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Rechercher : qu'est ce que le système ?

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    La "Justice" (?) du Système - mieux appelée (In)Justice - agit délibérément contre les citoyens français, leurs intérêts, leurs droits !

    Des Juges injustes et qui jugent mal ont estimé qu' "Un logement, même squatté, doit être entretenu". C'est ainsi que la Cour de cassation a confirmé la condamnation d'un propriétaire pour un accident subi par le squatteur ! On nage au milieu de l'Océan de nulle part, entre Ubu et Kafka...
    En somme, vous possédez un bien, acquis honnêtement par votre labeur (lequel fait, accessoirement, "tourner" la machine économique nationale). Des délinquants/voyous/voleurs et tout ce qu'on voudra viennent s'en emparer en votre absence et l'occuppent, illégalement bien entendu. L'(in)Justice du Système est infoutue de les faire virer dans les deux jours, mais elle va se RETOURNER CONTRE VOUS ET VOUS FAIRE CONDAMNER !
     
    Comment qualifier cette aberration sidérante ?
     
    Le plus simplement du monde : nous avons, subissons, supportons un 
     
     
    SYSTÈME POURRI
     
    QUI A GÉNÉRÉ UNE (In)JUSTICE
     
    POURRIE, À SON IMAGE ! 
     

    https://www.leparisien.fr/faits-divers/un-logement-meme-squatte-doit-etre-entretenu-juge-la-cour-de-cassation-23-09-2022-5XBHBVTYXBCYDOCQO4OUGKR3EA.php

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    1. Depuis presque cinq décennies, le Système "poubellise" la France avec son immigration/invasion qu'il lui impose, pour la dissoudre et la diluer. On a maintenant les conséquences : si, évidemment, un grand nombre de "nouveaux venus" ont un comportement tout à fait positif, et s'ils se fondent dans la société, tel n'est pas le cas d'un autre grand nombre qui, de toute évidence, ont une attitude et des façons de faire qui ne sont pas compatibles avec leur présence sur NOTRE sol. Une présence, soit dit en passant, jamais souhaitée par un Peuple jamais consulté...

    (Dans Valeurs)  Classement mondial des villes les plus sûres : Paris derrière Medellín, Nantes pire que Bogota !...

    https://www.valeursactuelles.com/societe/classement-mondial-des-villes-les-plus-sures-paris-derriere-medellin-nantes-pire-que-bogota?fbclid=IwAR3yx1tyMm6iSgIYQr3C5lmwMqtKtKKdiHKHB8nX3afOJlbZ3kLKZOdH-rE

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    Vous pouvez cliquer sur l'image afin de l'agrandir, puis utiliser le zoom...

     

    FRANCAIS, RÉVEILLEZ-VOUS !

    DÉNONCEZ CE SYTÈME QUI CRÉE LES CONDITIONS DE VOTRE INSÉCURITÉ AU QUOTIDIEN

    SOYEZ RÉVOLUTIONNAIRES ROYALISTES DE CE SYSTÈME POURRI  OU...

    ACCEPTEZ LE SYSTÈME MAIS, ALORS, NE VOUS PLAIGNEZ PAS !

     

    2. Des nouvelles de nos ennemis Allemands ? Ils agissent toujours contre la France, évidemment, comme d'habitude, méthodiquement, inexorablement, inéluctablement, comme depuis 100 avant Jésus-Christ lors de l'invasion des Cimbres et des Teutons. Qui n'a pas lu la magistrale Histoire de deux Peuples (et Histoire de deux Peuples continuée jusqu'à Hitler) de notre immense Jacques Bainville - pour nous, le plus grand historien de tous les temps - ne peut comprendre le rapport "essentiellement" conflictuel entre les masses germaniques de la rive droite du Rhin et les Gaulois de l'Empire romain, sur la rive gauche. Celui-là qui n'a pas lu Bainville tombera dans tous les panneaux et toutes les fadaises (du genre "couple franco-allemand") et pensera naïvement que l'on peut s'entendre avec nos ennemis consubstantiels. Les Rois avaient émietté la masse germanique avec les Traités de Westphalie (que Bainville, justement, considérait comme "le chef d'oeuvre absolu") : Encyclopédistes, révolutionnaires, républicains et impérialistes, tous suicidairement "prussophiles", onr "fait" l'unité allemande, travaillant ainsi "en intelligence avec l'ennemi". Au prix d'un million et demi de morts en 14/18, nous pouvions re-démembrer ce "monstre-Allemagne unie" : travaillant contre la France et ses intérêts supérieurs, le Système et la malfaisante Maison blanche et nos autres ennemis anglais ne l'ont pas voulu. Depuis nous subissons le joug Allemand. Il fut brutal et militaire en 70, 14, 40. Il est plus présentable aujourd'hui, il est économique, porte costard/cravate et, selon les apparences, paraît bien élevé. Mais il reste non moins ravageur, et c'est toujours la même volonté de puissance : c'est le 4ème Reich, après le 3ème...

    Sur le site OpexNews: :

     "Les Allemands poussent à fond leurs start-up pour avoir leur propre lanceur, avec le secret espoir de réussir à s'extirper de l'Europe du spatial… ils ne supportent plus le leadership Français."

    https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/lanceurs-spatiaux-la-guerre-des-start-up-europeennes-est-declaree_2180669.html

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    Le Français Maïa Space espère avoir trouvé l'équilibre parfait, avec une capacité d'emport de 500 kg en version réutilisable, et de plus d'une tonne en version consommable. ArianeGroup

     

    3. Avec Joseph Thouvenel, sur la réforme des retraites, on peut au moins poser la question  :

    "Réforme des retraites. Et si l’objectif était simplement de combler le déficit abyssal de l’État ? Les mensonges et vérités des retraites sont dans Capital Social magazine."

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    4. Nous posons la question presque tous les jours : pour qui se prend cette foldingue dangereuse d'Ursula von der Leyen, "élue par personne" et qui dit à chacun ce qu'il doit faire ou pas, et menace ceux qui ne font pas ce qu'elle veut qu'ils fassent ?

    1. (extrait vidéo 0'21) : la Von Der Leyen - depuis le QG de Washington - menace de couper les vivres aux Italiens. "Nous verrons le résultat du vote en Italie. Si les choses vont dans une direction difficile, nous avons des outils, comme pour la Pologne et la Hongrie." Mais de quel droit, avec quelle légitimité, avec un mandat de qui cette insensée tient-elle des propos pareils ? 

    https://twitter.com/p_linac/status/1573590822553100288?s=20&t=7EuXfFGLCIKb3gp-PAcPyw

    2. (extrait vidéo 0'36) Marc Warnod (dans Soir Info) remet cette personne à sa place :

    "C'est de l'ultra ingérence. Elle n'a été élue par personne, et elle est en train de donner des leçons aux électeurs italiens pour leur expliquer pour qui ils doivent voter ou pas... Ce genre de comportement décridibilise totalement l'Europe..." (du moins, dirons-nous, le Pays légal européen, totalement hors sol et totalement coupé des Peuples et de leurs aspirations profondes...)

    https://twitter.com/CNEWS/status/1573426896464928784?s=20&t=7EuXfFGLCIKb3gp-PAcPyw

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    5. Sur place-armes.fr : une nouvelle lettre de militaire à Macron ...

    https://www.place-armes.fr/post/le-prix-de-la-libert%C3%A9-lettre-ouverte-%C3%A0-monsieur-macron

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    6. On a les héros qu'on peut ! Le violent et pauvre type Yasmi Medjeber (acrobate94) s'est fait connaître et applaudir, porter aux nues, pour avoir décroché une banderole de Génération Identitaire, demandant une lutte ferme contre l'insécurité générale dans le pays. Les "afux antifas/vraios terroroistes" de tout poil n'avaient aps de mots assez élogioeuxsera jugé aux assises pour viol avec violences sur son ex-compagne ayant entraîné une incapacité totale de travail de dix jours. Il cogne dur la femme Yasmi Medjeber.

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    Côté pile : héros des "faux antifas/vrais terroristes";

    côté face : frappeur et tabasseur de femme(s) : un pauvre mec, quoi...

    Les bobos/gauchos/trotskos/islamo... ont les héros qu'ils peuvent !

     

    7. Dans France catholique, Jacques Trémolet de Villers rend hommage au grand homme que fut le Général de Castelnau, "un soldat face aux forces anticléricales" :

    https://www.france-catholique.fr/Un-soldat-face-aux-forces-anticlericales.html

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    À DEMAIN !

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  • Besoin d'État national, l'analyse politique d'Hilaire de Crémiers

    Le volontarisme ne suffit plus. Il n’est pas possible de continuer dans le système actuel. La réalité s’imposera. Pourvu que ce ne soit pas trop tragique.

     

            Le Président de la République se veut un chef d’Etat. Soit. Cependant l’Etat qu’il dirige a un nom : il s’agit de la France. La France est une vieille nation dont l’Etat a une longue histoire. Cette histoire porte des leçons : les Français gavés d’idéologie républicaine ne les remarquent même pas. L’Etat français n’a bien dirigé leur pays que dans la stabilité, la permanence, l’indépendance, le détachement de tout esprit partisan.

     

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    A Saint Nazaire : vouloir croire...

            Les institutions et les pratiques actuelles de la Ve République sont dorénavant au plus loin de pareilles exigences. Les effets en sont aujourd’hui catastrophiques. Nicolas Sarkozy est accusé de concentrer tous les pouvoirs dans ses seules mains ; l’accusation, essentiellement journalistique et politicienne, est dérisoire. La concentration n’est que verbale. Il parle de tout à propos de tout, mais l’efficacité de sa parole n’a rien à voir avec une parole créatrice ou recréatrice.

            Le caractère et la formation de l’homme – avocat et homme de parti, façonné essentiellement à la lutte pour le pouvoir – le porte sans doute à cette culture du discours. De toutes façons, la République n’a jamais été, de ses origines à nos jours, – à quelques exceptions près et, d’ailleurs, notables –, qu’un gouvernement d’avocats, de rhéteurs de tous acabits, de fonctionnaires, grands ou petits, rompus à l’impérieux : il n’y a qu’à, faut qu’on, bref de manieurs de mots qui ne discutaient et ne discutent que sur et qu’avec des phrases dont l’unique utilité est de gagner l’opinion.

            Ces évidences n’ont que le tort d’être trop évidentes pour êtres perçues ; et, du coup, tous ne voient que le système, son effroyable, pesante et obsédante réalité. Il n’y a d’imaginable que de lutter dans ce cadre ou que d’y mener l’assaut pour s’en emparer. Avec l’excellent prétexte de l’améliorer, voire de le transformer, de le faire fonctionner pour le bien.

            Guerre de mots ! Rien ne sera transformé, jamais rien. Sarkozy, lui- même, qui s’y est employé avec une énergie que nul ne peut nier, n’a en rien changé fondamentalement les données de ce système qui aujourd’hui se retourne contre lui. Qui voudra bien comprendre ? 

            Personne ? De la gauche à la droite, de ce qu’on appelle l’extrême gauche à ce qu’on appelle l’extrême droite, écoutez les tous, ce ne sont que des discours et, en raison même du système, ce ne peut être que des discours, indépendamment  même des qualités ou des turpitudes des hommes et des femmes en question. 

            Leur affaire, toute leur affaire, leur programme comme ils disent avec emphase, se réduit à des discours : c’est « le débat », l’éternel débat au cours duquel sont assénés des certitudes de quatre sous qui n’ont rien à voir avec la réalité politique et encore moins avec les possibilités de la France d’aujourd’hui.

            La plupart de ces parlotes ne sont qu’inutiles débats : qui aura le courage de le dire ? Philippe Muray que fait revivre si drôlement Fabrice Luchini, a tout dit sur ces amas de « cucuteries » qui font les choux gras des journalistes, des politiciens, des zozos toutes catégories qui occupent l’espace médiatique.

     

    Un système pervers

     

            Le système est pervers dans son essence et pervertit tout, les hommes, les politiques, les intentions, les calculs, les projets, même les meilleurs. Rien n’y résiste : il n’y a qu’à constater. Qu’en est-il des sublimes politiques mises en œuvre depuis des décennies et qui étaient censées changer la vie des Français ? Au mieux, on met un coup d’arrêt sur la route fatalement déclive. À bien examiner les choses, textes et intentions, n’est-ce pas la raison principale des lois qui se multiplient pour tenter de résister grâce à l’autorité de l’État aux entraînements inéluctables d’un système général qui est mauvais, quand ce n’est pas pour encadrer le mal afin d’éviter le pire. Quelque malheur survient-il, on fait une loi : gouverner aujourd’hui, c’est légiférer ! Cette vue synthétique peut choquer ceux qui se donnent tant de mal pour faire aboutir des politiques dont le but serait d’apporter des réponses aux mille et un problèmes de l’heure. Cependant, lequel de ceux qui se consacrent à ces tâches épuisantes, ne sent pas la vanité de ces efforts toujours si mal récompensés. Où se trouve l’entraînement vers le bien, vers le haut?

            Ah ! si les vrais hommes politiques, ceux qui ont le souci du bien commun – il doit bien y en avoir –, si les responsables sociaux qui se donnent un but humain, au-delà des seules profits ou intérêts immédiats, voulaient bien, un instant, regarder ces quelques évidences en face… Au lieu de se lamenter, de se perdre en invectives, de se voiler la face en se vantant de ce qu’ils font… Serait-il possible qu’un jour le système soit examiné dans sa malfaisance fondamentale ? Ou faudra-t-il qu’elle éclate au moment d’une de ces ruptures tragiques qui scandent l’histoire de nos deux cents dernières années ? Tout à coup, tout s’arrête, plus rien ne marche ; le drame est là, prévisible pour tout esprit sagace depuis longtemps déjà mais, cependant, jamais pronostiqué par les officiels du régime ; il s’impose avec la rudesse des immenses tragédies. Le désastre est total. Et, évidemment, nul de ceux qui ont tenu les rênes, n’est jamais responsable, sauf à trouver des boucs émissaires !

     

    La seule issue

     

            Ces analyses politiques sont très pessimistes, dira-t-on. Le pessimisme n’est pas dans le propos. Il ressort naturellement de la vue des choses, telles qu’elles sont. Une sinistre comédie va occuper les Français avec les élections présidentielles qui se profilent et pendant ce temps – les gens avertis le savent pertinemment – un drame se noue que personne ne peut résoudre. Ce drame a de multiple facettes qui font que, de quelque côté qu’on l’envisage, il n’offre que des perspectives désastreuses.

            Le mal est moral et social. Comment se fait-il que le moral des Français qui habitent le pays le plus beau du monde, soit si bas ? 

            Parce qu’ils sentent confusément que les choses ne vont pas : famille, métier, profession, rapports humains, administration, rien ne va bien ; services publics de moins en moins efficaces, éducation à vau-l’eau, désordre social, revendications indéfinies, insécurité, justice mal administrée et qui protège les criminels, quartiers dit sensibles qui prolifèrent, ghettoïsation des populations immigrées de plus en plus nombreuses et de moins en moins intégrées, banlieues invivables, un Etat qui s’occupe de tout et qui est de plus en plus faible, une Europe qui intervient non pour construire mais pour détruire, une classe dirigeante qui ne poursuit que ses intérêts, et partout des parasites qui profitent du système pour faire leurs affaires…Voilà le tableau sur lequel on pourrait épiloguer longuement.

            Là-dessus une crise économique et financière dont un évènement soudain peut servir de déclencheur à n’importe quel mouvement social et politique inmaîtrisable. Il est une guerre sourde qui est menée contre la France dont nul ne peut prédire quelles seront les prochaines manifestations. Il y a quelque chose de terrible dans la situation. Il ne s’agit pas d’inquiéter, il s’agit de voir.

            D’ailleurs, toutes les interventions du chef de l’Etat ne font qu’illustrer cet ensemble insurmontable de problèmes qui s’accumulent. Intervention après le meurtre – le nième ! – d’une jeune femme par un criminel sexuel multirécidiviste et laissé en liberté : ça ne se passera pas comme ça, dit Nicolas Sarkozy avec autorité – et il a raison – et que propose-t-il ? 

            Encore des lois ! Mais, bonsoir, qui aura l’autorité pour imposer leur devoir aux juges ? Grand discours sur la réindustrialisation nécessaire : eh oui, mais qui a tué l’activité française au cours de ces dernières décennies ? Sinon la réglementation étatique et européenne, encore plus que la mondialisation. Alors ? Conférence de presse au ton grave pour signaler les difficultés françaises à des journalistes qui sont censés représenter l’opinion publique. Mais qu’en sort-il ? Que la France, grâce à sa présidence du G20 et du G8, va réussir à imposer aux partenaires mondiaux des règles, voire des taxes, qui permettront d’échapper – on se demande pourquoi et comment – au prochain drame financier et monétaire dont la zone euro va faire les frais selon les pronostics les plus récents du FMI qui, lui, ne veut pas en porter la responsabilité. Et Nicolas Sarkozy qui semble avoir compris les limites de cet exercice  de haute voltige, n’a d’ailleurs pas fait le fanfaron. Inutile de se leurrer : la réussite du dernier emprunt au profit du Fonds européen de stabilité financière ne prouve rien, sinon qu’il y a des masses de liquidités qui cherchent à se placer ; l’euro n’en est pas sauvé pour autant.

            Aucun des discours prononcés à Davos ne changera les données du problème proprement français.

            Qu’il soit permis de dire ici que la campagne électorale qui se prépare pour les élections présidentielles, non seulement ne facilitera pas la solution de ce problème ; elle l’aggravera. Les surenchères qui n’ont fait que commencer, vont redoubler. Ce sera aussi ridicule que tragique. Les concurrents et les partis danseront leur sarabande tandis que le volcan grondera. Le monde est secoué d’immenses ébranlements ; sous les pieds de ces dames et de ces messieurs, enivrés de politicaillerie et de vaines ambitions, la France se craquèle. Faudra-t-il qu’elle s’effondre pour qu’ils arrêtent leurs jeux imbéciles ?

    Mais, s’il vous plaît, quand l’échéance arrivera, pour refaire et continuer la France, il conviendra d’abord de restaurer son Etat national et donc royal. C’est une évidence et elle nous a coûté assez cher pour qu’on évite de recommencer d’éternels échecs. ■

  • L’Etablissement et la démocratie apaisée, par Philippe Germain.

    La technocrature, maladie sénile de la démocratie : (10/12)

    Résumé  : En 2017 la technocrature  à pris le pouvoir. Evènement majeur de la République que l’Action française analyse au travers la  physique sociale. Elle découvre que Bonaparte a crée une nouvelle classe de privilégiés. Ce «  pays légal  » est un système oligarchique circulaire où trois élites financière, politique et médiatique s’épanouissent grace à l’Etat Républicain. La Technocratie, constituée en quatrième élite sous De Gaulle, fait prendre le virage mondialiste au pays légal, sous Giscard-Mitterand. Puis l’élite politique connait un énorme discrédit sous Sarkozy et Hollande.

    philippe germain.jpgDégagisme et Etat providence 

    Dès le début 2016, l’Etablissement prend conscience que l’important discrédit des centre-droit et centre-gauche affaisse la démocratie représentative. Ce discrédit multicausal aggrave la pathologie du  vieillissant système démocratique dont la situation commence a devenir critique à la veille de la présidentielle de 2017. 

    Afin de préserver ses intérêts financiers, l’Etablissement se doit de sauver le modèle circulaire de l’oligarchie démocratique, mis au point depuis les débuts de la IIIe République. C’est la condition pour que l’Etablissement puisse continuer à s’enrichir non par le travail mais par le pillage de la Nation. Seuls les marchés de l’Etat intéressent l’Etablissement, les prébendes, la spéculation financière, l’argent gagné sans risque, qui ne s’investit pas en France et tout au contraire obéit à la loi du profit maximal en se portant là ou l’on peut réussir – toujours en utilisant l’Etat – de substantiels bénéfices. L’Etablissement a conscience que le discrédit complet de l’élite politique pourrait remettre en cause certain mécanismes, voire le principe de l’Etat providence. Cet Etat républicain qui asservit les Français considérés uniquement comme des consommateurs indispensables à la croissance, tout en parvenant à leur donner l’illusion de la justice sociale. 

    Maintenir l’Etat en instrument de pillage de l’épargne et du travail des Français pour le seul profit de l’Etablissement : voilà pourquoi l’élite financière juge nécessaire et urgent d’élaborer un remède «  dégagiste  » de l’élite politique.

    Démocratie apaisée 

    Au contraire, l’élite politique de centre-droit et de centre-gauche espère rebondir pour la présidentielle de 2017 grâce à un plan B, s’accommodant du double échec de la démocratie «  forte  » tentée par Sarkozy et Hollande. Ce plan B consiste à faire muter la pathologique démocratie représentative car, explique Pierre-André Taguieff,  « l’indifférence des citoyens, lorsqu’elle se colore de mépris, voir de haine, et se traduit par un abstentionnisme croissant, signe une dépolitisation des esprits qui ne déplait pas aux professionnels de la politique. Ces derniers rêvent de ce qu’ils appellent une «  démocratie apaisée  », réduite au spectacle d’un consensus sur l’essentiel entre gauche et droite, «  libéraux  » (ou progressistes) et «  conservateurs  », sociaux-démocrates et libéraux sociaux.   » 

    Le plan B de l’élite politique repose sur l’affichage d’une sorte de «  en même temps la gauche et en même temps la droite  », remplaçant l’ancienne alternance de façade. Une démocratie d’abstention et de non-participation réduite à un système de règles. Au demeurant, des règles contournables par les malins du pays légal car, rappelle Taguieff, «   la corruption est le virus inéliminable des systèmes démocratiques représentatifs  ». 

    Malheureusement pour l’élite politique, l’Etablissement ne va pas la suivre. L’événement est loin d’être anodin. Si le «  frottement  » entre la Technocratie et l’élite politique a été surmonté sous Mitterrand, cette fois le «  lâchage  » par l’Etablissement constitue une rupture inédite entre les élites du Pays légal. Preuve de la fragilité de l’oligarchie démocratique généralement considérée comme indestructible. 

    Progressistes contre conservateurs

    Pour l’Etablissement, le discrédit de l’élite politique en 2016 est trop avancé dans l’opinion pour ne pas la «  dégager  ». En revanche le plan B d’une démocratie apaisée par la création d’un nouveau centrisme peut constituer le remède cherché par l’Etablissement, à condition d’être administré au pays réel par un nouvel acteur. Un sondage international va bientôt indiquer que seuls 17  % des Français  apprécient les partis politiques et seuls 11  % veulent élire un homme qui aurait déjà exercé le pouvoir. Le renouvellement du personnel politique est donc incontournable. Le nouvel acteur recherché par l’Etablissement ne peut-être que la Technocratie, substituée à l’élite politique  ; jadis dénommée par Maurras le V.P.R. (Vieux Parti Républicain). 

    Ce «  remède  » technocratique implique, pour le pays légal, d’abandonner le bipartisme Droite/Gauche, devenu inopérant à la suite de l’échec de la «  démocratie forte  », au profit d’un nouveau clivage binaire opposant centre et extrêmes. Un nouveau centre regroupant les «  progressistes  » en opposition aux «  conservateurs  » incapables de s’allier. 

    Les progressistes seraient les électeurs des anciens centre-droit et centre-gauche se regroupant dans la croyance que «  l’utopie européiste n’est qu’une figure de l’utopie globaliste, un moment dans la mondialisation présentée comme inévitable  ». Ce camp progressiste n’aura aucun mal à s’unir car les référents idéologiques sont les mêmes pour ces 26 % de la population considérant la mondialisation comme une opportunité. Ces 26  % sont suffisant dans une Ve République où une minorité peut imposer sa domination à l’ensemble du pays réel car dans modèle circulaire, l’élite politique à la maîtrise du pouvoir législatif.

    Les conservateurs seraient constitués de l’électorat des «  nouvelles radicalités  » refusant la croyance dans l’idéologie mondialiste, basée sur «  la trompeuse promesse d’une égalité des chances devant l’instrument miraculeux de l’enrichissement rapide à la portée de tous, dans l’espace sans frontière du néo-marché mondial…  » La dénomination  « conservateurs  » évoluera bientôt en «  populistes  » au pluriel car ils sont divisés. Les populistes de droite désignés comme «  les exclus du Système  » par Pierre Debray,  et nommés  nationaux-populistes par Taguieff ; les populistes de gauche identifiés par Taguieff en 2003 comme des «  néo-progressistes  », mutation du virus progressiste  mélangeant antiaméricanisme et antisionisme. 

    Cette division entre ceux qui traitent l’autre de fasciste et ceux qui ripostent par l’accusation d’islamo-gauchistes s’articule essentiellement autour du thème de l’immigration. Elle est le second atout du progressisme après celui de la maîtrise du pouvoir législatif.

    Le national-populisme comme ennemi unique

    Cette vision de l’élite financière, d’un clivage novateur entre progressistes/conservateurs a, pour le pays légal, l’avantage de contrer la progression du national-populisme autour d’un nouveau tripartisme. Effectivement, le Front National comme bloc «  ni de droite, ni de gauche  » commence depuis 2014, à occuper la place centrale du ring électoral, avec le bloc  UMP à sa droite et le bloc PS à sa gauche. C’est d’ailleurs toute la contradiction d’un Front National se revendiquant comme antisystème tout en cherchant à s’intégrer au système de la démocratie représentative, dont l’obsolescence se dévoile un peu plus à chaque élection. Pour gérer cette contradiction, le national-populisme propose son propre remède pour soigner la pathologie démocratique : celui d’une mutation vers la «  démocratie directe  » permettant au peuple de s’affranchir du filtrage par des médiations dites représentatives. 

    Pour l’Action française, cette proposition supplémentaire d’une nouvelle démocratie rêvée, destinée à sauver la démocratie idéale de l’échec de la démocratie réelle, lui confirme  la nécessité de proposer aux Français autre chose que ce qui existe. Une alternative crédible au vieillissant Système démocratique.

    Par ailleurs, le nouveau clivage proposé par l’Etablissement peu se jouer sur le terrain retenu par le national-populisme, celui de l’Europe. Un national-populisme fort de son retournement d’une position frontiste pro-européenne vers une posture critique de l’«  Europe de Maastricht  ». En 1984 le FN soutenait au nom du patriotisme européen, la mise en place d’une monnaie commune, d’une défense commune, d’une politique de sécurité et de contrôle des frontières commune dans le cadre d’une Europe confédérale.  A partir de 1986, le député maurrassien Georges-Paul Wagner, aidé de Jean-Claude Martinez , s’oppose à la puissante tendance pro-européenne de Bruno Megret, appuyée sur la ligne «  culturelle d’abord  » de la Nouvelle-Droite. Finalement en 1989, l’euromanifeste du FN  commence à dénoncer une politique européenne dirigiste et prône une «  Europe des Patries, respectueuse de la souveraineté  ». Le durcissement anti-européiste s’opère à partir de 2010 pour évoquer la sortie de l’euro et ensuite celle de l’Union européenne. 

    Pour l’Etablissement, grâce aux oppositions frontales démocratie apaisée/démocratie directe et européisme/ euroscepticisme, le clivage progressistes/conservateurs semble parfaitement adapté pour répondre à la règle de l’ennemi unique. Ceux qui ne rentreront pas dans le clivage seront broyés et jetés aux oubliettes du vieux monde politique.

    Incohérence de la mentalité antisystème

    Qui mieux est l’Etablissement dispose d’un dernier atout dans son jeu. Le néo-droitiste Thibault Isabel l’a bien mis en évidence grâce au sondage Ipsos. Il montre la montée des idées populistes à 56  % dans le pays réel tout en mettant en avant une contradiction majeure. Certes  «  80  % de nos compatriotes estiment que pour améliorer la situation, nous aurions besoin d’un dirigeant “prêt à changer les règles du jeu”…. Mais lorsqu’il s’agit de “changer radicalement le statu quo”, nous nous retrouvons parmi les pays les plus timorés (40 %)   »… Autrement dit, beaucoup de personnes en France disqualifient le clivage droite-gauche et critiques les politiciens classiques pour leur inefficacité, sans pour autant demander un véritable infléchissement de la politique..

    L’Etablissement va choisir Emmanuel Macron comme premier de cordée pour déployer son plan B avec la Technocratie. En novembre 2016, sept mois après le lancement de son mouvement  La République En Marche, deux mois après sa démission du gouvernement Hollande, Macron se lance officiellement dans la course à la présidentielle. Prouvant qu’il a parfaitement intégré l’incohérence de la mentalité antisystème, au début 2017, il cherche à capitaliser «  à la fois sur le rejet des anciens appareils politiques du système et la défense des principes fondamentaux du système lui-même. C’est cette position hybride et paradoxale qui cristallise le mieux l’état d’une partie importante de l’opinion…. Tout changer pour ne rien changer, ou appliquer de vieilles recettes avec de nouvelles têtes, voilà ce que veulent en réalité nombre de Français, écartelés entre leur adhésion aux valeurs dominantes et le constat patent du déclin de la nation  ».

    Reste à savoir comment la Technocratie va remplir son rôle dans la constitution de ce que Jérôme Sainte-Marie nomme le «  bloc élitaire  », orienté par la haute administration et la haute finance.

  • ”L'espérance”, le numéro d'été de Politique magazine...

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    Collaborations de Jean-François Mattéi, Jacques Trémolet de Villers, Jean Sévillia, Frédéric Rouvillois, Ludovine de la Rochère, Béatrice Bourges, l'abbé Guillaume de Tanouärn, Pierre Chalvidan... Voici l'éditorial, rédigé cette fois-ci par Hilaire de Crémiers, et dont le tittre récapitule et résume bien ce numéro : L'espérance

    L’espérance

     

    Christiane-Taubira-big.jpgIl n’est pire intolérance que celle qui se recommande d’un prétendu principe de tolérance. L’histoire est bourrée d’exemples de ce genre. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. Ce sectarisme totalitaire peut aller très loin. Telle se présente notre garde des sceaux, Madame Taubira. 

    Cette dame – car c’est une dame en dépit de la théorie du genre... et elle tient apparemment à sa qualité féminine puisqu’elle se fait appeler, à l’encontre des lois de la grammaire, « la » garde des Sceaux ! – cette dame, donc, incontestablement une dame, de sexe féminin et non indéterminé, impose à la manière forte que certains pourraient qualifier de masculine, ses choix idéologiques. Ils sont bons parce qu’ils sont les siens ; l’argument péremptoire est ainsi définitif. 

    Cette dame qui incarne aujourd’hui la Justice, n’a que compréhension pour les assassins, les violeurs, les voleurs, les bandits grands et petits, jeunes et vieux, tous ceux dont elle se sent la particulière, la singulière ministre. à l’encontre même, s’il le faut, de l’administration pénitentiaire ! 

    Dans son esprit, leurs crimes ne sont pas si criminels ni leurs délits si délictueux que la société l’affirme avec ses codes surannés qu’il convient donc de changer. S’il y a crime et délit, pense-t-elle, il est plutôt à chercher précisément du côté de la société dont ces pauvres gens sont victimes. Il est vrai  qu’elle a pour elle certaines théories qui furent à la mode et certains magistrats qui affichent sur « leur mur des cons » les photos de pères de filles et de fillettes abominablement assassinées et violées ! Car il paraît que c’est ça le progrès, la tolérance et la liberté. Lesdits magistrats non poursuivis sont protégés par ladite garde des Sceaux Taubira. 

    La dame qui avait conscience elle aussi d’être une victime de la société, à sa manière sans doute, a un jour appréhendé que la meilleure de toutes les astuces consisterait à s’emparer d’un système politique complaisant par nature à de tels raisonnements. Car, en vertu même des principes fondamentaux du système, les droits de la vérité, du bien moral, du simple bon sens sont par nécessité toujours réduits et niés au profit des extravagances de l’erreur et du mal à qui sont reconnus de plus en plus force droits et avantages, pour non seulement les mettre à égalité, mais encore les privilégier afin de mieux affirmer la liberté et l’égalité des choix, de tout choix et de tous les choix, surtout évidemment de ceux qui violent l’ordre naturel, la tradition, les usages, les bonnes mœurs et les règles de la civilisation. Tel est le sophisme qui domine la pensée unique du système. La dame a fort bien saisi cette logique – si fausse et si dévastatrice – qu’elle exploite donc à fond avec la complicité active de ceux qui vivent de ce système pour poursuivre par la démagogie leur carrière électoraliste. 

    gender.jpgD’où l’importance que revêtait pour les adeptes de ce sophisme monstrueux la légalisation sous forme de mariage de l’union de personnes de même sexe. Ainsi, la vérité simple et nette du mariage naturel qui unit dans la complémentarité des sexes un homme et une femme, était-elle atteinte, concrètement abolie, surtout ravalée au niveau de ce qu’on appelle abominablement « une pratique sexuelle ». Il n’y a donc pas égalité des droits, contrairement à ce qui a été dit, il y a destruction. Et ainsi de la famille, de la filiation où tout est rabaissé, dégradé, uniformisé dans le plus abject des individualismes. Ainsi encore de la nation qui n’existe plus comme succession de générations et ainsi de la religion qui n’est plus le fondement du bien et du mal. 

    Tel était le but recherché. Reste maintenant pour illustrer ce que la dame Taubira appelle, avec son élégance habituelle, un renversement de civilisation, à sortir de leur geôle les assassins et les violeurs, à relâcher les récidivistes, et à jeter en prison ceux qui osent s’opposer à l’ordre légal nouveau, à lancer à leurs trousses la police et la gendarmerie, à mettre en branle l’appareil judiciaire pour les poursuivre et les condamner. Le tour est joué, la boucle bouclée. 

    Voilà pourquoi ce dossier de Politique magazine sur la Manif pour tous s’imposait pour ce numéro d’été. Il est intitulé L’espérance. Car il est apparu que la France, celle du bon sens, celle du vrai, du bien et du beau, celle qui se sait héritière et gardienne de toutes les merveilles de la nature et de la grâce, celle qui toujours se redresse dans son éternelle jeunesse, s’est levée une fois encore pour dire non. Non à ce qui la tue. Et dont le système de mort est voué à la mort. Donc oui à la vie, oui à l’espérance.  

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  • Notre entretien sur Charles Maurras à Martigues, avec Georges Bourquard, du Dauphiné libéré...(III/V)

    FLEUR DE LYS SAINT LOUIS KANSAS.jpgQuels sont les rapports aujourd'hui, entre le royalisme et l'extrême-droite ?

    Comme pour sa question sur le nombre des royalistes en France aujourd'hui, nous avons fait une remarque préalable à notre interlocuteur : en prenant comme exemple "les trois François" (Fillon, Bayrou et Hollande), qui sont évidemment tous les trois républicains, mais fort opposés sur un grand nombre de sujets majeurs, il nous a été facile de lui faire comprendre que "les royalistes", cela n'existait pas; comme les républicains, les royalistes sont divers et variés, et il y a chez eux plusieurs sensibilités (au PS, on appelle cela des courants, non ?).

    Lors de la dernière élection présidentielle, il y a, ainsi, des royalistes, comme la Nouvelle Action Royaliste (Nar), qui ont appelé à voter Hollande au deuxième tour (après avoir appelé à voter Dupont-Aignan au premier); d'autres qui ont voté Sarkozy; d'autres qui ont voté Le Pen...

    Là aussi, il nous est impossible - et cela ne nous intéresse d'ailleurs pas - d'avoir ou de donner des chiffres sur l'importance de tel ou tel courant ou sensibilité, de savoir quelle proportion a voté pour quel candidat ou quel autre. Et, de toutes façons, nous n'avons aucun titre, en tant que lafautearousseau, à parler au nom de tous les royalistes : nous donnons notre point de vue, et s'y rallie qui veut : "Qui m'aime me suive !" disait Henri IV....

    prince jean les quatre.jpgAinsi, pour la dernière élection présidentielle, n'avons-nous pas donné de consigne de vote, et avons-nous laissé nos lecteurs décider en conscience. Non parce que nous nous désintéressions de la chose, mais parce que, pour nous, ce qui prime, c'est de présenter toujours plus et toujours mieux à nos compatriotes le recours qu'incarne la Famille de France, et tout ce qu'elle symbolise et porte comme espoir, pour la perennité de la Nation.

    Et, surtout, parce que, justement, nous sommes royalistes. Notre rôle n'est pas de prendre position sur l'échiquier politique, au(x) moment(s) et aux conditions choisies par le Système, et d'entrer ainsi dans les jeux et dans le cadre d'un Pays légal qui, on le voit bien, échoue de plus en plus, dans tous les domaines; préside à l'abaissement de la France; perd de vue le Bien commun et l'intérêt national, et engage le pays dans une impressionnante spirale du déclin.

    Notre rôle fondamental et essentiel, celui qui fonde véritablement notre raison d'être, n'est évidemment pas d'être le supplétif de tel ou tel dans les luttes stériles et perpétuellement renouvelées du Pays légal, où l'on oublie l'intérêt national pour le seul jeu mesquin des Partis. Notre rôle, unique, est au contraire de ne pas entrer dans ce jeu, dans ce Système; de n'y placer aucune espèce d'illusion ou d'espoir, mais bien au contraire de le dénoncer, et de proposer, comme le disait Léon Daudet, une autre politique "étant réellement d'opposition, c'est-à-dire prêchant ouvertement la subversion du Régime".

    On voit bien par là que ce n'est pas seulement avec l'extrême-droite que notre royalisme prend ses distances, mais avec tout parti quel qu'il soit, puisque tout parti est, de facto, élément consubstantiel du Système dont nous souhaitons le remplacement par la Royauté.

    maurras,chemin de paradisNous ne croyons pas, comme certains, aux "bonnes élections", aux "bonnes chambres", qui feraient une "bonne république". Gagnées par la droite, gagnées par la gauche, les élections, depuis l'instauration de la République en 1875, n'ont amené aucun changement fondamental dans le processus continu de décadence et d'affaiblissement de la France depuis cette date.

    Et comme Georges Bourquard connaît lafautearousseau, nous l'avons renvoyé à ce passage de Léon Daudet, élu député de Paris dans la Chambre Bleu horizon, en 1919, que nous avons récemment publié, en l'intitulant La grande illusion : croire aux élections en tant que telles, et qu'il suffit de les gagner, pour avoir une "bonne chambre" et, avec cette "bonne chambre", changer les choses, amender le Système de l'intérieur : c'est cela, la grande illusion.... 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2012/07/17/la-grande-illusion-par-leon-daudet.html

    On comprend ainsi que notre royalisme est "indépendant" de tout parti ou de toute mouvance, qu'il ne peut s'inféoder à aucun, tout simplement parce qu'il est d'une autre nature. Nous ne sommes ni d'extrême-droite, ni de droite, ni du centre, ni de gauche, ni d'extrême-gauche : nous sommes là pour proposer une autre Institution, celle qui a fait la France, celle qui a fait sa grandeur : la Royauté. Et cette royauté, elle sera pour tous les Français, quel que soit leur vote d'aujourd'hui, de l'extrême-droite à l'extrême-gauche. 

    On pourra penser que ce sont des mots; que c'est une vue de l'esprit. Mais quand on voit l'état inquiétant dans lequel se trouve la France aujourd'hui, on est bien obligé de se dire que cela n'est pas arrivé tout seul, par hasard. Il doit bien y avoir quelque chose qui cloche, quelque part : et si c'était ce Système, avec son perpétuel affrontement stérile des Français entre eux ? Avec le désintérêt croissant pour la chose publique (la Res publica, la république.) ? Avec cet affaiblissement continu du Pays dans ses forces vives ?

    Pour conclure cette question (sa seconde), nous avons redit à Georges Bourquard qu'encore une fois nous ne prétendions évidemment pas parler au nom de tous les royalistes - chose impossible - et qu'il ne s'agissait là que de la position de lafautearousseau. La suive qui veut ! (à suivre)

  • L'énorme opération en cours contre Benoît XVI *...

                Que dire de « l'énorme opération en cours contre Benoît XVI *» qui n’ait déjà été dit ailleurs et que, de manière spontanée, nous ne ressentions profondément en nous-mêmes ?

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                Une fois de plus, le Souverain Pontife se trouve affronté à « l'immense hostilité du système qui lui fait face *», comme Paul VI – certains diront : même Paul VI - choisit de braver par devoir l’impopularité lorsqu’il publia envers et contre tous l’encyclique Humanae Vitae ou Jean-Paul II Evangelium Vitae. Lorsque ce même Pontife publia l’encyclique Veritatis Splendor, où il rappelait que la splendeur de la vérité ne souffre aucune remise en question, ni par l’opinion, ni par aucune majorité, en aucun temps ni en aucun lieu, comment le « monde moderne » aurait-il pu comprendre ou accepter un tel message, qui va à l’encontre de ses fondements ? Le « système » - car c’en est un – en arrive, aujourd’hui, à nier – qu’elle soit absolue ou relative - jusqu’à l’existence d’une quelconque vérité. Sur l’essentiel, il n’y a donc pas de compromission possible entre lui et l’Eglise Catholique, sauf, pour cette dernière, à accepter de ne plus exister. Jusqu’à présent, l’Eglise se refuse (on pourrait dire : toutes les églises car les autres religions, à cet égard, disent à peu près les mêmes choses) à rabaisser la morale au niveau des mœurs et à sacrifier la vérité – ou ce qu’elle tient pour tel – au relativisme de ce que l’on appelle l’ « opinion » laquelle n’est, en réalité, que ce que le « système » veut bien qu’elle soit.

     

                A la fin de la Longue Marche, les dirigeants du P.C. chinois, réunis autour de Mao, durent décider si la Longue Marche, où l’armée rouge avait perdu les trois-quarts de ses effectifs, était une défaite ou une victoire. Ils « décidèrent » que c’était une victoire. Ce fut donc une victoire.

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                Il faut savoir que, sous d’autres formes, tout aussi redoutables, nous vivons sous la tyrannie d’un « système » parfaitement totalitaire et dont, comme les malheureux Chinois crurent aux promesses de l’ « Horizon Rouge », les peuples ne s’aperçoivent même pas. Pour décider de ce qu’il faut faire, dire et penser, de la grève qui sera ou a été un grand succès, de la personnalité qu’il faut « se payer », de l’homme qui monte ou qui s’écroule, de l’idée qu’il faut combattre, et ainsi de suite, les composantes du « système » n’ont probablement même pas besoin de se réunir. Elles agissent et interagissent spontanément, de façon complémentaire, parfaitement orchestrée et d’une quasi universelle efficacité : ce sont « les instituts de formation de l’opinion et de sondages *» ; les grands médias (les seuls qui comptent vraiment) ; la classe politique prise dans son ensemble ; les appareils syndicaux, qui ne sont « représentatifs » que par tacite convention ; l’univers glauque et oppressif de l’Education Nationale ; et, à de rares exceptions près, le secteur dit des « associations », en pleine expansion. Cette « superstructure », homogène derrière d’apparentes oppositions, développe une pensée parfaitement univoque et, d’ailleurs, parfaitement nulle, sans cohérence et sans culture, qui devient, bon gré mal gré, la loi d’airain des peuples. A bien y regarder, il est douteux que les propagandes des régimes totalitaires d’autrefois aient exercé une plus grande emprise que celle-ci.     

     

                Que le pape en soit, sinon la première victime, du moins la première cible, n’a pas de quoi surprendre, pour les raisons que nous avons tenté de dire. Sans-doute n’en est-il pas lui-même étonné puisque dès la messe d’inauguration de son Pontificat, il avait adressé à l’assistance et au monde la demande suivante : « Priez pour moi, afin que je me dérobe pas, par peur, devant les loups ». La prière – ou le soutien – de ce qu’il nous reste d’hommes de bon sens et de culture, ne devrait pas lui manquer. Nous aurons à y revenir.  

     

     

     

    * Expression reprise d’un commentaire d’Antiquus, sur le blog. 

  • I (mode sérieux) : ”insécurité juridique et fiscale”, ”d'accord” et ”pas d'accord” avec Jacques Attali...

    jacques-attali.jpg          Sur France info, ce lundi 7 janvier, à 8h et des poussières, il n'y va pas de main morte, Jacques Attali.

              Il "réveille" les auditeurs, et "ça secoue", comme on dit : l'inflation des textes et règlements, "l'insécurité juridique et fiscale", "la France ne fait plus rêver", "des jeunes Français par milliers partent définitivement, en fermant la porte..."       

             Tout cela est bel et bon, et Attali a raison. Mais, dans ce flot de choses justes qu'il assène de bon matin, il est dommage qu'il n'y en ait qu'une que Jacques Attali ne dise pas : d'où cela vient-il ? Car il n'y a qu'en France que l'idéologie prime à ce point, et que rien ne peut la contrebalancer, sauf le pseudo-blocage d'une cohabitation.

            Et il n'y a qu'en France que l'un des principaux handicaps du pays réside dans l'hyper-inflation de textes et l'insécurité, notamment fiscale et juridique, qui en découle, justement dénoncée - mais sans plus - par Jacque Attali...      

              Or, cette inflation démentielle de textes, lois, règlements, interdictions et obligations de toutes sortes, n'est pas nouvelle. Et il est dommage que, là, Jacques Attali - qui dit "tout" par ailleurs - ne dise "rien". Car enfin ces décisions, contre-décisions, changement de décisons, additifs aux décisions etc... elles sont bien prises par... le Pays légal, par le Système, depuis la naissance de la République, en 1875. Et elles s'empilent, depuis 140 ans, tel un millefeuille de cauchemar, véritable Tour de Babel des temps modernes.

            Cette accumulation invraisemblable de textes, lois, règlements etc. pourrait simplement faire sourire. Mais il faut savoir que, dans le domaine de la fiscalité, par exemple, plus de 10.000 pages viennent contraindre, interdire, réglementer. Qui soutiendra que c'est là le signe d'une fiscalité claire, saine, moderne, efficace ? Des bataillons de juristes bien formés - et surtout bien payés... - peuvent trouver là-dedans matière à d'innombrables astuces, procès, appels, recours, parfois paralysants...  

            Or, ces textes non seulement s'emplilent sans cesse, mais - de plus en plus - changent sans cesse : c'est ce que nous avons appelé récemment "le complexe de Pénélope" : à peine élu, depuis quelques mois, l'actuel gouvernement a détricoté bon nombre de mesures du précédent (bonnes ou mauvaises, c'est un autre sujet...), avec des textes qui viennent les contredire ou les annuler : là réside l'un des principaux freins, sinon la principale entrave, à l'activité économique et à son bon développement.

            Car, contrairement à ce que pensent certains, ce n'est pas seulement l'oeil rivé sur les impôts et taxes que raisonnent patrons et grands groupes internationaux, pour investir dans tel ou tel pays. Les acteurs économiques, comme on dit, ont besoin de perspectives à long terme, et de stabilité, de sécurité pour investir. Il est bon d'être le plus compétitif possible, c'est-à-dire de taxer le moins possible ceux qui veulent entreprendre - et, là, le Système est très mauvais - mais, même en taxant plus que ses voisins, la France pourrait attirer des investissements, car elle offre bien des atouts que d'autres n'offrent pas (situation géographique très favorable, infrastructures impressionnantes et de grande qualité, savoir-faire multiples et variés, matière grise en abondance...).

            Mais, la gêne principale, le vrai boulet au pied, c'est que tout change tout le temps, et que le sur-corsetage de toute activité non seulement ne donne pas de signe de ralentissement, mais donne au contraire des signes d'emballement, et qui plus est, maintenant, d'emballement erratique : on a eu cinq ans de "ceci", on va avoir cinq ans "du contraire". Et après ? Qui le Système s'imagine-t-il qu'il va attirer avec un comportement pareil ? 

             Jacques Attali - avec raison - dénonce un mal; hélas, il n'en dénonce pas la cause, et ne propose aucun remède sérieux pour "en sortir".

             Or, il devient urgent de trouver un remède à ce "syndrome de Pénélope" qui, outre qu'il fait rire de nous sur la terre entière, ne nous amènera certainement pas vers des lendemains qui chantent....

              Car, on parlait à l'instant des investisseurs internationaux, mais il y a aussi grave - et même, à terme, plus grave - ce sont les acteurs nationaux : comment réagissent-ils ? Attali le dit, ils votent avec leurs pieds, ils s'en vont, tout simplement, mais "définitivement", et "ils ferment la porte derrière eux". Parce que la France ne les fait plus rêver.

              La France, ou le Système ? Et c'est là qu'Attali est "faible", s'il est "bon" dans la dénonciation d'un fait dont il ne dénonce pas la cause première. Car, pendant que le Système exporte une partie des jeunes Français, actifs et dynamiques, qui sont l'espoir et la chance et l'avenir du Pays, il importe chaque année, 200.000 étrangers et en régularise 50.000 autres, dont on sait pertinemment qu'une partie très importante n'est ni intégrable ni, à fortiori, assimilable... 

              Cet aspect des choses semble avoir totalement échappé à Jacques Attali, dans son analyse partiellement juste mais, ô combien, incomplète....

  • La croissance dangereuse ?

     

    Par Jean-Philippe Chauvin*

    En matière d'écologie, comme sur d'autres sujets, notamment celui du régime, Jean-Philippe Chauvin poursuit une réflexion qui nous intéresse et intéressera nos lecteurs. Tel le pertinent article qui suit. 

     

    arton8470-7b8cd.jpgIl n’y a pas une semaine durant laquelle la presse n’évoque un nouveau drame environnemental, mais sans que cela ne suscite autre chose qu’une sorte de fatalisme bien-pensant ou moult déclarations désolées et lénifiantes, malgré quelques tentatives de réaction, vite étouffées par l’oligarchie médiatique ou, simplement, par l’oubli des informations de la veille. Ainsi, la sixième extinction animale et végétale, puis la vidange accélérée des océans, n’ont occupé quelques colonnes de journaux et quelques minutes d’écran que le temps d’une journée vite achevée, et ces informations reviendront l’année prochaine, entre une déploration sur le réchauffement climatique et une lamentation sur la bétonisation des campagnes, désormais véritables marronniers télévisuels et imprimés…

    Et pourtant ! Ces questions sont bien urgentes et nécessiteraient une vaste mobilisation des Etats et des consciences, et les personnalités politiques qui veulent s’inscrire dans le temps long ne peuvent faire l’économie de réponses à réfléchir, à apporter, à envisager au regard des enjeux écologiques qui engagent toute la planète et ceux qui la peuplent. Mais il y a une grande difficulté qui tient à la nature même du système idéologique qui prévaut dans nos sociétés contemporaines, un système qui a plusieurs têtes comme l’hydre et qui semble inaltérable et obligatoire, système en définitive globalitaire et qui se pare de vertus qui n’en sont pas forcément…

    Benjamin Franklin, celui-là même qui porte un beau prénom mais s’avéra un cruel individualiste au service de ce que jadis l’on nommait « Veau d’or », a résumé, en une formule célèbre, cette véritable révolution du temps, du sens de la nature humaine et de son inscription, de son action dans ce que les catholiques nomment « création », révolution qui s’est faite au détriment de cette dernière, en définitive : « le temps, c’est de l’argent ». Formule aux conséquences incalculables qui fait basculer le monde (si on la suit aveuglément) dans une logique « utilitariste » et matérialiste qui oublie tout ce qui fait, en définitive, le sel de la vie et la particularité humaine : quelle place, dans le monde franklinien, pour la beauté d’un coucher de soleil, éternellement renouvelée et éminemment gratuite, ou pour le plaisir d’une flânerie, d’une conversation ou pour la transmission de ces légendes, de ces traditions qui font les couleurs du monde ? 

    La notion de croissance est un élément de ce système et qu’il est parfois difficile de mettre en cause dans la dégradation de la planète : non qu’elle n’en soit pas responsable, comme le fameux « développement » théorisé par Rostow dans les années de l’après-guerre ou le « développement durable », oxymore qui connaît une grande gloire depuis le Sommet de Rio de 1992. Mais nos contemporains n’en veulent retenir que la définition purement économique quand elle est beaucoup plus que cela : c’est aussi une idéologie, celle du « toujours plus », celle du « désir infini dans un monde fini », et cette logique est infernale car elle épuise inéluctablement la planète comme le prouvent à l’envi (et jusqu’au plus profond dépit) les drames environnementaux et les études qui se penchent sur ceux-ci. 

    Pourtant, il en est qui ne veulent rien voir ni rien entendre aux souffrances de notre bonne vieille Terre d’accueil, et qui dénoncent sans retenue ni discernement tous ceux qui osent prôner une forme ou une autre de décroissance : ainsi Augustin de Romanet, dans le dernier numéro de la revue Commentaire, s’en prend-il à ceux-ci avec des arguments plus simplistes que ceux des « décroissants » qu’il moque, réduisant la question à une petite affaire d’arithmétique électorale en arguant que les listes portant nommément cette idée ont fait des scores dérisoires. Je suis bien placé pour savoir que notre système de représentation démocratique, s’il n’est pas forcément inutile, n’est pas le plus juste ni le plus légitime quand il s’agit d’évoquer les grands problèmes, et qu’il est surtout le moyen de « tenir le politique » beaucoup plus que de le fortifier face aux féodalités économiques et financières… Qui n’a pas d’argent peut difficilement se faire entendre, si ce n’est en cassant des vitres ou en faisant scandale, ce qui, parfois, brouille le sens du message porté par ces mouvements minoritaires condamnés à le rester longtemps, et cela quelles que soient la pertinence de leurs idées et propositions : le piège démocratique, diraient certains, mais qui participe à cette « fatigue civique » que les observateurs pointent depuis un bon bout de temps… 

    Mais Romanet a tort : si la croissance apparaît si peu contestée, ce qui d’ailleurs mériterait confirmation plus crédible que celle qu’il avance, elle n’en est pas moins dangereuse parce qu’elle ne sait pas se limiter d’elle-même quand la nécessité appellerait ce sens de la mesure, cet esprit de reconnaissance des limites naturelles et humaines qui permettent aux sociétés humaines de durer. Et le pape, par sa récente encyclique Laudate si’, a donné au concept de décroissance de belles lettres de noblesse, à la grande rage des « croissancistes » qui voient leur idéologie réduite à ce qu’elle est, c’est-à-dire une construction théorique qui s’émancipe du réel pour ne s’intéresser qu’aux chiffres et à « l’avoir » statistique en négligeant les contextes et les perspectives environnementales comme sociales.

    Cette décroissance évoquée par le pape ne signifie pas qu’il faut en revenir à un âge des cavernes qui méconnaîtrait les savoirs techniques et leurs applications, qui ne sont pas forcément inutiles ou maudites, mais qu’il faut en revenir à l’essentiel sans négliger autrui, et les paysages, les fleurs ou les animaux qui les peuplent, sont ces autres qu’il ne faut pas oublier, ni mépriser, comme saint François d’Assise nous l’a enseigné en son temps en quelques leçons qu’il nous faut encore et toujours méditer et appliquer… 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

     

  • Des primaires pour rien

     

    par Hilaire de Crémiers

    La multiplication des votations n’est pas du tout une preuve de réalisme démocratique. Tout cela n’est que trompe-l’œil au profit des appareils et des apparatchiks.

     

    2771589182.jpgComment peut-on faire croire aux Français qu’ils choisissent leur président de la République ? Contrairement à l’esprit même des institutions de la Ve République, il n’y a plus de lien direct entre le peuple déclaré souverain et le chef de l’État. Les partis politiques officiels ont réussi à capter entièrement à leur profit cette élection essentielle, capitale au sens étymologique du terme, celle qui concerne le chef, la tête. Ils en contrôlent désormais intégralement le déroulé et donc le résultat.

    Déjà les appareils politiciens avaient réussi à mettre la main sur l’ensemble des élections, jusqu’aux plus locales, et à aménager le système électoral à leur convenance ; ils s’en étaient tout simplement attribué les moyens légaux, politiques et financiers, s’autofinançant eux-mêmes par de tels procédés sur les caisses publiques. Il y a encore quelques décennies, beaucoup de villages, de bourgs, de cantons et un certain nombre de circonscriptions avaient des représentants non apparentés, hors système partisan, sui generis, issus en tant que tels de leur terroir.

    C’est devenu quasi impossible. La querelle partisane s’est immiscée jusqu’au fond du dernier hameau. Les élections locales sont devenues elles-mêmes des champs clos de guerre civile. Les législatives sont totalement verrouillées par le système des investitures qui donnent lieu aux plus sordides marchandages, aux plus sinistres règlements de compte. La dégradation de l’esprit public est la conséquence inéluctable de tels usages et de telles conceptions.

    L’État livré aux partis

    Maintenant, depuis plus d’une décennie, c’est la plus haute fonction de l’État qui n’échappe plus à l’emprise totalitaire des partis. Ils ont imposé la réforme constitutionnelle qui a réduit le septennat en quinquennat. Le peuple français, en fait, ne le demandait pas. C’était supprimer la durée, la dimension sacrée, radicalement différente, dans cette haute institution dont les racines, y compris constitutionnelles, conçues dans les débuts de la IIIe République et renouvelées dans la Ve, sont fondamentalement régaliennes, autrement dit royales.

    Ignorer, mépriser ce caractère relève de la crétinerie politicienne et d’un petit esprit de médiocrité bourgeoise qui est le propre de nos dirigeants actuels. Copier les États-Unis sur ce sujet était, une fois de plus, une sottise ; d’autant plus que nos institutions sont historiquement, socialement et politiquement différentes. Ne serait-ce qu’au regard de la particularité fédérale des États-Unis. Ah ! cette mauvaise manie des prétendues élites françaises de vouloir toujours copier l’étranger ! Que de bêtises commises depuis plus de deux siècles !
    Eh bien, ça continue ! On organise des primaires en s’imaginant imiter encore les Yankees. Ce n’est qu’une singerie supplémentaire qui casse définitivement la clef de voûte de ce qui reste debout de la maison France. Ni un De Gaulle ni un Mitterrand ne se seraient prêtés à pareil jeu. C’est n’avoir aucun sens de l’État, de l’État français spécifiquement.

    La gauche s’est livrée la première à cet essai pour l’élection de 2012. À défaut de Strauss-Kahn, le résultat fut Hollande. Chacun savait, y compris à gauche, que l’homme n’était absolument pas à la hauteur de la fonction : la preuve en a été, depuis lors, suradministrée. Monsieur 4 % est en passe de devenir Monsieur 1 % et, comme rien n’arrête le délire narcissique du pouvoir, le bonhomme laisse encore croire qu’il est candidat à sa propre succession.

    Jusqu’à quand ? Le livre « Un président ne devrait pas dire ça » révèle la goujaterie, l’incroyable légèreté, la suffisance idiote, le cynisme vulgaire de ce petit potentat socialo-bourgeois qui n’aime parler que de lui. Très loin de Mitterrand qui, du moins, comme le montre la publication de ses lettres à sa maîtresse Anne Pingeot, avait dans son cynisme prédateur une hauteur de vue, un goût de la beauté qui le rachetaient de ses mensonges et de ses bassesses. On sait maintenant que Mitterrand méprisait Hollande. À juste titre. Ce qui n’empêche pas Hollande de se peindre en Mitterrand !

    Un jeu de dupes

    Et, maintenant, voici la droite ou la prétendue droite qui s’est mise, elle aussi, aux primaires, tant les ambitions y sont nombreuses. Que dire de ces ridicules prestations où personne ne va au fond du problème français et où chacun se contente d’ajouter ou soustraire des milliards à des budgets fictifs dont il n’a pour l’instant aucune maîtrise ? Tout le monde a remarqué le style différent de Jean-Frédéric Poisson qui osait exprimer les vraies questions. Eh bien, il n’a pas fallu longtemps pour qu’une manœuvre ignoble tente de l’éliminer : il prenait des voix, pardi !

    En réalité, que va-t-il se passer ? Au soir du 27 novembre, sera désigné un candidat dit de la droite et du centre : vraisemblablement Alain Juppé ou, peut-être, Sarkozy s’il remonte la pente. Auront lieu en janvier les primaires de la gauche : ce sera un spectacle aussi ridicule. Et, finalement, aussi vain, même si un Macron arrive à percer…mais sur quels thèmes de libéralo-gaucho-libertarisme ?

    Alors se déroulera fin avril-début mai la véritable élection présidentielle en deux tours, après ces deux premiers tours des primaires. Tout sera alors faussé, si rien ne change d’ici là. Il est plus que probable – tous les sondages le montrent – que le candidat de gauche, quel qu’il soit, sera éliminé. Resteront au deuxième tour, le candidat dit de droite et Marine Le Pen, qualifiée d’extrême droite par les médias pour lui nuire, mais le corps électoral, sauf les bobos et… les évêques, n’est plus sensible à ce genre d’arguments archi-usés.

    Dans ce cas de figure, comme en 2002, la gauche de gouvernement et l’extrême gauche mélenchonienne, écologiste et communiste seront sommées de se rendre aux urnes pour voter en faveur du candidat républicain. Même s’il est possible que les reports de voix ne s’effectuent pas comme prévu, si le candidat de droite est élu au second tour, il le sera, une fois de plus, grâce à la gauche.

    Et qui lui fera immédiatement savoir. On sait ce qu’il en a coûté au Chirac de 2002 ! Aucun des beaux discours des primaires ne correspondra à l’actualité du moment. Aux législatives, le FN arrivera peut-être à avoir quelques dizaines d’élus, insuffisants pour peser. Le gouvernement sera de centre droit et centre gauche comme aux plus mauvais jours de la IIIe et la IVe République. La France qui est en fait à droite, maintenant plus que jamais, ne sera pas représentée. Telle est la mécanique du système.

    Conclusion : alors qu’une grande majorité du peuple français aspire à un gouvernement fort, digne de ce nom, capable de redresser le pays, la France se paiera une sorte de faux président de droite qui devra tout à la gauche. Comment prétendre diriger avec un système pareil ? Faudra-t-il un écroulement pour que le peuple français comprenne à quel point il est dupé ? 

    Article repris du numéro de novembre de Politique magazine. A commander ici !

  • LA FIFA, MIROIR DE NOTRE MONDE, par Georges-Henri Soutou, de l'Institut

    L'ex-tout-puissant président de la Fifa, Sepp Blatter.

     

    Nous vivons dans un monde de plus en plus judiciarisé dans lequel le droit anglo-saxon et la justice américaine s'imposent de plus en plus ' comme des normes universelles. C'est la principale leçon du « fifagate », cette crise qui secoue la Fédération Internationale de Football.

    La crise de la Fifa résume notre monde, beaucoup plus qu'on ne l'imagine et au-delà du côté anecdotique de la crise actuelle. Tout d'abord, constatons que l'on a affaire, avec le football, à une véritable religion, la seule véritablement universelle. Le scandale n'est pas seulement une affaire de corruption, mais il est perçu dans l'opinion comme un sacrilège, comme un crime simoniaque. D'où son retentissement et le danger que l'indignation moralisante l'emporte sur l'analyse d'une très intéressante organisation.

    La Fifa réunit 209 fédérations nationales, regroupées en six confédérations continentales. Elle comporte un ensemble de conseils, de secrétariats, de commissions et d'organismes divers. De ce point de vue, sa structure n'est comparable qu'à l'Onu. Elle représente l'un des aspects de la réalité internationale, toujours fondée, quoi qu'on veuille, sur les Etats-nations et leurs émanations. 

    En effet, dans ce système, toutes les fédérations pèsent le même poids en matière de votes : comme beaucoup sont minuscules et dépendent entièrement des subventions de la Fifa, il est tentant pour les dirigeants de celle-ci de se faire élire - ou réélire - en se constituant une majorité à coups de largesses... En d'autres termes : grâce à des subventions parfaitement autorisées et assumées par le système. C'est un processus électoral de type démocratique bien connu. Laissons de côté le problème d'éventuels faits de corruption. Dans l'absolu, ne faut-il pas préférer des actes individuels de corruption illégale à un système généralisé de corruption institutionnelle ?

    Bien entendu, une élection à telle ou telle instance de la Fifa comporte toute une série d'avantages personnels et de carrière, parfaitement statutaires, que l'on retrouve dans toutes les grandes organisations internationales. On en pense ce que l'on veut, mais il n'y a là rien d'illégal. Le problème commence ensuite, quand il s'agit de décider où se tiendra la prochaine coupe du monde, comment les droits télévisés seront répartis, etc. Avec un revenu de plus de cinq milliards d'euros pour la période 2011-2014, provenant des grandes sociétés sponsorisant la Fifa et de la vente des droits de retransmission, on comprend l'importance des enjeux. Or, en 2010, le comité exécutif a pris une série de décisions qui ont étonné : il a attribué d'un coup l'organisation des deux coupes du monde de 2018 et 2022, ce qui déroge à la procédure habituelle. Si la coupe de 2018 revient à la Russie, ce qui peut se justifier, celle de 2022 aura lieu au Qatar. Un choix des plus surpgenants : ce micro-État est peu important du point de vue footballistique. Pire, le climat y interdit des matchs l'été, obligeant de les organiser en hiver. Conséquence directe : le calendrier des rencontres des pays membres s'en trouvera totalement bouleversé. Ce sont les soupçons de corruption suscités par cette double décision qui vont déclencher l'avalanche judiciaire que l'on connaît.

    PAS DE CONSEIL DE SÉCURITÉ À LA FIFA

    S'il n'est pas utile d'ajouter de commentaires sur l'enquête en elle-même, il faut souligner que l'Onu, fort critiquée et souvent critiquable, possède une supériorité sur la Fifa : l'existence du Conseil de sécurité et de ses membres permanents. Il s'agit là de puissances efficientes, aux responsabilités mondiales, qui se tiennent au-dessus des jeux de pression et d'influence, qu'ils soient internes ou externes. Certes, le droit de veto des membres permanents bloque souvent le système, mais ceux qui préconisent de le supprimer ou de le limiter accorderaient du coup plus de pouvoir à l'ensemble fort composite des pays membres de l'Onu, ce qui risquerait de conduire exactement à la même crise que celle de la Fifa. Voilà pourquoi cette dernière nous en dit tant sur l'évolution d'un monde pris entre mondialisation et résilience de l'État-nation.

    Par ailleurs, dans ce que les médias ont appelé le « fifagate », le coup d'envoi est venu du ministère de la Justice américain, qui s'attribue de plus en plus une compétence universelle. C'est à sa demande qu'ont été interpellées quatorze personnes à Zurich, deux jours avant la réélection du président de la Fifa, Sepp Blatter. Sans compter l'ouverture d'autres instructions frappant des dirigeants importants. Tout l'objet de l'enquête est de déterminer les modalités de l'attribution des coupes du monde de 2018 et 2022. Les procédures, qui ne respectent pas, semble-il, les droits de la défense ont fait l'objet de critiques. Retenons deux choses : l'un des membres de la commission d'éthique de la Fifa est l'ancien procureur général de New York... et sa femme est employée par le FBI ! Au-delà de l'anecdote, on constate surtout que des crimes de la seconde guerre mondiale au secret bancaire suisse et aux opérations des banques étrangères, la justice américaine, derrière des prétextes juridiques spécieux et maniant la menace de rétorsions économiques (interdiction d'exercer aux États-Unis, refus d'autoriser de se porter candidat à certains marchés publics, etc.) se constitue en instance juridique mondiale. 

    Dans cette affaire, personne n'est forcé de partager le soupçon immédiatement exprimé par le président Poutine : les États-Unis auraient déclenché l'affaire pour remettre en cause l'attribution de la coupe du monde de 2018 à la Russie...

    EXTENSION DE L'INTERVENTIONNISME AMÉRICAIN

    Mais il ne se trouve aucune obligation non plus de partager la satisfaction béate de ceux qui pensent que seuls les États-Unis sont capables d'apporter un peu d'ordre et de justice dans la jungle mondiale, argument majeur distillé lors de cette crise de la Fifa. Cette question de l'extension à l'étranger de l'action de la justice américaine est pourtant capitale, quoique peu perçue ou passée sous silence. Le scandale de la Fifa rejoint ici la question de l'Accord de Partenariat transatlantique, en cours de négociation entre les États-Unis et la Commission de Bruxelles. En effet, si le traité est conclu, les acteurs économiques deviendraient indépendants des États et même de la Commission : toute modification ultérieure de l'accord pourrait être attaquée par eux devant les tribunaux. Ceux-ci et, au premier rang bien sûr, les tribunaux américains - rappelons qu'il existe un seul système judiciaire américain, contre 28 en Europe : tout le monde introduirait son affaire aux États-Unis... - deviendraient l'instance de régulation essentielle d'un commerce transatlantique devenu, comme tant de secteurs de la vie occidentale, complètement judiciarisé et selon les normes juridiques américaines, fort différentes de celles de l'Europe. La question de la crise de la Fifa nous entraîne ainsi bien au-delà de son objet immédiat...

     

    Georges-Henri Soutou  - Politique magazine

     

  • Sur Infos Toulouse, Marianne pendue : l’Action française s’explique.

    Une action matinale qui a enflammé la classe politique toulousaine toute la journée. En cause, l’exécution symbolique de l’effigie de Marianne, et plus généralement du régime républicain. Face à la polémique, l’Action Française sort du silence. 

    Il y a des symboles auxquels il ne vaut mieux pas toucher. C’est le cas de Marianne, symbole de la République française qui a été symboliquement condamnée à mort par une poignée de militants royalistes, samedi 29 février sur le Pont-Neuf à Toulouse. Une action coup de poing qui a déclenché l’ire de toute la classe politique toulousaine, de l’ensemble des candidats aux élections municipales et même du président du département. Le porte-parole local de l’Action Française, Nicolas Viau s’explique dans nos colonnes. 

    Infos-Toulouse : En quoi consistait votre action ?
    Nicolas Viau : Samedi 29 février à l’aube, nous sommes allés au Pont-Neuf de Toulouse pour pendre une effigie de Marianne sous l’arche principale. Nous avons lu un acte d’accusation du régime républicain et nous avons accompagné la pendaison de quelques slogans et fumigènes.
    L’action a fait l’objet d’un clip.

     

    « La monarchie a fait la France et l’a conduit à son apogée. Au contraire, le système républicain détruit le pays que nous aimons, le ruine et l’humilie. Nous condamnons à mort la république. Nous condamnons Marianne parce qu’elle nous trahit. » En plus de notre militantisme quotidien, nous envisageons de nouveaux coups d’éclat dans les temps
    prochains.

    Pourquoi avoir fait ça ?
    Par cette action, nous souhaitons alerter sur les méfaits du système républicain. Royalistes parce que nationalistes, nous affirmons que la république détruit notre pays et qu’elle est un régime profondément irresponsable. Le système des partis est une compétition permanente qui divise nos forces au lieu de les unir. La république dresse les Français les uns contre les autres et soumet le pouvoir à la dépendance des lobbies et de la puissance financière. De plus, la brièveté des mandats rend impossible une politique dans le long terme.

    Concrètement, on juge une politique à ses résultats. Le bilan de la république est extrêmement grave pour notre pays :
    – Quatre invasions, dont une migratoire aujourd’hui.
    – Deux guerres mondiales et des générations entières massacrées.
    – Un État omniprésent et confiscateur.
    – Aucune continuité politique et historique
    – Reniement de notre identité française et chrétienne par la loi de 1905.

    Qu’avez-vous à répondre à ceux ayant condamné votre action, dénonçant notamment « la violence symbolique » qu’elle dégageait ? Que pensez-vous particulièrement de la condamnation du candidat RN ?
    Nous avons rapidement réagi au tollé qu’a suscité notre action. Comme d’habitude, la république s’acharne à défendre ses symboles et ses prétendues valeurs mais est incapable d’assurer la défense de nos intérêts nationaux et du bien commun. Sur Twitter, nous nous sommes indignés.

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    « Il est honteux et inquiétant que notre action potache d’hier ait davantage retenu l’attention des médias et élus républicains que notre action du 30 novembre dernier, qui visait à alerter sur le rachat américain de Latécoère, entreprise française, fleuron stratégique. Par ce deux poids deux mesures flagrant, nos élus prouvent qu’ils sont d’avantage attachés à des symboles abstraits qu’au service du bien commun », dit le tweet. 

    Concernant la réaction de Quentin Lamotte il est dommage qu’il ait cédé à la pression d’une gauche assez paranoïaque pour soupçonner Moudenc de liens avec nous…

    Y a t-il un lien entre cette action et l’utilisation dans la même journée du 49-3 pour fait passer en force la réforme des retraites ?
    À l’origine non, puisque l’action était prévue depuis un moment déjà. Mais on peut dire que c’est une heureuse coïncidence. Lors de l’action justement, nous accusions la république d’avoir anéanti nos libertés locales et professionnelles. Les corps de métiers et les localités étaient les lieu d’une démocratie authentique. La république a perpétuellement lutté contre eux pour centraliser son pouvoir. L’autonomie de nos communautés vivantes est désormais remplacée par la bureaucratie et l’étatisme.

    Par l’usage désormais coutumier du 49–3 pour faire passer en force des propositions impopulaires, le parlementarisme du régime illustre plus que jamais la rupture profonde entre notre peuple et ses élites, comme les gilets jaunes en firent la démonstration.
    Nous invitons donc tous les Français à se rassembler pour sauvegarder notre nation et condamner ce régime qui nous détruit. Plus que jamais nous pouvons dire : pour que vive la France, vive le Roi !

    Nous accusons la république de dresser les Français les uns contre les autres. Alors que nous avons tant besoin d’unité, le système des partis condamne le pouvoir à une compétition permanente. La république divise nos forces au lieu de les unir. Une politique sérieuse exige le temps long dans tous les domaines, or le système des mandats
    empêche toute vision d’ensemble et ne peut penser qu’à court-terme. Le pouvoir en république est nécessairement instable et irresponsable, car les élus agissent en vue
    de leur réélection et savent bien que leurs fautes seront vite oubliées. 
    Nous accusons la république d’être soumise aux lobbies et aux puissances financières,
    De sacrifier les intérêts vitaux de notre pays aux intérêts particuliers. En république, c’est l’argent qui règne. Et le pouvoir dépend des caprices de l’opinion soumise à la démagogie.
    Enfin, nous accusons la république d’avoir anéanti nos libertés locales et professionnelles.
    Les corps de métiers et les localité étaient les lieu d’une démocratie authentique. La république a perpétuellement lutté contre eux pour centraliser son pouvoir. L’autonomie de nos communautés vivantes est désormais remplacée par la bureaucratie et l’étatisme.

    Propos recueillis par Étienne Lafage.

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    lafautearousseau

  • Bureaucratie, centralisation, désindustrialisation, 35 heures, culte de l’Etat et du fonctionnariat, par Aristide Renou.

    3834054413.33.jpgCe sont les ingrédients de la débâcle actuelle et PAS le « manque de moyens »

    « Dans la lutte contre le coronavirus, l’Allemagne semble faire beaucoup mieux que nous. Avec une population de 83 millions d’habitants (67 millions en France), notre voisin ne compte à ce jour «que» 1800 morts contre plus de 10.000 en France (chiffres du 8 avril). Il faut être prudent. La cinétique de l’épidémie outre-Rhin peut être différente. Ce n’est qu’in fine que l’on pourra juger de l’efficacité des politiques sanitaires. Cela étant, il est des chiffres, des éléments objectifs incontestables, qui montrent l’excellence du système allemand.

    Avant la crise, le pays disposait de 28.000 lits de réanimation, contre 5000 en France. Aujourd’hui, il a été capable de porter sa capacité à 40.000, alors que nous essayons péniblement d’atteindre les 14.000. Il ne manque pas de masques et parvient à réaliser 70.000 tests par jour (contre 12.000 en France).

    Les facteurs d’explication de cette efficience sont multiples. On peut d’ores et déjà en exclure un et en évoquer quelques-uns.

    La qualité du système de santé allemand ne résulte pas de dépenses de santé supérieures. D’après l’OCDE, la part du PIB allemand consacré à la santé est de 11,25% contre 11,3% en France. La ressource étant comparable, c’est dans l’organisation qu’il faut rechercher les causes.

    La principale raison est la gestion du système de santé et de la carte hospitalière parles Länder. Le ministère fédéral est en charge des règles générales régissant l’assurance maladie et des grandes orientations de santé publique. Mais c’est au niveau local, du ministre-président du Land et de son ministre des affaires sociales que se prennent les décisions concrètes d’investissement et d’allocations des moyens. L’ouverture ou la fermeture d’un établissement hospitalier est directement du ressort de l’échelon de proximité. Le maillage territorial en tire grand avantage.

    L’Allemagne dispose en moyenne de 8,2 lits pour 1000 habitants, contre 6 en France. Chez nous, la politique de santé et la carte hospitalière est décidée par les agences régionales de santé (ARS), organes déconcentrés de l’État qui fixent les PRS (projets régionaux de santé). Quiconque les a un peu pratiqués connaît leur dimension bureaucratique et leur obsession comptable. Le mot d’ordre est le regroupement des plateaux hospitaliers. La presse régionale regorge de récits de combats épiques d’élus locaux pour sauver leur hôpital ou leur maternité. La décentralisation effective avec sanction électorale à la clef est le facteur déterminant de l’efficacité allemande.

    Ce circuit décisionnel court a le mérite de réduire le poids de la technostructure. En Allemagne, il n’y a que 24,3% des personnels hospitaliers à assumer des missions administratives, contre 35,2% en France. Sur une fonction publique hospitalière française, forte de 1,2 million d’agents, ces 9 points de différence représenterait 100.000 soignants de plus…

    La gestion des ressources humaines y est aussi singulièrement efficace. L’hôpital allemand n’a pas eu à souffrir de la désorganisation des 35 heures. La réforme Aubry aurait dû s’accompagner de la création de 37.000 postes. Faute de moyens budgétaires, 10.000 d’entre eux n’ont pas été pourvus et l’AP-HP croule sous les RTT qui déstructurent les services. En Allemagne, les salariés sont sous un régime de droit privé, travaillent 40 heures, mais bénéficient de salaires nettement plus élevés, au moins 20% de plus. Marque s’il en est de la considération apportée à ces fonctions humaines si essentielles, la rémunération des infirmières est de 13% supérieur au salaire moyen, alors qu’il est en France inférieur de 5%.

    De plus, ayant échappé au funeste numerus clausus, la démographie médicale y est infiniment meilleure, avec 4,3 médecins pour 1000 habitants (3,4 en France). C’est d’autant plus efficace que la culture du partenariat public-privé, du Sozialpartnerschaft, fait des médecins libéraux des acteurs à part entière des politiques de santé. Leurs représentants siègent dans les instances consultatives des Länder, comme les cliniques privées. Le scandale sanitaire français des cliniques vides de malades alors que les hôpitaux débordent serait inimaginable outre-Rhin.

    Enfin, pour répondre au défi spécifique de la crise du coronavirus, l’Allemagne peut s’appuyer sur sa base industrielle et technologique, sur les PME et les ETI qui sont au cœur de son dynamisme. Elle dispose encore d’une industrie chimique puissante, capable de produire en masse des réactifs. Sa plasturgie a modifié ses chaînes pour assurer un approvisionnement efficace en charlottes et surblouses. La société Dräger sera capable de livrer en deux semaines 10.000 respirateurs. Autant d’éléments stratégiques globaux qui permettent de regarder avec une certaine sérénité la vague qui monte.

    La part de chacun de ces facteurs devra faire l’objet d’une étude approfondie une fois la crise passée. Mais on peut d’ores et déjà en tirer des leçons. Les maîtres mots devront être décentralisation et débureaucratisation. Demain, les politiques de santé devront être confiées aux départements ou aux régions, comme les anciennes DDE (directions départementales de l’équipement) ont été transférées aux départements. La chasse aux doublons, aux organigrammes compliqués devra être impitoyable, avec priorité absolue donnée aux soignants.

    L’exemple allemand est la preuve que l’efficience d’un système ne dépend pas seulement des moyens. Il dépend d’abord d’une organisation, d’un état d’esprit et d’une autorité bien calibrée, au bon niveau. Sans nos héros en blouse blanche qui sont montés courageusement au front, même mal équipés, notre système de santé, prétendument «le meilleur du monde», aurait totalement failli. L’économie sociale de marché allemande est en train de vivre ses plus belles heures. Avec le choix de politiques sociales ciblées sur l’essentiel - la santé, en l’espèce -, avec le mot d’ordre martelé par Gerhard Schröder en 2003, «encourager et exiger», avec le programme de réformer l’État-providence pour le sauver, elle témoigne de sa capacité à assumer la fonction essentielle de la puissance publique, celle de protéger. »

    https://www.lefigaro.fr/vox/societe/jean-louis-thieriot-l-efficacite-de-l-allemagne-contre-le-virus-contredit-l-argument-du-manque-de-moyens-20200408?fbclid=IwAR27LmETHP-yRmS_Li2w_uU5vis5M0Y2DA0VFbe9Hwqb8vGhw3JrOdQFFHs

  • Quand un médecin ébranle la technostructure, par Olivier Perceval.

    Le Figaro à l’instar de toute la presse et autres médias annonce aujourd’hui, avec un titre sans appel :

    Covid-19 : mortalité accrue à l’hôpital avec la chloroquine et l’hydroxychloroquine

    L’analyse de près de 15.000 malades du Covid-19 traités par ces médicaments dans les 24 heures suivant le diagnostic montre une augmentation importante de la mortalité, pour finalement relativiser un peu ce propos péremptoire dans le corps de l’article.Cette information tombe pile au moment ou le président Trump préconise la chloroquine pour tous, dans un contexte préélectoral très tendu. C’est pourquoi j’invite nos abonnés à recevoir avec réserve cette information ,en attendant d’en savoir  plus.

    olivier perceval.jpgPascal Praud répète à l’envi et régulièrement sur son plateau télé, que Didier Raoult, étant issue du système ne peut pas être contre le même système. Il s’est arrimé à cet argument incertain, comme à une bouée de sauvetage. C’est pourtant un raisonnement irrationnel, et cela suppose d’abord que l’on ne puisse en aucun cas se retourner contre le système une fois qu’on y a mis les pieds. On parle d’un grand scientifique qui n’a plus rien à prouver, et qui se trouve en contradiction avec le discours officiel servi par un petit groupe d’experts médicaux et d’administratifs ayant fait carrière et se situant au sommet de la pyramide.

    Le professeur marseillais, a, par conviction et conscience professionnelle, pris ses distances avec cette « élite » qu’il estime coupée du réel. Il n’est pas difficile de comprendre, qu’il s’est dès lors placé en contradiction avec le fameux système, tout simplement par l’exercice de sa liberté de penser différemment. On nous dit qu’il bénéficie de subventions de l’État pour son établissement médical et pour son travail de recherche, est ce suffisant pour décréter qu’il doit perdre sa liberté de parole ? Après tout, s’il bénéficie d’aides publiques, c’est bien qu’il est considéré comme un chercheur et un médecin qui obtient des résultats. Un tel raisonnement est donc bancal, en induisant que pour se mettre en opposition au système, il n’y aurait pas d’autre issues que de se retrouver seul, pauvre et nu, face à la technostructure médicale et à la pensée normative d’une grande partie de la presse.
    Est-il suggéré qu’il soit mis au banc de la société et privé de toute aide, jugée auparavant légitime sur la base du travail réalisé et qui deviendrait illégitime à cause de ses propos, fussent-ils contestables ?

    Une autre accusation porte sur le populisme supposé du docteur Raoult, crime impardonnable entre tous.
    C’est devenu l’argument qui tue, dès lors que l’on trouve un écho favorable auprès d’un public populaire.
    Ce supposé populisme est tellement mal ressenti qu’une véritable hystérie anti-Raoult s’est déclenchée sur les ondes et dans le monde des experts certifiés de la médecine officielle dûment estampillée.
    Le pic de la démesure vulgaire ayant été atteint par la déclaration colérique de Daniel Chon Bendit, la bave aux lèvres, enjoignant au médecin de « fermer sa gueule ». Mais pourquoi cet excès de langage Dany ? Une idéologie serait-elle menacée ?

    Il en résulte un sursaut de popularité pour celui qui préconise simplement qu’en bon praticien l’on fasse des tests, qu’on traite les patients, et que l’on confine uniquement les personnes contaminées.

    Mais cette campagne, ponctuée de propos délirants semble, de façon troublante, suggérer quelque chose de caché, comme un plan conçu avec des enjeux d’une autre portée qui seraient contrariés par les prises de position du docteur impertinent. Reconnaissons que cette perte collective de sang-froid peut paraître suspecte à la longue. Mais n’ayons pas l’air de sombrer du côté obscur, à savoir dans la théorie du complot, comme il pourrait nous l’être reproché à chaque fois que l’on s’avise de questionner les intentions si pures des pouvoirs en place.

    Il n’a jamais employé le mot « gripette » comme l’affirment ses détracteurs, même les mieux intentionnés. Il est seulement coupable d’avoir rappelé que cette pandémie n’était pas pire que d’autres l’ayant précédées, et que l’on avait exagéré le danger en créant un climat anxiogène dans la population cloitrée à domicile et privée de soins. Le décompte final des décès par COVID 19 semblerait être en voie de lui donner raison.

    Didier Raoult a en outre le culot de constater que sa méthode a plutôt bien fonctionné. « Mais qu’il ferme sa gueule ! »

    Tous ces « chefs d’accusation » justifient-ils vraiment tant de haine, d’injures et de condamnations sans appel ?

    La question se pose et on se demande bien ce que les experts officiels ont à perdre dans cette affaire si ce n’est, au mieux, la révélation de leurs incompétences de notables installés. Il est cependant un peu commode en cette période de fin de pandémie, où les yeux commencent à se déciller, de renvoyer tout le monde, ceux qui disent le vrai et les autres, dos à dos en parlant de querelle d’égos.

    Ce n’est pas d’avoir eu raison qui est si violement contesté, c’est de l’avoir dit, tout simplement.

  • Notre Lettre quotidienne : ”Aujourd'hui sur lafautearousseau : les titres du jour”...

    lfar flamme.jpgVous l'avez évidemment remarqué, et, je l'espère apprécié : notre service quotidien "Aujourd'hui sur lafauteraousseau : les titres du jour" commence à prendre son rythme de croisière. Après des ajustements nécessaires, notre équipe, chapeautée par Bayard, a su améliorer sa production et vous envoie tôt le matin les informations principales concernant les dernières publications de votre quotidien préféré...
    En cliquant sur "lire la suite", ceux qui ne connaîtraient pas encore notre Lettre pourront la découvrir.
    Vous semblez satisfaits de ce service quotidien, comme en témoigne ce court extrait d'un message amical reçu ce matin de notre ami P.B. :
     
    "...Votre lettre de LFAR a pris depuis ce dimanche sa forme et son allure de croisière. La présentation sur fond blanc est très aisée à lire. Les documents et les informations de plus en plus divers et complets. Les caractères sont transcrits de façon parfaite. Toutes mes félicitations à vous mêmes et à vos jeunes collaborateurs qui participent à votre lettre comme vous me l'aviez dit précédemment.
    Bien Cordialement"
    Le Blogmestre, François Davin
     
     
     
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                   Aujourd'hui sur

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                 (les titres du jour)  

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    Ne passons pas d'un système qui fonctionne à un Système qui ponctionne. Avocats, kinés, infirmiers, professions libérales dans leur ensemble se voient menacer d'un doublement de leurs cotisations, pour des retraites finalement inférieures. Les avocats, par exemple, ont un système excédentaire, et qui reverse chaque année cent millions au Régime général...

    Quand on fait des réformes, c'est pour améliorer ce qui ne marche pas, ou mal, pour que cela marche mieux.

    Prétendre aligner la totalité des métiers sur un seul système, c'est du jacobinisme centralisateur aberrant et indéfendable : oui, il faut supprimer les injustices créées par les "régimes spéciaux" (un conducteur de bus à Bordeaux est moins bien traité qu'à Paris : pourquoi ?) mais il ne faut pas toucher aux régimes autonomes, qui marchent bien, qui sont excédentaires, alors que l'Etat est un piètre gestionnaire.

    Finalement, la réponse à la problématique des retraites, c'est - sous une forme ou sous une autre, qui reste à ré-inventer - le "retour" à quelque chose qui reprendrait tout ce qu'il y avait de bon dans les corporations, qui faisaient aussi office de Caisses de retraites...

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    Pour s'informer, pour s'abonner :

    http://www.politiquemagazine.fr/

     

    Le numéro de septembre de Politique magazine est paru. Aujourd'hui, nous vous invitons - à la demande de son rédacteur en chef, Philippe Mesnard - à en découvrir un deuxième article d'importance : après celui d'Hilaire de Crémiers, vendredi, intitulé "Du multilatéralisme au monocentrisme", voici aujourd'hui l'éditorial de Philippe Mesnard : "Deviser le monde"...

    https://www.politiquemagazine.fr/editoriaux/deviser-le-monde-les-silences-du-pape/

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    Plusieurs centaines de personnes ont assisté - le vendredi 6 septembre dernier - aux obsèques de Timothy Bonnet, victime de "l’attaque de Villeurbanne" (!).

    La petite église de Bonvillard était bondée et des hauts-parleurs avaient été installés pour que la cérémonie puisse être suivie depuis l’extérieur.

    Des discours ont été lus par sa famille, ses amis mais aussi par le maire de la commune.

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    Les familles ont rendu un émouvant hommage aux 52 sous-mariniers de la Minerve, ce dimanche, au-dessus de l’épave. Un moment qu'elles attendaient depuis 51 ans.

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    "Je suis un monarchiste et je maintiens que c’est le meilleur système que nous puissions imaginer. Vous demandez à tout le monde qui est le président de Pologne, de Slovénie ou de Lituanie, personne ne le sait ! Tout le monde en Belgique et aux Pays-Bas connaît la reine de Grande-Bretagne ou le roi d’Espagne.

    La monarchie offre à la fois sécurité et stabilité et constitue un modèle qui convient bien au Luxembourg. Je ne vois pas nécessité d'organiser un référendum sur la monarchie."

    (Du Premier ministre du Grand-Duché du Luxembourg, Xavier Bettel - ici à gauche sur  la photo, à droite le Grand Duc Henri - dans une interview parue le 14 septembre 2019, dans le Luxemburg Post et intitulé : Bettel: "Ich bin Monarchist")

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    (Paris Match | Publié le 14/09/2019 à 20h40)

     

    Détail du tapis du choeur de la cathédrale Notre-Dame de Paris, au Mobilier national à Paris, le 12 septembre 2019 (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

    Commandé par Charles X et offert à la cathédrale par Louis-Philippe, le tapis monumental du chœur de Notre-Dame de Paris a été sauvé après l’incendie. Il sera présenté lors des prochaines Journées du patrimoine.

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    - Christophe GEFFROY Journaliste, directeur fondateur de La Nef : Le retour de l’ordre moral
    - Marie-Noëlle TRANCHANT Journaliste culturelle : Jeanne, si petite et si grande
    - Chantal DELSOL Membre de l'Institut : Les droits de l’homme sont-ils sans limite ?
    - Henri HUDE Philosophe : Sur les droits de l'Homme. Une citation à méditer

    - Charles GAVE Economiste, financier : La déroute des hommes de Davos
    - Sophie de MENTHON Présidente d'ETHIC  (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) : Pour en finir avec notre Etat profond… Très profond !

    - Maxime TANDONNET Ancien Conseiller au cabinet du Président de la République :     Le Moloch médiatique dévore ses propres enfants

    - Marie-Noëlle TRANCHANT 

  • Dominique Marcilhacy : « A court terme, la cible utile, pour redresser la fécondité, est celle des familles nombreuses e

    L’avenir démographique de la n’est plus assuré : la baisse de l’indice de fécondité des femmes françaises se tasse, passé de 2,02, en 2010, à 1,83, pour 2019, au point qu’il manque, aujourd’hui, 40 à 50.000 naissances en France pour assurer la pérennité de notre système . , haut-commissaire au Plan du gouvernement qui vient de rendre un rapport à ce sujet, a fait une mise au point sur les propos qui lui ont été attribués, il y a quelques jours :

    « Il n’est pas vrai que la solution soit dans l’immigration. » Favorable à des « apports limités, ou en tout régulés et réfléchis » de l’immigration, il préconise la prudence « compte tenu de la situation psychologique du pays et des tensions » et prévient : « La réponse est en nous. »

    Dominique Marcilhacy est magistrate. Avec le professeur Jacques Bichot, elle a travaillé sur des propositions de réforme du système des retraites. Elle livre son analyse aux lecteurs de Boulevard Voltaire

     

    Comment analysez-vous cette baisse de la fécondité des Françaises ? La crise Covid suffit-elle à expliquer ces chiffres ?

    La baisse de la fécondité en France est une tendance longue et constante, observée depuis 2010. Elle a été longtemps minimisée grâce à l’immigration massive que nous connaissons, avec l’arrivée sur notre sol de jeunes femmes à la fécondité plus élevée : alors qu’en l’an 2000, 12,3 % des enfants avaient au moins un parent étranger né hors , ils sont 22,2 % à être dans ce cas, en 2019. On sait que les femmes étrangères ont, en moyenne, 2,6 enfants alors que les femmes nées en France oscillent entre 1,8 et 1,6.

    Autrefois, la bonne tenue de la fécondité française, lorsqu’on la comparait aux autres pays de l’Union, tenait à deux facteurs : le faible nombre de femmes à n’avoir aucun enfant et la proportion plus élevée qu’ailleurs à avoir une nombreuse. C’est ce dernier facteur qui s’effondre d’année en année : on comptait 19,6 % de familles avec 3 enfants au moins, en 1990 ; elles ne sont plus que 16,5 %, en 2019, familles immigrées comprises. Ajoutons que le recul constant de l’âge à la première maternité (24 ans en 1974, 29 ans aujourd’hui) limite de facto la possibilité pour les femmes d’avoir de nombreux enfants.

     

    Pour le démographe Hervé Le Bras (dont les travaux ont servi à l’élaboration du rapport), « ce qui a sauvé notre système de santé sociale, ce n’est pas la natalité mais l’entrée des femmes sur le marché du travail » ; l’augmentation des allocations et des places en  : « une idée qu’il faut mettre au rencart ». Partagez-vous ce constat ?

    Oui, c’est bien l’arrivée des femmes sur le marché du travail qui a sauvé notre système de retraite car elle a permis, grâce à leurs cotisations, de financer de belles pensions aux hommes !

    Il est vrai que dans certains pays, comme l’Allemagne ou l’Italie, c’est l’impossibilité de concilier vie familiale et vie professionnelle qui constitue le principal frein à la fécondité. Mais tel n’est pas le cas en France où les modes de garde sont très développés et représentent plus de 40 % des de la .

    La baisse de fécondité des « Françaises » s’explique par la raréfaction des familles nombreuses en leur sein. Or, c’est la cible des familles nombreuses qui est, depuis dix ans, maltraitée par les pouvoirs publics : 1) généralisation des conditions de ressources excluant les couches moyennes et supérieures, 2) disparition des maigres rétributions familiales des retraites, 3) quasi-disparition du quotient familial, 4) fragilisation du mariage et 5) dévastateur, fin du congé parental rémunéré. C’est ce dernier qui, ouvert dès le 2e enfant en 1985, avait permis la reprise de la fécondité après l’effondrement de la crise pétrolière en permettant aux jeunes mères restées à la maison élever leur 2e enfant de « mettre en route le 3e » plus sereinement.

    Aucun redressement de la fécondité n’est possible, sauf à accepter une immigration massive, si on ne comprend pas que les femmes ne peuvent pas, durant les courtes années de leur vie féconde, à la fois mettre au monde et élever une famille nombreuse et mener leur carrière selon le tempo des hommes. Pourtant, allégées de leurs tâches maternelles, elles auront bien le temps de faire carrière plus tard, avec une espérance de vie à 86 ans !

     

    Avez-vous une recette miracle pour inciter les femmes françaises à « faire plus d’enfants » ?

    Élever des enfants, c’est préparer la retraite de sa génération. Aujourd’hui, cet effort ne rapporte rien, il pénalise : les retraites des parents de familles nombreuses sont inférieures du quart à celles des couples moins féconds ! L’attitude gagnante, pour un couple, c’est d’avoir un ou deux enfants, pour son bonheur, mais pas davantage pour éviter de se faire exploiter par le système.

    Au lieu de comptabiliser précieusement, pour ouvrir des droits à pension, les cotisations vieillesse que paient les actifs – cotisations qui ne sont pas capitalisées puisque immédiatement reversées aux -, il faut repenser la logique de notre assurance vieillesse. Le Pr Jacques Bichot propose d’asseoir les droits à pension sur le temps et l’argent investi dans la . Les cotisations vieillesse, maintenues évidemment, n’auraient plus que le caractère de remboursement, par la génération des actifs, des dépenses faites à leur profit par les retraités qui les ont élevés. Cette réforme, qui ne coûterait rien, serait un puissant moyen de redresser la fécondité, puisque les familles nombreuses y trouveraient leur compte.

    En attendant, à court terme, la cible utile, pour redresser la fécondité, est celle des familles nombreuses et des classes moyennes. En leur direction, je préconise de rétablir le congé parental rémunéré, de conforter les (maigres) majorations familiales de retraite que le projet de réforme en cours veut abraser et de supprimer le plafonnement du quotient familial.

    Entretien réalisé par Sabine de Villeroché

     

    Dominique Marcilhacy

    Magistrate