distes euro­péens. Leur nombre dépas­se­rait les 2.000 com­bat­tants, dont 35 % sont des femmes (la fameuse musul­mane bri­mée !) et 40 % des conver­tis (Mes­sei­gneurs les Evêques, secouez-vous !). Indis­cu­ta­ble­ment l’Etat Islamique/Daesh s’est réap­pro­prié en 2012, la stra­té­gie du Kho­mei­ny de 1984 vou­lant envoyer les beurs au Magh­reb, mais cette fois en les aspi­rant en Irak et en Syrie contre les rené­gats du par­ti BAAS laïque de Bachar el-Assad. Mal­heu­reu­se­ment pour nous, après la joie fugi­tive de voir ces dji­ha­distes quit­ter la France, voi­là main­te­nant qu’ils reviennent, aguer­ris au front et sus­cep­tibles d’aggraver le bilan des atten­tats. Car il nous faut bien arri­ver à la « bar­ba­rie ter­ro­riste » !

    Un second record ensuite, mais dans l’horreur. La France est le pays le plus tou­ché par les atten­tats isla­mistes com­mis en Europe et Amé­rique du Nord depuis la pro­cla­ma­tion du « cali­fat » de Daesh. Depuis  2012, ils ont cau­sé 267 morts, dont 83 % lors de deux atten­tats épou­van­tables : 131 en novembre 2015 à Paris et 86 en juillet 2016 à Nice. Les autres ont ciblé soit des mécréants juifs et chré­tiens, soit des poli­ciers et mili­taires repré­sen­tant l’Etat laïc, donc païen.

    Après l’identification des deux monstres de l’Islam radi­cal (le moud­jaï­dine et le kami­kaze), posons-nous la ques­tion du pour­quoi, de sa mon­tée en puis­sance. Nous iden­ti­fions trois causes :

    - Ce phé­no­mène peut s’expliquer par notre poli­tique d’intervention mili­taire, car en plus de notre enga­ge­ment en Afgha­nis­tan, la France fut second contri­bu­teur aux opé­ra­tions aériennes contre l’État isla­mique en Irak et en Syrie (2.500 morts). D’ailleurs, n’oublions pas nos sol­dats, tou­jours en pre­mière ligne au Sahel (jusqu’à 3.000 dji­ha­distes morts) !

    - Il s’explique aus­si par la répu­ta­tion de la France comme patrie des athées (à bas la calotte !). C’est ce qu’indiquent les moti­va­tions des tueurs du Bata­clan mal­gré leur dénon­cia­tion hal­lu­ci­née des « croi­sés ». Vous les ima­gi­nez vous, les par­le­men­taires se croi­sant pour déli­vrer Jéru­sa­lem de l’Infidèle ? Allons, allons… Ils sont justes bons à bran­dir la laï­ci­té comme défense face à ceux qui tuent pour vivre éter­nel­le­ment, alors qu’en plus elle excite l’Islam. Rap­pe­lons ce qu’écrivait en 2015, un jour­nal fébri­le­ment isla­mo­phile comme les Inro­ckup­tibles : « Ce que visait l’Etat isla­mique était bien cette jeu­nesse bobo  fran­çaise qui a élu domi­cile dans ces 10e et 11e arron­dis­se­ments. À la fois parce qu’elle sym­bo­lise un mode de vie insou­ciant jugé « répré­hen­sible », mais sur­tout aus­si parce qu’elle illustre mieux que tout autre milieu les espoirs (et les illu­sions) atta­chés aux idéaux répu­bli­cains fran­çais (lutte contre le racisme, les inéga­li­tés et les dis­cri­mi­na­tions, empa­thie envers la popu­la­tion immi­grée, tolé­rance envers l’islam comme « culture du monde » à Paris).» Bel éclair de luci­di­té, mal­heu­reu­se­ment fur­tif ! La laï­ci­té « répu­bli­caine » est bien un chif­fon rouge (inter­dic­tion du voile) mais aus­si un puis­sant vec­teur de mobi­li­sa­tion (les cari­ca­tures anti­re­li­gieuses, comme expres­sion de la liber­té d’expression) des musul­mans.

    - Il résulte enfin de la nou­velle stra­té­gie (Appel à la résis­tance isla­mique mon­diale, 1.600 pages tout de même !) éta­blie par Abou Mous­sab al-Sou­ri, rom­pant avec celle de Ben Laden et Al Qaï­da visant les Etats-Unis. Il faut cibler l’Europe pour y déclen­cher une guerre civile (comme cela a été réa­li­sé avec suc­cès en Irak !), résul­tant d’attentats menés par une popu­la­tion isla­mique en rup­ture cultu­relle. Le véri­table but est de sus­ci­ter des réac­tions isla­mo­phobes qui pous­se­raient les musul­mans de France à rejoindre les rangs dji­ha­distes (ce qui va mar­cher !).

    Voi­là donc briè­ve­ment pré­sen­tés, les types de monstres armés de l’Islam radi­cal. Une pré­sen­ta­tion qui fait suite à celle du plan d’islamisation cultu­relle par l’Islam modé­ré.

    Aïe, aïe, j’entends déjà les accu­sa­tions d’amalgame venir des pro­fon­deurs de ce que Pierre-André Taguieff fut le pre­mier à nom­mer l’islamo-gauchisme. Pour­tant voi­là une accu­sa­tion (amal­game, amal­game !) devant laquelle l’Action fran­çaise ne se défaus­se­ra pas. Nous le ver­rons…

    Ger­main Phi­lippe (à suivre)

    Pour lire les pré­cé­dentes rubriques de la série «  L’Islam enne­mi n° 1 bis », cli­quer sur les liens.

    1. France, mai­son de la guerre
    2. Mai­son de la trêve et ter­ri­toires per­dus de la Répu­blique
    3. Impact sur la France de la révo­lu­tion isla­miste de 1979
    4. Les beurs et la kalach­ni­kov
    5. Le plan d’islamisation cultu­relle de la France

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Un référendum sur l’Immigration ?, par Philippe Germain.

    Nous ne regret­tons pas, il y a déjà plu­sieurs mois, d’avoir enta­mé l’actualisation de notre réflexion poli­tique sur la menace cultu­relle et démo­gra­phique, que l’Islam repré­sente pour la France, cette aire ter­ri­to­riale et ces hommes domi­nés par vingt siècles de vie par­ta­gée. 

    philippe germain.jpgSachant les nations gué­ris­sables mais pas immor­telles, nous avons, nous natio­na­listes, le sou­ci per­ma­nent de pré­ser­ver la France des forces de mort.

    D’où notre induc­tion qu’a l’extérieur, l’intérêt de la France réside dans la sécu­ri­té et la sou­ve­rai­ne­té, mais à l’intérieur, il se trouve dans l’ordre et l’unité. Cela nous amène à déduire, de l’actuelle immi­gra­tion géné­ra­trice d’islamisation mena­çant l’ordre et l’unité, l’incapacité de la reli­gion laïque – ce fon­da­men­ta­lisme athée – à appor­ter les solu­tions néces­saires à la pré­ser­va­tion de la France. De là nous concluons à la néces­si­té de chan­ger le Sys­tème, au pro­fit d’institutions poli­tiques plus aptes que lui.

    Pour le pôle idéo­lo­gique « catho­lique et fran­çais tou­jours », la marche pour admettre notre ligne poli­tique est donc haute. C’est pour­quoi nous appré­cions que dans le Figa­ro, le repré­sen­tant emblé­ma­tique du conser­va­tisme, Eric Zem­mour, retourne le pro­jet réfé­ren­daire d’Emmanuel Macron sur l’urgence éco­lo­gique au pro­fit de l’urgence d’un refe­ren­dum sur l’immigration : « L’é­co­lo­gie est-elle ce sujet fon­da­men­tal qui néces­site de convo­quer le peuple ? (…) Alors que rôde la menace dji­ha­diste qui peut tuer n’im­porte où en France ? Alors même que d’in­nom­brables quar­tiers isla­mi­sés se détachent du reste du pays pour vivre selon d’autres mœurs et d’autres lois ? (…) Alors que I ‘immi­gra­tion s’est depuis long­temps trans­for­mée en inva­sion, comme l’a­vait dit dès 1991 le pré­sident Valé­ry Gis­card d’Es­taing ? Sau­ver la pla­nète, c’est louable, mais sau­ver la France, c’est mieux. » Le pre­mier cli­quet de notre ligne poli­tique est ain­si pas­sé par Zem­mour sur l’importance de la menace d’Islamisation. Nous apprécions.

    En revanche, pour nous maur­ras­siens, Zem­mour se trompe sur son espoir mis dans le réfé­ren­dum comme solu­tion à la menace d’Islamisation. Espé­rance naïve, s’expliquant par son bona­par­to-gaul­lisme, dont le réfé­ren­dum est l’alpha et l’oméga. Si Zem­mour connait bien son Bain­ville et pra­tique sans peur Maur­ras, il reste un bar­ré­sien atta­ché à la méthode césa­ro-plé­bi­ci­taire. Pour notre part, nous savons qu’au mieux un réfé­ren­dum pour­rait ame­ner à des mesures d’arrêt du robi­net migra­toire. Il ne résou­drait nul­le­ment la néces­si­té d’écopage du pro­blème d’Islamisation impos­sible à résoudre avec la laï­ci­té athée. Nous réaf­fir­mons que seule en sera à même, une monar­chie popu­laire gui­dée par un Prince pen­sant chré­tien et agis­sant fran­çais. Une monar­chie popu­laire capable d’articuler assi­mi­la­tion, relo­ca­li­sa­tion, inté­gra­tion et re-migra­tion à par­tir des dif­fé­rentes expé­riences his­to­riques disponibles.

    Indis­cu­ta­ble­ment le suc­cès d’un réfé­ren­dum contre l’immigration serait un suc­cès dans la guerre cultu­relle menée par le pôle idéo­lo­gique « catho­lique et fran­çais tou­jours » ; un suc­cès cultu­rel comme celui des mili­tants de Géné­ra­tion Iden­ti­taire  blo­quant sym­bo­li­que­ment les migrants à la fron­tière ita­lienne. Suc­cès cultu­rel impor­tant mais tout aus­si inca­pable de se trans­for­mer poli­ti­que­ment que le fut le suc­cès du NON (54,68%) au réfé­ren­dum de 2005 sur l’Europe. Le pays légal, qui domine poli­ti­que­ment le pays réel sut retour­ner sa défaite réfé­ren­daire à son propre avan­tage. Bona­par­tistes, gaul­listes, vous avez la mémoire courte !

    Et c’est là ou Zem­mour nous inter­pelle mal­gré lui.

    En défen­seur du pays réel, cette France de la « péri­phé­rie » se pré­oc­cu­pant de social et d’im­mi­gra­tion, crai­gnant « le grand déclas­se­ment et le grand rem­pla­ce­ment », atten­dant un réfé­ren­dum sur cette ques­tionde « qui est entrain de bou­le­ver­ser son iden­ti­té. », Zem­mour nous ramène à la néces­si­té de la lutte contre le pays légal. Allons plus loin, Zem­mour nous fait prendre conscience de la prio­ri­té de la lutte contre le pays légal, pro­fi­teur et donc défen­seur du Sys­tème qui laisse se déve­lop­per la menace d’Islamisation. Sans le vou­loir Zem­mour nous pousse à dis­tin­guer menace prio­ri­taire et menace prin­ci­pale. Il nous aide à nom­mer l’ennemi : « Pays légal enne­mi n° 1, Isla­mi­sa­tion enne­mi n°1 bis ». Nous l’en remercions

    Ger­main Phi­lippe (à suivre)

    Pour lire les pré­cé­dentes rubriques de la série «  L’Islam menace prin­ci­pale », cli­quer sur les liens.

    1. France,  mai­son de la guerre
    2. Mai­son de la trêve et ter­ri­toires per­dus de la République
    3. Impact sur la France de la révo­lu­tion isla­miste de 1979
    4. Les beurs et la kalachnikov
    5. Le plan d’islamisation cultu­relle de la France
    6. Islam radi­cal et bar­ba­rie terroriste
    7. Pas d’amalgame mais complémentarité
    8. Pôle idéo­lo­gique islamiste
    9. Pôle idéo­lo­gique des valeurs républicaines
    10. Face au dji­had cultu­rel : poli­tique d’abord !
    11. Prince chré­tien et immi­gra­tion islamisation
    12. Le Prince et la France chrétienne
    13. Le Prince chré­tien et la laïcité
    14. balayons le défai­tisme républicain
    15. Balayons le défai­tisme démocrate.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Pôle idéologique des « valeurs républicaines », par Philippe Germain.

    Chaque jour le pôle idéo­lo­gique isla­miste gri­gnote un peu plus de ter­rain. « Ils en veulent et ils nous en veulent », disait notre diplo­mate René Servoise !

    Quelle réponse apporte le pôle idéo­lo­gique des « valeurs répu­bli­caines » ? Ou plutôt,quel est son sys­tème cohé­rent de valeurs et son pro­jet de société ?

    philippe germain.jpgSon sys­tème de valeurs a pour ori­gine l’effondrement de la reli­gion du Pro­grès (consé­quence des grandes catas­trophes éco­lo­giques) et l’é­chec des expé­riences mar­xistes. Il ne res­tait plus que « 1789 » comme base de repli du mythe révo­lu­tion­naire, d’où la réac­tua­li­sa­tion du vieux cou­rant du « contrat social » du XVIIIe siècle. Il s’agit d’émanciper l’individu des déter­mi­na­tions qu’il n’a pas choi­sies : déter­mi­na­tions sociales, cultu­relles, fami­liales, voire natu­relles (d’où genre ou gen­der en bon fran­çais et trans­hu­ma­nisme !). Pour cette doc­trine, la natio­na­li­té fran­çaise ne se fonde pas sur l’appartenance à un groupe humain déter­mi­né, mais sur l’adhésion aux grands prin­cipes révo­lu­tion­naires comme l’égalitarisme, les droits de l’Homme et sur­tout le laï­cisme, éri­gé en religion.

    Et son pro­jet de socié­té ? Il est éla­bo­ré dans des socié­tés de pen­sée (Ah, Grand Orient, Libre pen­sée, Ter­ra Nova, Fon­da­tion Jean-Jau­rès et syn­di­cats de fonc­tion­naires ou d’instituteurs…). Il néces­site la construc­tion d’un socle hégé­mo­nique sus­cep­tible de fon­der un consen­sus. Pour cela, les idéo­logues répu­bli­cains n’envisagent pas de s’opposer au pôle isla­miste mais au contraire de s’allier avec lui ! Etrange ? Non car le contrôle des admi­nis­tra­tions de l’appareil d’Etat ne suf­fit pas au suc­cès de leur pro­jet. Il faut donc s’appuyer sur des mino­ri­tés. D’où leur poli­tique de réformes socié­tales. En même temps, il importe de cap­ter les voix des immi­grés au tra­vers d’un islamo-électoralisme.

    L’affaire sem­blait facile. 

    Repre­nons ; En Algé­rie, la Troi­sième Répu­blique avait sou­te­nu l’Is­lam en favo­ri­sant­la construc­tion de mos­quées jusque là incon­nues en Kaby­lie. L’Is­lam, super­fi­ciel, y était encore péné­tré d’a­ni­misme, voire, en cer­tains lieux, de résur­gences chré­tiennes. En 1905, la loi de sépa­ra­tion des Eglises et de l’E­tat ne men­tion­na­guère l’Is­lam, alors que l’Al­gé­rie fai­sait par­tie de la Répu­blique fran­çaise. Puis en 1950 – 1960, les laï­cistes s’étaient enga­gés acti­ve­ment dans la déco­lo­ni­sa­tion. Dans la fou­lée de 1970 – 1980, ils avaient cajo­lé les immi­grés cen­sés être exploi­tés à la fois comme ouvriers et non-euro­péens. Puis pour les séduire, le pôle des valeurs répu­bli­caines, s’est ral­lié au modèle d’une socié­té mul­ti­cul­tu­relle. Oui au dif­fé­ren­tia­lisme et Non à l’assimilation. Les immi­grés étaient invi­tés à s’installer en France sans renon­cer à leur iden­ti­té. Le laï­cisme évo­lua alors vers le concept de laï­ci­té ouverte, d’où d’i­né­vi­tables entorses aux prin­cipes ori­gi­nels. L’Affaire des fou­lards, res­sus­ci­ta en 1989 une vieille contro­verse : la laï­ci­té répu­bli­caine consiste-t-elle à exclure les convic­tions reli­gieuses de l’espace public (cachez ces cal­vaires !) ou à recon­naitre la plu­ra­li­té des croyances et en assu­rer l’égalité (Ah sacro-sainte Ega­li­té…) ? Le radi­cal-laï­cisme com­men­ça alors à se rai­dir sur des sujets sym­bo­liques, comme celui des cari­ca­tures de Maho­met, au nom de « la Liber­té d’expression ».

    Aie, aie, c’est là que com­mence les limites de la stra­té­gie isla­mo-élec­to­ra­liste, du pôle idéo­lo­gique des valeurs républicaines. 

    Car il faut avoir l’honnêteté de le recon­naitre, un musul­man ne sau­rait s’in­té­grer à une socié­té laï­ciste, sinon en apos­ta­siant. La loi cora­nique com­mande toute son exis­tence, publique et pri­vée. Et oui, en deman­dant aux musul­mans de deve­nir des répu­bli­cains, on leur demande d’ac­cep­ter nos lois, que fait et défait la volon­té popu­laire. Autant dire qu’on exige d’eux I ‘aban­don de la cha­ria, donc de leur reli­gion. C’est une évi­dence pour nous maur­ras­siens, dont l’histoire est la mai­tresse en poli­tique. Nous savons que raris­simes furent les musul­mans algé­riens qui acce­ptèrent d’abandonner le sta­tut cora­nique au pro­fit de la citoyen­ne­té fran­çaise – c’est-à-dire le code civil – comme leur per­met­tait le Sena­tus Consulte de 1865. Rabâ­chons : Un musul­man ne peut inté­grer une socié­té laï­ciste qu’en apostasiant

    D’où l’énorme contra­dic­tion d’une Répu­blique lais­sant s’é­di­fier sur notre sol des mos­quées, tout en par­lant d’in­té­gra­tion répu­bli­caine (les laï­cistes prennent-ils les maho­mé­tans pour des imbé­ciles ?). La laï­ci­té répu­bli­caine pré­tend impo­ser à des musul­mans ses caté­go­ries men­tales, les dépouiller, subrep­ti­ce­ment, de leur pas­sé, cou­per leurs racines. L’orgueil laï­ciste croit que les valeurs répu­bli­caines sont supé­rieures à celles des autres. Par­ti­cu­liè­re­ment à celles des musul­mans qui méprisent leur socié­té maté­ria­liste et athée. Alors oui, l’Islam radi­cal s’en prend à la France chré­tienne comme héri­tière de croi­sés, que d’ailleurs à l’époque ils nom­maient les « francs ». Oui, oui, mais c’est bien à la laï­ci­té répu­bli­caine quel’Islam cultu­rel s’oppose sur le ter­rain, au quotidien.

    La Répu­blique est dans une impasse car face aux pro­grès du pôle idéo­lo­gique isla­miste, une refon­da­tion de la laï­ci­té s’impose !

    Cette refon­da­tion, la Répu­blique est inca­pable de la réa­li­ser car la Consti­tu­tion de 1958, après celle de 1946, éta­blit que « la France est une répu­blique laïque ». 

    Oh que non disent les maur­ras­siens. Si effec­ti­ve­ment la Répu­blique fran­çaise s’est construite autour du laï­cisme ; la France elle, est chré­tienne. En cela ils suivent sim­ple­ment le comte de Paris, affir­mant « J’ai tou­jours été convain­cu que les nations avaient des voca­tions, qu’elles tiennent de leur his­toire. Celle de la France est inti­me­ment liée au déve­lop­pe­ment de la chré­tien­té : la foi n’a pas été seule­ment le ciment de notre nation, elle en a été le socle ». Est-il assez clair ?

    Ger­main Phi­lippe (à suivre)

    Pour lire les pré­cé­dentes rubriques de la série «  L’Islam enne­mi n° 1 bis », cli­quer sur les liens.

    France,  mai­son de la guerre
    Mai­son de la trêve et ter­ri­toires per­dus de la Répu­blique
    Impact sur la France de la révo­lu­tion isla­miste de 1979
    Les beurs et la kalach­ni­kov
    Le plan d’islamisation cultu­relle de la France
    Islam radi­cal et bar­ba­rie ter­ro­riste
    Pas d’amalgame mais com­plé­men­ta­ri­té
    Pôle idéo­lo­gique islamiste

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Pas d’amalgame mais complémentarité, par Philippe Germain.

    Notre des­cente aux abîmes de l’Islam moderne nous ayant ame­né à iden­ti­fier, d’une part la guerre d’infiltration cultu­relle de l’Islam des ban­lieues et de l’autre la guerre armée de l’Islam radi­cal, voi­ci l’Action fran­çaise expo­sée à l’accusation « d’amalgame ». Et comme esqui­ver les attaques n’est pas une habi­tude maur­ras­sienne, alors mon­tons au cré­neau sur cette accusation.

    philippe germain.jpgD’abord en par­tant de l’essentiel : Le monde du poli­ti­que­ment cor­rect accuse « d’amalgame », tout ceux qui doutent que l’Islam des ban­lieues puisse évo­luer vers un « Islam des Lumières » pro­gres­siste. L’objectif de cette ins­tru­men­ta­li­sa­tion gros­sière (on le sait, plus c’est gros et plus cela marche !) est la culpa­bi­li­sa­tion detous les réfrac­taires à l’islamophilie. Et nous sommes nombreux !

    Pro­fi­tons de l’occasion pour une petite piqûre de rap­pel : L’amalgame, l’Action fran­çaise connait bien, voir très bien puisque Maur­ras a été indû­ment accu­sé d’intelligence avec l’ennemi en 1945. Il s’agissait bien là d’une volon­té d’amalgamerle maur­ras­sisme au ger­ma­nisme nazi. L’amalgame c’est – dit le dic­tion­naire Robert ‑ce pro­cé­dé employé pour décon­si­dé­rer un adver­saire, en le mêlant indû­ment à un groupe discrédité.

    Ce pro­cé­dé sour­nois – dont le maur­ras­sisme conti­nue d’ailleurs d’être la vic­time – l’Action fran­çaise cher­che­rait-elle à l’utiliser à son tour pour dis­cré­di­ter l’Islam des ban­lieues en le mêlant à l’Islam radical ? 

    Certes non !  Elle cherche même à évi­ter de pra­ti­quer l’amalgame entre Islam et isla­misme ou entre islam et ter­ro­risme. Elle reste pro­ba­ble­ment la seule à se sou­ve­nir de l’engagement des har­kis ayant choi­si la France entre 1956 et 1962. Elle n’oublie pas non plus le trai­te­ment inhu­main que la V° Répu­blique leur a réser­vé. Ces Fran­çais de reli­gion musul­mane et leurs fils se sont géné­ra­le­ment inté­grés, voir assi­mi­lés (c’est le seul islam réel­le­ment « modé­ré »). Ce sou­ve­nir d’un « savoir vivre ensemble » qui aurait pu être dans le cadre d’une Algé­rie fran­çaise, mais qui n’a pas été, l’aide à prendre soin de dis­tin­guer le Dji­had cultu­rel des uns du Dji­had meur­trier des autres. 

    Est-ce à dire que les maur­ras­siens voient entre les deux une simple dif­fé­rence de degré ? Cela pour­rait être le cas et cer­tains isla­mo­logues – non des moindres ‑estiment qu’entre Islam et isla­misme, il y a une dif­fé­rence de degré mais pas de nature. Pour notre part nous y voyons une dif­fé­rence de méthode pour un même objec­tif, celui de l’islamisation mon­diale, cette conspi­ra­tion à ciel ouvert, pour reprendre une expres­sion de Maur­ras. Oui, notre clé de lec­ture pri­vi­lé­giée de l’Islam (reli­gieux ET poli­tique) n’est pas reli­gieuse entre chiites et sun­nites de ten­dance sala­fiste ou wah­ha­bite. Elle n’est pas non plus mora­lo-idéo­lo­gique entre Islam modé­ré (le bon) et Islam radi­cal (le mau­vais). Non, elle est métho­do­lo­gique entre l’Islam pra­ti­quant le Dji­had cultu­rel (civi­li­sa­tion­nel) et celui déployant ses kami­kazes ter­ro­ristes sur des cibles symboliques.

    Mais… car il y a un mais ! 

    Mais nous ne pou­vons igno­rer une com­plé­men­ta­ri­té objec­tive entre les deux méthodes. Et oui, car à vrai dire, il n’y rien de bien nou­veau sous le soleil du ter­ro­risme isla­mique : Obli­ger les mous à vous rejoindre. Ici, obli­ger les musul­mans dit « modé­rés », à choi­sir entre l’un des trois camps. Celui des rené­gats del’intégration à la Répu­blique laïque ou celui des moud­ja­hi­dines de la guerre meur­trière ou au moins celui des mili­tants de la guerre culturelle. 

    Et il n’y a pas pho­to entre les options ! 

    Il est loin le temps ou la figure emblé­ma­tique des beurs était Zizou. Et oui, Ziné­dine Zidane, le fils d’Algériens né à Mar­seille assume serei­ne­ment son choix d’êtreFrançais. Zizou, le cham­pion de l’intégration par le creu­set répu­bli­cain (en véri­té l’argent du foot­ball !) fut reje­té au pro­fit de Ben Laden ; et Ous­sa­ma rem­pla­ça Zizou. Lourd sym­bole du choix des jeunes beurs. Le phé­no­mène n’est d’ailleurs pas spé­ci­fi­que­ment fran­çais et en 2002, Jean-Paul Ngou­pan­dé (ex-pre­mier ministre cen­tra­fri­cain) rap­pe­lait qu’après les atten­tats des tours amé­ri­caines, Ben Laden avait été fêté comme un héros dans les quar­tiers popu­laires des métro­poles afri­caines (Ah oui, sur 800 mil­lions d’africains, la moi­tié sont musulmans…).

    On com­prend fina­le­ment que chaque atten­tat fait bas­cu­ler un peu plus de beurs dans le camp de la révolte cultu­relle contre la France. Effet garanti !

    Chaque nou­vel atten­tat aimante les beurs vers ce que l’Action fran­çaise appelle le « pole idéo­lo­gique isla­miste ». Nous allons déve­lop­per ce concept éla­bo­ré par le socio­logue roya­liste Michel Michel.

    Ger­main Phi­lippe (à suivre)

    Pour lire les pré­cé­dentes rubriques de la série «  L’Islam enne­mi n° 1 bis », cli­quer sur les liens.

    France,  mai­son de la guerre

    Mai­son de la trêve et ter­ri­toires per­dus de la République

    Impact sur la France de la révo­lu­tion isla­miste de 1979

    Les beurs et la kalachnikov

    Le plan d’islamisation cultu­relle de la France

    Islam radi­cal et bar­ba­rie terroriste

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Impact sur la France de la Révolution islamiste de 1979, par Philippe Germain.

    2.jpg

    La France, habi­le­ment pas­sée par les frères musul­mans du sta­tut de « pays de la Guerre » à « pays de la trêve », la Répu­blique laïque aurait dû dor­mir sur ses deux oreilles. C’est même ce que croyaient les nigauds du centre-droit sous le sep­ten­nat libé­ral de Gis­card d’Estaing (1973 – 1980). Voi­là pour­quoi, forts du sou­tien de Jean-Paul Sartre pas­sé au maoïsme, les appren­tis sor­ciers démo­crates pro­té­gèrent l’Iman Kho­mei­ny, guide poli­tique et reli­gieux des chiites d’Iran.

    philippe germain.jpgPro­fi­tons de l’occasion pour rap­pe­ler aux afi­cio­na­dos de l’explication du monde par la clé eth­nique, que l’Iran ( la Perse !) est un pays de souche indo-euro­péenne, tout comme les celtes. Enva­his par les arabes, les indo-euro­péens ira­niens adop­te­ront l’Islam, mais en le trans­for­mant.

    Mais reve­nons au chiisme.

    C’est une scis­sion des par­ti­sans d’Ali, récu­sant la légi­ti­mi­té du « cali­fat », c’est-à-dire la direc­tion poli­tique et spi­ri­tuelle des sun­nites. D’où « l’imanat » des chiites dans lequel l’Iman est le des­cen­dant d’Ali et le guide infaillible de la foi. Le chiisme est une reli­gion natio­nale qui a per­mis à l’Iran de sau­ver son iden­ti­té. C’est la reli­gion des pauvres, en révolte contre les exac­tions de leurs maitres arabes. Elle parle au cœur et prend des formes mys­tiques et cha­ris­ma­tiques plus sédui­sante que le juri­disme sun­nite.

    Igno­rant super­be­ment l’Islam, en 1978, les démo­crates du pays légal jouèrent donc avec le feu. Leur reli­gion laïque ido­lâ­trant le Pro­grès sans limite, les pous­sa à sou­te­nir la contes­ta­tion pro­gres­siste du pro­lé­ta­riat intel­lec­tuel ira­nien. Celui-ci avait été crée par le Shah pour dif­fu­ser le règne des Lumières en Méso­po­ta­mie. Erreur, le Shah devint l’arroseur arro­sé. Conscient de ne pou­voir entrai­ner les masses popu­laires, les intel­lec­tuels ira­niens pro­gres­sistes s’allièrent contre le Shah avec le cler­gé chiite, seul capable de fédé­rer les mécon­tents, les pauvres et … les femmes ( et oui, et oui ! ). Bien enten­du les révo­lu­tion­naires pro­gres­sistes, une fois le Shah ren­ver­sé, enten­daient se débar­ras­ser de l’allié reli­gieux deve­nu inutile. Le génie de l’Iman Kho­mei­ny fut de ren­ver­ser le sché­ma habi­tuel des révo­lu­tions occi­den­tales. Contre le par­ti intel­lec­tuel et le libé­ra­lisme bour­geois, il prit la tête des pauvres et une fois réus­sie la Révo­lu­tion, mis en pri­son les gau­chistes et les libé­raux pour qui l’islam doit être dis­so­cié de la poli­tique. Tu parles, Kho­mei­ny lui, pen­sait tout le contraire car «  Si l’islam n’est pas poli­tique, il n’est rien ». Rete­nons bien, chers com­pa­triotes, l’islam est poli­tique ou n’est rien !

    Bien enten­du les démo­crates fran­çais n’y com­prirent rien. Lorsqu’ils entendent Islam ils pensent islam et donc uni­que­ment reli­gion ; laï­ci­té répu­bli­caine quand tu nous tiens… De toute façon les démo­crates fran­çais pen­saient que les socié­tés musul­manes s’orientaient vers un pro­gres­sisme ins­pi­ré du kéma­lisme turc, du baa­sisme syrien et ira­kien, du nas­sé­risme égyp­tien, de l’américanisme du Shah d’Iran ou du socia­lisme algé­rien et voi­là qu’ils assis­taient hébé­tés à une incroyable renais­sance musul­mane. On ne leur avait pas ensei­gné une telle pos­si­bi­li­té sur les bancs répu­bli­cains de l’E.N.A. Mais pour apprendre la vraie vie, l’E.N.A. n’est pas la meilleure école. Alors, bètes comme leurs pieds, nos démo­crates éclai­rés pré­dirent l’effondrement éco­no­mique de l’Iran, un peu comme celui de la Grande-Bre­tagne suite au Brexit… En 2020 le régime ira­nien tient tou­jours !

    Entre temps la Répu­blique ira­nienne ( grâce à un réfé­ren­dum, oui, oui, à 98%) a vic­to­rieu­se­ment lan­cé des enfants fana­ti­sés contre les blin­dés des sun­nites ira­kiens ( guerre : 1980 – 1988). La Répu­blique ira­nienne s’est même offerte une sucre­rie en humi­liant les États-Unis par le siège de leur ambas­sade (52 amé­ri­cains rete­nus en otages pen­dant 444 jours). L’U.R.S.S. a même du s’embourber dans le guê­pier afghan pour évi­ter qu’un régime com­mu­niste allié ne soit ren­ver­sé par les bandes kho­mey­nistes.

    Devant de tels suc­cès l’Iman déci­da de trans­for­mer la « France – mai­son de la trêve » en base arrière pour la conquête du Magh­reb.

    Il recru­ta dans les mos­quées et les centres cultu­rels musul­mans ins­tal­lés en France, les mili­tants des­ti­nés à chas­ser les « hypo­crites » qui gou­vernent à Tunis, Alger et Rabat. En trans­for­mant la France en sanc­tuaire ter­ro­riste, la Répu­blique ira­nienne a ain­si confir­mé la vieille loi de l’empirisme orga­ni­sa­teur comme quoi « la Répu­blique en France est le règne de l’étranger ».

    Dans les années Mit­ter­rand, cette « stra­té­gie d’infiltration de l’immigration » mise au point par l’Iman Komé­nie était-elle cré­dible ? Nous ver­rons pro­chai­ne­ment que oui et quelles en sont en 2020 les consé­quences inat­ten­dues mais dra­ma­tiques pour les fran­çais.

    Ger­main Phi­lippe

    Pour lire les pré­cé­dentes rubriques de la série «  L’Islam enne­mi n° 1 bis », cli­quer sur les liens.

    1. France, mai­son de la guerre
    2. Mai­son de la treve et ter­ri­toires per­dus de la Repu­blique

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Maison de la trêve et territoires perdus de la République, par Philippe Germain.

    Concer­nant le terme de « sépa­ra­tisme », l’utilisation d’un voca­bu­laire pré­cis, contrai­re­ment à celui en trompe‑l’œil de l’élite média­tique du pays légal, jette un éclai­rage cru sur la réa­li­té de l’Islam. Nous décou­vrons ain­si que la France appar­tient à la « mai­son de la guerre » vouée à la conquête musul­mane. Après une telle prise de conscience, recon­nais­sons que le reste relève de la poé­sie !

    philippe germain.jpgEst-ce exa­gé­ré de le pen­ser ? N’en dou­tons pas, les démo­crates nous en accu­se­dé­jà. Ils font mine d’ignorer qu’on ne choi­sit pas son enne­mi mais que c’est l’ennemi qui vous choi­sit. C’est l’Islam qui désigne les mécréants comme ses enne­mis et la France – la mai­son de la guerre – comme un ter­ri­toire à conqué­rir. Le dire clai­re­ment peut ne pas plaire, mais que l’on aime ou que l’on n’aime pas, c’est un fait et les faits sont têtu.

    Parce que pour les fran­çais, cette véri­té est raide à ava­ler, l’Islam a mis au point untroi­sième concept inter­mé­diaire, celui de la mai­son de la trêve : Dar as-sulh. C’est l’organisation d’origine égyp­tienne des Frères musul­mans qui a mis au point cette ruse. Leurs juristes ont inven­té cette troi­sième mai­son valable pour les pays comme la France, qui abritent l’immigration musul­mane. Cer­tains com­man­de­ments qui choquent les fran­çais comme la lapi­da­tion des femmes adul­tères ou la poly­ga­mie peuvent ain­si faire l’objet d’un mora­toire. Ce qui per­met en contre­par­tie de deman­der aux auto­ri­tés fran­çaises de ne pas inter­ve­nir dans le domaine de l’Islam.

    Cette ruse de la France comme « mai­son de la trève » et de l’islam comme reli­gion de paix, trou­va assez tôt par­mi nos com­pa­triotes, des com­plai­sances, sinon des com­plices, du moins des alliés, voir des col­la­bo­ra­teurs. • Il y eu d’abord le patro­nat d’après 1945, pra­ti­quant l’appel à la main d’œuvre immi­grée, plus docile et moins exi­geante, pour rem­pla­cer les jeunes fran­çais qui se détour­naient des tâches répé­ti­tives au pro­fit du tra­vail « dans les bureaux ». On oublie trop cet escla­vage moderne mis en place par la socié­té indus­trielle.• Il y eu bien sur la géné­ra­tion des jeunes chré­tiens de 1950, tom­bés sous le charme trouble de Louis Mas­si­gnon (1883 – 1962) et de sa thèse du dia­logue avec l’Islam dont l’in­fluence figure dans la décla­ra­tion « Nos­tra Ætate » du concile Vati­can II. Dia­logue d’ailleurs de plus en plus en vogue dans la hié­rar­chie de l’Eglise, alors qu’il est à sens unique.• Il y eut bien enten­du les gau­chistes qui après mai 68 et la décon­fi­ture du grand récit mar­xiste, se détour­nèrent de l’ouvrier fran­çais, deve­nu le « beauf », au pro­fit de la nou­velle figure du pro­lé­taire : le tra­vailleur migrant.• Il y eu vers 1970 les tech­no­crates du pays légal qui favo­ri­sèrent les mesures de type regrou­pe­ment fami­lial afin que les devises ne repartent pas au Magreb mais relancent la consom­ma­tion de masse pour ali­men­ter la fis­ca­li­téde l’Etat-providence. 

    Toutes les pla­nètes sem­blaient donc ali­gnées pour assu­rer le suc­cès de la « ruse » de la mai­son de la trêve. Celle qui per­met­tait aux musul­mans de vivre hors de la mai­son de la paix. Effec­ti­ve­ment la loi musul­mane tra­di­tion­nelle inter­di­sait au croyant de s’établir et même de séjour­ner lon­gue­ment par­mi les infi­dèles. Cette ruse de la mai­son de la trêve répon­dait donc à la nou­velle pro­blé­ma­tique de la déco­lo­ni­sa­tion et de la dia­spo­ra musul­mane d’une ampleur tout à fait excep­tion­nelle. Pour­tant c’est bien à par­tir de cette ruse de la mai­son de la trêve que sont éclos les nom­breux « ter­ri­toires per­dus de la Répu­blique ». Ces ter­ri­toires ou presque chaque semaine la loi et les mœurs fran­çaises sont non plus seule­ment bafouées mais bel et bien ouver­te­ment pro­vo­quées. Là encore ne nous lais­sons pas ber­ner par l’embrouille démo­cra­tique qui cherche à renom­mer ces ter­ri­toires per­dus en « TRR », c’est-à-dire Ter­ri­toires de Recon­quête Répu­bli­caine. Comme si la Répu­blique était capable de recon­qué­rir quoi que ce soit, elle qui cède pro­gres­si­ve­ment sur tout.

    Les pra­ti­quants de la reli­gion laïque – car la laï­ci­té répu­bli­caine est une reli­gion – ne com­prennent tou­jours pas com­ment cela a pu se pas­ser. Com­ment la République,qui était par­ve­nu à mettre au pas les catho­liques fran­çais, a pu perdre la main jus­qu’à lais­ser la cha­ria rem­pla­cer la loi répu­bli­caine dans plus de 150 « ter­ri­toires » du vieux sol fran­çais ? Une police impuis­sante, une jus­tice com­pré­hen­sive jusqu’au laxisme, une presse abu­si­ve­ment silen­cieuse et l’intégration du tra­fic de drogue dans le cal­cul du Pro­duit Inté­rieur Brut…

    Dans notre pro­chaine rubrique, nous allons éclai­rer les parois­siens laï­cistes, sur la grande révo­lu­tion isla­miste de 1979, qui est pour le monde musul­man aus­si impor­tante que l’est pour la France la Révo­lu­tion de 1789. Elle a effec­ti­ve­ment joué un rôle clé dans la situa­tion dra­ma­tique dans laquelle se trouve la France.

    Expres­sion employée pour la pre­mière fois au 8e siècle, par l’imam juriste Abou Hani­fah

    2 Euro­stat conseille de mul­ti­plier la quan­ti­té consom­mée par le prix moyen ayant cours dans la rue, tout en fai­sant jouer le para­mètre du « ratio de pure­té » des pro­duits stu­pé­fiants et des « coûts de trans­port et de sto­ckage » des nar­co­tra­fi­quants

    Pour lire toutes les rubriques de la série « L’Islam enne­mi n° 1 bis », cli­quer sur les liens.

    1  France,  mai­son de la guerre

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Nouvelle Calédonie : la France confrontée à la question de la puissance, par Philippe Germain.

    A l’approche du der­nier réfé­ren­dum sur l’indépendance de la nou­velle Calé­do­nie , nous avons reçu du DIRCAS, cette contri­bu­tion ana­ly­tique de pre­mier plan de Phi­lippe Germain.(NDLR)

    philippe germain.jpgLe 12 décembre 2021 aura lieu le troi­sième et der­nier vote sur l’autodétermination de la Nou­velle-Calé­do­nie. Ce pro­ces­sus de paci­fi­ca­tion entre les indé­pen­dan­tistes kanaks et lescal­doches fina­li­se­ra les signa­tures des accords de Mati­gnon-Oudi­not de 1984 et de Nou­méa de 1998. Les ten­sions sont tou­jours vives et rien ne semble réel­le­ment apaisé.

    Entre fin 2020 et début 2021, les par­tis et syn­di­ca­listes indé­pen­dan­tistes se sont vio­lem­ment oppo­sés au pro­jet de rachat d’une usine de trans­for­ma­tion du nickel. Ces actions ont fait craindre la résur­gence « des évè­ne­ments » qui ont mar­qué la Nou­velle-Calé­do­nie de 1984 à 1988.

    D’autre part les rela­tions poli­tiques sont ten­dues et la posi­tion des indé­pen­dan­tistes n’a pas chan­gé dans son rap­port avec la France. Le 2 octobre 2020, Roch Wamy­tan, indé­pen­dan­tiste et pré­sident du Congrès de Nou­velle-Calé­do­nie décla­rait « Nous n’avons pas peur de la Chine. C’est la France, pas elle, qui nous a colo­ni­sés. Elle ne nous gêne pas outre-mesure…… Nous ne nous tour­nons pas que vers l’Europe, elle est loin d’ici, on ne va pas faire aujourd’hui comme si la Chine n’existait pas » (Le Monde, 2 octobre 2020).

    Toutes les conces­sions et com­pro­mis signés avec les accords de 1984 et 1988 prouvent la réelle volon­té de la France d’aboutir à l’établissement d’une cohé­sion entre tous et d’un rééqui­li­brage des richesses. La France n’intervient plus dans la gou­ver­nance de la Nou­velle-Calé­do­nie, sa posi­tion s’apparente davan­tage à une « poli­tique du ché­quier » par les aides directes qu’elle octroie pour déve­lop­per l’île et ne pré­sente plus une pos­ture colo­niale encore sou­te­nue par les indé­pen­dan­tistes calé­do­niens en 2021.

    Après 37 ans de poli­tique adap­tée à la Nou­velle-Calé­do­nie, la France est loin des résul­tats escomp­tés et est en dif­fi­cul­té dans cette région tant convoi­tée du Paci­fique. C’est un constat d’échec.  

    La ques­tion calédonienne

    Dans les années 1960, la Nou­velle-Calé­do­nie est deve­nue essen­tielle à la France pour ses res­sources minières en nickel (7 % des réserves mon­diales, p102) qui répondent à la demande indus­trielle hexa­go­nale des Trente Glo­rieuses. Les richesses appar­tiennent majo­ri­tai­re­ment aux cal­doches et l’émergence de mou­ve­ments com­mu­nistes se déve­loppe au sein de la popu­la­tion kanake.

    Les Accords d’Evian avec Algé­rie en 1962 actent l’arrêt des essais nucléaires dans le Saha­ra et imposent à la France de trou­ver de nou­velles solu­tions pour pour­suivre le déve­lop­pe­ment de l’arme ato­mique. La Nou­velle-Calé­do­nie faci­li­te­ra l’accès logis­tique à la Poly­né­sie Fran­çaise et en juillet 1966 le pre­mier tir nucléaire sera ordon­né. La Nou­velle-Calé­do­nie aura donc à par­tir de cette date un double rôle stra­té­gique pour la France : l’accès aux mine­rais et l’indépendance mili­taire nucléaire.

    Dans les années 1980, encore en pleine guerre froide, les pre­mières négo­cia­tions seront condi­tion­nées par ces enjeux pour l’État fran­çais et par des forces poli­tiques calé­do­niennes aux objec­tifs très diver­gents. Pour les cal­doches, il s’agit de pré­ser­ver leurs inté­rêts éco­no­miques, leur niveau de vie et pour les indé­pen­dan­tistes kanaks de béné­fi­cier de ces richesses en reven­di­quant le « droit de la terre ». Les négo­cia­tions à trois avec des inté­rêts aus­si diver­gents abou­tissent fata­le­ment à des déceptions.

    A par­tir de 1989, le monde sovié­tique se dis­loque et l’influence com­mu­niste sur les indé­pen­dan­tistes de Nou­velle-Calé­do­nie semblent ne plus repré­sen­ter un dan­ger pour l’occident.

    Les Forces en présence

    Les évè­ne­ments sociaux de 1968 en France apportent la pen­sée com­mu­niste en Nou­velle-Calé­do­nie. Ce mou­ve­ment trouve un écho favo­rable auprès de la popu­la­tion kanak. De 1970 à 1980, les reven­di­ca­tions prennent de l’ampleur et portent sur le fon­cier pour récu­pé­rer leurs terres, la recon­nais­sance de l’identité, la par­ti­ci­pa­tion à la vie poli­tique et éco­no­mique, l’accès à la for­ma­tion et sur une rela­tion d’autonomie-partenariat avec la France.

    Les indé­pen­dan­tistes

    Lea­der de l’UC – Union Calé­do­nienne, Jean-Marie Tji­baou fédè­re­ra autour de lui la plu­part des mou­ve­ments d’extrême gauche trots­kistes et mar­xistes (UMNCUPMPALIKA) pour don­ner nais­sance en 1984 au FLNKS – Front de Libé­ra­tion Natio­nale Kanak et Socia­liste. Cer­tains mou­ve­ments plus radi­caux feront séces­sion et sont encore actifs aujourd’hui. Le CPK – Congrès Popu­laire Kanak, dont la branche mère s’est rap­pro­chée en 1984 de la Libye pour y envoyer des « sta­giaires », prône la lutte armée. Les indé­pen­dan­tistes en 1984 seront affi­liés à l’extrême gauche de l’échiquier poli­tique français.

    En 2020, mal­gré le déve­lop­pe­ment de l’île et un reve­nu moyen par an et par habi­tant à 31 000 €, un des plus éle­vé de l’outre-mer fran­çais (celui de la métro­pole est de 35 000€), le taux de chô­mage de 30% dans la Pro­vince Nord et les Îles Loyau­té est encore éle­vé par rap­port à la Pro­vince Sud beau­coup plus développée.

    Le sen­ti­ment d’exclusion, le coût de la vie et l’endoctrinement poli­tique sont le préa­lable au main­tien de ce mou­ve­ment. 50 ans après son arri­vée en Nou­velle-Calé­do­nie, le com­mu­nisme est tou­jours le moteur de la pen­sée indé­pen­dan­tiste kanake aux posi­tions radicales.

    Les mou­ve­ments anti-indé­pen­dan­tistes – loyalistes 

    Ce mou­ve­ment ne peut pas être dis­so­cié de la famille Lafleur, emblé­ma­tique de la réus­site cal­doche en Nou­velle-Calé­do­nie. Hen­ri Lafleur fait for­tune dans l’activité minière du nickel et crée en 1969 la SMSP qui sera cédée à la Pro­vince Nord avec les Accords de Mati­gnon. Hen­ri Lafleur devient Séna­teur avec l’EDS – Entente démo­cra­tique et sociale et c’est son fils Jacques Lafleur qui est arti­san de la créa­tion en 1977 du RPCR – Ras­sem­ble­ment pour la Calé­do­nie dans la Répu­blique avec l’appui de Jacques Chi­rac en 1978. Le RPCR sera le fruit des forces his­to­riques poli­tiques loya­listes, auto­no­mistes non-indé­pen­dan­tistes (l’UD – Union démo­cra­tique, les mou­ve­ments gaul­listes et non gaul­listes). Ces mou­ve­ments sont majo­ri­tai­re­ment liés aux par­tis poli­tiques de la métro­pole. Les loya­listes en 1984 seront affi­liés à la droite de l’échiquier poli­tique français.

    Les retom­bées néga­tives de la poli­tique inté­rieure française

    L’élection de Fran­çois Mit­ter­rand à la pré­si­dence de la Répu­blique le 10 mai 1981 est favo­ri­sée par le sou­tien des com­mu­nistes et l’absence de consignes de report de voix de Jacques Chi­rac à son rival poli­tique Valé­ry Gis­card d’Estaing. La Nou­velle-Calé­do­nie s’est posi­tion­née à droite et le secré­taire d’État aux Dépar­te­ments et ter­ri­toires d’outre-mer Hen­ri Emma­nuel­li se rap­proche des indé­pen­dan­tistes calé­do­niens. Les kanaks voient dans ce chan­ge­ment de poli­tique majeur l’espoir que leurs reven­di­ca­tions seront entendues.

    Les vio­lences entre cal­doches et kanaks s’enchaînent sur l’île et en juillet 1983, le nou­veau secré­taire d’État char­gé des dépar­te­ments et ter­ri­toires d’outre-mer, Georges Lemoine, déclare que les kanaks ont un « droit inné et actif à l’indépendance ». En paral­lèle, des atten­tats sur­viennent en mai en Gua­de­loupe, en Mar­ti­nique, en Guyane et à Paris.

    La France reproche offi­ciel­le­ment aux indé­pen­dan­tistes de nouer des rela­tions avec l’Union Sovié­tique et la Libye de Kadha­fi. L’Australie et la Nou­velle-Zélande sou­tiennent éga­le­ment la cause indé­pen­dan­tiste kanake.

    La France est de plus en plus contes­tée dans ses ter­ri­toires et dépar­te­ments d’outre-mer. L’affaire du Rain­bow War­rior le 10 juillet 1985 finit de dis­cré­di­ter la France sur la scène inter­na­tio­nale et dans la Paci­fique. Les fuites orga­ni­sées dans les jour­naux fran­çais par le ministre de l’Intérieur Pierre Joxe contre son enne­mi poli­tique, Charles Her­nu alors ministre de la Défense, est le sym­bole fla­grant de la négli­gence et de l’abandon des inté­rêts supé­rieurs de l’État au béné­fice de manœuvres poli­tiques de la métro­pole. La cause indé­pen­dan­tiste calé­do­nienne et ses alliés sau­ront pro­fi­ter de cet affai­blis­se­ment. La zone du Paci­fique est décla­rée dénu­cléa­ri­sée par les états du Paci­fique mais les essais nucléaires fran­çai

  • Le plan d’islamisation culturelle de la France, par Philippe Germain.

    Nous n’allons pas prendre plai­sir dans la des­cente aux abimes de l’Islam moderne. Le voyage du « par­ler vrai » pour pen­ser clair, n’est pas de tout repos. Pour­tant il n’est pas d’autre che­min pour com­men­cer d’interrompre le pro­ces­sus de la conquête musul­mane. Repre­nons donc le fil du récit isla­mique en France.

    philippe germain.jpgVers 84 – 85, lorsque l’Iman Kho­mei­ny recru­ta des beurs fran­çais pour mener le Dji­had ter­ro­ristes contre les « rené­gats » sur les sols d’Algérie, Tuni­sie et Maroc, ce fut la panique dans la « mai­son de la paix » sun­nite !

    Le gou­ver­ne­ment algé­rien fut le pre­mier à réagir pour bar­rer la route à la stra­té­gie de Dji­had ter­ro­riste de Kho­mei­ny. Il envoya chez nous (je veux dire la France) des pré­di­ca­teurs sun­nites, des ins­ti­tu­teurs et des mili­tants asso­cia­tifs afin d’encadrer l’immigration musul­mane pour bar­rer l’influence chiite. Il vou­lait fixer les beurs en France pour évi­ter des atten­tats kami­kazes en Algé­rie. La France devint ain­si un enjeu dis­pu­té entre des Etats étran­gers, Chiites et sun­nites. Alors oui rabâ­chons : la Répu­blique c’est le règne des pays étran­gers qui règlent leurs comptes sur le vieux sol fran­çais.

    Ces contre-feux algé­riens béné­fi­cièrent des pétro­dol­lars d’une l’Arabie Saou­dite crai­gnant que son tour ne vienne. Ils per­mirent aux sun­nites de faire de la sur­en­chère reli­gieuse pour reprendre la main sur les chiites. Le but étant de détour­ner les beurs de la ten­ta­tion d’une révo­lu­tion au Magh­reb. Les états arabes répu­tés modé­rés déci­dèrent de les mobi­li­ser sur un autre objec­tif : Res­ter en France afin de l’islamiser.

    Ouvrons bien les yeux, la menace du ter­ro­risme isla­mique sur notre sol ne doit pas nous dis­si­mu­ler qu’un plan de conquête cultu­rel musul­man – que nous allons exa­mi­ner – s’est mis en place, grâce aux énormes moyens finan­ciers des Saou­diens.

    Oui, des mil­lions de pétro­dol­lars sont dis­pen­sés chaque année pour orga­ni­ser une l’immigration isla­mique, laquelle, sou­mise à la pres­sion des mœurs occi­den­tales, était mena­cée de se dis­soudre. Ain­si se déve­loppe une ins­ti­tu­tion­na­li­sa­tion de la guerre cultu­relle isla­mique se tra­dui­sant par­tout par la construc­tion de mos­quées, de salles de prières, de centres isla­miques, la mul­ti­pli­ca­tion d’organismes cultu­rels de sou­tien (avec accès aux médias), la sau­ve­garde du sta­tut per­son­nel musul­man, l’affichage pro­vo­ca­teur de signes exté­rieurs comme le port du voile, les menus halal dans les can­tines, la recherche de bou­che­ries et de cime­tières propres aux musul­mans…

    Fran­çais, il faut par­ler avec cou­rage, les immi­grés musul­mans ne s’installent plus seule­ment pour pro­fi­ter d’avantages sociaux qu’ils ne trouvent pas chez eux, nous assis­tons à l’invasion (même pas peur des mots justes !) d’une armée de mis­sion­naires cultu­rels qu’encadrent pré­di­ca­teurs, ins­ti­tu­teurs, agi­ta­teurs dégui­sés en étu­diants. La com­mu­nau­té a reçu l’ordre de faire beau­coup d’enfants qui devien­dront auto­ma­ti­que­ment citoyens fran­çais, donc élec­teurs. L’invasion isla­mique est une ques­tion de patience et les conver­sions (110.000 fran­çais conver­tis) rac­cour­ci­ront le délai. En 1986, le R.P. Boor­mans – dépê­ché par le Saint-Siège à l’assemblée plé­nière des évêques de France – l’avait expli­qué « Qui plus est, la conver­sion d’Occidentaux à l’Islam donne à ces dia­spo­ras un rôle d’avant-garde et une mis­sion d’islamisation qui n’est pas sans emprun­ter quelques notes de triom­pha­lisme. »

    Ensuite, car ce n’est pas tout, les sun­nites favo­risent l’arrivée du plus grand nombre pos­sible de musul­mans ou de res­sor­tis­sants du tiers-monde sus­cep­tibles d’être rapi­de­ment isla­mi­sés comme les afri­cains noirs, dont les cultures ne sont pas en mesure de faire contre­poids.

    Et puis, et puis… il faut assu­rer l’emprise des bons musul­mans sur les tièdes, les ré-isla­mi­ser en uti­li­sant les asso­cia­tions du Dji­had huma­ni­taire.

    Enfin l’Islam dit à la France : Tu dois t’habituer au fait musul­man dont les femmes voi­lées sont le porte-dra­peau. Et chaque jour l’Islam ira un peu plus loin, juste un peu pour obte­nir de plus en plus de déro­ga­tions au droit fran­çais comme la poly­ga­mie ou l’excision.

    Alors s’instaurera en France la socié­té mul­ti­cul­tu­relle sou­hai­tée par les démo­crates et même cer­tains évêques. Il ne res­te­ra plus qu’à offi­cia­li­ser cer­tains ter­ri­toires per­dus de la Répu­blique en place de sureté à l’image de celles concé­dées aux pro­tes­tants au XVI° siècle. Ce sera alors la vic­toire de cette stra­té­gie de la « peau de léo­pard » isla­mique.

    Voi­là en quelques prin­cipes, non pas le « grand rem­pla­ce­ment » mais le plan de conquête cultu­rel de la France, mené par les frères musul­mans, les wah­ha­bites saou­diens et les sala­fistes. Et il fonc­tionne !

    Et, me direz-vous… dans tout cela… Que fait-on de la bar­ba­rie ter­ro­riste de l’Islam radi­cal ? Nous y vien­drons pro­chai­ne­ment.

    Ger­main Phi­lippe (à suivre)

    Pour lire les pré­cé­dentes rubriques de la série «  L’Islam enne­mi n° 1 bis », cli­quer sur les liens.

    1. France, mai­son de la guerre
    2. Mai­son de la trêve et ter­ri­toires per­dus de la Répu­blique
    3. Impact sur la France de la révo­lu­tion isla­miste de 1979
    4. Les beurs et la kalach­ni­kov

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Pays légal et contrôle de l’opinion, par Philippe Germain.

    Le noyau dur du pays légal se com­pose de deux élites :

    • Le cœur du Sys­tème : l’élite financière.
    • L’ossature du Régime : l’élite politique.

    Pour élec­to­ra­le­ment conser­ver le pou­voir, l’élite poli­tique contrôle le pays réel au tra­vers d’un effi­cace appa­reil de qua­drillage. Ses « clien­tèles » assurent la liai­son avec le pays réel.

    philippe germain.jpgA l’ombre des dépu­tés, séna­teurs, ministre, secré­taires d’État, vit tout un petit peuple de clients, conseillers géné­raux et muni­ci­paux, d’obligés de toutes sortes, sans les­quels le pays légal serait sans prise sur le pays réel. Là ruis­sellent siné­cures et places dans les conseils d’administration : « , dira Maur­ras, voter, c’est man­ger. Voter, s’est s’assurer le vivre et le cou­vert. C’est don­ner au par­ti, à la petite orga­ni­sa­tion mili­tante, le moyen de durer sur les feuilles d’émargement ». Là, dans les cha­pelles laté­rales de la grande église répu­bli­caine, réside l’estomac du pays légal. Ce n’est pas une classe, encore moins une élite, mais un vaste réseau de petites clientèles.

    Ce puis­sant treillis clien­té­liste, reste insuf­fi­sant pour garan­tir à l’élite poli­tique sa main­mise sur l’appareil d’État. D’où l’importance d’une troi­sième élite cultu­relle, nom­mée « qua­trième pou­voir » par le contre-révo­lu­tion­naire Edmond Burke (dès 1790)  et aujourd’hui média­cra­tie[1].

    En Répu­blique, la domi­na­tion poli­tique du pays légal sur le pays réel, passe obli­ga­toi­re­ment par une élite cultu­relle orien­tant, contrô­lant l’Opinion. Effec­ti­ve­ment une majo­ri­té par­le­men­taire non assor­tie d’une majo­ri­té idéo­lo­gique ne peut légi­fé­rer que dans le pro­vi­soire. Le régime d’o­pi­nion lais­sant le champ libre aux idéo­logues, le noyau dur du pays légal, doit donc s’agréger l’élite culturelle.

    La ques­tion des ori­gines se pose aus­si pour la média­cra­tie. Lais­sons au pro­gres­sisme sa psy­chose com­plo­tiste, aujourd’hui mutée en dénon­cia­tion du « com­plot com­plo­tiste ». Et oui, il faut savoir que la dénon­cia­tion du com­plot « aris­to­cra­tique[2] » se déve­lop­pant dès juillet 1789, remonte à l’abbé Sieyès (1788).

    Lais­sons aux popu­listes la dénon­cia­tion de la média­cra­tie, comme une « fausse élite ». Le maur­ras­sisme la sait héri­tière de « l’Intelligence », cette élite qui au XIIème siècle (le Grand siècle !) s’équilibra avec l’élite finan­cière (l’Or, pour Maur­ras) et l’Aristocratie (le Sang, pour Maur­ras). Sa dégra­da­tion com­men­ça au XVIIIème siècle (Rous­seau), se déve­lop­pa au XIXème (Hugo), se trans­for­ma en « Par­ti intel­lec­tuel », avec l’Affaire Drey­fus (Zola), s’imposa après 1945 (Sartre) et culmine depuis 1968. Aujourd’hui l’Intellectuel vit confor­ta­ble­ment, mais asser­vi au Pays légal par sou­mis­sion aux ins­tru­ments cultu­rels mis en place par l’É­tat démo­cra­tique, avec au pre­mier rang le mono­pole uni­ver­si­taire. Asser­vis­se­ment à l’élite poli­tique, via l’argent public et via la force de l’élite finan­cière. Pour obte­nir places, gloire en ron­geant les os du pays légal, l’Intellectuel se roule au niveau des chiens.

    Qui est-il cet Intel­lec­tuel ? Il est le « maître à pen­ser », sui­vant l’expression de Paul Bour­get. Il est uni­ver­si­taire, artiste ou jour­na­liste sélec­tion­né sur l’intériorisation du poli­ti­que­ment cor­rect. Il pro­fite de son sta­tut social pour influen­cer les consciences en ins­tru­men­ta­li­sant l’argument d’autorité. Son influence de mani­pu­la­teur est faci­li­tée par le déra­ci­ne­ment du pays réel, contraint à choi­sir entre une culture de masse appau­vrie, et « La » culture des intel­lec­tuels, dis­til­lée sur la chaine d’Etat « Arte »

    Le poids de son influence s’est pro­gres­si­ve­ment accru :

    • avec le déve­lop­pe­ment des canaux de com­mu­ni­ca­tion attei­gnant aujourd’­hui chaque foyer. Ecou­tant naï­ve­ment les jour­na­listes, le pays réel accepte ses chaînes démo­cra­tiques car il est per­sua­dé de choi­sir libre­ment ses gouvernants.
    • avec la mul­ti­pli­ca­tion des nou­velles pro­fes­sions liées à I ‘ani­ma­tion d’une socié­té de spec­tacles, qui deviennent les relais de I ‘hégé­mo­nie pro­gres­siste sur la vie quotidienne.
    • Avec la mon­tée élec­to­rale du natio­nal-popu­lisme fai­sant de la média­cra­tie le der­nier bar­rage au « camp du mal » par l’articulation de la peur et du mensonge.

    L’élite média­tique est à la fois cler­gé laï­ciste dif­fu­sant les valeurs répu­bli­caines mais aus­si com­plice de l’actuel Isla­mo-gau­chisme et en pointe sur la cam­pagne de décons­truc­tion menée par le front des radi­ca­li­tés (indi­gé­nisme, gen­der, LGBT, fémi­nisme, ani­ma­lisme, transhumanisme…).

    Cette troi­sième élite cultu­relle, agré­gée au cœur (élite finan­cière) du pays légal, a son ossa­ture (élite poli­tique), a ses clien­tèles (son esto­mac), en est le véri­table pou­mon. Mais qui est la tête du pays légal ?

    Ger­main Phi­lippe ( à suivre)

    Pour lire les pré­cé­dentes rubriques de la série «  L’Islam menace prin­ci­pale », cli­quer sur les liens.

    1. France,  mai­son de la guerre
    2. Mai­son de la trêve et ter­ri­toires per­dus de la République
    3. Impact sur la France de la révo­lu­tion isla­miste de 1979
    4. Les beurs et la kalachnikov
    5. Le plan d’islamisation cultu­relle de la France
    6. Islam radi­cal et bar­ba­rie terroriste
    7. Pas d’amalgame mais complémentarité
    8. Pôle idéo­lo­gique islamiste
    9. Pôle idéo­lo­gique des valeurs républicaines
    10. Face au dji­had cultu­rel : poli­tique d’abord !
    11. Prince chré­tien et immi­gra­tion islamisation
    12. Le Prince et la France chrétienne
    13. Le Prince chré­tien et la laïcité
    14. balayons le défai­tisme républicain
    15. Balayons le défai­tisme démocrate.
    16. Refe­ren­dum sur l’immigration
    17. Moi, j’ai dit pays légal ?
    18. Le noyau dur du pays légal

    [1] Ce terme appa­rait au début des années 1990.

    [2] Son retour­ne­ment anti­ma­çon­nique par l’abbé Bar­ruel arri­ve­ra dix ans plus tard (1798).

    Source : https://www.actionfrancaise.net/


  • Action française Toulon présente ”la conquête technocratique” par Germain Philippe

     

     

    On vous partage le 1er cercle de formation Pierre Debray de l'Action francaise Toulon sur "la conquête technocratique" fait par Germain Philippe.

    Les puristes de la doctrine d'Action française apprecieront !!!