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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Cachez ces bébés que je ne saurais voir, par Jean-Paul Brighelli.

    Capture d'écran C8

    La nouvelle Une de Causeur fait peur.

    « Cachez ce sein que je ne saurais voir », dit Tartuffe. Eh bien, de bonnes consciences de gauche (ou prétendues telles, parce que Christophe Castaner, ex-ministre de Macron, hein…) s’indignent sur les réseaux sociaux de la couverture du dernier Causeur. Ciel ! 

    2.jpegL’enfance manipulée ! Le « grand remplacement » invoqué ! À quand l’appel génocidaire ? Faut-il pendre préventivement Elisabeth Lévy ? Ou la brûler, peut-être…

    L’inconvénient, c’est que ce n’est pas Renaud Camus, mais les cartes d’un organisme tout à fait officiel, France Stratégie, qui le démontre : le différentiel de reproduction entre femmes françaises et immigrées est tel que des zones entières du territoire sont aujourd’hui majoritairement peuplées d’étrangers. Des étrangers dont une politique habile a refusé l’assimilation — selon une idée empruntée à Sartre, parce que séparer un immigré de sa culture, c’est encore exercer une pression colonialiste, bla-bla-bla.

    Comme l’a très bien dit Elisabeth sur TPMP, le problème n’est pas que la France soit multi-ethnique, elle l’a toujours été, mais qu’elle soit multi-culturelle. Pendant 2000 ans l’héritage romano-chrétien a structuré l’Europe. C’est en considération de cet héritage qu’avaient gouverné les rois, que la République s’était construite — les Droits de l’homme sont la laïcisation des Dix commandements —, que Napoléon avait établi le Concordat ou qu’avait été promulguée la loi de 1905. Les enfants que faisaient alors les Françaises étaient chrétiens, et majoritairement catholiques. Il n’était pas question de je ne sais quel dieu incréé ni d’un prophète illettré, nés dans des solitudes sableuses. Les étrangers qui optaient pour la France le faisaient en toute conscience, et les Juifs mangeaient du cochon dans les banquets républicains — lire absolument la République et le cochon, de Pierre Birnbaum.

    Nous avons cessé d’assimiler les étrangers à partir des années Giscard, quand a été décidé le rapprochement familial — et, coïncidence troublante et pas du tout fortuite (c’est l’axe central de mon prochain livre), quand le « collège unique », générateur d’une effroyable baisse de niveau, a été décrété par le ministre René Haby. À six mois d’intervalle.

    De cette époque date le renoncement à l’intégration et à l’assimilation. Et le début d’une France éclatée façon puzzle en « communautés » rivales. En cultures ennemies.

    Au passage, je m’étonne que les belles consciences qui tweetent leur colère dès qu’on décrypte la réalité — mais ce ne seraient pas des idéologues s’ils tenaient compte du réel —, ne s’indignent pas quand un journaliste parle de « communauté ». Nous sommes un peuple français, avec une langue et une culture — c’est inscrit dans la Constitution —, pas un rassemblement d’antagonismes. Nous avons une justice, pas une juxtaposition de droits, le libéralisme ici, la charia là. Nous ne pouvons être discriminés en fonction de notre origine ou de notre sexe, pas empalés quand nous sommes homosexuels, ni violées quand nous portons des mini-jupes. Ni pendus quand ce que nous disons déplaît à un ex-ministre de l’Intérieur. 

    Et ceux qui prétendent qu’il faut faire de la place à des cultures « autres » et cherchent des excuses aux tueurs d’enfants et de vieilles dames se prononcent, souvent sans le savoir, pour la lapidation des femmes, l’excision des gamines et la mise à mort des impies. De jolies coutumes que la culture française bannit.

    À l’immigration le plus souvent non choisie vient s’ajouter l’immense cohorte des enfants d’immigrés, nés Français mais enracinés, à force de matraquage et d’aliénation (ça vous dit quelque chose, ce concept, ô mes frères de gauche ?) dans des superstitions importées. Comme disait Houari Boumédiène : « Un jour, des millions d’hommes quitteront l’hémisphère Sud pour aller dans l’hémisphère Nord. Et ils n’iront pas là-bas en tant qu’amis. Parce qu’ils iront là-bas pour le conquérir. Et ils le conquerront avec leurs fils. Le ventre de nos femmes nous donnera la Victoire. » Le dossier de Causeur, qui reprend et commente l’étude de France Stratégie, montre par exemple que par l’opération du Saint-Esprit et des allocations familiales réunies, les femmes d’origine étrangère, maghrébines, africaines ou turques, font plus d’enfants en moyenne une fois en France que dans leur pays d’origine. Nous fournissons le biberon pour nous faire battre.

    Et le pire, c’est que grâce à des théories pédagogiques libertaires venues au secours du libéralisme mondialisé, nous refusons désormais d’enseigner la langue et la culture françaises à ces enfants dont nous pourrions parfaitement faire des Français parfaitement intégrés. Nous les laissons proliférer aux marges, nous satisfaisant du fait qu’ils achètent des smartphones, et autres produits de la civilisation mondialisée, et fournissent de la chair fraîche aux exploitants de misère humaine type Uber. Et, croit savoir la Fondation Jean Jaurès et les autres « think tank » de gauche, de futurs électeurs pour Anne Hidalgo. Dans leurs rêves ! Des enfants nés dans le ghetto, élevés dans le ghetto, n’ont rien en commun avec la boboïtude parisienne. Et leurs idoles, ce sont parfois moins Dominique Strauss-Kahn ou même Jean-Luc Mélenchon que Mohamed Merah. Faute d’éducation. Faute de transmission des valeurs républicaines.

    Je me fiche pas mal que les Françaises « de souche », qu’elles s’appellent Lévy ou Brighelli, noms gaulois caractéristiques, fassent ou non des enfants. Et je me soucierais assez peu que Lina ou Inaya en fassent davantage si nous prenions la peine de les former, de les instruire, de les intégrer. Ceux qui aujourd’hui crient au racisme parce que Causeur dit la vérité sont les mêmes qui depuis trois décennies ont laissé l’Ecole dégénérer, entre les mains des Jospin et Vallaud-Belkacem. Pour un peu je dirais que c’est eux qu’il faudrait pendre — mais je ne le dirai pas, ils seraient capables de croire que je les menace, eux qui menacent sans cesse tous ceux qui ne pensent pas comme eux.

     

    Normalien et agrégé de lettres, Jean-Paul Brighelli a parcouru l'essentiel du paysage éducatif français, du collège à l'université. Il anime le blog "Bonnet d'âne" hébergé par Causeur.
     
  • Un intéressant entretien avec Eric Zemmour.....

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              Lu sur le site du Centre royaliste d'Action Française (http://www.actionfrancaise.net) cet intéressant entretien avec Eric Zemmour ( propos recueillis par Charles Moussay ).

    ZEMMOUR2.jpgAF          Votre dernier roman, Petit frère, part d'un fait divers, l'assassinat d'un jeune homme habitant dans le XIXe arrondissement de Paris par un de ses amis, l'un étant de confession juive, l'autre musulmane. Voulez-vous dire que l'appartenance religieuse prime toute autre appartenance dans la France contemporaine ?

    EZ          Je ne donne pas seulement une résonance confessionnelle à ce fait divers. Yazid tue Simon parce qu'il est juif, mais aussi parce qu'il ne veut pas lui prêter de l'argent, mais aussi parce qu'il veut réintégrer sa "bande", et qu'il lui offre en quelque sorte un crime rituel. Enfin, il tue Simon parce qu'il veut être Simon. Il le tue pour détruire ce qu'il veut devenir. Religions, tribus, bandes, communautés, je montre une génération en quête d'appartenance collective parce qu'on l'a privée de l'appartenance nationale. Personne ne se sent français. On se sent juif, musulman, noir, chinois, ou encore algérien ou marocain, ou encore du 9-3, mais français est devenu une insulte de cour de récréation, l'insulte suprême. Dans mon roman, le fils du concierge, Kevin Boucher, dix ans, demande un jour à son père de faire ramadan. Pour ne plus être esseulé.

    AF          Il y a dans le roman un personnage étonnant, un homme politique qui découvre peu à peu la communautarisation de la société française. Vous lui faites dire que la France a le privilège « d'avoir la plus grande communauté juive et aussi la plus grande communauté musulmane d'Europe ». Et vous mettez dans sa bouche cette phrase terrible : « Une allumette et tout peut sauter. » N'y a-t-il plus moyen désormais de sortir de la logique communautaire ? Sommes-nous vraiment à la merci de conflits communautaires à large échelle ?

    EZ          Cette phrase m'a réellement été dite par un ministre. Je crois que la France est un pays de guerres civiles. En France, on croit que tout finit par des chansons. C'est faux, découvre mon narrateur. Tout commence par des chansons, et tout finit dans le sang.

    AF          Où est le problème principal pour vous : la déliquescence du modèle républicain et des instruments d'intégration comme l'école et l'armée ; le reflux de la culture française au bénéfice d'une culture étrangère américaine incapable de donner aux nouveaux venus, étrangers ou pas, une conception du monde propre à faire rêver et à faire aimer la France ; un trop grand afflux d'immigrés ?

    EZ          Les trois fronts convergent pour rendre la situation explosive. Nous aurions peut-être pu supporter l'une des trois... Nos politiques ont renoncé à se battre. Je me demande même s'il est possible de se battre sur ces trois fronts.

    AF          Un de vos personnages lâche tout à coup : « Baisse les yeux et trace. » Pensez-vous réellement qu'un grand nombre de nos compatriotes vivent ainsi dans la peur ?

    EZ          Oui. Je pense que dans les quartiers populaires, cette peur est omniprésente. Que des bandes font régner la terreur. Un de mes personnages, le concierge, les appelle « armée d'occupation », car ils règlent la vie de l'immeuble à leur rythme. Je pense que c'est beaucoup plus fréquent qu'on ne le dit, d'autant plus que ces bandes et leurs trafics alimentent beaucoup de gens qui, grâce à eux, remplissent le caddie.

    AF          Vous alternez des essais en général à grand succès (on se souvient du Premier Sexe en 2006 et de votre portrait de Jacques Chirac, L'Homme qui ne s'aimait pas, en 2002) mais aussi des romans (Le Dandy rouge, 1998, L'Autre, 2004) ; qu'écrivez-vous avec le plus de plaisir ? Voulez-vous être un romancier ou un essayiste ?

    EZ          J'aimerais bien garder ces deux fers au feu. J'aime écrire les deux types de textes. Ce n'est pas le même style, et pas le même plaisir. Pour l'essai, un plaisir intellectuel; pour le roman, un plaisir plus sensuel. On ne dit pas les mêmes choses non plus, en tout cas pas de la même façon, même si certains me reprochent de mettre trop d'idées et de thèses dans mes romans. Je suis persuadé au contraire que c'est le roman intimiste, autofictionnel, déconnecté de la réalité sociologique et politique qui tue le roman français actuel.

  • Imposteur ? Vous avez dit imposteur… ?

     

    Par François Reloujac

    Dans le courant de ce mois d’août 2015, Français et Anglais sont confrontés, par médias interposés, à la notion d’imposture. Les présentations et les points d’application ne sont pas les mêmes, les conséquences et l’ampleur des discussions non plus, mais ces deux débats permettent d’éclairer un peu le fonctionnement de notre société, de comprendre le sens des mots et de réfléchir sur l’importance du verbe dans toute société qui se réclame de la démocratie.

    L’Angleterre face au « syndrome de l’imposteur »

    Début août, le magazine britannique Vogue a publié une interview de la jeune actrice Emma Watson dans laquelle celle-ci déclarait que, malgré ses succès, elle se sentait un peu comme un « imposteur » dans le monde des acteurs et actrices. Faisant écho à cette déclaration, d’autres journaux d’Outre-Manche rappelaient que ce n’était pas la première fois que la jeune actrice laissait en confidence l’idée que son succès n’était pas mérité. Il serait donc obtenu comme par fraude. Surfant sur la popularité de l’actrice les médias britanniques ont exploité cette déclaration ; les uns pour dire, méchamment, que l’actrice faisait preuve de « fausse modestie » et les autres pour disserter, doctement, sur le « syndrome de l’imposteur ».

    Il y a peut-être une explication plus simple : Mademoiselle Watson est seulement une actrice dont l’humilité lui fait constater que l’art qu’elle cherche à servir est tellement grand que son jeu ne peut pas lui permettre d’atteindre la pureté et la plénitude de ce qu’il faudrait. Dans ce cas, le terme « imposteur » signifierait qu’elle croirait usurper une qualité qu’elle n’aurait pas. Sans aucune qualification pour en juger au regard de la technique cinématographique force est de constater que eu égard au succès populaire qui est le sien, elle n’usurpe rien du tout. Quant à vouloir expliquer cette réaction par un « syndrome » qui ferait d’elle une personne relevant de la médecine clinique, cela paraît invraisemblable. Et si, tout simplement, elle n’était pas qu’une véritable actrice et que, comme tout professionnel talentueux, elle était juste consciente de ses propres faiblesses ? Car plus quiconque maîtrise son art plus il connaît ses propres lacunes.

    Ici, donc, le terme « imposteur » est utilisé par une personne qui se qualifie ainsi elle-même, par une personne qui a peur de tromper les autres alors qu’elle ne le souhaite pas ; ce terme est par ailleurs en rapport avec une qualité extérieure que cette personne cherche à atteindre pour l’offrir aux autres alors qu’elle considère ne pas l’avoir. Dans ce cas l’« imposteur » se réfère au passé et met en garde ses admirateurs trop indulgents.

    Nous sommes aux antipodes de ce qui se passe en France.

    La France face à la suffisance de l’imposteur

    93318-imposteur-cotta,bWF4LTY1NXgw.jpgQuinze jours après le début de ce débat Outre-Manche, le président de la République française a déclaré, sans l’ombre d’un doute ni même d’une hésitation qu’il « continuerait » à baisser les impôts des Français en 2016… ajoutant, dans un premier temps, « si la croissance le permet ». Dans la présentation que les médias ont faite de son intervention, il n’est nulle part question d’imposture… et pourtant !

    D’abord, le président sait bien qu’il n’a pas baissé les impôts des Français, bien au contraire, il ne peut donc pas « continuer » à les baisser. Il n’a fait que réduire le nombre de ceux qui payent l’impôt au point que désormais, en France, le « consentement à l’impôt », fondement même de la démocratie, n’est plus accordé par les représentants des contribuables mais par les représentants de ceux qui ne payent pas l’impôt. On peut d’ailleurs se demander si les lois fiscales françaises, dans leur principe même, sont encore conformes à la Constitution. Ensuite, le président sait aussi que la croissance ne sera pas au rendez-vous, ni en 2015 ni en 2016. Il pourra éventuellement y faire croire en embauchant quelques fonctionnaires supplémentaires puisque le PIB est, pour faire bref, la somme de la valeur des productions vendues par le secteur privé et des dépenses engagées par le secteur public.

    Dès lors le mot « imposteur » doit ici être pris dans son autre acception – la plus courante –, celle d’une « personne qui abuse de la crédulité d’autrui par des discours mensongers » (dictionnaire historique de la langue française d’Alain Rey). En général, cette personne ne paraît pas souffrir d’un « syndrome ». Si syndrome il y a, c’est celui de crédulité et ce sont ses auditeurs qui en sont victimes et devraient se soigner. A l’inverse, bien souvent, ce genre d’« imposteur » est tellement sûr de lui et de l’autorité de son verbe qu’il en devient suffisant.

    Dans ce cas le terme « imposteur » concerne une personne qui ne veut surtout pas que quiconque le lui applique à elle-même car elle a pour but de tromper les autres ; ce terme est par ailleurs en rapport avec une action (réelle ou virtuelle) que cette personne cherche à vanter auprès des autres alors qu’elle sait qu’elle ne peut pas produire les résultats officiellement annoncés et attendus. Dans ce cas l’« imposteur » en appelle au futur et cherche à séduire ses « sujets » trop sceptiques, voire hostiles. •

  • Que cache l’affaire Eric Fournier ?

    Hongrie : L'ambassadeur de France décoré de la Grande-Croix de l'ordre du Mérite

     

    Par Pierre de Meuse

     

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    Le président Macron a cru bon de faire une déclaration officielle condamnant une dépêche diplomatique confidentielle adressée à la direction de l'Union européenne du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères français et à la Présidence de la république.

    Dans cette note, l’ambassadeur de France en Hongrie, Eric Fournier, 59 ans, en poste depuis 2015, faisait le point sur la situation dans le pays où il est accrédité pour le compte de ses supérieurs. Rien d‘autre que son travail, en somme, surtout qu’il devait quitter Budapest à la mi-juillet, et qu’il est d’usage qu’un chef de mission fasse un rapport de clôture avant de partir vers d’autres fonctions. Cette dépêche datée du 18 juin informait le gouvernement français sur l’état de l’opinion hongroise à propos de la politique de Viktor Orban, son premier ministre. Il y explique l’appui très majoritaire des Magyars à la construction du mur construit par le gouvernement pour barrer le passage à l’afflux des migrants clandestins. Il conseille aussi à ses mandants de ne pas se montrer trop crédules à l’égard des médias français, qui se montrent, selon lui, partiaux au point d’être souvent accusés de « magyarophobie » par des proches du gouvernement Orban. Les Hongrois sont également reconnaissants envers leur dirigeant pour sa politique économique et sa gestion de l’ordre public : en effet la croissance hongroise est 3 fois supérieure à la croissance française, la Hongrie bénéficiant du plein emploi, et les Hongrois connaissent une quiétude sécuritaire que la France a perdu depuis plusieurs décennies, tant sur le plan de la délinquance de droit commun que sur celui du terrorisme. Fournier relève que l’homme fort de Budapest a su « anticiper les problèmes posés » et qu’il recueille ainsi les fruits de sa prévoyance. Il ose également écarter l’accusation d’antisémitisme lancée contre le gouvernement du Fidesz-MPSZ sous prétexte que son ennemi juré, le financier Soros, est juif.

    Certes, d’autres chefs de mission diplomatique, comme les ambassadeurs de Suède, du Canada ou de Grèce, s’attachent à répercuter les condamnations de la « dérive illibérale » et « de populisme au pouvoir », mais Eric Fournier a choisi de faire son métier avec conscience et de décrire les faits sans les maquiller ; sans prendre le contrepied de la ligne défendue par le gouvernement d'Emmanuel Macron, hostile à l’équipe en place au palais Wellisch, il se permet de faire remarquer qu’elle ne pourra pas être couronnée de succès. C’est parfaitement conforme à l‘éthique d’un agent diplomatique, même si ce n’est pas conseillé pour un avancement partisan. Cependant, l’envoi d’un tel document ne peut être considéré comme une faute, dans la mesure où il est destiné strictement aux services compétents du ministère, eux-mêmes astreints au secret diplomatique. Pourquoi le Chef de l’Etat, interrogé sur cette note en marge du sommet de Bruxelles, se croit-il obligé de déclarer aux journalistes qu'elle ne correspond en rien à la position française ? Une note diplomatique interne est un document censé décrire une situation et non pas exprimer le sentiment du ministre. D’autant qu’il n’est nullement destiné à la publication ; les dépêches sont, rappelons-le, toujours chiffrées et ne peuvent être publiées qu’au bout de trente ans. 

    C’est que Médiapart, animé comme toujours par l’esprit partisan, a publié frauduleusement cette dépêche qui lui avait été communiquée par un fonctionnaire peu attentif au respect de son secret professionnel.

    Embarrassé, Macron tente de se justifier devant le tribunal médiatique :  « En rien, je ne partage les propos rapportés. En rien. [...] Je désapprouve en tous points les citations [d’Éric Fournier]. Elles ne correspondent absolument en rien à la position française. Elles ne correspondent en rien à tous les combats que j'ai menés dans ma vie politique, dans les défis électoraux qui ont été les miens et dans l'action que je mène depuis le début de ce mandat. » A la question, inquisitrice,  de savoir si l’ambassadeur allait être révoqué, Macron se souvient un peu tard qu’il y a des règles : « Est-ce qu'il appartient à l'autorité de révoquer un ambassadeur parce qu'il dit ce qu'il pense. Je ne le crois pas. Ou alors nous créerions un délit d'opinion au sein de la fonction publique ». Mais d’ajouter, menaçant : « Si une preuve m’était apportée que de tels propos aient été tenus publiquement, alors cet ambassadeur serait révoqué séance tenante. » 

    Que remarquer dans cette réponse du président ? D’abord que Macron n’était nullement obligé de répondre, concernant un document du ministère qui avait « fuité » à la suite d’une indiscrétion. Il aurait même dû annoncer une procédure d’enquête pour déterminer – et sanctionner – l’agent public indélicat. Or il n’en fait rien, et tourne toute sa vindicte contre l’auteur du rapport incriminé. Pour amadouer les sycophantes de la meute journalistique, il laisse même entendre qu’il a limogé Eric Fournier, alors qu’il était connu de tout le service qu’il devait quitter ses fonctions dans quelques jours. Cette attitude tranche avec l’image que Macron cherche à donner de sa fonction. Il disait il y a deux ans que la place du roi est toujours vacante. Le moins que l’on puisse dire est qu’il ne faut pas compter sur lui pour la remplir : il se conduit avec le pouvoir médiatique comme le gouvernant d’un pays occupé avec les autorités d’occupation. Cela fait effectivement longtemps que la France n’a plus de politique étrangère libre. Depuis son avènement, Jupiter n’a obtenu aucun succès sur ce plan et tous les objectifs qu’il s’était fixés ont été abandonnés. En attendant, les officines clandestines peuvent rédiger les tableaux d’avancement des ministères, et leurs membres peuvent violer leur déontologie impunément au mépris du bien commun et de l’efficacité étatique. Avec ce type d’expérience, les courriers diplomatiques seront réduits à de simples exercices de brosse à reluire et la seule sanction, favorable ou non, sera celle d’Edwy Plenel et de ses pareils !

    Magyar_Érdemrend_Szent_Koronával_ékesített_nagykeresztjének_csillaga_hadidíszítménnyel_és_kardokkal.pngUn autre camouflet a été infligé à Macron (doit-on dire à la France ?) par Viktor Orban. Reçu au palais du gouvernement, Eric Fournier a reçu avant de rendre son accréditation la plaque en argent de grand-croix de l’ordre (royal) du Mérite, fondé en 1922 par le régent Horthy et rétabli en 1991. Cette distinction inhabituelle donnée à l’ambassadeur de France est supposée montrer que la Hongrie sait reconnaître ses vrais amis. La France, malheureusement, n’a pas cet avantage.  

    Pierre de Meuse

    est Docteur en droit, conférencier, sociologue et historien.

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Ne prenez pas votre cas pour une généralité !

    En réponse à un hurluberlu qui demande que l'on supprime le jour férié du 15 Août :

    1: la demande de l'hurluberlu (0'27, dans "Les grandes gueules") :

    https://twitter.com/SD_0101/status/1691441157342216194?s=20

    2 : la réponse du peuple, des vrais gens : veille du 15 Août... :

    https://twitter.com/JMPotdevin/status/1691397719514836992?s=20

    Lourdes. Des milliers de pèlerins à la procession mariale - ladepeche.fr

     

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    1. La vente de la France "à la découpe" par le Système se poursuit...(dans Front populaire, extrait) : Daniel Kretinsky devrait racheter la branche principale du Français Atos. Or, le fait que le milliardaire tchèque acquière un groupe informatique en lien avec l'armée française ne semble pas préoccuper l'exécutif...

    "ARTICLE. L’homme d’affaires tchèque (ci-dessous, ndlr) devrait racheter la branche principale d’Atos. Pourtant, une partie des activités du groupe informatique est en lien avec les activités militaires françaises. Sans que ça n’émeuve à l’Élysée.

    La France à la découpe a longtemps été l’un des slogans résumant l'action d'Emmanuel Macron, que ce soit en tant que secrétaire général adjoint au cabinet de l’Élysée sous François Hollande, comme en tant que ministre de l’Économie ensuite, puis lors de son premier mandat présidentiel. Malgré les discours vantant le changement de doctrine depuis 2020, l’État peine toujours à protéger ses entreprises stratégiques lorsque des groupes étrangers lorgnent dessus. C’est désormais le cas avec Atos, « leader international de la transformation digitale », qui devrait céder Tech Foundation à EPEI, la société d’investissement du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.

    Assez logiquement, l’opération fait grincer les dents. Le 2 août, 82 sénateurs et députés Les Républicains ont publié une tribune au Figaro, appelant à ce que Atos soit « absolument maintenu sous le giron français ». Si les élus de droite s’insurgent, c’est que « l’hypothèse de voir un acteur étranger si puissant s’approcher de nos capacités militaires ultra-sensibles mérite toute notre attention ». Dans leur ligne de mire, la dépendance de l’armée française, notamment aux supercalculateurs qui exécutent les simulations « désormais indispensables à la mise au point des armements stratégiques » dans le cadre de la force de dissuasion nucléaire.

    Daniel Kretinsky n’est pas le seul à s’être intéressé à Atos, dont il devrait obtenir, avec Tech Foundations, la partie historique du groupe, pour une bouchée de pain, 100 millions d’euros. Airbus, mais aussi Astek en partenariat avec le français ChapsVision s’est également positionné. Dans une enquête publiée ce lundi, Challenges révélée que le secrétaire général de la présidence, Alexis Kohler, l’éminence grise en matière économique d’Emmanuel Macron, a enterré le projet français. En avril 2023, Astek et Chapsvision lui ont envoyé un courrier stipulant leur volonté de « sanctuariser les activités particulièrement sensibles » d’Atos..." 

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    2. Combien de morts Florian a-t-il évité à Nanterre ?

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    FLORIAN EN LIBERTÉ ! 

     

    https://www.oisehebdo.fr/wp-content/uploads/2023/07/florian-menesplier.jpg

     

    3. Sans commentaire(s)... :

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    4. (Source : Police et Réalités) La partie pourrie de notre (in)Justice a encore frappé ! Le médecin de 80 ans violemment agressé à Nice réagit en vidéo à la décision de justice (?) remettant en liberté son agresseur ignoble :

    "Je trouve que c’est presque justifier la violence que de ne pas prendre des dispositions immédiates"

    https://policeetrealites.com/2023/08/16/%f0%9f%87%ab%f0%9f%87%b7-nice-le-medecin-de-80-ans-violemment-agresse-reagit-en-video-a-la-decision-de-justice-remettant-en-liberte-son-agresseur-je-trouve-que-cest-presque-justifier-la-vio/

     

    NOUS VOULONS QUE

     

    DES JUGES QUI

     

    PRENNENT DES

     

    DÉCISIONS PAREILLES

     

    SOIENT JUGÉS !

     

     

    5. Pour notre plus grand plaisir, Goldnadel "se lâche" sur cette foldingue de Julie Armanet - qui n'aime pas Sardou... mais, qu'est-ce qu'on, s'en fiche de ce qu'elle aime ou pas ! - et nous livre un de ces excellents et savoureux traits d'esprit dont il a le secret : 

    "Difficile de mieux montrer la sottise et l’intolérance de la gauche Armani. Armanet qui se la joue révolutionnaire : Conne et Marat."

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    6. Le (bon) conseil de Dominique Dupré-Henry :

    "A voir absolument sur @France5tv le 04/09 ! Comment sauver nos arbres en ville ? Qu’est-ce qui est le plus efficace pour faire baisser la température ? @hugoclement part à la rencontre des citadins qui se battent contre la bétonisation #AuxArbresCitoyens"

    https://www.francetvpro.fr/contenu-de-presse/57051361

     

    7. La Marine nationale diffuse cette courte vidéo sur tweeter : VIVE LA ROYALE ! Et un budget pour nos Armées de 4% du PIB (hors salaires/retraites) : 1% pour chacune des trois Armes (Air, Terre, Mer) et 1% pour le nucléaire, les trois armes confondues) :

    "Le Triomphant, Le Téméraire, Le Vigilant et Le Terrible. Tapis dans l’océan, indétectables, porteur de l'arme nucléaire, ils patrouillent successivement pour assurer la permanence à la mer de la dissuasion nucléaire. Ce sont nos sous-marins nucléaires lanceurs d’engins."

    (extrait vidéo 0'55)

    https://twitter.com/MarineNationale/status/1691472565305323520?s=20

    Le sous-marin nucléaire lanceur d'engin Le Terrible de classe Le Triomphant

     

     

    À DEMAIN !

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  • Une soirée exceptionnelle avec le prince Jean autour des PME....

    Mercredi 25 janvier 2012, à 19 h, au Golf de la Boulie, à Versailles, le prince Jean, à l’invitation du club des créateurs et entrepreneurs d’Ile-de-France Invest-y Angels, expliquera sa conception du “management capétien”.

     

    cercle vauban

    Nous avons, ici-même, récemment présenté l'heureuse initiative du Prince Jean de créer une Collection de textes de références, facilement accessibles au grand public, et exprimant clairement sa pensée et ses positions sur tous les thèmes majeurs de notre aujourd'hui :     

    Les PME la première brochure des Cercles Vauban.pdf

    cercle vauban.jpg

     Site officiel du Prince Jean : http://princejeandefrance.fr/

    A cette occasion, il présentera la première plaquette du Cercle Vauban consacrée aux petites et moyennes entreprises, “Les PME pour revitaliser la France”.

    Comme le soulignent les organisateurs de cette soirée, le prince se replace dans la lignée de ses ancêtres capétiens, bâtisseurs de la France. Son objectif est ambitieux et il l’avait affirmé bien avant que d’autres vantent, fort opportunément, le made in France. Il a décidé de participer activement à la promotion des petites et moyennes entreprises.

    « Les PME ne représentent pas, à mes yeux, une simple catégorie économique, déclare-t-il, c’est au cœur même de notre vie sociale qu’elles constituent une réalité extraordinairement présente et influente.””

    La conférence laissera une large part aux débats.

    Indications pratiques

    Cette rencontre se tiendra le 25 janvier, à 19 h, dans le cadre accueillant et prestigieux du Golf de la Boulie, route du Pont Colbert, 78000 Versailles (à 20 minutes de Paris)

    Le golf dispose d’un grand parking (gratuit).

    Participation : 40 euros (exceptionnellement, le coût n’est pas majoré pour les non-membres du club organisateur). Les conjoints sont les bienvenus.

    Pour les membres et les amis de l’association Gens de France, l’inscription peut se faire auprès de M. Jean de Saint-Rémy : j-s-r@wanadoo.fr .

  • Le livre-enquête de la Nef sur l'Islam...

    islam nef.jpg

    160 pages, 19 euros

    L’islam est-il un danger pour l’Europe ? Avec la présence de plus en plus importante des musulmans dans nos pays européens, et tout particulièrement depuis le choc des attentats terroristes du 11 septembre 2001, cette question est désormais sur toutes les lèvres. Pour y répondre, Christophe Geffroy et Annie Laurent ont interrogé des chrétiens connaissant bien l’islam et venant d’horizons différents. À chacun, les trois mêmes questions ont été posées : 1) L’islam est-il selon vous intrinsèquement mauvais et dangereux, est-il totalitaire ? 2) L’islam a-t-il remplacé le communisme comme danger majeur pour l’Europe ? 3) Peut-on cohabiter pacifiquement avec l’islam, peut-on et doit-on dialoguer avec lui ? Cette enquête a été menée auprès de : Bernard Antony, le P. Frédéric-Marc Balde, le P. Maurice Borrmans, le P. Henri Boulad, Rémi Brague, le P. Michel Gitton, le P. François Jourdan, le P. Mansour Labaky, Laurent Lagartempe, le P. Michel Lelong, René Marchand, Dominique et Marie-Thérèse Urvoy, l’abbé Guy Vandevelde.

    christophegeffroy.jpg
    Christophe Geffroy

                Voici ce qu'écrit Annie Laurent, en guise de conclusion:

                "....La seule manière de garantir une cohabitation harmonieuse en Europe est de traiter les musulmans en tant que personnes, titulaires des mêmes droits et tenues aux mêmes devoirs que les autres ressortissants. Cela passe par leur assimilation individuelle à la culture qui les accueille, ce qui implique bien sûr des renoncements de leur part. Mais la paix est à ce prix et elle est inséparable de la vérité, comme le rappelle fréquemment le pape Benoît XVI.

                Encore faut-il que les Européens se ressaisissent dans trois domaines cruciaux : 1°) qu'ils cessent de rougir de leur patrimoine religieux, culturel, historique et retrouvent leur liberté intellectuelle pour affronter avec courage et sans peur, celle-ci pouvant conduire à l'irrationalité ; 2°) qu'ils renoncent à anticiper un assujettissement qui ne leur est pas (encore) imposé car cette attitude que j'appelle "dhimmitude mentale" les conduit à des concessions dangereuses ; 3°) qu'ils oeuvrent à redonner à leurs sociétés décadentes le visage attrayant de l'Evangile, ce qui passe par leur conversion."

    annie laurent.jpg
    Annie Laurent
  • La Semaine de MAGISTRO, une tribune d'information civique et politique

    Magistro + gros.jpgDépassons les appareils et les discours dits de droite, dits de gauche ou d'ailleurs  ...  partageons les fondamentaux !

    MAGISTRO vous invite à lire : 

     

    Sophie de MENTHON   Chef d’entreprise, présidente d'ETHIC 
    Sexe
    Il faut voter OUI à la loi Macron
    Ivan RIOUFOL   Journaliste politique  Les chrétiens, ces oubliés de la république
    Denis TILLINAC   Ecrivain   L’imposture des valeurs "républicaines"
    Maxime TANDONNET   Haut fonctionnaire   Quand le 49-3 rappelle... la IVe République
    Arnaud TEYSSIER   Haut fonctionnaire, historien   De "la religion civile républicaine"
    Jean SALVAN   Officier, général de corps d'armée   Islam et attentats
    Eric ZEMMOUR   Journaliste politique   Ukraine : Hollande, Merkel et l'alliance russe
    Michel SEGAL   Mathématicien   Ukraine
    Alain CORVEZ   Conseiller en stratégie internationale   Avec les BRICS, pour un système gagnant-gagnant
    RAPPEL :
    Article de Rémi BRAGUEsur l'Islam - Pour une hygiène de la polémique, 13 juillet 2008 
                                                                                                    
    Transmettez, faites suivre ... 

  • Numéro d’été de Politique magazine : « Le pape François, intégralement politique »

     

    Découvrez le numéro de juillet-août !

    Dossier : Laudato si', intégralement politique

    A quelques mois de la conférence sur le climat qui se tiendra à Paris fin 2015, le pape a donc publié son encyclique tant attendue sur l'écologie. Laudato si' fait la part belle à l'écologie humaine qui prend en compte la nature dans son intégralité : l'homme et son environnement. Une vision anthropologique en totale opposition avec celle promue par nos sociétés occidentales où l'homme se prend pour son propre dieu. Politique magazine explore et interroge cette notion « d'écologie intégrale » à la lumière de la crise environnementale, morale, sociale et finalement politique qui caractérise ce que le philosophe Jean-François Mattéi a appelé « l'immonde moderne »..

    Plus de 20 pages de dossier !

    « C’est de toute référence transcendante que l’homme moderne souhaite se détacher…»,Rémi Brague, philosophe

    « Les événements du XXe siècle et les prémices du XXIe siècle amènent à reconsidérer les notions même de progrès, de science et d’intelligence », Gérard Leclerc, essayiste et éditorialiste

    « Au fond, l’idéologie progressiste du métissage, qui détruit les cultures du monde, est anti-écologique »,
    Gaultier Bès, initiateur du mouvement des Veilleurs

    « La technologie ne connaît que l’individualisme le plus sauvage que le pape dénonce comme le mal absolu »,
    Hilaire de crémiers, directeur de Politique magazine

    « Au-delà du climat, de l’environnement, la question de fond est bien en effet une question d’ordre éthique »,
    Pierre Chalvidan, professeur honoraire de droit public

    « Placé au sommet de la Création, l’homme n’en est pas moins une créature », François Reloujac, analyste

    « Contre le nihilisme contemporain, ce que la pape nous enseigne est une écologie proprement politique », Christian Tarente, éditorialiste 

    Et aussi dans ce numéro… 54 pages d’actualité, d’analyse et de culture !  

    pape pm.jpg

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  • Les déclarations du pape : Il n'y a pas à s'étonner

    Le pape Pie XII

     

    Par Antiquus  

    Ce commentaire - du 13 septembre - complète les articles que nous avons publiés ici sur les prises de position récentes du pape François. Antiquus y préconise le retour à une politique capétienne d'indépendance politique à l'égard de la papauté. Le cas échéant, on pourra se reporter aux articles concernés.  (Liens ci-dessous). Merci à Antiquus !  LFAR

     

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    Il n'y a pas à s'étonner : les déclarations du pape, comme l'a montré Dandrieu, sont l'aboutissement d'une évolution déjà fort ancienne de la doctrine pontificale.

    Dandrieu la fait remonter à Pie XII. Je pense qu'elle est déjà présente chez Léon XIII. En fait, du moment où les papes ont perdu leur pouvoir temporel, ils ont estimé qu'ils n'avaient plus aucune responsabilité à tenir à l'égard du gouvernement des Etats. D'où la condamnation de la peine de mort, dont Maistre disait qu'elle était le fondement de tout pouvoir. D'où l'abandon de l'Etat chrétien et la nouvelle doctrine sur la liberté religieuse, et aussi la délégitimation de la nation, et la transformation de l'Eglise (à usage externe seulement) en une ONG, se revendiquant comme la plus ancienne et la plus vénérable.

    Faut-il en déduire que la papauté n'est plus à la tête de la « seule internationale qui tienne » selon l'expression du martégal ? Il nous suffit de puiser dans l'héritage capétien les principes du gallicanisme, qui nous autorise à invoquer l'étanchéité de la France aux interventions pontificales qui s'opposent à la légitime perduration de notre pays.  

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    En deux mots : Désolés, Saint-Père, nous ne sommes pas d'accord

    François, pape philanthrope

    Rémi Brague au Figaro : « Non, la parabole du bon Samaritain ne s'applique pas aux États ! »

  • Sur Europe 1, ”On n'est pas des rock stars de la com'” : l’Élysée s'inquiète du rejet de Macron par les Français

    Alors que la majorité et le gouvernement s'attachent à défendre le bilan présidentiel, Emmanuel Macron reste bas dans les études d'opinion. De quoi inquiéter son entourage, qui réfléchit à la meilleure manière de se débarrasser enfin de l'étiquette de "président des riches". 

     

     

    Mais-pourquoi-Emmanuel-Macron-veut-reformer-les-retraites.jpg

    Les études d'opinion inquiètent l’Élysée. Malgré quelques indicateurs positifs, comme la baisse du chômage, la cote d'Emmanuel Macron demeure basse dans les sondages. Vendredi, dans une étude publiée dans Le Figaro, 64% des Français le qualifient ainsi de "mauvais président". Et si le président de la République, comme il y a deux semaines devant des salariés à Dunkerque, tente de vanter son bilan, les Français n'y croient pas. Au sommet de l'État, on cherche donc à mieux communiquer autour des bons résultats. 

    "Nous avons des difficultés à être entendus sur notre politique", reconnait un proche du chef de l'État. Un constat que partage une ministre, qui renchérit : "C’est sûr qu’on est pas des rock stars de la com'".

    "Faire valoir la sincérité de nos politiques"

    Autour d’Emmanuel Macron, on cherche donc la bonne équation. "On va être plus offensif", promet l’un de ses conseillers, "on va se battre pour faire valoir la sincérité de nos politiques, notamment pour les plus modestes". Du côté de l'Élysée, où on est bien conscient que l’étiquette "président des riches" colle encore au chef de l'Etat, une des pistes consiste donc à multiplier les déplacements sur le terrain, en développant un agenda présidentiel uniquement autour des bons résultats. 

    Mais cette communication n'est pas toujours bien maîtrisée, parfois à cause du président lui-même. Jeudi dernier, Emmanuel Macron était à Angoulême pour annoncer 5 milliards d’investissement et des centaines d’emplois, mais l’opinion n’aura retenu que sa photo polémique avec un t-shirt caricaturant les violences policières.

    Par Jean-Rémi Baudot, édité par Antoine Terrel.

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Tu mérites un amour...

    Arts & Ciné : Tu mérites un amour : un film français de Hafsia Herzi, avec Hafsia Herzi (Lila), Jérémy Laheurte (Rémy, l’ami infidèle de Lila), Anthony Bajon (Charly, l’étudiant photographe et poète) et Djanis Bouzyani (l’homosexuel).

    Tu mérites un amour… En tout cas ce film ne mérite pas d’être vu et, j’aurais écrit que le nom du réalisateur méritait d’être retenu pour ne plus me fourvoyer dans ses productions… mais…

    Mais Hafsia Herzi est une réalisatrice, et c’est aussi l’actrice principale de son opus, la très belle Lila … alors il lui sera beaucoup pardonné… sa beauté sauve son film… et même mon épouse en est d’accord !

    Quant au titre… Tu mérites un amour…  Anthony Bajon – le Thomas de La Prière – nous apprend qu’il s’agit d’un poème de Frida Khalo, artiste peintre mexicaine féministe, révolutionnaire et communiste du siècle dernier… Tout pour plaire… :
    « Tu mérites un amour décoiffant, qui te pousse à te lever rapidement… » … et à quitter la salle.

     

     

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 350 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire  

     

    Titre

    Violent/scabreux

    Date

    Il aurait été très dommage de ne pas le voir

    Moonwalk One

    non

    22/08/2019

    Une bonne soirée

    Fête de famille

    non

    12/09/2019

    Un très bon film

    Fourmi

    non

    06/09/2019

    Un bon film

    Mjolk, la guerre du lait

    non

    13/09/2019

    intéressant

    Once upon a time… in Hollywood

    oui

    28/08/2019

    A revoir en VF

    Van Gogh et le Japon

    Non

    13/06/2019

    J’aurais pu dû ne pas le voir

    Tu mérites un amour

    oui

    15/09/2019

    Je m’y suis ennuyé

    Un havre de paix

    non

    10/07/2019

    Je n’ai pas aimé du tout

    Nous finirons ensemble

    non

    12/05/2019

    Le film à retenir depuis le 1er janvier

    Le chant du loup

    Non

    15/03/2019

     

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Deux moi

    A l’affiche : Deux moi : un film français de Cédric Klapisch, avec François Civil (Rémy) et Ana Girardot (Mélanie).

    Nous avions bien aimé Ce qui nous lie, du même réalisateur, avec les deux mêmes acteurs, en lui reprochant néanmoins d’être trop long…

    C’est la cas aussi de ce nouveau long-métrage (1H50) qui n’a pas, loin s’en faut, l’intérêt du premier.

    Cédric Klapisch se livre à une réflexion sur la solitude et sur les traumatismes de l’enfance en même temps qu’il nous sert un éloge de la psychothérapeutique.

    Le décor glauque est bien celui du Grand Remplacement, et, à l’image d’une autre paumée, la Lila du Tu mérites mon amour, Mélanie ouvre son lit.

    Deux moi… de vous à moi… autant rester seul, chez soi.

     

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et 400 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire  

     

    Titre

    Violent/scabreux

    Date

    Il aurait été très dommage de ne pas le voir

    Moonwalk One

    non

    22/08/2019

    Une bonne soirée

    Fête de famille

    non

    12/09/2019

    Un très bon film

    Les hirondelles de Kaboul

    non

    17/09/2019

    Un bon film

    Mjolk, la guerre du lait

    non

    13/09/2019

    Très intéressant

    Thomas Pesquet, l’étoffe d’un héros

    non

    20/09/2019

    A revoir en VF

    Van Gogh et le Japon

    Non

    13/06/2019

    J’aurais pu  ne pas le voir

    Deux moi

    oui

    21/09/2019

    Je m’y suis ennuyé

    Un havre de paix

    non

    10/07/2019

    Je n’ai pas aimé du tout

    Nous finirons ensemble

    non

    12/05/2019

    Le film à retenir depuis le 1er janvier

    Le chant du loup

    Non

    15/03/2019

     

  • L’enjeu Africain ! par Christian Vanneste

    On se demande pourquoi il reste encore un seul Français pour soutenir un pouvoir dont le bilan est calamiteux. Il se voulait exemplaire et les démissions se multiplient dans un bruit persistant de casseroles. Il se voulait réformateur et efficace. Les résultats de la France dont la dette vient de passer les 100% du PIB sont moins bons que ceux de nos voisins et partenaires. Qui plus est, la méthode employée pour la réforme des retraites a été dévastatrice. On pouvait penser qu’avec sa maîtrise de l’anglais, Macron existerait sur la scène internationale. Sa provocation sur l’OTAN en mort cérébrale a montré au contraire à quel point il était isolé. Et cela s’est produit au moment même où 13 de nos soldats mouraient au Mali dans une guerre sans fin.

    VANNESTE.jpgLe successeur du général de Villiers, comme chef d’état-major des armées, François Lecointre a déclaré :  » si nous laissons le chaos s’installer, les États sahéliens vont s’effondrer sur eux-mêmes, laisser la place à l’État islamique, ce qui provoquera une pression migratoire sur l’Europe, avec tous les risques populistes que cela entraînera. » On observe dans cette phrase un enchaînement logique : la lutte contre les rebelles islamistes sahéliens protège les Etats fragiles de cette région. Si ceux-ci étaient renversés par les islamistes, il y aurait de nombreux réfugiés en Europe et une réaction populiste des peuples européens. Mais on remarque aussitôt que cette logique est plus politique que militaire :  elle reprend les discours du Président, et du Ministre des Affaires étrangères, et désigne le populisme comme danger ultime. Que vient faire le populisme ici ? L’ennemi que combat l’armée française est le djihadisme. Le « populisme » est un adversaire politique du pouvoir français que le général Lecointre devrait servir, si les Français lui confiaient le destin du pays. Ce n’est pas un risque mais un choix démocratique qui sort du champ réservé au militaire. Le populisme, c’est la volonté du peuple de faire entendre ses priorités comme souverain légitime d’une démocratie. Qu’il veuille préserver son identité et s’opposer à l’invasion migratoire est un choix légitime et non un danger qui justifierait curieusement qu’on s’oppose au djihadisme, comme péril secondaire. Le refus de l’immigration africaine, et singulièrement musulmane, n’a pas attendu les vagues migratoires issues du « printemps arabe » pour s’exprimer. C’est le remplacement de population qu’on constate à l’oeil nu dans les grandes villes, et que les chiffres des naissances confirment, qui depuis longtemps suscite une condamnation de la politique française, sans lien avec la guerre au Sahel

    C’est maintenant, dans l’année qui vient, que se joue l’avenir du Sahel » a ajouté le général Lecointre, annonçant qu’on allait passer à la vitesse supérieure, et se montrant pessimiste si la solution politique favorisée par la maîtrise militaire du champ de bataille n’apparaissait pas au cours de cette année « charnière

    Or, la situation au Sahel a de quoi rendre pessimiste. Sur le plan militaire, les armées des Etats du Sahel, à l’exception de celle du Tchad, peut-être celle de la Mauritanie, récemment formée et équipée et qui a remporté des succès sur le terrain, ne sont pas capables d’affronter les djihadistes. Les 71 morts et les 30 disparus (?) de l’armée nigérienne à la suite d’un raid djihadiste à Inates viennent encore de le démontrer tragiquement. Les moyens que l’armée française déploie dans le cadre de l’opération Barkhane sont sans proportion avec l’enjeu : 4500 hommes, 200 blindés, 6 avions de combat, une vingtaine d’hélicoptères et quelques drones. Elle reçoit l’aide de quelques dizaines de Britanniques et d’Estoniens des forces spéciales. Par ailleurs, au Mali, la MINUSMA intervient au nom des Nations Unies notamment pour maintenir l’ordre et la sécurité dans les villes et soutenir le gouvernement légitime. Elle mobilise 16 000 hommes essentiellement des militaires et des policiers venant de près d’une cinquantaine de pays, avec une dizaine de gros contributeurs, dont des pays d’Afrique francophone, du Sahel en particulier, et, il faut le souligner, un millier d’Allemands. La France n’est pas seule mais c’est elle qui assure les missions les plus dangereuses pour entraver au nord du Mali et au Niger le passage des armes et des combattants depuis la Libye. Quant à la poussière d’unités venant du bout du monde, par exemple de Chine ou du Bangla Desh islamiste, on peut s’interroger sur les raisons de leur présence et sur l’efficacité de ce type de mosaïque militaire déployée par l’ONU qui n’a jamais fait ses preuves. La France déplore 41 morts depuis l’opération Serval, la Minusma, 198. Peut-on espérer des résultats définitifs sur un territoire de près de 5 millions de KM2, dont 1,2 pour le seul Mali alors que l’ennemi qui ne comprend que quelques milliers de combattants est véloce et furtif, bénéficie de soutiens dans la population et utilise les antagonismes tribaux ?

    Sur le plan politique, la fragilité des Etats issus d’une décolonisation menée au pas de charge est un handicap considérable. Le Mali, le Niger, le Tchad ont leur capitale au sud de pays immenses dont les populations sont diverses et souvent opposées, comme les Touaregs du Nord et les Bambaras de Bamako, sans compter les Peuls au Mali. Bâtir des démocraties libérales dans un tel contexte est une illusion. La présence d’armées étrangères dans ces pays musulmans dont les peuples ont appris de leurs gouvernements souvent corrompus que tous leurs malheurs venaient de la colonisation présente un risque majeur : celui d’un basculement de la population. Des manifestations ont déjà visé les troupes françaises. Des Maliens nombreux réfugiés en France et des soldats français risquant leur vie au Mali pour y assurer la paix, avec un courage et une intelligence qui compensent la faiblesse des moyens, et qui se font insulter sur place, c’est insoutenable !

    Si l’espoir d’assurer la consolidation des gouvernements dans cette région du monde doit demeurer modeste, il y a une  priorité stratégique qui peut seule mettre fin au djihadisme : il faut rétablir le verrou que constituait la Libye de Kadhafi. Celui-ci avait des visées d’expansion qui nous avaient amenés à le combattre au Tchad, mais il s’opposait aux islamistes et contrôlait la marqueterie tribale de son pays. L’intervention en faveur de ses ennemis, notamment les Frères musulmans de Misrata, a été plus qu’une faute. Il est indispensable que la Libye retrouve un régime fort sur l’ensemble de son territoire. C’est la clef de la pacification du Sahel !

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  • «Le couple franco-allemand n’existe plus: le refus de Merkel de soutenir la Grèce et la France face à Erdogan le prouve»

    Emmanuel Macron et Angela Merkel à Bruxelles, le 20 juillet 2020. JOHN THYS/AFP

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

    Erdogan multiplie les provocations en Méditerranée orientale or Merkel... renvoie dos à dos la Grèce et la France d’un côté et la Turquie de l’autre! L’Allemagne ne se détermine qu’en fonction de ses intérêts nationaux, argumente Jean-Loup Bonnamy, agrégé de philosophie et spécialiste de philosophie politique.

    «Grand mamamouchi»: c’est la dignité turque imaginaire que se voit conférer Monsieur Jourdain, le célèbre bourgeois gentilhomme de Molière. Cet honneur fictif permet de duper le vaniteux personnage, qui accepte alors de donner sa fille en mariage au soi-disant fils du Grand Turc (en réalité un jeune roturier français déguisé). Si la Turquie permet de former des mariages au théâtre, elle pourrait bientôt aussi causer des divorces en politique.

    En effet, les tensions actuelles en Méditerranée orientale révèlent la crise profonde du couple franco-allemand. Ainsi, alors que Paris est en plein bras de fer avec le Président Erdogan, l’Allemagne a mis sur le même plan, d’une part, les Grecs - qui sont pourtant les agressés - et leurs alliés Français et, d’autre part, les Turcs, appelant toutes les parties à «éviter l’escalade».

    Si nous avions réellement une relation privilégiée avec l’Allemagne, alors la chancelière Merkel aurait dû nous apporter son plein soutien contre l’agressivité et l’expansionnisme islamiste de la Turquie. Or, contrairement à ce que croient les élites françaises, il n’y a plus de relation privilégiée entre Paris et Berlin. Déjà en 1963, de Gaulle avait été déçu par l’attitude allemande lorsqu’il comprit que la RFA ferait toujours passer son engagement au sein de l’OTAN avant l’alliance française.

    La réunification a aggravé les choses en faisant basculer le centre de gravité de l’Allemagne vers l’est. Bonn, l’ancienne capitale de la RFA, n’était qu’à 250km de Strasbourg. Aujourd’hui Berlin est à 600km de Strasbourg, mais à seulement quelques dizaines de kilomètres de la frontière polonaise. Ce nouveau centre de gravité a éloigné l’Allemagne de la France mais a lui a permis de se constituer un «hinterland» en Europe centrale, où elle a délocalisé une partie de sa production, y faisant fabriquer à bas prix les composants qu’elle utilise pour son industrie. Cela lui permet aussi d’organiser un puissant dumping social dans le secteur agricole grâce à la venue massive de travailleurs détachés issus d’Europe de l’Est, ce qui met en difficulté les agriculteurs français.

    Depuis quinze ans, l’Allemagne mène une politique strictement égoïste. Elle a saboté l’Union pour la Méditerranée. Elle a empêché le rapprochement, souhaité par les Français, entre EADS et l’industrie de défense britannique. En 2011, elle a renoncé au nucléaire sans consulter ses partenaires européens. Peu importe que cela fasse bondir ses émissions de CO2 ou gêne les entreprises françaises. En 2013, Berlin n’a apporté qu’un soutien dérisoire à notre opération au Mali, opération qui a pourtant renforcé la sécurité européenne en empêchant la constitution d’un micro-État terroriste et permis la reprise des investissements allemands au Mali. En 2015, l’Allemagne a accueilli unilatéralement un million de migrants.

    Surtout, elle profite de l’euro qui nous interdit de dévaluer et de faire baisser notre coût du travail. L’excédent commercial allemand est le plus élevé du monde (entre 7 et 9 % de son PIB chaque année), ce que même la Commission européenne a jugé excessif et déstabilisateur. Cet excédent gigantesque a pour contrepartie les déficits commerciaux des autres pays européens. À lui seul, le déficit avec l’Allemagne représente chaque année environ un tiers du déficit commercial français total.

    Pour maintenir cet excédent, l’Allemagne se distingue par son opposition forcenée à tout protectionnisme européen. Un exemple est révélateur: les panneaux solaires chinois fabriqués bénéficient d’une politique de dumping de l’État chinois, des subventions publiques massives permettant aux entreprises chinoises de vendre à perte et ainsi d’asphyxier la concurrence européenne. Une PME allemande, Solar World, avait porté plainte devant la Commission européenne. Une fois n’est pas coutume, la Commission a reconnu que les règles de la concurrence n’étaient pas respectées et a mis en place de barrières protectionnistes. Par peur de voir ses propres exportations frappées de mesures de rétorsion par la Chine, l’Allemagne a fait pression et a finalement obtenu la suppression de cette protection anti-dumping, et ce contre l’intérêt de tous les autres Européens et même des entreprises photovoltaïques allemandes.

    Dans l’équipe européenne, l’Allemagne est à la fois le capitaine et un joueur qui aime bien marquer contre son camp lorsque c’est son propre intérêt. C’est ce qu’elle fait en ménageant Erdogan. Mais elle ne semble pas voir qu’en agissant ainsi, elle compromet la sécurité de toute l’Europe. Le Président turc n’est en rien l’équivalent musulman des démocrates-chrétiens allemands ou italiens. En Syrie, il a soutenu, financé et armé les djihadistes, djihadistes qu’il envoie aujourd’hui en Libye. Dans tous les pays européens, il appuie le communautarisme: en octobre 2015, il avait tenu un meeting à Strasbourg devant 12.000 membres de la communauté turque ; il y avait invité les Turcs vivant en Europe à ne pas s’intégrer à la culture et aux valeurs de l’Occident. Dans la salle, hommes et femmes étaient séparés. Aujourd’hui, en refaisant de la basilique Sainte-Sophie une mosquée, il joue clairement la rhétorique du choc des civilisations: l’imam guidant la prière d’inauguration avait une épée la main.

    Erdogan s’est lancé dans une politique néo-ottomane à la fois islamiste, nationaliste et impérialiste où les succès de prestige sont censés compenser la dégradation de la situation économique turque (les entreprises sont lourdement endettées et le pouvoir d’achat de la population a fortement baissé depuis 2012). Pour mener à bien son projet, il exploite à fond les faiblesses occidentales: peur face au chantage migratoire, lâche abandon des kurdes… Nous n’avons pas encore compris que le Président turc ne respectait que la force. Vladimir Poutine, lui, dans sa relation complexe avec la Turquie, l’a parfaitement saisi.

    L’Union européenne doit donc prendre des mesures fortes contre la Turquie: soutien total à la Grèce (ce qui devrait aller de soi puisque la Grèce est membre de l’UE), appui à la présence française en Méditerranée orientale, retrait du PKK de la liste des organisations terroristes, sanctions économiques afin de faire plonger la livre turque (qui est déjà en grave difficulté) comme le firent les États-Unis pour obtenir, avec succès, la libération du pasteur Brunson…

    Si l’Allemagne s’oppose à de telles mesures, la France devra en tirer toutes les conséquences et acter la mort du couple franco-allemand.  

     

    Ancien élève de l’École normale supérieure, Jean-Loup Bonnamy est agrégé de philosophie et spécialiste de philosophie politique.