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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • LE CAMP DES SAINTS, C'EST MAINTENANT

    Jean Raspail. Il fut qualifié « d'implacable historien de notre futur » par l'écrivain Jean Cau à la sortie du Camp des Saints

     

    PAR GILLES VARANGE

    Désarmée sur les plans intellectuel et moral par des décennies de propagande pro-immigrationniste, l'Europe, devenue « le ventre mou de l'Occident », est désormais menacée de submersion démographique.

    « Le tiers monde s'est mis en marche vers le paradis de l'homme blanc. Il n'a pour armes que sa multitude et la pitié qu'il inspire : arme absolue (...) Une flotte pacifique s'est échouée dans la nuit de Pâques sur les côtes du Midi de la France, chargée d'un million d'immigrants. D'autres flottes sont en route. L'Occident retient son souffle et attend. Au matin de la Résurrection, la marée du tiers monde commence à envahir nos rivages. Faut-il céder à la pitié et s'y noyer soi-même et définitivement, ou employer la force et la férocité contre la seule faiblesse ? » Ainsi, dans le rabat de couverture de son roman Le Camp des Saints, paru en janvier 1973, Jean Raspail présentait-il cet ouvrage appelé à faire de lui, ainsi que l'avait immédiatement discerné Jean Cau, « l'implacable historien de notre futur ».

    Cela ne lui fut pas pardonné et lui barra à jamais le chemin de l'Académie française à laquelle ont depuis accédé tant de médiocrités satisfaites ne possédant pas même un centième de son talent. Les plus anciens d'entre nous se rappellent encore avec quels cris d'indignation ou de dégoût l'intelligentsia de la rive gauche - et aussi maints critiques de l'autre rive, soucieux de leur carrière - accueillirent ce livre, trop brillant pour qu'on pût l'ignorer, mais que le lecteur était invité à parcourir en se pinçant le nez. À vrai dire, ce qui le rendait insupportable à tout ce joli monde, c'était la féroce alacrité et la sauvage lucidité avec lesquelles étaient disséquées les mille-et-une lâchetés prévisibles de nos hiérarchies - politiques, administratives, militaires, ecclésiastiques - résignées d'emblée à tous les abandons plutôt que de se dresser avec courage et bon sens contre les commandements absurdes de la vulgate démocratique et droit-de-l'hommiste. La loi Pleven avait été votée un an plus tôt, conçue dès son origine comme un instrument de culpabilisation et de répression envers tous ceux qui persistaient à voir dans la nation française le fruit d'une longue histoire singulière issue d'un peuple et d'un sol particuliers.

    LE DÉSARMEMENT DES ESPRITS

    Comme l'avait prévu Raspail, cette idéologie, prétendument antiraciste mais fondée, en fait, sur une haine sournoise de la civilisation européenne et des peuples qui l'ont forgée au cours des millénaires, a peu à peu corrompu les esprits au point de rendre possible, sinon probable, la thèse qui soutenait son roman : celle, jugée hier encore délirante, d'une submersion démographique librement consentie par les populations de notre vieille Europe. Cette même submersion dont nous menaçait naguère le président algérien Houari Boumediene lorsqu'il écrivait : « Aucun nombre de bombes atomiques ne pourra endiguer le raz de marée constitué par les milliards d'êtres humains, en quête de survie, qui partiront un jour de la partie méridionale et pauvre du monde pour faire irruption dans les espaces relativement ouverts du riche hémisphère septentrional ». Nous y sommes. Mais, si les faits lui donnent cruellement raison, l'auteur du visionnaire Camp des Saints sait ne devoir s'attendre à nulle reconnaissance : la République n'a jamais écouté, aimé et honoré que les faux prophètes, ceux qui trompent ou se trompent.

    L'un des signes les plus probants de l'aveuglement de nos dirigeants tient au motif même du sentiment d'urgence qui paraît les avoir gagnés soudain : ce n'est pas l'incroyable flot de centaines de milliers de réfugiés déferlant vers les rivages de l'Europe depuis dix-huit mois qui les inquiète, ce n'est pas la perspective d'un demi-million d'autres migrants illégaux prêts à embarquer dans les prochains mois qui les affole. Non, ce qui les met en transe et les pousse à se réunir toutes affaires cessantes pour adopter une série de mesures aussi hâtives que vaines, c'est l'annonce par les médias, à grand renfort de larmes de crocodile, qu'un millier de ces demandeurs d'asile auraient perdu la vie, ces dernières semaines, en tentant de franchir la Méditerranée. Chiffres certes désolants mais qui ne permettent pas, comme le faisait tel hebdomadaire parisien, d'affirmer qu' « un drame humain sans précédent » est en train de se dérouler sous nos yeux. C'est oublier allégrement, non pas les quelques milliers, mais les centaines de milliers de boat people vietnamiens, hommes, femmes et enfants, disparus jadis en mer de Chine méridionale dans l'indifférence des Occidentaux. Pire : les journaux de la gauche française, toutes tendances confondues, menèrent à l'époque une campagne ignoble à l'encontre de ces malheureux, accusés de n'être guidés, dans leur fuite éperdue de l'enfer communiste, que par de sordides questions d'intérêt matériel. C'est que ceux-là risquaient de voter mal, une fois accueillis et naturalisés. « À gerber ! » comme on aime à dire chez les anciens combattants de mai 68...

    L'UNION EUROPÉENNE, ÉCOLE D'IMPUISSANCE

    Les leçons de morale en provenance de notre caste politique et médiatique sont d'autant plus insupportables que bien rares ont été les voix à s'élever en son sein pour contester en temps utile les déplorables agressions commises par les puissances occidentàles contre des régimes qui avaient pour principal défaut de ne pas leur plaire et dont l'effondrement est la cause essentielle du drame actuel. Le seul résultat de ces interventions sanglantes et désastreuses a été de plonger en effet la presque totalité du Moyen-Orient et de l'Afrique sahélienne dans un « foutoir sans nom » ainsi que l'avoue le général Martin Dempsey, chef d'état-major des armées américaines. On n'ignore plus rien à présent de la manière dont les Printemps arabes, notamment en Egypte, ont été pilotés et encadrés par cette « usine à révolutions » qu'est le centre Canvas, entièrement financé par le Département d'État américain qui se targue de l'avoir fait intervenir dans une quarantaine de pays. Et l'on ne rappellera que pour mémdire les funestes entreprises de déstabilisation du régime de Damas menées conjointement par Washington, Londres et Paris en s'appuyant sur les pires hordes de fanatiques islamistes avant d'en venir à cette folie suprême que fut le renversement de Kadhafi, mené de bout en bout par Nicolas Sarkozy et David Cameron pour d'obscurs motifs qui défient l'entendement mais qu'il faudra bien tenter d'éclaircir un jour.

    Spectacle surréaliste : après avoir sciemment détruit tous les États peu ou prou organisés qui constituaient un obstacle naturel au déferlement de multitudes humaines vers les rivages de l'Europe, voilà pourtant nos dirigeants pris au dépourvu comme si notre continent se trouvait menacé par les vagues d'un tsunami né d'un déplacement fortuit de plaques tectoniques. Où ces gens qui se noient d'ordinaire dans chaque goutte d'eau pourraient-ils trouver, de toute façon, la subite capacité d'affronter le gigantesque raz-de-marée qu'ils ont eux-mêmes provoqué ? Après avoir proféré quelques fugitives menaces à l'encontre des passeurs de clandestins, ils ont donc préféré recourir à leur stratégie habituelle face aux défis qui se présentent à eux : ils ont sorti piteusement leur portefeuille pour tripler avec notre argent les sommes allouées aux missions de « surveillance et de sauvetage » en Méditerranée, créant ainsi, de l'aveu du ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, autant de « nouveaux ponts vers l'Europe ».

    DES CHIFFRES ÉLOQUENTS

    Il est vrai que le président du Conseil européen, le polonais Donald Tusk, enfant chéri de Washington et des milieux d'affaires, avait d'emblée fermé la porte à toute solution de fermeté en affirmant : « Nous ne sommes pas des Australiens ». C'est vrai : depuis les traités de Maastricht et de Lisbonne, nous ne sommes plus rien. Si Libyens, Syriens, Éry-thréens, Éthiopiens, Somaliens, Africains de l'Ouest, se lancent par centaines de milliers vers les côtes de l'Europe, c'est qu'ils savent n'avoir plus en face d'eux que des fantômes d'États, des ectoplasmes de gouvernements prenant des ersatz de décisions. Rien qui puisse les arrêter. Impuissante à exister réellement, l'Union européenne agit à l'égard des malheureuses nations qui la composent comme ces trous noirs avalant et détruisant tout ce qui se trouve à leur portée. Le pire est que les islamistes l'ont compris aussi bien que les demandeurs d'asile, ce qui incite Gilles Kepel, spécialiste du monde musulman, à nous en avertir : « C'est l'Europe qui est le ventre mou de l'Occident. C'est elle qu'il faut attaquer en premier ».

    À titre de symbole de la sombre folie de nos dirigeants, retenons pour finir ces deux chiffres, plus éloquents que n'importe quelle démonstration : le gouvernement français a accordé l'année dernière près de 5o millions d'euros de subventions publiques à l'association immigrationniste France-Terre d'Asile, mais 47 millions seulement à la Direction générale de la sécurité intérieure, chargée de la lutte contre le terrorisme dans notre pays. Dans son Camp des Saints, Jean Raspail fait dire à l'un de ses héros, soumis à la malveillance des soutiens de l'immense armée des immigrants en train de débarquer : « Je me demande si vous êtes des cons ou des salauds ». Nous connaissons maintenant la réponse : les deux à la fois...

     

  • Éphéméride du 15 novembre

    Lié à Albert le Grand, le Collège des Bernardins, aujourd'hui...

     

     

    1280 : Mort d'Albert le Grand 

     

    La Sorbonne en particulier, et la Ville de Paris en général, se souviennent que ce Dominicain, né en Souabe et mort à Cologne, a passé plusieurs années chez elles, à partir de 1241.

    Il résida d'abord au premier couvent dominicain de la rue Saint Jacques - le Collège des Jacobins - sous l'autorité de Guéric de Saint-Quentin. Il y obtint, en 1245, un poste de Maître de théologie, puis en devint Maître régent, en place de Guéric de Saint-Quentin, jusqu'en 1248. Il y eut pour élève le jeune Thomas d'Aquin.

    C'est parce qu'il fut promu Maître de l'université de Paris, et dirigeant de l'une des deux écoles des Prêcheurs qui étaient intégrées à celle-ci, qu'il reçut le nom de "Maître Albert", dont dérive, par contraction, en plein Quartier latin, le nom de notre actuelle Place Maubert : Paris rend ainsi hommage quotidiennement, en son coeur intellectuel, à celui qui fut également le maître de Saint Louis. 

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     En plein coeur du Quartier Latin, la Place Maubert : à deux pas du Panthéon et de la Sorbonne, "Maître Albert", devenu "Maubert" est toujours chez lui...

     

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    1684 : Inauguration de la Galerie des Glaces

     

    17 portes-fenêtres sur jardin se reflètent dans les 17 panneaux composés de 357 miroirs, les plus grands que l'on sût confectionner à l'époque...

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    Versailles est, alors, un véritable laboratoire de ce qui se fait de mieux dans le domaine des Arts appliqués. Les techniques les plus innovantes y sont testées, et l'édification du Palais marque le triomphe simultané des Arts, de l'Industrie, de la Technique, domaines dans lesquels la France innove, progresse et gagne, comme on dit aujourd'hui : en témoigne l'extraordinaire exposition Sciences et curiosités à la Cour de Versailles (voir l'Éphéméride du 26 octobre...).

    Ou : quand une authentique politique de civilisation rejoint l'économie, la plus saine et la plus bénéfique...

    L'Art est, en effet, inséparable du développement économique de la France, voulu par Louis XIV et Colbert.

              

    Un seul exemple: l'industrie française du verre est née, en 1693, lorsque Louis Lucas de Nehou fusionne les deux manufactures royales crées par Colbert pour Versailles et sa Grande Galerie (dite précisément "des Glaces"...) et lorsqu'il rachète... le domaine de Saint Gobain !

       
    Une première société avait été créée en 1665, dans le cadre du plan de relance économique de la France voulu par Louis XIV et Colbert. Confiée à des entrepreneurs privés, la société a rompu dès l'origine avec la tradition artisanale des manufactures en organisant la production de la glace selon une logique industrielle.

     

    Grâce à une invention technologique décisive, le coulage du verre en table (1688), elle s'empare d'un quasi-monopole en Europe au XVIIIème siècle et prend le relais de Venise.

     

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    "Nos rois ont toujours été modernes et innovants. Comment auraient-ils fait la France s'ils ne l'avaient pas été ? Qu'on se pose la question: la France serait-elle devenue la France si ses rois n'avaient pas favorisé le progrès dans les arts, dans les sciences, dans l'agriculture ou dans l'industrie ?...

     

    Dans le domaine des arts, aucun roi n'aurait eu l'idée de s'installer dans les meubles de son prédécesseur. Chacun a imprimé son style à son époque et, ce faisant, tous ont favorisé la commande publique. Les monuments qu'ils nous ont légués font encore aujourd'hui la fortune des collectivités locales et de l'Etat, qu'il s'agisse de Versailles, des châteaux de la Loire ou de la Sainte-Chapelle, à Paris - sans oublier tous les "palais" où sont installés les ministères, le Parlement et bon nombre d'institutions françaises...

     

    Les Capétiens ont établi les conditions du développement de notre économie. Ils ont créé le cadre propice au rayonnement culturel de la France..." 

     

    (Jean d'Orléans, duc de Vendôme, Un Prince français, Pygmalion, page 241). 

              

     

     

     

    On en saura plus sur la naissance de cette industrie française du verre en cliquant sur le lien suivant :

     

    https://www.saint-gobain.com/fr/groupe/notre-histoire

     

    Mais la Galerie des glaces renferme également un autre chef d'oeuvre que ses miroirs : le plafond de la Galerie, oeuvre magistrale de Le Brun :

    http://www.galeriedesglaces-versailles.fr/html/11/collection/c7.html 

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    Quelques chiffres :

     

    - Surface de la galerie  : 800 mètres carré

    - Longueur                    : 73 mètres

    - Largeur                       : 13 mètres

     - Hauteur                     : 12,5 mètres

     - Marbres                     : 1.1000 mètres carrés

    - Peintures                   : 1.000 mètres carré

    - Glaces                        : 357

    - Portes-Fenêtres        : 17 

     

    VERSEILLES GALERIE DES GLACES 1.jpg
     
    Sur Jules Hardouin Mansart et son oeuvre, voir l'Éphéméride du 16 avril (jour de sa naissance) ou celle du 11 mai (jour de sa mort)...
     
    Et, pour bien mesurer ce que Louis XIV a voulu édifier à Versailles, à savoir un triple poème : humaniste, politique et chrétien, voir notre album Racines (IV) : Versailles, le Palais-temple du soleil

     

     

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    1766 : Naissance de Kreutzer
     

    Rodolphe Kreutzer, violoniste, professeur, compositeur et chef-d'orchestre fut baptisé dès le lendemain en l'église Notre-Dame de Versailles. Il devait mourir à 65 ans, le 6 janvier 1831, à Genève, où il fut inhumé. Il était le fils de Jean Jacob Kreutzer, musicien du roi dans le régiment des Gardes Suisses, et de Élisabeth Trabol; son parrain, Rodolfe Krettly, était également musicien du roi au régiment des Gardes Suisses...

    Par son beau mariage avec Adélaïde-Charlotte Foucard, fille du valet de chambre du comte d'Artois, frère du roi et futur Charles X, Kreutzer put tenir une place importante dans la société : dans sa maison, "les célébrités les plus diverses tinrent à honneur d'être admises"...

    Il se fit remarquer dès l'âge de 13 ans en exécutant avec une rare perfection un concerto qu'il avait composé lui-même. Il voyagea ensuite en Italie, en Allemagne et se fixa en France. À 16 ans, il fut nommé premier violon de l'orchestre royal à la suite de son père par faveur spéciale de la reine Marie-Antoinette.

    Par la suite, il écrivit une quarantaine d'opéras, devint chef de l'Opéra Parisien et membre de l'Académie de musique. Il accompagna Bonaparte durant sa campagne d'Italie, puis Beethoven l'entendit jouer à Vienne en 1803 : subjugué par sa virtuosité, il lui dédia sa neuvième et avant-dernière sonate pour violon et piano, la célébrissime Sonate à Kreutzer.

     

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    2 fevrier,capetiens,mourre,merovingiens,carolingiens,hugues capet,philippe auguste,plantagenets,croisades,bouvines,charlemagne,saint louis,senlisCette Éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (20)

    lfar bleu.jpgNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000. 

    Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener.

    Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

    Le Collège de France

     

     

    2235704335.jpg2ème partie : Une révolution copernicienne 

    UNE MACHINE à FABRIQUER DES CHÔMEURS

    Il existe néanmoins un ministère plus nuisible encore que celui de la culture. L'Education Nationale fournit aux pédagogues et aux réformateurs un superbe instrument de décervelage. Un pays qui manque d'enseignants trouverait là du beau monde, dont il est permis d'espérer qu'au contact du réel il récupèrerait les quelques grains d'ellébore nécessaires à son bon sens. Le ministère de l'éducation nationale fabrique des illettrés à la chaîne. Un sur quatre des élèves qui entrent en sixième ne maîtrise pas la lecture. Selon la nomenclature officielle, ce n'est pas un lecteur mais un déchiffreur. Il ânonne. Plus grave peut-être un étudiant en lettres sur deux, un étudiant en droit sur trois n'a aucun débouché. Des diplômés se présentent à des concours dont le niveau intellectuel est celui d'un élève de troisième. Des médecins s'inscrivent au chômage. Ce prodigieux gaspillage coûte cher en stages de formation qui, trop souvent ne mènent à rien. Un pays dont l'école, chaque année « produit » cent mille jeunes qui, non seulement ne possèdent aucune qualification mais ont pris le dégoût du travail, se condamne au déclin.

    Le collège de France, consulté par M. Mitterrand, a défini la première, la principale priorité de toute réforme de l'enseignement. Il faut « défonctionnariser » le métier d'enseignant. Déjà Condorcet, à la veille de la Révolution mettait en garde contre le danger d'une « corporation » universitaire, que François 1er, précisément, par la création du collège de France, avait tenté de réduire. L'avertissement ne fut pas entendu. Les républiques successives, d'ailleurs colonisées par les instituteurs et les professeurs, laissèrent se constituer une formidable féodalité, la Fédération de l'enseignement national, qui s'est placée, grâce à son réseau mutualiste, en situation de monopole. Le ministère qui devrait contrôler le corps enseignant s'est transformé en bras séculier des syndicats, seule la défense de ses privilèges mobilise une corporation qui dicte sa loi à l'Etat. Chacun reconnaît que les « grandes vacances » sont trop longues, qu'il vaudrait mieux des journées plus courtes. Qui oserait néanmoins aller contre les « droits acquis » ?

    Les écoles primaires, les collèges, les lycées doivent être gérés comme des entreprises. Les collectivités locales, les groupements de familles, les professions constitueraient des communautés éducatives, que l'Etat agréerait, en fonction d'un cahier des charges dont il contrôlerait le respect... Chaque communauté recevrait en location les locaux existants ou en construirait, grâce à des prêts à faible taux d'intérêt. Elle désignerait un directeur, qui embaucherait le personnel et le cas échéant le licencierait en fonction des règles fixées par le code du travail. Il n'y aurait plus d'écoles que libres.

    Il faut fixer un autre principe. L'enseignement doit être obligatoire. Il ne saurait être gratuit. Si l'on veut que les parents s'intéressent aux études de leurs enfants, ils doivent consentir un effort financier, au moins pour l'achat du matériel pédagogique. Certes chaque famille' recevrait un chèque scolaire qu'elle remettrait, en début d'année à la communauté éducative de son choix mais un complément serait demandé en fonction des ressources familiales. Bien sûr, les communautés éducatives les plus riches s'efforceraient, en offrant des salaires plus élevés, d'attirer les meilleurs maîtres. N'est-ce pas d'ores et déjà le cas ? De toute façon les agrégés recherchent et souvent obtiennent des postes dans les lycées les plus réputés, proches des grandes bibliothèques et des institutions culturelles. Ces lycées-là ne se trouvent que rarement dans les quartiers ouvriers. Les entreprises dont les besoins en techniciens sont rarement satisfaits ouvriraient des établissements techniques de haut niveau, si on leur laissait toute liberté d'en créer, en ajoutant aux sommes réunies grâce au chèque scolaire, une contribution volontaire.

    L'enseignement supérieur serait payant. Chaque étudiant verserait des droits d'inscription qui correspondraient aux frais réels de scolarité. Si sa famille n'avait pas les moyens d'assumer cette charge, il emprunterait à taux réduit, dans des conditions aussi favorables qui se puissent imaginer. Il est aberrant de donner de l'argent à des jeunes pour leur permettre d'obtenir, aux frais du contribuable, une situation qui lui fournira des revenus élevés, qui lui permettraient aisément de rembourser un prêt. Le résultat, on ne le connait que trop : de faux étudiants qui paressent aussi longtemps qu'ils le souhaitent sur les bancs de l'université afin de bénéficier de repas à prix réduits et d'avantages sociaux. L'université doit former des travailleurs capables de gérer leur existence, non des fainéants et des irresponsables. Il faut que la sélection se fasse aussi par, la volonté de réussir, la force de caractère, une exacte appréciation de ses moyens intellectuels.

    Le Collège de France insiste, à juste titre, sur les dangers de la course aux diplômes. Désormais, il semble que l'échec scolaire (ou universitaire) condamne l'individu, le transforme en victime. Certes, la société de demain sera brutalement sélective. Elle ne laissera aucune chance aux paresseux et aux incapables. Cependant Taine dénonçait déjà « cet emploi erroné, cette dépense outrée, cette usure précoce de l'énergie mentale » qu'impose un système qui lie la réussite sociale à l'acquisition d'un diplôme. L'apprentissage apporterait beaucoup plus à certains jeunes qu'une scolarité continuée jusqu'à dix-huit ans. Un artisan d'art vaut bien un ingénieur. De même, le Collège de France s'inquiète de la sélection par les mathématiques. La société de demain aura besoin d'hommes capables de s'adapter rapidement à des changements dont tout indique qu'ils s'accélèreront encore. Ce qui suppose une forte culture générale et la faculté, pour opérer les choix qu'imposera la conduite d'une carrière, de raisonner juste en tenant compte de la multiplicité des paramètres. Il ne sert de rien de surcharger les jeunes de connaissances scientifiques dont tout le monde sait qu'elles seront périmées avant qu'ils aient l'occasion de s'en servir. Ils ont besoin d'une méthode. C'est le rôle de l'enseignement secondaire que de la fournir comme c'est celui du primaire d'inculquer le rudiment. De ce point de vue, les expériences tentées au niveau du technique, pour lier l'enseignement à la recherche sont intéressantes.

    Nous entrons dans un monde où la matière grise devient la principale matière première. Il est plus important pour un pays d'avoir des chercheurs que du pétrole.

    La recherche scientifique n'est pas seulement une affaire d'argent. Certes des efforts financiers s'imposent. A quoi serviront ils si on continue à la gérer bureaucratiquement ? On ne fait pas un chercheur avec un fonctionnaire. Le rapport de la cour des comptes sûr le C.N.R.S. est édifiant. Nous entretenons des gens qui ne trouvent jamais rien et pour cause, certains « chercheurs » se contentant de passer une fois par mois pour « chercher » leurs émoluments. Assurément des changements sont intervenus, surtout depuis 1981. Les liaisons universités - entreprises se sont multipliées. Néanmoins, il conviendrait d'aller beaucoup plus loin et d'adopter la méthode américaine. Une équipe présente un projet. S'il est adopté, son maître d'œuvre reçoit une subvention et des moyens matériels. Si, au bout d'un certain temps, aucun résultat n'est obtenu, l'équipe est dissoute. L'on ne verrait pas, comme chez nous, des laborantins se mettre en grève, au risque de faire échouer une manipulation, si chacun était conscient que de la réussite dépend son avenir.

    Qu'il s'agisse de culture, d'enseignement ou de recherche, l'obstacle est finalement politique. Un peuple fainéant, protégé par son statut, défendu par des syndicats puissants, s'oppose à toute réforme, Il serait injuste de soutenir que tous nos enseignants ou tous nos chercheurs sont des paresseux mais ceux qui veulent travailler en sont parfois empêchés, par les grèves ou les séances de bavardage auxquels ils sont astreints. Certains se découragent, d'autres sombrent dans la dépression. Ce ne sont pas les hommes qu'il faut mettre en cause mais le système. Un exemple suffira : le ministère de l’Education nationale a imposé des « pédagogies d’éveil », qui insistent à promener les enfants pour leur faire visiter, une boulangerie ou un musée. Il est évident que cela est beaucoup coins fatiguant et plus agréable que l'apprentissage de la culture, tâche, reconnaissons-le, extrêmement lourde pour un instituteur, qui exige de la patience, de la persévérance, un [fort soutenu de concentration. Il s'est trouvé des instituteurs pour considérer que les pédagogies d'éveil leur faisaient perdre leur temps et celui des élèves mais il est évident que rien ne pouvait plaire davantage à des garçons et des filles qui n'ont choisi ce métier qu'en raison des vacances qu'il procure. Le ministère a encouragé la paresse en la camouflant sous un vocable flatteur. « Pédagogie d’éveil », cela sonne bien. On connaît les résultats, le pullulement des illettrés. M. Chevènement a fait une petite révolution, en déclarant que la vocation de l'école était d'enseigner, non de distraire. Cette révolution restera toute verbale. Son seul résultat sera de rassurer les parents qui commençaient à s'inquiéter. Rien ne sera changé. Le système est plus fort que tous les ministres, fussent-ils socialistes.

    Il faudrait une volonté politique. Mettre au travail le prolétariat intellectuel est une tâche surhumaine qui dépasse les capacités de M. Chevènement. Ce fils d'instituteurs croit sans-doute, que les maîtres d'école de sa jeunesse existent encore. On n'arrivera à rien aussi longtemps que le métier d'enseignant ne sera pas revalorisé, moralement et matériellement. Cela suppose que les Français, conscients que leur avenir dépend de la quantité et surtout de la qualité de la matière grise produite par la nation, admettent qu'un bon instituteur doit être aussi bien payé qu'un bon médecin de quartier, mieux en tout cas qu'un agrégé incapable de transmettre son savoir. Cela suppose que le métier d'enseignant devienne une profession libérale et que les familles choisissent leur école comme leur médecin.

    Les réformes qui s'imposent, dans tous les domaines, n'ont rien de révolutionnaire. Dans le privé, nos hommes oolitiques admettent volontiers leur bien fondé. Elles se heurtent néanmoins à la formidable résistance des syndicats, du prolétariat intellectuel et de la plèbe moderne, sournoisement encouragée par l'Etablissement et la haute finance internationale. Or nous n'avons plus beaucoup de temps. Le déclin économique de la France et de l'Europe s’accompagne, en effet, d'un déclin démographique, plus rapide encore. En l'an 2000, demain, au train où vont les doses, Marseille sera une ville majoritairement islamique. La France se libanise, avec à terme deux conséquences obligées : les conflits ethniques et religieux, le sous-développement.  • 

     A suivre  (A venir : Les nouvelles invasions barbares).

     

    Lire les articles précédents ...

    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray     

    (1)     (2)     (3)     (4)     (5)     (6)     (7)     (8)    (9)     (10)    (11)     (12)     (13)     (14)     (15)     (16)     (17)    (18)     (19)

    lafautearousseau

  • La diversité pour les nuls, par Aristide Renou.

    "Il n’existe aucune base solide pour affirmer que la discrimination est la seule raison, ou même la principale raison, pour laquelle la parité statistique n'est pas une réalité - surtout en 2020. La nature humaine étant ce qu'elle est, la discrimination ne disparaitra jamais complètement. Elle a, cependant, été considérablement atténuée au cours des deux dernières générations. Dans de nombreux domaines, elle a été complètement éradiquée, du moins sous sa forme traditionnelle (les « bien-pensants » et les tribunaux autorisent la discrimination, mais uniquement à l'encontre des hommes, des Blancs et des Asiatiques).

    Les entreprises américaines, les universités et les pouvoirs publics à tous les niveaux se sont de plus en plus donnés pour mission de réaliser l’idéal de la diversité - souvent au détriment de la maximisation des profits, de la transmission des connaissances et du service rendu au public.

    Même si, pour les besoins de l'argumentation, nous admettions que la parité statistique est à la fois juste et réalisable, nous ne pourrions pas nous empêcher de remarquer que personne aux Etats-Unis - et surtout pas les communautaristes qui prétendent être les plus engagés dans l'élimination des disparités - ne semble se soucier des disparités qui touchent les Blancs, les hommes ou les hétérosexuels.

    L'écart de rémunération hommes et femmes a reçu plus d'attention que l'assassinat de Kennedy, mais combien de croisades morales ont été lancées pour éradiquer l'écart du point de vue de la mort par homicide, l'écart d'espérance de vie, l'écart concernant la durée des peines de prison, l'écart en matière d'accidents du travail, ou l'un des nombreux autres écarts qui sont au détriment des hommes par rapport aux femmes ? Mis à part Christopher Caldwell dans « The Age of Entitlement », quelqu'un d'autre a-t-il remarqué que les non-blancs ont gagné dix millions d'emplois, alors que les blancs en ont perdu 700 000, au cours d'une période qui correspond à peu près à celle de l'administration Obama ? Et qui parmi nous a entendu parler de la prime aux gays et aux lesbiennes ? Une étude réalisée en 2017 par C.S. Carpenter et S.T. Eppink de l'université Vanderbilt dans le « Southern Economic Journal » a révélé que les homosexuels gagnent beaucoup plus que leurs homologues hétérosexuels. Il est peu probable que nous entendions parler de l'injustice de cette différence dans un avenir proche.

    En effet, malgré tous leurs discours sur la parité, les communautaristes ne considèrent jamais qu’il puisse y avoir trop de femmes, de personnes de couleur et de personnes LGBTQ dans les domaines désirables de l’existence. Inversement, il ne peut jamais y avoir trop d'hommes, de Blancs ou d'hétérosexuels dans les domaines indésirables. Le principe de la parité statistique est, en réalité, utilisé de manière sélective, comme un gourdin pour cogner sur les groupes « oppresseurs ». Le véritable objectif de la politique communautariste s'avère donc être non pas la représentation proportionnelle, mais une plus grande diversité, c'est-à-dire moins de Blancs, moins d'hommes et moins d'hétérosexuels. Car c'est tout ce que signifie le terme « diversité » : moins de personnes appartenant aux mauvais groupes. Combien en moins, cela n’est jamais précisé, mais il est toujours impératif d’en avoir moins qu’aujourd’hui. Au-delà de ça, le terme « diversité » est essentiellement dénué de sens. Il ne nous dit rien sur la composition réelle d'une population ou d'un groupe.

    Chaque année, par exemple, l'Institut pour la Diversité et l'Ethique dans le Sport publie le score racial des ligues sportives professionnelles. Plus il y a de personnes de couleur - quelle que soit leur couleur, du moment qu'elles ne sont pas blanches - plus la note est élevée. Ainsi, la NBA obtient un A+, en dépit du fait qu’il y a moins de 20 % de Blancs dans ses rangs dans un pays qui en compte 60 %. Bien que cela ne soit presque jamais dit explicitement, tout le monde sait que les hommes blancs hétérosexuels ne contribuent en rien à la diversité. En fait, ils la sapent, ce qui conduit au paradoxe suivant : une organisation qui ne comporterait pas d’hommes blancs hétérosexuels serait considérée comme plus diversifiée qu'une organisation comptant quelques hommes blancs hétérosexuels. (Les seules exceptions à cette règle sont les quartiers ou écoles entièrement noirs - en raison du soupçon de racisme que cela fait naitre - à moins que l'école en question ne soit une université historiquement noire).

    La primauté de la diversité sur la parité est encore confirmée par la jubilation à peine contenue avec laquelle les médias et la gauche accueillent la perspective de la transformation démographique imminente de l'Amérique en un pays dit de « majorité-minoritaire ». En 2015, lors d'un déjeuner en l'honneur de la présidente brésilienne Dilma Rousseff, le vice-président Joe Biden a célébré le « flux incessant d'immigration » qui arrive aux États-Unis - en particulier des musulmans, des Africains, des Asiatiques et des Hispaniques. « Cela ne va pas s'arrêter, et nous ne devrions pas vouloir que cela s'arrête », s'est réjoui M. Biden. « En fait, c'est l'une des choses dont nous pouvons être les plus fiers ». Dans son enthousiasme, Joe Biden a avancé la date du point de basculement démographique de près de trois décennies :

    « Les personnes comme moi, qui sont des Caucasiens d'origine européenne, seront pour la première fois, en 2017, une minorité absolue aux États-Unis d'Amérique. Une minorité absolue. Moins de 50 % de la population américaine sera désormais blanche, d'origine européenne. Ce n'est pas une mauvaise chose. C'est une des sources de notre force. »

    Cette tendance démographique - ce qu'on a appelé « le brunissement de l'Amérique » - est présentée à la majorité blanche de l'Amérique comme une sorte de manifestation de la justice divine à laquelle tous doivent se soumettre. L'Amérique sera moins blanche. Vous ne pouvez rien y faire. Vous ne devriez pas non plus vouloir y faire quoi que ce soit, car une Amérique moins blanche sera une Amérique meilleure - les Blancs étant responsables de l'esclavage, des lois Jim Crow [la ségrégation raciale dans le Sud des Etats-Unis après la guerre civile], de la Piste des larmes [le déplacement forcé de tribus indiennes durant les années 1830], des lois interdisant l’immigration chinoise [votées à la fin du 19ème siècle], de l’internement des japonais durant la seconde guerre mondiale et du racisme systémique qui définit le pays jusqu'à ce jour. Moins il y a de Blancs, plus il y a de diversité, meilleur est le pays, le monde et la planète tout entière.

    Toute tentative de ralentir, d'arrêter ou – A Dieu ne plaise ! - d'inverser cette tendance démographique est, bien entendu, dénoncée comme raciste. Seul un raciste s'opposerait à la transformation démographique rapide de son pays - à moins que ce pays ne soit pas composé de Blancs, auquel cas il faudrait s'opposer au changement de peur qu'il ne submerge les autochtones et leur culture traditionnelle. Les nations occidentales, étant majoritairement blanches, n'ont pas ce droit. Toute politique qui retarde - même de quelques années - le point de basculement démographique des Etats-Unis fait également l’objet d’une opposition farouche, que cet effet ait ou non été recherché par la loi en question. Au début de 2018, par exemple, l'administration Trump a proposé de réformer les lois sur l'immigration du pays et de sécuriser la frontière sud. On ne trouvait aucune mention de la démographie, de la race ou de l'ethnicité dans le plan lui-même ou dans la présentation publique qui en a été faite. Mais Nancy Pelosi, alors chef de la minorité à la Chambre des Représentants, a immédiatement dénoncé ces réformes comme faisant partie d'une « campagne visant à l’évidence à rendre l'Amérique à nouveau blanche ».

    Le Washington Post, après avoir effectué sa propre analyse du plan, a conclu qu'il retarderait le point de bascule démographique de cinq ans tout au plus. « En réduisant considérablement le nombre d'immigrants hispaniques et noirs africains entrant en Amérique, ces réformes remodèleraient les futurs États-Unis », a déclaré Michael Clemens du Center for Global Development au Washington Post. « Dans les décennies à venir, nous serions beaucoup moins nombreux à ne pas être Blancs ou à avoir des personnes qui ne sont pas blanches dans nos familles. Le blocage sélectif de l’immigration change l'identité de l'Amérique ». En d'autres termes, l'Amérique se définit téléologiquement par sa future composition démographique - et non par sa population passée ou actuelle (et encore moins par ses principes fondateurs). Elle n'appartient pas à tous ses citoyens, mais à la future progéniture de sa population non blanche. Ils sont ce que nous sommes.

    Bien entendu, le mouvement national en faveur d'une plus grande diversité raciale ne s'arrêtera pas une fois que les Blancs non hispaniques seront réduits à une minorité. Si la diversité a un principe limitatif, celui-ci n'est pas encore énoncé. Cela ne veut pas dire, toutefois, que la diversité n'a pas de limite. Elle en a une. Malgré toutes leurs diatribes à l’égard des Blancs, les communautaristes restent étrangement attirés par eux. Louis Farrakhan déteste les Blancs et ne veut rien avoir à faire avec eux.
    Nos communautaristes détestent les Blancs mais veulent rester à proximité d'eux. Beaucoup sont eux-mêmes Blancs et prêchent généralement la diversité bien plus qu'ils ne la pratiquent, notamment en ce qui concerne les quartiers dans lesquels ils vivent et les écoles où ils envoient leurs enfants. Leur « conscience des problèmes sociaux » gouverne leurs paroles bien plus que leurs actes. Cela est particulièrement évident dans les universités, où les professeurs blancs titulaires ne semblent pas particulièrement désireux de démissionner pour laisser la place à des professeurs de couleur.

    Quant aux communautaristes non blancs, en particulier les Noirs, beaucoup adoptent une forme étrange de néo-ségrégationnisme. Ils veulent vivre, étudier et travailler parmi les Blancs, mais avec la possibilité de se séparer d’eux à volonté. Ils veulent une intégration ségrégationniste. Comme l'a observé Michael Eric Dyson, professeur à l'université de Georgetown, dans son ouvrage Race Rules (1996) :

    « Ceux d'entre nous qui sont intégrationnistes veulent leur part du gâteau des valeurs dominantes. Mais beaucoup d'entre nous veulent l'acheter à un boulanger noir et le manger dans un restaurant noir dans les quartiers noirs de la ville. D'autres parmi nous veulent le séparatisme racial. Mais nous le voulons souvent dans une société mixte : un dortoir noir dans une université blanche, un mois consacré à l’histoire des Noirs dans un pays à majorité blanche et une maison noire dans une banlieue blanche. »

    Afin de contenter ses personnes de couleur, l'Amérique doit donc conserver un nombre suffisant de Blancs pour en parsemer ses écoles et ses quartiers. La politique communautariste ne promet finalement pas un avenir sans Blancs - même si elle ne censure pas non plus les discours appelant à l’éradication des Blancs. La race blanche peut bien être « le cancer de l'humanité », selon la formulation mémorable employée par Susan Sontag. Mais c'est un cancer que nous ne voulons pas guérir. Nous voulons simplement réduire la taille des tumeurs et les répartir plus uniformément dans le corps."

    David Azerrad, The Social Justice Endgame, The Claremont Review of Books, Spring 2020

  • Réflexions sur Noël • La crèche familiale ... « Noël est notre bien commun inaliénable »

     
    Noël à Strasbourg

    par Gérard Leclerc 

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    Il n’y a pas de règle absolue en la matière. Pour ma part, j’installe toujours la crèche à quelques heures de la célébration de la Nativité, pour que tout soit prêt pour recevoir le nouveau né, sitôt revenus de la messe dite de minuit.

    C’est un rite familial, auquel je tiens de toute mon âme, avec l’approbation entière de la famille. Je l’ai reçu de mes parents, ainsi que la prière le soir, tous réunis devant cette scène de santons si suggestifs et si familiers, qui associent aux personnages de l’Évangile quelques autres de la tradition provençale. Cette prière, le plus souvent, consiste dans la reprise des nombreux noëls chers à notre mémoire. Et cela se poursuit en se transmettant. Les enfants mariés ont leur propre crèche et les petits enfants sont ravis de communier aux mêmes rites.

    Avec les petits-enfants, il peut y avoir préalablement le moment de la construction de la crèche, avec la découverte de l’identité des santons entourés dans leur papier protecteur depuis l’année précédente. Parfois même, il y a de l’impatience. Papi, quand feras-tu la crèche ? Pourquoi attends-tu Noël ? Il est vrai que dans beaucoup de paroisses on commence à installer la crèche de l’Église, dès le début de l’Avent, ce qui concourt à la pédagogie de l’attente. J’avoue, pour ma part, une certaine résistance à m’associer aux façons mondaines de célébrer les fêtes de fin d’année trop de temps à l’avance. Il s’agit d’être bien centré sur l’événement de la nuit du 24 au 25 décembre. Bien sûr, on sait que cette date a été choisie postérieurement, pour accueillir la nativité. Mais l’essentiel, c’est ce que la liturgie nous donne à contempler et qui se rapporte aux Évangiles de l’enfance : « Elle mit au monde son fils premier né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. »

    J’ai eu l’occasion d’évoquer à diverses reprises ce qu’il convient d’appeler la querelle contemporaine des crèches, avec la possibilité de leur exposition dans l’espace public. L’espace privé familial n’est pas l’unique possible. La révélation de Noël n’est pas réservée à l’espace privé. Qu’on le veuille ou non, il peuple notre imaginaire commun. Et quand on veut l’en évincer, ce n’est pas sans violence et sans dommage. Noël est notre bien commun inaliénable. ■ 

    Gérard Leclerc
    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 20 décembre 2018
  • Reconstruction de Notre-Dame : vive les Verts !, par Marie-Hélène Verdier.

    Événement historique ! Le 5 mars 2021, Mme Bachelot, ministre de la , a marqué le premier chêne, haut de 20 mètres, destiné au « tabouret » de la flèche de Viollet le-Duc. C’était dans la forêt domaniale de Bercé (Sarthe). Huit premiers chênes furent ainsi marqués, que suivraient bientôt mille autres, tous numérotés. La forêt de Notre-Dame, refaite à l’identique, durerait huit à dix années de plus que celle qui a brûlé !

    4.pngAdieu aux concurrents en acier et en béton ! Les écolos n’assistaient pas à la cérémonie mais l’émotion était en rendez-vous. Julien De normandie, ministre de l’, dit combien « notre patrimoine culturel prenait racine dans notre patrimoine naturel ». Et Mme Bachelot de citer une phrase apocryphe, très tendance, de Chateaubriand : « Les forêts précèdent les hommes et les déserts les suivent. Les forêts nous suivront grâce à Bercé. »

    À la pétition de 41.000 personnes adressée à fustigeant un écocide – toujours le mot juste, les écolos -, Mme Bachelot avait coupé court. « Une forêt, ça se gère et les coupes étaient prévues en tout état de cause… Aucune flibuste, aucun piratage, aucune amputation du patrimoine. » Mille chênes pris dans « une forêt d’exception » représentent 0,1 % de récolte annuelle destinée à la construction et à l’artisanat.

    À cette forêt, toutes les forêts de ont voulu donner leur arbre. Mille trois cent vingt-quatre chênes, centenaires voire bicentenaires, venus des forêts de l’État et des propriétaires forestiers furent sélectionnés. Initiative solidaire inégalée ! Magnifique élan cathédral ! Trente communes de Haute-Sarthe répondirent à l’appel. Cinquante-quatre propriétaires, adhérents à la coopérative forestière de l’Unisylva, firent don de 388 chênes. L’ONF (Office national des forêts) abattit des chênes mesurant jusqu’à 21 mètres. Quelle fierté, pour les régions où la filière du bois représente cinq pour cent des emplois ! Pour concourir, il suffisait d’être un chêne non vrillé, avoir le tronc droit, être âgé de 150 ans à 300 ans, mesurer 5 à 14 mètres de haut et avoir un diamètre de 50 à 90 cm. N’est pas chêne cathédral qui veut !

    Apparu il y a 150 millions d’années, le roi de la forêt a fait les charpentes de nos maisons, de nos navires, de nos cathédrales. Au lieu d’être le chien d’Obélix, Idéfix, qui pleure chaque fois que son maître déracine un chêne, les écolos devraient lire le joli livre, Le Chêne, de Jean-François Clémence, ancien forestier de Bercé. Ils apprendraient que l’exploitation n’est pas la déforestation et que le chêne se reproduit et croît extrêmement vite – c’est pourquoi il a colonisé (il n’y a pas d’autre mot) si rapidement l’ entière. Que les oiseaux sont des reboiseurs naturels, tout particulièrement le geai, qui met des glands dans sa poche buccale, les enterre en terrain meuble, en perd un peu partout. Heureux présage : à la messe de la Saint-Hubert du 18 novembre 2018 célébrée à Notre-Dame, le compositeur Sylvain Oudot mit en musique une prière, écrite par un académicien – amoureux, s’il en est, de notre langue -, Sir Michael Edwards : La cathédrale à la haute futaie.

     

    Marie-Hélène Verdier

    Agrégée de Lettres Classiques
  • Meurtre de Bayonne: Où sont les fascistes ?, par Régis de Castelnau.

    Pourquoi la "gauche" est-elle si discrète devant le martyre de Philippe Montguillot, tué par des voyous, et en même temps si disposée à encenser la petite frappe Adama Traore?

    Source : https://frontpopulaire.fr/

    Le mouvement ouvrier, issu du XIXe siècle et organisé au cours du XXe, a lui aussi été construit avec son roman national, ses mythologies et ses mythes.

    Parmi les figures les plus marquantes, c'est-à-dire celles qui constituent l’aristocratie ouvrière, il y a les mineurs, aujourd’hui disparus, les métallos, en voie d'extinction, les cheminots, qui payèrent un lourd tribut à la Résistance, et les traminots, qui assurent les transports dans les villes.

    4.jpgPhilippe Montguillot était un traminot. C'est du moins comme ça qu’on l’aurait appelé s’il y avait eu encore une gauche dans ce pays et un vrai Parti communiste.

    Chauffeur de bus sur une ligne régulière à Bayonne, il faisait bien son boulot, c’était sa fierté. Et s'il tenait à faire respecter les règles, c'est parce qu’il estimait qu'il s'agissait là tout simplement de son devoir.

    Payer son ticket, c’est respecter les autres, car cela consiste à leur épargner le surcoût de la fraude. Appliquer les consignes de sécurité sur le covid-19, c’est protéger les autres, car cela revient à les mettre à l'abri de l'épidémie.

    Pour avoir rappelé cela, Philippe Montguillot a été massacré par quatre de ces truands auquel notre État en faillite abandonne de plus en plus les villes et leurs habitants.

    Dire qu'il s’est trouvé un ministre pour qualifier ce meurtre «d’incivilité» sans avoir peur de l’infamie! Sans parler du président de la République, qui est resté muet sur ce sacrifice lors de son interview du 14 juillet...

    Quant à la «gauche», elle n’a pas bougé: Pas un mot juste, pas une action digne, pas un hommage pour ce «working class hero» comme disent les anglo-saxons. 

    On retiendra le tweet tardif de Jean-Luc Mélenchon, qui concentre à lui tout seul le désintérêt de cette "gauche" pour les travailleurs de ce pays: "Deuil affligé après la mort du chauffeur de bus bordelais (sic). Ces assassins nous révulsent. Puissent les autorités être plus soucieuses de ces gens qui font fonctionner ce pays à leur poste de travail."

    Sauf que le chauffeur de bus était de Bayonne, et qu’il avait un nom. Est-il possible d’être plus désinvolte?

    C’est que, le pouvoir et cette "gauche" ont d’autres préoccupations, d’autres héros à mettre en avant, d’autres comportements à saluer. Pour ces gens-là, la référence c'est la famille Traoré. C’est face à elle qu'ils mettent genou en terre. C’est à elle qu’ils donnent des façades d’immeubles municipaux pour y peindre des fresques à la gloire du frère disparu Adama. C’est pour elle qu'ils se précipitent ventre à terre à des manifestations entièrement fondée sur le mensonge.

    Rappelons en effet qu’Adama Traoré n’a pas été interpellé parce qu'il était noir et que la preuve n’a pas été apportée que son décès soit dû à des violences de la part des gendarmes. En faire un symbole de persecutions policières racistes est déjà une imposture.

    Mais il y a pire. Entendre aujourd’hui Assa Traoré prétendre que ses frères incarcérés sont des «prisonniers politiques» est insupportable: ils ont été condamnés pour des infractions particulièrement abjectes comme par exemple celles d’extorsion de fonds sur personne vulnérables. Et leurs casiers judiciaires continuent à se remplir.

    En somme, depuis que le Comité Adama est parvenu à importer en France l'affaire George Floyd, nous assistons à la nouvelle alliance entre la bourgeoisie au pouvoir, les couches moyennes prétendument de gauche et tout une population de délinquants dont la fratrie Traoré est le représentant achevé.

    Il n’a été que d’assister effaré aux réactions officielles d’Emmanuel Macron demandant à sa garde des Sceaux de recevoir en urgence les Traoré. Ou d’entendre le ministre de l’Intérieur décréter pour eux une dispense du respect de la loi.

    Depuis, toute la presse appartennant à l’oligarchie ne cesse de mettre en avant l'icône Assa Traoré, avec la volonté affirmée d’imposer le fake news du martyre de son frère.

    La revue des couvertures des magazines de papier glacé, de Paris-Match à Vogue en passant par le M Le Monde et Les Inrocks, permet de constater que ce sont les mêmes qui avaient assurés la promotion massive d’Emmanuel Macron en 2017.

    Ce type d’alliance a déjà existé dans l’Histoire. Karl Marx utilisait l’expression de "Lumpenprolétariat" pour décrire ce phénomène dans son ouvrage Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte (1852) sur l’arrivée au pouvoir de Napoléon III l'année précédente.


    Certes le fascisme du XXe siècle ne se réduit pas à cette alliance, mais elle y fut extrêmement importante. Forme terroriste de la domination du Capital, le fascisme a pu s’instaurer grâce à la combinaison de plusieurs volontés: d’abord celle de la bourgeoisie classiquement fascinée par le milieu et soucieuse d’une défense étroite et sans scrupule de ses intérêts. Ensuite celle d’une petite bourgeoisie dépravée, base de masse classique du fascisme, et dont nous avons aujourd’hui l’expression avec ces habitants des métropoles défenseurs acharnés de la censure, armés de leur souverain mépris des couches populaires, et indifférent à la violence d’État que celles-ci subissent. Et enfin, la pègre elle-même, celle qui aujourd’hui a pris le pouvoir dans les parties du territoire que l’État lui a abandonné, ou pire, dont il lui a confié la gestion.

    Gangsters et mafieux, grands ou petits ont toujours eu une place importante dans les dictatures fascistes, que ce soit en Europe ou en Amérique latine. Rappelons juste une petite anecdote, même si comparaison n’est pas raison: l’histoire d’Horst Wessel, petit proxénète nazi transformé en héros par les siens et qui donna son nom à l’hymne de son parti, devenu quasiment un chant patriotique du Troisième Reich.

    Il y a du reste quelque chose de frappant lorsque l’on fait un petit tour dans les autres pays occidentaux qui ont été marqués par le phénomène Black Lives Matter. Partout, les grands intérêts soutiennent bec et ongles le mouvement et le financent massivement, faisant apparaître de façon criante une convergence d'intérêts.

    Dérives liberticides, censure, répression brutale des mouvements populaires comme celui des gilets jaunes, petite bourgeoisie arrogante et répressive, espaces publics abandonnés à la pègre, tout ceci fabrique un cocktail auquel il faut prendre garde.

    Les fascistes ne sont peut-être pas là où on nous le dit.

  • Les ONG et le Parlement européen réussiront-ils à provoquer la guerre civile au Tchad ?, par Bernard Lugan.

    Alors que, par « miracle », le Tchad n’a pas ( encore ?) explosé après la mort d’Idriss Déby et cela, uniquement parce qu’un pouvoir fort a rempli le vide politique provoqué par sa disparition, le Parlement européen vient de sommer le CMT (Conseil militaire de transition),  d’entamer  d’ « urgence un processus démocratique pluraliste » en appelant à un surréaliste retour à l’ « ordre constitutionnel et au respect des valeurs démocratiques » par la remise du pouvoir à  des « acteurs de la société civile », afin de « garantir la transition pacifique au moyen d’élections démocratiques libres et équitables ».

    bernard lugan.jpgTotalement ignorant des  failles de la tectonique ethnique tchadienne et de l’histoire chaotique du pays depuis les années 1960, aveuglé par l’idéologie démocratique, le « machin » bruxellois ne pouvait pas mieux faire pour mettre en place les conditions du chaos. Cette prise de position hors-sol ne doit pas étonner car, en vérité, cet aveuglement  est la conséquence du « lobbying » pratiqué par des ONG irresponsables qui tissent la toile  idéologique dans laquelle elles emprisonnent le parlement bruxellois. Derrière cette prise de position, l’on retrouve en effet, entre autres, la marque  de « Pain pour le Monde », l’organisation des églises protestantes et évangéliques allemandes, celle du « CCFD Terre solidaire », celle d’ « Agir ensemble pour les Droits humains, celle de « Misereor » l’organisme des évêques catholiques allemands » et celle d’Acat (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture). Et la liste pourrait être poursuivie…
     
    Ainsi, au nom des « vertus chrétiennes devenues folles », ces ONG largement confessionnelles ont consciencieusement entrepris de préparer la voie à la dislocation du Tchad, verrou essentiel de la stabilité régionale. En effet, si le CMT entamait un processus démocratique, l’ethno-mathématique électorale tchadienne donnerait le pouvoir aux plus nombreux, c’est-à-dire aux Sudistes. Or, depuis l’indépendance, la vie politique du Tchad tourne au contraire autour des principales ethnies nordistes, à savoir les Zaghawa, les Toubou du Tibesti (les Teda), les Toubou de l’Ennedi-Oum Chalouba (les Daza-Gorane) et les Arabes du Ouadaï qui totalisent moins de 25% de la population du pays (voir à ce sujet mon livre : Les guerres du Sahel des origines à nos jours). Or, les ONG et les députés européens refusent de voir que c’est autour de leurs rapports internes de longue durée, de leurs alliances, de leurs ruptures et de leurs réconciliations plus ou moins éphémères que s’est écrite l’histoire du pays depuis l’indépendance. C’est autour d’eux que se sont faites toutes les guerres du Tchad depuis 1963. C’est de leurs relations que dépend le futur du pays, la majorité de la population n’étant que la spectatrice-victime de leurs déchirements et de leurs ambitions. Nous voilà bien loi de la « démocratie parlementaire… »
     
    Si les actuels dirigeants tchadiens cédaient au diktat européen inspiré par les ONG, le Tchad basculerait dans la guerre comme le Mali, avec des populations nordistes minoritaires refusant le totalitarisme démocratique sudiste reposant sur la seule loi du nombre. 
     
    Le Tchad doit donc rejeter le chantage démocratique et son compère, l’odieux et hypocrite néocolonialisme  de la pitié et de l’émotionnel. Il en va en effet de la paix civile. Ne perdons pas de vue que ce fut le diktat démocratique imposé par la France socialiste au général Habyarimana qui réveilla puis exacerba les fractures de la société rwandaise, ce qui déboucha sur le génocide (voir à ce sujet mon livre Rwanda : un génocide en questions).
     
    Plus généralement, et à moins de demeurer pour l’éternité des  colonisés, les Africains doivent chasser  les essaims des ONG qui s’abattent sur eux. Que peuvent en effet leur apporter à long terme ces organisations composées d’exclus, de laissés pour compte ou de retraités des pays du Nord dont les motifs altruistes masquent le fait qu’ils sont trop souvent eux-mêmes à la recherche de solutions à leurs propres problèmes existentiels ou matériels ? Sauf rares exceptions dans le domaine médical ou comme dans le cas de certaines organisations admirables comme l’est l’Ordre de Malte, ces « petits blancs » étouffent littéralement l’Afrique sous le poids de leurs jérémiades humanitaires, sous leurs « petits » projets aux « petites » capacités, portés par de « petites » ambitions, le tout soutenu par de « petits » moyens et surtout avec une absence totale de perspective et de coordination.
     
  • Le Système est l'héritier du Terrorisme révolutionnaire, négationniste/révisionniste et matrice des Totalitarismes moder

    Aujourd'hui (13) : Les Colonnes infernales...

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    L'un des plus grands "criminels de guerre" de l'Histoire : Louis-Marie Turreau de Garambouville...

    (documents tirés de notre Album : Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerre de géants...")

    Aujourd'hui, Robespierre porte costume et cravate, il affiche une apparence distinguée, et loge sans vergogne dans les appartements de la Royauté, tâchant de ressembler à ces autres Rois ou Présidents du monde.

    Mais il ne s'agit que d'un masque, d'une leurre, d'une Tartuferie institutionnalisée : c'est "le chaos figé des conservateurs du désordre" qui est en place, sous des apparences "normales" et policées; et ce chaos n'est rien d'autre que l'héritier assumé du "chaos explosif des révolutionnaires".

    Voici quelques exemples de ce que fut ce "chaos explosif" des révolutionnaires de 1789/1793, si fanatiques qu'ils ont eux-mêmes baptisé leur méthode de gouvernement (?) "la Terreur"; de ses aspects monstrueusement inhumains, d'une atroce barbarie, qui préfiguraient les épouvantables horreurs du marxisme-léninisme et du nazisme...

    Et voilà pourquoi, chaque année, nous signalons cette date du 21 janvier à nos compatriotes comme celle du début de notre décadence, comme l'origine de tous nos maux, comme la matrice et le ventre - hélas fécond - d'où sont sortis les abominations qui ensanglantent le monde depuis lors...

    Voici quelques aspects de ce que fut la Terreur révolutionnaire en Vendée, et ce qu'en ont dit quelques uns de ceux qui ont oeuvré à sa mise en œuvre "systématique", au sens premier du terme...

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    Aujourd'hui (13) : Les Colonnes infernales...

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    L'un des plus grands "criminels de guerre" de l'Histoire : Louis-Marie Turreau de Garambouville...

    (documents tirés de notre Album : Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerre de géants...")

     

     

    Le 1er août 1793, la Convention décrète :


    "Il sera envoyé en Vendée des matières combustibles de toutes sortes pour incendier les bois, les taillis et les genêts. Les forêts seront abattues, les repaires des rebelles anéantis, les récoltes coupées et les bestiaux saisis. La race rebelle sera exterminée, la Vendée détruite."

    En novembre, le général Turreau est nommé commandant en chef de l'armée de l'ouest avec la charge de faire appliquer ce décret.


    Il divise l'armée en six divisions de deux colonnes chacune, qui ont pour mission de ratisser le territoire et d'exterminer la population.


    Ce sont les "Colonnes infernales" qui vont se livrer au génocide des Vendéens.

    Une division à l'est commandée par Haxo doit contrôler la côte.

    Les six autres vont se déplacer d'est en ouest; leurs missions : brûler villes, villages et métairies.

    • la première division est dirigée par Duval, ses colonnes sont commandées par Daillac et Prevignaud. Les deux colonnes partent de Saint Maixent et Parthenay et doivent arriver à La Caillere et Tallud-Saint Gemme.
    • la deuxième division est dirigée par Grignon, ses colonnes sont commandées par lui-même et Lachenay : les deux colonnes partent de Bressuire et doivent arriver à La Flocelliere et Pouzauges.
    • la troisième division est dirigée par Boucret, ses colonnes sont commandées par lui-même et Caffin : les deux colonnes partent de Cholet et doivent arriver aux Epesses et à Saint-Laurent sur Sèvre.
    • la quatrième division est dirigée par Turreau, ses colonnes sont commandées par lui-même et Bonnaire : les deux colonnes partent de Doué et doivent arriver à Cholet
    • la cinquième division est dirigée par Cordellier, ses colonnes sont commandées par lui-même et Crouzat : les deux colonnes partent de Brissac et doivent arriver à Jallais et Le May.
    •la sixième division est dirigée par Moulin, elle ne comporte qu'une colonne forte de 650 hommes qui partira de Pont de Cé pour Sainte-Christine.

    L'ordre de départ est donné le 21 janvier 1794, cette première phase sera appelée "La Promenade Militaire"

    Début 1794 pourtant, la Grande Armée Catholique et Royale n'est plus qu'un nom, après la débâcle de la Loire.
    Ce ne sont plus que des bandes pourchassées et de moins en moins nombreuses. C'est donc sur la population que vont s'acharner ces "Colonnes infernales".

    Ordre du jour du général Grignon, commandant la 2ème division :



    "... Je vous donne l'ordre de livrer aux flammes tout ce qui est susceptible d'être brûlé et de passer au fil de l'épée tout ce que vous rencontrerez d'habitants ..."



    Extraits de rapports des généraux républicains commandant les Colonnes :

    "... Nous en tuons près de 2000 par jour ... J'ai fais tué (sic !) ce matin 53 femmes, autant d'enfants ... J'ai brûlé toutes les maisons et égorgé tous les habitants que j'ai trouvé. Je préfère égorger pour économiser mes munitions ..."

    Cordellier arrive à Clisson ; il trouve dans une salle en ruines du château 300 paysans qu'il fait jeter, vivants dans une citerne qu'on comble de fagots et de planches.

    Plus tard, aux Lucs-sur-Boulogne, hommes, femmes et enfant se sont réfugiés dans la petite église ou à proximité. Sabres , baïonnettes, pics ... frappent, égorgent, éventrent, écrasent ...
    Le canon fait écrouler la modeste église sur ses occupants.
    458 noms de ces martyrs sont connus, dont 110 enfants de moins de 7 ans.

    A force de tueries, des municipalités, pourtant républicaines, et des Représentants du Comité de Salut Public finissent par s'émouvoir.
    Turreau est relevé de ses fonctions en mai 1794, puis décrété d'arrestation en septembre. Jugé en décembre 1795, il est acquitté à l'unanimité !

    Son action a fait près de 200.000 victimes.

    Inscrit sur le pilier est du monument, et ainsi offert en quelque sorte à l'admiration des foules, le nom du bourreau de la Vendée souille et dénature l'Arc de Triomphe...

     

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    C'est "çà", la Révolution !

    C'est "ça" qui fut voulu et ordonné par Robespierre et sa bande de psycopathes de la Convention; et fidèlement exécuté sur le terrain par "les Bleus", qui ont perpétré là le premier Génocide des Temps modernes, doublé d'un mémoricide puisque, deux siècles et demi après, celui-ci n'est toujours pas reconnu

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    Le visage de Robespierre reconstitué par Philippe Froesch, présenté à Barcelone en décembre 2013, par un spécialiste de la reconstruction faciale, qui dit avoir utilisé les techniques du FBI et du cinéma, et un médecin légiste, qui en a profité pour donner la liste des maladies dont souffrait le révolutionnaire... 
  • L’Italie bien placée pour déclencher un krach financier

     

    Par Marc Rousset 

    En matière de prévision économique, une bonne dose de prudence s'impose. Bernard Maris disait qu'un économiste est un monsieur qui est capable d'expliquer le lendemain pourquoi il s'est trompé la veille. Une addition de principes de bon-sens et de connaissance des dossiers conduit toutefois à envisager sérieusement ce qui peut attendre nos sociétés dans un avenir plus ou moins proche. C'est l'exercice auquel Marc Rousset se livre ici pour nous au fil d'une analyse documentée qui intéressera ce qu'on appelait jadis les pères de famille aussi bien, d'ailleurs,  que les patriotes. La racine est la même ! ...   LFAR 

     

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    Le LIBOR, le taux de référence interbancaire pratiqué à Londres pour plus de 350.000 milliards de dollars de produits financiers et d’emprunts, vient d’atteindre son niveau le plus élevé depuis huit ans, à 2,2 %. Entre 2010 et 2015, il n’était que de 0,15 %. Lors de la dernière crise financière en janvier 2008, il s’était élevé jusqu’à 5,5 %.

    De son côté, le président Jens Weidmann, de la Bundesbank, a déjà prévenu, le lundi 26 mars, que « les anticipations d’une hausse des taux par la BCE à la mi-2019 n’étaient pas complètement irréalistes ». L’italien Draghi est sur le départ. Les faucons ont déjà pris le pouvoir à la BCE. La hausse des taux pourrait faire dérailler les coûts de la dette de pays comme la France et l’Italie.

    La fin, qui approche, de la politique monétaire d’assouplissement quantitatif va ôter son bouclier protecteur à l’Italie, en pleine convulsion « populiste », avec une dette publique qui représente 132 % du PIB. Les achats obligataires de la BCE devraient cesser fin septembre 2018. Le bilan de la BCE atteint, en effet, le chiffre démentiel de 44 % du PIB de la zone euro, soit le double du ratio de la Fed aux États-Unis.

    Jusqu’à présent, la BCE achetait la moitié (environ) de l’offre brute des obligations italiennes, soit 17 % du PIB, un des ratios les plus élevés au monde. Les banques italiennes ont même souvent vendu des obligations de leur pays pour acheter des obligations allemandes. Qui, à l’avenir, va vouloir encore acheter des obligations italiennes ? 

    Les créances douteuses du système bancaire sont très élevées, de l’ordre de 13 %. Le sauvetage de Monte Paschi montre le coût énorme de la tâche. Banca Carige et Credito Valtellinese sont aussi dans une situation désespérée. De plus, avec un taux de 20 % du capital alloué, l’Italie est le champion d’Europe des entreprises « zombies » mort-vivantes incapables de faire face à la montée des taux d’intérêt, alors que la moyenne européenne est de 9 %. 

    La crise de l’Italie est non seulement financière, mais économique et structurelle. Le PIB de 2018 est inférieur de 6 % à celui de 2007. Les entreprises peinent face à la mondialisation et à la révolution numérique. Le niveau de vie italien a diminué de 9 % pendant la dernière décennie. Les impôts augmentent, la dette aussi. Le pays est fracturé sociologiquement ainsi qu’entre le Nord et le Sud. Avec l’euro, il est pris au piège et ne peut plus dévaluer.

    Le choc démographique et l’invasion migratoire ont été le coup de grâce, d’où la montée victorieuse du populisme de droite et de gauche. La population diminue de 160.000 personnes par an, tandis que 50.000 jeunes quittent chaque année le pays, qu’environ 600.000 immigrants clandestins d’Afrique et du Moyen-Orient viennent de s’installer.

    Pendant ce temps, le bitcoin à 19.511 dollars en décembre 2017 n’en finit pas de chuter (6.700 dollars, le vendredi 30 mars). Tesla et Uber sèment le doute en Bourse ainsi que sur la technologie de la voiture autonome. À Hong Kong, une bombe immobilière qui repose sur l’emprunt est prête, elle aussi, à exploser avec la hausse des taux de la Fed et du LIBOR. Alors que le pourcentage de l’or mondial détenu par les personnes privées, en 1966, était de 49,66 %, il est aujourd’hui de 91,35 %, et 8,65 % seulement pour les banques centrales et le FMI, qui s’entêtent à manipuler le prix.

    Tout cela sent la poudre, l’Italie pouvant être l’étincelle.   • 

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • L’Italie, premier pays à risque financier et bancaire de la zone euro

     

    Par Marc Rousset

     

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    Les ratios financiers d’un trop grand nombre de banques moyennes italiennes sont préoccupants. Le gouvernement italien doit 432 milliards de fonds « Target 2 » à la BCE. La dette publique représente 132 % du PIB italien. La Lombardie et la Vénétie demandent une plus grande autonomie financière et l’instabilité politique approche en Italie avec le succès du Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo.

    La plus ancienne banque du monde, la banque Monte dei Paschi di Siena, n’est toujours pas sortie d’affaire et vit peut-être ses derniers jours alors que le gouvernement italien a déjà injecté 3,85 milliards d’euros pour la maintenir en vie et a engagé 1,5 milliard supplémentaire pour protéger l’un des porteurs de dette junior de la banque. Et tout cela dans le contexte d’un plan de sauvetage de la banque avec le licenciement de 5.500 personnes, la fermeture de 600 agences d’ici 2021, le transfert d’actifs non stratégiques et de prêts non performants hors de la banque toscane pour la modique somme de 28,6 milliards d’euros.

    L’Association des banques italiennes confirme que les banques recapitalisées à hauteur de 60 milliards d’euros ces dernières années peinent à renforcer leurs fonds propres. Toutes les raisons ci-dessus mentionnées et le sauvetage des deux plus grandes banques de Vénétie, Banca Popolare di Vicenza et Veneto Banca, font craindre la disparition, au minimum, d’une dizaine d’établissements dans la tourmente italienne, l’État italien accordant parfois des prêts garantis mais ne voulant surtout pas entrer au capital beaucoup trop risqué des banques.

    Il n’y a pas que les entreprises et les investisseurs qui perdent confiance dans le système bancaire italien. C’est également le cas des particuliers. Seulement 16 % des Italiens font confiance à leur banque, selon un sondage réalisé par le groupe SWG de Trieste.

    Fin octobre 2017, le gouvernement italien, suite à la très généreuse politique de rachat de titres par la BCE, a été encore capable d’émettre 2,5 milliards d’obligations sur dix ans au taux miraculeux de 1,86 %, mais quel taux l’Italie devra-t-elle bientôt accepter à partir de 2018, en raison de l’atteinte des quotas maxima italiens dans les livres de la BCE et du changement de politique de l’institution francfortoise ?

    Quant à l’Union bancaire de l’Union européenne, on en parle beaucoup, mais elle n’est pas du tout achevée et n’a pas les moyens financiers suffisants pour assurer un véritable filet de sécurité en cas de crise grave dans un pays important. Le PIB de l’Italie (1.850 milliards d’euros) n’est pas très éloigné de celui de la France et représente neuf fois celui de la Grèce (194 milliards d’euros).

    Sur le plan politique, la situation risque de devenir rapidement très instable. Le Partito Democratico de Matteo Renzi, avec seulement 24 % des voix, est en train de s’écrouler face à la montée des partis populistes, nationalistes, souverainistes, antilibéraux de gauche. Le Mouvement 5 étoiles, de Beppe Grillo, dépasse le PD de 5 % des voix avec un score probable de 29 % et exige un référendum sur l’appartenance à l’euro si l’Allemagne refuse la mutualisation des dettes. Forza Italia, de Silvio Berlusconi, et la Ligue du Nord de Matteo Salvini, soit ensemble 15 % des votes, estiment que l’euro est surévalué pour l’économie italienne et demandent l’instauration de l’euro monnaie commune qui permettrait la dévaluation de la monnaie nationale, en lieu et place de l’euro monnaie unique. Ces trois blocs politiques au Parlement italien seront incapables de constituer une majorité stable, encore moins que la coalition Jamaïque de madame Merkel, qui a du plomb dans l’aile.

    Il apparaît que le système financier et la zone euro godillent dans le monde avec de très fragiles esquifs entre de trop nombreux récifs. Il serait surprenant qu’une voie d’eau n’apparaisse pas un jour quelque part pour l’un d’entre eux. Malheureusement, toutes ces fragiles embarcations sont interconnectées. En 1929, la faillite du Kreditanstalt à Vienne donna le signal d’un écroulement bancaire en chaîne dans le monde. En 2018 ou dans un très proche avenir, suite aux premiers effets du ralentissement de l’assouplissement quantitatif de la BCE, le signal de déclenchement d’un krach bancaire et financier mondial pourrait bien être donné par une banque italienne.   

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • Le coup d’État judiciaire

     

    Par Philippe Mesnard
     

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     Les juges prennent le pouvoir

    En juillet 2018, le Conseil constitutionnel a considéré qu’il ne pouvait y avoir de délit de solidarité au nom du principe de fraternité, donnant à cette valeur républicaine plus de substance qu’elle n’en avait jamais eu jusque là – et, incidemment, pourrait-on dire, rendant obsolète une partie des lois en vigueur dans le pays ; et le même mois, le Conseil d’État a considéré que l’extension de la PMA aux couples de femmes homosexuelles et aux femmes seules ne posait aucun souci, donnant ainsi blanc-seing aux parlementaires pour modifier la loi et, incidemment, intervenant de façon très prématurée dans le débat sur la bioéthique. Enfin, toujours en juillet, une pétition de professeurs de droit mettait en garde contre la volonté expresse de la Cour de cassation de se consacrer davantage à la « création normative » – autrement dit d’imaginer des lois en lieu et place du législateur. En effet, selon le propre exposé des motifs de la Commission de réforme, « la haute juridiction doit, à l’instar de l’évolution suivie par la plupart des grandes cours suprêmes d’Europe (Allemagne, Espagne, Suisse, Autriche,…), être mise en mesure de consacrer davantage d’énergie, de moyens, de temps, à sa fonction de direction et d’unification de la jurisprudence, créatrice de droit, au regard de celle, plus traditionnelle, de nature « disciplinaire » ou juridictionnelle, de contrôle de la légalité ».

    Un peuple mauvais et ignorant, des juges sages et savants

    Ces trois faits sont symptomatiques d’une dérive constante consistant à enlever au peuple le pouvoir de faire des lois et même à prévenir, par une évolution constante des lois, la possibilité pour le peuple d’exprimer son opposition à une évolution ou, a contrario, son désir d’évolution.

    Le fait que le pouvoir judiciaire tende à s’affranchir n’est pas neuf et, des rois de France jusqu’à Balladur, on a vu se tenir des lits de justice qui n’avaient pour fonction que de rappeler aux juges qu’ils sont là pour faire appliquer intelligemment la loi, pas pour la discuter. La nouveauté de ces dernières années est que si le pouvoir judiciaire veut s’affranchir du législatif, c’est de plus en plus souvent avec l’assentiment de ce dernier, ou en tout cas avec l’assentiment des gouvernants. Le peuple, en effet, est désormais disqualifié : il pense mal, il vote mal, il ne sait pas, il ne devrait pas être autorisé à déléguer une souveraineté qu’il est incapable d’exercer, et ses représentants, encore tout crottés de la glèbe dont ils sont issus, n’ont eux-mêmes rien à dire, surtout si la matière en jeu est réputée fondamentale par ceux qui savent, les experts, les juges – ou l’Union européenne, avec la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Bref, ceux qui ne sont pas élus.

    La République idéale : plus de peuple !

    Non seulement la France et ses institutions se sont rangées avec servilité sous les institutions européennes mais en plus les élites disent désormais clairement que toute consultation populaire – comme la dernière en date, lors des États généraux de la bioéthique – n’a aucune valeur : le peuple doit politiquement disparaître. Tout montre un mouvement politique d’ensemble, avec sa composante judiciaire, qui consiste à imposer aux Français un nouveau droit, au mépris des lois existantes et du processus d’élaboration législatif. La future réforme constitutionnelle ne fera sans doute qu’accentuer les choses, et les coups de semonce de juillet 2018 ne sont qu’un avant-goût d’une rationalisation du parlementarisme qui pourrait transformer radicalement la Ve République : la – mystérieuse – volonté générale n’aura plus besoin de s’exprimer et même on niera qu’elle existe, en tout cas qu’elle soit pertinente. Mais peut-être est-ce au cœur des origines du régime qu’il faut chercher les raisons et les possibilités de ces dérives judiciaires ? Les valeurs républicaines, Liberté, Égalité, Fraternité, sont-elles objectives ou vagues ? Ce qui arrache au peuple les conditions de maîtrise de son destin, les lois étant supposées régler la vie en commun, n’est-ce pas précisément le mythe originel de la Constitution, qui ne parle vraiment ni de la France ni des Français mais du régime idéal, et donc désincarné, auquel doit tendre la France, qui est plus un projet qu’une réalité ? Le coup d’état judiciaire n’est qu’un avatar de plus dans l’opposition entre pays réel et pays légal.  

    Philippe Mesnard
    Politique magazine
  • Si Marlène Schiappa est contre la polygamie, pourquoi n’a-t-elle pas réagi quand Assa Traoré en a fait l’apologie ?, par

    l’a affirmé haut et fort au micro de Jean-Jacques Bourdin, main dans la main avec Gérald Darmanin, elle entend lutter pied à pied contre… la polygamie : considérant que « la polygamie est interdite par la loi et contraire aux valeurs de la République », elle propose donc « d’inscrire dans la loi » que « toute personne étrangère en situation de polygamie n’aura pas de titre séjour pour rentrer sur le territoire français » et entend, par ailleurs, expulser les polygames de fait.

    gabrielle cluzel.jpegTout cela est louable. Sauf que…

    Il y a déjà une loi. Ficelée par Charles Pasqua en 1993. On pourrait aussi donner, tiens, le droit de vote aux femmes, ce serait sympa ?

    Pour la défense de Marlène Schiappa, il est vrai que cette loi sert si peu qu’elle en est devenue transparente, s’empilant sur l’étagère poussiéreuse de l’arsenal « on-va-voir-ce-qu’on-va-voir » voté ces quarante dernières années, juste en dessous d’un vieux carton à l’intérieur duquel gît un Kärcher™. Aucun étranger marié plusieurs fois à l’étranger ne claironne son état en passant à la douane ni ne l’écrit sur ses papiers d’identité. Et lorsqu’il y a polygamie de fait, bien malin qui peut la prouver. Les diverses épouses se déclarent à la CAF « mères isolées » et le tour est joué.

    Dans son édition du 23 avril 2010, le JDD titrait « Polygamie : Hortefeux tape fort », évoquant la proposition faite par le ministre de l’Intérieur de l’époque à son alter ego de l’Immigration, Éric Besson, de déchoir de sa nationalité un homme polygame et fraudeur aux aides sociales. Deux mois plus tard, le journal citait l’exemple d’un « heureux » quinquagénaire de Bobigny doté de 4 épouses, 46 enfants, « [régnant] sur son pavillon de banlieue ». D’abord agent d’entretien, il avait « cessé de travailler quand le montant des allocations familiales [était] devenu suffisant pour nourrir son monde » : « Dans le village du nord du où il [avait] grandi, on [parlait ] de sa réussite avec admiration. Il [voulait] que ça continue. » On ne sait si, dans ce cas précis, « ça continue », mais il est un fait que dix ans plus tard, on songe très sérieusement et en tapant du poing à faire voter une loi qui ex

    Pourquoi aurait-on plus de succès avec les expulsions de polygames que l’on en a avec celles de délinquants ?

    Un exemple ? Le 8 septembre dernier, Le Figaro relatait le calvaire d’une jeune étudiante d’Angers, séquestrée, frappée, étranglée et violée, trois heures durant, par un « trentenaire, déjà condamné au moins six fois depuis 2018 pour des vols avec effraction, outrages et rébellion [ayant] également purgé des peines pour exhibitions sexuelles et agressions sexuelles, dont celle d’une handicapée au CHU d’Angers » et faisant l’objet de deux interdictions de territoire français pendant cinq ans prononcées en 2018 et 2019. Las, « Erjan I., qui a purgé ses multiples peines de trois à six mois de prison, n’a cependant pas été expulsé du territoire français. En cause, la non-reconnaissance des pays auxquels il prétend appartenir. Erjan I., démuni de document officiel, s’est déclaré de nationalité kosovare mais le Kosovo ne l’a pas reconnu comme l’un de ses ressortissants, a indiqué la préfecture. ».

    Il faudrait une volonté et un courage de Titan pour s’élever contre les multiples obstacles – administratifs, judiciaires, politiques, diplomatiques, etc. – dont, à l’évidence, sont dépourvus Marlène Schiappa et Gérald Darmanin.

    Le 24 juin dernier, le magazine Match publiait un grand portrait sur papier glacé d’, icône des banlieues, dans lequel elle décrit la polygamie de ses parents comme une « expérience formidable ». Interpellé sur les réseaux sociaux, ce gouvernement, si prompt pourtant à réagir à chaque fois qu’Éric Zemmour éternue, n’a pas bronché.

     

    Gabrielle Cluzel

    Ecrivain, journaliste
  • Un rapport accablant de l’INSEE : le grand massacre des éleveurs de France, par Iris Bridier.

    Ils font beaucoup moins de bruit que les délinquants désœuvrés largement arrosés en banlieue par des plans destinés à acheter la paix sociale… et pourtant. Un rapport de l’INSEE publié le 11 octobre confirme une situation que l’on savait difficile : « 18 % des vivent sous le seuil de pauvreté (13.000 euros par an pour une personne seule en 2018) » et « seul un tiers des revenus des ménages agricoles provient de l’activité agricole »

    6.pngEn somme, un agriculteur ne vit plus de son travail sans un complément de revenu qui peut provenir de l’activité du conjoint, d’une activité salariée hors de l’exploitation (un agriculteur sur cinq est, ainsi, bi-actif) ou encore de fermages. Jean-Luc Latet, producteur laitier installé près de Périgueux, voit ses revenus diminuer depuis plusieurs années, il confie à France Bleu qu’il dort mal la nuit car il fait et refait ses comptes : « On calcule, on se demande comment on va arriver à la fin du mois, payer les factures. C’est compliqué. »

    Mais tous les ne sont pas logés à la même enseigne : « Les disparités de niveaux de vie sont fortes parmi les ménages agricoles ; de 9.800 € par an pour les 10 % les plus modestes, à 46.500 € pour les 10 % les plus aisés », relève France agricole. Les grandes cultures céréalières ainsi que les terres viticoles tirent mieux leur épingle du jeu. « Les revenus générés par l’activité agricole des ménages des territoires viticoles [étaient] 1,9 fois supérieurs à ceux des territoires d’élevage bovin », indique le rapport. Ce dernier cible particulièrement les éleveurs de bovins frappés par une plus grande précarité : « Dans les territoires d’élevage de bovins viande, les revenus tirés de l’activité agricole sont les plus bas : 11.300 euros en 2018. Le niveau de vie de ces ménages agricoles y est aussi le plus faible. »

    Compte tenu de leur éloignement géographique des pôles d’emploi, les éleveurs peuvent plus difficilement coupler leur métier avec une autre activité. Dans La Fin d’un monde, décrit cette hécatombe silencieuse : « Pas de travail, pas de distraction : la dévalorisation communale s’accompagne d’un sentiment de déchéance collective chez ceux qui restent, ces laissés-pour-compte reclus dans un pays moribond et retranchés du monde des vivants. »

    Et n’en jetez plus, la coupe est pleine, ils sont par ailleurs confrontés à des hausses des coûts de production et des prix de l’énergie, tout en subissant l’idéologie végane qui conditionne les personnes à limiter leur consommation de viande. Cédric Viallemonteil, éleveur de vaches dans le Cantal, nous le confirme : « Tout augmente, c’est vraiment fracassant. Le gazole, l’aliment, les engrais, les matériaux de construction… Par contre, nous, tout ce que nous vendons, viande et lait, c’est le statu quo ! À ce rythme-là, on ne va pas tenir longtemps… » Mais l’éleveur aime ce qu’il fait, simplement, il n’a pas vocation à l’assistanat : « On aimerait bien pouvoir vivre sans toutes ces aides. Ce qui serait normal c’est qu’on puisse indexer le prix de nos produits sur le prix des matières premières, et aujourd’hui, on ne peut pas, c’est une honte. »

     

    Iris Bridier

    Journaliste

    Auteur