Au cinéma : Élémentaire, par Guilhem de Tarlé
A l’affiche : Élémentaire, un film d’animation américain de Peter Sohn, avec en VF les voix d’Adèle Exarchopoulos (Flamme) et Vincent Lacoste (Flaque Delamare), « dernière séance » au Festival de Cannes 2023.
Je m’interrogeais, avec Oppenheimer, sur mon niveau « sous-moyen » de spectateur, et je me désole, avec Elémentaire, qu’il est à peine celui du Cours Préparatoire… Il m’a fallu attendre la demi-heure finale pour « entrer dans le film » et m’attendrir sur cette histoire d’amour… Vincent Lacoste, qui n’est pas à une bêtise près, la compare même à Roméo et Juliette !
L’objectif, pourtant, de ce long-métrage est, de façon beaucoup moins romantique, d’adresser au jeune public un message « adulte », nettement subversif, expressément formulé par Flaque : « De quel droit les gens peuvent te dire ce que tu es sensé faire ou pas ? ». A cette incitation à la révolte, Flamme répond qu’elle a « toujours rêvé de faire la fierté de (son) père, mais (qu’elle ne s’est) jamais demandé ce (qu’elle avait) rêvé de faire ».
Sous prétexte qu’il est issu d’une famille coréenne immigrée aux Etats-Unis, marié à une américaine d’origine italienne, le réalisateur nous sert une soupe sur le « vivre ensemble », la cohabitation des cultures, le racisme et la tolérance…
Désolé, cher Monsieur Peter Sohn (on notera d’ailleurs l’américanisation « assimilatrice » de vos nom et prénom), la « règle d’or » de votre ville « Element city » dit, à juste titre, que « les éléments ne se mélangent pas », et votre fable sur l’amour de Flamme et Flaque – dont on ne sait d’ailleurs rien sur le long terme - n’est, au mieux, que l’exception qui, une fois de plus, confirme la règle.