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Goldnadel: «La société française peut- elle vivre tout en étant quotidiennement insultée?».

Gilles-William Goldnadel. JOEL SAGET/AFP

Assa Traoré, militante antiraciste, a déclenché une nouvelle polémique en déclarant: «Les Noirs et les Arabes ne sont pas en sécurité en France». L’avocat et chroniqueur lui répond.

Question: un pays, une nation, sa société, peuvent-ils se permettre d’être insultés, systématiquement, obsessionnellement, injustement?

C’est ce qui se passe aujourd’hui quotidiennement en France. La semaine passée en est encore la triste illustration. Exemples: Assa Traoré a déclaré à Jeune Afrique le 4 février: «Les noirs et les Arabes ne sont pas en sécurité en France». Il s’agit de la dernière antienne à la mode racisée. Elle devient obsessionnelle, car le racisme de la société française serait systémique et sa police criminelle envers les minorités précitées.

La remarque est non seulement insultante mais surtout monstrueusement fausse. Elle se caractérise par une véritable inversion du réel. Si l’on veut terrasser le mensonge qui monte, il ne faut pas craindre de dire la réalité trop souvent cachée par veulerie intellectuelle et morale pour cause de chantage au racisme.

Cette vérité, c’est que, parmi les causes de l’insécurité, figurent les ratés d’une immigration massive, trop souvent illégale. À Paris, la première cause de violence est désormais causée par les vrais ou prétendus mineurs migrants illégaux.

Sans parler des ravages de l’islam radical qui ne sauraient être jugulés, n’en déplaise aux récentes dispositions gouvernementales, que si l’on respecte enfin la loi républicaine sur les flux migratoires.

 

Certains membres des minorités ont eu heureusement à coeur de rendre justice à la société française. 

 

Certains membres des minorités ont eu heureusement à coeur de faire litière des accusations grossières contenues dans l’article de Jeune Afrique et de rendre justice à la société française qui, pour être forcément imparfaite, ne ressemble en rien à la caricature qui en est faite: C’est ainsi que l’intellectuel palestinien vivant en France Waleed Al Husseini écrit: «je suis en sécurité en France. Enfin presque en sécurité parce qu’avec tous les islamistes qui me menacent sans jamais être inquiétés… Mais c’est toujours mieux que d’être athée dans le monde arabe musulman ou dans une république islamique d’Afrique.»

La jeune lycéenne Mila, ciblée, on le sait, par des menaces de mort à répondu ainsi à Assa Traoré: «Les jeunes filles blanches ne sont pas en sécurité non plus (je sais de quoi je parle)»

La grande pianiste d’origine chinoise Zhang Zhang a interprété cette partition harmonieuse: «C’est gentil à elle de se souvenir de la communauté asiatique de France, qui comme elle l’a dit, ne se sent pas en sécurité en raison de la criminalité croissante qui les vise, mais cette violence anti-asiatique ne vient pas de la police»

Quant à moi, dans un ordre d’idées assez voisin, je me suis permis d’écrire à Jeune Afrique : «Puisque nous en sommes à nous dire les choses, il ne me semble pas qu’on en soit, Dieu merci, à entrer dans des écoles pour tuer des petits noirs ou arabes. Ilan ou Sarah Halimi n’étaient pas noirs. En revanche leurs assassins Fofana et Traoré venaient d’Afrique…».

Rarement l’expression «dire son fait» ne trouvait autant sens.

Comme si cela ne suffisait pas, la nation, la société française étaient également roulées dans la fange cette semaine par voie télévisuelle.

C’est ainsi que la chanteuse Yseult, ancienne candidate de la Nouvelle Star s’il vous plaît, a morigéné la France face à Catherine Ceylac et Mouloud Achour dans l’émission Clique TV.

Je cite ses étranges imprécations reçues avec force empathie: «Nous, les personnes faisant partie des minorités, des personnes racisées, on est dans un délire de devoir quelque chose à la France, mais qu’est-ce que l’on doit en fait?».

Plus loin, et dans un même et curieux esprit comptable, elle estimait que «C’est casse-couilles de devoir en permanence être redevable, d’être dans l’empathie de personnes non racisées et alors que ça devrait être le contraire». Enfin, la «racisée» déclarait avec distinction: «qu’on arrête de leur chier dessus» (aux personnes racisées évidemment).

 

Cette obsession de s’en prendre au catholicisme n’est pas nouvelle dans un monde où les chrétiens forment la communauté la plus martyrisée. 

 

Il me faut insister sur le fait que ce délire racialiste légèrement scatologique a été accueilli avec bienveillance. Aucune exégèse particulière n’a été réclamée. Et bien évidemment aucune réserve objectée.

Ainsi, et puisque nous devons nous-mêmes nous livrer à des interprétations éxégétiques de ces accusations délirantes de représentants autoproclamés de la diversité, la société française blanche et judéo-chrétienne serait consubstantiellement raciste. Elle est seulement elle.

Bien entendu, ce travail de sape, de destruction systématique d’une société autrefois plus harmonieuse, n’est pas que l’oeuvre de personnes soi-disant racisées. Elles sont accompagnées par leurs alliés subjectifs que j’ai nommés depuis longtemps islamo-gauchistes.

C’est ainsi que cette semaine, à l’Assemblée encore nationale, le député Insoumis Éric Coquerel, dont chacun se plaît à reconnaître la finesse analytique, croyait devoir tracer une parallèle entre voile islamique et voile de la mariée catholique. Chacun sait en effet que les voiles de mariées catholiques pullulent dans les universités et sur les marchés.

Cette obsession des avocats de l’islamisme de s’en prendre au catholicisme n’est évidemment pas nouvelle dans un monde où l’on devrait savoir que les chrétiens forment aujourd’hui la communauté la plus martyrisée au monde. Essentiellement par l’islam radical.

Et puisque le but de cet article est de dire crûment le fait, il sera rappelé que pendant que les militants de Génération Identitaire étaient poursuivis judiciairement pour avoir occupé le chantier d’une mosquée en construction, aucune action n’était entreprise pour réclamer des comptes à ces migrants illégaux qui, précisément soutenus par Éric Coquerel, occupaient la basilique Saint-Denis, où reposent les rois de France. Difficile de montrer plus concrètement l’injuste asymétrie qui habitue les âmes et les esprits.

 

C’est la nation française que l’on insulte chaque jour chez elle, sans qu’elle ait même l’idée de vouloir se défendre. 

 

Et pour poursuivre sur ce même terrain asymétrique, il paraîtrait qu’alors que la société occidentale aurait le monopole du racisme, il n’en serait pas de même pour les militants non blancs de l’antiracisme. C’est du moins ce qui se dit obséquieusement au sein de la société médiatique française, des Black Lives Matter. Sauf que, le voile est en train de se déchirer lentement et péniblement.Je ne fais pas seulement allusion aux articles lumineux de Laure Mandeville qui dans les colonnes de ce journal n’a pas hésité à pointer la violence du mouvement précité.

Voici qu’à son tour, même le Monde s’y met. Tard, il est vrai, après la défaite de Trump, c’est un fait, mais mieux vaut tard que jamais. C’est ainsi que Michel Guerrin, rédacteur au Monde, a publié le 22 janvier un article que j’aurais volontiers signé.

Je citerai donc l’homme du Monde: «il y a aussi un antisémitisme qui monte dans la communauté noire radicale, pour qui le juif est d’abord un blanc. Le conflit israélo-palestinien et le fait que nombre d’intellectuels juifs se sont opposés au radicalisme identitaire (…) ont joué aussi. Cet antisémitisme est présent dans le puissant mouvement Black Lives Matter qui lutte contre le racisme dont les noirs sont victimes.… Le mouvement parle de «génocide» palestinien, organise des manifestations où l’on a pu entendre «Tuez les juifs!», est proche du leader de Nation of Islam, Louis Farrakhan , qui a fait l’éloge d’Hitler…»

Ainsi, la société française a tort de se battre la coulpe et d’accepter sans mot dire d’être insultée à longueur de journée.

Il existe dans l’arsenal judiciaire le délit de diffamation raciale. Il existe également le délit de diffamation à raison de l’appartenance à une nation. Et c’est la nation française que l’on insulte chaque jour chez elle et à toute heure, sans qu’elle ait même l’idée de vouloir se défendre.

Je peux répondre enfin à la question: «un pays, une nation, sa société, peuvent-ils se permettre d’être insultés systématiquement, obsessionnellement, injustement?». Non.

 

Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox. Son dernier ouvrage Névroses médiatiques. Le monde est devenu une foule déchaînée est paru chez Plon.

Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

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