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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Retraites : la réforme « structurelle » était morte avant le Covid, par Pierre-Édouard du Cray.

    Le Covid 19 a fourni au gouvernement une bonne occasion d’enterrer le projet de réforme des retraites pour apaiser les syndicats. Mais les problèmes demeurent, encore aggravés par la crise économique.

    Le mercredi 28 octobre 2020, Emmanuel Macron, annonçant aux Français un deuxième confinement, avait affirmé qu’à défaut « au moins 400 000 morts supplémentaires » seraient à déplorer sous quelques mois.

    5.jpgLe président de la République a beau jeu de prétendre que sa prédiction se serait réalisée s’il n’avait pas reconfiné ! Mais si l’épidémie avait eu des effets aussi létaux qu’il le prédisait alors, le nombre des retraités aurait baissé dans de telles proportions que les gestionnaires des régimes de retraite ne s’arracheraient pas les cheveux, aujourd’hui, pour trouver une échappatoire à la crise qui se profile.

    Car la fermeture de secteurs entiers de l’économie nationale a produit, par ricochet, des conséquences très dommageables, immédiates ou à venir, sur le système de retraite. Quelques chiffres permettent de le comprendre. Selon des estimations publiées le 15 octobre par le Conseil d’orientation des retraites (COR), organisme attaché aux services du Premier ministre, les huit premières semaines de confinement, du 17 mars au 10 mai 2020, ont entraîné « une puissante récession », dont les effets persisteront pendant plusieurs années. Les ressources des régimes de retraite du privé (autrement dit, les rentrées de cotisations) ont considérablement diminué (de 5,4 % par rapport à 2019), sous l’effet de la baisse de la masse salariale du secteur privé (-8,4 %) consécutive à la hausse du chômage, au recours à l’activité partielle et aux reports de paiement accordés aux travailleurs indépendants. Or, explique le COR, cette baisse des ressources n’est « pas compensée par la faible diminution des dépenses liée à la faible surmortalité des retraités enregistrée jusqu’à présent », qui ne dépasse pas -0,14 %.

    Il n’est pas besoin d’être expert-comptable pour comprendre que lorsque les rentrées diminuent tandis que les dépenses (pensions servies) restent stables ou augmentent, dans un contexte où, par ailleurs, la création de richesse nationale baisse massivement, le déficit des régimes du privé se creuse rapidement. Ainsi, le régime de retraite complémentaire des salariés, Agirc-Arrco, accuse-t-il un déficit de -4,8 milliards d’euros, même après avoir puisé 4 milliards d’euros dans ses réserves, désormais réduites à 61 milliards (contre 65 en 2019).

    Toutefois, les difficultés que rencontre le système de retraite sont loin d’être seulement d’ordre « conjoncturel ». Voilà longtemps qu’il est déficitaire. En matière de retraites, le « quoi qu’il en coûte » dont le président de la République a fait sa politique dès le début de la crise sanitaire, dure en effet depuis de nombreuses années. Rappelons qu’avec plus de 330 milliards d’euros en 2019, les retraites représentent aujourd’hui le premier poste de dépenses de l’État.

    La différence de nature des régimes publics et privés

    La crise économique consécutive aux décisions prises pour tenter d’endiguer l’épidémie de Covid-19 n’a fait qu’amplifier un déséquilibre général qui existait antérieurement et appelait déjà une réforme structurelle urgente. Y remédier fut d’ailleurs un objectif principal, quoique inavoué, de la réforme promise avant son élection par Emmanuel Macron et préparée pendant deux ans par Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire chargé de la réforme des retraites.

    Au début de l’année 2019, ce dernier annonçait encore que le système était « presque à l’équilibre ». Quelques mois plus tard, cependant, le COR prévoyait que le déficit atteindrait environ 12 milliards d’euros en 2022, puis 17 milliards d’euros en 2025 (chiffres nettement sous-estimés). La crise du Covid n’ayant rien arrangé, cet organisme prévoit finalement, dans son rapport annuel publié le 26 novembre dernier, un solde négatif de -23,5 milliards d’euros dès 2020…

    Or, avant même d’engager sa réforme, le gouvernement s’était privé du moyen de redresser la situation en s’enfermant dans la logique du « tout répartition ». En décembre 2019, le Premier ministre Edouard Philippe avait même assimilé la capitalisation au règne de « l’argent-roi », « du chacun pour soi et du tant-pis pour les autres ». Or, s’il est très compliqué, voire impossible, de sortir du cercle vicieux de la répartition (ce qui supposerait que les actifs cotisent deux fois : pour payer les retraites en cours et capitaliser en prévision de la leur), l’État, qui ne se prive d’ailleurs pas de recourir à la capitalisation honnie dans le cadre des régimes complémentaires ouverts pour ses fonctionnaires, devrait du moins favoriser le passage progressif à un système mixte…

    Le « tout répartition », système que la France est le seul pays du monde à avoir choisi, est en effet beaucoup moins généreux que le gouvernement ne le prétend. Les retraites n’y sont pas provisionnées, les cotisations prélevées sur les actifs servant à financer directement les pensions des retraités. Les supposés « droits » acquis par les affiliés au cours de leur carrière seront à leur tour honorés par les générations qui leur succèderont. Il s’agit d’un report de dépense, qui, déguisé sous la notion de « solidarité intergénérationnelle », aboutit à reporter les dettes sur les jeunes générations.

    En outre, le système par répartition ne concerne que les régimes du secteur privé, qui répondent à une logique assurantielle et patrimoniale (les pensions y sont financées par le versement de cotisations). Les régimes spéciaux du public fonctionnent différemment, selon une conception statutaire de la retraite, qui correspond à un système de rémunération à vie plutôt qu’à un régime de retraite à proprement parler.

    La « solidarité intergénérationnelle » a bon dos !

    Autre différence, certains régimes de retraite, comme les complémentaires du secteur privé, sont dits à « cotisations définies », tandis que d’autres, en particulier ceux du secteur public, sont dits à « prestations définies ». Dans les premiers, le montant des pensions n’est pas garanti, mais ajusté en fonction des cotisations réellement prélevées sur les actifs, dont le niveau est fixé à l’avance. Les rendements de ces régimes n’ont pas cessé de baisser depuis un quart de siècle. Toutefois, tenus d’être à l’équilibre financier, ils ont accumulé, grâce aux efforts consentis par leurs affiliés, 135 milliards d’euros de réserves, que l’État convoite.

     

    Le déficit des régimes du privé se creuse rapidement.

     

    Dans les régimes spéciaux du secteur public, au contraire, la pension des agents, fonctionnaires ou employés des entreprises publiques (SNCF, RATP, industries électriques et gazières, etc.), est payée par l’État avec les impôts versés par les contribuables et son niveau est garanti (au minimum 75 % du traitement des six derniers mois, pour une carrière complète), indépendamment de l’effort de cotisation demandé. De plus, les cotisations n’y sont pas réellement prélevées, mais se résument à des jeux d’écritures sur le bulletin de paie de l’agent public. Fictivement réputés à l’équilibre, ils creusent en réalité la dette publique.

    Cet endettement pèsera aussi sur les générations montantes. Ces dernières auront à supporter, outre le poids de la dette publique proprement dite (2 674 milliards d’euros au troisième trimestre 2020), le coût de la grande dépendance des aînés – avec la création d’une cinquième branche de la Sécurité sociale qui sera largement financée par de nouveaux prélèvements obligatoires – et aussi les engagements de l’État, correspondant à la valeur des pensions que celui-ci devra verser aux actifs et retraités actuellement affiliés aux différents régimes : soit une « dette retraite » colossale qui représentait entre 8 108 et 9 804 milliards d’euros à la fin 2015[1], selon le COR. Intenable, surtout dans un contexte démographique défavorable ! Mais que ne ferait-on pas, au nom de la « solidarité intergénérationnelle » ?

    Une réforme limitée aux régimes du privé ?

    Officiellement, pourtant, la réforme voulue par Emmanuel Macron devait tendre à l’équité entre tous les Français, actifs et retraités, en créant, à la place de la mosaïque de régimes très divers qui existe aujourd’hui, un régime « universel », au sein duquel chaque euro cotisé ouvrirait les mêmes droits à la retraite. Ipso facto, cela supposait la suppression des régimes spéciaux de retraite du secteur public. Mais il est très vite apparu – dès les premières déclarations présidentielles et l’organisation par Jean-Paul Delevoye de la « grande concertation » sur les retraites – que ce n’était pas le sujet. En janvier 2020, le Conseil d’État dénombrait déjà cinq régimes différents au sein du système prétendument universel.

     

    Avant même d’être votée à l’arraché, la réforme Delevoye était vidée de son contenu.

     

     

    Les syndicats, d’autant plus soucieux de défendre les avantages du secteur public que la majorité de leurs affiliés en est issue, ont organisé le blocage du pays, comme ils l’avaient déjà fait en 1953 sous le gouvernement Laniel et en 1995 sous le gouvernement Juppé. Avant même d’être votée à l’arraché en première lecture au mois de mars 2020, la réforme Delevoye avait été vidée de son contenu, le gouvernement d’Edouard Philippe ayant concédé aux régimes spéciaux de très nombreuses compensations et dérogations. L’épidémie de Covid et le premier confinement, déclenché quelques jours après, sont arrivés à point pour l’enterrer sans flonflons ni couronnes.

    Le gouvernement affirme que la fameuse réforme « structurelle » est seulement remise à plus tard ; mais pour qu’elle soit utile, elle devrait être remaniée de fond en comble. À défaut, les affiliés aux régimes du privé, cotisants et retraités, en feront seuls les frais, une fois de plus. L’État usera des méthodes éprouvées pour baisser de facto les pensions : il augmentera les prélèvements prétendument « sociaux » ; taxera les retraites dite « chapeau » ou surcomplémentaires ; jouera sur la dette publique avant de raboter les pensions, etc. Et tout laisse à penser (notamment le transfert récent à la sécurité sociale du recouvrement des cotisations sociales des complémentaires Agirc-Arrco) que les régimes du privé intègreront les premiers le régime “universel” ressuscité – tandis que l’intégration des régimes du public sera repoussée aux calendes grecques. L’épidémie de Covid 19 aura alors bien mérité de la macronie.

     

    Illustration : Laurent Pietrasjewski, secrétaire d’État en charge des Retraites et de la Santé au Travail, au Hub Adecco de Roubaix-Tourcoing, le 5 mars. Il a profité de sa visite pour donner de précieux conseils sur le recyclage des bouteilles vides. « Chaque petit geste compte pour réduire nos déficits », a-t-il affirmé.

     

    [1] .  Selon le rapport sur les retraites de la fonction publique, publié avec le projet de loi de finances pour 2021, les engagements de l’État s’élèvent pour ses seuls fonctionnaires à 2 265 milliards d’euros fin 2019.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Opinion, élection, consommation : comment ils nous manipulent, en”Une” du n° de février de Politique magazine

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    Au sommaire : 2014 FEVRIER SOMMAIRE.jpg (cliquez une première fois pour faire apparaître l'image, puis une deuxième fois pour l'agrandir)

     

    Voici l'Editorial de Jean-Baptiste d'Albaret, L'art de la diversion :

    L’art de la diversion 

    C’est un scoop : François Hollande n’est plus socialiste. « En économie, c’est l’offre qui crée la demande », a-t-il expliqué lors de ses vœux, devant un parterre de journalistes qui a salué la performance. Rien n’est donc plus urgent que d’aider les entreprises en diminuant le coût du travail. à cet effet, sont prévus 10 milliards d’allègements supplémentaires d’ici 2017, à ajouter aux 20 milliards d’euros du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE). Et notre président de promettre 50 milliards de réduction de dépenses publiques jusqu’à la fin du quinquennat ! Avec ses manières ondoyantes, remplaçant des promesses de dépenses par des promesses d’économie, éludant les questions sur sa vie privée, François Hollande a, une nouvelle fois, gagné du temps. Il a aussi, sans doute, rassuré les créanciers. 

    Chapeau l’artiste ! Mais comment faire accepter ce « tournant social-libéral » ou « social-démocrate » à l’aile gauche de sa majorité qui, par la voix de certains de ses députés, ont dénoncé un « cadeau fait au Medef » ? En lui donnant des gages sur les questions dites « sociétales »… Le « mariage pour tous » avait déjà rempli cette fonction, permettant de resserrer les rangs d’une gauche que les premiers mois d’exercice de son mandat avaient quelque peu clairsemés.  

    Pour l’heure, il s’agit donc de rassembler une majorité et un électorat divisés sur la politique économique du gouvernement. C’est l’objectif poursuivi par la modification de la loi Veil sur l’IVG inscrite dans le projet de loi « pour l’égalité femmes-hommes » porté par le ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem. Adopté par le Sénat en septembre dernier, il a été voté à l’Assemblée nationale. 

    Outre un « délit d’entrave », qui justifierait de sanctionner de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende « le fait d’empêcher ou de tenter d’empêcher de pratiquer ou de s’informer sur une interruption volontaire de grossesse ou les actes préalables », le texte prévoit qu’une femme puisse demander une IVG si elle « ne veut pas poursuivre une grossesse » et non plus parce que « son état la place dans une situation de détresse ». Le changement de sémantique n’est pas neutre. Dans un pays où, chaque année, plus de 200 000 avortements sont pratiqués, il s’agit de transformer « l’exception à l’avortement », dépénalisé en 1975, en véritable « droit à l’avortement », garantissant la liberté dont disposerait toute femme de mettre fin à sa grossesse. à rebours de la nouvelle politique en train de s’ébaucher en Europe, où plusieurs pays ont discuté, voire adopté, de nouvelles lois améliorant la protection de la vie humaine, c’est un pas supplémentaire vers la banalisation de l’IVG que met en place le gouvernement socialiste. Le but ? « Cliver » la société à deux mois des municipales afin de remobiliser son électorat. Est-ce un hasard du calendrier si le projet de loi a été voté à l’Assemblée au moment même où la « marche pour la vie » rassemblait plusieurs dizaines de milliers de personnes à Paris ? 

    Certains, à droite, ont compris le piège. Sur son blog, François Fillon a ainsi accusé le gouvernement de commettre une « faute morale, car il risque de banaliser l'avortement qui, selon les termes de Simone Veil, devait rester l'exception, et une faute politique, car il prend le risque de diviser, une fois encore, les Français. »  

    Aujourd’hui l’avortement, demain la loi Leonetti sur l’euthanasie, pourtant adoptée à l'unanimité en 2005, la stratégie du pouvoir est limpide : faire diversion en divisant sur les questions sociétales. Combien de temps dureront ces manœuvres ? 

  • La Patte à Catoneo - Jim Crow, Wazza ?

    CATONEO 1.jpgJ'avais prévu quelque chose pour le 10 mai, journée officielle d'hommage aux victimes de la Traite atlantique, mais passablement agacé par les lices du penser-droit qui cantonnent toute réflexion, j'ai décidé d'en mettre un grande aux négriers tout de suite.

    Claque ou quenelle ad libitum.

    C'est en fait l'audition d'une émission de France Culture, qui pendant une heure, lundi dernier 20 janvier, a laissé parler Eric Mesnard et Catherine Coquery-Vidrovitch au sujet de l'esclavage, qui m'a décidé à l'ouvrir. Ces gens connaissent leur sujet à fond. Ils ont réponse à tout. Ils n'appellent pas à faire pénitence. Ils expliquent (1). Merci, cela devenait rare.

    Depuis une quinzaine d'années, l'élite politique et morale de ce beau pays nous somme de nous repentir de la mise en esclavage du peuple noir loin de chez lui, à nous faire croire que nous avons bâti ce que nous possédons sur le Code noir de Colbert. D'autres répondent que le bois d'ébène a été acheté sur les stocks des comptoirs maritimes africains et revendu aux Caraïbes et Louisiane ; et qu'en plus, on occulte à dessein les chaînes de nègres qui remontaient l'Afrique à pied vers les paradis musulmans.

    Cela ne me concerne pas.

    Je n'ai à me repentir de rien et des millions de Français de souche non plus. La Traite n'est pas notre affaire. En affaires, nous n'étions pas conviés. Nos ancêtres étaient pour la plupart attachés à la glèbe, dans les deux sens du terme, et pas toujours par choix mais pour assurer l'ordinaire. Ils ne profitèrent jamais des plantations du Nouveau Monde, ne buvaient pas de rhum, que du marc de raisin ou au nord, de l'alcool de grain, ni du café mais de la chicorée, ignoraient les bananes et le sucre de canne. Ces gens qui formaient l'assiette de la dîme, de la taille, de la capitation, vivaient à l'horizon de leur bailliage, ou de leur province pour les meilleurs marcheurs, sans grandes économies, cultivant la terre et la morale dans la monotonie des travaux et des jours. Ils s'arrangeaient pour ne rien devoir à la fin quand ils rendaient le "cadeau" de leur vie au Créateur. La famille alors louait des fleurs comme à Chaminadour et un cercueil à fond-charnière pour les enterrer dignement derrière un mauvais cheval qui tirait les affligés vers le pré de l'église.

    Coller la honte de la Traite sur tous les Français, sur tous ceux qui ont construit le royaume de France à la sueur de leur front, est une vaste saloperie. 

    Par contre, on a tous les noms ! Tous les cahiers. Tous les plans. Tous les registres. Les minutes du Greffe.

    On sait qui crût et embellit jadis dans le commerce triangulaire.

    A Bordeaux et Nantes naquirent des fortunes mondiales. Bridées au XIXème siècle, elles furent réinvesties aux colonies, plus tard dans l'industrie, mais la gloire d'exportation s'afficha sur toutes les belles avenues de nos ports. Certaines familles existent encore. Les descendants se sont peut-être jetés maintenant dans la dénonciation des marchands d'esclaves ou des planteurs pour faire diversion, mais... je vous laisse réfléchir. Nous les gueux, manants et autres tiers, nous sommes innocents de ces crimes. Que la justice passe, ailleurs, à Bordeaux, Nantes, Lorient et j'en oublie ! Qu'on élève des piloris de mémoire en place publique financés sur la taxe foncière, sur lesquels seront gravés les noms des négriers, si ça les amuse. Même pas !

    Mme Taubira a peut-être un problème avec les trafiquants nantais, les rois du Dahomey, les planteurs de Guyane, mais aucun problème qui me concerne en Rouergue ou dans mes Cévennes. Solidarité ? N'ayant pas une vocation de pleureuse universelle, je l'encourage respectueusement à retourner à ses racines. Moi, je ne me repens de rien !

    Les nôtres ont payé cher déjà la "continuation" des équilibres sociaux au privilège de la Fortune triomphante dans les deux siècles passés, tant dans les guerres que dans les manufactures et les mines au bénéfice de la Banque et de a Forge.

    Les négriers ? Ce qu'il en reste ? A la lanterne des ports et comptoirs incriminés. Dieu triera ! Qu'on les y pende l'hiver, ça sentira moins mauvais.

     

    (1) Etre esclave. Afrique-Amériques, XVème-XIXème siècle, Edition La Découverte (2013).

  • Le prince Jean de France devient le président du comité d’honneur du 900ème anniversaire de la fondation de l’abbaye de

    Er

     

    Propos recueillis par Philippe Dubois

     

    A la demande de Stéphane Bern, journaliste et présentateur de télévision, qui a acheté voilà un an l’ancien collège militaire royal de Thiron-Gardais, le prince Jean de France a accepté de devenir le président du comité d’honneur du 900e anniversaire de la fondation de l’abbaye de Thiron-Gardais.

    Cet anniversaire va donner lieu à diverses festivités, dont le programme doit être dévoilé vendredi, dans le cadre d’une soirée privée. En attendant, nous avons rencontré le prince Jean de France à son domicile, au pied de la Chapelle-Royale de Dreux.

    le Prince Jean de France

    Connaissiez-vous l’abbaye de Thiron-Gardais, avant que Stéphane Bern ne vous en parle ? 

    Oui. Nous avons des amis qui habitent à Beaumont-les-Autels. Il y a deux ans, lorsque nous étions allés les voir, nous avions visité l’église abbatiale. Je me souviens que les grilles de l’ancien collège militaire royal étaient ouvertes, et que nous en avions profité pour en visiter les extérieurs.

    Vous y êtes historiquement lié puisqu’il parait qu’au XVIIème siècle, une de vos ancêtres a offert les bancs de l’abbaye ?

    Oui, c’est ce que m’a appris Stéphane Bern. Pour ma part, je l’ignorais. Mais vous savez, ma famille a été un mécène pour tous les villages de France.

    Pourquoi avez-vous accepté de présider le comité d’honneur de ce 900e anniversaire ? 


    D’abord, parce que je connais Stéphane Bern depuis très longtemps. En feuilletant un ancien exemplaire de la revue Dynastie, qu’il avait créée dans les années 1980, je suis récemment tombé sur un reportage qu’il avait effectué en 1987, sur un voyage de notre famille au Québec. Nous nous étions vus au printemps 2013 et à l’époque, il m’avait déjà posé la question de savoir si je pourrais m’associer à un événement de ce type. Au mois de novembre, nous nous sommes revus lors de la remise des Couronnes du site internet Instit Invest, une cérémonie dont il était le maître de cérémonie et moi le parrain. Nous en avons reparlé.

     

    Comment Stéphane Bern vous a-t-il convaincu de vous impliquer dans cet anniversaire ? 

    Bien sûr, je suis très sollicité mais cette région est à la fois très belle et très active. Et pour des gens attachés au patrimoine comme lui et moi, cette prise de recul par rapport à la vie parisienne apporte un réel équilibre. Là, on touche un peu les choses, il y a une vraie implication. Avec ma famille, nous nous sommes installés ici il y a trois ans, soit un peu avant Stéphane Bern. Il a dû trouver la démarche intéressante. Et comme il affectionne bien les princes, il a dû se dire qu’il ne serait pas très loin… Et puis, il a acheté un ancien collège royal militaire. C’est quelque chose qui m’intéresse. Tous les ans, mon association Jean de France va remettre un prix à un élève méritant dans un autre ancien collège royal, celui du Prytanée, à la Flèche, dans la Sarthe. 

    Comment appréhendez-vous le fait de figurer dans ce comité aux côtés d’autres personnalités très diverses ? 


    J’ai entendu dire qu’il y figure des personnes dont on entend parler dans les grands médias. Moi, j’ai toujours été un adepte des bons mélanges. Et j’ai toujours eu l’habitude de pousser les limites de mon univers. Il est important d’aller au-delà de l’image.  

    abbaye de thiron gardais.jpg

     L'abbaye de Thiron-Gardais

    http://www.mairie-thiron-gardais.fr/parc_abbaye.php

  • Paris, lundi 30 septembre : coup d'envoi du cycle des conférences d'Yvan Blot...

    YVAN BLOT.jpgAGIR POUR LA DEMOCRATIE DIRECTE

    73, rue de la Faisanderie 75116 PARIS. Courriel : atheneion@free.fr

    site web : www.democratiedirecte.fr

    Tél : 06 88 75 36 13 

     

    PROCHAINE CONFERENCE : le lundi 30 SEPTEMBRE à 19h précises, à l’association « Dialogue Franco-Russe », 120 Champs-élysées 75008 PARIS. Participation aux frais : réduite à 5 euros (gratuit pour les étudiants et les membres de Dialogue franco-russe) : 

     L’homme défiguré : notre civilisation en danger de mort ! , par Yvan Blot

    Le vingt et unième siècle est lourd de menaces pour l’avenir. La natalité occidentale s’effondre, l’immigration est toujours plus envahissante et l’endettement irresponsable mine notre avenir économique. Nos traditions morales millénaires sont remises en cause et l’humanité de l’homme est niée pour en faire un animal calculateur au mieux simple jouisseur, au pire véritable criminel. Nos nations ont perdu toute indépendance au profit d’oligarchies internationales sans foi ni loi. Notre spiritualité s’éteint et la vie privée de sens laisse la place à une culture de mort. 

    La politique peut-elle nous sauver ? Nous sommes censés vivre en démocratie mais la classe politique s’éloigne de plus en plus du peuple. La formation intellectuelle des gouvernants est étriquée et tronquée. Mais la formation morale est aussi déficiente, ce qui est encore plus grave. Une oligarchie bassement utilitariste et carriériste a pris le pouvoir en Occident. La suppression du service militaire a pour effet d’éloigner la jeunesse de l’idée de tout don, de tout sacrifice en faveur du bien commun. La disparition de la morale laïque et l’effacement de la religion n’arrangent rien. 

    Face à toutes ces carences, qui dépassent la politique pour toucher la philosophie et la religion, nous pouvons essayer de redonner une figure à l’homme et le sauver grâce à quatre outils venant de la réflexion philosophique et de l’engagement spirituel : le quadriparti d’Aristote et Heidegger, la théorie des trois cerveaux de McLean, la théorie des trois sources des valeurs de Hayek et l’échelle sainte de Jean Climaque. 

    Les conférences de cette année vont porter sur les sujets suivants : 

    -         L’homme défiguré par l’aveuglement des Lumières et du scientisme (septembre) ;

    -         Le « Gestell », ou la société utilitariste contre l’homme et sa dignité (octobre) ;

    -         Le matérialisme occidental : l’immonde moderne à l’assaut de la civilisation (nov);

    -         La personne civilisée contre la barbarie « reptilienne » ;

    -         Liberté, égalité, fraternité ET la mort !;

    -         Origine et oubli de nos traditions européennes ;

    -         Les traditions, recours contre le laxisme et contre les dictatures ;

    -         L’incarnation du Divin en l’homme : la spiritualité européenne ;

    -         Les limites de la raison et la réhabilitation du « cœur » ;

    -         Géopolitique du retour à la figure humaine : le soleil se lève à l’Est. 

    Les défis politiques sont aujourd’hui inséparables des exigences culturelles et spirituelles. Nous essayerons de le montrer à l’aide des maitres de la philosophie de l’existence, Heidegger, Nietzsche, Kierkegaard, Dostoïevski, des penseurs de la tradition culturelle Gehlen, Hayek, Mattéi, Burke, Dumézil, et des maîtres de la tradition spirituelle : Jean Climaque, Blaise Pascal, Thomas d’Aquin et Grégoire Palamas. 

  • La messe en latin, l'arbre qui cache la forêt (1)...

              Benoit XVI libéralise l'usage de la messe en latin, et une partie de l'épiscopat français "s'inquiète": on croit rêver! de quoi s'inquiètent-ils donc, ces évêques, et de quoi ont-ils peur? Et d'abord, de quoi s'agit-il, au juste? En réalité, on est en présence des ultimes soubresauts de ce qu'il reste, en France, du "parti progressiste": en 1965, à la faveur du Concile Vatican II, ce "parti" a essayé de prendre le pouvoir dans l'Église de France, en faisant "du passé table rase", et en tâchant d'imposer au Concile et à l'Église Universelle une orientation autre que celle qui était prévue au départ. A l'époque, la croyance quasi religieuse et quasi mystique dans la "religion marxiste" et la "foi communiste" était encore extrêmement fortes; et ceux qui, dans l'Église, étaient soit résignés soit carrément acquis à ces "idéaux" (voyez la théologie de la libération, en Amérique du Sud...) ont tâché de profiter des tensions internes et externes auxquelles était confrontée l'Église pour essayer d'imposer leur point de vue; et ils l'on fait avec leurs méthodes, plus proches du totalitarisme et de "l'agit prop" que de la charité chrétienne!...

              On a ainsi vu l'adaptation, souhaitable et indispensable, a de nouvelles réalités se transformer en une entreprise de démolition sans précédent; un Concile, au départ bienvenu, être transformé et détourné de ses intuitions originelles, pour aboutir à une remise en cause ahurissante et destabilisante de la plupart des fondements mêmes de l'institution ecclésiale; et au bout du compte à un appauvrissement désolant de toutes les formes extérieures du culte et de la liturgie; très loin d'être la seule, ni même la principale, explication de la crise de l'Église ces dernières années (au moins en France et dans les pays plus développés...) cette "époque historique" mouvementée du Concile et de l'après concile est néanmoins une des explications -parmi d'autres bien plus importantes: nous y reviendrons....- de l'affaiblissement de l'institution ecclésiale.

              Dans ce contexte -trop rapidement évoqué mais là aussi, nous y reviendrons....- quoi de plus naturel pour Jean Paul II hier et pour Benoit XVI aujourd'hui que de tout faire pour "remonter la pente", clore une période dans ce qu'elle a de douloureux et d'infécond, remettre l'Église en ordre de marche et sur la voie de la nouvelle évangélisation? Eh bien non! c'est trop, et c'en est trop pour les idéologues sectaires, recuits dans leur conformisme dogmatique, coupés du réel par leur oeillères idéologiques, arc-boutés sur leurs vieilleries intellectuelles périmées, et qui ont très mal vieillis: ils sont l'équivalent, dans leur genre, des soixante-huitards attardés qui refusent obstinément de voir que tout a changé autour d'eux, sauf eux et leurs préjugés! Il n'y a qu'une façon de voir les choses, qu'une façon de faire, qu'une façon de prier: la leur! celle qu'ils édictent! et nul n'a le droit de penser, de faire, de prier autrement!.....     (à suivre...)

  • Carte Scolaire : pour la suppression...

    Elle est peut-être le plus bel exemple de l'irréalisme technocratique et de l'éloignement des réalités: on voit bien que, dans les faits, la Carte Scolaire limite, en la restreignant, l'égalité des chances qu'elle prétend instaurer, et qu'elle perpétue, en les amplifiant, les inégalités qu'elle prétend combattre. Pourtant on la subit depuis des années, et elle n'est toujours pas purement et simplement supprimée. Or, selon nous, cette suppression s'impose, et cela pour au moins deux raisons: la première est une raison de fond; la république devrait cesser de raisonner et d'agir presque exclusivement en termes d'obligation et d'interdiction; on écrit "Liberté" au fronton des monuments - et des écoles - mais dans les faits on ne cesse de légiférer sur tout (surtout légiférer? voyez Chirac, champion incontesté toutes catégories, avec ses incessants recours à la Loi et ses incessantes modifications à la Constitution, finalement grotesques vu leur nombre....

    Au train où vont les choses, et si on n'y met pas le holà, la république nous aura bientôt concocté une société où, de toutes façons, l'esprit critique, les moeurs, la vertu, plus rien n'aura d'importance puisque tout ce qui ne sera pas interdit sera obligatoire, et réciproquement! Le choix n'aura même plus à s'exercer, entre les 50% de choses obligatoires et les 50% de choses interdites! C'est encore de la science fiction et de la polémique, un rien excessive, convenons en: il n'en demeure pas moins que la tendance est là, et qu'elle ne cesse de se renforcer; le danger existe bel et bien; mieux vaut donc le signaler "avant"...

    Pour en revenir à l'école, voici la deuxième raison pour laquelle il faut selon nous supprimer la Carte Scolaire (en fait elle découle logiquement de la première...): imaginons une famille s'apprêtant à scolariser un ou plusieurs enfants; si le collège ou le lycée "de secteur", actuellement obligatoire -sauf dérogation-, ne convient pas à cette famille, et ce quelle qu'en soit la raison, on ne lui demandera pas son avis et elle sera contrainte d'y scolariser sa progéniture; les plus malins peuvent  jouer bien sûr du "piston", toujours bien vivant, ou  des "astuces" qui permettent de "tricher légalement", la plus connue étant le choix des options: il suffit que votre enfant demande à étudier le Chinois ou le Farsi pour qu'il échappe à son établissement de secteur...; tout cela est très hypocrite et, finalement, très néfaste pour le système éducatif: en effet, tout a toujours besoin d'être évalué sans cesse, pour pouvoir justement être amélioré; or les premiers et les meilleurs évaluateurs du système scolaire, ce sont les parents car, dès qu'il s'agit de leurs enfants -et c'est d'ailleurs tout à fait normal, c'est bien compréhensible et c'est très heureux...- l'idéologie n'a plus sa place et on ne peut pas leur raconter de sornettes: ils ne croient que ce qu'ils voient! en réalité, si l'on veut une saine émulation entre les établissements, et si l'on veut que le système repose sur de bonnes bases, il faut justement laisser aux parents le choix de l'établissement: c'est la seule manière efficace et infaillible de faire apparaître les problèmes éventuels, ce qui permettra ensuite de les résoudre.

    Aujourd'hui on fait l'inverse: on assure à tout établissement un public "captif", et ce quoi que fasse ou ne fasse pas cet établissement, quels que soient ses lacunes et ses défauts, même s'il fonctionne mal, même s'il ne remplit pas sa fonction: c'est la prime à l'irresponsabilité et au laisser-aller! Alors que si les parents étaient libres de leur choix, on verrait très vite quels sont les établissements désertés, on pourrait aisément en déceler les causes, et donc y porter remède: qu'il s'agisse de délinquance, de moyens matériels insuffisants, de manque de formation des personnels, d'inadaptation des locaux ou de tout autre motif....; nos idéologues du Ministère de l'Education, déconnectés du réel, en ont décidé autrement et imposent depuis bien longtemps -trop longtemps!- leurs théories fumeuses et leurs logiques abstraites; forcément, ils ont le le mode d'emploi, et peuvent donc aisément passer à travers! : il suffit de voir dans quels types d'établissements vont les enfants de la classe politique et des personnels de l'Education...

  • La Dizaine de MAGISTRO...

         MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d'information civique et politique, en ligne depuis 2008 : Présentation de Magistro par François Georges Dreyfus.pdf


    * Liens : - http://www.democratiedirecte.fr/  (Yvan Blot)

                 - http://www.henrihude.fr/ (le Blog de Henri Hude) 



    * Etienne de MONTETY, Journaliste : Jeanne d'Arc, femme de l'année 2012
    * Ivan RIOUFOL, Journaliste : Pourquoi le Part i socialiste est en mal de projet alternatif 
    * Chantal DELSOL, Jean-François MATTEI : Sciences Po Paris ou l’inculture générale 
    * Patrice MAYNIAL, Premier avocat général honoraire à la cour de cassation : Des citoyens assesseurs : une expérience en correctionnelle 

    * Anne COFFINIER, Directrice et cofondatrice de la Fondation pour l'école : Et si la pénurie budgétaire sauvait l'école ? 
    * François JOURDIER  Officier, contre amiral (2S) : Dix ans d’euro 
    * Hyacinthe-Marie HOUARD, Abbé, fondateur de l'IRCOM d'Angers : Fonds de commerce 

    * Dominique LE TOURNEAU, Prêtre, écrivain : Le patriotisme 
    * Denis TILLINAC, Ecrivain : Se souvenir sans légiférer 



     

    D'Anne Coffinier, Et si la pénurie budgétaire sauvait l'école ? :

            Noël approche, et l’on se sent envahi par la joie. Pourtant, les caisses de l’État sont vides et, comme on disait à l’époque de Napoléon III, la "fête impériale est finie". C’est le grand retour de l’État centré sur ses missions régaliennes, et… l’éducation n’en fait pas partie. La Constitution oblige bien l’État à garantir l’égal accès de chaque enfant à l’instruction et à organiser un enseignement public gratuit et laïc en chaque point du territoire. Mais elle ne lui impose aucunement de tout organiser lui-même, de manière uniforme et centralisée. Sans compter que les études économiques montrent que l’efficacité de l’école n’est pas liée aux moyens que la puissance publique y consacre, mais, plutôt, au niveau d’autonomie des établissements, à la culture du résultat qui y prévaut et à la considération dont jouit le métier de professeur dans la société. 


            Alors, si nous voulons offrir une école de qualité à nos enfants, nous devons organiser différemment l’offre scolaire. Une simple politique de "rationalisation budgétaire" est souvent source d’injustices. Par exemple, quand l’État fait fermer d’autorité les petites écoles de village au nom des "économies d’échelle". Où est l’égalité entre Français lorsqu’on exige qu’un enfant de la campagne parcoure 50 km aller-retour pour s’instruire ? L’État doit concentrer sa dépense sur l’essentiel, à savoir les professeurs, les maîtres d’école. Il est temps qu’il les libère de ces cohortes d’inspecteurs idéologues, de ces circulaires ministérielles paternalistes, de ces normes de sécurité étouffantes... Offrons aux professeurs et aux élèves une véritable école, avec un directeur qui assume ses responsabilités en assurant la discipline et la cohésion et des professeurs libres et responsables de leur enseignement. Une école qui mette la transmission du savoir au-dessus de tout.
            Les écoles indépendantes montrent justement la voie. Il est possible de transformer les écoles publiques en écoles indépendantes, en leur accordant l’autonomie. Et il est aisé pour l’État de démocratiser l’accès aux écoles indépendantes, si convoitées, en allouant à chaque élève une somme forfaitaire couvrant les frais de scolarité. Ce serait une belle façon de sortir par le haut de cette crise !

  • La Dizaine de magistro

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    * Eric ZEMMOUR, Journaliste : Mariage pour tous ou pour personne ?
    * Marie-Laure des BROSSES, Présidente du Mouvement Mondial des Mères France (MMM) :  Mariage 1 – Mariage 2 : l’impossible égalité !
    * Roland HUREAUX, Essayiste : Les sept chantages inacceptables des partisans du "mariage" unisexe
    * Henri HUDE, Maître de conférences : La loi naturelle
    * Ivan RIOUFOL, Journaliste : Le monde politique n'est pas à la hauteur
    * Philippe BILGER, Conseiller spécial au cabinet d'Alverny, Demont et Associés, Ancien avocat général près la cour d'appel de Paris : On est bien en France ?

    * Yves-Marie LAULAN, Président de l’Institut de Géopolitique des Populations : Pour une politique de redressement démographique
    * Jacques BICHO, Professeur émérite de l'université Jean Moulin : La France malade de ses diplômes
    * Sophie de MENTHON, Chef d'entreprise, Présidente du Mouvement ETHIC : Hollande à la télé

    * François JOURDIER, Officier, contre amiral : Manœuvres en Syrie
    * François BROCHE, Journaliste, historien : Roland Barthes, ou la sagesse du sémiologue

    Le Manoeuvres en Syrie (intégral) de François Jourdier :

    63.25 - f. jourdier

    Actuellement se tient à Doha, capitale du Qatar, la réunion d’un grand nombre de factions de l’opposition syrienne dans l’espoir de rassembler un front uni pour constituer un gouvernement provisoire.

    Cette tentative est à l’initiative de la ligue arabe et des puissances occidentales qui apparemment commencent à s’inquiéter de la montée en puissance des djihadistes et des salafistes. L’avenir de ce plan conçu par Riad Seif, un dissident de 65 ans, un entrepreneur ayant payé son opposition au régime baasiste de huit années de prison, dépend de l’accord du Conseil national syrien qui se veut représentatif. A vrai dire le CNS qui regroupe surtout des opposants de l’extérieur n’a jamais réussi à s’imposer comme une alternative crédible au régime de al-Assad. Les occidentaux lui reprochent en particulier de comprendre beaucoup d’islamistes. Il a en particulier été désavoué par Hillary Clinton le 31 octobre et sommé de rejoindre le mouvement de Riad Seif. Le CNS hésite à abdiquer sa prééminence. Il vient de se doter d’un nouveau président un chrétien de gauche Georges Sabra qui a remplacé le kurde Abdel Basset Sayda. Les nombreux organismes de terrain présents à Doha, représentant les zones "libérées" font aussi pression dans l’espoir de recevoir une aide plus importante et surtout des armes.
    Le plan Seif, baptisé Initiative nationale syrienne, voudrait constituer un gouvernement installé en Syrie, dans le nord le long de la frontière turque, qui pourrait être reconnu internationalement et recevoir des armes et de l’argent. Mais les occidentaux rechignent à fournir des armes dont on ne sait pas dans quelles mains elles iraient.
    Rien n’est donc fait mais on peut penser que les adversaires d’al-Assad ont abandonné l’idée d’une solution négociée, celui-ci déclarant, et c’est probablement vrai, vouloir rester et mourir en Syrie.
    Le nombre d’attentats commis à Damas ces derniers jours incline à penser que l’on voudrait bien l’éliminer physiquement.
    Quoiqu’il en soit on voit se mettre en place une solution qui a fait ses preuves en Irak, en Afghanistan et en Libye. Passer la suite à un pouvoir divisé et sans légitimité réelle qui tirera les marrons du feu au profit des frères musulmans et des salafistes.

  • II (mode burlesque) : ”insécurité juridique et fiscale”, ”d'accord” et ”pas d'accord” avec Jacques Attali...

    sur administration        Récemment, nous rappelions qu' "en 2008, la France cumulait 10.500 lois et 127.000 décrets, plus 17.000 textes communautaires !..."

              En cherchant à peaufiner un peu les chiffres, on se rend compte qu'en réalité, au 31 janvier 2012, les Français sont tenus de respecter, non pas "127.000 décrets", mais bien "400.000 textes réglementaires". Et, là, la source est digne de foi : c'est l'Assemblée nationale elle-même qui fournit le chiffre...

            On mesure l'aberration : comment un grand pays moderne, qui se voudrait compétitif, pourrait-il exprimer sa vitalité, libérer ses forces vives et donner libre cours à sa créativité... en se laissant corseter et asphyxier de cette façon ! 

            Après avoir pris la chose sérieusement, hier, en réaction aux propos de Jacques Attali sur France info, le lundi 7 au matin, prenons-là aujourd'hui du bon côté, et retenons-en le côté carrément burlesque : la franche hilarité n'étant pas encore taxée par les taxeurs, mieux vaut se dépêcher d'en profiter, non ? Avec eux, on ne sait jamais...

            Prenons donc un de ces 400.000 règlements, et avertissons toutes nos amies de Paris du gravissime danger d'amendes qu'elles encourent toutes si... elle s'habillent "en homme". Comprenez : si... elles portent un pantalon.

            Ne riez pas, c'est tout ce qu'il ya  de plus sérieux; du moins de plus "légal". L'ordonnance du Préfet de police de Paris du XVI Brumaire, an IX de la République, n'a jamais été abrogée. Elle est donc toujours en vigueur. Et que dit cette inénnarrable ordonnance ? Qu'il est interdit aux femmes de Paris et des alentours (on ne précise pas où s'arrêtent les alentours...) de "s'habiller en homme".

            "On" a tout de même, charitablement, prévu qu'il serait possible, dans certains cas, d'obtenir la permission de le faire (s'habiller en homme); mais la-dite permission ne peut être accordée qu'au vu d'un certificat médical, délivré par "un officier de santé" !

     

    sur administration,ubu,attali

    Que cesse cet empilement de lois inutiles ! (Libération, du 22 avril 2012)

     

     

              Continuons...

            "On" est allé, en 1892 et en 1909, jusqu'à vous accorder, Mesdames, quelque assouplissement du règlement : ces deux années-là, deux circulaires ont été prises (toujours ces satanés "arrêtés" ! On ne sort du règlement que par un autre règlement : où, quand Ubu devient Kakfa...)

            Et que disent-elles, ces deux circulaires ? Eh bien, que vous pouvez vous "habiller en homme", mais à deux conditions : vous devez, soit "tenir par la main le guidon d'une byciclette", soit "tenir les rênes d'un cheval" : c'est vrai que, par exemple, dans le Métro aux heures de pointe, on est tout de même beaucoup mieux, en pantalon, pour tenir son vélo ou son cheval...

            Au fond, le législateur, il a pensé à tout. Et surtout à vous. C'est pas gentil, ça ?

            A ce stade-là d'aberration burlesque, le grand éclat de rire, à la Gargantua, semble bien être la dernière chose qui reste, non ? 

    PS : il paraît qu'en 2010 dix députés ont demandé l'abrogation du décret : il ne devait pas y avoir assez de monde à l'Assemblée, le texte d'abrogation du texte n'est pas passé !...

  • La Dizaine de MAGISTRO...

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    * Béatrice BOURGES Présidente de l'Association pour la Protection de l'enfance, Porte parole du Collectif pour l'enfant : Nicolas Sarkozy et le mariage entre personnes de même sexe  
    * Jacques BICHOT, Economiste, Professeur émérite à l’université Lyon 3 : Abécédaire : La TVA  
    * Chantal DELSOL, Professeur de philosophie politique, Membre de l'Institut : Les bobos contre le peuple 
    * Basile de KOCH, Journaliste : Intouchable, "Intouchables" ?   
    * Jacques BICHOT, Economiste, professeur émérite &agr ave; l’université Lyon 3 : Défense et illustration du quotient familial 
    * Philippe BILGER, Ancien avocat général près la cour d'appel de Paris, Conseiller spécial au cabinet D'Alverny, Demont et Associés : Un amateurisme non éclairé  
    * Roland HUREAUX, Essayiste : La grande démolition   
    * Ivan RIOUFOL, Journaliste, Ne tirez pas sur Standord and Poor's ! 
    * Maxime TANDONNET, Haut fonctionnaire : Aveuglement ou hypocrisie ? 
    * Yves-Marie LAULAN, Docteur d’Etat de sciences économiques : Après la perte du triple A de la France    * Denis TILLINAC, Ecrivain, chroniqueur : Déraison électorale 
    * Ivan RIOUFOL, Journaliste : Il reste aux politiques à affronter leurs erreurs passées 

    Extrait du Delsol, Les bobos contre le peuple (premières lignes) :

                                    "Bourgeois et bohème, c’est un oxymore. La contradiction est en effet caractéristique de ce groupe social, qui cultive à la fois les qualités bourgeoises de la vie quotidienne et les spécificités d’une pensée fantaisiste, artiste, se voulant sans préjugés. Il faut voir comment s’arrangent les contraires. Et pourquoi ils se cherchent.
            Le bobo est un révolté contre le système et les systèmes. En général un soixante-huitard, et à ce titre "en lutte contre". Cependant, depuis Mai 68, il a fait du chemin et, comme il appartenait à l’élite douée, il a réussi, a occupé des places élevées, a vécu confortablement. C’est donc quelqu’un qui a mérité une vie moelleuse, voire luxueuse, tout en tenant à longueur d’année dans la main le pétard pour fustiger la société qui l’abrite.
            Cette contradiction produit des personnalités bien particulières. Il y a là une discordance radicale entre la vie et la pensée : une vie bourgeoise et une pensée révolutionnaire, en tout cas en permanence révulsée, indignée, scandalisée par la société même dans laquelle s’établit cette vie bourgeoise, rangée, organisée, cossue. On va dire qu’aucun d’entre nous n’applique totalement ses idées à soi-même : il est si facile de parler et si difficile de faire… bien entendu !...."

  • Le nouveau Gallo sur Jeanne d'Arc, la France, la Tradition. Sur l'essentiel...

     JEANNE D'ARC MAX GALLO.jpg

    Un juge d'instruction instruit à charge et à décharge. A Jules Michelet, à qui l'on peut faire un Himalaya de reproches, il faudra savoir gré d'avoir écrit sur Jeanne ces mots superbes : "Souvenons-nous toujours, Français, que la Patrie est née cbez nous du coeur d'une femme, de sa tendresse et de ses larmes, du sang qu'elle a donné pour nous".

            A l'aube de cette année Jeanne d'Arc, viennent de sortir un film, Jeanne captive, et un livre de Max Gallo, Jeanne d'Arc, jeune fille de France brûlée vive (XO Editions, 368 pages, 19,90 euros).

            Voici trois extraits particulièrement significatifs des propos qu'il a tenus à Diane Gautret, qui l'a interrogé sur son ouvrage....

            1. A la question de savoir comment notre époque perçoit Jeanne d'Arc, il répond :

            "A droite, elle est récupérée par le Front national. A gauche, la tendance de fond est de dire que la France s'identifie à la République. C'est un peu contre ces deux écueils que j'ai écrit ce livre.

            Je me situe en disciple de Michelet. Ma tâche est de rappeler que la France commence bien avant la Révolution, et doit énormément à la monarchie et au catholicisme. De même, je crois qu'il est stupide de nier à la fois la piété de Jeanne et le soutien populaire qu'elle apporta aux ambitions dynastiques de Charles VII."

              2. Autre question, Quelle est la modernité de Jeanne d'Arc ? :

            "Le souvenir de Jeanne d'Arc n'a jamais été effacé de la mémoire. Il continuera à briller tant qu'on se demandera si la France a un sens (questions sur son identité et sa souveraineté). Aujourd'hui, nous traversons une crise nationale de longue durée, commencée aux lendemains de la Première Guerre mondiale. Il est naturel qu'on cherche sans le savoir l'image de quelqu'un qui croit en la France, et n'admette pas sa disparition. Face à un pays divisé, à une France au fond de l'abîme, que fit Jeanne ? Elle se tourna vers la Tradition, avec le sacre de Reims. En même temps, elle paria sur l'avenir, sur la modernité de la France de l'époque."

            3. Enfin, sur la question de savoir quel fut le rôle de Charles VII, Gallo a ces paroles :

           "Majeur ! Charles VII a commencé par la reconnaître, par l'armer, par suivre ses conseils. Lui aussi était fasciné. Mais, dès le sacre de Reims, il est redevenu un politique, cherchant à négocier, en divisant l'alliance anglo-bourguignonne. De ce point de vue là, Jeanne d'Arc n'avait plus de place, il l'a laissée suivre son cours solitaire. En 1431, tout le monde avait intérêt à ce qu'elle disparaisse de la scène : c'est sinistre mais c'est ainsi. Ensuite, il a tout de même mis en oeuvre le procès en réhabilitation pour laver la tâche du premier procès"

  • La Dizaine de MAGISTRO...

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    * Eric ZEMMOUR, Journaliste : Place Tahrir  Place Tahrir, acte II....
    * Jean SALVAN, Officier, général de corps d'armée (2S) : Printemps arabe ou la grande illusion ?  Depuis le début de l’année 2011, les journalistes ...
    * Henri HUDE, Professeur agrégé de philosophie : L'OTAN, d'un point de vue philosophico-politique (2)  L’OTAN est le bras armé de l’empire libéral...
    * Ivan RIOUFOL, Journaliste : Comment répondre à la fin d'un monde  Ce que vivent les peuples européens, ...
    * François-Xavier DONNADIEU, Avocat au barreau de Paris, Conseiller Maître Honoraire : 
    La simplification outrancière du débat public : L’exemple des niches fiscales  Le débat politique dans une démocratie adulte ...
    * Philippe BILGER, Ancien avocat général près la cour d'appel de Paris, Conseiller spécial au cabinet D'Alverny, Demont et Associés : Qui conseille donc DSK ? 

    *Hyacinthe-Marie HOUARD, Abbé, fondateur de l'IRCOM d'Angers et de l'Institut Albert-le-Grand : Peur de qui, peur de quoi ?  Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? (Mc 6,45sq)...
    * François JOURDIER, Officier, contre amiral : Les Khmers verts  Quand on est écolo, on a le droit de tout faire, ...

    Extrait du Jourdier, Les Khmers verts.....

            Quand on est écolo, on a le droit de tout faire, bloquer les trains, saboter les voies, personne ne vous dit rien. On trouve ça bien normal, pas de poursuites judiciaires. José Bové et ses faucheurs nous avaient déjà habitués à ça, mais l’affaire du train de déchets nucléaires retraités dépasse les bornes, car si on croit les écolos, ces transports sont dangereux et il semble peu logique de les faire dérailler. C’est comme si on sabotait un réacteur pour faire la preuve du danger de l’énergie nucléaire.
            Je constate d’ailleurs qu’on ne raisonne plus en prix de l’énergie produite mais en nombre d’emplois. Puis je suggérer de faire pédaler les chômeurs pour entrainer des dynamos connectées au réseau.
            On en revient toujours au leitmotiv : Fukushima, et bientôt on nous fera croire que les 20 mille morts sont les victimes non du tsunami mais de l’énergie nucléaire et parions qu’on ne réactivera pas la centrale mais qu’on reconstruira ville et port au même endroit dans l’attente du prochain tsunami.
             On est en plein délire ; si certaines centrales risquent peut être de se retrouver les pieds dans l’eau ce qui est gérable, je n’en vois guère qui risquent un tsunami ou un séisme force 9. Bien sûr, il faut vérifier la sécurité des centrales à la lumière de l’expérience japonaise mais ne pas envisager n’importe quoi.
            L’affaire du train montre que la lutte antinucléaire n’est pas rationnelle mais idéologique et il est scandaleux d’échanger des réacteurs contre des circonscriptions, on voit là le sens des responsabilités de ceux qui prétendent nous diriger....

  • Des nouvelles - encourageantes - des téléchargements sur Viméo.....

    (Pour ceux qui nous découvrent, ou qui l'ignorent : notre Blog lafautearousseau est hebergé par "Hautetfort", et les vidéos que vous pouvez y consulter en permanence sont hebergées sur le Site "Viméo". Hautetfort et Viméo donnent à leurs utilisateurs, en l'occurrence nous-même, des statistiques journalières et mensuelles sur la fréquentation du site : pages lues, visites, visiteurs uniques, téléchargements... A intervalle régulier, nous communiquons ces statistiques, qui montrent que la diffusion de ce que nous proposons connaît une progression "encourageante et prometteuse", selon la formule consacrée...)

          *  Le nombre des téléchargements sur Viméo s'établit maintenant à 170.000 (chiffre rond,le vendredi 3 à 18H30).

          *  Le "mois record" a changé : ce n'est plus novembre 2010, c'est maintenant juin 2011, avec 21.054 téléchargements ce mois-là.

          * Pour les trois derniers mois : * août : 11.976 téléchargements;

                                                   * septembre : 10.244 téléchargements;

                                                   * octobre : 20.058 téléchargements;

          * Pour les cinq dernières vidéos postées sur Viméo :

    - Café actualité de juin (Annie Laurent) : 1.312 téléchargements;

    - Passage de témoin à Toulon entre Pierre Navarranne et Philippe Lallement : 1.083;

    - Bilan activités année FRP : 1.084;

    - Réunion de rentrée FRP : 1081;

    - Café actualité d'octobre (Gérard Leclerc) : 1.663.

            Nous donnerons une prochaine fois les chiffres (très à la hausse, eux aussi) des vidéeos du Blog d'Hilaire de Crémiers. Puis ceux de lafauterarousseau. Disons simplement, pour conclure cette note-ci, que les chiffres nous donnent une confirmation, deux surprises et un regret...

            La confirmation, c'est -outre la progression générale de l'ensemble...- le fait que la vidéo championne toutes catégories reste celle de Pierre Boutang, L'horizon politique, le Prince chrétien...

              Les deux surprises : d'abord, le bond de la Première partie de l'exposé d'Antoine de Crémiers (Café d'avril) : elle passe à 2.653 téléchargements (la seconde, Café de mai, pour l'instant : 1.670). Ensuite Gérard Leclerc qui, en à peine quatre semaines, grimpe à 1.663 : du jamais vu...

            Le regret, c'est que les cinq parties de l'entretien Thibon/de Benoist dépassent à peine les 300 téléchargements chacune. C'est peut-être compréhensible, vu la longueur de l'ensemble, la piètre qualité technique et, surtout, la difficulté du sujet : on va voir ce que l'on peut faire, si l'on peut faire quelque chose, pour que ce véritable trésor obtienne un succès bien plus grand, qu'il mérite plus que largement....

  • Le serpent de mer de la réforme de l'orthographe... et la sagesse de Jacques Bainville

             Ce mercredi 9 novembre, au JT du soir, Laurence Ferrari "envoie" un reportage sur la réforme de l'orthographe. Pour l'essentiel d'un sujet traité, de toutes façons, d'une manière assez confuse, une femme savante s'extasiait de pouvoir "enfin" (?) écrire "nénufar" avec un "f" au lieu d'un "ph" ! On est sauvés ! La crise de l'euro est derrière nous et l'avenir est, d'un coup, redevenu radieux : pensez ! le "f" a -"enfin", dit-ellle - remplacé le "ph"...

             Monstre du Loch Ness, aberration périodiquement ressortie, puits sans fin faisant s'affronter en des débats aussi oiseux qu'interminables et - surtout - stériles, ce passage désolant du JT nous a rappelé cette note de Jacques Bainville dans son Journal, inépuisable source de sagesse sereine et d'intelligence profonde.

            Le texte de Bainville se trouve dans le Tome I de son Journal (années 1901 à 1918), Plon, pages 37/38. Le voici dans son intégralité. Là où le énième débat de TF1 obscurcissait encore un peu plus un débat devenu plus que vaseux, Bainville remet les choses au point et tire vers le haut....    

            20 juillet 1906 - Somme toute, que reproche-t-on à l'orthographe usuelle ? D'être difficile à apprendre ? Que propose-t-on de lui substituer ? Une orthographesimplifiée et mise à la portée des instructions les plus négligées ? C'est ici que réside ce qui n'est pas seulement une erreur mais une sottise. Qui ne voit aussitôt que, si l'on raisonne pour les paresseux ou pour les pauvres d'esprit, il n'y aura jamais de simplification suffisante ? Il faut aller tout de suite à l'extrêmité, et l'extrêmité c'est l'orthographe phonétique, le droit donné à chacun d'écrire comme son oreille entend. Du moment qu'il y a une orthographe, elle sera toujours trop compliquée, il faudra toujours l'apprendre. On voit mal où est l'avantage. Pour le voir, pour soutenir qu'il existe et que les simplifications proposées abrégeraient des études inutiles, il faut admettre que les enfants ont un mal considérable à retenir la figure de chaque mot. Les réformateurs proposent, par exemple, de terminer uniformément par les lettre èle tous les mots qui contiennent ce son. On écrira hirondèle, èle, quèle, èle, je me rappèle comme stèle et fidèle.

            Vous souvenez-vous d'avoir eu la moindre peine à retenir qu'on devait mettre : hirondelle, aile, quelle, elle, rappelle ? Tel n'est pas mon cas. Et j'imagine qu'on apprendrait fort vite à ne pas confondre l'èle de l'oiseau avec èle, pronom personnel. Mais il faudrait l'appprendre encore, et je ne vois donc pas trop où est l'avantage, sinon de rendre obscure et lointaine l'origine du second mot et difficilement compréhensibles les dérivés (je ne sais en ce moment s'il en existe de très usuels, mais il y en a à coup sûr) où se retrouve la forme originale du latin ala.

            S'il s'agit d'apprendre pour apprendre, mieux vaut continuer d'enseigner ce qui est conforme à la fois aux habitudes et à l'étymologie. Aile, c'est ala, comme ellle c'est illa. S'il y a difficulté, au moins est-elle logique et permet-elle de se débrouiller, tant bien que mal, dans la forêt des mots savants. L'orthographe actuelle est, à y bien regarder, plus utile que nuisible aux personnes médiocrement instruites : son accord, même quelquefois un peu lâche, avec l'étymologie, ce sont les humanités du pauvre, c'est le latin des études primaires. L'orthographe compliquée est par là plus "démocratique" que l'orthographe simplifiée.

             Il est surprenant que les réformateurs n'aient pas pensé à cela.