UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Pour la très belle crèche qu'il a installée dans l'Hôtel de Région, un double bravo à Laurent Wauquiez ! 

     

    Mur-bleu gds.jpgAlors que les Tribunaux administratifs ridiculisent la Justice, interdisant une crèche ici mais l'autorisant là, dans une grotesque guerre picrocholine menée par quelques laïcards qui vivent encore en 1905, quelqu'un a bravé l'ire de ceux dont l'horloge mentale s'est arrêtée au temps du petit père Combes : une centaine de santons en terre cuite, une superficie totale de 14m2, c'est la crèche de Noël qui a été installée dans le hall d'entrée du siège de la région Auvergne-Rhône-Alpes par son président, Laurent Wauquiez. 

    En dehors de toute considération de politique politicienne, ou de toute prise de parti, ce geste nous paraît mériter un double bravo. 

    D'abord parce que Laurent Wauquiez « a osé » : oui, il a osé braver le politiquement correct de tous ceux qui hurlent contre les crèches, alors qu'ils n'hésiteront jamais à partager avec les musulmans le repas de rupture du jeûne, ou à leur souhaiter un « bon ramadan » ! Les adeptes de la Nouvelle Religion Républicaine s'étranglent dès qu'on dit « crèche », et bien sûr plus encore quand on en installe une, alors qu'ils ouvrent toutes grandes les portes à l'Islam : eh, bien ! qu'ils s'étranglent, en admirant cette crèche dans un Hôtel de Région ! Nous, nous voulons des crèches partout, parce que « nous sommes un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Qu’on ne se raconte pas d’histoires... » comme le disait fort justement de Gaulle.
     
    Ensuite parce que, ce faisant, Laurent Wauquiez montre qu'il a bien compris une chose, finalement, fort simple, mais qui échappe à nos beaux esprits : « ...ne devient culturel que ce qui est entré dans les mœurs par la force de l'habitude. Le culturel c'est le cultuel... avec, en plus, l’R.… du temps ! Il n'y a donc au fond pas de différence entre notre tradition religieuse et notre culture... Ne nous laissons pas enfermer par une laïcité qui ne cherche qu'à nous étouffer. » (Dominique de Longeaux, Courrier des lecteurs de Famille chrétienne n° 2029) 
  • Chirac : De la décence, oui bien sûr ! Mais, de l'unanimisme ? certainement pas !...

     

    Mur-bleu gds.jpgChirac va très mal. Il aura été certainement le pire de tous les présidents de la Ve République car, avec ses décrets scélérats sur le regroupement familial, pris en 1976, il a touché la France au coeur : en changeant le peuple.

    Pour des considérations sordides, bassement matérielles et même - pour parler clair - simplement de « fric », le regroupement familial a consisté à faire venir en masse femmes et enfants du travailleur étranger sous contrat de travail temporaire, afin que son salaire reste en France, et n'aille pas « là-bas », « au bled »...

    Sauf que, de cette façon, on a créé d'une manière insensée les conditions pratiques d'une colonisation de peuplement, et installé, à côté du peuple français, une autre population, dont une partie seulement s'est intégrée, l'autre vivant «  à part » (ce qui est le sens exact du mot « apartheid »), formant même des poches où les deux tiers, et parfois plus, de la population sont d'origine maghrébine ou sub-saharienne : voyez la ville de Saint-Denis et tant et tant d'autres « quartiers » et « cités », carrément rebaptisées « zones de non-droit »...

    En menant cette politique folle, Chirac a littéralement touché la France au coeur. Nous croyons qu'elle surmontera cette épreuve, inédite dans son Histoire, comme elle a surmonté les autres; mais nous ne nous voilons pas la face : c'est déjà très dur, et le pire n'est pas derrière nous, mais devant nous.

    Aussi, aujourd'hui que l'on apprend l'extrême faiblesse de Chirac, que l'on ne s'attende pas à nous voir nous réjouir, car nous ne sommes pas des charognards : nous faisons de la Politique, avec un « P » majuscule, et nous n'avons en vue que l'intérêt national; mieux : le Bien commun.

    Mais, à l'inverse, que l'on ne compte pas sur nous pour que nous tombions dans l'unanimisme mielleux des fossoyeurs de la Nation France.

    Jacques Chirac va mal; comme tout un chacun, vu son état, il mourra un jour, peut-être proche. Ce jour-là, nous dirons : « paix au mort », mais « merci pour tout » ? Certainement pas !  

  • Encore un mensonge d'Etat : les fermetures d'écoles se multiplient, surtout en milieu rural...

    "Nous ne fermerons pas d'écoles jusqu'en 20223 : la promesse d’Emmanuel Macron faite le 25 avril 2019 lors de sa conférence de presse de conclusion du Grand débat ne sera pas tenue.
    En fait, elle était assortie d’un petit astérisque en bas de page : "pas de fermeture sans l’accord des maires”. 
    Résultat: 362 établissements, ruraux pour la plupart, ne rouvriront pas à la rentrée...

    Selon une enquête du ministère de l’Éducation nationale, reprise par Le Parisien ce lundi 1er juillet, 400 écoles vont disparaître à la rentrée de septembre. Parmi elles, 150 fermetures ont été décidées par l’Éducation nationale et 250 par les élus locaux dans le cadre de projets de fusions et regroupements d’écoles, concernant en première ligne les établissements ruraux.

    Dans la Somme, département rural parmi les plus concernés, « 30 fermetures sont prévues à la rentrée », compte le directeur académique de l'Education nationale (Dasen), Jean Hubac.

    Selon le syndicat SNUipp-FSU, 808 classes ont déjà fermé lors de la dernière rentrée en zones rurales. C’est l’une des doléances des gilets jaunes : la disparition progressive des services publics près de chez eux les obligeant à prendre, toujours plus loin et plus souvent, leur voiture.

    En réalité, les Français doivent le comprendre, le savoir, l'admettre : le Système veut la peau de "la France périphérique", des zones rurales, car elles sont l'antidote exact à la mondialisation voulue par "la fortune anonyme et vagabonde"...
    Il veut sa peau en y faisant disparaître les Ecoles mais aussi les maternités (au Blanc et ailleurs), les Services publics...

    Voilà pourquoi nous sommes anti-Système.


    Voilà pourquoi nous sommes révolutionnaires de ce désordre établi, "chaos figé des conservateurs du désordre", héritiers du "chaos explosif des révolutionnaires"...


    Voilà pourquoi nous voulons une révolution royale.


    Voilà pourquoi nous crions "Vive le Roi", premier serviteur de la légitimité révolutionnaire, pour que continue à vivre notre France charnelle sur la totalité de ses magnifiques pays que l'Histoire nous a légués, et dont la République idéologique veut nous priver, en nous entassant dans une quinzaine d'immenses conurbations sans âme, au milieu d'un grand désert, là où s'étendait, jadis, notre "Douce France"...

  • Aliette et Jean Raspail de nouveau réunis, ensemble dans le vrai Royaume...

    "Ce qu'on appelle vie est de ne pas te voir;

    ce qu'on appelle mort c'est regard qui commence...."

    (Pierre Boutang)

    Maintenant, Aliette Raspail voit, elle aussi; elle a retrouvé Jean, et le couple s'est reformé. Non plus sur cette terre, écrasé par les pesanteurs, mais libéré des médiocrités, bassesses et laideurs d'ici-bas : là-haut, plus haut encore que les étoiles que ce Don Quichotte ne cessait de regarder, faisant d'elles sa boussole vers ce royaume qu'il a tant cherché et tant aimé... 

    1A.jpg

    Un petit garçon rêvait d'un royaume.
    Un roi - réellement, légitimement roi, mais de Patagonie - vivait seul, face à l'océan, dans un fort délabré de la côte du Ponant, attendant l'héritier qui recueillerait son rêve avec sa royauté. Il choisit l'enfant. Il lui fit partager les mirages de cette Terre de Feu où il n'avait peut-être jamais mis les pieds, mais qui était toute sa vie, son être même; il l'introduisit dans les mystères du royaume invisible qu'il portait en lui ; il le fit roi...
    Le petit garçon devenu adulte est le personnage central dans Le jeu du Roi,  grande et belle histoire, pleine de significations, comme on n'en écrit plus, comme seul pouvait l'écrire Jean Raspail...

    J'ai eu la chance de pouvoir l'interroger longuement, à Paris, avec un autre camarade, et, de la bonne trentaine d'entretiens que nous avons eus, ce ne fut certes pas le moins chaleureux. Puis, je l'ai revu, toujours à Paris, lors du repas du soir du Congrès de la Restauration nationale, auquel nous avait convié Hilaire de Crémiers. Assis, à sa table, en grand uniforme, Raspail parlait un peu de tout : nous nous présentâmes à lui, et je lui rappelai notre entretien, dont il se souvenait parfaitement; et aussi nos discours aux Rassemblements des Baux : alors il nous raconta comment il avait vécu cette participation au Rassemblement, et le souvenir le plus fort qu'il en avait gardé était celui de cet orateur qui sautait presque sur la tribune, et la faisait trembler : nous lui rappelâmes qu'il s'agissait de notre Vice-Président, Gérard de Gubernatis, qui parlait toujours en dernier, afin de conclure les discours par de l'énergie et de l'enthousiasme...

    Maintenant, avec Aliette, qui vient de le retrouver, ce couple, chercheur inlassable de royaume, a terminé sa quête, en entrant dans le seul, le vrai Royaume qui pouvait le combler...

    François Davin

  • Au Cinéma : L’Origine du mal…, par Guilhem de Tarlé

    1A.jpg

     

     

    Arts & Ciné : L’Origine du mal, un film français de Sébastien Marnier, avec Jacques Weber, Dominique Blanc, Doria Tillier (Serge, le père, Louise, son épouse actuelle, et leur fille George) et Laure Calamy (Stéphane).

    guilhem de tarlé.jpgL’Origine du mal… Une histoire d’ « amours » saphiques… On a tout dit, et je pourrais (je devrais ?) m’arrêter là !

    L’Origine du mal… Nous la connaissons, c’est l’orgueil de Satan, le péché originel, et il n’est sans doute pas anodin que le film insiste sur l’homosexualité de Stéphane, et mentionne celle de son demi-frère. Rien pourtant dans le synopsis et dans les commentaires ne permettait d’imaginer cet à coté de ce long métrage, dont la longueur d’ailleurs (plus de 2 h) laisse trop de place à des scènes scabreuses, sans intérêt. Un ami m’a fait connaître l’existence de la Queer Palm, qui distingue depuis 2010 les films ayant pour thématique un sujet LGBT. Cela m’avait fait bondir mais, à bien y réfléchir, un tel label permettrait de « tracer » ces films et nous pourrions les boycotter. On parle actuellement de la baisse de fréquentation des salles obscures, et on évoque la « qualité » de l’offre… Peut-être en effet que le spectateur moyen en a marre de voir banaliser, intégrer » ces couples homosexuels.

    D’autant plus que, sauf à dire que ces actes sont à L’Origine du mal, ils n’ajoutent rien à l’intérêt du scénario, et de la quand même très bonne mise en scène, qui porte sur l’usurpation d’identité.

    Dommage que le réalisateur ait ainsi gâché une idée originale, admirablement interprétée par Laure Calamy dans le rôle de Stéphane à qui l’on donnerait « le Bon Dieu sans confession» …

    Rappelons-nous, à regarder son sourire enjôleur, la fable Le Cochet, le Chat et le Souriceau :

    « Garde-toi, tant que tu vivras,

    De juger des gens sur la mine ».

  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (85), La croisade des Albigeois...

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans, l'honorable famille capétienne règne de père en fils... :

    "...Qu'était l'hérésie albigeoise ? Un mouvement politique. On y reconnaît ce qui apparaîtra dans le protestantisme : une manifestation de l'esprit révolutionnaire. Il y a toujours eu, en France, des éléments d'anarchie. D'époque en époque, nous retrouverons de ces violentes poussées de révolution, suivies, tôt ou tard, d'une réaction aussi vive. Et toujours révolution et réaction ont pris la forme d'une guerre religieuse, d'une lutte d'idées.

    Comme les protestants, les Albigeois prétendaient purifier le christianisme. Ils s'insurgeaient contre la hiérarchie ecclésiastique et contre la société. Si l'on en croit les contemporains, leur hérésie venait des Bogomiles bulgares qui furent comme les bolcheviks du Moyen Âge. Ce n'est pas impossible, car les idées circulaient alors aussi vite que de nos jours. Il est à remarquer, en outre, que le Languedoc, les Cévennes, âpres régions où le protestantisme trouvera plus tard ses pasteurs du désert, furent le foyer de la secte albigeoise.

    Elle se développa, avec la tolérance de la féodalité locale, jusqu'au jour où la croisade fut prêchée à travers la France, au nom de l'ordre autant qu'au nom de la foi. Dès le moment où Simon de Montfort et ses croisés se mirent en marche, l'affaire changea d'aspect. Elle devint la lutte du Nord contre la féodalité du Midi et la dynastie toulousaine. L'adversaire était le comte de Toulouse au moins autant que l'hérésie.

    Le Nord triompha. Mais, avec un sens politique profond, Philippe Auguste refusa d'intervenir en personne et d'assumer l'odieux de la répression. Il n'avait que peu de goût pour les croisades et celle-là, s'il y eût pris part, eût gâté les chances de la monarchie dans la France méridionale.

    La féodalité du Sud ne se releva pas de cette lutte. Du moins les rancunes qui en restèrent n'atteignirent pas le Capétien. Elles ne compromirent pas son œuvre d'unité..."

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : 

    L'aventure France racontée par les Cartes...

     

    lafautearousseau

  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (89), Guerre de Cent ans (3/4) : deuxième effondrement..

    2759303976.jpg

    ...Et ainsi, après le spectaculaire premier redressement de la France, dû à Charles V et à du Guesclin, on va assister à un deuxième effondrement, qui s'explique pour une très large part, par la folie intermittente de Charles VI...

    Philippe II le Hardi, duc de Bourgogne, tuteur de Charles VI, lui donna pour épouse la fille du duc de Bavière, Elisabeth de Bavière – dite Isabeau par ses sujets français.

    La folie du roi, qui se déclara en 1392, fera d'elle la régente du royaume. Elle se trouva alors au centre de toutes les querelles et intrigues entre Armagnacs et Bourguignons.
    Exilée à Tours par les Armagnacs, elle se lia alors avec le duc de Bourgogne, Jean sans Peur, qui la délivra.

    À la fin de 1417, elle organisa à Troyes un gouvernement étroitement contrôlé par les Bourguignons : Isabeau et Philippe le bon, duc de Bourgogne, signèrent le désastreux Traité de Troyes, qu'Isabeau fit accepter au pauvre roi fou Charles VI : Henri V devenait héritier du trône de France, Charles était déshérité...

    Il se réfugia à Bourges - d'où son son surnom de "roi de Bourges".

    En 1420, pour sceller le Traité, Isabeau maria sa fille Catherine à Henri V.

    Considérée comme une traîtresse, elle se réfugiera par la suite à Paris, dans son hôtel de Saint-Pol, ou elle mourra en 1435, seule et honnie de tous...

    Sans excuser ses agissement, il faut cependant bien reconnaître que, mariée à quatorze ans à un prince qui devint fou sept ans plus tard; seule et sans pouvoir dans un royaume en proie à la guerre étrangère et à la guerre civile, la situation, pour elle n'était pas facile....

    Par une sorte d'ironie, dont l'Histoire a le secret, on remarquera, sur la carte, que les territoires restés fidèles au roi de France légitime - le "petit roi de Bourges", comme l'appelaient par dérision ses ennemis... - furent en très grande part ceux qui avaient été réunis au Royaume, directement ou indirectement, à l'occasion de la terrible Croisade des Albigeois : cette absence de rancune historique - si l'on peut dire... - et cette fidélité rare méritent d'être signalées...

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : 

    L'aventure France racontée par les Cartes...

     

    lafautearousseau

  • Au cinéma : Élémentaire, par Guilhem de Tarlé

    Amazon.fr - ELEMENTAIRE - L'histoire du film - Disney Pixar - Disney Pixar,  Caussé, Emmanuelle - Livres

     

    A l’affiche :  Élémentaire, un film d’animation américain de Peter Sohn, avec en VF les voix d’Adèle Exarchopoulos (Flamme) et Vincent Lacoste (Flaque Delamare), « dernière séance » au Festival de Cannes 2023.

    Je m’interrogeais, avec Oppenheimer, sur mon niveau « sous-moyen » de spectateur, et je me désole, avec Elémentaire, qu’il est à peine celui du Cours Préparatoire…  Il m’a fallu attendre la demi-heure finale pour « entrer dans le film » et m’attendrir sur cette histoire d’amour… Vincent Lacoste, qui n’est pas à une bêtise près, la compare même à Roméo et Juliette !

    L’objectif, pourtant, de ce long-métrage est, de façon beaucoup moins romantique, d’adresser au jeune public un message « adulte », nettement subversif, expressément formulé par Flaque : « De quel droit les gens peuvent te dire ce que tu es sensé faire ou pas ? ». A cette incitation à la révolte, Flamme répond qu’elle a « toujours rêvé de faire la fierté de (son) père, mais (qu’elle ne s’est) jamais demandé ce (qu’elle avait) rêvé de faire ».

    Sous prétexte qu’il est issu d’une famille coréenne immigrée aux Etats-Unis, marié à une américaine d’origine italienne, le réalisateur nous sert une soupe sur le « vivre ensemble », la cohabitation des cultures, le racisme et la tolérance…

    Désolé, cher Monsieur Peter Sohn (on notera d’ailleurs l’américanisation « assimilatrice » de vos nom et prénom), la « règle d’or » de votre ville « Element city » dit, à juste titre, que « les éléments ne se mélangent pas », et votre fable sur l’amour de Flamme et Flaque – dont on ne sait d’ailleurs rien sur le long terme - n’est, au mieux, que l’exception qui, une fois de plus, confirme la règle.

    guilhem de tarlé.jpg

  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (18)

    1AZZZZ.jpg

    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : les massacres de septembre et les profanations de Saint Denis...

    1A.jpg

    "...Billaud de Varennes proposa de mettre le feu aux prisons et de brûler tout ce qui était dedans; un autre Conventionnel opina pour qu'on noyât tous les détenus; Marat se déclara pour un massacre général. On implorait Danton pour les victimes. "Je me f... des prisonniers", répondit-il. Auteur de la circulaire de la Commune, il invita les hommes libres à répéter dans les départements l'énormité perpétrée aux Carmes et à l'Abbaye...

    Danton, plus franc que les Anglais, disait : "Nous ne jugerons pas le Roi, nous le tuerons." Il disait aussi : "Ces prêtres, ces nobles, ne sont point coupables, mais il faut qu'ils meurent, parce qu'ils sont hors de place, entravent le mouvement des choses et gênent l'avenir."

    Ces paroles, sous un semblant d'horrible profondeur, n'ont aucune étendue de génie : car elles supposent que l'innocence n'est rien, et que l'ordre moral peut être retranché de l'ordre politique sans le faire périr, ce qui est faux. Danton n'avait pas la conviction des principes qu'il soutenait; il ne s'était affublé du manteau révolutionnaire que pour arriver à la fortune.

    "Venez brailler avec nous" conseillait-il à un jeune homme; "quand vous vous serez enrichi, vous ferez ce que vous voudrez". Il confessa que s'il ne s'était pas livré à la cour, c'est qu'elle n'avait pas voulu l'acheter assez cher : effronterie d'une intelligence qui se connaît et d'une corruption qui s'avoue à gueule bée..."

    (Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome 1, pages 298/299). 

     

    1A.jpg

    Profanations de Saint-Denis.

    "Saint-Denis est désert, l'oiseau l'a pris pour passage, l'herbe croît sur ses autels brisés; au lieu du Cantique de la mort qui retentissait sous ses dômes, on n'entend plus que les gouttes de pluie qui tombent par son toit découvert, la chute de quelques pierres qui se détachent de ses murs en ruine ou le son de son horloge qui va roulant dans les tombeaux ouverts et les souterrains dévastés."

    Génie du Christianisme, Livre II, chapitre 9.

  • UN G7 SOCIAL-DÉMOCRATE ET… WOKE, par Georges-Henri Soutou.

    Le G7 représente encore une puissance considérable, surtout augmenté de ses invités. Est-il capable de contrebalancer la puissance chinoise ?

    3.jpgLes dettes accumulées n’ont-elles pas fragilisées ses membres sur le long terme ? Entre l’idéologie mondialiste, qui revit, et l’affirmation d’un modèle social chinois efficace, l’heure est peut-être venue de rééquilibrer les forces.

    Au milieu des années 1970, le monde occidental était en crise : les États-Unis étaient en train d’échouer au Vietnam, le choc pétrolier de 1973 mettait brutalement un terme à l’ère de l’énergie bon marché, tandis que, depuis le début de la décennie (« choc Nixon »), les règles du système monétaire international, établies depuis 1945, étaient bouleversées par la décision prise à Washington de laisser flotter le dollar. Pendant ce temps l’URSS développait ses armements et allait s’engager dans une politique d’expansion en Afrique et au Moyen-Orient, tandis que la République fédérale commençait à mener une politique extérieure plus indépendante.

    Valéry Giscard d’Estaing proposa alors, car aucune des instances existantes, qu’elles fussent atlantiques ou européennes, ne permettait de formuler une réponse d’ensemble aux problèmes posés, de réunir de façon informelle les responsables des grands pays industriels occidentaux. On commença à Rambouillet en 1975, on fixa progressivement le nombre de participants à sept (États-Unis, Grande-Bretagne, RFA, France, Canada, Italie, Japon) plus des représentants de la CEE. Après la chute du communisme et de l’URSS, on invita la Russie (le G7 devint alors le G8) avant de l’expulser en 2014, à la suite de l’occupation de la Crimée. Mais entre-temps les souples entretiens informels du début (tout l’intérêt de la formule pour VGE) étaient devenus de très lourdes machines, avec « sherpas » et communiqués, dont la rédaction finissait par absorber l’énergie des participants, au-delà de la substance. C’était devenu une grand-messe…

    G7 : 10 % de la population représentant 45 % du PIB mondial

    Le G7 qui vient de se tenir en Cornouailles à la mi-juin a revêtu dans les discours et les médias une importance particulière : on revenait, après la parenthèse Trump, à un accord transatlantique « autour d’un ordre mondial multilatéral reposant sur des règles ». Et c’était, disait-on, la dernière chance pour l’Occident de reprendre le leadership mondial, après les crises répétées depuis 2008, jusqu’à l’actuelle crise sanitaire, et la montée de la Chine. À partir de là, évidemment, les bons sentiments ne pouvaient que dégouliner.

    Certains font remarquer que la place des « Sept » dans le monde n’est plus ce qu’elle était en 1975 : ils représentaient 25 % de la population et 80 % du PIB mondiaux, c’est maintenant environ 10 % et 45 %. Cependant c’est encore considérable en ce qui concerne le PIB, et différents pays ont été invités (Inde, Afrique du Sud, Corée du Sud, Australie), ce qui donne une certaine substance à la proclamation du Président Biden que l’on assiste à une concurrence entre « autocraties et démocraties ».

    Cependant un slogan n’est pas une politique. De quoi a-t-on parlé ? D’abord de la Chine. Le président américain, davantage focalisé même que son prédécesseur sur son opposition à Pékin, a tenté de rassembler tous ses partenaires face aux ambitions économiques et géopolitiques des dirigeants chinois. Mais, malgré certains passages du communiqué final qui font écho aux inquiétudes de Biden, il est bien clair que les Européens ne suivent pas, les propos de Mme Merkel et du président Macron étaient frappants. Ils prétendent toujours réinsérer la Chine dans « un ordre mondial multilatéral reposant sur des règles » et ainsi éviter une « nouvelle Guerre froide ». Mais en fait il s’agit surtout bien évidemment de ne pas compromettre leurs exportations vers la Chine (ils pourraient cependant être déçus à terme : Pékin commence à trouver, à la suite de l’expérience de la crise sanitaire, que la Chine dépend trop du marché mondial et devrait rééquilibrer les choses).

    Un consensus social-démocrate

    En revanche tout le monde a été d’accord pour poursuivre les politiques budgétaires et monétaires laxistes mises en place dans tout le monde occidental depuis quelques années, et que la crie sanitaire a encore aggravées. C’est l’abandon du fameux « consensus de Washington » depuis les années 1990 qui privilégiait la stabilité monétaire et l’équilibre budgétaire. Même si les premiers signes d’inflation apparaissent, on ne renonce pas à mettre l’économie sous une perfusion massive. (On notera cependant que, pour ce faire, les Américains disposent d’une marge de manœuvre plus grande : le taux de prélèvement fiscal et social dans l’Union européenne par rapport au PIB est de 40 %, et de 24,5 % seulement aux États-Unis ; cette différence n’est pas étrangère au dynamisme de l’économie américaine, qui redémarre en ce moment beaucoup plus rapidement que l’européenne).

    Mais le thème qui a le plus attiré l’attention de l’opinion a été la proposition de Biden d’introduire au niveau mondial un taux minimum de taxation des multinationales, afin de mettre fin à la concurrence des « paradis fiscaux », et de permettre à chaque État de taxer les bénéfices réalisés sur son territoire sans qu’ils puissent être transférés dans des pays plus cléments. Tout le monde est tombé d’accord, mais maintenant des négociations très complexes devront donner un contenu précis aux principes proclamés : qu’est-ce en effet qu’un profit ? Du point de vue budgétaire, il est encore impossible de dire quels seront les États gagnants, ou perdants. Et le taux d’imposition n’est pas le seul facteur d’attractivité ou de répulsion d’un pays. On verra.

    En attendant, tous les commentateurs soulignent que la conjonction de ces deux orientations prises par le G7 fait que qu’un « consensus social-démocrate » a remplacé le « consensus de Washington ». Mais les déficits énormes accumulés actuellement devront bien être soldés un jour. Il serait étonnant que les multinationales paient pour finir vraiment la note. On s’en tirera comme toujours avec une taxation accrue des classes moyennes, qui seront également frappées par la reprise d’une inflation du style des années 1970. Tout ça face à la concurrence chinoise, qui n’existait pas à l’époque. Cela conduira à une stagnation économique, effectivement typiquement social-démocrate…

    Cela conduira à une stagnation économique, effectivement typiquement social-démocrate…

    D’autre part, le sommet a marqué l’entrée dans le canon occidental de la vision du monde « woke » : Boris Johnson en a appelé à une économie plus « féminine », on a célébré la « diversité » comme une valeur fondamentale, on a annoncé que les pays riches allaient fournir un milliard de doses de vaccin anti-Covid aux pays pauvres. Insuffisant, ont dit ceux-ci, ce qui est d’ailleurs incontestable. La seule façon de réparer les crimes historiques de la traite et de l’impérialisme serait de vacciner en premier les descendants des victimes, et de terminer par les mâles blancs occidentaux, lecteurs de Politique magazine

    Un monde fondé sur des règles et des organisations internationales, soit : c’est ce que les Européens ont essayé de faire depuis la Paix de Westphalie en 1648. Mais si on n’est pas d’accord sur les règles ? Et si les organisations internationales sont subverties par une grande puissance comme la Chine qui les met à son service ou au moins les bâillonne, comme par exemple l’Organisation Mondiale du Commerce et celle de la Santé, comme on l’a vu lors de la crise sanitaire ? Si un modèle de développement et de société très différent du modèle occidental est promu par une puissance comme la Chine, avec l’atout des succès remportés ces dernières années, et paraît aux dirigeants du monde en développement à tout prendre plus utilisable que le modèle occidental libéral (et moins dangereux pour leur maintien au pouvoir) ? Qui tient qui ? voulait savoir Lénine. Jusqu’à la crise de 2008, dans le système bâti après 1945, c’était en gros le monde occidental. Maintenant cela ne risque-t-il pas d’être de plus en plus la Chine ?

    Bien entendu il n’est pas question de chasser la Chine du système international ! Mais de ne pas la laisser en détourner les règles à son avantage. Par exemple en cessant de lui reconnaître à l’OMC le statut de pays en voie de développement, ce qui comporte de sérieux avantages douaniers, et en n’acceptant pas des déséquilibres juridiques, par exemple la différence de traitement des entreprises ou des investissements. Sur ce dernier point, on note que le Parlement européen a bloqué la ratification d’un traité sur les investissements négocié par la Commission de Bruxelles avec Pékin, qui, en fait, ne garantissait pas vraiment l’égalité de traitement.

    Mais cette prudence est loin d’être partagée : les cercles dirigeants occidentaux veulent relancer le modèle de mondialisation mis en place dans les années 1980 et, comme c’est toujours le cas avec les idéologies, les échecs et les problèmes ne conduisent pas à revoir le modèle mais au contraire à chercher à l’imposer à toute force.

     

    Illustration : La grand-messe du G7.

    2.jpg

    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • La Patte à Catoneo - L'esprit de l'horizon

    joueurs de carte.jpg

     

    Qui se souviendrait de Hendrick van der Burch sans son tableau Les Joueurs de cartes qui récite déjà la mondialisation(1). On est en 1660. Le chapeau est en castor du Canada, le motif des carreaux de sol est chinois, le pichet en faïence de Delft imite la porcelaine de Canton, le tapis est turc, la carte marine invite à rêver, le jeune serviteur d'importaton en livrée chamarrée regarde le jeu, un peu surpris. La fillette repose son chien sur un coussin en brocart de soie italienne à l'insu de sa mère qui bluffe. Les fenêtres nous séparent de l'ailleurs qui est partout présent dans la pièce. L'officier regarde cet ailleurs d'où provient la lumière blanche de Hollande, au ras de la mer.

    Nous sommes au faîte de la puissance de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Les Provinces-Unies débarrassées de la tutelle espagnole repoussent leur horizon. C'est leur Siècle d'or. Les Hollandais écriront après les Portugais une des plus belles pages d'histoire du commerce international.

    Les comptoirs ont disparu, l'esprit demeure.

    L'horizon de l'ermite est un trait

    Pour tous les autres, il bouge. Sauf à croître et embellir sur place dans un immense empire borné de montagnes et de mers comme le fit le Cathay, les nations dominantes bougent l'horizon. Irrépressible syndrome du découvreur, faim des espaces cachés, fantasmes d'immensité, richesses, épices, femmes adorables inconnues, eldorado, c'est la mondialisation annoncée. L'affaire est vieille comme la race humaine. L'homme marche, que voulez-vous.

    Nos lecteurs les plus vieux se souviennent de la conquête chinoise francoanglaise dans leurs livres d'histoire, les autres achèteront des ouvrages sur liseuse pour apprendre ce que fut la mise au joug de l'empire décadent des Grands Tsings par les barbares mécanisés que nous fûmes avant eux. On les battit au canon; puis nous fîmes ouvrir de force leurs ports au commerce impérial jusqu'à pourrir sciemment leurs moeurs par la commercialisation de l'opium. La ratification d'accords sous la menace fut réunie sous le terme de "traités inégaux"; et ça continue mais ici : à notre tour, nous sommes un peu les Grands Tsings du jour. 

    L'Europe proie 

    Nos empires jadis privaient de lit le soleil, l'Europe a fini de "bouger l'horizon". Elle sédimente sur place, elle vieillit et se dégrade lentement vers ce qui restera à la fin, un grand marché ouvert aux quatre vents. Sera-ce le terrain vague à tout le monde comme on le dit des filles publiques ? Non ! La fille aînée de l'Europe entend capter l'héritage décadent dès à présent pour se nourrir des derniers sucs du pré-cadavre de sa mère et ne rien laisser à ses contempteurs aussi affamés qu'elle. Elle nous force à un traité inégal, mais librement consenti par ceux qui en espèrent des avantages personnels pour eux et leurs familles. On l'appelle Accord de libre-échange transatlantique, ou Transatlantic Trade and Investment Partnership (TTIP). Des hallucinés chantaient l'Europe de l'Atlantique à l'Oural, les Américains vont réussir l'Atlantique de Hawaï à Brest(-Litovsk) ! Même pas peur !

    On parle aussitôt chez nous de boeuf aux hormones, de maïs transgénique, d'obésité et d'abêtissement culturel. A cet égard, on fait mine d'oublier certains combats réactionnaires nés aux Etats-Unis qui foisonnent maintenant sur le vieux continent pour freiner la gangrène gazeuse de nos lois. Bref, les paramètres en analyse sont nombreux. Au-delà des tracts de promotion édités par les services gouvernementaux, il serait utile, avant de continuer à brailler, de toucher du doigt ces réalités promises.

    Justement ça tombe bien ! On passe maintenant en mode OACI : The Future of Transatlantic Trade sous-titré (Building an integratedtransatlantic marketplace: TTIP and Beyond) est un symposium(2) qui se tiendra au Shangri-La Hotel de Paris le 10 avril 2014. Je traduis la bandeannonce : "Tandis que la croissance des marchés économiques émergents est en train de ralentir, l'Ouest recherche des accords commerciaux régionaux tels que le TTIP entre l'UE et les Etats-Unis pour stimuler la croissance économique globale. Ce partenariat, s'il est conclu, devrait accroître le PIB global et créer des opportunités pour de nouveaux emplois. Selon le Centre de Recherche en économie politique, un accord transatlantique d'ensemble devrait accroître le PIB de l'Europe de 70 à 120 milliards d'euros et celui des Etats-Unis de 50 à 95 milliards."

    Suit la liste des intervenants : http://www.developmentinstitute.com/en/sitededie/47/transatlantic_trade/speakers

    Puis l'inscription à 1290€ + TVA récupérable, si vous réglez avant le 14 mars, et 1490€ après cette date (les abonnés au Washington Post ont 30% de remise). Coordonnées : Dii agency - European Voice - 164 boulevard Haussmann 75008 Paris - Tel : +33 1 43 12 85 55 - Fax : +33 1 40 06 95 26 - adresse email : register@europeanvoice.com

    D'après les organisateurs, les questions primordiales sont au nombre de quatre :

    - Quel impact attendre des élections européennes et américaines de 2014 sur les négociations transatlantiques ?

    - Quels sont les obstacles possibles à cet accord ?

    - Comment le TTIP affectera-t-il les émergents et le commerce mondial ?

    - Quel futur pour le commerce transatlantique si l’accord n’aboutit pas ?

    Il ne s'agit rien moins que d'un marché commun intégral. Cette affaire est plus importante que toutes les dérives sociétales (réversibles) et tous les reniements doctrinaux du pouvoir parisien (révocable), sans parler des élections pour de rire dont beaucoup attendent tant et qui ne changeront rien car le Système est construit contre elles.

    L'accès aux salles de la négociation officielle du TTIP nous étant toujours barré, à nous et à tous autres, je suis tenté de recommander aux responsables de tout mouvement souverainiste d'envoyer son "reporter" au symposium du Shangri-La pour connaître la vérité au coeur des attentes d'acteurs économiques globaux ; cent cinquante décideurs-clés sont annoncés. Car ce ne sont pas les textes qui priment, même en droit écrit, mais la lecture qu'en font ceux qui les appliqueront. Ne pas se contenter donc du truchement de MM.Chevènement, Védrine, Quatrepoint ou Philippot ; analyser par soi-même et commenter à la source.

    On peut aussi assister au pré-programme de la veille 9 avril qui réunira les principaux protagonistes du symposium au Cercle de l'Union interalliée à Paris de 17h30 à 19h00 pour 250€ seulement, sur le thème "What’s going on in Washington ?" ; pour se faire des potes.

    Repousser l'horizon ? Appel aux dons.

    Catoneo

    1977000867.jpg

    Notes :

    (1) Dix ans plus tard, Pieter De Hooch qui fut son maître et dont la cote est bien supérieure, recomposera toute la scène mais sans la 'mondialisation' dans son Couple jouant aux cartes avec une servante : http://www.rivagedeboheme.fr/medias/images/de-hooch-couple-jouant-aux-cartes-avec-servante-1670.jpg. Pour la petite histoire, le tableau de Van der Burch était au musée de Detroit, ville ayant déclaré sa banqueroute ; il n'y est plus. 

    (2) Le site de l'événement au Shangri-La : http://www.developmentinstitute.com/fr/sitededie/41/transatlantic_trade/accueil

  • Tintin, ”jeune royaliste decomplexé”, ”héros pour notre temps”... : réflexions de Frédéric Rouvillois

     tintin,rouvillois                                         Frédéric Rouvillois est écrivain et Professeur agrégé de droit public à Paris V depuis 2002, où il enseigne le droit constitutionnel et le contentieux constitutionnel; il centre ses travaux sur le droit de l’Etat et sur l’histoire des idées et des représentations.

            Il est depuis 2004, conseiller de la Fondation pour l’innovation politique. il a publié en 2006 Histoire de la politesse de 1789 à nos jours et Histoire du snobisme, en 2008. 

            Il nous a fait l'amitié de nous communiquer son très intéressant article paru le 26 octobre 2011  sur "atlantico":

    http://www.atlantico.fr/decryptage/tintin-herge-politique-ideologie-royaliste-decomplexe-frederic-rouvillois-209934.html

            Nous disons "très intéressant" car, non sans humour, sa réflexion est assez inattendue, et, finalement, très profonde : qu'on en juge....

    PS : pour les tintinophiles : http://www.bdoubliees.com/journaltintin/annees/index.html

    Tintinologie : L'idéologie politique de Tintin ? Du royalisme décomplexé !

     

    Tintin et le Secret de la Licorne, le film... Crédit © Sony Pictures Releasing France

    On a souvent reproché à Hergé ses ambiguïtés idéologiques, ses errements et ses flottements, ses liaisons dangereuses avec le rexisme, ou les traces d'antisémitisme que l'on retrouve jusque dans les versions corrigées de ses albums. Comme si Hergé ne savait pas très bien où il en était. Tintin, en revanche, serait plutôt, dans l'ordre politique, un adepte de la ligne claire. Pour lui, le monde se divise en deux camps opposés, celui du bien et celui du mal - lesquels ne coïncident d’ailleurs que partiellement avec les grands principes du politiquement correct contemporain.

    Si l'on voulait résumer, on pourrait dire que Tintin est un jeune royaliste décomplexé. Même s'il ne le proclame pas, il le montre, en particulier dans un album entièrement organisé autour d'une problématique constitutionnelle, Le Sceptre d'Ottokar - où le roi de Syldavie, Muskar XII, doit impérativement récupérer le sceptre qui lui a été dérobé sous peine d'être contraint à l'abdication. « Le roi est notre roi, son sceptre en fait foi », chantent les Syldaves dans leur hymne national. Or, derrière ce vol, il y a un sombre complot politico-militaire mené par un certain Müsstler (le nom a été forgé par Hergé à partir de ceux de Mussolini et  de Hitler), chef du parti de « La Garde d'acier », qui a pour objectif « la chute de la monarchie » et le rattachement du pays à la Bordurie voisine. En s'adressant au roi « en personne », et en parvenant à gagner sa confiance, Tintin va réussir à déjouer le complot : " Sire, je ne suis pas un anarchiste! Je voudrais vous mettre en garde!". En garde contre les traitres qui l'entourent, et notamment, son aide de camp, le colonel Boris.

    C'est ce que ce que Tintin avait déjà fait, dans Les Cigares du pharaon, pour le maharadjah de Rawhajpoutalah menacé par un gang de trafiquants d'opium, c’est ce qu’il fera à nouveau dans Le Pays de l'or noir pour Mohamed Ben Kalish Ezab, en butte à une rébellion financée en sous main par un trust pétrolier. En somme, ses interventions se répètent, au profit de princes qui, souvent, se ressemblent physiquement ( Muskar XII, le maharadjah, l’Inca du Temple du soleil ), et qui, en tout cas, ne songent et ne travaillent, en bons monarques, qu'au bonheur de leurs peuples.

    Ce faisant, Tintin combat des personnages qui se sont rendus coupables de ce qui constitue pour lui la faute majeure, la trahison : souillure ineffaçable qui conduit les traitres d’une ignominie à une autre, comme c'est le cas du colonel Boris, l’ex-aide de camp de Muskar XII, que Tintin retrouvera à bord de la fusée d’On a marché sur la Lune, toujours aussi fourbe, aussi vil et aussi cruel.

    Mais derrière la personne du traître se profilent, de façon récurrente, les puissances mauvaises auxquels il s'est vendu : la Bordurie fascisante du Maréchal Plekszy-Gladz, le Japon impérialiste que Tintin affronte dans le Lotus bleu, le San-Théodoros corrompu et tyrannique du général Tapioca, et bien sûr, le pays des Soviets, où l'on met tout en oeuvre pour empêcher le reporter du Petit XXe de" raconter ce qui s'y passe".

    Tintin dit la vérité, il combat les traîtres et les Etats voyous, met en garde des princes menacés, tout en s'attachant au triomphe de la justice. Lui-même, à vrai dire, ne parle pas de « droits de l'homme », il laisse ce soin au professeur Tournesol qui, dans Tintin et les Picaros, refuse de serrer la main au représentant d'une puissance qui ne les respecte pas.

    En revanche, Tintin parle de justice : il parle, et il agit, lorsqu'il refuse de spolier une tribu indienne en vendant un territoire gorgé de pétrole qui appartient à celle-ci, lorsqu’il promet au docteur Müller, kidnappeur du prince Abdallah, qu'il sera jugé en bonne et due forme, ou lorsqu’il  exige du général Alcazar que le coup d'état contre Tapioca se fasse sans effusion de sang.

    En somme, même si les principes et les valeurs qu'il prône, même si les idéaux qui sont les siens peuvent paraître un brin désuets à certains de nos contemporains, Tintin n'en demeure pas moins, et plus que jamais, y compris dans l’ordre politique, un héros pour notre temps.

  • Autour du Prince Jean !.....

                Autour du Prince Jean, le sens d'une vraie Fête...

                C'est dans deux mois maintenant, et cela nous concerne tous : les royalistes, évidemment, mais aussi et surtout -  et c'est du reste, de très loin, le plus important... - tous les Français.

                Dans deux mois, le samedi deux mai au matin, sera célébrée dans la cathédrale Notre-Dame de Senlis le mariage du duc de Vendôme, l'Héritier des siècles, avec dona Philomena de Tornos. Une réception suivra, l'après-midi, dans le domaine de Chantilly.

    TimbrebisRVB.jpg 

               Comment ne pas mesurer, dans cet évènement majeur, le poids du symbole et la force des promesses qu'il contient pour la France tout entière ?

               En accompagnant et en entourant le Prince ce jour-là, nous manifesterons que notre royalisme n'est pas une abstraction. Les abstractions, les raisonnements, les théories pures, nous les laissons aux révolutionnaires et au régime qu'ils ont fondé. On voit ce que cela a donné : totalitarisme et génocide ! Pour eux, la République est une idée, pour nous, la Royauté est incarnée, et c'est une famille, la Famille de France. Et la France est une personne, pas une théorie.

               Nous nous plongerons donc dans nos Racines, le 2 mai, avec les Princes de France. A Senlis, à Chantilly, nous n'assisterons pas à des mondanités protocolaires : nous côtoierons ce qui est à la source de ce que nous sommes, nous retrouverons ce qui a le plus de valeur à nos yeux, et qui est ce pour quoi nous nous battons : la France, tout simplement. La France dans les intuitions de ses origines, qui sont chrétiennes et royales. La France, dans cette ancienne amitié, cette alliance consubstantielle entre une Famille, un Peuple, un Héritage gréco-romain et chrétien. Ce n'est pas rien, c'est même tout. Cette ancienne amitié, cette ancienne alliance, venues du fond des âges, elles perdurent aujourd'hui avec le Prince Jean qui, en fondant sa propre famille, perpétue et prolonge la Famille de France. Là est l'évènement joyeux et porteur d'espoir, pleinement et véritablement fédérateur que nous allons célébrer tous ensemble, autour des Princes et avec eux, en pleine communion d'esprit, le 2 mai.

                On comprend donc bien par là que s'il n'est pas un royalisme de l'abstraction, notre royalisme n'est pas non plus un royalisme du rétroviseur. Si nous nous replongeons dans notre Histoire, le 2 mai, en nous rendant sur les lieux où tout a commencé, ce n'est pas pour nous complaire dans notre hier, c'est pour préparer notre demain : l'idéologie révolutionnaire est morte, il est inutile de redire ce que tout le monde a constaté. Mais si cette idéologie est morte, la république, qui en est le fruit, est forcément touchée au cœur. Elle est morte elle aussi, dans son élan vital et conquérant, et il ne lui reste plus que la chance d'être installée, et donc de durer, non plus par sa force et par son dynamisme interne mais par le simple fait d'être là. Elle ne tient plus que par habitude, et sa seule force, sa dernière force, c'est la force d'inertie. Un jour, prochain espérons le, l'habitude ne suffira plus.... Nous ne sommes donc pas royalistes "parce que, hier...", dans une sorte de nostalgie d'un âge d'or de toutes façons irrémédiablement révolu, mais nous sommes royalistes "pour que, demain...", après que le cycle infernal et néfaste ouvert en 1789 ait été -enfin !...- clôturé, l'aventure continue et reprenne et que, pour reprendre l'image de Védrine, la France puisse continuer son Histoire, sur des bases assainies, débarrassée de toute idéologie mortifère.

                Alors, oui : tous ensemble, autour du Prince Jean, et du symbole immense qu'il représente, lui et sa Famille ! Un symbole vivant, dynamique, joyeux et porteur d'espérance, cela s'appelle un Espoir, une Promesse. Un Espoir et une Promesse pour la France et la Civilisation. Un Espoir et une Promesse qui furent partagés par tous ceux qui nous ont précédés, qui nous ont transmis ce qu'ils avaient eux-mêmes reçu, et qui seront d'une certaine façon, mystérieusement, avec nous et nous accompagneront, car nous les représenterons aussi, le 2 mai.

               Un Espoir et une promesse du type de ceux dont nous parlait Jacques Bainville lorsqu'il écrivait ces mots superbes : "Pour des renaissances, il est encore de la Foi..." 

               A partir d'aujourd'hui et trois fois par semaine, les lundi, mercredi et vendredi, nous préparerons cette grande Fête nationale. Une nouvelle Catégorie, "Autour du Prince Jean !..." regroupera tous les articles que nous y consacrerons jusqu'à la cérémonie  du 2 mai elle-même, et sera publiée en Pdf à ce moment-là. Vous pouvez participer à l'élaboration de ce futur Pdf en nous envoyant des documents, des commentaires, des suggestions : il vous suffit pour cela d'utiliser le lien "Contactez-nous : une question ? maisaquilafaute@aol.com" qui se trouve sur la page d'accueil, en haut de la colonne de gauche, juste en dessous des fleurs de lys.

               A mercredi, donc. Nous évoquerons pour commencer les deux villes de Senlis et de Chantilly, l'extraordinaire capital qu'elles représentent dans tant de domaines, tout ce qui s'y trouve et tout ce qui s'y est passé. Puis nous parlerons de la Famille de France  et de ses origines; puis des activités du Prince, en France et à l'étranger; nous essaierons aussi de présenter le Prince, sa future épouse Philomena et son frère Eudes; nous verrons d'où vient notre dynastie nationale, et pourquoi ces mots de Chateaubriand sont toujours d'actualité, aujourd'hui (et demain...), comme hier :  ".....de la nécessité de se rallier à nos princes légitimes pour le bonheur de la France et celui de l'Europe."...

                Nous n'aurons pas trop de deux mois et vingt quatre notes pour évoquer tout cela : c'est notre Histoire, c'est surtout notre recours pour demain et, donc, notre avenir....

    princefiance.jpg
  • Les surprenants propos du père Delorme...

              Dans Le Monde du 4 juin 2008, il n'avait pas craint d'écrire: "Ce qui fait fondamentalement l'unité de l'Algérie, en effet, c'est son islamité. Là demeure l'identité profonde de son peuple (merci pour les six cents ans de christianisme romain ! ndlr).....

              L'urgence se fait sentir d'une réflexion sereine sur la légitimité, ou non, du prosélytisme chrétien en terre d'islam. Car si l'on ne peut que défendre le droit de chaque individu à aller librement vers la foi de son choix, en revanche il peut paraître moins sûr que soient permises les tentatives de ramener à soi, par des techniques diverses, des hommes et des femmes appartenant à la foi musulmane.".....

              L'Évangile, certes, demande aux chrétiens d'annoncer le Christ, mais pas au prix du déchirement d'un peuple, pas au prix de l'engendrement de situations de violence."

              Ces propos ont suscité un nombre important de commentaires. Venant du cardinal Barbarin, les réserves n'ont pas tellement étonné. Ou de Monseigneur Hyppolyte Simon, évêque de Clermont (dont on peut lire la très intéressante réponse au père Delorme en cliquant sur ce lien: http://catholique-clermont.cef.fr/article.php3?id_article=1641). Elles ont, par contre, été plus surprenantes venant du pasteur Claude Baty (président de la Fédération protestante de France) et, surtout, de notre excellent ennemi Philippe Val (directeur de Charlie Hebdo) qui en a parlé dans sa chronique sur France Inter....

              On retiendra, ici, trois aspects des propos du père Delorme.

              Le premier, presq'uniquement religieux, tient à l'affirmation de l'islamité comme "identité profonde du peuple algérien". Or ceci  semblerait vouloir dire que, pour le père Delorme, la foi chrétienne n'a pas vocation à s'incarner (s'inculturer) dans toutes les cultures humaines. Surprenant, de la part d'un prêtre, et notoirement en contradiction avec la tradition bi-millénaire de l'Église, directement héritée de l'ordre reçu de Jésus-Christ lui-même (le dernier ordre qu'il ait laissé...) : "Allez, et de toutes les Nations faites des disciples...." Le père Delorme se rend-il compte qu'en parlant comme il le fait il est "scandaleux", au sens propre du terme ?.....

              Le deuxième est que le père Delorme semble accepter ( ! ) une évangélisation, à condition qu'elle ne se fasse pas "au prix du déchirement d'un peuple". Là aussi, il contredit directement les enseignements de Celui qu'il devrait en théorie servir: Jésus n'a-t-il pas dit plusieurs fois qu'à cause de Lui les familles seraient déchirées, les frères s'opposant aux frères etc.... Le témoignage chrétien s'est toujours accompagné de contradictions. Et le père Delorme est donc, sur ce point aussi, objet de scandale.....

              Le troisième est cette proposition -à proprement parler ahurissante...- d'une "réflexion sereine sur la légitimité, ou non, du prosélytisme chrétien en terre d'Islam". Peut-il donc être conforme à la foi -c'est ce qu'il laisse entendre....- d'exclure par principe une catégorie d'êtres humains (ici les musulmans) de l'annonce évangélique ?

              Dans cette étrange position, que l'on pourrait presque, en un certain sens et par moquerie, qualifier de "fixisme", on peut faire deux observations au père Delorme:

              Premièrement, dans son raisonnement, laisse-t-il encore une place à la liberté individuelle, à la liberté des personnes (à la Liberté tout court...); et, au fond, laisse-t-il encore une place à l'Histoire ?.... Si on le comprend bien, dans le cas de ces populations musulmanes auxquelles il fait référence, aucun évènement extérieur ne peut plus, ni ne doit plus venir changer en rien un cours des choses fixé une fois pour toutes, une "islamité pour toujours" ? N'invente-t-il pas, là, une sorte de nouveau concept: les marxistes parlaient de sens de l'Histoire, lui raisonne en termes de congélation, de pétrification de l'Histoire : est-ce bien raisonnable ?

              Deuxièmement, le père Delorme est-il raciste ? La question ne relève qu'en apparence de la polémique stérile. En excluant de facto une catégorie d'êtres humains (les musulmans) de l'annonce évangélique parce que ils sont musulmans, il accorde à un groupe humain, du simple fait qu'il est ceci ou cela, une liberté qu'il n'accorde pas aux autres. Il y a, c'est vrai, reconnaissons-le, un peu d'excès à poser la question en ces termes (est-il raciste ?) mais il est clair que la formulation de la question renferme sa part de vérité.....

  • L'affaire du professeur agressé de Juvignac, suites... (1/2).

                Nous en avons longuement parlé, mais il importe, quelque temps après, d'assurer une sorte de suivi de l'affaire, et de ne pas laisser retomber l'émotion qu'elle a suscitée.

                Voici donc, aujourd'hui et demain, le point en deux notes sur les derniers développements qu'a connus l'affaire de Juvignac....

    solidaire-prof-en-danger-336x280.jpg

    I : Les remerciements du professeur agressé (transmis par Claire Polin, de SOS Éducation).

    Madame, Monsieur,

    Je vous écris pour vous transmettre les remerciements du professeur agressé à son domicile de Juvignac (Hérault), pour votre signature à la pétition de soutien. Vous saviez peut-être déjà que plusieurs membres de sa famille nous avaient remercié de notre mobilisation, mais sa belle-fille nous a demandé également de vous remercier de sa part à lui.En effet, bien qu'il soit soutenu par beaucoup d'instances, et que le procureur adjoint de Montpellier, Georges Guttierez, l'ait remis en liberté, il a été mis en examen pour « homicide volontaire » par le juge d’instruction. Autrement dit pour « meurtre ».

    Bien sûr, ce professeur, dont la version des faits coïncide parfaitement avec les constatations des gendarmes, devrait bénéficier rapidement d’un non-lieu. Reste qu'il n’a fait que protéger sa famille et qu'il se retrouve avec cette étiquette infamante, alors qu’une simple mise en examen pour homicide involontaire aurait suffi.

    Pour lui, un marathon judiciaire, à l'issue forcément incertaine, a commencé.

    D'abord, la famille de Saïd, son agresseur, conteste la thèse de la légitime défense. Certes, Boussa Ouamalik, le père du jeune homme, qui habite une petite cité à la périphérie d’Uzès, reconnaît que son fils « avait un différend avec son professeur ».

    "Pour nous, Saïd est allé là-bas, à Juvignac, pour règler ses comptes, dit-il. Depuis l’ann ée dernière, il nous parlait de ce prof…"

    D’autant que le jeune homme, qui avait repassé ses examens en septembre, venait d’apprendre qu’il était recalé, ce qui l’aurait rendu fou de rage. Le père de Saïd admet également que « le feu, c’est son mode opératoire », confirmant implicitement que son fils aurait pu se venger de l’enseignant en le faisant périr au milieu des flammes. Mais malgré tout, il réfute la thèse des enquêteurs.

    "On se pose plein de question, renchérit un oncle du garçon. Soyez sûr que ce professeur était au courant de la venue de Saïd. Je me demande même s’il n’a pas préparé sa réception. En plus, il n’a pas pu le tuer tout seul."

    En clair : Saïd serait tombé ce soir-là dans un guet-apens tendu par un enseignant machiavélique. Et l’oncle de conclure :

    "Je ne crois pas à cette histoire de légitime défense."

    L’avocat des Ouamalik, Me Jean-Charles Teissèdre, s’est constitué partie civile au nom de la famille. Lui aussi émet de sérieux doutes concernant la version des enquêteurs. Il rappelle que dans ses premières déclarations, l’adjoint au procureur avait un peu vite annoncé que Saïd était mort par strangulation, alors que l’autopsie a révélé qu’il a été victime d’une compression du cœur.

    "Comment fait-on pour tuer un homme à mains nues quand on n’est pas un spécialiste des sports de combats ? s’interroge-t-il. D’autre part, il sera important d’&eac ute;tablir à quel moment cette mort a eu lieu, et si elle pouvait être évitée."

    En ce qui concerne cette dernière question, la réponse est pourtant évidente : oui, la mort de Saïd aurait pu être évitée. Il aurait suffi pour cela que le jeune homme reste chez lui ce soir-là, au lieu d’aller attaquer, un pistolet à la main, une honnête famille d’enseignants que, dans son délire, il rendait responsable de ses échecs.

    Pour Me Jean-Robert Phung, l’avocat de l'enseignant, les arguments de la famille Ouamalik ne tiennent pas debout.
    Je suis certain que ce garçon qui avait trois litre d’essence sur lui n’est pas venu pour cambrioler, affirme-t-il. Le réflexe qu’a eu mon client, et qui s’est terminé par un drame, en a évité un autre, encore plus atroce : il a sauvé sa vie, celle de son épouse et de son fils. Mais avoir enlevé la vie à quelqu’un est une chose dont il ne se relèvera jamais.

    Comme il n’oubliera jamais ces minutes abominables durant lesquelles il a cru mourir, brûlé vif, avec toute sa famille. Il ne faut pas se tromper de procès. Si dans cette histoire, Saïd est mort, c’est bien le professeur et sa famille qui sont les victimes. Et l’enseignant attend aujourd’hui avec impatience le non-lieu qui lui rendra son honneur.

    « Pour l’instant, nous sommes paniqués à l'idée de retourner chez nous et nous n'envisageons pas d'y revenir. Sur le plan professionnel, je n'envisage pas pour le moment de donner à nouveau des cours, a fortiori dans des amphis où l'on se retrouve parfois face à 300 étudiants. Pour moi, je crois que les amphis, c'est terminé, alors que j'adorais ça. Cette réaction est liée au fait de savoir qu'"il" a été là, autrefois, dans mes cours d'amphi ; je penserai nécessairement à lui, cagoulé, en train de me regarder… » a-t-il expliqué dans le Midi Libre

    A l'heure où je vous écris, nous avons récolté 25 034 signatures à la pétition de soutien. Mais nous pensons que ce professeur mérite beaucoup plus que cela. Notre pays compte 980 000 enseignants, et 45 millions de citoyens en âge de voter. Il faut qu'ils expriment leur solidarité dans une telle situation.

    Beaucoup signeraient s'ils en avaient l'occasion. Alors merci d'aider ce professeur et sa famille en écrivant à tous vos amis pour leur demander de signer eux aussi la pétition.

    Il vous suffit de copier le lien ci-dessous, et de leur envoyer par courriel en leur demandant de cliquer dessus de toute urgence.

    http://soseducation.com/fichiers/Mis_en_examen_pour_s_etre_defendu.htm

    Pour relire l'appel à pétition, cliquez ici.

    Si vous souhaitez retrouver toute la chronologie de cette tragique histoire, vous pouvez lire ci-dessous

    Avec mes remerciements,

    Claire Polin
    Présidente

    www.soseducation.com - www.soseducation-leblog.com - 120 boulevard Raspail - 75006 Paris - 01 45 81 22 67.