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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Le Bien Commun n°13 de Décembre 2019 disponible

    Le numéro 13 est sorti et il est encore très riche !

    Le journal qui dialogue : Brague et Bousquet, la fin de vos idées reçues sur l’immigration en Vendée, un article sur Sabato, Christophe Boutin et Frédéric Rouvillois, Guilhem Golfin, la réduction en pièce du « fayot du juste milieu », nos chroniques habituelles de Rémi Soulié, Philippe Pichot, Diane de Roruan,Marie-agnès PiggledyPop, Axel Tisserand. Un dossier audacieux sur le travail et...Samy Gemayel qui répond aux questions d'Elisa Bureau !

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  • « Après Babel » selon Péguy

     

    « Je ne veux pas que l'autre soit le même, je veux que l'autre soit autre. C'est à Babel qu'était la confusion, dit Dieu, cette fois que l'homme voulut faire le malin »
     
    Charles Péguy
    Péguy de combat de Rémi Soulié, Les Provinciales
     
    (Merci à Pierre Builly)
  • À lire vendredi et lundi prochain, dans lafautearousseau...

    Annie_Laurent.jpgBonjour à tous !

    Annie Laurent vient de me faire parvenir ses deux derniers articles : vous pourrez les lire ce vendredi et lundi prochain, dans votre quotidien...

    • Vendredi : Arabie - Iran : un accord historique...

    • Lundi : Rémi Brague soulève les ambigüités de l'islam et les méprises de l'Occident...

    D'avance, bonne lecture, et un grand merci à notre chère Annie Laurent !

    François Davin, Blogmestre

  • Gilets jaunes : Les hommes et les idées de demain seront sans-doute à rechercher hors du Système

    Publié le 7.12.2018 - Actualisé le 11.12.2018 

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    Voici que la crise des Gilets jaunes, soudaine et pourtant venue de très loin, peu à peu gonflée jusqu'à l'éclatement par une extraordinaire accumulation d'infidélités à l'être de la France, à sa souveraineté, aux conditions de sa puissance, de laxisme, d'abus, de mépris, d'injustices et d'excessives ponctions sur le fruit du travail des Français, sur leur patrimoine, petit ou grand, voici donc que cette crise plonge les observateurs les plus avisés de la vie politique française et même ses acteurs les plus désintéressés et les plus clairvoyants dans un océan de perplexité. 

    On chercherait en vain, à cette heure, dans la presse et les médias, l'article, la réflexion, qui entreverrait une solution concrète à cette crise, ni, globalement, les remèdes à apporter aux problèmes de fond qu'elle pose. Car par-delà leurs soucis terre-à-terre, c'est un autre système économique, politique, et social, que postulent plus ou moins consciemment le mouvement de fond des gilets jaunes et le sentiment des quelque 70 ou 80% de Français qui les approuvent.  Un modèle plus « conservateur » que révolutionnaire, plus traditionnel que « progressiste » - au sens revendiqué d'Emmanuel Macron. 

    L'épuisement du Système dont Macron est apparu tour à tour comme l’adversaire et comme le continuateur ultime, semble désormais complet, sans rémission. Et, secondairement, l'autorité du président de la République apparaît ruinée. Radicalement. Le charisme a fait long feu. Le temps du Kairos est clos. Le quinquennat, dit-on parfois, est terminé. Mais de quelque côté qu'on tourne son regard, on ne voit pas à ce jour qui ou quoi pourrait émerger de cette crise. 

    Gaulle00210.jpgOn a dit aussi, il nous semble à juste titre, que les événements auxquels nous assistons s'apparentent davantage à mai 1958 qu'à mai 1968, c'est à dire que nous assistons, certes à une contestation globale du Système dans toutes ses dimensions, mais aussi à la fin d'un régime politique qui s'effondre sur lui-même, sans homme de rechange crédible et sans recours évident comme ce fut le cas en 1958, qui rappela De Gaulle (photo, en mai 58), de même que, incapable face au désastre, le parlement de Vichy en 1940 s'en était remis à Pétain. La France d'aujourd'hui ne dispose pas de tels recours. 

    1173130-manifestation-des-gilets-jaunes-a-la-tour-du-pin-38.jpgLa mondialisation a détruit les enracinements traditionnels, tué les métiers, anéanti notre agriculture, dépeuplé la France profonde, vidé les villes petites et moyennes de leurs habitants et de leurs commerces ; l'envahissement migratoire a créé une inquiétude identitaire sans précédent et un sentiment profond d'insupportable désappropriation ; des inégalités d'ampleur sans égale dans notre histoire ont creusé un fossé infranchissable entre l'ensemble des Français et quelques très riches sans légitimité parce que déconnectés d'un quelconque souci du bien commun ;  la financiarisation sans frein de la société moderne a dévalorisé le travail et réduit le citoyen à la condition de consommateur réifié, sans qualité et au bout du compte sans argent ; sans compter les fantaisies sociétales qui ont fini d'atomiser le corps social et choqué le bon-sens de nombre de Français :  mariage homo, négation des sexes, des peuples, des races, féminisme totalitaire, négation de l'autorité des parents sur leurs propres enfants etc. Tout ce qui vient d'être dit, à des titres divers, a séparé les Français quelconques de la minorité des « modernes ». D'où la révolte des premiers. 

    Qu'elle soit objet de tentatives de récupération - notamment des mélenchoniens - ou que vienne s'y greffer la violence extrême des casseurs de l'ultragauche et le surgissement des racailles de banlieue qui sont de simples pillards - choque naturellement une large majorité de Français, qui ont toujours fini par rejeter la chienlit. De sorte que si cette dernière devait s'installer, s'aggraver encore, le besoin d'un retour à l'ordre, comme toujours, ne manquerait pas de monter des profondeurs du peuple français. 

    Remise en cause et remise en ordre, là encore comme toujours, doivent aller de pair. Encore faut-il que la remise en cause soit cohérente et structurée. Et que la remise en ordre trouve à s'incarner dans des principes, des institutions et, finalement, dans des hommes, dont un prééminent, un chef digne de ce nom, qui conduisent la France à se retrouver elle-même. Il ne nous semble pas qu'elle les trouvera au sein des partis, décrédibilisés et méprisés comme jamais, ni dans les appareils syndicaux par manque absolu de représentativité, donc faiblesse extrême, ni, bien-sûr, parmi les hommes de communication et de médias, en qui toute confiance a disparu. Les hommes et les idées de demain seront sans-doute à rechercher hors du Système.  ■ 

    Retrouvez l'ensemble des chroniques En deux mots (108 à ce jour) en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • De Black Lives Matter au djihadisme, entretien avec Pierre Rehov, spécialiste franco-israélien de l’anti-terrorisme, par

    Source : https://www.valeursactuelles.com/

    Pierre Rehov est reporter de guerre, réalisateur de documentaires, chroniqueur dans la presse française, israélienne et américaine et romancier. Bien avant que le grand public n'entende parler de "Black Lives Matter" et même que n'éclatent les affaires Floyd aux Etats-Unis et Traoré en France, Rehov avait pressenti l'émergence de ce nouveau "fascisme anti-occidental" rouge-black-vert qui unit des suprématistes noirs, des islamistes et des mouvements d'extrême-gauche décidés à détruire de l'intérieur l'Occident judéo-chrétien.

    Alexandre del Valle. Vous vivez entre les Etats-Unis et Israël et connaissez bien le fonctionnement des médias américains pour y avoir été souvent invité, comment expliquez-vous la gigantesque médiatisation autour du mouvement Black Lives Matter ?


    Pierre Rehov. Officiellement, BLM serait un « mouvement décentralisé appelant à la désobéissance civile et à des manifestations pacifiques pour protester contre la violence policière que subissent les AfroAméricains ». Rien que de très louable, donc, si ce n’est que la réalité est sensiblement différente. L’organisation est en réalité née en 2013 après l’acquittement de George Zimmerman, un Latino accusé d’avoir tué Trayvon Martin, un Afro Américain qui s’était infiltré dans une résidence et l’avait agressé alors qu’il gardait la propriété. L’affaire serait restée un fait divers, puisqu’il s’agissait d’autodéfense, si des politiciens tels qu’Élisabeth Warren et Pete Buttigieg (démocrates)ne s’en étaient emparés, suivis par des médias de gauche hystériques. Le BLM s’est agrandi en 2014 après la mort de Michael Brown et Eric Gardner, tous deux tués par des policiers blancs au cours d’une arrestation. Dans les deux cas, la justice américaine a suivi son cours normal et a exonéré les policiers des charges de meurtre et de déni de droits civiques, tandis que politiques et médias montaient les affaires en épingle. N’oublions pas que le système judiciaire américain fait appel à des simples citoyens, interviewés et retenus par les deux parties, avant de participer à un grand jury, dont le verdict est retenu par un juge professionnel. Difficile d’accuser un grand jury de sentence partisane. Mais l’idéologie de combat est rarement ancrée dans les faits. Dès lors, le mouvement s’est répandu avec la rapidité d’une trainée de poudre dans l’ensemble des Etats Unis et, bientôt, du reste du monde, en voulant imposer l’idée que les USA sont un pays raciste où les Noirs sont systématiquement la cible de violences policières et de discrimination. Ce qui était encore vrai dans les années soixante mais est totalement faux aujourd’hui. Je vous donne quelques chiffres intéressants qui vont dans le sens inverse de la doxa BLM. Par exemple, en 2018, il y avait 52 Afro-Américains élus au Congrès, soit une représentation de 12%, égale au pourcentage de Noirs Américains. Parmi les 100 agglomérations américaines les plus importantes, 38 avaient un maire Noir en 2017, tandis que les municipalités de 57,1% des villes de plus de 40.000 habitants, sans majorité Noire, étaient également tenues par des personnes de couleur. En 2018, 399 Blancs, 148 Latinos et 209 Noirs ont été tués par des policiers. Selon le FBI, en 2014, 90 % des homicides contre des Noirs ont été perpétrés par d’autres Noirs. Ces dernières statistiques représentent la réalité d’un terrain où la criminalité est souvent plus importante – comme en France d’ailleurs – au sein des minorités, mais sont loin d’illustrer un climat foncièrement raciste. Ce sont les chiffres qui font l’histoire et pas les mouvements de foule instrumentalisés à des fins politiques. Les chiffres sont clairs. On ne vote pas pour des Noirs quand on est raciste et l’on ne peut non plus affirmer qu'un pays dirigé pendant 8 ans par Obama est globalement raciste.

    Est-ce donc le fruit d'une manipulation de la part de forces d'extrême-gauche qui tentent d'instrumentaliser les minorités dans une logique révolutionnaire, puis de relais au sein des démocrates ?


    L’une des fondatrices de BLM, Patriss Culors, a avoué que le mouvement découle d’une organisation marxiste visant à remplacer l’économie américaine par un système de type soviétique ou maoïste. Je ne peux que la citer : « Alicia et moi [Alicia Garza, 39 ans, conseillère stratégique du BLM] sommes des Marxistes bien entrainés et nous essayons de créer un mouvement qui pourrait être utilisé par beaucoup, beaucoup, de potes de couleur. » Il ne s’agit donc plus de défendre une minorité contre une forme hypothétique de "racisme", mais bien de changer fondamentalement un système par l’instrumentalisation d’incidents iconisés. Assez curieusement, ce sont pour la plupart des Blancs qui participent à ce mouvement, certainement mus par ce fameux « Complexe occidental » que vous décrivez si bien dans l’un de vos essais. Ce qui conduit à des situations absurdes, où des policiers Noirs font face à des émeutiers Blancs affirmant défendre la cause des Noirs tandis que d’autres Noirs s’insurgent contre un mouvement qu’ils estiment ne pas les représenter. Il y a même des témoignages de policiers noirs expliquant que dans certaines manifestations BLM, il y a plus de noirs du côté des policiers que des manifestants.
    Nous vivons à une époque de communication globale, où les réseaux sociaux ont majoritairement remplacé les courants d’information officielle. Le peuple, aujourd’hui, participe à l’information davantage qu’il ne la subit et chacun espère obtenir son quart d’heure de gloire ce qui entraine une surenchère dans l’interprétation des faits. Le Marxisme, qui est à mon sens l’exutoire de la médiocrité conduisant à l’échec dans un système fondé sur le mérite - à l’exception, bien sûr, de quelques intellectuels revanchards ou utopistes - ne peut fonctionner, comme l’a exprimé son fondateur, qu’après une phase de dictature, celle du prolétariat. Dans les périodes de grande inquiétude et de frustration sociale, l’humain a tendance à préférer la sécurité d’un système dictatorial pseudo égalitaire, à la responsabilité individuelle découlant de la liberté. Ce réflexe est à la source de tous les fascismes. Le capitalisme original, tel qu’inventé par Adam Smith, avait pour but de créer des richesses partageables par multiplication des opportunités. J’aurais tendance à dire que le monde de la finance l’a perverti en créant de l’argent stagnant au lieu de créer des richesses, mais c’est un autre débat. A l’inverse, l’utopie marxiste surfe sur la déresponsabilisation individuelle au profit de la responsabilité collective, en partant du concept attractif mais irréalisable de « à chacun selon ses besoins » remplaçant « à chacun selon ses mérites ». Il s’agit de mettre du charbon dans les wagons pour les chauffer, au lieu de les mettre dans la locomotive pour faire avancer le train… et chauffer les wagons. C’est sur cette vague de mécontentement, de crainte pour l’avenir, d’utopie de changement, que surfe BLM en utilisant l’étiquette de l’antiracisme pour faire avancer son véritable agenda.

    Les démocrates et leur candidat Joe Biden sont-ils prêts à risquer le chaos en soutenant les BLM et donc des ennemis intérieurs puis en prenant des mesures défavorables à l’économie américaine (et donc mondiale) juste pour affaiblir Donald Trump et gagner la présidentielle ?


    Hélas oui. Novembre 2020 approche et la crise sanitaire née en Chine leur a donné une opportunité formidable, à laquelle s’est ajoutée celle autour de la mort de George Floyd. Et comme le disait Obama : « Il ne faut jamais rater l’occasion de tirer avantage d’une crise. » Les démocrates ne se sont jamais remis de la défaite d’Hillary Clinton. Ils ont donc utilisé tous les moyens mis en place par Obama (l'Etat Profond dénoncé par le président Trump) pour renverser les résultats d’une élection démocratique et n’ont jamais hésité à promouvoir le pire, sachant que leurs mensonges et manipulations seraient colportées comme paroles d’Evangile. L’explication du succès de BLM devient simple quand l’on connaît les stratégies à la limite de la légalité visant à empêcher une nouvelle victoire des Républicains. Les avancées de ces derniers sous Trump (économie, sécurité et sociétal) étant spectaculaires, et les diffamations systématiques des démocrates puis leurs tentatives d’impeachment (pourtant soutenues par la quasi-totalité des médias) n’ayant pas abouti, il ne leur restait qu’à ralentir l’économie par tous les moyens pour faire grandir le nombre de mécontents(le fameux « freiner la croissance » cher aux écologistes). Le Covid19 et les émeutes BLM ont été instrumentalisés dans ce but, avec le soutien indéfectible des médias aveuglément acquis à la machine démocrate, tel le New York Times et le Washington Post. Il est vrai que Joe Biden, personnage sans envergure, a par lui-même peu de chances de gagner. Il traine plusieurs casseroles et est incapable de remplir un centième de stade lors de ses rares apparitions publiques, alors que le Président Trump rameute des foules innombrables. Sa famille, impliquée dans des scandales financiers, semble aussi corrompue que des Ayatollahs… La seule façon pour les démocrates de gagner les élections étant de détruire Trump, ils ont tout essayé après avoir espionné sa campagne en 2016. L’affaire de la collusion avec la Russie durant la présidentielle s’est avérée un dossier monté de toutes pièces et a révélé un véritable panier de crabes au sein du FBI, de la CIA et du ministère de la justice. Le rapport Mueller a totalement exonéré Trump, alors que d'énormes pressions, parfois inconstitutionnelles, ont été exercés sur des témoins pour le faire condamner. Il y a eu l’affaire de l’actrice porno soutenue par son avocat marron. Récemment les démocrates, majoritaires au Congrès, ont lancé contre lui une procédure d’Impeachment pour une conversation avec le président ukrainien évoquant la corruption du fils Biden…

    Existe-t-il des risques de guerre civile aux Etats Unis ou est-ce un délire de complotistes et d’alarmistes ? N'est-ce pas également culotté de voir les démocrates ex-partisans de l'esclavage récupérer les BLM ?


    D’un côté, tous les moyens semblent avoir été mis en oeuvre pour parvenir à une situation de fracture dans laquelle l’auto proclamé « camp du bien » s’arroge tous les droits d’humilier, d’insulter, de dénoncer, voire de faire violence à tout individu qui ne participerait pas à ce qui ressemble de plus en plus à une révolution. De l’autre, les classes moyennes, les ouvriers, la majorité silencieuse, ne semblent pas se reconnaître dans ce mouvement dès lors qu’il devient violent. Or, contrairement à ce que les médias partisans voudraient faire croire, BLM et son quasi-jumeau Antifa sont des organisations violentes qui prônent l’insurrection civile pacifique jusqu’au moment où leur objectif n’est pas atteint. C’est ce qu’a indiqué le leader newyorkais de BLM, Hawk Newsome, dans une interview de Martha MacCallum au cours d’une manifestation en faveur de George Floyd : « Si ce pays ne nous donne pas ce que nous voulons, alors nous détruirons et remplacerons le système. »
    Les Américains sont-ils prêts à s’entretuer comme lors de la guerre de sécession ? Il s’agissait à l’époque d’abolir l’esclavage (soutenu, il faut le rappeler, par les démocrates opposés aux Républicains abolitionnistes avec Abraham Lincoln), ce qui entrainait un changement économique fondamental mal vécu dans les Etats sudistes. Aujourd’hui, le débat tourne autour d’actes racistes ponctuels qui n’affectent pas davantage les USA que la plupart des pays européens et s’exercent souvent dans les deux sens, même si le racisme anti-blancs n'y est pas reconnu comme tel. BLM vend de l’illusion. Antifa agit en réalité comme une organisation fasciste. Les valeurs se sont inversées et rien n’est vraiment plus clair. L’un des camps remet carrément en question la constitution de 1786, fondement de l’identité américaine, et voudrait réécrire l’histoire, avec une forme d’autoflagellation qui confine à l’infamie. Toutefois, les Américains ne se sont jamais battus pour s’autodétruire et même si les universités produisent des progressistes et des socialistes parmi les héritiers des classes privilégiés, leur discours reste marginal dans un pays qui a peut-être à rougir de ses origines mais pas de son développement. Enfin, il y a la « cancel culture » qui est le cran supérieur du politiquement correct : un récent sondage montre que la majorité des Américains ont peur désormais d’exprimer leur opinion, que ce soit les Démocrates ou les Républicains — sauf l’extrême gauche — mais courber le dos et raser les murs ne correspond pas à la mentalité américaine. Je pense que, les Américains finiront par se révolter contre cette oppression comme ils se sont révoltés contre le politiquement correct. Ce sera une “guerre civile culturelle”. Je ne crois donc pas à une guerre civile classique, même si les élections présidentielles de novembre pourraient produire l’étincelle qui mettrait le feu au baril de poudre…

    Comment expliquez-vous l’évolution radicale de la cause noire, passée d’un Martin Luther King pacifique et combattant tous les racismes, y compris l’antisémitisme, à celle des héritiers les plus radicaux de Malcolm X et de la Nation de l’Islam, à la judéophobie décomplexée ?


    L’assassinat de Martin Luther King a déstabilisé le mouvement des droits civiques qui était, lui, pacifique et a pavé la route des dissidents partisans de l’insurrection armée. C’est ainsi que l’on a vu apparaître sur le devant de la scène des personnalités telles que Louis Farrhakan, Angela Davis, Malcolm X, Stokely Carmichael ou Jesse Jackson. N’étant pas les héritiers de la philosophie pacifiste de Gandhi, comme avait pu l’être le pasteur King, ils ont prôné au contraire la violence comme réponse à ce qu’ils considéraient comme une violence d’Etat. Mais il y a un autre facteur non négligeable, c’est l’influence de l’Islam sur les communautés noires. Dans sa volonté expansionniste, conquérante et dominatrice, l’Islam politique (que je distingue de l’Islam religieux et relativement pacifique) a su adopter les méthodes qui ont fait leurs preuves dans l’avènement des fascismes du XXème siècle : violence, propagande et aides sociales… Le bâton et la carotte. Il n’y a rien de nouveau quand l’on sait que les deux premiers djihads ont conquis le Moyen Orient, une partie de l’Asie et l’Andalousie en utilisant des méthodes similaires. A choisir entre la mort, la torture, l’esclavage ou la possibilité de prospérer, les peuples colonisés par l’Islam ont toujours choisi ce qui leur était favorable. De la même manière, l’Islam a su se répandre dans les communautés noires américaines en affirmant être une alternative au système, en diffusant des aides sociales dans les secteurs les plus défavorisés, et en établissant des secteurs de domination locale, notamment dans les prisons. Lorsqu’une communauté est en échec, le premier réflexe est d’accuser l'autre de ses propres malheurs au lieu d’endosser une part de responsabilité.

    Est-ce vrai que Louis Farrakhan, dont le mouvement soutient les BLM aux Etats-Unis et les comités Traoré en France, a le surnom de "Hitler noir" ?


    Le leader de La Nation de L’Islam, Louis Farrhakan, est fondamentalement antisémite comme la plupart des musulmans radicaux. Il l’a exprimé à de nombreuses reprises. En 1972, il affirmait que « les Juifs contrôlent les médias ». En 1984 il a dit que « Hitler était un très grand homme ». En 1995, il a lancé au cours d’un discours que « vous (les Juifs) êtes la synagogue de Satan, et vous avez enroulé vos tentacules autour du gouvernement américain, vous trompez et vous envoyez cette nation en enfer ». Antisémite, il l’était encore et homophobe par la même occasion lorsqu’il aboya, en 2007, que c’étaient « les méchants Juifs qui font la promotion du lesbianisme et de l’homosexualité ». Et le 4 juillet dernier, il s’exprimait avec la même haine en affirmant qu’il avait « exposé ce Juif satanique » et qu’il était ici pour « leur dire que leur temps était écoulé, que leur monde était fini ». Entretemps, il s’était également permis de traiter les Juifs de « termites »... Son antisémitisme affirmé est aussi une façon de rassembler les troupes autour d’un ennemi commun dont les succès sont montés en épingles, déformés, et inscrits négativement dans l’inconscient collectif. Les Juifs sont donc, une fois de plus, les boucs émissaires d’une organisation qui a compris que la haine est plus fédératrice que l’amour et la promesse de prospérité. Ce qui conduit à cette vague honteuse de hashtags dénonçant des privilèges juifs hypothétiques. Les Juifs seraient des « blancs privilégiés responsables de tous les malheurs du monde » selon l’artiste Hip Hop « Professeur Grif » interviewé par Nick Cannon. Ce dernier a d'ailleurs lui-même affirmé que les "vrais" hébreux étaient Noirs. Quant à la figure emblématique du rap, Ice Cube, il s'est fait photographier devant une fresque exhibant une quantité de « memes » antisémites. Étonnamment, c'est une communauté bénéficiaire depuis des décennies de la ségrégation positive (quotas de Noirs imposés dans les Universités et dans les arts) qui a choisi comme cible une communauté qui n’en a jamais bénéficié et qui l’a beaucoup aidée par le passé.

    Pouvez-vous donner quelques exemples ?


    Commençons par la « lettre sur l’abolition de la traite de noires » publiée au XIXème siècle par Granville Sharp et William Wilberforce sur la base des traditions juives anti esclavage remontant à Moïse et à la sortie d’Egypte du peuple hébreu. L’ouvrage anti-esclavagiste du rabbin M. Mielziner, traduit de l’allemand, a eu un succès retentissant aux USA lors de sa publication en 1859. Des Juifs immigrés tels que Theodore Viener, Jacob Benjamin et August Bondi ont fait partie des premiers combattants aux côtés de l’abolitionniste John Brohn au Kansas. Nathan Meyer Rothschild a financé une partie des 20 millions de livres sterling versés par le gouvernement britannique pour « compenser la perte de main d’œuvre » de l’industrie des plantations. Sans cette « rançon », les exploitants refusaient de libérer leurs esclaves. Le mécène

  • Prince chrétien et immigration-islamisation, par Ger­main Philippe.

    Au titre de la crois­sance sans limite, la socié­té indus­trielle a lan­cé un pro­ces­sus d’immigration mas­sif. Au titre du sou­tien à la consom­ma­tion, la Tech­no­cra­tie a trans­for­mé cette immi­gra­tion de tra­vail-escla­vage en une immi­gra­tion de peu­ple­ment.

    philippe germain.jpgCelle-ci, à par­tir de la révo­lu­tion ira­nienne (1979) a géné­ré une isla­mi­sa­tion cultu­relle ram­pante consti­tuant la menace prin­ci­pale pour la France.

    Cette menace puis­sante, pres­sante, pesante, la Répu­blique est impuis­sante à y faire face. Les esquives et dénis du pays légal ne trompent plus le pays réel. Dans ses pro­fon­deurs, il gronde. Il est de moins en moins dupe des men­songes et autres entour­loupes de l’élite médiatique.

    Ne tour­nons pas autour du pot, l’unique bonne réponse au dji­had cultu­rel mené par le pole idéo­lo­gique isla­miste, passe par une refon­da­tion de la laï­ci­té répu­bli­caine. Cette solu­tion exige de mettre un terme au Sys­tème poli­tique actuel. Oui, l’histoire de France nous enseigne qu’une refon­da­tion de la laï­ci­té n’est envi­sa­geable que dans un cadre monarchique.

    C’est pour­quoi l’Action fran­çaise tra­vaille au retour du Prince Chré­tien. Mais qu’en pense l’intéressé ? Le plus simple est d’aller à la source, son ouvrage Un Prince fran­çais. Voyons ce que pense Mon­sei­gneur le comte de Paris, Jean IV de France sur l’immigration, l’Islamisation, la France chré­tienne et enfin la laïcité.

    Com­men­çons par la pro­blé­ma­tique migra­toire, source de l’Isla­mi­sa­tion, en sou­li­gnant six axes de la pen­sée du Prince :

    « La France est en effet un pays d’im­mi­gra­tion, ce qui s’ex­pli­quait autre­fois par une démo­gra­phie dépri­mée et, pen­dant les Trente Glo­rieuses, par le dyna­misme de notre indus­trie. De nom­breux étran­gers ont contri­bué acti­ve­ment à la crois­sance fran­çaise, et je crois néces­saire de le sou­li­gner. Mais notre éco­no­mie n’est plus aus­si dyna­mique. La crise ne nous per­met plus d’ac­cueillir digne­ment tous ceux qui vou­draient s’ins­tal­ler ici. Il faut avoir le cou­rage de le leur dire. Je crois utile de ren­for­cer notre poli­tique de coopé­ra­tion avec leurs pays d’o­ri­gine pour qu’ils ne soient plus contraints à I ‘exil et puissent contri­buer au déve­lop­pe­ment de leur propre pays. C’est notre inté­rêt comme c’est le leur. Pour les mêmes rai­sons et dans le même esprit, nous devrions aus­si ren­for­cer les contrôles aux fron­tières, qui ont été exa­gé­ré­ment allé­gés depuis que nous avons rejoint I ‘espace Schen­gen : Nous ne pou­vons pas aban­don­ner à nos voi­sins euro­péens la sur­veillance de nos frontières.

    « J’a­joute que la France a long­temps conduit une poli­tique d’as­si­mi­la­tion des étran­gers qu’elle lais­sait entrer sur son sol. Elle y a renon­cé dans les années 1980. On ne fait plus aimer la France aux Fran­çais, ni à ceux qui veulent le deve­nir. On ne leur apprend plus que la France peut jus­ti­fier cer­tains sacri­fices, en contre­par­tie de l’ac­cueil qu’elle leur a réser­vé. Com­ment alors les inté­grer à la Nation ? Ce renon­ce­ment est une erreur, qu’au­cun gou­ver­ne­ment n’a vrai­ment ten­té de cor­ri­ger et qui pour­rait encore s’ag­gra­ver avec la mise en place subrep­tice de mesures de dis­cri­mi­na­tion posi­tive. Il me paraî­trait aber­rant que la France y ait recours au moment où les Etats-Unis constatent publi­que­ment l’é­chec de telles mesures. La dis­cri­mi­na­tion posi­tive ne pour­rait que favo­ri­ser le mul­ti­cul­tu­ra­lisme, c’est-à-dire la coexis­tence sur notre sol de com­mu­nau­tés sans liens les unes avec les autres, sans pas­sé ni ave­nir com­muns. Ce serait périlleux pour la cohé­sion nationale… 

    « Nos gou­ver­ne­ments ont fait venir en France, sous la pres­sion du patro­nat, de très nom­breux étran­gers, pour des rai­sons éco­no­miques, sans se sou­cier des consé­quences sociales. Ces tra­vailleurs y ont trou­vé un inté­rêt maté­riel et se sont ins­tal­lés en France quand le regrou­pe­ment fami­lial a été auto­ri­sé. Mais, au lieu de les encou­ra­ger à s’as­si­mi­ler à la Nation, nous leur avons dit, dans les années 1980, que la France était un espace mul­ti­cul­tu­rel, où cha­cun pou­vait s’ins­tal­ler sans contre­par­tie. Les droits, mais pas les devoirs. Résul­tat : des com­mu­nau­tés qui se côtoient sans par­ti­ci­per à une his­toire com­mune. Le cadre natio­nal devient flou.

    « Il me semble, dit Jean IV, qu’il faut dis­tin­guer la ques­tion de la reli­gion de celle de ses impli­ca­tions sociales. Il y a sur notre sol des confes­sions dif­fé­rentes : C’est un fait. La ques­tion se pose aujourd’­hui du sta­tut de l’is­lam. Le prince, garant de l’ex­pres­sion reli­gieuse ? Oui ! Mais il ne peut pas tolé­rer les entre­prises de désta­bi­li­sa­tion sociale, que cer­tains vou­draient fon­der sur de fal­la­cieux argu­ments religieux. »

    Cer­tain nous diront : mais nous savions tout cela et cela ne sert à rien de le dire. Certes, mais pour nous maur­ras­siens, ce pha­sage avec les posi­tions du prince nous semble impor­tant à rap­pe­ler. Il récon­forte notre approche stra­té­gique. Citons par exemple le ren­for­ce­ment de notre poli­tique de coopé­ra­tion avec les pays d’o­ri­gine prô­née depuis plus de 30 ans par Pierre Debray ; le ren­for­ce­ment des contrôles aux fron­tières constam­ment défen­du par les natio­na­listes inté­graux face à l’oligarchie euro­péiste ; la néces­saire poli­tique d’assimilation aban­don­née par les socia­listes au pro­fit du foi­reux creu­set d’intégration répu­bli­caine. La dénon­cia­tion du mul­ti­cul­tu­ra­lisme, tou­jours par Pierre Debray, contre les fana­tiques du dif­fé­ren­tia­lisme. La res­pon­sa­bi­li­té des gou­ver­ne­ments répu­bli­cains dans l’immigration escla­va­giste expo­sée par Fran­çois Mar­cil­hac et Fran­çois Bel-Ker. Le cou­rage d’oser poser la ques­tion du sta­tut de l’Islam. Oui de grandes choses pour­raient être faites avec le Prince chrétien !

    Alors main­te­nant pas­sons à la France chré­tienne et à la laï­ci­té.

    Ger­main Phi­lippe (à suivre)

    Pour lire les pré­cé­dentes rubriques de la série «  L’Islam enne­mi n° 1 bis », cli­quer sur les liens.

    1. France, mai­son de la guerre
    2. Mai­son de la trêve et ter­ri­toires per­dus de la République
    3. Impact sur la France de la révo­lu­tion isla­miste de 1979
    4. Les beurs et la kalachnikov
    5. Le plan d’islamisation cultu­relle de la France
    6. Islam radi­cal et bar­ba­rie terroriste
    7. Pas d’amalgame mais complémentarité
    8. Pôle idéo­lo­gique islamiste
    9. Pôle idéo­lo­gique des valeurs républicaines
    10. Face au dji­had cultu­rel : poli­tique d’abord !

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • A propos de la ré-edition du Huguenin, Le conservatisme impossible....(2/2)

             Oui mais, voilà : sur son Blog, que nous citons régulièrement ici-même, Patrice de Plunkett - quelle mouche l'a donc piqué ?...  a cru bon de se fendre d'un assez long commentaire "musclé" (pour ne pas employer d'autre terme) contre Maurras et sa position sur le catholicisme; et Plunkett a divisé sa "charge" contre Maurras en deux parties, qu'il a livrées sur deux jours.

           On vous les met ici : PLUNKETT HUGUENIN.pdf      

           Pour être tout à fait franc, sur ce Blog où on lit volontiers, en le citant souvent, celui de Patrice de Plunkett, la surprise a été forte, et le désir de marquer notre différence avec ses propos, immédiat. Une note a donc été commencée, sitôt achevée la lecture de la deuxième partie de la charge anti-maurras que l'on venait de lire; une charge aussi inattendue que dure.

           Et puis, en plus de la charge de travail, nous nous sommes dit à quoi bon ? Nous avons déjà dit plusieurs fois ce qui nous semblait devoir être dit sur Maurras (voir, par exemple, notre PDF M le Maudit , et nos diverses réponses à Alain-Gérard Slama et d'autres qui avaient tapé fort - et, surtout, injustement sur Maurras); au final, on a un peu traîné, et laissé passer un peu de temps pour rédiger ce papier...

            Ce qui n'a, finalement, pas été plus mal car, entre-temps, sur le Blog du Craf, Axel Tisserand a répondu - et très bien... - à Plunkett, sur son texte qui mérite d'être contredit. Et il l'a fait en reprenant, sur le fond et même parfois sur la forme, exactement ce que nous comptions dire dans notre note impubliée.

            Là aussi, on vous met le Tisserand : TISSERAND PONCIFS ANTIMAURRASSIENS.pdf

    et on considérera donc que ce qui devait être dit l'ayant été, la page est tournée....                    

  • ONG, Soros et médias… tous unis contre la défense des frontières européennes et Frontex, par Paul Tormenen, juriste et s

    L’agence Frontex a récemment été mise en cause pour avoir pratiqué des refoulements de clandestins en mer méditerranée. Parmi les critiques de l’agence européenne de protection des frontières, un collectif financé par l’Open society foundations de George Soros figure en bonne position. La controverse sur l’activité de Frontex met en relief, non seulement les puissants relais du milliardaire américain, mais aussi la difficulté à stopper l’immigration clandestine quand le droit est mis à son service.

    L’agence Frontex a pour mission d’aider les États membres à surveiller et à protéger les frontières extérieures de l’Union européenne et des pays associés à l’espace Schengen. L’activité de l’agence est éminemment importante compte tenu de la pression de l’immigration clandestine, en particulier dans les Balkans, dans les pays du sud de l’Europe et en mer méditerranée.

    Mais Frontex est en butte depuis plusieurs années à une campagne de dénigrement quasi permanente, venant d’associations et d’O.N.G. immigrationnistes. L’agence rencontre une autre difficulté : le droit communautaire et international en matière d’asile et d’immigration est excessivement favorable aux clandestins, et, qui plus est, souvent interprété en leur faveur par les tribunaux.

    Dernier épisode en date, en octobre 2020, des médias rendaient publics des images et des témoignages selon lesquels des agents de Frontex auraient pratiqué des refoulements de clandestins en mer méditerranée (1). Ces accusations, qui viennent à la suite de nombreuses autres, ont amené l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) à diligenter une enquête au sein de l’agence. Au travers de toutes les accusations dont fait l’objet Frontex et au-delà des faits allégués, c’est tout un courant idéologique immigrationniste qui cherche à imposer sa vision du monde et à éradiquer les frontières. Et il y réussit plutôt bien jusqu’à maintenant.

    Frontex, une agence qui prend une importance croissante

    À l’origine de la création de Frontex, le sommet européen de Tempere en 1999 a marqué la volonté des États membres de l’Union européenne de mettre en place une politique commune en matière d’asile et d’immigration (2). Créé en 2004, Frontex était alors une structure de coopération opérationnelle de gestion des frontières extérieures de l’U.E. et des pays associés à l’espace Schengen (3). En 2016, l’agence s’est dotée d’un véritable corps de garde-frontières et de garde-côtes.

    L’agence compte près de 1 000 salariés travaillant au siège de l’organisation à Varsovie et autant sur le terrain. D’importants recrutements sont en cours pour mieux assurer le contrôle des frontières extérieures de l’Union européennes, la gestion des migrations et la lutte contre la criminalité transfrontalière. Frontex devrait atteindre à l’horizon 2027 un effectif de 10 000 agents. Le budget de l’agence, de 460 millions d’euros en 2020, va fortement augmenter et atteindre 5,1 milliards d’euros dans la période 2021-2027 (4).

    Nombreux recrutements, budget en forte hausse, création d’un nouveau corps permanent d’agents en soutien des Etats européens… De simple structure de coordination entre les États de l’U.E., l’agence est devenue un acteur incontournable de la protection des frontières européennes. Mais l’importance croissante de Frontex dans la lutte contre l’immigration clandestine a rapidement suscité de vives critiques.

    Les accusations dont Frontex fait l’objet depuis plusieurs années sont étroitement liées au cadre juridique dans lequel ses agents exercent leurs missions. Celles-ci sont encadrées par des directives et des règlements européens ainsi que par le droit international (5). Ces missions concernent d’une part l’observation des flux migratoires (analyse des risques, surveillance, etc.), et, d’autre part, le soutien aux États membres dans la gestion de leurs frontières. Elles peuvent aller jusqu’à l’organisation d’opérations de retour vers leur pays d’origine des personnes qui ne sont pas autorisées à rester dans l’Union européenne.

    Alors que la première opération collective de renvoi d’étrangers à laquelle Frontex a participé en 2006 concernait 8 personnes, ce chiffre est passé à 15 850 personnes en 2019. L’agence apporterait actuellement son soutien à près de 10 % des expulsions effectuées au sein de l’Union européenne (6).

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    Entre Frontex et les O.N.G., des critiques de part et d’autre

    Les relations entre Frontex et de nombreuses O.N.G. immigrationnistes sont exécrables depuis de nombreuses années. Les critiques pleuvent d’un côté comme de l’autre.

    Début 2017, le patron de l’agence, Fabrice Leggeri, affirmait dans les médias que des O.N.G. encourageaient le trafic de migrants en Méditerranée et coopéraient insuffisamment avec la police (7). La publication du rapport de Frontex sur l’analyse des risques en 2017 n’a fait que détériorer ces relations. Sur la base d’observations de terrain, l’agence y soulignait que des opérations de « sauvetage » de bateaux chargés de clandestins ont été effectuées par des O.N.G. sans appel de détresse et sans information des autorités sur le lieu de sauvetage. L’activité de sauvetage et de recherche à proximité et parfois dans les eaux territoriales libyenne y est décrite comme un puissant facteur d’attraction pour les passeurs de migrants (« pull factor ») (8).

    De leur côté, plusieurs O.N.G. et associations immigrationnistes mènent un véritable travail de sape contre les actions de Frontex visant à juguler l’immigration clandestine, en particulier en mer méditerranée. A partir de 2012, le réseau Migreurop a organisé une campagne auprès de l’opinion publique visant rien de moins que la suppression de Frontex (9). Peu après, une campagne appelée « Frontexit » a été lancée à partir de mars 2013 pour recenser les « violations des droits humains » par certains de ses agents (10).

    Les médias de grand chemin sont fréquemment des relais efficaces de ces campagnes d’opinion, nombre de leurs journalistes partageant les convictions des no-border. On ne compte plus les articles accusant Frontex de pratiquer une chasse aux migrants, d’être une « armée d’occupation » ( !), d’avoir un « océan d’impunité », d’exercer son action en toute opacité, etc. (11).

    L’interdiction du refoulement : l’impossible mission de protection de l’intégrité du territoire

    Les dernières accusations de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel et du site d’investigation Bellingcat à l’encontre de Frontex en octobre 2020 ne sont que le dernier épisode d’une série déjà longue.

    Se basant sur l’exploitation d’informations en accès libre et sur des témoignages d’O.N.G., Bellingcat accuse l’agence Frontex d’avoir pratiqué plusieurs refoulements de clandestins en mer Egée, entre la Turquie et la Grèce, entre le mois d’avril et d’août 2020 (12). Ces accusations ont été reprises par l’hebdomadaire allemand Der Spiegel dans un article du 22 octobre 2020 (13).
    Alors qu’en début d’année 2020, le gouvernement turc lançait des migrants à l’assaut des frontières grecques et suscitait en réaction un élan de solidarité européen, on cherche pour l’heure vainement des défenseurs de l’intégrité du territoire du continent. Empêcher quelqu’un qui n’a reçu aucune autorisation d’entrer dans un pays, vous n’y pensez pas !
    Les journalistes du Spiegel précisent à la fin de leur article que leur enquête a été financée par l’Investigative Journalism for Europe (IJFO), une fondation qui soutient le journalisme d’investigation dans l’Union européenne. L’IJFO ne cache pas sur son site avoir comme co-financeur l’Open society foundations et…la commission européenne (14).

    Le site d’investigation Bellingcat a quant à lui reçu, entre 2016 et 2018, 383 000 dollars de l’Open society foundations. Il fait partie du « Global Investigative Journalism Network », dont la vocation est la formation et l’échange d’informations entre journalistes d’investigation. Cette association a reçu, entre 2017 et 2019, 1,1 million de dollars de l’Open society foundations (15).

    Le créateur de l’Open society foundations n’est autre que le milliardaire américain George Soros, qui a abondé sa trésorerie de la modique somme de 18 milliards de dollars en 2017 (16).

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    Georges Soros a de grands projets pour l’Europe : dans une tribune parue en 2015, il exposait sa vision du système européen de demande d’asile. Il préconisait l’accueil dans l’Union européenne d’au moins un million de demandeurs d’asile par an (17). Sans surprise, la fondation qu’il a créée oriente ses dons et ses financements à des actions conformes aux convictions du milliardaire américain.

    Si Georges Soros n’a probablement pas été à l’initiative de l’enquête de Bellingcat et du Spiegel ni n’est intervenu sur son contenu éditorial, on ne peut pas écarter que les journalistes aient cherché, par le choix du sujet et son traitement, à s’inscrire dans l’orientation idéologique de l’Open society et de son mécène.

    Le principe du non refoulement

    L’agence Frontex a donc une nouvelle fois été accusée par plusieurs médias d’avoir pratiqué des refoulements de clandestins, cette fois en mer Egée, entre la Turquie et la Grèce.

    Le principe du non refoulement a dans l’Union européenne plusieurs fondements juridiques : Code frontières Schengen, Charte des droits fondamentaux de l’UE, TFUE, Convention de Genève de 1951. Il ne s’applique que quand un risque existe qu’un individu soit soumis à une persécution, à de la torture ou à des traitements dégradants.

    Mais ce droit peut, par une interprétation excessivement favorable aux clandestins, s’opposer à celui de protéger l’intégrité du territoire d’un pays contre des entrées clandestines. Alors qu’à l’origine, il s’agissait d’éviter qu’un réfugié soit reconduit dans son pays et subisse des sévices, cette disposition est désormais utilisée comme un moyen de prendre pied dans l’Union européenne et plus largement l’espace Schengen.

    Dans le cas présent, les migrants venaient d’un pays, la Turquie, où certains vivaient probablement depuis plusieurs années, où ils auraient pu déposer une demande d’asile dans une ambassade ou un consulat d’un pays européen. Pour donner un ordre de grandeur des enjeux, près de 190 000 refus d’entrées ont été prononcés dans l’espace Schengen en 2018 lors de contrôles frontaliers par les trois voies d’arrivées (air, terre, mer) (18).

    Certaines O.N.G. veulent donc, avec le soutien actif de nombreux médias, remettre en cause toute tentative de réguler l’immigration, chaque clandestin pouvant se prévaloir du droit de faire une demande d’asile et à ce titre de pouvoir entrer dans le pays de son choix. Peu importe qu’ensuite la demande d’asile soit refusée, comme elle l’est majoritairement dans l’Union européenne : le renvoi dans le pays d’origine des déboutés du droit d’asile n’est majoritairement pas réalisé, a fortiori dans le contexte sanitaire actuel. Cela aboutit à nier l’existence des frontières, voire des pays, le monde étant un vaste territoire où chaq

  • Comment en est-on arrivé là ? (Partie 1), par Frederic Poretti-Winkler.

    En relisant Marie Madeleine Martin...
    " Toutes les révolutions ont été faites par des livres » Bonald

    On ne peut distinguer le social du politique. C’est une grave erreur (XVIIIe siècle) et une utopie d’imaginer une distinction entre les deux. De tous temps il y eut des idées « subversives » voir destructrices, nommées idées nouvelles. Nous voulons dire des idées qui, selon l’étude attentive du passé, bref l’empirisme, entraînent les sociétés vers le chaos et finalement l’abime…Ces idées sont souvent sortis d’esprits tourmentés et chimériques, essayant d’imposer leurs idées, souvent égoïstes et mues par des cerveaux dérangés, à une société, qui selon eux, devrait être construite à leur image…En général et l’histoire, le montre continuellement, les utopies finissent vite dans le chaos, le sang et les charniers.

    frédéric winkler.jpgCertaines sociétés arrivent mieux à endiguer de tels déviances mais d’autres, plus fragiles, y succombent. Les arguments de ces fauteurs de trouble sont souvent les mêmes : « progrès, liberté, égalité, modernisme, vertu » Lorsque ceux-ci arrivent au pouvoir, les belles idées sont vite oubliés pour que les vainqueurs se servent. Ces expériences amènent régression, guerres (civiles ou extérieures) et massacres. Une caste plus « égalitaire » que les autres, devient privilégiée et entraînera dans ses chimères le peuple vers le néant…

    Il n’y a pas d’idée nouvelle qui n’est déjà été pensé par les antiques grecs. La monarchie lutta sans cesse contre la subversion, guerre de religions, Renaissance et libre examen. Sous Louis XIV, Bayle préparait déjà la venue de Rousseau et Voltaire. Dans les temps médiévaux, les hommes d’Eglise pouvaient critiquer le monarque en secret ou ouvertement quelquefois, mais cela restait local et ne portait pas à conséquence. Lors des rencontres entre peuple et roi, certains n’hésitaient pas à faire des remarques au souverain. Cela faisait partie de la vie dans l’ancienne France, même si quelquefois, l’esprit « frondeur » du peuple choquait les visiteurs étrangers. Lors des repas royaux, où le peuple était convié, on parlait ouvertement au roi et certaines anecdotes sont restées…La société de l’époque, organisations de village, communautés de métier, etc… étaient fortes, structurées et représentées dans des conseils. Les parlements refusaient ouvertement certains Edits du roi et c’était comme cela, même sous Louis XIV… Louis XV doit affronter une nouvelle force : « l’opinion publique »
    Bien que les pamphlets existaient avant, ils n’avaient pas la même audience : « Jamais il n’avait existé, comme au XVIIIe siècle, une organisation puissante, ramifiée à l’infini, reliant tous les manieurs de plume d’un bout à l’autre du territoire et couvrant la France d’un réseau serré, propre à fortifier partout l’union des principes pour une œuvre commune. L’action des intellectuels devint alors une véritable machine de guerre…» (M.M.Martin) En 1789, la France est monarchiste. L’opinion sera orientée par l’Education Nationale, Préfets, Préfectures et les puissances d’argent qui détiendront les journaux au XIXe siècle. Tout cela dans le but de changer l’esprit français. « Ce qui avait été, au temps de Voltaire, le triomphe de l’esprit dénigrant et ironique, attaquant néanmoins toujours sur le terrain des idées, devient désormais une organisation mécanique et froidement calculée pour servir des intérêts.»
    Pierre de la Gorce rajoutait : « La vraie puissance ne réside alors ni aux Tuileries, ni au Luxembourg, ni au Palais-Bourbon ; elle n’appartient ni à l’armée, ni aux fonctionnaires, ni aux nobles, ni aux bourgeois, ni au menu peuple. Dans le corps social, un seul organe, le journalisme, l’a accaparée toute entière » Ce qui sous la plume d’Henri Heine (vers 1835) donnait : « L’argent est le dieu de l’époque et Rotschild est son prophète » et Sainte-Beuve « Toujours et au fond de tout, l’argent, le dieu caché, Crésus ». C’est ainsi que l’édifice monarchique multiséculaire tomba malgré un peuple profondément royaliste…
    « Il est frappant que, pendant plusieurs siècles, les doctrines subversives s’étaient heurtées chez nous à la monumentale solidité de la société de l’Ancien Régime, avec ses familles centrées sur la maison, bien quasi immortel dominant les passions fluctuantes des individus ; avec ses profes¬sions organisées à partir de la notion d’intérêt commun entre employeurs et employés, du respect, aussi, d’idéal professionnel transcendant la notion de bas profit ; avec son organisation poli¬tique, héritière à la fois de Rome, gardienne du Droit, et de la chevalerie médiévale exaltant les notions de service et de fidélité... ».

    Marie Madeleine rajoute plus loin : « Après 1789, la société se désagrège, de façon très peu apparente d’abord, puis à partir de 1860 de manière frappante... Les doc¬trines ne se heurteront donc plus au rempart d’un ordre quasi intangible, mais viendront accélérer une anarchie qui aboutira à la véritable dissolution étalée aujourd’hui sous nos yeux. » La monarchie fut toujours contre le pouvoir des féodalités. Même si l’argent représentait un pouvoir, il n’était pas le seul. Alors qu’il détiendra l’entier pouvoir et deviendra roi avec la Révolution et la République. « Le processus de cette dissolution aura été de pair avec l’influence de plus en plus importante de la bourgeoisie d’affaires, grande triomphatrice de 1789, à la fois contre le pouvoir royal, contre la noblesse terrienne et contre le peuple lui-même. Au lendemain de la Grande Révolution, seule une certaine partie de la classe bourgeoise vit restaurer et même accroître ses privilèges : la noblesse et le clergé avaient perdu les leurs ; le peuple était blessé à mort par la suppression des corporations et des autonomies locales ou provinciales. La haute bourgeoisie, au contraire, a conquis en 1789 cette place qu’elle avait cherché pendant si longtemps à arracher aux autres privilégiés ; de plus, elle a institué dans les assemblées révolutionnaires, un système électoral donnant prépondérance au pouvoir de l’argent (elle affirmera ce système, dans toutes les Assemblées de la Restauration, où le suffrage censitaire consacrera la suprématie des détenteurs de biens). Grisée par son pouvoir grandissant, la bourgeoisie d’argent voit bientôt dans la monarchie le seul ennemi qui défende l’intérêt général contre ses intérêts particuliers ; les débuts du XIXe siècle sont remplis par ce conflit entre le monde de la finance et une autorité royale héroïquement accrochée pour la dernière fois à la grande tâche capétienne : la défense de la nation contre les excès des féodalités. »

    Ce nouveau pouvoir allait changer peu à peu les mentalités, la bourgeoisie venait de triompher du roi et du peuple : « La question d’argent était devenue la préoccupation dominante d’une société transformée. L’accès aux affaires de la bourgeoisie, gestionnaire d’intérêts matériels, avait amené ce changement. Les questions de finance et leur importance avaient pénétré dans l’esprit d’un public beaucoup plus vaste. La notion de l’argent et de son pouvoir dans l’Etat, les facilités ou les obstacles qu’il pouvait rencontrer, selon la forme et l’esprit d’un régime, étaient des notions toutes nouvelles mais qui retenaient déjà l’attention de certains milieux »( Marcel Chaminade).

    Marie Madeleine Martin parlant d’Emmanuel Beau de Loménie rajoute : « Ce fait est la persistance du pouvoir de certaines familles, à travers toutes les révolutions et changements de régime, au cours des XIXe et XXe siècle. En consultant les annuaires et almanachs où figurent les noms, les titres et les emplois des fonctionnaires publics ainsi que les membres des corps constitués…Certaines familles de la haute bourgeoisie ont maintenu leur pouvoir à travers tous les régimes. Or, ce pouvoir, né au cours de la Grande Révolution, est le plus éclatant démenti que l’on puisse donner aux historiens qui datent de 1789 la fin du règne des privilégiés. En réalité jamais la monarchie capétienne française, au cours des dix siècles de son histoire, n’avait connu une semblable persistance d’un pouvoir dynastique des Grands maintenu à ses côtés avec un tel succès » Un partie de la noblesse se pervertira et la Gauche dénoncera dans les années 30, les « 200 familles » : « Et c’est l’argent, prenant une place primordiale dans la vie du pays, qui va pervertir une partie de l’aristocratie, après avoir fait, de la haute bourgeoisie d’Ancien Régime, une caste plus implacable que celle des tyrans de la société antique : c’est l’argent qui enfin, un jour, arrachera le peuple lui-même à ses traditions séculaires de respect du travail et de l’économie, à sa désinvolture moqueuse, à son mépris joyeux envers les forces matérielles, pour faire naître un troupeau sans réaction devant la mainmise de l’Etat parce qu’il aura été préalablement annihilé par le goût du confort. ». Charles Péguy qu’il faut aussi citer : « Tout le monde devient bourgeois : les seigneurs sont devenus bourgeois, le peuple est en train de devenir bourgeois ». Honoré de Balzac sera d’ailleurs aussi clairvoyant…

    « C’est pourquoi, lorsque les premiers textes des socialistes et surtout ceux de Karl Marx verront le jour, au milieu du XIXe siècle ils présenteront une justesse certaine dans leur partie critique : en dénonçant le Capital comme le grand responsable des maux de l’époque, Marx ne commet pas une erreur, puisqu’on ne peut nier l’influence néfaste de l’argent en son temps. Les thèses socialistes s’avéreront fausses seulement parce qu’elles ne distingueront pas une société bouleversée jusqu’en ses bases par le libéralisme du XVIIIe siècle, et la société normale, telle qu’elle existait par exemple en France pendant des centaines d’années et dans laquelle les féodaux de l’argent étaient solidement maintenus en place par un Etat indépendant, au même titre que les féodaux du sang. Dans cette société ancienne, le capital familial, transmissible, avec ses accompagnements de responsabilité et de service rendu, de travail et d’effort, n’était pas un dissolvant, mais bien au contraire un élément vital de la nation. »

    Le règne de l’argent installera de nouveaux privilégiés comme les fonctionnaires, que l’histoire avait déjà connu dans la Rome déclinante. Parmi ceux-ci les Universitaires : « entièrement reliés au régime par le mono¬pole établi sous le Premier Empire, constituant une véritable Eglise dont l’influence sur le peuple français se développera avec les progrès de la République, aura fourni au triomphe de certaines doctrines un corps dévoué, parfois inconscient du rôle néfaste qu’il joue, fermé à la critique des idées générales par la spécialisation outrancière de l’enseignement officiel, mais disposé ainsi à servir les doctrines de l’Etat avec une obéissance dont les ecclésiastiques de l’Ancien Régime auraient pu railler le caractère absolu ! »
    Frederic PORETTI-Winkler (Histoire Social, à suivre)

  • Éphéméride du 10 mars

    1607 : Aux origines de la Place Dauphine  

     

    Espace triangulaire, dans l'ouest de l'Île de la Cité, la Place Dauphine fut ainsi nommée en l'honneur du Dauphin, futur Louis XIII, fils de Henri IV.

    À ce grand roi bâtisseur on doit la Place Royale - aujourd'hui "des Vosges" -, la Galerie du Bord de l'eau, reliant le Louvre aux Tuileries,  et le grandiose projet, hélas non réalisé du fait de son assassinat, de ce qui aurait été la superbe Place de France (voir l'Éphéméride du 5 avril).

    Henri IV fit aménager la Place Dauphine sur l'emplacement de trois îlots alluvionnaires à fleur d'eau - l'île aux Bœufs, l'îlot de la Gourdaine et l'île aux Juifs, sur laquelle fut brûlé Jacques de Molay, le Grand maître des Templiers, le 18 mars 1314 (voir l'Éphéméride du 18 mars).

    La construction du Pont neuf (de 1578 à 1607, voir l'Éphéméride du 16 mars), entreprise par Henri III avait entraîné, logiquement, l'unification des trois îlots et leur rattachement à l'Île de la Cité : Henri IV décida de faire aménager cette nouvelle "pointe ouest" de l’Île de la Cité en bel espace résidentiel, et en fit don - par un bail à cens et à rentes du 10 mars 1607 - à Achille de Harlay, premier Président à mortier du Parlement de Paris. Henri IV récompensait ainsi celui qui l'avait loyalement et fidèlement servi durant les troubles de la Ligue

    Achille de Harlay reçut donc l'autorisation de créer une place triangulaire, à charge pour lui de construire les nouveaux bâtiments dans l'esprit de la Place Royale et conformes au plan imposé par le roi et le Grand Voyer Sully : un "promenoir" entouré de maisons "d’un même ordre", comprenant deux étages, dont les trumeaux seraient décorés de tables de pierre se détachant sur la brique, et dont les arcades du rez-de-chaussée abriteraient les boutiques.

    Achille de Harlay fit bâtir originellement trente-deux maisons identiques en chainage de pierre blanche, briques et combles en ardoise, de deux étages, avec un rez-de-chaussée à arcades pleines (comportant un rez-de-chaussée à galerie, deux étages carrés et un étage de comble), autour d'une place triangulaire quasiment fermée, ne s'ouvrant que par deux passages à ses extrémités, dont seul celui situé à l'ouest subsiste encore de nos jours, et débouche sur la statue équestre d'Henri IV.

    Malheureusement - et à l'inverse de ce qui s'est passé Place Royale, qui a conservé intégralement son splendide ordonnancement originel - les propriétaires successifs défigurèrent la place, ne respectant pas l'uniformité primitive : des trente-deux maisons uniformes d'origine, il ne reste intacts que les deux pavillons d'angle sur le Pont Neuf, les autres bâtiments étant modifiés ou rehaussés.

    Mais le pire devait arriver en 1874, à l'initiative de Viollet-le-Duc - qu'on avait connu mieux inspiré - qui fit démolir le côté pair de la rue De Harlay (la base du triangle de la place) pour dégager la façade arrière du Palais de Justice, construite à partir de 1854 ! Des arbres sont aujourd'hui plantés à l'espace qu'occupaient les maisons, jadis. 

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    La Place Dauphine partage donc avec la Place des Victoires (voir l'Éphéméride du 26 mars) le triste privilège d'avoir été largement défigurée et mutilée, au point d'avoir perdu, sinon la totalité, du moins une très large part de sa splendeur d'antan.

    Telles qu'elles nous apparaissent aujourd'hui, cependant, ces deux Places conservent assez d'éléments de leur beauté passée pour que l'on puisse se faire une idée assez précise de ce que fut cette très grande beauté. 

     

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    1628 : Naissance de Girardon 

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    Portrait, par Hyacinthe Rigaud (Dijon, Musée des Beaux-Arts)

     http://www.chateauversailles.fr/l-histoire/versailles-au-cours-des-siecles/construction-du-chateau/francois-girardon-1628-1715

     

     

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    1661 : Prise du pouvoir par Louis XIV

     

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    Le jeune roi (il a 23 ans) s'adresse d'abord en ces termes au chancelier Pierre Séguier :  

    "Monsieur, je vous ai fait assembler avec mes ministres et secrétaires d'État pour vous dire que jusqu'à présent j'ai bien voulu laisser gouverner mes affaires par feu M. le Cardinal. Il est temps que je les gouverne moi-même. Vous m'aiderez de vos conseils quand je vous le demanderai."

    Puis, se tournant vers les quatre ministres qui se partageaient l'administration des affaires, il ajouta :

    "Vous, mes secrétaires d'État, je vous défends de rien signer, pas une sauvegarde, pas un passeport, sans mon ordre, de me rendre compte, chaque jour, à moi-même, et de ne favoriser personne." 

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    De Jacques Bainville, Histoire de France, Louis XIV :

    "Le long règne de Louis XIV - plus d’un demi-siècle -, qui ne commence vraiment qu’à la mort de Mazarin, a un trait principal dominant : une tranquillité complète à l’intérieur. Désormais, et jusqu’à 1789, c’est-à-dire pendant cent trente années, quatre générations humaines, c’en sera fini de ces troubles, de ces séditions, de ces guerres civiles dont le retour incessant désole jusque-là notre histoire

    10 mars,louis xiv,machecoul,vendée,foucquier tinville,terreur,tribunal révolutionnaire,guillotine,robespierre,jacobins,desmoulins,danton,mozart,girardonCe calme prolongé joint à l’absence des invasions, rend compte du haut degré de civilisation et de richesse, auquel la France parvint. L’ordre au-dedans, la sécurité au-dehors - ce sont les conditions idéales de la prospérité. La France en a remercié celui qu’elle appela le grand roi par une sorte d’adoration qui a duré longtemps après lui. Voltaire, avec son Siècle de Louis XIV, est dans le même état d’esprit que les contemporains des années qui suivirent 1660. Il souligne, comme le fait qui l’a le plus frappé et qui est aussi le plus frappant : "Tout fut tranquille sous son règne." Le soleil de Louis XIV illuminera le règne de Louis XV. Et ce n’est que plus tard encore, après quinze ans du règne de Louis XVI, que le charme sera rompu, que nous entrerons dans un nouveau cycle de révolutions.

    Avec Louis XIV, le roi règne et gouverne. La monarchie est autoritaire. C’est ce que souhaitent les Français. Puisqu’ils ne veulent ni des Ligues, ni des Frondes, ni du "ministériat", le gouvernement personnel du roi est l’unique solution. Dès que l’idée du jeune souverain fut comprise, elle fut populaire, elle fut acclamée. De là ce concert de louanges que la littérature nous a transmis, cet enthousiasme, qui étonne quelquefois, chez les esprits les plus libres et les plus fiers, et qu’on prend à tort pour de la flatterie. La France, comme sous Henri IV, s’épanouit de bonheur dans cette réaction. Sou10 mars,louis xiv,machecoul,vendée,foucquier tinville,terreur,tribunal révolutionnaire,guillotine,robespierre,jacobins,desmoulins,danton,mozart,girardons toutes les formes, dans tous les domaines, elle aima, elle exalta l’ordre et ce qui assure l’ordre : l’autorité. Du comédien Molière à l’évêque Bossuet, il n’y eut qu’une voix. C’est ainsi que, dans cette seconde partie du dix-septième siècle, la monarchie eut un prestige qu’elle n’avait jamais atteint.

    L’originalité de Louis XIV est d’avoir raisonné son cas et compris comme pas un les circonstances dans lesquelles son règne s’était ouvert et qui lui donnaient en France un crédit illimité. Il l’a dit, dans ses Mémoires pour l’instruction du Dauphin, en homme qui avait vu beaucoup de choses, la Fronde, les révolutions d’Angleterre et de Hollande : il y a des périodes où des "accidents extraordinaires" font sentir aux peuples l’utilité du commandement. "Tant que tout prospère dans un État, on peut oublier les biens infinis que produit la royauté et envier seulement ceux qu’elle possède : l’homme, naturellement ambitieux et orgueilleux, ne trouve jamais en lui-même pourquoi un autre lui doit commander jusqu’à ce que son besoin propre le lui fasse sentir. Mais ce besoin même, aussitôt qu’il a un remède constant et réglé, la coutume le lui rend insensible." Ainsi Louis XIV avait prévu que le mouvement qui rendait la monarchie plus puissante qu’elle n’avait jamais été ne serait pas éternel, que des temps reviendraient où le besoin de liberté serait le plus fort. Désirée en 1661 pour sa bienfaisance, l’autorité apparaîtrait comme une tyrannie en 1789 : déjà, sur la fin de son règne, Louis XIV a pu s’apercevoir que la France se lassait de ce qu’elle avait appelé et salué avec enthousiasme et reconnaissance. Il avait prévu cette fatigue, annoncé ce retour du pendule, et, par là, il a été meilleur connaisseur des hommes que ceux qui prétendent qu’il a donné à la monarchie le germe de la mort en concentrant le pouvoir.

    Ce règne de cinquante-quatre années, si chargé d’événements au-dehors, ne compte au-dedans que deux faits, la condamnation de Fouquet au début et, plus tard, la révocation de l’Édit de Nantes. Deux faits d’accord avec le sentiment général, approuvés ou réclamés par l’opinion publique.

    10 mars,louis xiv,machecoul,vendée,foucquier tinville,terreur,tribunal révolutionnaire,guillotine,robespierre,jacobins,desmoulins,danton,mozart,girardonSi un homme semblait devoir succéder à Mazarin, c’était le surintendant Fouquet (ci contre), plus riche, presque aussi puissant que le roi lui-même. Fouquet avait édifié une immense fortune aux dépens des finances publiques, à l’exemple du cardinal qui avait au moins, pour excuse à ses voleries, les services rendus à la nation. Louis XIV, au lendemain de la mort de Mazarin, avait pris lui-même la direction des affaires, travaillant avec ses ministres, ne déléguant son autorité à aucun d’eux. Il redoutait le surintendant qui avait de grands moyens financiers, une nombreuse clientèle, un cortège de protégés, des amis partout, dans l’administration, dans le monde, chez les gens de lettres. De plus, Fouquet selon une habitude qui remontait au temps des guerres civiles, avait acquis à Belle-Isle un refuge, une place forte d’où il pouvait, en cas de disgrâce et de malheur, tenir tête au gouvernement. C’est ce dangereux personnage politique, aspirant au rang de premier ministre, que le roi voulut renverser. Ce serait le signe qu’il n’y aurait plus ni maire du palais ni grand vizir et que nul n’aurait licence de s’enrichir à la faveur du désordre et aux frais de l’État. La dissimulation et la ruse avec lesquelles Louis XIV procéda avant d’arrêter le surintendant montrent qu’il le craignait et qu’il n’était pas sûr de réussir. Fouquet brisé plus facilement qu’on n’avait cru, la chute, acclamée par la France, de cette puissance d’argent qui aspirait à la puissance politique : l’exemple fut retentissant et salutaire. Rien désormais ne s’opposa plus à Louis XIV..."

    10 mars,louis xiv,machecoul,vendée,foucquier tinville,terreur,tribunal révolutionnaire,guillotine,robespierre,jacobins,desmoulins,danton,mozart,girardon

    Statue équestre de Louis XIV en Empereur romain, Montpellier, Promenade du Peyrou

    Dans L'Action française du 11 mars 1911, Jacques Bainville publiera un article extrêmement intéressant, sur un aspect inattendu de Boileau, qui félicita Louis XIV pour cette "prise de pouvoir" : Boileau royaliste...

     

     

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    1764 : Mozart donne son premier concert public à Paris

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    Mozart fera trois séjours dans la capitale, mais ne parviendra pas à s’y faire reconnaître. Incompréhension de l’artiste - de la part du public - et déception personnelle - de la part du musicien - : au final, ce sera un rendez-vous manqué entre Mozart et Paris, mais ses trois séjours en France n’auront pourtant pas été sans intérêt, ni sans importance, pour la formation de son talent et le développement de sa musique...

    Il y composera, entre autres, la Symphonie 31 en D major, d'ailleurs appelée "Paris" :

     

              Écouter :  Ton Koopman & Amsterdam Baroque Orchestra - Mozart Symphony No.31 in D major K297, 'Paris' I Allegro assai.mp3

     

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     En 1778, à l'occasion d'une de ces tournées parisiennes, la mère de Mozart décèdera, d'ailleurs, à Paris, où elle est enterrée, en l'église Saint Eustache (ci contre, la dalle funéraire bien visible à l'intérieur de l'édifice) : voir l'Éphéméride du 3 juillet...

     

     

     

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    1793 : Révolte de Machecoul

  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITÉS DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS RÉEL DANS TOUTE LA FRANCE...

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    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, DEXTRA, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Mais elle est aussi ouverte à d'autres groupes, pas forcément royalistes, ou exclusivement royalistes, qui mènent des actions allant dans le sens de la défense du Bien commun : le Collectif Nemesis / Jeunesse, si tu savais-Poussières d'étoiles / Baguette Musette / le Cercle d'Artagnan / Les Chemises blanches...

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

     

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    • 30 et 31 janvier : Manifestations « Marchons Enfants » partout en France contre la PMA sans père, la GPA et le projet de loi bioéthique

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    https://www.lamanifpourtous.fr/actualites/communiques-de-presse/30-et-31-janvier-manifestations-marchons-enfants-partout-en-france-contre-la-pma-sans-pere-la-gpa-et-le-projet-de-loi-bioethique?utm_source=newsletter&utm_medium=bouton-cp-30-31-janvier&utm_campaign=nl29122020&fbclid=IwAR1yi2CEnh14L8SAGKPGV6USjrsMJWzbYO9bTDj8zQ9Q3-mIshQI9wD6-qA

     

     

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    Nous vous rappelons les manifestations qui auront lieu les 30 et 31 janvier partout en France contre le projet de loi de bioéthique.

    Nous vous invitons tout particulièrement à venir au rassemblement qui se tiendra dimanche à Versailles, Place d'Arme, de 15h à 16h.

    Seront notamment présents le chanteur Patrice Martineau, des représentants associatifs et politiques, parmi lesquels Jean-Frédéric Poisson, président de d'ex-Parti Chrétien-Démocrate, VIA- la voie du peuple.

    Nous vous remercions de votre mobilisation et nous vous invitons à encourager vivement votre entourage à venir manifester dimanche. 

     

     

    DIMANCHE 31 JANVIER : MANIFESTATION A DIJON CONTRE LA PMA, LA GPA ET LE PROJET DE LOI BIOÉTHIQUE !
    Malgré l’extrême gravité de la crise sanitaire, économique et social, Emmanuel Macron a décidé de faire examiner maintenant le projet de loi bioéthique au Sénat. Ce texte sociétal vise notamment à légaliser et rembourser la PMA sans père, sans motif médical, à faciliter le recours à des mères porteuses, à autoriser la création d’embryons humains génétiquement modifiés, de chimères (embryons homme-animal) et légaliser l’interruption de grossesse jusqu’à 9 mois.
    Rendez-vous à Dijon ce Dimanche 31 Janvier à 14h00, place de la République !

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    • Hommage au "Colonel Armand" Armand Tuffin de la Rouërie Commune de Saint-Denoual, Samedi 30 Janvier, 11h

     

    C'est avec un très grand plaisir que nous avons reçu hier le message suivant de notre ami Thierry BECTARTE, que nous vous communiquons sans délai. Bien entendu, lafautearousseau appelle tous ses lecteurs et amis qui le pourront à se rendre à cette journée d'hommage à laquelle nous souhaitons le plus grand succès possible; et dont nous ne manquerons pas de rendre compte.

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    Samedi 30 Janvier à 15h, l'Action française Mulhouse vous convie pour une audio-conférence dont le thème sera la décentralisation animée par Nicolas Koenig, sur Discord.

    Pas d'action sans formation !
    Infos en mp.

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    • CERCLE DE FLORE PARIS

     

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    Site Officiel : https://www.actionfrancaise.net/recherche/cercle+de+flore

    Page FBhttps://www.facebook.com/cercle.de.flore/

     

     à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10  (conférence + buffet)

     

     

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    • CERCLE DE FLORE LYON

     

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    Page FB : https://www.facebook.com/cercledeflorelyon/

     

     

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    • URBVM

     

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    Site Officiel : https://urbvm.fr/

     

     

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    • Les Mardis de Politique magazine

     

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    Chaîne Vidéos : https://www.youtube.com/channel/UCYlZgfsklLOeodytYauQONQ

    https://www.youtube.com/user/Politiquemag

     

     

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  • Lire Jacques Bainville... (XIV) : Vitalité du Capitalisme...

    (Paru le 10 février, lendemain de sa mort, dans le journal "L'Éclair de Montpellier", cet article est le dernier de Jacques Bainville...)  

     

    "Selon le mot célèbre, il est des morts qu'il faut qu'on tue. Et il y a aussi ces gens qu'un personnage de théâtre tuait et qui se portaient assez bien.
    Tel est le cas du capitalisme. Avait-on assez annoncé qu'il se mourait, qu'il était bainville capitalisme.jpgmort ? "Vieillard, va-t-en donner mesure au fossoyeur." On le traitait comme un cadavre. On répétait le classique jam foetet "il pue déjà". Il y a peu de temps encore, dans un congrès socialiste, un orateur s'écria superbement : "Nous n'aurons même pas besoin de le renverser. Il tombe tout seul. Il s'éboule."
    Au fond, cette idée était de celles que Karl Marx appelait avec mépris "petites bourgeoises". Elle se composait d'un mélange d'esprit catastrophique, de pessimisme et de panique. Elle était inspirée par la "crise". Tout le monde sait que le gros public, moutonnier, n'achète jamais en baisse. Il suffit qu'une valeur descende à la Bourse pour qu'il la croie perdue. Il croit bon tout ce qui monte. Il ne connaît pas de milieu entre la hausse illimitée et la chute verticale et sans remède.

    Quand l'homme de la rue a vu fondre les bénéfices, diminuer ou disparaître les dividendes, il s'est naturellement imaginé que c'était fini, que la prospérité ne reviendrait jamais, que le système touchait à sa fin. Le capitaliste qui désespère de son titre n'est pas dans un état d'esprit différent de celui du socialiste qui attend "l'éboulement" et la "lutte finale".
    Cependant, toutes les entreprises n'ont pas sombré. Tous les grands trusts ne se sont pas effondrés. Il y a des affaires qui ont tenu bon. Et même les cours remontent. Ils ont souvent doublé en un an. Le capitalisme n'est-il donc pas mort ? Non, petit bonhomme vit toujours.
    Il n'en est pas à ses premières alertes. Qu'on le demande plutôt à ces "deux cents familles" que le Rassemblement populaire dénonce comme une puissance affreuse et féodale, sans d'ailleurs les désigner une par une. On le regrette. Ce serait bien mieux s'il les nommait. On verrait qu'il n'en est pas une seule, pourvu qu'elle soit un peu ancienne, qui n'ait connu dans son histoire des moments où elle a paru tout près de la ruine. Et, sans parler des disparues, les plus puissantes ont été parfois les plus menacées. Elles n'ont pas oublié qu'elles ont souvent tremblé sur leurs bases.
    Le capitalisme ne "s'éboule" pas pour la raison qu"il s'est toujours éboulé. Il est fait d'une suite de destructions et de constructions. L'inimitable dandy, le Brummel de notre temps, Boni de Castellane, enseignait aux gens de son monde "l'art d'être pauvre". Il y a aussi un art non seulement d'être riche mais d'être capitaliste, art qui consiste à savoir d'abord que les richesses ne sont pas éternelles, qu'elles sont fragiles et ensuite qu'elles se reforment sans cesse, dans d'autres conditions, rarement d'ailleurs entre les mêmes mains.
    Imaginez un peu ce que les contemporains de la révolution française ont pu penser de l'avenir du capitalisme. Si le mot, alors, n'était pas employé, la chose existait. Si les valeurs mobilières n'étaient ni aussi nombreuses ni aussi répandues qu'aujourd'hui, elles étaient fort loin d'être inconnues. La haute, moyenne et petite bourgeoisie vit s'entrouvrir l'abîme, lorsque furent anéanties ces actions de la Compagnie des Indes, qui figuraient, comme on dsaint gobain.jpgirait aujourd'hui, dans les portefeuilles les mieux composés. La modeste dot que Mme de Chateaubriand avait apportée à son illustre époux consistait en rentes sur le clergé qui passaient pour être d'une solidité à toute épreuve et qui étaient en effet supérieurement gagées. Seulement le gage s'évanouit et, un jour, le futur auteur des Mémoires d'outre-tombe reçut pour toute compensation un lot d'assignats, qu'il eût, par surcroît, le malheur d'oublier dans un fiacre.

    Il y eut pourtant des affaires qui survécurent à la tourmente révolutionnaire et aux mesures, d'un communisme incontestable, qui furent prises alors. Saint-Gobain, qui remonte au XVIIème siècle, vit toujours, après des hauts et des bas. Cependant un officier d'artillerie, qui s'appelait Choderlos de Laclos, l'auteur fameux des Liaisons dangereuses, recommandait à sa femme, au cas où il viendrait à disparaître, de ne se défaire, sous aucun prétexte, de ses "charbons d'Anzin" dont il possédait des parts. Moraliste et psychologue, Laclos avait confiance dans l'avenir du capitalisme.
    Ce sont des choses qu'on se rappelle avec un certain plaisir philosophique. Nous ne mentionnerons pas non plus sans une douce et paisible ironie qu'au début de ce siècle, un journal financier très sage, très pondéré, archibourgeois et archiprudent avait organisé un concours parmi ses lecteurs non moins graves que lui pour les inviter à désigner les deux meilleures valeurs du monde. La majorité des suffrages s'était portée sur l'action des Chemins de fer du Nord et sur l'action de la Banque de Paris et des Pays-Bas. Assurément ce n'est pas le résultat que le même genre de plébiscite donnerait aujourd'hui. Qui se hasarderait à décerner cette palme et à nommer le phénix des valeurs ?
    Mais les valeurs mobilières sont comme les feuilles, les fleurs et les oiseaux. Elles tombent, s'envolent et renaissent. Elles sont aussi comme les livres et les chansons qui ont leur destin. Enfin, elles sont faites surtout pour les villes, où l'on oublie vite.
    A la campagne, la mémoire est plus longue. L'expérience compte plus et profite mieux. Le capitalisme est un mot abstrait qui n'offre pas beaucoup de sens. On sait ce que c'est que la propriété sous sa forme la plus visible et la plus tangible qui est la propriété foncière, la seule que l'on croie vraiment solide. Pourtant, celle-là même qui est au "soleil", on la sait sujette aux fluctuations et aux accidents. Il est encore des vieillards qui se souviennent de la crise agricole de 1892-1893. Alors les terres se louaient à vil prix. Parfois elles étaient abandonnées. Les propriétaires purent se croire ruinés. Et les prétendants prenaient la fuite lorsqu'ils apprenaient que la dot consistait en fermes. 
    Il y a douze ou quinze ans, au moment du grand engouement pour la terre valeur réelle, les anciens, au fond des provinces, hochaient la tête. Ils disaient que ça ne durerait pas. Et ils n'imposaient à leurs fermiers que des baux raisonnables,  ils refusaient de les mettre au coefficient 7 ou 5 en faisant cette prophétie : " A quoi cela nous servira-t-il, puisque ce sont des prix que, tôt ou tard, ils ne pourront pas payer ?"
    Telle est la sagesse du capitalisme rural lequel est essentiellement traditionnel et modéré et, pour cela même, éternel. Il sait que les peupliers ne montent pas jusqu'au ciel, que les chênes ne plongent pas leurs racines jusqu'au centre de la terre, que rien ne va jamais ni de plus en plus ni de moins en moins, que les catastrophes sont souvent individuelles, bien rarement collectives et totales et que ceux qui les attendent ressemblent à ces hommes qui redoutaient l'an mil et s'abstenaient de fonder et de travailler, tandis que les plus sensés, au lieu de  penser à la fin du monde, continuaient leurs petites affaires.   

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    Quotidien royaliste fondé à Montpellier en 1881, L'Éclair de Montpellier multipliait les éditions locales. Il disparut en 1944, comme tant d'autres (comme L'Action française...) pour avoir été publié sous l'Occupation...)

  • Royaliste n°1202 (4 Janvier 2021).

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    Un nouveau numéro de “Royaliste” (numéro 1202, daté du 4 janvier) vient de paraître.
     
    Au sommaire :
     
    Page 2 - Comment l’Université française a été sacrifiée. – Sur le mur de Jean Chouan.
    Page 3 – Brexit : la meute est lâchée. – L’Écho du net.
    Page 4 – Offensive américaine sur les microprocesseurs. – La quinzaine sociale.
    Page 5 – Entretien : Philippe Murer et la transition écologique.
    Page 6 – Brexit : les leçons politique d’un accord. – Voix étrangères. – Les faits majeurs.
    Page 7 – Iran : la mort du Guide.
    Pages 8 et 9 – Entretien avec Jean-Loup Bonnamy sur l'industrie française et le patriotisme économique.
    Page 10 – Immersion en macronie. – Dans les revues.
    Page 11 – Ernst Jünger et Carl Schmitt.
    Page 12 – La nation, selon Pascal Ory.
    Page 13 – La poésie russe au XXIe siècle. – Spirou chez les Rouges.
    Page 14 – Royalistes contre nazis : Jean Eschbach.
    Page 15 – Le mouvement royaliste.
    Page 16 – Éditorial : Emmanuel versus Macron.
     
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    Bonne lecture.
    La Rédaction
  • Royaliste n°1203 (18 Janvier 2021).

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    Un nouveau numéro de “Royaliste” (numéro 1203, daté du 18 janvier) vient de paraître.
     
    Au sommaire :
     
    Page 2 – Un projet de loi pas très catholique. – Sur le mur de Jean Chouan.
    Page 3 – Arnaud Montebourg s’engage. – L’Écho du net.
    Page 4 – Peur sur nos industries d’armement. – La Quinzaine sociale.
    Page 5 – La pêche française à la recherche d’un nouveau souffle.
    Page 6 – La question écossaise. – Voix étrangères. – Les faits majeurs.
    Page 7 – Maghreb : le désert n’existe plus.
    Pages 8 et 9 – Les élites au péril d’elles-mêmes. Autour du livre d’Éric Anceau Les Élites françaises.
    Page 10 – Singapour sur mer Rouge. – Dans les revues.
    Page 11 – Renaissance de l'ultra-gauche.
    Page 12 – Thomas Porcher et l’appel aux délaissés.
    Page 13 – No Man’s Land. – Combat pour la liberté de la presse.
    Page 14 – Royalistes contre nazis : Amalric de Rambuteau.
    Page 15 – Le mouvement royaliste.
    Page 16 – Éditorial : l'État, mais quel État ?
     

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    La Rédaction
  • La triste prophétie de Luc Ferry est réalisée : ”On a mis un gamin à l'Elysée, on va le payer très cher”.

    Ce propos a été tenu dans l'émission de Bercoff à Sud Radio que nous vous avions déjà présentée le 24 Décembre 2018 et que nous vous remettons ci-dessous.