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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • La chanson de geste (L'Ethique de la Reconquête), par Frederic Poretti-Winkler.

    3655806653.20.jpgLi Quens Rollant bfut noble guerrer
    Gualter de Hums est bien bon chevaler
    Li arcevesque prozdom e essaiet

    Le comte Roland est un noble guerrier
    Gautier de l’Hum très bon chevalier
    L’archevêque un preux éprouvé

    frédéric winkler.jpgLa Chanson de Roland contient environ 4002 vers, tandis que celle de Renaud de Montauban, 18488 vers… Issues du monde antique, du style épique (Iliade et Odyssée), formées de répétitions de sons, de mots, phrases, idées, toujours dans le sens du panache, du service, de la courtoisie (Fine Amor), avec des formes bien dépouillées, dans un sens aigu du bien et du mal, comme du héros face au félon.
    « Soyez toujours prêt à justifier votre espérance devant ceux qui vous en demandent compte » (Nouveau Testament, LP 3,15)
    La chanson de geste possède des liens avec le chant liturgique. Ces chansons peuvent être lues par des paladins ou des saltimbanques (praestigiator romain) avec vielle ou harpe primitive, comme récités ou chantés lors des combats par les chevaliers…
    Des récits carolingiens (Chanson de Roland) à la fin de Charlemagne (Le Charroi de Nîmes), elles donneront naissance à ce que l’Occident chrétien créera de plus grand : la chevalerie. Les guerriers venant des « âges sombres », mettront leurs épées au service du bien, du beau comme du vrai, le service de la veuve et de l’orphelin, comme des pauvres. Ils seront purs et affinés comme leurs épées, au service des autres. Ce sera l’idéal chevaleresque reposant sur l’histoire comme sur les mythes et légendes. Les chansons de geste feront apparaitre l’organisation féodale comme les comportements sociaux des différents protagonistes, traitres, félons, usuriers montreront où se trouve le mal.
    L’environnement est essentiellement héroïque où l’on retrouve les exploits individuels sortis du profond de nos racines gauloises et celtiques. Le courage et la bravoure y ont une large place, comme le merveilleux et l’imaginaire, de cette « Doulce France », dont le sentiment finalement nous vient de très loin. Nombreux sont les héros des chansons de geste : Garin et ses descendants, Doon de Mayence, Gormont et Isembart (XI et XIIe s.), Ernaut de Beaulende, Sébile (XIVe s.), Guillaume d’Orange (de Monglane), Aymeri de Narbonne. La chanson d’Antioche (XIe s.) annonce les croisades jusqu’à les Enfances Godefroy (XIIIe s.). Elles sont les « médias » de l’époque, à la fois populaires, éducatives à tout guerrier en devenir. Elles sont le « ciment », le reflet d’une société, d’une civilisation, se tournant vers la perfection et l’élévation.
    Les récits guerriers laisseront place à l’amour, à l’aventure conquérante de la gente féminine. Nous entrerons alors dans le domaine romanesque (XIIe s.). Les textes entrent dans une recherche plus approfondie du style, vers un raffinement des sons comme des mots, des textes « chantants », c’est l’arrivée du roman (Chrétien de Troyes…). La grâce supplante la dureté, le combat est remplacé par la discussion. La chanson de geste reste lié à l’acte et l’éthique guerrière des chevaliers jusqu’à la domination des marchands. Là, s’ouvre alors l’ère libérale du règne de l’argent, souillant toute valeur et réduisant les peuples en esclavage. L’humanisme chrétien de nos sociétés historique dort en nous…
    F. PORETTI-Winkler (L'Ethique de la Reconquete, à suivre...)

  • Le témoignage de Thérèse, par Gérard Leclerc.

    Près de deux millions et demi de téléspectateurs ont regardé lundi soir la superbe émission de Stéphane Bern consacrée à sainte Thérèse de Lisieux. Événement hautement significatif qui intervient en pleine tourmente et qui nous oblige à nous interroger sur l’essentiel.

    gerard leclerc.jpgPour comprendre notre temps et ce qui nous tombe sur le dos, nous avons donc besoin de cette distance de la pensée qui appartient aux philosophes, en raison même de la gratuité de leur discipline qui ne se rapporte pas directement à une utilité.Mais ne nous faut-il pas aller plus loin pour tenter de pénétrer jusqu’au mystère profond de notre existence ? Et de ce point de vue, pour aller vite, nous franchisons cette distance supplémentaire qu’exige la théologie et la mystique. Tout de même, que faisons-nous sur terre ? Tout cela a-t-il un sens ? Jean Guitton expliquait un jour au président François Mitterrand que ce qui le distinguait de Sartre, c’est que ce dernier avait opté pour l’absurde et que lui avait choisi le mystère. Mais ce mystère ne consistait pas en la seule interrogation propre à une sagesse ou à une gnose initiatrice. Il se référait à la réponse de la foi, en ce qu’elle apporte à l’intelligence.

    C’est la démarche d’un Augustin d’Hippone dans ses Confessions : « Tu nous a fait pour Toi et notre cœur est sans repos jusqu’à ce qu’il repose en Toi. » J’y réfléchissais ces jours-ci. Comment rendre sensible à cette dimension-là ? Et puis l’événement est venu à mon secours, avec la superbe émission de Stéphane Bern, lundi soir, sur Thérèse de l’Enfant Jésus. Nous n’étions pas dans le discours proprement dit, même si le discours doit intervenir à un moment ou à un autre. Pour ceux qui voudront comprendre le secret de Thérèse il faudra absolument lire son Histoire d’une âme. Mais le récit de sa vie, à l’aide des images que nous avons vues lundi, est en soi assez saisissant pour nous introduire à notre propre énigme intérieure. La pure gratuité de cette vie, uniquement vouée à la recherche de son Seigneur, nous ouvre à cet espace immense où Dieu nous invite à respirer à l’approche des profondeurs de la Trinité.

    Nos tentatives dialectiques et rhétoriques n’égaleront jamais la puissance de rayonnement de la petite carmélite de Lisieux. C’est bien pourquoi cette émission, qui lui était consacrée au sein de l’épreuve que nous subissons est un véritable cadeau du Ciel. Il a d’ailleurs été accueilli avec reconnaissance par un immense auditoire. Thérèse, championne de l’audimat c’est sans doute le plus étrange et le plus beau des paradoxes d’aujourd’hui.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 6 mai 2020.

    L’émission, Thérèse, la petite sainte de Lisieux, est disponible en ligne jusqu’au 3 juin 2020.

  • Dix Huit Juin 2020, par Guy Adain.

    Oh ! que cela doit être enthousiasmant de prononcer un :

    « Appel du 18 Juin » !

    Des paroles fortes qui marquent, font date et restent dans l’Histoire.

    Pouvoir dire : « La France n’a pas perdu la guerre » et terrasser avant tous l’ennemi qui nous submerge. On peut laisser penser que le « Covid 19 » a la même puissance que les « Panzer » qui nous ont écrasé jadis. On peut dire que nous sommes en guerre, on peut prendre des allures martiales, être sur tous les fronts, distribuer des médailles et pourquoi pas créer un Ordre National de la Distanciation Sociale ?

    Mais décidément la tenue du Général De Gaulle est bien trop grande à enfiler.

    Et pourtant, le Maître du Château, l’Élyséen, est bien l’égal de tous ceux qui l’ont précédé ; de Clovis à Louis Philippe en passant par Saint Louis, Louis XIV et les Napoléon.

    Celui qui s’assied sur le Trône de France, légitimement adoubé par le Peuple de France est bien, tout au moins virtuellement, et faisant fonction : Roi des Français !

    Mais cela suffit-il ?

    À en croire les réactions des Gens de France, des « Gilets jaunes » aux « Insoumis », il semblerait que non !

    L’habit fait parfois le moine, mais pas le Roi !

    Pas de Roi sans sacre, ce serait un massacre !

    Mais on ne peut empêcher le locataire de se rêver propriétaire, c’est certes bien difficile et pour tout dire, un brin prétentieux de s’imaginer successeur de Louis XIV ou plus modestement du Général De Gaulle ; même si c’est légitime.

    Président de la République, sorte de Roi des Français, avec un tel titre, il y aurait de quoi perdre la tête, si ce n’était déjà fait !

    18 Juin, date mythique…L’on peut mettre ses pas dans celui du Grand Homme…Mais pour faire quoi ?

    Être l’Homme du 18 Juin, et le rester, c’est un rêve grandiose, pas à la portée de tous ; même lui, Le Général, a terni cette date en devenant aussi l’Homme du 13 Mai 1958, celui qui a cru pouvoir dire

    « Je vous ai compris ! »

    Comprendre les Français n’est pas chose aisée ; peut-être faut-il les aimer plus, ou simplement être véritablement « Un des leurs ». Ce qui n’est pas forcément évident !

    L’Appel du 18 Juin reste un texte magnifique, dans lequel le Général redonne confiance aux Français et annonce l’Espérance de la Victoire en pleine défaite ; c’était osé !

    Il a parlé aux Français comme Jeanne d’Arc, il a allumé la flamme de la Résistance et aidé de nos Alliés, bouté l’ennemi hors de France !

    N’est pas De Gaulle qui veut !

     

    Au Peuple, il faut un Roi !

    Au Roi il faut un Peuple !

    Le Peuple est là qui attend impatiemment son sauveur, il attend l’Homme Providentiel de 2020 qui lancera son Appel, l’Homme qui nous dira « Rien n’est perdu pour la France ».

    Que ceux qui ont des oreilles entendent !

     

    Guy Adain

    17/05/2020

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  • Coronavirus : le projet Discovery qui doit notamment tester l'hydroxychloroquine tourne au fiasco.

    L’essai européen Discovery, censé tester quatre traitements contre le Covid-19 n’est finalement mené que par la France.

    Source : https://www.ladepeche.fr/

    Le projet européen Discovery qui doit notamment tester l'hydroxychloroquine, molécule utilisée par le Professeur Didier Raoult, pour lutter contre le coronavirus n'est plus aussi ambitieux qu'au départ. Seuls 700 patients français participent aux essais cliniques. Ce jeudi, le comité indépendant chargé d'analyser l'essai a estimé qu'il n'y avait pas encore de résultats sur l'efficacité des quatre médicaments testés.

    C’est l’histoire d’un vaste projet de coopération médicale lancé le 22 mars entre sept pays européens, et qui devait tester sur 3.200 patients quatre traitements contre le Covid-19. Huit semaines après son lancement, force est de constater que le projet international n’a jamais été suivi que par la France, seul pays à avoir présenté un peu plus de 700 patients pour procéder aux essais cliniques.

    On notera néanmoins la participation luxembourgeoise, avec... un patient. Quoi qu’il en soit, c’est trop peu pour lancer une étude susceptible de présenter des résultats fiables. Il faudrait au moins 600 personnes par traitement testé, plus un groupe témoin. On en est loin selon les méthodologistes.

    L’hydroxychloroquine vantée par le Pr Raoult

    "Si les Européens avaient travaillé aussi vite que prévu, on aurait des résultats", regrettait dimanche dans le JDD, la professeure France Mentré, épidémiologiste et responsable méthodologique de Discovery. Elle note un manque de "coordination" et une multiplication contreproductive du nombre d’essais à travers le monde. C’est le cas de l’Italie ou de l’Espagne qui ont préféré participé à l’essai Solidarity mené par l’OMS.Par ailleurs, des lourdeurs administratives entre les pays ont freiné la mise en œuvre du projet.

    Mené dans les hôpitaux de l’AP-HP, notamment, à l’initiative de l’Inserm, Discovery teste plusieurs médicaments, dont l’hydroxychloroquine vantée par le Pr Raoult. Mais alors que l’épidémie semble reculer en France et dans le monde, les équipes ne sont toujours pas en mesure de présenter des avancées. La semaine dernière, Emmanuel Macron promettait pourtant encore des résultats d’ici "le 14 mai". Aujourd’hui, donc. Ce ne sera pas le cas.

    Pas encore de résultats

    Plusieurs spécialistes ont d’ores et déjà fait part de leur dépit, parlant d’"échec" voire de "fiasco". Le Pr Mentré n’en est pas là, évoquant pour sa part, un nouveau point d’étape du comité le 3 juin. Pour acter l’échec ?

    Ce jeudi, le comité indépendant chargé d'analyser l'essai Discovery a estimé qu'il n'y avait pas encore de résultats sur l'efficacité des quatre médicaments testés contre le Covid-19, a indiqué l'un des chercheurs qui chapeautent le projet à l'Inserm. "Ils nous ont dit qu'il fallait continuer" à inclure de nouveaux patients dans l'étude, a déclaré Yazdan Yazdanpanah, directeur de l'infectiologie de cet institut de recherche, à propos du comité d'experts qui s'est réuni lundi pour analyser les données de cet essai européen. 

    La rédaction

  • ”Littérature” : dès ce vendredi, une nouvelle Rubrique sur lafautearousseau...

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    Bonjour à tous !

    Anciens ou nouveaux, nos lecteurs savent bien, ou découvrent bien vite, la qualité des liens qui nous unissent avec notre cher ami Antoine de Lacoste. Il nous donne très régulièrement ses chroniques moyen-orientales, qui sont extrêmement appréciées, mais nous informe aussi lorsqu'il donne des conférences pour Odeia ou toute autre sorte d'activités...

    Ce que par contre beaucoup d'entre vous ignorent, très probablement, c'est qu'il tient un Blog de grande qualité, dans lequel il donne régulièrement des conseils de lecture :  Les livres d'Antoine.

    Dans le but d'étoffer toujours davantage notre cher lafautearousseau, l'idée m'est venue de demander à notre ami s'il nous autoriserait à reproduire ses conseils de lecture, afin d'en faire profiter nos lecteurs. De sa réponse, positive et fort aimable, j'extraie juste ces quelques mots : 

    "Bonjour cher ami, c'est avec grand plaisir que je verrai mes conseils de lecture repris par lafautearousseau. C'est un travail très prenant que j'ai entrepris il y a 4 ans et je suis heureux qu'il vous plaise. J'essaye de l'alimenter une fois par semaine, en privilégiant le roman malgré quelques incursions historiques..."

    Bien entendu, afin d'aider à notre façon ce Site et cette page facebook, nous ne donnerons pas l'article "en clair", mais seulement le lien qui renvoie sur le Site, afin que celui-ci gagne de nouveaux lecteurs, ce qu'il mérite amplement; nous nous contenterons, peut-être, d'une photo de la page de couverture, et des renseignements usuels (Editeur, nombre de pages, prix...)

    Voici les deux liens donnant accès au Site et à sa page facebook; puis, une rapide description de la structure du Site, qui compte déjà... 219 "conseils" !

     

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    le Site :

    https://leslivresdantoine.com/

    et sa page facebook, que, bien entendu, lafautearousseau "aime" et vous conseille d' "aimer" aussi :

    https://www.facebook.com/pages/category/Book/Les-livres-dAntoine-1636571566438413/

    Et voici les onze Catégories autour desquelles s'articule la structure du Site :

    CATÉGORIES

    Rendez-vous donc, dès vendredi prochain, pour le premier "numéro" de cette nouvelle Rubrique, que vous retrouverez dorénavant chaque vendredi (après l'Alimentaire du jeudi, et avant le Théâtre du samedi et la Peinture du dimanche...).

    D'avance, bonne(s) lecture(s) à vous, et, à nouveau, un grand merci à Antoine de Lacoste !

    François Davin, Blogmestre

    lafautearousseau

  • L’Église n’a pas besoin de réformateurs, par Gérard Leclerc.

    Pauline Jaricot (1799-1862)

    et Charles de Foucauld (1858-1916).

    « L’Église n’a pas besoin de réformateurs, mais de saints. » Cette phrase de Bernanos, elle est aujourd’hui d’une actualité brûlante et d’une vérité lumineuse. Je ne sais si l’auteur de Journal d’un curé de campagne a vécu une période aussi éprouvante que la nôtre pour l’Église, lui qui pourtant fut si souvent proche de l’agonie spirituelle. N’a-t-il pas aussi écrit de multiples façons que l’espérance n’était que le désespoir surmonté ? Et par ailleurs il y avait, en deçà de toutes ses colères et ses dégoûts, un sentiment invincible d’attachement à l’Église de son baptême.

    gerard leclerc.jpgUne Église qui était celle des saints, en dépit de la multitude des pécheurs qui la composaient et de la forfaiture de ses responsables, tels ceux qui avaient fait brûler Jeanne d’Arc.

    Il m’est arrivé ici de citer le cas de sainte Catherine de Sienne, qui est aussi docteur de l’Église, parce qu’elle a vécu au XIVe siècle, un moment de décadence morale sans doute pire que le nôtre, et que jamais elle ne désespéra de l’Institution dont elle ne cessa de dénoncer les vices. Peut-être pourrait-on à son propos nuancer la formule de Bernanos, car elle combattit aussi de toutes ses forces pour la réforme de l’Église. Mais cette réforme n’était pas d’abord de nature institutionnelle même si elle n’ignorait pas la nécessité d’un bon état de marche. Ainsi, pour elle, il fallait absolument que le pape revienne à Rome, depuis son exil d’Avignon. Ce qu’elle désirait d’abord, de toute son âme, c’est que l’épouse du Christ soit fidèle à sa vocation.

    Nous apprenions hier la décision du pape François de procéder à la béatification de Pauline Jaricot. Cette apôtre chère au cœur des Lyonnais et qui s’inscrit si bien dans l’histoire de la capitale des Gaules, depuis sainte Blandine, saint Pothin et saint Irénée. Autre motif de joie pour nous autres Français, la canonisation tant attendue du bienheureux Charles de Foucauld, dont la conversion et la mystique ont tant compté, depuis le sacrifice de sa vie à Tamanrasset en 1916, à 58 ans. Il avait sans doute prévu cette mort, lui qui avait noté avec une saveur tout évangélique : « Quand le grain de blé qui tombe à terre ne meurt pas, il reste seul ; s’il meurt, il porte beaucoup de fruits. » Voilà donc deux motifs pour nous réjouir et pour méditer. Pauline Jaricot, femme, laïque et missionnaire, voilà qui donne à penser à nos amis lyonnais, au-delà de toutes leurs épreuves.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 28 mai 2020.

  • Sur Sacr TV, la Monarchie n'est pas une idéologie.


    La monarchie n’est pas une idéologie, elle n’a pas de recettes préétablies, ni de doctrine. Qu’importe ce que pensent des officines, le roi décidera ce qu’il estimera nécessaire de faire en temps et en heure, accompagné de ses conseils. C’est une institution vivante qui s’adapte, afin de garantir les meilleures conditions de développement au bonheur de son peuple. Elle stimule et protège les associations libres comme les initiatives au service de tous. Il importe donc de trouver entre nous ce qui rassemble au lieu de chercher les détails qui peuvent nous séparer, c’est cela le chemin de la libération, comme de l’intelligence. Ce que disait Paul Valéry, pour notre peuple : « La véritable tradition n'est pas de refaire ce que les autres ont fait mais de trouver l'esprit qui a fait ces grandes choses et qui en ferait de toutes autres en d'autres temps ». Il est important de retrouver ce chemin empirique, fruit de siècles de stabilité. Celui des élections partant de la base du village comme de la ville, de représentants connus par les citadins, sans attache politique particulière mais enracinés dans leurs responsabilités familiales, locales, professionnelles, qu’importent leurs idées s’ils sont efficaces. Ils graviront les échelons jusqu’à la province, comme ils feront dans leurs métiers à travers les différentes sphères des corps d’états professionnelles et cela jusqu’aux Conseils du Roi.

    L’être humain comme son esprit d’indépendance exige un maximum de libertés, les grecs anciens avaient déjà pensés aux différents systèmes de politiques possibles. Partant d’une anarchie originelle, un minimum de contraintes devient salutaire afin de vivre en société, c’est le partage des droits et devoirs. Sachant que tout est perfectible et connaissant la nature humaine, la monarchie semble apporter à notre peuple, calqué sur ses particularités, cette alternative urgente. L’idéal n’existant pas, cette Institution possède le minimum d’Etat nécessaire à l’épanouissement de notre peuple. C’est ce que l’empirisme nous dicte pour le bienfait d’une société équilibrée des trois pouvoirs. Ceux-ci, définis par Aristote : la démocratie dans la commune, l’aristocratie dans la province avec le couronnement monarchique pour l’Etat. C’est la recette face aux enjeux contemporains que nous dicte l’histoire par ceux qui nous ont précédés pour le bonheur de ceux à naître demain. C’est une grande ambition, une aventure, un défi ou une foi peut être. C’est aussi notre capacité d’être la lumière qui guide les peuples, la volonté d’être fidèle aux promesses de notre baptême. C’est en suivant ce chemin que les libertés jaillissent telles des fleurs sur l’horizon de nos vies, car comme le disait Edmond Rostand, que je cite encore : « C’est la nuit qu’il est beau de croire en la lumière ! », notre jour viendra ! F. Winkler

  • Royauté & Légitimité • Actualité du prince Charles-Philippe d’Orléans, duc d'Anjou

    Le prince Charles-Philippe d’Orléans a rencontré le Chef Raoni

    charles-philippe-et-chef-raoni.pngCe vendredi [17 mai], le prince Charles-Philippe d’Orléans, duc d’Anjou, était à Bruxelles pour rencontrer le chef indigène brésilien Raoni. Le chef  Raoni vient d’entamer une tournée de trois semaines en Europe pour alerter sur la déforestation de l’Amazonie et tenter de collecter un million d’euros pour la protection de la réserve de Xingu, foyer de plusieurs communautés autochtones du Brésil, face aux menaces que font peser sur elle les exploitations forestières et les industries agroalimentaires.

    Le prince a commenté cette rencontre en ces termes :

    « Mon ancêtre, Dom Pedro II le Magnanime, était le dernier monarque de l’empire du Brésil, régnant depuis plus de 58 ans. Il était un grand protecteur de la forêt amazonienne. Aujourd’hui, j’ai eu le grand plaisir de rencontrer et de dialoguer avec le chef Raoni, symbole vivant de la lutte pour la préservation de la forêt amazonienne et de sa culture autochtone. »

    Le duc d’Anjou, est aujourd’hui un prince très engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique et toutes les questions environnementales. Depuis 2017, Il est très actif dans ce domaine, notamment  dans le cadre de la Fondation Prince-Albert-II-de-Monaco.

    Source La Couronne

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgA propos du titre de duc d'Anjou

    Le titre de duc d'Anjou est porté par le prince Charles Philippe d'Orléans, cousin du prince Jean, comte de Paris.

    Ce titre, si éminemment français, ne peut revenir qu'à un prince de la Famille de France. La décision de l'attribuer est du seul ressort du Chef de la Maison de France.

    Il ne peut être porté par un prince appartenant à une branche étrangère ou devenue étrangère du fait de l'Histoire. 

    C'est donc à tort qu'on l'attribue parfois au prince Louis-Alphonse de Bourbon, de la branche des Bourbons d'Espagne qui ont cessé tout naturellement de porter des titres français à partir de leur accession au trône d'Espagne, il y a trois siècles.

    Ceux qui attribuent le titre de duc d'Anjou à Louis-Alphonse de Bourbon ou relaient cette attribution ne sont simplement pas des nôtres.

    Au moment où le nouveau comte de Paris inaugure brillamment la charge de Chef de la Maison de France qui vient de lui échoir, notre engagement dynastique envers les Princes de France demeure sans détour ni ambiguïté. lafautearousseau 

  • Société & Nation • Un moment de communion nationale

    par Gérard Leclerc

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    « Saisissons au moins la grâce de ces instants exceptionnels où nous honorons ce qu’il y a de meilleur chez nous. »

    En évoquant hier les multiples violences qui nous assaillent, aussi bien à l’extérieur de notre pays qu’à l’intérieur, sans oublier les causes morales qui peuvent nous diviser profondément, on pouvait s’interroger sur la possibilité d’une paix durable entre citoyens. À l’horizon, nous sommes menacés par d’autres nuages noirs, annonciateurs de nouveaux orages. Je mentionnais rapidement, trop rapidement, la question de l’euthanasie, dont l’affaire Vincent Lambert constitue une illustration. La lecture de l’essai de Natalia Trouiller, intitulé Sortir ! [1] m’a personnellement beaucoup frappé par son insistance sur le sujet. Les chrétiens doivent s’emparer au plus vite de la fin de vie, car le tournant de civilisation qui s’annonce, déjà anticipé dans plusieurs pays d’Europe, implique un déni anthropologique radical, en ce qui concerne notre corps et notre rapport à la mort. Nous serons obligés de revenir très vite sur ces enjeux de fond.

    Mais alors sommes-nous condamnés à nous opposer interminablement dans des combats entamant toute possibilité d’unité dans l’accord des esprits et des cœurs ? N’est-ce pas la règle cruelle de l’histoire ? Les générations qui nous ont précédés ont sans doute connu pire que nous. Dans mon enfance, j’ai entendu les récits d’anciens de la Première Guerre mondiale. C’était effroyable. Pourtant, c’étaient de véritable héros, qui se retrouvaient devant nos monuments aux morts. Des héros qui n’avaient eu d’autres tâches que de tuer l’ennemi avant que l’ennemi prenne les devants pour les tuer.

    Pourtant, il existe des moments de communion nationale, car la nation constitue un espace de solidarité large, au-delà de nos querelles. Je pense à l’émotion unanime qui a soulevé le pays le soir de l’incendie de Notre-Dame. Quelque chose alors a jailli comme une reconnaissance d’appartenance commune. Y avait-il un sentiment de cet ordre hier, au moment où l’on accueillait dans la cour des Invalides les cercueils de nos deux héros nationaux, Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, morts pour délivrer des otages aux mains de l’ennemi djihadiste ? Toute la France était là représentée et communiait dans la reconnaissance de ces vies offertes. Cela avait déjà été le cas avec le colonel Beltrame. Saisissons au moins la grâce de ces instants exceptionnels où nous honorons ce qu’il y a de meilleur chez nous.  ■ 

    [1Natalia Trouiller, Sortir ! Manifeste à l’usage des premiers chrétiens, Éditions Première Partie, 192 p., 17 €.

    Gérard Leclerc
  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Ad astra

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    A l’affiche : Ad Astra : un film américain de James Gray, avec Brad Pitt (l’astronaute Roy Mc Bride).

    Nous avions bien aimé The Lost city of Z (2017) du même réalisateur, inspiré de l’histoire vraie du Colonel Percy Fawcett à la recherche d’une cité perdue, dont j’avais lu qu’il avait inspiré à Hergé le personnage de Ridgewell de L’Oreille cassée.

    Là encore, il s’agit d’exploration, cette fois-ci dans l’espace, et la fuite du père de l’astronaute fait penser au Capitaine Haddock qui s’échappe de la fusée…

    Dans ce scénario d’anticipation, la conquête spatiale a fait « un pas de géant pour l’humanité » puisque des stations sur la lune et sur Mars servent de relais pour aller vers Saturne…

    Cela aurait pu être intéressant, amusant… c’est long, c’est lent, c’est compliqué et sans intérêt quand le synopsis évoque « des révélations mettant en cause la nature même  de l’existence humaine, et notre place dans l’univers » (?).

     

    Ad Astra, ou Vers les étoiles… Mon épouse était attirée par l’étoile Brad Pitt… Elle a, autant que moi, été déçue.

     

     

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 400 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire  

     

    Titre

    Violent/scabreux

    Date

    Il aurait été très dommage de ne pas le voir

    Moonwalk One

    non

    22/08/2019

    Une bonne soirée

    Fête de famille

    non

    12/09/2019

    Un très bon film

    Les hirondelles de Kaboul

    non

    17/09/2019

    Un bon film

    L’homme à la moto

    oui

    22/09/2019

    Très intéressant

    Thomas Pesquet, l’étoffe d’un héros

    non

    20/09/2019

    A revoir en VF

    Van Gogh et le Japon

    Non

    13/06/2019

    J’aurais pu  ne pas le voir

    Deux moi

    oui

    21/09/2019

    Je m’y suis ennuyé

    Ad Astra

    non

    26/09/2019

    Je n’ai pas aimé du tout

    Nous finirons ensemble

    non

    12/05/2019

    Le film à retenir depuis le 1er janvier

    Le chant du loup

    Non

    15/03/2019

     

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé :  Un jour de pluie à New York

    Art & Ciné : Un jour de pluie à New York : un film américain de Woody Allen, avec Elle Fanning (Ashleigh) et Timothée Chalamet (Gatsby).

    Des 6 films que j’ai vus de Woody Allen, j’ai un bon souvenir de Minuit à Paris, en 2011… Les autres se laissent voir… sans plus, qui font sans doute appel à une culture cinématographique que je n’ai pas.

    Ce Jour de pluie ne dépare pas, dont la vacuité du titre annonce celle du scénario… Ce pourrait être à pleurer d’ennui (sous la pluie), mais non, certaines scènes et certaines répliques sont plaisantes… on peut même s’amuser de la surexcitation d’Ashleigh, mais j’avoue éprouver, personnellement, un certain malaise devant le réalisme de son rire incessant, ses grimaces et ses mains qui gesticulent dans tous les sens. L’interprétation excellente d’Elle Fanning est d’ailleurs à souligner.

    Bref une comédie dramatique, une histoire d’amour qui tombe à l’eau, qui me fait penser à Richard Anthony… « Et j’irai pleurer sous la pluie ».

     

     

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 400 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire  

     

    Titre

    Violent/scabreux

    Date

    Il aurait été très dommage de ne pas le voir

    Moonwalk One

    non

    22/08/2019

    Une bonne soirée

    Fête de famille

    non

    12/09/2019

    Un très bon film

    Les hirondelles de Kaboul

    non

    17/09/2019

    Un bon film

    L’homme à la moto

    oui

    22/09/2019

    Très intéressant

    Thomas Pesquet, l’étoffe d’un héros

    non

    20/09/2019

    A revoir en VF

    Van Gogh et le Japon

    Non

    13/06/2019

    J’aurais pu  ne pas le voir

    Un jour de pluie à New York

    non

    27/09/2019

    Je m’y suis ennuyé

    Ad Astra

    non

    26/09/2019

    Je n’ai pas aimé du tout

    Nous finirons ensemble

    non

    12/05/2019

    Le film à retenir depuis le 1er janvier

    Le chant du loup

    Non

    15/03/2019

     

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Chambord

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    A l’affiche : Chambord, un film de Laurent Charbonnier avec la voix de Cécile de France

    guilhem de tarlé.jpg« Ah ! Mon beau château

    Ma tant’, tire, lire, lo. »

    Dorénavant on pourra ajouter à cette comptine enfantine un nouveau refrain :

    « Ah ! Mon beau docu

    Ma tant’, tire, lire, lu.»

    C’est en effet un documentaire magnifique que nous offre Laurent Charbonnier…

    Et c’est d’ailleurs dans la cabane d’un charbonnier que François 1er apprit, à ses dépens, le proverbe « Charbonnier est maître chez lui » !

    Le réalisateur, solognot, a-t-il voulu rendre hommage à un lointain ancêtre en célébrant ainsi le 500ème anniversaire de la construction du château de Chambord décidée par le même François 1er ?

    500 ans d’Histoire de France, racontés en 1h30 par Cécile de France dans un long-métrage où s’entrecroisent film animalier et dessin animé.  

    Une prouesse à voir et à faire voir à nos enfants et petits-enfants, de tous âges, qui est à la fois un hymne à la France, un hymne à la Nature et un hymne à la Vie.

    Même le Comte de Chambord est appelé Henri V !

    Chambord, dans le département du Loir-et-Cher, à 115 km de mon domicile, 1h3/4 à 80km/h (merci Edouard Philippe)… une belle visite en perspective.

     

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 400 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire  

     

    Titre

    Violent/scabreux

    Date

    Il aurait été très dommage de ne pas le voir

    Donne-moi des ailes

    non

    09/10/2019

    Une bonne soirée

    Fête de famille

    non

    12/09/2019

    Un très bon film

    Chambord

    non

    22/10/2019

    Un bon film

    Bacurau

    oui

    05/10/2019

    Très intéressant

    Thomas Pesquet, l’étoffe d’un héros

    non

    20/09/2019

    A revoir en VF

    La Famille

    non

    08/10/2019

    J’aurais pu  ne pas le voir

    La Fameuse invasion des ours en Sicile

    non

    13/10/2019

    Je m’y suis ennuyé

    Ad Astra

    non

    26/09/2019

    Je n’ai pas aimé du tout

    Nous finirons ensemble

    non

    12/05/2019

    Le film à retenir depuis le 1er janvier

    Le chant du loup

    Non

    15/03/2019

     

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Sorry we missed you

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    Art et Essai : Sorry we missed you, un film britannique (VOSTF) de Ken Loach, avec Kris Hitchen, Debbie Honeywood, Rhys Stone et Katie Proctor (les parents, Ricky et Abby Turner, et leurs deux enfants, Seb et Liza Jane).

    guilhem de tarlé.jpgIl y a trois ans, le Moi, Daniel Blakedu même réalisateur, avait généralement fait l’objet d’une bonne critique, dont celle de mon épouse, mais j’avais été personnellement déçu – « j’aurais pu ne pas le voir » - en considérant que ce film était passé à côté des deux effets pourtant manifestement recherchés : il n’était ni véritablement poignant ni véritablement humoristique !

    Sorry, mais je considère aussi – toujours contre l’avis de mon épouse – que ce nouveau long-métrage manque aussi son objectif.

    Il dénonce, à juste titre, le travail prétendu « indépendant » qui intitule  « patrons » de véritables esclaves soumis, pour des revenus de misère et sans aucune garantie sociale, à des « cadences infernales », comme disait la Gauche quand elle prétendait défendre les travailleurs français (aujourd’hui seuls les « migrants » l’intéressent).

    Certes la fin du film est suffisamment poignante et rehausse l’ensemble, mais le début est trop long, trop bavard, nous obligeant à courir derrière un sous-titrage qui empêche d’entrer véritablement dans l’histoire et de ressentir la tension familiale qui régit ces parents au boulot, le fils qui « adolescente » (mes parents disaient « l’âge ingrat ») et la petite fille qui voudrait « que tout redevienne comme avant ».

    Ricky et Abby appartiennent à cette classe moyenne sur le sort de laquelle il est trop facile de s’apitoyer si on ne la soutient pas quand elle revêt un gilet jaune.

     

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 400 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire  

     

    Titre

    Violent/scabreux

    Date

    Il aurait été très dommage de ne pas le voir

    Donne-moi des ailes

    non

    09/10/2019

    Une bonne soirée

    Fête de famille

    non

    12/09/2019

    Un très bon film

    Chambord

    non

    22/10/2019

    Un bon film

    Sorry we missed you

    non

    27/10/2019

    Très intéressant

    Thomas Pesquet, l’étoffe d’un héros

    non

    20/09/2019

    A revoir en VF

    La Famille

    non

    08/10/2019

    J’aurais pu  ne pas le voir

    La Fameuse invasion des ours en Sicile

    non

    13/10/2019

    Je m’y suis ennuyé

    Quelle folie

    non

    24/10/2019

    Je n’ai pas aimé du tout

    Nous finirons ensemble

    non

    12/05/2019

    Le film à retenir depuis le 1er janvier

    Le chant du loup

    Non

    15/03/2019

     

  • La croix du Panthéon

     

    par Gérard Leclerc

     

    2435494823.jpg

    L’affaire de la croix de Ploërmel, au dessus de la statue de Jean-Paul II, n’a pas fini de faire des vagues, parce qu’elle pose quelques questions élémentaires que les rigoureux partisans de la laïcité sont bien en peine d’esquiver. Sans doute, l’arrêt du Conseil d’État est conforme à une certaine logique, qui peut se réclamer formellement de la loi de séparation de 1905. Mais d’innombrables protestataires ont déjà objecté et continuent à objecter que des croix, il y en a partout dans l’espace public. Il y en a jusqu’au centre des plus humbles de nos hameaux. Faudrait-il donc toutes les éradiquer, comme cela se déroula d’ailleurs au moment de la révolution culturelle de l’an II, où l’on procéda à une radicale sécularisation de l’espace public. Cela se passait, il est vrai, en pleine Terreur, et cela anticipait la fameuse révolution culturelle chinoise qui voulut aussi arracher violemment l’ancien empire du Milieu à sa civilisation traditionnelle.

    On a fait remarquer aussi que le monument de Paris qui symbolise le plus la laïcité républicaine, le Panthéon, restait surmonté d’une croix. Le temple laïque n’a pu être totalement arraché à sa destination première d’église dédiée à sainte Geneviève, patronne de Paris. Mais c’est une histoire assez époustouflante. Dans le projet primitif, ce n’était pas une croix qui était prévue au sommet du dôme, mais une grande statue de Geneviève. Une première croix avait provisoirement remplacé la statue en projet. Mais avec la transformation de l’église en mausolée, une autre statue de neuf mètres de hauteur représentant une femme embouchant une trompette avait été installée, avant que, sous la Restauration, on y replace une croix en bronze doré.

    Mais il faut abréger. Je croyais que cette croix avait été retirée pour les obsèques de Victor Hugo en 1885, sur la foi du cher Philippe Muray. Mais c’est inexact, Muray a peut-être confondu avec la fin de l’usage liturgique de l’édifice. Que conclure de tout cela ? Peut-être que nous ne nous sommes toujours pas au bout de nos difficultés, pour ne pas associer une saine laïcité de l’État à la furie éradicatrice d’une mémoire, qui est beaucoup plus qu’une mémoire, et qui tient aux fibres les plus secrètes et les plus persistantes de notre être profond. 

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 2 novembre 2017

  • Société • Pires que les pires curés

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

    Cette tribune [4.11] est de celles que Mathieu Bock-Côté donne sur son blogue du Journal de Montréal et auxquelles nous faisons très souvent écho .    LFAR  

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    Il y a quelques jours, c’était l’Halloween. Normalement, pour l’occasion, on se déguise, et généralement, en autre que soi.

    C’est ce que s’était dit le directeur d’un collège montréalais. Apparemment, il aimait Bob Marley. Il s’est donc déguisé en Bob Marley et s’est noirci le visage.

    Erreur ! Dans le climat hystérique qui domine aujourd’hui, son déguisement a fait scandale sur les médias sociaux.

    Fanatisme

    Des agités lui ont non seulement reproché sa possible maladresse, mais l’ont accusé de racisme parce qu’il se serait livré à la pratique du blackface. Ils font comme si nous étions ici dans le sud des États-Unis ! À quand une leçon d’histoire et de géographie ?

    Ils hystérisent la société en lançant sans cesse des accusations de racisme et de sexisme. Il s’agit d’une minorité criarde qui impose ses lubies à la société entière en créant des controverses grotesques et des scandales artificiels.

    On a appris que ce pauvre directeur d’école a même dû faire la tournée des classes ensuite pour s’excuser à ceux qu’il aurait blessés. C’est ainsi qu’on met les adultes en pénitence : on les condamne à l’humiliation publique.

    La société est désormais patrouillée par des idéologues excités qui font penser aux pires curés d’hier.

    Ils vérifient les costumes d’Halloween et écrivent des codes pour nous expliquer comment nous déguiser de manière politiquement correcte. Ils surveillent les blagues. Ils inspectent les publicités. Ce sont des préposés aux tabous et des policiers des bonnes mœurs multiculturalistes.

    Censure

    Ils réclament un droit de veto sur tout ce qui se dit en société et se croient tout permis parce qu’ils s’imaginent les défenseurs des « minorités opprimées ».

    Ils ont le fanatisme de ceux qui croient avoir le monopole de la vertu. Ils rêvent de censure.

    Pour un costume d’Halloween qu’ils désapprouvent, ils peuvent vous gâcher la vie. Et ils n’hésiteront pas à le faire. 

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).