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  • Le Saint Siège et le Liban, par Annie Laurent

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    En votre nom à tous, je remercie Annie Laurent, qui vient de me transmettre cet article  paru dans la Revue Politique et Parlementaire – « Hommage au Liban » - n° 198 – Janvier-mars 2021.

    François Davin, Blogmestre

     

    « L’Église désire manifester au monde que le Liban est plus qu’un pays : c’est un message de liberté et un exemple de pluralisme pour l’Orient comme pour l’Occident ». Cette affirmation bien connue de Jean-Paul II condense la pensée du Saint-Siège à propos du pays du Cèdre. Elle figure dans une lettre apostolique adressée par le saint pape à tous les évêques catholiques du monde le 7 septembre 1989, alors que le Liban connaissait l’une des périodes les plus dures de la guerre qui s’acharnait contre lui et le déchirait depuis le 13 avril 1975. La situation était si dangereuse que le Souverain Pontife avait dû renoncer, trois semaines auparavant, à son projet de voyage à Beyrouth où il désirait proclamer à la face du monde son attachement à cette nation unique et témoigner concrètement de sa compassion pour les souffrances de sa population. Dans la même lettre à l’épiscopat, il émettait aussi cet avertissement : « La disparition du Liban serait sans doute l’un des grands remords du monde. Sa sauvegarde est l’une des tâches les plus urgentes et les plus nobles que le monde d’aujourd’hui se doit d’assumer » (1).

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    L’attention particulière que le Vatican porte au Liban et à sa survie ne repose pas sur les critères habituels qui conditionnent les relations entre États (étendue territoriale, position géopolitique, richesses minérales, puissance militaire et/ou idéologique). En effet, la place unique de ce petit pays du Levant dans le concert des nations relève de l’esprit et non de la matière, elle ressort de sa vocation, qui est spirituelle et humaine. Cette identité a été reconnue lors de l’établissement des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et le Liban en 1946, soit trois ans après l’accession de ce dernier à l’indépendance (2).

    Le premier Libanais nommé à ce poste, Charles Hélou (3), en a témoigné dans le récit où il relate l’échange qu’il eut avec Pie XII au cours de la présentation de ses lettres de créance, le 17 mars 1947. Le diplomate décrivit ainsi le Liban : « Un pays comme le nôtre, dont la tolérance et la charité dans la vie en commun la plus paisible constituent en quelque sorte la raison d’État, et qui, sur le plan international, fonde ses raisons de vivre sur les principes de justice et de fraternité, solennellement proclamés, est lui aussi une illustration de la primauté du spirituel […]. Par là il se présente au monde comme porteur d’une espérance qui ne saurait être trompée, et aussi comme chargé d’un message, d’une mission ». Ce à quoi le Saint-Père répondit : « Votre patrie, comparable dans la variété de ses éléments ethniques et linguistiques, à l’aigle aux ailes chatoyantes de mille couleurs que le prophète Ézéchiel vit planer au-dessus du Liban (Ez 17, 3), semble appelée, par vocation singulière, à réaliser cette douce et fraternelle communauté de vie dont parle le psalmiste (Ps 132, 1) même entre membres différents par l’origine et par la pensée » (4).

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    Dès la première année de la guerre, saint Paul VI, qui avait visité le Liban en 1964, a exprimé sa préoccupation pour sa sauvegarde, portant un regard lucide sur les causes du conflit dont il comprenait qu’elles n’étaient pas d’abord internes. « Quiconque a pu connaître et admirer de près l’exemple de “convivance” pacifique donné pendant si longtemps par les populations chrétiennes et musulmanes du Liban, est presque naturellement porté à penser que les explosions de violente hostilité dont il est devenu le théâtre ne peuvent s’expliquer d’une façon satisfaisante sans l’intervention de forces qui sont étrangères au Liban et à ses véritables intérêts » (5). Ces paroles laissent imaginer l’émotion qu’il dut éprouver en canonisant saint Charbel à Rome le 9 octobre 1976, quatre mois après l’entrée de l’armée syrienne au Liban, prélude d’une occupation qui devait durer jusqu’en 2005, avec une pesante tutelle sur l’Etat à partir de 1988.

    Revenons à Jean-Paul II dont le long pontificat (1978-2005) a été jalonné par des initiatives nombreuses et variées en faveur du pays du Cèdre. Parmi les démarches diplomatiques qu’il entreprit auprès de l’ONU et des grandes Puissances en vue d’une solution juste au problème palestinien, solution qui aurait ôté toute légitimité à la guérilla contre Israël pratiquée à partir du Liban par l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) soutenue militairement par une partie des Etats arabes, il faut signaler la lettre que le pape adressa dans ce sens au président israélien Haïm Herzog en 1989 alors que l’Etat hébreu n’était pas encore reconnu par le Saint-Siège (6). Israël, qui occupait une partie du Liban-Sud depuis 1978, avait poussé son armée jusqu’à Beyrouth en 1982 pour en chasser l’OLP. Son retrait complet fut achevé en 2000. Le 4 octobre 1989, inaugurant à Rome la Journée de prière universelle pour la paix au Liban, le Souverain Pontife appela au retrait de toutes les forces étrangères du pays, demande qu’il réitéra le 13 janvier 1990. Régulièrement, des émissaires du Vatican se rendaient à Beyrouth pour évaluer la situation politique.

    L’une de ces démarches revêt une signification particulière. En juillet 1985, à la demande de Jean-Paul II, le cardinal Roger Etchegaray, président de la Commission Justice et Paix, visita le Liban-Sud où, en avril, plus de 60 villages chrétiens situés à l’est de Saïda, avaient été dévastés par des milices islamiques. Les rescapés s’étaient réfugiés dans la ville de Jezzine, majoritairement chrétienne, qui se trouvait à son tour encerclée et menacée. Un mouvement d’exode se manifestait, risquant de vider la région de sa population chrétienne. Évoquant cette mission dans ses souvenirs, le prélat confia : « Le Liban ! Quel homme d’Église n’éprouve pas tendresse et compassion envers ce merveilleux et malheureux pays ? Je crois qu’il n’y a pas un pays au monde pour lequel Jean-Paul II soit intervenu plus souvent, et auquel il ait adressé plus de messages » (7). Suite à cette mission, le pape nomma le Père Célestino Buhigas comme délégué personnel. Etabli à Jezzine, ce lazariste espagnol joua pendant plusieurs années un rôle providentiel pour enraciner les chrétiens, multipliant dans ce but les œuvres scolaires et culturelles ainsi que la création de structures économiques. Il apaisa aussi leurs relations avec l’entourage musulman, en particulier avec les druzes du Chouf qui, en 1983, avaient anéanti toute présence chrétienne dans cette région. Par ses bonnes relations avec leur chef politique, Walid Joumblatt, le P. Buhigas prépara les retrouvailles druzo-maronites qui furent scellées en 2001 lors de la visite historique du patriarche Nasrallah-Boutros Sfeir à Damour et Deir El-Kamar (Chouf).

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    En œuvrant pour le maintien des chrétiens sur leurs terres, Jean-Paul II n’était pas motivé par des desseins partisans ou confessionnels ; il entendait préserver le « Liban-message ». Pour cela, il fallait que l’Église catholique, dans sa diversité locale et à tous les niveaux, cléricaux et laïques, reprenne conscience de sa vocation et de sa mission historique. Telle est la conviction qui présida à la convocation d’une Assemblée spéciale pour le Liban du Synode des Évêques, décision prise en accord avec les responsables des six Églises catholiques présentes dans le pays (maronite, melkite, arménienne, chaldéenne, syriaque et latine). L’annonce que le Saint-Père en fit à Rome le 12 juin 1991, en la fête de la Pentecôte, créa la surprise. Les synodes réunis pour traiter des problèmes de la foi et de la vie de l’Église d’une aire géographique concernent habituellement des continents. Or, voici que Jean-Paul II décidait de mobiliser l’institution synodale et l’ensemble des catholiques sur la situation d’un tout petit pays à peine plus étendu qu’un département français. « Toute l’Église est invitée à vivre cette initiative dans un profond esprit de solidarité, en invoquant l’assistance du Saint-Esprit sur les Pères synodaux comme sur les prêtres, les religieux, les religieuses et les laïcs libanais qui devront entrer dans une période de réflexion profonde pour le renouvellement spirituel de leur communauté » (8).

    Il en indiqua la finalité : « Ce sera un Synode pastoral, durant lequel les Églises catholiques du Liban, devant le Seigneur, s’interrogeront sur elles-mêmes, sur leur fidélité au Message évangélique et sur leur engagement à le vivre » (9). Puis, il confia au cardinal Etchegaray une mission destinée à lancer sa préparation sur place. « Il était important de montrer que le Synode n’était pas préfabriqué à Rome, ou par Rome, et qu’il devait réellement mobiliser les forces vives des chrétiens libanais », a expliqué l’envoyé spécial du pape (10). Il s’agissait donc de rassurer ceux qui, parmi les chrétiens, manifestaient indifférence, scepticisme, voire agacement envers l’initiative pontificale, parfois comprise comme une ingérence du Vatican dans leurs affaires. Au terme de cette étape, le 20 juin 1992, le Saint-Père annonça le thème retenu : « Le Christ est notre espérance : renouvelés par son Esprit, solidaires, nous témoignons de son Amour ».

    Un double constat avait conduit Jean-Paul II à convoquer ce Synode : le désespoir et la crise d’identité des chrétiens libanais. Épuisés par seize années de violences, plus divisés que jamais au moment où l’unité était indispensable pour résister aux ambitions hégémoniques du voisinage, découragés après les douloureux combats interchrétiens de 1990 et l’affaiblissement de leur influence au sein de l’Etat suite à la révision constitutionnelle issue de l’accord de Taëf (22 octobre 1989), ils avaient perdu confiance dans leur pays et beaucoup n’aspiraient qu’à l’exode. Par ailleurs, trop souvent installés dans leurs appartenances confessionnelles ou une conception ethnique de la religion, ils étaient tentés par des formules séparatistes qui risquaient de les éloigner de leur environnement arabo-islamique et de priver ce dernier du témoignage de l’Évangile. Enfin, la guerre avait défiguré l’image du christianisme local car ses fidèles n’avaient pas toujours défendu leur existence avec les armes du Christ.

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    La grand’messe célébrée au centre-ville de Beyrouth en présence d’un demi-million de personnes et la rencontre avec les jeunes à Harissa, ont constitué les temps forts de la visite de Jean-Paul II au Liban, en mai 1997.
     

     

    En 1991, les armes s’étaient tues, offrant des conditions propices à une réflexion sereine. C’est donc l’occasion que saisit Jean-Paul II pour exhorter les catholiques à un exigeant travail de fond sur eux-mêmes et en Église. Dans un souci œcuménique, il tenait à associer aux travaux synodaux les « frères des autres Eglises chrétiennes du Liban », quatre orthodoxes (grecque, arménienne, assyrienne, copte) et une protestante (évangélique). « Je fais confiance à leurs prières mais aussi à leurs suggestions et à leur apport concret de réflexions, inspirés par la foi commune dans le Christ » (11).

    Jean-Paul II tenait aussi à associer les musulmans libanais à toutes les étapes du Synode. Pariant sur une transparence totale, il voulait les persuader que son initiative n’avait aucune « visée politique » destinée à rehausser la place des chrétiens sur l’échiquier politique du Liban, comme certains l’imaginaient (12). C’est pourquoi, dès l’annonce de l’événement, le pape se tourna vers « les Libanais de foi islamique, les invitant à apprécier cet effort de leurs concitoyens catholiques et à y voir le désir d’être plus proches d’eux, dans une société vraiment conviviale et sincèrement solidaire pour la reconstruction du pays » (13).

    L’idée de responsabiliser les musulmans n’était pas nouvelle. Deux ans auparavant, le 7 septembre 1989, en même temps qu’il écrivait aux évêques catholiques du monde (cf. supra), le Souverain Pontife avait lancé « un appel solennel à la solidarité des fidèles de l’islam avec leurs frères du Liban », dans une lettre en arabe destinée au secrétaire général de l’Organisation de la Conférence islamique, Hamid El-Ghabid. « Faites entendre votre voix et, plus encore, déployez tous vos efforts en union avec ceux qui réclament pour le Liban le droit de vivre, et de vivre dans la liberté, la paix et la dignité. Il s’agit d’un devoir de solidarité humaine que votre conscience d’homme et votre appartenance à la grande famille des croyants imposent à chacun de vous » (14). L’ensemble de ces démarches favorisèrent la confiance. Trois représentants de l’Islam libanais, Mohammed El-Sammak (sunnite), Séoud El-Maoula (chiite) et Abbas El-Halabi (druze), ont ainsi été conviés en qualité de délégués fraternels à participer à l’Assemblée elle-même qui se réunit à Rome du 26 novembre au 14 décembre 1995.

    Enfin, Jean-Paul II tenait à apporter personnellement aux Libanais son exhortation apostolique post-synodale, Une espérance nouvelle pour le Liban (15), ce qu’il fit en se rendant à Beyrouth les 10 et 11 mai 1997. Ce document a été présenté comme la charte du pays du Cèdre à reconstruire. Un évêque maronite, Mgr Edmond Farhat, en a proposé un commentaire qu’il a conclu en ces termes : « Le voyage au Liban a semé les germes de l’espérance nouvelle. Une espérance solide à l’image du cèdre. Le cèdre met du temps à grandir et à s’épanouir, mais sa force et sa résistance défient les temps et traversent les intempéries » (16). Les vicissitudes politiques et sociales qui ont suivi cet épisode n’ont certainement pas permis la pleine réalisation des objectifs du Synode mais celui-ci reste une étape majeure dans l’histoire contemporaine du Liban.

    Convaincu comme son prédécesseur de l’importance du Liban, au double plan symbolique et effectif, Benoît XVI a choisi ce pays pour y délivrer aux représentants de toutes les communautés catholiques orientales, invités à le rejoindre sur place, l’exhortation Ecclesia in Medio Oriente (17). L’événement, placé sous la devise « Pax vobis ! » (« Je vous donne ma paix », Jn 14, 27), s’est déroulé du 14 au 16 septembre 2012. Ecclesia in Medio Oriente concluait le Synode spécial des Évêques pour le Moyen-Orient qui s’était réuni à Rome du 10 au 24 octobre 2010 et concernait 17 pays de l’Orient méditerranéen. En annonçant, le 19 septembre 2009, la tenue de cette Assemblée, le Saint-Père en avait fixé ainsi le thème : « L’Église catholique au Moyen-Orient : communion et témoignage. “La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme” (Ac 4, 32) ». Ici aussi il s’agissait de relever les défis existentiels auxquels était confrontée la chrétienté de cette région où il ne restait alors pas plus de 15 millions de baptisés sur au moins 300 millions d’habitants. Le Saint-Siège ne pouvait évidemment pas accepter la perspective, régulièrement annoncée, d’une disparition de l’Église des territoires marqués par l’histoire biblique et l’Incarnation du Verbe de Dieu, au risque de précipiter leurs peuples dans un chaos toujours plus irréversible. C’est pourquoi, outre les préoccupations liées aux exigences baptismales, le programme du Synode comportait l’examen lucide des conditions concrètes, dans l’ordre temporel, aptes à permettre aux chrétiens d’accomplir leur mission au service de tous (18).

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    Messe du pape Benoît XVI, le 16 septembre 2012 à Beyrouth

     

    Le pape François s’est à son tour approprié l’image du « Liban-message » lorsqu’il a eu à s’exprime

  • Pourquoi toujours mettre les vieux en avant ?, par François Schwerer.

    Les vieux ont été isolés sous prétexte de les protéger. On les a consolés à coup de Rivotril. On les a vaccinés sans pour autant ralentir leurs morts. Bref, on les accable d'attentions qui les tuent.

    Depuis le début de la pandémie, le gouvernement français n’a cessé de mettre les « vieux » en avant, officiellement pour les protéger. Quand toute communication politique est exclusivement fondée sur l’observation des chiffres et que les données statistiques tiennent lieu de raisonnement, il est facile de s’abriter derrière les vieux pour expliquer que tel ou tel événement imprévu accroît leur mortalité ou que tel ou tel comportement est plus nocif qu’un autre.

    françois schwerer.jpgEn effet, en dehors de toute cause exceptionnelle, le vieillissement de la population des classes nombreuses de l’après-guerre conduit à une augmentation moyenne, naturelle, du nombre des décès de l’ordre de 13 000 par an en France selon l’Institut national d’études démographiques (Ined).

    Les vieux sont plus fragiles, il faut donc ne pas risquer de les contaminer. Mais toute politique qui annonce vouloir prolonger la vie des vieux (et des très vieux) est vouée à l’échec. Si l’espérance de vie est de 82 ans, faut-il s’étonner de voir que l’âge moyen des personnes qui décèdent depuis le début de la crise soit justement de 82 ans et leur âge médian de 85 ans ? Que les personnes âgées de plus de 75 ans représentent 78 % des décès ? Alors pourquoi mettre en avant la protection des personnes âgées ? Pourquoi expliquer la politique suivie par une action dont tout le monde connaît la vacuité ? Ou, pour poser la question autrement, qu’est-ce que cela cherche à cacher ?

    Quand on croise les chiffres détaillés publiés par Santé publique France, on constate que moins de 55 % des vieux qui sont décédés depuis le mois de mars 2020 sont déclarés avoir été considérés comme positifs à la Covid-19 au moment de leur décès et, parmi ceux-ci, que la contamination par le coronavirus était confirmée pour à peine 58 % d’entre eux. Plus finement encore, on constate que pour à peine 35 % d’entre eux, le certificat de décès ne mentionnait aucune autre cause de décès. C’est-à-dire que 65 % des personnes âgées décédées enregistrées comme victimes de la Covid, souffraient aussi de problèmes cardiaques, d’hypertension artérielle, de diabète, d’insuffisance rénale, de pathologies respiratoires…

    Comment a-t-on protégé les vieux ?

    Pour protéger les vieux, on n’a rien trouvé de mieux que de les isoler. Ceux qui sont en Ehpad ont été empêchés de voir les membres de leur famille. Les enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants ont été interdits de visite. Venant de l’extérieur, ils auraient pu introduire le virus dans l’établissement et donc communiquer la maladie à tous les pensionnaires. Mais, le personnel soignant, le personnel chargé du ménage ou de la cuisine, le personnel administratif, toutes ces personnes étaient bien obligées d’aller et venir. On n’a pas pu les retenir prisonnières dans les établissements – même si on l’a tenté dans l’un d’entre eux – et on n’a pas dit qu’elles étaient la cause d’un quelconque emballement dans l’un de ces établissements transformés en forteresses. Non, les seules personnes totalement exclues ont été les membres des familles. C’était, a-t-on répété ad nauseam, qu’il fallait protéger les plus fragiles, protéger les vieux. En fait, en les privant de tout contact avec ceux qui les aimaient (ce n’est pas pour rien que je mets le verbe à l’imparfait), on les a tués.

    Sous prétexte, nous a-t-on dit, de les empêcher de souffrir quand ils étaient malades, car on ne pouvait ni les sortir de peur qu’ils ne propagent la pandémie ni les soigner car on n’avait pas assez de lits disponibles, on leur a administré un calmant, le Rivotril, dont tout le monde sait qu’il hâte la mort des personnes incurables. À l’inverse, les traitements dont certains médecins avaient usé au début de la crise sanitaire pour traiter leurs patients, ont été interdits. On est donc en droit de se demander si le discours officiel est un discours de vérité ou un discours de circonstance permettant de soulager les hôpitaux engorgés et de faire baisser la densité de la population dont on nous dit qu’elle est trop nombreuse. De plus, ne serait-ce pas aussi un moyen de faire baisser la charge insupportable des retraites alors que, chômage oblige, le nombre des cotisants diminue et, allongement de la vie aidant, le nombre des bénéficiaires ne cesse d’augmenter ?

    Pour en rester aux seules informations officielles globales, examinons les chiffres, de l’année 2020, tels qu’ils ont été publiés par l’INSEE à la fin du mois de janvier 2021. En nombre absolu, la mortalité pour les tranches d’âge de 0 à 65 ans n’a pas varié depuis 2015.
    Le nombre des morts dans la tranche d’âge allant de 65 à 70 ans a continué à augmenter légèrement, au rythme du vieillissement des « baby-boomers ». Là, par contre, où on a constaté une nette accélération de la mortalité, c’est chez les plus de 75 ans. Effet du vieillissement, de la Covid-19, de l’isolement ou du Rivotril ? Si l’objectif du gouvernement a été de protéger les personnes âgées, le moins que l’on puisse dire est que la politique a échoué. Alors comment expliquer qu’on la poursuive, surtout de la part d’un gouvernement qui a tellement varié dans les autres mesures qu’il a préconisées et qui n’a pas hésité plus d’une fois à se renier ?

    Quelles conséquences de la vaccination ?

    Le 27 décembre 2020, les vaccins ont commencé à être administrés en France, alors même que « Monsieur Vaccin », le professeur Alain Fisher, ne pouvait pas assurer qu’ils étaient efficaces ni qu’ils ne présentaient aucun risque. Il est vrai qu’ils n’ont été autorisés qu’à titre temporaire puisque la dernière phase d’expérimentation n’est pas achevée et que donc les personnes qui se font vacciner doivent préalablement reconnaître qu’elles ont reçu les informations nécessaires leur permettant d’apprécier les risques qu’elles encourent ; c’est ce qu’on appelle donner son consentement éclairé.

    La « stratégie vaccinale » mise en œuvre en France a consisté à réserver ces vaccins en priorité aux personnes âgées puisqu’il fallait les « protéger » et alors même que les essais des laboratoires n’avaient pas été réalisés en priorité sur ce type de population. Il y a bien eu des « effets indésirables », obligeant à des hospitalisations d’urgence et des « incidents » conduisant à la mort. Mais ces constatations ne permettent pas de mettre en cause les vaccins puisque les personnes décédées étaient déjà « en fin de vie » et qu’elles présentaient des causes de « comorbidité » importantes. Ainsi, en France, un malade atteint d’un cancer en phase terminale est réputé mort de la Covid-19 quand il décède s’il n’a pas été vacciné (et que l’on suppute qu’il avait été atteint par le virus) et d’une autre cause s’il a été vacciné sans, dans ce dernier cas, que l’on recherche si le défunt était ou non porteur du virus, sauf si la famille le demande. Si l’on compare les statistiques publiées par Santé publique France avant et après le début de la vaccination des vieux, on constate que l’effet de celle-ci sur la mortalité n’était pas perceptible deux mois et demi après le début de la campagne. Mais, peut-être, est-ce trop tôt pour savoir ?

    Brigitte Bourguignon, ministre chargé de l’Autonomie (sic), a explicité le 13 mars 2021 le nouveau protocole applicable désormais dans les Ehpad. « Les résidents, quel que soit leur statut vaccinal et immunitaire, doivent retrouver les mêmes droits que le reste de la population, comme la possibilité de voir leurs proches, à l’extérieur ou à l’intérieur de l’établissement. » Les personnes âgées vaccinées « pourront se rendre chez leurs proches, sans se faire tester avant ». Les personnes non vaccinées seront, elles aussi, autorisées à sortir, mais devront respecter un isolement de sept jours à leur retour dans l’établissement. Après le 15 mars 2021, les activités collectives sont à nouveau autorisées et les familles peuvent rendre visite aux vieux dans leur chambre. Quant aux parois en plexiglas qui ont été installées voici près d’un an, elles commencent à être retirées. Madame Bourguignon ne faisait qu’appliquer les déclarations du ministre de la Santé, en date du 4 mars : « Nous rendrons progressivement leur liberté aux personnes âgées » ! C’est donc bien qu’elles avaient été privées de cette liberté. Paraît-il pour les protéger. Pour les empêcher de tomber malades, on les avait donc bien privées de liberté. Mais ce n’était pas le point de vue de Thérèse Zrihen-Dvir qui s’est exprimée à propos de la campagne de vaccination des personnes âgées en Israël : « Si l’objectif était de se débarrasser des vieux et des malades, ils l’ont atteint ». Quant à l’évêque auxiliaire de Paris, Mgr Benoist de Sinety, il a fait remarquer le 14 mars 2021, que tout le monde dit tout et le contraire de tout et ne craint donc pas d’« affirmer avec force qu’il faut tout faire pour sauver les plus fragiles d’entre nous de ce satané virus, quitte à les enfermer et à les isoler au nom de la sacralité de leurs vies, et en même temps s’interroger à haute voix sur la légalisation de l’euthanasie ».

    Quelles conséquences pour les relations intergénérationnelles ?

    Il faut protéger les vieux ! Pour cela on empêche les jeunes de vivre, de se retrouver entre eux, d’étudier et de s’amuser. Si ceux-ci manifestent leur mécontentement face aux mesures prises, on leur répète qu’il s’agit de protéger les « vieux ». Un esprit chagrin pourrait penser que si l’on voulait tuer la solidarité intergénérationnelle et promouvoir l’euthanasie dans l’esprit des jeunes l’on ne s’y prendrait pas autrement.

    Le 17 février 2021, les médias français publiaient un sondage Odoxa selon lequel 56 % des Français craindraient un conflit intergénérationnel. Pour 59 % des personnes interrogées dans la tranche d̕âge 18-34 ans, il serait nécessaire de confiner les personnes âgées. Ce à quoi, les commentateurs du sondage ont répondu en disant que les personnes âgées n’auraient pas lieu d’être confinées dans la mesure où elles auraient été vaccinées.

     

    « Quiconque refusera d’obéir à la volonté générale y sera contraint par tout le corps, ce qui ne signifie autre chose sinon qu’on le forcera d’être libre ».
    Jean-Jacques Rousseau

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Zemmour, les vivants et les morts, par Aristide Renou.

    À propos de la dernière polémique déclenchée par les propos d’Éric Zemmour (en attendant la prochaine, qui ne saurait tarder), j’aimerais ajouter une pièce au dossier.

    Je rappelle l’acte d’accusation :

    « La famille de Mohammed Merah a demandé à l’enterrer sur la terre de ses ancêtres en Algérie, on a su aussi que les enfants juifs assassinés devant l’école confessionnelle à Toulouse seraient eux enterrés en Israël. Les anthropologues nous ont enseigné qu’on était du pays où on est enterré. Assassins ou innocents, bourreaux ou victimes, ennemis ou amis, ils voulaient bien vivre en France, faire de la garbure en France ou autre chose, mais pour ce qui est de laisser leurs os, ils ne choisissaient surtout pas la France, étrangers avant tout et voulant le rester par-delà la mort. »

    Pour ce passage de son dernier livre (pas encore paru et déjà en tête des ventes…), La France n’a pas dit son dernier mot, Zemmour est accusé d’avoir « franchi les limites de l’ignominie » de « mettre sur le même plan l’assassin et ses victimes », de « s’arroger le droit de dire qui est Français et qui ne l’est pas » ; et puis aussi, pour faire bonne mesure, de raconter n’importe quoi.

    Puisque Zemmour appuie ses dires sur l’anthropologie, certains médias se sont en effet empressés de trouver un anthropologue pour déclarer : « Si les anthropologues enseignent quelque chose, c’est précisément la pluralité des perspectives, en l’occurrence des façons d’appartenir à une communauté ou à un lieu » (Nicolas Adell, pour France 3). Autrement dit, l’anthropologie enseigne le relativisme et surtout, surtout, ne fait pas le jeu de l’esstrême-droâte. Ce qui ne surprendra personne.

    Est-il vrai qu’on est du pays où nos morts sont enterrés ?

    Laissons donc les anthropologues à leur « pluralité de perspectives » qui les rend aussi inutiles, dès lors qu’il s’agit de délibérer sérieusement de sujets sérieux, que le proverbial paysan normand – « P’têt bin que oui, p’têt bin que non » –, et revenons au fond du sujet : est-il vrai qu’on est du pays où nos morts sont enterrés ?

    Même si « les anthropologues » ne peuvent rien nous dire de solide sur cette question, parait-il, d’autres n’ont pas cette pudeur de gazelle ou cette étrange paralysie intellectuelle. Je trouve par exemple sous la plume de Michel Aubouin, haut fonctionnaire, la réflexion suivante :

    « Les Français originaires du Maghreb ou de Turquie avaient, entre-temps, pris l’habitude de rapatrier dans leur pays d’origine la dépouille de leurs défunts. Cette incapacité à conserver les morts fut l’une des causes du défaut d’intégration des populations musulmanes en France. J’ai reçu, en 1995, deux universitaires russes spécialistes d’une science que l’on n’enseigne pas chez nous, qu’ils nomment ‘conflictologie’. Ces deux universitaires travaillaient sur « nos » banlieues. Leur première question fut : « Où sont les morts ? » D’abord interloqué, je finis par répondre que les morts étaient enterrés de l’autre côté de la Méditerranée. Leur réponse fut brutale : « Là où sont les morts sont les vivants. » Cette phrase m’a marqué pour de longues années. Beaucoup auraient dû la méditer. » (40 ans dans les cités, p. 204)

    « Où sont les morts ? »

    Voilà donc déjà trois témoins de moralité pour Éric Zemmour (les deux universitaires russes, et Michel Aubouin), ce qui devrait suffire à dissiper l’idée que l’opinion émise par ce dernier serait purement idiosyncratique, pour ne pas dire le produit d’un esprit malade en proie aux « passions tristes ». En fait, cette idée n’est pas difficile à comprendre, et à défendre. Elle signifie juste que l’attachement à une communauté politique ou à une terre est, le plus souvent, inséparable des attachements familiaux et que la patrie pousse des racines dans notre cœur dans la mesure où, précisément, elle est le pays du père, c’est-à-dire de nos ancêtres. Comme le dit à peu près Rousseau, et beaucoup d’autres éminents esprits avec lui, l’amour qu’on a pour ses proches est le principe de celui qu’on doit à l’État et c’est par la petite patrie, qui est la famille, que le cœur s’attache à la grande. Par conséquent, de même que l’endroit où nous choisissons de nous faire enterrer en dit en général très long sur nos attachements personnels, le pays dans lequel nous voulons être enterrés, ou dans lequel nous voulons faire enterrer ceux qui nous sont le plus chers, en dit en général très long sur nos attachements politiques.

    Tout cela est trivial, évident même, et la seule chose qui nous empêche de le reconnaitre est justement que nous ne voulons plus de ce genre de liens que l’on ne choisit pas. Nous, qui avons pour projet de devenir de purs individus, nous voudrions pouvoir choisir tout ce qui nous constitue. Nous prétendons, par exemple, pouvoir choisir notre « identité de genre » et modifier notre corps en conséquence, de même que nous réclamons de la science qu’elle nous permette de satisfaire notre « désir d’enfant » comme et quand nous le voulons. Nous affirmons parallèlement que la seule adhésion volontaire (et donc nécessairement révocable, au gré des fluctuations de la volonté) à des « valeurs » évanescentes et universelles pourrait constituer une communauté politique fonctionnelle. Dès lors, comment pourrions-nous n’être pas choqués par l’idée que le cœur des vivants est enterré à côté de la dépouille des défunts, générations après générations ?

    Nous la repoussons donc avec véhémence et, pour en avoir meilleur marché, nous affectons de confondre ce qui se présente comme une vérité générale (vraie la plupart du temps dans la plupart des cas) avec une vérité universelle, qui serait vraie dans tous les cas. Et comme, en matière d’affaires humaines, la seule vérité universelle, peut-être, est qu’il n’existe pas de vérités universelles, il est facile de montrer que notre adversaire se trompe – puisque son affirmation souffre des exceptions !

     

    « plus Israéliens que Français »

    Les parents des enfants assassinés par Merah se sentaient-ils « plus Israéliens que Français », comme le dit à peu près Zemmour ? La vérité est, bien sûr, que nous n’en savons rien, car nous n’avons pas d’accès direct à l’âme de nos semblables. Il est donc possible que le fait d’avoir enterré leurs enfants en Israël ne nous apprenne rien sur leurs attachements politiques. L’honnêteté commande de le reconnaitre. Mais l’honnêteté commande aussi de reconnaitre que c’est peu probable. Il est raisonnable de supposer que leur choix du lieu de sépulture de leurs enfants dise quelque chose de leurs sentiments envers la France, de même que, par exemple, il est raisonnable de supposer que quelqu’un qui vous insulte est en colère contre vous. Et lorsque ce choix individuel est répété par un grand nombre de personnes, il est encore plus raisonnable d’y voir le symptôme d’un problème politique. L’incertitude, qui s’attache aux cas individuels, disparait à mesure nous atteignons le royaume des grands nombres.

    Il est d’ailleurs frappant de voir que certains contestent les propos d’Éric Zemmour en affirmant que, si les parents des victimes de Merah ont choisi de faire enterrer leurs enfants en Israël, c’est parce qu’ils craignaient qu’en France les tombes soient profanées. J’ignore si c’est vrai (et ceux qui le disent l’ignorent aussi sans doute), mais, si tel est le cas, cela me semble une confirmation du constat zemmourien et non une réfutation. Car cela revient à dire que ces parents ne croyaient plus en la France, qu’ils ne croyaient plus en la capacité de la France d’assurer à ses citoyens juifs une vie paisible et sûre, et que, par conséquent, ils considéraient déjà, obscurément, que leur destin individuel et familial allait devoir se séparer de celui de la France.

    Je ne saurais les en blâmer. Il est devenu difficile de croire en la France de nos jours, à moins d’avoir la foi du charbonnier, et je comprends fort bien ceux qui désespèrent et cherchent une porte de sortie. Peut-être est-ce, en effet, la chose raisonnable à faire. Particulièrement pour des juifs, pour des raisons évidentes. Il n’en reste pas moins que, comme en amour, celui qui commence à « faire son petit système à part », comme le dit Rousseau, a déjà commencé à se détacher sentimentalement, qu’il se l’avoue ou non.

    Français de cœur et pas seulement de papier.

    Quant au fait que Zemmour mettrait ignominieusement « sur le même plan l’assassin et ses victimes », il ne peut s’agir que d’un sophisme, ou d’un paralogisme dicté par la colère. Car, bien sûr, il est toujours possible de mettre un assassin et sa victime « sur le même plan », puisque tous deux sont des hommes et ont donc des points communs. Tout dépend du « plan » en question. La seule comparaison vraiment inacceptable, c’est celle qui vise à relativiser ou à effacer la culpabilité de l’assassin. Ce qui n’est absolument pas le propos d’Éric Zemmour.

    Alors, peut-on être pleinement Français, Français de cœur et pas seulement de papier, et faire enterrer ses enfants à l’étranger ? Si l’on adopte le point de vue sublime de l’observateur impartial à qui seule la vérité importe, la réponse est sans doute oui. Mais, si l’on adopte le point de vue de l’homme d’État, qui doit agir pour le bien du tout, et non pour celui de tel ou tel individu en particulier, et qui par conséquent doit accepter de guider son action par des vérités générales, imprécises mais étendues, la réponse doit être non. Elle doit être non, car elle est non dans la plupart des cas.

    J’ignore si Éric Zemmour a les capacités d’un homme d’État – pour tout dire je suis un peu sceptique. Mais ce que je sais, c’est que ceux qui ne sont pas capables d’adopter le point de vue de l’homme d’État ne devraient pas se mêler de politique.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Des ex-musulmans devenus catholiques écrivent au pape François au sujet de son attitude vis-à-vis de l’islam

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgVoici le texte d’une Lettre ouverte au Pape François que des ex-musulmans devenus catholiques, et leurs amis, lui ont adressée le 25 décembre 2017 au sujet de son attitude vis-à-vis de l’islam. Les lecteurs de Lafautearousseau en prendront connaissance avec intérêt et sympathie, y compris si l'on s'en tient au terrain politique et social.  LFAR 

     

    Très Saint Père,

    Plusieurs d’entre nous, à maintes reprises, et depuis plusieurs années, avons cherché à vous contacter, et nous n’avons jamais reçu le moindre accusé de réception de nos lettres ou demandes de rencontre. Vous n’aimez pas les mondanités, et nous non plus, aussi permettez-nous de vous dire très franchement que nous ne comprenons pas votre enseignement au sujet de l’islam, tel que nous le lisons par exemple dans les paragraphes 252 et 253 de Evangelii gaudium, parce qu’il ne rend pas compte du fait que l’islam venant APRÈS le Christ, est, et ne peut être qu’un Antichrist (Cf. 1 Jn 2.22), et l’un des plus dangereux qui soient du fait qu’il se présente comme l’accomplissement de la Révélation (dont Jésus n’aurait été qu’un prophète). Si l’islam est en lui-même une bonne religion, comme vous semblez l’enseigner, pourquoi sommes-nous devenus catholiques ? Vos propos ne remettent-ils pas en cause le bien-fondé du choix que nous avons fait… au péril de notre vie ? L’islam prescrit le meurtre des apostats (Coran 4.89 ; 8.7-11), l’ignorez-vous ? Comment est-il possible de comparer la violence islamique et la prétendue violence chrétienne ? ! « Quel rapport entre le Christ et Satan ? Quelle union entre la lumière et les ténèbres ? Quelle association entre le fidèle et l’infidèle ? (2 Co 6.14-17) » Conformément à Son enseignement (Lc 14.26), nous L’avons préféré, Lui, le Christ, à notre propre vie. Ne sommes-nous pas bien placés pour vous parler de l’islam ?

    En réalité, du moment que l’islam veut que nous soyons son ennemi, nous le sommes, et toutes nos protestations d’amitié n’y pourront rien changer. En bon Antichrist, l’islam n’existe qu’en étant l’ennemi de tous : « Entre nous et vous, c’est l’inimitié et la haine à jamais jusqu’à ce que vous croyez en Allah, seul ! (Coran 60.4) ». Pour le Coran, les chrétiens « ne sont qu’impureté (Coran 9.28) », « les pires de la Création (Coran 98.6) », tous condamnés à l’Enfer (Coran 4.48), aussi Allah doit-il les exterminer (Coran 9.30). Il ne faut pas se laisser abuser par les versets coraniques réputés tolérants, car ils ont tous été abrogés par le verset du Sabre (Coran 9.5). Alors que l’Évangile annonce la bonne nouvelle de Jésus mort et ressuscité pour le salut de tous, accomplissement de l’Alliance initiée dans le peuple hébreu, Allah n’a rien d’autre à proposer que la guerre et le meurtre des « infidèles » en échange de son paradis : « Ils combattent dans le chemin d’Allah, ils tuent et se font tuer. (Coran 9.111) ». Nous ne faisons pas d’amalgame entre islam et musulmans, mais si pour vous le « dialogue » est la voie de la paix, pour l’islam il est une autre façon de faire la guerre. Aussi, comme il l’a été face au nazisme et au communisme, l’angélisme face à l’islam est suicidaire et très dangereux. Comment parler de paix et cautionner l’islam, ainsi que vous semblez le faire : « Arracher de nos cœurs la maladie qui empoisonne nos vies (…) Que ceux qui sont chrétiens le fassent avec la Bible et que ceux qui sont musulmans le fassent avec le Coran. (Rome, 20 janvier 2014) » ? Que le Pape semble proposer le Coran comme voie de salut, n’est-ce pas inquiétant ? Devrions-nous retourner à l’islam ?

    Nous vous supplions de ne pas chercher en l’islam un allié dans le combat que vous menez contre les puissances qui veulent dominer et asservir le monde, car ils sont tous en réalité dans une même logique totalitaire, fondée sur le rejet de la royauté du Christ (Lc 4.7). Nous savons que la Bête de l’Apocalypse cherchant à dévorer la Femme et son Enfant, a plusieurs têtes… Allah défend d’ailleurs de telles alliances (Coran 5.51) ! Et surtout, les prophètes ont toujours reproché à Israël sa volonté d’alliance avec les puissances étrangères, au détriment de la confiance absolue qu’il faut avoir en Dieu. Certes, la tentation est forte de penser que tenir un discours islamophile épargnera un surcroît de souffrances aux chrétiens en pays devenus musulmans, mais outre que Jésus ne nous a jamais indiqué d’autre chemin que celui de la Croix, en sorte que nous devons y trouver notre joie, et non la fuir avec tous les damnés, nous ne doutons pas que seule la proclamation de la Vérité apporte avec le salut, la liberté (Jn 8.32). Notre devoir est de rendre témoignage à la vérité « à temps et à contretemps (2 Tm 4.2) », et notre gloire est de pouvoir dire avec saint Paul : « Je n’ai rien voulu savoir parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. (1 Co 2.2) ».

    Corrélativement au discours de Votre Sainteté sur l’islam, et alors même que le Président Erdogan, entre autres, demande à ses compatriotes de ne pas s’intégrer dans leurs pays hôtes, que l’Arabie Saoudite et toutes les pétromonarchies n’accueillent aucun réfugié, expressions parmi d’autres du projet de conquête et d’islamisation de l’Europe, officiellement proclamé par l’OCI et d’autres organisations islamiques depuis des décennies, Très saint Père, vous prêchez l’accueil des migrants sans tenir compte du fait qu’ils sont musulmans, alors que le commandement apostolique l’interdit : « Si quelqu’un vient à vous en refusant l’Évangile, ne le recevez pas chez vous. Quiconque le salue participe à ses œuvres mauvaises. (2 Jn 10-11) » ; « Si quelqu’un vous annonce un évangile différent, qu’il soit maudit ! (Ga 1.8-9) ».

    De même que « J’ai eu faim et vous ne M’avez pas donné à manger. (Mt 25.42) » ne peut pas signifier que Jésus aurait aimé avoir été un parasite, de même « J’étais un étranger et vous M’avez accueilli. » ne peut pas signifier « J’étais un envahisseur et vous M’avez accueilli. », mais « J’ai eu besoin de votre hospitalité, pour un temps, et vous Me l’avez accordée ». Le mot ξένος (Xénos) dans le Nouveau Testament ne renvoie pas seulement au sens d’étranger mais à celui d’hôte (Rm 16.23 ; 1 Co 16.5-6 ; Col 4.10 ; 3 Jn 1.5). Et lorsque YHWH dans l’Ancien Testament commande de bien traiter les étrangers parce que les Hébreux ont eux-mêmes été étrangers en Égypte, c’est à la condition que l’étranger s’assimile si bien au peuple élu qu’il en prenne la religion et en pratique le culte… Jamais il n’est question d’accueillir un étranger qui garderait sa religion et ses coutumes ! Aussi, nous ne comprenons pas que vous plaidiez pour que les musulmans pratiquent leur culte en Europe. Le sens de l’Écriture ne doit pas être donné par les tenants du mondialisme, mais dans la fidélité à la Tradition. Le Bon Berger chasse le loup, il ne le fait pas entrer dans la bergerie.

    Le discours pro-islam de Votre Sainteté nous conduit à déplorer que les musulmans ne soient pas invités à quitter l’islam, que nombre d’ex-musulmans, tel Magdi Allam, quittent l’Église, écœurés par sa lâcheté, blessés par des gestes équivoques, confondus du manque d’évangélisation, scandalisés par l’éloge fait à l’islam… Ainsi les âmes ignorantes sont-elles égarées, et les chrétiens ne se préparent pas à la confrontation avec l’islam, à laquelle les a appelés saint Jean Paul II (Ecclesia in Europa, n°57). N’avez-vous jamais entendu votre confrère Mgr Emile Nona, archevêque catholique chaldéen, exilé, de Mossoul, nous crier : « Nos souffrances actuelles sont le prélude de celles que vous, Européens et chrétiens occidentaux, allez souffrir dans un proche avenir. J’ai perdu mon diocèse. Le siège de mon archevêché et de mon apostolat a été occupé par des islamistes radicaux qui veulent que nous nous convertissions ou que nous mourrions. (…) Vous accueillez dans votre pays un nombre toujours croissant de musulmans. Vous êtes aussi en danger. Vous devez prendre des décisions fortes et courageuses (…). Vous pensez que tous les hommes sont égaux, mais l’Islam ne dit pas que tous les hommes sont égaux. (…) Si vous ne comprenez pas ceci très vite, vous allez devenir les victimes de l’ennemi que vous avez accueilli chez vous. (9 août 2014) ». C’est une question de vie ou de mort, et toute complaisance face à l’islam est une trahison. Nous ne voulons pas que l’Occident continue à s’islamiser, ni que votre action y contribue. Où irions-nous à nouveau chercher refuge ?

    Permettez-nous de demander à Votre Sainteté de convoquer rapidement un synode sur les dangers de l’islam. Que reste-t-il en effet de l’Église là où l’islam s’est installé ? Si elle y a encore droit de cité, c’est en dhimmitude, à condition qu’elle n’évangélise pas, qu’elle doive donc se renier elle-même… Dans un souci de justice et de vérité, l’Église doit montrer au grand jour pourquoi les arguments avancés par l’islam pour blasphémer la foi chrétienne sont faux. Si l’Église a le courage de faire cela, nous ne doutons pas que par millions, des musulmans, et d’autres hommes et femmes cherchant le vrai Dieu, se convertiront. Comme vous l’avez rappelé : « Celui qui ne prie pas le Christ, prie le Diable. (14.03.13) ». Si les gens savaient qu’ils vont en Enfer, ils donneraient leur vie au Christ (Cf. Coran 3.55).

    Avec le plus profond amour pour le Christ qui, par vous, conduit Son Église, nous, chrétiens venus de l’islam, soutenus par nombre de nos frères dans la foi, notamment les chrétiens d’Orient, et par nos amis, nous demandons à Votre Sainteté de confirmer notre conversion à Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, seul Sauveur, par un discours franc et droit sur l’islam, et, Vous assurant de nos prières dans le cœur de l’Immaculée, nous sollicitons votre bénédiction apostolique.  •

    Des ex-musulmans devenus chrétiens, et leurs amis, à Sa Sainteté le pape François, au sujet de son attitude vis-à-vis de l’islam

  • Mariage du prince Harry ? Où est exposée sur Atlantico la spécificité du principe dynastique

     

    Atlantico : Entretien avec Jacques Charles-Gaffiot 

     

    2293089609.14.jpgPlus de trois milliards de personnes ont regardé à la télévision le mariage du prince Harry samedi dernier 19 mai à Windsor. Est-ce seulement pour ses aspects people ? L'auteur Jacques Charles-Gaffiot a décrypté pour Atlantico ce qui, derrière les ors et le cérémonial, fait en profondeur la spécificité de la monarchie, du principe dynastique, et qui n'a pas été dit. C'est en cela que cet entretien qui ne manque pas de profondeur, nous a intéressés.  LFAR     

     

    ob_8053b6_jacques-charles-gaffiot-les-rois-sou.jpgAtlantico - Le mariage du Prince Harry et de Meghan Markle aura lieu ce 19 mai dans la chapelle Saint Georges du château de Windsor. Derrière l'aspect frivole de l'événement, quelles sont les causes de l'engouement pour le mariage princier ? Faut-il y voir une référence dans les mots de Winston Churchill à la jeune Reine Elizabeth, reprenant ce que Walter Bagehot percevait comme crucial au sein de la Constitution, entre « the efficient » (l'efficient) et « the dignified » (solennel, honorable), séparant ainsi l’action du gouvernement du rôle de la Monarchie ?

    Jacques Charles-Gaffiot - Votre question résume assez bien toute la problématique dans laquelle se meuvent dans l’exercice de la souveraineté non seulement la monarchie anglaise mais également les différents Etats du monde, quel que soit finalement le régime auxquels ils appartiennent. Effectivement, derrière un aspect purement mondain qui demeure le prisme à travers lequel les médias scruteront dans ses moindres détails le mariage princier du 19 mai, se trouve exprimée une nouvelle fois la séduction exercée sur les gouvernés par le bon usage de l’autorité. Car il ne faut pas s’y tromper, si le côté « glamour » de cette union peut séduire le bon peuple par son aspect romantique et faire verser dans les chaumières des larmes d’ivresse, il faut donner une autre explication à cet engouement quasi universel suscité par ce mémorable événement.

    Nous ne parlons pas ici du « pouvoir » exercé par les gouvernants qui peut aller jusqu’à s’appliquer de manière coercitive sur leurs inférieurs, mais de « l’autorité », c’est à dire de ce penchant naturel qui pousse les gouvernés à reconnaître dans la personne investie de la souveraineté, une allégeance assumée, reconduite au fil des années et voire même au-delà.

    Comment donc se fait-il que des millions de téléspectateurs ou que des centaines de milliers de spectateurs acceptent de suivre bouche bée la retransmission d’une festivité familiale unissant deux personnes qu’ils ne rencontreront pour la plupart sans doute jamais ? 

    Certains parleront de la fascination exercée par un spectacle aussi chamarré que suranné :

    Le luxe, la grandeur ou « l’esprit de magnificence » pour reprendre l’expression chère à Madame de Genlis, gouvernante des princes de la Maison d’Orléans au milieu du XVIIIe siècle, peuvent à juste titre séduire une foule. Mais la pompe déployée au château de Windsor n’est en rien une pure ostentation. Cela serait du plus mauvais goût. Mais comme le note Félicité de Genlis, partie se réfugier en Angleterre durant la Terreur, « l’esprit de l’étiquette » … « paraît avoir toujours été de ménager avec un art infini et d’accorder les droits les plus étendus de la souveraineté avec la dignité de l’homme, accord délicat et difficile, mais qui peut seul donner au trône la majesté et tout l’éclat qu’il peut avoir ». C’est ainsi qu’il faut-il tout d’abord comprendre le minutieux bal paré organisé aujourd’hui tout au long de la journée. Chacun pourra percevoir, pour autant que les yeux sachent voir et les oreilles entendre, que la véritable grandeur sait naturellement élever tout ce qui l’approche et, qu’à l’inverse, chercher à rabaisser revient à détruire en manifestant un emploi des plus malheureux et des moins nobles de l’apanage de la puissance.

    Ainsi des millions de spectateurs sont-ils conviés à sentir en eux-mêmes cette sorte d’élévation, comme s’ils étaient invités à se rapprocher des acteurs de la scène. Mais au milieu de tant d’honneurs, de marques d’attention, ils observeront également l’énorme distance à laquelle se tient le souverain.

    Aussi captivante soit-elle, la fascination exercée par ces fastes royaux n’explique pas tout. Il faut oser le dire, la famille royale d’Angleterre et la Reine en particulier, sont aimées… dans les proportions dépassant largement civilités, déférences ou considération.

    Or, l’amour ne se force pas. Il convient donc de chercher à l’engouement de ce mariage princier une autre explication plus satisfaisante.

    On approchera plus facilement d’une réponse en considérant ce qui se passe chez nous, en France.

    Certes, Emmanuel Macron a donné à sa fonction une grandeur qui avait été bien mise à mal depuis longtemps, et que les médias, l’intelligentia post soixante-huitarde ont contribué à vilipender et à conspuer également durant des lustres.

    Même en faisant montre de réelles compétences, les chefs d’Etat français, à part peut-être le Général, n’ont jamais suscité pareille adulation. En France, tout au moins depuis la Ve République, les titulaires de la souveraineté se sont plu, en fait, à n’exprimer de leur personnage placé au sommet de la hiérarchie, que la moitié des qualités données à leur fonction, celle touchant à l’exercice du pouvoir en délaissant volontairement l’incarnation de l’autorité, assimilée à une forme déguisée de l’autoritarisme. Non par un choix délibéré, mais davantage parce que chefs de parti politique, aux regards de leurs administrés, il est devenu de plus en plus difficile de voir en nos Présidents de la République de véritables arbitres disposés à sacrifier l’ensemble de leurs intérêts personnels ou de leurs préjugés idéologiques dans le but de préserver les intérêts de la Nation et de garantir le règne de la Justice.

    On pourra en rire ou même s’en moquer. Mais que l’on s’attache un instant à observer l’attitude de la souveraine anglaise durant la cérémonie organisée ce matin. Comme elle en a fait la promesse en accédant au trône, toute sa personne et mise au service de la fonction qu’elle exerce. Toute sa personne… jusqu’au terme de son existence. Il ne s’agit pas là d’un don de soi fantaisiste pouvant être repris selon certaines convenances pour succomber au découragement ou se livrer à d’inavouables débordements.

    A une époque où le relativisme est de règle, l’exemple anglais force l’admiration et fait converger vers lui la masse des suffrages. Devant les caméras du monde entier, tout au long de cette nouvelle journée (comme hier et assurément comme demain) Elisabeth II accomplit son « métier » de Reine. Mieux, elle s’y consacre.

    Voilà le mot lâché…  Les nombreux commentateurs du mariage de Harry et de Meghan, trop aveuglés par les feux de la rampe, ne diront rien sur le sens le plus profond de ce spectacle offert au monde entier. Elisabeth II est un personnage sacré. Depuis son couronnement, autour d’elle, se déploie une véritable liturgie qui ne s’estompe qu’en privé. Ce cérémonial singulier s’exprime aujourd’hui et se déploie depuis les premiers préparatifs jusqu’au terme de l’événement : les ors, le faste, le rituel si achevé concourent à la beauté de la cérémonie. Mais comme l’enseigne Platon puis à sa suite Thomas d’Aquin, ce beau relatif conduit au Beau lequel conduit au Vrai. Pareille affirmation n’est plus dans l’air du temps. Et l’on entend déjà les rumeurs des contestataires, héritiers de 68, les indignations des sceptiques professionnels, les moqueries de la bien-pensance !

    Quant à la foule qui se bouscule à Windsor, comme tous ceux suspendus à leur poste de télévision ou devant leur tablette numérique, ils ont pressenti sans trop y réfléchir qu’il se passe, à l’occasion de ce mariage, quelque chose d’exceptionnel. D’instinct, ils ont mesuré qu’une dose de transcendance s’exhale dans l’exercice de la souveraineté. Et s’ils se comptent ce matin en millions d’individus n’est-ce pas parce que dans leur univers quotidien cette aspiration semble pouvoir renaître après son soigneux effacement et la tentative de son remplacement par l’instauration de pseudo principes qui au final demeurent vides de sens malgré tous les efforts déployés pour les faire apparaître comme des universaux.

    Une fois de plus, dans la chapelle de Windsor, l’authentique fidélité d’un souverain à son serment solennel conjugué à l’acte consécratoire reçu, contribue à faire avancer la construction de l’humanité d’une manière sûre et sereine.   

    Dans quelle mesure cette référence au « Dignified » peut-elle se conjuguer avec la personnalité de Meghan Markle, non pas en tant que roturière mais en tant que célébrité ? Quelles sont les conséquences d'un tel mariage entre famille royale et la célébrité ? 

    Jacques Charles-Gaffiot - Les ailes du papillon se consument toujours au contact du feu ! Il faut sans doute à Meghan Marke beaucoup d’efforts ou une prédisposition exceptionnelle pour évoluer dans la position qui est désormais sienne. On l’a vu avec Diana, l’échec est toujours possible. La fonction commande beaucoup de sacrifices. Cependant, arrivant à la sixième place dans la succession au Trône, le prince Harry peut « prendre le risque » de choisir une épouse selon son cœur. La « célébrité » toute factice de l’actrice de second plan peut disparaître rapidement pour donner naissance à une « célébrité » plus authentique, reposant sur des actes méritoires renouvelés.

    « Noblesse oblige » dit le dicton. L’obligation se mue en devoirs en face d’une noblesse aussi neuve. La nouvelle duchesse devra faire ses preuves. En s’aventurant sur des sentiers incertains, son époux, les membres de sa nouvelle famille et plus encore Elisabeth II sauront sans doute l’avertir à temps des dangers encourus. 

    Sur un temps plus long, qu'est-ce que la nouvelle génération a pu apporter à la famille royale ? Inversement, quelles sont les fragilités que cette nouvelle génération aurait pu provoquer ?

    Jacques Charles-Gaffiot - Ces fragilités sont bien sûr celles de la génération actuelle qui recherche la satisfaction immédiate de ses désirs en considérant de surcroît que tout étant relatif plus aucune valeur ne saurait s’imposer. 

    L’héritage de 68, la vacuité de certains systèmes de pensée très en vogue, le désir de tenter toutes les expériences, une conception fallacieuse de la notion de liberté, le consumérisme sous toutes ses formes compulsives, la jouissance sans entrave sont de véritables écueils.

    Mais la nouvelle génération peut apporter avec elle et insuffler au sein de la famille royale une série de forces nouvelles permettant une heureuse transmission de la charge détenue depuis trois siècles. Le long règne d’Elisabeth II a pu apporter avec le temps un certain conformisme dont les petits-enfants de la souveraine pourront s’affranchir tout en sachant garder à l’esprit la hauteur de la charge qu’ils doivent incarner. Le principe monarchique ne saurait s’affranchir de cette médiation qui lui est sans doute spécifique. La souveraineté s’incarne dans une personne. Il est heureux qu’elle puisse se manifester à travers un jeune couple entouré d’enfants. Mais en l’absence d’adéquation, le principe s’effondre rapidement et bientôt n’a plus de raison d’être. Dans ce cas, comme le mentionne Louis XVI dans son Testament, « n’inspirant plus le respect le monarque est plus nuisible qu’utile ».

    Enfin, la jeune génération a su acquérir une expérience sans doute plus diversifiée et plus riche qu’autrefois. Voilà un véritable atout pouvant permettre à ces jeunes princes et princesses de parvenir à rester fidèle à leur vocation dynastique tout en sachant mettre un pied dans l’avenir.   

    Jacques Charles-Gaffiot est l'auteur de Trônes en majesté, l’Autorité et son symbole (Édition du Cerf), et commissaire de l'exposition Trésors du Saint-Sépulcre. Présents des cours royales européennes qui fut présentée au château de Versailles jusqu’au 14 juillet 2013.

    atlantico

  • Lu, vu, entendu : Guéant, un ”oui” (hier) et un ”non” (aujourd'hui)....

     (Propos tenus par le Ministre dimanche 27, Le Grand rendez-vous Europe 1/I-télé/Le Parisien : "La France accueille chaque année 200.000 étrangers en situation régulière, et c'est "trop, a estimé Claude Guéant, en rappelant son objectif de diminuer en un an de 10% cette immigration. "C'est l'équivalent d'une ville comme Rennes, c'est deux fois Perpignan"...)

    2.    Non, diminuer de 10% c’est dérisoire : nous n’avons besoin ni de 200.000 ni de 190.000 immigrants nouveaux chaque année : quelques milliers suffiraient, et pas en provenance quasi exclusive de l’Afrique subsaharienne, noire ou du Nord….

           Déjà, avant "les 30 calamiteuses", on a fait n'importe quoi en matière d'immigration : on continue, mais où sont les habitations, les postes de travail, les places en école, les perspectives d'avenir... pour 200.000 personnes de plus chaque année ?

  • Une pensée pour Charles IX, roi galant, créateur du ”Premier janvier”...

    En ce jour où chacun souhaite joyeusement une "Bonne année" aux personnes qui lui sont chères, ayons une pensée pour Charles IX, qui est à l'origine de la fixation du début de l'année au premier janvier, par son Edit de Roussillon.

    Le moment d'échanger nos voeux joyeux est aussi le moment idéal pour nous souvenir de ce roi, qui est aussi à l'origine de nos plaisanteries et canulards du premier avril, et, galant, de la belle tradition du muguet du joli mois de mai : c'est en effet toujours Charles IX qui, pour célébrer l'arrivée des beaux jours, décida, un premier mai, d'offrir un brin de muguet à chacune des dames de sa Cour...

    Voilà une bonne occasion - n'est-ce pas ? - de commencer l'année, pleins de reconnaissance, en reprenant notre vieux cri traditionnel :

    VIVE LE ROI !

  • Chirac : Un commentaire pertinent de Gilbert Claret...

    ... ce qui ne veut bien sûr pas dire que nous n'apprécions pas les autres :

    "Jacques Chirac est le président que je préfère le plus oublier. Son décès me laisse indifférent. Comment aimer un tel personnage ? Il a été la déception personnifiée. Ses douze années de présidence de la république ont été douze années de perdues pour la France et la modernisation nécessaire du pays qu'il n'a pas su ou voulu réaliser à une époque où de grandes réformes étaient encore possibles mais que par ses reculades successives devant les obstacles alors qu'il disposait de majorités suffisantes il n'a pas accomplies et a rendu impossible à ses successeur d'accomplir vraiment. Il a laissé la France enkystée dans ses rigidités héritées de l'étatisme syndicalo-marxiste qui s'est imposé durant les décennies d'après guerre."

    Oui, "années perdues"; oui, "pas su ou pas voulu" alors que c'était possible; oui, conservateur du chaos figé hérité du chaos explosif du syndicalo-marxisme de 45...

  • Sur le Cercle Aristote, D. Gaüzère & Y. Nominé : Le chaudron vert de l'islam centrasiastique (conférence en ligne).


    Le Cercle Aristote vous propose une conférence en ligne de David Gaüzère et Yoann Nominé, auteurs de l'ouvrage "Le chaudront vert de l'islam centrasiatique" disponible aux éditions de l'Harmattan.

    Depuis 1991, l'Asie centrale post-soviétique connaît un retour en force des religions, notamment de l'islam. La ré-islamisation s'accompagne d'une radicalisation certaine : prédicatrice dans les années 1990, politique dans les années 2000 et violente depuis les années 2010. Le chaudron vert de l'islam centrasiatique est aujourd'hui porté par l'Organisation État Islamique et sa branche locale « Khorasan » qui n'entendent que re-transplanter en Asie centrale une vision idéologisée et politisée de l'idée médiévale khaldûnienne d'une « revanche des ethnies combattantes et périphériques sur les centres culturels et déliquescents de l'islam ». Il est temps que les forces de la résistance locales et régionales puissent trouver un terrain d'entente et offrir un autre avenir, alternatif à la fois aux régimes autoritaires et aux nouvelles forces de l'islam radical.

  • Perche, Natation : médaille d'or aux Mondiaux pour le relais 4x100m de l'équipe de France, et Lavillenie toujours plus h

    Le vrai sport français, non gangrené par le fric et l'idéologie (suivez notre regard...), se porte bien : témoins, le relais français du 4x100 m nage libre messieurs, devenu champion du monde pour la première fois de son histoire, et Renaud Lavillenie, toujours plus haut, à 6,02 mètres...

    Yannick Agnel, Florent Manaudou, Fabien Gilot et Jeremy Stravius après leur victoire dans le relais 4x100m

    Yannick Agnel, Florent Manaudou, Fabien Gilot et Jeremy Stravius après leur victoire dans le relais 4x100m (ci-dessus)

    et Renaud Lavillenie, qui a établi un nouveau record à Londres, samedi, avec un saut à 6,02 mètres (ci-dessous) 

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  • En marge de l'Assemblée générale de Gens de France : Le Parc et la Chapelle royale de Dreux : pour en savoir un peu plus

    http://www.chapelle-royale-dreux.com/

    http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Dreux/Dreux-Chapelle-Royale.htm

     

    Et ces 7 photos envoyées par C PL, prises lors de la visite commentée par le Prince lui-même, le samedi 13 octobre, jour de l'Assemblée générale de l'Association Gens de France :

     

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    Gisant de l'épouse du Prince Ferdinand (ci-dessus), détail ci-dessous

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  • Le Programme définitif du Colloque Maurrassisme et Littérature...

    Jeudi 20, Vendredi 21 et Samedi 22 octobre : Colloque Maurrassisme et littérature (IVème partie): Paris, La Sorbonne.
     
     
    Le colloque AF 4 (Maurrassisme et littérature) aura lieu à la Maison de la recherche de Paris 3, 4 rue des Irlandais, 75005 Paris (entre le Panthéon et l'ENS). Le programme figure sur le site d'histoire de Sciences-Po... 

  • ” Faux prophètes : Voltaire, Rousseau, Marx et Freud”, par Yvan Blot

     

    Mardi 13 avril à 20h, à la Salle Henry de Seilhac de l'ASIEM,

      6, rue Albert de Lapparent, Paris 7ème.

    Conférence du Cercle " Histoire, Culture et Patrimoine"
    " Faux prophètes: Voltaire, Rousseau, Marx et Freud".

        par Yvan Blot, chroniqueur à "Politique Magazine" et à la "Nouvelle Revue Universelle" 

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    A noter: le livre d'Yvan Blot Les faux prophètes : Voltaire, Rousseau, Marx et Freud doit paraître avant l'été aux Editions Picollec...
  • Une oeuvre singulière, parce qu'elle est politique ...

                Hilaire de Crémiers a publié, sur son blog, cette vidéo qui présente l'oeuvre, en effet "singulière" dans la France d'aujourd'hui, consistant à proposer aux Français de renouer, dans l'ordre politique et social, avec la trajectoire historique qui a construit notre pays en quinze siècles d'une longue histoire... 

    http://leblogdhilairedecremiers.hautetfort.com/

  • On parle beaucoup de Bainville, en ce moment... La France pittoresque s'y met à son tour...

            Oui, on parle beaucoup de Bainville, en ce moment, et c'est tant mieux.

            Le livre de Dickès n'y est évidemment pas étranger, qui a motivé l'excellente chronique de Philippe Meyer sur France culture (du lundi 7 mars) et la présentation qu'en a faite Jean Sévillia, dans Le Figaro magazine du 19 mars, sous le titre Jacques Bainville, historien et prophète (1).

            On vous remet l'une et l'autre ici :

            http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2011/03/08/philippe-meyer-bainville.html

            Jacques Bainville Historien et prophète.pdf

            Voici qu'à son tour La France pittoresque s'intresse à Jacques Bainville, et présente son Histoire de France, en fondu enchaîné..... 

    bainville,histoire de france,gaule,rome

    (1) : Jacques Bainville, La monarchie des lettres, Histoire, Politique & Littérature, 1152 pages, 30 euros

            .....du moins, et pour l'instant, ses deux premiers chapitres :  I, Pendant 500 ans, la Gaule partage la vie de Rome, et, II, L'essai mérovingien, que l'on peut suivre, dans leur intégralité, au moyen, donc, de deux fondus enchaînés, consultables ici : La France pittoresque (dans le menu déroulant, allez à "Grande Histoire" et, là, tout en bas" à "L'histoire en vidéos")

            Initiative intéressante, qu'il convient de saluer comme telle, et à laquelle il est bon de donner le maximum de diffusion..... :

    Premier fondu enchaîné (10'45) : Chapitre I, première partie.

    Deuxième fondu enchaîné (9'59") : Chapitre I, deuxième partie.

    Troisième fondu enchaîné ( 8'17) : Chapitre II, première partie.

    Quatrième fondu enchaîné (9'27) : Chapitre II, deuxième partie.