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Ce sont des concepts fondamentaux que manie Mathieu Bock-Côté - brillamment comme toujours - dans cette tribune du Journal de Montréal[23.0]. On y ressent l'influence que la question québécoise exerce sur sa réflexion. Comme notre attachement à la France dont nous voyons le déclin au fil des deux derniers siècles, fonde notre propre nationalisme. Maurras le définissait, non comme un absolu, mais comme une « douloureuse obligation » du temps présent. L'actuelle évolution géopolitique du monde, si on l'observe bien, nous semble lui donner raison. Au reste, le livre de Gil Delannoi porte un sous-titre : La nation contre le nationalisme, ou : La résistance des nations. L'on peut en débattre ! LFAR
La science politique, lorsqu’elle est bien pratiquée et s’abstient de verser dans les modes idéologiques, peut être d’une grande aide pour clarifier notre compréhension de la vie politique et des concepts à partir desquels nous cherchons à la saisir.
C’est la première réflexion que nous inspire spontanément la lecture de La nation contre le nationalisme (PUF, 2018), le remarquable essai du politiste français Gil Delannoi. Disons-le tout de suite, le titre est un peu trompeur, car si Delannoi n’hésite pas à critiquer les excès du nationalisme, il s’occupe surtout à dissiper le brouillard idéologique qui l’entoure, en rappelant que si la politologie française en entretient une conception exagérément négative, au point d’en faire une pathologie politique immédiatement condamnable, il n’en est pas nécessairement ainsi ailleurs dans le monde. Le nationalisme, nous dit Delannoi, n’a rien de diabolique. Il y en a de bons usages, comme de mauvais. Pour le dire avec ses mots, Delannoi essaie « avant tout de comprendre ce que sous-entendent la natiophobie et la passion d’abolir les frontières qui ont cours aujourd’hui » (p.11). Il ajoute même qu’à « son extrême, cette natiophobie revient aujourd’hui à nazifier tout passé national pour cause d’exclusion de l’Autre » (p.240). Tel est l’air que nous respirons, en effet.
Qu’est-ce qu’une nation ? Cette question, attachée à une célèbre conférence de Renan prononcée à la Sorbonne en 1882, continue de travailler la philosophie politique et les sciences sociales ; même elles en proposent rarement une définition satisfaisante, et encore moins exhaustive. La nation, nous dit Delannoi, est à la fois politique et culturelle. C’est une communauté politique avec un substrat historique particulier, qu’on ne juge pas a priori interchangeable avec un autre. Ces deux dimensions ne coïncident pas toujours, ou du moins se recoupent souvent imparfaitement. Delannoi entend d’abord définir la nation comme forme politique singulière, qu’il distingue de la cité et de l’empire, en rappelant qu’elle semble le plus à même d’accueillir et de permettre l’expérience de la démocratie dans la modernité. Mais Delannoi le note bien, « la plupart des théoriciens récents de la nation et du nationalisme ont envers leur objet d’étude une attitude allant de l’hostilité à la condescendance » (p.17). La remarque est très fine : ceux qui étudient la nation sont généralement en mission pour la déconstruire, comme si elle représentait un artifice historique vieilli. L’antinationalisme est habituel dans l’enseignement universitaire en plus d’être la norme chez les intellectuels qui considèrent généralement l’attachement à une nation historique et à sa souveraineté comme une forme de crispation identitaire. Cette absence radicale d’empathie pour ceux qu’on appellera les gens ordinaires attachés à leur patrie fait en sorte qu’on fera passer toute forme de patriotisme pour une forme de xénophobie. La modernité radicale est l’autre nom du refus du particulier.
À la recherche d’une définition du nationalisme, Delannoi propose la suivante : « le nationalisme est la volonté de faire coïncider la forme culturelle et la forme politique de la nation autant que possible. Telle est l’impulsion qui engendre et entretient le nationalisme : superposer davantage les deux dimensions culturelle et politique de la nation » (p.122). Le nationalisme, nous dit Delannoi, « est la volonté pour un groupe d’endurer l’adversité, de résister à l’extinction sur une base nationale. Au sens culturel, c’est préserver une langue, un territoire, un mode de vie. Au sens politique, ce nationalisme de faible intensité appelle une autonomie politique locale ou provinciale. Il ne parvient pas toujours à accéder à la souveraineté étatique, bien qu’il vise souvent celle-ci comme ultime garantie de l’indépendance Son premier ressort est de craindre que, privé de moyens politiques et de continuité culturelle, le groupe ou le pays identifiés à une nation disparaisse » (p.123). On pouvait ou non approuver la tentation d’accession à l’indépendance des Catalans ces derniers mois : elle n’avait rien de risible, comme ont pu le dire certains commentateurs. Elle n’était pas non plus inintelligible dans les catégories de la modernité. Chose certaine, une communauté politique n’est jamais une association strictement formelle, dépassionnée, où des individus étrangers à la chose publique cohabitent pacifiquement sans rien avoir en partage.
Si la prose de Delannoi est toujours mesurée, il ne s’interdit pas, néanmoins, de lancer quelques piques aux post-nationaux fiers de l’être qui dominent l’université et les médias. Ainsi, il demande : « un nouveau monde fait de cités financières et d’empires territoriaux présente certainement quelques avantages comparatifs sur un monde international classique fait de nations. Mais pour qui ? Et à quel prix ?» (p.11) Il ajoute que « l’absence de frontière est un luxe d’enfants gâtés, profondément antipolitique » (p.231). De manière audacieuse mais tout à fait lucide, il conteste aussi l’idée souvent reprise qui fait du nationalisme le grand coupable de la seconde guerre mondiale, en rappelant que le nazisme était une doctrine de la race et non pas de la nation. Il conteste même l’idée que la première guerre soit une guerre des nationalismes: il y voit plutôt un affrontement des empires (p.148-156). Ceux qui répètent sans cesse que, « le nationalisme, c’est la guerre » se contentent d’une facilité rhétorique qui leur donne à la fois l’impression de comprendre le mal qui hante l’histoire de la modernité et de se positionner en surplomb sur le commun des mortels encore ignorant des ravages du sentiment national. En fait, ils se condamnent à ne pas comprendre le dernier siècle et certains besoins fondamentaux de l’âme humaine.
Redisons-le, La nation contre le nationalisme est un essai d’une richesse conceptuelle extraordinaire, et il faut s’y jeter pour apprécier toutes les observations de l’auteur que nous n’avons pas pu noter ici, par souci de ne pas transformer cette recension en long commentaire de l’ouvrage. Sans jamais se transformer en militant, Delannoi nous démontre de manière convaincante qu’un monde sans nations serait probablement un monde moins humain. À la lumière d’une philosophie politique qui se tient loin de l’esprit de système, et qui médite sur la liberté humaine et ses conditions historiques, Delannoi nous offre ici un livre brillant qui passionnera à la fois ses compatriotes soucieux de mieux comprendre le phénomène national et les nôtres qui trouvent trop peu d’ouvrages sur les tablettes capables de fonder théoriquement ce que nous appellerons encore sans gêne le nationalisme québécois. •
L’Europe n’a plus d’âme. L’européisme macronien va l’achever.
Le sommet européen du vendredi 29 juin qui s’est achevé sur un faux accord, n’a fait que révéler encore plus les antagonismes sous-jacents qui fragilisent désormais de manière continue l’Union européenne.
Angela Merkel ne peut plus parler avec autorité en Europe ; elle ne conduit même plus son gouvernement ; elle doit passer son temps à signer des compromis, tantôt avec son ministre de l’Intérieur, le bavarois Horst Seehofer, l’ex-homme fort de la CSU, tantôt avec le SPD, l’autre parti de la prétendue grande coalition. Le vice-Chancelier SPD, Olaf Scholz, a demandé du temps pour préciser les termes d’un nouvel accord. C’est de jour en jour que les oppositions se règlent désormais en Allemagne. Andrea Nahles, la nouvelle présidente du SPD, ne veut pas avaliser des décisions qui n’auraient pas été discutées, en particulier concernant des centres fermés de transit qui seraient installés aux frontières allemandes et qui permettraient des triages : « des prisons à ciel ouvert » ! Bref, le SPD veut interférer dans l’accord CDU-CSU déjà lui-même aléatoire, puisque c’est contrainte et forcée que Merkel l’a contresigné.
Incertitudes allemandes
Le gouvernement de coalition ne durera peut-être pas et nul ne sait ce que sera l’Allemagne dans les semaines qui viennent et par qui elle sera gouvernée. L’équilibre du jour n’est dû paradoxalement qu’à l’AfD, chacun redoutant qu’en cas de nouvelles élections le parti nationaliste ne récolte encore davantage de voix ; la CSU bavaroise ne veut pas se voir supplanter dans son propre land et le SPD sait qu’il sera, cette fois-ci, rétamé.
Comment dans de telles circonstances Angela Merkel pourrait-elle définir une politique européenne alors que les pays de l’Est, l’Italie maintenant, lui reprochent ouvertement la série des décisions qui, depuis 2015, a ouvert l’Europe aux vagues migratoires ? Dans l’impossibilité de jouer un rôle, elle a laissé agir Emmanuel Macron qui en a profité pour ramener les choses à lui. Dans sa déclaration finale, le président français s’est félicité d’avoir réussi à imposer un accord aux 27.
« Le repli national » ne l’a pas emporté, a-t-il dit, « c’est pour moi une vraie satisfaction et une victoire. L’Europe s’est décidée même si ça prend du temps ».
Inutile de signaler qu’à la sortie du rendez-vous européen force gens persiflaient une telle autosatisfaction. Les 27 n’avaient donné leur accord que parce que précisément rien de définitif n’avait été acté dans la longue nuit de prétendues et mensongères délibérations. Chacun veillait à son intérêt, pendant que Macron faisait la mouche du coche. L’Italien feignait de croire que l’Europe s’engagerait à le soulager ; les autres pensaient qu’ils pourraient renvoyer leurs migrants selon des procédures qui seraient enfin mises en œuvre. Un marché de dupes.
Donald Tusk, le président du Conseil européen, convenait qu’il ne fallait pas se leurrer : « Il est bien trop tôt pour parler d’un succès ».
Volontariat européen
Qu’on en juge ! « Des centres contrôlés établis dans des États membres, sur une base volontaire (!) » serviront à faire le tri des migrants, en particulier ceux qui sont secourus en Méditerranée, entre les réfugiés qui peuvent prétendre à bénéficier du droit d’asile, et les migrants dits économiques ; l’UE s’engagerait à y mettre les moyens. Évidemment chacun pense que lesdits centres seront très bien installés chez les voisins à qui il se propose très clairementt d’adresser ses propres colonnes de migrants. En tout cas, ce qui est sûr, c’est qu’à l’issue du sommet aucun pays ne s’était déclaré « volontaire ». Il semble bien qu’à ce jour la situation soit la même ! Même Macron a dû l’avouer : « La France n’ouvrira pas de centres de ce type… ». Eh, oui !
L’Espagne et Malte n’ont pas l’intention non plus de donner trop de suite à des gestes d’apparente générosité. L’Aquarius et le Lifeline, ça suffit. Puisque toutes les mesures décidées au sommet, selon le communiqué final, « s’appliqueront sur la base du volontariat », la vérité toute nue est qu’à ce jour il n’y a aucun volontaire. Donc l’Italie de Salvini continuera sa même politique de refus absolu et de fermeture de ses ports.
Alors, tout le reste est littérature et constructions artificielles comme les aime Macron. Retour des refusés après triage : quand et comment ? Nul ne sait ! Les pays d’origine évidemment refuseront à leur tour, et, alors, qu’est-ce qu’on fait ? Répartition des bénéficiaires du droit d’asile selon « les principes de solidarité européenne »… Cette solidarité reste, elle-même, sans que ce soit trop spécifié, volontaire ; c’est pourquoi les pays de l’Europe de l’Est et du Nord ont souscrit sans difficulté, du moment que le mot « quotas » a disparu !
L’Europe de la tromperie
Victor Orban a déclaré que « la Hongrie restera un pays hongrois et ne deviendra jamais un pays de migrants ». Rien n’est plus clair et donc rien n’est plus ambigu que la solution macronienne. Angela Merkel ne pensait, quant à elle, qu’à traiter avec ses voisins, en particulier avec le chancelier autrichien, qui assure la présidence tournante de l’UE de juillet à décembre et qui prévient qu’il renverra tout migrant dans le pays qui l’aura enregistré ! L’Allemagne a du souci à se faire. Et le Brenner sera encore un lieu d’affrontements.
Ces tristes « bidouillages » ne renforceront pas l’idée européenne. Les élections de 2019 au parlement européen s’en ressentiront. La grande vision dont notre président se flatte et sur laquelle il a misé tout son avenir, se heurte au dur mur des réalités. Il n’a guère obtenu plus de succès sur sa vaste perspective d’une zone euro qui fonctionnerait à plein régime et qui permettrait une intégration économique et financière plus complète. Les Allemands ne veulent pas être prisonniers d’un système qui les placerait en banquiers et en financiers de dernier recours. Les Néerlandais ne souhaitent pas payer davantage. Bref, personne n’y croit vraiment. Macron est encore une fois de plus le seul à se déclarer « optimiste » et à parler encore de « feuille de route franco-allemande ».
Incorrigible esprit faux. « Le pire dérèglement de l’esprit, selon Bossuet, c’est d’imaginer les choses telles qu’on voudrait qu’elles soient et non telles qu’elles sont en effet. » ■
Éventuellement pour en débattre. Les méfaits de l'industrie agroalimentaire livrée à elle-même semblent en effet s'être étendus à l'agriculture dans son ensemble. Ils ne sont d'ailleurs pas les seuls qu'elle ait eu à subir. LFAR
Le Salon de l’Agriculture bat son plein [il a fermé entre-temps le 3 mars], avec son lot de promenades électorales et de cris d’enfants devant les animaux exposés, et il accueillera sans doute plus de 650.000 visiteurs, heureux pour certains de retrouver des odeurs d’avant, de celles du temps où chacun avait un parent paysan, un temps de plus en plus lointain pour une nostalgie de plus en plus imaginaire… Pourtant, la France possède encore plus de 27 millions d’hectares de Surface agricole utile (SAU), dont 2 millions d’agriculture biologique, ce qui n’est pas si mal mais encore insuffisant et bien moins qu’il y a un siècle quand l’agriculture n’était pas encore chimique et pétrolière. Mais la conversion de nombreux cultivateurs et éleveurs au bio est freinée par les retards de l’administration pour financer les aides promises, ce qui fragilise certains de ces nouveaux convertis et provoque la colère (éminemment légitime) de nombre de ceux-ci. D’autre part, une autre menace pèse sur les producteurs en agriculture biologique, c’est l’industrialisation qui risque bien de changer la nature même de cette forme d’agriculture réputée (et espérée) plus respectueuse de la nature comme des productions elles-mêmes.
Les grandes multinationales et les adeptes du capitalisme libéral, souvent fanatiques du Tout-Marché, ont saisi tout l’intérêt, pour leurs revenus de demain, du bio, et l’offensive pour imposer leur modèle et mettre la main sur cette agriculture est largement commencée, au grand dam de ceux qui, comme les écologistes intégraux*, préconisent une agriculture à taille humaine, vivante et « naturelle », une agriculture qui suit le rythme des saisons et laisse du temps au temps, une agriculture fondée sur le local et les circuits courts.
L’article de Jean-Francis Pécresse, paru dans Les échos (vendredi 22 février 2019), est tristement révélateur (et laudateur !) des appétits et des intentions du « capitalisme vert » qui n’est jamais que le même capitalisme « mondialisationniste » qui a gaspillé les ressources de la planète et ne raisonne qu’en termes de profits et de dividendes, selon la sinistre logique franklinienne du « Time is money ». Bien sûr, il se cache derrière le « consumérisme, défenseur des consommateurs », et il fera illusion, sans doute, profitant de la paresse intellectuelle d’un vaste public qui ne demande qu’à consommer encore et toujours en se donnant une vague bonne conscience « écologiste » (sic !). Et M. Pécresse, en bon libéral, nous fera encore et toujours le coup du « libre choix » qui, à bien y regarder, n’est jamais que le choix que le système agroalimentaire fera pour vous, « pour votre bien », forcément et faussement, en définitive… Eternelle ruse du globalitarisme !
« Puisque cette agriculture respectueuse de l’environnement arrive à maturité, qu’un modèle économique semble exister avec des consommateurs prêts à payer plus cher, pourquoi faudrait-il se priver d’industrialiser le bio ? » : M. Pécresse nous refait le coup de la modernisation des années 1960-80 qui a entraîné l’endettement massif des paysans ; l’emploi massif des intrants phytosanitaires et le remplacement de l’énergie animale par l’énergie fossile et pétrolière, fortement polluante de l’atmosphère comme des eaux et des terres ; la destruction des paysages agricoles traditionnels par le remembrement dévastateur et la construction de hangars infâmes pour concentration de volailles ou de porcins condamnés à ne jamais voir ni herbe ni soleil avant le jour de leur abattage ; la dépendance des producteurs aux grands groupes semenciers et aux fournisseurs d’énergie ; « la fin des paysans », en somme et selon la triste expression du sociologue Henri Mendras… Veut-on vraiment refaire les mêmes erreurs avec les mêmes conséquences mortifères pour l’agriculture et les agriculteurs, pour les petites et moyennes exploitations, pour l’équilibre même des zones rurales ? Cela ne me semble pas souhaitable et, au-delà, cela me paraît condamnable.
Mais, d’ailleurs, M. Pécresse ne se cache pas derrière son petit doigt et il souhaite la fin du modèle initial de l’agriculture biologique, trop rigoureux à son goût et, bien sûr, à celui des grands acteurs de l’agroalimentaire : « Au sein du monde agricole, la nouvelle ligne de démarcation (…) passe entre ceux qui veulent à tout prix conserver des exploitations bio de petite dimension, à taille humaine, obéissant à des cahiers de charges toujours plus stricts, et ceux qui entendent, au contraire, développer des exploitations bio à grande échelle, soumises à des obligations et des contrôles un peu moins sévères qu’aujourd’hui. (…) Il y a certainement une forme d’idéalisme dans le combat des puristes du bio (…) qui aimeraient que le label garantisse mieux le bien-être animal ou l’exclusion de toute semence hybride. » Le propos de M. Pécresse est inquiétant et nous alarme sur la possible confiscation du bio par les grands profiteurs de l’agroalimentaire, avec des critères de moins en moins proches de la nature et du respect des paysages et de la biodiversité : car, qu’est-ce, par exemple, qu’une semence hybride, sinon une graine « dont la particularité est de ne pas repousser. De fait, les paysans deviennent dépendants des semences qu’ils doivent racheter car les variétés hybrides sont travaillées en laboratoire de manière artificielle afin de produire en grande quantité** » Ainsi, l’agriculture bio tomberait complètement sous la coupe de grands groupes semenciers ou agroalimentaires, et cela ruinerait tous les efforts de ceux qui souhaitent une agriculture plus soucieuse de l’environnement, de la biodiversité végétale comme animale et d’un modèle plus familial, mais aussi de l’indépendance maximale des producteurs, quelle que soit la taille de leur exploitation ou, pour nombre de particuliers, de leur potager. Là encore, ce n’est pas souhaitable !
Et tout cela est annoncé et écrit par M. Pécresse sous le titre « Industrialiser le bio pour le démocratiser», qui nous rappelle, a contrario, la colère de Georges Bernanos qui avait bien saisi que la démocratie politique, celle qui se dit « représentative » dans nos sociétés contemporaines et loin des modèles antiques ou médiévaux, n’est rien d’autre que le règne légal du capitalisme, bien loin des libertés souhaitables et nécessaires des peuples de France. Il semble que les écologistes intégraux aient, aujourd’hui comme demain, le devoir de défendre le modèle d’une agriculture biologique fondé principalement*** sur les petites unités, familiales ou villageoises, et sur la volonté de « redéploiement rural » sur notre territoire national, condition de la vie et de la respiration de notre nation, sans méconnaître pour autant mais sans forcément valoriser la métropolisation « jacobine » qui, depuis quelques décennies, « dessèche » la France…■
* Formule synonyme de royalistes si l’on se réfère à la naissance de la théorie de l’écologisme intégral au début des années 1980 sous la plume de Jean-Charles Masson, dans la publication de l’époque de l’Union Royaliste Provençale.
** Extrait d’un article d’Anne-Sophie Novel, « Il y a bio et bio… », publié dans Le 1, 25 octobre 2017.
*** Ce soutien à la petite et moyenne exploitation agricole ne signifie pas un refus des grands domaines, mais plutôt la volonté d’un équilibre et d’une équité territoriales comme sociales, et le souhait d’une présence agricole plus nombreuse en emplois et en activités dans des campagnes (et, pourquoi pas demain, au cœur des villes) aujourd’hui menacées de désertification humaine comme d’uniformisation paysagère.
Emmanuel Macron et le gouvernement d’Edouard Philippe se piquent de rétablir la vérité et de bannir les mensonges. Leurs propres paroles, leurs omissions, les angles morts de leurs politiques et même les mesures qu’ils annoncent révèlent pourtant une manière singulière de concevoir la vérité.
En présentant ses vœux aux Français, le président de la République a tellement insisté sur ce qui n’est qu’un truisme que l’on peut se demander si ce n’est pas « la poule qui a fait l’œuf qui chante ». Il s’agit là, pour lui, d’une idée récurrente qui l’a conduit, entre autres, à la fameuse loi sur les « fake news¹ ». Car, pour répondre à la lancinante question de Pilate, « qu’est-ce que la vérité ? », il faut désormais se référer au George Orwell de 1984.
Vérité et mensonge sur la responsabilité du Gouvernement
Comme chacun le sait, la révolte des Gilets jaunes a explosé avec la mise en place d’une nouvelle taxe sur les carburants. Le gouvernement ne pouvait pas faire autrement que de mettre cette taxe en vigueur puisque ce sont les Français qui, par leur mode de vie, par leur recours insensé à la voiture pour se déplacer, par leur choix d’aller habiter loin de leur lieu de travail et des écoles de leurs enfants dans des zone où les transports en commun ont été supprimés faute de rentabilité, sont responsables de la pollution qui s’ensuit et donc du réchauffement climatique.
Si les impôts ne sont pas suffisants pour couvrir les dépenses c’est parce que les grands groupes multinationaux, les artistes, les sportifs et les patrons qui gagnent en un an ce que les représentants des classes moyennes ne gagneront pas pendant toute leur vie, ne payent pas suffisamment d’impôts en France. Le Pouvoir exécutif actuel ne peut quand même pas être tenu pour responsable des lois fiscales (nationales et internationales) qu’il n’a fait qu’accentuer et dont ses représentants, les députés et les sénateurs bénéficient aussi.
Si Monsieur Philippe, à son corps défendant, a dû céder sur certaines revendications qui ont fait boule de neige et mettent à mal le budget prévisionnel, c’est parce que le mouvement de révolte, non encadré par des syndicats qui ne représentent plus grand-chose, n’a pas pourri aussi vite qu’on pouvait l’espérer. Pourtant, on n’avait pas lésiné sur les mises en garde médiatiques, l’emploi des gaz lacrymogènes, les gardes à vue et les condamnations en comparution immédiate.
Les membres du gouvernement, trop intelligents, trop subtils, ne sont pas responsables du fait que ce peuple de Gaulois est réfractaire au progrès et aux réformes, bref au changement.
Vérité ou mensonge sur l’état de l’économie
Les rentrées fiscales prévues par le Gouvernement ont été calculées avec un taux de croissance de 1,7 % en 2018 et en 2019, pour être approuvées par la Commission européenne. Que la Banque de France ait constaté, dans ses études de conjoncture que la croissance réelle, pendant les trois premiers trimestres de 2018, soit d’à peine 0,7 %, ce n’est pas grave car si l’économie française connaît un passage à vide, c’est la responsabilité des Gilets jaunes qui ont empêché les citoyens d’aller acheter des produits venus de Chine, pour fêter dignement la fin de l’année. Qu’importe que le déficit public estimé pour l’exécution du budget reste attendu à 86,7 milliards d’euros alors que celui enregistré sur les neuf premiers mois était déjà de 104,9 milliards ?
Le Pouvoir actuel ne peut quand même pas être tenu pour responsable des lois fiscales qu’il n’a fait qu’accentuer !
« Tout va très bien, Monsieur le petit marquis » : le marché de l’automobile s’est bien comporté en 2018, tiré notamment par les ventes de voitures françaises. Pensez donc, si la croissance du nombre de voitures neuves vendues s’établit à 2,97 %, c’est grâce au groupe Peugeot dont les ventes ont bondi de plus de 13,3 %. Qu’importe que cette augmentation provienne des voitures Opel/Vauxhall, qui n’y sont comptabilisées que depuis la mi-2017 ? Ne parlons donc pas de Renault qui, avant même que n’éclate l’affaire Carlos Ghosn, n’avait vu ses ventes augmenter que de 2,48% (moins bien que l’ensemble du marché). Quant aux ventes du mois de décembre, il est trop tôt pour tirer les conclusions d’une chute de près de 20% ; n’en parlons pas.
Il ne convient pas non plus d’évoquer ici la question de la réforme des retraites puisque notre régime par répartition attribue des droits en fonction des cotisations vieillesse des actifs du moment et ne permet en rien de préparer sa propre retraite future. Un euro cotisé ne peut donc pas donner en tout temps le même montant de droit à la retraite. Comme le disait Alfred Sauvy, « nous ne préparons pas nos retraites par nos cotisations mais par nos enfants ». Pas grave, dit-on, puisque les migrants viendront travailler en lieux et places des enfants que les Français n’ont pas eus. Il faudra d’ici là qu’ils deviennent plus productifs car force est de constater qu’aujourd’hui le taux de chômage est de 9,1 % pour les natifs, contre 20 % pour les néo-migrants et 23 % pour ceux de la deuxième génération.
Vérité et mensonge sur la démocratie
Comme chacun le sait, dans un système démocratique la loi est l’émanation de la volonté du peuple qui la vote par ses représentants. C’est d’ailleurs à cela que servent les élections législatives qui reviennent tous les cinq ans. Mais, outre le fait que de nombreuses lois ne sont que la transposition de règlements venant de Bruxelles, les députés ne représentent plus le peuple. Élus dans la foulée des élections présidentielles et pour la même durée de mandat que le président, ils font campagne, non pour représenter le peuple, mais pour donner une majorité au président et mettre ainsi dans ses mains, à côté du pouvoir exécutif, la réalité du pouvoir législatif. Les députés sont donc devenus les véritables missi dominici du chef de l’État et si l’un d’entre eux ose ne pas voter les lois proposées par celui-là, il est exclu du groupe parlementaire présidentiel et n’aura donc plus les moyens financiers de briguer un nouveau mandat. D’ailleurs, le président du groupe parlementaire présidentiel, en bon pédagogue, est chargé de veiller à ce que tous les députés utilisent les mêmes « éléments de langage ».
On feint de continuer à croire que, par ses représentants, le peuple consent à l’impôt. Mais c’est oublier que plus de la moitié des électeurs ne payent pas d’impôt direct et que les plus fortunés savent qu’ils peuvent compter sur la complexité des lois fiscales préparées par les hauts fonctionnaires de Bercy pour trouver, avec l’aide des cabinets d’avocats internationaux, les moyens d’éviter la spoliation. Pourtant le montant des impôts directs perçus augmentent. Mais c’est un nombre de plus en plus restreint – les plus productifs mais aussi les moins représentés – qui supportent une facture toujours plus lourde.
Il était important qu’en présentant ses vœux aux Français, le président leur dise que « l’on ne bâtit rien sur des mensonges ». Car, si l’on regarde le passé de la Cinquième République, on constate que le mensonge a été omniprésent et qu’elle s’est pourtant maintenue. Mais pour cela, avec l’aide du Conseil constitutionnel, elle a souvent changé le sens des mots : le mariage n’est plus, comme il l’a été pendant des millénaires, l’union d’un homme et d’une femme mais le contrat passé entre des individus qui s’aiment ! Il semblerait désormais que ce que l’on appelait autrefois un « régime policier » s’appelle maintenant un « État de droit »… et ainsi de suite. N’est-ce pas ce changement-là que les Français attendent ? Alexis de Tocqueville avait raison quand il disait, en regardant le fonctionnement de la démocratie en Amérique : « l’omnipotence de la majorité, en même temps qu’elle favorise le despotisme légal du législateur, favorise aussi l’arbitraire du magistrat. La majorité étant maîtresse absolue de faire la loi et d’en surveiller l’exécution, ayant un égal contrôle sur les gouvernants et les gouvernés, regarde les fonctionnaires publics comme ses agents passifs, et se repose volontiers sur eux du soin de servir leur dessein ».
Sans ce changement fondamental, on ne peut que constater avec le général de Villiers que « l’État n’est plus au service de la Nation, c’est la Nation qui est au service de l’État ». Comment, dans ces conditions rétablir la confiance nécessaire qui doit exister entre les dirigeants et les dirigés ? Cela ne peut se faire par le mensonge.■
1. Ce type de mensonge est désigné par une expression qui n’appartient pas à la langue française… ni à sa culture ?
1764 : Naissance de Charles Percier (ici, l'Arc de triomphe du Carrousel, au Louvre)
1647 : Naissance de Denis Papin
Les premières expériences convaincantes faites avec la vapeur en tant que source d'énergie de propulsion remontent à la seconde moitié du XVIIIème siècle, et font suite à la découverte de la pression atmosphérique par Torricelli en 1643 (confirmés et prouvés par Pascal cinq ans plus tard : voir l'Éphéméride du 19 septembre).
Dès 1680, le Hollandais Christiaan Huygens avait eu l'idée d'un moteur fonctionnant suivant le principe du vide provoqué dans un cylindre par l'explosion de poudre à canon.
Quelques années auparavant, le Français Hautefeuille avait utilisé le même procédé avec sa "machine pour aspirer l'eau".
L'engin de Huygens peut être considéré comme le premier moteur à combustion interne, mais, bien vite, on renonça à l'explosion pour utiliser une énergie moins violente : la vapeur. Et c'est, cette fois, à Denis Papin que l'on doit la mise en évidence des propriétés énergétiques de la vapeur.
Lui aussi avait travaillé sur le problème du vide, puisqu'il avait été le collaborateur de Huygens. C'est au cours d'un voyage d'étude en Angleterre qu'il construisit sa fameuse "marmite", premier autoclave, pour lequel il imagine, en 1679, une soupape de sécurité (ci dessous; voir l'Éphéméride du 22 mai).
À la même époque, les Anglais Newcomen, Savery et Cawley construisirent eux aussi des machines à vapeur, témoignant de l'intérêt croissant porté à ce type de moteur, qui ne rencontrait pas que des admirateurs si l'on en juge, par exemple, par l'opposition acharnée des bateliers, dès les premières démonstrations de Papin. Sa machine fut rapidement perfectionnée, notamment par Newcomen, à la suite des travaux de James Watt en 1765, qui mit au point le système du double effet.
Il était désormais possible d'envisager l'application industrielle de la machine à vapeur, et plus particulièrement à des véhicules. Watt tira parti de ses travaux pour la production de moteurs destinés à l'industrie textile.
La première application de la machine à vapeur à un moyen de locomotion est attribuée à Cugnot, qui mit au point son célèbre "fardier" (ci dessous) entre 1763 et 1765, véhicule capable de rouler à 3,5 km/h de moyenne, avec des pointes de 9,5 km/h, avec quatre personnes à bord (voir l'Éphéméride du 26 février).
Le but de Cugnot n'était pas, en fait, de transporter des passagers, mais de tirer des canons, ce qui explique la lourdeur et le peu de maniabilité de l'engin qui fut à l'origine du premier accident "de la route", puisqu'un des prototypes s'écrasa contre un mur, en présence du roi Louis XV, devant qui était organisée une démonstration des capacités de l'engin...
Il est si étroitement associé à cet autre architecte, Pierre Fontaine, qu'on ne peut démêler ce qui appartient à l'un et à l'autre dans les monuments qu'ils ont réalisé ensemble.
À Paris on leur doit, entre autres, les arcades de la rue de Rivoli et l'Arc de triomphe du Carrousel, en commémoration d'Austerlitz (ci-dessous)...
1866 : Parution de La Coumtesso, poème politique, mais sous forme cryptée, énigmatique de prime abord, de Frédéric Mistral
Un poème puissant, véritable allégorie contre l'idéologie et la centralisation jacobine, où le message politique se cache sous les symboles et sous un certain hermétisme. C'est probablement l'un des plus beaux, et en tout cas l'un des plus forts poèmes de Mistral. L'un de ceux qui a le plus de souffle.
On le sait, Mistral n'a jamais voulu situer son action sur le plan politique stricto sensu. Une amitié personnelle très forte le liait à Charles Maurras, amitié qui ne s'est jamais démentie, pas plus que leur estime et leur admiration réciproque. Et toute la vie de Mistral se situe, de toute évidence, dans un traditionalismede fait, à la fois culturel, religieux, spirituel et, donc, qu'on le veuille ou non - mais sur un plan autre -politique... Dans son livre célèbre Maîtres et témoins de ma vie d'esprit, Maurras place Mistral dans la catégorie des "maîtres"...
Pourtant, Mistral n'a jamais franchi le pas, et ne s'est donc jamais engagé politiquement...
Cependant, qu'on lise attentivement La Coumtesso, et l'on y trouvera un grand souffle épique, lié aux problèmes institutionnels et culturels de la France d'alors, qui restent ceux de la France d'aujourd'hui...
L'amour de la petite patrie, voie royale d'entrée vers l'amour de la grande; à l'inverse, la détestation des particularités locales...
En voici l'argument : une Comtesse riche et belle, de sang impérial, vit fière, heureuse, libre et puissante. Mais sa soeur d'un autre lit l'enferme dans un couvent où règne la tristesse de l'uniformité perpétuelle, où tout est régi communément. Le poète appelle donc ses soupirants - s'ils savaient l'entendre, s'ils voulaient le suivre... - à partir comme des trombes, pour "crever" le grand couvent, libérer la Comtesse, démolir le cloître et pendre l'abbesse !...
Que veut dire tout ceci ?
La Coumtesso, c'est évidemment la Provence : à la strophe III du Paragraphe I on lit : "(elle avait)... des montagnes couvertes de neige pour se rafraîchir l'été; d'un grand fleuve l'irrigation, d'un grand vent le souffle vif...". Les montagnes, ce sont, bien sûr, les Alpes; le grand fleuve, le Rhône et le vent vif, le mistral.
La soeurâtre et le grand couvent c'est, non pas la France - car Mistral n'a jamais été séparatiste - mais la France jacobine, le Paris jacobin. Cette prison des peuples qu'est l'idéologie centralisatrice jacobine, contre laquelle Mistral appelle à la révolte. À la révolte mais, répétons-le, pas à la sécession.... Et Mistral prend à dessein l'image du couvent car il a bien compris que l'idéologie jacobine centralisatrice est l'héritière directe de cette Révolution qui s'est voulue, et pensée, comme une Nouvelle Religion: la NRR, la Nouvelle Religion Républicaine, qui veut à tout prix se substituer à la religion traditionnelle. Et qui a ses dogmes, ses temples, ses prêtres, ses commandements...
Dans ce couvent - au sens figuré - tout le monde est - au sens propre - soumis à la même loi tatillonne: à la strophe II du Paragraphe II on lit : "là, les jeunes et les vieilles sont vêtues également... la même cloche règle tout communément".
Comment ne pas se souvenir, ici, de la phrase fameuse : en ce moment, tous les écoliers de France sont en train de faire une version latine ?...
Et comment ne pas voir une prémonition effrayée du politiquement correct et de l'auto-censure dans les vers suivants, toujours allégoriques : "En ce lieu, plus de chansons, mais sans cesse le missel; plus de voix joyeuse et nette, mais universel silence..." ? Ou : la tyrannie de tous les corrects possibles (historiquement, culturellement, moralement, religieusement... corrects) qui a étouffé la pensée et fait régner une désolante uniformité... 160 ans après que le poème ait été écrit, c'est bien la police de la pensée qui est croquée ici, avec son "missel", et le "silence universel" qu'elle impose à toute voix autre que la sienne...
Cet étouffement de toute pensée, de toute liberté, ne peut aboutir qu'à la mort, tout simplement (strophe IV du Paragraphe II) : "À la noble d
La superbement belle déclaration de Madame Adeline Guibert; bien plus que l’expression du mouvement Bonapartiste, c’est le sentiment du "Parti des Français", ceux qui disent :
« Et nous, les petits, les obscurs, les sans-grades,
Nous qui marchions fourbus, blessés, crottés, malades,
Sans espoir de duchés ni de dotations;
Nous qui marchions toujours et jamais n'avancions;
Trop simples et trop gueux pour que l'espoir nous berne
De ce fameux bâton qu'on a dans sa giberne.. » . (SIC) Edmond Rostand
Les "Rassemblés ailleurs". Eux, pensent ce qu’elle exprime ! Au delà de nos différences, les Gens de France, du parti des Français, eux les Majoritaires sous la coupe des Minoritaires, ceux-là approuvent ce qui est dit et affirmé au nom de la France !
Merci Madame !
Guy Adain
BRUMAIRE
Bulletin de liaison de l'Appel au Peuple
Novembre 2023
Il n'y a pas eu besoin des attaques des terroristes islamistes du Hamas le 7 octobre dernier pour voir sous nos yeux la lâcheté et, bien pire, la collaboration de certains face à cette folie qu'est l'islam politique.
Depuis des années nous dénonçons cette lèpre qui contamine nos quartiers avec la passivité et/ou la complicité de centaines associations, de certains élus, de certains politiques ... Paix sociale, additions de voix, valent bien de laisser les fréristes et autres salafistes s'implanter dans les communes de France.
La lâcheté politique, tant au niveau local que national, consistant à abandonner toute idée d'assimilation par l'Ecole, par le Service National, par une politique migratoire restrictive, par l'apprentissage de la "fierté" française, par l'abandon social et économique, mène aujourd'hui à un pays fracturé.
C'est à nous qu'il revient de travailler à mettre en place une véritable politique d'unité nationale et de respect de ce qui fait la France. Il arrive un moment où il faut prendre ses responsabilités.
A la suite des attaques terroristes qui ont ensanglanté Israël et face à la montée toujours plus forte de l'islam politique en France, notre pays doit prendre plusieurs mesures d'ordre international et national.
A l'international :
1- geler toutes relations avec les TIQ, Turquie/Iran/Qatar, qui soutiennent ouvertement le Hamas.
2- geler tous les avoirs de ces pays sur le territoire national.
3- renforcer sa coopération avec toutes les nations qui combattent les organisations islamistes.
4- assumer une position de paix au Moyen Orient qui passe par la constitution réelle de deux états.
5- assumer la position de Jérusalem "Capitale Internationale".
Au National :
1- Classer les Frères Musulmans comme organisation terroriste et interdire toutes associations s'en revendiquant. Idem pour les salafistes.
2- Expulser tous les prédicateurs, porte-parole, et autres soutiens étrangers des Frères Musulmans et des TIQ.
3- Dissolution de toutes les associations musulmanes ou non qui défendent les thèses islamistes et/ou soutenues par les TIQ.
4- Poursuites pénales contres tous citoyens français défendant la cause islamiste.
Une certaine idée de la France ...
Le but de la politique étrangère est de défendre avant tout les intérêts de la France et de contribuer à la paix et à la stabilité internationale. Cette stabilité passe par le respect de nos valeurs humanistes, la protection des populations, la résolution des conflits et des crises et la préservation de notre planète.
Notre diplomatie doit redevenir cohérente, audible et crédible. Nous ne pouvons pas nous contenter d’un rôle de suiveur. L’Etat français ne doit pas laisser la diplomatie et les décisions stratégiques aux mains des multinationales.
La diplomatie française doit nous permettre de gagner la guerre idéologique et économique.
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Comment retrouver notre indépendance d’action?
La France doit d’abord retrouver son autonomie. Elle ne doit pas être qu’un acteur consultatif mais un meneur.
Pour ce faire, une sortie de l’OTAN est impérative: depuis le milieu des années 2000, notre diplomatie s’est alignée sur celle des Etats-Unis, or les décisions et choix américains n’ont pas été judicieux notamment sur l’invasion illégale de l’Irak qui a durablement déstabilisé le Moyen-Orient sans être d’aucune utilité dans la lutte contre le terrorisme. Dans le dossier syrien, les Etats-Unis soutiennent des djihadistes en collaboration avec l’Arabie Saoudite le Qatar et la Turquie, Etats islamistes alliés de l’Occident.
La France doit faire preuve de discernement et se distancier de positions non acceptables.
Il faut ensuite repenser puis relancer la construction européenne. Celle que nous connaissons depuis Maastricht, va à l’encontre de la souveraineté et tend à vouloir faire disparaitre dans un système fédéral les nations et leurs diversités. Il est temps d’abroger les dispositions des traités européens, en particulier ceux de Maastricht, d'Amsterdam et de Lisbonne,
Ensuite, un renforcement militaire est nécessaire: la résolution pacifique aux crises et conflits doit être privilégiée, mais pour se faire entendre et que notre action diplomatique soit crédible, la France doit restée armée et nos capacités d’actions militaires renforcées. La France ne doit pas dépendre des moyens logistiques étrangers pour agir. France Bonapartiste préconise donc le maintien de notre force nucléaire et une augmentation progressive du budget de la défense jusqu’à 3% du PIB.
Enfin, le rôle de la France comme membre permanent au sein de l’ONU doit être activement réaffirmé.
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Comment relancer le rayonnement économique et culturel de la France?
Notre diplomatie doit permettre l’accès de nos entreprises aux marchés internationaux dans des conditions optimales et agir pour un rayonnement économique utile à tous.
Dans ce cadre, il faut refuser tout traité qui ne serait pas commercialement équitable, comme le CETA, traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada.
Nous devons développer un grand projet innovant et écologique. France Bonapartisme avance le programme ambitieux de “FRANCE SUR MER”: Grâce à nos DOM-TOM le soleil ne se couche jamais sur la France. La France ce n'est pas 550 000 mais 675 000 km2, la France ce n'est pas 63, mais 67 millions de Français. Notre pays, fort de ses eaux territoriales (11,2 millions de Km2), est la deuxième puissance maritime mondiale par sa diversité et sa biodiversité et possède et maîtrise presque toutes les techniques et les savoir-faire, qui touchent au domaine maritime: techniques de dessalement, utilisation optimale des algues, énergies hydrauliques, ressources minérales du fond des mers. Autant de ressources qui pourraient relancer notre économie (exportation de l’énergie et des ressources alimentaires, de nos moyens techniques), valoriser notre recherche scientifique et outre celui de nos régions d’outre-mer, contribuer au développement d’autres pays (par exemple de l’eau potable pour l’Afrique).
Nous ne devons pas céder devant des revendications sur nos territoires d’Outre-Mer (exemple récent de Tromelin).
La France qui comprend des explorateurs, navigateurs, climatologues, scientifiques de talents parcourant la planète, a en effet vocation à être un modèle écologique. Par exemple, sur l’île de la Réunion, on surveille et protège la reproduction des tortues marines en l’accompagnant d’une restauration de la végétation littorale pour favoriser les pontes. Notre département de la Guyane, dont la frontière avec le Brésil est la plus grande de la France, est très sensible à la condition de la forêt amazonienne et à la préservation de la biodiversité. La production de Nickel en Nouvelle-Calédonie qui doit rester majoritairement française afin que la protection écologique de l’île soit assurée.
La France doit se donner la mission de devenir la Police écologique de la planète.
Le français est parlé par 220 millions de locuteurs sur tous les continents : Afrique, nord et Sud Amérique, Moyen-Orient, autrefois Asie. La France doit rayonner par la Francophonie.
La France doit résister à l’uniformisation mondiale qui tend vers une culture exclusivement anglo-saxonne et doit rayonner par sa langue et sa culture fortes historiquement.
L’Afrique est le continent de la francophonie par excellence: Grâce à la croissance démographique de l’Afrique, les francophones pourraient être plus de 700 millions en 2050. Elle est un marché pour les entreprises françaises et un réservoir important de ressources naturelles à l’exploitation desquelles la France peut collaborer, tout en permettant aux populations d’en profiter et d’aider à leur développement.
Suite au Brexit, le français doit être revalorisé et utilisé plus largement comme une des langues officielles de l’Union Européenne.
En Asie, La France doit se rapprocher de ses anciennes colonies pour valoriser la langue française et nous permettre de ne pas laisser cette zone géographique sous le seul control de la Chine.
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Tout ceci doit se faire dans un Monde sécurisé.
Tout aide sécuritaire et au développement économique pèsera posit
Après les considérations plus générales des premiers paragraphes, la fulgurance visionnaire dont Chateaubriand fait preuve dans les trois derniers - avec sa question Quelle sera la société nouvelle ? - n'est-elle pas, à proprement parler, fascinante ? Et ces lignes ont été écrite vers 1834 !
Voici un extrait de l'Avenir du Monde, annexé en Variantes et Additions aux Mémoires d'Outre-Tombe (La Pleiade, tome II, pages 1051/1052). A rapprocher, de toute évidence, de la pensée de Soljénitsyne dans son Discours d'Harvard (Grands Textes n° VIII).
Il est d'ailleurs à noter - preuve supplémentaire de l'intérêt exercé par les Mémoires en particulier, et Chateaubriand en général... - que ce texte a été lu en direct par Jacques Julliard sur LCI, lors d'un de ses débats hebdomadaires avec Luc Ferry...
"... La découverte de l'imprimerie a changé les conditions sociales : la presse, machine qu'on ne peut plus briser, continuera à détruire l'ancien monde, jusqu'à ce qu'elle en ait formé un nouveau: c'est une voix calculée pour le forum général des peuples. L'imprimerie n'est que la Parole écrite, première de toutes les puissances: la Parole a crée l'univers; malheureusement le Verbe dans l'homme participe de l'infirmité humaine; il mêlera le mal au bien, tant que notre nature déchue n'aura pas recouvré sa pureté originelle.
Ainsi la transformation, amenée par l'âge du monde, aura lieu. Tout est calculé dans ce dessein; rien n'est possible maintenant hors la mort naturelle de la société, d'où sortira la renaissance. C'est impiété de lutter contre l'ange de Dieu, de croire que nous arrêterons la Providence. Aperçue de cette hauteur, la Révolution française n'est plus qu'un point de la révolution générale; toutes les impatiences cessent, tous les axiomes de l'ancienne politique deviennent inapplicables...
"Depuis quarante ans, tous les gouvernements n'ont péri en France que par leur faute: Louis XVI a pu vingt fois sauver sa couronne et sa vie..."
Ainsi à Varennes (récit de Michel Mourre):
"Quand la berline se présenta, elle trouva le pont de l'Aire barricadé et fut entourée de gardes municipaux en armes. Louis XVI, rejoint peu après par les officiers de Bouillé, Choiseul et Damas, refusa de les laisser dégager la route par la force. Les commissaires de la Constituante, survenus, purent donc s'assurer sans difficulté de la personne du roi..."
Depuis quarante ans, tous les gouvernements n'ont péri en France que par leur faute: Louis XVI a pu vingt fois sauver sa couronne et sa vie; la République n'a succombé qu'à l'excès de ses crimes; Bonaparte pouvait établir sa dynastie, et il s'est jeté en bas du haut de sa gloire; sans les ordonnances de Juillet, le trône légitime serait encore debout.... Mais après tout il faudra s'en aller : qu'est-ce que trois, quatre, six, dix, vingt années dans la vie d'un peuple ? L'ancienne société périt avec la politique chrétienne, dont elle est sortie : à Rome, le règne de l'homme fut substitué à celui de la loi par César; on passa de la république à l'empire. La révolution se résume aujourd'hui en sens contraire; la loi détrône l'homme; on passe de la royauté à la république. L'ère des peuples est revenue : reste à savoir comment elle sera remplie.
Il faudra d'abord que l'Europe se nivelle dans un même système; on ne peut supposer un gouvernement représentatif en France et des monarchies absolues autour de ce gouvernement. Pour arriver là, il est probable qu'on subira des guerres étrangères, et qu'on traversera à l'intérieur une double anarchie morale et physique.
Quand il ne s'agirait que de la seule propriété, n'y touchera-t-on point ? Restera-t-elle distribuée comme elle l'est ? Une société où des individus ont deux millions de revenu, tandis que d'autres sont réduits à remplir leurs bouges de monceaux de pourriture pour y ramasser des vers (vers qui, vendus aux pêcheurs, sont le seul moyen d'existence de ces familles elles-mêmes autochtones du fumier), une telle société peut-elle demeurer stationnaire sur de tels fondements au milieu du progrès des idées ?
"Une société où des individus ont deux millions de revenu, tandis que d'autres sont réduits à remplir leurs bouges de monceaux de pourriture... une telle société peut-elle demeurer stationnaire sur de tels fondements au milieu du progrès des idées ?"
Ci dessous, bidonvilles à Montreuil...
Mais si l'on touche à la propriété, il en résultera des bouleversements immenses qui ne s'accompliront pas sans effusion de sang; la loi du sang et du sacrifice est partout : Dieu a livré son Fils aux clous de la croix, pour renouveler l'ordre de l'univers. Avant qu'un nouveau droit soit sorti de ce chaos, les astres se seront souvent levés et couchés. Dix-huit cents ans depuis l'ère chrétienne n'ont pas suffi à l'abolition de l'esclavage; il n'y a encore qu'une très petite partie accomplie de la mission évangélique.
Ces calculs ne vont point à l'impatience des français: jamais, dans les révolutions qu'ils ont faites, ils n'ont admis l'élément du temps, c'est pourquoi ils sont toujours ébahis des résultats contraires à leurs espérances. Tandis qu'ils bouleversent, le temps arrange, il met de l'ordre dans le désordre, rejette le fruit vert, détache le fruit mûr, sasse et crible les hommes, les moeurs et les idées.
Quelle sera la société nouvelle ? Je l'ignore. Ses lois me sont inconnues; je ne la comprends pas plus que les anciens ne comprenaient la société sans esclaves produite par le christianisme. Comment les fortunes se nivelleront-elles, comment le salaire se balancera-t-il avec le travail, comment la femme parviendra-t-elle à l'émancipation légale ? Je n'en sais rien. Jusqu'à présent la société a procédé par agrégation et par famille; quel aspect offrira-telle lorsqu'elle ne sera plus qu'individuelle, ainsi qu'elle tend à le devenir, ainsi qu'on la voit déjà se former aux Etats-Unis ? Vraisemblablement l'espèce humaine s'agrandira, mais il est à craindre que l'homme ne diminue, que quelques facultés éminentes du génie ne se perdent, que l'imagination, la poésie, les arts ne meurent dans les trous d'une société-ruche où chaque individu ne sera plus qu'une abeille, une roue dans une machine, un atome dans la matière organisée. Si la religion chrétienne s'éteignait, on arriverait par la liberté à la pétrification sociale où la Chine est arrivée par l'esclavage.
On ne peut que prendre acte de l'affaiblissement des structures traditionnelles de la famille et du couple, attaquées de toute part...
"Jusqu'à présent la société a procédé par agrégation et par famille; quel aspect offrira-telle lorsqu'elle ne sera plus qu'individuelle, ainsi qu'elle tend à le devenir, ainsi qu'on la voit déjà se former aux Etats-Unis ?..."
La société moderne a mis dix siècles à se composer; maintenant elle se décompose. Les générations du moyen âge étaient vigoureuses parce qu'elles étaient dans la progression ascendante; nous, nous sommes débiles parce que nous sommes dans la progression descendante. Ce monde décroissant ne reprendra de force que quand il aura atteint le dernier degré; alors il commencera à remonter vers une nouvelle vie. Je vois bien une population qui s'agite, qui proclame sa puissance, qui s'écrie : "Je veux ! je serai ! à moi l'avenir ! je découvre l'univers ! On n'avait rien vu avant moi; le monde m'attendait; je suis incomparable. Mes pères étaient des enfants et des idiots."
Les faits ont-ils répondu à ces magnifiques paroles ? Que d'espérances n'ont point été déçues en talents et en caractères ? Si vous en exceptez une trentaine d'hommes d'un mérite réel, quel troupeau de générations libertines, avortées, sans convictions, sans foi politique et religieuse, se précipitant sur l'argent et les places comme des pauvres sur une distribution gratuite : troupeau qui ne reconnaît point de berger, qui court de la plaine à la montagne et de la montagne à la plaine, dédaignant l'expérience des vieux pâtres durcis au vent et au soleil ! Nous ne sommes que des générations de passage, intermédiaires, obscures, vouées à l'oubli, formant la chaîne pour atteindre les mains qui cueilleront l'avenir".
Retrouvez l'intégralité des textes constituant cette collection dans notre Catégorie
On le verra tout de suite : il s'agit d'un poème puissant, véritable allégorie contre l'idéologie et la centralisation jacobine, où le message politique se cache sous les symboles et sous un certain hermétisme (très en vogue à l'époque : le poème est daté par Mistral du "22 Août 1866").
C'est probablement l'un des plus beaux, et en tout cas l'un des plus forts poèmes de Mistral. L'un de ceux qui a le plus de souffle.
On le sait, Mistral n'a jamais voulu situer son action sur le plan politique stricto sensu. Une estime et une amitié personnelle bien réelles, une proximité de pensée - et "de fait" - très fortes le liaient à Charles Maurras et au mouvement d'Action française (1), amitié qui ne s'est jamais démentie, pas plus que leur estime et leur admiration réciproque.
Et toute la vie de Mistral se situe, de toute évidence, dans un traditionalismede fait, à la fois culturel, religieux, spirituel et, donc, qu'on le veuille ou non - mais sur un plan autre -politique... Dans son livre célèbre Maîtres et témoins de ma vie d'esprit, Maurras place Mistral dans la catégorie des "maîtres"...
Pourtant, Mistral n'a jamais franchi le pas, et ne s'est donc jamais engagé politiquement...
Cependant, qu'on lise attentivement La Coumtesso, et l'on y trouvera un grand souffle épique, lié aux problèmes institutionnels et culturels de la France d'alors, qui restent ceux de la France d'aujourd'hui...
L'amour de la petite patrie, voie royale d'entrée vers l'amour de la grande; à l'inverse, la détestation des particularités locales...
En voici l'argument : une Comtesse riche et belle, de sang impérial, vit fière, heureuse, libre et puissante. Mais sa soeur d'un autre lit l'enferme dans un couvent où règne la tristesse de l'uniformité perpétuelle, où tout est régi communément. Le poète appelle donc ses soupirants - s'ils savaient l'entendre, s'ils voulaient le suivre... - à partir comme des trombes, pour "crever" le grand couvent, libérer la Comtesse, démolir le cloître et pendre l'abbesse !...
Que veut dire tout ceci ?
La Coumtesso, c'est évidemment la Provence : à la strophe III du Paragraphe I on lit : "(elle avait)... des montagnes couvertes de neige pour se rafraîchir l'été; d'un grand fleuve l'irrigation, d'un grand vent le souffle vif...". Les montagnes, ce sont, bien sûr, les Alpes; le grand fleuve, le Rhône et le vent vif, le mistral.
La soeurâtre et le grand couvent c'est, non pas la France - car Mistral n'a jamais été séparatiste - mais la France jacobine, le Paris jacobin. Cette prison des peuples qu'est l'idéologie centralisatrice jacobine, contre laquelle Mistral appelle à la révolte. À la révolte mais, répétons-le, pas à la sécession.... Et Mistral prend à dessein l'image du couvent car il a bien compris que l'idéologie jacobine centralisatrice est l'héritière directe de cette Révolution qui s'est voulue, et pensée, comme une Nouvelle Religion: la NRR, la Nouvelle Religion Républicaine, qui veut à tout prix se substituer à la religion traditionnelle. Et qui a ses dogmes, ses temples, ses prêtres, ses commandements...
Dans ce couvent - au sens figuré - tout le monde est - au sens propre - soumis à la même loi tatillonne: à la strophe II du Paragraphe II on lit : "là, les jeunes et les vieilles sont vêtues également... la même cloche règle tout communément".
Comment ne pas se souvenir, ici, de la phrase fameuse: en ce moment, tous les écoliers de France sont en train de faire une version latine ?...
Et comment ne pas voir une prémonition effrayée du politiquement correct et de l'auto-censure dans les vers suivants, toujours allégoriques : "En ce lieu, plus de chansons, mais sans cesse le missel; plus de voix joyeuse et nette, mais universel silence..." ? Ou : la tyrannie de tous les corrects possibles (historiquement, culturellement, moralement, religieusement... corrects) qui a étouffé la pensée et fait régner une désolante uniformité... 140 ans après que le poème ait été écrit, c'est bien la police de la pensée qui est croquée ici, avec son "missel", et le "silence universel" qu'elle impose à toute voix autre que la sienne...
Cet étouffement de toute pensée, de toute liberté, ne peut aboutir qu'à la mort, tout simplement (strophe IV du Paragraphe II) : "À la noble demoiselle, on chante les Vêpres des Morts, et avec des ciseaux on lui coupe sa chevelure d'or..."
En Provence, en Bretagne et partout ailleurs, les mêmes causes produisent les mêmes effets, et appellent les mêmes remèdes... Juste la nuance qui s'impose : ce n'est pas "la France" mais "le Système", la République idéologique, qu'il faut dire : et cela n'a rien à voir avec "la France"...
La Comtesse, ce sont donc les nations historiques qui composent le France, la Provence, évidemment, au premier chef, mais toutes les autres Provinces avec elle; mais aussi et surtout (2) la langue et la culture provençale, prisonnières dans un cachot du ministère de l'Instruction publique.
Marcel Pagnol - mais bien d'autres également... - a raconté comment il était interdit de parler provençal à l'école, et comment on se faisait - au sens propre - taper sur les doigts avec une règle bien dure lorsqu'on osait braver l'interdit. En Bretagne, des écriteaux prévenaient : "Défense de cracher par terre et de parler breton"...
C'est aussi ce génocide culturel que dénonce, poétiquement, le poète en parlant des "tambourins" de la Comtesse que l'on a brisés. S'étant refusé à entrer en politique, Mistral utilise l'arme de la fable, de l'allégorie, pour dénoncer le mal...
Quant à l'appel aux soupirants de la Comtesse, "Ceux-là qui ont la mémoire", dit Mistral, comment ne pas voir qu'il s'agit là de l'exacte antithèse du fameux Du passé faisons table rase ?
Mistral appelle donc à renverser l'idéologie et à rétablir les libertés locales : à "pendre l'abbesse" et "crever la grand couvent" (les quatre strophes du Paragraphe III, et dernier)...
Difficile de faire... plus révolutionnaire !
Et, si on nous passe le raccourci, plus "politique d'abord !"...
(1) Pour avoir une idée de cette amitié de pensée entre Mistral et Maurras en particulier, l'Action française en général, il suffit de consulter les articles publiés dans les deux numéros de L'Action française qui parurent au moment de la mort du grand poète :
(2) : "aussi et surtout", car Mistral l'a redit cent fois : la langue - par la culture qu'elle véhicule - est l'âme et le coeur d'un peuple, son ossature mentale...
Toujours plus de gestion idéologique et de centralisme technocratique,
pour supprimer les solidarités nées de l'Histoire
Trois de nos Éphémérides essayent de restituer au moins une partie de la puissance et de la beauté de la poésie mistralienne (8 septembre, naissance; 25 mars, décès; 29 février, Prix Nobel) : elles sont réunies et "fondues", pour ainsi dire, en un seul et même PDF, pour la commodité de la consultation :
Frédéric Mistral récite L'Ôde à la Race latine à Montpellier (Éphéméride du 25 mai);
enfin, la publication de son brulot anti-jacobin, fédéraliste et décentralisateur, donc authentiquement "politique", traditionnaliste et réactionnaire : La Coumtesso (Éphéméride du 22 août)
2005 : le site de Cadarache est retenu pour la construction du réacteur expérimental Iter
363 : Mort de Julien l'Apostat
S'il fut seul maître de l'Empire romain pendant deux ans - de 361 à sa mort, en 363 - il fut aussi gouverneur et César en Gaule pendant six ans, à partir de 355.
Il y fut envoyé par Constance II, car la pression des Barbares aux frontières devenait intenable : les Francs s'étaient même emparés de Cologne. Julien rétablit la situation, reprit Cologne aux Francs et, par la suite, écrasa et refoula les Alamans, en remportant la brillante victoire de Strasbourg (Argentorate) en 357 (voir l'Éphéméride du 15 août).
Il mena même, par la suite, trois expédition militaires en Germanie, sur la rive droite du Rhin. Il ramena ainsi la paix et la sécurité en Gaule.
Il se plaisait à résider dans sa chère Lutèce, dont il avait fait son quartier général, et où, disait-il, l'eau est bonne à voir et à boire ! Mais c'était en 355 !
Né au château de Chignin, près de Chambéry, en 1107, Anthelme de Belley, ou Anthelme de Chignin, reçut l'habit de Chartreux en 1137 et devint en 1138 procureur du monastère de la Grande Chartreuse, qu’il avait fait reconstruire, après sa destruction par une avalanche, en 1132…
Son action au service de l'Ordre des Chartreux fut considérable, mais il eut aussi un grand rayonnement international : Louis VII, à son retour du concile de Toulouse de 1161, vient le visiter; Frédéric Barberousse l'investit du titre de Prince électeur du Saint Empire romain germanique (en 1175); il tenta en vain de servir de médiateur entre saint Thomas Beckett et le roi Henri II d'Angleterre.
Le château de saint Anthelme...
Après la destruction de la Grande Chartreuse par une avalanche, ce fut Anthelme que l'évêque de Grenoble chargea de reconstruire l'abbaye : voir l'Éphéméride du 27 décembre...
Dès que l'Islam eût conquis, au cours du VIIème siècle, l'ensemble de la rive sud de la Méditerranée, l'antique Mare nostrum des Romains, de lieu pacifique et sûr, propice aux échanges de toutes sortes - matériel et immatériels... - devint un lieu dangereux, infesté de pillards et livré à la férocité et à la rapine des pirates barbaresques.
Ceux-ci s'enrichissaient non seulement de leurs prises matérielles (marchandises...) mais aussi, et surtout, de la mise en esclavage et de la revente des personnes qu'ils faisaient prisonniers. Des centaines de milliers d'Européens furent ainsi esclaves en Afrique du Nord, l'exemple le plus célèbre restant celui de l'illustre Cervantès, qui passa près de cinq années dans les geôles d'Alger, avant d'être racheté par l'Ordre des Trinitaires, dont le rachat des captifs fut longtemps l'occupation, sinon unique, du moins principale (voir l'Éphéméride du 17 décembre, sur la création de l'Ordre des Trinitaires en 1198)...
La plupart des pays et des souverains d'Europe tentèrent, à de multiples reprises, de mettre fin à ce lamentable état de choses : mais tous, Charles Quint le premier, malgré la puissance de son grand empire, devaient s'y casser les dents, si l'on nous permet l'expression... : toutes les opérations que mena Charles, dans l'ensemble des pays d'Afrique du Nord, se soldèrent par autant d'échecs retentissants, que quelques succès très partiels et très limités (comme l'occupation de la ville d'Oran) ne compensaient pas, loin s'en faut...
Ce fut, finalement, la France de Charles X qui, en 1830, mit fin au désordre préjudiciable que représentait la piraterie barbaresque pour l'ensemble du monde européen (voir l'Éphéméride du 14 juin) : mais il y aura fallu onze cents ans...
Durant ce laps de temps très long, de nombreuses opérations militaires furent donc menées par des puissances européennes : ainsi, entre 1681 et 1688, la guerre opposa la France et la régence d'Alger, possession officielle, quoique nominale, de l'Empire Ottoman. Duquesne, vainqueur des opérations, les Ambassadeurs de la régence d'Alger viendront à Versailles - tout comme le fera à son tour le Doge de Gênes, en 1685 (voir l'Éphéméride du 15 mai)... - présenter leurs excuses à Louis XIV, le 3 juillet 1683... :
Portrait d'Abraham Duquesne,par Antoine Graincourt, Cercle militaire de Versailles.
Abraham Duquesne fut, sans conteste, l'un des plus grands marins français de tous les temps. Il est bien triste que son refus - qui l'honore - d'abjurer le protestantisme soit cause qu'aujourd'hui il ne repose pas en terre française (voire, même, aux Invalides, où sa gloire et les services rendus lui donnent toute sa place).
Lorsqu'il mourut d'une attaque d'apoplexie, le 1er février 1688 à Paris, à l’âge de 78 ans, il fut enterré dans son château du Bouchet, domaine érigé en marquisat par Louis XIV. Une semaine après sa mort, le Roi ordonne que tous ses biens soient mis sous séquestre. À sa veuve on laissa le choix de l'émigration ou de l'abjuration : elle abjura, et put conserver ses biens.
Sur les quatre fils du couple, deux se convertirent au catholicisme, les deux autres émigrèrent en Suisse, notamment Henri Duquesne, qui transporta le cœur de son père au temple d'Aubonne, dans le canton de Vaud.
•"Un peu de philosophie écarte de la religion et beaucoup y ramène."- Maximes, pensées et paradoxes
•"Il y aura toujours deux mondes soumis aux spéculations des philosophes : celui de leur imagination, où tout est vraisemblable et rien n'est vrai, et celui de la nature où tout est vrai sans que rien paraisse vraisemblable." - Maximes, pensées et paradoxes
•"Les opinions, les théories, les systèmes, passent tour à tour sur la meule du temps, qui leur donne d'abord du tranchant et de l'éclat, et qui finit par les user." - Maximes, pensées et paradoxes
•"Le talent est un art mêlé d'enthousiasme. S'il n'était qu'art, il serait froid; s'il n'était qu'enthousiasme, il serait déréglé : le goût leur sert de lien."- Maximes, pensées et paradoxes
•"Exiger l’homme sans passions, c’est vouloir régenter la nature."
2005 : ITER à Cadarache
Après de longues négociations, c'est finalement le site français (ci dessous) qui est retenu pour la construction du réacteur expérimental Iter...
Ce projet regroupe l'Union Européenne, la Russie, le Japon, la Chine, les États-Unis l'Inde et la Corée du Sud. L’objectif est de créer de l’énergie non plus à partir de la fission nucléaire, mais à partir de la fusion.
Très productive et peu polluante, cette technologie est souvent comparée au fonctionnement du soleil...
Comme on l'explique à toute personne qui visite Cadarache, ce qui importe avant tout est de bien comprendre une clé majeure du succès en matière de recherche scientifique : ce qui est indispensable, c’est d’être en mesure de se dégager des contingences du moment, des modes et des besoins passagers, pour se donner les moyens de concevoir et mettre en œuvre un projet cohérent, lucidement pensé, réalisé avec rigueur et méthode. Ce projet doit alors être poursuivi avec une volonté sans faille, et la continuité dans l’effort doit être assurée jusqu’au bout.
Le futur réacteur ITER (International Thermonuclear Experimental Réaction), procède d’un traité international de longue durée qui définit les apports et les charges de chacun, vise à l’installation d’un "tokamak" – abréviation russe pour chambre magnétique torique –, c’est-à-dire un réacteur nucléaire de 4e génération (schéma ci dessous).
Le Tokamak, machine de 35 000 tonnes, conçue pour résister aux aléas sismiques, sera à fusion nucléaire : elle reproduira, en quelque sorte, l’énergie du soleil : http://www.itercad.org/projet_3.php
Dans un contexte de concurrence difficile, avec le Japon notamment, la France a été choisie pour son expérience et son exemplarité dans la gestion de la technologie nucléaire Le nouveau réacteur présente des caractéristiques remarquables, d’abord en ce qui concerne la sécurité : à la moindre perturbation des conditions de fusion, le dégagement d’énergie s’arrête immédiatement, bloquant toute possibilité d’emballement du réacteur.
Nicolas Sarkozy souhaite rénover les Institutions. Il affirme qu'on "ne peut pas imaginer la France sans un État fort" et il estime que "pour que l'unité soit préservée, il faut qu'il y ait au-dessus de tous les partis un État ayant assez d'autorité pour les dominer". Comment ne pas souscrire à de tels propos? On fera juste remarquer que, le système étant ce qu'il est, il y a des élections municipales dans un an, puis des cantonales, et des régionales; puis des législatives et une présidentielle dans cinq ans (c'est à dire demain...): et à chaque fois, une possibilité d'alternance, c'est à dire de remise en cause, voire de destruction, de tous les acquis éventuels d'un "bon" mandat (voire de deux....). Comment construire quelque chose de durable dans ces conditions là?
Il faudra bien imaginer un jour inscrire l'action politique dans un autre cadre, qui respecte les choix des citoyens mais assure une permanence à la tête de l'État: il en est des élections, vécues à la façon républicaine, comme de ce qui se passait sous les premiers Rois mérovingiens et carolingiens: Jacques Bainville a fort bien expliqué et analysé ce "problème": à la mort de chaque roi, le partage du royaume entre ses différents successeurs anéantissait tous les efforts du règne, et empêchait de facto la stabilisation territoriale du pays et, donc, la constitution de l'unité nationale (il faudra, pour cela, attendre l'élection d'Hugues Capet en 987...). C'est un peu la même chose aujourd'hui avec le système républicain: "mutatis mutandis" le système actuel est un peu frappé de la même paralysie, de la même pesanteur stérilisante....:
... Il ne s'agit pas, bien sûr, de supprimer les élections: si, comme nous le proposons, on confie le poste de Chef de l'État au Chef de la Maison de France, on continuera à voter pour les municipales, les cantonales, les régionales, les législatives...Mais la tête de l'État, son sommet, sera indépendant, libre et libéré de cette mainmise absolue et incapacitante des élections sur la totalité de l'action de l'État. Comme cela se passe dans toutes les royautés européennes (1) -qui s'en félicitent et qui sont en avance sur nous dans de nombreux domaines grâce à cette force qu'ont leur système sur le nôtre- nous souhaitons garder dans notre actuel système ce qui existe et qui est bon et légitime: la représentation nationale, assurée par les différentes élections; mais en l'enrichissant, en le complétant, en le couronnant de ce qui manque à la république -elle est pauvre sur ce point, et très imparfaite...- à savoir la permanence de l'État, a coté et au-dessus des partis.....
Cette permanence de l'Etat ne peut être assurée au quotidien que par une autorité venue du fond des âges, une autorité indépendante et distincte des partis, qui incarne ce qui ne change pas et ne peut pas changer: les intérêts supérieurs et permanents de la Nation; à côté de ce qui peut changer et doit changer en permanence: les évolutions des politiques au quotidien, variables en fonction des évolutions permanentes des choses et du monde..... Et ,là, on aurait vraiment ce que souhaite Nicolas Sarkozy: on voit bien que son intention est louable, et on voit bien que ce ne sont pas les hommes qui sont mauvais: c'est le système républicain...Prenons donc acte, pour l'instant, d'une bonne volonté affichée, qui ne peut qu'être sympathique. Mais attendons la suite, en faisant valoir nos propositions....
(1) voir dans la catégorie "République ou Royauté":"Royauté, modernité","L'exemple des royautés nordiques", "L'exemple espagnol" etc.
La situation actuelle de « crise » permanente permet t-elle l’usage rationnel et efficace de la Dictature comme outil, ou la norme en vigueur n’est-elle pas en essence la cause fondamentale de cet état ?
Errare humanum est, perseverare diabolicum
Depuis le début de ce siècle, la notion de crise semble s’imposer comme un continuum, voir même comme un réel paradigme. Crise politique et géopolitique avec l’émergence d’une multipolarité et d’enjeux régionaux sur le contrôle des ressources stratégiques. Crise sécuritaire : avec le développement et la montée en puissance des oppositions asymétriques (terrorismes, intifada, nouvelles guerres des partisans…) Crise sanitaire, aujourd’hui avec la psychose d’un corona virus (Covid-19), le tout sur fond de crise climatique aux défis nombreux et souvent abscons. Tout ces phénomènes de « rupture » de la norme admise par les sociétés occidentales sont le signe tangible de la fin du dogmatisme économique-libéral tel que vécu et connu depuis les années 30. Néanmoins cela ne signifie pas pour autant la fin du Libéralisme…
La notion même de crise désigne une temporalité « autre », par essence temporaire, qui peut être surmontée par différents moyens et selon différents procédés. La « crise » est une menace contre le système c’est à dire le couple de l’Ortung et de l’Ordnung. Au sein de la Démocratie (en tant que système), le moyen optimal de préserver la norme est d’y renoncer en la conservant en dehors des cadres d’application de la loi. Pour ce faire il est nécessaire de recourir à un ensemble d’outils légaux a-normaux mis en place, temporairement et dans le but de contrecarrer la menace. C’est là, le principe initial de la Dictature, et l’histoire foisonne d’exemples d’usages de ce recours.
Cependant la Dictature, dans son acception première est inscrite au sein d’une temporalité relative à celle de la « crise ». Techniquement il s’agit d’un outil politique (et législatif) permettant la survie de la norme face à sa menace. Une fois le danger écarté il est convenu que la Dictature soit déposée pour que le paradigme normatif initial reprenne l’ascendant sur la politique et procède, si nécessaire, aux corrections utiles afin de prévenir et anticiper les crises de même nature dans un futur proche. Néanmoins, au regard de la situation actuelle, une double problématique se pose :
La situation actuelle de « crise » permanente permet t-elle l’usage rationnel et efficace de la Dictature comme outil, ou la norme en vigueur n’est-elle pas en essence la cause fondamentale de cet état ?
Il semble en effet intéressant de s’interroger sur le caractère consubstantiel de l’itérativité des crises survenant au sein du paradigme libéral. Ce faisant, si l’on se penche sur la nature et le type de ces crises, il apparaît qu’elles sont toutes politiques et s’opposent en praxis au dogme Libéral. Dans cette situation la mise en place d’un système de préservation de la norme d’origine reviendrait à conserver dans un temps plus long le paradigme actuel, lui-même à l’origine des « crises » connues.
De plus ce maintien d’un système non viable, n’aurait que pour seule conséquence l’apparition d’un «état d’exception » permanent, soutenu et dirigé par une Dictature. L’engagement de tels moyens représente donc un risque double : perpétuer un système non viable et générateur de crises de par son incapacité (essentielle) à pouvoir annuler le Politique et dans un second temps, l’usage de la dictature en tant qu’outil politique représente un risque formel de négation postérieure de la norme initiale comme tend à le démontrer les nombreuses occurrences historiques de « conservation » de « l’état d’exception »…
Deux constats s’imposent donc sur le sujet. Premièrement le système libéral en tant que négation du Politique ne peut en rien s’opposer aux différentes incarnations de ce dernier au sein de son espace propre sans avoir recours à une solution exogène et donc Politique. Deuxièmement l’occurrence des phénomènes disruptifs qui appelle à questionner le retour du paradigme Politique comme solution future, ne semble pas être, au regard de la situation et des perspectives, la solution envisagée par les détenteurs (détracteurs) de la souveraineté. On peut ici conclure sur cette citation, hélas, probante :
L’Union européenne, protectorat de l’Amérique, a fait le bon diagnostic sur le scandale des sanctions américaines à l’égard de l’Iran, mais elle n’a pas la volonté politique d’une Europe puissance des nations pour commercer en euros avec l’Iran et le monde entier. « Il est absurde que l’Europe paie 80 % de sa facture énergétique de 300 milliards d’euros par an au total, en dollars alors que 2 % seulement de notre énergie provient des États-Unis », a déploré M. Juncker, jugeant également « ridicule » que les entreprises européennes achètent des avions européens en dollars plutôt qu’en euros.
La majorité des hommes politiques européens qui parlent du problème du règlement international en euros ne comprennent pas ce qui se passe et les raisons exactes ne sont jamais expliquées d’une façon claire, technique et précise dans les médias. L’une des raisons est qu’en fait, l’euro, monnaie unique, contrairement à ce que l’on nous raconte, n’existe pas !
L’euro est monnaie unique en apparence seulement car les euros italiens ne peuvent pas dévaluer vis-à-vis des euros français ou allemands mais, en fait, les banques centrales des pays européens sont toujours techniquement indépendantes les unes des autres et présentent toutes les symptômes d’une monnaie propre à chaque pays avec leurs propres réserves physiques en or. Elles pourraient reprendre immédiatement, chacune, leur indépendance vis-à-vis des autres banques centrales. La BCE n’est, en fait, que la consolidation comptable des bilans des différentes banques centrales européennes. La zone euro peut se défaire techniquement en une nuit, si elle explose !
La preuve en est le « système Target 2 » de règlement entre les banques centrales qui fait qu’aujourd’hui, dans la zone euro, la Bundesbank détient 1.000 milliards d’euros de créances bancaires sur les autres banques centrales alors que la Banque centrale d’Italie est débitrice de 460 milliards d’euros, principalement vis-à-vis de l’Allemagne.
Et comme il n’y a pas, techniquement, une véritable zone euro, la BCE et l’Union européenne ont été incapables, jusqu’à ce jour, de mettre en place un système européen interbancaire européen indépendant du système international SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) sous l’emprise de Washington, de la Fed, des banques américaines et du roi dollar. La volonté de mise en place de ce système est en paroles seulement. « Nous devons augmenter l’autonomie et la souveraineté de l’Europe en matière économique, commerciale et financière », a déclaré le ministre des Affaires étrangères allemand Heiko Maas, le mois dernier, à Berlin. Un système interbancaire de paiement européen indépendant, conforme au droit européen, avec l’euro comme moyen de paiement international pour commercer avec le monde entier est urgent.
L’Europe impuissante face aux sanctions américaines contre l’Iran souhaite mettre en place seulement un système de troc sophistiqué à partir de la vente de pétrole iranien. L’Union européenne sera amenée à créer, comme du temps du rouble dans les pays satellites de l’ancienne URSS, une chambre de compensation sans transactions financières dans la zone euro. Si l’Iran vend du pétrole à l’Espagne, ces euros serviront à régler pour un même montant directement l’exportateur allemand des machines-outils à l’Iran en évitant les transactions en dollars qui pourraient exposer les acheteurs et les vendeurs européens à des sanctions américaines.
L’impérialisme américain est odieux, scandaleux, inacceptable. Les grands groupes tels que Total, Peugeot, Renault, Airbus, Siemens, suite aux menaces de représailles sur le marché intérieur américain, ont déjà tous renoncé. Mais la malheureuse chambre européenne « croupion » de compensation s’attire, cependant, les foudres du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche John Bolton. Il a osé déclarer :
« Les États-Unis seront “agressifs et inflexibles” dans l’application des sanctions […] L’Union européenne est forte dans sa rhétorique, mais faible pour l’appliquer. Nous allons surveiller le développement de cette structure qui n’existe pas encore et pour laquelle aucune date de création n’a été fixée. Nous n’avons pas l’intention de permettre à l’Europe ou quiconque d’éviter nos sanctions. »
Debout, l’Europe puissance des nations anti-Macron à construire !■
Le Liban s’effondre. Crise économique, crise financière, crise bancaire, tout arrive en même temps et, au fond, ce n’est pas une surprise. Le « miracle libanais » était un mirage. Un mirage construit sur un château de cartes qui s’est effondré.
Aucune issue ne semble pour l’instant possible. L’inflation galopante détruit ce qui reste de pouvoir d’achat, le chômage est devenu massif, la livre libanaise s’effondre et la classe politique reste honteusement passive.
Comment en est-on arrivé là ? L’économie libanaise produit peu et exporte donc peu. Pour financer les importations nécessaires à la vie quotidienne, la Banque centrale libanaise a créé un système totalement artificiel de taux élevés afin d’attirer des capitaux du monde entier. La diaspora libanaise, plus nombreuse que les habitants eux-mêmes, a volontiers souscrit à ce système très rémunérateur et a massivement rapatrié des capitaux pour nourrir les banques du pays.
Dans le même temps, le Premier ministre sunnite Hariri a entrepris de reconstruire Beyrouth, très endommagée par quinze ans de guerre civile. Son groupe de travaux publics s’est enrichi, tout comme l’Arabie saoudite, principal bénéficiaire de cette reconstruction accélérée, souvent illégale et toujours au cœur des circuits de corruption. La capitale libanaise a été irrémédiablement enlaidie et de très nombreuses charmantes demeures anciennes détruites au profit d’immeubles clinquants et sans âme.
L’assassinat, dans des conditions restées mystérieuses, d’Hariri n’a pas beaucoup changé la donne. Son fils est devenu Premier ministre à son tour, bénéficiaire d’un système communautariste devenu un boulet.
Ce système prévoit que la présidence du Liban revient aux chrétiens, le Premier ministre (détenteur du pouvoir effectif) est sunnite et le président de l’Assemblée chiite. Mais au-delà de cette répartition tripartite, de très nombreuses communautés doivent être intégrées dans d’invraisemblables combinaisons gouvernementales qui mettent des mois à se conclure.
Le pouvoir est ainsi paralysé, aucune réforme structurelle n’est entreprise faute de consensus et chacun ne pense qu’à tirer bénéfice d’un système où l’on pouvait s’enrichir et faire vivre sa communauté sans aucun souci du bien commun.
Pendant des années le système a fonctionné sur un empilement de dette extérieure grassement rémunérée, dont la classe politique elle-même tirait un profit substantiel.
Tout le monde s’aveuglait, faisant une confiance totale à Riad Salamé, gouverneur de la Banque du Liban depuis 1993. De génie financier, ce dernier est passé au statut peu enviable de fossoyeur du pays. Car lorsque la confiance s’est érodée et que les sorties de capitaux ont commencé, tout s’est enchaîné à la vitesse de l’éclair. La livre s’est effondrée, l’inflation et le chômage ont explosé. L’élite du pays ne pense qu’à une chose : sauver son argent.
Les grandes manifestations de l’automne dernier n’y ont, hélas, rien changé. Le Liban sombre dans l’indifférence générale. La moitié de la population atteint le seuil de pauvreté et a maintenant recours au troc pour survivre.
La France, traditionnel appui du Liban, reste passive, tout comme le FMI et l’Union européenne, mais cela n’étonnera personne.
En attendant, les jeunes diplômés, souvent chrétiens, ne trouvent pas de travail et ne pensent plus qu’à une chose : partir.
"RAID, GIGN, BRI, hélicoptères, drones, véhicules blindés, engins lanceurs d'eau, 130.000 policiers et gendarmes : quels dirigeants ne se poseraient pas de question quant à devoir déployer de tels moyens pour assurer le calme le jour de la #FêteNationale ? Les nôtres. Déni fou."
"Après les émeutes, un président mutique sur un événement central (extrait de l'édito politique de Vincent Trémolet de Villers
L’ÉDITORIAL DU FIGARO - Dans nombre de villes de France,,es Français sont forcés de vivre un 14 juillet sous couvre-fête.
Les lampions ne s’allumeront pas, ce sera une fête sous couvre-feu. Un soir de couvre-fête. Dans nombre de villes de France, pas d’enfants éblouis devant les lumières de la nuit, pas de places en fête et en délire, pas de flonflons, ni bistrots de fortune aux couleurs bleu-blanc-rouge. Les bus doivent rentrer au dépôt et les citoyens des villes éteintes rester chez eux. Une tisane et au lit! Le 14 Juillet dessiné par Sempé est un vieux souvenir. Il laisse place à un mauvais roman d’anticipation. La police quadrille le territoire, les pompiers sont en alerte, les maires sur les dents. On nous dira que c’est circonstanciel, que prudence est mère de sûreté, et tout cela n’est pas faux, mais si l’Amérique se barricadait le 4 juillet, si les rues de l’Espagne se vidaient le 12 octobre, nous y verrions un signe des temps. Le signe inquiétant d’un pays incapable de fêter dignement sa fête, d’une nation contrainte de s’exiler de sa propre histoire.
1. Au Blanc Mesnil :
Fabien Gay, directeur de L'Humanité (journal avec beaucoup plus de subventions - venant de nos impôts - que de lecteurs) et sénateur communiste de Seine-Saint-Denis s'indigne et parle de "double peine" pour les habitants.
Mais, l'a-t-on entendu condamner les émeutes et les émeutiers, les pillages et les pilleurs, les razzias et les razzieurs, et appeler au calme ?...
1 BIS. Et, partout en France :
À cause de la folle politique d'immigration/invasion imposée par le Système depuis Chirac et ses scélérats décrets de 75/76, les Français ne peuvent maintenant plus vivre normalement dans "leur" France, qu'on leur a changée...
3. La Ligue des Droits de l'Homme ? Il y a belle lurette qu'on la sait partiale, malhonnête, toujours du côté de la désinformation... De Bruno Attal :
"La @LDH_Fr n’est pas un « observateur indépendant » : le statut d’observateur lui a été refusé par le Tribubal administratif de Poitiers. Son rapport sur #SainteSoline est partial comme à chaque fois. Ils sont à 100 mètres mais ils ont tout vu."
Les Insoumis se sont soustraits à l'hommage rendu aux élus agressés par les émeutiers... Sauf qu'ils ont été filmés. Ils ont essayé de faire disparaître la vidéo ci-dessous. Nous la republions. "Si vous avez honte, c'est votre problème, ça n'est pas le nôtre !"
Question impertinente : qui vote pour des députés LFI ? Mélenchon rafle 80% du "vote musulman" : ceci explique cela...
5. Que l'on tourne et retourne le fait dans tous les sens, si la police avait mis le conducteur/assassin hors d'état de nuire, l'enfant innocent serait encore vivant...
Question subsidiaire : quand libère-t-on Florian, le policier qui a évité "ça" en mettant hors d'état de tuer celui qui a refusé d'obtempérer ?
LIBERTÉ POUR FLORIAN !
Et courageux, en plus : "ça" tue un enfant
et "ça" prend la fuite !
6. Deux sondages CSA pour CNews :
7. En Wallonie... D'accord avec CHEZ NOUS sur le "mauvais signal" envoyé à Molenbeek :
"Une échevine voilée vient d’être nommée à la ville de #Molenbeek. Le port du #voile pour un mandataire public de ce type n’est pas acceptable ! Chez Nous , c’est clair, net et précis : non au voile #islamique car il s’agit d’une marque de soumission insupportable de la femme."
Ce Système pourri, non seulement admet la fraude et la laisse prospérer, mais, en plus, punit deux fois les Français, qui sont ceux qui payent, au final :
• une première fois en les faisant financer, par leurs impôts, les fraudeurs...
• ... et une deuxième fois en leur donnant chaque fois moins de choses (de "retour sur investissement", dit-on chez les économistes !...) en échange de leurs impôts de plus en plus lourds (le Système a fait de nous le pays le plus taxé au monde...)
Un exemple fourni par CNews :
SANTÉ : DES MÉDICAMENTS BIENTÔT MOINS REMBOURSÉS ?
On marche sur la tête, et ce Système est bien un système de folie et en folie !
La seule question à poser est : quand est-ce qu'on en change ?
Et la seule action politique à mener qui vaille est "une action réellement d'opposition, c'est-à-dire prônant ouvertement la subversion du Régime" (Léon Daudet)
Sarkozy, "Président de passage" du Système, a supprimé la "double peine pour les envahisseurs délinquants; le Système - qui dure et perdure, lui... - a instauré, en la matière, cette double peine pour les Français...
1. La Macronie devient-elle une sorte de Corée du Nord ? Les Députés Renaissance ont interdiction de parler au JDD, et Sylvain Maillard (ci-dessous) a écrit aux-dits députés : "Regardons la ligne éditoriale des prochaines éditions pour voir si elle est aussi inquiétante que celle de ce premier numéro..." Il ne se rend probablement pas compte qu'il instaure en France le règne du Commissaire politique, cher aux Lénine/Staline/Trotski, Mao, Pol Pot, Ho Chi Minh et autres (on s'arrête là, la liste est trop longue à établir...) ! "Liberté", qu'ils disent !!!!!
2. Hier on parlait ici-même de la Suède, qui annonçait qu'elle relançait le nucléaire; aujourd'hui, c'est le Québec (dix ans après avoir arrêté son unique centrale)... :
(si l'article s'affiche en anglais, une fenêtre, en haut à droite, permet la traduction en français)
3. Le Turbinegeddon ? À lire, dans Documentaire et Vérité :
"Les problèmes éoliens de Siemens devraient cette année entraîner une perte nette de 4,5 milliards d'euros pour le groupe. Mais ces problèmes techniques ne sont que l’arbre qui cache la forêt de ce que certains analystes appellent désormais le Turbinegeddon Les contrats signés…Voir plus"
3 BIS. De Fabien Bouglé (sur tweeter) :
"ÉNORME A DIFFUSER ! Depuis 2000 et le début de l'#Energiwende en Allemagne avec le déploiement des #éoliennes couplées au charbon, la facture électrique de l'Allemagne a été multipliée par 2,6 au détriment des ménages et des entreprises. L'Allemagne est-elle un exemple pour la France ?"
5. Quand Michel Onfray dit ce qu'il pense de Sandrine Rousseau : pas gentil du tout, mais tellement vrai ! :
"Sandrine Rousseau c'est une ânerie par jour ! Elle est d'une bêtise crasseuse et dangereuse pour notre mode de vie, pour la démocratie, pour les femmes et pour ses alliés politiques. Elle ne fait que desservir la cause qu'elle prétend défendre. Une verrue dans le PPF."
6. Évidemment d'accord avec Jean-Christophe Buisson :
"C'était il y a exactement 1 an, au Vazgen Sargsyan Republican Stadium de #Erevan, lors du match de 3e tour de qualification pour la Ligue des Champions Pyunik-Etoile rouge de #Belgrade, et c'est toujours valable. #Artsakh = #Armenie#Kosovo = #Serbie"
7. Et l'on terminera cette série d'aujourd'hui par un conseil de lecture, donné sur tweeter par Noir Lys : pourquoi ne pas le suivre ?
"S'il vous manque un livre d’été (ou pas), que vous le souhaitez aussi intelligent que facile à lire; humble que brillant; instructif que qu’hilarant; surnaturel qu’Historique, je ne saurais trop vous conseiller "Châteaux de Sable" de @LouisHenrideLR, (Louis-Henri de La Rochefoucauld, ndlr) découvert ici-même."