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  • La Vierge de Publier déplacée ? Insuffisant ! Exigeons le déplacement de Notre-Dame de Paris !

     

    Mur-bleu gds.jpgEncore une de ces bonnes histoires bien rigolotes (quoique fort tristes, au fond) comme la Libre pensée et les laïcards savent les inventer : farouchement anti chrétiens mais pas du tout anti musulmans (ils souhaitent à ceux-ci un « Bon Ramadan ! » ou partagent volontiers avec eux le repas de rupture du jeûne, sans problème) les laïcards de tout poil saisissent toute occasion de nuire au seul christianisme, religion traditionnelle de la France et l'un des éléments constitutifs de sa personnalité et de son identité.

    Régulièrement, donc, un libre penseur X, Y ou Z, croit finaud de se faire remarquer, lui qui est par ailleurs bien content de rester à la maison le jour de Noël, ou le jeudi de l'Ascension, ou les lundis de Pâques et de Pentecôte, ou le 15 août, bref un jour chômé manifestement d'origine chrétienne. C'est peut-être sa façon à lui d'exister, ou de croire qu'il existe, ou de s'en donner l'illusion. Alors, il va au Tribunal administratif du coin, pour faire retirer une crèche ou enlever une statue. La Justice, erratique, interdit ici une crèche qu'elle autorise là ; ordonne d'enlever ici une statue qu'elle laisse en place ailleurs. Plus personne n'y comprend rien, mais le laïcard libre-penseur à l'origine du charivari est content : il a eu l'impression d'être quelqu'un pendant quelques jours ; d’exister ; comme s'il n'y avait rien de mieux à faire, aujourd'hui, avec nos chômeurs par millions, nos pauvres et mal-logés par millions, aussi !

    Cette fois, c'est à Publier, charmante petite bourgade de Savoie, au-dessus du Léman, qu'a eu lieu l'attaque foudroyante de l'armée picrocholine. Par un blitzkrieg audacieux, qui a surpris tout le monde et terrassé l'adversaire, la Libre pensée du lieu a obtenu que la statue de la Vierge, joliment installée dans un parc public avec vue imprenable sur le lac, soit déplacée sur un terrain privé ! Victoire grandiose ! Chômage, maladies, insécurité et violences, inculture galopante... tous les fléaux que nous subissons passent après. La Libre pensée a « libéré » Publier, la France est sauvée. La France ? Non, l'Europe, la Terre entière, et tout l'univers, tant qu'on y est. Puisqu'on ne peut décemment plus parler du « grand soir », on sait au moins que l'avenir radieux est pour demain. Ouf ! Ne perdez pas espoir, braves gens, courage, tenez bon dans les épreuves que vous subissez : Publier est déjà libérée, le reste de la France le sera bientôt ! 

    Le reste de la France ? Justement, parlons-en. Pourquoi tant de pusillanimité ? C'est au cœur qu'il faut frapper, messieurs de la Libre pensée. « Hardiment !», comme vous le dirait Sainte Jeanne d'Arc (pardon pour la référence, cela va vous choquer, mais, que voulez-vous, c'est l'habitude...) : exigez donc que l'on retire de Paris la cauchemardesque vision de Notre-Dame ! Qu'on la vende aux Chinois, ou à Trump, tiens, voilà une idée qu'elle est bonne : tel qu'on le connaît, il pourrait bien nous l'acheter, lui ! Et puis toutes ces cathédrales dans toutes les villes de France : mais qu'est-ce que c'est ! On se croirait dans un pays chrétien, un pays qui a une histoire, des traditions, des racines, un passé, bref une âme ! Quelle horreur, une âme ! Allez, toutes les cathédrales sur Le bon coin (Sarko ne connaît pas Le bon coin, mais il y en a quand même pas mal qui savent que ce n'est pas un Monoprix ou un Super-U...). Et puis ça renflouera les caisses de l'Etat : il faut bien que les escrocs du Pays légal, qui s'en mettent plein les poches, trouvent du fric à piquer quelque part ! Non, mais... 

    Et puis, ces noms de rue et de places et de quartier. Boulevard Saint Germain, à Paris ? Boulevard de la Guillotine, ce serait mieux ! Faubourg Saint Antoine ? Faubourg du Sang qui gicle, ça, ça aurait de la gueule ! A Marseille, rue Saint Ferréol ? Rue de l'Echafaud lumineux, ce ne serait pas mal, non ? Et les villes et villages : Pont Saint Esprit ? Pourquoi pas Pont du Génocide vendéen ? Saint Etienne ? Ville des têtes sanguinolentes au bout des piques ! L'Ecole militaire de Saint-Cyr ? Pourquoi pas l'Ecole militaire du million et demi de morts de la grandiose Révolution ? Bon, d'accord, dans les deux cas, c'est un peu long, mais c'est « parlant », non ? C'est drôlement (!) expressif...

    Allez, les gars, y'a du boulot ! Faut pas mollir. Aidons cette pauvre Libre pensée à trouver ces dizaines de milliers de noms à changer de toute urgence : tous à vos claviers, remuez vos méninges pour remplacer ces milliers de noms, à elle insupportables.

    Et, comme on dit dans le langage des journalistes, « écrire au journal (en l'occurrence Lafautearousseau) qui transmettra » ... 

  • Ils veulent moraliser ? Chiche ! Qu'ils démissionnent !

     

    Mur-bleu gds.jpgUn proverbe des pays chauds dit que, quand le singe veut monter au cocotier, il faut qu'il ait les fesses propres...

    Qu'est-ce qu'il lui a pris, à Macron, de vouloir, d'un coup, comme ça, mettre « du blanc », de la morale, de la pureté partout ? Certes, on sortait du désastreux quinquennium horribile du non moins désastreux Hollande ; certes il y avait eu Thévenoud et Cahuzac ; certes il y avait eu tout le reste... Alors, oui, on pouvait, et il fallait, promettre qu'on ferait tout pour faire moins pire (ce qui, là, n'était vraiment pas difficile, et n'aurait pas demandé beaucoup d'efforts). Mais, de là à promettre la lune ! De là à se lier soi-même les mains en faisant une promesse par nature impossible à tenir - tous, toujours et partout irréprochables - il y a un pas ! Comment Macron, qui est tout sauf stupide, n'a-t-il pas vu que la démagogie de sa promesse insensée ne pourrait que lui revenir en pleine figure, tôt ou tard ? Ce fut tôt, plus que tard, et beaucoup plus tôt que prévu. Et cela fait d'autant plus mal que la promesse avait fait son petit effet.

    Résumons-nous, du moins pour l'instant, parce que, comme on dit familièrement, « ça pleut ! », et il faut suivre ! A chaque jour, son lot de révélation(s)...

    1. Véronique Avril aime-t-elle les poissons du même nom ? Si oui, ce qu'on hésite à appeler le sien est de très mauvais goût... Candidate de La République en marche pour les élections législatives à Saint-Denis (2ème circonscription), elle a mis en location un appartement dans un immeuble insalubre, durant cinq ans. Et qu'on ne dise pas qu'il s'agit d'un oubli de l'instant : l'immeuble, de 23 m², dans le centre de Saint-Denis, a été acheté en 2011, alors même que, insalubre, il était déjà classé en état de « péril imminent » à la suite d'arrêtés pris en 2004 et 2008 ! Largement le temps pour une dame, même distraite, de se rendre compte de la situation ! Ah, on allait oublier : Véronique Avril osait louer ce taudis à une famille de 5 personnes, pour 650 euros par mois !

    C'est beau, le respect de l'autre, l'amour du genre humain ! Enfin, ne tombons pas dans la simplification, toute la gauche n'est pas comme ça...

    Le parti d'Emmanuel Macron a précisé lundi soir avoir saisi le « comité d’éthique » pour examiner l'affaire concernant Véronique Avril. Mais l'annonce de la composition du gouvernement n'avait-elle pas été reportée d'un jour pour, précisément, « tout vérifier » ? Quand le grotesque le dispute à l'amateurisme, à ce point, c'en devient inquiétant... 

    2. Et Richard Ferrand ? C'est fou comme il ressemble de plus en plus, et de plus en plus vite, à François Fillon : mêmes mots, même défense (?), même crispation dérisoire et arrogante, même appel au « peuple souverain » qui, lui, décidera par son vote ! Finalement, pour lui aussi - qui avait pourtant été l'un des promoteurs les plus ardents du « laver plus blanc » - la Justice, c'est pour les autres !... On revit le proche passé, pénible pour tous, du candidat LR, et on se dit que, finalement, l'expérience des uns ne sert pas aux autres.

    L'enrichissement personnel, pas évoqué au début de « l’affaire », l'est maintenant ouvertement. Soyons clair : Ferrand, l'enferré dans sa sale affaire, n'a qu'une chose à faire : démissionner ! 

    3. Et Sarnez, la comparse de Bayrou, le dernier des Caïmans ? On sait que, Macron étant d'accord - démagogie pré-électorale oblige ! - c'est Bayrou qui a formulé le premier ce projet de « moralisation de la vie publique ». Lui qui a contribué à faire élire Hollande, d'abord, Macron, ensuite, mais qui s'est fait élire, entre les deux, maire de Pau par ce qu'on appelle « la droite » ! Et qui ira bientôt au Tribunal pour avoir insulté une association, mais, là, c'est une autre affaire, dont nous parlerons une autre fois...

    Bayrou se pourléchait les babines du cas Ferrand parce qu'il le déteste : Ferrand avait osé conseiller à Macron de refuser de céder aux exigences exorbitantes de Bayrou en matière de circonscriptions gagnables pour le Modem. Du coup, Bayrou se gardait bien de dire quoi que ce soit : il a « perdu sa langue », écrivions-nous récemment. Oui, mais le voilà rattrapé par l'affaire de sa comparse Sarnez, qui - d'ailleurs - n'a rien fait d'autre que de faire comme tout le monde. Mais voilà, comme nous le disions plus haut, à partir du moment où l'on a promis qu'on allait tout changer, et qu'on allait voir ce qu'on allait voir... eh ! bien, on voit ! Sarnez ne fait pas pire que les autres, pire, elle fait comme les autres; et pas mieux...

    Là aussi, une seule solution : la démission, pour la donneuse de leçon !

    Ne restent plus que Bayrou et Macron, dans ce qui ressemble à la comptine des Dix petits nègres d'Agatha Christie, mais divisée par deux. 

    Pour ce qui est de Bayrou, rien ne le pousse à démissionner, certes, mais on le voit très mal, maintenant, présenter bientôt, sans éclater de rire, ou sans que quelqu'un (ou quelques-uns) le fasse dans le public, son projet de moralisation de la vie politique...

    Quant à Macron, il est maintenant protégé pour cinq ans par l'immunité attachée à sa fonction. Mais Jean-Philippe Delsol a expliqué, avec beaucoup de clarté et de pédagogie (de concision aussi : en 8'13") que Macron était passible d'une sanction d'interdiction d'exercer une fonction publique∗.

    Pourquoi ?

    Parce que, ayant gagné beaucoup d'argent lorsqu'il était à la Banque Rothschild, il a déclaré avoir employé une grosse part de cet argent pour réaliser des travaux dans l'appartement de sa femme : on vous laisse découvrir l'affaire avec Jean-Philippe Delsol... 

    En somme, à côté du dernier des caïmans se cache un gros lézard. Et ce quinquennat, qui avait promis en fanfare de tout changer, commence à peine : ça promet ! 

    Lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Vers un « impeachment » à la française ?  [20.05.2017]

  • Décidément, Marseille ne réussit pas à Mélenchon...

     

    Mur-bleu gds.jpgNous ne parlons pas, en disant cela, du succès populaire indéniable qu'a représenté la mobilisation du Vieux-Port, dimanche passé, comparable, d'ailleurs (en un peu moins importante malgré tout) à la mobilisation sur les plages du Prado, lors de la campagne de 2012. Ni des qualités personnelles que nous n'hésitons pas à reconnaître volontiers à Mélenchon : c'est un tribun, qui s'exprime correctement, sans vulgarité, et même avec élégance, souvent ; un tribun cultivé, de surcroit ; et, par moment, on sent poindre chez lui, oui, du patriotisme, un amour sincère de la France qui s'oppose à la haine, au mépris, à la condescendance qu'expriment envers elles tant de prétendus meneurs du Pays légal. Enfin, Mélenchon est un vrai militant, comme nous, et, à ce titre, il mérite le respect des militants que nous sommes. Il s'est dit « très fatigué » récemment, durant son meeting de Châteauroux, et son discours à Marseille n'a pas duré une heure. Pourtant, la voix était forte, mais si, d'aventure, Mélenchon était affaibli, ce serait pour nous une raison supplémentaire de reconnaître en lui un adversaire véritable - on va le voir - mais un adversaire digne de respect.

    Surtout lorsque - ce fut peut-être le meilleur moment de son discours - il s'est carrément démarqué de la niaiserie de Macron sur la culture française qui, d'après lui, n'existerait pas : Mélenchon a été clair et net, il ne veut pas s'associer à ceux qui souhaiteraient porter en terre le cercueil de la culture française ; et Jean-Luc de citer ses peintres, musiciens, savants, artistes, penseurs et autres qui ont « étonné le monde »  (il reprend l'expression de Jean Dutourd, ce grand royaliste) : un moment de pur bonheur, et un menhir de taille dans le jardin de ce pauvre niais de Macron...

    Non. Quand nous disons que, décidément, Marseille ne réussit pas à Mélenchon, nous voulons parler du fond de son discours. Car, il faut bien le reconnaître aussi, une fois les points positifs relevés, les points négatifs ne manquent pas ! On nous dit - et c'est vrai... - que, dans la forme, Mélenchon a changé : moins de hargne et d’agressivité ; quasiment plus de drapeaux rouges, mais presque uniquement du tricolore ; même un rameau d'olivier en pochette, le jour des Rameaux, pour parler de paix (mais ne rêvons pas, la conversion de Mélenchon n'est pas pour demain !) ...

    Malheureusement, comme dans la parabole de l'Evangile, l'ivraie a été mélangée au bon grain, et l'on ne peut que rejeter catégoriquement l'essentiel d'un discours finalement, pour l'essentiel, révolutionnaire et immigrationniste.

    D'abord, Mélenchon a plusieurs fois exalté (il le fait toujours) la Révolution. Pour lui, aucun doute, elle est glorieuse, elle est grande, elle est l'origine de tout ce qui est bon. Mais comment ne voit-il pas, lui qui est intelligent et cultivé, la monstrueuse contradiction dans laquelle il se place de lui-même : c'est la Révolution qui, en assassinant le Roi et en aboutissant à la République idéologique - qui en est issue et trouve en elle son fondement (voir le préambule de la Constitution) - a remplacé le pouvoir du roi par le pouvoir de l'Argent. « De l'autorité des princes de notre race, nous sommes passés sous la verge des marchands d’or » écrit Maurras, dans L'Avenir de l'Intelligence. Mais Mélenchon n'a, semble-t-il, pas lu Maurras... Dans ces conditions, parler en bien du « volcan de la Révolution française » comme le fait, lyrique, Mélenchon, c'est tout simplement... stupéfiant ! 

    Par ailleurs, Mélenchon n'hésite pas à revenir sur « la Vertu », qu'il appelle de ses vœux, au sommet de l'Etat. Alors, là, attention : la vertu, l'Incorruptible, les régénérateurs à la Saint Just, on a les a déjà eus, on a déjà vu ce que cela a produit : la Terreur, le Génocide vendéen, quelque chose comme six à sept cent mille morts. Alors, franchement, merci bien, mais on a déjà donné. Merci, mais non merci !...

    Mélenchon le cultivé donne raison à Bossuet : « Dieu se rit des hommes qui maudissent les conséquences dont ils chérissent les causes »

    Ensuite, tout aussi imbuvable que son révolutionnarisme, l'immigrationnisme à la fois gnangnan et pleurnichard, mais aussi terriblement anti national de Mélenchon ne passe pas ; ne peut absolument pas passer... 

    D'autant plus que, sur ce sujet, Mélenchon perd carrément les pédales et se laisse emporter - comme en 2012, sur les plages du Prado - par une démagogie immigrationniste de bas étage. On se souvient qu'elle lui avait coûté cher à l'époque : arrivé à Marseille avec pas loin de 20% dans les sondages, il avait en une seule soirée de lyrisme pro-berbère perdu presque la moitié de son score, et devait finir à un peu plus de 11%. L'expérience, cruelle, ne lui a semble-t-il pas servi de leçon. Il a « remis ça », dimanche, et en a même remis une sacrée couche ! 

    Il s'est dit fier de « la France métissée », ajoutant que « ses enfants sont mes enfants » : ah, bon ? les terroristes de Paris et de Nice, et d'ailleurs ? Mohamed Merah et Abdelhamid Abaoud, et les autres ? Scandaleux, révoltant, répugnant... 

    Et comme si ce chiffre justifiait l'injustifiable, Mélenchon - qui parlait récemment de 11 millions d'immigrés - a décrété dimanche qu'ils étaient 25% de la population nationale aujourd'hui, soit 16,5 millions. Mais, juste ou faux, qu'est-ce que le chiffre, en soi, vient faire là-dedans ? La vérité est que l'immigration-invasion que nous subissons depuis 1975 est bien l'une des causes majeures de nos problèmes ; Mélenchon pourra déployer tout le lyrisme et toutes les incantations qu'il voudra, cela ne changera rien à l'affaire... 

    Enfin, cerise sur le gâteau - mais, là, il n'aurait pas dû : Mélenchon nous a pris pour des imbéciles. Or, il ne faut jamais prendre les gens pour des imbéciles : cela les énerve... Il nous a sorti qu'à ses origines Marseille a été créée par l'immigration, puisque Gyptis a choisi... un Grec pour époux.

    Oui, mais son Grec venait d'Europe, pas d'Afrique. C'était « une immigration est-ouest » et pas « nord-sud », comme le disait le précédent roi du Maroc, Hassan II, qui s'y connaissait en Islam, lui qui était (et son fils aujourd'hui, après lui) Amir al mouminine, c'est-à-dire Commandeur des Croyants. Et si Gyptis a choisi un étranger, son étranger n'était ni musulman ni maghrébin ; il a très probablement mangé du sanglier lors du repas de noce, comme Obélix, parce qu'on était en terre celte (eh oui, Mélenchon, chez « nos ancêtres les Gaulois », ne vous en déplaise !) ; et il l'a fait sans refuser le plat, ou sans demander qu'il fût hallal ; et il n’a pas voilé son épouse en rentrant chez eux !

    Voilà : nous avons préféré finir par un sourire, pour réagir à l'énormité de Mélenchon... 

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Les chiffres et la dure réalité condamnent Mélenchon et ses incantations révolutionnaires...  [23.3.2017]

  • Révolution, immigration, Simon : Mélenchon, non !

     

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    Mais qu'est-ce qui lui a pris, à Méluche, de se fourrer lui-même dans cette abracadabrantesque « affaire » de l'Alba ? Version Molière : Mais qu'allait-il faire dans cette galère ?

    Tout allait plutôt bien pour lui, qui siphonnait allègrement les voix de ce pauvre « petit Ben » (surnom donné à Benoît Hamon par Martine Aubry). A tel point qu'il se mettait à rêver tout haut de second tour, et - pourquoi pas ? - de victoire finale. 

    Affolement un peu partout, et du coup, in extremis presque, pourrait-on dire - en tout cas, en fin de campagne, car ils auraient pu, et dû, le faire avant - les journalistes, analystes et commentateurs politiques de tout poil et de tout bord se mettent à éplucher à la loupe le programme du révolutionnaire au rameau d'olivier.

    Et ils trouvent.

    Ils établissent d'abord - mieux vaut tard que jamais - que la somme des dépenses annoncées par Méluche s'élèverait, en gros, à 270 milliards (un peu plus, même) : une paille ! C'est déjà gênant, mais, avec les chiffres, on peut toujours enfumer, et tâcher de s'en sortir... Ou encore l'annonce de 90% de prélèvements sur les plus hauts revenus, et la suppression de l'Enseignement privé : deux autres pailles, deux petits riens !

    Mais - qui cherche trouve - ils sont tombés sur l'engagement 62 du programme de Méluche, et là, ils ont découvert une pépite. Même Clémentine Autain, pourtant soutien actif de Mélenchon, a reconnu chez Calvi (dans C dans l'air) qu'elle n'était pas au courant, qu'elle n'avait pas lu tout le programme : franchement, ce n'est pas très sérieux...

    Alors, de quoi s'agit-il ?

    De l'adhésion de la France - si Mélenchon était élu - à l'ALBA, l'Alliance Bolivarienne pour notre Amérique, organisation créée le 14 décembre 2004 à Cuba par Hugo Chavez et Fidel Castro, à qui se sont joints par la suite Nicolas neuf autres petites îles et pays du continent.  

    Là, on tombe dans le ridicule, mais aussi dans le dangereux.

    Ridicule ? Parce qu'on se croirait dans un mauvais Tintin, un Tintin de série B, avec un général Zapata, un Alcazar, un Tapioca, mais, là, en vrai ! Ce n'est pas faire injure aux peuples latino-américains que de considérer une alliance où l'on équilibre les Droits de l'Homme par les Droits de la Terre-mère des précolombiens (la Pachamama) comme quelque chose peut-être assez sympathique, mais tout de même assez folklorique, aussi... La faucille et le marteau accommodés à la sauce incaïque, ou réputée telle, bon, on ne pourra reprocher à personne d'esquisser, à tout le moins, un léger sourire... Ça, c'est pour le côté simplement ridicule.  

    Mais il y a pire que le ridicule. Chassez le naturel, il revient au galop, dixit Destouches. Méluche est marxiste, et révolutionnaire. Il ne s'en est jamais caché. Et que voudrait-il faire, élu ? Allier la France à de sinistres individus, tenants d'une non moins sinistre idéologie dont on sait tout le mal qu'elle a fait sur la terre entière : le marxisme-léninisme, qui reste une monstruosité, même accommodé à la sauce tintinesque : rappelons-nous que Chavez était fervent catholique, ou que Castro a fait mettre les drapeaux en berne dans toute l'île à la mort de Franco...

    Mais pourquoi Méluche voudrait-il donc s'allier à des dangers publics pareils ? On vous le donne en mille : pour assurer le développement des Antilles françaises ! Du moins, c'est ce qu'il dit, contrarié qu'on l'interpelle sur le sujet, et retrouvant sa hargne et sa grogne « d’avant », de 2012, quand il mordait à tout va.

    Non, là, ce n'est ni sérieux ou crédible, ni acceptable en quoi que ce soit ; c'est même franchement condamnable, et cela disqualifie l'auteur de la proposition.

    Partout où le marxisme-léninisme a été appliqué il n'a produit que désastres, horreurs, monstruosités :

    la pire des oppressions humaines : Goulag, Lao Gai et autres, gérés par les Staline, Mao, Ho Chi Minh, Pol Pot et Cie ;

    catastrophes écologiques : pour n'en citer que deux, Tchernobyl, et le «Tchernobyl au ralenti » que constitue la Mer de Barents où a coulé le sous-marin « Koursk «, la plus importante poubelle nucléaire au monde : 21 000 m3 de déchets radioactifs solides, plus de 7 000 m3 de déchets liquides contaminés, plus de 20 000 objets irradiés, quelque 250 réacteurs nucléaires et surtout 88 sous-marins déclassés dont 52 encore chargés en combustible ; le tout réparti le long de la presqu'île de Kola, plus précisément dans la région de Mourmansk) ; 

    catastrophes économiques : qu'on se souvienne dans quel état se trouvait l'Albanie - mais aussi l'ensemble des républiques sinistrement affublées du nom de « populaires » -  lors de l'effondrement de l'Empire du mal : il a fallu plus de vingt ans aux Allemands pour remettre, en gros, l'Est au niveau de l’Ouest ; encore subsiste-t-il, tant de temps après, de réelles différences entre les deux anciennes parties du pays réunifié.

    On pourrait écrire un livre sur les désastres et catastrophes produites par le marxisme-léninisme, et c'est dans cette voie-là que Méluche voudrait nous engager, « pour développe les Antilles françaises » ?

    Là, Méluche perd, d'un coup, tout le bénéfice d'une campagne habilement menée, par ailleurs.

    Non, décidément, nous avions pointé son révolutionnarisme et son immigrationnisme comme « imbuvables ». Voilà qu'à sa révolution et à son immigration il rajoute son Simon (Bolivar). Voilà pourquoi, en accord avec notre titre, respectons la rime de tous ces « on » : Mélenchon, non !  

  • Feuilleton ”Vendée, Guerre de Géants...” (14)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : "Bonchamps, en qui revivait Bayard..." (Chateaubriand)

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    Blason des Bonchamps.

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    "De gueules à deux triangles vidés d’or entrelacés en forme d’étoile"

     

    Bonchamps mourant

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    Mortellement blessé devant Cholet, Charles Artus, marquis de Bonchamps, expire après avoir gracié 5.000 prisonniers républicains, enfermés dans l'église de Saint Florent-le-Vieil, qu'on allait massacrer: "Grâce aux prisonniers, Bonchamps l'ordonne !" furent ses dernières paroles.

    David d'Angers, dont le père fut l'un de ces graciés, sculptera son monument funéraire.

     

    Le dernier ordre de Bonchamps

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    17 octobre 1793...

    En toute hâte, on s’affaire sous la fine pluie qui trempe la terre. L’armée vendéenne est en déroute. Dans le bruit des chevaux qui hennissent, des hommes qui s’interpellent, des armes que l’on apprête, les derniers combattants royalistes dressent le camp de repli. Leur général en second, le marquis de Bonchamps a été blessé devant Cholet et c’est mourant, qu’avec eux, il a gagné St-Florent au bord de la Loire.
    Il est étendu sur un brancard. Autour de lui, ses lieutenants, hommes du peuple ou grands noms de l’Ouest, le veillent. Tous savent que la fin est proche. Après Cathelineau, le voiturier, à qui il avait laissé la tête de l’armée, c’est l’une des grandes figures de la guerre de Vendée qui va s’éteindre. Sur les visages épuisés de ses hommes dont les yeux ont pourtant déjà vu tant de morts, l’émotion perce et les larmes coulent.
    Un prêtre, cachant sa soutane sous un pourpoint, pistolet, épée et crucifix entremêlés à la ceinture, récite l’office des défunts.
    À l’extérieur de la tente, des cris éclatent : "À mort ! À mort !"; "Tuons-les !" "À mort les Bleus !" Scandés comme un refrain macabre les cris de haine résonnent dans le crâne bouillant de fièvre du marquis de Bonchamps. Se relevant à grand peine, il demande :
    - Qu’est-ce donc ? Après qui en a-t-on de la sorte ?
    - Mon général, ce sont nos hommes qui veulent se venger des Bleus.
    - Quels Bleus ?
    - Dans notre déroute, nous avons capturé cinq mille républicains que nous avons enfermés dans un couvent à quelques pas d’ici. Ce sont sur eux que nos hommes ont décidé de pointer les canons.
    Le marquis se crispe. Malgré l’agonie qui meurtrit son corps, malgré la souffrance qui contracte ses traits et l’empêche de se lever, il supplie son cousin, le comte d’Autichamp, d’obtenir la grâce des Bleus : "Mon ami, c’est sûrement le dernier ordre que je vous donnerai…"
    D’Autichamp ne discute pas. Il se précipite au dehors de la tente, saute sur un cheval et galope jusqu’aux abords du couvent où les hommes s’apprêtent déjà à la vengeance. Là, il fait battre tambour pour obtenir le silence et proclame : "Grâce au prisonniers ! Bonchamps le veut. Bonchamps l’ordonne !" Les soldats hésitent, se regardent. Ils n’ont pas la charité de leur général. Mais ils le respectent profondément. Depuis qu’ils sont allés le chercher pour combattre avec eux, le marquis de Bonchamps est devenu pour eux un père et un modèle. Certains regagnent les tentes dressées un peu plus loin et obéissent par devoir; d’autres comprenant les motifs de leur chef, acceptent de libérer les républicains.
    En fait ce dernier geste ne les étonne pas vraiment. Clémence, miséricorde, justice… : Charles de Bonchamps a toujours été un exemple d’humanité.
    Les plus anciens se souviennent que dès les premiers jours de la guerre, il avait empêché les pillages, les incendies et les exécutions. Il avait relâché les prisonniers sur la simple promesse qu’ils ne reprendraient pas les armes. Comme certains violaient leur serment, les Blancs avaient décidé de raser la tête de ceux que leur général libérait. À Thouars, en mai, Bonchamps avait battu le général Quétineau, un républicain réputé pour sa bravoure et son honnêteté. Pour ces raisons, le marquis l’avait soustrait au désir de vengeance des Vendéens et lui avait même offert l’asile pour le protéger des Bleus qui ne manqueraient pas de le mettre à mort s’il retournait vers eux. Par honneur et par fidélité à la Révolution, Quétineau avait refusé. Bonchamps l’avait donc libéré et le tribunal révolutionnaire l’avait immédiatement condamné à être guillotiné pour reddition et connivence avec les rebelles !
    Sur les bords de la Loire, un autre roulement de tambour retentit dans la nuit. Il appelle les hommes à se rassembler. Le marquis de Bonchamps est mort. Son corps est exposé sur une civière. Un dais blanc, marqué d’une fleur de lys et des cœurs de Jésus et de Marie enlacés, le protège de la pluie. Un à un, ses soldats viennent s’agenouiller devant lui. Ils ne cachent pas la peine qui les étreint. Certains racontent les mois passés avec lui. "Je faisais parti des sept gars du pays qui sont allés le chercher. Je m’en souviens, il avait hésité, mais le 21 mars, il était à Challonnes avec d’Elbée", raconte un paysan d’Anjou, la terre des Bonchamps.
    Les uns et les autres racontent les hauts faits du marquis. En sept mois de guerre, le jeune officier qui avait fait ses classes en Inde, s’était révélé un général exceptionnel. En avril, il avait sauvé l’armée catholique et royale par un repli sur Tiffauges qu’il avait imposé à ses pairs découragés. En mai, il avait gagné la bataille de Fontenay, avant d’être blessé par un soldat qu’il venait de gracier. En juin, il s’était opposé à l’attaque de Nantes, qu’il jugeait trop téméraire. Malgré son concours, la bataille avait tourné au désastre pour les Blancs. De nouveau blessé en juillet, il n’avait pu reprendre le combat que le 19 septembre, à Torfou, où il avait battu les Mayençais de Kléber. Mais voilà, qu’à Cholet, ces mêmes Mayençais avaient été les plus forts....
    Tard dans la nuit, à la lumière des feux de camp, les soldats épuisés continuent de tisser la vie de leur général aux fils de la mémoire et de la légende.
    Dans sa dépêche du 19 octobre au Comité de salut public, le citoyen Merlin de Thionville écrit : "Il faut ensevelir dans l’oubli cette malheureuse action." Pour lui, le pardon de Bonchamps déshonore les soldats ainsi empêchés de mourir en héros de la République. On poursuit et condamne sa veuve qui en transmettait le souvenir. Peine perdue. Elle s’échappe, aidée par ces soldats mêmes que son mari avait rendus "indignes". C’est le fils de l’un d’entre eux, le sculpteur David d’Angers, qui figera le geste du pardon dans la pierre. La statue funéraire, à Saint-Florent-le-Viel, montre Bonchamps mourant, se soulevant de son grabat pour tendre la main vers le ciel et crier dans son dernier soupir :"Grâce aux prisonniers !"

     

    De Louis Aragon, sur Bonchamps...

     

    "...Regardez-le bien, ce jeune homme, ce général de 34 ans, dans toute la force de l'âge, ce chef de Partisans, mortellement atteint.
    Le bras droit qu'il lève, c'est celui qui fut fracassé à Torfou; la poitrine, puissante, est enflée par le cri de l'agonisant.
    Tout, le mouvement du cou, de la bouche, tout s'achève dans ce cri...
    Regardez bien, car ceci c'est la France, et vous ne me direz plus que l'art n'a pas de patrie..."

     

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  • Mai 68 : Ce menaçant Monsieur Cassin [3]

    De Gaule, conférence de presse du 27 novembre 1967

     

     

    Cassin et de Gaulle : la rupture 

    En germe depuis la marginalisation de Cassin par de Gaulle au temps de l’exil londonien, la tension entre les deux hommes éclata au grand jour au moment de la guerre opposant Israël à l’Egypte de Nasser, en 1967. Celle-ci eut un effet retentissant dans la perception qu’avait la « communauté internationale »[1] de l’action du Général, au pouvoir depuis 1958 : « Ne jugeant pas les citoyens d’après leur religion, voyant en Israël ʽʽun État comme les autresʼʼ, le Général de Gaulle fut souvent perçu – à partir de 1967 – comme un adversaire déclaré du peuple juif. »[2] Alors que, contrairement à une légende abondamment diffusée, il n’y avait pas particulièrement de tropisme pro-arabe chez de Gaulle, comme en attestent ces lignes écrites de sa main : « Les Arabes ce n’est rien. Jamais on n’a vu des Arabes construire des routes, des barrages, des usines. Ce sont d’habiles politiques ; ils sont habiles comme des mendiants. »[3] 

    Dans un article publié le 3 juin 1967 par le journal Le Monde et intitulé « Qu’est-ce que l’agression ? », René Cassin s’en prend à de Gaulle, lui reprochant de considérer Israël comme l’agresseur alors qu’à ses yeux Israël est la victime. À cause de la guerre des Six-Jours, il devient un opposant virulent à la politique, et plus que cela, à la personne du général de Gaulle.

    U Thant, secrétaire général de l’ONU, décide au printemps 1967 de retirer les troupes de maintien de la paix qui s’interposent entre Israël et l’Egypte. Cet acte renforce la possibilité de l’éclatement d’une guerre entre les deux États. Le 22 mai, Nasser impose un blocus aux Israéliens dans le détroit de Tiran, ce qui isole le port dʼEilat, le privant de tout contact possible avec le trafic maritime mondial.

    Pour de Gaulle, ce blocus nʼest pas un casus belli. Le 24 mai puis le 2 mai il enjoint Israël à la retenue. Comme Israël choisit dʼignorer ses conseils en lançant lʼoffensive contre lʼÉgypte, de Gaulle condamne les agissements de lʼÉtat hébreu, se rapprochant de fait de Nasser. « Cette réorientation de la politique française envers Israël et le monde arabe fut le toile de fond sur laquelle sʼinscrivit une confrontation encore plus directe entre Cassin et de Gaulle. »[4] 

    Les circonstances amènent ce dernier à commenter le conflit israélo-arabe de 1967 lors d’une conférence de presse qui a lieu le 27 novembre 1967, ce qui le conduit à disserter sur la question juive : « Certains même redoutaient que les juifs, jusquʼalors dispersés, mais qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tout temps, c’est-à-dire un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, n’en viennent, une fois rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu’ils formaient depuis dix-neuf siècles. » Et, le moins que l’on puisse dire, ses propos ne passent pas inaperçus : « Les retombées de cette conférence de presse furent très lourdes. »[5] En vérité, elle provoqua un véritable tollé. 

    Du point de vue de Cassin, « de Gaulle était allé trop loin. Sa position était aussi injustifiée qu’immorale. Il avait grossièrement sous-estimé la menace pour l’existence de l’Etat d’Israël qu’impliquait la décision de Nasser. Il avait confondu l’agression avec la légitime défense, et ajouté l’insulte à l’injure en puisant dans le cloaque des stéréotypes antisémites pour caractériser ce qui relevait du débat politique et diplomatique. »[6] Au moment où l’Eglise elle-même, suite « au concile Vatican II et au retrait des termes ʽʽperfideʼʼ et ʽʽinfidèleʼʼ dans la prière pour les juifs de l’office du Vendredi saint »[7], renonçait à son antijudaïsme ancestral, il était pour lui inacceptable, quelques années seulement après les persécutions qu’avaient subis les juifs face à la barbarie nazie, qu’un chef d’Etat puisse se permettre d’adopter un tel langage.

    « Dans son discours de réception du Nobel, Cassin salua le pape comme son frère dans la défense des droits de lʼHomme et l’action pour faire passer le droit international avant la souveraineté des États. »[8] Le « vieux » Charles n’eut pas droit aux mêmes égards de la part de celui qui a été le « premier civil à répondre à l’appel du général de Gaulle »[9].

    1968 fut une année faste pour René Cassin : non seulement il fut récompensé du prix le prestigieux au monde – le Nobel de la Paix a la singularité d’être une distinction morale et pas seulement technique –, mais aussi son vœu formulé face à de Gaulle au tout début de l’année fut exaucé. Au printemps ce dernier avait vu son trône vaciller sous la pression d’une vaste foule en colère. Ce qui dut mettre Cassin en joie, une joie au moins égale à celle qu’il dut ressentir ce jour d’automne où il se vit décerner le prix Nobel de la Paix.   (Dossier à suivre)   

    [1]  Antoine Prost, Jay Winter, op. cit., p. 383. 

    [2]  Daniel Amson, op. cit., p. 9. 

    [3]  Cité par Samy Cohen, De Gaulle, les gaullistes et Israël, Paris, Alain Moreau, 1974, p. 73. 

    [4]  Antoine Prost, Jay Winter, op. cit., p. 390. 

    [5]  Ibid., p. 391. 

    [6]  Ibid., p. 392. 

    [7]  Ibid., p. 401. 

    [8]  Idem. 

    [9]  Information juive, n° 186, octobre 1968.

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    Dossier spécial Mai 68

  • Histoire : Mai 68 • Les meneurs de la « Commune étudiante » : un paradoxe français [1]

    Quelque chose de contradictoire animait les passions politiques des leaders de Mai, couramment désignés par l’expression de « révolutionnaires professionnels »[1]. Cette contradiction résidait dans l’opposition entre leurs origines et leurs orientations en matière géostratégique, ces dernières étant fondées, guerre du Vietnam oblige, sur un anti-impérialisme américain radical. Ce qui explique ce paradoxe est justement le caractère mondial de leur combat : comme le souligna le président de Gaulle lors du Conseil des ministres du 5 juillet 1967 : « La jeunesse devient internationale »[2]

    Une patrie : la terre 

    Ces jeunes meneurs de Mai 68 se dépouillaient de la culture qu’ils héritaient de leur milieu familial pour se consacrer entièrement à la lutte de libération internationale. « En tant que ʽʽcitoyens du mondeʼʼ, universalistes et cosmopolites, ils étaient en quête d’une ʽʽpatrieʼʼ, des ʽʽracinesʼʼ en des lieux différents, physiquement, idéologiquement et intellectuellement éloignés : en Chine, en Amérique latine, au Vietnam ou en Algérie. »[3]

    Le groupuscule maoïste dont faisait partie Alain Geismar, l’une des figures majeures de la révolte étudiante, « était violemment antisioniste. Ses deux chefs pourtant, l’officiel comme l’occulte, Geismar et Victor (Benny Lévy), étaient juifs. Mais, à l’époque, il n’y avait rien là de paradoxal. On était ʽʽinternationalisteʼʼ. »[4]

    Relativement à cette question, Maurice Szafran relate le fait suivant : « Dès 1967, au lendemain de la guerre des Six-Jours, Tony Lévy, le frère de Benny, avait fondé à la Cité universitaire un comité des étudiants juifs antisionistes. Le terreau idéologique était on ne peut plus simple. Il tournait autour d’une de ces ʽʽévidencesʼʼ qui fondent le gauchisme : Israël n’est qu’un instrument de l’impérialisme américain. […] Les frères Lévy comptent parmi les premiers responsables gauchistes à comprendre que la cause palestinienne peut leur être utile. Et sur deux plans : faire apparaître de nouveaux héros au firmament de la révolution, s’adresser, par ce biais, aux ouvriers immigrés d’origine arabe. Au fellagah du FLN et au vietcong du FNL doit succéder le fedayin du Fath. »[5] Méprisés par les ouvriers français, les militants de lʼUJC(ml) étaient contraints de se tourner vers les travailleurs immigrés, essentiellement d’origine maghrébine, afin de pouvoir espérer recruter de nouvelles ouailles. 

    Ce groupuscule prochinois fut dissous avec d’autres après les élections législatives de juin 1968 : il fut rebaptisé Gauche prolétarienne. Cette organisation s’attelait notamment à diriger son action militante autour du thème de la défense de la cause palestinienne. Par exemple avec la tenue d’un meeting en 1970 : « Hautparleurs, musique orientale, grands discours en arabe, en français. Drapeaux palestiniens déployés, vert, blanc avec croissant rouge. Portraits de Yasser Arafat. Banderoles... On distribue des tracts du Comité Palestine : En Palestine tout le monde se bat pour la liberté. Pas seulement les feddayin mais aussi les femmes et les enfants. Ils se battent pour reprendre la terre que l’occupant sioniste leur a volée. »[6]

    La même année la GP organisait une manifestation en faveur de la cause arabe en rendant hommage à son avocat le plus célèbre. « Le 28 septembre 1970 Nasser meurt. Ses funérailles auront lieu le 1er octobre. Les maos flairent là ʽʽun bon coupʼʼ. La mort du président égyptien, le Raïs, a déclenché en effet une émotion immense dans le monde arabe, et bien entendu chez les immigrés... Porte Zola, dès avant six heures du matin, on installe des panneaux : portraits du Raïs, d’Arafat, photos de feddayin, kalachnikov au poing. En célébrant Nasser, les chefs maos mettent de l’eau dans leur vin. Ils le méprisent en fait. C’est un larbin de Brejnev, se disent-ils en aparté. Il bouffe à la fois au râtelier du KGB et de la CIA ! Il trahit les Palestiniens... L’Egypte est soutenue par l’URSS. Et la Chine joue contre l’URSS au Moyen-Orient. Mais avec les immigrés arabes, qu’on veut séduire, on n’entre pas dans ces considérations...

    – Pour les funérailles de Nasser, on n’a été que deux cents, au départ, à débrayer dans lʼîle Seguin, raconte un mao maghrébin, surtout des Arabes. […] Régulièrement des camarades prenaient la parole. Et puis on est allé déjeuner à la cantine. Pendant le repas et après, on n’a pas arrêté de discuter. Porte Zola, à la sortie de l’usine, les discussions se poursuivent. […] On argumente, on sʼengueule :

    - Un État palestinien ? On n’en veut pas. Qu’est-ce que ça serait ? Un grand camp de réfugiés surveillé par des flics sionistes ! Non... Il faut poursuivre la révolution, renverser les sionistes et tous les États arabes réactionnaires !

    - On libérera aussi les Juifs de Palestine de la dictature sioniste !

    - Pour les immigrés, ici, en France, il est clair que la seule solution ce sont les armes !

    - Les Français ont trop tendance à vouloir régler les choses pacifiquement. Nous, les maoïstes arabes, quand nous luttons ici contre les patrons, nous luttons en même temps contre les réactionnaires arabes. Notre combat est mondial !...

    Un Maghrébin, portant un paquet de journaux, se glisse dans le groupe, criant :

    - Lisez Fedaï, journal antisémite.

    Un lieutenant de Victor le rabroue. Le vendeur corrige alors le tir :

    - Lisez Fedaï, journal antisioniste ! »[7] 

     

    Cette anecdote illustre bien les ambiguïtés auxquelles étaient confrontés les gauchistes, dont les maoïstes en particulier, dans leur combat antisioniste.  (Dossier à suivre)     

    [1]  Hervé Hamon, Patrick Rotman, Génération. Les années de rêve, Paris, Seuil, 1987, p. 313.

    [2]  Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, III, Paris, Fayard, 2000, p. 250.

    [3]  Yaël Auron, Les juifs d’extrême gauche en mai 68, Paris, Albin Michel, 1998, p. 278.

    [4]  Morgan Sportès, Ils ont tué Pierre Overney, Paris, Grasset, 2008, p. 121.

    [5]  Maurice Szafran, Les juifs dans la politique française de 1945 à nos jours, Paris, Flammarion, 1990, p. 188.

    [6]  Morgan Sportès, op. cit., p. 121.

    [7]  Ibid., p. 141-142.

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    Dossier spécial Mai 68

  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie : la revue de presse de lafautearousseau...

    L'absurdité, l'inutilité, le danger du bilinguisme sur la nouvelle Carte "nationale" d'identité : l'Académie française va porter l'affaire devant le Conseil d'État : Hélène Carrère d'Encausse pourrait bien (en tout cas, nous le souhaitons) avoir gain de cause...

    Dans Le Figaro :

    "Dès son entrée en vigueur le 2 août dernier, les Académiciens se sont opposés à son caractère bilingue excessif. Ils viennent de faire appel au premier ministre et menacent de saisir le Conseil d'État.

    C'est une démarche inédite : pour la première fois en quelque cinq siècles d'existence, l'Académie française se prévaut de son statut de personne morale pour saisir les autorités politiques et administratives du pays. L'objet de son courroux : la carte nationale d'identité (CNI) bilingue, dont les premiers exemplaires sont en circulation depuis le mois d'août. «Longtemps, l'Académie a réagi par des déclarations et des communiqués qui étaient écoutés. Aujourd'hui toutes les paroles se valent, explique au Figaro, Hélène Carrère d'Encausse, son secrétaire perpétuel. Une autre forme d'intervention s'imposait».

    Munie d'une puce électronique et d'un QR Code, la carte d'identité version 2021 est rédigée en français, mais aussi en anglais. Le titre «Carte d'identité» ainsi que les intitulés «nom», «prénoms», «sexe», «date de naissance», «lieu de naissance», «nom d'usage», «numéro du document», «taille», «date de délivrance» sont écrits dans les deux langues.

    «Une absurdité» pour les Académiciens…"

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    Rappelons que l'article 2 de la Constitution commence par "La langue de la République est le français" : amusant de voir la contradiction des gens qui nous gouvernent - si mal - avec leurs prétendus principes, qu'ils méconnaissent ou bafouent allègrement !...

    1. Oui, il faut abolir la folle "loi SRU", qui bétonne  les villes et les villages en les obligeant à avoir 25 % de logements sociaux, ce qui "essaime l’immigration et les problèmes qui l’accompagnent". Imposée il y a une trentaine d'années par le ministre communiste Gayssot, Zemmour veut supprimer cette loi : nous aussi... :

    (extrait vidéo 0'59)

    https://twitter.com/AlineB_83/status/1479115497899581448?s=20

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    2. Charlotte d'Ornellas et Mathieu Slama ont raison (même si ce dernier exprime sa foi béate en "la république" et "la démocratie" actuelles (alors que nous ne sommes ni en république vraie, ni en démocratie vraie...) : les non vaccinés n’enfreignent aucune loi. Pourquoi créer la déchéance de citoyenneté ? Qu’est-ce que la citoyenneté ?" :

    1. Charlotte d'Ornellas

    (extrait vidéo 1'43)

    https://twitter.com/christine_kelly/status/1478829259422633990?s=20

    2. Mathieu Slama

    (extrait vidéo 1'59)

    https://twitter.com/MathieuSlama/status/1479056928344981504?s=20

     

    3. Une grossière manipulation, en période électorale ? Des doutes sérieux sur la "sincérité" de l'échantillon de personnes ayant interrogé le Président, dans Le Parisien :

    https://www.jeanmarcmorandini.com/article-485731-le-panel-qui-a-interroge-emmanuel-macron-pour-le-parisien-etait-il-en-realite-compose-de-soutiens-au-president-les-revelations-surprenantes-de-c-a-vous-hier-soir-sur-france-5-regardez.html

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    4. Une libération répugante... Alexandre del Valle communique :

    Alexandre del Valle
    "C'est avec une grande tristesse que je vous annonce la libération de Mr Kobili Traore (...qui) n'est plus hospitalisé (...)Honte aux experts psychiatres (...) avocats de la défense. Un criminel psychopathe antisémite en liberté. William Attal, déclaration du Frère de Sarah Halimi."

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    Kobili Traoré (à droite, photo ci dessus) se fait appeler Fofana, comme le tueur d'Ilan Halimi (à gauche, photo ci dessous)

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    5.  Les propos clairs de Mgr Charles Pope sur #TraditionisCustodes (article en anglais) :

    https://www.ncregister.com/blog/a-pastor-responds-to-the-responsa

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    6. Est-il plus béta que scandaleux ? En tout cas l'AF Vannes a bien réagi (sur tweeter) au commentaire (?) débile de Jean-Baptiste Djebbari accompagnant cette photo de l'Élysée aux couleurs européennes :

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    • Jean-Baptiste Djebbari :
     
    "In Europe we trust."
     
    • Réponse pertinente de l'AF Vannes :
     
    Action Française - Vannes
    "Ce message est symptomatique de la décrépitude républicaine, où des Ministres délaissent la France et l'Histoire de la Patrie pour la pieuvre bruxelloise, en usant d'une langue étrangère ! "La France seule" doit redevenir l'axiome de gouvernance nationale : Au Roi, et vite !

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    7. Et l'on terminera cette série d'aujourd'hui par le gigantesque "flop" du maire escrolo de Bordeaux : son ridicule et minable sapin n'a fait rêver personne... ! Il a même fait l'unanimité contre lui... :

    https://www.valeursactuelles.com/regions/nouvelle-aquitaine/gironde/bordeaux/societe/bordeaux-le-faux-sapin-de-noel-de-la-mairie-fait-lunanimite-contre-lui/

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    À DEMAIN !

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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     
    Arménie agréssée par les nazéris fanatiques, terroristes, épurateurs etniques et religieux, destructeurs et "effaceurs de mémoire"... Jean-Christophe Buisson communique :
     
    "Pour ceux qui doutent de la réalité des destructions par les Azéris du patrimoine historique et religieux #armenien en #Artsakh #HautKarabakh depuis 2020, ces preuves en images présentées par l'ombudsman, défenseur des droits en #Artsakh."
     
    Gegham Stepanyan
     
    "Damage to cultural property belonging to any people whatsoever means damage to the cultural heritage of all mankind since each people makes its contribution to the culture of the world" CONVENTION FOR THE PROTECTION OF CULTURAL PROPERTY IN THE EVENT OF ARMED CONFLICT Hague 1954

    (vidéo 2'10)

    https://twitter.com/jchribuisson/status/1584527661850066945?s=20&t=vNWrXbxioBl9iZSWuIC_mg

    2021 : After visiting a 12th century church in occupied Hadrut, Azeri President Ilham Aliyev ordered the removal of medieval inscriptions, calling them “fake”.
    En français :
    2021 : Après avoir visité une église du douzième siècle dans l'Hadrut occupé, le président azéri Ilham Aliyev ordonne la suppression d'inscriptions médiévales, les qualifaint d'infox... 

     

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    1. "La charia, faut pas charrier !" : "Pas raciste mais réaliste", lucide, la Polynésie française manifeste - ici, à Papeete - contre l'islamisme terroriste (pardon pour le pléonasme, mais il est intentionnel !). BRAVO À ELLE ! Les tahitiens manifestent clairement contre l’installation d’une mosquée et de l’islam en général en Polynésie … 

    https://twitter.com/bronner_max/status/1584658395268874240?s=20&t=vNWrXbxioBl9iZSWuIC_mg

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     Ici, les 7 candidates au titre de Miss Vahine-Tane 2019 (Photo : Polynésie la 1ère - Franceinfo). Pour paraphraser "Monsieur Fernand", dans "Les Tontons flingueurs", "faut tout d'même bien reconnaître qu'entre une vahiné et une burqa, y'a pas photo" !!!!!
     
     
    2. Le Professeur Perronne a gagné, il avait raison, il a dit la vérité, mais on a voulu le mettre sur un bûcher... D'accord avec Geoffroy Lejeune et Georges Fenech : Sur le sujet du covid, il y a eu une doxa dont il ne fallait pas dévier. L'entretien réalisé par Valeurs avec le Professeur Perronne avait été censuré et la chaîne YouTube de VA+ avait été bannie pendant 1 semaine car il avait dit que le vaccin n'empêchait pas la transmission...
     
     

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    2 BIS. Deux choses à noter, en marge de cette "affaire Perronne" :
     
    • Donc, Emmanuel Macron a remis la Légion d'honneur aux membres du conseil scientifique; pour les remercier d'avoir menti et "emmerdé" les français jusqu'au bout ?
    • Le professeur Péronne a dit et maintient que PERSONNE ne connaissait à ce jour la totalité des substances contenues dans le produit injecté "de force" à des milliards d'individus et que SEULE la France n'avait pris aucune décision quant au rétablissement des suspendus...

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    2 TER. Justement, à propos des non vaccinés suspendus, Perronne et Bercoff protestent contre ce "Monsieur Braun, un très grand ministre qui restera dans l'Histoire" :
     

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    5. Qu'est-ce qui définit la France ? Excellente intervention de Charlotte d'Ornellas, en réponse à la tartuferie des LFI et autres collabos de l'islmao-gauchisme...
     
    (extrait vidéo 1'15)
     

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    6. Piere Gentillet répond à Olivier Véran, qui a osé déclarer que l'ensauvagement de la société française était un fantasme ! Un peu comme ce pauvre Dupond-Moretti (qui a, ce jour-là, perdu une belle occasion de se taire) disait : "La France n'est pas un coupe-gorge"... :
     
    "...Peut-être que si l’on déplaçait le porte-parolat du gouvernement à Bondy ou la Courneuve son avis changerait rapidement (métro obligatoire). Confrontons ces élites à la réalité qu’elles nient !..."
     
    (extrait vidéo 0'32)
     

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    7. Le climat ? Il faut rester prudent, et, d'abord et avant tout, s'informer. Par exemple, en lisant cet intéressant article du Figaro Sciences : Une mini-période glaciaire pourrait toucher la Terre à partir de 2030...
     

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    Bon, vous êtes prévenus : achetez et faites le plein de bon vêtements d'hiver bien chauds, tant qu'on vous parle de canicule et qu'ils ne sont donc pas (trop) chers...

    Et...

     
     
     
     
    À  DEMAIN !

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  • GRANDS TEXTES (51) : ”L'Avant propos - En manière d'introduction” du ”Stupide XIXème siècle”, de Léon Daudet...

     

     

    DAUDET ASSEMBLEE.jpgC'est en 1922 que parut "Le stupide XIXème siècle", dont on va lire, ci-après, une courte partie de l' "Avant-propos" ("en manière d'introduction", dit Léon Daudet).

    Daudet, avec sa verve inimitable, y fait preuve d'un sens aigu du raccourci, aussi saisissant que lumineux. Ainsi que d'un brillant esprit de synthèse.

    Sens du raccourci ? "...la révélation d’Aristote par saint Thomas n’est-elle pas l’origine de la Renaissance ?"...

    Art de la synthèse ? "...les Croisades, dont l’aboutissement est Jeanne d’Arc. Car la vierge héroïque est issue de cet immense frisson fidèle."

    Cet "Avant propos" est un survol brillant, autant qu'érudit, de quinze siècles d'Histoire et de ces quatre époques que furent les si mal nommés  "Moyen-äge" et "Renaissance" (Daudet explique bien pourquoi, on le lira plus bas...), puis les deux "grands siècles" :

    le XVIIème siècle, d'abord, celui du Roi-Soleil, "Louis, le grand en tout", disait Pierre Puget (que Daudet cite, dans cet Avant propos);

    puis le XVIIIème, celui de Louis XV (et, là, on renverra le lecteur au remarquable "Le siècle de Louis XV", de Pierre Gaxotte).

    Et c'est en se bornant à constater la rupture totale entre le XIXème siècle et les époques fécondes qui l'ont précédé que Daudet emploie le terme de "stupide" : terme, certes, polémique, mais Daudet n'est-il pas, aussi, un polémiste ? Et redoutable...

    Le stupide XIXème siècle

    Avant-propos En manière d'introduction



    "...Essayons auparavant de situer le XIXème siècle en France, quant à ces vastes mouvements de l’esprit humain, comparables à des lames de fond, qui déferlent, au cours de l’histoire, sur les sociétés, et dont l’origine demeure obscure, comme celle des grandes conflagrations, invasions ou tueries où elles atterrissent et qui en paraissent les chocs en retour.

    Le moyen âge français est dominé, quant à l’esprit, par l’incomparable scolastique — dont nous commençons à peine à retrouver les linéaments — et par saint Thomas d’Aquin; quant à la pierre, par les cathédrales; quant au mouvement, par les Croisades, dont l’aboutissement est Jeanne d’Arc. Car la vierge héroïque est issue de cet immense frisson fidèle.

    Puis vient la Renaissance, personnifiée chez nous par ces trois noms : François 1er (avec sa prodigieuse couronne d’artistes, de poètes, d’érudits), Rabelais, Montaigne et ce qui s’ensuivit. Si cette époque nous est mieux connue que le moyen âge, elle est loin cependant de nous avoir livré ses secrets et sa filiation. Car la révélation d’Aristote par saint Thomas n’est-elle pas l’origine de la Renaissance ?

    Maintenant voici la Réforme, avec Luther, Calvin, l’assombrissement de l’esprit européen par la négation du miracle, finalement la déification de l’instinct et de la convoitise brute. De la Réforme sortent Rousseau à Genève et Kant à Koenigsberg. Ce dernier ébranle la raison occidentale par cette exhaustion de la réalité qui s’appelle le criticisme transcendantal, et en niant l’adéquation de la chose à l’esprit, du monde extérieur au monde intérieur.

    À la Réforme succède la Révolution française, directement inspirée de Rousseau, puis de l’Encyclopédie. C’est la fin du XVIIIème siècle et aussi l’aurore sanglante du XIXème. Examinons ce dernier, enfant et jeune homme (1806 à 1815), puis adulte (1848), puis vieillissant (1870), puis moribond (1900 à 1914). Car il faut tenir compte du décalage de quelques années, entre la morne et fatale Exposition de 1900 et la grande guerre, comme du décalage des débuts, entre le Directoire et l’assiette de l’Empire. Les siècles ont, comme les gens, une part de continuité héréditaire et une part d’originalité, un moi et un soi. Je renvoie, pour cette démonstration, à l’Hérédo et au Monde des Images.

    Quelle est la part du moyen âge, dans l’esprit et le corps du XIXème siècle français ? Entièrement nulle. Le XIXème siècle court après une philosophie de la connaissance, c’est-à-dire après une métaphysique, sans la trouver. Car le kantisme est l’ennemi de la connaissance, puisqu’il en nie le mécanisme essentiel (adœquatio rei et intellectus). Le XIXème siècle n’a pas d’architecture, ce qui est le signe d’une pauvreté à la cime de l’esprit, et aussi d’un profond désaccord social entre le maître d’œuvres et l’artisan. Le XIXème siècle n’a pas de mouvement, dans le sens que je donne à ce mot, en parlant des Croisades et de Jeanne d’Arc. Il n’a que de la tuerie. Nous dirons pourquoi. Bonaparte est une sorte de parodie sacrilège des Croisades. Il représente la Croisade pour rien.

    Quelle est la part de la Renaissance, dans l’esprit et le corps du XIXème siècle français ? Presque nulle. L’ignorance s’y répand largement par la démocratie, et elle gagne jusqu’au corps enseignant, par le progrès de la métaphysique allemande; si bien que le primaire finit par y influencer le supérieur; ce qui est le grand signe de toute déchéance. Lorsque le bas commande au haut, la hiérarchie des choses et des gens est renversée. Mon « presque » est motivé par quelques érudits et penseurs (notamment un Fustel de Coulanges, un Quicherat, un Longnon, un Luchaire), héritiers de l’esprit sublime qui remonta aux causes, tout le long du XVIème siècle, par la fréquentation des anciens; et aussi par quelques peintres (école de Fontainebleau) et sculpteurs (Rude, Puget, Carpeaux, Rodin) animés du feu de Rome et d’Athènes.

    Quelle est la part de la Réforme, mêlée à sa fille sanglante la Révolution, dans l’esprit et le corps du XIXème siècle français ? Considérable. Bien mieux, totale. Je comparerai ce bloc de l’erreur, réformée et révolutionnaire, à un immense quartier de roc, placé à l’entrée du XIXème siècle français et qui en intercepte la lumière, réduisant ses habitants au tâtonnement intellectuel. Qu’est-ce en effet que le romantisme, sinon la Révolution en littérature, qui ôte à la pensée sa discipline et au verbe sa richesse avec sa précision. Car le clinquant n’est pas de l’or et Boileau l’a joliment dit..."

     

     

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    "GRANDS TEXTES"...

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  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (180)

     

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    Aujourd'hui : 1922 : "Le stupide XIXème siècle"... (2/2)

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    Avant-propos En manière d'introduction

    "...Essayons auparavant de situer le XIXème siècle en France, quant à ces vastes mouvements de l’esprit humain, comparables à des lames de fond, qui déferlent, au cours de l’histoire, sur les sociétés, et dont l’origine demeure obscure, comme celle des grandes conflagrations, invasions ou tueries où elles atterrissent et qui en paraissent les chocs en retour.

    Le moyen âge français est dominé, quant à l’esprit, par l’incomparable scolastique — dont nous commençons à peine à retrouver les linéaments — et par saint Thomas d’Aquin; quant à la pierre, par les cathédrales; quant au mouvement, par les Croisades, dont l’aboutissement est Jeanne d’Arc. Car la vierge héroïque est issue de cet immense frisson fidèle.

    Puis vient la Renaissance, personnifiée chez nous par ces trois noms : François 1er (avec sa prodigieuse couronne d’artistes, de poètes, d’érudits), Rabelais, Montaigne et ce qui s’ensuivit. Si cette époque nous est mieux connue que le moyen âge, elle est loin cependant de nous avoir livré ses secrets et sa filiation. Car la révélation d’Aristote par saint Thomas n’est-elle pas l’origine de la Renaissance ?

    Maintenant voici la Réforme, avec Luther, Calvin, l’assombrissement de l’esprit européen par la négation du miracle, finalement la déification de l’instinct et de la convoitise brute. De la Réforme sortent Rousseau à Genève et Kant à Koenigsberg. Ce dernier ébranle la raison occidentale par cette exhaustion de la réalité qui s’appelle le criticisme transcendantal, et en niant l’adéquation de la chose à l’esprit, du monde extérieur au monde intérieur.

    À la Réforme succède la Révolution française, directement inspirée de Rousseau, puis de l’Encyclopédie. C’est la fin du XVIIIème siècle et aussi l’aurore sanglante du XIXème. Examinons ce dernier, enfant et jeune homme (1806 à 1815), puis adulte (1848), puis vieillissant (1870), puis moribond (1900 à 1914). Car il faut tenir compte du décalage de quelques années, entre la morne et fatale Exposition de 1900 et la grande guerre, comme du décalage des débuts, entre le Directoire et l’assiette de l’Empire. Les siècles ont, comme les gens, une part de continuité héréditaire et une part d’originalité, un moi et un soi. Je renvoie, pour cette démonstration, à l’Hérédo et au Monde des Images.

    Quelle est la part du moyen âge, dans l’esprit et le corps du XIXème siècle français ? Entièrement nulle. Le XIXème siècle court après une philosophie de la connaissance, c’est-à-dire après une métaphysique, sans la trouver. Car le kantisme est l’ennemi de la connaissance, puisqu’il en nie le mécanisme essentiel (adœquatio rei et intellectus). Le XIXème siècle n’a pas d’architecture, ce qui est le signe d’une pauvreté à la cime de l’esprit, et aussi d’un profond désaccord social entre le maître d’œuvres et l’artisan. Le XIXème siècle n’a pas de mouvement, dans le sens que je donne à ce mot, en parlant des Croisades et de Jeanne d’Arc. Il n’a que de la tuerie. Nous dirons pourquoi. Bonaparte est une sorte de parodie sacrilège des Croisades. Il représente la Croisade pour rien.

    Quelle est la part de la Renaissance, dans l’esprit et le corps du XIXème siècle français ? Presque nulle. L’ignorance s’y répand largement par la démocratie, et elle gagne jusqu’au corps enseignant, par le progrès de la métaphysique allemande; si bien que le primaire finit par y influencer le supérieur; ce qui est le grand signe de toute déchéance. Lorsque le bas commande au haut, la hiérarchie des choses et des gens est renversée. Mon « presque » est motivé par quelques érudits et penseurs (notamment un Fustel de Coulanges, un Quicherat, un Longnon, un Luchaire), héritiers de l’esprit sublime qui remonta aux causes, tout le long du XVIIème siècle, par la fréquentation des anciens ; et aussi par quelques peintres (école de Fontainebleau) et sculpteurs (Rude, Puget, Carpeaux, Rodin) animés du feu de Rome et d’Athènes.

    Quelle est la part de la Réforme, mêlée à sa fille sanglante la Révolution, dans l’esprit et le corps du XIXème siècle français ? Considérable. Bien mieux, totale. Je comparerai ce bloc de l’erreur, réformée et révolutionnaire, à un immense quartier de roc, placé à l’entrée du XIXème siècle français et qui en intercepte la lumière, réduisant ses habitants au tâtonnement intellectuel. Qu’est-ce en effet que le romantisme, sinon la Révolution en littérature, qui ôte à la pensée sa discipline et au verbe sa richesse avec sa précision. Car le clinquant n’est pas de l’or et Boileau l’a joliment dit..."

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (202)

     

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    Aujourd'hui : ...qui s'achèvent en un immense éclat de rire !

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    De "Paris vécu", 2ème série, rive gauche, pages 76 à 81 (extraits) :

    "...J'ajoute que nous avons, mon vaillant compagnon et moi, gardé tout le temps notre bonne humeur, notre appétit, et l'amour de la bonne littérature.
    Nous n'avons pas récité de Valéry, mais nous nous sommes gargarisés de Banville, de Maurras, de Baudelaire, et de Verlaine.
    Puis il y avait nos causeries politiques et philosophiques, et nos petits frichtis, surveillés de près par ma femme, embellis de harnais de gueule magnifiques, et que nous faisions durer le plus possible, avec le café et le riquiqui (Charente ou Armagnac), bien entendu.
    J'ai initié Delest, qui aime la médecine, aux questions de la symbiose et de la tension électrique intracellulaire.
    Il m'a appris le rôle essentiel du bois odorant dans la pipe et dans l'eau-de-vie.
    Chaque matin, le cher M. Catry, directeur de la prison, coiffé de son képi à feuilles d'argent - insigne de sa fonction - venait s'informer de nos nouvelles, suivi d'un petit chien vif et joyeux...
    Nous avions aussi la visite d'un bienveillant et spirituel aumônier, à la messe bien dite duquel, le jeudi de la Fête-Dieu, et le dimanche suivant, nous avons assisté.
    Quant au jeune médecin de la prison, il m'a laissé le meilleur souvenir et j'ai pu apprécier l'étendue et l'acuité de ses connaissances...
    Ainsi devisions-nous, Delest et moi, "regonflant des souvenirs divers", comme les nymphes de Mallarmé...
    Delest est de Gascogne. Je suis un vieux Parisien. Nous avons, l'un et l'autre, l'expérience des trucs et des combines politiques.
    Nous échangions nos impressions bien avant quelquefois dans la nuit.
    J'ignorais tout du projet de délivrance.
    On me l'avait caché parce qu'on craignait mon scrupule de nuire à un fonctionnaire aussi juste et droit que M. Catry.
    Le fait est que j'eus ainsi la conscience plus libre pour manifester ma très vive satisfaction, mêlée de quelque étonnement, quand la porte s'ouvrit : "Messieurs, le Conseil des Ministres vient de signer votre mise en liberté immédiate."
    Nous demandâmes ensemble, Joseph et moi : "Est-ce bien sûr ?"
    - C'est certain, répondit le directeur. Je me suis assuré de l'authenticité du coup de téléphone libérateur. Dépêchez-vous, je vous prie, monsieur Daudet, afin d'éviter toute manifestation.
    Je ris de bon coeur... Je dis à M. Catry : "Ne craignez rien, j'ai grand'hâte d'être dehors. Mais cela m'ennuie de laisser les alcarazas odoriférants de mon frère Lucien."
    Je dus cependant les abandonner au voleur ou à l'assassin qui m'a succédé.
    Le directeur continuait à me presser et à me talonner. "Je vous en prie, monsieur Daudet, on m'a fait trois fois la recommandation..."
    En fin de compte, comme dans une pantomime, je bourrai mes effets dans mes valises, pêle-mêle, entremêlant ces préparatifs bousculés de poignées de main et de promesses, que je commence à tenir ici, à mes gardiens.
    Les couloirs étaient pleins de personnel et de détenus, qui me paraissaient tous agréables et même délicieux.
    Ce fut une sortie triomphale, et telle que les assistants ne l'oublieront pas de sitôt ! Il ne me manquait que de jeter des dragées, comme à un baptême.
    J'aurais voulu laisser une somme pour le Syndicat des gardiens. Mais le directeur m'en dissuada, de sorte que ma dette vis-à-vis de ces braves gens demeure entière. Je ne l'oublie pas.
    Dans un cortège impressionnant et rapide, nous arrivâmes à la salle de l'écrou où le personnel averti était sous les armes : "Inutile, messieurs, dans votre cas, la levée est automatique !"
    Automatique, ô tomates, ô liberté, ô air pur et dézolaté ! Mais, ici, une première surprise : un gardien était allé chercher une "ouature", comme on dit à Paris. Qui vois-je sur le siège de ce taxi ? Un Camelot du Roi, un camarade de Philippe, que j'aime beaucoup et qui me le rend. Ca, par exemple, c'est de la veine ! "Tiens, qu'est-ce que tu fais là ?"
    - Je passais dans la rue, alors voilà...
    Cette explication laconique me parut aussi simple qu'en rêve.
    La lourde porte grinça de nouveau, ouvrant une profondeur d'azur, où j'aurais voulu tremper mes mains et ma figure.
    Ah ! mâtin, quel bleu, mon bon Kents, supérieur à celui de votre sonnet ! quel bleu, cher Angelico, supérieur à celui de vos anges ! quel bleu, ô Léonard, plus profond que celui de vos lacs et monticules, derrière vos saints ! quel bleu, ô ciel divin de Touraine !
    Dans ma voiture avaient bondi quelques copains, chers entre les plus chers, mais qui, chose étrange, avaient la mine préoccupée. Puis de vingt en vingt mètres, le long d'un boulevard, apparaissaient des silhouettes connues et graves.
    Là je me dis : "Tout de même, c'est drôle ! Une réunion est prévue quelque part et on veut en garder le secret. Mais combien ils sont sérieux tous !"
    Alors... mais non, ici, chut, motus ! La suite est encore plus belle, et au-delà de tout ce que vous pouvez imaginer. Je vous la conterai une autre fois..."

    Nous sommes le 25 juin 1927. Entré à la Santé le 13 juin, Léon Daudet et Joseph Delest n'y seront restés que douze jours : un invraisemblable et stupéfiant canulard a été monté - et réussi - par les Camelots du Roi, qui viennent de faire libérer Léon Daudet, et qui vont faire éclater de rire toute la France - et même au-delà des frontières...

    Dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française", voir :

    Grandes "Une" de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (1/4)...

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (240)

     

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    Aujourd'hui : "C'était les Daudet", de Stéphane Giocanti...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    ...présenté par Charles-Henri d'Andigné, dans "Famille chrétienne" (du 26 janvier 2012, n° 1828) :

    1. L'article (texte intégral) :

    "À travers l'histoire de la famille Daudet, c'est tout un pan de l'Histoire de France, de la révolution industrielle à la Deuxième Guerre mondiale, que l'écrivain Stéphane Giocanti fait revivre avec talent.

    Qu'est-ce qui unit la famille Daudet ? La politique ? Non, mais la littérature, incontestablement, et la Provence. Alphonse Daudet, le plus connu, est né à Nîmes en 1840. Après une enfance pauvre à Lyon, qui inspirera plus tard Le Petit Chose, il monte à Paris où il devient secrétaire du duc de Morny, ce qui lui laisse pas mal de temps pour se livrer à son activité favorite : l'écriture. Il ne dédaigne pas non plus les plaisirs terrestres, aidé en cela par un physique avantageux. Freud, qu'il croise un jour chez le Dr Charcot, le décrit ainsi : "Il est très beau, un visage magnifique... une grande vivacité de mouvements, une voix sonore."

    Alphonse, le père, chantre de la Provence natale.

    Disciple de Flaubert, émule de Dickens, ami de Frédéric Mistral - le père du Félibrige (1) -, et de Zola, Alphonse Daudet devient peu à peu un des grands écrivains de l'enfance et le chantre de sa Provence natale. "Les Lettres de mon moulin", en 1866, marquent un tournant dans sa carrière. Certains le comparent à La Fontaine. "Tu as réussi avec un merveilleux talent ce problème difficile : écrire le français en provençal", lui écrit son ami Mistral. Même le normand Barbey d'Aurevilly est conquis. Parmi ces "Lettres", le célébrissime "Curé de Cucugnan", "petit monument de théologie provençale et d'intelligence chrétienne", souligne Stéphane Giocanti.
    Avec sa femme, Julia, il reçoit le tout-Paris littéraire et artistique. Le poète Leconte de Lisle, le musicien Massenet, les écrivains Mirbeau, Barrès, Loti, pour ne citer qu'eux, sont des familiers. C'est dans ce "prodigieux bain de culture" qua naîtra Léon. Dès sa prime enfance, celui-ci fait preuve d'un appétit de lecture insatiable.
    Après une adolescence influencée par un professeur de philosophie kantien - il en perdra plus ou moins la foi -, il se lance avec fougue dans des études de médecine, marqué qu'il est par la santé très fragile de son père. Bientôt il se marie - civilement - avec Jeanne Hugo, petite-fille de Victor, dont il divorcera rapidement avant de renouer avec la foi de son enfance. Non sans avoir connu, lui aussi, force conquêtes féminines. C'est grâce à son épouse, Marthe Allard, épousée religieusement en 1903, qu'il renoue définitivement avec l'Eglise.

    Léon, le fis : l'orateur redouté

    Léon Daudet, c'est avant tout un incroyable tempérament. Sans avoir le physique de son père, il a de "belles mains" qui "semblent distribuer des faveurs", dira Pauline Benda, qui souligne aussi "la chevelure ondulée d'un Vénusien, l'oeil brillant d'un Provençal, le nez busqué d'un enfant d'Israël, la bouche gourmande d'un enfant de Rabelais".
    Il a également une voix de stentor et un talent d'orateur hors pair, que redouteront ses collègues parlementaires. Plein d'humour et de verve, il fait rire les salons en imitant Zola et son zézaiement. Impétueux, boulimique, généreux, doté d'une sensibilité à fleur de peau et d'une vitalité débordante, il s'intéresse à tout, à la musique comme à la littérature, à la politique comme à la psychologie.
    Réactionnaire, Léon ? Politiquement, oui, sans doute. Il s'est converti au principe monarchique sous l'influence de Maurras, et, à la tête du quotidien L'Action française, il se battra pour que triomphent ses idées avec une vigueur assez rare.
    Mais sur le plan littéraire, c'est l'ouverture même. "La patrie, je luis dis merde, quand il s'agit de littérature !" dira-t-il un jour. Il perçoit le génie de Proust, "observateur puissant et aigu de la nature humaine", et celui de Céline, dont l'écriture haletante et syncopée choque nombre de lecteurs; il lance Paul Morand ("écrivain de race, écrivain rapide"), célèbre Alain Fournier et son "Grand Meaulnes", prend la défense de Gide, encense Bernanos dont il loue la "grande force intellectuelle et imaginative".
    C'est aussi un des meilleurs mémorialistes du siècle, laissant, dans ses "Souvenirs littéraires", une suite inoubliable de portraits
    tous plus brillants et pittoresques les uns que les autres.
    Les Daudet ? "Aucune famille ne s'est trouvée davantage au centre de la vie artistique, littéraire et politique", résume Stéphane Giocanti.
    Charles-Henri d'Andigné


    2. "Le scandale Debussy", court extrait du livre de Giocanti :

    "...Au mois de mai 1902 a lieu l'un des grands scandales de l'histoire de la musique : la création de Pelléas et Mélisande, le drame musical de Claude Debussy. Sifflets, quolibets, formation des partis pour et contre...
    Tandis que la presse est presqu'unanime à critiquer un chef d'oeuvre qui rompt avec le chant wagnérien et invente de nouvelles harmonies, Léon prend fait et cause pour Debussy - parti pris qui n'est ni celui d'un conservateur, ni d'un réactionnaire. "L'atmosphère tenait de la bataille et du lancement d'un beau navire", se souvient-il....
    Fidèle à l'esprit d'ouverture révélé par son père dans son salon, Léon comprend ce qui ne s'appelle pas encore l'avant-garde musicale, il vomit "cette horreur du beau qui dort dans l'esprit de beaucoup de bourgeois".
    Après cette soirée mémorable, il court féliciter Debussy..."

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Jean-Dominique Merchet - par ailleurs très intéressant à écouter, la plupart du temps - a perdu une bonne occasion de sa taire; ce qui lui a valu ce "pan sur le bec" bien mérité, asséné par une Gabrielle Cluzel très en forme... :

    1. le propos stupéfiant, et condamnable en tout point, de "jean-do" (parlant de notre magnifique École de Saint Cyr) :

    "J’ai été effaré de retrouver le même état d’esprit que celui que j’avais connu. C’est toujours la même société imprégnée d’ultra-catholicisme et de relents de droite extrême..." 

    2. "Tu l'as voulu, tu l'as eu !" Après ce propos inqualifiable (qu'est-ce qui lui  a pris ?) le tacle cinglant de Gabrielle Cluzel, qui tape vite, juste et fort :

    "Ah tiens, il y avait longtemps qu’on ne s’était pas attaqué à l’un des rares trucs qui fonctionnent encore dans notre pays. Après Stan, Saint-Cyr…"

    Saint-Cyr à l'épreuve des ruptures – Académie des Sciences Morales et  Politiques
     

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    1. De Nicolas Pouvreau-Monti (sur CNews) :

    "Les clandestins représentent un quart à un tiers de la population de Mayotte, mais aussi jusqu'à un quart de la population en Seine-Saint-Denis... La situation de Mayotte fait écho à des réalités qui émergent également en métropole..."

    (extrait vidéo 0'41)

    https://x.com/ObservatoireID/status/1757296025172054243?s=20

    Légale et/ou illégale :

    Stop immigration - 50 exemplaires - Librairie de Flore

     

    2. Sur OpexNews (source : La Lettre) : et encore une "vente à la découpe" de la France et de ses savoir faire !

    Image

     

    Présentée dans Capital, par (extrait) :

    Preligens : la startup qui met l'intelligence artificielle au service du renseignement français

    INTELLIGENCE ARTIFICIELLE 
     
    Arnaud Guérin et Renaud Allioux ont fondé Preligens. ©Sophie PALMIER/REA

    Renaud Allioux et son associé Arnaud Guérin ont créé Preligens en 2016. En sept ans, les solutions d’intelligence artificielle développées par la start-up l’ont imposée comme une référence dans le paysage de la Défense nationale.

    Aider les armées à repérer des mouvements anormaux sur des sites sensibles, compter le nombre d’avions dans des zones de conflit, suivre leurs déplacements, cartographier les routes ou les murets près d’un poste-frontière… C’est le travail quotidien de Preligens. Cette start-up analyse et valorise des millions de données provenant d’images satellites ou de vidéos prises par des drones, des avions ou n’importe quel engin terrestre ou marin...

     

    3. Un sondage sur CNews, à propos de la suppression du droit du sol sur l'ensemble du territoire français, et pas seulement à Mayotte : 73% des Français favorables à l'abolition du droit du sol à Mayotte, 65% sur l'ensemble du territoire. 35% sont contre : on aimerait savoir depuis quand ces "contre" sont français : "Français de plastique", depuis le scélérats "décrets Chirac" de 75/76 ?...

    (extrait vidéo 0'47) 

    https://x.com/valerieboyer13/status/1757227825688457415?s=20

     

    Mayotte : étendons la suppression du droit du sol à l'ensemble du  territoire français ! - YouTube

     

    4. Bravo au Mérovingien, qui a publié cet extrait sur tweeter :

    Un tableau de ce Monet, qui "ajoute à l'univers", comme le disait si joliment notre Léon Daudet; et, devant, les deux foldingues, toutes contentes de s'être livrée à leur cinglerie...

    "C'est ben vrai, çha", comme le disait jadis la publicité de "la mère Denis", à la télé : on manque vraiment de place, en psychiatrie !!!!!

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    5. BRAVO ! De Officiers et Commissaires de Police (sur tweeter) :

    (extrait vidéo 0'25)

    https://x.com/PoliceSCSI/status/1757316735055605828?s=20

     

    MESSIEURS LES POLICIERS,

     

    TIREZ LES PREMIERS !

  • Éphéméride du 11 mars

    1794 : Création de l'École Polytechnique par Lamblardie, Monge, Carnot et Prieur       

      

    L'adjectif "polytechnique", apparu pour la première fois dans un document publié par Claude Prieur - Programmes de l'enseignement polytechnique de l'École centrale des Travaux publics - a été choisi afin de symboliser la pluralité des techniques enseignées.

    Elle est aujourd'hui installée à Palaiseau :  

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    11 mars,école polytechnique,carnot,palaiseau,urbain le verrier,neptune,observatoire de paris,métro

     

    1811 : Naissance d'Urbain Le Verrier
     
              
    L'astronome naît à Saint Lô, en Normandie...
     
    En étudiant la planète Uranus, il déduira la présence d'une autre planète jamais décrite auparavant : celle-ci sera découverte par l'astronome allemand Johann Galle à l'endroit précis calculé par Le Verrier : il s'agit de Neptune (voir l'Éphéméride du 23 septembre).
            
    En 1854, Le Verrier deviendra directeur de l'Observatoire de Paris, fondé en 1667 (voir l'Éphéméride du 21 juin).
             
    Ci dessous, l'Observatoire...

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    ... et la statue de Le Verrier dans une des cours :
     
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    1830 : Mort de Lally Tollendal
     
     
    Ce grand royaliste, qui demanda à la Convention de défendre Louis XVI - ce qui lui fut refusé... - était le descendant d'une famille irlandaise passée en France avec Jacques II.
    Le père de Lally Tollendal, devenu Colonel d'un régiment irlandais de son nom, créé pour lui en 1744, fut nommé, par Louis XV, Brigadier sur le champ de bataille de Fontenoy, en 1745.
     

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    1er octobre 1744 : création du régiment de Lally (Tollendal), réformé en 1762 par incorporation au régiment de Dillon; le régiment apporta une contribution décisive lors de la bataille de Fontenoy...

    Dans notre Album Drapeaux des Régiments du Royaume de France (472 photos), voir plus particulièrement la partie "Les six Régiments de la Brigade irlandaise" (16 photos)...

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    En 1756, il fut nommé Lieutenant général et Commandant général de tous les Établissements français dans les Indes : malgré de réels talents militaires dans la guerre contre les Anglais, il commit de non moins réelles erreurs et maladresses, et, de plus,  il manquait de ressources suffisantes. Aussi, ses premiers succès furent suivis de revers et, assiégé dans Pondichéry, après une résistance de dix mois face à des forces incomparablement supérieures, il fut forcé de se rendre en 1761.
    Emmené prisonnier en Angleterre, il fut autorisé à passer en France pour se justifier : mais il y fut condamné à mort, accusé de trahison, et fut exécuté en 1766... 
     
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    Son fils Gérard (ci dessus) s'adressa au Conseil du roi pour obtenir la révision du procès de son père, et un arrêt royal cassa en 1778 le jugement du Parlement de Paris, que le Parlement de Rouen, devant lequel l'affaire avait été renvoyée, maintint néanmoins. On était en pleine guerre entre la Royauté et les Parlements que Louis XV et Maupeou avaient intelligemment "renvoyés" (voir notre Éphéméride du 19 janvier) et que Louis XVI, dès son avènement avait imprudemment "rappelés" (voir notre Éphéméride du 12 novembre), ce qui rendait la Révolution inévitable, car les Parlementaires n'avaient en vue que la conservation égoïste de leurs intérêts de classe et non les réformes indispensables, déjà bien commencées par Louis XV, et même Louis XVI, celui-ci entravé par ces même Parlements qu'il venait follement de "rappeler" !...

    Député aux États généraux, Gérard de Lally Tollendal donna sa démission après les journées des 5 et 6 octobre 1789, et émigra en Suisse. Rentré en France pour défendre la monarchie en 1792, il fut emprisonné après la journée du 10 août, et réussit à s'évader la veille des massacres de septembre.

    Retiré en Angleterre, il demanda à la Convention d'être l'un des avocats de Louis XVI, mais la Convention ne lui répondit même pas.

    Nommé par Louis XVIII membre de son conseil privé, il le suivit à Gand pendant les Cent-jours (voir notre Éphéméride du 30 mars), et fut nommé à la Chambre des Pairs en 1815.

    Membre de l'Académie française à partir de 1816, il est l'auteur des Mémoires pour la réhabilitation de son père; de Lettres à Edmond Burke; du Plaidoyer pour Louis XVI...

     

     
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    1882 : Renan prononce sa Conférence "Qu'est-ce qu'une Nation ?"

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    Texte complet de cette conférence faite en Sorbonne, le 11 mars 1882 : 
     
     
     
     
     

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    3 janvier,sainte geneviève,paris,pantheon,attila,gaule,puvis de chavannes,huns,saint etienne du mont,larousse,joffreCette Éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :

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