UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Cachez ces bébés que je ne saurais voir, par Jean-Paul Brighelli.

Capture d'écran C8

La nouvelle Une de Causeur fait peur.

« Cachez ce sein que je ne saurais voir », dit Tartuffe. Eh bien, de bonnes consciences de gauche (ou prétendues telles, parce que Christophe Castaner, ex-ministre de Macron, hein…) s’indignent sur les réseaux sociaux de la couverture du dernier Causeur. Ciel ! 

2.jpegL’enfance manipulée ! Le « grand remplacement » invoqué ! À quand l’appel génocidaire ? Faut-il pendre préventivement Elisabeth Lévy ? Ou la brûler, peut-être…

L’inconvénient, c’est que ce n’est pas Renaud Camus, mais les cartes d’un organisme tout à fait officiel, France Stratégie, qui le démontre : le différentiel de reproduction entre femmes françaises et immigrées est tel que des zones entières du territoire sont aujourd’hui majoritairement peuplées d’étrangers. Des étrangers dont une politique habile a refusé l’assimilation — selon une idée empruntée à Sartre, parce que séparer un immigré de sa culture, c’est encore exercer une pression colonialiste, bla-bla-bla.

Comme l’a très bien dit Elisabeth sur TPMP, le problème n’est pas que la France soit multi-ethnique, elle l’a toujours été, mais qu’elle soit multi-culturelle. Pendant 2000 ans l’héritage romano-chrétien a structuré l’Europe. C’est en considération de cet héritage qu’avaient gouverné les rois, que la République s’était construite — les Droits de l’homme sont la laïcisation des Dix commandements —, que Napoléon avait établi le Concordat ou qu’avait été promulguée la loi de 1905. Les enfants que faisaient alors les Françaises étaient chrétiens, et majoritairement catholiques. Il n’était pas question de je ne sais quel dieu incréé ni d’un prophète illettré, nés dans des solitudes sableuses. Les étrangers qui optaient pour la France le faisaient en toute conscience, et les Juifs mangeaient du cochon dans les banquets républicains — lire absolument la République et le cochon, de Pierre Birnbaum.

Nous avons cessé d’assimiler les étrangers à partir des années Giscard, quand a été décidé le rapprochement familial — et, coïncidence troublante et pas du tout fortuite (c’est l’axe central de mon prochain livre), quand le « collège unique », générateur d’une effroyable baisse de niveau, a été décrété par le ministre René Haby. À six mois d’intervalle.

De cette époque date le renoncement à l’intégration et à l’assimilation. Et le début d’une France éclatée façon puzzle en « communautés » rivales. En cultures ennemies.

Au passage, je m’étonne que les belles consciences qui tweetent leur colère dès qu’on décrypte la réalité — mais ce ne seraient pas des idéologues s’ils tenaient compte du réel —, ne s’indignent pas quand un journaliste parle de « communauté ». Nous sommes un peuple français, avec une langue et une culture — c’est inscrit dans la Constitution —, pas un rassemblement d’antagonismes. Nous avons une justice, pas une juxtaposition de droits, le libéralisme ici, la charia là. Nous ne pouvons être discriminés en fonction de notre origine ou de notre sexe, pas empalés quand nous sommes homosexuels, ni violées quand nous portons des mini-jupes. Ni pendus quand ce que nous disons déplaît à un ex-ministre de l’Intérieur. 

Et ceux qui prétendent qu’il faut faire de la place à des cultures « autres » et cherchent des excuses aux tueurs d’enfants et de vieilles dames se prononcent, souvent sans le savoir, pour la lapidation des femmes, l’excision des gamines et la mise à mort des impies. De jolies coutumes que la culture française bannit.

À l’immigration le plus souvent non choisie vient s’ajouter l’immense cohorte des enfants d’immigrés, nés Français mais enracinés, à force de matraquage et d’aliénation (ça vous dit quelque chose, ce concept, ô mes frères de gauche ?) dans des superstitions importées. Comme disait Houari Boumédiène : « Un jour, des millions d’hommes quitteront l’hémisphère Sud pour aller dans l’hémisphère Nord. Et ils n’iront pas là-bas en tant qu’amis. Parce qu’ils iront là-bas pour le conquérir. Et ils le conquerront avec leurs fils. Le ventre de nos femmes nous donnera la Victoire. » Le dossier de Causeur, qui reprend et commente l’étude de France Stratégie, montre par exemple que par l’opération du Saint-Esprit et des allocations familiales réunies, les femmes d’origine étrangère, maghrébines, africaines ou turques, font plus d’enfants en moyenne une fois en France que dans leur pays d’origine. Nous fournissons le biberon pour nous faire battre.

Et le pire, c’est que grâce à des théories pédagogiques libertaires venues au secours du libéralisme mondialisé, nous refusons désormais d’enseigner la langue et la culture françaises à ces enfants dont nous pourrions parfaitement faire des Français parfaitement intégrés. Nous les laissons proliférer aux marges, nous satisfaisant du fait qu’ils achètent des smartphones, et autres produits de la civilisation mondialisée, et fournissent de la chair fraîche aux exploitants de misère humaine type Uber. Et, croit savoir la Fondation Jean Jaurès et les autres « think tank » de gauche, de futurs électeurs pour Anne Hidalgo. Dans leurs rêves ! Des enfants nés dans le ghetto, élevés dans le ghetto, n’ont rien en commun avec la boboïtude parisienne. Et leurs idoles, ce sont parfois moins Dominique Strauss-Kahn ou même Jean-Luc Mélenchon que Mohamed Merah. Faute d’éducation. Faute de transmission des valeurs républicaines.

Je me fiche pas mal que les Françaises « de souche », qu’elles s’appellent Lévy ou Brighelli, noms gaulois caractéristiques, fassent ou non des enfants. Et je me soucierais assez peu que Lina ou Inaya en fassent davantage si nous prenions la peine de les former, de les instruire, de les intégrer. Ceux qui aujourd’hui crient au racisme parce que Causeur dit la vérité sont les mêmes qui depuis trois décennies ont laissé l’Ecole dégénérer, entre les mains des Jospin et Vallaud-Belkacem. Pour un peu je dirais que c’est eux qu’il faudrait pendre — mais je ne le dirai pas, ils seraient capables de croire que je les menace, eux qui menacent sans cesse tous ceux qui ne pensent pas comme eux.

 

Normalien et agrégé de lettres, Jean-Paul Brighelli a parcouru l'essentiel du paysage éducatif français, du collège à l'université. Il anime le blog "Bonnet d'âne" hébergé par Causeur.
 

Écrire un commentaire

NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.

Optionnel