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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • 2014 : turbulences à venir, par François Reloujac*

    Un contexte international compliqué, où le faible cours du dollar influe directement sur les mauvais chiffres de l’exportation française, des expatriations par dizaines de milliers... Cette nouvelle année s’annonce mal si aucune bonne résolution n’est prise par le gouvernement.

     

    En ce début d’année 2014, la France fait face à une situation économique et financière difficile. Le gouvernement actuel n’en est pas le seul responsable, loin s’en faut ! Mais le salut ne peut pas plus venir d’une dénonciation facile des errements passés que de la publication d’indicateurs chiffrés soigneusement sélectionnés. En fait, il n’y a pas d’autre solution pour remonter la pente que de « faire de la bonne politique », tant sur le plan international qu’au niveau national… et, pour cela, il faut du courage.

    AIRBUS A 330.jpg

    Pour survivre dans sa bataille avec Boeing, Airbus est obligé de vendre à perte...

    Un contexte international difficile

    Le 6 décembre 2013, sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce, a été signé l’accord de Bali dont tous les ministres de l’économie et des finances se sont félicités mais dont personne n’a vraiment mesuré les conséquences. Il est vrai que le texte n’a toujours pas été publié. On peut d’ailleurs se demander s’il est vraiment déjà écrit ou si, comme dans le cas de la plupart des accords internationaux d’aujourd’hui, ce texte ne sera rédigé – par des experts ! – que longtemps après avoir été approuvé… Ce qui permet d’ailleurs toutes les manipulations. Parmi les informations qui ont été communiquées, l’une concerne le fait que les 49 pays « les moins avancés » pourront désormais offrir des facilités d’exportation vers les marchés des pays riches. Pour ce faire, ils pourront désormais exporter, en franchise de droits de douane, des produits dont 25% seulement de la valeur ajoutée aura été produite chez eux.

    ACCORDS DE BALI.JPGUn tel accord ouvrira aux entreprises multinationales de nouvelles possibilités de délocalisation. Partant, il leur offrira aussi de nouvelles possibilités d’échapper aux lois fiscales et sociales des pays riches, sans pour autant apporter du travail, et donc des revenus, dans les pays « les moins avancés ». La France n’y gagnera rien, qui a moins un problème de consommation que de production et donc de niveau d’emploi. Un tel accord incitera doublement les entreprises exerçant en France à délocaliser un peu plus puisque, outre le fait qu’elles pourront ainsi mieux « optimiser » la gestion de leurs activités, elles pourront aussi payer moins d’impôts.

     

    Les exportations victimes du dollar

    Ce nouvel handicap imposé à la production nationale vient s’ajouter aux difficultés résultant de la parité entre l’euro et le dollar. Cette parité ne résulte plus de la qualité et de la quantité de la production nationale, ni de la consommation. Elle résulte des politiques financières et monétaires : en l’occurrence, c’est la quantité de dollars que la Fed déverse chaque mois dans le système international qui maintient le cours du dollar à un niveau particulièrement faible par rapport à l’euro. Or, les principales exportations européennes sont payées en dollars alors que les coûts de production sont évalués en euros. Cela pénalise évidemment tous les secteurs exportateurs, qu’ils soient industriels (Airbus) ou agricoles (vins de Bordeaux). Alors qu’Airbus, qui ne doit faire face à la concurrence que d’un seul compétiteur au moins aussi puissant (Boeing) est obligé de vendre à perte, les vins de Bordeaux, confrontés à une concurrence multiple tant sur le plan national qu’international, ne peuvent même plus lutter.

    Montesquieu expliquait qu’il refuserait quelque chose qu’il savait favorable à son pays mais défavorable à l’ensemble du monde. Il anticipait l’esprit des accords internationaux d’aujourd’hui !

    Dans un tel contexte, le premier devoir d’un gouvernement – dont la responsabilité est de rechercher le bien commun des populations dont il a la charge – est d’adapter ces règles qu’il n’a pu éviter par des lois nationales qui corrigent leurs excès. Il peut également mettre en place des mesures correctives. Il semble bien, hélas, que le gouvernement actuel ne soit pas à la hauteur de ce défi. Deux exemples suffisent à le montrer.

     

    Les français s’expatrient

    les jeunes français s'expatrient.jpgA la mi-décembre, certains journaux ont fait état de la fuite des jeunes Français vers l’étranger. Ils seraient désormais 150 000 jeunes diplômés à vouloir aller chercher travail et fortune en Suisse, Angleterre, Allemagne, Canada, Australie, états-Unis, Asie du Sud-Est... Si l’on en croit l’Institut Montaigne, qui s’est penché sur la question, « les opportunités de carrière et de rémunération apparaissent comme leur motivation première ». Ce qui importe à ces jeunes expatriés, ce n’est pas la charge salariale brute supportée par l’employeur mais la rémunération nette qu’ils perçoivent et dont ils auront le libre usage. Dans le même temps, la France aurait accueilli 150 000 personnes en provenance de l’étranger. Ceux-là ne sont pas des personnes productives : ce sont « avant tout des parents qui mettent notamment en avant les services de garde et d’éducation des enfants, et… des retraités ». Notre système fiscalo-social conduit donc à la fuite des cotisants et à leur remplacement, nombre pour nombre, par des allocataires ! Il n’y a pas besoin d’être un grand stratège politique pour comprendre qu’une telle orientation n’est pas viable.

    Cet exemple montre une chose. L’équilibre économique et budgétaire d’un pays ne dépend pas uniquement du niveau des impôts, ni de l’importance des emprunts contractés, qu’ils soient publics ou privés, mais tient compte de toutes les conditions de la vie. Et la première règle en matière politique est la cohérence. Une cohérence qui ne semble pas la qualité première du gouvernement actuel. Au moment même où le ministre des Droits de la femme explique que les femmes ayant élevé deux enfants ou plus sont victimes d’une « discrimination » insupportable, le gouvernement leur rend plus difficile le recours à une auxiliaire familiale et propose une modification du régime des retraites qui pénalise les familles ayant élevé trois enfants ou plus. Il n’est question ici que de souligner que, sans politique cohérente, il n’est pas possible d’avoir une économie qui fonctionne convenablement pour le bien de toute la société.

    Dans un tel contexte, il ne reste donc plus au gouvernement qu’à recourir à la parole pour présenter, sans mentir, les résultats de sa politique. Le président avait promis une inversion de « la courbe du chômage » avant la fin de l’année… sans préciser de quelle courbe exacte il s’agissait. Nous le savons aujourd’hui, puisque le seul indicateur statistique qui s’est indiscutablement retourné est celui du nombre des plans sociaux déposés chaque année : en 2013, il a augmenté de plus de 15%, alors qu’il était en constante diminution depuis plus de cinq ans.

    *Analyse économique parue dans le numéro 125 de Politique magazine (janvier 2014).

  • Encore deux ans, monsieur le Président !, par François Reloujac*

    (La suite économique de François Reloujac) 

    Compte tenu de la conjoncture, la Commission européenne a donné deux ans de plus à la France pour revenir au respect des critères de Maastricht. Deux ans pendant lesquels la France ne sombrera pas dans l’austérité mais continuera de suivre une simple politique de rigueur. Mais qu’est-ce que l’austérité ? Qu’est-ce qu’une politique de rigueur ? Dans le langage politique d’aujourd’hui, « austérité » signifie baisse du train de vie de l’état tandis que « rigueur » veut simplement dire baisse du train de vie des citoyens. 

    Les dernières statistiques publiées par Eurostat montrent à quel point cette politique du gouvernement français est peu originale. Si les déficits publics baissent dans pratiquement tous les pays européens, c’est parce que les impôts y augmentent partout plus vite que les dépenses publiques. De 2008 à 2011, les dépenses publiques ont continué à croître de plus de 6 % en moyenne, tandis que les impôts ont grimpé de près de 13 %. Si l’on ajoute à cette observation la constatation que, dans les dépenses publiques, ce sont les dépenses de fonctionnement qui ont augmenté alors que celles d’investissement ont à l’inverse ralenti, on comprend que la crise n’est pas près de finir. Pourtant, François Hollande n’en démord pas : à la fin de l’année la courbe du chômage aura été inversée.

     

    hollande rigueur austerité.JPG

     

    Donnons acte au Président du fait qu’il n’a pas prophétisé une baisse du nombre de chômeurs, mais simplement que la courbe se serait inversée. Il compte sans doute sur une purge miraculeuse des suppressions d’emplois d’ici à la fin de l’année... Il croit même à la reprise. Les statistiques antérieures montrent qu’un cycle économique ne dure jamais indéfiniment, une dizaine d’années environ, et que celui-ci se renouvelle six mois après avoir atteint son point le plus bas, selon des lois plus ou moins mécaniques. La crise actuelle ayant – officiellement – commencé en 2008, la reprise reviendra au plus tard au bout de cinq ans… en 2013 ! Il n’y a rien d’autre à faire qu’à attendre.

    Ces cycles ont été étudiés dans un contexte très différent de celui d’aujourd’hui. Les mécanismes de relance, qui jouent sur la baisse des taux d’intérêt, ne peuvent plus être efficaces lorsque ceux-ci tournent autour de 0,5 %. Mais le mal le plus important n’est pas celui-là, n’en déplaise aux économistes à la mode. Maurice Allais, voici quelques années, avait corrélé les fluctuations économiques avec ce qu’il avait appelé le « cycle de l’oubli ». La relance dépendait essentiellement de la psychologie des agents économiques qui, ayant oublié les causes de la crise (endettement excessif, taux d’intérêts trop bas, stocks trop importants…), reprenaient confiance. Nous n’en sommes pas là...

     

    A quand une politique cohérente ?

    Relancer l’économie passe par la mise en œuvre d’une politique cohérente, approuvée par  tous les agents, d’accord pour s’entraider. Partager la même monnaie implique d’être solidaires en tout, d’avoir les mêmes lois sociales, de respecter les mêmes règles économiques. Toute divergence de politique entre la région la plus riche et la région la plus pauvre d’un marché intégré usant d’une seule et même monnaie conduit inéluctablement à plus ou moins long terme à de très graves difficultés. La région la plus riche ne pouvant alors que continuer à s’enrichir au détriment de la plus pauvre. Il n’est pas plus raisonnable pour le préfet de Corrèze de vouloir imposer à Paris sa politique financière que d’ignorer les spécificités de la Corrèze pour les ministres parisiens. A plus grande échelle, la France et l’Allemagne partagent la même monnaie au sein d’un marché intégré. Il est inutile que l’une jette des anathèmes contre l’autre : elles n’ont d’autre choix que de s’entendre ou de se séparer.

    Dans ce contexte agité, les hommes politiques ont trouvé ces pelés, ces galeux, par qui vient tout le mal : les champions de l’évasion fiscale ! Ceux qui, usant de la libre circulation des capitaux prônée par l’OMC, placent discrètement leurs avoirs dans les pays où les impôts sont les moins élevés. En les désignant à la vindicte populaire, peut-on vraiment détourner l’attention des électeurs des vraies responsabilités ? Par ailleurs, cette lutte contre les fraudeurs ne concerne que les particuliers, non les entreprises multinationales devenues expertes en « optimisation fiscale ». Le dernier sommet européen sur le sujet a été très symptomatique de cette différence de traitement. En outre, comment obliger les états tiers à renoncer aux capitaux qui viennent soutenir l’économie locale en fuyant l’enfer fiscal des pays qui les virent se créer ? Indépendamment du fait que ces capitaux ne seraient pas forcément plus utiles dans les pays développés où ils sont devenus disponibles que dans les pays où ils sont employés. Toute l’attention des hommes politiques devrait vraiment porter sur la localisation de ces capitaux, qu’elle ne soit pas simplement artificielle et qu’elle ne dissimule pas la réalité. Mais pour cela, il faudrait que la comptabilité des multinationales n’obéisse pas à des lois que l’on a voulu complaisantes. N’ont-elles pas été adoptées pour pousser les « champions nationaux » à se faire une place sur les marchés internationaux ?

    Un sursis de deux ans

    Quoi qu’il en soit, la France a obtenu deux ans de sursis. Cela permet d’espérer que, malgré tout, le miracle se produira et que l’économie française repartira suffisamment d’ici là pour que, sans rien changer aux habitudes des pouvoirs publics et des administrations, les ratios imposés par le traité de Maastricht se rétablissent d’eux-mêmes. Ce sursis valait bien une petite contrepartie : le démantèlement du marché français de l’électricité. EDF devait déjà mettre à la disposition de ses concurrents, à un prix préférentiel, l’électricité qu’elle produit et que ceux-ci peuvent désormais vendre moins cher aux consommateurs. Ce n’était pas suffisant. Le gouvernement va aussi devoir céder à des sociétés étrangères plusieurs concessions de barrages hydroélectriques construits en France. Quant à la réglementation des prix, elle devra être démantelée. La soumission de ce marché à la concurrence se traduira quasi immédiatement par une augmentation des prix payés par les consommateurs, personnes physiques, et une baisse de ceux supportés par les entreprises multinationales qui délocalisent leurs résultats dans les pays où la fiscalité est la plus avantageuse.

    Gageons que ce ne sont pas ces mesures qui permettront à la France de sortir de la récession actuelle. Encore deux ans, Monsieur le Président, pour présenter un bilan aux censeurs européens qui exigeront le respect de la « règle d’or » que vous avez imposée. Il est temps d’opter pour une politique économique cohérente et à laquelle tout le peuple puisse se rallier. Bientôt il sera trop tard.  

     

    * Analyse économique parue dans le n° 119 de Politique magazine, Juin 2013.

  • Edwy Plenel, ”journaliste politique” : à quand un enquête sur ce Grand Inquisiteur ?

    Edwy_Plenel.jpgNotre note politique d'avant-hier, mardi, Le jugement des juges, signée Louis-Joseph Delanglade, s'achevait par cette interrogation : "A quand une enquête sur Mediapart qui mettra en lumière le parcours et les accointances idéologiques de son Grand Inquisiteur M. Plenel ? A quand le « jugement des juges » que Robert Brasillach appelait de ses vœux ?".

    Hé bien, justement, nous proposons à nos lecteurs d'entamer ce travail ensemble; de tenter l'enquête que Louis-Joseph Delanglade a suggérée, sur Mediapart et sur Edwy Plenel. Tous les renseignements sérieux qui pourront nous être envoyés sur cette officine médiatique et sur le Grand Inquisiteur qui la dirige seront utiles et bienvenus. A vous, chers lecteurs.

    Et pour commencer, nous publions, dans le "lire la suite" de cette note, la fiche que Wikipédia consacre à ce Monsieur. Ce n'est pas, comme nous l'avons écrit souvent, que les fiches de Wikipédia doivent être toujours crues sur parole. Non, justement, elles ne sont pas parole d'Evangile. Elles sont souvent fausses, erronées, de parti-pris. Mais elles sont toujours une source utile si l'on s'y réfère armé du sérieux esprit critique dont nous ne devons pas nous départir.

    Voici donc, ce jour, la fiche de Wikipédia sur le cas Edwy Plenel. Ce n'est qu'un début !

     

    Edwy Plenel, journaliste politique, né le 31 août 1952 à Nantes. Il est directeur de la rédaction du quotidien Le Monde de 1996 jusqu'à sa démission en novembre 2004. En désaccord avec les orientations prises par le journal et le groupe dirigés à l'époque par Jean-Marie Colombani et Alain Minc, il est licencié le 31 octobre 2005 après avoir travaillé vingt-cinq ans dans la rédaction du quotidien. Il a depuis co-fondé le site Mediapart, journal payant accessible sur Internet, qui a ouvert le 16 mars 2008. 

    Parcours

    Edwy Plenel est le fils du vice-recteur de la Martinique Alain Plénel, connu pour ses engagements anti-colonialistes, rétrogradé de l'éducation nationale en 1965 sous De Gaulle pour « menées anti-françaises » et réhabilité en 1982 grâce à l'intervention de Stéphane Hessel.

    Edwy Plenel passe l'essentiel de son enfance dans cette île des Caraïbes, qu'il quitte en 1962. Après une étape en région parisienne, il vit à partir de 1965 en Algérie, termine à Alger sa scolarité et y commence ses études universitaires.

    De retour en France et arrivé à Paris en 1970, il rejoint la Ligue communiste révolutionnaire et en 1976 il est, sous le pseudonyme de Joseph Krasny (Красный signifiant rouge en russe), journaliste à Rouge, hebdomadaire de la LCR qui devient quotidien durant une brève période. Après son service militaire, il s'éloigne de la LCR et entre au Monde en 1980. Son livre Secrets de jeunesse (2001) revient sur une jeunesse militante trotskiste qu'il n'a jamais reniée.

    D'abord spécialiste au Monde des questions d'éducation, il s'y fait remarquer, à partir de 1982, par ses enquêtes, tout en assurant la rubrique « police » du quotidien. Ses révélations sur la plupart des affaires de la présidence de François Mitterrand en feront une figure du journalisme indépendant et critique. Jusqu'en 1994, soit pendant une quinzaine d'années, il travaille à l'écart du monde journalistique parisien, en solitaire ou en tandem – essentiellement avec Bertrand Le Gendre, puis Georges Marion. L'élection de Jean-Marie Colombani à la tête du Monde qui, à l'époque, était simplement un journal et non pas un groupe de presse, va l'amener à accepter des responsabilités. Principal animateur de la nouvelle formule du Monde sortie en 1995, il devient directeur de la rédaction en 1996.

    Jusqu'en 2003, sous sa direction, les ventes du quotidien augmenteront, hissant Le Monde à un niveau qu'il n'avait jamais atteint depuis sa création en 1944, celui de premier quotidien national généraliste, devant Le Figaro. Avec une diffusion totale (France + étranger) payée de 407 085, l'année 2002 reste le record historique du Monde : premier quotidien national cette année-là, il bat son précédent record de 1979, en affichant une diffusion France payée de 361 254 exemplaires et une progression de 19,5 % depuis 1994. Cependant, le déclin des ventes à 389 249 en 2003 et à 371 803 en 2004, dans un contexte de crise né de la publication de La Face cachée du Monde de Pierre Péan et Philippe Cohen, affaiblit sa position au sein du journal et il démissionna en novembre 2004. La diffusion du Monde a continué à décliner après son départ, pour se redresser légèrement en 2011.

    Edwy Plenel suscite des opinions contrastées. Certains saluent le dynamisme, l'originalité et l'indépendance de sa direction éditoriale. Pierre Péan et Philippe Cohen, auteurs de La Face cachée du Monde publié en 2003, l'ont violemment attaqué en dénonçant sa vision « complotiste », ses méthodes de direction et ses « campagnes » contre des personnalités telles que Roland Dumas. À leur suite, Bernard Poulet a contesté son utilisation du Monde comme un instrument de pouvoir. Ces critiques ont été elles-mêmes dénoncées comme créant une « légende noire » qui, tout à la fois, le mythifie et le démonise. Il l'évoque dans la préface de ses Chroniques marranes (2007), sous le titre « Autoportrait ».

    En novembre 2007, il annonce un nouveau projet de média participatif sur Internet, Mediapart, site lancé le 16 mars 2008.

    Il est l'époux de Nicole Lapierre.

    L'affaire des écoutes de l'Elysée et autres scandales 

     

    Edwy Plenel est l'une des personnalités victimes des écoutes illégales de l'Élysée dans les années 1980. Plenel a été mis sur écoute en raison de ses enquêtes sur la cellule antiterroriste de l'Élysée, notamment son implication dans le dévoilement de l'affaire des Irlandais de Vincennes. L'écoute s'est prolongée en 1985 durant l'affaire du Rainbow Warrior pour connaître ses sources alors que ses révélations provoquaient la démission du ministre de la défense, Charles Hernu, et du chef des services secrets, l'Amiral Pierre Lacoste. Poursuivis devant la justice, les collaborateurs concernés de François Mitterrand prétextent d'une affaire d'espionnage soviétique, le dossier Farewell, pour justifier cette écoute, allant jusqu'à affirmer que l'ex-trotskiste Plenel travaillait pour la CIA.

    Cette dernière assertion est reprise sans aucune distance ni précaution par certains journalistes défenseurs de Mitterrand. Le jugement rendu en 2005 par la XVIe chambre du tribunal correctionnel de Paris la balaye explicitement et a condamné à des peines de prison avec sursis les quatre responsables de la cellule de l'Élysée pour avoir mis sur écoute Plenel. Ils ne font pas appel de ce jugement. À l'issue de ce procès, Plenel rassemble en un volume ses trois livres sur la présidence de Mitterrand (La Part d'ombre, Un temps de chien, et Les Mots volés), en y ajoutant une analyse du procès des écoutes (Le Journaliste et le Président, 2006).

    Edwy Plenel a également été l'une des victimes des dénonciations calomnieuses des faux listings de l'affaire Clearstream. Les faits remontent à 2003 et 2004, mais n'ont été portés à sa connaissance qu'au printemps 2006. Partie

  • Le chômage intéresse-t-il encore les économistes ?

     

    Par Jean-Philippe Chauvin 

    Le chômage intéresse-t-il encore les économistes ? J'en doute de plus en plus, et j'ai constaté que, dans les classes préparatoires et en particulier dans les filières qui mènent à HEC, la question du chômage est traitée en quelques lignes sibyllines dans les manuels disponibles, au point que poser des sujets d'oraux sur ce thème déstabilise facilement les étudiants : la croissance semble être, ou presque, le seul but à atteindre, et qu'importent les moyens et les dommages collatéraux ! Rien d'étonnant alors que la période de forte croissance économique des années 50 aux années 70 ait été baptisée « les trente glorieuses » quand on sait désormais (mais on le savait aussi avant !) qu'elles furent aussi les années les plus destructrices de l'environnement en France, des espaces comme des espèces (et particulièrement celles qui peuplaient les fermes et les champs), et qu'elles ont provoqué cette « seconde Révolution française » qui a bouleversé, et pas forcément pour le meilleur, notre société, ses équilibres et une grande part de ses beautés, tout comme la sociabilité, aujourd'hui bien mal en point... 

    Néanmoins, avec la fin des « trente glorieuses » si mal nommées, le chômage, qui n'avait pas disparu mais s'était fait plus rare, est devenu, en quelques années, un chômage structurel, durable et désormais pérenne, comme un pilier majeur de ce système économique, pilier qui permettrait, étrangement, de maintenir celui-ci en étouffant, par la crainte de l'exclusion sociale que provoque le chômage dans notre société de plus en plus anomique et anonyme, toute velléité de révolte et de révolution : la société de consommation, et Jack London l'avait tôt compris (et si amèrement qu’il se suicida) à la suite de Ford, est le meilleur moyen d'asservir les individus, et la peur de « ne plus y être » désarme toute alternative politique, au moins jusqu'à un certain point... 

    Aujourd'hui, le chômage touche officiellement près de 6 millions de personnes dans notre pays, sans que la République n'en soit ébranlée : la société de consommation « amortit » les chocs, ainsi que les différentes et utiles aides financières pour les chômeurs, même si celles-ci se font plus restreintes avec le temps. Doit-on se contenter de ce constat ? Personnellement, je refuse ce fatalisme qui, depuis la petite formule de M. Mitterrand qui affirmait que tout avait été tenté contre ce fléau, n'a cessé de s'enraciner jusqu'à se banaliser. Mais ce refus ne sert à rien s'il n'est étayé par des propositions : mon intuition est que la solution n'est pas « une » mais plurielle, et qu'elle nécessite une impulsion plus politique que simplement économique. Car s'appuyer sur le seul calcul économique est, en fin de compte, vain, ne serait-ce que parce que l'économie n'a pas pour rôle, aujourd'hui, de réduire le chômage ou de donner du travail à tout le monde, mais de faire fonctionner la mondialisation et d'assurer la croissance, terme polysémique que l'on confond trop souvent avec la prospérité alors qu'elle ne l'est pas exactement pour tous... 

    Si l’État ne peut pas tout et n'a pas pour fonction de tout faire en économie, car l'étatisme est une maladie d'hypertrophie de l’État et non la preuve de son efficacité (bien au contraire!), il peut susciter, motiver et lancer, ou soutenir, de grandes initiatives économiques, productrices et distributrices, et une grande politique d'aménagement du territoire (parler « des » territoires serait d'ailleurs plus juste) qui me semble la clef de l'emploi et du travail au sens le plus large du mot : c'est vrai pour l'agriculture qui pourrait, si l'on veut bien rompre avec un modèle productiviste antisocial par principe, redevenir source majeure d'emplois pérennes et permettre un « redéploiement rural » qui redonnerait vie à des campagnes et des villages aujourd'hui en danger de mort par dévitalisation et désertification ; c'est vrai aussi pour des activités artisanales et industrielles qui, combinées avec un système de commercialisation « de proximité », peuvent se déployer au plus près des grands centres de consommation des Français ; etc. 

    Encore faudrait-il que l’État soit assez fort et volontaire pour jouer efficacement son rôle, et qu'il dispose d'une autorité politique suffisante pour s'imposer à des puissances économiques et financières qui ont tendance, de plus en plus, à s'émanciper des territoires et, au-delà, de leurs devoirs sociaux. La République n'est plus aujourd'hui crédible en ce domaine, ayant renoncé depuis longtemps à infléchir le cours de la mondialisation et préférant n'être que le gouvernorat d'une Union européenne trop « libéraliste » pour être vraiment sociale... Or, la lutte contre le chômage nécessite de rompre avec les logiques de la seule croissance et d'un libéralisme qui, en pratiquant le « laisser faire, laisser passer », oublie trop souvent les personnes, leur mode de vie et leur enracinement, en somme leur humanité propre...   

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

     

  • Sur Figaro Vox, «N’oublions pas que nos agriculteurs sont également en première ligne!».

    Un agriculteur en plein travail dans sa pommeraie. Pérenchies, 31 mars 2020 DENIS CHARLET/AFP

    L’angoisse de la pénurie qui frappe de nombreux Français nous rappelle à quel point le travail de nos agriculteurs est essentiel dans notre société, estime Anne-Cécile Suzanne. Plus que jamais nous devons leur rendre hommage.

    Anne-Cécile Suzanne est agricultrice en polyculture élevage dans l’Orne et diplômée de Sciences Po.

    Ces rayons vides, dans les supermarchés. Cette angoisse de ne plus pouvoir aller s’approvisionner. Ces files d’attente à l’entrée des magasins, avec la hantise de passer le dernier. Cette incertitude, pour la première fois de sa vie, quant au fait d’avoir une assiette pleine à la fin de la semaine. D’un seul coup, on découvre un sentiment disparu depuis des années: la peur de ne pas pouvoir manger.

    D’un seul coup, on découvre un sentiment disparu depuis des années : la peur de ne pas pouvoir manger.

    L’agriculture nourricière, ça faisait rire les gens. L’agriculture française pouvait bien perdurer pour entretenir les campagnes en mode «carte postale» et pour nous faire rêver une fois par an au salon de l’agriculture. On avait envie de paysannerie, de laboureurs, le dos courbé, avec leurs chevaux dans les champs. Question nourriture, on avait ce qu’il fallait, les rayons des supermarchés et des épiceries fines en témoignaient. Ça marchait bien, on en avait juste assez d’entendre les agriculteurs se plaindre chaque année davantage et hurler à la terre entière, tels des prophètes de mauvais augure, qu’il fallait reconsidérer la place de notre agriculture nationale. Ils n’avaient qu’à se débrouiller un peu, ces pollueurs avec leurs pulvérisateurs, ces tortionnaires animaliers, et puis, si ça ne produisait pas assez, ou si les agriculteurs disparaissaient, il n’y avait qu’à importer. On a ainsi vu mourir une à une des centaines d’installations maraîchères, des vergers, des prairies, des élevages familiaux. On a vu détruire des vies de labeur entières, au profit des haricots du Kenya, des pommes de Chine, des élevages de Pologne ou encore d’Argentine. Ça n’avait pas de sens, en terme social, en terme environnemental, en terme économique, mais on continuait. Parce qu’à la fin, tant qu’on a à manger, pas cher, pour toute la famille, pourquoi se prendre la tête avec les autres réalités?

    Et puis il y a eu ce moment, où il n’y avait plus de pâtes, plus d’œufs, dans les supermarchés. Il y a eu ce moment où on s’est rendu compte qu’importer n’était quasiment plus possible, que d’un coup, en l’espace d’une semaine, les frontières s’étaient fermées. Alors on a regardé nos agriculteurs, on a regardé nos usines de production alimentaire. Et on leur a demandé, inquiets: aura-t-on à manger?

    Rassurez-vous, les agriculteurs français sont tenaces. On n’a pas encore réussi tout à fait à les dégoûter.

    Ce n’était plus si évident, alors que 50% de notre consommation de légumes, 20% à 30% de notre consommation de viande, sont importées. Bien des filières ont été progressivement sacrifiées. Nous avons fragilisé notre agriculture, en lui imposant des normes toujours plus élevées et des prix cesse des prix plus bas, pour satisfaire une consommation de commodité ou encore pour préserver les marges des maillons intermédiaires de la filière. Nous avons ouvert nos frontières, laissant entrer des produits à la qualité, sanitaire et environnementale, très contestable, accroissant chaque jour notre dépendance alimentaire à l’extérieur et sacrifiant des générations d’agriculteurs dans nos campagnes.

    Mais rassurez-vous, les agriculteurs français sont tenaces. On n’a pas encore réussi tout à fait à les dégoûter. Parce que malgré un revenu souvent de misère, malgré le manque de considération, malgré les heures de travail qui n’en finissent plus, malgré des taux d’endettement à ne plus en dormir la nuit, malgré des rapports de force dans l’agroalimentaire où ils sont systématiquement perdants, ils demeurent convaincus de la beauté de leur métier et de la grandeur de leur cause. À cela plusieurs raisons. La première est qu’il existe tout de même des citoyens, des consommateurs éclairés, qui soutiennent, résolument, leurs agriculteurs. La seconde est qu’une passion ne se commande pas, et que travailler avec la nature a quand même quelque chose de merveilleux. La troisième est que nourrir les gens est une vocation, en particulier en France. Alors les agriculteurs continuent à vous nourrir, même quand vous ne les aimez plus. Ils continuent à vous permettre chaque jour de grandir et vieillir, en prenant plaisir à manger des petits bouts du terroir français, dont aujourd’hui plus que jamais, nous sommes invités à apprécier de nouveau la beauté.

    Cette crise démontre que, malgré la distance, agriculteurs et citoyens sont plus que jamais liés.

    Alors que la crise que nous traversons aujourd’hui nous invite à revenir à l’essentiel, à réapprendre à apprécier ce qui a vraiment de la valeur, chacun tend aujourd’hui à reconsidérer les agriculteurs. Certains vont même jusqu’à donner un coup de main dans les champs, à renouer avec le travail d’une terre dont ils s’étaient éloignés. Une certaine reconnaissance se développe même, alors que certains producteurs vous livrent discrètement à manger à votre porte, alors qu’ils se démènent depuis leurs fermes pour approvisionner en blé, en viande, en légumes…les distributeurs alimentaires. On dit toujours «loin des yeux, loin du cœur». Pourtant, cette crise démontre que malgré la distance, malgré l’enfermement, agriculteurs et citoyens sont plus que jamais liés. Mais le travail des agriculteurs demeure par nature discret. La tendance sera forte, une fois cette crise achevée, une fois le porc chinois et les fraises espagnoles de nouveau dans les rayons, d’oublier, encore une fois, que c’est un petit bout du cœur d’un agriculteur qui réside dans chacun de vos plats, que c’est un morceau de passion qui transite, d’une ferme à votre assiette, à chaque fois que vous achetez un bon produit. Alors, même si vous ne les voyez pas, n’oubliez pas, durant cette crise comme chaque jour de l’année, que les agriculteurs sont là, pour vous permettre de vivre, grandir, vieillir, et prendre du plaisir à manger.

    Anne-Cécile Suzanne

  • GRANDS TEXTES (16) : Le regard vide, de Jean-François Mattéi (3/3)

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    Il faut être reconnaissants à Jean-François MATTEI d’avoir écrit "Le regard vide - Essai sur l'épuisement de la culture européenne". 

    Il y dit, un grand nombre de choses tout à fait essentielles sur la crise qui affecte notre civilisation – et, bien-sûr, pas seulement la France – dans ce qu’elle a de plus profond.  

    Ce livre nous paraît tout à fait essentiel, car il serait illusoire et vain de tenter une quelconque restauration du Politique, en France, si la Civilisation qui est la nôtre était condamnée à s’éteindre et si ce que Jean-François MATTEI a justement nommé la barbarie du monde moderne devait l’emporter pour longtemps.

     

    Le regard vide - Essai sur l'épuisement de la culture européenne, de Jean-François Mattéi. Flammarion, 302 pages, 19 euros.

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    La perversion du mouvement

    (Chapitre intégral, pages 158/159/160/161/162/163/164).

     

               

    La translatio imperii devenue translatio studii, puis sur le plan mondial translatio belli, constitue à l’évidence le modèle mythique et rationnel du développement de l’Europe. Pourtant, de translations en translations, emportée par son culte du mouvement, la civilisation européenne a fini par dévoyer l’élan qui haussait son regard à la hauteur de l’Idée pour le rabattre sur l’horizon de l’histoire. Et cet horizon s’est trouvé paradoxalement bouché par une ouverture qui ne donnait sur rien sinon sur « un formidable champ de ruines » selon l’expression de Nietzsche (1). Cet effondrement ne concerne pas seulement la religion chrétienne, le dernier édifice romain désormais veuf de fidèles, mais la culture européenne emportée dans un tourbillon dénué de toute fin. Un projet de préface pour La Volonté de puissance, consacré à l’avènement du nihilisme, témoigne de ce courant déchaîné qui emporte l’Europe, et le monde avec elle, vers le néant.

    "Notre culture européenne toute entière se meurt depuis longtemps déjà, avec une torturante tension qui croît de décennies en décennies, comme portée vers une catastrophe : inquiète, violente, précipitée : comme un fleuve qui veut en finir, qui ne cherche plus à revenir à soi, qui craint de revenir à soi" (2).

     

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    "Tocqueville a le premier attiré l’attention sur « le mouvement perpétuel » qui règne au sein des démocraties et qui tend à modifier sans cesse la forme de la langue comme le contenu des pensées. Il dépeint à son époque, certes, la démocratie américaine, mais il généralise ses analyses à toutes les sociétés démocratiques qui, insiste-t-il, « aiment le mouvement pour lui-même », comme le montrent l’état de la langue et celui de la politique..."

               

     

    La perversion de son mouvement est la perversion d’un regard qui, privé de but, se perd dans le vide et ne parvient plus à surmonter son épuisement. Il devient alors étranger à ses propres principes dans cette fuite désespérée en avant qui portera le nom trompeur de progrès. Tocqueville a le premier attiré l’attention sur « le mouvement perpétuel » qui règne au sein des démocraties et qui tend à modifier sans cesse la forme de la langue comme le contenu des pensées. Il dépeint à son époque, certes, la démocratie américaine, mais il généralise ses analyses à toutes les sociétés démocratiques qui, insiste-t-il, « aiment le mouvement pour lui-même », comme le montrent l’état de la langue et celui de la politique.

    Cette « agitation générale » renforcée par le développement de formules abstraites qui utilisent des termes génériques pour dire plus rapidement les choses – « la force des choses veut que les capacités gouvernent », note-t-il avec ironie (3) - précipite la marche vers l’égalité des peuples européens. Toutes les révolutions et contre-révolutions qui ont bouleversé l’Europe, « tous ces mouvements », qui ont détruit les pouvoirs intermédiaires traditionnels ont contribué à renforcer les Etats en égalisant les conditions sociales de sorte que « chaque pas que (les nations, ndlr) font vers l’égalité les rapproche du despotisme » (4). Contrainte par la puissance du mouvement d’égalité, de plus en plus rapide et de plus en plus uniforme, l’évolution de l’histoire a paradoxalement pris appui  sur un foyer de centralisation qui a été « le seul point immobile au milieu de la mobilité singulière » des existences et des pensées des hommes.

    Je voudrais vérifier la justesse des analyses de Tocqueville en revenant à la description qu’Edgar Poe donnait de l’homme moderne dans sa nouvelle The man of the crowd. Elle illustre le destin de l’homme des foules, dans une cité comme Londres, lorsque la population s’accroît à la tombée du jour et s’écoule dans les rues selon des courants contraires et anonymes. Le narrateur, ou Poe lui-même, se trouve dans la position traditionnelle de l’homme européen dont le regard examine avec recul le spectacle qui s’offre à lui. « Mes pensées prirent d’abord un tour abstrait et généralisateur. Je regardais les passants par masse et ma pensée ne les considérait que dans leurs rapports collectifs » (6). Parmi cette multitude d’hommes d’affaires, de commis, de marchands, de filous ou de joueurs de profession, de colporteurs et d’invalides, la foule se fondant en une masse amorphe et indistincte, le narrateur est soudain saisi par la physionomie étrange d’un vieillard qui passe devant la fenêtre du café où il est assis. Il se précipite dehors et se met à le suivre. L’homme traverse un lacis de rue, revient sur ses pas, tourne et retourne sans but apparent, et erre sans dire un mot parmi les groupes de passants de plus en plus rares à mesure de l’avancée de la nuit. « Il entrait successivement dans toutes les boutiques, ne marchandait rien, ne disait pas un mot, et jetait sur tous les objets un regard fixe, effaré, vide » (7). Jusqu’au point du jour, dans des cohues de plus en plus lointaines et de plus en plus rares, le vieillard arpentera les ruelles et les artères, courant d’un air désespéré jusqu’à ce qu’il retrouve un embryon de foule.

    Poe voit dans cet homme absorbé dans un mouvement sans  commencement ni fin, qui reprend sans espoir chaque jour, l’homme qui a peur de rester seul et qui n’existe que dans la proximité des autres. On peut y déceler aussi la métaphore du regard de l’homme européen, incarné par le narrateur, qui cherche à donner un sens à cette fuite aveugle de l’homme démocratique. Il est prêt à se fondre dans ce que Tocqueville nomme « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et de vulgaires plaisirs dont ils emplissent leur âme ».

    Et Tocqueville d’ajouter, à la fin de son ouvrage, ces phrases qui auraient pu être écrites par Poe :

    "Je promène mes regards sur cette foule innombrable composée d’êtres pareils, ou rien ne s’élève ni ne s’abaisse. Le spectacle de cette uniformité universelle m’attriste et me glace, et je suis tenté de regretter la société qui n’est plus" (8).

     

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    "Je voudrais vérifier la justesse des analyses de Tocqueville en revenant à la description qu’Edgar Poe donnait de l’homme moderne dans sa nouvelle The man of the crowd. Elle illustre le destin de l’homme des foules..."
     
     
     
     

    Nous sommes en présence, sous une double forme sociale et politique, de la pathologie européenne du mouvement intellectuel. Chesterton pensait que le monde moderne était envahi par « de vieilles vertus chrétiennes devenues folles » (9) ; on en dira autant de l’élan de pensée qui les avait apportées. Ce que Sloterdijk  a analysé sous la forme de la « mobilisation infinie » et de la « mytho-motricité de l’Europe », dans l’optique de la « mobilisation universelle » de Jünger, Mobilmachung, et du « dispositif » technique de Heidegger, Gestell, qui se sont emparés du monde est la déformation tardive de l’auto-motricité de l’âme platonicienne.

    Cette âme était toujours en mouvement parce qu’elle était vouée au processus infini de la connaissance ; mais elle gardait son regard fixé sur les Formes en un ancrage supérieur qui interdisait toute dérive. L’ancre retirée, le mouvement pris pour lui-même devient fou et débouche sur la destruction systématique de la réalité. Dans sa Logique du sens, Gilles Deleuze a théorisé un tel mouvement de la modernité en appelant explicitement, contre Platon et son éloge du peras et du metrion, à choisir « un pur devenir sans mesure, véritable devenir fou qui ne s’arrête jamais », et il a attribué ce devenir illimité, qui évite le présent pour confondre le futur et le passé  à « la manière du simulacre en tant qu’il esquive l’action de l’Idée » (10).

    C’est un semblable flux nihiliste et chaotique, dont la forme métaphysique avait été annoncée par Nietzsche, qui a emporté l’Europe politique dans la logique de mort des deux conflits mondiaux. On le retrouve dans le flux de destruction des guerres européennes, et ses dizaines de millions de morts qui n’étaient pas des simulacres, mais aussi dans le courant des discours révolutionnaires qui soutenaient, selon le mot d’Edouard Bernstein, que « le but final, quel qu’il soit, n’est rien ; le mouvement est tout » (11). C’est ce vertige de démesure qui a emporté les deux grands mouvements totalitaires que l’Europe a produits au XXème siècle sur les renoncements de la démocratie.

     

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    "Chesterton pensait que le monde moderne était envahi par "de vieilles vertus chrétiennes devenues folles"..."

               

     

    L’idée européenne de l’homme, issue du platonisme et du christianisme, a bien été pervertie par les mouvements de pensée rivaux qui ont détruit les fins mêmes qu’ils se proposaient d’atteindre, l’édification d’un homme nouveau et celle d’un monde meilleur. Lévinas s’est interrogé sur « la décision originelle » (12) qui a permis, avec l’avènement de l’hitlérisme, la régression de l’Europe dans la barbarie. Cette décision originelle, qui rompait avec toute la tradition humaniste, peut s’appliquer également au communisme.

    Les deux idéologies, en dévoyant l’idée platonicienne d’âme en un simulacre de sujet, ont obéi à la loi impitoyable du mouvement qui voit dans l’être humain l’effet de l’évolution biologique de la race ou de l’évolution historique de la classe. Si le monde n’est qu’un processus, et les actions humaines des procédures, sans qu’aucune fin soit assignée au cycle biologique comme au mouvement historique, le regard porté sur la race ou sur la classe, abandonnant tout exigence de reconnaissance spirituelle, ne décèle plus dans l’homme qu’une donnée matérielle. L’individu réel, fondé dans l’espèce sous la forme grossière de la Race et de la Classe, se trouve effectivement détruit par la force aveugle d’un devenir-fou.

    Quand la politique totalitaire élimine les fins au profit des processus, la solution qu’elle impose ne peut être qu’une solution finale. Je renvoie ici aux analyses classiques de Hannah Arendt dans Le Système totalitaire. Elle montre que la Terreur qui a frappé le monde était « la réalisation de la loi du mouvement » parce que son principe revenait à ce que « la force de la Nature ou de l’Histoire puisse emporter le genre humain tout entier dans son déchaînement » (13). La fureur de l’universel, pour le communisme, et la démence du particulier, pour le nazisme, ont constitué tous deux, sur les ruines de l’esprit européen, des lois du mouvement qui déniaient toute fin et toute stabilité aux actions des hommes. Tout devient effectivement insensé quand la nature et l’Histoire ne sont plus garantes de la stabilité de la vie humaine, mais sont en elles-mêmes des forces aveugles qui emportent et détruisent la masse indifférenciée des individus, non plus par un appareil répressif d’Etat, mais par « un mouvement constamment en mouvement ».

     

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    "Je renvoie ici aux analyses classiques de Hannah Arendt dans Le Système totalitaire. Elle montre que la Terreur qui a frappé le monde était « la réalisation de la loi du mouvement » parce que son principe revenait à ce que « la force de la Nature ou de l’Histoire puisse emporter le genre humain tout entier dans son déchaînement »... 
     
             
     
     
     

    (1)     : F. Nietzsche, Le Gai Savoir, op. cit., livre V, § 358, page 250.

    (2)    : F. Nietzsche, Fragments posthumes. Automne 1887 –mars 1888, tome XIII, Paris, Gallimard, 1976, 11 (411), page 362. Souligné par Nietzsche.

    (3)     : A. de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, II, I, XVI, Œuvres II, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1992, page 557. Souligné par l’auteur.

    (4)     : A. de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, ibid, II, IV, V, page 821.

    (5)     : A. de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, ibid, II, IV, V, page 832.

    (6)     : E.A. Poe, « L’homme des foules », E.A Poe. Contes. Essais. Poèmes, édition de Claude Richard, Paris, Robert Laffont, « Bouquins », 1989, page 506.

    (7)     : E.A Poe, « L’homme des foules », ibid, page 510.

    (8)     : A. de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, op. cit., page 836 et page 851.

    (9)     : G.K. Chesterton, Orthodoxie (1908), Paris, Gallimard, 1984, page 44.

    (10) : G. Deleuze, Logique du sens, « Du pur devenir », Paris, Minuit , 10/18, 1968, pages 8 et 9.

    (11) : E. Bernstein, Die neue Zeit : le mot est rapporté et critiqué par Rosa Luxembourg au Congrès de Stuttgart du parti social-démocrate allemand le 4 octobre 1898.

    (12) : E. Lévinas, Quelques réflexions sur l’hitlérisme (1934), Paris, Payot-Rivages, 1997, page 8.

    (13) : Hannah Arendt, Le Système totalitaire (1951), Paris, Editions du Seuil, 1972, page 210.

     

     

    soljenitsyne,revolution,vendee,totalitari
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  • LES LAMBEAUX DE LA RÉPUBLIQUE, par François Marcilhac *

     

    500021990.jpg« Suave mari magno turbantibus aequora ventis / E terra magnum alterius spectare laborem » : qu’on ne compte pas sur moi pour présenter des excuses à Najat Vallaud-Belkacem de commencer mon éditorial par deux vers latins, des plus célèbres, du reste, et de refuser, en sus, de les traduire.  

    Pour ceux qui ignorent la langue de Lucrèce — ce qui n’est pas en soi un déshonneur —, il leur suffira de les taper sur leur moteur de recherche préféré...

    Je ne dirai pas non plus que c’est Sarkozy qui me les inspire, trop empêtré qu’il est dans son prosaïsme politicien, mais, comme l’auteur au début de son long poème sur La Nature, le déchaînement même des éléments, en l’occurrence des événements politiques pour l’observateur, que chacun sait impartial, de la chose républicaine que je suis... Quels événements ? Eh bien, la naissance du dernier avatar de la droite parlementaire qui n’en finit pas, depuis qu’elle a abandonné tout patriotisme, de changer de défroque à intervalles réguliers — au gré de ses compromissions, des affaires et des ambitions de ses dirigeants. Ou plus exactement encore, le psychodrame auquel cette naissance a donné lieu : pensez ! Voilà que la désormais feue UMP est devenue Les Républicains, préemptant ainsi, pire, s’appropriant, s’arrogeant, monopolisant, confisquant, pour évidemment mieux les pervertir, « les principes de la République qui sont », comme chacun sait, du moins comme le savent les signataires du recours en nullité, qui a échoué, du nouveau nom de l’UMP, et comme le révèle, aussi, toute l’histoire de nos cinq républiques, « la vertu et l’exemplarité » [1]. Oui, qu’il est doux, de la terre ferme du royalisme de regarder l’immense labeur des républicains de toute obédience se disputant sur les flots déchaînés de leurs luttes intestines les lambeaux de l’idée républicaine, devant des Français, au pire indifférents, au mieux médusés de voir nos hommes politiques à ce point en phase avec leurs préoccupations. Comme nous le signalions déjà dans notre précédent éditorial, nos compatriotes sont 65 % à ne plus être sensibles aux termes « République » et « valeurs républicaines ». Qu’importe ? L’autisme des représentants de l’oligarchie n’est plus à démontrer.

    Alors que l’immigration ne cesse d’exploser, vérifiant jour après jour le roman visionnaire de Jean Raspail, l’enseignement d’être, par la droite et la gauche réunies, depuis quarante ans méthodiquement détruit, notre économie de s’enfoncer dans le marasme et le chômage d’exploser : fin avril, la France comptait 3 536 000 chômeurs, une hausse de 0,7% par rapport à mars — sur un an, elle est de 5,1% —, le 30 mai, au congrès des Républicains, où, d’ailleurs, s’étaient déplacés deux fois moins de militants que prévu, Sarkozy n’a rien trouvé de mieux que d’accuser la gauche de « trahir la République ». Et notre Robespierre made in USA de s’exclamer, avec un doigt vengeur : « A ceux qui nous accusent de confisquer la République, nous répondons que, s’ils ne l’avaient pas trahie, s’ils ne l’avaient pas abandonnée, s’ils ne l’avaient pas abaissée, nous n’aurions pas besoin aujourd’hui de la relever ». A quoi, Manuel Valls qui, lui, n’a jamais tenté de « confisquer » la république à son profit, de répondre d’Italie — il est loin le temps où nos hommes d’Etat s’interdisaient de commenter la vie politique française de l’étranger —, que ces propos « blessent inutilement le pays »... Mais le pays, Valls, s’en f... de ces querelles d’hérésiarques ! Ce qu’il voit, c’est que la France s’effondre et il attend de ceux qui sont théoriquement chargés de la diriger qu’ils la redressent !

    Outre l’historien et ancien secrétaire d’Etat Jean-Noël Jeanneney s’indignant de cette tentative d’affirmer « un monopole, qui rejette tous les autres hors de ce nom lumineux » (Le Monde du 4 mai) — ses desservants ont toujours conçu la République comme un objet religieux, d’où l’impossible « laïcité à la française » —, le plus significatif est l’appel qu’avaient lancé des intellectuels tels que Marcel Gauchet, toujours dans Le Monde [2] contre cette captation d’héritage par un Sarkozy chez lequel le tropisme américain n’expliquerait pas tout. « Si nous sommes républicains, c’est justement parce que la République en France, est [...] la possibilité donnée à chacun de s’associer avec d’autres pour faire valoir ses idées, son projet de société, ses propositions pour faire avancer la réalisation de valeurs communes. En un mot, un régime de partis. » Tout est dit. L’impossibilité pour la République de se concevoir autrement que comme le « régime des partis », dont la forme la plus achevée est le régime d’assemblée — un régime auquel veulent revenir tous les projets de VIe république — montre que la tentative du général de Gaulle d’en finir, en république, avec la suprématie des partis, laquelle se rappela à son souvenir dès décembre ... 1965, c’est-à-dire dès la première élection du chef de l’Etat au suffrage universel, était d’avance vouée à l’échec. Le ballottage du général sanctionna leur triomphe.

    Certes, la situation a évolué : si les partis sont toujours les courroies de transmissions d’intérêts privés et le lieu de satisfaction d’ambitions personnelles, eux-mêmes se trouvent aujourd’hui neutralisés par une oligarchie supranationale. L’Europe a modifié la donne, mais en ne faisant qu’aggraver la soumission du politique et du bien commun — la res publica en son sens originel — à des impératifs décrétés ailleurs que dans les instances des partis politiques français — d’où la grande ressemblance des politiques menées. C’est pourquoi, poursuivre en déclarant que « les Républicains sont l’ensemble des Françaises et des Français attachés à la forme républicaine et démocratique, expression naturelle de la souveraineté nationale », c’est mentir deux fois sur ce qu’est cette « souveraineté nationale », par ailleurs fort abstraite. On sait fort bien que la « nation » souveraine, originellement conçue contre le Roi, n’a jamais exercé le moindre pouvoir et que le régime représentatif fut toujours celui des factions ; on sait aussi que ces mêmes partis ont dissous la souveraineté de la nation par rapport à l’étranger et que les socialistes comme nos nouveaux « Républicains » s’accommodent fort bien, pour les avoir eux-mêmes adoptés ou fait adopter, de tous les traités qui, depuis Maëstricht en 1992, Lisbonne en 2008 et le traité budgétaire en 2011, font de cette « souveraineté nationale », qu’on l’entende en son sens « républicain » ou, plus simplement, comme synonyme de souveraineté de la France, une image du passé. Alors que la monarchie capétienne fut le régime du « Roi empereur en son royaume », ne se reconnaissant aucune autorité temporelle extérieure, la république est bien celle d’une « souveraineté nationale », qui, de par les traités, est aujourd’hui « partagée » — une contradiction dans les termes —, c’est-à-dire soumise aux intérêts de l’étranger — qu’il soit politiques, financiers ou les deux à la fois.

    La vraie césure n’est plus — n’a jamais été, du reste — entre la droite et la gauche, entre, demain (?), des « Républicains » (l’UMP), des « Démocrates » (le PS) et des « Patriotes » (le FN). Il est entre ceux qui, favorables au « régime des partis », sont attachés à « la forme républicaine et démocratique, expression naturelle » de l’oligarchie, et ceux qui veulent que la nation recouvre, avec le Roi souverain, sa vraie souveraineté. 

    [1] http://noussommeslesrepublicains.or...
    [2] Le Monde du 24 avril 2015 

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    François Marcilhac - L’AF 2000

  • « Une nation, une langue » ou « une langue, une nation » (2ème partie) (38), par Jeunesse si tu savais et Poussières d'é

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    En contact avec les mouvements Jeunesse si tu savais et Poussières d'étoiles; voici les liens de leur page FB, de leurs sites officiels et de leur chaîne youtube :

     

    JEUNESSE SI TU SAVAIS

    https://www.facebook.com/jeunessesitusavais/

    https://www.jeunesse-si-tu-savais.fr/

     

    POUSSIERES D'ETOILES

    https://www.poussieresdetoiles.fm/

    Ouvrez le lien du site à l'aide du moteur de recherche GOOGLE CHROME.

    https://www.youtube.com/channel/UCvYtt4Ws_Uc4Cj0LeLCoEJQ/videos

     

    Et voici le trente huitième article (aussi en vidéo/audio) qu'ils nous ont adressé, en attendant la suite...

    Entre Nation et nationalités.
    C’est toute l’histoire contemporaine de la Révolution aux deux guerres mondiales que nous allons ainsi survoler. Dans cette partie l'influence sur l'Europe et la guerre de 1870.

    https://www.poussieresdetoiles.fm/uploads/newscast/0/0/24/7ccaa218-820e-4be9-b8c5-28ac4c89fc9a.mp3

     

    Exporté en Europe

    Lu dans l’autre sens, ce principe devient expansionniste ou séparatiste. C’est-à-dire que si on parle la même langue on doit créer un État qui corresponde à cette langue, et çà de gré ou de force. De la même façon si plusieurs régions parlent une langue ou un dialecte semblable, ils doivent quitter l’État ou l’Empire dans lequel ils sont, pour rejoindre ou être annexées par l’État d’à côté (encore une fois de gré ou de force). Les XIXe et XXe siècles ont donc été particulièrement influencés par cette doctrine. D’abord lors des révolutions qui ont eu lieu en Europe - notamment 1848 - dans l’Empire autrichien, dans l’ex St-Empire romain-germanique ou en Italie. Elles se faisaient selon ces mêmes principes, les révolutionnaires de l’époque considéraient qu’il y avait là des populations qui parlaient une langue commune, elles devaient se séparer du grand empire, du grand ensemble pour former un État à part.

    Première application, réalisée sans trop de heurts, pour les Hongrois. Les revendications des mouvements révolutionnaires à Budapest étaient de constituer un État indépendant pour toutes les populations qui parlaient hongrois (un royaume indépendant avait déjà existé au Moyen-Âge). Pour répondre à ces revendications, l’Empereur d’Autriche est devenu en même temps Roi de Hongrie, avec deux états différents (l’Autriche et la Hongrie), un aigle à deux têtes (selon le nouvel emblème des Habsbourg). Deux États réunis par la même personne, mais avec deux parlements, deux administrations et deux langues. Par contre les autres régions ou les autres peuples formant cet Empire autrichien n’ont pas eu le même privilège.

    A signaler – les mêmes causes produisant les mêmes effets- pour l’Italie, ce sont les guerres et occupations de la Révolution française et de l’Empire qui préparèrent - selon le même schéma que l’on va découvrir pour Allemagne - l’unité italienne (avec les éphémères République italienne et Royaume d’Italie (1797-1814). En répandant les idées révolutionnaires avec ce principe des nationalités. En chassant les souverains en place depuis plusieurs siècles, en fusionnant certains des états, transformant d’autres en départements français. Une préparation qui permit au XIXe de réaliser l’unité par la guerre et la révolution, sous l’autorité de la Maison de Savoie (soutenue par de nombreux francs-maçons) – ceci même avant l’unité allemande – et qui fut clôturée par la prise de Rome et des États pontificaux en 1870.

    Ainsi nombre de révolutionnaires ont puisé dans ce principe de la Révolution française une force pour déstabiliser les empires, les états et pour les faire éclater.

     

    Début de réalisation : 1870

    La guerre de 1870 a été la plus grande des guerres qui allaient illustrer ce principe au XIXe siècle. Le Roi de Prusse et son premier ministre Bismarck ont mis en pratique cette doctrine qui s’était développée tout au long du XIXe. Selon ce même principe « une langue, une Nation », qui pour l’Allemagne a pris le nom de « pangermanisme ». Tous les peuples qui parlent la langue allemande ou un dialecte germanique doivent être fusionnés dans un seul et unique État.

    La guerre de 1870 a permis à la Prusse de Bismarck de réaliser ce projet. Après avoir, dans une guerre éclair (Sadowa 1866), éliminé du jeu politique l’Autriche, la Prusse s’est mise à réaliser cette unité basée sur la langue. Les guerres révolutionnaires et de l’Empire avait déjà préparé la situation. L’Allemagne était en 1789 « le Saint empire romain germanique » présidé par l’Empereur de la maison des Habsbourg et Archiduc d’Autriche. Mais cet empire n’était qu’un empire électif. L’Empereur élu par des grands électeurs avait sous son autorité quelque 500 principautés, évêchés, villes libres, etc. Napoléon a conquis ce Saint Empire. L’Autriche s’est retrouvée repliée dans ses possessions autrichiennes et d’Europe de l’Est. Et quant au reste de l’Empire – où l’on parlait une langue germanique – Napoléon l’a regroupé en une quarantaine de petits états qui prenaient souvent du galon. En annexant des principautés ou des évêchés voisins, en se transformant de duché en royaume. Ce fut le cas des royaumes de Bavière, Wurtemberg, Saxe et Westphalie. A condition, bien sûr, de prêter allégeance à Napoléon. Et de lui apporter de l’argent et des hommes pour ses guerres incessantes. Sinon il nommait aussi des membres de sa famille à la tête de ces nouveaux états, voir les annexait à l’Empire français. Donc par la grâce de Napoléon on était passé de plus de 500 petits états, plus ou moins libres, qui composaient ce Saint Empire, à quatre royaumes et une trentaine d’états.

    Ce qui permettrait plus facilement le cas échéant de l’unifier. Cette unification - sous son autorité – devint le grand projet de la Prusse. Depuis la guerre de 1866, la Prusse avait mis de côté l’influence de l’Autriche (avec ses nombreuses possessions dans l’Europe centrale et jusqu’en Italie). Après le traité de Vienne (qui organisa l’Europe suite à la tourmente révolutionnaire et napoléonienne) l’Autriche avait récupéré entre autres la Dalmatie, l’essentiel de la République de Venise et la présidence héréditaire de la Confédération Germanique (qui avait succédé au St-Empire par la volonté de Napoléon). Le Roi de Prusse a décidé de mettre sur la touche l’Autriche - un autre État où l’on parlait allemand – qui depuis 5 siècles occupait la première place dans l’ère germanique (en tant qu’Empereur ou Président de la Confédération). Pour se donner les coudées franches et réaliser l’unité allemande à son profit.

    En 1870, Bismarck et la Prusse ont mis le marché entre les mains des différents états qui composaient cette Confédération germanique en leur disant si vous ne voulez pas subir le même sort que l’Autriche, il vous faudra vous unir à la Prusse pour que nous puissions former sous l’autorité du roi de Prusse un nouvel Empire. (Le deuxième Reich - le deuxième empire - le premier était le Saint Empire romain-germanique fondé par Charlemagne et le troisième fut celui d’Hitler.) Ce deuxième Reich devait se fonder en 1871 (à Versailles, dans la Galerie des glaces, après l’avancée des troupes prussiennes jusqu’aux portes de Paris) grâce à cette guerre de 1870 qui permit d’unifier – plus ou moins de force - l’ensemble des états allemands sous l’autorité du roi de Prusse. Avec pour premier objectif envahir la France en appliquant la doctrine du pangermanisme. En s’attribuant, comme butin, l’Alsace et la Moselle, régions françaises où on parlait un dialecte germanique. Les Alsaciens-Lorrains furent placés de force dans la corbeille de mariage (forcé lui aussi) des royaumes et des principautés germaniques fusionnant dans un nouvel Empire, dont le Roi de Prusse devenait le nouvel Empereur. Une certaine autonomie fut laissée aux anciens états qui devenaient des régions de ce nouvel Empire. Les Rois, princes et ducs gardant leurs titres honorifiques et certains de leurs privilèges. Jusqu’à la chute de l’Empire en 1918. Ce principe des nationalités - avec « une langue, une Nation »- venait de se réaliser, cette fois-ci, sur le dos de la France, et particulièrement de l’Alsace et de la Lorraine mosellane.

  • Paris, mercredi 27 juin : Soirée francophonie Avec Albert Salon...

    Paris, mercredi 27 juin : de 18 h à 20 h, les Editions Glyphe vous invitent à la soirée du Twickenham, 68 Boulevard St Germain, 75005 Paris. Nous accueillons Albert Salon pour la sortie de son livre, Une volonté française, préfacé par Claude Hagège

    Le fait français paraît aujourd’hui submergé par le mondialisme et l’expansion de l’anglo-saxon.

    Mais les Français, les Québécois, les Wallons... – tous les francophones et les francophiles – continuent à œuvrer pour le réveil et l’épanouissement de la Francophonie dans le monde.

    Albert Salon analyse les multiples défis – politique, culturel, économique, social, éducatif – auxquels elle doit faire face.

    Avec pour fil d’Ariane la langue française, ce livre veut montrer la voie du renouveau.

  • Sur TV Libertés, les réponses sur le génocide rwandais - Passé-Présent n°302 avec le colonel Hogard.


    Saint-Cyrien, officier parachutiste de la Légion étrangère, commandant le groupement interarmées des Forces spéciales, le colonel Jacques Hogard est l'invité particulier de Philippe Conrad et l'interlocuteur idoine en tant qu'acteur sur le terrain pour commenter le rapport à charge contre l'armée française remis au président de la République à propos du génocide rwandais intervenu à partir de 1994 entre les ethnies Hutu et Tutsi. Les conclusions du rapport relève d'une partialité destinée à s'attirer les bonnes grâces du président actuel Paul Kagamé, pourtant procureur acharné contre l'armée française, celle-ci même qui, malgré des ordres gouvernementaux transmis tardivement, permis de sauver des dizaines de milliers de Rwandais.

  • Dom Duarte de Bragance : « Le prince Jean est reconnu par toutes les familles royales européennes »

     

    Brasão_de_armas_do_reino_de_Portugal.jpgL'héritier du trône du Portugal, Dom Duarte de Bragance, dans un entretien récent publié dans L’incorrect, a exprimé la sympathie de la Maison royale du Portugal pour le nouveau chef de la Maison de France, Monseigneur le duc de Vendôme. L'entretien publié le 28 janvier avait été réalisé, quelques jours avant la disparition du comte de Paris. 

    « Du point de vue de la loi dynastique française la question est très claire. (...) Le prince Jean est reconnu comme héritier de la Maison royale par toutes les familles royales européennes (...).

    « (Le Prince) Jean, est une personne à la moralité indiscutable, avec des opinions sur des sujets culturels et sur la politique tout à fait intéressantes. Il n’hésite pas à collaborer avec des organisations royalistes françaises, en dépit du fait que lui aussi doit exercer une activité professionnelle ».   

    L'incorrect

  • En français, s'il vous plaît !

    Pour lutter efficacement contre les massacreurs de la Langue française, ces "jargonautes" aussi prétentieux qu'ignares et stupides, le mieux est, évidemment, de commencer par nous exprimer correctement nous-mêmes.

    Pour nous aider, face à la déferlante des mots nouveaux, et nécessaires, ne serait-il pas bon de jeter un oeil, tous les jours - ou, du moins le plus souvent possible - sur un site très bien  fait et qui nous aiderait vraiment ?

    En voici un, que nous recommandons :

    France terme

    Il est mis à jour en permanence, et c'est la raison pour laquelle nous proposons chaque jour cette sorte de "mini rubrique" à votre soif d'apprendre et à votre désir de vous exprimer correctement, au moyen de notre belle langue française...

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  • Le numéro 1193 (29 juin 2020) de Royaliste est paru...

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    Un nouveau numéro de “Royaliste” (numéro 1193, daté du 29 juin 2020) vient de paraître.
     
    SOMMAIRE DU NUMERO
     
    Page 2 - Politique : devant le vide sidéral. – À propos de la police.
    Page 3 – Rêve d'usines. – L’Écho du net
    Page 4 – La voiture électrique. – La quinzaine sociale.
    Page 5 – Renault : une nouvelle capitulation industrielle.
    Page 6 – La présidentielle polonaise. – Voix étrangères. – Les Faits marquants.
    Page 7 – L'exception canadienne.
    Pages 8 et 9 – Le revenu de base, une fausse bonne idée.
    Page 10 – Une tribune de Mgr le comte de Paris.
    Page 11 à 13 – Le « Prince rouge » au service de la France.
    Page 14 – Le corps de la reine. – Dans les revues.
    Page 15 – Se souvenir d’Étienne Gilson.
    Page 16 – BHL et le Covid.
    Page 17 – Le symbolisme de la fleur de lys. – E. de Waresquiel.
    Page 18 – Royalistes contre nazis : Jacques Vaillant de Guélis.
    Page 19 – Le mouvement royaliste.
    Page 20 – Éditorial : l’État et les esclaves.

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    Bonne lecture.
    La Rédaction
  • Royaliste n°1200 (7 Décembre 2020)

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    Un nouveau numéro de “Royaliste” (numéro 1200, daté du 7 décembre) vient de paraître.
     
     
    Au sommaire :
     
     - Page 2 - Loi sécurité globale : un théâtre d’ombres menaçantes. – Sur le mur de Jean Chouan.
    - Page 3 – Sujets supposés savoir. – L’Écho du net.
    - Page 4 – Le pouvoir pilonne la recherche publique. – La quinzaine sociale.
    - Page 5 – De la souffrance en milieu agricole.
    - Page 6 – Révolutions au Kirghizstan. – Voix étrangères. – Les faits majeurs.
    - Page 7 – Éthiopie : retour aux sources.
    - Pages 8 et 9 – François Azouvi, la mémoire de la Résistance et celle de Vichy.
    - Page 10 – Jeroen Brouwers. – Dans les revues.
    - Page 11 – L’imposture décoloniale.
    - Page 12 – Harold Bernat.
    - Page 13 – Souvenirs sur Maurice Genevoix.
    - Page 14 – Royalistes contre nazis : Le Gabastou.
    - Page 15 – Le mouvement royaliste.
    - Page 16 – Éditorial : La chouette aux ailes de plomb.
     

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    Bonne lecture.
    La Rédaction
  • Royaliste n°1201 (21 Décembre 2020)

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    Un nouveau numéro de “Royaliste” (numéro 1201, daté du 21 décembre) vient de paraître.
     
     
    Au sommaire :
     

    Page 2 – Écologie : un référendum cousu de fil blanc. – Sur le mur de Jean Chouan.
    Page 3 – Coralie Delaume. – L’Écho du net.
    Page 4 – Suffren : un atout majeur pour notre Marine. – La quinzaine sociale.
    Page 5 – L’heure de vérité pour le renseignement français.
    Page 6 – SOS Mozambique. – Voix étrangères. – Les Faits majeurs.
    Page 7 – Turquie d'Europe.
    Pages 8 et 9 – De la responsabilité de nos gouvernants.
    Page 10 – L’avenir se prépare maintenant. – Le Carnet.
    Page 11 – Christophe Guilluy et le temps des gens ordinaires.
    Page 12 – La leçon de maintien de Régis Debray.
    Page 13 – Le souvenir de Paul-Jean Toulet.
    Page 14 – Royalistes contre nazis : Louis de Dartein.
    Page 15 – Le mouvement royaliste.
    Page 16 – Éditorial : L'ordre des urgences.
     

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