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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Des enfants du 93 rencontrent le descendant des rois de France (juin 2021)

    L'association La France quelle histoire ! emmène régulièrement des groupes d'enfants de Seine-Saint-Denis visiter des monuments ou des musées pour leur faire découvrir le patrimoine français. Ici ils visitent le château de Mesnil-Voisin en compagnie de l'héritier des rois de France, le comte de Paris Jean d'Orléans, et de sa femme.

    Le 9 juin dernier, le Comte et la Comtesse de Paris ont accueilli, 45 enfants de la Seine Saint-Denis, pour une visite du château de Mesnil-Voisin en compagnie du propriétaire des lieux M. de Beaugrenier.

    Le chef de la Maison royale de France, Monseigneur le Comte de Paris, accompagné de la Comtesse de Paris, présidente de Gens de France, relançait ainsi le programme « La Nation en partage ». Au service de l’éducation dans les zones les plus défavorisées, le programme permet à des jeunes de visiter des lieux d’Histoire avec le regard de leurs propriétaires, dans le but de consolider les liens d’appartenance de ces jeunes à la communauté nationale.

    « Il m’a toujours semblé important de rendre ce qui nous avais été donné par nos parents et familles, à l’école et pendant les études, dans le travail. Face à des jeunes qui cherchent enracinement et perspectives, j’ai pensé que, du fait de l’histoire propre de ma famille qui a développé notre pays, je pouvais apporter ma pierre. »

     

    armoiries du prince Jean comte de Paris.jpg

    Comte de Paris, Site Officiel

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  • Au Cinéma : Maternité éternelle, par Guilhem de Tarlé

    1A.jpgArt et Essai :  Maternité éternelle, un film japonais (VOSTF) de 1955 réalisé par Kinuyo Tanaka, avec Yumeji Tsukioka (Fumiko)

    Maternité éternelle… Il semble que le titre original se traduise par Seins éternels… ce qui ne me paraît pas avoir davantage de signification pour nous raconter l’histoire d’une femme que le cancer d’un sein conduit à une mastectomie… apparemment l’histoire vraie d’une poétesse (Fumiko Nakajô), mère de deux enfants et divorcée, amoureuse du mari de sa meilleure amie… avant de coucher – ce qui est plus original - avec un journaliste dans son lit d’hôpital…
    Ce « vaudeville » dramatique est tiré à la fois des poèmes de l’héroïne et du livre dans lequel ledit journaliste, Akira Wakatsuki, raconte son histoire d’amour.

    Ce long-métrage, restauré, est sorti l’an dernier sur les écrans français et tire songuilhem de tarlé.jpg titre de gloire dans le fait que Kinuyo Tanaka serait la première cinéaste japonaise d’après-guerre, après avoir été une grande actrice issue du cinéma muet.

    Pour notre part, outre ces merveilleuses salutations japonaises, où chacun s’incline devant l’autre, nous avons noté le « machisme » du mari de Fumiko, et la soumission de cette dernière, accentuée par le fait qu’on nous montre ces femmes perpétuellement accroupies, au ras du sol.

    Bref, un film intéressant sur la société japonaise des années 50.

  • Notre Feuilleton ”En Cartes, l'aventure France...” est donc terminé. Trois autres à venir...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpgCe mardi s'est donc achevée la publication de notre troisième Feuilleton : En Cartes, l'aventure France...(210 épisodes, tout de même !)

    Il prend place maintenant à côté du premier (Une visite chez Charles Maurras) et du deuxième (Vendée, Guerre de Géants...), ces trois Feuilletons étant également consultables sous forme d'Album, chacune des deux présentations, que permet Hautetfort, ayant ses avantages et ses limites...

    Nos trois prochains Albums seront consacrés à Chateaubriand, Daudet et Bainville.

    Le Feuilleton Chateaubriand permettra de mettre à disposition des nouveaux lecteurs, non formés et non informés (ou désinformés...) plusieurs vérités élémentaires et pourtant soigneusement cachées par les mensonges du Système sur les horreurs de la Révolution et du pandémonium révolutionnaire; le tout écrit par un témoin oculaire...

    Les deux suivants (Daudet et Bainville) ne constitueront pas une nouvelle Histoire de l'Action française, mais plutôt (comme avec notre Catégorie "Grandes "Unes" de L'Action française" et notre Catégorie "Documents pour servir à une histoire de l'URP...") une autre façon de la raconter, au jour le jour, pourrait-on dire, et de mettre ainsi cette histoire à disposition de ceux qui ne la connaissent pas, ou mal, ou à qui l'on a tant menti et qui croient en toute bonne foi des mensonges mille fois répétés... Et cela sous une forme facilement et aisément consultable...

    D'autres projets et d'autres idées sont à l'étude : nous en reparlerons...

    François Davin,

    Blogmestre

  • LA ROYAUTÉ ? L'IDÉE NEUVE POUR REDRESSER LA FRANCE ! BIENVENUE SUR LAFAUTEAROUSSEAU !

     

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    sous une forme facilement et aisément consultable, grâce aux liens hypertextes,

    pour le plus grand nombre possible de lecteurs (grâce au "partage" dans les trente-huit groupes privés auxquels nous appartenons, qui nous permettent de toucher des lecteurs qui ne font pas partie, pour la très grande majorité d'entre eux, des personnes que nous touchons habituellement "dans nos cercles") 

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    2. Ses Éphémérides pour chaque jour de l'année (y compris le 29 février !)...

    3. Ses Grandes "Une" de L'Action française et ses Documents pour servir à une Histoire de l'URP : une autre façon d'écrire et faire connaître l'histoire du mouvement royaliste...

    4. Ses 5 feuilletons (et 20 Albums...) :

    Une visite chez Charles Maurras...

    En cartes, "l'aventure"France"...

    Vendée, "Guerre de Géants"...

    Chateaubriand, l'enchanteur royaliste...

    "Qui n'a pas lutté n'a pas vécu !" : Léon Daudet...

    5. Ses 51 Grands Textes...

    6. Sa sélection Lire Jacques Bainville...

    Et bien d'autres choses encore !...

    Profitez-en ! Bonne lecture !...

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  • Une réflexion d'Annie Laurent : L’islam n’est-il qu’une religion ?

     

    Le Figaro daté du 20 mars 2018 a publié une tribune intitulée « Non au séparatisme islamiste ». Signée par 100 intellectuels, parmi lesquels plusieurs sont de souche musulmane, ce texte s’alarme du « ségrégationnisme » qui accompagne le développement de l’islam en France. « Le nouveau séparatisme avance masqué. Il veut paraître bénin, mais il est en réalité l’arme de la conquête politique et culturelle de l’islamisme ».

    Ce texte pose en filigrane la question de l’identité réelle de l’islam. Est-il seulement une religion, à considérer comme les autres, ainsi que le répète le discours officiel, ou bien doit-on le définir comme une idéologie ? A l’heure où le gouvernement cherche à organiser un « islam de France », cette question doit être posée en toute clarté. C’est à une réflexion sur ce thème difficile qu’Annie Laurent vous invite aujourd’hui. Et, naturellement, l'on peut en débattre.

    Rappelons qu'Annie Laurent nous honore de son amitié ; qu'elle est intervenue dans plusieurs de nos cafés politiques et réunions, dont les vidéos existent ici ; qu'elle a collaboré à LafautearousseauNous recommandons d'ailleurs à nos lecteurs de suivre ses publications et ses interventions diverses.    LFAR

     

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    Après un XXème siècle marqué par l’émergence d’idéologies totalitaires prétendant imposer leurs systèmes au monde, le XXIème siècle s’est ouvert sur l’apparition d’un autre projet dominateur : celui de l’islam conquérant. Les attentats spectaculaires et très meurtriers commis le 11 septembre 2001 contre les Tours jumelles de New-York ont inauguré cette nouvelle forme de totalitarisme paré de couleurs religieuses qui, depuis lors, se répand dans tout l’univers, perturbant un monde largement touché par la sécularisation. Face à cette situation imprévue et déroutante, une interrogation revient de plus en plus souvent : l’islam est-il vraiment une religion ? N’est-il pas plutôt une idéologie ?

    Il convient d’abord de situer la question dans l’ordre général, comme le fait le philosophe Rémi Brague dans son dernier ouvrage, Sur la religion (Flammarion, 2018), où il développe une pensée puissante sur ce thème, en accordant à l’islam une place importante. Observant le foisonnement de réalités que le terme « religion » recouvre (panthéon de dieux, monothéisme, religion séculière, etc.), l’auteur refuse d’y voir un concept unique qui répondrait à une seule et même définition. En fait, écrit-il, « le christianisme est la seule religion qui ne soit qu’une religion et rien d’autre ». Et de remarquer : « Toutes les autres religions ajoutent au religieux une dimension supplémentaire » (p. 40). C’est pourquoi « la nature exclusivement religieuse du christianisme explique le fait que le concept de religion, appliqué à des phénomènes aussi divers que le bouddhisme, l’islam, le confucianisme, le shinto, etc. – bref, ce que nous avons pris l’habitude d’appeler “des religions” – ait été forgé dans un contexte intellectuel chrétien et s’applique mal aux autres “religions” » (p. 42).  L’auteur exprime bien la complexité de la question posée. Il ne nie pas la dimension religieuse de l’islam mais il sait que celle-ci n’est pas exclusive.

    I. L'islam comme religion

    Les musulmans se placent sous le regard d’un Dieu unique (Allah) en qui ils reconnaissent leur Créateur, auquel ils rendent un culte dans des lieux appropriés (mosquées) et dont ils espèrent la miséricorde, tout comme ils aspirent à une vie après la mort. Il n’est donc pas possible de refuser à l’islam la qualité de religion. Mais de quel genre de religion s’agit-il ?  

    RELIGION OU RELIGIOSITÉ ?

    En 1994, évoquant l’islam dans son livre Entrez dans l’espérance, saint Jean-Paul II parlait de « la religiosité des musulmans », sans définir le sens du mot « religiosité » (Plon-Mame, p. 153). Or, comme l’explique le philosophe Patrice Guillamaud dans un ouvrage d’une profonde intelligence, religiosité n’équivaut pas à religion. La religiosité se réfère à l’attitude de tout homme, naturellement religieux et donc disposé « à rapporter chacune de ses actions à l’absolu divin », tandis que la religion est un ensemble d’éléments de doctrine et de culte (cf. Le sens de l’Islam, éd. Kimé, 2017, p. 21-26).

    En ce sens, la religiosité est d’autant plus frappante chez les musulmans pratiquants que le culte se doit d’être ostensible et sonore. En admirant « le musulman superlativement pieux », les chrétiens « confondent sa vertu de religion avec celle de foi », constate avec pertinence l‘historien Alain Besançon (Problèmes religieux contemporains, Ed. de Fallois, 2015, p. 181). Cette visibilité a frappé le bienheureux Charles de Foucauld et l’a conduit à s’interroger sur la religion de son baptême qu’il avait délaissée (cf. Pierre Sourisseau, Charles de Foucauld, Biographie, Salvator, 2016).

    RELIGION OU FOI ?

    Ch. de Foucauld a néanmoins compris que si la religiosité des musulmans peut s’accorder avec la vertu de religion, classée par saint Thomas d’Aquin parmi les vertus morales (la justice), elle ne ressort pas de la foi.

    Je voyais clairement qu’il [l’islam] était sans fondement divin et que là n’était pas la vérité »

    écrivit-il à Henry de Castries (cité par A. Laurent, La Nef, n° 287, décembre 2016). La foi est une vertu surnaturelle, infuse dans l’âme par le baptême ; elle est précisément théologale parce que relative au Dieu trinitaire (au même titre que l’espérance et la charité).

    FOI ET CROYANCE

    La Déclaration Dominus Iesus sur l’unicité et l’universalité salvifique de Jésus-Christ et de l’Eglise (2000), rédigée à la demande de Jean-Paul II par le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, a rappelé cet enseignement traditionnel de l’Eglise catholique. Puis, le texte précise : « On doit donc tenir fermement la distinction entre la foi théologale et la croyance dans les autres religions […]. Cette distinction n’est pas toujours présente dans la réflexion actuelle, ce qui provoque souvent l’identification entre la foi théologale, qui est l’accueil de la vérité révélée par le Dieu Un et Trine, et la croyance dans les autres religions, qui est une expérience religieuse encore à la recherche de la vérité absolue, et encore privée de l’assentiment à Dieu qui se révèle » (n° 7).

    Cette distinction s’applique à l’islam, qui n’est pas accueil de la Révélation de Dieu mais, selon le Coran, religion originelle de l’humanité, voulue par Dieu parce qu’elle est appropriée à la nature de l’homme, innée en quelque sorte.

    . Aujourd’hui, j’ai rendu votre Religion parfaite ; j’ai parachevé ma grâce sur vous ; j’agréée l’islam comme étant votre Religion (5, 3) ;

    . Acquitte-toi des obligations de la Religion en vrai croyant et selon la nature qu’Allah a donnée aux hommes, en les créant. Il n’y a pas de changement dans la création d’Allah. Voici la Religion immuable ; mais la plupart des hommes ne savent rien (30, 30). 

    DIEU L’INCONNAISSABLE

    Pour l’historien des religions Gérard Van der Leeuw, la foi est « la confiance de l’homme envers Dieu personnellement rencontré ». C’est pourquoi sa première spécificité « ne consiste donc pas à croire que Dieu existe mais à croire que l’homme existe pour Dieu » (cité par le P. Bernard Sesbouë, Actes du colloque « Qu’est-ce que croire ? », Institut Catholique d’Etudes Supérieures, 15-16 avril 2013, p. 26).

    Dans l’islam, Dieu est « l’Inconnaissable » (Coran 6, 50 ; 7, 188 ; 11, 31 ; 27, 65). Il ne se fait pas connaître des hommes, comme Il le fait à travers Jésus-Christ dans le christianisme ; Il ne dialogue pas avec eux dans une relation d’amour ; Il ne s’engage pas par une Alliance, comme Il le fait par Abraham dans la Bible (cf. François Jourdan, Islam et christianisme, comprendre les différences de fond, L’Artilleur, 2015, p. 254-260). La Révélation d’Allah ne concerne que sa volonté et sa loi. « Entre Créateur et créature, un abîme est béant » (R. Brague, Sur la religion, op. cit., p. 186).

    L’islam serait-il donc une religion païenne ? Alain Besançon l’exclut.

    « Si nous restons dans la logique de la théologie chrétienne, on ne voit pas que l’islam connaisse le Dieu que cependant il adore. […] Ne connaissant pas le vrai Dieu et l’adorant néanmoins, il en résulte des conséquences qui mettent l’islam à part des paganismes antiques contre lesquels il s’est dressé. Les païens, même quand ils adoraient le dieu unique, adoraient un dieu immanent, qui faisait partie du monde. Un Dieu “moindre” par conséquent que le Dieu d’Israël, créateur du ciel et de la terre, omnipotent, transcendant. Mais à l’égard de ce Dieu incommensurable, l’islam demeure dans une position idolâtrique » (op.cit., p. 178).

    UNE RELIGION D’OPPOSITION 

    L’islam n’est pas une religion anodine ou neutre puisqu’il se veut réaction dogmatique au christianisme. Le Coran combat le cœur de la Révélation divine. « La négation de la Trinité est le sens premier de l’islam » ; elle est « son élément primordial de fondation […], le principe même de sa genèse » (P. Guillamaud, op. cit., p. 119).

    Son monothéisme – concept que l’on rencontre aussi en dehors du champ religieux (cf. le Divin Premier Moteur d’Aristote, le déisme des Lumières, signalés par R. Brague) -, et la présence de personnages « bibliques » dans le Coran ne font pas de l’islam une religion apparentée au judaïsme et au christianisme. « En son sens premier, l’islam est fondamentalement, non pas la simple continuation de la révélation biblique mais sa reprise dans la négation même de son accomplissement chrétien » (Guillamaud, ibid.).

    Dans Le malentendu islamo-chrétien (Salvator, 2012), le Père Edouard-Marie Gallez explique que l’on considère généralement l’islam comme une religion « d’avant » le Christ au sens théologique, et pouvant éventuellement y conduire, alors qu’il se revendique comme post-chrétien au sens où il entend dépasser le christianisme et s’y substituer.

    C’est pourquoi,

    « que ce soit du côté islamique ou du côté chrétien, il apparaît évident que la notion d’Ecritures saintes ne revêt pas la même réalité. Si le Coran voit dans les révélations qui ont précédé le temps de l’islam des “portions” du “Livre-Mère” envoyées par Allah sur des prophètes eux-mêmes envoyés à des peuples, l’Eglise catholique, elle, ne voit pas dans le Coran une quelconque continuité ou récapitulation de la Révélation judéo-chrétienne » (P. Laurent de Trogoff, « Révélation et Coran », in Sous le regard de Dieu, abbaye Sainte-Anne de Kergonan, n° 2017/2, p. 12-21).

    Cette position a été rappelée par le Concile Vatican II : « L’économie chrétienne, étant l’Alliance nouvelle et définitive, ne passera donc jamais et aucune nouvelle révélation publique n’est dès lors à attendre avant la manifestation glorieuse de Notre-Seigneur Jésus-Christ » (Dei Verbum, n° 4). L’Eglise n’a jamais considéré Mahomet comme un prophète ni le Coran comme un Livre révélé.

    Père Samir-Khalil Samir, islamologue égyptien :

    « Je ne dirai pas globalement : “Oui, l’islam vient de Dieu”, et je ne dirai pas globalement : “L’islam est l’œuvre de Satan”. Je ne le pense pas non plus. L’islam est l’œuvre d’un homme qui a vécu une expérience spirituelle réelle, mais qui vivait en son temps, dans son contexte socio-culturel désertique fait de guerres et d’attaques de tribus contre tribus » (Site Aleteia, 10 janvier 2018). 

    On ne peut donc porter sur l’islam un regard indifférencié avec le judaïsme et le christianisme. D’où l’inexactitude de formules telles que « les religions monothéistes », « les religions abrahamiques » et « les religions du Livre ».

    Leur usage banalisé fausse la compréhension des fondements anthropologiques, cultuels, sociaux, juridiques et culturels sur lesquels misent les dirigeants européens héritiers du christianisme pour organiser un « islam européen ». 

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    L'ISLAM, Annie Laurent,
    Editions Artège, 285 p., 19,90 €

  • Vérité et liberté

     

    PAR JACQUES TRÉMOLET DE VILLERS

    Justice. Qui est détenteur de la vérité ? Et qui garantit la liberté ? Amusant de voir les contradictions dans lesquelles s’emmêlent les autorités du jour.

     

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    A l’heure où j’écris ces lignes la proposition de la loi relative à la lutte contre la manipulation de l’information a été adoptée, en première lecture, par l’Assemblée Nationale, après des débats houleux.

    La lecture du texte et des débats laisse une impression de grande confusion. Le citoyen qui s’y livre, ne cesse de se demander quelle est, derrière la logomachie utilisée, la vraie raison de cette loi.

    Proposition de loi ou projet ?

    En effet, cette « proposition de loi » qui émane des députés, et non, comme un projet de loi, du gouvernement, a cependant été travaillée et préparée comme si elle émanait du gouvernement. La proposition est donc un masque, et, dans la violence des débats, le masque est tombé. Seuls, deux ou trois des nombreux signataires la soutiennent, plus en tant que rapporteurs de la commission des Affaires culturelles et de l’Éducation qu’en leur qualité de rédacteurs de la proposition. Le ministre de la Culture et le rapporteur sont en première ligne.

    L’idée de la proposition est de lutter contre « la campagne massive de diffusion des fausses informations destinées à modifier le cours normal du processus électoral par l’intermédiaire des services de communication en ligne ».

    Les campagnes seraient menées par des opérateurs à qui il conviendrait d’imposer une transparence absolue sur leurs ressources financières, les origines de ces ressources, leur caractère commercial ou économique.

    Une procédure de référé permettra à tout citoyen comme au président de la République, ou à tout parti ou candidat, de faire cesser la diffusion de ces fausses informations susceptibles d’influencer le cours du scrutin : « La fausse information » est définie comme « toute allégation ou imputation d’un fait dépourvu d’éléments vérifiables de nature à la rendre vraisemblable ».

    Les débats sont centrés sur le caractère abstrait et très vague de la définition de la « fausse information », l’accessibilité de la saisine du Juge des référés qui a priori, en 48 heures, doit dire si l’information est fausse, et si elle est de nature à influencer le scrutin, et, surtout, le fait souligné par l’opposition que l’arsenal juridique de la loi de 1881 sur la presse est largement suffisant. En bref, l’opposition considère cette loi comme « liberticide », tandis que la majorité la vote comme étant raisonnable et, surtout, indispensable.

    Une rencontre objective se fait, dans l’hémicycle entre les intervenants de la France Insoumise et les « non-inscrits », Marine le Pen, Sébastien Chenu, Nicolas Dupont-Aignan, Luc Lassalle, Emmanuelle Ménard. Mélenchon convoque Socrate et Platon, tandis que le rapporteur qu’on appelle « la rapporteure », s’en tient à Robespierre, comme modèle du respect de la liberté.

    Le couple vérité-liberté

    En prenant le recul qui est la marque propre de Politique Magazine, il me semble qu’il faut distinguer trois plans :

    • le plan philosophique, qui pose la question de la liberté d’opinion et de la vérité des faits et des idées ;
    • le plan législatif, qui en découle ;
    • et enfin notre situation actuelle, en droit positif.

    Il est réconfortant de voir que la vérité, cette inconnue ou cette exclue de nos études secondaires et supérieures, fait un retour en force. Rémi Brague le faisait observer dans une méditation brillante et non conformiste qu’il offrit aux journalistes catholiques lors de leur pèlerinage traditionnel du 1er juin ; dans les campus américains où le mot même de vérité était banni, la lutte contre Trump, qualifié par ces intellectuels de « menteur professionnel », fait revenir en force le concept de vérité. En France, nous voyons les députés macroniens s’élever avec force contre l’idée que nous serions dans un temps de « post-vérité ». Que la classe politique tienne à la vérité ne peut que réjouir le cœur du citoyen ! Mais la question rebondit : « quelle vérité ? » et qui dira où est la vérité ? Est-ce le législateur ? Est-ce le juge ? Est-ce la conscience droitement éclairée de chacun ? Le fondement manque cruellement surtout lorsque cette « vérité » est mise en opposition avec le respect de la liberté d’opinion, la liberté de penser, la liberté d’écrire, la liberté de dire.

    Un bon élève de philosophie classique, – aristotélicienne, thomiste, celle que Bergson appelait « la métaphysique naturelle de l’esprit humain » –, répondra : La vérité est l’adéquation entre la chose et la pensée : « adaequatio rei et intellectus ». Ce qui est est, ce qui n’est pas n’est pas. Le principe d’identité gouverne la raison qui, ajoutera mon confrère Cicéron, nous dicte l’adhésion à la vérité. C’est par la raison qui distingue l’homme des autres animaux et le fait frère des dieux, que les hommes peuvent chercher et trouver la vérité. La liberté, dès lors, leur est nécessaire, non pour dire ou penser n’importe quoi, mais justement pour aller à la vérité, laquelle, à son tour, est source de liberté : « Veritas liberavit vos ». La liberté vous rendra libre.

    Dans ce débat souvent à front renversé, on entend les macroniens défendre le respect de la vérité au mépris de la liberté, et les partisans de la vérité, défendre le droit à l’erreur ou au mensonge, au nom de la liberté !

    Mais c’est que les uns et les autres ne parlent, ni de la vérité, au sens philosophique du mot, ni de la vraie liberté.

    Pour la majorité parlementaire actuelle, la vérité, c’est un ensemble de dogmes qu’on ne peut pas remettre en question : l’Europe, l’antiracisme, la lutte contre l’homophobie, le droit à l’avortement, avec la morale installée du moment contre laquelle la liberté n’a pas sa place. Pour l’opposition, la liberté, quelle qu’elle soit, c’est un espace de respiration et de contestation de cette morale imposée.

    Les deux références faites dans l’exposé des motifs et qui reviennent sans cesse dans les débats, sont le Brexit et l’élection de Trump. Deux erreurs majeures commises par le scrutin qui aurait été abusé par de fausses nouvelles ! On voit nettement qui est l’ennemi qui devra être combattu : le populisme.

    L’ennemi qui est coupable

    Or cet ennemi, qui n’est pas nommé, mais qu’on devine facilement, ne s’exprime pas par les médias installés et raisonnables, mais par les réseaux sociaux, totalement insaisissables.

    Il faut donc le poursuivre là où il fait son œuvre, sur ces plateformes incontrôlées et pouvoir l’interdire. On pourra aussi, s’il est avéré que ces réseaux sont en lien avec les États étrangers, leur interdire toute existence par la voie du CSA au nom des intérêts fondamentaux de la nation.

    Traduisez : si vous diffusez d’une plateforme des idées semblables à celles qui dominent en Italie, en Autriche, en Tchéquie, en Hongrie, en Pologne, voire au Royaume-Uni, vous pouvez être interdit pour intelligence avec une puissance étrangère.

    Ce ne sera pas par voie de justice, mais par voie de décision administrative prise par le CSA auquel la loi donne ce pouvoir.

    Parallèlement, une éducation sera mise en place auprès des jeunes dans les écoles et les universités pour leur apprendre à se méfier des réseaux sociaux et à faire confiance aux médias reconnus qui sont les soutiens de la démocratie.

    Car, ce qui découle, au plan législatif, de cette « philosophie » ou de cette absence de vraie philosophie, c’est la « défense de la démocratie dans ce qu’elle a de plus sacré, le scrutin ». La loi sanctuarise ainsi l’évènement électoral que rien ne doit troubler afin d’éviter que le peuple, égaré, vote mal, et trahisse ainsi la démocratie comme ce fut le cas aux Etats-Unis, avec l’élection de Trump, au Royaume-Uni avec le vote du Brexit. On ne parle pas des autres pays… mais on les devine.

    Le tableau est simple. Il y a, d’un côté, les bons, qui sont les médias installés, à qui on peut faire confiance et qui sont éducateurs. De l’autre côté, ces réseaux sociaux innombrables et incontrôlables, à qui il faut interdire de troubler l’opinion, au moment sacré du scrutin.

    L’ironie n’a pas manqué de déferler, du côté des opposants. Si nous avions dit que M. Cahuzac, Ministre du Budget, avait des comptes en Suisse ouverts pour le parti socialiste, quel juge ne nous aurait pas condamnés pour diffusion d’une fausse information capable d’influencer sur le scrutin ?

    En revanche, la poursuite contre Fillon qui a vraiment influencé le scrutin présidentiel, et s’est, depuis, arrêtée comme si elle était sans fondement, n’est pas condamnée comme une « fausse information » puisque les juges la menaient…

    Dans ce relativisme absolu, la vérité et la liberté périssent ensemble, ce qui est philosophiquement logique et politiquement désastreux.

    Droit positif aujourd’hui

    Cette loi dont on ne sait pas dans quel état final elle va sortir, après lecture au Sénat et relecture à l’Assemblée, sera peut-être nocive, en tout cas inefficace.

    La loi de 1881 sur la presse, qui n’est pas un chef d’œuvre, avait, par le jeu des jurisprudences, gagné une certaine utilité pratique qui permettait de saisir le juge tout en donnant à l’expression écrite et orale l’espace de liberté dont elle a besoin pour vivre. Internet est un nouvel espace, moins ordonné encore que celui de la presse écrite ou rediffusée ou télévisée, mais qui peut aussi, à l’usage… et par les outils de cette loi, se policer, à défaut de se moraliser. Ajouter un instrument législatif et une règlementation supplémentaire ne résoudra rien et ne pourra que contribuer – mollement, espérons-le – à entraver un peu plus la vraie libre pensée.

    La proposition n’est pas déraisonnable quand elle met le doigt sur l’éducation. Là est la vraie question. Seulement, cette éducation n’est pas le « respect de l’espace sacré de la démocratie, le temps du scrutin ». La véritable éducation est tout simplement dans le goût de la vérité et la passion de la liberté qui sont à la racine de la culture française.

    Rien n’est beau que le vrai ; le vrai seul est aimable !

    Allez à la vérité de toute votre âme, et vous verrez bien qu’elle existe !

    La liberté, c’est de dire oui au vrai…

    Ces maximes sont présentes dans nos décisions judiciaires, car l’esprit humain, quand il raisonne, ne peut pas s’en écarter, sauf à tomber dans le scepticisme et l’inconséquence. Mais elles ne gouvernent plus l’État, au moins officiellement.

    Ce sera l’œuvre de la génération qui vient, si elle veut, d’imposer comme source de salut et de féconde harmonie ces deux réalités que seuls des esprits faux continuent d’opposer, la vérité et la liberté.  

    Jacques Trémolet de Villers

  • Les conséquences humaines de la crise économique, par Eric Letty.

    Il est vain de vouloir opposer, à la manière macronienne, le prix de la vie humaine et l’économie. Les confinements et l’arrêt de secteurs d’activité entiers hypothèquent l’avenir sans soulager les hommes.

    Le 26 janvier dernier, Emmanuel Macron, s’adressant à la nation, affirmait que la crise liée à l’épidémie de Covid 19 nous avait enseigné, en premier lieu, « qu’on ne peut pas penser l’économie sans l’humain […] Nous avons fait, dans tous nos pays, quelque chose qui était considéré comme impensable, c’est-à-dire qu’on a arrêté toutes les activités économiques pour protéger des vies. »

    3.jpegEn avril 2020, le président de la République avait déjà développé le même thème, dans les mêmes termes, en affirmant, au cours d’un entretien donné aux journalistes du Financial Times, que le choix de donner la priorité à l’humain sur l’économie allait « changer la nature de la mondialisation ». Noël ! Noël ! La nature de Macron avait elle aussi changé. Exit le président des riches : l’ancien ministre de l’économie de François Hollande avait muté en président de l’humanité !

    Ce coup de com’ est contre-battu par une évidence : l’économie est le produit de l’activité que les hommes développent pour assurer leur subsistance. L’arrêt de l’activité a donc des conséquences dramatiques pour eux. La proposition de Macron « On ne peut pas penser l’économie sans l’humain » a son pendant : on ne peut pas penser l’humain sans l’économie ; qui, par exemple, permet de trouver les moyens de financer la santé et de construire des hôpitaux.

    Une augmentation colossale de la dette publique

    Dès le mois de mars 2020, de vastes secteurs d’activité (la restauration, l’événementiel, l’hôtellerie, la culture, le spectacle et les loisirs, le tourisme, les transports, de nombreux commerces, les services à la personne…) avaient été arrêtés, avec des conséquences en chaîne sur leurs fournisseurs, clients ou partenaires. Le rapport économique social et financier annexé aux projet de loi de finances pour 2021 énumère les effets de ce premier confinement : effondrement de la demande intérieure provoqué par la chute de la consommation des ménages et de l’investissement des entreprises ; bouleversement des processus de production, désorganisation des chaînes de production et d’approvisionnement ; recul des exportations ; faillites d’entreprises et mise au chômage, partiel ou complet, d’une partie de la population active. Selon l’Insee, près de 715 000 emplois salariés avaient été détruits au premier semestre 2020.

    La croissance s’en est trouvée considérablement freinée. En 2020 le produit intérieur brut (PIB), qui mesure la création de richesse nationale pendant l’année, a dégringolé de 8,3 %. Encore ce chiffre est-il contesté. Dans un article publié le 18 février par Valeurs actuelles, Rémy Prud’homme, professeur d’économie émérite à Paris XII, estime que le PIB de la France aurait diminué bien davantage si l’État ne l’avait pas soutenu « au prix d’une augmentation massive de l’endettement public, de 300 milliards d’euros entre janvier et septembre (le chiffre de l’endettement fin décembre n’est pas encore publié). »

    En effet, la dette publique a bondi. Fin 2019, elle frôlait le cap des 100 % du PIB. À la fin du troisième trimestre 2020, elle a atteint 116 % du PIB (soit 2 674 milliards d’euros), pour avoisiner 120 % fin décembre. Une augmentation colossale, qui pourrait étrangler l’économie française si les taux d’intérêt, pour l’instant très bas, venaient à remonter.

    Voilà des décennies que l’État, dont le budget est systématiquement déficitaire, recourt à l’emprunt, notamment pour payer ses fonctionnaires et les pensions de retraite. En 2020, il s’est endetté encore plus massivement pour secourir une économie qu’il avait lui-même entravée, permettre aux professionnels concernés de ne pas mettre immédiatement la clé sous la porte et empêcher ainsi une révolte sociale.

    Les aides octroyées par l’État – chômage partiel, exonérations de charges, prêts garantis par l’État, fonds de solidarité – ont considérablement creusé la dette, mais contribué à éviter des défaillances d’entreprises. Le nombre de celles-ci a même diminué en 2020, par rapport à 2019 ; mais les difficultés ne sont que différées et pourraient déboucher sur une augmentation sensible des faillites et du chômage en 2021 – ou 2022, si le gouvernement parvient à retarder les effets de la crise jusqu’à la prochaine présidentielle. Combien de restaurants, de théâtres, de musées, de lieux de culture, rouvriront-ils leurs portes après cette année blanche, qui est surtout une année noire ? Combien d’entreprises françaises, fragilisées et endettées, seront-elles contraintes de licencier, ou rachetées par des fonds étrangers ?

    Stress, dépressions et pensées suicidaires

    La situation n’est guère plus favorable du côté des retraites qui constituent le premier poste de la dépense publique. La réforme annoncée par Emmanuel Macron et amorcée par le gouvernement, mal conçue et mal engagée, a été mise sous l’éteignoir sitôt votée en première lecture, au mois de mars 2020 – comme l’écrit l’association Sauvegarde Retraites, « le coronavirus est arrivé à point nommé pour permettre au pouvoir de suspendre son mauvais projet de loi sans avoir l’air de trop perdre la face. » Mais, par l’effet du ralentissement de l’économie et de l’arrêt de pans entiers de l’activité, la masse salariale s’est contractée de 8,4 % dans le secteur privé. Les cotisations prélevées sur les actifs, qui, en répartition, servent à payer les pensions des retraités, sont moins rentrées, ce qui a mis en difficulté les régimes du secteur privé. Quant aux pensions des retraités du secteur public, dont les régimes sont structurellement déficitaires, elles sont payées par l’État, ce qui creuse encore et toujours la dette.

    Le recours à l’endettement pour payer les retraites est une bombe à retardement dont hériteront, une fois de plus, les générations montantes, dans un contexte démographique difficile et que l’ambiance actuelle n’améliore pas : l’Insee a constaté au mois de janvier 2021 une baisse spectaculaire des naissances (-13 % par rapport à janvier 2020) qui « laisse peu de doute sur le rôle joué par le contexte de la pandémie sur cette évolution », souligne l’institut national de la statistique.

     

    Le recours à l’endettement pour payer les retraites est une bombe à retardement.

     

    Endettement abyssal, chômage et faillites en perspective : n’en déplaise à Emmanuel Macron, comment le coût économique de l’arrêt de l’activité n’entraînerait-il pas un coût humain – qui, tout étant lié, aggrave à son tour le coût économique ? Rapports et études font état de signaux inquiétants : confinements et couvre-feu engendrent le stress, l’anxiété, les dépressions, les pensées suicidaires, les violences au sein de familles fragilisées, le sentiment de solitude. Ils ont favorisé le syndrome du « glissement » chez les pensionnaires des Ehpad, qui, condamnés à la solitude pendant le premier confinement, se sont parfois laissé mourir… Les jeunes n’y échappent pas non plus, particulièrement les étudiants, isolés par l’arrêt des cours en « présentiel » et privés des petits boulots qui leur permettaient de subsister, à tel point que les pouvoirs publics ont créé, au mois de février, un « chèque psy », qui leur ouvre droit à trois consultations gratuites chez un psychologue ou un psychiatre. Une guerre des générations se dessine, jeunes contre boomers, nouveau facteur d’éclatement de la société, tandis que le rappel incessant des « gestes barrières » conduit à considérer autrui comme un danger.

    L’échec de l’État-Providence et de la technocratie

    Dans son allocution du 28 octobre 2020, Emmanuel Macron, annonçant le deuxième confinement, avait utilisé onze fois le verbe « protéger », affirmant notamment : « ma responsabilité est de protéger tous les Français […] je l’assume pleinement devant vous ce soir. » Un mois plus tard, annonçant un allègement des mesures, il répétait : « je ferai tout ce que je peux pour me battre à vos côtés, pour vous protéger… » Au lieu de quoi, la crise, sanitaire et économique, a montré les limites et signé l’échec de l’État-Providence, que le président de la République prétendait, en juillet 2018, « réinventer » pour construire celui du XXIe siècle !

    Mais elle manifeste aussi un autre échec, celui de la technocratie au pouvoir, incarnée par un président lui-même produit de la haute administration, sous l’autorité duquel s’est mise en place une démocrature sanitaire, organisée par une technocratie médicale sur les ruines de la politique. Sous la houlette des experts, le gouvernement se contredit, se dédit, ment aux Français, les infantilise et les soumet à une surveillance et un contrôle croissants.

    La crise de la Covid 19 met aussi en évidence des travers de l’État français, qui ont des conséquences humainement et économiquement dommageables. L’excès de centralisation : les oukases gouvernementaux ont bridé plusieurs libertés fondamentales, celles de travailler, de commercer, de circuler, de se réunir, de pratiquer un culte… le plus souvent sans que les pouvoirs locaux aient été consultés. Et il a fallu attendre le troisième confinement pour s’apercevoir que toutes les régions ne devaient pas être traitées de la même manière.

    Excès aussi d’administration, par exemple au sein de l’hôpital public, où 35,2 % des emplois hospitaliers ne sont ni médicaux, ni paramédicaux, contre 24,3 % en Allemagne. La paperasserie retombe sur le personnel soignant. Au CHRU de Nancy, les tâches administratives absorbent ainsi près du tiers de la journée de travail des médecins.

    Les Français ont constaté aussi que leur pays s’était désindustrialisé au point d’être incapable de produire des masques et des tests en quantité suffisante et en temps voulu, et plus tard de se procurer des vaccins. La France, qui se targue volontiers d’avoir le meilleur système de santé du monde, comme elle se vantait en 1939 d’avoir l’armée la plus puissante, dispose aussi de moins de lits et de réanimateurs que l’Allemagne voisine (il est vrai qu’au moment même où il déclarait la mobilisation générale contre l’épidémie, le gouvernement négligeait de faire appel aux cliniques privées). La promesse, faite au mois de juillet 2020 par le ministre de la Santé, Olivier Véran, d’augmenter à 12 000 le nombre de lits en réanimation est restée à l’état de vœux pieux : alors que les confinements sont principalement justifiés par la crainte d’une saturation des hôpitaux, 300 milliards de dettes n’ont pas permis d’en créer un seul. Ç’aurait pourtant été une bonne manière de mettre l’économie au service de l’humain !

     

    Illustration : 2021, la police contrôle une pizzeria. Une équipe du commissariat du onzième arrondissement de Paris est partie en patrouille durant plusieurs heures afin de contrôler le bon respect des règles sanitaires. Efficacité et sens des priorités sont les mamelles du redressement français.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Éphémérides du mois d'octobre : Table des matières...

    FLEURDEL VERSAILLES.jpg1 : 1291 : Philippe le Bel autorise la construction du Pont Valentré. 1680 : Mort de Pierre-Paul Riquet. 1684 : Mort de Corneille. 1793 : Deuxième Loi de Carnot organisant le Génocide vendéen. 1872 : Création de L'Arlésienne, de Bizet. 1855 : Citroën présente la DS. 1969 : Concorde franchit le mur du son. 1999 : Création du Parc Régional naturel des Causses du Quercy. 2016 : Patrick Demouy publie Le Sacre du Roi...

    2 : 1369 : Du Guesclin nommé Connétable. 1535 : Jacques Cartier découvre le site où d'élèvera Montréal. 1754 : Naissance de Louis de Bonald. 1725 : Mort de Nicolas Cugnot, père du fardier, la première automobile. 1851 : Naissance de Ferdinand Foch. 1853 : Mort de François Arago. 1892 : Mort d'Ernest Renan.

    3 : 1468 : Arrestation de Louis XI à Péronne. 1634 : Louis XIII se proclame Capitaine des Mousquetaires... 1886 : Naissance d'Alain Fournier. 1914 : Mort de Joseph Dechelette. 1961 : Henri-Germain Delauze fonde la COMEX. 1985 : Création du R.A.I.D. 1987 : Mort de Jean Anouilh. 2011 : Jules Hofmann, Prix Nobel de Médecine. 2023 : Anne L'Huillier et Pierre Agostini, Prix Nobel de Physique...

    : 1289 : Naissance du futur Louis X, le Hutin. 1226 : Mort de Saint François d'Assise. 1582 : Adoption du Calendrier Grégorien. 1898 : Début des travaux du métro parisien. 1961 : Renault présente la 4L. 1945 : Création de la Sécurité sociale. 1958 : Fondation de la Vème République. 2022 : Alain Aspect reçoit le Prix Nobel de Physique.

    5 : 1285 : La paroisse Saint-Matthieu l'ancienne, de Perpignan, reçoit quatre épines de la couronne du Christ. 1688 : Colbert règlemente définitivement l'appellation "Savon de Marseille". 1795 : Bonaparte mitraille les royalistes sur les marches de l'église Saint Roch. 1864 : Naissance de Louis Lumière. 1896 : Début de la visite du Tsar Nicolas II à Paris. 1914 : Premier combat aérien. 1918 : Mort de Roland Garros. 1980 : Découverte du Trésor de Rethel. 2005 : Installation définitive des Globes de Coronelli à la BNF. Jean-Pierre Sauvage, Prix Nobel de Chimie. 2019 : Ouverture du Conservatoire national de la mémoire des Français d'Afrique du Nord...

    6 : 105 Avant J-C : Les Cimbres et les Teutons détruisent deux armées romaines à Orange... 1773 : Naissance de Louis-Philippe. 1789 : Sur Versailles habité par le roi régnant, le soleil se lève pour la dernière fois... 1815 : Mort de Christophe Oberkampf. 1914 : Mort d'Albert de Mun. 2008 : Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier reçoivent le prix Nobel de médecine.

    7 : 1337 : Début de la Guerre de Cent ans. 1461 : Mort de Jean Poton de Xaintrailles. 1666 : Louis XIV signe le décret ordonnant la construction du Canal du Midi. 1800 : Surcouf s'empare du Kent. 1948 : Citroën présente la 2CV. 2020 : Emmanuelle Charpentier reçoit le Prix Nobel de Chimie.

    8 : Célébration de Sainte Réparate... 1111 : Consécration de la cathédrale d'Avignon. 1517 : François premier signe la charte de fondation du Havre. 1803 : Chute de la météorite d'Apt... 1906 : Naissance de Léopold Senghor. 1973 : Mort de Gabriel Marcel. 1981 : Abolition de la peine de mort.

    9 : 44 Avant JC : Fondation de Lyon. 272 : Martyre de Saint Denis. 1156 : Première Ostension de la Sainte Tunique d'Argenteuil. 1480 : Création des Bandes de Picardie... 1721 : Naissance de Jean-François Oëben. 1801 : Arrêté prescrivant la construction de la future Rue de Rivoli... 1860 : Ouverture au public du Jardin d'Acclimatation. 1890 : Premier vol de l'Éole, de Clément Ader. 1934 : Assassinat du roi Alexandre Premier de Yougoslavie à Marseille. 2012 : Serge Haroche, Prix Nobel de Physique. 2013 : Réouverture, à La Ciotat, du premier cinéma du monde. 2014 : Patrick Modiano reçoit le Prix Nobel de Littérature. 2015 : La rénovation du Château Borély de Marseille primée au Concours "Rubans du Patrimoine"...

    10 : 1613 : Décret de la reine Marie de Médicis en faveur de la Maison "Mellerio dits Meller". 1656 : Naissance de Nicolas Largillière. 1684 : Naissance d'Antoine Watteau. 1720 : Mort de Coysevox. 1930 : Naissance d'Yves Chauvin. 2010 : Mort de Maurice Allais.

    11 : 1416 : Fondation de l'Archiconfrérie de la Sanch, à Perpignan. 1443 : Charles VII crée le Parlement de Toulouse. 1670 : Mort de Louis Le Vau. 1802 : Naissance officielle du parachute. 1865 : Fin de "l'entrevue de Biarritz" entre Bismarck et Napoléon III. 1885 : Naissance de François Mauriac. 1944 : Retour définitif des moines à Saint-Benoît sur Loire. 1960 : Le prince François d'Orléans tué au combat en Algérie. 1971 : Parution de "L'âge d'or du Maurrassisme", de Jacques Paugam. 2009 : Canonisation de Jeanne Jugan.

    12 : 1010 : Charte de création de l'Abbaye de Solesmes. 1160 : Maurice de Sully devient Évêque de Paris. 1428 : Début du siège d'Orléans. 1769 : Naissance d'Aimée de Coigny. 1793 : Début de la deuxième vague de profanation de Saint Denis. 1793 : La Convention décrète Lyon Ville affranchie. 1903 : Inauguration de la statue de Vercingétorix à Clermont-Ferrand. 1918 : Mort d'Émile Guimet. 1924 : Mort d'Anatole France. 1926 : L'Illustration publie l'article touristico-sociologique de Maurras, "À Martigues"... 1931 : Inauguration de la statue du Christ rédempteur de Rio. 1947 : Tende et La Brigue deviennent françaises.

    13 : 54 : Mort de l'empereur Claude, natif de Lyon. 1307 : Arrestation des Templiers. 1344 : Matteo Giovanetti commence à décorer le Palais des Papes. 1870 : Incendie du Château de Saint Cloud. 1914 : Le gouvernement Belge s'installe "administrativement" en Normandie, à Sainte Adresse... 2014 : Jean Tirole, Prix Nobel d'Économie français...

    14 : 1066 : Bataille d'Hastings. 1670 : Première du Bourgeois gentilhomme, à Chambord. 1710 : Louis XIV institue la seconde Capitation. 1793 : Ouverture du pseudo-procès de Marie-Antoinette. 1806 : Victoire d'Iéna. 1831 : Mort de Jean-Louis Pons. 1839 : Invention du mot "Algérie". 1899 : Début des cérémonies du XXVème centenaire de la fondation de Marseille. 1992 : Georges Charpak, Prix Nobel de physique. 2019 : Esther Duflo, Prix Nobel d'Économie.

    15 : 1505 : Commande des portes de la cathédrale d'Aix-en-Provence. 1667 : Visite de Louis XIV à la Manufacture des Gobelins. 1805 : Début de la bataille d'Ulm. 1815 : Napoléon arrive à Sainte-Hélène. 1917 : Exécution de Mata Hari. 1931 : Parution du "Napoléon" de Bainville. 1934 : Mort de Raymond Poincaré. 1998 : Inauguration de la Ligne 14 du Métro parisien (Meteor). 2009 : Mort de Paul Barba-Negra. 2015 : Inauguration du nouveau Musée de l'Homme.

    16 : 709 : Aubert, évêque d'Avranches, préside la dédicace de la première église du mont Tombe, futur Mont Saint Michel... 1620 : Naissance de Pierre Puget. 1628 : Mort de François Malherbe. 1760 : Mort du Chevalier d'Assas et du sergent Dubois. 1760 : Louis XV, aux origines de la Cristallerie de Baccarat. 1793 : Assassinat de Marie-Antoinette. 1813 : Début de la bataille et défaite de Leipzig. 1902 : Première utilisation des empreintes digitales. 1919 : Consécration de la basilique du Sacré Coeur de Montmartre.

    17 : 1260 : Dédicace de la nouvelle cathédrale de Chartres. 1564 : Charles IX donne ses nouvelles armoiries à la ville de Salon. 1610 : Sacre de Louis XIII. 1742 : Antoine Claude Maille est reçu Maître vinaigrier... 1793 : Défaite des Vendéens à Cholet. 1794 : Les cinq premières moniales de Valenciennes guillotinées... 1849 : Mort de Chopin. 1957 : Albert Camus reçoit le Prix Nobel de littérature. 1999 : Mort de Pierre Debray.

    18 : Célébration de Saint Luc, Patron du Service de Santé des Armées... 1534 : Affaire des Placards. 1685 : Révocation de l'Édit de Nantes. 1698 : Début de la construction de Neuf-Brisach. 1748 : Traité d'Aix-le-Chapelle. 1793 : Mort de Bonchamp. 1859 : Naissance d'Henri Bergson. 1893 : Mort de Charles Gounod. 1924 : Ouverture du premier Concours du Meilleur Ouvrier de France... 1988 : Maurice Allais reçoit le Prix Nobel de l'économie. 2015 : Canonisation de Louis et Zélie Martin.

    19 : 1781 : Capitulation de Yorktown. 1812 : Début de la Retraite de Russie. 1862 : Naissance d'Auguste Lumière. 1916 : Naissance de Jean Dausset. 1943 : Mort de Camille Claudel. 1997 : Thérèse de Lisieux proclamée Docteur de l'Église.

    20 : 303 : Martyre de Saint Caprais. 1677 : Naissance de Stanislas Leszczynski. 1805 : Victoire d'Ulm. 1827 : Bataille de Navarin et indépendance de la Grèce. 1854 : Naissance de Rimbaud. 1854 : Naissance d'Alphonse Allais.

    21 : 1520 : Découverte de Saint Pierre et Miquelon. 1650 : Naissance de Jean Bart. 1680 : Fondation de la Comédie française. 1805 : Désastre de Trafalgar. 1830 : Aux origines des "Monuments Historiques"... 1848 : Publication des Mémoires d'Outre-tombe. 1945 : Les femmes votent pour la première fois... 1947 : L'Abbaye de Jumièges et son parc classés monuments historiques. 1991 : Authentification de la Grotte Cosquer. 1999 : Hélène Carrère d'Encausse, première femme Secrétaire perpétuel de l'Académie française. 2012 : Canonisation de Jacques Berthieu, premier saint de Madagascar et de l'Océan Indien.

    22 : 741 : Mort de Charles Martel. 1784 : Le jeune Bonaparte reçoit son brevet de "cadet-gentilhomme"... 1797 : Le premier saut en parachute. 1835 : Création de l'AFP. 1906 : Mort de Paul Cézanne. 1973 : Création du Parc naturel régional du Haut Languedoc. 2009 : Mort de Pierre Chaunu.

    23 : 1295 : Auld Alliance (traité d'alliance défensive entre la France et l'Écosse). 1698 : Naissance d'Ange-Jacques Gabriel. 1749 : Naissance de Nicolas Appert. 1793 : Décret de la Convention ordonnant la destruction des statues de la galerie des rois de Notre-Dame de Paris. 1812 : Coup d'État manqué du Général Mallet. 1844 : Naissance d'Édouard Branly. 1852 : Naissance de Louis Forain. 1940 : Hitler rencontre Franco à Hendaye. 1957 : Albert Camus publie sa Lettre ouverte, Le sang des Hongrois...

    24 : 996 : Mort d'Hugues Capet. 1260 : Clôture de la semaine de festivités organisées pour la consécration de la cathédrale Notre-Dame de Chartres. 1599 : Henri IV répudie la reine Margot. 1648 : Signature des Traités de Westphalie. 1806 : Du 24 au 26, Napoléon, après Iéna, couche à Sans-Souci... 1868 : Naissance d'Alexandra David-Neel. 1944 : Mort de Louis Renault. 2019 : Exposition exceptionnelle au Louvre pour le 500ème anniversaire de la mort de Léonard de Vinci.

    25 : 732 : Charles Martel arrête les Maures à Poitiers. 1415 : Désastre d'Azincourt. 1653 : Mort de Théophraste Renaudot. 1685 : Début de la construction du Pont Royal. 1722 : Sacre de Louis XV. 1791 : Dernière Messe à Cluny. 1824 : Ouverture du premier Grand magasin. 1826 : Mort de Philippe Pinel, fondateur de la psychiatrie moderne. 1836 : Érection de l'Obélisque de Louxor, Place de la Concorde. 1838 : Naissance de Georges Bizet. 1977 : Création du Parc naturel régional des Volcans d'Auvergne. 1980 : Mère Térésa  visite les "Missionnaires de la Charité" de Marseille... 2007 : Premier vol commercial pour l'Airbus A380.

    26 : 1396 : Mort de Jean de Beaumetz. 1289 : Bulle papale Quia Sapientia par laquelle Nicolas IV fonde l'Université de Montpellier.  1562 : Date possible du départ définitif de France de Jean Goujon. 2010 : Ouverture de l'Exposition "Sciences et Curiosités à la Cour de Versailles"...

    27 : Évocation : Quand Léonard de Vinci s'est installé au Clos Lucé... 

    28 : 878 : Le Pape Jean VIII consacre le première église carolingienne de Vézelay. 1362 : L'abbé de Saint Victor de Marseille devient pape, sous le nom d'Urbain V. 1533 : Le pape marie le futur Henri II à Marseille. 1628 : Fin du siège de La Rochelle. 1696 : Naissance du Maréchal de Saxe. 1714 : Arrivée de l'ambassade de Perse à Marseille. 1924 : Début de la Croisière noire. 1952 : Le Mystère II, premier avion français à franchir le mur du son. 1980 : Le château et l'enceinte de Castelnaud classés Monuments historiques...

    29 : 1825 : À Lyon, la Place Bellecour retrouve sa statue équestre de Louis XIV... 1882 : Naissance de Jean Giraudoux. 1932 : Lancement du Normandie. 1959 : Première parution des Aventures d'Astérix le Gaulois. 1959 : Baptême de Foujita... 1981 : Mort de Georges Brassens. 2008 : Création du Label "Jardin remarquable"...

    30 : 1757 : Naissance de Jean Cottereau, dit Jean Chouan. 1762 : Naissance d'André Chénier. 1794 : Création de l'École Normale Supérieure. 1834 : Inauguration du Pont du Carrousel. 1871 : Naissance de Paul Valéry. 1894 : Naissance de Jean Rostand. 1997 : Après l'échec du premier tir, la fusée Ariane V réussit son deuxième lancement. 2015 : La commune de Vabre déclarée "Juste parmi les Nations"...

    31 : Vers 290 : Martyre de Saint Quentin. 1355 : Le Prince Noir détruit Castelnaudary... 1793 : "Brissot la guerre" est guillotiné.

     

    Et, pour les Éphémérides des mois de Novembre et de Décembre :

    Éphémérides du mois de Novembre...

    Éphémérides du mois de  Décembre...

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  • De l'éloge de la Normandie aux élucubrations d'Eric Besson, en passant par la sagesse de Pierre Boutang.....

                France info nous offre souvent matière à des notes, soit pour critiquer tel ou tel propos, soit aussi, souvent, pour signaler ce qui nous a paru intéressant sur cette radio, ainsi la chronique sur Bainville et son Histoire de France que vous pouvez retrouver dans notre Catégorie Audio…

                Aujourd'hui, ce sera chapeau bas, et pas pan sur le bec : c’est une fois de plus à l’occasion de la toujours très intéressante rubrique de Philippe Vallet, Le livre du jour. Il recevait, le dimanche 6 juin, Jacqueline Monsigny, qui venait présenter son ouvrage L’extraordinaire histoire de la Normandie...

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    L’extraordinaire histoire de la Normandie, de Jacqueline Monsigny
    Editions Alphée - Jean-Paul Bertrand
     356p., 21,00€

                Philippe Vallet envoie son sujet, sobrement comme toujours, puis s'efface devant son invité(e):

                "La Normandie est une région assez discrète. Pourtant, avec ses 700 kilomètres de côtes, du Mont Saint-Michel au Tréport, son histoire et ses richesses, elle mériterait de plus grands égards. C’est ce que rappelle la romancière d’origine normande Jacqueline Monsigny dans son nouveau livre, L’extraordinaire histoire de la Normandie....."

                 S'ensuivent 2’29" de pur plaisir, pendant lesquels la passionnée de sa terre nous livre son amour pour sa province.

                 Et, en l'écoutant parler, avec chaleur et lyrisme de cette Normandie qu'elle aime tant, on a bien sûr envie de lire son ouvrage, mais deux choses reviennent à l'esprit...

                 D'abord, les élucubrations Éric Besson ("...il n'y a pas de peuple français... il n'y a qu'un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble...", même si, par la suite, il a tenté, encore plus maladroitement, d' "expliquer" son pathos, ne faisant que s'enfoncer encore un peu plus...). Les propos, non directement politiquesde Jacqueline Monsigny, lui donnent évidemment tort : il se passe bien quelque chose depuis des siècles, sur ces terres d'héritage qui composent notre France, et ce ne sont ni des zombis ni des extra-terrestres, mais bien nos ancêtres qui les ont peuplé, de leur vie physique et spirituelle, depuis plus de vingt siècles....

                 Et c'est là qu'on se met à penser aussi à ce que dit Boutang dans cette superbe conférence que nous avons mise en ligne. Parlant très concrètement de l'Islam, Boutang dit - et il a évidemment raison - qu'il y a bien, effectivement, place pour plusieurs communautés en France. On parle ici de la communauté normande, à propos du livre de Jacqueline Monsigny qui sert de point de départ à notre réflexion de ce jour, mais il y a la Basque, l'Alsacienne, la Flamande, la Bretonne, l'Auvergnate etc...

                 Oui, mais (et c'est là que Besson a tort) il n'y a pas place pour deux civilisations.

                 Car les communautés de nos Provinces partagent, en les adaptant chacune à son génie propre, les mêmes fondamentaux : spiritualité, culture, filiation gréco-romaine, droit, moeurs et coutumes etc... Chacune se nourrit du même héritage, en y apportant sa propre richesse particulière.

                 Ceux qui, raisonnant sottement par absurde analogie, prétendraient qu'il en est de même - ou qu'il pourrait en être de même - avec des personnes provenant d'autres civilisations ne sont rien d'autre que des idéologues.

                 Le drame, c'est qu'aujourd'hui, en France, ils sont au pouvoir.....

  • Dans maurras.net : le Charles Maurras, de Tony Kunter (en attendant la vidéo...).

                Le site maurras.net ( http://maurras.net/ ) a signalé la sortie (le 1er septembre) du Charles Maurras, la Contre-Révolution pour héritage, de Tony Kunter, aux Nouvelles Éditions latines.

                Le premier livre de Tony Kunter s’appuie sur une épistémologie de l’histoire des idées novatrice, en se rattachant à l’école de la contextualisation de Quentin Skinner tout en en énonçant les limites. Cet essai est aussi fondé sur une histoire à la source, dépassant la traditionnelle histoire-problématique à la française.

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    Nouvelles Editions Latine, 305 pages, 17 euros

                Analysant les rapports entre Louis de Bonald et Charles Maurras, Tony Kunter conclut à la captation d’un héritage en déshérence. Autour de Joseph de Maistre se jouent les rapports entre positivistes et catholiques au sein de l’Action française. Enfin, cette récupération et ce recalibrage d’auteurs s’apparentent à une refondation contre-révolutionnaire, centre névralgique de la pensée de Charles Maurras.

                Voilà tout le programme de l’ouvrage de Tony Kunter qui présente une analyse de la pensée de Charles Maurras sous un angle inédit. Le sujet reste de plus d’actualité : la pensée maurrassienne a largement influencé la Ve République jusqu’au concept de monarchie républicaine souvent évoqué de nos jours.

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    Louis de Bonald

                Tony Kunter a contribué à la variété des publications du site maurras.net — voir l’onglet Textes sur Charles Maurras. La plupart de ces apports constituent des outils complémentaires à son ouvrage, l’ensemble constituant son master en histoire des idées politiques, soutenu à L’Université Toulouse II Le Mirail en 2007 sous la direction de Jacques Cantier et Jean-François Soulet.

     

                Tony Kunter est né à Toulouse le 15 septembre 1983. Il s’intéresse très vite à l’écriture et à l’histoire. Deux fois lauréat du Concours de la Résistance et de la Déportation (en 1998 et en 1999), il poursuit ensuite des études historiques où il rencontre rapidement la figure et l’œuvre de Charles Maurras, dans le cadre d’un commentaire de l’affiche annonçant le premier numéro de L’Action française quotidienne en mars 1908.

                 Après la mort de son père dans des circonstances douloureuses en 2005, il se passionne pour les auteurs contre-révolutionnaires Louis de Bonald et Joseph de Maistre (ci dessous). De là lui vient l’idée de cette étude sur les filiations de la pensée maurrassienne avec celle des théocrates.

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  • La Catalogne, depuis les Rois Catholiques, soit depuis le XVe siècle, n'a jamais cessé d'être espagnole

     Le palais de la Généralité, place Sant Jaume à Barcelone

     

    En deux mots.jpgQue se passera-t-il aujourd'hui en Catalogne ? Que va-t-il sortir des élections décidées par Madrid pour mettre un terme au psychodrame indépendantiste ? 

    On dit le scrutin incertain ; on prédit, entre candidats unionistes et indépendantistes un résultat « serré » qui peut-être ne décidera de rien, ne résoudra rien. Les sièges une fois attribués, quelles alliances vont-elles devoir se nouer, quelle coalition nécessairement hétéroclite ou même contre-nature va-t-elle se constituer pour former un gouvernement, élire un président ? Alchimie démocratique assez obscure, indigne et délétère ! Peut-on jouer aux dés l'avenir d'un peuple ? Quel que soit, ce soir, le résultat, il y a gros à parier que la partie perdante le contestera aussitôt. La démocratie ne transcende pas l'Histoire et les réalités. Il lui arrive de les mettre en péril ... 

    Il faut respecter le peuple catalan, attaché jusqu'à la déraison à ses traditions, sa langue, son identité. On se prend même à regretter que les Français n'aient pas fait preuve d'un semblable attachement, d'une même fidélité à eux-mêmes, à leurs pays et à la France. 

    L'une des spécialités des indépendantistes catalans est le travestissement de l'Histoire. Quoiqu'ils en disent, la Catalogne n'a jamais été indépendante. Avant le mariage d'Isabelle de Castille et de Ferdinand d'Aragon qui scella, il y a près de six siècles, l'unité de l'Espagne, la Catalogne appartenait, comme Valence et les Baléares, à la couronne d'Aragon. Jamais ensuite elle ne fut un Etat, jamais elle ne fut une nation indépendante. Elle aurait pu l'être et ne le fut pas. L'Histoire a tranché : l'Espagne a été un acteur majeur de l’histoire de l’Europe et au-delà ; la Catalogne, depuis les Rois Catholiques, soit depuis le XVe siècle, n'a jamais cessé d'être espagnole.  

    Comme le parlement britannique peut tout sauf changer un homme en femme, la démocratie quelle que soit son arithmétique, quels que soient ses résultats et ses combinaisons postélectorales, ne pourra empêcher que de toute façon la Catalogne, suivant une modalité qui lui est propre, soit et reste espagnole.  •

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien ci-dessous

    En deux mots, réflexion sur l'actualité 

    A lire dans Lafautearousseau  ... 

    On a tout à perdre à mépriser les États et les nations, à les tenir pour dépassés ...

    Comédie ou tragédie ?

    L'Histoire est-elle vouée à se répéter ?

    L’Espagne à la croisée des chemins. Espagne, où vas-tu ?

    Catalogne ou quand le pire n’est jamais sûr

    Au bord du précipice

    Barcelone : « No tinc por »

  • Hommage à Jacques Pierre Bainville, sur la page facebook de Philippe Conrad.

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    Jacques Pierre Bainville, journaliste, historien et académicien français vient au monde le 9 février 1879 à Vincennes et meurt le 9 février 1936 à Paris.

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    Lorsqu’il en arriva à l’épisode de Jeanne d’Arc, dans la rédaction de son Histoire de France, il écrivit : « D’un consentement universel, il n’est dans aucun temps, dans aucun pays, aussi pure héroïne, récit plus merveilleux. Nul ne pourra l’entendre que ses yeux ne se remplissent de larmes… "
    Après ses études secondaires, un voyage en Allemagne donne à Bainville l'occasion de découvrir la puissance de l'Empire allemand. Il se demande si la République française est suffisamment forte pour faire face à un si redoutable voisin. Peu après son retour, il entre en relation avec Charles Maurras dont il devient le disciple et l'ami. Il débute alors dans le journalisme à la Gazette de France et publie Louis II de Bavière (1900). Tout en continuant à s'intéresser aux affaires allemandes (Bismarck et la France paraît en 1907), il assume la responsabilité de diverses rubriques de presse. Lorsque L'Action française devient un quotidien en 1908, Charles Maurras lui confie le secteur de la politique étrangère, que Bainville détiendra jusqu'à sa mort. Pendant la guerre, il donne, sur le thème de l'ennemi héréditaire, un exposé cursif des relations franco-allemandes, Histoire de deux peuples (1915), puis, en 1916, il est chargé d'une mission officielle en Russie d'où il rentre très pessimiste. Peu après, il évoque avec ironie les engouements germanophiles de certains milieux intellectuels et politiques français du xixe siècle dans l'Histoire de trois générations (1918), qui demeure un de ses meilleurs livres. La paix revenue, il déplore le maintien de l'unité allemande dans Les Conséquences politiques de la paix (1920) et marque les points de la carte sur lesquels ne manquera pas de s'exercer la poussée germanique qui fera sauter l'œuvre des traités. En 1924 paraît l'Histoire de France qui connaît un énorme succès de librairie. Bainville a désormais acquis l'audience d'un vaste public. Il est, depuis 1920, directeur de la Revue universelle et écrit régulièrement, non seulement dans L'Action française, mais dans Le Petit Parisien, La Liberté, Candide, etc. Il publie Jaco et Lori (1927), Napoléon (1931) et, en 1935, La Troisième République. Il est élu la même année à l'Académie française.
    3.jpgHistorien politique, Bainville ... cherche à éclairer les faits d'une lumière qui permette de mieux comprendre leur enchaînement. Observateur de son temps, il excelle à déceler les conséquences prévisibles du jeu des puissances et des illusions des hommes sans jamais faire mystère de ses options fondamentales. Les recueils de ses articles publiés après sa mort se lisent toujours avec intérêt : La Russie et la barrière de l'Est (1937), L'Angleterre et l'Empire britannique (1938), L'Allemagne (2 vol., 1939-1940).
    ((Atteint d’un cancer qui ne lui laissait guère d’espoir, Jacques Bainville fut élu à l’Académie française par 20 voix, le 28 mars 1935, au fauteuil de Raymond Poincaré. Il fut reçu quelques semaines avant sa mort par Maurice Donnay, le 7 novembre 1935.)
  • L'éditorial de Politique Magazine.

                 Histoire et mémoire, tel est le thème de cet édito du numéro 69 de Politique Magazine ( http://politiquemagazine.fr/  ).

                 L'intérêt du sujet n'échappera à personne : on touche là a en effet à quelque chose qui, bien loin d'être anodin, est au contraire absolument essentiel....  

              "Tout le monde politicien et partisan n'a cessé de jouer avec la France, avec ce qu'elle représente, avec son histoire, avec son avenir. Il ne s'agit jamais que de se l'approprier, de s'identifier à elle, de parler en son nom, de revendiquer son histoire - histoire nécessairement déformée à cette intention -, enfin d'inscrire son avenir dans un programme électoral qui est censé lui indiquer une route salutaire et radieuse.  

               Le caractère violemment idéologique du perpétuel conflit politique français, même et surtout quand les idées font défaut, n'ont fait qu'en ajouter et en réajouter dans cette lutte pour l'appropriation partisane de l'histoire, donc de la mémoire, donc pense-t-on de l'avenir.

               Nous payons aujourd'hui le prix d'une conception idéologique de la République avec cette grave ambiguïté qui tient à la dénomination même de République qui, tantôt, peut être prise dans son acception étymologique d'Etat, sens courant à tout époque, même aux XVI°, XVII° et XVIII° siècles français, tantôt se dresse dans sa stature idéologique qui varie, de plus, au gré des opinions de chacun.

               Dans ce dernier cas, il faut bien reconnaître que la République s'apparente à n'importe quel régime d'idéologie sommaire qui prétend imposer ses vues partisanes comme des normes universelles. Alors, de quoi s'agit-il ? Premièrement d'enlever de la mémoire collective tout ce qui n'entre pas dans le cadre voulu par les idéologues : l'histoire n'existe plus. Cet anéantissemnt fait même partie du programme pour permettre l'éducation des esprits. "Du passé faisons table rase", c'est la formule bien connue. Deuxièmement, il faut aller plus loin : il faut revoir l'histoire, la dicter. Toujours dans le même but : la rendre éducative, en façonner les esprits, en faire un lieu de culte idéologique.

                C'est ainsi en France. C'est une doctrine pour ainsi dire officielle. 

                L'histoire, donc la mémoire, est tout à la fois anéantie et reconstruite, dévalorisée et retaillée à façon. Comme la République, une et indivisible dans son principe, est devenue dans les faits plurielle, la façon est aujourd'hui multiple. Chacun a son histoire qui n'est pas celle de l'autre. Le parti, la communauté deviennent la règle, elle-même, identifiée à la République.

                Le résultat n'était pas difficile à prévoir : d'abord, un amoindrissement de tout ce qui dans l'histoire nationale a tendu à l'unité : Bouvines, Jeanne d'Arc pour prendre ces exemples. Jeanne d'Arc, héroïne nationale, fête nationale légale n'existe plus guère aujourd'hui qu'à Orléans où, Dieu merci, elle existe bien. La cause de ce désintérêt se devine aisément : sa leçon nationale est royale. Puis une multiplication des fêtes mémorielles pour satisfaire les vues des partis, des groupes à qui le politicien, parvenu au pouvoir, donne satisfaction. Inutile de le sénumerer !

                D'où le rapport Kaspi qui a été remis en novembre au chef de l'Etat et qui souligne cette pulvérisation de la mémoire collective selon les besoins du clientélisme politique. Il propose de ramener les commémorations nationales - il y en a bien d'autres !... - de 12 à 3. Le 14 juillet comme fête de la nation, le 11 novembre et le 8 mai, qui sont les anniversaires des victoires de la France lors des deux dernières guerres mondiales. Ces deux dernières dates se comprennent parfaitement comme fêtes d'unité de la nation, encore ne faut-il pas les déformer et leur retirer leur caractère national.

                Mais il suffit d'évoquer le 14 juillet pour saisir tout ce qu'a d'ambiguïté la fête nationale de notre patrie. Que fête la nation ? Une fédération autour de son roi qui a, d'ailleurs, échoué ? Une révolte avec meurtre et sans gloire que le mythe a transformé en modèle historique ? Toutes ces ambiguïtés ne sont pas sans conséquences. A force, l'unité de la France en souffre; la Marseillaise, l'hymne national, a été sifflé. Ce signe est tragique. Chacun conçoit sa révolte et en fait un héroïsme.

                L'unité de la France ne se décrète pas. Elle se vit. Et elle doit se vivre dans le vrai sens de son histoire."