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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Éphéméride du 1er août

    1793 : Première Loi de Lazare Carnot organisant le Génocide vendéen

     

     

     

     

     

    10 avant Jésus-Christ : Naissance du futur empereur Claude 

     

    à Lyon, Tiberius Claudius Drusus succèdera à Caligula en 41, devenant le quatrième empereur romain, alors qu'il avait plus de cinquante ans.

    Il est le premier Empereur romain né hors d'Italie. 

    claude.jpg

    S'il est célèbre pour avoir conquis la Bretagne (actuelle Grande-Bretagne), il est aussi celui qui a ouvert les portes du Sénat de Rome aux Gallo-romains, accélérant ainsi le processus de romanisation, devenu définitif, des Gaules.

    Les Tables Claudiennes, retrouvées à Lyon, en commémorent le souvenir :

    "Timidement, certes, Pères conscrits, j'ai dépassé les bornes provinciales qui vous sont accoutumées et familières, mais c'est ouvertement que doit être plaidée maintenant la cause de la Gaule chevelue. Et si on considère que ses habitants ont fait pendant dix ans la guerre au divin Julius, il faut aussi mettre en regard les cent années d'immuable fidélité et d'obéissance plus qu'éprouvée, en nombre de circonstances critiques pour nous".
     

    Ce discours fondateur, réécrit par Tacite, fut gravé sur deux grandes plaques en bronze et disparut jusqu'à la Renaissance. C'est en labourant sa vigne, située au chevet de l'église Saint-Polycarpe, que Roland Gribaux remit au jour, en 1528, "deux grandes tables d'airain ou cuivre antiques", comme l'écrit un chroniqueur de l'époque. 

    Les conseillers de la ville les acquirent pour la somme de 58 écus d'or. Et depuis lors, les Tables Claudiennes ornèrent successivement les différents Hôtels de ville avant de devenir une des pièces maîtresses du Musée de la Civilisation Gallo-Romaine.

    claude tables claudiennes.jpg

    http://www.scribd.com/doc/30359969/Tables-Claudiennes

     

    Et, pour en savoir plus sur Claude :

     http://mythologica.fr/rome/bio/claude.htm

     

     

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    10 : L'empereur Auguste inaugure l'Autel des Trois Gaules, à Condate

     

    Le 1er août de l'an 10 avant notre ère, l'empereur Auguste est à Lugdunum. Avant de lancer une opération militaire en Germanie, il veut s'assurer que les territoires Gaulois sont définitivement acquis à la cause Romaine.

    Il a convié auprès de lui les représentants des soixante nations gauloises afin d'inaugurer en grande pompe, à Condate, lieu dominant le confluent de la Saône et du Rhône, un autel dédié à l'empereur et à Rome : ce sera l’Autel des Trois Gaules (l’Aquitaine, la Lyonnaise et la Belgique) représentées par la statue d'une déesse guerrière armée d'une lance. L'Autel est édifié sur les flancs de la  colline, en lieu et place de l'ancien temple gaulois dédié à Lug, dieu du feu, transformé, donc, en sanctuaire fédéral des Trois Gaules.

    Désormais, l'Assemblée des Gaules se retrouvera ici une fois l'an : Lugdunum sera la capitale unique pour gérer et diriger les trois Gaules…

    L'autel n'a jamais été retrouvé, mais il est connu par les monnaies antiques. Établi au sommet d'une terrasse à laquelle menaient deux larges rampes, il se présentait sous la forme d'un rectangle, entouré de deux hautes colonnes portant une statue de la victoire. 

    autel des trois gaules.jpg

    Le sanctuaire confédéral des Trois Gaules : façade de l’autel, encadrée de deux colonnes supportant des Victoires.
    Elles tiennent la palme et la couronne, symboles des victoires militaires de l’empereur.

    Strabon, dans sa Géographie, le décrit ainsi : 

    "C'est là qu'on voit ce temple ou édifice sacré, hommage collectif de tous les peuples de la Gaule, érigé en l'honneur de César Auguste : il est placé en avant de la ville, au confluent même des deux cours d'eau, et se compose d'un autel considérable, où sont inscrits les noms de soixante peuples, d'un même nombre de statues, dont chacune représente un de ces peuples, enfin d'un grand naos ou sanctuaire."

    Les Tables Claudiennes, évoquées plus haut, y furent déposées.


    plan sanctuaire 1er

     

    http://www.archeologie.lyon.fr/archeo/sections/fr/publics/dossiers/le_sanctuaire_federa/

     

     

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    314 : Le Concile d'Arles condamne le Donatisme

     

    Par l'Édit de Milan, de 313, Constantin 1er avait fait du Christianisme la religion officielle de l'Empire, devenant lui-même le premier Empereur chrétien. La même année, à Rome, il avait convoqué un concile afin de faire condamner les thèses de l'évêque africain Donat. Celui-ci ne reconnaissait pas la validité des sacrements délivrés par les évêques ayant failli lors de la grande Persécution de Dioclétien, de 303 à 305. 

    Résidant en Arles, l'année suivante, Constantin convoque un nouveau concile dans cette ville, pour confirmer le premier, et rendre définitive la condamnation du Donatisme.

    Ce concile - qui réunissait seize évêques - se tint probablement dans l'église Notre Dame de la Major (ci dessous). 

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    1563 : Création du Régiment des Gardes Françaises

     

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    Régiment des Gardes Françaises...

    Illustration tirée de notre Album Drapeaux des Régiments du Royaume de France (469 photos)...

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     Les Gardes françaises entrent à Paris le 12 mai 1588, pour appuyer le roi face au duc de Guise, ce qui provoque la Journée des Barricades (voir l'Éphéméride du 12 mai)...

    Par la suite, elles participeront à toutes les grandes batailles des règnes de Louis XIV et Louis XV :

    1648 : bataille de Lens 

    1689 : bataille de Walcourt 

    1690 : bataille de Fleurus 

    1692 : bataille de Steinkerque 

    1706 : bataille de Ramillies 

    1709 : bataille de Malplaquet 

    1743 : bataille de Dettingen 

    1745 : bataille de Fontenoy 

    1748 : Siège de Maastricht...

    Hélas, en 1789, une bonne partie de ce Régiment d'élite - logé à Paris et non à Versailles, et en plus "chez l'habitant", non en caserne... - pactisa avec les émeutiers... Il fut dissous très peu de temps après.

     

    Un premier août également, mais en 1690, fut créé le Royal Suédois :

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    1744 : Naissance de Lamarck

     

     
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    "Tout ce qui est généralement commun aux végétaux et aux animaux comme toutes les facultés qui sont propres à chacun de ces êtres sans exception, doit constituer l'unique et vaste objet d'une science particulière qui n'est pas encore fondée, qui n'a même pas de nom, et à laquelle je donnerai le nom de biologie."
     
  • LITTERATURE • Pierre-Guillaume de Roux : « Contrairement à ce que disent les pessimistes, il y a de grands écrivains

     

    Pierre-Guillaume de Roux a dirigé de nombreuses maisons d’édition (éditions de la Table Ronde, éditions du Rocher) avant de créer la sienne en 2010, qui porte son nom. Il est le fils de l’écrivain et éditeur Dominique de Roux, fondateur des Cahiers de l’Herne et défenseur d’une conception de la littérature en voie de disparition.

    PHILITT : Pouvez-vous nous parler de la fondation des éditions et des Cahiers de L’Herne ?

    Pierre-Guillaume de Roux : Les Cahiers de L’Herne ont été créés en 1961, avec un premier cahier René Guy Cadou. Mais l’histoire commence en 1956 avec une revue un peu potache tirée à 300 exemplaires qui s’appelait L’Herne, dans laquelle mon père et ses amis vont publier leurs premiers textes. Cette période va réunir autour de lui des gens aussi différents que Jean Ricardou, qui passera ensuite à Tel Quel, Jean Thibaudeau, Georges Londeix et quelques autres. C’est la première cellule.

    L’Herne représente pour mon père une forme de littérature comparée : on coupe une tête, elle repousse toujours. À Lerne de la mythologie, il a ajouté sa lettre fétiche, le H, qu’on retrouve dans les Dossiers H ou dans la revue Exil(H). Cette lettre va l’accompagner toute sa vie. Cette première période va se terminer en 1958. Il va y avoir un moment de rupture, de réflexion. Entre 1958 et 1960 va mûrir l’idée de cahiers livrés deux fois par an dans le but de réévaluer la littérature, c’est-à-dire de changer la bibliothèque. Les surréalistes l’avaient fait quelques décennies plus tôt.

    Cadou était un coup d’essai, un pur fruit du hasard. C’est grâce au peintre Jean Jégoudez qu’on a pu accéder à des archives et constituer ce premier cahier. Cadou est un poète marginal qu’on ne lit pas à Paris : c’est l’une des raisons pour lesquelles mon père s’y est intéressé. Mais c’est Bernanos qui donnera le coup d’envoi effectif aux Cahiers. Mon père avait une forte passion pour Bernanos. Il l’avait découvert adolescent. Et par ma mère, nous avons des liens forts avec Bernanos car mon arrière-grand-père, Robert Vallery-Radot, qui fut l’un de ses intimes, est à l’origine de la publication de Sous le soleil de Satan chez Plon. Le livre lui est d’ailleurs dédié. C’est ainsi que mon père aura accès aux archives de l’écrivain et se liera d’amitié avec l’un de ses fils : Michel Bernanos. Ce cahier, plus volumineux que le précédent, constitue un titre emblématique de ce que va devenir L’Herne.

    Ce qui impose L’Herne, ce sont les deux cahiers Céline en 1963 et 1965 — et, entre les deux, un cahier Borgès. Il y avait une volonté de casser les formes et une façon très neuve d’aborder un auteur : par le biais de l’œuvre et celui de sa vie. Une volonté non hagiographique. Il ne faut pas aborder l’auteur avec frilosité mais de manière transversale, éclatée et sans hésiter à être critique. L’Herne aujourd’hui a été rattrapée par l’académisme. L’Herne n’a plus rien à voir avec la conception qu’en avait mon père. La maison d’édition a été depuis longtemps trahie à tous les niveaux. On y débusque trop souvent de gros pavés qui ressemblent à d’insipides et assommantes thèses universitaires lancées à la poursuite de gloires établies.

    PHILITT : Quelle était la conception de la littérature de Dominique de Roux ? Voulait-il réhabiliter les auteurs dits « maudits » ?

    Pierre-Guillaume de Roux : Il suffit de voir les auteurs qui surgissent dans les années 60. Céline est encore un proscrit qu’on lit sous le manteau. Il n’est pas encore le classique qu’il est devenu aujourd’hui. Parler de Céline est plus que suspect. Ce qui explique que mon père sera traité de fasciste dès qu’il lancera des publications à propos de l’écrivain. C’est la preuve qu’il avait raison : qu’il y avait un vrai travail à accomplir autour de Céline pour lui donner une place à part entière dans la littérature. C’est de la même manière qu’il va s’intéresser à Pound. Pound, un des plus grands poètes du XXe siècle. Il a totalement révolutionné la poésie américaine mais, pour des raisons politiques, il est complètement marginalisé. Mon père va procéder à la réévaluation de son œuvre et à sa complète réhabilitation. Pound est avant tout un très grand écrivain qu’il faut reconnaître comme tel. Tous ces auteurs sont tenus dans une forme d’illégitimité politique mais pas seulement. Pour Gombrowicz c’est différent : c’est l’exil, c’est une œuvre difficile que l’on a pas su acclimater en France. Il va tout faire pour qu’elle le soit.

    Il y a chez mon père une volonté de briser les idoles, de rompre avec une forme d’académisme qui était très prégnante dans cette France des années 60. D’où son intérêt pour Céline, pour Pound, pour Wyndham Lewis qui sont tous des révolutionnaires, en tout cas de prodigieux rénovateurs des formes existantes.

    PHILITT : Quelle relation entretenait-il avec les Hussards ?

    Pierre-Guillaume de Roux : C’est compliqué. Dans un livre que j’ai publié il y a deux ans avec Philippe Barthelet, Roger Nimier, Antoine Blondin, Jacques Laurent et l’esprit hussard, il y a un extrait du journal de mon père de l’année 1962 où il se montre très critique à leur égard. Il est injuste, n’oublions pas l’âge qu’il a à ce moment-là (26 ans).  Il rencontre néanmoins Nimier à propos du Cahier Céline. Malheureusement, la relation n’a pu s’épanouir avec Nimier puisqu’il est mort trop tôt. Pourtant, je pense qu’ils avaient beaucoup de choses en commun : ce goût impeccable en littérature, cette manière de reconnaître immédiatement un véritable écrivain, cette curiosité d’esprit panoramique, ce goût pour la littérature comparée… 

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    PHILITT : Dominique de Roux dénonçait le conformisme et le règne de l’argent. Était-il animé par une esthétique antimoderne ?

    Pierre-Guillaume de Roux : À cet égard, je pense que oui. N’oubliez pas que mon père est nourri de Léon Bloy et de sa critique de l’usure. Mais aussi de Pound qui s’est penché sur toutes ces questions économiques. C’est à la fois quelqu’un qui a su sentir la modernité littéraire – d’où son adoration pour Burroughs, Ginsberg, Kerouac – et qui a une approche antimoderne vis-à-vis de la société. Il était aussi lecteur de Péguy. Le Cahier dirigé par Jean Bastaire a beaucoup compté pour mon père.

    PHILITT : Quelles sont les rencontres qui l’ont le plus marqué ?

    Pierre-Guillaume de Roux : Pound, Gombrowicz, Abellio, Pierre Jean Jouve font partie des rencontres les plus importantes de sa vie. Avec Abellio, il y a eu une amitié très forte. Abellio m’a écrit un jour que mon père était son meilleur ami. Ils se rencontrent en 1962 et ils vont se voir jusqu’à la mort de mon père en 1977 sans discontinuité. Il lui a évidemment consacré un Cahier de L’Herne.

    PHILITT : Pound et Borgés, ce sont plutôt des rencontres…

    Pierre-Guillaume de Roux : Oui, Pound est déjà un homme très âgé mais il va quand même beaucoup le voir. Entre 1962 et sa mort, il le voit très régulièrement. La rencontre avec Gombrowicz se fait entre 1967 et 1969 et pendant cette courte période ils se voient très souvent. Mon père passe son temps à Vence où vit aussi le grand traducteur Maurice-Edgar Coindreau qu’il fréquente beaucoup à cette époque. Je détiens d’ailleurs leur superbe correspondance.

    PHILITT : Il n’a jamais rencontré Céline ?

    Pierre-Guillaume de Roux : Ils n’ont fait que se croiser. Au moment où mon père initie les Cahiers Céline en 1960, tout va très vite et Céline meurt en juillet 1961. Il n’a pas eu le temps de le rencontrer.

    PHILITT : Quelle est sa relation avec Jean-Edern Hallier ?

    Pierre-Guillaume de Roux : Très compliquée. Ils ont été très amis. Ils se sont beaucoup vus au début des années 1960. C’est une relation passionnelle avec beaucoup de brouilles plus ou moins longues jusqu’à une rupture décisive après mai 68. Jean-Edern le traîne dans la boue, le calomnie, en fait un agent de la CIA. On retrouve là toutes les affabulations habituelles de Jean-Edern qui était tout sauf un être fiable, tout sauf un ami fidèle. C’est un personnage qui ne pensait qu’à lui, une espèce d’ogre qui voulait tout ramener à sa personne. Rien ne pouvait être durable avec un être comme ça.

    PHILITT : Pouvez-nous parler de ses engagements politiques, de son rôle lors de la révolution des Œillets au Portugal et de son soutien à Jonas Savimbi en Angola ? La philosophie de Dominique de Roux était-elle une philosophie de l’action ? Peut-on le rapprocher des écrivains aventuriers que furent Conrad ou Rimbaud ?

    Pierre-Guillaume de Roux : Pour ce qui est de son engagement au Portugal, il se fait un peu par le fruit du hasard, sous le coup d’une double rupture dans sa vie. Il y a d’abord son éviction des Presses de la Cité. Il dirigeait avec Christian Bourgois la maison d’édition éponyme ainsi que la collection de poche 10/18. En 1972, mon père publie Immédiatement, un livre qui tient à la fois du recueil d’aphorismes et du journal. L’ouvrage provoque un énorme scandale puisque Barthes, Pompidou et Genevoix sont mis en cause. La page 186-187 du livre est censurée. On voit débarquer en librairie des représentants du groupe des Presses de la Cité pour couper la page en question. Mon père a perdu du jour au lendemain toutes ses fonctions éditoriales. Un an et demi plus tard, il est dépossédé de sa propre maison d’édition à la suite de basses manœuvres d’actionnaires qui le trahissent. C’est un moment très difficile dans sa vie. Il se trouve qu’il connaît bien Pierre-André Boutang – grand homme de télévision, fils du philosophe Pierre Boutang – et le producteur et journaliste Jean-François Chauvel qui anime Magazine 52, une émission pour la troisième chaîne. Fort de ces appuis, il part tourner un reportage au Portugal. Il se passe alors quelque chose.

    Cette découverte du Portugal est un coup de foudre. Il est ensuite amené à poursuivre son travail de journaliste en se rendant dans l’empire colonial portugais (Mozambique, Guinée, Angola). Il va y rencontrer les principaux protagonistes de ce qui va devenir bientôt la révolution des Œillets avec des figures comme le général Spinola ou Othello de Carvalho. Lors de ses voyages, il entend parler de Jonas Savimbi. Il est très intrigué par cet homme. Il atterrit à Luanda et n’a de cesse de vouloir le rencontrer. Cela finit par se faire. Se noue ensuite une amitié qui va décider d’un engagement capital, puisqu’il sera jusqu’à sa mort le proche conseiller de Savimbi et aussi, en quelque sorte, son ambassadeur. Savimbi me dira plus tard que grâce à ces informations très sûres et à ses nombreux appuis, mon père a littéralement sauvé son mouvement l’Unita au moins sur le plan politique quand a éclaté la révolution du 25 avril 1974 à Lisbonne. Mon père consacre la plus grande partie de son temps à ses nouvelles fonctions. Elles le dévorent. N’oubliez pas que nous sommes en pleine Guerre Froide. L’Union Soviétique est extrêmement puissante et l’Afrique est un enjeu important, l’Angola tout particulièrement. Les enjeux géopolitiques sont considérables. Mon père est un anticommuniste de toujours et il y a pour lui un combat essentiel à mener. Cela va nourrir sa vie d’écrivain, son œuvre. Son roman Le Cinquième empire est là pour en témoigner. Il avait une trilogie africaine en tête. Concernant son côté aventurier, je rappelle qu’il était fasciné par Malraux même s’il pouvait se montrer également très critique à son égard. Il rêvait de le faire venir à Lisbonne pour en faire le « Borodine de la révolution portugaise ». Il a été le voir plusieurs fois à Verrières. Il dresse un beau portrait de lui dans son ouvrage posthume Le Livre nègre. L’engagement littéraire de Malraux est quelque chose qui l’a profondément marqué.

    PHILITT : Vous éditez vous aussi des écrivains controversés (Richard Millet, Alain de Benoist…). Quel regard jetez-vous sur le milieu de l’édition d’aujourd’hui ? Êtes-vous plus ou moins sévère que ne l’était votre père vis-à-vis des éditeurs de son temps ?

    Pierre-Guillaume de Roux : Pas moins. Si j’ai décidé d’ouvrir cette maison d’édition, c’est parce que je pense que pour faire des choix significatifs, il faut être complètement indépendant. Un certain travail n’est plus envisageable dans les grandes maisons où règne un conformisme qui déteint sur tout. En faisant peser sur nous comme une chape de plomb idéologique. Cependant, nous sommes parvenus à un tournant… Il se passe quelque chose. Ceux qui détiennent le pouvoir médiatique – pour aller vite la gauche idéologique – sentent qu’ils sont en train de le perdre. Ils s’accrochent à la rampe de manière d’autant plus agressive. C’est un virage extrêmement délicat et dangereux à négocier. L’édition aujourd’hui se caractérise par une forme de conformisme où, au fond, tout le monde pense la même chose, tout le monde publie la même chose. Il y a bien sûr quelques exceptions : L’Âge d’homme, Le Bruit du temps par exemple font un travail formidable. Tout se joue dans les petites maisons parfaitement indépendantes. Ailleurs, il y a une absence de risque qui me frappe. L’argent a déteint sur tout, on est dans une approche purement quantitative. On parle de tirage, de best-seller mais plus de texte. C’est tout de même un paradoxe quand on fait ce métier. Le cœur du métier d’éditeur consiste à aller à la découverte et à imposer de nouveaux auteurs avec une exigence qu’il faut maintenir à tout prix.

    PHILITT : Pensez-vous que Houellebecq fasse exception ?

    Pierre-Guillaume de Roux : Oui, Je pense que c’est un écrivain important. Je l’avais repéré à la sortie de L’Extension du domaine de la lutte. J’avais été frappé par ce ton neuf. On le tolère parce qu’il est devenu un best-seller international et qu’il rapporte beaucoup d’argent. Ce qui n’est pas le cas de Richard Millet. S’il avait été un best-seller, on ne l’aurait certainement pas ostracisé comme on l’a fait honteusement.

    PHILITT : La prestigieuse maison d’édition Gallimard a manqué les deux grands écrivains français du XXe siècle (Proust et Céline). Qu’est-ce que cela nous dit du milieu de l’édition ?

    Pierre-Guillaume de Roux : Gallimard est, comme le dit Philippe Sollers, le laboratoire central. Quand on voit ce que cette maison a publié en cent ans, il y a de quoi être admiratif. Il y a eu en effet le raté de Proust mais ils se sont rattrapés d’une certaine manière. Gide a raté Proust mais Jacques Rivière et Gaston Gallimard finissent par le récupérer. Pour Céline, c’est un peu le même topo. Mais à côté de ça…

  • Frédéric Rouvillois: l’automne du «Penser printemps» Entretien avec l'essayiste et historien conservateur Frédéric Rouvi

    Frédéric Rouvillois, professeur de droit public et écrivain © Hannah Assouline

    Pour l’historien et essayiste conservateur, auteur de Liquidation, Emmanuel Macron et le saint-simonisme (Le Cerf, 2020), Emmanuel Macron incarne mieux que personne le monde dans lequel nous vivons: on ne sait pas où on va, mais on avance bien. Dans le sillage du saint-simonisme, notre président, derrière une façade démocratique, met en place une oligarchie d’experts. Entretien

    2.jpegCauseur. Pour vous, Macron est un continuateur du comte de Saint-Simon (1760-1825). Peut-être faut-il rafraîchir la mémoire de quelques lecteurs (et de votre servante). Peut-on dire que les saint-simoniens sont les ancêtres des élites mondialisées ?

    Frédéric Rouvillois. En tout cas, ils annoncent certaines de ces élites mondialisées qui réalisent la fusion du libéralisme et du socialisme, plus exactement d’un libéralisme encadré et d’un socialisme inégalitaire. En un sens, le saint-simonisme est une sorte de religion théorisée par Saint-Simon dans son dernier ouvrage, Le Nouveau Christianisme (1825), avec une église et une morale presque droit-de-l’hommiste, qui substitue aux fois anciennes, supposées mensongères, une religion de l’Homme s’émancipant par l’économie de la misère et de l’ignorance, et accédant à l’âge d’or.

    Mais le saint-simonisme est avant tout une idéologie de la mobilité, de la fluidité et de la compétition, avec l’idée que chacun doit repartir de zéro pour se lancer dans la compétition à corps perdu, en fonction de ses « capacités ».

    La compétition, que ce soit pour les femmes, le pouvoir et l’argent, est l’un des moteurs de l’existence humaine, bien avant l’époque moderne.

    Je ne prétends pas que nous devrions vivre comme les moutons d’un troupeau bêlant de concert. Mais pour le saint-simonisme, la vie et l’histoire du monde se résument à cette compétition, l’objectif de chaque individu étant d’être « à sa place » dans la cordée. Le postulat de Saint-Simon, « à chacun selon ses capacités, à chaque capacité selon ses œuvres », implique à certains égards une table rase indéfiniment répétée, puisque pour que chacun parte sur la même ligne que tous les autres, il faudrait éliminer non seulement le patrimoine matériel accumulé au sein de chaque famille, mais aussi le patrimoine culturel… Le système éducatif jacobin imaginé par Robespierre préconisait que les enfants soient retirés de leur famille pour qu’ils ne soient pas pervertis, qu’ils grandissent ensemble jusqu’à l’âge adulte pour pouvoir participer de manière égalitaire à la République. Je ne dis pas qu’en prônant l’école à trois ans et la suppression de l’école à la maison, mon collègue Blanquer soit exactement dans la même optique, mais il y a quand même quelque chose de cela.

    Pourquoi rattacher Emmanuel Macron à Saint-Simon plutôt qu’à Marx ? Marx aussi installe le primat de l’économie après tout.

    Et pourquoi rattacher le pape à Jésus-Christ plutôt qu’à saint Paul ? Eh bien, parce que saint Paul est un disciple de Jésus-Christ ! Or, s’agissant de la place de l’économie et de la conception de l’Histoire, Marx est très largement un disciple de Saint-Simon, comme il le reconnaît volontiers. En outre, il y a dans la problématique macronienne du dépassement de la politique par l’économie un évident lien de parenté avec Saint-Simon. Enfin, il y a chez Macron cette dimension libérale indéniable dont vous conviendrez qu’on peut difficilement la rattacher au Manifeste du Parti communiste.

    Qualifieriez-vous le macronisme d’utopie ?

    À certains égards, oui. Comme le saint-simonisme, il rêve d’une sorte de réconciliation universelle à laquelle on parviendra en dépassant ou en surmontant les différences (entre riches et pauvres, hommes et femmes, etc.). Libérés des conflits, les hommes seront libres d’agir selon leur volonté et de réussir selon leurs talents. Il y aura donc autant d’histoires que d’êtres humains : c’est la fin de l’Histoire.

    Ces quelques rappels étant faits, venons-en aux reproches ! À vous lire, on dirait que la seule alternative au monde liquide décrit par Zygmunt Bauman est l’ordre ancien et immuable dans lequel la naissance était déterminante. Si l’histoire n’avait pas opéré de liquidations successives, nous serions encore dans les cavernes.

    Ne me caricaturez pas trop ! Évidemment qu’il faut de la souplesse. Récuser la liquidation universelle et permanente, reconnaître le rôle structurant des limites ou des frontières ne signifie pas qu’on veut mettre des limites partout, et à tout. Si la tradition n’est pas en évolution permanente, elle se suicide. Quant au vrai but du conservateur, ce n’est pas de conserver la totalité de ce qui existe, mais de reconnaître qu’il y a dans le passé des choses qui sont bonnes, d’autres qui le sont moins et de faire un tri. Il est contraint à un devoir d’inventaire permanent. De son côté, le saint-simonisme, y compris dans sa version macronienne, valorise le mouvement en tant que tel. Ce qu’il faut c’est être « en marche », changer, être dans le « trans », le passage. Et si l’islam inquiète Macron, c’est 

    moins parce qu’il menace une certaine identité française, que parce qu’il fait obstacle à la société liquide et dépourvue de repères fixes rêvée par Saint-Simon.

    En attendant, « à chacun selon ses capacités », c’est la définition de la méritocratie. Vous dénoncez le gouvernement des experts, mais je me rappelle les Gilets jaunes affirmant que n’importe qui est capable de gouverner. Désolée, je ne leur aurais pas confié la boutique ! On ne peut pas se passer d’une forme de légitimité rationnelle.

    Je ne nie évidemment pas le rôle des experts, des scientifiques, des universitaires – dont je fais partie. Ce que je reproche à Macron c’est de nous jouer le grand air de la démocratie citoyenne. Les saint-simoniens au moins assumaient leurs idées : ils établissaient clairement une hiérarchie entre ceux qui ne savent rien, et qu’il faut par conséquent écarter du pouvoir, et ceux qui savent, à qui il incombe de diriger à proportion de leur savoir : Cédric Villani président, en somme, en attendant l’intronisation de la prochaine médaille Fields. La méritocratie des experts, c’est l’aristocratie du savoir qui entraîne, chez les saint-simoniens, une oligarchie du pouvoir. En soi, la chose n’est pas forcément négative, je ne me sens pas personnellement une appétence démocratique faramineuse. Ce qui est plus gênant, c’est d’être dans le faux-semblant, de mettre en place cette aristocratie sans l’assumer tout en faisant croire que l’on est toujours dans une perspective parfaitement démocratique ! Notre fameuse convention citoyenne pour le climat s’inscrit dans cette logique : on fait croire que c’est le peuple qui parle, alors que derrière la scène, les experts prennent les décisions, avant que le président ne déclare à Brut, le 4 décembre, que ce n’est pas « parce que les 150 citoyens ont écrit un truc que c’est la Bible, ou le Coran ».

    Notre politique sanitaire actuelle – et le sacro-saint principe de précaution sur lequel elle est fondée – renvoie au « corps glorieux » de Saint-Simon.

    En effet, les saint-simoniens voulaient réconcilier l’esprit et la matière. C’est ce qu’ils appelaient « la réhabilitation de la chair » : tout un programme !

    Ambition louable…

    C’est vous qui le dites… En tous cas, cela peut évoluer vers un hygiénisme fanatique. De nombreux médecins entouraient du reste les saint-simoniens, tout comme Macron aujourd’hui. En 1832, lors de l’épidémie de choléra à Paris, ils n’hésitent d’ailleurs pas à préconiser une dictature sanitaire assumée comme telle. La religion de l’homme exige que tout soit fait pour que son corps, sa vie matérielle ou physique soient préservés, « quoi qu’il en coûte », comme dirait qui vous savez… Quand on ne croit plus qu’en l’homme, il faut absolument sauver ça, sinon tout est fichu. Or, comme le montre Olivier Rey dans L’Idolâtrie de la vie, plus l’État donne, plus cela crée de frustrations qui engendrent à leur tour une nouvelle demande, qui entraîne plus d’intervention de l’État et ainsi de suite.

    D’une façon générale, vous semblez partir du principe que tout vient d’en haut et vous oubliez la demande sociale qui est à la fois une demande de protection, d’ouverture et de flexibilité. Les gouvernés aussi font du « en même temps ». La doctrine macrono-simonienne n’est-elle pas la plus adaptée à l’individu roi qui veut que ses droits lui soient garantis tout en ayant accès à ce qui se passe à l’autre bout de la planète ?

    En effet, si Emmanuel Macron a gagné la présidentielle, ce n’est pas juste parce qu’il était là à ce moment-là, que Hollande avait fait preuve de son incapacité et que Fillon avait les mains sales. Macron correspond tout à fait à notre époque. Le nouveau monde dont il parle, c’est celui qu’on a devant les yeux. Je serais étonné qu’il ne soit pas réélu en 2022, car il est dans le sens de l’Histoire, comme les disciples de Saint-Simon l’étaient au moment de la révolution industrielle. Dans le sens du vent. Mais je doute que ce vent soit toujours bon pour notre pays.

    En tout cas, les peuples ne veulent plus de modernisation à marche forcée. Peut-on dire que le saint-simonisme, que vous créditez aussi de plusieurs réalisations, a accompli sa mission historique ?

    C’est une question de marxiste ! Effectivement, si l’Europe de Jean Monnet ne me fait pas vibrer, le saint-simonisme a sans doute fait des choses utiles. Pour autant, je ne pense pas qu’il y ait une « mission historique » du saint-simonisme. Ni d’aucune doctrine d’ailleurs !

    Justement, Emmanuel Macron n’est-il pas plus complexe que ce que vous pensez ? Avant même le tournant de ces derniers mois, il avait une certaine prétention à la verticalité, là où le saint-simonisme consacre le triomphe de l’horizontalité. Bref, on ne peut pas le réduire à l’utilitarisme.

    Il l’a montré en choisissant le Louvre pour son premier discours de président. C’était étonnant, et assez séduisant. Il y a chez lui une forme de verticalité, un sens de la culture, même s’il explique « en même temps » que la culture française n’existe pas, un sens du spirituel, même si dans son livre Révolution (2016), il oublie complètement les interrogations religieuses de sa propre jeunesse. Sa seule incursion dans ce domaine consiste à expliquer que les religions sont des obscurantismes allant à l’encontre des Lumières : référence d’ailleurs omniprésente dans son discours, et qui le replace dans une généalogie plus longue.

    Macron n’a-t-il pas été rattrapé par le réel, c’est-à-dire par l’anthropologie ? Aujourd’hui, il semble comprendre qu’il y a bien une nation et un peuple français, il parle des frontières, il fait son aggiornamento sur l’islamisme. J’ai beaucoup de mal à croire qu’il n’y ait que de la communication, du paraître, dans ce nouveau cours.

    Je ne sais pas quelle est la sincérité de son propos, qui a connu sur ce point nombre de sinuosités. À certains moments, il semble habité par l’histoire de France, à d’autres, plus fréquents, il paraît dominé par sa vision européiste, ou bien il évoque la souveraineté de la France tout en croyant d’abord en celle de l’Europe, donnant l’impression de faire des variations autour d’un thème fixe, comme quelqu’un qui ferait des circonvolutions en trottinette sans sortir de la piste cyclable.

    Peut-être, mais l’homme nouveau n’est pas apparu par miracle, il y a toujours des gens attachés à des territoires, des langues et des histoires particulières. Que cela lui plaise ou pas, Macron est capable de le comprendre et d’en tirer les conséquences.

    Je ne pense pas que quelques attentats, aussi atroces soient-ils, suffisent à faire basculer aussi radicalement un homme doté depuis si longtemps de cette colonne vertébrale idéologique qu’est le saint-simonisme. Charles Perrault, l’un des premiers grands progressistes de la fin du XVIIe siècle, compare l’Histoire à un fleuve qui traverse parfois des grottes souterraines pour ressortir plus loin, encore plus puissant. Je ne crois pas que le Macron nouveau, qui parle avec émotion de la France, de son histoire, de sa culture, soit le Macron définitif, ni même le véritable. Avec le coronavirus et le « séparatisme » islamiste, il met en veilleuse certaines de ses convictions – mais dès que les choses iront mieux, on retrouvera le progressiste qui constitue le « Macron profond ».

     

  • Dans votre quotidien, cette semaine...

    BOUTANG INA.jpg= Quand la jeune génération redécouvre Pierre Boutang, penseur royaliste...  

    La vidéo d’une conférence de Pierre Boutang, tenue à Marseille le 3 mars 1988, il y a tout juste vingt-cinq ans, est consultable en permanence sur notre quotidien : une jeune étudiante en Droit, à l’université d’Aix-Marseille (3ème année), après l'avoir découverte, nous a envoyé le message que nous publierons lundi, en le dédiant à «  ceux qui, dans ce pays, sans doute plus nombreux qu’on ne le pense, persistent à aimer la France et à ne pas désespérer d’elle » (Message de Thierry Maulnier aux royalistes rassemblés à Montmajour, le 13 juin 1971).  

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    pape_francois_vatican.jpg= Hilaire de Crémiers vient de livrer ses réflexions d’été. Elles donneront lieu à un article dans La nouvelle Revue Universelle qui paraîtra au mois de septembre.

    Dans une ample vision, qui embrasse l'actualité de ces derniers mois, il observe à la fois l'extrême médiocrité et la très grande déliquescence dans laquelle le Pays légal a plongé notre Société; mais il scrute aussi les motifs d'espérance qui permettent de ne pas céder au découragement : "pessimisme actif" (diront certains), ces réflexions d'été sont un appel à espérer, mais, également, à s'engager...

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    label histoire.jpg= Le 16 août dernier, nous avons dit tout le mal ("politique", s'entend) que nous pensions de François Reynaert, suite à un article élogieux paru sur lui dans Boulevard Voltaire.  

    Or, on vient  d'apprendre qu'à la rentrée, le même François Reynaert animera une émission d'Histoire avec Myriam Bounafaa, Label Histoire, sur France 3. De quoi être franchement inquiet...

    Cependant, ne dénigrons pas, à l'avance, une émission que, par définition, nous n'avons pas encore pu regarder : il ne manquera pas d'occasions pour François Reynaert, de montrer s'il saura assouplir son "politiquement/historiquement" correct : par exemple, en invitant François-Marin Fleutot, pour la réédition de son excellent ouvrage, Des Royalistes dans la Résistance...

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    VIOLENCES 21.jpg

  • La Dizaine de MAGISTRO...

    Consultable sur www.magistro.fr :

     

    Ces non-dits qui doivent entrer dans le débat public   Ivan RIOUFOL Journaliste
    Comme en Amérique Roland HUREAUX Haut fonctionnaire
    Nicolas Sarkozy face aux vérités interdites  Ivan RIOUFOL Journaliste
    Pourquoi la fourmi allemande épargne pour rien ...   Roland HUREAUX Haut fonctionnaire
    La géopolitique des populations du Sahel   Gérard-François DUMONT Recteur, professeur de géographie
    1917, l’année des occasions perdues   François-Georges DREYFUS Historien, politologue
    Du nouveau sur l’histoire de Vichy   François-Georges DREYFUS Historien, politologue

     

                Début du Rioufol, Nicolas Sarkozy face aux vérités interdites :

                "Comme prévu, la gauche et ses médias, réagissant à la nouvelle politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy, ... ont dénoncé "un discours nauséabond" (éditorial de Libération, ce lundi), le "retour aux heures les plus noires de notre histoire" (lu dix fois), une "dérive républicaine qui abîme la France et ses valeurs" (Martine Aubry), etc. L'inventaire des clichés ressortis pour l'occasion serait fastidieux. Néanmoins, ce langage automatique du bien pensisme, qui dicte les commentaires d'une manière qui en devient comique, révèle le préoccupant état d'assujettissement provoqué par l'idéologie du politiquement correct mise au service des minorités. Ces récitations et ces slogans, alignés par une presse qui se prétend pourtant indocile, sont autant de procédés qui dispensent de penser autrement. En l'espèce, les annonces de Sarkozy ont d'abord le mérite de révéler l'épaisseur du conformisme de la penséemédiatique, de plus en plus caricaturale et saugrenue. Sortira-t-on de ce totalitarisme soft qui interdit de dire la réalité ? Une brèche est ouverte. Reste à faire tomber les masques des bidouilleurs, des imposteurs, des désinformateurs, des suiveurs. Le pouvoir y est-il prêt ?....."

  • BD • Louis XIV en BD

     

    par CS

     

    L’histoire de ce tome 2 débute en mai 1682 à Versailles. Le Roi-Soleil âgé alors de 44 ans devise tout en marchant avec son fidèle Jean-Baptiste Colbert, contrôleur général des Finances, qui mourra l’année suivante. Les deux hommes passent en revue les travaux d’avancement de Versailles, résidence des rois de France et haut lieu de la Cour.

    Dans quelques heures, chacune des 5.000 personnes qui vont y loger (1.000 personnes de haut rang et 4.000 intendants et serviteurs) aura pris ses appartements. Mais le bon roi est tourmenté par ses affaires intérieures et extérieures : L’affaire des Poisons qui a vu disparaître l’une de ses maîtresses dans d’atroces souffrances (Mlle de Fontanges) est sur le point d’être close et le monarque absolu se rend compte que des proches, dont Mme de Montespan, sont impliqués. Au plan international, le roi de Hongrie et de Bohème, Léopold 1er, a adhéré à l’alliance antifrançaise déjà formée par la Suède et les Provinces-Unies (Pays-Bas).

    Louis XIV est aussi en conflit avec le pape Innocent XI. Ce dernier refuse de donner l’institution canonique aux prêtres qui ont souscrit à la déclaration des Quatre articles imposée par le souverain français. Puis arrivent la succession au trône d’Espagne, les guerres avec les pays voisins et de nouveau les intrigues du palais…

    Le lecteur sent, derrière le travail impeccable des deux scénaristes, Jean-David Morvan et Frédérique Voulyzé, les conseils avisés du conseiller historique Hervé Drévillon, professeur d’histoire moderne à la Sorbonne mais également professeur à Saint-Cyr Coëtquidan. Ils ont réussi le tour de force de résumer, sans dénaturer, en deux seulement deux tomes, les 77 ans (dont 72 ans de règne) de la vie du Grand roi.

    Les remarquables dessins de Renato Guedes, coloriés par Walter retranscrivent à merveille l’ambiance de l’époque. Un ouvrage à mettre en toutes les mains. 

    Louis XIV, Tome 2, JD Morvan, F. Voulyzé, H. Drévillon, R. Guedes et Walter,  ditions Glénat , 56 pages , 14,50 euros

    Politique magazine

  • Famille de France • Le duc de Vendôme au Liban

    Beyrouth

       

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpg« L’histoire des relations entre la France et le Liban »

    Je reviens du Liban où j’ai passé quelques jours à Beyrouth.

    C’est mon sixième voyage au pays du Cèdre que j’ai découvert en 2002. J’y suis retourné pour des visites d’agrément en 2004 et 2006 puis en 2010 avec Philomena et Gaston, et enfin l’année dernière pour mon déplacement en Syrie.

    Cette fois-ci j’étais invité par le Service de cardiologie de l’Hôtel Dieu de France et son responsable le Professeur Rabih R. Azar pour évoquer auprès de ses collaborateurs l’histoire des relations entre la France et le Liban. Une première partie plus théorique sur le rôle protecteur de la France et une partie plus personnelle évoquant les impressions de plusieurs membres de la famille d’Orléans ayant visité le pays du Cèdre, notamment le prince de Joinville en 1836 et le comte de Paris en 1860. S’en est suivi une séance de questions, avec notamment un vif échange sur la situation difficile des chrétiens d’Orient à partir d’un récent éditorial du Point de Franz-Olivier Giesbert. Le verre qui a suivi m’a permis de rencontrer les équipes du Professeur Rabih R. Azar et de continuer ces échanges de façon plus informelle.

     

    Autour de cette conférence plusieurs temps forts m’ont permis de découvrir le monde médical de Beyrouth et de revoir quelques bons amis.

    Ayant connu le Liban dans des périodes de grandes tensions, j’ai été heureux de voir un pays apaisé, sachant qu’au pays du Cèdre rien n’est jamais définitivement réglé. En tout cas les libanais gardent leurs yeux tournés vers notre pays pour lequel ils ont toujours une fidèle affection.  

     

     

    Jean de France, duc de Vendôme
    Domaine Royal de Dreux le 10 octobre 2017

    Le site officiel du Prince Jean de France

  • Sur le blog ami de la Couronne : 11 ans de mariage pour le Comte et la Comtesse de Paris.

    Leurs Altesses Royales, le Comte et la Comtesse de Paris, célèbrent aujourd’hui leurs 11 ans de mariage (noces de Corail).

    Le jeudi 19 mars 2009, le prince Jean de France, alors Dauphin de France a épousé doña Philomena de Tornos y Steinhart en la Mairie du VIIème arrondissement de Paris. Madame Rachida Dati, Garde des Sceaux mais également Maire du VIIème arrondissement a accueilli avec courtoisie et chaleur les mariés. La Garde des Sceaux n’a pas hésité à rappeler que l’histoire de la famille d’Orléans était intimement liée à mille ans de l’histoire de France.

    Après l’échange des consentements, les jeunes mariés et leurs familles sont conviés par la Garde des Sceaux à visiter le parc de la mairie, ancien hôtel du maréchal de Villars, grand capitaine de Louis XIV. La nouvelle duchesse de Vendôme portait pour l’occasion une robe rebrodée de perles griffée Christian Lacroix et une orchidée blanche était disposée dans ses cheveux retenus en chignon. Après la cérémonie, feu le Comte de Paris, très ému, remet discrètement à son fils un précieux cadeau. Peu après les mariés quittent la mairie sous les applaudissements des royalistes rassemblés dans la cour de la mairie. Une réception privée est ensuite donnée non loin de là, en l’honneur du duc et de la duchesse de Vendôme, au domicile de la comtesse Antoine de Dreux-Brézé, fille de la princesse Isabelle de France et du comte Bruno d’Harcourt.

    Le 2 mai 2009, le mariage religieux de Leurs Altesses Royales  le Prince Jean et la Princesse Philomena (alors duc et duchesse de Vendôme) est célébré en la Cathédrale Notre-Dame de Senlis.

    Aujourd’hui, devenus Leurs Altesses Royales le Comte et la Comtesse de Paris, le couple princier incarne l’espoir et l’avenir de la France royale. Le Comte et la Comtesse de Paris, vivent depuis 2011 au sein du Domaine Royal de Dreux. Un domaine royal devenu au gré des années le terrain de jeux favori de leurs cinq enfants.

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    Mariage du Prince Jean et de la princesse Philomena le 19 mars 2009 en la cathédrale de Senlis.

  • Cinéma • Au revoir là-haut

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    Au revoir là-haut, une comédie dramatique d’Albert Dupontel, avec Albert Dupontel, Laurent Lafitte, Niels Arestrup, Émilie Dequenne 

    Commençons par dire que je n’ai pas lu ce Goncourt de Pierre Lemaître en 2013, et que je ne connaissais donc rien de cette histoire.

    J’avais vu la bande-annonce annonciatrice d’un film déjanté… On n’est donc pas trompé sur la marchandise, mais le casting, notamment Niels Arestrup, m’attirait, et j’avais donc programmé de le voir bien avant d’en avoir lu une critique, que je qualifie de dithyrambique – et j’en demande pardon à son auteur – dans Présent.

    Regrettons enfin qu’Albert Maillard raconte son histoire à mi-voix avec une bande-son par ailleurs bruyante, ce qui ne permet pas de tout entendre. 

    Quelle image de 14-18 ce film donne-t-il, en cette troisième année du centenaire, avec un lieutenant assassin – il tire lui-même dans le dos de ses soldats - qui organise à la veille de l’armistice, contre les instructions reçues de sa hiérarchie, une dernière bataille qui décimera les poilus sous ses ordres : « Mourir le premier jour de la guerre, c’est con, mais mourir le dernier jour, c’est encore plus con » dira à juste titre Albert Maillard.

    Oui, c’est un bon film en ce sens que le début et la fin prennent aux tripes (la partie centrale est un peu longue) ; mais un scénario qui ne reflète – chère Caroline Parmentier – aucun hommage aux « gueules cassées » et je crains, bien au contraire,  un certain antimilitarisme ainsi peut-être qu’une volonté de salir la France et les Français avec des escroqueries d’après-guerre… 

    Il est vrai que dénoncer des « produits dérivés » de la Grande Guerre permet de taire ceux de la dernière. 

    Au revoir… 

    PS : en toute amitié, Caroline. 

  • Hommage à Philippe Muray, par Philippe Conrad.

    2 mars 2006, mort de Philippe Muray, écrivain français, il avait 60ans. « La liberté de penser a toujours été une sorte de maladie, nous voilà guéris à fond. (…) Jamais le troupeau de ceux qui regardent passer les images n’a été plus sensible aux moindres écarts qui pourraient lui porter préjudice. Jamais le Bien n’a été davantage synonyme de mise absolue en commun. »

    5.jpgLa vie aujourd'hui lui aurait fourni du gros grain à moudre. L’époque lui aurait en outre conféré un traitement particulier, car Muray ne voyait pas seulement juste, il avait les mots et l’esprit pour déconstruire les déconstructeurs, soit les armes qui manquent parfois à nos « mécontemporains ». ...
    Il refusait d’adhérer au monde merveilleux, vertueux et transparent que la gauche dessinait comme avenir dans les années 1980-1990– .... Il a voulu surtout dénoncer la propagande des médias, la marche forcée vers ce qu’on vendait comme « progrès » et l’autocélébration qui accompagne ces « avancées », au travers les « prides » les plus diverses. Mais il n’était pas pour autant conservateur. Il a d’ailleurs dit clairement : « Ce n’était pas mieux avant, c’était mieux toujours . »

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    "Heureux qui comme Philippe Muray, le matin au réveil, ouvrait le journal Libération pour y trouver son pain bénit. Ou « un pesant d’or ». Cigarette Boyards au bec, il tournait les pages, lisait les titres, prenait connaissance des thèmes, puis son œil –qui avait la vitesse d’un algorithme– détectait le mot, la phrase qui lui servirait de point d’appui à une chronique. Ce mot, cette phrase qui relevait de l’injonction, de la dénonciation ou de l’innovation sociétale avait pour lui valeur d’aveu, d’élément à charge. On ne mesure pas assez ce que doit l’auteur de « L’empire du Bien » à Libération, qu’il percevait comme un concentré rédactionnel –et jusqu’à la caricature– de tout ce qu’il pourfendait. Ce journal n’était rien d’autre, à ses yeux plissés, que la gazette d’Homo festivus, expression née dans le premier tome d’« Après l’Histoire » (Les Belles Lettres, 1999), qui désigne, en somme, les inventeurs du bonheur pour tous. Mais dans le fond, en y réfléchissant bien, n’est-ce pas plutôt le chroniqueur de Libération qui, avant d’écrire son papier, se demandait quel thème il allait aborder pour emmerder Muray ?"
    Source Ph Sollers
  • Le comte de Paris relance son programme «La Nation en partage» au Mesnil-Voysin, par Dominique Bonnet.

    Le prince Jean d'Orléans, comte de Paris, lors de la cérémonie du bicentenaire de la mort de Napoléon Ier, à Paris le 5 mai 2021

    Niviere David/ABACAPRESS.COM

    Le prince Jean d’Orléans, nouveau comte de Paris, accompagné de son épouse la princesse Philomena et du propriétaire des lieux, a relancé le programme «La Nation en partage», ce mercredi au château du Mesnil-Voysin dans l’Essonne. 

    Donner vie au patrimoine immémorial de la France, valoriser le travail de ceux qui le conservent, faire connaître et aimer son Histoire. Tels sont les trois objectifs de «La Nation en partage». Lancé en 2017 par «Gens de France», l’association du prince Jean d’Orléans, ce programme est destiné aux élèves de tout le pays, et plus particulièrement des zones les plus défavorisées. Il leur permet de visiter des lieux d’Histoire avec le regard de leurs propriétaires.

    Devenu le nouveau comte de Paris le 21 janvier 2019, au décès de son père, Jean d’Orléans a officiellement relancé ce programme éducatif ce mercredi 9 juin 2021 en lui donnant une plus grande dimension. En compagnie de son épouse la princesse Philomena et du propriétaire des lieux le baron Bertrand de Beaugrenier, le prétendant orléaniste à la couronne de France a accueilli 45 jeunes du département de la Seine Saint-Denis au château du Mesnil-Voysin, situé dans l’Essonne à une cinquantaine de kilomètres au sud de Paris.

    Un château de style Louis XIII et des jardins dessinés par Le Nôtre

    Le choix de ce lieu marque la volonté de ne plus se limiter, comme c’était jusqu’alors le cas, à la seule découverte de la chapelle royale de Dreux, mais d’étendre «La Nation en partage» à toute la France dans les années à venir. La visite, qui s’est conclue par un goûter, a combiné celle des jardins dessinés par André Le Nôtre et du château, de style Louis XIII, édifié en 1635, à la présentation des artisans travaillant à sa restauration.

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    Gens de France

    https://www.facebook.com/assogensdefrance

    Source : https://www.parismatch.com/Royal-Blog/

  • Vingt Et Un Janvier Dix Sept Cent Quatre Vingt Treize Vingt Et Un Janvier Deux Mille Dix Neuf, par Guy Adain.

    "publié avec l'accord du secrétariat de Monseigneur le Comte de Paris ».

     

    21 Janvier 2021,

     

    Deux ans déjà !

    Ne craignons rien, ayons foi aux ancêtres, ils sont au Ciel pour nous guider !

    Le 21 Janvier 1793, sans remords, sans rancune, Sa Majesté

    Louis XVI a abandonné sa vie terrestre à ses bourreaux.

    Par son attitude digne et royale, il a confondu ses assassins.

    Il est mort innocent et en héros !

     

    Le 21 Janvier 2019, feu Monseigneur Henri d’Orléans, comte de Paris, est parti discrètement, sur la pointe des pieds, en grand seigneur.

     

    Que nos prières montent jusqu’à eux et nous attirent leur bénédiction. Tant que nous penserons à nos disparus, ils ne sont pas morts ! Leur souvenir les rend présents et vivants !

    Ils sont nos anges tutélaires, nous protègent et nous mènent comme des bons pasteurs sur la voie de l’honneur et de la réussite.

    Par son départ un 21 Janvier, Monseigneur Henri est sorti par la grande porte, celle royale, de l’Histoire de France !

    Juste avant la commémoration de l’exécution de SM le Roi Louis XVI, il a décidé d’y assister à sa manière en son âme et conscience ; il a rejoint les mânes de ses ancêtres, cette longue cohorte qui va de Clovis à notre Prince Jean, chaîne humaine de sang et de larmes, de joie et d’allégresse…Toute notre histoire de Famille est là avec les meilleurs et les pires moments de notre saga familiale.

    Ici, pas de pourcentages de votants, pas d’électeurs, nos urnes ne sont que funéraires !

    Juste des Reines, des Rois, des Femmes et des Hommes, une très grande Famille de France qui a traversé les siècles, toujours à notre service, soucieuse de la survie (le mot n’est pas trop fort !) de notre cher Pays la France et de tous les Gens de France !

    Prions et souvenons-nous intensément de Monseigneur Henri, pour qu’il nous accorde son soutien et sa bénédiction.

    Par notre attachement et notre fidélité sans faille à celui qui est aujourd’hui l’Âme de la France : le Prince Jean de France ;

    faisons que 2021 soit une année Royale !

     

    Guy Adain

    21/01/2021

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  • Les totalitarismes : prendre une partie pour le tout (1e) (13), par Jeunesse si tu savais et Poussières d'étoiles.

    En contact avec les mouvements Jeunesse si tu savais et Poussières d'étoiles; voici les liens de leur page FB, de leurs sites officiels et de leur chaîne youtube :

     

    JEUNESSE SI TU SAVAIS

    https://www.facebook.com/jeunessesitusavais/

    https://www.jeunesse-si-tu-savais.fr/

     

    POUSSIERES D'ETOILES

    https://www.poussieresdetoiles.fm/

    https://www.youtube.com/channel/UCvYtt4Ws_Uc4Cj0LeLCoEJQ/videos

     

    Et voici le treizième article (aussi en vidéo/audio) qu'ils nous ont adressé, en attendant la suite...

    LES TOTALITARISMES : prendre une partie pour le tout (1e)

    QUAND UN ARBRE CACHE LA FORÊT.
    Luttes des classes. Luttes des races.

    https://www.poussieresdetoiles.fm/uploads/newscast/0/0/76/60159a33-0b80-44b7-b432-99536f3cb308.mp3

    Les totalitarismes dans l’époque contemporaine se sont particulièrement illustrés dans le champ de la politique. Mais on peut aussi les retrouver dans d’autres domaines de la pensée. Les totalitarismes sont une forme d’utopie. C’est un peu comme quand on essaye de faire rentrer un bateau dans une bouteille en en forçant le goulot. Par ailleurs avec ces totalitarismes c’est prendre un élément de la réalité, prendre un arbre dans une forêt, se mettre devant l’arbre et ne plus voir la forêt qui est derrière. La forêt avec ses multiples arbres de couleurs, de variétés différentes. Ainsi dans les totalitarismes on prend une partie pour le tout. Et on fait plier la réalité devant cette pensée unique. On fait rentrer le réel dans l’utopie. Cela ne se passe pas sans mal. Réduire le réel à un seul de ses éléments, une seule de ses composantes, se passe avec dureté, souvent avec violence, voire au prix du sang.

     

    1° la classe : la lutte des classes

    Fondateur dans les totalitarismes de l’époque contemporaine, ce système inventé par Karl Marx avec la dialectique appliquée aux classes sociales est appelé « lutte des classes » (qui a été la cause de 70 millions de morts en 70 ans). La classe bourgeoise qui lutte contre la classe aristocratique lors de la Révolution de 1789 et instaure un régime conforme à ses vœux : la République - dite bourgeoise par Karl Marx. Puis la lutte entre le prolétariat et la bourgeoisie qui amène à la révolution communiste dont l’exemple fondateur est la Révolution d’Octobre en Russie. Cette Révolution de 1917 va se répandre à travers le monde entier selon ce même principe de « lutte des classes » pour instaurer le règne du prolétariat contre la bourgeoisie. Les « bourgeois » étant le terme que l’on utilise pour tous ceux que l’on veut éliminer et qui sont considérés comme des adversaires, destinés au goulag ou à l’extermination. Qu’ils soient en fait ouvriers, paysans, militaires ou intellectuels. Comme pendant la Révolution française, on appelait « aristocrates » tous ceux qui n’étaient pas pour la Terreur ou la République et que l’on voulait envoyer à la guillotine.

    Dans « la lutte des classes » on prend une partie pour le tout. Effectivement les classes sociales existent. Par exemple dans la France de l’Ancien Régime, il y avait trois ordres : la noblesse, le clergé et le Tiers-État. Ils n’étaient pas des groupes sociaux destinés à s’éliminer les uns les autres, mais au contraire à coopérer. De la même façon dans une usine : il y a des patrons et des capitaux, il y a aussi le travail, la non plus l’objectif n’est pas de se diviser et de s’éliminer les uns les autres. Mais d’avancer ensemble dans la même direction en respectant les différences et en trouvant la possibilité de travailler pour un bien commun. Dans la naissance de ces totalitarismes modernes, on prend un élément de la réalité pour en faire l’unique moteur de l’Histoire. Karl Marx prend les classes et spécialement le prolétariat qui dans leur lutte serait le principal moteur. Cette « lutte des classes » qui aurait existé de tous temps et ce jusqu’à la victoire du prolétariat qui clôturerait enfin l’Histoire et mettrait fin à la « lutte des classes » par un « paradis socialiste ». En attendant il fallait passer par la « dictature du prolétariat » qui n’était en fait que la dictature du Parti Communiste sur L’État et sur la société.

    Bien sûr le prolétariat existe. Il est une composante particulière des ouvriers de ce XIXe siècle où le capitalisme exploitait effectivement à grande échelle cette classe ouvrière. Mais pour en sortir la solution n’est pas d’exterminer tous ceux qui pourraient s’opposer à une certaine forme de justice sociale. On peut construire ensemble la justice sociale en s’appuyant – non pas sur la lutte ou la haine – mais sur des valeurs positives comme la nation, la religion, le respect de la personne humaine. Toutes valeurs qui sont aussi des composantes, des moteurs de la marche de l’histoire (il n’y a pas que les luttes, les révolutions et les guerres). On peut aussi utiliser la coopération, semer l’Amour là où était la haine. Donc il y a bien d’autres arbres dans la question sociale que le seul arbre de « la lutte des classes ».

     

    2° la race : la lutte des races

    Deuxième totalitarisme qui lui aussi a fait des millions de morts.** C’est le totalitarisme qui a pris la « lutte des races » comme moteur, c’est le nazisme.** Là également c’est l’arbre qui cache la forêt : on prend la race comme seul moteur de l’Histoire. Un élément, la race va cacher l’ensemble des autres composantes de l’histoire sociale et politique. Cacher les classes sociales, cacher les nations, cacher la religion, cacher le progrès scientifique, etc. au profit d’une prétendue « lutte des races ».

    Ainsi Hitler a voulu promouvoir le règne de la « race aryenne » (que représenterait le peuple allemand) sur l’ensemble des autres races. En en éliminant certaines comme les Juifs, les Tziganes, etc. Ou mettant en seconde zone d’autres « races » comme les Polonais, les Russes, les Slaves, plus généralement ceux qui ne faisaient pas parti de cette « race aryenne », qui était censée être la race des seigneurs, des dominateurs. Voire même des surhommes selon la définition du philosophe Nietzsche, si prisé par Hitler. C’est de cette « lutte des races » qu’Hitler faisait l’histoire future avec la construction d’un Reich de 1000 ans, d’un Reich allemand qui dominerait ainsi le monde. On sait ce qu’il est advenu de cette utopie totalitaire. Au prix du sang et des larmes, une fois encore. Et d’une grande guerre mondiale.

    (à suivre 2e Partie sur le site)

  • Démocratie & Ironie • Porte de Versailles

     

    par Ph. Delelis

     

    Le président des syndicats agricoles est arrivé tôt sur les lieux, ce samedi 29 février 2020, pour inaugurer le nouveau Salon de la Politique qui se tient Porte de Versailles. Suivi d’une impressionnante délégation d’éleveurs, il a parcouru les stands des différents ministères à grandes enjambées. Malgré la délicieuse odeur d’imprimante et la douce chaleur des ordinateurs, l’ambiance était sous haute tension entre les exposants – ministres et fonctionnaires – et les provinciaux venus visiter la plus grande administration de France.

    Les paysans étaient protégés par un important service d’ordre ce qui a permis d’éviter des affrontements directs mais n’a pas empêché les exposants de les huer et, plus généralement, de leur manifester une réelle hostilité. Certains responsables politiques ont ainsi ostensiblement tourné le dos à la délégation agricole. Le reproche majeur fait par l’administration aux professionnels de la terre, depuis des années, est qu’ils ne savent pas apprécier à leur juste valeur les efforts déployés pour leur bien être. Au terme d’un dialogue franc et cordial avec le ministre de l’Agriculture, le président des paysans a conclu que chacun devait faire son devoir et que, s’agissant des reproches qui étaient faits à ses troupes, il fallait prendre en compte l’attitude égoïste de leurs collègues européens sans compter celle de son prédécesseur, incapable notoire.

    L’arrivée des céréaliers, considérés comme les bons élèves de la CSP par l’administration, a permis de relâcher un peu la pression. On a pu échanger quelques bons mots sur le stand du ministère de l’Ecologie et y déguster un nouveau projet de loi transposant la directive sur les produits « bio », lu par un sociétaire de la Comédie Française. On déplore cependant un incident grave sur le stand de Clémentine situé à quelques mètres de là. On sait que cette année, la vedette du Salon est une fonctionnaire émérite du Quai d’Orsay, Clémentine, qui a vécu la dernière session de négociation sur l’ancienne politique agricole commune à Bruxelles. Alors qu’elle paissait tranquillement dans son enclos, racontant ses souvenirs aux badauds, une ramette de papier A4 de fort grammage fut lancée dans sa direction.

    Heureusement, Clémentine n’avait rien perdu des réflexes acquis au cours de sa longue et brillante carrière dans les bureaux : faisant preuve d’une souplesse que sa corpulence ne laissait présager, elle réussit à détourner l’objet contondant par un mouvement de son avant-bras gauche. La police cherche encore à identifier l’auteur de cet attentat. Heureusement, l’état d’urgence a permis d’arrêter une douzaine de personnes, dont trois mineurs, toujours interrogées à l’heure actuelle. En privé, un ministre se plaignait que les agriculteurs « profitent une fois par an du Salon de la Politique pour faire de belles promesses » mais en repartent sans réelle intention ni d’ailleurs possibilité d’améliorer la production et de faire baisser les prix. Désabusé, il concluait : « Tout ça finira mal ». 

  • SOCIETE • Questions sur le prix Nobel d’économie

     

    par Ph. Delelis

    Le Prix de la Banque de Suède en Sciences Economiques, plus connu sous le nom de Prix Nobel d’Economie, vient d’être attribué à Angus Deaton, professeur à Princeton, pour ses travaux sur la consommation, la pauvreté et le bien-être. Chaque année à la même époque, on peut s’interroger sur l’utilité des études menées par ces brillants esprits pour les politiques économiques, en tout cas en France. La logique conduit à se poser deux questions : est-ce que, en France, quelqu’un les lit et en tire des conclusions opérationnelles ? ou, si c’est le cas, compte tenu des résultats, est-ce que l’on attribue ce prix à des imposteurs ?

    Première question, donc : en dehors de la petite communauté des professeurs d’économie, quelqu’un, en charge à un titre ou à un autre, de la politique économique française, a-t-il lu les travaux des Nobel d’économie ? Pas sûr. D’abord, ils ne sont pas tous traduits et on connaît le niveau des Français en anglais. Ensuite, l’inertie de l’enseignement est telle que les résultats de la recherche y sont introduits avec retard. Ceci explique par exemple que les vieilles recettes de Papa Keynes continuent à être appliquées à la lettre par des décideurs qui n’ont guère entendu parler que de lui, de ses bons mots (« A long terme nous serons tous morts ») et de ses équations de niveau CM2 sur les bancs de Sciences Po. Enfin, quand les plus doués d’entre eux se rendent intelligibles – tels Jean Tirole l’année dernière – ils disent des horreurs sur la nécessaire déréglementation du marché du travail, les ravages de la politique du logement et les bienfaits de la concurrence. Bref, en France au moins, les Prix Nobel d’Economie ne servent à rien.

    D’où la seconde question, fort légitime dans un pays fier de sa rationalité depuis Descartes : n’a-t-on pas affaire à des imposteurs ? Une réponse positive à cette question justifierait bien sûr que l’on ignore superbement leurs travaux. Déjà M. Tirole avait dû faire face à un procès en orgueil et sorcellerie après s’en être pris à la création d’une deuxième section d’économie dans les universités, fondée sur les sciences sociales et politiques, autrement dit de la littérature engagée. Aujourd’hui, on ne manquera pas de souligner que M. Deaton est parvenu à démontrer que la malnutrition était la conséquence de la pauvreté et non l’inverse, ce qui pouvait sans doute être déduit sans y passer trop de temps par un élève de CM2 (qu’est-ce qu’on apprend après, franchement ?). On relèvera aussi qu’il a établi que le bien être individuel ne s’accroissait pas significativement au-delà de 75 000 dollars de revenus annuels, théorie qui serait vilipendée par les propriétaires d’une Ferrari s’ils la connaissaient. Mais on oubliera sans doute aussi vite qu’il est l’auteur de modèles de consommation très utilisés par les départements marketing des entreprises et les institutions financières internationales pour leurs politiques de développement. En effet, il n’échappera à personne que, dans ce pays, les procès en imposture sont toujours intentés par de vrais spécialistes du genre. Comme le disait plus simplement ce grand économiste qu’était Michel Audiard, injustement ignoré en son temps par la Banque de Suède : « On est gouverné par des lascars qui fixent le prix de la betterave et qui ne sauraient pas faire pousser des radis ».