UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Concordat ou laïcité ?, par Gérard Leclerc.

    Strasbourg vue aérienne vers la cathédrale

    © Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons

    On connaît les raisons historiques pour lesquelles trois de nos départements ont conservé leur statut concordataire, échappant ainsi aux dispositions de la loi de 1905. L’Alsace et la Lorraine mosellane étant revenues dans le giron français en 1918, leur statut dérogatoire n’a pas été aboli, en dépit de beaucoup de pressions. C’est la population de ces trois départements qui tenait à ce régime particulier qui avait fait ses preuves. 

    gerard leclerc.jpgDepuis lors, la République française s’est résolue à maintenir cette particularité, qui se comprenait d’abord par l’histoire. Trois communautés religieuses – catholique, protestante et juive – coexistent dans la paix et elles répondent aux attentes spirituelles, mais aussi sociales, des Alsaciens et des Mosellans.

    Après un siècle, une modification est cependant intervenue, celle apportée par la présence de plus en plus massive de l’immigration, et donc de l’islam. Cette quatrième composante pouvait-elle s’inscrire dans la tradition commune ? Beaucoup l’espéraient, mais la religion nouvelle venue appartient à une autre civilisation et l’apparition d’une tendance dite islamiste contredit tous les critères de la coexistence harmonieuse.

    Scandale de la mosquée de Strasbourg

    On s’en est aperçu avec le scandale né de la construction d’une immense mosquée à Strasbourg, sous dépendance de la Turquie. D’évidence, la création de cette mosquée crée un grave climat de conflit dénoncé dans tout le pays. C’est la municipalité écologiste de la capitale alsacienne qui a mis le feu aux poudres, en apportant une importante subvention pour la construction de la mosquée. Et cela en se réclamant du régime concordataire. Il n’en fallait pas plus pour réveiller l’hostilité traditionnelle de certains à ce qu’ils considèrent être la négation de la laïcité. Profitant du climat, la Libre pensée a obtenu un sondage qui témoigne d’un revirement de l’opinion locale, qui demanderait désormais un alignement sur le régime commun.

    Mais c’est sans doute aller vite en besogne. L’islam radical ne saurait entrer dans les cadres de la continuité historique. Ce n’est qu’à des conditions rigoureuses qu’un autre partenaire peut s’insérer dans un consensus à long terme. Par ailleurs, le régime commun français n’est pas non plus sans poser de sérieux problèmes. Marlène Schiappa organise des états généraux de la laïcité, afin de répondre à des difficultés de reconnaissance de ce régime centenaire, lui-même en crise pour les mêmes raisons que celles qui affectent le système concordataire.

    Quel que soit le régime envisagé, le problème est toujours d’obtenir la meilleure régulation entre la liberté religieuse et les exigences du bien commun. La laïcité à la française est une spécificité nationale, souvent incomprise chez nos voisins les plus immédiats. Certes, la séparation du spirituel et du temporel est un impératif qui correspond d’ailleurs à l’autonomie du religieux. Mais les relations pratiques entre les deux domaines appellent une sorte de connivence dans la durée. Il a fallu un certain temps pour que la loi de Séparation de 1905 soit amendée des dispositions contraires à la nature de l’Église catholique.

    C’est dans cette voie qu’il s’agit de persévérer, c’est-à-dire celle qui permet la pacification dans la continuité de l’histoire. C’est vrai aussi pour l’Alsace et la Lorraine mosellane.

    Source : https://www.france-catholique.fr/

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    (Dans Causeur) Giroud, idole d'une France qui gagne...

    Surtout après la désespérante prestation (?) de l'équipe de Françafrique qu'on nous impose, et qui perd (heureusement qu'il y eut Grizou, appelé en catastrophe !...).

    Bravo, au passage, à l'équipe de Tunisie pour sa belle et bonne première mi-temps, même si elle n'a pas eu la force de prolonger sa domination durant la seconde...

    https://www.causeur.fr/giroud-idole-dune-france-qui-gagne-identite-nationale-247899?fbclid=IwAR28O166YTjKd18etHMF_xf3dxKJTT8JK3cqOzMY0wAinp5fsv5QUl80ZGM

    1A.png

     

    lfar espace.jpg

     

    1 Sur les tenues islamiques à l'école, évidemment d'accord avec Marion Maréchal, sauf que ce n'est pas "l'école de la République" qu"il faut défendre, mais "l'école tout court" et la société française; toutes deux mises en danger, justement par... la République, idéologique, par le Système, qui organisent l'installation de l'islamisme en France...:

    #Montauban, deux professeurs ont demandé le respect de la loi à une élève portant l'abaya et le voile. Ils sont maintenant menacés par des islamistes. Ces professeurs courageux défendent les valeurs françaises. Pour eux et notre pays, ne cédons jamais face à l'islam politique !"
     
    (extrait vidéo 2'10)
     

    1A.jpg

    NOUS, CE N'EST CERTAINEMENT PAS "LA RÉPUBLIQUE" QUE NOUS VOULONS DEFENDRE, MAIS LA FRANCE, TOUT SIMPLEMENT, ET PAR-DESSUS TOUT.

    ET, POUR DÉFENDRE LA FRANCE, IL FAUT ABATTRE "LA RÉPUBLIQUE" CAR ELLE EST IDÉOLOGIQUE ET TOTALITAIRE, ELLE EST UN SYSTÈME ANTI NATIONAL ET RÉVOLUTIONNAIRE QUI DÉTRUIT LA FRANCE, LENTEMENT MAIS SÛREMENT LA FRANCE.

    lfar lys.jpg

    2. Bien, Collard !

    "Jusqu'à 10°C dans les classes : « Les enfants doivent s'habituer à travailler dans ces conditions » On doit s'habituer au terrorisme, au Covid et maintenant au froid : moi, je n'arrive pas à m'habituer à ce gouvernement d'incapables !"

    Plus qu'incapables : criminels ! Car, avoir fermé Fessenheim pour nous contraindre maintenant à des restrictions partout, c'est avoir joué contre l'intérêt de la France et des Français. Et par simple, misérable petit calcul bassement politicard...

    https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/jusqu-a-10c-dans-les-classes-face-a-la-flambee-des-prix-de-l-energie-les-communes-peinent-a-chauffer-les-ecoles_5496156.html

    1A.jpg

     

    3. Sondage CNews : 71 % des Français favorables à la suppression des aides sociales pour les familles de délinquants...

    https://www.cnews.fr/france/2022-11-30/sondage-71-des-francais-favorables-la-suppression-des-aides-sociales-pour-les

    1A.jpg

     

    4. De Michel De Jaeghere

    "Arménie, une nation à l'épreuve de l'histoire. Le @Figaro_Histoire
    revient sur le destin singulier d'un peuple qui refuse de mourir. Jeudi 1er décembre chez les marchands de journaux"

    1A.jpg

     

    5. (Dans Le Midi Libre) Notre France transformée en poubelle du monde par le Système... Violente rixe à Montpellier : ils se frappent à coups de couteau et d’ustensiles de cuisine sur la voie publique ! Hicham, Abdenour, Ilias et Jamal, tous clandestins et sous le coup de plusieurs OQTF, interpellés... 

    https://www.midilibre.fr/2022/11/29/violente-rixe-a-montpellier-ils-se-frappent-a-coups-de-couteau-et-dustensiles-de-cuisine-10835266.php

    1A.jpeg

     

    6. Posté sur tweeter par Europhobe :

    "La centrale de Saint-Avold est donc réouverte. Coût du redémarrage ? 500 millions ! Le plus cocasse, c'est que la France va être contrainte d'importer du charbon d'Afrique du Sud. Or #Macron vient tout juste d'accorder un prêt d'un milliard à ce pays pour sortir du...charbon !"

    1A.jpg

     

    7. Château de Versailles communique :

    "À l’occasion du lancement de sa restauration, venez assister et photographier le départ d’Apollon sur son char. RDV mardi 6 décembre à 10h. Accès gratuit

     

     

    À DEMAIN !

    LFAR FLEURS.jpg

  • Le terrorisme révolutionnaire marxiste-léniniste vu par Ségolène Royal et par le Patriarche Kyril

     

    Mur-bleu gds.jpgDéjà, le ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, était ce samedi à Santiago de Cuba le seul membre d'un gouvernement européen, avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras, à s'être rendue aux funérailles du dictateur communiste. Cela aurait dû, au moins, lui faire un peu honte, et l'inciter à la plus élémentaire des prudences. En l'occurrence, tout simplement, ne rien dire, attendre que « ça se passe ». Ce n'est pourtant pas très difficile, ne rien dire ! Eh, bien, non ! Il a fallu qu'elle parle :

    - Castro est « un monument de l’histoire » a-t-elle claironné ; remarquez, elle n'est ni la seule ni la première, question « hénaurmité » :  Giscard d'Estaing et son successeur Mitterrand n'avaient-ils pas dit de Mao, à sa mort, « Mao, ce phare pour l’humanité » (VGE) et « Mao n'est pas un dictateur, Mao est un humaniste » (Mitterrand) !

    - Il n'y a pas de violations des droits l'Homme à Cuba ; la preuve ? « On n'a pas de listes de prisonniers politiques » : celle-là, pour le coup, il fallait vraiment y penser !

    - Ou encore : « Grâce à Fidel Castro, les Cubains ont récupéré leur territoire, leur vie, leur destin. Ils se sont inspirés de la Révolution française sans pour autant connaître la terreur qu'il y a eue pendant la Révolution française » ; elle a même souligné au contraire l'existence sur l'île d’« une liberté religieuse » et d' « une liberté de conscience ». Fermez le ban ! Comme dirait l'autre, il vaut mieux entendre cela que d'être sourd.

    Pendant que cette pauvre Ségolène s' « enterrait » toute seule en proférant ses insanités sur le terrorisme révolutionnaire à Cuba, ceux qui étaient à Paris - ou qui, dans toute la France, ont regardé KTO - ont pu suivre la consécration de la cathédrale de la Sainte Trinité, au bord de la Seine, à un jet de pierre de la Tour Eiffel*. Et, là, ils ont entendu toute autre chose, car la patriarche Kyrill, qui sait bien de quoi il parle, a donné une toute autre version de la révolution et de son épouvantable terreur.

    Après une liturgie d'une beauté impressionnante - littéralement enthousiasmante, au sens étymologique du terme - le patriarche s'est adressé, d'une voix forte, à l'assemblée. Il a, plusieurs fois, remercié « la France » d'avoir accueilli les réfugiés russes après la révolution bolchévique, et d'avoir permis la construction de nombreux lieux de culte ; mais c'est « la France » qu'il a remerciée, jamais « la république », car il ne sait que trop bien que « notre » révolution est la matrice de « la sienne ».

    Il a aussi, à la façon d'un Soljenitsyne, dont on retrouvait des accents dans ses propos, raconté ce que fut l'horreur de ce siècle terrible, pour la Russie, qui vit le triomphe, heureusement révolu, de la révolution bolchévique. « Deux amours ont bâti deux cités », disait saint Augustin : sans faire nommément référence à lui, Kyrill a repris exactement la même vision, expliquant d'une façon magistrale et véritablement émouvante comment un courant puissant a fermement travaillé, au cours de ce siècle, pour étouffer en Russie la voix de Dieu, pour arracher la foi du cœur des hommes, pour bâtir une autre société, sans lui et contre lui : celle, purement terrestre, de la vision marxiste-léniniste de l'homme et de l'Histoire. Et, à l'inverse, comme il a été dur de résister à cette déferlante matérialiste, mais comment, à la fin, ce furent les forces de l'Esprit qui l'emportèrent.

    Et, aujourd'hui, la Russie, encore très largement blessée par le quasi-siècle de persécution atroce qu'elle a subie, se réveille à la Foi, se couvre d'églises et de monastères, accueille quantités de prêtres et de moines.  

    « Deux amours ont bâti deux cités » : quel contraste, en ce dimanche de décembre, entre la pauvre et misérable vision (?) que nous offre une Ségolène Royal en perdition, et les fortes et puissantes paroles du patriarche Kyrill, qui, lui, ouvre la voie et dit la vérité : « ...et la vérité vous rendra libres ». 

     
  • Dans notre Éphéméride de ce jour : En Allemagne, la Révolution détruit l'oeuvre des Rois, qui avaient assuré la paix à l

    1806 : "Médiatisation", ou Acte constitutif de la Confédération du Rhin par Napoléon        

     

    Le mot "médiatisation", en ce qui concerne l'Allemagne, signifie "faire qu'un prince, une ville ou un fief de l'ancienne Confédération Germanique ne dépende plus directement de l'empereur..."; en clair, Napoléon, en créant la "Confédération du Rhin", signe la mort du Saint Empire Romain Germanique, vieux de près de mille ans, et - tel l'apprenti sorcier, déchaînant des forces qu'il n'arrivera plus à maîtriser, et qui finiront par l'écraser - lance le processus, qui lui échappera vite, de l'unification allemande...

    Le "recès" de 1803 (voir l'Éphéméride du 25 février), c'était la folie de l'unité germanique reconstituée, alors qu'elle avait été patiemment détruite par les Rois de France; la "médiatisation" de 1806, c'est l'aggravation de cette folie... et une politique directement anti-nationale, d' "intelligence avec l'ennemi"...

    1A.jpg

    De Jacques Bainville, "Bismarck et la France", dans "Jacques Bainville, La Monarchie des Lettres...", édition présentée par Christophe Dickès, page 28 :

    "...Suivant la remarque d'Auguste Himly, l'éminent géographe-historien, c'est toujours à la Révolution française qu'il faut remonter pour comprendre l'Allemagne contemporaine.
    Si les Hohenlohe n'avaient été médiatisés en 1806, avec tant d'autres princes, par la volonté de Napoléon, imprudent niveleur du chaos germanique*, quelle eût été leur histoire au XIXème siècle ?
    Souverains de cent mille sujets, ils se fussent occupés de défendre leur indépendance et leurs privilèges, cherchant secours tantôt en Autriche contre la Prusse, tantôt en Prusse contre l'Autriche, tantôt ligués avec la Bavière, tantôt visant à s'arrondir à ses dépens, au besoin subventionnés par la France vers laquelle des princes catholiques, cultivés et chez qui le goût des choses françaises était naturel, se sentaient attirés**"


    En même temps que les Hohenlohe, l'acte constitutif de la Confédération du Rhin du 12 juillet 1806 priva de leur indépendance et de leurs droits de souveraineté, avec les trois villes libres d'Augsbourg, de Nuremberg et de Francfort, les illustres familles de Tour et Taxis, de Furstenberg de Schwarzenberg, d'Auerspeg, de Solms, de Ligne etc...
    Cet acte de 1806 aggravait donc encore le recès de 1803 et le Traité de Presbourg qui, par toutes sortes d'échanges de territoires et d' "apurements de frontières", aidaient l'Allemagne à sortir de son chaos, groupaient sa poussière d'États, avançaient d'une étape l'unité future et détruisaient l'oeuvre des Traités de Westphalie, sécurité de la France (sur le recès de 1803 et l'acte de 1806, voir Himly, "Histoire de la formation territoriale des États de l'Europe centrale", Tome I, pages 326 et suivantes).

    ** Il y a même eu un Hohenlohe au service de la France et qui devint complètement français, Louis-Aloys de Hohenlohe-Waldenbourg-Bartenstein, qui après avoir commandé un régiment de l'armée de Condé et occupé divers postes en Hollande et en Autriche, servit la France à partir de 1814. Naturalisé sous la Restauration, il mourut en 1829, Maréchal et Pair de France.

    12 juillet,meissier,louis xv,quebec,loi 101,dreyfus,calmette,guerin,bcg,chappe,telegraphe

    Le 12 juillet 1806, Napoléon annonce la signature du traité créant la Confédération du Rhin. Napoléon pensait naïvement que tous les nouveaux "petits princes" resteraient fidèles à l’Empire. Mais, au moment des revers, tous déserteront, à l’exception notable du roi de Saxe,
    qui paiera sa fidélité en étant fait prisonnier par les Coalisés...  

     

    Cette rupture avec la politique traditionnelle de la monarchie, cette "politique" (!) anti-nationale était une folie : elle détruisait l'oeuvre bienfaisante de Louis XIII et Louis XIV, de Richelieu et Mazarin, qui avaient obtenu le morcellement de l'Allemagne en plus de 350 États, par les Traités de Westphalie -"chef d'oeuvre absolu", disait Bainville - qui assuraient notre sécurité et nous donnaient la prééminence en Europe.

    Cette politique suicidaire, trahison totale des intérêts nationaux de la France, fut mise en route par la Révolution et la République, et poursuivie par son "sabre", Napoléon, puis par Napoléon III : tous, Révolution, Républiques, Empires, agissant contre l'intérêt national, et - de fait - en "intelligence avec l'ennemi"…

  • Régions : une réforme inepte

     

    Par Christian de Molinier*

    Nous relevons dans les commentaires ici-même, ce qui suit qui est de Catoneo : « Il y a deux mois, Jacques Attali signalait l'inaptitude des démocraties bavardes à gérer le temps long : « la démocratie est ainsi faite que les Parlements et les opinions publiques passent parfois des mois, sinon des années, à discuter de sujets absolument mineurs, (comme le nombre de dimanches d’ouverture de quelques magasins), et zéro minute sur des sujets structurants pour des siècles l’avenir d’un pays ». 

    Or la réforme régionale est de toute évidence un grand sujet structurant pour le long terme. Et - si son examen a pris nettement plus que zéro minute - cette réforme semble bien avoir été menée dans l'improvisation et nombre d'incohérences, avec, comme il est habituel, un arrière-fond d'opportunisme politicien. Le résultat est, comme l'écrit fort bien Christian de Moliner, une réforme inepte.  LFAR

     

    368bf9d1e1010bbf881f102588a2dbec.jpegLe gouvernement vient de désigner sans aucune surprise les capitales provisoires (mais vite définitives !) des nouvelles régions. Le pouvoir socialiste s’enorgueillit d’avoir amélioré le mille-feuille territorial mais sa réforme est tout bonnement inepte ! Quel intérêt, par exemple, y a-t-il de regrouper l’Alsace, la Lorraine et la Champagne ? La diminution des coûts ? Non seulement il n’y aura pas un centime d’économies, mais sans doute les dépenses vont exploser. La réforme jetée à la poubelle de M. Sarkozy avait le mérite de fusionner conseillers départementaux et régionaux et, donc, symboliquement, de diminuer le montant total des indemnités versées ! Là, le nombre d’élus reste inchangé ! Il faudra, en outre, bâtir de luxueux hémicycles pour accueillir les pléthoriques assemblées. Peut-être en construira-t-on deux ! Une dans la capitale et l’autre dans la ville délaissée, à l’instar du Parlement européen qui se partage entre Bruxelles et Strasbourg sans aucun souci du contribuable !

    Aucun siège flambant neuf des régions ne sera abandonné ! Pire, on en bâtira d’autres plus grands ! Le nombre de fonctionnaires restera le même alors qu’une partie (importante ?) est sans doute inutile. Je vous recommande le livre Absolument dé-bor-dée !, écrit par une employée du conseil régional d’Aquitaine. Elle décrivait une machine folle où les employés se demandaient comment occuper leur journée tout en recevant de bons salaires ! La charge était sans doute caricaturale mais comportait une part de vérité ! Pendant une dizaine d’années, les promotions de Science Po trouvaient à s’employer sans effort et avec de hauts salaires et des titres ronflants dans les structures « amies », surtout pour les « fils de » ou les « fille de »

    Soyons clairs ! La décentralisation voulue par François Mitterrand est responsable de la dette colossale de notre pays. Au lieu de transférer les fonctionnaires au niveau régional, de supprimer les départements, on a créé un trop grand nombre de doublons inutiles. On estime qu’un million de fonctionnaires, notamment territoriaux, sont de trop ! Soit 40 milliards d’euros, par année, de dépenses superflues ! En 30 ans, cela donne 1.200 milliard d’euros, plus de la moitié de la dette française !

    Bien sûr, les sommes dépensées par ces emplois n’ont pas été entièrement perdues puisqu’elles ont été injectées dans l’économie française sous forme de salaires et de dépenses sociales. Un million de fonctionnaires en plus, c’est un million de chômeurs en moins, même si cette façon de voir est réductrice et trompeuse. Les sommes auraient pu être utilisées à meilleur escient et auraient pu contribuer à créer deux millions d’emplois privés, selon certains économistes. On aurait en tout cas évité l’austérité qui nous mine depuis 2008 !

    M. Valls, comme à son habitude, se décerne des satisfecit mais je vous défie de trouver une retombée de cette réforme, même tout à fait mineure, qui soit positive ! Jamais une loi n’a été aussi inutile, aussi vaine, aussi inepte.   

    * Professeur agrégé et écrivain - Boulevard Voltaire

     

  • Christophe Bourseiller : « L’islamo-gauchisme et surtout le décolonialisme contaminent l’Université et l’ensemble de la

    Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal, a mandaté le CNRS pour mener une « étude scientifique » sur l’« islamo-gauchisme » dans les universités.

    Pour Boulevard Voltaire, Christophe Bourseiller revient sur ce phénomène de l’islamo-gauchisme mais aussi sur le courant décolonial, venu des États-Unis.

    https://soundcloud.com/bvoltaire/christophe-bourseiller

    La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal a déclaré vouloir ouvrir une enquête pour faire un point sur l’islamo-gauchisme qui gangrénerait l’université française.

    Cette déclaration de la ministre est-elle fondée ?

    C’est une question que l’on peut se poser. Je ne connais pas suffisamment l’université française dans son détail pour déterminer si l’université est gangrenée ou non par l’islamo-gauchisme. En tout état de cause, j’ai l’impression que la ministre utilise le terme islamo-gauchisme de façon erronée, dans la mesure où c’est un trait de l’époque. On confond tout et son contraire. Je pense qu’il ne faut pas confondre le phénomène de l’islamo-gauchisme et le phénomène des gauches décoloniales.

    Qu’est-ce que la gauche décoloniale ? Vous qui êtes un spécialiste de l’ultra gauche, peut-on parler intersectionnalité des luttes ?

    L’islamo-gauchisme sont des groupes d’extrême gauche, principalement trotskistes, qui pour des raisons stratégiques ont décidé de s’allier ponctuellement dans les quartiers et dans les luttes avec des groupes islamistes. On l’a notamment vu avec des groupes liés au théologien, Tariq Ramadan. L’islamo-gauchisme concerne l’extrême gauche. Le phénomène des gauches décoloniales est lié au fait que l’on voit venir des États-Unis depuis quelques années, un certain nombre de courants de pensée qu’on appelle décoloniaux. Le courant décolonial n’a rien à voir avec l’islamo gauchisme. C’est un courant américain qui prône l’idée de poursuivre la décolonisation jusque dans les têtes. On peut dire qu’il y a eu un combat anti colonialiste que l’on pouvait discuter, mais qui a eu ses heures de gloire. Ensuite, il y a eu un combat contre le néo-colonialisme qui était la présence dans les anciennes colonies d’intérêts liés aux nations anciennement colonisatrices. Ensuite, il y a eu un mouvement dans l’université que l’on a appelé les études post coloniales, qui consistait à étudier la rémanence dans les sociétés africaines d’un esprit colonial. Et maintenant, il y a la tendance décoloniale qui en vient à une forme d’essentialisme, et qui explique que tout Occidental devrait expier pour les crimes de la colonie. Là où on est très éloigné de l’islamo-gauchisme, cette théorie décoloniale inclut notamment l’esclavage et le fait que toute personne de race blanche doit se sentir coupable et doit expier l’esclavage parce qu’elle serait, par la couleur de sa peau, complice de ces faits qui ont été perpétrés il y a plusieurs centaines d’années. L’islamo-gauchisme est au fond un phénomène minoritaire, alors que le phénomène des gauches décoloniales est un phénomène important, dans la mesure où cela touche non seulement l’université, mais aussi l’ensemble de la gauche qui est aujourd’hui dans un débat. Elle est divisée entre une gauche laïque et une gauche tiers-mondiste. Ces pensées décoloniales présentes à l’université traduisent, à mon avis, une perversion du tiers-mondisme.

    D’où vient ce terme d’islamo gauchisme ?

    Le terme islamo-gauchisme est apparu dans la bouche des détracteurs de ces alliances. Il est apparu chez les journalistes au début des années 2000 pour dénoncer les liens avérés entre une partie de l’extrême gauche et les réseaux islamistes. Contrairement à ce que disent beaucoup de militants d’extrême gauche, si on définit l’islamo gauchisme comme étant les liens entre des groupes d’extrême gauche et des groupes islamistes, cet islamo-gauchisme-là existe.

     

    Christophe Bourseiller

    Journaliste et écrivain
  • Pourquoi la gauche a-t-elle perdu les classes populaires, par Stéphane Beaud, Michel Pialoux.

    On se souvient de cette apostrophe prémonitoire de Pierre Mauroy, dans son fief socialiste du Nord, quinze jours avant la fin de la campagne du premier tour des élections présidentielles de 2002, rappelant à Lionel Jospin qu’il pouvait employer le mot de « travailleur » dans sa campagne.

    2.jpegCet « oubli » du candidat, qui est aussi celui de son « atelier de campagne », était significatif : le « cœur de cible » du PS, comme disent les spécialistes du marketing, était bel et bien les classes moyennes, celles pour lesquelles avaient été faites les principales réformes de la seconde partie de la législature Jospin, notamment la baisse d’impôts inspirée par Laurent Fabius. À ce titre, il entérinait la disparition des ouvriers dans la tête des hiérarques du PS, qui ont sans doute pensé qu’en dépit de tout, la baisse du chômage, les 35 heures, les emplois jeunes, la prime à l’emploi, etc. leur feraient regagner naturellement « leur camp » et retourner « au bercail », comme si le retour de la croissance et la baisse du chômage devaient se traduire mécaniquement par la fin du désamour entre la gauche et les classes populaires.

    Erreur ou naïveté ? Pourquoi une telle myopie, si frappante aux yeux de quiconque connaît un peu ces milieux sociaux ?

    Le divorce gauche/classes populaires vu du terrain et dans la durée

    Nous avons eu la possibilité – la chance – de suivre au fil du temps, presque pas à pas, la déstructuration du monde ouvrier  Nous l’avons vu se décomposer, encaisser et affronter une série de terribles épreuves qui ne faisaient pas la Une de l’actualité : la menace constante du chômage, la peur permanente à l’usine, l’usure au travail au jour le jour, l’entreprise systématique de disqualification du monde ouvrier et de ses valeurs, etc. Nous l’avons vu aussi résister avec les moyens du bord (la grève de 1989 à Sochaux restée dans les mémoires), regarder avec un mélange de sympathie et d’indifférence les grèves des cheminots de 1995 (qui ne les concernaient pas d’aussi près qu’on a bien voulu le dire). Nous avons vu monter de manière inexorable le chômage des jeunes, s’installer durablement la désespérance des « jeunes de cité », enfants d’immigrés pour la plupart, stationnant depuis des années, au mieux aux portes de l’emploi stable, au pire, dans des stages de formation parking. Nous avons vu décroître l’influence du Parti communiste, s’effilocher les rangs de la CGT et s’effondrer la CFDT ouvrière (qui n’a jamais pu se remettre de la « trahison notiste »). Parallèlement à l’effondrement d’une gauche ouvrière qui s’était dotée de ses propres représentants ouvriers, parlant haut et fort son propre langage, nous avons vu enfin monter régulièrement chez les ouvriers de cette région, en même temps que l’abstention, le vote Front National, un petit peu plus à chaque élection, sans qu’apparaissent pour autant des militants et des figures locales. Cette influence du FN a grandi régulièrement, de manière cachée et rampante. En même temps que l’onction électorale donnée aux thèses du FN, nous avons vu s’afficher ouvertement des opinions racistes et, symétriquement, certains « jeunes de cité » adopter une attitude systématique de provocation et d’agressivité vis-à-vis de tout ce qui pouvait être assimilé à un pouvoir « blanc » : la police, la justice, mais aussi l’école, les voisins, les « petits vieux » qui n’ont jamais rien dit et qui essaient de passer inaperçus dans le décor. On pourrait faire un inventaire plus détaillé de ces insensibles glissements qui, mis bout à bout, ont fini par composer un nouveau paysage social et politique où les ouvriers sont, sinon « passés à l’extrême droite », du moins dans un état permanent d’exaspération. Bref, s’il y a quelque chose qui ne peut pas nous surprendre, c’est le maintien dans les classes populaires de l’influence de Le Pen et l’ampleur accrue du discrédit de la gauche de gouvernement.

     Une classe devenue « objet »

    4.jpgLa sévère défaite de la gauche de gouvernement le 21 avril 2002 et le réveil d’une extrême gauche se réclamant du trotskisme ont, à l’inverse, fait resurgir une lecture archéo-marxiste du monde ouvrier, à la fois oublieuse de la réalité empirique et allergique à toute perspective sociologique attentive aux pratiques des individus. Contre la tentation que l’on voit poindre ici ou là de ressortir les mythes d’antan (la « figure ouvrière », l’ouvrier abstrait, idéalisé et héroïsé de la geste « ouvriériste » ou « gauchiste »), il s’agit de faire œuvre de lucidité collective, de sortir de l’ethnocentrisme dans lequel tombent sans le savoir la plupart des intellectuels dès qu’ils parlent des classes populaires.

    Pour aller à l’essentiel, il faut d’abord dire que le monde ouvrier, en même temps qu’il s’est transformé objectivement (chute des forteresses, réorganisation industrielle, vieillissement des actifs, montée du chômage, etc.), s’est progressivement trouvé privé des porte-parole, des mots, des « repères » qui lui avaient longtemps servi à se constituer en groupe. Les vieux mots apparaissent usés, les organisations auxquelles les ouvriers donnaient leur confiance se sont trouvées progressivement disqualifiées dans le champ politique. Le moral des militants en a été profondément altéré, le renouvellement des générations s’est opéré très difficilement dans les sections syndicales et dans les unions départementales. La vitalité du monde syndical, tant dans l’entreprise qu’au niveau local, qui constituait un capital collectif inestimable, s’est émoussée, la transmission d’une culture politique s’est interrompue. C’est ainsi que les ouvriers ont perdu leur élite : les ouvriers qualifiés qui formaient le fer de lance du groupe et l’ossature des sections syndicales d’entreprise. Beaucoup de militants vieillis sont partis à la retraite ou ont choisi d’aller chercher ailleurs une respectabilité (les anciens de la CFDT dans les associations, le travail social, l’enseignement ou même le consulting social, certains militants de la CGT ont pu aussi « se notabiliser »).

    Le plus frappant est que ce processus de « dépolitisation ouvrière » s’est fait sans brutalité et dans le plus grand silence. La représentation héroïque et messianique du monde ouvrier (l’image de Sartre haranguant le prolétariat de Billancourt, le temps où l’on disait « Le Parti », « La classe » pour désigner les ouvriers) s’est comme dissoute en l’espace de dix ans (1975-85) qui ont vu se succéder la (re)découverte du Goulag, l’irruption des nouveaux philosophes (qui continuent de sévir dans le champ intellectuel), la rupture de l’union de la gauche, le brutal tournant libéral de 1983. À partir de là, les ouvriers sont apparus progressivement « hors-jeu », simples témoins d’un passé appelé à disparaître.

    Cette période de « modernisation conservatrice » qui commence au milieu des années 1980 (qu’on se souvienne de l’émission télévisée Vive la crise en 1984) a fortement contribué au processus d’invisibilisation dans la société française du groupe ouvrier, privé de ses points d’appui dans l’espace public et de ses relais chez les intellectuels. Une méconnaissance profonde des conditions d’existence des classes populaires, voir un réel désintérêt se sont alors développés. À partir du moment où ont cédé les digues qui protégeaient les ouvriers du regard méprisant des élites, le processus de dévalorisation massive de la condition ouvrière et de tout ce qui est ouvrier a pu se donner libre cours. C’est aussi à partir de ce moment que sont apparus, chez de nombreux ouvriers, le sentiment qu’on les avait abandonnés et le soupçon que la gauche les prenait peu ou prou pour des « privilégiés » ou, en tout cas, pour des personnes qui n’étaient pas trop à plaindre : la gauche de gouvernement ne s’occupait plus d’eux, mais soit des « pauvres », des « exclus », des « Arabes », etc., soit des jeunes détenteurs de futures compétences (BTS, techniciens) qui ont achevé de les enterrer symboliquement (« Et nous, les OS ? » clamaient-ils dans les années 1980). Bref, les ouvriers stables n’ont plus été un sujet de préoccupation pour la gauche.

    Pour toutes ces raisons, on est fondé à dire que les ouvriers sont devenus plus ou moins une « classe objet », comme disait Pierre Bourdieu. Si on les compare aux ouvriers qui était « pris » et enveloppés dans la « classe », les ouvriers d’aujourd’hui ont cessé de se penser comme un groupe à part. Pour une large part, très sensibles au regard que la société porte sur eux, ils semblent appartenir désormais à un groupe poreux, sans frontières fortement délimitées. La montée du chômage de masse, l’arrêt de l’embauche dans les grandes usines, le vieillissement sur place, tout contribue à installer l’idée que les ouvriers n’ont plus d’avenir en tant que groupe. En schématisant, on peut dire qu’autrefois les ouvriers étaient respectés et faisaient peur, alors qu’aujourd’hui, ils ne sont guère respectés, ni défendus dans les usines et ont cessé de faire peur. Pire, on les prend en pitié. Le point d’aboutissement de ce processus de dévalorisation a pu déboucher sur des attitudes suicidaires du type de celle des ouvriers de Cellatex ou de Moulinex qui menaçaient de « tout faire sauter ». Par certains côtés, dans certaines constellations ouvrières, le vote Le Pen exprime aussi un formidable ressentiment.

    La spirale de la dévalorisation et de l’autovalorisation

    Aujourd’hui les ouvriers ont le sentiment d’être abandonnés : ils sont devenus des « petits », parfois prêts à des alliances contre les « gros », avec les artisans et commerçants, contre les « pourris », les « riches », mais aussi contre les « immigrés », les « Arabes », les « pauvres ». À l’égard de ces derniers, ils ont une relation très ambivalente parce que ce sont les groupes sociaux dont il faut à tout prix se démarquer, pour préserver sa dignité. En même temps, ils représentent un avenir possible : celui d’ouvriers déchus, dépossédés de leurs droits et bafoués dans leur estime d’eux-mêmes.

    Qu’est-ce qui a contribué à cette dévalorisation ? D’abord, le chômage car, comme a su le dire Henri Krasucki (dans le film de Gilles Balbastre, Le chômage a une histoire) : « Il n’y a pas de moyen de coercition plus violent des employeurs ou du gouvernement que le chômage. Aucune répression physique, aucune troupe qui matraque, lance des grenades, rien n’est aussi puissant comme moyen contre la volonté d’affirmer une dignité, la volonté d’être considéré comme un être humain. C’est ça la réalité des choses ». Mais aussi le fort vieillissement des ouvriers dans les usines, la manière dont le renouvellement des générations s’est opéré, la façon dont les patrons ont refusé la formation continue des ouvriers (à la différence de l’Allemagne), la disqualification de plus en plus forte du PCF et de la CGT (c’est même un miracle que la CGT ait réussi à « tenir » au moment où s’est effondré le PCF).

    Les transformations de l’école ont contribué à cette dévalorisation. Les filières professionnelles sont devenues en quelques années synonymes d’échec. De même que l’étude du célibat chez les paysans béarnais à la fin des années 1950 constituait un indicateur très sûr de la dévalorisation du monde paysan, de même, à Sochaux comme dans les vieilles régions industrielles, la fuite des filières de l’enseignement professionnel autrefois valorisées (comme les CAP qui préparaient au métiers d’ouvriers qualifiés) a révélé l’étendue de la dévalorisation de la condition ouvrière. Tendanciellement, les élèves des lycées professionnels sont devenus des enfants d’immigrés : il s’est joué ici quelque chose d’essentiel dans la représentation du monde ouvrier. Une anecdote en dit long sur cette dévalorisation du monde ouvrier dans les instances du pouvoir : au ministère de l’Éducation nationale, la rumeur a commencé à circuler qu’il ne fallait plus écrire ou prononcer le mot « ouvrier » dans les projets de revalorisation du lycée professionnel et que le seul mot permis était celui d’« opérateur ».

    La fracture intergénérationnelle est au centre de la dévalorisation symbolique de la « classe ouvrière ». Le rajeunissement du groupe ouvrier ne s’est opéré que très tardivement et principalement à travers l’intérim, la précarité, dans des conditions qui empêchaient la transmission et l’articulation des expériences. Une fraction croissante des enfants d’ouvriers sont les enfants d’immigrés qui rejettent violemment tout ou partie de l’héritage ouvrier traditionnel (pour qu’ils l’acceptent, il faut des circonstances exceptionnelles comme dans la lutte des jeunes du Mac Do menées par des jeunes diplômés du « 93 »). Le sentiment de ne plus faire partie du même monde s’approfondit, chez les vieux comme chez les jeunes.

    La question des immigrés joue là un rôle déterminant : celui de bouc émissaire qui leur est dévolu depuis vingt ans. Un mécanisme social d’une redoutable efficacité s’est alors mis en place : la croissance d’une « armée industrielle de réserve », la mise en concurrence entre « nationaux » qui décrochent et « immigrés » dont les ouvriers ont l’impression qu’ils ne cessent d’arriver plus nombreux en France (des classes de primo arrivants dans les écoles primaires, les regroupements familiaux, etc.). On ne mesure guère, chez les défenseurs d’une immigration « libre », à quel point la majorité des classes populaires été traumatisée par ces vingt ans d’attaques et de combats pour la survie qui les ont éloignées de tout progressisme en la matière.

    Conclusion

    Le vote FN dans les classes populaires doit être analysé comme un symptôme de la spirale de dévalorisation et d’autodévalorisation qui s’est emparée de (feu) la classe ouvrière, celle qui auparavant organisait et fédérait autour d’elle les autres fractions des classes populaires. Le choc du premier tour de l’élection présidentielle de 2002 invite à la réflexion et à faire retour sur les vingt années précédentes qui ont préparé le terrain à cette déroute et à cette humiliation collective du « peuple de gauche ». En fait, au cours de cette période, l’écrasement progressif des classes populaires n’a été troublé que par quelques moments de colère : les sidérurgistes de Longwy de 1979 et 1984, les ouvriers de Peugeot de 1989, les cheminots de 1995. Alors qu’à la fin des années 1960 la révolution apparaissait comme un spectre menaçant, trente ans plus tard, le tableau social s’est inversé : la constitution d’une armée de réserve d’intérimaires et de CDD, l’instauration d’une précarité institutionnelle, l’atonie des syndicats ouvriers, le démantèlement progressif de l’État social, la défaite ouvrière et la fragmentation des classes populaires en même temps que la cohésion renforcée et l’enrichissement d’une classe dirigeante de plus en plus sûre d’elle-même. C’est ainsi qu’on constate que la peur sociale a changé de camp durant cette période. En fait, on a méconnu la façon dont les effets de « la crise » se sont fait sentir sur les « perdants », la façon dont la société salariale s’est décomposée et divisée. Les valeurs de gauche – comme l’égalité ou la fraternité – ne sont plus prises en charge, mais sont au contraire disqualifiées, voire tournées en ridicule. D’où l’importance de revenir aujourd’hui sur ce qui s’est passé après « le tournant de la rigueur » pris par la gauche au pouvoir. En même temps que la montée inexorable du chômage, la réhabilitation de l’entreprise (Tapie, Montand, Minc, etc.) en dit long sur l’intense travail idéologique qui a ét

  • Contre les idéologies, les faits: en réponse aux élucubrations d'Eric Besson et d'autres officiels du Système, très rapi

                Il faut donc tordre le cou à cette contre vérité flagrante des soi disant "vagues migratoires successives".

                Et il suffit d'observer l'Histoire pour démontrer l'inanité, l'imposture (le révisionnisme ?: ce serait amusant, pour des gens de gauche...) de la position des immigrationnistes.

                A l'époque de la Gaule, et des Celtes, la conquête militaire par Jules César devait nous assurer une longue période de "Pax Romana". Époque féconde et bienheureuse s'il en fut, l'arrivée des Romains dans ce qui devenait -lentement mais sûrement- "chez nous" permit de créer le vrai socle, les vrais fondements, solides et définitifs de ce qui n'allait pas tarder à être la France, peuplée par le Peuple français.

                 Même si, on ne peut le nier, la conquête fut rude, et la romanisation menée -comme toujours avec Rome....- d'une poigne de fer: certains historiens avancent qu'un tiers des peuples gaulois aurait été tué, ou serait resté gravement blessé, voire invalide; un autre tiers deplacé ou vendu comme esclave; seul un tiers restant en l'état, si l'on peut dire.... Peu importent les chiffres, qu'on ne connaîtra de toutes façons jamais, à l'unité près....  

    PAX ROMANA 1.JPG

                L'important, c'est que le peuple Gaulois, malgré ce cataclysme, ne disparut pas et ne fut pas submergé par les Romains, bien au contraire: il se développa à nouveau, naturellement, et reprit sa progression -après les horreurs de la conquête- par une natalité vigoureuse et constante. Au point que, lorsque l'Empire s'écroula et disparut -malheureusement...- les Gallo-Romains étaient assez nombreux pour absorber les envahisseurs barbares, franchissant le Rhin: les historiens s'accordent sur une échelle d'environ 350.000 "envahisseurs" (au total), pour environ 7 millions de Gallo-Romains...                             

    GAULOIS BIJOUX.jpg

    Art gaulois : bijoux (ci dessus) et gobelet (ci dessous)

    GAULOIS GOBELET.jpg

                Très vite, d'ailleurs, ces envahisseurs allaient relever, en quelque sorte, la Romanité en Gaule, non dans ses formes antérieures, certes, mais dans ses fondements spirituels et moraux. Clovis se fit sacrer à Reims, et de ce moment date le nouveau départ de la Nation Gauloise, devenue Gallo-Romaine, puis Franque et, très bientôt, Française.

                On le voit, les fameuses Grandes Invasions n'ont donc rien de semblable à ce qui se passe aujourd'hui, où de 10 à 15 millions d'étrangers sont entrés, en trente ans, sur le sol national. A l'exception notable des Normands (mais eux aussi vinrent en nombre finalement dérisoire au regard de la population d'alors), notre Pays ne connut plus d'Invasions massives par la suite et, du VI° au XIX° siècle, la France augmenta sa population d'une façon naturelle: par sa démographie positive, malgré les guerres, les épidémies et les famines.

                Les Rois créaient la France que nous connaissons aujourd'hui, en collectionnant les Provinces -chaque rattachement d'une Province augmentant encore la vitalité de l'ensemble- mais à partir, bien sûr, du même substrat ethnique, sociologique, et non d'on ne sait quelle arrivée extérieure relevant du pur fantasme !...

                Et ainsi jusqu'à ce que la France devienne, sous Louis XVI, le géant démographique de l'Europe, avec ses 29 millions d'habitants. 

    EYLAU.jpg
    La sinistre boucherie d'Eylau: 40.000 morts !....
    "Le sang de nos ennemis est toujours le sang des hommes; la vraie gloire , c'est de l'épargner." (Louis XV).

                Il a fallu la folle dé-raison des tenants secs et froids de la Raison; il a fallu les effroyables saignées démographiques dues à la Révolution et aux saccages de l'Europe que l'on appelle pudiquement (autre travestissement de l'Histoire...) les Guerres napoléoniennes, alors qu'on les qualifierait plus justement en les appelant les carnages napoléoniens: 1.500.000 français morts sur les champs de bataille de l'Europe, pour qu'au bout du compte les Alliés entrent dans Paris (1); il a fallu, ensuite -et comme si ces saignées effroyables ne suffisaient pas- la façon aberrante dont la République a mené les deux Guerres Mondiales -encore 1.500.000 morts pour la Première, et 600.000 pour la seconde !- pour que l'élan vital de la France fût brisé, pour que sa démographie fût atteinte au coeur, et pour que la France éprouvât le besoin, en effet, pour la première fois de son histoire, et à cause de la Révolution et de son héritière/dépositaire: la République idéologique, de faire appel à une aide démographique extérieure.      (à suivre....)

    (1) : Presque 10% de la population disparue, volatilisée, sortie de l'Histoire, en 20 ans, de 1793 à 1815, si l'on additionne les 800.000 morts de la Révolution, le million et demi de jeunes français tués par les guerres napoléoniennes, les 500.000 habitants perdus avec les territoires cédés après les Cent Jours: environ deux millions huit cent mille sur environ vingt neuf millions.....                                                   

  • Le ”Louis XVI” sur France 2 : un Louis XVI ”autre”, ”nouveau”, une révélation pour beaucoup...

            France 2 a donc projeté, comme prévu, le troisième et dernier "portrait" de Thierry Binisti : après le Louis XIV (Versailles, le rêve d'un roi) et le Louis XV (Louis XV, le soleil noir), nous venons de voir le Louis XVI : Louis XVI, l'homme qui ne voulait pas être roi.

             Les critiques nous avaient prévenus : "Loin des clichés associés à la figure du monarque, les deux documentaristes (Jacques Dubuisson est associé à Thierry Binisti, ndlr) tracent un portrait plus humain du roi... et le décrivent comme un homme qui avait le souci du peuple... Ils retracent également l'opposition du roi à son entourage, une noblesse puissante et crispée sur ses privilèges..." 

    Louis XVI france 2.jpg 

            Et, de fait, c'est probablement la première fois, sur une chaîne publique, à une heure de grande écoute, qu'un "portrait" pareil de Louis XVI et de son règne est diffusé. Ce sera certainement une surprise, voire une révélation pour beaucoup. L'évasion de Varennes avait déjà marqué un tournant, le film de Binisti confirme dans cette voie...

            On pourra toujours trouver à redire à ceci ou cela mais, certainement, ce film ne peut qu'avoir un impact positif. Il n'y a pas si longtemps, la chape de plomb de la Bastille du mensonge, de la désinformation, de la dénaturation de notre Histoire pesait encore d'un poids tel que toute oeuvre parlant de Louis XVI traitait inévitablement d'un lourdaud, d'un niais, d'un simplet; et encore, quand ce n'était pas pire. Ne parlons pas de la Reine (Messaline était une sainte à côté...), ni de la Cour à Versailles (les pires orgies de la décadence romaine étaient d'aimables divertissements en comparaison); bref, c'était forcément l'abomination de la désolation, à laquelle la vertueuse et grandiose Révolution régénératrice était venue, enfin et heureusement, mettre un terme. On exagère à peine....

            "Que les temps sont changés !...", comme dirait Racine (Athalie, Acte I,Scène I).

            Le processus de dé-révolution, que nous ne cessons de suivre, et dont nous signalons à chaque fois les nouvelles manifestations, continue donc à se dérouler. Et il est indispensable, ce processus de dé-révolution dans les esprits, qui passe par une re-découverte apaisée par les français de leur Histoire; une ré-appropriation de leur passé national, loin des mensonges, des déformations et du mauvais esprit du Mallet-Isaac. Le film de ce soir s'inscrit manifestement dans ce processus...

            Evidemment, on n'en est pas encore au stade de la Russie, qui a canonisé la Famille du Tsar, ou rapatrié les cendres de Denikine (avec un passage par Paris...)....

            Néammoins, le principal intérêt du film est là. Nous n'en parlerons pas en critiques cinématographiques, car ce n'est ni notre rôle ni notre compétence; et nous laisserons chacun apprécier ou non, et préférer ceci ou cela.

            Du seul point de vue politique, qui est ce qui nous intéresse sur ce Blog, c'est le détricotage de la Bastille du mensonge qui continue donc. Le Louis XIV nous a, de ce point de vue, paru bon, et par moments excellent; le Louis XV, globalement décevant, sauf à un ou deux moment. Quant au Louis XVI de ce soir, il est certain que, pour de plus en plus de réalisateurs, le bibendum des poncifs et grossiers mensonges sur le roi, son règne, sa politique fait de plus en plus "pschittt"; qu'il est manifestement derrière nous, pour de plus en plus de gens, et que l'inspiration n'est plus recherchée du côté de la vérité officielle, qui vient encore de recevoir un sacré coup de canif ce soir...

            La roue tourne. Pas aussi vite que nous le souhaiterions, pas aussi vite qu'en Russie, mais elle tourne. A nous de pousser à la roue pour accentuer ce mouvement de redécouverte progressive de notre histoire monarchique par un certain nombre d’intellectuels, mais aussi dans la presse, les médias, et, finalement, une frange non négligeable de l’opinion française; à nous de nourrir ce processus de dérévolution dont la France a besoin pour renouer avec son Histoire, se replacer dans le droit fil de sa trajectoire historique et, s'il se peut, reprendre, un jour, sa marche en avant.

             Qu’un basculement de ce que Barrès nommait "les puissances du sentiment" se produise, en France, afin que l’on ne puisse plus parler ni de la Révolution ni de notre passé monarchique, après, comme on en parlait avant…

  • Danger

     

    PAR HILAIRE DE CRÉMIERS

     

    maxresdefault.jpgL'homme qui est à la tête de la France, n'aime pas son pays. Au mieux, il fait semblant. Pour lui, la France est une nation dépassée. L'Europe seule compte dans son esprit. Il ne cesse de le dire. « Je suis venu vous parler d'Europe, a-t-il déclaré à la Sorbonne. Encore, diront certains. Ils devront s'habituer parce que je continuerai. Et parce que notre combat est bien là, c'est notre histoire, notre identité, notre horizon, ce qui nous protège et ce qui nous donne un avenir. »

    Voilà ce que pense le président de la France. Et il suffit de l'écouter pour se rendre compte que déjà, dans sa conception, la France n'existe plus en tant que nation ; elle n'est plus qu'un legs du passé. Peu lui chaut que les industries françaises disparaissent. Pour lui l'échelle nationale est devenue obsolète et inefficace ; il n'y a plus rien à faire à ce niveau. C'est sa conviction profonde. « La bonne échelle, dit-il, c'est l'échelle européenne ». Tout est dit. Qu'importe qu'Alstom soit récupéré par Siemens. Au contraire ! Il n'y voit aucun inconvénient. Comprenons bien : l'histoire de France, c'est aussi bien l'histoire de l'Allemagne que l'histoire des autres peuples d'Europe. Le seul mal qui les a entachés, c'est le nationalisme. L'identité est commune, commun l'horizon. Tous les programmes qu'il définit à longueur de discours, n'ont de sens que dans ce cadre européen, voire mondial. Il ne conçoit de développement que dans cette vue. Pourquoi des réformes institutionnelles en France ? Pour mieux l'intégrer dans l'Europe, pardi ! Pourquoi des réformes institutionnelles en Europe ? Pour mieux la renforcer et la doter de toutes les prérogatives de la souveraineté !

    Il se dit l'héritier des pères fondateurs. Il en a l'esprit, affirme-t-il ; il veut rompre avec les frilosités et les peurs. Il n'a qu'un ennemi multiforme et qu'il ose nommer : « nationalisme, identitarisme, protectionnisme, souverainisme de repli... ». Il se voit à la tête d'un grand mouvement libérateur ; il anticipe les prochaines élections européennes ; il donne des dates. Tout doit être achevé en 2024. La nouvelle gouvernance européenne sera en place, pense-t-il ; les grands projets, du numérique à la transition écologique, des nouvelles dispositions européennes sur l'enseignement aux techniques les plus avancées du travail, seront dans leur vitesse de croisière ; et la France se sera enfin mise à l'heure de l'Europe. Macron aura rempli son rôle. Il lui restera sans doute à assumer la suite : il n'est pas difficile de deviner de quoi il s'agit. Car il faut bien présider, n'est-ce pas ?

    Le problème, c'est que rien ne se passe comme prévu. Macron aime se comparer à Napoléon. Et, en effet, il a le même défaut. Bainville écrit dans son remarquable Napoléon : « On voit l'idée naître, grandir, s'emparer de l'esprit de l'empereur jusqu'à ce que, selon un penchant qui s'aggrave chez lui, il regarde comme fait ce qui peut et doit se faire puisque sa raison l'a conçu ». Il s'agit de la campagne de Russie. Macron raisonne en politique de cette même façon et, lui, depuis le début ! Il s'obstinera, il le dit. C'est là le danger, le grand danger.

    Les Allemands ont voté ; l'Allemagne n'est plus la même. Macron rêve d'un traité de l'Élysée renforcé quand il n'y a déjà plus de couple franco-allemand. Macron s'imagine que l'Angleterre - il l'a dit - allait revenir dans l'Europe quand le Brexit va devenir définitif. Macron fustige les nations quand l'Espagne se bat pour survivre et que l'Europe attise les divisions. En un mot, Macron est en pleine utopie, comme tous ses prédécesseurs mais plus qu'eux encore, s'imaginant résoudre les impossibles problèmes de leur République en les projetant dans une Europe idéale qui n'a. jamais existé et qui existera de moins en moins. Terrible vérité politique : Macron, sentant la légitimité de son pouvoir déjà se dérober sous ses pieds, part en quête obsessionnelle d'une légitimité « autre », nouvelle, grandiose, imaginée dans un « ailleurs » qu'il façonne en idéal rationnel et enthousiasmant. Patatras ! Le revers sera cinglant. Fasse le ciel que le pire ne survienne pas !

    À quand le chef de l'État dont la légitimité sera suffisante pour n'avoir à aimer, d'abord, que la France. Les autres aussi, mais après.

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Le couple franco-allemand s'éloigne ... Et l'Europe avec lui 

  • Il y a un siècle naissait Karol Wojtyla, par Gérard Leclerc.

    Saint Jean-Paul II (1920-2005)

    CC by-sa : Dennis Jarvis

    Il y a un siècle naissait Karol Wojtyla, qui deviendra pape en 1978 et dont l’avènement va marquer une véritable révolution historique. Son pontificat, l’un des plus longs de l’histoire de la papauté, va marquer profondément l’Église à tous points de vue.

    Hier matin, dans la basilique Saint-Pierre de Rome, le pape a célébré une messe en l’honneur de saint Jean-Paul II dont on fête le centenaire. En effet, c’est 18 mai 1920, dans la petite ville polonaise de Wadowice, non loin de Cracovie, que naquit Karol Josef Wojtyla, celui que le collège des cardinaux devait élire successeur de saint Pierre le 16 octobre 1978, et que son deuxième successeur, le pape François, devait canoniser le 17 avril 2014.

    gerard leclerc.jpgImpossible, le temps d’un bref éditorial, de donner une idée exhaustive de l’importance historique du pontificat et de la personne de Jean-Paul II. Tout de même, quelques indications pour rappeler comment en 1978, notre histoire a brusquement changé son cours.

    J’ai toujours gardé en mémoire le récit de mon ami André Frossard, présent dans la délégation française à la cérémonie d’ouverture du pontificat. Tout le monde pleurait autour de lui : « Je ne sais si l’on a déjà vu des diplomates pleurer en service commandé, c’était un phénomène que la météorologie a rarement l’occasion d’observer. Je pleurais aussi, comme tout le monde, sans trop savoir pourquoi. J’avais le sentiment d’assister à un événement rare : la conjonction manifeste, et qui se laisse bien peu souvent prendre sur le fait, d’un dessein providentiel et d’un moment d’histoire humaine. » Est-il possible de faire comprendre la signification d’une telle scène, plus de quarante ans après, aux nouvelles générations ? Un sérieux effort de contextualisation s’impose. Le monde a tellement changé ! L’idée de ce qu’on appelait un rideau de fer, séparant l’Europe en deux, est-elle seulement pensable à ceux qui n’ont pas vécu les événements qui vont de l’avènement de Jean-Paul II à la chute du mur de Berlin ?

    Un poète polonais de la grande génération romantique, Slowacki, avait prophétisé la venue d’un pape slave : « Il va balayer les nefs des églises et nettoyer leurs parvis. Et montrer Dieu dans la création du monde : clair comme le jour. » L’homme qui, en 1979, sur la place de la Victoire à Varsovie, devant 300 000 personnes, déclare : « Nul ne ne peut exclure le Christ de l’histoire de l’Homme, en quelque partie du globe », oui cet homme là a contribué à changer la face du monde. Cela ne veut pas dire que le cours futur de l’Église sera facile, que d’autres épreuves redoutables ne s’annonceront pas. Mais la preuve a été faite, que par l’étonnante force spirituelle d’un disciple du Christ, l’impossible s’est trouvé défié.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 18 mai 2020.

  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (23)

    1AZZZZ.jpg

    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : "De Buonaparte et des Bourbons..."

     

    C'est le 31 mars 1814 que paraît la brochure "De Buonaparte et des Bourbons, et de la nécessité de se rallier à nos princes légitimes pour le bonheur de la France et celui de l'Europe".

    Chateaubriand y est féroce pour les "rêves d'un fou et d'un furieux", qui osait affirmer l'horreur suivante : "J'ai trois cent mille hommes de revenu !"

    Louis XVIII déclara que cette "brochure" lui avait plus profité qu'une armée de cent mille hommes...

    Presque deux siècles après sa publication, on est saisi par la force et la puissance de ce texte; et l'on ne peut que constater qu'il n'a rien perdu ni de l'une ni de l'autre, après tant de temps. On n'a rien écrit de mieux, depuis, sur le sujet, à part le Napoléon de Jacques Bainville, dans lequel celui-ci écrit cette phrase qui parait si juste : "Sauf pour la gloire, sauf pour l'Art, il eut probablement mieux valu que cet homme n'eût jamais existé."

    On se rappellera - comme en écho de cette phrase de Bainville - que Napoléon lui-même, en visite sur la tombe de Rousseau, s'était laissé aller à cette confidence: "L'Histoire dira s'il n'eût pas mieux valu pour l'humanité que ni lui ni moi n'eussions jamais existé..."

    La brochure est divisée en trois parties :

    la première est de loin la plus longue (presque les deux tiers), la plus féroce et, disons-le, la plus réussie; elle traite "De Buonaparte et des Bourbons, et de la nécessité de se rallier à nos princes légitimes pour le bonheur de la France et celui de l'Europe";
    la deuxième et la troisième parties - nettement plus courtes, donc - traitent respectivement "Des Bourbons" et "Des Alliés".

    Voici le paragraphe de conclusion de cette "brochure":

    "...Français, amis, compagnons d'infortune, oublions nos querelles, nos haines, nos erreurs, pour sauver la patrie; embrassons-nous sur les ruines de notre cher pays; et qu'appelant à notre secours l'héritier de Henri IV et de Louis XIV, il vienne essuyer les pleurs de ses enfants, rendre le bonheur à sa famille, et jeter charitablement sur nos plaies le manteau de saint Louis, à moitié déchiré de nos propres mains. Songeons que tous les maux que nous éprouvons, la perte de nos biens, de nos armées, les malheurs de l'invasion, le massacre de nos enfants, le trouble et la décomposition de toute la France, la perte de nos libertés, sont l'ouvrage d'un seul homme, et que nous devrons tous les biens contraires à un seul homme. Faisons donc entendre de toutes parts le cri qui peut nous sauver, le cri que nos pères faisaient retentir dans le malheur comme dans la victoire, et qui sera pour nous le signal de la paix et du bonheur : Vive le roi !"

    1AZZZ.jpg

    lafautearousseau vous a préparé ce court pdf pour vous permettre de lire la première partie de cette oeuvre magistrale, dont on ne peut trouver quelque chose qui s'en rapproche - éventuellement, mais de loin... - dans la Littérature française, que la Satyre Ménippée.

    Comme elle, toutes proportions gardées, elle est une oeuvre maîtresse dans le genre du Pamphlet et du Texte politique, dont on peut réellement dire, non pas qu'ils ont changé le cours de l'Histoire, mais qu'ils ont fait partie du grand mouvement qui, à un moment donné, à fait basculer l'Histoire... :

    De Buonaparte et des Bourbons...

  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (127), I/III : Les Provinces historiques...

    607388873.jpg

     

    Premières lignes du premier Chapitre de l'Histoire de France de Jacques Bainville : Pendant 500 ans, la Gaule partage la vie de Rome.

    "Il y a probablement des centaines de siècles que l’Homme s’est répandu sur la terre. Au-delà de 2.500 ans, les origines de la France se perdent dans les conjectures et dans la nuit. Une vaste période ténébreuse précède notre histoire. Déjà, sur le sol de notre pays, des migrations et des conquêtes s’étaient succédé, jusqu’au moment où les Gaëls et Gaulois devinrent les maîtres, chassant les occupants qu’ils avaient trouvés ou se mêlant à eux. Ces occupants étaient les Ligures et les Ibères, bruns et de stature moyenne, qui constituent encore le fond de la population française. La tradition des druides enseignait qu’une partie des Gaulois était indigène, l’autre venue du Nord et d’outre-Rhin, car le Rhin a toujours paru la limite des Gaules. Ainsi, la fusion des races a commencé dès les âges préhistoriques. Le peuple français est un composé. C’est mieux qu’une race. C’est une nation.

    Unique en Europe, la conformation de la France se prêtait à tous les échanges de courants, ceux du sang, ceux des idées. La France est un isthme, une voie de grande communication entre le Nord et le Midi.

    Il y avait, avant la conquête romaine, de prodigieuses différences entre la colonie grecque de Marseille et les Cimbres d’entre Seine et Loire ou les Belges d’entre Meuse et Seine. D’autres éléments, au cours des siècles, se sont ajoutés en grand nombre à ceux-là. Le mélange s’est formé peu à peu, ne laissant qu’une heureuse diversité. De là viennent la richesse intellectuelle et morale de la France, son équilibre, son génie.

    On dit communément que, dans cette contrée fertile, sur ce territoire si bien dessiné, il devait y avoir un grand peuple. On prend l’effet pour la cause. Nous sommes habitués à voir à cet endroit de la carte un État dont l’unité et la solidité sont presque sans exemple. Cet État ne s’est pas fait tout seul. Il ne s’est pas fait sans peine. Il s’est fait de, main d’homme. Plusieurs fois, il s’est écroulé mais il a été rebâti. La combinaison France nous paraît naturelle. Il y a eu, il aurait pu y avoir bien d’autres combinaisons.

    Harmonieuse à l’œil, la figure de notre pays est fort défectueuse à d’autres égards. Du côté du Nord et de l’Est, la France a une mauvaise frontière terrestre qui l’expose aux invasions d’un dangereux voisin.

    De plus, Flandres, Allemagne, Italie, Espagne, l’inquiètent, la sollicitent, l’écartèlent presque. Si elle possède l’avantage unique de communiquer avec toutes les mers européennes, elle a. en revanche, des frontières maritimes trop étendues, difficiles à garder et qui exigent un effort considérable ou un choix pénible, l’Océan voulant une flotte et la Méditerranée une autre. Si la France n’est pas dirigée par des hommes d’un très grand bon sens, elle risque de négliger la mer pour la terre et inversement, ou bien elle se laisse entraîner trop loin, ce qui lui arrivera à maintes reprises. Si elle n’a soin d’être forte sur mer, elle est à la merci d’une puissance maritime qui met alors obstacle à ses autres desseins. Si elle veut y être forte, la même puissance maritime prend ombrage de ses progrès et c’est un nouveau genre de conflit.

    Près de mille ans d’une histoire qui n’est pas finie seront partagés entre la mer et la terre, entre l’Angleterre et l’Allemagne. Ainsi l’histoire de la France, c’est celle de l’élaboration et de la conservation de notre pays à travers des accidents, des difficultés, des orages, venus de l’intérieur comme de l’extérieur, qui ont failli vingt fois renverser la maison et après lesquels il a fallu la reconstruire. La France est une œuvre de l’intelligence et de la volonté..."

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : 

    L'aventure France racontée par les Cartes...

     

    lafautearousseau

  • Après s'être affiché avec Macron, il s'affiche avec Luis-Alfonso : quand Stéphane Bern déraille...

     

    1903076588.10.jpgStéphane Bern a fait de nombreux Secrets d'Histoire excellents. Nous avons, à chaque fois, donc à plusieurs reprises, salué ces numéros magistraux, en signalant le grand service que rendait ainsi Stéphane Bern à l'établissement ou au rétablissement de la vérité historique, et par voie de conséquence, à bien des choses que nous défendons.   

    Voilà que, coup sur coup, Stéphane Bern commet deux erreurs : s'afficher avec Macron, hier, et Luis-Alfonso, aujourd'hui (voir Le Figaro magazine du 28 avril, pages 76 à 82). 

    Nous ne parlerons pas, ici, du soutien à Emmanuel Macron-Hollande : nous en parlons suffisamment par ailleurs. Nous nous en tiendrons seulement aux incongruités que l'on peut relever dans ces sept pages du Fig Mag.

    Et, d'abord, cette aberration que constitue la légende de la photo page 78 : « Le Comte de Chambord...dernier membre de la branche française des Bourbons ». Comment Stéphane Bern, qui s'y connaît en Histoire, a-t-il pu laisser « passer » une ineptie pareille ? Louis XIII eut deux enfants (deux garçons, pas de filles) le futur Louis XIV et son frère Philippe, titré duc d'Orléans. Si la branche aînée, descendante en ligne directe de Louis XIV, s'est bien éteinte avec le Comte de Chambord, en 1883, la branche cadette, issue du deuxième fils de Louis XIII, Philippe, est toujours là, et bien présente, comme nous le montrent la très sympathique famille du Prince Jean, avec ses quatre enfants, et celle de son frère Eudes.  

    Il faut donc en finir une fois pour toutes avec les ignorants qui s'imaginent que « les Orléans » sont une famille à part des « Bourbons » : « les Orléans » sont des « Bourbons », tout aussi « Bourbons » que les descendants, aujourd'hui éteints, de Louis XIV ! La seule différence est que, ces « Bourbons » là, sont, justement, toujours là... Et qu'ils offrent - voyez la famille du Prince Jean et de la Princesse Philoména - une image apaisée, rafraîchissante, porteuse d'espoirs et d'espérance, dans une actualité si grise, si déprimante et, pour tout dire, si souvent minable...

    On nous dira peut-être que ce n'est pas Stéphane Bern qui a légendé ? Dans ce cas, on espérait un peu plus de sérieux et de connaissances historiques minimales de la personne qui a légendé cette photo. De plus, l'expression - erronée - est plusieurs fois reprise dans le cœur de l'article ...  

    Le Figaro se singularise déjà en faisant voter Macron. Qui l'écoutera, dorénavant, lorsqu'il fustigera, comme il le fait régulièrement, l'effondrement du niveau scolaire ? Voilà Le Figaro qui nous donne un « bon » exemple du désastre éducatif : il va falloir se retenir d'éclater de rire, dorénavant, lorsque le journal abordera le sujet...

    La vérité toute simple est que l'histoire de la famille des Bourbons est... très compliquée ! Du moins en Espagne. Et que l'aîné des Bourbons, Luis-Alfonso, aurait dû être roi d'Espagne. Il ne l'est pas, pour des raisons familiales internes et complexes. Mais, en aucun cas, ce onzième représentant des Bourbons partis régner à l'étranger ne peut être considéré comme l'héritier des rois de France. 

    L'héritier des rois de France - « l’héritier des siècles » comme le disait Chateaubriand - il est en France, il vit en France, au milieu de nous et parmi nous ; l'héritier des rois de France est et vit en France. Il la sert, il la défend et, au besoin, les princes de sa famille meurent pour elle, comme le prince François d'Orléans, au cours de la guerre d'Algérie.

    Pour vous aider à y voir plus clair, nous vous proposons un dossier que nous avons réalisé spécialement à cette intention. Nous le dédions à Stéphane Bern : il nous a fait tant de cadeaux, que nous pouvons bien lui offrir, en retour et à notre tour, un... Secret d'Histoire ! 

    Pour ceux qui veulent savoir qui est Luis Alfonso, d'où est-il, d'où vient-il, découvrez le dossier de LAFAUTEAROUSSEAU, en cliquant sur la généalogie ci-dessous.  • 

    Patienter, le temps du téléchargement

  • Penser aux jeunes et aux enfants: des cadeaux intelligents, pour les fêtes, pour toute l'annnée.... pour toute la vie !

                Bientôt les fêtes ? Oui, bien sûr, mais si le moment des fêtes de Noël est effectivement l'un des moments privilégiés pour offrir, c'est toute l'année que l'on peut semer la bonne graine, qui donnera au centuple.

                Les extraordinaires Jésus de Nazareth et Thierry de Royaumont, cela ne vous rappelle rien ? Et savez-vous que la Petite Histoire de France de Bainville (pour les 12 ans et plus) est enfin ré-éditée, avec la reprise des dessins de Job, nous assure le catalogue ?             

    bainville petite histoire de France.jpg
                Vous trouverez ces excellents ouvrages à offrir, et bien d'autres encore, sur tant et tant de personnages intéressants et de sujets qui ne le sont pas moins, dans le catalogue des Editions du Triomphe (1).
                Et ce ne seront pas des cadeaux passagers, superficiels ou mercantiles, mais bien de la bonne graine, qui donne du bon fruit...
                Au rayon nouveautés, cette année : un Saint Louis, un Vauban, "Les trois macles d'argent" dans la série du Trésor du Puy du Fou, La nuit des Paras (5 juin 1944) et Avec les Cadets de Saumur...
    (1): Les Editions du Triomphe, 7 rue Bayen - 75017 Paris. Tél: 01 40 54 06 91 - Fax: 01 40 54 92 08 : 
          contact : info@editionsdutriomphe.fr