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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • En marge d'une exposition: pourquoi il faut faire vivre Versailles.....(2)

              .....Avec Versailles, c'est un peu la même chose, mais dans un autre domaine, qui n'est nullement secondaire bien au contraire: la France s'affirme et triomphe dans le domaine de l'art de vivre, du raffinement, de la Civilisation tout court. Une civilisation vécue et partagée par l'ensemble d'un peuple policé et éduqué lui aussi, à la suite de ses élites (4). Et ceci non seulement n'est pas secondaire, mais c'est même supérieur, c'est essentiel: car pourquoi nous battons-nous? Pour une "technique", une "forme" de gouvernement? Ou -ce qui est bien sûr le cas- pour que la société s'épanouisse dans une authentique Civilisation brillante et raffinée?

              Écoutons Alain Decaux: "Que découvre l'étranger qui, en 1788, parcourt la France? Un pays de 26 millions d'habitants -le plus peuplé d'Europe- dont l'opulence le frappe. Une nation en pleine expansion économique. Une agriculture de plus en plus prospère. Un commerce florissant. Paris est, pour le monde entier, l'incarnation d'une civilisation portée à son plus haut degré. Toute l'Europe parle français." (5)

              C'est avec ce "miracle français" dont Versailles nous renvoie  l'image que nous voulons renouer, par delà la coupure révolutionnaire. Mais ce "miracle", bien sûr, ne s'est pas produit tout seul: il a été rendu possible "par" et "avec" le régime qui a fait la France, et qui a fait sa grandeur....

              Quand nous disons qu'il faut faire vivre et re-vivre Versailles, c'est précisément et essentiellement pour cette raison de fond: Versailles, c'est la Royauté prouvée non plus par l'Histoire mais par la qualité de vie qu'elle a apporté; c'est la Royauté prouvée par la civilisation et le raffinement qu'elle a su créer; c'est la Royauté prouvée par la Beauté, par l'Art, par la Culture qu'elle a fait éclore.

              Versailles c'est le témoin de notre grandeur passée; c'est le témoin de la grâce et de l'élégance, du raffinement et de la distinction que nous avons connu grâce à la Royauté. Et le sens de notre combat, politique, est précisément de renouer avec cette institution qui, après avoir "fait" la France, l'a mené aussi loin et aussi haut. 

              "Qui n'a pas connu l'Ancien régime ne sait pas ce que sait que la douceur de vivre", disait Talleyrand. De cette douceur de vivre, Versailles n'est-elle pas la meilleure illustration? à nos propres yeux et à ceux, admiratifs, du monde entier?....

    (4): une civilisation et des moeurs qui n'ont pu se développer qu'à l'abri de ce "parapluie" que représentait le pouvoir royal: voilà une bonne illustration du "politique d'abord" !...

    (5): "26 millions de royalistes""Journal de l'Histoire 1788", paru dans "Le Figaro", du 13 juillet 1988 au 25 août 1988.

  • La tragi-comédie de la parité...

               Il faut croire que, malgré l'accumulation des urgences, on a encore malgré tout du temps à perdre du côté des "officiels". N'a-t-on pas appris, le 2, que la promotion du 1° Janvier de la Légion d'Honneur était retardée ?

               Selon l'Elysée, ce retard de publication est dû au fait que la promotion du 11 novembre dans l'ordre du Mérite n'est pas "sortie" parce que la parité n'y était pas assurée. Et ce blocage a donc entraîné la non-parution du début janvier ("L'une ne peut être publiée sans que la précédente le soit également", indiquent les sources présidentielles). Sans craindre le ridicule, les mêmes sources se lancent dans des explications dont la complexité le dispute au grotesque: "Pour la promotion du Mérite du 11 novembre, le Président a retourné des propositions aux différents ministères parce qu'il estimait que la parité n'était pas du tout appliquée. Par là même, les dossiers ont dû être revus et cela a retardé la promotion de la Légion d'Honneur", explique-t-on, en rappelant qu'en juillet dernier le réseau d'associations féministes "Demain la Parité" avait dénoncé le faible pourcentage de femmes promues au titre de la Légion d'Honneur lors de la promotion du 14 juillet 2007: 23,13%. Ouf ! On s'étonnera après du divorce entre le Pays Légal et le Pays Réel, et que ce divorce aille croissant !.....

              Soyons sérieux! Cette quête de la "parité" à tout prix est quelque chose d'absurde et de grotesque. Le contraire d'un excès n'est pas l'excès contraire, mais le bon sens et le juste milieu. On a effectivement commis une grossière erreur lorsque, sous l'influence de la bourgeoisie voltairienne qui a largement contribué aux mutations de la Révolution, on a -pendant plus d'un siècle- comme exclu de fait les femmes de la vie politique au sens large. Ce n'est pas une raison pour qu'aujourd'hui, après avoir corrigé dans les faits cette erreur, on tombe dans l'excès inverse: la seule justification à la promotion des personnes doit être bien sûr leurs qualités personnelles, leurs compétences, et non le fait qu'il s'agisse d'hommes ou de femmes, dans le but de simplement respecter une absurde parité....

              Gustave Thibon nous a plusieurs fois répété qu'une société qui fonctionnait correctement était une société qui avait un minimum de lois mais un maximum de moeurs. La formule est juste. N'est-il pas au sens propre du terme aberrant de frétiller aujourd'hui au seul mot de "parité" ? Comme si l'on avait trouvé "la" panacée, le remède miracle à tous les maux de notre société !

              Nous sommes d'autant plus à l'aise pour dire cela qu'on ne peut nous accuser d'être hostiles à la participation des femmes à la vie politique. L'apport décisif qui peut être le leur, au service de la France, pour nous c'est un fait acquis, qui relève de l'histoire ancienne! Nous écrivions ici même, le 27 juillet (1):

              "Le "pays légal" républicain s'interroge sur un statut officiel pour la "première dame de France", après l'entremise de Cécilia Sarkozy dans l'affaire des infirmières bulgares. On rappellera juste à nos compatriotes qu'avec pas loin de 1000 ans d'avance sur la république, la Royauté a, six fois dans son histoire, donné tout le pouvoir à des femmes (à l'occasion des Régences); et, qui plus est, quatre fois à des femmes "étrangères" ! : Blanche de Castille (régente pour Saint Louis); Anne de Beaujeu (pour Charles VIII); Louise de Savoie (pour François I°); Catherine de Médicis (pour Charles IX); Marie de Médicis (pour Louis XIII); Anne d'Autriche (pour Louis XIV); anti "racisme" et promotion de la femme, république ou royauté: où est la modernité ?...."

    (1): voir la note "Six à zéro....Quatre à zéro..." dans la Catégorie "République ou royauté ?"

  • Monsieur Diène en dit trop ou pas assez.....(2)

              Mais c'est un autre paragraphe qui nous paraît le plus intéressant: "Doudou Diène a affirmé qu'"il était essentiel que le président français, Nicolas Sarkozy, sache que le discours de Dakar a causé une blessure profonde". "Dire devant des intellectuels africains qu'ils ne sont pas entrés dans l'histoire s'inspire des écrits racistes des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles." Voilà qui est fort intéressant, mais qui peut emmener beaucoup plus loin que ce qu'avait peut-être imaginé monsieur Diène. Si l'on attend ses précisions sur le XVII°, le XVIII° siècle n'est-il pas précisément ce fameux "Siècle des Lumières", poursuivi et prolongé par les écrits de tous ceux qui, au XIX°, ont justement voulu aller au bout de ces fameuses "Lumières", et les pousser jusqu'à leurs conséquences ultimes? Car il fallait "oser les Lumières", puisqu'elles devaient nous apporter, avec et par le règne de la Raison, ce bonheur et cette rationalité dans l'organisation des sociétés que le monde attendait depuis si longtemps.....

              Que veut donc dire monsieur Diène? Il faut qu'il nous explique le fond de sa pensée, et qu'il soit beaucoup plus clair. Comme nous le disions en titre, il en dit trop ou pas assez: car s'il met en cause les XVIII° et XIX° siècle -et l'on conviendra sans peine que c'est bien ce qu'il semble faire...- nous aimerions qu'il fasse preuve de la même énergie et de la même expression "carrée" qu'il a employé pour insulter gratuitement Nicolas Sarkozy. Mais c'est dommage, il est moins disert quand ça devient vraiment intéressant, quand il s'agit des "écrits racistes" au XVIII° siècle. Et non seulement "racistes" (terme assez général, donc un peu vague...) mais encore plus précisément "anti sémites"(et là, curieusement, monsieur Diène ne dit rien, il ne pousse pas jusqu'à l'anti-sémitisme....).

              Certes, pour nous, la "face obscure" des Lumières n'est pas une découverte: on se souviendra par exemple de cette soirée où, invité à côté d'un parterre de philosophes, notre ami Gérard Leclerc, devant un plateau de télévision antichrétien médusé, avait rappelé que l’ant-sémitisme moderne ne trouve pas son origine dans le christianisme mais dans les Lumières....

              Doudou Diène avait-il conscience, en prononçant sa charge virulente contre Nicolas Sarkozy, que ses propos tenus à l'encontre du Président français pouvaient -dans une sorte d'effet boomerang- se retourner contre ces fameuses "Lumières", dont on se sera tant gargarisé? tout simplement parce que -c'est lui, Doudou Diène qui nous le dit- elles se sont aussi illustré par des écrits racistes et (horresco referens...)....anti sémites! Monsieur Diène avait-il conscience, en prononçant ses paroles, de leur "claire ambiguïté", et du fait qu'on pourrait lui retourner et lui opposer ses propres propos? Et, en lui demandant des éclaircissements, d'oser aller au fond des choses?

              Et que s'il voulait parler du XVIII° siècle et des sources du "racisme" moderne (comme de l'anti semitisme, même si ce n'était pas son propos, semble-t-il) on pourrait lui dire: "chiche": vous voulez qu'on en parle, et bien parlons-en....."?

              Ceci dit, s’il est un racisme effectif aujourd’hui, ce nous paraît être bien plutôt un néo-racisme anti-blanc. Mais ceci est une autre histoire.....et nous en reparlerons!                      (fin).

  • L'Arche de Zoé : quelle leçon en tirer ?

              On reste confondu devant ce qu'a essayé de faire l'association "L'arche de Zoé". Qualifier ses membres de "pieds nickelés", comme ont choisi de le faire de nombreux journalistes, ou de "zozos", comme l'a fait Julliard sur LCI, lors de son habituel débat avec Luc Ferry, est encore beaucoup trop gentil: il semble s'agir bien plutôt de personnes ayant perdu tout esprit critique, tout bon sens, toute claire perception des réalités. Bernard Kouchner nous semble plus proche de la réalité lorsqu'il parle d'une "sinistre histoire", celle d'un "humanitaire dévoyé", estimant que l'association avait enfreint des "règles de base" et notamment celle "du respect des autres" (il devait d'ailleurs commettre un lapsus révélateur en parlant de "l'arche de zozo"!...).

              On se souvient de la pertinente formule de Chesterton parlant des idées révolutionnaires comme "des idées chrétiennes devenues folles": ici il s'agit aussi d'idées devenues folles: la charité, la solidarité, la générosité dévoyées par l'idéologie.... La vérité vraie est qu'on a affaire à des gens qui, de quelque façon que l'on tourne et retourne la chose, et quels que soient leurs prétendues sincérités de départ, se sont livré à la traite négriere, un point c'est tout.

              Mais, si tout ou presque a semble-t-il été dit sur ce sujet, il nous semble utile de revenir quelques instants sur ce qui, à nos yeux, restera comme le meilleur commentaire, en tout cas le plus "politique", de cette ahurissante histoire; c'est Eric Zemmour qui en est l'auteur (1). Le problème que pose, au fond, l'acte insensé de "la bande à Breteau" est en réalité très simple, mais il est de taille: c'est tout simplement -horresco referens...- celui du néo-colonialisme. A quoi reviennent, en effet, les incantations d'un Bernard-Henry Lévy, par exemple, sur le "droit d'ingérence"?

              Immédiatement relayées sur le terrain par cet illuminé de Breteau et sa compagne, non moins allumée que lui, c'est exactement une nouvelle façon de vivre et d'organiser -pour la seconde fois (2)- une mise sous tutelle de l'Afrique, un néo-colonialisme de fait dont on voit mal ce qui le distingue du premier dans le regard porté sur l'Afrique et les Africains: même constat d'incapacité de l'Afrique à s'administrer; même sentiment de supériorité de l'élite européenne (pourvu qu'on pense qu'elle est incarnée par eux évidemment....); même bonne conscience d'aller sauver les gens; bref, de BHL le "penseur" à Breteau, qui traduit sur le terrain cette pensée, la boucle est bouclée et la logique est clairement respectée.

              Il restera tout de même a assumer cette prétention incroyable, pour les néo-colonialistes, et cette fois sans hypocrisie. Cette prétention à connaître la vérité et à pouvoir (à devoir!) l'imposer, par un interventionnisme délirant et dangereux; et à nous expliquer sur quoi se fonde cette prétention à la supériorité: qui à donné, qu'est-ce qui a donné à BHL et aux siens, "la" lumière sur ce sujet? D'où tire-t-il son assurance inébranlable d'avoir raison, et d'avoir donc le droit de tout bousculer: les frontières, les États, les moeurs locales etc...,?

              On le voit, le fait divers de l'arche de Zoé en soi n'a que fort peu d'intérêt, sauf si l'on s'en sert pour remonter à la source intellectuelle du danger qu'il met en évidence. Quant à savoir si l’Afrique est ou n’est pas capable de s’auto-administrer, c’est évidemment une autre question. Elle ne peut être ni posée ni résolue par des zozos.....

     

    (1): il est d'ailleurs coutumier du fait: c'est toujours un régal que de lire ses articles ou de l'entendre sur les plateaux télés, et de le voir si souvent -parfois seul contre plusieurs....- tenir tête aux tenants du conformisme, et leur administrer courageusement, non sans humour, une volée de bois vert bien méritée...

    (2): Un siècle après, BHL s'inscrit ainsi dans la droite logique de Jules Ferry, lequel a tout de même osé écrire cette phrase "grandiose" (?!): "Il est du devoir des races supérieures d'éduquer les races inférieures"! BHL et Bréteau, la "race supérieure"?....

  • Nouvelle attaque de la Cour Européenne des droits de l'homme contre les racines chrétiennes de l'Europe. Les contre-atta

                La Cour européenne des droits de l'homme a estimé, le mardi 3 novembre, que la présence de crucifix dans les salles de classe en Italie est "une atteinte à la liberté de conscience". On notera juste que, dans le même temps, de nombreuses entités, et parfois la Cour des droits de l'homme elle-même, ne cessent de reconnaître à de nouveaux venus en Europe le droit à des signes distinctifs.

                La ficelle n'est-elle pas un peu grosse ? D'un côté, toujours le même, on prétend effacer toutes traces de ce qui est chrétien, pour ne pas effaroucher "les autres", "les nouveaux", qui ont le droit -eux- de ne pas être agréssés par les symboles religieux d'un continent chrétien, héritier d'une histoire bi-millénaire chrétienne. Mais d'un autre côté -et là aussi, toujours le même- on ne cesse de reconnaître à ces "nouveaux venus" et "différents" leur droit à vivre et afficher leurs différences: que ce soit dans la rue (burqas) ou dans l'intimité (excision, charia). Et sans se poser la question de savoir si cela nous agresse, nous.

               Question naïve: pourquoi n'aurions-nous pas, chez nous, sur notre continent, dans nos pays, le droit à nos signes distinctifs ? La Cour européenne des droits de l'homme serait, d'ailleurs, bien embarassée si on lui demandait d'expliquer clairement pourquoi et en quoi un crucifix serait une atteinte à la liberté de conscience. Et si on lui demandait de rédiger sa réponse par écrit, en la motivant par des arguments de droit....

                Face à cette inconscience -ou complicité ?- dans laquelle on peut voir, au fond, une façon de vivre et pratiquer le Je te prends ton pays et tu la fermes... les réactions, heureusement, n'ont pas manqué. En voici deux, en attendant les autres car, manifestement, l'affaire ne passe pas et les réactions hostiles à la Cour se multiplient...

    Réaction n° 1: celle du Ministre italien de l'Enseignement:

                "La présence du crucifix dans les classes ne signifie pas une adhésion au catholicisme, mais c'est un symbole de notre tradition. L'histoire d'Italie passe aussi à travers des symboles: en les supprimant on supprime une partie de nous-mêmes. Dans notre pays, personne ne veut imposer la religion catholique".

                "Personne, et encore moins une cour européenne idéologique, ne réussira à supprimer notre identité. Notre Constitution reconnaît en outre, justement, une valeur particulière à la religion catholique".

    Réaction n° 2 : celle du Vatican

                 "Il est surprenant qu'une Cour européenne intervienne de façon lourde dans un domaine très profondément lié à l'identité historique, culturelle (et) spirituelle du peuple italien. Il semble qu'on veuille désavouer le rôle du christianisme dans la formation de l'identité européenne, qui, au contraire, a été et demeure essentielle".

                  A noter, parallèlement, la réaction du cardinal Bertone, entre humour et sagesse:

                  "Malheureusement, cette Europe ne nous laisse que les citrouilles et nous prive des symboles les plus chers... Nous devons chercher à conserver de toutes nos forces les signes de notre foi, pour ceux qui croient et ceux qui ne croient pas..."

        Question à la Cour: A quand le texte sur l'interdiction des citrouilles ?....

    P.S.: l'affaire est à suivre, car elle fait des vagues en Italie. Les sondages sont ce qu'ils sont, et valent ce qu'ils valent, mais 84% des personnes interrogées, qu'elles soient pratiquantes ou non, ont répondu qu'elles avaient été choquées par l' "arrêt" de la Cour... L'exaspération des peuples monte ? Elle monte.....

  • Le projet est présenté demain, 1er mars : la reconstruction de la tour nord de la Basilique de Saint Denis est décidée !

    Ce mois de mars 2013 était déjà un mois faste pour tous les amoureux du Beau, des Racines, des Traditions, car la cathédrale Notre-Dame de Paris retrouve son ensemble de cloches d'origine, refaites à l'identique, qui sonneront pour la première fois, le 23 mars, comme elles sonnaient jusqu'au décret de la Convention, ordonnant la fonte de toutes les cloches des églises de France, sauf une, conservée pour avertir la population (ce qui, de fait, sauva le bourdon "Emmanuel", offert par Louis XIV...).

    Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, cette autre nouvelle concernant Saint-Denis l'accompagne, et, une fois de plus, c'est sur l'excellent Patrimoine en Blog, de Benoît de Sagazan, que l'on trouve cette information riche de sens. Espérons simplement qu'elle signifiera, parallèllement, que les travaux de fond, gigantesques, pour sauver l'édifice dans son ensemble seront, eux aussi financés... car, on ne le sait que trop, la Basilique est en vrai péril.

    "Il est venu le temps de reconstruire la flèche.", lit-on dans le texte ci-après. Oui, certes, mais il est surtout venu le temps de sauver, tout simplement, ce joyau incomparable qu'est la Basilique de Suger, première manifestation de cet art "ogival", ou "français" qui, pour reprendre l'heureuse expression de Jean Dutourd, allait "étonner le monde"...

    Mais, pour l'instant, et s'il faut bien sûr oeuvrer pour aller beaucoup plus loin, prenons la bonne nouvelle et ne boudons pas note "plaisir" : c'est un pan majeur de notre Histoire, de notre Être profond qui peut, qui va revivre : "multa renascentur..."

    http://patrimoine.blog.pelerin.info/2013/02/27/saint-denis-veut-reconstruire-la-fleche-de-sa-basilique/?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+PatrimoineEnBlog+%28Patrimoine+en+blog%29 

    On aura deux pensées, plus particulièrement, demain :

    1. D'abord, que cela sera un formidable encouragement pour ceux qui oeuvrent pour réenraciner la France dans le terreau fécond de ses origines, comme l'Association "Reconstruisons Saint Cloud !" ; ou ceux qui oeuvrent pour la reconstruction des Tuileries...        

    2. Ensuite, que les Russes ont reconstruit le plus fidèlement qu'il était possible la cathédrale du Christ Sauveur, à Moscou, dynamitée par Staline. Il existe une vidéo montrant l'écroulement de cette merveille devant un Staline hilare, au moment où le marxisme-léninisme triomphait partout : oui mais voilà, la roue a tourné, Staline est mort, et le marxisme-léninisme aussi, et nul ne s'en plaint; et la cathédrale du Christ Sauveur a été reconstruite à l'identique, et même encore plus belle : à Saint-Denis, qui fut longtemps dirigée par un maire communiste, le lien précédent montre qu'un maire, pourtant communiste, s'est lui aussi longtemps battu, jusqu'à sa mort, pour ce projet de reconstruction. Que les Français puissent ainsi se retrouver, par-delà les légitimes divergences d'opinions, dans des projets communs, donc fédérateurs, et qui les ramènent aux grands moments de leur Histoire, en "tirant vers le haut", voilà un beau signe, réconfortant, dans la grisaille d'un quotidien vraiment très morose...  

    saint denis intact.JPG

    La basilique, "avant"...

     

    On nous permettra juste de profiter de l'occasion pour signaler notre Album (49 photos) : La Basilique de Saint Denis, nécropole royale.... et ce même Album, mis "en musique et en mouvement" par Neige, et adapté au "format" d'Hautetfort par Estelle :

     

     

  • SOCIETE • Les nouveaux dogmes…

     

    Par Camille Pascal  

    Camille Pascal dit son point de vue dans Valeurs actuelles sur le sujet qu'on va découvrir et il nous paraît bon qu'il l'ait fait. Qui plus est en temps opportun. Il est un littéraire et un politique. Pas un de ces scientifiques auxquels, par accroc, il se réfère ici. Mais, après tout, le simple bon sens surclasse parfois les hypothèses de la science. Et, par ailleurs, Claude Allègre qui est, lui, un pur scientifique, ne nous semble pas penser autrement que Camille Pascal sur ce sujet controversé où, souvent, se déploie et s'impose un conformisme plutôt irritant. Parfois même suspect. Nous aurons tendance comme Camille Pascal à ne pas y succomber. LFAR   

    Gare à qui s’avise de remettre en cause le catastrophisme climatique. Témoin le tollé médiatique contre le livre de Philippe Verdier.

    Camille%20Pascal_22222222222222.pngLe dogme de l’Immaculée Conception, défini par le pape Pie IX en 1854, fut longtemps la cible de toutes les railleries anticléricales. Les catholiques ont cru et baissé la tête sous le regard ironique des libres-penseurs, mais, à ma connaissance, personne n’a été condamné ni même inquiété en France pour avoir contesté ce dogme tardif de l’Église catholique. Il semble qu’il n’en soit pas de même aujourd’hui pour ceux qui ont le malheur de remettre en cause la réalité, ou tout simplement la portée réelle, du réchauffement climatique.

    C’est ce qui vient d’arriver à un certain Philippe Verdier, présentateur météo de France 2, dont l’ouvrage intitulé Climat investigation a tenté de démontrer que, loin des prévisions apocalyptiques que l’on nous présente comme autant de vérités révélées, le réchauffement climatique pourrait avoir des effets relativement bénéfiques pour les sociétés occidentales. Que n’avait-il pas dit là à quelques semaines de la conférence de Paris qui doit, nous promet-on, annoncer d’immenses choses pour la sauvegarde de la planète ? En l’espace de quelques heures, ce livre, très anodin sur le fond, était dénoncé du haut de toutes les chaires médiatiques comme blasphématoire et sacrilège, l’auteur déclaré “climatosceptique” — entendez par là incroyant — et frappé immédiatement d’excommunication télévisuelle.

    Pour tenter de sauver son âme et son poste, le malheureux a expliqué qu’il n’avait pas remis en question le dogme sacro-saint mais simplement cherché à “relativiser” la portée du discours millénariste de ces nouveaux anachorètes qui prêchent la fin du monde depuis des palaces internationaux. Relativiser, là est le crime impardonnable car aucune religion, surtout lorsqu’elle est toute neuve, ne tolère le relativisme. Ainsi, en quelques décennies, une poignée de ces prédicateurs est parvenue à imposer une nouvelle religion vaguement teintée de spinozisme qui assimile Dieu à la nature. L’homme porte désormais un nouveau péché originel, et il doit pour cela expier dans la décroissance, la marche à pied et les patates “bio”.

    Un historien comme Emmanuel Le Roy Ladurie a pourtant démontré, archives à l’appui, qu’à l’échelle de l’histoire humaine le climat avait connu de fortes variations sans aucun lien avec l’activité des hommes. L’histoire géologique, quant à elle, est une succession de bouleversements climatiques bien antérieurs à l’apparition de l’espèce humaine… Enfin, pour abdiquer sa liberté de raisonnement face à un discours scientifique, il faudrait avoir perdu toute lucidité. Le Club de Rome nous annonçait déjà, il y a un demi-siècle, l’épuisement des ressources non renouvelables avant 2010. Ces éminents scientifiques avaient tout simplement oublié de prévoir la découverte de nouveaux champs pétrolifères et l’essor du gaz de schiste. Il est bien possible que le malheureux Philippe Verdier — on a les Galilée que l’on peut — vienne à résipiscence devant le tribunal de la nouvelle inquisition écologiste pour reconnaître que la Terre est menacée, mais nous serons toujours quelques-uns à penser : et pourtant, elle continue de tourner…   

     

    Camille Pascal

     

     

     

  • LIVRES • Jamais Soumise de Zohra K. : Vingt ans dans l’Enfer de l’Obscurantisme

     

    Entretien par Grégoire Arnould* 

    Zohra.jpgNée en France mais emmenée par ses parents à 16 ans en Algérie pour être mariée de force avec un cousin, Zohra K. a vécu l’horreur dans un petit village de Kabylie. Subissant brimades, coups et viols, elle finira par s’échapper au bout de vingt ans de captivité. Dans Jamais soumise, publié chez Ring, elle raconte sa tragique histoire.

    De quelle manière vous êtes-vous retrouvée en Algérie ?

    Ce sont mes parents – vivant et travaillant en France – qui m’ont emmenée là-bas. Il s’agissait de me punir de mon comportement – j’étais un peu une adolescente « rebelle », qu’ils ne jugeaient pas acceptable. Mais quand j’ai pris l’avion, je n’avais aucune idée de ce que m’y attendait. Ma mère me disait que nous partions pour quelques semaines. à aucun moment, je ne me suis dit que j’allais y rester vingt ans et être mariée de force.

    Quel était ce village de Kabylie où vous êtes resté captive pendant vingt ans ?

    Cinq familles y résidaient : nous étions tous cousins germains. Ce village était éloigné de tout et de tous. On vivait en autarcie.

    Vous expliquez que vous pardonnez à vos « ravisseurs ». Un pardon, d’ailleurs, que vous semblez avoir transmis à vos filles…

    Je les ai élevées avec ce souci. Je leur ai même demandé de garder des contacts avec leur père. Ce n’est pas à moi de les priver de toute relation avec lui. Elles n’ont pas à subir les conséquences de ma vie : elles n’ont pas choisi de naître, comme je n’ai pas choisi leur père. Je n’éprouve plus de haine.

    Autre fait marquant dans votre livre : votre solitude sur place. Personne ne semblait en mesure de vous aider…

    C’est ce qui était le plus dur. Tout le monde voyait ma détresse, mais personne n’y pouvait rien, même le médecin ! Alors que je cherchais à m’échapper, il me manquait une certaine somme pour le faire. J’ai sollicité un oncle qui avait des moyens et qui me soutenait moralement. Mais le jour où je lui ai demandé cette fameuse somme, il m’a répondu : « Je les ai et je peux te les prêter mais je ne le ferai pas. Tu es mariée à cette famille et je ne veux pas avoir affaire avec eux ».

    Sont-ils capables de changer leur manière de penser ?

    La famille à laquelle j’ai été intégré de force a greffé l’islam sur une tradition, sans forcément le pratiquer d’ailleurs. Les préceptes du Coran n’étaient pour eux qu’un prétexte. De toute manière, là-bas, ils ne font que reproduire indéfiniment les mêmes schémas. Les parents éduquent comme ils ont eux-mêmes été éduqués, les violeurs sont d’anciens violés… Bref, ils n’ont pas d’autre modèle d’éducation. Cela étant, ce que j’ai vécu est exceptionnel et n’est pas le quotidien de toutes les femmes de Kabylie. Il ne s’agit pas de s’en prendre à une religion ou à un pays en particulier. L’inceste, la pédophilie ou les violences contre les femmes sont des faits qui ont cours partout dans le monde.

    En plus de l’écriture, vous avez une autre passion : la peinture…

    Oui, je peins depuis toute petite. Après une pause – contrainte – pendant ma captivité, je m’y suis mise à nouveau, ce qui m’a permis d’éliminer la haine que je portais. Aujourd’hui, il s’agit de l’une de mes principales activités : j’expose et vends mes œuvres, toutes inspirées de mon histoire. 

    Jamais Soumise, Vingt ans dans l’Enfer de l’Obscurantisme de Zohra K. Ed. Ring. 17 euros. 

     - Politique magazine

     


     

    PRESENTATION OFFICIELLE "JAMAIS SOUMISE" (ZOHRA K.) par Editions_Ring

     

  • Humour & Société : Les sujets des épreuves du bac sous Emmanuel Macron

     

  • Institutions & Démocratie • Drame de l’impuissance !

     

    Avons-nous encore un Etat ? Hormis quelques circonstances de haute tension qui permettent de décider d'autorité de proclamer l'état d'urgence, avons-nous encore un gouvernement ? Contesté, méprisé, sans base populaire, le Système politico-médiatique a-t-il encore prise sur le cours des choses ? Sur France inter, Bernard Guetta pleure presque chaque jour que Dieu fait sur l'effondrement de ses rêves les plus chers : L'Union Européenne, les printemps arabes, la démocratie partout, la paix universelle ... La géopolitique réelle trahit la géopolitique légale et elle en meurt de tristesse. Il s'agit là de l'extérieur. A l'intérieur, c'est Thomas Legrand qui est, sur la même radio, le grand prêtre du Dogme et du Système. Il fallait bien cette symétrie. Et voici que, malgré son obstination et sa logique à œillères, Thomas Legrand ne peut plus ignorer le déclin, inexorable, semble-t-il, du Système. Il en résulte des chroniques matinales de profonde déploration, à la tonalité dépressive, qui constatent l'atmosphère de fin de règne, en matière politique et institutionnelle. Telle celle du 10.03 que nous reproduisons ici parce qu'elle est typique du climat régnant et qu'il est somme toute assez délectable d'entendre cette litanie de causes perdues, pour ceux que l'effondrement du Système ne ferait pas pleurer... LFAR   

     

     

    Le texte de Thomas Legrand

    Oui, il parait maintenant évident que la loi El Khomri sera au mieux (pour ses promoteurs) diluée dans un compromis de type édredon à réformes. Mais l’impuissance du Président se manifeste aussi avec l’affaire de la déchéance de nationalité. Vous vous souvenez que les députés avaient largement adopté un texte de compromis (pas édredon celui-là) qui prévoyait la déchéance de nationalité sans référence à la bi-nationalité, contre les terroristes condamnés, quitte à créer quelques apatrides. Le caractère indivisible de la citoyenneté était préservé, au moins, dans la Constitution. C’était, dès lors, au tour du Sénat de se prononcer. Il faut que les sénateurs votent exactement le même texte que les députés afin que le Président puisse convoquer le Congrès à Versailles pour modifier la Constitution. Le vote au Sénat va avoir lieu dans les prochains jours mais déjà la commission des lois du palais du Luxembourg a largement modifié le projet. Elle réintroduit par exemple la notion de bi-nationalité. Du coup, tout laisse penser que la déchéance sera enterrée. 

    Donc, là, c’est la droite qui bloque le texte…

    La droite sénatoriale, oui. Et derrière ce blocage, il faut voir l’influence de la primaire, et plus particulièrement de la guerre Fillon/Sarkozy. Nicolas Sarkozy ne veut  pas que son camp fasse obstacle à la déchéance, mesure réclamée de longue date par l’UMP puis LR. François Fillon, lui, veut faire échec à la réforme et à Nicolas Sarkozy. Il veut briser ce compagnonnage de circonstance et d’intérêt entre l’ancien et l’actuel président. Les amis de Fillon, très représentés au Sénat, ont donc suivi son conseil et désobéi à Sarkozy en proposant une mouture inacceptable par l’Assemblée. Si la stratégie des sénateurs fillonnistes, décidée en commission, se confirme en séance – et ce sera vraisemblablement le cas- la réforme de la déchéance, annoncée solennellement à Versailles par le président le 16 novembre, sera définitivement enterrée ! Manuel Valls aura raison de dire que c’est à cause de la droite. Mais, au passage, ce qui est paradoxale c’est que les sénateurs (donc la droite) bloquent le texte en proposant aux députés (donc aux socialistes) une mouture très proche de ce que proposait le président au départ ! Le plus absurde dans cette histoire, c’est que c’est en partie à cause de cette affaire de déchéance (qui a choqué les forces vives de la gauche) que le lien entre François Hollande et le cœur électoral de sa majorité a été rompu. Alors qu’au bout du compte l’extension de la déchéance ne se fera même pas ! Mais cette histoire a largement nourri le contexte très défavorable et de défiance, dans lequel la Loi-travail risque de s’échouer. On en arrive à ce que le Président et le premier ministre usent à ce point leur crédit, même pas en raison de ce qu’ils font mais simplement de ce qu’ils annoncent et n’arrivent pas à faire. C’est le comble de l’impuissance qui ne fait que conforter cette idée, selon laquelle, après 12 ans du Roi fainéant Chirac, 5 ans de vaine agitation sarkozienne et 4 ans de Hollande inopérant, notre façon de faire de la politique, sans doute nos institutions, sont exténuées… au bout du rouleau.

  • Du nouveau chez Glénat, des lectures pour cet été, ce dimanche ...

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    L'éditeur Glénat poursuit, avec un réel talent, sa série historique consacrée aux hommes et aux femmes qui ont marqué l'histoire de France et celle du monde. Après les deux premiers opus retraçant la vie de Vercingétorix et Philippe Le Bel, il s'attaque cette fois-ci à Charlemagne et Jean Jaurès.

    Fils de Pépin le Bref, petit-fils de Charles Martel - qui a donné son nom à la dynastie des Carolingiens -, Charlemagne conquiert sa couronne impériale de haute lutte grâce à un sens politique aigu, une foi inébranlable et le souci d'éduquer son peuple tant il a compris que le savoir était l'un des fondements essentiels du pouvoir et que ce savoir pouvait faire rayonner son royaume et sa personne. L'histoire commence par la conquête du royaume des Lombards dirigé par le roi Didier sous la protection duquel ses neveux se sont mis. Eux-mêmes n'ont pas renoncé à leur part d'héritage. Ils seront vite écartés. Charlemagne, qui tente d'unir ses territoires, souhaite également les étendre. Il échoue à prendre l'émirat de Cordoue et doit se contenter des Marches d'Espagne où il perd son fidèle comte Roland au col de Roncevaux. Il met la main sur le duché de Bavière, parvient à mettre la main sur le Trésor des Avars qu'il redistribue à ses fidèles et à l'Eglise dont il se veut le grand protecteur. Au fil de ses conquêtes, il pose les bases d'un royaume administré, fidèle, incorruptible et vertueux. Gare à celui qui déroge à la loi de l'Empereur sacré en la basilique Saint-Pierre de Rome le jour de Noël 800. Il pourrait lui en coûter la vie.

    Une fois de plus, on ne peut être que séduit par la qualité du scénario, des dessins et de la mise en scène de cette BD qui s'appuie sur l'expertise de professionnels irréprochables.  

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    La biographie de Jean Jaurès est tout aussi remarquable par sa vérité et sa précision historique. Tout commence par l'attentat de Sarajevo le 28 juin et se termine par la Une de l'Humanité du 1er août qui annonce l'assassinat de Jaurès la veille, par Raoul Vilain. Le lendemain de la mort de l'archiduc et de l'archiduchesse d'Autriche, Jaurès ne croit pas à la guerre. Il soutient mordicus que « tous les groupes financiers européens vont être obligés de s'engager dans une coopération pacifique », ne serait-ce que pour dominer les marchés mondiaux.

    Cette biographie dessinée est émaillée de quelques flash-back comme la rédaction de son ouvrage, lesPreuves (1898) à propos de l'affaire Dreyfus, les grèves de Carmaux en 1892, son élection à la députation (1885), la création de l'Humanité en 1904 ou son discours pour lutter contre la loi portant le service militaire de deux à trois ans (1913) etc. L'on y découvre un Jaurès avec l'idéal socialiste chevillé au corps, pacifiste mais aussi activiste, antibourgeois, souvent impuissant à fédérer les forces socialistes des autres belligérants, ainsi que ce qu'il appelait « l'intelligence du peuple » pour stopper une guerre devenue inéluctable.

    Charlemagne - Bruneau, Delmas, Lemercier et Bührer-Thierry - Editions Glénat - 56 pages - 14,50 euros.

    Jaurès - Morvan, Duclert, Macutay et Voulyzé - Editions Glénat - 56 pages - 14,50 euros.

    Préparé par C.S. - Politique Magazine - Le jeudi 17 juil. 2014

     

  • Humeur • Nicolas Sarkozy, président… de la ligue 1 ?

     

    Humeur de Théophane Le Méné

    Nicolas Sarkozy était dans les tribunes du Parc des Princes lors de la soirée du deuxième tour des élections régionales. Un choix étonnant dont Théophane Le Mené ne s'est toujours pas remis. Nous ne sommes pas sûrs que la circonstance mérite en soi-même tant d'attention ni d'agacement. Même si elle a fait amplement jaser le microcosme. Comme on le dit trivialement, Nicolas Sarkozy en a fait d'autres... Mais voilà justement l'occasion de le rappeler s'agissant de domaines et de circonstances d'une beaucoup plus grande importance ... Que Théophane Le Mené ne manque pas d'évoquer. LFAR

     

    Mené.pngC'était plus fort que lui. Quelque chose d'incoercible et que l'on peine à expliquer. Comme cette attraction à laquelle on ne saurait résister lorsque l'âge nous exempte de tout sens de la responsabilité. Comme ce penchant dans lequel on cède lorsque la désinvolture écrase la retenue. Comme ce stupéfiant qui annihile toute forme de raison dès lors qu'on y a goûté. On peut être enfant, dilettante ou stupéfait et verser dans la poésie, la littérature, l'aventure, le voyage et dans bien d'autres champs qui convoquent tout autant la légèreté que l'obsession. Mais à ceux qui se veulent premier magistrat de France, c'est la lourde cape de la responsabilité, de l'ascèse, de la circonspection ; et seulement elle. Malgré tout cela, Nicolas Sarkozy n'aura pu s'empêcher de se précipiter au Parc des Princes pour assister au match PSG-Lyon, alors même que tombaient les premiers résultats des élections régionales. Que la Normandie et l'île de France ne savaient pas si elles étaient bleues ou roses. Que la recomposition politique était visible en direct sur les plateaux de télévision.

    Par goût de la provocation, on pourrait admirer cette liberté suprême qui confine à l'indifférence. Mais on remarquera que l'ancien président en fit un usage quelque peu déplacé lorsque devenu clef de voûte des institutions, il préféra prendre villégiature dans un yacht plutôt que dans une abbaye - il l'avait pourtant promis. Par goût des passions populaires et de la France gouailleuse, on pourrait objecter que Nicolas Sarkozy signifiait ici la beauté spécifique du football et l'humanité de ses héros, convoquant Albert Camus dont il est, dit-on, un grand lecteur («Tout ce que je sais de la morale, c'est au football que je le dois») ou bien encore Pier Paolo Pasolini («Le football est la dernière représentation sacrée de notre temps»). Mais il y a le football des gradins et le football des loges. Et puis il y a ce qu'en dit Eduardo Galeano dans «Football, ombre et lumière»: «L'histoire du football est un voyage triste, du plaisir au devoir. A mesure que le sport s'est transformé en industrie, il a banni la beauté qui naît de la joie de jouer pour jouer. [...] Le football professionnel condamne ce qui est inutile, et est inutile ce qui n'est pas rentable.»

    En définitive, par goût du réel, on se résoudra à constater que rien n'a changé chez Nicolas Sarkozy. L'homme n'a jamais réussi à épouser le sens du sacré, à assimiler le sens tragique de l'Histoire, sinon lors de la parenthèse enchantée de 2007. Sa passion pour le ballon rond un soir d'élection où l'on demande au peuple français de se prononcer en dit long sur sa conception de la politique. Et à revoir cette séquence pour le moins indécente, on ne peut s'empêcher de penser qu'à l'expression de la souveraineté populaire à laquelle on le sent décidément hermétique, Nicolas Sarkozy ne se sent dans son élément que dans le sport. Le malheur est que ce sport a été transformé par la fameuse jurisprudence de l'arrêt Bosman où la libre circulation des joueurs a bouleversé la sociologie du football, au point que les entraineurs sont devenus des coachs, les présidents de club, des nababs du pétrole ou de la finance ; les agents de joueurs, des grands frères ; et les joueurs eux-mêmes des voyous tenant d'une main l'escort et de l'autre la Ferrari. Incompréhensible donc, à moins que Nicolas Sarkozy entende toujours devenir président mais de la Ligue 1. 

    Théophane Le Méné (FigaroVox)            

  • Médias • Manuel Valls à On n'est pas couché ou le Premier ministre dans la bande à Ruquier

     

    HUMEUR - Hier soir, samedi, a été diffusée l'interview de Manuel Valls à l'émission On n'est pas couché. Par anticipation, Théophane Le Méné y a vu - pour le Figaro - la compensation médiatique d'une impuissance politique. Cette note d'humeur a été rédigée avant l'émission. Il n'y avait aucune chance que cette dernière la démente ...

     

    Mené.pngIl y aura à coup sûr les gloussements de Laurent Ruquier, les dissertations de Yann Moix, les certitudes de Léa Salamé, les interventions enflammées d'un quadrille d'invités soucieux de plaire et de se complaire. Sûrement quelques échanges vifs comme pour convoquer le panache de l'antique débat français ; et entre cela, de franches parties de rigolade où l'on ricanera de la roture et de tout ce qui y ressemble. Banalité du samedi soir français qui, loin des intrépides émissions politiques de la grande époque, se satisfait désormais d'une grand-messe à mi-chemin entre l'information et le divertissement dans un théâtralisme triomphant avec la séquence cathodique d' « On n'est pas couché ».

    Faut-il s'en étonner, pour la première fois dans l'histoire de cette émission devenue un emblème et par là-même un passage obligé, c'est à Manuel Valls qu'il reviendra cette semaine d'endosser le maillot de l'invité politique. Pour ceux qui croyaient encore à la force de l'Etat théologique et politique dans une acception qui en faisait une chose sérieuse, virile et sacrificielle en seront pour leur frais. Car ils ne verront pas un chef de gouvernement tancer ses contradicteurs en leur rappelant qu'ils s'adressent au Premier ministre de la France. Car ils ne goûteront pas aux grandes apostrophes empreintes de cette culture qui forgeaient nos dirigeants d'antan. Car ils ne s'esclafferont de ces saillies qui jalonnent l'histoire littéraire et politique de l'antiquité à nos jours et qui nous rappellent combien la politique ne peut être autre chose qu'une forme raisonnable de violence légitime. Car enfin, ils n'apprendront rien de ce qu'ils savent déjà et de ce qui participe à leur affliction au jour le jour.

    Tristan Bernard disait d'une actrice en vogue: « Pour se faire un nom, elle a souvent dû dire oui ». On oserait presque l'analogie avec Manuel Valls. Impuissant face aux crises qui s'accumulent, sommé tous les jours par Bruxelles et Berlin non pas de décider mais d'exécuter, bridé par les sondages d'opinion et les prochaines échéances électorales, que peut-il, sinon accepter de se rendre à Canossa et recevoir l'adoubement d'une caste qui n'a de cesse d'affirmer la consommation comme solution de remplacement à la désolation spirituelle du monde moderne, à la protestation et à la rébellion ? Car c'est bien ce dont il s'agit. Ce que nos anciens appelaient la politique, nos contemporains l'ont transformé en société coopérative de consommation et de production où le divertissement œuvre avec subtilité pour esquiver toutes les réalités et par la même toutes les responsabilités qui incombent aux hommes politiques. Dès lors, il ne faut s'attendre à rien, sinon à observer un Premier ministre que Leo Strauss aurait décrit comme un visage « libéral qui tolère et respecte toutes les convictions « honnêtes » à condition que l'ordre légal et la paix soient pour elles sacro-saints ». Et en fait de convictions, rien ne sera politique ; tout sera tactique et communication - avec rire et distraction pour assaisonnement. 

    Théophane Le Méné

  • La dhimmitude au quotidien [3]

    Le pape François en compagnie d'un dignitaire musulman. Sa décision de ramener de Grèce des réfugiés musulmans en « oubliant » un peu vite les chrétiens d'Orient a choqué une partie de l'opinion catholique. Le souci de pacification interreligieuse conduit sans-doute le pontife romain à entretenir certaines illusions vis à vis de l'Islam. 

     

    PAR PÉRONCEL-HUGOZ

    Œuvrant en terre d'Islam depuis 1965 (administrateur civil, correspondant ou envoyé spécial du Monde, directeur de collection éditoriale et, à présent, chroniqueur au 360, un des principaux quotidiens marocains en ligne), Péroncel-Hugoz n'est sans doute pas le plus mal placé pour décrire le sort des chrétiens vivant sous autorité musulmane.

    IMG - JPEG - Copie.jpg« J'avais un jour demandé à un jeune prêtre cairote comment tant de ses coreligionnaires avaient pu résister depuis plus de 1000 ans à l'islamisation, laquelle, d'un coup, simplifie la vie: il me répondit sans hésiter : " Nous prions !" ». 

    ISIIMOMANIE DU VATICAN 

    Des prières bien solitaires car, depuis plus d'un demi-siècle l'église de Rome, sauf exceptions individuelles, s'est montrée peu solidaire de nos frères orientaux, jusqu'à manifester même parfois une provocante « islamomanie », comme le pape François ramenant avec lui ce printemps, d'un bref passage en Grèce, trois familles syriennes musulmanes alors que chacun sait que les réfugiés chrétiens, eux, ne pourront uns doute jamais retourner dans leurs foyers au Levant... Passons sur les imams « belges » qui ont refusé de prier pour les victimes « mécréantes » des attentats de 2016 à Bruxelles, ce qui, en effet, est conforme aux prescriptions islamiques en vigueur depuis l'Hégire. Cependant, ne jetons pas la pierre trop vite aux musulmans installés chez nous et où, quoiqu'on dise, c'est de notre seul fait qu'ils ont été généralement choyés au point de créer une véritable « préférence étrangère » qui explique une bonne partie du vote ouvrier français pour le Front national; en ne manifestant que pas ou très peu de compassion à notre égard, en ne s'impliquant guère dans le combat verbal contre l'islamisme, « nos » mahométans n'ont fait, là aussi, qu'obéir aux préceptes élémen­taires de leur religion : voile féminin, auto­rité des maris sur les épouses, polygamie, répudiation, héritage double pour les garçons, égorgement à vif des animaux, guerre sainte, tout ce qui choque ou plutôt effraie une partie de l'opinion occidentale, est clai­rement énoncé, jusque dans les détails par le Coran, parole d'Allah, et la Sunna, parole de Mahomet : « Vous formez la meilleure de communautés ! », dit Dieu aux mahométans dans la sourate de la famille d'Imrane tandis que celle de la Table servie interdit : « Ne prenez pas pour amis les chrétiens ! ». Ou encore celle de l'Immunité : « qu'Allah anéantisse [les chrétiens], ils sont tellement stupides ! ». Et ainsi de suite. Les musulmans appliquent simplement leur religion car, dès leur arrivée en Europe, nous les avons laissés faire sans restrictions comme s'ils étaient en terre d'Islam. 

    SALAFISTES ET WAHABITES 

    C'est une naïveté de croire que La « radi­calisation » d'un certain nombre de jeunes mahométans installés en Europe ou restés chez eux soit due à quelques fougueux imams « salafistes » ou « wahabites ». Ladite radicalisation, elle est tétée au sein, elle est apprise aux bambins par ces excellentes mères analphabètes, croyant dur comme fer à la supériorité de l'Islam sur le reste de l'Humanité et observant le devoir de tout « croyant » d'œuvrer à l'islamisation de la planète, comme jadis les mères euro­péennes enseignaient à leur progéniture la valeur inestimable de nos « racines chrétiennes » que le président Chirac et ses pareils ont rejetées car « les racines de l'Europe sont autant musulmanes que chré­tiennes... » Il est patent que des jeunes Français de souche sans religion sont passés à l'Islam afin d'y retrouver une nourriture spirituelle que le christianisme occidental ne leur propose plus.

    (A suivre)

    Lire ...
     
     


    Repris de La Nouvelle Revue d'Histoire avec l'aimable autorisation de l'auteur

    LA NOUVELLE REVUE D'HISTOIRE • 43 Hors-série n° 12 • Printemps 2016

     

  • Un voeu ? La réalisation du deuxième des vingt de Jean-Christophe Buisson...(III/III)

    Dans Le Figaro magazine du 27 décembre 2019, Jean-Christophe Buisson formule "Vingt voeux pour 2020" : nous aimerions bien en voir se réaliser certains... mais le deuxième a particulièrement retenu notre attention :

    2. Une réédition du chef d'oeuvre de géopolitique publié il y a tout juste cent ans par Jacques Bainville : Les conséquences politiques de la paix.

    Oui, ce serait, certes, une excellente chose.

    Qui permettrait, d'abord, de remettre en évidence l'excellence de notre école de pensée, dont nous pouvons être fier, et qui est certainement la plus brillante opposition/contestation de la Révolution que celle-ci ait rencontré, de par le vaste monde...

    Et qui permettrait aussi de bien remettre en évidence la nocivité et la malfaisance des gouvernants et penseurs anglo-saxons qui, en voulant à tout prix sauver l'Allemagne, pour que la France ne redevienne pas trop suivante, et donc ne recommence pas à les concurrencer, ont tout simplement fait tout ce qu'il fallait pour préparer le chemin à... Hitler !

    Voici trois extraits de notre Album Maîtres et témoins... (II) : Jacques Bainville (les deux premiers sont parus hier, mardi, et avant-hier, lundi) :

    Sur Thomas Woodrow Wilson...

    De "Les conséquences politiques de la paix", pages 118/119/120 :

    " En 1917, la fin, une meilleure fin, eût été possible. Quiconque avait le sens de la politique songeait à la dislocation de la coalition ennemie. Le roi d'Espagne ne se bornait pas à la conseiller. Il s'offrait pour l'entreprendre. Incapacité, frivolité, inexpérience, préjugé : il y eut de tout. Le fil tendu ne fut pas saisi. La vie de milliers de Français tués depuis cette date et l'avenir de ceux qui restent ont tenu à une maladresse qui ne peut plus être réparée.
    Enfin l'ennemi s'agenouille. Des heures, des jours au plus sont donnés aux vainqueurs pour profiter de la victoire. Hésitations, incertitudes. L'armée allemande, avec ses armes, repasse le Rhin. Tandis que la foule insouciante se réjouit, pousse un grand "ouf", soulagée du poids de la guerre, des moments uniques s'enfuient sans retour.


    Et plus tard encore, il arriva une chose fantastique. Quelques homme s'étaient réunis pour établir la paix. Leur pouvoir était immense, tel qu'on n'en avait jamais vu. Ils disposaient de l'humanité. Ils créaient à leur gré ou renversaient des Etats. Et le plus puissant de ces hommes pareils à des dieux, celui qui était obéi parce qu'il semblait parler au nom de cent millions d'individus, il était, à ce moment même, désavoué par son Sénat souverain.
    Et non seulement son autorité était factice, mais peut-être déjà ne gouvernait-il plus tout à fait son esprit. Rentré dans sa capitale, le dictateur s'abattit. On craignit pour sa raison.


    "Est-ce là cet homme qui ébranla la terre, qui fit tomber les empires ?".


    Six mois plus tôt, cette hémiplégie eût changé la physionomie et l'avenir du monde. Cette prodigieuse histoire se trouve mêlée à notre histoire nationale.
    Il n'y a rien d'aussi cruel dans Candide et dans Gulliver..."

     

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    Illustration : Elu Président deux fois de suite, le 4 mars 1913 et le 4 mars 1917, Wilson vit le Congrès refuser de ratifier "son" Traité de Versailles. Il entreprit alors une tournée dans les Etats-Unis, afin de promouvoir cette ratification, à partir du 4 septembre 1919. C'est durant cette tournée qu'il eut sa première attaque cérébrale. Mais il termina cependant son mandat, affaibli et diminué, avant d'être atteint également par la paralysie et un début de cécité...
    Il avait, malheureusement pour nous, fait preuve de cécité politique tant qu'il était valide, et avait eu le temps de "ficeler" le mauvais Traité de Versailles, et d'y faire triompher ses "nuées", ce qui nous donna Hitler, et tout ce qui s'ensuivit...
    "Incapacité, frivolité, inexpérience, préjugé..." : c'est, évidemment, à Wilson que pense surtout Bainville...

    lafautearousseau