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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Roumanie : peut-on persécuter les minorités mal-pensantes ?, par Guillaume Staub.

    Persécutons les minorités tant que les persécuteurs sont europhiles et tant que les persécutés sont europhobes ! Telle pourrait être la nouvelle devise de l’Union européenne quand on observe comment celle-ci se comporte dans l’affaire de la minorité hongroise de Roumanie.

    1.jpgEn effet, n’existe-t-il pas une contradiction fondamentale entre la résolution du Parlement européen du 13 novembre 2018 sur les normes minimales pour les minorités dans l’Union européenne qui indique au point A que « considérant que les droits des personnes appartenant à des minorités font partie intégrante des droits de l’homme, qui sont universels, indivisibles et indépendants ; que la protection et la promotion des droits des minorités sont essentielles pour la paix, la sécurité et la stabilité et pour favoriser la tolérance, le respect mutuel, la compréhension et la coopération entre toutes les personnes vivant sur un territoire donné; » et le soutien inconditionnel de cette même institution à Klaus Iohannis qui se fait le héraut d’un nouveau nationalisme roumain qui tente d’opprimer sa minorité hongroise ?

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    La Roumanie, si elle est très majoritairement composée de roumains, possède de nombreuses minorités ethniques historiques dont la plus importante est la minorité hongroise – le sous-groupe le plus connu étant celui des Sicules, (székely) qui représentent la moitié des hongrois de Roumanie – avec près d’un million deux cent mille individus. Cette situation résulte de la perte de la Transylvanie par la Hongrie après le “diktat” signé à Versailles en 1920 qui rattache la région à la Roumanie. Cette minorité n’a pas oublié qu’elle fut un jour pleinement hongroise et manifeste régulièrement des revendications séparatistes, autonomistes ou de rattachement à la Hongrie. C’est ainsi que les Sicules célèbrent tous les ans, le 10 mars, le jour de la liberté du Széklerland, le Széklerland étant un Etat imaginaire, mais qui possèdent ses propres traditions induites de l’histoire, un drapeau, et un hymne national.

    Face à cette minorité hongroise remuante, la Roumanie ne cesse de multiplier les provocations ou les vexations vis-à-vis de la Hongrie et de sa minorité hongroise. C’est ainsi qu’en mai 2020 les députés roumains ont voté une loi faisant du 4 juin le “Jour du traité de Trianon”, c’est-à-dire le jour où la Hongrie fut amputée des deux tiers de son territoire avec trois millions de Hongrois qui se retrouvèrent à l’extérieur du pays, la plus grande partie se trouvant alors en Roumanie. Or, un homme politique incarne ce nouveau nationalisme roumain, il s’agit de Klaus Iohannis. Ce dernier fut visé récemment par une résolution adoptée par le Parlement hongrois condamnant ses propos magyarophobes. Qui est-il  ? Ancien président du parti national libéral et actuel président de la Roumanie, il fut notamment élu pour sa lutte contre la corruption, est connu pour sa relative fermeté contre l’invasion migratoire, et travaille à la réunification de la Roumanie et de la Moldavie. Néanmoins, il s’agit aussi d’un europhile déclaré, d’un eurofédéraliste fervent ainsi que d’un progressiste – progressiste par rapport à la société roumaine. Il répond si bien aux critères de l’Union européenne qu’il reçut le prix Charlemagne 2020, prix qui récompense les personnalités qui œuvrent à l’unification européenne.

    Ce prix lui fut décerné pour deux raisons simples  ; quand tous les peuples de l’Est se tournent vers des partis populistes conservateurs, lui engage son pays dans une politique pro-européenne et une politique engagée pour… «  la protection des minorités et la diversité culturelle  »  ! Or, comme le rappelle le quotidien Présent du vendredi 5 juin 2020, ce «  grand protecteur des minorités vient justement de recevoir une amende de la part du conseil national anti-discrimination (CNDC) roumain.  ». En effet, Klaus Iohannis ne cesse d’attaquer avec hargne la minorité hongroise qui comploterait avec la Hongrie pour la chute de l’État roumain. Autrement dit, les propos portés à l’endroit de certaines minorités n’ont que peu d’importance pour les instances européennes, du moins, dans ce cas précis  ! Après tout, il ne s’agit que de ces Hongrois réfractaires à tout changement  ; et puis, il s’agit d’un défenseur de l’Europe, qu’il fasse donc  ! Le président roumain est allé jusqu’à accuser ses ennemis de gauche, le parti PSD, de comploter avec la Hongrie pour que celle-ci récupère la Transylvanie. Pour le président roumain l’ennemi est désigné  : la Hongrie et les Hongrois, ces derniers subissant, en Roumanie, les attaques de ce héraut de l’Union européenne et du respect des minorités  ! Tout comme le racisme est autorisé – ou même encouragé – contre les personnes blanches, de même, il est autorisé au sein de l’Union européenne de s’attaquer à des minorités du moment que celles-ci ne s’accordent pas au projet cosmopolite européen ou sont issues de nations qui résistent aux menaces bruxelloises.

  • Municipales : “Chez les écologistes, c’est la ligne Eric Piolle qui a gagné”, par Mathieu Dejean.

    Le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle, lors d'un événement unitaire avec Audrey Pulvar et Francois Ruffin, dans le cadre des municipales (Jeff Pachoud / AFP)
     
    Les écologistes ont remporté de nombreuses victoires au second tour des municipales le 28 juin. En sommes nous à un tournant de l'écologie politique ? Peut-on parler de “vague verte” ? La sociologue Vanessa Jérôme, spécialiste de l'écologie politique en France, analyse ces résultats.

    Dans la foulée de leur réussite aux élections européennes de mai 2019, où ils étaient arrivés en troisième position, les écologistes ont réalisé une percée spectaculaire au second tour des municipales le 28 juin.

    2.jpgSouvent en alliance avec les gauches, ils ont en effet remporté plusieurs villes de plus de 100 000 habitants, comme Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux et Strasbourg. Peut-on pour autant parler de “vague verte” ? Quelles leçons la gauche doit-elle tirer de ce scrutin ? Nous avons interrogé la sociologue Vanessa Jérôme, spécialiste de l'écologie politique en France.

    Ces élections municipales sont-elles un tournant dans l’histoire de l’écologie politique et du parti Europe Ecologie – Les Verts (EELV) ?

    Vanessa Jérôme – Oui, c’est très clairement un tournant. Pour autant, il faut en donner les soubassements. Premièrement, une abstention record, qui pose plusieurs problèmes : très strictement pour les écologistes, celui de se trouver dans des majorités à la fois légitimées par un scrutin régulier, mais dont la représentativité des conseils municipaux et des exécutifs qui seront mis en place pose question. Deuxièmement, c’est évidemment un tournant, mais les résultats des Verts sont depuis toujours en dents de scie. Sur les municipales, ça se voit très clairement. Cette fois-ci ils montent plus haut et plus fort, dans des villes importantes, mais je guette désormais la séquence régionale. Car dans la tête des écologistes, les municipales étaient le premier pas de conquête du pouvoir par le bas, par l’écologie des territoires, avant les régionales et la présidentielle. C’est un tournant d’un point de vue électoral, mais ce tournant dit-il quelque chose de la prise du pouvoir écologiste qui vient ? On ne sait pas.

    On a le sentiment que ces résultats reflètent les mouvements sociaux pour le climat qui ont secoué la rue depuis 2018. Est-ce le cas ?

    Oui, très clairement, ce qui pose d’ailleurs un problème dans l’interprétation des résultats. Je ne reprends pas pour ma part le vocable de la “vague verte”, que je ne trouve pas pertinent. Ce qu’on voit, c’est que les sociétés s’écologisent à vitesse grand V, c’est-à-dire proportionnellement au fait que la crise climatique, la crise sanitaire et leurs conséquences économiques se font sentir dans les pays riches occidentaux, et sur les corps d’hommes blancs cravatés de plus de cinquante ans. Mais ce crédit est-il à porter au parti EELV en France ? On n’en saura jamais rien, car il est très difficile de savoir pourquoi les gens votent exactement. De plus, on aurait pu parler de “vague verte” s’ils avaient gagné seuls massivement, mais ce qui ressort des élections d’hier, c’est que plus aucune force de gauche (dont les Verts) ne peut gagner seule. Ça, c’est la vérité des prix d’hier. L’autre vérité des prix, c’est que quand la gauche ne se met pas d’accord, c’est plutôt la ligne socialiste qui ressort gagnante. Le duel a été épique hier à Lille, plein de suspense, mais si on regarde quantitativement, EELV a certes plus de grandes villes qu’avant, mais le PS en a toujours davantage. On assiste donc plutôt à une restructuration des gauches par l’écologie, qu’à une victoire franche, unique et sincère du parti EELV dans toute la France.

    EELV est travaillé par des contradictions au niveau des orientations politiques, qui se sont incarnées ces derniers mois par Yannick Jadot d’un côté, et Eric Piolle de l’autre. Pensez-vous que ces élections ont validé l’une ou l’autre stratégie ?

    La stratégie qui n’a pas marché, c’est la ligne cohn-benditienne, jadotiste, celle de la gagne par le centre et par l’autonomie. On a vu le fiasco à Paris de la candidature de David Belliard et de l’approche de Cédric Villani. Il faut avoir en tête que le parti vert est composé depuis toujours de trois tiers : un tiers d’autonomistes purs et durs, un tiers d’union préférentielle avec le PS, et un tiers d’alliance avec “la gauche de la gauche”. J’ai tendance à dire que Jadot était sur la ligne autonomiste, et qu’Eric Piolle incarne l’option à gauche de la gauche, ou celle des “DDS” (déçus du socialisme). Hier soir, c’est cette ligne-là qui a gagné. Pour la simple et bonne raison que l’option jadotiste n’a même pas été proposée aux électeurs. Il n'y a eu nulle part d’alliance EELV - LREM, ou à géométrie variable sur le centre et la droite.

    Depuis l’arrivée de David Cormand au poste de secrétaire, les cadors verts disaient beaucoup ceci : “On n’est pas là pour reconstruire la gauche, on est là pour construire l’écologie.” En réalité, ils ont fait les deux. La seule chose qu’ils n’ont pas faite, c’est le dragage au centre. La ligne de dragage des déçus du macronisme n’a pas été présentée officiellement aux électeurs. Mais ça ne veut pas dire pour autant que des électeurs qui avaient voté Macron en 2017, et qui croyaient à l’idée “et droite et gauche”, n’ont pas fait le choix de l’écologie dans les urnes hier.

    Difficile de savoir les motivations des électeurs qui ont voté écologiste à ce stade, donc ?

    Pour l’instant, les sondages post-vote d’Harris Interactive en rabattent beaucoup sur l’idée de “vague verte”. D’une part, ils montrent qu’une majorité d’électeurs souhaite qu’un écologiste soit au gouvernement dans le remaniement, et d’autre part, on voit que dans les réformes souhaitées, l’écologie n’est pas structurante. Ce qui arrive en premier dans les souhaits, c’est une réforme pour la décentralisation, ce qui signifie que les gens en ont assez de l’hyperprésidence. La première leçon du scrutin d’hier, c’est d’ailleurs la claque qu’il constitue pour LREM. En deuxième position, on trouve l’augmentation du Smic et des minimas sociaux : les gens veulent de la gauche ! La crise a montré à quel point la France a besoin de ses services publics. Et en troisième position seulement, l’idée de soumettre par référendum les conclusions de la Convention citoyenne pour le climat. C’est une demande d’écologie. Si on en croit ce premier Polaroid, il n’y a donc pas une demande d’écologie radicale… ni radicale d’écologie.

    Ce n’est donc pas la victoire de la “vague verte”, mais celle de l’union de la gauche ?

    C’est à la fois une victoire de la gauche unie, et une victoire de l’écologie, que tout le monde va désormais essayer de s’approprier. C’est maintenant que commence la guerre pour l’appropriation de l’écologie, et pour savoir qui est “le plus écologiste”.

    Et la guerre pour savoir qui va porter les couleurs d’une gauche potentiellement unie en 2022 ?

    Il y a plusieurs scenarii en effet. Jean-Luc Mélenchon n’est pas tout à fait partant pour une candidature unique, et encore moins pour une primaire. EELV et le PS ont commencé hier soir à tirer la couverture à eux, tout en louant l’union. Maintenant, ils vont parler sérieusement de 2022. Mais les urnes ont acté qu’ils ne gagnent pas seuls.

    Propos recueillis par Mathieu Dejean

  • «Hommage aux restaurateurs, qui entretiennent et illuminent la vie en société», par David Brunat.

    «Cet univers d’excellence et de régalades aux nuances nutritives et sociales infinies a l’estomac qui crie famine depuis l’éclatement de la crise sanitaire». 215525217/beats_ - stock.adobe.com

    Amoureux des arts de la table et de la restauration, David Brunat, ancien élève de l’École normale supérieure, profite de cet hommage aux restaurants dont la fermeture vient à nouveau d’être prolongée par le Premier ministre, pour rappeler leur histoire en France ainsi que leurs nombreuses vertus trop souvent insoupçonnées.

    8.jpgLe restaurant est une des plus belles conquêtes de l’homme moderne. Inventé peu ou prou au siècle des Lumières, du moins dans la forme qu’on lui connaît de nos jours, il a pris son envol au XIXe siècle en s’appuyant sur l’émancipation des moeurs, la démocratisation (relative) de la haute cuisine et la naissance de l’hôtellerie de luxe. Destins croisés et indissociables, union sacrée entre les arts de la table et l’art de recevoir dans les établissements d’hébergement.

    Ce modèle de complémentarité entre l’assiette et un toit, la restauration et l’accueil, la fête des saveurs et l’hospitalité en chambre a souvent été décrit par les spécialistes. Le plus bel exemple de cette fertilisation croisée? Un duo mythique formé à la Belle Epoque. Entre César Ritz et Auguste Escoffier.

    Entre le visionnaire empereur des palaces et le roi des cuisiniers, phare indépassé de la gastronomie moderne, inventeur du grand restaurant (avec sa batterie de cuisine, ses menus à prix fixe, sa science du dressage et du service et surtout sa cuisine esthétique, diététique et sensible aux terroirs), codificateur du bon goût dans l’assiette des riches et des moins riches (Escoffier inventa mille recettes pour les bourses modestes). Et saint patron de tout ce qui se mange de bon, de goûteux, d’authentique.

     

    Dans cette aventure séculaire des papilles, la France joua un rôle crucial, éclatant, presque archétypal. Ses chefs ont été, et continuent à être, des ambassadeurs incomparables

     

    C’est peu dire que, dans cette aventure séculaire des papilles, la France joua un rôle crucial, éclatant, presque archétypal. Ses chefs ont été, et continuent à être, des ambassadeurs incomparables de notre pays, terre d’élection de la bonne chère même si l’excellence gastronomique s’est mondialisée et que la prééminence hexagonale en la matière nous est vigoureusement disputée.

    Et qu’on n’aille pas s’imaginer que les grandes tables des grands palaces n’aient jamais servi qu’à remplir des panses fortunées. Un peu comme les innovations technologiques testées en Formule 1 ont vocation à profiter aux voitures de monsieur-tout-le-monde, ce qui fut mis au point dans les établissements pour nababs influença et transforma la cuisine de tous les jours. Escoffier, encore lui, contribua à créer le bouillon Kub et il promut de nombreux plats très bon marché à base de riz ou d’aliments peu prisés comme … la morue.

    Or, cet univers d’excellence et de régalades aux nuances nutritives et sociales infinies a l’estomac qui crie famine depuis l’éclatement de la crise sanitaire. Cet ennemi implacable des gourmets. La fermeture des restaurants, de tous les restaurants sans exception, glace le cœur d’une langueur assurément monotone. Triste et interminable hiver …

    C’est une fort grande famille que celle de la restauration. Bien des métiers, bien des savoir-faire, bien des façons de faire et de déguster s’y côtoient et se fondent les uns dans les autres. Certes, les humains ne vivent pas que pour manger, ils ne sont pas seulement ventre et tube digestif, dents qui broient, boyaux qui digèrent et forces qui expulsent. Mais l’Ecclésiaste, conscient de la valeur des nourritures terrestres, ne dit pas sans raison «qu’il n’y a pas de bonheur pour l’homme sous le soleil que de manger et boire et se réjouir.» Raison supplémentaire de s’attrister de la fermeture des restaurants …

     

    Le restaurant entretient et illumine la vie en société. La gastronomie est un art de la civilisation. Elle ne sert pas seulement à se nourrir mais aussi à converser 

     

    Et puis il y a plusieurs demeures dans la maison des gastronomes: il y en a même pour tous les goûts, tous les palais, tous les styles, toutes les géographies. Auberge, brasserie, bistrot, relais routiers, tables d’hôtes, wagons-restaurants, cantines et autres cafétérias, tavernes, cambuses, troquets, etc. sont les lieux affectionnés de ces agapes, destinées à être partagées. Car, comme ceux de la chair, les plaisirs de la chère sont meilleurs à plusieurs et rien n’est triste comme de dîner seul.

    Le restaurant entretient et illumine la vie en société. La gastronomie est un art de la civilisation. Elle ne sert pas seulement à se nourrir mais aussi à converser. Et à célébrer des moments particuliers dont elle rehausse la valeur ou l’agrément. Inviter des amis ou des clients au restau, quoi de plus naturel? Réserver une table ou une salle pour un anniversaire ou un événement heureux, quoi de plus plaisant? S’y rendre juste pour savourer l’ambiance, discuter avec des inconnus en échangeant de bonnes recettes ou des tuyaux sur la manière de préparer tel ou tel plat, sans oublier d’arroser le geste avec la parole culinaire: quoi de plus réjouissant?

    Eh bien, c’est tout cela dont il faut faire aujourd’hui son deuil en rongeant son frein et ses papilles. Rien d’autre à se mettre sous la dent que des plats à emporter. Triste viatique quand on aime non seulement se restaurer mais aussi se récréer - et peut-être également se recréer - en passant un bon moment au «restau» avec des amis, un conjoint ou une petite amie, avec ses enfants ou ses parents, avec des collègues de travail ou qui vous voudrez.

    Depuis que les établissements ont dû baisser à nouveau le rideau, combien de contrats qui n’ont pas été signés après un bon repas plantureux, combien de rencontres amoureuses ou amicales qui n’ont pas eu lieu, combien de réunions de famille ou de dîners de groupes reportés à plus tard, à on ne sait quand, en tout cas à une échéance lointaine? Perspective dont la tristesse est redoublée par les épreuves auxquelles les professionnels de la restauration doivent aujourd’hui faire face.

     

    Aussi comprend-on aisément que les Français ne soient pas dans leur assiette. Restaurer la confiance dans ces conditions ? Bonne chance ! 

     

    Et pendant ce temps-là, le risque demeure de se faire rouler dans la farine par les hommes ou femmes politiques (traînant ou non des casseroles) nous demandant de faire des sacrifices sans mettre eux-mêmes la main à la pâte tout en donnant ad libitum l’impression de pédaler dans la choucroute.

    Aussi comprend-on aisément que les Français ne soient pas dans leur assiette. Restaurer la confiance dans ces conditions? Bonne chance! Puisse cette hypothétique restauration de la confiance, pour laquelle il n’existe aucune recette miracle, aller de pair avec la réouverture des restaurants. Et le plus tôt sera le mieux.

    Hommage, courage et chapeau bas à tous les restaurateurs de notre pays, aux chefs, maîtres queux, chefs de partie, responsables de salle, commis, aides de cuisine, etc. (sans oublier les sommeliers!) à qui nous devons tant de plaisirs et d’émotions, et qui sont aujourd’hui privés de l’exercice de leur noble art.

     

    Ancien élève de l’École normale supérieure et de Sciences Po Paris, David Brunat a été membre de plusieurs cabinets ministériels. Consultant associé chez LPM Communications, il est également écrivain. Auteur d’une dizaine d’ouvrages, il a notamment publié «Pamphlettres» (Plon, 2015), «Giovanni Falcone: Un seigneur de Sicile» (Les Belles Lettres, 2017) et «ENA Circus» (Éditions du Cerf, 2018).

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • ISLAMÉRIQUE [1]

    Michel Jobert en visite en Arabie : l'un des rares hommes d'Etat occidentaux de notre fin de siècle (XXe)

     

    Par Péroncel Hugoz 

     

    2293089609.14.jpgAncien correspondant du Monde en Algérie puis en Egypte, grand-reporter, auteur d’une dizaine de volumes sur les pays du Sud (notamment Le Radeau de Mahomet, 1983, et 2000 ans d’histoires marocaines, 2014) éditeur en France ou au Maroc de 60 ouvrages orientalistes, chroniqueur sur lafautearousseau depuis 2016, Péroncel-Hugoz, ce qui est moins connu, a joué un rôle au début de la carrière du géopolitiste et essayiste Alexandre Del Valle, pied-noir franco-italien, né en 1968 à Marseille, dont la dizaine de consistants essais tend à dévoiler la vraie nature de l’offensive panislamiste sur les cinq continents,  le dernier de ces ouvrages étant, en mars 2018, La stratégie de l’intimidation, véritable bréviaire de ce mal qui ronge nos sociétés: l’islamiquement correct. Un mal, sorti certes de l’Islam mais où les Etats-Unis d’Amérique ont joué, et continuent de jouer un rôle trouble, équivoque et plus que jamais inquiétant à l’heure du trumpisme. 

    3679871411.3.jpgNous laissons donc la parole à Péroncel-Hugoz, sur la genèse de ses relations avec Alexandre Del Valle avant de publier deux des textes qu’il a écrits pour soutenir le géopolitiste : ISLAMERIQUE, préface en 1997 d’Islamisme et Etats-Unis. Une alliance contre l’Europe (l’Age d’homme, 330 p.) puis Travailler pour le roi de Turquie…, préface en 2004 de La Turquie dans l’Europe. Un cheval de Troie islamiste ? (Edition des Syrtes, 2004, 460 p.)  Lafautearousseau

     

    Près de trente ans de journalisme, majoritairement au service du quo­tidien francophone le plus en vue*, m'auront au moins appris une chose : sans tambour ni trompette, la liberté d'expression n'a cessé durant ce laps de temps, d'aller en diminuant.

    Oh ! pas besoin pour cela de Gestapo ou de goulag, ni même de censeur ! Simplement le poids social, professionnel, quotidien, invisible et inodore, mais vite devenu insoute­nable, d'une « pensée unique », d'une « correction politique » qui détruisent, plus sûrement que tous les totalitarismes avoués, les plumes et les bouches tentées de s'opposer à ce système de contrôle politique transnational, inédit dans les annales universelles de la répression. « Au moins, sous le communisme, on savait contre qui, contre quoi on se battait, nous confiait récemment une consœur slovaque (mais elle aurait pu être de n'importe quelle nationalité européenne, le marxisme ayant naguère partout régné sur le Vieux Continent, via les gouvernements ou les intelligentsia), alors qu'aujourd'hui, on se heurte à des tabous sans visage, impossibles à cerner ou à discerner... »

    Chercheur, Alexandre del Valle, comme les journalistes, s'est retrou­vé face à cette liste chaque jour plus longue des sujets qui ne peuvent plus être traités librement, à cette liste non écrite mais omniprésente de sujets-tabous. Parmi eux, l'Islam, l'islamisme, les musulmans, choisissons le terme qu'on voudra, parmi eux également les Etats-Unis d'Amérique, les Américains, leurs mœurs et leurs produits. Il existe bien encore quelques petites failles, quelques petites exceptions éditoriales ou journalis­tiques, quelques petits espaces de franchise, mais outre qu'ils vont s'amenuisant, il est de plus en plus difficile aujourd'hui, en Europe généralement, en France en particulier, d'exposer en toute liberté une vision de la réalité, sinon critique du moins divergente, non conforme aux idées établies, dès qu'il s'agit des musulmans ou des Américains. Les hardis bonhommes qui s'y sont risqués se sont vus aussitôt taxés d'hostilité à la « fraternité universelle » voire, s'ils insistaient, de racisme, fascisme ou même nazisme... Les Etats-Unis n'ont-ils pas « sauvé le monde libre en 1939-45 » ? En foi de quoi, ceux qui, cinquante ans plus tard, se dressent pour refuser l'américanisation politique et culturelle de la France ou du reste de la planète, sont aussitôt soupçonnés, accusés même, de regretter la victoire américaine, il y a un demi-siècle...

    Quant aux musulmans, la moindre réserve sur leurs pratiques, leurs dogmes, leurs projets, la moindre allusion aux contradictions, aux antagonismes existant entre leurs idéaux, leurs intérêts et les nôtres, vous fait aussitôt classer parmi les tenants de la « purification ethnique ». Alexandre del Valle a passé outre, et doublement, puisque son travail s'attache à mettre en lumière les alliances de facto, les liens formels ou informels, les intérêts communs, la collusion pouvant exister entre Islam et Amérique - en attendant Inchallah cet « Islamérique » que sera peut-être demain une partie du globe.

    plenel-del-valle-ardisson-c8-73e7e.jpgAlexandre del Valle sera honni, vilipendé, pour avoir osé aborder un tel sujet, d'autant plus que, par la nature et la force des choses, il n'a pu évidemment apporter au moulin de sa démonstration toutes les eaux probantes. Parviendra-t-il au moins à enclencher un courant de recher­ches dans la direction islamo-yanquie qu'il indique ? Rien n'est moins sûr. Fallait-il donc qu'il s'abstienne et remise ses notes ? Certes pas ! Le système actuel, ne serait-ce que par son ambition universelle, a certaine­ment ses talons d'Achille. Il faut les chercher sans relâche. Et puis, à tout prendre, chacun sait que les vrais gentilshommes ne défendent jamais que des causes perdues... Celle d'une France, par exemple, qui ne voudrait être ni yanquie, ni islamique et encore moins un composé de ces deux éléments si contraires à la civilisation, à l'art de vivre qu'elle a inventés.

    gallois-27juin09_137.jpgLe général Gallois, dans sa préface à cet ouvrage, a particulièrement insisté sur l'aspect « musulman » de la thèse d'Alexandre del Valle. Je serais plutôt tenté, pour ma part, de mettre l'accent, dans cette postface, sur le côté « américain » du travail de notre jeune auteur. On fait là avec lui une véritable cure de non-conformisme, de novation, grâce au regard cru mais non cruel, qu'Alexandre del Valle jette sur la « puissance abusive » des Etats-Unis, selon l'expression de Michel Jobert, l'un des rares hommes d'Etat occidentaux de notre fin de siècle à avoir osé dénoncer, qu'il soit ministre ou éditorialiste, la main basse américaine sur le monde.    (A suivre ...)

    Le Monde 

    Illustration ci-dessus :

    Alexandre Del Valle vs. Edwy Plenel

    Le général Gallois et Jean-Pierre Chevènement.

  • ”Le mouvement anti-passe sanitaire est peut-être notre dernier rempart face à l’autoritarisme”, par Mathieu Slama.

    "Voici les anti-passe sanitaires réduits à des antivax obscurantistes et complotistes..."
    © Georges Gonon-Guillermas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP 

    Mathieu Slama, essayiste, analyste politique et enseignant au Celsa [École des hautes études en sciences de l'information et de la communication], analyse les fondements du mouvement anti-passe sanitaire.

    6.jpgQue ce gouvernement est prévisible ! Depuis l’émergence d’un front de contestation du passe sanitaire, le voici qui reproduit, à l’identique, la stratégie employée contre les gilets jaunes. Cette stratégie est simple : il s’agit de diviser, de diaboliser et d’hystériser, le tout dans un mépris de classe à peine voilé. Par la grâce de cet exercice de manipulation typiquement macroniste, voici les anti-passe sanitaires réduits à des antivax obscurantistes et complotistes.

    Pire, selon les mots du porte-parole Gabriel Attal, les anti-passe appartiennent à une « frange capricieuse et défaitiste, très minoritaire, qui se satisferait bien de rester dans le chaos et l’inactivité ». On ne saurait être plus insultant et méprisant. Et comme ce fut le cas pour les gilets jaunes, le moindre dérapage violent, même ultra-minoritaire, est instrumentalisé et utilisé contre le mouvement dans son ensemble.

    Mouvement de plus en plus populaire

    Construire une figure de bouc émissaire pour disqualifier un mouvement de révolte et remobiliser son électorat en vue de l’élection présidentielle de 2022 : cette stratégie est vieille comme le monde. Mais elle est dangereuse, parce qu’elle agit comme l’huile sur le feu et parce qu’elle vient remplir les rangs de tous ceux qui, désormais, manifestent le samedi contre le « passe de la honte ».

    « Ces manifestations sont difficiles à saisir, tant elles sont disparates politiquement, sociologiquement et culturellement. »

    Ces manifestations sont difficiles à saisir, tant elles sont disparates politiquement, sociologiquement et culturellement. Il y a manifestement, dans cet « acte II » des gilets jaunes qui ne dit pas son nom, quelque chose qui va au-delà du mouvement qui a enflammé la France fin 2018. Il y a aussi un début de soutien populaire qui devrait inquiéter le gouvernement : d’après un récent sondage, 51 % des Français « comprennent les revendications » des manifestants anti-passe, et 40 % d’entre eux les « soutiennent ». Quant à leur ampleur, le ministère de l’Intérieur dénombrait environ 200 000 manifestants dans toute la France. Sachant qu’il faut vraisemblablement doubler ces chiffres et qu’on est en plein été, il faut s’attendre à ce que le mouvement prenne une autre dimension à la rentrée.

    La popularité grandissante du mouvement et les revendications que l’on peut entendre dans les cortèges montrent bien qu’on n’a pas affaire à un simple regroupement d’antivax complotistes. Il y a là quelque chose de bien plus profond et de bien plus fondamental. La question du vaccin est secondaire. Évidemment, les antivax sont de la partie, et certains manifestants expriment leurs inquiétudes vis-à-vis du vaccin et de ses effets secondaires, vis-à-vis de la technologie utilisée et de ses contre-indications. Quoi qu’on pense du bien-fondé de ces inquiétudes, ne faut-il pas, d’abord, essayer de les comprendre et d’y répondre non pas par le mépris ou la haine mais par la science et le dialogue ? Mais encore une fois, le véritable enjeu de ce mouvement n’est pas là.

    Inquiétudes et colères raisonnables

    Que disent tous ces manifestants, qui appartiennent aussi bien à la gauche qu’à la droite, à l’extrême droite, à l’extrême gauche, dans toutes les classes d’âge et opinions politiques ? Qu’il ne saurait y avoir, en France, de citoyens de seconde zone. Que le passe sanitaire, par la discrimination qu’il introduit dans le droit et les pratiques, est antinomique avec notre conception de la démocratie et de l’État de droit. Ils crient « liberté ! » et refusent que l’on subordonne celle-ci à des courbes et des taux d’incidence. Ils s’indignent que des salariés puissent être licenciés parce qu’ils ne sont pas allés se faire vacciner. Ils n’acceptent pas qu’un citoyen français puisse s’improviser agent de police et contrôler le passe d’un autre citoyen français.

    Ils manifestent contre l’idée que l’état d’exception puisse devenir notre condition normale de gouvernement, contre l’idée que la société de contrôle et de discipline soit désormais notre horizon politique inévitable et indépassable, contre l’idée que nos allées et venues puissent être surveillées à l’aide d’un QR Code ou d’une application. Ils expriment leur colère contre un homme, Emmanuel Macron, qui décide seul, depuis le début de la pandémie, de mesures liberticides et discriminatoires insensées, qui accuse les non-vaccinés d’égoïsme et d’irresponsabilité et qui refuse tout dialogue et tout compromis.

    « Comme si le confinement n’était pas en soi une mesure totalement anticonstitutionnelle et donc inacceptable dans un État de droit. »

    Quoi de plus raisonnable que ces inquiétudes et ces colères ? Les macronistes n’ont de cesse de renvoyer les anti-passe au camp de l’irrationalité, mais n’est-ce pas eux, au contraire, qui sont les plus irrationnels dans cette histoire ? « Passe sanitaire ou confinement », martèlent-ils en permanence, comme si le confinement était la réponse inévitable au rebond épidémique, comme si le confinement n’était pas en soi une mesure totalement anticonstitutionnelle et donc inacceptable dans un État de droit.

    « Le virus décide des libertés », récitent-ils en chœur, comme si le virus était un être pensant qui décidait de notre modèle politique et de nos libertés publiques, comme si le couvre-feu ou le confinement n’étaient pas des décisions qui relevaient exclusivement du pouvoir politique. Le passe sanitaire est le contraire de la rationalité politique. C’est une mesure gravissime qui ouvre la voie à une société dans laquelle n’importe qui, parce qu’il ne respecte pas certaines règles fixées arbitrairement, peut être déchu de sa citoyenneté. C’est ce monde-là que rejettent en force les anti-passe, et c’est pourquoi leur combat est juste et rationnel.

    « Le mouvement anti-passe est peut-être notre dernier rempart face à l’arbitraire et l’autoritarisme qui semblent, aujourd’hui, n’avoir aucune limite »

    Le gouvernement a sous-estimé la portée symbolique et la rupture que représente le passe sanitaire, pensant qu’il en irait du passe comme il en est allé du confinement. Si la majorité des Français restent convaincus des bienfaits de l’ordre sanitaire, les choses changent et nul ne sait comment elles évolueront à la rentrée. Déjà, l’on voit le gouvernement tenter d’adoucir son discours, ce qui est le signe que son inquiétude est grande.

    Voilà la leçon principale de toute cette affaire : lorsque les contre-pouvoirs traditionnels (opposition, Parlement, Conseil d’État, Conseil constitutionnel) ne jouent plus leur rôle, alors le dernier contre-pouvoir est la rue, ou plus exactement l’opinion publique et ses manifestations politiques. C’est pourquoi le mouvement anti-passe est si important : il est peut-être notre dernier rempart face à l’arbitraire et l’autoritarisme qui semblent, aujourd’hui, n’avoir aucune limite.

     

    Par Mathieu Slama

    Source : https://www.marianne.net/

  • « Boutef », du beau gosse à la momie…

    « Boutef » jadis avec des Algériennes

     

    Par Péroncel-Hugoz 

    Notre confrère puise une fois de plus dans ses carnets d’Alger, quand il y était correspondant du journal Le Monde, sous la dictature du colonel Boumediène, pour relier le président actuel en fauteuil roulant à ses « glorieuses années » passées…

     

    peroncel-hugoz 2.jpgLes observateurs qui s’interrogent sur la façon dont l’Algérie peut être gouvernée par un homme que paralyse la maladie, ignorent ou feignent d’ignorer que, de toutes façons, depuis le coup d’Etat de 1965, ce pays est régi par une camarilla de quelques militaires quasi invisibles et une police politique omniprésente. Dans ce système, le chef de l’Etat et le gouvernement ne sont qu’une façade et ne font qu’appliquer ce que décident une poignée d’officiers vétérans et les patrons des services secrets. Seul l’éphémère président Ahmed Boudiaf, en 1992, peut-être influencé par ses 28 ans d’exil au Maroc, après l’indépendance algérienne, tenta de secouer le joug kaki mais il fut presque aussitôt abattu par un… militaire. 

    Un natif d’Oujda

    Sous le régime du colonel Boumediène, Abdelaziz Bouteflika, ministre des Affaires étrangères fut, quoique civil, le n°2 de facto du système algérien. Ce furent les belles années du natif d’Oujda, resté volontairement célibataire. Chaque fin de semaine ou presque les Algérois informés, voyant des avions filer vers Nice ou Genève, murmuraient: «C’est Boutef qui va rejoindre ses bonnes amies!». Liens de cœur ou aventures tarifées ; ou un peu des deux, peu importe, le jeune dirigeant séduisait avec sa moustache conquérante et faisait oublier sa petite taille grâce à d’épais talons. Des espions occidentaux enregistraient méthodiquement ses escapades coquines…

    Cependant ses cheveux donnaient déjà du souci au ministre séducteur qui faisait mentir le proverbe méditerranéen selon lequel : « un vrai homme n’a pas honte de sa calvitie ! ». Un demi-siècle plus tard, de pathétiques photos du président immobilisé et hagard, avec ses derniers cheveux collés sur le crâne, font terriblement penser à la momie du pharaon Ramsès II dont les embaumeurs durent batailler avec les ultimes mèches du monarque antique comme tel coiffeur algérois avec celles du président algérien…

    L’ex « beau gosse » des chancelleries et des palaces, pour lequel d’irrespectueux gamins d’Alger forgèrent jadis le verbe « beaugosser » est à présent un mort-vivant auquel des docteurs-miracle de France ou de Suisse (cruelle ironie de l’histoire, les territoires des exploits masculins passés d’Abdelaziz Bouteflika) permettent de se dire encore de ce monde. D’où le sinistre canular récurrent, ces dernières années, sur la Toile, de l’annonce du décès du président algérien, suivie de réactions lapidaires d’intervenants du type : « mais il est déjà mort depuis belle lurette…». Il paraît que même une branche des agences d’espionnage américaines a apporté de l’eau à ce moulin de mauvais goût, pour tester le régime d’Alger…   

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le360 du 17.03.2017

  • SOLIDARITÉ KOSOVO !... : POUR LA PREMIÈRE FOIS DEPUIS 22 ANS, LES ARTISTES SERBES DU KOSOVO-MÉTOCHIE ONT UNE GALERIE D’A

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    Site officiel : Solidarité Kosovo

    lafautearousseau "aime" et vous invite à "aimer" la page facebook Solidarité Kosovo :

    https://www.facebook.com/solidarite.kosovo/

    POUR LA PREMIÈRE FOIS DEPUIS 22 ANS, LES ARTISTES SERBES DU KOSOVO-MÉTOCHIE ONT UNE GALERIE D’ART

    Le 3 juin dernier au Centre culturel de Gracanica se tenait une grande cérémonie d’inauguration : avec l’aide de Solidarité Kosovo, la première galerie d’art serbe du Kosovo-Métochie ouvrait enfin, après 22 ans durant lesquels les artistes serbes ne pouvaient pas exposer au Kosovo.

     

    La cérémonie a été lancée par notre ami Zivojin Rakocevic, directeur du centre culturel.

    En présence du maire de Gracanica et de Monseigneur Téodose, évêque de Raska-Prizren, il a présenté l’histoire de ce centre culturel dans lequel il souhaitait depuis longtemps voir installer une galerie d’exposition de qualité.

    Un projet sans cesse repoussé en raison des autres urgences qui s’ajoutaient année après année, mais qu’il gardait en tête pour « offrir aux artistes serbes du Kosovo-Métochie un écrin à la hauteur de leur talent et de la puissance de ce qu’ils ont à dire ».

    Zivojin Rakocevic, directeur du Centre culturel de Gracanica, et Milovan, du Bureau humanitaire de Solidarité Kosovo.


    Arnaud Gouillon, Président de Solidarité Kosovo et interdit de séjour au Kosovo, a néanmoins pu prendre part à cet événement majeur via Internet : projeté sur un des larges murs de la galerie conservé vide à ce seul but, il a pu lui aussi refaire l’historique de ce projet et se réjouir de son aboutissement.

    Il a également rappelé l’engagement constant de Solidarité Kosovo aux côtés des initiatives culturelles depuis des années : « L’homme ne vit pas que de pain, nous le savons, et la culture fait partie de ces choses que nous ne devons pas négliger, malgré les difficultés matérielles que nous traversons. C’est pourquoi nous tenons à soutenir ces projets, en plus de toute l’aide matérielle que nous apportons au peuple serbe du Kosovo ».

    Les invités ont ensuite pu découvrir l’exposition du peintre Milos Sobajic. Cet artiste serbe, hélas décédé quelques jours plus tôt, a longuement vécu et travaillé à Paris. Un clin d’oeil de Zivojin Rakocevic, qui souhaitait ainsi célébrer à sa façon l’amitié franco-serbe, dont il nous parlait encore récemment dans un entretien accordé à Solidarité Kosovo.

    La soirée a été une belle réussite. Dès le lendemain, un reportage sur l’événement était diffusé sur la RTS, première chaine de télévision serbe qui avait dépêché une équipe sur place, preuve supplémentaire de l’importance de cette inauguration pour les Serbes du Kosovo-Métochie et de toute la Serbie !

    Nous nous réjouissons de cette inauguration et espérons que cette galerie offrira l’opportunité à de nombreux artistes serbes du Kosovo-Métochie de développer leur talent et de le faire connaître largement. Puisse cette galerie d’exposition être témoin de nombreux autres événements qui, chacun à leur manière, témoigneront de la vigueur de la culture serbe au Kosovo-Métochie !

  • Bonnes idées pour d'intelligents cadeaux de Noël : reçu de SOS ÉDUCATION...

    Idées cadeaux Noël 2022

    Chère amie, Cher ami,

    Comme chaque année à l’approche de Noël, vous êtes nombreux à nous demander des idées de cadeaux ludiques et éducatifs !

    Bonne nouvelle : au cours des dernières années, avec les sympathisants de l’Association, nous avons construit une liste assez complète de beaux cadeaux pour les enfants, pour leur faire plaisir à coup sûr.

    Merci à tous ceux d’entre vous qui nous ont envoyé leurs suggestions, et nous ont permis de proposer une liste de cadeaux dense et équilibrée.

    Au total, ce sont 136 idées de jeux, jouets, livres, ateliers ... sélectionnés par l’équipe de SOS Éducation, et enrichis de vos retours d'expérience, avec des jeux et livres que vous avez testés avec vos enfants, petits-enfants, neveux ou nièces.

    Jeux ludiques et éducatifs, ateliers créatifs, livres audio, casse-têtes, jeux de société... Il y en a pour tous les goûts, et tous les budgets !

    Des jeux pour s’amuser seul et en famille, pour coopérer, développer sa motricité fine, jouer avec les nombres et avec les mots, apprendre de nouvelles choses, exercer sa mémoire, stimuler sa créativité...

    Des livres pour s’émerveiller, s’émouvoir, (re)découvrir l’histoire ou la géographie...

    Plus de 130 idées de cadeaux intelligents pour jouer, découvrir, rire et partager de bons moments en famille, loin des écrans, tablettes et consoles de jeux vidéo !

    Nous avons réparti les idées cadeaux en 7 catégories :

    • Les ateliers créatifs
    • Les jeux
    • Les livres
    • Les abonnements et magazines
    • Les bandes dessinées
    • Les livres audio
    • Les livres pédagogiques

    Bien sûr, après avoir consulté la liste des idées cadeaux, n’hésitez pas à nous envoyer vos idées, pour que nous puissions compléter la liste au fur et à mesure, et permettre à tous nos sympathisants d’en profiter.

    Dites-nous par exemple quel jeu de société, quel livre... vous appréciez, et pourquoi vous le recommanderiez comme cadeau de Noël !

    Vous pouvez accéder à la liste complète en cliquant ici ou sur l'image ci-dessous :

    Je découvre toutes les idées cadeaux !

    Vous trouverez à côté de chaque idée cadeau un lien Internet pour avoir plus d’informations.

    Si vous le pouvez, nous vous conseillons évidemment de faire vos achats auprès de vos commerçants de proximité : petites boutiques, magasins de jouets indépendants, librairies...

     

    Aperçu liste idées cadeaux

     

    Cliquez sur l’aperçu pour accéder à la liste des idées cadeaux

    À noter : ces idées cadeaux ne sont pas destinées exclusivement aux cadeaux de Noël !

    Conservez ce message électronique, il vous sera utile pour de nombreuses occasions tout au long de l’année : anniversaires, fêtes ou tout simplement pour faire plaisir à vos proches...

    Je vous souhaite une bonne découverte.

    Priorité à l'Éducation !

    Signature Sophie Audugé

    Sophie Audugé,
    Déléguée Générale de SOS Éducation

  • La mort de la fraternité, par Michel Onfray.

    Sur quelques prédateurs contemporains

    Nul ne l’ignore, la devise de la République française est Liberté, Égalité, Fraternité. La triade a son importance car la Liberté sans l’Egalité, c’est la licence; l’Égalité sans la Liberté, c’est la tyrannie; or la Liberté et l’Egalité avec la Fraternité, voilà qui évite les impasses dans lesquelles conduisent la Liberté seule ou l’Égalité seule.

    michel onfray.jpgLes États-Unis, par exemple, ont le souci de la Liberté sans l’Egalité et Cuba celui de l’Egalité sans la Liberté. La droite aime la Liberté mais ne se soucie guère de l’Egalité; la gauche vénère l’Egalité mais se moque bien souvent de la Liberté.

    Mais qui parle de la Fraternité? Qui et quand? C’est le parent pauvre de la République, or ce devrait être la valeur cardinale autour de laquelle réconcilier les français des deux bords et d’ailleurs. Si l’on veut, comme c’est mon cas, défendre la liberté comme la droite et l’égalité comme la gauche, alors une politique de la Fraternité permet de réunir les deux rives du même fleuve.

    Le covid révèle nombre de choses sur l’état de notre pays, de l’Europe et de notre civilisation, dont cette évidence que la Fraternité est devenue le cadet des soucis de la plupart. On sait que le gouvernement au service de l’État maastrichtien a failli. La débandade de cet empire néo-libéral en formation apparait désormais dans le plein jour de l’Histoire: les pays se sont repliés sur eux-mêmes pour faire face au traitement de la pandémie. A la première pluie, chaque État est rentré chez lui pour se sécher… Face à l’Italie qui sombrait et la France qui perdait pied, l’Allemagne a retrouvé le chemin du nationalisme intégral.

    Le chef de l’État français a tergiversé, c’est le moins qu’on puisse dire… Depuis janvier 2020, il y a donc tout juste un an, quiconque voulait savoir pouvait savoir: ce serait bel et bien une pandémie planétaire, la Chine n’aurait pas, sinon, confiné une ville de onze millions d’habitants…

    Macron n’a pas protégé les Français, aveuglé par son idéologie doublée par son incroyable égotisme: il donne l’ordre d’aller chercher les expatriés français en Chine et offre une permission aux militaires ayant assuré le rapatriement sanitaire; il laisse les avions en provenance d’un pays contaminé effectuer leurs innombrables rotations en déversant chaque jour des centaines de touristes chinois potentiellement contaminés sur le territoire français; il proclame avec force l’inutilité des masques parce que l’impéritie des gouvernements maastrichtiens, dont il est solidaire, a renoncé aux stocks; il aurait pu affirmer que cette pénurie dont il n’était pas directement responsable nous obligeait à fabriquer des masques maisons à partir d’un tuto fourni par le ministère de la santé, c’eut été une variation sur le thème des taxis de la Marne, il ne l’a pas fait; il n’a pas fermé les frontières sous prétexte que le virus les ignorait, aujourd’hui il reconnait les frontières: entre les individus, entre les villes, entre les régions, entre les pays, entre les continents; il décrète l’interdiction des remontrées mécaniques au sport d’hiver et celle des salles de spectacle en même temps qu’il autorise l’entassement dans les avions et les aéroports, mais aussi dans les gares et dans les trains; il laisse les supermarchés ouverts, il ferme les petits magasins; il décrète une vaccination massive avant d’inviter à se hâter lentement faute d’avoir prévu, là encore, l’achats des doses; il décide seul dans un bunker entouré de Diafoirus à la Légion d’honneur dans un total mépris des élus (maires, conseillers départementaux, conseillers régionaux, présidents de région, députés, sénateurs), et dans le plus profond mépris et de la démocratie et de la république; il contracte le virus dans une soirée de politique politicienne donnée à l’Élysée qui jette par-dessus bord les mesures sanitaires - plus nul que ça, tu meurs…

    On dira que la Fraternité n’est pas le souci prioritaire de ce président de la République. Il est vrai que cette vertu suppose sympathie, empathie, estime d’autrui, affection, et que toutes ces qualités ne passent pas pour saillantes chez cet homme glacial quand on n’a pas un genou en terre devant lui.

    Mais il est plus étonnant de voir que cette Fraternité semble également le cadet de soucis du moraliste André Comte-Sponville assez remonté (contre moi à qui il a envoyé un mail de remontrance très professoral…) qu’on comprenne bien, hélas, ce qu’il dit! Car il n’a pas été fuyant, il écrit et parle clairement, c’est d’ailleurs l’une de ses vertus, quand il s’adresse aux jeunes dans la matinale d’Europe 1 en leur disant: «Ne vous laissez pas faire! Obéissez à la loi mais ne sacrifiez pas toute votre vie à la vie de vos parents et de vos grands-parents. Résistez au pan-médicalisme, au sanitairement correct et à l'ordre sanitaire qui nous menace.» Avant de conclure: «On ne peut pas sacrifier indéfiniment les libertés à la santé des plus fragiles, donc des plus vieux.» (15.X.2020)

    Il remet le couvert à France-Info: «On vit dans une société vieillissante. Or, plus on vieillit, plus on est fragiles en termes de santé. On a donc tendance à faire passer la santé avant tout, car nous sommes à mon âge plus fragiles que les jeunes. Il y a un cercle vicieux: puisqu’on fait de la santé l’essentiel, on privilégie les plus fragiles, c’est-à-dire à nouveau les plus âgés. Mais l’avenir de nos enfants est pour moi encore plus important. Je me fais davantage de souci pour l’avenir de nos enfants que pour ma santé de quasi septuagénaire.» (10.XI.2020)

    Pas besoin d’être agrégé de philosophie pour comprendre qu’André Comte-Sponville invite les jeunes à ne pas se sentir concernés par «l’ordre sanitaire», autrement dit: le confinement, les gestes barrières, le port du masque, l’usage du gel hydro-alcoolique. Certes, en bon sophiste qui manie à ravir la rhétorique normalienne, il a pris soin de préciser en amont qu’il fallait obéir à la loi. Mais comment obéir et résister en même temps? Sans la citer, il emprunte cette idée au philosophe Alain, dont il est l’un des disciples, et qui, dans l’un de ses célèbres Propos d’un Normand daté du 4 septembre 1912, invitait à «obéir en résistant». Or, on sait par la récente publication de son Journal longtemps inédit qu’Alain obéissait plutôt sans vraiment résister ce qui lui fait opter pour de mauvais choix dans les années d’Occupation… Sachant cela, on devrait éviter d’utiliser l’outil d’Alain, il est ébréché, émoussé, pas fiable.

    Quand l’impératif catégorique sponvillien lancé à destination des jeunes est: «ne vous laissez pas faire», que croit-il que les jeunes en question vont comprendre eux qui ne possèdent pas les Propos d’un Normand sur le bout des doigts?Qu’ils vont obéir en résistant? Il se trompe lourdement, voilà qui est trop subtil et d’ailleurs intenable, sauf à résister mentalement tout en se soumettant dans les faits… Non, ils vont résister en désobéissant et ils auront pour eux la caution de l’auteur du Petit Traité des grandes vertus.

    Par ailleurs, André Comte-Sponville écrit: «On ne peut pas sacrifier indéfiniment les libertés à la santé des plus fragiles, donc des plus vieux.» Autrement dit: d’abord la liberté, ensuite la santé des vieux. Ce qui veut dire, plus clairement: je revendique l’exercice de ma liberté, c’est-à-dire le pouvoir de faire ce que je veux, fut-ce au détriment de la santé des vieux! S’ils doivent mourir, ils mourront, il est de toute façon pour eux l’heure d’y songer prestement. Et le philosophe de faire semblant de se sacrifier en rappelant qu’il est quasi septuagénaire et qu’il «préfère attraper la covid-19 dans une démocratie plutôt que de ne pas l’attraper dans une dictature». Mais il ne lui est pas venu à l’esprit qu’il pouvait aussi préférer ne pas attraper le covid dans une démocratie qui l’en protégerait? Il semble que non…

    Car on ne peut exciper du peu de morts dus au covid, comme le fait André Comte-Sponville pour asseoir sa démonstration, et oublier que, c’est justement parce qu’il y a confinement et politique sanitaire planétaire qu’on peut à cette heure, fin janvier 2021, ne déplorer que deux millions de morts dans le monde. C’est une erreur de causalité de dire: la mortalité étant très basse, cessons donc cette politique sanitaire qui ne sert à rien puisque c’est très exactement cette politique sanitaire qui produit ce taux de mortalité bas. Paralogisme dirait-on rue d’Ulm. Nul besoin de mettre le chiffre des morts du covid en relation avec ceux de la peste au moyen-âge, des morts par cancer, des accidents vasculaires cérébraux ou des infarctus contre lesquels il n’existe pas de prévention possible, sauf salamalecs de nutritionnistes et prêches des vendeurs de statines… Quant à confisquer les morts de faim, il n’est pas très cohérent de les déplorer quand on proclame son engagement aux côtés des socio-démocrates en général, et de Macron en particulier, une sensibilité libérale dont les morts par malnutrition dans le monde sont le cadet des soucis puisque la paupérisation est le premier de ses effets!

    La même logique anime Nicolas Bedos qui, le 24 septembre 2020, publie un texte explicite sur les réseaux sociaux: «Vivez à fond, tombez malades, allez aux restaurants, engueulez les flicaillons, contredisez vos patrons et les lâches directives gouvernementales. Nous devons désormais vivre, quitte à mourir (nos aînés ont besoin de notre tendresse davantage que de nos précautions). On arrête d’arrêter. On vit? On aime. On a de la fièvre. On avance. On se retire de la zone grise. Ce n’est pas la couleur de nos cœurs. En ce monde de pisse-froids, de tweets mélodramatiques et de donneurs de leçons (!), ce texte sera couvert d’affronts, mais peu m’importe mes aînés vous le diront: vivons à fond, embrassons-nous, crevons, toussons, récupérons, la vie est une parenthèse trop courte pour se gouter à reculons.» Il avait raison, probablement au-delà même de ce qu’il imaginait: ce texte de donneur de leçons fut en effet couvert d’ordures par les donneurs de leçons…

    Inutile d’en rajouter. L’argumentation s’avère toujours préférable.

    On ne saurait comme le fait Nicolas Bedos opposer la tendresse et les précautions parce que, pour nos aînés justement, la tendresse est une précaution et la précaution une tendresse.

    De même, quand il invite à ne pas respecter le confinement, sauf avec des parents très fragiles, il oublie qu’il n’y a pas que soi et les parents au monde quand on est avec eux, car il y a aussi sur son visage, ses mains, ses vêtements, ses cheveux, sa peau, les virus du restant du monde qu’on aura côtoyé, touché, caressé, tripoté, croisé, palpé, trituré avant de visiter ses anciens qu’on risque ainsi de contaminer. Dans le tête-à-tête avec un parent âgé, il y a entre lui et nous ce que l’on aura rapporté du métro, du taxi, des poignées de portes, des boutons d’ascenseur, des touches de digicode, des pièces et des billets récupérés chez les commerçants, des courses rapportées du marché, du journal: la charge virale mortelle pour les plus fragiles, mais pas seulement.

    Idem pour Frédéric Beigbeder qui, dans Les Grandes Gueules (5.V.2020), affirme: «Je ne comprends pas cette soumission des citoyens qui ont obéi de manière aussi docile… En voulant se protéger de la mort, on supprime la vie en ce moment. Cette trouille nous empêche de vivre alors moi je pense que… on l’a fait pendant deux mois, c’était très utile, c’était très bien, (…) mais maintenant ça fait deux mois ça fait plus qu’au Moyen Age les gars, au Moyen Age c’était quarante jours, là on en est à cinquante! Il faut exiger de récupérer toutes nos libertés le plus tôt possible, le prix à payer est trop cher pour cette maladie: je prends un exemple, quand y’a eu des terroristes qui ont descendu tout le monde au Bataclan et qui ont attaqué les terrasses des cafés, qu’est-ce qu’il s’est passé, on a continué à vivre comme avant, on n’a pas arrêté d’aller aux terrasses des cafés. Pourquoi est-ce qu’un virus obtient plus de résultats que des terroristes assassins, y’a un moment il faut prendre conscience de ce qu’on est en train de perdre!»

    Laissons de côté l’usage un peu obscène de la tragédie terroriste du Bataclan effectuée par l’écrivain, car elle n’a pas causé deux millions de morts sur la planète et ne menace pas d’en faire autant si rien n’est fait - comparaison n’est pas raison, ici, c’est même franchement déraison. Frédéric Beigbeder ajoute: «Ne supprimons pas toute notre civilisation pour une pneumonie»! On peut se demander: qu’est-ce que «toute (sic) notre civilisation» pour l’auteur de 99 euros? Il donne sa réponse même s’il glisse de la civilisation à la culture (les philosophes allemands n’aimeraient pas…): «C’est la fin de la culture des bars, des terrasses, des discothèques.»

    Si la civilisation ici confondue à la culture ce sont les bistrots où l’on picole la «vodka haut-de-gamme» écoresponsable qu’il vient de mettre au point et qu’on trouvera, nous dit-on, à La Closerie des Lilas, les terrasses germanopratines où l’on mate les filles et les discothèques où l’on sniffe de la coke, en effet, le confinement est blâmable comme la prison des fascismes rouges ou bruns parce qu’il met en péril nos libertés fondamentales de boire, de draguer, de se camer, autrement dit: de se civiliser et de se cultiver selon la définition qui s’en trouve donnée dans les beaux quartiers de Paris!

    Que périssent en effet les plus fragiles si les plus forts peuvent vivre à leur guise, boire, manger, sortir, danser, flamber leur argent, sniffer de la poudre, en confondant licence, qui est   revendication de faire ce qu’on veut, quand on veut, comme on veut, et liberté, qui est pouvoir de faire ce que la loi issue de la souveraineté populaire a édicté ou n’a pas interdit. La licence est le tropisme de l’enfant roi; la liberté, la conquête du citoyen après que la révolution française eut aboli la théocratie et le pouvoir des seigneurs sur leurs serfs.

    Autre philippique contre le confinement, le court livre de BHL, moins de cent petites pages avec gros caractères qui semblent destinés aux malvoyants: Ce virus qui rend fou. La thèse est simple: ce virus n’est pas le problème, le problème c’est «le virus du virus», autrement dit la réaction inappropriée du monde entier avec ses mesures sanitaires pensées, via Foucault abondamment sollicité, comme une menace pour les libertés fondamentales.

    On a vu que, chez Nicolas Bedos ou Frédéric Beigbeder, ces fameuses libertés fondamentales qui, menacées, autorisent qu’on en appelle à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, et, c’est nouveau chez BHL, à La Boétie, sont: la possibilité de s’installer aux terrasses des cafés pour y boire de l’alcool, celle de craquer son argent dans des restaurants, celle de danser et de draguer, sinon de se camer dans des boites de nuit, ajoutons à cela celle de prendre des avions pour voyager partout sur la planète tout en invitant à en prendre soin bien sûr... La trace carbone, c’est tout juste bon pour ces nazis de Gilets Jaunes!

    BHL écrit sous quel signe il réfléchit aux raisons de «cette extraordinaire soumission mondiale». Révolutionnaires de tous les pays, amusez-vous, voici une révélation, c’est Lui qui parle: « j’avais avec moi, toujours précieux, mon (sic) Discours de la servitude volontaire d’Etienne de La Boétie». J’aime que, dans son domicile de Saint-Germain-des-Prés, son Ryad marocain, son appartement new-yorkais, son autre domicile à Tanger, l’ancien nouveau philosophe qui affirme « J’ai trop de maisons et il y a trop d’endroits où il me faut être dans le monde», nous apprenne qu’il ne se déplace jamais sans son La Boétie dans la poche. Lui qui ne côtoie que des puissants, on imagine qu’il se sert souvent de cet auteur que les puis

  • Représailles au sabotage des gazoducs par l’Amérique : les câbles sous-marins internet ! par Marc Rousset

     

    Vladimir Poutine, lors de son discours au Kremlin, qui fera date, d’unification à la Fédération de Russie, du vendredi 30 septembre, a accusé l’Amérique d’avoir provoqué l’explosion des gazoducs : « La dictature des États-Unis repose sur la force brute, c’est la loi du plus fort ». Poutine a imputé ce sabotage aux États-Unis qui « font pression » sur les pays européens pour qu’ils coupent complètement leur approvisionnement en gaz russe « afin de s’emparer (eux-mêmes) du marché européen ».

    Et Poutine accusateur encore plus direct et formel contre les États-Unis d’ajouter dans son discours afin d’ouvrir les yeux aux Européens lobotomisés, des traîtres que sont Macron, Scholz, von der Leyen :

    MARC ROUSSET.jpg« Les sanctions ne suffisent pas aux Anglo-Saxons ; ils sont passés au sabotage incroyable, mais vrai : après avoir organisé des explosions sur les gazoducs internationaux Nord Stream, qui longent le fond de la mer Baltique, ils ont commencé à détruire les infrastructures énergétiques paneuropéennes. C’est clair pour tous ceux qui en bénéficient. C’est celui qui en profite qui l’a fait, bien sûr ». Le saboteur, c’est donc bien les États-Unis et personne d’autre ! À qui profite le crime ? Aux seuls États-Unis !

    Le sabotage est énorme et n’a pu être réalisé que par une puissance étatique puisqu’il y a eu deux explosions de 500 kg et 700 kg de TNT (magnitudes 2,1 et 2,3 sur l’échelle de Richter) dans les eaux internationales à l’est de l’île danoise de Bornholm, selon l’institut norvégien de sismologie « Norsar ». Les fuites de gaz sont énormes avec des bouillonnements allant de 200 à 900 mètres de diamètre, jusqu’à ce que les deux gazoducs Nord Stream 1 et 2 se vident complètement en plusieurs jours. Il semble que les deux gazoducs soient inutilisables car l’eau est rentrée dans les gazoducs pour les remplir complètement avec des dommages irréparables.

    L’Allemagne, caniche de l’OTAN, capitule honteusement face à la destruction de sa puissance économique par l’Amérique, reste totalement passive face à la catastrophe que représente pour son industrie la perte de compétitivité en matière d’approvisionnement énergétique, ne dit rien et se jette par lâcheté encore davantage dans les bras et les filets de l’Amérique. Déjà le 7 février 2022, l’incapable Olaf Scholz, un duplicata de Macron, n’avait pas bronché ni fait la moindre remarque lorsque, lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, Joe Biden avait dit publiquement, en sa présence puisqu’il était debout derrière le pupitre d’à côté, « que les États-Unis ne se priveraient pas d’arrêter Nord Stream 2, en cas de guerre avec la Russie ». L’Allemagne dirigée par les incapables SPD, style Renaissance en France, ne proteste pas et capitule donc une seconde fois dans son histoire depuis 1945. L’ennemi de la France, de l’Union européenne et de l’Allemagne, ce n’est pas la Russie, mais bel et bien les États-Unis qui nous saoulent de belles paroles utopiques, moralistes, kantiennes, démocratiques, droit-de-l’hommistes, mais sont en fait de vrais gangsters égoïstes ne croyant, comme le philosophe Hervé Gusdorf, qu’au seul rapport de forces (« Tout n’est que force et rapport de forces »). Il est clair, comme le démontre ce sabotage machiavélique, que les États-Unis veulent supprimer tous les liens entre l’Allemagne, l’Europe et la Russie ! « Divide ut regnes ! » disaient les Romains.

    Pourquoi n’y a-t-il aucun doute possible que c’est l’Amérique, notre pseudo-alliée depuis Lafayette, qui a bel et bien fait exploser les gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2, ce que confirme l’expert genevois Jacques Baud, ancien haut responsable de l’OTAN ? D’une façon non exhaustive, les principales raisons nous semblent être les suivantes :
    – Les gazoducs appartiennent à la Russie. Si Poutine voulait supprimer le gaz aux Allemands, il lui suffisait de fermer le robinet. Pourquoi donc se serait-il embarrassé à faire exploser ses propres gazoducs, d’autant plus que c’était une opportunité pour lui de les rouvrir, après des négociations avec l’Allemagne, ce qui n’est plus possible aujourd’hui !
    – En fait c’est parce que le bon sens, qui manque aux Macron, Scholz et Cie vendus à l’Amérique, commençait à s’emparer des Allemands avec des manifestations de masse dans la rue, en demandant purement et simplement sur leurs pancartes de protestation la réouverture des gazoducs Nord Stream 1 et 2. L’Amérique a alors pris peur que le vent tourne prochainement en Allemagne et a voulu commettre un acte irréversible en détruisant pratiquement les deux gazoducs ;
    – De nombreux hommes politiques allemands commençaient aussi à demander la réouverture des gazoducs Nord Stream, et plus particulièrement les dirigeants de l’AfD, à l’origine de nombreuses déclarations et manifestations de foules ;
    – L’île danoise de Bornholm, où ont eu lieu les explosions, est géographiquement très stratégique car elle est située en plein milieu d’un rétrécissement de la mer Baltique et donc très surveillée par l’OTAN. Il était donc très difficile aux navires russes de passer inaperçus ;
    – Et c’est justement vers cette île de Bornholm qu’ont eu lieu tout récemment des soi-disant exercices de la marine américaine avec de nombreux vols d’hélicoptères de l’US Navy, ce qui a été confirmé officiellement par le magazine spécialisé américain « Sea Power » ;
    – Biden, comme déjà mentionné ci-dessus, a déclaré explicitement devant Scholz, début février, que le gazoduc Nord Stream 2 devait être détruit en cas de guerre avec la Russie ;
    – Biden, l’inconscient « Sleepy Joe », a décidé cette mesure préventive et punitive de sabotage, craignant aussi que cet hiver, les Européens finissent par craquer et recommencent à importer massivement du gaz russe écologique bon marché, en se passant de l’abominable gaz de schiste américain ;
    – L’Amérique, comme le remarque également l’expert genevois Jacques Baud, a déjà saboté et détruit en 1982, pendant la guerre froide, un gazoduc soviétique qui devait passer par l’Ukraine pour alimenter l’Europe ;
    – N’oublions pas que si des gens meurent aujourd’hui en Ukraine, c’est à cause de la seule Amérique qui a empêché Zelensky de négocier, en mars 2022, avec la Russie, contrairement ce qu’il souhaitait spontanément ! L’Amérique va-t-en-guerre a convaincu Zelensky qu’elle allait détruire la Russie avec des sanctions économiques très dures, jamais vues et jamais pratiquées jusqu’à ce jour, tout en lui fournissant des armes modernes, ce qu’elle fait effectivement, tout comme le valet Macron avec les canons Caesar prélevés sur les stocks peu garnis de l’armée française. L’Amérique emploie l’arme des sanctions économiques et « fournit le matériel de guerre tandis que les Ukrainiens fournissent les cadavres », comme l’a très bien explicité le président du Mexique !
    – C’est une trop belle occasion pour l’Amérique de détruire l’industrie lourde européenne et allemande qui disparaîtra par manque de compétitivité (disparition d’un « peer competitor ») ou qui cherchera à délocaliser dans le sud des États-Unis pour survivre, en augmentant le PIB américain et le nombre des chômeurs en Europe !
    – L’Amérique pourra aussi prendre une partie du marché européen avec un gaz de schiste non écologique et deux fois plus cher, nécessitant le transport par des méthaniers polluants sur l’Atlantique et la création d’usines de liquéfaction dans les ports européens, autre source de pollution. Il faudra 700 méthaniers pour traverser l’Atlantique et remplacer les 55 milliards de m3 de gaz qui arrivaient par Nord Stream 1 ! Bravo Madame von der Leyen, déjà vendue à l’Amérique en raison des nombreux contrats de l’UE signés avec Pfizer, afin de faciliter l’embauche de votre mari dans une filiale du Groupe, pour nous conduire tout droit à une Europe désindustrialisée, ruinée, non écologique et asservie à l’Amérique !
    – L’obsession de l’Amérique, comme l’a très bien formulé Brzezinski dans « le Grand Échiquier », c’est de mettre fin à toute idée gaullienne de l’Europe de l’Atlantique à l’Oural, de couper les relations naturelles et complémentaires entre la Russie et l’Europe !

    Biden, par cet acte odieux et stupide vis-à-vis de ses alliés européens, vient de commettre une faute cardinale, susceptible de donner la victoire finale à la Russie ! Trop, c’est trop ! Et les médias politiquement corrects ne pourront pas cacher indéfiniment les vérités énoncées ci-dessus. L’Occident, l’Amérique , l’OTAN et l’UE ont décidé et cru mettre à genoux la Russie, à coups de sanctions économiques astronomiques, d’aide financière démesurée et de matériel militaire à l’Ukraine qui a déjà perdu tout son matériel de guerre d’origine détruit par les Russes, en lui gelant les réserves en euros et dollars de sa banque centrale avec des méthodes de gangsters, pour la déclarer très vite en cessation de paiement, en l’excluant du système de transfert Swift très répandu dans le monde, en n’hésitant pas à assassiner la fille de Douguine, et même, comme nous le vivons actuellement, à faire exploser des gazoducs vitaux !

    C’est cette même Amérique odieuse qui a cru devoir bombarder Hiroshima et Nagasaki avec l’arme nucléaire, qui a détruit Caen et Le Havre en France, qui a, comme le remarque Poutine dans son discours, détruit aussi Dresde, Hambourg, Cologne et de nombreuses autres villes allemandes, sans aucune nécessité militaire, qui a déclenché la guerre du Vietnam avec le prétexte de fausses attaques de navires américains par la marine vietnamienne, qui a déclenché une guerre horrible en Irak avec les soi-disant armes de destruction massive de Saddam Hussein et les petites fioles « bidon » en guise de preuves déposées sur sa table aux Nations unies par le général Powell, qui a fait stupidement bombarder la Libye du colonel Kadhafi par les caniches Sarkozy et Blair, avec la bénédiction d’Obama.
    C’est aussi cette même sainte nitouche Amérique qui, malgré la chute du Mur de Berlin, a déclenché les hostilités envers la Russie avec l’extension sans fin de l’OTAN à l’Est, qui a organisé le coup d’État de Maïdan à Kiev en 2014, afin de renverser le Premier ministre ukrainien pro-russe, démocratiquement élu, avec l’aide des mouvements nazis ukrainiens et des services secrets polonais.

    La grande frousse de l’Amérique, c’est l’Europe de Brest à Vladivostok, l’axe Paris-Berlin-Rome-Moscou, le projet de Confédération européenne présenté par François Mitterrand qui incluait la Russie et excluait l’Amérique, en 1991, comme réponse politique française à la demande par Gorbatchev de la paix, de la coopération pacifique avec la Russie, de la mise en place d’une « Maison commune européenne ».

    Les médias français et occidentaux mentent donc comme des arracheurs de dents en niant l’évidence, que c’est donc bel et bien l’Amérique qui a bombardé les gazoducs Nord Stream 1 et 2 ! Trump, qui sait parfaitement que Biden est l’auteur de la « bourde », est d’ailleurs sorti pour la première fois de de son silence ; il a insisté sur la gravité du sabotage qui peut conduire « à des événements graves à terme, à une escalade majeure et à la guerre ». Son cri du cœur « N’aggravez pas les choses avec l’explosion du gazoduc » est un appel direct à Biden !

    La Russie a donc le droit légitime de rendre la monnaie de la pièce à l’Amérique en s’en prenant aux câbles internet sous-marins stratégiques d’importance vitale pour Wall Street, contrairement à l’économie russe. Les autoroutes de fibre optique reposant au fond des mers sont des artères vitales. On en compte plus de 420 dans le monde, totalisant 1,3 million de kilomètres, soit 32 fois le tour de la Terre, soit 3 fois la distance de la Terre à la lune. N’en déplaise aux satellites, 99,7 % des échanges de données entre les continents passent par des câbles sous-marins constitués de fibres optiques. Ce sont tous les jours 10 000 milliards de dollars de transactions financières qui passent par ces câbles ! Wall Street et les Bourses européennes pourraient s’effondrer du jour au lendemain si ces câbles étaient coupés ! Swift, le fameux réseau de messagerie bancaire pour les virements internationaux, d’un montant de 77 000 milliards de dollars en 2019, dont a été exclu la Russie par les Occidentaux, afin de mieux la détruire, passe par ces câbles sous-marins !

    Ce plus d’un million de kilomètres de câbles internet reliant les continents est très vulnérable ! Les câbles sont enterrés entre 1 et 3 mètres lorsqu’ils sont proches des côtes et simplement posés sur le fond lorsque la profondeur de l’eau augmente, donc très faciles à sectionner si un État dispose du matériel adéquat. Il se trouve que la Russie et les États-Unis entraînent leurs sous-mariniers à poser des mouchards pour espionner ou pour détruire discrètement les câbles ! Leurs armées disposent toutes deux de submersibles spécialement adaptés, des sous-marins nucléaires d’attaque équipés de sas et de sous-marins de poche, pour intervenir en profondeur et en toute discrétion. Au début des années 2000, l’US Navy avait consenti une rallonge de 1 milliard de dollars pour transformer un SNA tout juste entré en service, l’USS Jimmy Carter, en spécialiste des opérations sous-marines spéciales (ce qui a été le cas pour le sabotage de Nord Stream par l’Amérique à Bornholm).

    En 2021, un navire océanographique russe a été repéré au large de l’Irlande ! Il aurait suivi les câbles Celtic Norse et AEConnect-1 qui relient l’île aux États-Unis. À son bord se trouvait un mini sous-marin capable de plonger à 6 000 mètres de profondeur ! L’Europe pourrait donc se retrouver totalement coupée d’internet contrôlée par les géants américains, sans réseaux sociaux et sans moyen de communiquer. La prochaine cible prioritaire pour la Russie, afin de calmer Biden, Macron, Scholz et von der Leyen, dans le contexte actuel, pourrait donc être les câbles de communication sous-marins qui relient l’Europe aux États-Unis, plutôt qu’une bombe tactique nucléaire en Ukraine, comme le réclame le guerrier tchétchène Kadyrov !

    Dans l’un de ses rares jours de sincérité, à la veille de sa mort, l’ordure socialiste, décadente, hypocrite, mais très intelligente François Mitterrand a pu confier à Georges-Marc Benamou, auteur du livre « Le dernier Mitterrand » :     « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort ».

    Marc Rousset
    Auteur de « Comment sauver la France/Pour une Europe des nations avec la Russie »

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  • Éphéméride du 9 mai

    1950 : Lancement du processus d'intégration européenne...

     

     

     

    1769 : Bataille de Ponte-Novu 

     

    9 mai,corse,pascal paoli,ponte novo,bonaparte,nungesser et coli,atlantique nord,ceca,robert schumannn,lindbergh,gribeauvalAinsi nommée car elle s'est déroulée près d'un pont qui franchit le fleuve du Golo, sur la route de Corte à Bastia (ci contre).

    Après cette bataille, le gouvernement de l'île est confié par Louis XV au comte Louis de Marbeuf.

    C'est l'aboutissement final du lent processus de rapprochement entre la France et la Corse, initié et symbolisé dès le XVIème siècle par Sampiero Corso, les deux entités luttant contre les mêmes adversaires, espagnols et génois (nous essayons d'expliquer ce rapprochement et cette vieille amitié entre la France et la Corse dans notre Éphéméride du 23 mai, au sujet de la naissance de Sampiero Corso...). 

    Des esprits à très courte vue politique continuent, après tant de temps, à véhiculer l'ineptie - de plus inutilement blessante pour les Corses... - selon laquelle Louis XV aurait "acheté" la Corse ! En réalité, les Anglais s'intéressaient de très près à l'Île : ils s'étaient déjà emparé de Gibraltar, sous Louis XIV, puis ils s'empareront de Malte (sous Napoléon) et enfin de Chypre... 

    Faire de même avec la Corse ne leur aurait pas déplu : Louis XV, roi de paix en Corse - comme il le fut en Lorraine - trouva un excellent stratagème pour éviter cela, et pour ôter aux Anglais tout prétexte de refuser la réunion de la province à la France, ou, pire, d'intervenir, purement et simplement.

    Dans les deux cas de la Corse et de la Lorraine, on ne peut que louer l'esprit d'habileté et d'intelligence, qui permit à un roi pacifique d'agrandir pacifiquement le royaume (comme ce fut d'ailleurs le cas avec d'autre rois pour d'autres provinces : si certaines furent - et parfois durement... - réunies par la guerre - Normandie, Alsace, Franche-Comté, Roussillon...- plusieurs autres, et non des moindres (Champagne, Provence ou... Corse !) furent "réunies" par des moyens pacifiques (mariages, héritages, diplomatie). 

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    Timbre commémoratif du deuxième centenaire du rattachement de la Corse à la France (voir l'Éphéméride du 15 mai)

     

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    1789 : Mort de Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval

     

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    Gribeauval réorganise l'artillerie française en diminuant le nombre de calibres et en répartissant les pièces entre "campagne" (groupe auquel appartient le canon de 12 ci dessous) et "siège" ou "de place".

    Mais il standardise surtout la production des tubes et des affûts, il améliore le chargement de la pièce par l'usage d'une munition encartouchée qui augmente la cadence de tir et il renforce la mobilité de la pièce (en l'allégeant et en la dotant d'une prolonge qui permet le tir sans dételer).

    Enfin, le pointage (donc la précision) est grandement amélioré par l'utilisation d'une vis réglant l'élévation du tube. Les projectiles sont de deux types : boulet et cartouche à balles. Les premiers permettent d'allonger la portée pratique jusqu'à 500-600 mètres en faisant ricocher le boulet sur le sol.

    Il le fait avec tant de succès que le système Gribeauval appuiera le succès des armes françaises sous la Révolution, sous l'Empire et jusqu'en 1827 (année de l'introduction du système Vallée).

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    Canon de 12 de campagne Gribeauval (1,6 tonne, affût inclus)

    Date de mise en service : 1765
    Calibre : 129,3 mm - Tirant un boulet de 12 livres i.e. un peu moins de 12 kg à 520 m/s.

    Portée : 3.600 mètres (en pratique 300-400 mètres )
    Cadence de tir : 8 à 12 coups par heure
    Nombre de servants : 15 (5 pour une pièce "de place") 

           

    L'artillerie dont Gribeauval dotera les armées françaises sous Louis XVI sera la meilleure du monde, comme l'avait été l'artillerie des frères Bureau, sous Charles VII (voir l'Éphéméride du 26 mai)...

     

    www.delanglais.fr/Peltier/html/gribeauval.html 

     

     

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    1836 : Naissance de Ferdinand Monoyer

     

    Il est aujourd'hui totalement inconnu du "grand public". Pourtant, chaque année, il voit défiler devant son "échelle" une bonne part du peuple français : c'est en effet Ferdinand Monoyer, ophtalmologue, qui a eu l'idée de créer l' "échelle" que nous connaissons tous...

    Il s'y est amusé à reproduire son nom et son titre de Docteur en médecine : en effet, regardez bien; si vous exceptez le "ZU" final, et que vous lisez de bas en haut la dernière lettre des deux colonnes, vous vous rendrez vite compte que celle de droite donne son prénom - Ferdinand - et celle de gauche son nom : Monoyer.

    Les deux lettres restant, à gauche - un "d" et un "m" - signifiant "Docteur en médecine"...

    Vous penserez à lui la prochaine fois !...

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    1927 : Disparition de Nungesser et Coli

     

    Après trente-cinq heures de vol, dans des conditions très difficiles, l'avion de Nungesser et Coli disparaît au large de Terre Neuve, à quelques kilomètres de l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon.

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    Charles Nungesser (à droite) et François Coli.
                Les deux aviateurs sont des héros de la Grande Guerre : le lieutenant Charles Nungesser y a remporté 45 victoires aériennes, et le capitaine François Coli y a perdu son oeil droit.

              

    On cherche encore à percer le mystère de leur dernier vol, mais il semble bien que, douze jours avant Lindbergh, ils aient réalisé la prouesse de traverser l'Atlantique Nord d'un seul coup d'aile, comme le pensait Marcel Jullian, dans un ouvrage paru en 1971 : en 1927, les États-Unis sont en pleine prohibition. Sur terre comme sur mer c'est la guerre entre les gangs à la solde d'Al Capone et les garde-côtes.

    Dépourvus de radio (qu'ils n'ont pas emportée pour gagner du poids) les deux pilotes ont peut-être survolé, sans pouvoir s'identifier, un bateau de trafiquants, qui les aurait pris pour des policiers et les auraient abattu d'une rafale de mitrailleuse... 

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              L'Oiseau Blanc de Charles Nungesser et François Coli est une une extrapolation du Levasseur PL4, un triplace d'observation de la marine nationale. Le voici ci-dessus peu avant son vol fatal du 8-9 mai 1927.

     

     

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    1950 : Robert Schumann annonce la création de la CECA, la Communauté européenne du charbon et de l'acier

     

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    C'est par son discours dit "du Salon de l'horloge" du 9 mai 1950, qui propose la création de la Ceca, que Robert Schumann (à droite sur la photo) inspiré par Jean Monet et appuyé par Konrad Adenauer, alors chancelier d'Allemagne, lance le processus d'intégration européenne.
     
    Dans un livre remarquable, Philippe de Villiers a bien dit ce qu'il convenait de penser de Jean Monet et Robert Schuman, les "pères de l'Europe" (!) : Jacques Trémolet de Villers rend compte de son ouvrage dans lafautearousseau, le 6 avril 2019 :

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    la Table des Matières des 366 jours de l'année (avec le 29 février des années bissextiles...),

    l'album L'Aventure France racontée par les cartes (211 photos),

    écouter 59 morceaux de musique,

    et découvrir pourquoi et dans quels buts lafautearousseau vous propose ses Ephémérides  :

     

    lafautearousseau

     
  • Mali : deux cartes pour mieux comprendre...

    mali,hollande 

    Une photo de la carte de l'intervention française au Mali - baptisée Serval, du nom d'un félin africain - présentée lors de la conférence de presse du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le 12 janvier :

    mali,hollande

  • Le Comte de Paris : « Honneur et Fidélité est notre devise »

     

    Le chef de la Maison de France, Monseigneur le comte de Paris, vient de condamner publiquement via son compte twitter, l’arrestation par la police française du général Piquemal à Calais.

    Le compte Twitter du Comte de Paris

  • De la responsabilité des élites, par Hilaire de Crémiers

     Pensez à cliquer pour agrandir

    Dans la suite de ses remarquables vidéos, Hilaire de Crémiers, directeur de Politique magazine, revient ici, sur la crise des élites, ou présumées élites, françaises. u   

     

  • L'urgence: un nouveau système politique ! par Hilaire de Crémiers

     

    Hilaire de Crémiers, directeur de Politique magazine, revient sur la crise des institutions françaises et l'urgence de fonder un nouveau système politique.

    (Vidéo enregistrée entre la formation du gouvernement Valls 2 et l'université de La Rochelle)