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La chanson de geste (L'Ethique de la Reconquête), par Frederic Poretti-Winkler.

3655806653.20.jpgLi Quens Rollant bfut noble guerrer
Gualter de Hums est bien bon chevaler
Li arcevesque prozdom e essaiet

Le comte Roland est un noble guerrier
Gautier de l’Hum très bon chevalier
L’archevêque un preux éprouvé

frédéric winkler.jpgLa Chanson de Roland contient environ 4002 vers, tandis que celle de Renaud de Montauban, 18488 vers… Issues du monde antique, du style épique (Iliade et Odyssée), formées de répétitions de sons, de mots, phrases, idées, toujours dans le sens du panache, du service, de la courtoisie (Fine Amor), avec des formes bien dépouillées, dans un sens aigu du bien et du mal, comme du héros face au félon.
« Soyez toujours prêt à justifier votre espérance devant ceux qui vous en demandent compte » (Nouveau Testament, LP 3,15)
La chanson de geste possède des liens avec le chant liturgique. Ces chansons peuvent être lues par des paladins ou des saltimbanques (praestigiator romain) avec vielle ou harpe primitive, comme récités ou chantés lors des combats par les chevaliers…
Des récits carolingiens (Chanson de Roland) à la fin de Charlemagne (Le Charroi de Nîmes), elles donneront naissance à ce que l’Occident chrétien créera de plus grand : la chevalerie. Les guerriers venant des « âges sombres », mettront leurs épées au service du bien, du beau comme du vrai, le service de la veuve et de l’orphelin, comme des pauvres. Ils seront purs et affinés comme leurs épées, au service des autres. Ce sera l’idéal chevaleresque reposant sur l’histoire comme sur les mythes et légendes. Les chansons de geste feront apparaitre l’organisation féodale comme les comportements sociaux des différents protagonistes, traitres, félons, usuriers montreront où se trouve le mal.
L’environnement est essentiellement héroïque où l’on retrouve les exploits individuels sortis du profond de nos racines gauloises et celtiques. Le courage et la bravoure y ont une large place, comme le merveilleux et l’imaginaire, de cette « Doulce France », dont le sentiment finalement nous vient de très loin. Nombreux sont les héros des chansons de geste : Garin et ses descendants, Doon de Mayence, Gormont et Isembart (XI et XIIe s.), Ernaut de Beaulende, Sébile (XIVe s.), Guillaume d’Orange (de Monglane), Aymeri de Narbonne. La chanson d’Antioche (XIe s.) annonce les croisades jusqu’à les Enfances Godefroy (XIIIe s.). Elles sont les « médias » de l’époque, à la fois populaires, éducatives à tout guerrier en devenir. Elles sont le « ciment », le reflet d’une société, d’une civilisation, se tournant vers la perfection et l’élévation.
Les récits guerriers laisseront place à l’amour, à l’aventure conquérante de la gente féminine. Nous entrerons alors dans le domaine romanesque (XIIe s.). Les textes entrent dans une recherche plus approfondie du style, vers un raffinement des sons comme des mots, des textes « chantants », c’est l’arrivée du roman (Chrétien de Troyes…). La grâce supplante la dureté, le combat est remplacé par la discussion. La chanson de geste reste lié à l’acte et l’éthique guerrière des chevaliers jusqu’à la domination des marchands. Là, s’ouvre alors l’ère libérale du règne de l’argent, souillant toute valeur et réduisant les peuples en esclavage. L’humanisme chrétien de nos sociétés historique dort en nous…
F. PORETTI-Winkler (L'Ethique de la Reconquete, à suivre...)

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