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  • Sur le blog de Marc Rousset : (4/4) heureux comme un clandestin en France, par Paul Tormenen.

    Sources : https://www.polemia.com/

    http://marcrousset.over-blog.com/

    Des droits à foison et des soins gratuits

    La France est la championne des droits sociaux, même pour les clandestins : droit au compte bancaire, aide juridictionnelle, aide sociale à l’enfance, bourses scolaires, prestations sociales, réductions tarifaires dans les transports, droit au logement, etc. : le Groupement d’information et de soutien des immigrés (GISTI) recense dans un document les innombrables droits des « sans-papiers » (24). La « note pratique » de 118 pages regorge de conseils pour « s’aventurer au guichet d’une administration, lorsque l’on est en séjour irrégulier ».

    Une phrase revient comme un leitmotiv pour les différents droits présentés : « Aucune condition de régularité de séjour ne peut être exigée ». Une vraie mine d’informations sur ce que la collectivité permet pour des individus qui se maintiennent illégalement sur le territoire et travaillent souvent clandestinement.Les clandestins ont beau être des délinquants car ils enfreignent la loi, ils sont de plus en plus nombreux, plus de 300 000, à bénéficier de la prise en charge à 100 % des soins médicaux et hospitaliers. Le coût de l’aide médicale d’État avoisine désormais le milliard d’euros (25).

    Une camarilla d’associations subventionnées

    Comme nous le signalions récemment, l’information sur les procédures juridiques que peuvent exercer les clandestins pour rester en France est surabondante. De nombreuses associations souvent subventionnées (Cimade, GISTI, France Terre d’asile, etc.) se sont fait une spécialité de faciliter les démarches des clandestins. L’importance du contentieux porté devant les juridictions administratives en témoigne (26).

    La sanction suprême : la régularisation

    Si le taux de reconduites effectives des clandestins dans leurs pays est dérisoire, on ne peut pas en dire autant de « l’admission exceptionnelle au séjour ». Le gouvernement français permet en effet à des extra-Européens qui ont enfreint les lois en France pendant plusieurs années de bénéficier de ce qui est pudiquement appelé l’« admission exceptionnelle au séjour ». Chaque année, ce sont près de 37 000 clandestins qui se voient délivrer un premier titre de séjour pour ce motif. Parmi eux, le nombre de jeunes venus profiter de l’aide sociale à l’enfance en arrivant mineur en France a triplé de 2010 à 2018. C’est bien une politique de peuplement par des allogènes qui ne dit pas son nom. C’est également un encouragement à frauder les règles d’entrée et de séjour en France et à exercer du travail dissimulé. C’est enfin un formidable appel d’air à l’adresse de tous les aspirants au départ en Afrique et ailleurs.

    Nous soulignions récemment que des organisations internationales « respectables » prévoyaient que le rétablissement progressif des déplacements internationaux entraîne un afflux massif de clandestins (27). La place prise par la Turquie en Libye risque d’accroître encore les possibilités de chantage à l’invasion migratoire de l’Europe organisée par ce pays (28).

    Au vu de ce que nous avons vu précédemment, on ne peut qu’être stupéfait de la conduite du gouvernement qui se prive méthodiquement des outils dont il dispose pour faire respecter la légalité du séjour en France. Cette politique migratoire laxiste, qui admet tacitement l’immigration clandestine, n’est pas tenable, a fortiori dans le contexte actuel. À défaut de changement radical, l’avenir risque d’être plus que jamais marqué par les conflits communautaires et la tiers-mondisation rampante du pays.

    Paul Tormenen

    (1) « Les frontières avec l’Italie et l’Espagne sous pression ». Le Figaro. 19 mars 2018.
    (2) « Frontex : illegal migration into Europe increased dramatically in may ». Voice of Europe. 15 juin 2020.
    (3) « Masques, gants et relance au menu d’une réunion des dirigeants d’Europe centrale ». ABC Bourse. 11 juin 2020.
    (4) « La France va accueillir 750 migrants de Grèce ». InfoMigrants. 26 mai 2020.
    (5) « Malta gives ultimatum to EU with threat to veto Irini commander choice ». Malta today. 20 mai 2020.
    (6) « Bayonne : près de 100 migrants arrivent chaque jour d’Espagne ». La République des Pyrénées. 24 octobre 2018.
    (7) Préfecture de région Île-de-France. Requête « migrants ».
    (8) « Il raconte son périple, de l’Afghanistan à Corbeil-Essonnes, en passant par l’Allemagne ». Le Parisien. 22 août 2017.
    (9) « Emmanuel Macron ne veut plus de migrants dans les rues d’ici la fin de l’année ». Le Monde. 27 juillet 2017.
    (10) Cf. (7).
    (11) « Ce qu’il faut retenir des mesures annoncées par Édouard Philippe ». Ouest-France. 6 novembre 2019.
    (12) « L’entrée, le séjour et le premier accueil des étrangers en France ». Cour des comptes. 31 mars 2020.
    (13) « L’accueil des demandeurs d’asile ». OFII. Consultation le 20 juin 2020.
    (14) « Ce que révèle le rapport confidentiel de la Cour des comptes sur le droit d’asile ». 20 minutes. 13 avril 2015.
    (15) « L’État sommé de rétablir le guichet de l’asile, gelé depuis le début du confinement ». Le Figaro. 23 mars 2020.
    (16) « Le gouvernement veut couper les aides aux migrants “dublinés” ». La Croix. 11 octobre 2019.
    (17) « Des demandeurs d’asile provenant de pays dits “sûrs” : mais qu’est-ce, pour la France, qu’un pays sûr ? ». France Info. 18 septembre 2019.
    (18) « Les mineurs isolés, véritable casse-tête pour les tribunaux ». Le Figaro. 15 septembre 2017.
    (19) « L’abus de droit au service de l’immigration ». Paul Tormenen. Polémia. 11 novembre 2019.
    (20) Cf. (7).
    (21) « Grand remplacement en Europe : la Suisse, en difficulté, tente de résister ». Paul Tormenen. Polémia. 28 septembre 2019.
    (22) « L’offensive des immigrationnistes contre les centres de rétention administrative ». André Posokhow. Polémia. 2 mai 2020.
    (23) « Avec la crise du Covid-19, des éloignements de clandestins limités ». Le Figaro. 31 mai 2020.
    (24) « Sans-papiers, mais pas sans droits ». GISTI. Octobre 2019.
    (25) « Aide médicale d’État : qui en bénéficie ? Quels soins sont pris en charge ? Combien ça coûte ? ». Le Figaro. 23 septembre 2019.

  • Charles Huet : «Le Made in France est une réponse à la désindustrialisation française».

    Source : https://www.billetdefrance.fr/

    Le Made in France revient plus que jamais sur le devant de la scène. Mais qu’en est-il réellement ? Entretien avec Charles Huet, co-créateur de la Carte française, une carte cadeau dédiée au produit Made in France et auteur du Guide des produits Made in emplois (2013).

    4.jpegQu’est-ce que le Made in France ?

    Le code de l’Union européenne définit précisément le “Made in”. Cette définition est issue du Gatt (1947) et des accords de Marrakech (1994). Il fallait attribuer et définir une nationalité à un produit en vue de lui affecter un niveau de droit de douane dans le cadre de ces accords. Cela se règle au niveau européen. Le code des douanes précise pour chaque type de produits le critère à remplir pour pouvoir se prévaloir du Made in France ou du Made in UE. Il y a autant de critères que de produits. Dans plus de 80% des cas, ce sont des doubles critères.

    Le premier critère concerne la transformation et l’assemblage en France : c’est lorsque le produit a changé de code entre ce qui a été acheté par l’entreprise et ce qui a été vendu par l’entreprise après sa transformation. Le deuxième critère est un critère de valeur ajoutée. C’est à dire que plus de 45% de la valeur ajoutée du produit doit être effectué dans le pays dont il revendique le “Made in. Ces deux critères sont cumulatifs. L’origine des différents composants et matières qui rentrent dans la fabrication du produit peut être d’origine variée mais dès lors que l’assemblage est en France, entre le personnel et les machines, vous arrivez systématiquement à 45% de la valeur ajoutée. Pour la mode, c’est l’étape de confection qui est retenue et pour les autres ce sont les dates d’assemblage car tout produit n’est finalement que l’assemblage d’autres sous-produits.

     

    Made in France” est une tournure anglaise. L’expression “Fabriqué en France” ne serait-elle pas plus appropriée ?

    La tournure française est strictement équivalente au niveau légal. C’est la pure traduction de l’un et l’autre. Cette distinction a deux origines : l’une parce que l’anglais est la langue des affaires et l’autre pour une raison historique.

    Le marquage d’origine des produits naît en Grande-Bretagne à la fin du XIXème quand les Allemands commencent à exporter leurs produits manufacturés en Angleterre. Les industriels britanniques ont eu le réflexe bien classique de se plaindre auprès de leur gouvernement de la concurrence déloyale d’industriels étrangers. À la fin du XIXème, la Grande-Bretagne décide de rendre le marquage d’origine obligatoire en imposant un logo Made in Germany sur les produits manufacturés allemands. L’idée est de miser sur la germanophobie britannique. Manque de chance, comme on le verra dans toute l’histoire de la consommation et des échanges internationaux, le consommateur recherche le meilleur rapport qualité/prix. A cette époque, à chaque fois que les Britanniques voient un produit où est inscrit « Made in Germany”, ils s’aperçoivent que c’est un produit très fiable, de très bon rapport qualité/prix. Le marquage donne ainsi naissance au marketing national.

    Cette histoire prouve que le marquage d’origine n’a pas pour effet mécanique de discriminer le produit étranger mais d’informer le consommateur et de faire naître un sentiment par rapport aux attributs et qualité d’un produit d’une certaine origine.

     

    Nous connaissons tous des marques comme Le Slip français, Saint-James, ou encore 1083 qui font la promotion de la production nationale. Peut-on dire que le Made in France se porte bien ?

    Le Made in France ne se porte pas bien sinon on ne serait pas obligé d’en faire la promotion contrairement au Made in Germany qui lui se porte bien. L’appel à soutenir la production nationale est un réflexe de crise. La crise de 2008 a été une étape très importante de désindustrialisation. Le Made in France est un phénomène de réponse à cette crise-là. L’objectif est de réveiller les consommateurs français qui n’en tiennent pas compte. C’est une spécificité très française puisque les Britanniques, Italiens et Américains par exemple sont naturellement plus patriotes dans leur habitude de consommation. Le Made in France est à l’origine de belles histoires et certaines marques se portent très bien comme Saint James, 1083 ou encore le Slip français mais cela varie d’une entreprise à l’autre.

    Au niveau global, on constate deux choses. D’un côté, une forte poussée de cette nécessité de patriotisme et de localisme des consommateurs sur les réseaux sociaux, mais qui a du mal à se concrétiser en acte d’achat concret. De l’autre, on constate une fragilité globale car la France se désindustrialise de manière continue depuis le tournant des années 2000 jusqu’aux alentours de 2016. On a touché le fond de la piscine dans les années 2017-2018 et là avec le coronavirus on est reparti pour un tour.

     

    Une majorité de Français se dit prête à acheter des produits fabriqués en France mais évoquent le prix plus élevé pouvant être un frein à l’achat. Le Made in France est-il cher ?

    Le Made in France n’est pas toujours plus cher. Cela dépend des secteurs et des niveaux de gammes. L’alimentaire et le cosmétique sont deux secteurs dans lesquels la France a une industrie très puissante avec des acteurs qui se positionnent aussi bien dans le luxe que dans l’entrée de gamme. La marque Dop est le shampoing le moins cher du marché et est fabriqué à Rambouillet. Un tiers des marques de distributeurs alimentaires est fabriqué en France.

    En revanche, le Made in France est généralement plus cher dans le secteur de la mode et dans l’équipement. Cela s’explique par les structures de coûts de notre modèle sociale. La France a le record du monde de dépense publique, de prélèvement obligatoire et de réglementation. On le paye. Acheter français est un des rares moments pour le consommateur pour percevoir très concrètement le poids de la fiscalité sur les entreprises dans notre pays. Avec à peine le revenu médian depuis 8 ans, je consomme à 98% du Made in France. C’est aussi une question d’arbitrage de son budget.

    En termes de coût, un aspect important est la qualité et la durabilité des produits. Il faut considérer que l’on n’a pas les moyens du bas de gamme. Acheter chinois, c’est acheter 10 fois alors qu’acheter français, c’est acheter une fois. Il faut sortir de la lobotomie des soldes et du consumérisme, faire de la France périphérique un paradis fiscal pour les entreprises, baisser les impôts … Grâce à cela, nos ingénieurs et entrepreneurs retrouveront naturellement de la compétitivité et proposeront plus de produits.

     

    Depuis plusieurs mois, on observe sur la scène politico-médiatique un retour du souverainisme. Cette volonté de produire en France est-elle une forme de souverainisme ?

    Pour moi le souverainisme est un mot valise. Ce que je sais c’est que nous sommes tous souverains de notre budget.

    Au niveau de la souveraineté européenne, la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE) a considéré de manière absurde et infondée que le marquage d’origine des produits dans l’UE ne devait pas être rendu obligatoire par les états. Cela est incompréhensible. Ils ont considéré que cela était un frein à la circulation des biens et des marchandises. L’exemple historique du Made in Germany en Grande Bretagne prouve le contraire car le marquage d’origine obligatoire n’a pas généré de discrimination mais la naissance d’une marque pays. Dans un modèle de marché pur et parfait, il est nécessaire pour son bon fonctionnement qu’une des 5 conditions soit remplie à savoir l’information la plus complète de tous les produits pour le consommateur. L’information complète du produit ne peut être un frein au fonctionnement d’un marché.

    Au niveau de la souveraineté, on a clairement un abus de la CJCE qui est infondé. Dans les années 1980, la France et l’Irlande ont été condamnées pour avoir voulu rendre obligatoire le marquage d’origine.

     

    La relocalisation sur le territoire national est considérée par les entreprises comme difficile car très coûteuse. Est-ce que cette production doit se limiter à une simple volonté entrepreneuriale ou celle-ci doit-elle tendre vers une véritable politique nationale digne de ce nom ?

    Aujourd’hui, il faut comprendre les raisons des délocalisations pour trouver des solutions pour une relocalisation. Les délocalisations sont dues à l’enfer fiscal et à un manque de compétitivité qui a appauvri notre pays et à rendu notre marche intérieur moins dynamique.

    Je veux bien que l’État adopte un rôle stratégique sur l’origine de ces achats stratégiques garant de son autonomie mais il doit réduire la voilure et remettre en question son domaine d’intervention pour se consacrer aux aspects essentiels de souveraineté. Il doit se retirer sur un certain nombre d’autres sujets pour pouvoir réduire la pression fiscale. Pour relocaliser, il faut arrêter la délocalisation qui s’accélère et préserver les usines encore présentes en France. Pour relocaliser, il faut attirer des investisseurs et on ne les attire pas avec de l’ISF ou avec un niveau d’imposition sur la production 5 fois plus élevé que nos voisins européens.

    Je préfère un état paternel, musclé et sec qui s’occupe de peu de choses mais qui frappe fort quand il le faut sur le régalien et sur certains aspects stratégiques en matière économique qu’un état maternel obèse qui s’occupe de tout et qui est complètement impotent.

    Propos recueillis par Charles de Blondin

  • Le Brexit, l’Angleterre, l’Écosse … et nous, par Michel Servion.

    Le Brexit a désor­mais son cadre juri­dique. Faut-il en conclure  que l’accord acte le détri­co­tage de l’Europe ou au contraire qu’il la  for­ti­fie en la sous­trayant  à l’influence délé­tère  du libé­ra­lisme anglo-saxon ? l’Europe ne serait-elle plus la pri­son des peuples puisqu’il est si facile de s’en éva­der ?

    Le Brexit sera-t‑l un pré­cé­dent à d’autres départ de l’UE ? On n’en voit certes pas les pré­misses mal­gré les tur­bu­lences venues de Var­so­vie, Buda­pest ou Lju­bl­ja­na. Pas plus qu’on ne les voit à Athènes : La Grèce coin­cée entre une Tur­quie conqué­rante, une Chine pro­prié­taire du Pirée et une immi­gra­tion inva­sive s’accroche plus for­te­ment encore à l’Europe.

    On pour­rait même (comme John Le Car­ré dans son der­nier roman)  ima­gi­ner un Brexit de com­bat asso­ciant Grande Bre­tagne et États-Unis visant à dyna­mi­ter l’Europe, jouant les états les uns contre les autres et la  (les) contrai­gnant au final à choi­sir entre La Chine et les États-Unis ou plu­tôt entre la Chine et … les GAFA puisqu’il est per­ti­nent de confé­rer à ces der­nier les attri­buts d’une qua­si souveraineté.

    Bref, le Brexit recon­fi­gure néces­sai­re­ment le pro­jet euro­péen et cer­tains d’imaginer une recom­po­si­tion de l’Association Euro­péenne de Libre Echange (AELE) per­met­tant à la Grande Bre­tagne de renouer avec la Suisse, la Nor­vège, l’Islande et le Liech­ten­stein … en atten­dant d’autres déçus ? Il faut tou­te­fois remar­quer qu’à aucun moment les Bri­tan­niques ne semblent avoir enta­mé la cohé­sion des 26.

    Et l’Écosse ?

    Les pers­pec­tives évo­quées ci-des­sus semblent en tout état de cause don­ner à la Grande Bre­tagne un rôle de meneur de jeu puisqu’elle est à l’initiative de la rup­ture, forte à la fois de son insu­la­ri­té, des sur­vi­vances de son rôle pla­né­taire et … de l’amitié des USA.  Avec tou­te­fois quelques cailloux dans la chaus­sure (elle conserve une fron­tière ter­restre avec l’Irlande et qui peut dire ce qui va se pas­ser en Ulster ; une opi­nion publique frac­tu­rée ; un pays de Galles oppo­sé au Brexit …) dont un majeur : l’ECOSSE.

    Une Écosse chère au cœur des Fran­çais depuis 1165 où le roi d’Écosse Guillaume le Lion pro­po­sa au roi de France Louis VII un accord diri­gé contre l’Angleterre. Le 23 octobre 1295 fut signé, entre Phi­lippe le Bel, roi de France  et John Bal­liol, roi d’Écosse,  le trai­té d’assistance mutuelle, la fameuse « Auld Alliance » où cha­cun s’engageait à sou­te­nir l’autre par­tie au cas où elle serait enva­hie par l’Angleterre. Jusqu’en 1707 (nais­sance du Royaume Uni de Grande Bre­tagne) l’alliance fonc­tion­na … et per­du­ra sui­vant un mode infra éta­tique, avec notam­ment les gardes écos­saises pré­sentes jusqu’à la révo­lu­tion. Et des his­to­riens de nous dire qu’elle serait tou­jours en vigueur ..

    Cette « Auld Alliance » illustre un irré­den­tisme et un par­ti­cu­la­risme écos­sais qui pério­di­que­ment refont  sur­face sur un mode mémo­riel qui d’ailleurs concourt plus à la gloire de l’Empire bri­tan­nique  qu’à sa remise en ques­tion mais aus­si sur un mode poli­tique beau­coup plus pro­blé­ma­tique au regard de l’unité bri­tan­nique. Ain­si aux élec­tions géné­rales bri­tan­niques du 12 décembre 2019 à la veille de la gla­cia­tion covi­dienne le Scot­tish Natio­nal Par­ty obte­nait 45% des voix et, compte tenu du mode  de scru­tin envoyait aux com­munes 48 dépu­tés sur les 49 sièges réser­vés à l’Écosse. Les conser­va­teurs, arri­vés second n’en ont que 6. Le 18 sep­tembre 2014 lors d’un refe­ren­dum d’autodétermination le non à l’indépendance l’avait empor­té avec 55, 4 %  ce qui est une vraie majo­ri­té … par temps calme. Mais ce refus de l’indépendance résis­te­ra-t-il à ce trem­ble­ment de terre qu’est le Brexit ? C’est toute la ques­tion et dès  le refe­ren­dum du 23 juin 2016  le réfé­ren­dum sur l’ap­par­te­nance du Royaume-Uni à l’U­nion Euro­péenne son­nait l’alarme car si 51,89% des élec­teurs du Royaume votaient pour la sor­tie de l’UE, toutes les cir­cons­crip­tions écos­saises votaient pour le main­tien dans l’Europe. Et dans la fou­lée de ce refe­ren­dum la pre­mière ministre écos­saise Nico­la Stur­geon de deman­der un nou­veau refe­ren­dum sur l’Europe.

    Et nou­velle demande de refe­ren­dum à la suite des accords signés fin décembre 2020 à Bruxelles. Les écos­sais seront tenaces.

    Se pose alors la ques­tion : Quel est dans cette affaire l’intérêt fran­çais ? De nom­breux cadres du régio­na­lisme fran­çais (notam­ment bre­tons) sou­tiennent à fond les écos­sais comme l’a fait Joël Cuzon du Rest. Et sans attendre une réponse qui mérite réflexion on peut pen­ser que des mili­tants monar­chistes ne seront pas les der­niers à se poser la ques­tion. Et n’est ce pas le moment de se sou­ve­nir de l’Auld Alliance non point tant contre l’Angleterre que pour offrir aux écos­sais une pas­se­relle vers le conti­nent ? En mémoire de Marie Stuart…

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Lettre du Haut Conseil pour la Langue française et la Francophonie à Monsieur Emmanuel Macron, Président de la Républiqu

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    L’ex-ambassadeur Albert Salon qui pré­side le haut conseil pour la langue fran­çaise et la fran­co­pho­nie nous alerte sur l’effacement pro­gres­sif des langues de l’union euro­péenne au pro­fit qua­si exclu­sif de la langue anglaise. Cet « abus de lan­gage » était déjà dif­fi­ci­le­ment accep­table quand la Grande Bre­tagne comp­tait par­mi les membres de l’UE, mais devient com­plè­te­ment absurde après le Brexit. Il nous demande de rap­pe­ler au public sa mis­sive de sep­tembre 2020 pour laquelle il n’a pas reçu de réponse claire et satis­fai­sante. Nous nous plions bien volon­tiers à ses attentes.  (NDLR)

    Haut Conseil pour la Langue fran­çaise et la Fran­co­pho­nie                      

    14 Sep­tembre 2020

    A Mon­sieur Emma­nuel Macron, Pré­sident de la République

    Palais de l’Élysée, 55, rue du Fau­bourg Saint-Hono­ré 75008

    Mon­sieur le Président

    Les per­sonnes et asso­cia­tions por­tées dans la liste jointe se sont consti­tuées le 18 juin 2020 en un réseau infor­mel de la socié­té civile fran­çaise : Haut Conseil pour la Langue fran­çaise et la Fran­co­pho­nie, afin de veiller col­lec­ti­ve­ment à une meilleure appli­ca­tion de la Consti­tu­tion par tous les acteurs fran­çais. D’abord de son article 2 : « La langue de la Répu­blique est le fran­çais », puis de son titre XIV, article 87, sur la par­ti­ci­pa­tion de la France à la Com­mu­nau­té francophone. 

    Nous avions accueilli en 2017 avec un vif inté­rêt vos enga­ge­ments de can­di­dat pour le fran­çais et la Fran­co­pho­nie. De même le 20 mars 2018 lorsque, dans la pré­sen­ta­tion de votre poli­tique, vous reprîtes les pro­po­si­tions des asso­cia­tions et leur pro­jet (lan­cé en 2001) d’« Ins­ti­tut de la Fran­co­pho­nie » à Vil­lers-Cot­te­rêts, dont vous avez bien mis en place les moyens humains et finan­ciers néces­saires à son inau­gu­ra­tion en 2022.

    Les signaux contraires émis en même temps par vous-même ont été publi­que­ment cri­ti­qués, y com­pris par les asso­cia­tions. Mais nous avons vou­lu croire qu’ils ne l’emporteraient pas sur votre rôle et votre volon­té de Pré­sident de pro­mou­voir les inté­rêts fon­da­men­taux de la France et de sa civi­li­sa­tion. Ain­si nour­ris­sons-nous l’espoir que vous les ferez pré­va­loir face à des évo­lu­tions dan­ge­reuses, dont la plus immé­diate découle du vote du Brexit du 23 juin 2016.

    Le Conseil de l’Union a adap­té aux nou­veaux entrants son règle­ment n°1 de 1958 sur les langues offi­cielles et de tra­vail. Après le Royaume-Uni, l’Eire fut le seul à décla­rer l’anglais langue offi­cielle pour l’UE, mais ajou­ta son gaé­lique. Le Conseil ne peut igno­rer que le Brexit fra­gi­lise le sta­tut actuel de l’anglais offi­ciel, et sur­tout de travail.

    Or, un puis­sant mou­ve­ment s’est déve­lop­pé pour, au contraire, le confor­ter. Voire le pro­mou­voir comme « langue com­mune » de fait. En invo­quant sa domi­na­tion conquise depuis 46 ans grâce à l’opiniâtreté des nou­veaux, et au laxisme per­sis­tant des anciens. En osant même plai­der que l’anglo-américain devien­drait « neutre » en UE : une sorte de com­mode et consen­suel « volapük ». Mme Ursu­la von der Leyen ne donne-t-elle pas déjà le ton à Bruxelles en n’employant plus guère que l’anglais, « hégé­mon » mon­dial, sans réac­tion française.

    Mon­sieur le Pré­sident, c’est d’abord de la France qu’est atten­due par­tout l’opposition à cette « langue com­mune », rédui­sant à une les trois « de tra­vail » du règle­ment n°1.

    Vous en avez le pou­voir. Le moyen consis­te­rait à infor­mer offi­ciel­le­ment le Conseil de l’UE de la déci­sion de la France de tenir, pour sa part, compte du Brexit, en :

    - ne souf­frant plus que ses admi­nis­tra­tions soient contraintes de tra­vailler sur des docu­ments de l’UE non tra­duits, et d’y répondre uni­que­ment en anglais ;

    - deman­dant que le Conseil des Chefs d’État décide de se réunir pour fixer lui-même le sta­tut post-Brexit des langues offi­cielles et de tra­vail, dans l’esprit du règle­ment n°1.

    Mon­sieur le Pré­sident, votre posi­tion aura des effets et un reten­tis­se­ment consi­dé­rables. Elle peut se his­ser à la hau­teur des grands « non » lan­cés au nom de la France : 1940 à la capi­tu­la­tion ; 1944 à l’AMGOT, 1966 à l’OTAN mili­taire, 2003 à G.W. Bush en Irak ; 2005 à la « Consti­tu­tion euro­péenne » cette fois par le peuple lui-même.

    Mon­sieur le Pré­sident, à votre tour, vous tenez en vos mains le des­tin de la France. Pour le fran­çais, les cultures en Fran­co­pho­nie, et pour l’Europe, vous seul pou­vez dire « non » aux menées impé­riales, sou­te­nues par cer­tains milieux français.

    Mon­sieur le Pré­sident, nous vous en prions : empê­chez cette pro­mo­tion post-Brexit de l’anglais à Bruxelles ! Elle serait un aban­don d’intérêts fon­da­men­taux, une for­fai­ture au regard des devoirs de tous les États membres d’affirmer leur langue natio­nale, sur­tout lorsqu’icelle a une dimen­sion mon­diale. Elle serait un « éco­crime » de l’Union contre la diver­si­té des langues et cultures, donc contre la civi­li­sa­tion

    Veuillez, Mon­sieur le Pré­sident, rece­voir l’expression de notre vif espoir en votre volon­té et votre pou­voir d’agir, et de notre très haute considération.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Goldnadel: «La société française peut- elle vivre tout en étant quotidiennement insultée?».

    Gilles-William Goldnadel. JOEL SAGET/AFP

    Assa Traoré, militante antiraciste, a déclenché une nouvelle polémique en déclarant: «Les Noirs et les Arabes ne sont pas en sécurité en France». L’avocat et chroniqueur lui répond.

    Question: un pays, une nation, sa société, peuvent-ils se permettre d’être insultés, systématiquement, obsessionnellement, injustement?

    C’est ce qui se passe aujourd’hui quotidiennement en France. La semaine passée en est encore la triste illustration. Exemples: Assa Traoré a déclaré à Jeune Afrique le 4 février: «Les noirs et les Arabes ne sont pas en sécurité en France». Il s’agit de la dernière antienne à la mode racisée. Elle devient obsessionnelle, car le racisme de la société française serait systémique et sa police criminelle envers les minorités précitées.

    La remarque est non seulement insultante mais surtout monstrueusement fausse. Elle se caractérise par une véritable inversion du réel. Si l’on veut terrasser le mensonge qui monte, il ne faut pas craindre de dire la réalité trop souvent cachée par veulerie intellectuelle et morale pour cause de chantage au racisme.

    Cette vérité, c’est que, parmi les causes de l’insécurité, figurent les ratés d’une immigration massive, trop souvent illégale. À Paris, la première cause de violence est désormais causée par les vrais ou prétendus mineurs migrants illégaux.

    Sans parler des ravages de l’islam radical qui ne sauraient être jugulés, n’en déplaise aux récentes dispositions gouvernementales, que si l’on respecte enfin la loi républicaine sur les flux migratoires.

     

    Certains membres des minorités ont eu heureusement à coeur de rendre justice à la société française. 

     

    Certains membres des minorités ont eu heureusement à coeur de faire litière des accusations grossières contenues dans l’article de Jeune Afrique et de rendre justice à la société française qui, pour être forcément imparfaite, ne ressemble en rien à la caricature qui en est faite: C’est ainsi que l’intellectuel palestinien vivant en France Waleed Al Husseini écrit: «je suis en sécurité en France. Enfin presque en sécurité parce qu’avec tous les islamistes qui me menacent sans jamais être inquiétés… Mais c’est toujours mieux que d’être athée dans le monde arabe musulman ou dans une république islamique d’Afrique.»

    La jeune lycéenne Mila, ciblée, on le sait, par des menaces de mort à répondu ainsi à Assa Traoré: «Les jeunes filles blanches ne sont pas en sécurité non plus (je sais de quoi je parle)»

    La grande pianiste d’origine chinoise Zhang Zhang a interprété cette partition harmonieuse: «C’est gentil à elle de se souvenir de la communauté asiatique de France, qui comme elle l’a dit, ne se sent pas en sécurité en raison de la criminalité croissante qui les vise, mais cette violence anti-asiatique ne vient pas de la police»

    Quant à moi, dans un ordre d’idées assez voisin, je me suis permis d’écrire à Jeune Afrique : «Puisque nous en sommes à nous dire les choses, il ne me semble pas qu’on en soit, Dieu merci, à entrer dans des écoles pour tuer des petits noirs ou arabes. Ilan ou Sarah Halimi n’étaient pas noirs. En revanche leurs assassins Fofana et Traoré venaient d’Afrique…».

    Rarement l’expression «dire son fait» ne trouvait autant sens.

    Comme si cela ne suffisait pas, la nation, la société française étaient également roulées dans la fange cette semaine par voie télévisuelle.

    C’est ainsi que la chanteuse Yseult, ancienne candidate de la Nouvelle Star s’il vous plaît, a morigéné la France face à Catherine Ceylac et Mouloud Achour dans l’émission Clique TV.

    Je cite ses étranges imprécations reçues avec force empathie: «Nous, les personnes faisant partie des minorités, des personnes racisées, on est dans un délire de devoir quelque chose à la France, mais qu’est-ce que l’on doit en fait?».

    Plus loin, et dans un même et curieux esprit comptable, elle estimait que «C’est casse-couilles de devoir en permanence être redevable, d’être dans l’empathie de personnes non racisées et alors que ça devrait être le contraire». Enfin, la «racisée» déclarait avec distinction: «qu’on arrête de leur chier dessus» (aux personnes racisées évidemment).

     

    Cette obsession de s’en prendre au catholicisme n’est pas nouvelle dans un monde où les chrétiens forment la communauté la plus martyrisée. 

     

    Il me faut insister sur le fait que ce délire racialiste légèrement scatologique a été accueilli avec bienveillance. Aucune exégèse particulière n’a été réclamée. Et bien évidemment aucune réserve objectée.

    Ainsi, et puisque nous devons nous-mêmes nous livrer à des interprétations éxégétiques de ces accusations délirantes de représentants autoproclamés de la diversité, la société française blanche et judéo-chrétienne serait consubstantiellement raciste. Elle est seulement elle.

    Bien entendu, ce travail de sape, de destruction systématique d’une société autrefois plus harmonieuse, n’est pas que l’oeuvre de personnes soi-disant racisées. Elles sont accompagnées par leurs alliés subjectifs que j’ai nommés depuis longtemps islamo-gauchistes.

    C’est ainsi que cette semaine, à l’Assemblée encore nationale, le député Insoumis Éric Coquerel, dont chacun se plaît à reconnaître la finesse analytique, croyait devoir tracer une parallèle entre voile islamique et voile de la mariée catholique. Chacun sait en effet que les voiles de mariées catholiques pullulent dans les universités et sur les marchés.

    Cette obsession des avocats de l’islamisme de s’en prendre au catholicisme n’est évidemment pas nouvelle dans un monde où l’on devrait savoir que les chrétiens forment aujourd’hui la communauté la plus martyrisée au monde. Essentiellement par l’islam radical.

    Et puisque le but de cet article est de dire crûment le fait, il sera rappelé que pendant que les militants de Génération Identitaire étaient poursuivis judiciairement pour avoir occupé le chantier d’une mosquée en construction, aucune action n’était entreprise pour réclamer des comptes à ces migrants illégaux qui, précisément soutenus par Éric Coquerel, occupaient la basilique Saint-Denis, où reposent les rois de France. Difficile de montrer plus concrètement l’injuste asymétrie qui habitue les âmes et les esprits.

     

    C’est la nation française que l’on insulte chaque jour chez elle, sans qu’elle ait même l’idée de vouloir se défendre. 

     

    Et pour poursuivre sur ce même terrain asymétrique, il paraîtrait qu’alors que la société occidentale aurait le monopole du racisme, il n’en serait pas de même pour les militants non blancs de l’antiracisme. C’est du moins ce qui se dit obséquieusement au sein de la société médiatique française, des Black Lives Matter. Sauf que, le voile est en train de se déchirer lentement et péniblement.Je ne fais pas seulement allusion aux articles lumineux de Laure Mandeville qui dans les colonnes de ce journal n’a pas hésité à pointer la violence du mouvement précité.

    Voici qu’à son tour, même le Monde s’y met. Tard, il est vrai, après la défaite de Trump, c’est un fait, mais mieux vaut tard que jamais. C’est ainsi que Michel Guerrin, rédacteur au Monde, a publié le 22 janvier un article que j’aurais volontiers signé.

    Je citerai donc l’homme du Monde: «il y a aussi un antisémitisme qui monte dans la communauté noire radicale, pour qui le juif est d’abord un blanc. Le conflit israélo-palestinien et le fait que nombre d’intellectuels juifs se sont opposés au radicalisme identitaire (…) ont joué aussi. Cet antisémitisme est présent dans le puissant mouvement Black Lives Matter qui lutte contre le racisme dont les noirs sont victimes.… Le mouvement parle de «génocide» palestinien, organise des manifestations où l’on a pu entendre «Tuez les juifs!», est proche du leader de Nation of Islam, Louis Farrakhan , qui a fait l’éloge d’Hitler…»

    Ainsi, la société française a tort de se battre la coulpe et d’accepter sans mot dire d’être insultée à longueur de journée.

    Il existe dans l’arsenal judiciaire le délit de diffamation raciale. Il existe également le délit de diffamation à raison de l’appartenance à une nation. Et c’est la nation française que l’on insulte chaque jour chez elle et à toute heure, sans qu’elle ait même l’idée de vouloir se défendre.

    Je peux répondre enfin à la question: «un pays, une nation, sa société, peuvent-ils se permettre d’être insultés systématiquement, obsessionnellement, injustement?». Non.

     

    Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox. Son dernier ouvrage Névroses médiatiques. Le monde est devenu une foule déchaînée est paru chez Plon.

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • Alain de Benoist : « L’assimilation des immigrés n’est ni une bonne ou une mauvaise idée… Elle est juste impossible ! ».

    Le débat sur l’« intégration » des immigrés s’enlise depuis des décennies, ne serait-ce que parce qu’il n’est jamais précisé à quoi il s’agit de s’intégrer : à une nation, à une histoire, à une société, à un marché ? C’est dans ce contexte que certains préfèrent en appeler à l’« ». Il y a deux mois, le magazine Causeur consacrait tout un dossier à cette notion en titrant, en première page : « Assimilez-vous ! » Ça vous inspire quoi ?

    Dans les milieux qui s’inquiètent le plus du flot migratoire, on entend en effet souvent dire que l’assimilation serait la solution miracle : les immigrés deviendraient des « Français comme les autres », et le problème serait résolu. C’est la position défendue avec talent par Causeur, mais aussi par des auteurs comme Vincent Coussedière, qui va faire paraître un Éloge de l’assimilation, ou Raphaël Doan (Le rêve de l’assimilation, de la Grèce antique à nos jours). D’autres objectent que « les immigrés sont inassimilables ». D’autres, encore, refusent l’assimilation parce qu’elle implique nécessairement le métissage. Ces trois positions sont très différentes, et même contradictoires, mais elles ont en commun de considérer que l’assimilation est possible, au moins en théorie, même si certains n’en veulent pas ou considèrent que les immigrés ne jouent pas le jeu.

    L’assimilation est un concept de nature universaliste, hérité de la philosophie des Lumières (le mot se trouve déjà chez Diderot). Il présuppose que les hommes sont fondamentalement tous les mêmes. Pour faire disparaître les communautés, il faut donc amener les individus qui les composent à s’en détacher. C’est en quelque sorte un marché que l’on se propose de passer avec les immigrés : devenez des individus, comportez-vous comme nous et vous serez pleinement reconnus comme des égaux, puisqu’à nos yeux l’égalité suppose la mêmeté.

    Vous vous souvenez de l’apostrophe de Stanislas de Clermont-Tonnerre, en décembre 1789 : « Il faut tout accorder aux Juifs comme individus, il faut tout refuser aux Juifs comme nation ! » (Les Juifs n’ont pas cédé à ce chantage, sans quoi ils auraient dû renoncer à l’endogamie et il n’y aurait plus de communauté juive aujourd’hui.) ne dit pas autre chose quand il affirme que la citoyenneté française reconnaît « l’individu rationnel libre comme étant au-dessus de tout ». Raphaël Doan est très clair sur ce point : « L’assimilation est la pratique qui consiste à exiger de l’étranger qu’il devienne un semblable […] Pour assimiler, il faut pratiquer l’abstraction des origines. » Autrement dit, qu’il cesse d’être un Autre pour devenir le Même. Pour ce faire, il doit oublier ses origines et se convertir. « Émigrer, c’est changer de généalogie », dit Malika Sorel. C’est plus facile à dire qu’à faire. Car s’assimiler aux « valeurs de la République », cela ne veut rien dire. S’assimiler, c’est adopter une culture et une histoire, une sociabilité, un modèle de relations entre les sexes, des codes vestimentaires et culinaires, des modes de vie et de pensée spécifiques. Or, aujourd’hui, les immigrés sont dans leur majorité porteurs de valeurs qui contredisent à angle droit celles des populations d’accueil. Quand on leur propose de négocier leur intégration, on oublie tout simplement que les valeurs ne sont pas négociables (ce qu’une société dominée par la logique de l’intérêt a le plus grand mal à comprendre).

    Et vous, l’assimilation, vous la jugez bonne ou mauvaise ?

    Ni bonne ni mauvaise. J’ai plutôt tendance à la croire impossible. La raison principale est qu’on peut assimiler des individus mais qu’on ne peut pas assimiler des communautés, surtout quand celles-ci représentent 20 à 25 % de la population et que celles-ci sont concentrées – « non parce qu’on les a mis dans des ghettos, mais parce que l’être humain cultive naturellement le voisinage de ceux qui vivent comme lui » (Élisabeth Lévy) – sur des territoires qui favorisent l’émergence de contre-sociétés exclusivement basées sur l’entre-soi. C’est surtout vrai dans un pays comme la France, marquée par le jacobinisme, qui n’a cessé de lutter contre les corps intermédiaires pour ramener la vie politique et sociale à un face-à-face entre l’individu et l’État. Colbert avait déjà déployé de grands efforts pour « franciser » les Indiens d’Amérique. Ce fut évidemment un échec.

    En France, l’assimilation a connu son apogée sous la IIIe République, à une époque où la battait son plein à l’initiative des républicains de gauche alors désireux de faire connaître aux « sauvages » les bienfaits du « progrès ». Mais la IIIe République a aussi été une grande éducatrice : dans les écoles, les « hussards noirs » mettaient un point d’honneur à enseigner l’histoire glorieuse du roman national. Nous n’en sommes plus là. Toutes les institutions (Églises, armée, partis et syndicats) qui facilitaient l’intégration et l’assimilation dans le passé sont en crise. L’Église, les familles, les institutions ne transmettent plus rien. L’école elle-même, où les programmes sont dominés par la , n’a plus rien à transmettre, sinon la honte des crimes du passé.

    L’assimilation implique qu’il y ait une volonté d’assimiler du côté du pouvoir en place et un désir d’être assimilé du côté des nouveaux arrivants. Or, il n’y a plus ni l’une ni l’autre. En décembre dernier, Emmanuel Macron l’a explicitement déclaré à L’Express : « La notion d’assimilation ne correspond plus à ce que nous voulons faire. » On voit mal, d’autre part, quelle attractivité le modèle culturel français peut encore exercer sur des nouveaux venus qui constatent que les autochtones, qu’ils méprisent souvent, quand ils ne les haïssent pas, sont les premiers à ne vouloir rien savoir de leur histoire et à battre leur coulpe pour se faire pardonner d’exister. Dans ce qu’ils voient, qu’est-ce qui peut les séduire ? Les enthousiasmer ? Les pousser à vouloir participer à l’histoire de notre pays ?

    Dernière remarque : dans le modèle assimilationniste, l’assimilation est censée progresser de génération en génération, ce qui peut paraître logique. Or, on s’aperçoit qu’en France, c’est exactement le contraire. Tous les sondages le démontrent : ce sont les immigrés des dernières générations, ceux qui sont nés français et possèdent la nationalité française, qui se sentent le plus étrangers à la France, qui pensent le plus que la charia prime la loi civile et trouvent le plus inacceptable tout « outrage » à leur religion. En août dernier, interrogés sur la proposition « L’islam est-il incompatible avec les valeurs de la société française », 29 % des musulmans répondaient par l’affirmative, tandis chez les moins de 25 ans, cette proportion était de 45 %.

    Un tel débat est-il propre à la France ? Aux pays occidentaux ? Ou bien la question de l’intégration par l’assimilation se retrouve-t-elle un peu partout ?

    Les pays anglo-saxons, n’ayant pas été marqués par le jacobinisme, sont plus hospitaliers aux communautés. Par ailleurs, aux États-Unis, les immigrés n’ont en général aucune animosité envers le pays dans lequel ils cherchent à entrer. La grande majorité d’entre eux, à qui l’on a inculqué le respect des Pères fondateurs, veulent être américains. Le « patriotisme constitutionnel » fait le reste. En Asie, c’est encore différent. La notion d’assimilation y est inconnue, pour la simple raison que la citoyenneté se confond avec l’appartenance ethnique. Pour les deux milliards d’individus qui vivent dans le nord et le nord-est de l’Asie, en particulier dans la zone d’influence confucéenne, on naît citoyen, on ne le devient pas. C’est la raison pour laquelle la et le Japon refusent de faire appel à l’immigration et ne naturalisent qu’au compte-gouttes (les très rares Européens qui ont obtenu la nationalité japonaise ou chinoise ne seront, de toute façon, jamais considérés comme des Japonais ou des Chinois).

    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier.

     

    Alain de Benoist

    Intellectuel, philosophe et politologue
     
  • Pour lutter contre l’extrême droite, “les blancs derrière”, par Nesrine Briki.

    Plusieurs personnalités politiques ont assisté à la Marche pour les libertés et contre l'extrême droite, 12 juin 2021, Paris © ISA HARSIN/SIPA Numéro de reportage : 01023672_000044

    Le racisme est-il cousu de fil blanc ?

    Des thèses antiracistes d’un nouveau genre gagnent du terrain, même en France. Ainsi, lors de la « Marche des libertés » le 12 juin, les blancs n’avaient pas leur place en tête de cortège. Aux États-Unis, la « blanchité » n’a pas la cote.

    5.jpgLes Gay Pride d’antan, festives et exubérantes, ne sont désormais qu’un lointain souvenir. Ce week-end, le Collectif Fiertés en Lutte s’était mobilisé à Lyon pour dénoncer les discriminations homophobes et transphobes, mais surtout pour lutter contre les « idées nauséabondes de l’extrême droite ». Or, pendant cette Marche des Fiertés, les personnes de couleur blanche ont été reléguées à l’arrière du cortège, dans une zone dite « en mixité ».

    Dans une vidéo, on voit même un organisateur hurler dans un mégaphone : « Les blancs, allez derrière s’il vous plaît ». Sur Twitter, ce dernier se vante d’avoir « viré les aspirines. » Si pour une personne encore dotée de bon sens, le paradoxe de cette démarche éclate en pleine figure, de nombreux individus appartenant au bord progressiste n’y voient aucun inconvénient, voire la justifient. Mais d’où vient ce « traitement de faveur » accordé aux blancs ? Pourquoi ce racisme décomplexé qui peine à dire à son nom ? La réponse se trouve dans le concept de « blanchité » ou « blanchitude ».

    Qu’est-ce que le concept de blanchité ?

    Traduction française de whiteness, terme paru dans le sillage des études critiques de la race ou postcoloniales, ce néologisme inventé au début des années 2000 par Judith Ezekiel, chercheuse en études féministes, désigne l’hégémonie sociale, culturelle et politique blanche à laquelle seraientt confrontées les minorités ethno-raciales.

    Dans une tribune publiée chez Slate en 2019, Rokhaya Diallo expliquait ce concept : « Sur le plan biologique, il n’existe qu’une seule race mais notre histoire a construit des catégories raciales toujours opérantes aujourd’hui. » Et plus loin : « Nombreux sont les individus originaires d’Asie ou d’Afrique du Nord dont la couleur de peau est identique à celle d’individus d’origine européenne. Pour autant, ils ne sont pas considérés comme des Blancs. Car être blanc·he n’est pas une question de couleur objective mais d’expérience politique. C’est un héritage lié à l’ordonnancement des populations du monde selon une conception hiérarchique. »

    Il est intéressant d’observer ce glissement sémantique ; le passage de la « blancheur » à la « blanchité » traduit un changement de paradigme, la « blancheur » correspond à une caractéristique biologique, tandis que « blanchité » renvoie à une construction socioculturelle, forcément hégémonique. Aussi, il devient plus aisé de la pointer d’un doigt accusateur sans craindre une quelconque accusation de racisme. De là à faire endosser à « l’homme blanc » tous les malheurs du monde, il n’y a qu’un pas.

    Attendez-vous au pire, vous ne serez pas déçus

    Le concept et son expression n’en sont qu’à leurs balbutiements en France, alors que de l’autre côté de l’Atlantique, ils ont pris racine et s’épanouissent de jour en jour.

    Ilhan Omar, députée américaine d’origine somalienne, première femme voilée à siéger au Congrès, peu de temps après son élection, déclarait au sujet de la menace terroriste en 2018: « Je dirais que notre pays devrait craindre davantage les hommes blancs parce qu’ils sont à l’origine de la plupart des décès dans ce pays […] si la peur devait être le moteur des programmes politiques visant à assurer la sécurité des Américains, nous devrions donc surveiller et créer des politiques pour lutter contre la radicalisation des hommes blancs. » Sa relativisation du terrorisme islamique n’a d’égale que son essentialisation caricaturale, il n’est pas question de suprématiste ou de raciste xénophobe, mais d’homme blanc tout court. Celui-ci est rendu responsable et coupable de tous les maux passés, présents et à venir de l’humanité, et s’offre comme un objet/sujet sur lequel la détestation peut facilement se cristalliser.

    Fin mai 2021, Kate Slater, doyenne adjointe de l’université privée Brandeis située non loin de Boston, s’est exprimée sur Instagram, dénonçant avec véhémence la « blanchité ». Elle-même blanche, se définissant comme « spécialiste de la justice raciale », titulaire d’un doctorat en politique éducative de l’Université du New Hampshire, la doyenne adjointe avait affirmé que « tous les Blancs sont racistes » parce qu’ils ont été « conditionnés dans une société » où « la blancheur est la norme ». Face aux commentaires contestant la publication, la doyenne adjointe a continué en essayant de se justifier : « Je ne déteste pas les Blancs, je déteste la blancheur. » Entendez par là le concept hégémonique et oppressif de « blanchitude », cependant, la séparation avec « blanc » est un fil ténu, vaporeux, presque immatériel…

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    Ces idées s’infiltrent également dans la sphère professionnelle. Par exemple, en février 2021, dans le cadre d’une formation en ligne visant à « lutter contre le racisme », l’entreprise américaine Coca-Cola exhortait ses salariés à être « moins blancs ». La formation d’une cinquantaine de minutes abordait des thématiques telles que : « Comprendre ce que cela signifie d’être blanc, contester ce que cela signifie d’être raciste », ou encore des affirmations telles que : « Essayez d’être moins blanc », car cela rendrait « moins oppressif », « moins arrogant et sûr de soi », permettrait d’être « plus humble, à l’écoute », et enfin de « rompre avec la solidarité blanche. » La formation insistait sur la nécessité de rompre dès le plus jeune âge avec la « blanchité » : « Aux États-Unis et dans d’autres pays occidentaux, les Blancs sont socialisés à penser qu’ils sont intrinsèquement supérieurs parce qu’ils sont blancs. Les recherches montrent que dès l’âge de 3 ou 4 ans, les enfants comprennent qu’il est préférable d’être blanc. » On serait tenté de penser que cette démarche est isolée, mais le cours en question a fait fureur auprès de nombreuses universités et établissements scolaires.

    Expie ton privilège!

    Au rythme où l’on va, ne faudrait-il pas craindre un futur apocalyptique où tout ce qui aurait un rapport quelconque avec la « blanchité » se verrait envoyé dans des camps pour être « rééduqué » ? Pure question rhétorique.

    En mai 2021, Christopher F. Rufo, journaliste américain indépendant, faisait une révélation explosive sur son blog : Lockheed Martin Corporation, la plus grande entreprise de défense des États-Unis, avait envoyé des cadres dans une formation de trois jours afin de déconstruire leur « culture d’homme blanc » et « d’expier leur privilège d’homme blanc. » Parmi les participants figuraient un ancien général trois étoiles et le vice-président de la production du programme d’avions de chasse F-35, doté de 1 700 milliards de dollars.

    Plusieurs activités étaient proposées comme celle de demander aux employés de Lockheed de dresser une liste des connotations du terme « hommes blancs ». Les formateurs avaient préalablement écrit : « vieux, raciste, privilégié, anti-femmes, en colère, Nation aryenne, KKK, pères fondateurs, armes, coupable. » Ladite formation était dirigée par le cabinet de conseil White Men As Full Diversity Partners qui considère que les « racines de la culture masculine blanche » comprennent des traits de caractère tels que « l’individualisme brutal, une attitude positive face à l’adversité, le travail acharné, la recherche du succès », traits jugés « dévastateurs pour les femmes et les minorités. » Si on s’amuse à lire entre les lignes, l’on comprend vite que ce qui est réellement reproché à la « blanchitude » c’est son existence même.

     

    Prof contractuelle. Installée en France depuis l'an 2000, j'ai effectué un troisième cycle d'études littéraires à l'Université de Nice, je suis aussi auteur, traductrice littéraire et journaliste.
     
  • Abbé Guillaume de Tanoüarn : « Traditionis Custodes vise l’extinction du rite traditionnel », par Aurore Leclerc.

    © DR

    Le motu proprio Traditionis Custodes édicté par le pape François a déclenché incompréhension, tristesse et colère chez beaucoup de fidèles attachés à la célébration de la messe en forme extraordinaire du rite romain. Pour l’abbé Guillaume de Tanoüarn, cofondateur de l’Institut du Bon-Pasteur et ancien directeur du centre Saint-Paul à Paris, il y a là une volonté manifeste de séparer ce qui tendait à la communion. Entretien.

    Avez-vous été surpris par la soudaineté et la sévérité des mesures édictées dans le motu proprio Traditionis Custodes ?

    Oui, je ne m’attendais pas à ce que le pape François tape aussi fort. Au fond, ce motu proprio, purement disciplinaire, n’est pas doctrinal. Disciplinaire, car il s’agit pour le pape François de détruire la fécondité des instituts Ecclesia Dei, et du mouvement traversant l’Église en ce moment, et qui mène à une communion des rites. On s’est aperçu que le rite ancien pouvait apporter le sacré, la transcendance et l’adoration, quand le rite nouveau amenait la participation et la proximité. Depuis 1988 et le motu proprio Ecclesia Dei de Jean Paul II, l’Église a progressivement pris conscience de la complémentarité des rites.

    Je pense que beaucoup de jeunes prêtres en paroisse pratiquaient un mélange des deux et apportaient à leurs fidèles une part de la verticalité du rite traditionnel. Je m’inscris parmi ceux qui insistent sur la participation au sein du rite traditionnel, et je crois qu’il est très important pour l’avenir du rite traditionnel de développer cette réalité.

    Nous étions dans une situation apaisée, rien à voir avec les conflits des années 70, 80 voire 90. Et brusquement, le pape François décide de déterrer la hache de guerre. Son motu proprio est clairement écrit pour réaliser l’extinction du rite traditionnel. L’exemple le plus frappant – outre le fait qu’il refuse toute nouvelle implantation – est que les prêtres ordonnés après ce motu proprio, ne pourront dire la messe traditionnelle qu’en demandant l’autorisation à leur évêque, qui lui-même demandera à Rome si c’est opportun. Autant dire que dans l’esprit du pape, cela ne sera jamais opportun. Il s’agit en fait d’une interdiction déguisée, et pas très bien déguisée d’ailleurs.

    Comprenez-vous les griefs du souverain pontife à l’égard des traditionnalistes, à savoir que la liturgie traditionnelle est utilisée pour rejeter le concile Vatican II ?

    Je m’oppose fortement à un quelconque fétichisme de Vatican II. Fétichisme qui n’a rien à voir avec l’infaillibilité théologique du concile lui-même. Il s’agit d’un concile pastoral qui est intervenu dans l’histoire de l’humanité à un moment d’extraordinaire optimisme. Or aujourd’hui nous sommes dans une période extrêmement sombre, extrêmement noire. L’optimisme qui a fait Vatican II est donc bien oublié. L’Église ferait bien de s’adapter à la nouvelle donne sociale à laquelle elle a affaire, notamment l’appauvrissement des populations dites « riches », au désespoir et à la perte généralisée des repères. Sans parler de la violence entre les religions, engendrée par les revendications de l’islam radical. Le recours à la vertu universelle de Religion pour un dialogue inter-religieux apaisé (prôné par Vatican II) ne suffit plus, surtout à l’heure où l’on découvre que la religion au son d’ « Allah Akbar » peut devenir un vice meurtrier.

     

    Visiblement, on préfère une Église définitivement pauvre en prêtres, mais au sein de laquelle on aura méthodiquement détruit toute forme de concurrence

     

    Nous sommes dans un temps complètement différent des années 70. Il est donc naturel que les catholiques cherchent autre chose que Vatican II pour y faire face. Cela ne constitue pas une condamnation de Vatican II en soit, mais ce concile est l’expression d’un autre temps, d’une autre époque. Et je crains que le vieux pape que nous avons, ne sache pas discerner cette vieillesse de Vatican II.

    Le pape écrit que le comportement des traditionnalistes « contredit la communion, nourrissant cette pulsion de division […] C’est pour défendre l’unité du Corps du Christ que je suis contraint de révoquer la faculté accordée par mes prédécesseurs ». Que pensez-vous de cette déclaration ?

    Je pense que c’est lui qui contredit la communion. Nous sommes dans un cas de figure rare, envisagé par les théologiens, où le pape détruit une communion qui est en train de se faire et à laquelle il faut évidemment du temps, mais aussi une vraie confiance des uns envers les autres. Et c’est cette confiance qu’il détruit. Qu’un pape puisse défaire ce que son prédécesseur a fait, avec une telle facilité, en deux pages, cela pose un problème sur l’institution qu’il dirige et sur sa fiabilité. D’ailleurs, le pape avait déclaré lors d’une de ses conférences dans un avion (qui lui sont familières), au journaliste de La Croix Nicolas Senèze, qu’il n’avait pas peur des schismes. Cela au mépris de sa tâche de pasteur, de rassembleur. Nous ne pouvons que constater aujourd’hui qu’il n’a effectivement pas peur des schismes, de trancher dans le vif, de couper, de séparer, plutôt que d’unir.

    Sur le plan pratique, qu’est-ce que cela va changer pour les diverses communautés ?

    D’abord, les nouvelles assemblées ne pourront être le fait que de l’évêque du lieu. Les instituts de droit pontifical qui ont été créés pour guérir les blessures du combat liturgique des années 70 n’ont plus le droit de s’installer quelque part, de créer de nouvelles structures, de grandir. En un sens hallucinant, elles n’ont plus le droit d’être le « levain dans la pâte », comme le prescrit pourtant l’évangile à chaque chrétien. À terme, il s’agit donc bien de supprimer ces communautés en obtenant d’abord l’extinction du recrutement des séminaires. En effet, sans implantation nouvelle, les jeunes séminaristes n’auront pas d’autre choix que de devenir les doublures de leurs aînés.

    Ce que la hiérarchie actuelle de l’Église ne comprend pas, c’est ce recrutement des prêtres au sein de la tradition, comparé aux séminaires « nouvelle manière » supposément adaptés au temps et au lieu. Alors, ne comprenant pas cette expansion, le pape joue le tout pour le tout dans ce motu proprio pour la détruire, au risque de pénaliser l’Église. Visiblement, on préfère une Église définitivement pauvre en prêtres, mais au sein de laquelle on aura méthodiquement détruit toute forme de concurrence.

    À terme, craignez-vous la non-reconnaissance de l’ordination des prêtres venant des communautés traditionnelles par le Saint Siège ?

    Non car théologiquement cela n’est pas possible. Autant il y a une tentation absolutiste chez François, autant il ne peut pas faire absolument n’importe quoi avec le dogme. Un évêque qui reçoit le sacrement de l’épiscopat – comme l’a fait comprendre Vatican II qui a théorisé la sacramentalité de l’épiscopat – ne peut voir invalidées les ordinations qu’il réalise. La question de la validité des ordinations n’est donc pas en cause. Mais le but est de les empêcher, et surtout d’envoyer ce signal aux jeunes aspirants prêtres que s’ils choisissent les instituts Ecclesia Dei, ils seront promis à un cursus ecclésiastique avorté d’avance. Ils n’auront pas de mission, pas de travail. C’est déjà ce que nous vivons un peu à l’Institut du Bon-Pasteur, puisque nous sommes réputés comme étant « les plus méchants ». Les évêques ne nous « trouvent » pas de travail, ou refusent littéralement celui que l’on apporte.

    Que deviendront les prêtres qui ne seront plus autorisés à célébrer la messe sous le missel de 1962 ?

    Ils n’auront pas d’autre choix que de célébrer la messe sous le nouveau missel, sauf à en faire la demande au pape lui-même. C’est une absurdité doctrinale, parce que la liturgie est essentiellement tradition. C’est la loi de la prière qui détermine la loi de la foi, et pas l’inverse. Encore faut-il que cette loi de la prière ne soit pas émise par des commissions rapidement réunies de pseudos experts ou d’experts autoproclamés, comme l’avait déploré le pape Benoît. La liturgie est vraiment le lieu de la tradition, et pas le terrain d’affrontement des dernières forces chrétiennes, hâtivement rangées en Église.

  • Thérèse Hargot : « Le corps féminin a été malmené. Pas par les hommes, par les femmes elles-mêmes ».

    Cinquième volet de notre série Place des femmes, avec Thérèse Hargot, sexologue.

    14.jpgJe suis Thérèse Hargot, thérapeute de couple, sexologue et essayiste.

     

    Le porno est-il votre ennemi numéro 1 ?

    En réalité, le porno est devenu mon ennemi numéro 1. Il est aujourd’hui le phénomène mondial. Il va détruire massivement non seulement les personnes, mais aussi les relations d’amour et la sexualité. Forcément, si on veut faire de la sexualité du couple, un lieu d’humanité, il faut combattre la pornographie.

    Le vrai sujet de ma vie était plutôt la contraception. Au moment où la contraception est apparue, la pilule contraceptive a modifié en profondeur notre rapport aux corps des femmes, à la sexualité et à l’autre c’est-à-dire à homme et l’enfant.

    Alors que c’est mon sujet de cœur, j’en viens à parler beaucoup de pornographie. Depuis quelques années, avec l’arrivée d’internet, l’industrie pornographique a explosé. Lorsqu’on parle de pornographie aujourd’hui, on parle de 1/4 des Français et des Belges qui consomment régulièrement la pornographie. On parle de plusieurs fois par semaine ou par jour. Les chiffres sont peut-être même beaucoup plus importants… France Inter a sorti des chiffres, 8 hommes sur 10 consomment régulièrement du porno. On sait que 1/3 des moins de 12 ans ont déjà vu des images pornographiques et que la majorité des adolescents vont en voir. Le phénomène est tellement important que je suis obligée d’en parler.

     

    Une femme sur le sujet du porno… Est-ce vraiment votre rôle ?

    On pourrait dire que c’est un problème d’homme. Il faut que des hommes s’engagent sur ce combat. Je pense et j’en suis même absolument certaine que le fait que je m’engage sur ce sujet a beaucoup de sens. Les personnes qui suivent le parcours en ligne que j’ai créé pour arrêter la consommation de pornographie me disent que cela fait du bien que ce parcours soit conduit par une femme. Cela leur permet de changer leur regard. Je ne sais pas encore très bien l’expliquer, mais il y a quelque chose qui vient guérir. Les femmes ont toutes leur place dans ce combat. Je pense même que c’est notre mission aujourd’hui de contrer cette industrie surpuissante.

    Les femmes sont évidemment concernées par le porno, même si ce sont principalement les hommes qui sont touchés. Il faut comprendre que la personne exposée aux images pornographiques va tomber dans une sorte de dépendance malgré elle et que la seule façon d’en sortir c’est par un regard d’amour posé sur elle :« j’entends que tu consommes de la pornographie, mais je t’aime ». C’est l’amour qui sauve vraiment. Je le dis et le redis.

     

    Quel est le regard posé sur les femmes aujourd’hui ?

    Avec la révolution sexuelle que l’on a connue, en plaçant la jouissance comme finalité de la sexualité, on a transformé le corps de l’autre en objet de jouissance, en instrument pour obtenir ce plaisir. On finit par se transformer soi-même en objet de jouissance. Le corps et la sexualité sont devenus un produit de consommation comme un autre. On dit que l’on fait du sexe. C’est une activité parmi d’autres qui apporte une certaine satisfaction.

    La sexualité a perdu toute son humanité, un lieu de la rencontre et de la relation. Avant la révolution sexuelle, la sexualité était très orientée vers l’action de la reproduction, mais aujourd’hui on arrive à une sexualité vraiment déshumanisée. En déshumanisant la sexualité, on a déshumanisé la personne humaine. L’objectif est d’arriver à créer une nouvelle révolution de l’amour qui permettra de voir la sexualité comme le lieu de la rencontre et de la relation avec un autre que soi, pour faire l’amour littéralement.

     

    Qu’est-ce qu’une femme ?

    Il y a ce corps qui est donné. Je sais que cela semble bizarre de dire cela à notre époque parce qu’on a tendance à négliger ce corps. C’est avec ce corps que je vais rentrer en relation avec les autres. Le corps est extrêmement important. Ces dernières années, on a pu observer que le corps féminin a été extrêmement mal mené pas par les hommes, mais par les femmes elles-mêmes. On voit bien que toutes les féministes qui ont impacté les dernières années de notre Histoire sont dans un mépris du corps féminin incroyable. Elles détestent le corps féminin. Comme elles le détestent, il faut le modifier pour qu’il corresponde à l’idéal masculin où c’est l’homme qui est valorisé. C’est le corps de l’homme qu’il faut copier.

    On peut proposer un autre féminisme qui serait dans une célébration de ce corps féminin. Il est absolument magnifique. Cela demande de porter un regard sur son corps et d’apprendre à le connaître et de voir que même si parfois il y a des lieux de douleurs (règles, enfantement), on peut transformer ces douleurs et les voir autrement. Tout dépend de l’histoire que l’on se raconte par rapport à ce propre corps. On peut se raconter une tout autre histoire, par exemple que ce corps est merveilleux. On peut vraiment y découvrir une vraie richesse pour sa propre vie de femme, mais aussi une richesse à offrir au monde. Être une femme est d’abord une histoire corporelle. C’est cela qui nous différencie des hommes. Être une femme c’est intégrer ce corps, aimer ce corps, honorer ce corps. On devient femme par une espèce d’acceptation de cette réalité et d’amour total de soi et pas seulement je m’aime pour mes compétences professionnelles. J’aime ce corps avec toute sa réalité. Cet amour de soi va aussi passer par une réconciliation.

    Celles qui sont pleinement femmes sont les femmes qui se sont réconciliées avec leur corps et qui cessent de faire la guerre avec elles-mêmes.

     

    Etes-vous féministe ?

    Je pense que je suis féministe dans le sens de permettre aux femmes de trouver leur place, leur joie et leur bonheur avec un certain féminisme qui est dans la célébration du féminin. Celles qui se prétendent être féministes aujourd’hui ne sont pas du tout féministes, mais masculinistes au possible. Ce qui me frappe c’est que ces féministes d’aujourd’hui ressemblent physiquement aux hommes. Regardez les photos des féministes actuelles, elles ont un physique presque masculin. Il y a quelque chose de l’ordre du masculin qui est très célébré et qui n’est pas du féminin. Être féministe c’est aussi mettre en valeur ce qui est proprement féminin. Être féministe, c’est aussi arriver à valoriser ce qui est accompli par les femmes. Hier je discutais avec Clémentine Autain qui parlait de la domination masculine. Elle disait que les hommes étaient majoritaires dans les lieux de pouvoir. C’est une certaine vision où il faudrait copier ce modèle-là sans voir que les femmes dominent, par exemple dans le foyer. Cette espèce de hiérarchie de jugement de valeur ne sert pas du tout la cause des femmes.

     

    Quel est votre modèle féminin ?

    Mère Térésa m’inspire totalement. Ce qui me touche chez cette femme c’est cette vie totalement donnée pour les autres et cette fécondité qu’elle a. Je pense qu’une femme peut avoir une immense fécondité sans pourtant porter elle-même les enfants. Je sais que cela peut sembler paradoxal pour ceux et celles qui vont entendre mes propos, parce qu’à la fois je dis que je célèbre le corps féminin, mais je ne suis pas en train de dire que la vocation des femmes est d’avoir des enfants. C’est de porter du fruit et d’être féconde. Nous avons plusieurs façons de porter du fruit.

     

    Une femme engagée : est-ce dévirilisant pour un homme ?

    Je pense qu’il faut que les femmes s’engagent pour le bien commun dans notre société. Cet engagement est nécessaire. Qu’elles sortent de la sphère domestique et qu’elle puisse accomplir des actions pour les autres. La question est de savoir comment s’engager. Est-ce que je m’engage en copiant le modèle masculin, en reprenant leur code et en essayant de les intégrer pour essayer de faire ma place ? Ou est-ce que je m’engage avec tout ce que je suis y compris ma spécificité corporelle de femme ?

    Peut-être que c’est là qu’il y a quelque chose à renouveler. Comment je peux m’engager en politique tout en restant pleinement ce que je suis à la fois dans mon apparence corporelle et dans le registre émotionnel qu’on attribue le plus souvent au féminin ? Ce n’est pas quelque chose de naturel, mais plutôt culturel. Comment je viens enrichir le débat public avec ce que je suis ?

    Lorsque les femmes veulent prendre la place des hommes en essayant de les recopier, cela les dévirilisant pour eux.

    Lorsqu’on est dans le combat comme tout chevalier, on va mettre des armures et se protéger. Lorsqu’on est sur la sphère publique, politique ou médiatique, on va se prendre des coups. Une femme qui va s’engager à ce niveau-là va se mettre une armure qu’elle aura du mal à enlever. Elle aura du mal à ouvrir son cœur, à montrer sa vulnérabilité et ses failles. Or, c’est en ouvrant son cœur et en montrant sa vulnérabilité que l’amour est possible. Je pense à cela parce que j’ai dans mon entourage des amies et je vois dans mon cabinet des femmes qui ont pris des postes à responsabilité et qui sont dans des lieux de pouvoir avec des hommes. Elles sont prisonnières de cette armure qu’elles ont mise. Elles n’arrivent plus à tisser de liens de l’ordre amoureux et une sexualité heureuse avec les hommes parce qu’elles se sont blindées.

    Dans le combat, il y a une armure, mais il faut savoir parfois l’enlever et peut-être trouver une force intérieure. J’ai décidé d’avoir à l’intérieur de moi cette force et d’être bien aligné avec moi-même. On peut m’envoyer des flèches, mais cela ne m’atteint pas parce qu’à l’intérieur de moi, je suis alignée. Par conséquent, je peux rester intègre. Je pense qu’il y a ici, une petite voie de sortie pour ne pas copier ce modèle masculin.

     

    Thérèse Hargot

    Sexologue
    Diplômée en philosophie et en sciences de la famille et de la sexualité.
  • Réflexions en guise de conclusion provisoire, après la journée d'hommage de samedi : A ceux qui ostracisent Charles Maur

    C'est être singulièrement passéiste et "mécanisé" (fossile ?), mais surtout singulièrement injuste, que de maintenir et reprendre sans cesse l'antienne du "sulfureux Maurras", du "Maurras, le lourd héritage" ("lourd" ou "encombrant", au choix...), du "très controversé Charles Maurras".

    On a envie de dire à toutes ces personnes, pour qui le psittacisme semble tenir lieu de réflexion, mais réveillez-vous donc, on n'est plus en 45 ! Et changez de disque... 

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    Condamné pour "Intelligence avec l'ennemi" ? Mais, c'est "la seule forme d’intelligence que Maurras n’ait jamais eue", selon François Mauriac !

    Avant-hier, c'était Alain-Gérard Slama qui "remettait ça", dans Le Figaro magazine du 24 Août : "...l'école maurrassienne qui a cru son heure venue à Vichy...". Pourtant, chacun sait très bien qu'il y avait autant, sinon plus, de royalistes que de gens de gauche ou d'extrême-gauche autour de De Gaulle, à Londres; et que, à l'inverse, il y avait bien plus de gens de gauche et d'extrême-gauche que de royalistes dans les allées de Vichy. Cela ne fait rien, Alain-Gérard Slama n'en démord pas. Nous lui avons déjà répondu, il y a quelque temps, nous nous contenterons donc de trouver bien triste cette sorte de congélation intellectuelle d'une personne, au demeurant, de qualité, qui propose régulièrement une réflexion de de bon niveau, et que l'on a connue à maintes reprises bien mieux inspirée; cet hiver d'un intellectuel est affligeant. Mais, après tout, c'est son problème et son affaire : nous ne pouvons rien faire de plus pour lui que de lui dire ce que nous lui avons déjà dit ici : M. le maudit.....pdf . S'il veut persister, qu'il persiste !

    Hier c'était La Provence, qui, dans sa pleine page 3 du samedi 1er septembre et son cinquième de page du dimanche 2 (édition de Martigues), assez correctes par ailleurs dans l'ensemble, reprenait malgré tout les mécaniques clichés : "sulfureux", "controversé", "encombrant", "lourd" et tutti quanti... Les journalistes de La Provence font leur métier, et ils ont évidemment parfaitement le droit d'aimer ou de ne pas aimer X ou Y. Et, bien sûr, de le dire. Nous les avons souvent remerciés lorsqu'ils annonçaient des Cafés politiques ou des réunions diverses, ou lorsqu'ils en rendaient compte; et nous citons régulièrement leur journal, donc leur travail, que nous apprécions bien souvent, et dont nous tenons de toute façons toujours compte. Nous ne leur reprochons rien, tout simplement parce que nous n'avons rien à leur reprocher, même s'ils n'apprécient pas Maurras, ce qui est leur droit le plus strict. Nous souhaitons seulement montrer, à travers la très courte intervention de Pierre Boutang qui suit, comment, à notre avis, il faut maintenant sortir de cet ostracisme soixantenaire et injustifié qui frappe Maurras. 

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    "L’Action Française est l’élément moteur, derrière les coulisses, d’une politique anti-collaborationniste, qui a pour objet, de rendre la France mûre le plus rapidement possible, pour une résistance militaire contre l’Allemagne" (Otto Abetz)...

     

           

    On connaît les propos de Jules Ferry : "Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis à vis des races inférieures....parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont un devoir de civiliser les races inférieures." (Jules Ferry, devant l’Assemblée nationale, le 28 juillet 1885).

    Ou de Léon Blum : "Nous admettons qu’il peut y avoir non seulement un droit, mais un devoir de ce qu’on appelle les races supérieures, revendiquant quelquefois pour elles un privilège quelque peu indu, d’attirer à elles les races qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de civilisation. (Léon Blum, discours devant l’Assemblée nationale sur le budget des colonies, 9 juillet 1925).

     

    Ou de Jean Jaurès : "...la France a d'autant le droit de prolonger au Maroc son action économique et morale qu'en dehors de toute entreprise, de toute violence militaire, la Civilisation qu'elle représente en Afrique auprès des indigènes est certainement supérieure à l'état présent du régime marocain." (Jean Jaurès, Discours à la Chambre des Députés, 1903).

     

    Pourtant, des rues et places Jules Ferry, Léon Blum et Jean Jaurès, il y en a "à la pelle" en France; et l'on ne se souvient pas d'avoir lu, dans La Provence, "le sulfureux Jules Ferry" ou "le sulfureux Jean Jaurès" ou "le sulfureux Léon Blum". Ou bien "l'encombrant (ou "le lourd") héritage de Jules Ferry" ou "de Jean Jaurès" ou "de Léon Blum".

    Faire grief au seul Maurras d'un antisémitisme largement partagé, en son temps, de l'extrême-droite à l'extrême gauche; et alors que l'antisémitisme de Maurras était purement "d'Etat", et non "de peau", et que bien des intellectuels, à gauche, ont prononcé des phrases bien plus cinglantes que Maurras sur le sujet, cela est tout simplement injustifié... Et quand on sait que l'antisémitisme prospère et fleurit aujourd'hui dans nos Cités et autres zones de non-droit, où se recrutent par centaines de milliers les électeurs de Ségolène Royal, hier, et de François Hollande, aujourd'hui : Maurras est-il pour quelque chose aussi, post-mortem, dans cet antisémitisme-là ? En est-il le moins du monde responsable ? Soyons sérieux.

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    Il est absurde - pour la France et pour l'Intelligence française de se priver de la contribution d'une pensée aussi considérable que celle de Maurras. De même qu'il est absurde - au plan local - de priver Martigues de son académicien, et du centre de rayonnement intellectuel et culturel que pourrait et devrait devenir sa maison qui devrait devenir la 112ème "maison des Illustres"; quelque chose dont donne une idée ce qu'est la maison de Chateaubriand, par exemple... 

    Il nous semble que c'est Boutang qui a raison : "il faut parler de Maurras comme de tout le monde... c'est un homme politique comme tous les autres hommes..."; on peut l'approuver ou le désapprouver. Mais, comme le dit Boutang, qu'on en finisse avec la "mécanisation" des esprits ! Avec cette congélation intellectuelle qui n'honore personne. Maintenant, il faut en finir et il faut en sortir : nous en sommes plus en 45 ! La guerre est finie ! 

            Pour écouter l'ensemble de l'intervention de Boutang (07'28"): http://www.ina.fr/sciences-et-techniques/sciences-humaine...   

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    La politique, un art du cynisme ? Apostrophes - 30/10/1981 - 01h15min26s   

      Voici un document d'archive qui, comme tant d'autres, peut, et doit, nous servir de guide aujourd'hui, du moins en ce qui concerne Maurras, sa personne, la façon de l'aborder etc...

           Il s'agit de l'émission d'Apostrophes du 31 janvier 1981. Ce soir-là, Bernard Pivot a réuni quatre personnalités fortes, autour du thème La politique, un art du cynisme ? Il y a là Alfred Grosser, Jean-Paul Jouary et André Glicksmann, qui vont écouter le quatrième, Pierre Boutang, qui démarre très fort...

            Il faut dire que Boutang est invité pour parler de son La Fontaine politique, et que Pivot lui dit qu'il y a de la provocation à ouvrir un livre pareil par la Lettre-préface de Charles Maurras.

            Boutang en profite pour dire, tout simplement comment on doit, et on peut, parler de Maurras aujourd'hui...

  • Général Soubelet : « La solution pour notre pays est simple : restaurer l’ordre et l’autorité ».

    Pouvez-vous nous décrire l’insécurité en France ? Cette dernière est-elle chiffrable ? Sommes-nous entrés dans une ère d’incivilité palpable ? Les Français sont-ils en danger dans leur propre pays ?

    L’insécurité dans notre pays est omniprésente.

    Elle prend des formes diverses selon les territoires et elle est ressentie très diversement en fonction du niveau de délinquance réel subi par la population. Dans les zones les plus criminogènes, la banalisation de la délinquance violente est devenue la règle. Prenez le cas de Marseille : qui s’étonne de ces tueries récurrentes ? Alors qu’il s’agit de terribles drames.

    Des chiffres existent à partir de la constatation des crimes et délits par les forces de sécurité, police et gendarmerie nationales. Mais ils ne sont pas le reflet fidèle de la réalité car beaucoup de faits relatifs à l’insécurité ne sont jamais signalés pour des raisons très diverses. On appelle cela le « chiffre noir » et personne n’est en mesure d’en évaluer le volume.

    Nous ne sommes pas rentrés dans une ère d’incivilités, mais il est vrai qu’elles sont quotidiennes et de plus en plus difficilement supportables. Le constat est que les comportements individuels sont désormais marqués par une absence quasi totale de retenue et la disparition des règles élémentaires de politesse et d’attention aux autres, parfois même au nom de la liberté individuelle.

    C’est le résultat d’une société dans laquelle l’individualisme a pris le pouvoir en raison de la quasi-disparition des standards éducatifs et de la notion d’autorité.

    Les Français ne sont pas plus en danger dans notre pays qu’ils ne le sont ailleurs ou bien qu’il y a vingt ans. Cependant, le niveau de violence a beaucoup augmenté et les faits divers sont devenus le carburant des médias, ce qui crée un sentiment général de danger. En revanche, il est clair que dans certaines zones du territoire, les Français qui y résident sont réellement en danger en raison des activités des trafiquants et de leur absence du respect de la vie.

     

    En 2021, qu’est devenu le rôle de la police en France ? Les forces de l’ordre constituent-elles le premier rempart face au chaos ? Si oui, quelles sont les principales difficultés que ces dernières rencontrent dans l’exercice de leur mission ? Finalement, sommes-nous dotés d’une police forte dans la France de 2021 ?

    Le rôle des forces de sécurité n’a jamais varié. Il est de protéger les Français. Mais il est vrai que, parfois, le pouvoir politique déstabilisé voire désemparé face à certaines situations inédites leur fait jouer un rôle qui peut prêter à confusion.

    Mais les femmes et les hommes qui protègent les Français sont, sauf rares exceptions, totalement imprégnés de l’importance de leur mission et s’y consacrent avec énergie et dévouement. Ils constituent, à n’en pas douter, un pilier stabilisateur et régulateur de notre société. Une des difficultés qu’ils rencontrent est de servir d’exutoire pour certains Français, d’être pris pour des cibles et injustement critiqués par une partie de la population. Acclamés un jour et jetés aux chiens le lendemain en raison de mensonges ou d’exagérations finit par peser sur leur moral.

    Mais la principale difficulté est la capacité de réaction et de traitement de la Justice, et cela n’est pas une critique mais un constat. Depuis des années, nous sommes quelques uns à dire que la priorité doit être donnée à la Justice. Non seulement en termes de moyens, mais également de méthodes et de conception de la sanction.

    Nos forces de sécurité, police et gendarmerie sont des institutions fortes par la qualité de celles et ceux qui les composent. Ils ne sont, à mon sens, pas suffisamment protégés par l’État dont c’est le devoir et trop facilement mis en cause pour faire du buzz et créer des polémiques inutiles. Ce contexte général rend le quotidien des forces de sécurité très difficile.

     

    La police n’est-elle efficace que lorsque la Justice est son alliée ? Beaucoup ont le sentiment qu’un fossé profond s’est creusé entre l’action policière et l’action judiciaire, comment l’expliqueriez-vous ? Pourquoi de plus en plus de policiers se plaignent d’une justice inefficace ? Une action commune et conjointe entre ces deux institutions est-elle envisageable ?

    Mon analyse est que les forces de sécurité ont toujours travaillé en bonne coopération et complémentarité avec la Justice.

    Bien sûr, il arrive que, ponctuellement, des décisions judiciaires surprennent, dérangent et parfois révoltent les policiers et les gendarmes. Mais ça n’est pas la règle.

    Il peut y avoir, ici ou là, des dysfonctionnements, mais ils tiennent essentiellement à la nature humaine. La vraie difficulté concerne les moyens insuffisants accordés à la Justice depuis les trente dernières années, et ce retard n’est pas dû aux magistrats mais aux responsables politiques qui ont été sourds aux nombreux avertissements et mises en garde de l’appareil judiciaire.

    Certains se plaignent parce que les décisions rendues par certains magistrats ne sont pas à la hauteur de leurs attentes, de l’énergie consacrée et des risques qu’ils ont pris pour présenter des délinquants à la Justice. C’est humain. Mais il faut dire que ces décisions sont rendues en raison d’une situation locale parfois compliquée : pas de place dans les établissements pénitentiaires, pas de possibilité de peines alternatives, pas de structures d’accueil pour les mineurs, par exemple.

    Mais dire que la Justice est laxiste n’est pas conforme à la réalité car les peines prononcées depuis plusieurs années sont en moyenne plus sévères.

    La seule action qui serait utile pour la sécurité de notre pays serait de revoir totalement le mode de fonctionnement de notre appareil judiciaire et de modifier notre conception de la peine, car priver de liberté n’est pas toujours la réponse adéquate.

    Une telle révolution résoudrait la quasi-totalité des problèmes que nous rencontrons depuis 25 ans. Et je suis convaincu qu’elle est nécessaire.

     

    Terrorisme, délinquance, trafic de drogue, quels sont les grands risques de demain ? Par quels moyens politiques pourrait-on refaire de la France un pays réellement sûr ? La mondialisation, et l’immigration qui va de pair, jouent-elles un rôle central dans l’explosion de la délinquance en France ?

    Deux dangers majeurs menacent la cohésion de notre société.

    Le premier, c’est la perte de contrôle de certaines parties de notre territoire en raison des trafics qui s’y déroulent. Ces trafics représentent, annuellement, des milliards d’euros, et cela explique que des bandes organisées affrontent les forces de sécurité pour en garder la maîtrise.

    C’est un enjeu important, car des millions de Français vivent dans ces territoires, sont maltraités et attendent une réaction de l’État qui ne vient pas.

    Le deuxième danger est l’islamisme, qu’il prenne une forme violente ou pas, car le péril est identique.

    Nous devons lutter contre cette idéologie mortifère et irrespectueuse de la dignité de chaque être humain.

    C’est un enjeu majeur et il est déjà bien tard pour réagir.

    Quant aux questions d’immigration et de mondialisation, elles ne sont pas un vrai danger en elles-mêmes. C’est le laisser-faire, l’inertie ou le dogmatisme qui sont dangereux. Ces thèmes sont devenus des leitmotiv parce que la classe politique ne s’en est pas emparée pour les traiter avec pragmatisme. Mondialisation et immigration doivent être maîtrisées avec une vision et une méthode. Cela nous éviterait de subir et d’avoir une politique de rafistolage incohérente.

    La vraie solution pour notre pays est simple. C’est la restauration de l’ordre et de l’autorité. Il suffit d’appliquer les lois existantes sans avoir peur de déplaire à tel ou tel minorité ou groupe de pression de quelque nature qu’il soit.

    Mais pour cela, il faut de la hauteur de vue, de la lucidité et du courage pour décider et assumer.

     

  • France, la maison de la guerre, par Philippe Germain.

    Ce ven­dre­di 2 octobre, Emma­nuel Macron a pré­sen­té son plan d’action contre … non pas le sépa­ra­tisme mais les sépa­ra­tismes ! Aïe, Aïe, comme tou­jours en démo­cra­tie cela com­men­çait bien et puis bada­boum, ni vu, ni connu, elle t’embrouille… la démo­cra­tie. 

    philippe germain.jpgD’ailleurs est-ce que cela com­men­çait si bien que cela avec la mise en avant du nou­veau terme de sépa­ra­tisme ? Pour se sépa­rer encore fau­drait-il faire par­tie de la France, or les musul­mans d’Algérie ont consi­dé­ré il y a plus de 60 ans, que vivre ensemble n’était ni sou­hai­table, ni pos­sible. Sou­te­nu en cela par les musul­mans du Maroc et de Tuni­sie. Sépa­rée des musul­mans, la France l’est donc depuis long­temps et par­ler de sépa­ra­tisme revient à faire comme si ce n’était pas le cas, une sorte de déni de réa­li­té. Nous, natio­na­listes inté­graux qui avions défen­du dans l’Algérie fran­çaise une pos­sible socié­té mul­ti­cul­tu­relle n’oublions pas la leçon de l’histoire. C’est aus­si simple que cela l’empirisme orga­ni­sa­teur. 

    Certes les plus « habiles » nous expliquent que sous le terme de sépa­ra­tisme c’est l’Islam « radi­cal » que le pré­sident de la Répu­blique vise­rait et que tout le monde avait com­pris. C’est un peu vrai, même si l’on ne com­prend pas pour­quoi il ne fau­drait pas appe­ler un chat un chat et ce qu’ajoute le terme « radi­cal ». C’est d’ailleurs si vrai que  tu atten­dais la fer­me­ture des mos­quées mais voi­là que tu récu­pères qu’il faut « ensei­gner davan­tage la langue arabe à l’é­cole ». Et oui, car « notre jeu­nesse est aus­si riche de cette culture plu­rielle ». Voi­là pour­quoi il est néces­saire pour lut­ter contre l’Islamisme radi­cal de créer « des postes sup­plé­men­taires dans l’enseignement supé­rieur ». C’est simple comme bon­jour et les tech­no­crates y ont pen­sé pour nous, pauvres citoyens-consom­ma­teurs. 

    Bon soyons hon­nêtes, tu ne l’attendais pas vrai­ment cette fer­me­ture des mos­quées. Il fau­drait du cou­rage et le mot ne fait même plus par­tie de notre voca­bu­laire. Tiens, puisqu’on aborde le voca­bu­laire, évo­quons cette mani­pu­la­tion des mots… Isla­misme pour Islam, mul­ti­cul­tu­ra­lisme pour isla­misme, com­mu­nau­ta­risme pour mul­ti­cul­tu­ra­lisme et main­te­nant sépa­ra­tisme pour com­mu­nau­ta­risme ; quel est le pro­chain ? Non vrai­ment, ni vu, ni connu, elle t’embrouille… la démo­cra­tie.

    Alors par­lons vrai – comme disait le pre­mier ministre socia­liste Michel Rocard – oui par­lons vrai. Uti­li­sons le bon voca­bu­laire et com­men­çons donc par l’islam. Avec un i minus­cule c’est une reli­gion mais Islam avec une majus­cule c’est la civi­li­sa­tion musul­mane. 

    Un pays isla­mique est un pays qui fait de l’islam et de la cha­ria le fon­de­ment de sa légi­ti­mi­té comme le Pakis­tan ou l’Arabie saou­dite. 

    Evi­de­ment un pays isla­mique fait par­tie de Dar al Islam, c’est-à-dire la mai­son de l’Islam, ces ter­ri­toires musul­mans ou s’impose la cha­ria ; la loi isla­mique.

    En dehors de Dar al islam il y a que Dar al Harb, la mai­son de la guerre, ter­ri­toires des non-musul­mans et, pour cette rai­son, voués à la conquête. La France est donc Dar al Harb et de fait vouée au Dji­had, la guerre sainte. N’oublions pas que le Dji­had est une obli­ga­tion pour tout musul­man mâle et en forme. Ce qui est clair.

    Voi­là donc en quelques termes, un voca­bu­laire plus pré­cis que celui uti­li­sé par le pays légal. En jetant un éclai­rage cru sur la réa­li­té de l’Islam conqué­rant, il per­met de pen­ser clair. Nous sommes effec­ti­ve­ment bien loin de l’islam reli­gion de paix.

    Oui mais, allez-vous me dire, vous ne tenez pas compte de Dar as-sulh la mai­son de la trêve… Et oui la démo­cra­tie nous embrouille, mais l’Islam n’est pas mau­vais à ce petit jeu. Nous le ver­rons dans notre pro­chaine rubrique : Mai­son de la trêve et ter­ri­toire per­dus de la Répu­blique

    PS : MACRON, LES « SÉPARATISTES » ET L’ÉDUCATION

    Comme d’hab, on dit qu’on lutte contre les sépa­ra­tismes au lieu de par­ler des isla­mistes poli­tiques, et à l’ar­ri­vée ça se trans­forme en une attaque admi­nis­tra­tive contre tout ce qui conteste le mono­pole de l’É­tat en matière d’é­du­ca­tion, qui est quand même une excep­tion fran­çaise (que le monde entier nous envie, bien sûr). Et ce sont donc les catho­liques, qui ne pensent pas vrai­ment à se sépa­rer (voir la manière dont la CEF com­mu­nique à chaque élec­tion et a appli­qué immé­dia­te­ment toutes les consignes sani­taires), qui vont en faire les frais. 

    11h34 : « Les écoles hors contrat feront l’ob­jet d’un enca­dre­ment encore ren­for­cé (…) sur le par­cours des per­son­nels, le conte­nu péda­go­gique des ensei­gne­ments, l’o­ri­gine des finan­ce­ments. »

    11h37 : « Dès la ren­trée 2021, l’ins­truc­tion à l’é­cole sera ren­due obli­ga­toire pour tous dès 3 ans. L’ins­truc­tion à domi­cile sera stric­te­ment limi­tée, notam­ment aux impé­ra­tifs de san­té », annonce Emma­nuel Macron.

    11h38 : « L’é­cole est notre tré­sor col­lec­tif. C’est ce qui per­met dans notre socié­té de bâtir ce qu’est la Répu­blique. Or, là aus­si, nous avons vu des dérives, nous voyons des contour­ne­ments et nous avons un com­bat à mener aujourd’­hui. »

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Le général Lee, une cause perdue, par Frédéric de Natal.

    Le général Lee, héros ambigu, va bientôt descendre de son piédestal. Est-on bien certain que les valeurs qu'on y hissera apporteront la paix ?

    Il est la figure la plus symbolique de la Guerre de sécession. Lorsque débute le conflit opposant le Sud esclavagiste au Nord abolitionniste, le général Robert Edward Lee va rapidement prendre le commandement des armées confédérées, quinze états regroupés sous la Stainless Banner (« Bannière sans taches »). Une guerre civile de quatre ans qui se termine par la reddition du Sud à Appomatox, en avril 1865.

    frédéric de natal.jpgHéros de la « cause perdue », comme il l’appelle lui-même, de nombreux monuments et plaques témoignent encore du respect qu’inspire cet ancien élève de l’académie de West Point chez les Yankees. Pourtant, depuis plusieurs mois, des voix s’élèvent pour que toutes les statues le représentant soient déboulonnées de leurs socles. Accusé d’être un symbole du racisme, les Américains comme ses descendants n’en finissent pas de se déchirer autour de la mémoire du général Lee.

    Située à l’embouchure du fleuve James River, la ville de Richmond est la capitale de la Virginie. C’est ici qu’est né en 1807 Robert Edward Lee, le cinquième fils de l’ancien gouverneur de cet état du Sud. Très tôt, il se destine à une carrière militaire et se révèle un des plus brillants élèves de l’académie de West Point. Héritier de la plantation d’Arlington, il possède près de 200 esclaves qu’il traite avec assez peu de considération. En 1859, il est l’officier qui lance l’assaut final contre les troupes de l’anti-esclavagiste John Brown et qui permet son arrestation. Dans le fond, Lee reste hostile à la sécession mais garde une fidélité toute chauviniste à son État de naissance qu’il suit lorsque celui-ci décide de rejoindre les États confédérés dans leur désir d’émancipation du reste de l’Amérique. Habile tacticien, il va infliger de lourdes pertes aux nordistes et devient l’objet d’une rivalité avec le général Ulysse Grant qui tente de ralentir l’avancée de ce sudiste qui menace Washington. Pourtant, acculé, le 9 avril 1865, il doit rendre les armes et signer l’acte de reddition qui met fin à l’indépendance de la Confédération. Témoin privilégié de cette guerre qui aura coûté la vie à un peu moins d’un million d’Américains, Philippe d’Orléans, comte de Paris, vantera les « qualités militaires [d’un homme] qui a inscrit avec d’autres leurs noms dans les livres d’histoire ». Partisan de la réconciliation, son positionnement devient de plus en plus ambigu à la fin de sa vie et Lee va jusqu’à militer afin que les Noirs n’aient pas le droit de vote. Lorsqu’il meurt en 1870, la ville de Richmond décide alors de lui rendre hommage en lui érigeant une statue équestre, actuellement au cœur de toutes les polémiques dans le Dixieland.

    Vers une guerre raciale ?

    Recouvert entièrement de graffitis injurieux et revendicatifs, le socle de la statue équestre du général Lee témoigne des tensions raciales qui persistent, à Richmond comme ailleurs. Vaste mouvement créé peu de temps après la mort de l’Afro-Américain George Floyd, présumée victime de la violence policière, le Black Lives Matter (BLM) a exigé que soient retirés aux États-Unis tous les monuments et autres représentations qui peuvent rappeler l’existence d’un racisme persistant dans cette partie de l’Amérique du Nord. Celui du général Lee ne fait pas exception. En peu de temps, partisans du BLM et sudistes se font rapidement face, les premiers dénonçant une « relique antique du passé » qu’il faut déboulonner, les seconds souhaitant protéger ce qui appartient à une « histoire commune » que tous doivent accepter de partager. En juin dernier, le gouverneur démocrate Ralph Northam a déclaré que la « statue était un symbole de la ségrégation » et ordonné qu’elle soit enlevée. C’était sans compter avec un collectif de protection de la statue. Une plainte a été rapidement déposée pour stopper le décret du gouverneur, lui rappelant que le « Commonwealth de Virginie a juré de protéger la statue dans l’affection et la foi ». Dans la foulée, le maire afro-américain de la ville, Levar Stoney, a également demandé le retrait de toutes les statues confédérées de Richmond, invoquant la « nécessité de tourner la page du passé esclavagiste de la capitale de la Virginie ». « Depuis la fin officielle du statut de capitale de la confédération il y a 155 ans, nous sommes sous le poids de cet héritage. En les enlevant, nous pouvons commencer à guérir et concentrer notre attention sur l’avenir » a-t-il expliqué dans une vidéo postée sur le compte Twitter de la mairie.

    “Reliques antiques du passé” ou “morceaux d’histoire commune”, les statues confédérées animent toutes les passions.

    Ce n’est pas la première fois que le général Lee est l’objet d’un conflit mémoriel. En 2017, diverses organisations extrémistes s’étaient rassemblées dans la très virginienne Charlottesville. De l’Alt-Right au Ku Klux Klan en passant par les néo-nazis, ils étaient venus protester contre la volonté des collectifs antiracistes de faire tomber la statue du héros de la guerre de sécession. Des affrontements entre les deux groupes avaient fait un mort et 35 blessés. Dans le Maryland, un débat similaire a éclaté autour d’une autre statue de l’ancien propriétaire de la plantation d’Arlington, devenue aujourd’hui cimetière national. Un des descendants du général, Robert Wright Lee IV, est intervenu et a demandé que les autorités enlèvent la statue afin de préserver « l’unité de l’Union ». « Nous ne pouvons pas rester complices de ces monuments. Nous ne pouvons plus garder le silence et si nous le faisons, notre silence devient accord et approbation de la complicité » a renchéri ce pasteur contraint de démissionner après que ses ouailles se sont offusquées de ses prises de position en faveur du BLM.

    Depuis le déclenchement du mouvement Black Lives Matter, c’est plus d’une centaine de statues glorifiant l’histoire du Sud sécessionniste qui ont été retirées de l’endroit où elles étaient installées. Le 3 août, un juge de Virginie a donné raison aux pro-Lee et a stoppé temporairement, pour trois mois, toutes velléités de déboulonnage de la statue richmondienne du général. Un monument récemment orné d’un message lumineux (« Arrêtons la suprématie blanche »), projeté par les activistes du BLM qui ont également détruit une autre statue, celle du président de la Confédération, Davis Jefferson. « La statue est un rappel creux d’une idéologie douloureuse et d’actes d’oppression contre les Noirs. La retirer offrira de nouvelles opportunités de conversations, de relations et d’un changement de politique » persiste et signe Robert Wright Lee qui demande à ses concitoyens de cesser de soutenir le « mythe de la cause perdue ». Alors que son leader local dort en prison, le Ku Klux Klan a menacé de passer à l’offensive si on tentait de retirer le général Lee de son piédestal. L’Amérique paraît au bord d’une nouvelle guerre raciale, et tentée à nouveau par la sécession. Quant au général Lee, il est devenu lui-même une cause bientôt perdue.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • La marche turque, par Georges-Henri Soutou.

    Balkans, Chypre, Grèce, Syrie… La Turquie veut redevenir une puissance méditerranéenne. Faut-il la laisser faire ?

    Une crise, qui couvait depuis des années, est passée en quelques mois au centre des préoccupations internationales : celle qui oppose la Turquie à la Grèce et à Chypre, et dans laquelle la France se trouve très impliquée. Résumons le contexte. Grecs et Turcs ne sont pas d’accord sur leurs frontières maritimes respectives (eaux territoriales et zones d’exploitation économique exclusives), autour des nombreuses îles grecques qui se trouvent tout près du littoral turc.

    4.jpgCe n’est pas le seul cas, et les tribunaux internationaux règlent ces questions épineuses souvent en limitant ces zones autour d’îles qui pourraient, sinon, rendre difficile la situation du pays voisin. Mais la Turquie n’a pas signé la Convention de l’ONU sur le droit de la mer.

    Deuxième dossier : Chypre. En 1974, un coup d’État soutenu par Athènes renversa l’archevêque Makarios, président de l’île depuis son indépendance, qui maintenait un équilibre fragile entre ses populations grecques et turques. En réaction, les Turcs débarquèrent et suscitèrent la création d’une « République turque de Chypre du Nord », qui n’est reconnue que par eux. En 2003, l’ONU suscita un accord pour réunifier l’île, mais il fut rejeté par référendum par les Chypriotes grecs, comme trop favorable aux Chypriotes turcs. En 2004 Chypre entra dans l’Union européenne. On pensait à l’époque que ce problème non résolu le serait dans le cadre des négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE, que souhaitaient toutes les élites européennes, sans état d’âme.

    Une Turquie isolée

    Bien entendu, la question des frontières maritimes se pose aussi pleinement avec Chypre. Puis à partir de 2009 on a commencé à découvrir des gisements considérables de gaz, pour l’essentiel dans la zone maritime entre l’Egypte, Israël et Chypre. Ça a ajouté à la crise : la Turquie en cherche aussi, jusqu’ici sans succès, tandis que, cette année ,vient de se créer au Caire le « Forum du gaz de la Méditerranée orientale », qui réunit l’Égypte, Israël, l’Autorité palestinienne, la Jordanie, la Grèce, Chypre et l’Italie. La France a demandé à y adhérer. On voit se dessiner là un ensemble géopolitique essentiel dans la période actuelle, qui en outre a aidé à la normalisation toute récente des relations entre Israël et les Émirats arabes unis. Israël considère d’ailleurs désormais la Turquie, qui soutient le Hamas, comme encore plus dangereuse pour elle que l’Iran…

    La Turquie est isolée, et réagit en envoyant des navires de recherche dans des zones que lui contestent la Grèce et Chypre, et elle les fait escorter par des vaisseaux de guerre, ce qui a suscité un déploiement naval et aérien grec. Et le débarquement récent de soldats grecs sur une île toute proche de la côte turque, en principe démilitarisée.

    Mais ce n’est pas tout : l’affrontement s’étend à la Libye, où la Turquie soutient le gouvernement de Tripoli reconnu par l’ONU (comme d’ailleurs l’Italie), alors que l’Égypte, les Émirats, la Russie et la France soutiennent son adversaire, le général Haftar. En novembre 2019, la Turquie et Tripoli ont signé deux accords : le premier, militaire, a permis les mois suivants de renverser la situation et de mettre en difficulté le général Haftar, qui avait paru être sur le point de gagner. Et le second accord établit une frontière maritime entre la Turquie et la Libye, qui a un délicieux parfum ottoman mais qui ne tient nul compte des droits de Chypre et de la Grèce.

    Tout cela est une nouvelle étape pour Ankara, qui s’est progressivement affirmé, abandonnant l’atlantisme de la Guerre froide, depuis les années 1970, déjà bien avant l’arrivés au pouvoir de l’AKP islamiste et d’Erdogan. Dans les années 1990, le rôle de la Turquie dans les Balkans est redevenu significatif, tandis que l’intérêt « pantouranien » pour l’Asie centrale renaissait. En 2003, l’effondrement de l’Irak, libérant les Kurdes, conduisait Ankara à intervenir militairement dans le nord du pays pour limiter les risques de contagion en Turquie (à la population kurde à 25%).

    Cette politique a été souvent qualifiée de « néo-ottomane ». Mais, en fait, la doctrine officielle actuelle est celle qu’a formulée, il y a quinze ans, l’amiral Gürdeniz, alors chef d’état-major de la marine : « La patrie bleue », qui vise à transformer la Turquie en puissance maritime contrôlant les mers qui la bordent, tout en réorientant sa politique extérieure dans un sens eurasien, en direction de la Russie et de la Chine. Tandis que le président Erdogan utilise sans gêne ses deux moyens de pression sur l’Union européenne : les quatre millions de réfugiés installés chez lui, qui pourraient à nouveau se diriger vers l’Europe, et les importantes minorités turques en Europe, en particulier en Allemagne et en France.

    Une France en partie isolée

    À partir de là, toutes ces crises, aux origines séparées, se sont rejointes et la France a envoyé des bâtiments participer aux exercices des marines grecque et chypriote. Le 11 mai dernier, à Chypre, les ministres des Affaires étrangères français, grec, chypriote, égyptien et celui des Émirats arabes unis ont signé une déclaration soutenant la Grèce et Chypre et condamnant durement les forages des Turcs, leurs actions navales et aériennes en Méditerranée orientale, ainsi que leurs accords avec la Libye. Au mois d’août, la France a conclu avec Chypre un accord de défense dont on ne connaît pas les termes.

    Qu’est-ce qui pousse Paris à s’engager autant dans un ensemble d’affaires complexes où la Turquie, on l’a vu, n’a pas tous les torts sur le plan juridique, malgré son agressivité ? Et alors que la Grèce refuse une proposition de médiation, ou du moins de « déconfliction », faite par l’OTAN ?

    Sans doute faut-il lier le soutien de Paris au « format du 11 mai » à la recomposition diplomatique actuelle du Moyen Orient et à l’établissement toute récente de relations entre Israël et les Émirats, où nous développons nous-mêmes des intérêts considérables de toute nature depuis les années 1990, et dont on espère une stabilisation de la région, surtout devant l’effacement relatif des Américains. C’est un ensemble complexe qui nécessiterait un développement à part.

    Mais dans l’immédiat on constate que la France court des risques d’incidents militaires non négligeables tout en restant isolée par rapport à ses Alliés : la France a protesté à l’OTAN quand des navires turcs ont « illuminé » au radar de tir une frégate française, le Courbet. Huit pays membres seulement sur trente nous ont soutenu. La Grande-Bretagne et les États-Unis appuient plutôt la Turquie. Berlin n’a pas caché sa désapprobation après le 11 mai : la RFA a de considérables intérêts en Turquie, son nombreux électorat binational fait désormais peser son poids, et Mme Merkel compte sur M. Erdogan pour continuer à bloquer l’arrivée en Europe de quatre millions de réfugiés supplémentaires. Quant à l’Italie, elle se trouve en Libye dans le camp opposé. Ni l’Alliance atlantique ni l’UE ne fonctionnent ni ne nous soutiennent dans cette crise.

    Cependant le 10 septembre les représentants des sept pays de l’UE riverains de la Méditerranée se sont réunis à Ajaccio sous la présidence d’Emmanuel Macron pour affirmer leur solidarité avec la Grèce et Chypre et menaçant Ankara de proposer à l’UE de prendre des sanctions, lors de la réunion prévue fin septembre. Paris sort ainsi de l’isolement, et Berlin, à la différence des tentatives de l’époque Sarkozy, ne s’oppose pas aux initiatives méditerranéennes de la France. La déclaration du 10 septembre est-elle pour Paris un complément ou un correctif de la déclaration du 11 mai ? On constate qu’Emmanuel Macron, pour la première fois dans cette crise, a déclaré souhaiter un dialogue avec Ankara et a avancé la notion d’une « Pax Mediterranea ». Mais ni l’Italie ni l’Espagne, ni Berlin n’auraient accepté une totale absence d’ouverture.

    La crise va sans doute continuer, et elle comporte des dangers bien réels. À court terme, il serait souhaitable que les partenaires acceptent une médiation de l’OTAN pour réduire les risques d’incidents incontrôlés, ainsi qu’une proposition faite par Berne de médiation sur la question des zones économiques.

    À plus long terme, un ensemble serait nécessaire : un accord de paix en Libye, un accord sur Chypre, et la clôture de la saga de la négociation d’adhésion de la Turquie à l’UE, en abandonnant la fiction hypocrite actuelle en faveur d’un accord d’association raisonnable. Mais c’est un vaste programme ! En attendant on ne peut que tenter de contenir les ambitions turques, mais la France n’y parviendra pas toute seule.

     

    Illustration : Recep Erdogan expliquant qu’Emmanuel Macron est un « ambitieux incapable », et il s’y connaît.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Action française Compiègne : hommage à Louis XVI. Jeunes comme anciens, nous tenons à nos traditions et à notre identité

    Nous sommes réunis aujourd’hui à Compiègne, nous royalistes, ou encore nous, Français attachés à notre pays et sensible à son histoire, pour rendre hommage au roi Louis XVI. Louis XVI est mort martyr de la révolution dite française le 21 janvier 1793. Assassiné parce que roi, parce que représentant un rempart face aux folies de quelques émeutiers parisiens révolutionnaires.

    Louis XVI fut pourtant un roi proche du peuple et réformateur : il abolit le servage, accorda un état civil aux protestants, abolit les tortures de la question. Les révolutionnaires n’ont pas tué Louis XVI pour le punir particulièrement lui, ils l’ont fait car ils avaient en haine ce qu’il représentait : à savoir la royauté et le catholicisme. Si le roi représente et signifie, comme un symbole, il n’en reste pas là, il incarne des principes. Le comte de Chambord, petit fils de Charles X exprimait très bien cela, il disait : « ma personne n’est rien, mon principe est tout. » C’est ainsi qu’on ne peut rendre pleinement hommage à Louis XVI si on ne rend pas hommage, si on ne rappelle pas ce qu’est et ce qu’a apporté la monarchie à notre pays.
    « Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du Roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n'a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le Roi n'est plus là ! On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d'y placer d'autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l'espace. On le voit bien avec l'interrogation permanente sur la figure présidentielle, qui vaut depuis le départ du général de Gaulle. Après lui, la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide au coeur de la vie politique. Pourtant, ce qu'on attend du président de la République, c'est qu'il occupe cette fonction. Tout s'est construit sur ce malentendu. » Ces mots ne sont pas les miens, mais ceux d’Emmanuel Macron alors ministre de l’Economie.
    Le roi était le père de la nation, il faisait l’unité entre tous les Français comme un père de famille la réalise entre ses enfants, sans distinction d’amour entre chacun. Faisons le parallèle avec nos jours, le président, chef suprême de la nation est élu, par une faction contre une autre, ce ferment de division, apporté au plus haut sommet de l’Etat est nocif ! Comment le président pourrait-il s’intéresser au bien commun, s’il est issu d’une faction? On nous dit que c’est le jeu de la démocratie, que les vaincus s’inclinent. Mais dans les faits que se passe-t-il ? Personne ne se résigne jamais, c’est la guerre civile larvée et permanente ! Les Français sont bien incapables de se mettre d’accord entre eux, et le roi constitue cette figure d’arbitre, et c’est parce qu’il n’est pas issu d’une faction il peut pleinement assumer ce rôle.
    Avant d’être guillotiné, Louis XVI clama ceci : « Je souhaite que mon sang puisse cimenter le bonheur des Français. » Puisse votre voeux Louis être exaucé, et nous le croyons, il le sera si nous renouons avec la monarchie, dans la continuité des 40 rois qui ont fait la France !
    Maurras, au début du siècle dernier, nous a légué une synthèse de la monarchie et de ses vertus celle que nous souhaitons !
    La monarchie sera héréditaire ! Le roi lègue la couronne à son fils, cela permet des successions paisibles. Mais surtout ! Comme un homme veut naturellement le bien de son fils, il est forcé de bien gouverner car son fils hériterait des malheurs qu’il aurait laissé.
    La monarchie sera populaire et antiparlementaire ! Le parlementarisme divise, et représente très mal la société. Nous préférons les corps sociaux, les corporations, les corps intermédiaires, les communes, les provinces, les familles à une assemblée qui résulte d’une fraction des votants, pure abstraction mathématique.
    La monarchie sera fédérative et décentralisée ! Nous souhaitons que l’Etat s’occupe essentiellement du domaine régalien. Comment ne pas voir aujourd’hui la faillite de l’Etat dans tous ces domaines, frontières, justice, sécurité, monnaie, infrastructure, quand l’Etat prétend décider de nous confiner à 18h, à son bon gré, pour pallier à ses propres faillites (masque, lits d’hôpitaux, tests etc) et de nous coller un masque sur le museau sous peine du amende, dehors !
    Enfin la monarchie sera traditionnelle ! Elle est catholique depuis toujours, et a ses lois propres. Elle a son héritier désigné.
    Comment parler de royauté sans parler de transcendance ! Comment ne pas voir dans la royauté, qu’il y a quelque chose de sacré, quelque chose qui dépasse notre pure humanité. La royauté française, et ce qu’incarnait bien Louis XVI, était une alliance entre le Trône et l’Autel. Comment ne pas voir que le sacre donnait au roi, une légitimité qui lui venait du Ciel, et qui l’obligeait gravement dans ses responsabilités ? Et Louis XVI, ce roi trop bon, était plus que dévoué au Ciel, je vous propose d’entendre quelques extraits de son testament :
    Au nom de la très sainte Trinité, du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Aujourd'hui vingt-cinquième jour de décembre mil sept cent quatre-vingt-douze, moi Louis, seizième du nom, roi de France, étant de puis quatre mois renfermé avec ma famille dans la Tour du Temple, à Paris, par ceux qui étaient mes sujets, et privé de toute communication quelconque, même depuis le onze du courant, avec ma famille, de plus impliqué dans un procès dont il est impossible de prévoir l'issue, à cause des passions des hommes, et dont on ne trouve aucun prétexte ni moyens dans aucune loi existante ; n'ayant que Dieu pour témoin de mes pensées et auquel je puisse m'adresser, je déclare ici, en sa présence, mes dernières volontés et sentiments. »

    Je pardonne de tout mon cœur à ceux qui se sont faits mes ennemis sans que je leur en aie donné aucun sujet ; et je prie Dieu de leur pardonner, de même qu'à ceux qui par un faux zèle ou par un zèle mal entendu, m'ont fait beaucoup de mal. Je recommande à Dieu ma femme et mes enfants, ma sœur, mes tantes, mes frères, et tous ceux qui me sont attachés par les liens du sang ou par quelque autre manière que ce puisse être ; je prie Dieu particulièrement de jeter des yeux de miséricorde sur ma femme, mes enfants et ma sœur, qui souffrent depuis longtemps avec moi ; de les soutenir par sa grâce, s'ils viennent à me perdre, et tant qu'ils resteront dans ce monde périssable. »

    Je recommande à mon fils, s'il avait le malheur de devenir roi, de songer qu'il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens ; qu'il doit oublier toute haine tout ressentiment, et nommément ce qui à rapport aux malheurs et aux chagrins que j'éprouve ; qu'il ne peut faire le bonheur des peuples qu'en régnant suivant des lois : mais en même temps qu'un roi ne peut les faire respecter, et faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, qu'autant qu'il a l'autorité nécessaire; et qu'autrement étant lié dans ses opérations et n'inspirant point de respect, il est plus nuisible qu'utile." »
    Je pardonne encore très volontiers à ceux qui me gardent, les mauvais traitements et les gênes dont ils ont cru devoir user envers moi. J'ai trouvé quelques âmes sensibles et compatissantes : que celles-là jouissent dans leur cœur, de la tranquillité que doit leur donner leur façon de penser !.... Je finis en déclarant devant Dieu, et prêt à paraître devant lui, que je ne me reproche aucun des crimes qui sont avancés contre moi. »
    « Dieu veuille que ce sang ne retombe pas sur la France. » Puisse votre voeux Louis être exaucé !
    Il y a 228 ans, vous avez été décapité, pour laisser place à la république. Mais nous 228 plus tard, nous sommes ici réunis parce que nous croyons fermement que la monarchie sauvera la France. Cette même France, qui est aujourd’hui éclipsée et salie par la république. Cette même République, qui tue le pays. Que ce soit l’économie, la vie sociale, notre identité, nos traditions, la République brade tout, et laisse entrer des populations qui méprisent la France quand celles-ci ne nous égorgent pas dans les églises, ou qu’elles ne nous décapitent pas !
    Vous, Louis XVI, donnez-nous la force de croire à un retour à la monarchie, Donnez le courage, de continuer ce combat. Nous nous efforçons de suivre vos pas, de vous rendre fier. Nous nous efforçons de ne pas enterrer l’Histoire, et de vous garder dans nos mémoires.
    Nous ne sommes pas nés royaliste, nous le sommes devenus. Alors laissez-nous crier haut et fort :
    Le roi est mort, VIVE LE ROI !