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VIVRE POUR VAINCRE

 

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Décidément, il y a des gens qui ne sont pas faits pour la politique, des gens qui n'y comprennent rien, qui tombent dans tous les panneaux, toutes les facilités, épousent tous les errements. Ils ne sont pas faits pour ça... 

Ainsi de ceux qui, dès connue la nouvelle que deux Français avaient été capturés au Benin, ont enfourché aussitôt les trompettes de la plainte, de la compassion, du soutien, et versé des larmes de crocodile indigné sur nos deux concitoyens devenus otages de l'horrible Islam. Et, éventuellement du Dieu-Argent ...  Les otages de ce genre sont surtout monnayables à bon prix. La France paiera. 

Mais qui étaient ces deux Français ? Pourquoi étaient-ils au Bénin ? Qu'étaient-ils allés y faire ? À quoi s'occupaient-ils aux frontières à haut risque du Bénin et du Burkina Faso ?  On n'a pas cherché à savoir. On n'a pas eu cette curiosité élémentaire, cet esprit critique minimum, qui manquent tant à ceux qui parlent trop vite et trop. Il fallait plaindre et s'indigner. Sans tarder, sans savoir. Ceux-là dont nous parlons qui n'ont pas de sens politique, sont souvent de grands sentimentaux. Des gens « moraux », comme les nommait ironiquement l'Action Française des débuts. Moraux jusqu'à l'exaltation. Alors, on a sommé la France d'agir. La France à qui l'on impose la repentance mais aussi, sans-doute pour se faire pardonner ses crimes, la libération des damnés de la terre. Une mère d'otage exigeante rappelait d'autorité la France à ses devoirs sur toutes les antennes. On peut la comprendre mais à coup sûr elle n'avait pas cet héroïsme patriotique dont avait fait preuve il y a peu l'admirable mère d'Arnaud Beltrame. La mère du touriste du Bénin n'était pas suppliante, elle était comminatoire. Selon l'expression que De Gaulle appliquait jadis à l'Église de France, ce n'était pas le patriotisme qui l'étouffait. Son fils avait tous les droits. La France tous les devoirs. Elle les a remplis.  

1218144-l-ex-otage-laurent-lassimouillas-g-lit-sa-declaration-a-son-arrivee-a-villacoublay-en-presence-de-pa.jpgL'on a appris assez rapidement la libération des otages, capturés le 1er mai au Bénin, libérés le 10 au Burkina Faso. Le premier réflexe du pouvoir avec le relais indéfectible des médias a été de les recevoir en grande pompe, comme on recevait jadis à Rome les consuls victorieux. Macron serait de la partie et autour de lui, outre l'aréopage de ses collaborateurs, insignifiant mais pléthorique, tout l'attirail technique et humain des chaînes d'information en continu toujours gourmandes de ces rituels à base d'émotion à six sous. 

Les choses, comme on le sait, ont fini différemment. Il ne pouvait guère en être autrement après que l'on eut appris que les deux Français futurs otages étaient occupés à un safari dans le grand parc animalier du nord du Bénin et que, tout à leur passion de touristes en goguette, ils s'étaient aventurés dans une zone dangereuse, classée orange ou rouge et fortement déconseillée, à la frontière du Bénin et du Burkina Faso - où nos soldats sont en opération. Le doute s'installait déjà sur le comportement des deux acolytes voyageurs lorsqu'on apprit qu'ils avaient été libérés par nos troupes et que dans l'opération, deux jeunes soldats français avaient trouvé la mort.  Ces derniers avaient pris le maximum de  risque pour que les otages en courent le minimum. Celui d'être tués. 

commandos-marine-maitre-cedric-de-pierrepont-et-maitre-alain-bertoncello-3b33a5-0@1x.jpgLes deux adeptes nigauds des safaris béninois n’ont pas été reçus en grande pompe. La poignée de main du président Macron a été brève et pas de celles qu’on réserve aux héros. Le moins qu’on puisse en dire est qu’elle ne s’imposait pas. La chose est devenue claire pour beaucoup de gens : les deux safaristes passablement stupides ont été cause, fût-elle involontaire, fût-elle inconsciente,  de la mort de deux jeunes hommes, deux soldats français. Ce sont eux qui seront reçus en héros. Faut-il, d’ailleurs, continuer toujours de sauver des vies aussi sottement aventurées, à un tel prix ? 

Deux réflexions nous viennent à l’esprit.

La première est que les deux Français en question ont une forte ressemblance avec cet homme, ce consommateur, ce voyageur, ce touriste descendant de son camping-car en bermuda, que stigmatisait Philippe Muray : « l’Occident s’achève en bermuda… » La conscience politique et morale de nos deux otages est à l’image de la société postmoderne : faible, sinon inexistante.    

Notre deuxième réflexion est suscitée par les déclarations du ministre des Armées, Florence Parly. Elle a cru bon d’exalter l’acceptation du martyre par les deux jeunes soldats français morts. Elle a eu tort. La mère d’Arnaud Beltrame s’était élevée contre cette conception de l’action ultime de son fils. Il n’avait nullement l’intention, disait-elle, d’aller au martyre mais de vaincre ses adversaires, les capturer et, s’il l’avait fallu, les tuer. La vocation d’un soldat français, Madame le ministre, n’est pas le martyre. Elle est de vivre pour vaincre. ■   lafautearousseau

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Commentaires

  • Pourquoi une fin si rapide à une prise de deux touristes en voyage de noce alors qu’une autre otage de 70 ans croupit toujours prisonnière depuis des lustres ???

  • Vu les circonstances et la récupération politique odieuse de cette opération, voici une information qui recadre les faits:

    Article de Strategika 51 :
    Du Nouveau Sur L’opération Militaire Américano-Française Au Burkina Faso/ Two Female CIA Assets Freed In A Messy Operation In Northern Burkina Faso
    Posted on 11/05/2019 AuthorStrategika51

    1/ L’opération militaire américano-française du 10 mai 2019 au nord du Bukina Faso ne visait pas à libérer les deux otages français kidnappés neuf jours auparavant au Bénin mais à récupérer deux agents de la CIA ayant un statut prioritaire.
    L’opération aurait très mal tournée. Paris a reconnu la mort de deux Commando marine et quatre présumés ravisseurs. Selon des informations émanant de professionnels, il s’agit d’un bilan très partiel, établi selon les règles de diffusion de l’information militaire relatives aux pertes au combat adoptés par les unités militaires US en Irak entre 2004 et 2009.

    2/ Le groupe armé qui a été visé est totalement inconnu et fait plus étrange, aucun groupe terroriste activant au Sahel n’a commenté ou revendiqué le rapt de quatre ressortissants étrangers ou l’opération militaire du 10 mai.

    3/ Le jour même de l’opération, les individus armés ont pu s’extraire du lieu de l’attaque en tuant une douzaine de militaires d’un pays africain qui assuraient le bouclage de la zone.

    4/ Le ministère français de la défense a annoncé la mort de quatre présumés ravisseurs mais selon des sources locales il s’agit de civils vivant à proximité de l’objectif. Aucun chef opérationnel ou membre du groupe armé n’ont été capturés ou neutralisés.

    5/ Les commandos marine francais ont essuyé dés le début de l’opération des tirs nourris de Kalashnikov RPK dévastateurs. Il a fallu l’intervention d’hélicoptères d’attaque Tigre et des hélicoptères de combat relevant d’une unité d’élite héliportée américaine pour les désengager. Du matériel et des armes ont du être abandonnés sur les lieux.

    6/ Nos sources tiennent à souligner que cette opération est l’un des premiers engagements massifs des forces conjointes américano-françaises au Burkina Faso...

    Conclusion, rien à voir avec les déclarations du gouvernement français.

  • Intéressant autant que surprenant, car une telle opération, ça fait quand même du bruit. Et qui est derrière Strategika 51 pour être si bien renseigné ?

  • Est-il vrai que les deux otages en goguette étaient des "jeunes mariés" homos en "voyage de noces" ?
    Nul médias classique n'en fait état, mais l'info apparaît sur internet.
    Outre le choix de ces deux imbéciles quand à leur destination, si la réponse est "oui", il y a de quoi hurler en regrettant que les sorts respectifs n'aient pas été inversés !!!

  • Avant de lire l'intéressant et troublant commentaire d'Alman, j'avais l'intime soupçon que les deux otages français libérés n'étaient pas de vrais "touristes" mais avaient agi sous cette couverture comme agents de renseignements de la France sur un terrain de guerre. Je n'affirme rien, n'étant pas dans le secret des dieux mais j'ai trouvé étonnant que la France se donne tant de mal pour délivrer avec de gros moyens deux touristes au comportement inepte sinon hautement imprudent des mains de leurs ravisseurs et qu'une délégation des plus hautes autorités se déplace pour les accueillir à leur retour à l'aéroport comme s'ils avaient accompli ou tenté d'accomplir une mission de haute importance pour la France.
    Il y a décidément quelque chose qui cloche dans le récit officiel de toute cette affaire, relayé servilement par des médias aussi dépourvus de curiosité ou d'esprit critique.

  • Si c'est une affaire de faux touristes " en voyage de noces " du style des " faux époux Turinges " , cela finira bien par se savoir . Grace aux " mouches à m . . . . " du genre Canard WC ou merdiapart qui sont utiles dans de tels cas .

  • On a envie que les deux militaires ne soient pas morts pour sauver un couple d’homos en voyage de noce ...
    Il faut dire que l’histoire telle qu’on nous la présente n’enjolive pas la politique de Macron si bien qu’on a tendance à la croire véridique.
    Cependant la vitesse de réaction du gouvernement face à cette prise d’otages permet de se poser toutes les questions .

  • Un chose est sûre, les otages ont été détectés par le renseignement américain. La position du groupe de malfaisants en transit semblant précaire, l'état-major a offert à Macron l'option d'intervenir.
    On ne saura rien de plus. Mais on peut douter que les Américains aient ignoré la capture d'une ressortissante.

    Reste que le raid des commandos marine profite à l'image d'un président en campagne électorale au moment où la famille de Mme Sophie Pétronin dénonce l'apathie des services français dans sa récupération.

    J'ajoute une réflexion gratuite : un commando surentraîné perd sa suprématie devant un adversaire "égalisé" par la kalashnikov. On ne doit jamais sous-estimer un berger peul armé, même la nuit.
    En fait la récupération d'otages n'est pas "la" mission de ces unités qui sont plutôt formés à la neutralisation de cible de haute valeur (comme ben Laden par ex.).

  • Curieux que les américains n’en parlent pas..je pense au silence du Washington Post d’habitude bien informé..
    Ce qui se passe au Sahel est plein de mystères .
    Notez aussi qu’on ne parle guère des nombreuses églises qui brûlent en France.

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