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  • Morts des dealers de Saint-Ouen : un écosystème mafieux en Seine-Saint-Denis, par Gabriel Robin.

    © DR

    Dans la nuit du 14 au 15 septembre, deux jeunes hommes ont été assassinés à Saint-Ouen, ville de Seine-Saint-Denis. Un d’entre eux était à peine sorti de l’enfance, il se prénommait Tidiane Bagayaoko et était âgé d’à peine 17 ans. L’autre personne ciblée dans cet assassinat s’appelait… Sofiane Mjaiber. Sous contrôle judiciaire pour une tentative d’homicide volontaire en 2017, il était surtout connu pour son militantisme associatif et sa proximité avec l’ancien maire PCF de la ville.

    10.jpgLa série Engrenages diffusée depuis huit saisons sur Canal + n’est pas une fiction. Les liens unissant la voyoucratie de la banlieue parisienne – sortie de l’âge de l’enfance de l’art et désormais organisée en clans mafieux – et les pouvoirs politiques et économiques ont toujours suscité l’interrogation. Bien évidemment, de pareils soupçons sont extrêmement difficiles à prouver et plus encore à révéler. Il a toujours été dangereux de s’attaquer aux profitables entreprises commerciales occultes des criminels capables de prendre le risque d’éliminer physiquement leurs ennemis.

    Qui pourra toutefois croire que le marché de la drogue francilienne, pesant plusieurs milliards d’euros de chiffre d’affaire annuel, ne profite qu’à quelques lycéens amateurs de rap et s’exprimant en argot ? Le gâteau est bien trop gros pour ne pas attirer les convoitises et être réinjecté dans l’économie légale, sur le principe bien connu du blanchiment d’argent via la création de restaurants, bars à chicha, projets immobiliers et autres garages automobiles.

    Longtemps, l’association SOS Racisme fut ainsi suspectée d’alimenter sa caisse noire de manière douteuse, ce qui conduira en 2009 au placement en garde à vue de nombreux cadres par la brigade financière dans le cadre d’une enquête sur des mouvements de fonds suspects. En 2015, le président de SOS Racisme 80 était condamné à six mois de prison ferme pour escroquerie aux subventions. La droite n’est d’ailleurs pas en reste.

    Du reste, la mairie employait aussi Lynda Benakouche, ex-épouse de Jean-Christophe Soumbou du « gang des barbares » responsable de la mort – après plusieurs séances de torture – d’Ilan Halimi

    Un homme aussi connu que Serge Dassault aurait entretenu des relations troubles avec les dealers des Tarterêts à Corbeil-Essonnes, souvent eux-mêmes cachés sous le masque de « militants associatifs » et principaux interlocuteurs de l’exécutif municipal. Le père des rappeurs de PNL, l’ancien braqueur d’origine pied-noir et corse René Andrieu, a voulu révéler la combine en diffusant plusieurs vidéos dans lesquelles on peut l’entendre demander à l’industriel de lui donner « ce qu’il lui devait » après avoir vécu en exil protégé en Corrèze, chez Jacques Chirac et François Hollande. Quelques mois plus tard, monsieur Andrieu était visé dans une tentative d’exécution par balles…

    À Bobigny, mairie longtemps dirigée par le centriste Stéphane de Paoli, proche de Jean-Christophe Lagarde, un personnage comme Kianoush Moghadam avait été engagé en tant que directeur du développement territorial de la ville pour la modique somme de 5.650 euros par mois. Il avait été accusé par une autre élue, appelée Sabrina Saïdi, de violences en réunion… Du reste, la mairie employait aussi Lynda Benakouche, ex-épouse de Jean-Christophe Soumbou du « gang des barbares » responsable de la mort – après plusieurs séances de torture – d’Ilan Halimi.

    Nous ne sommes ici qu’en surface des choses, effleurant à peine la surface émergée de l’iceberg mafieux d’un narco-département sorti de la France, pire exemple d’une région entière gangrénée par la corruption et la violence de la rue. Sofiane Mjaiber en est un exemple parmi d’autres. Lui était ami avec le député « insoumis » Eric Coquerel et sa suppléante Manon Monmirel qui a un jour écrit sur Twitter : « Que la France et tous les Français aillent niquer leurs mères. Pays de fascistes ».

    Le dealer très défavorablement connu des services de police peut être vu sur ses anciens réseaux sociaux en photo avec ces cadres de La France Insoumise, restés bien silencieux après la révélation des évènements. Il faut dire que cela fait tâche. Le PCF de Saint-Ouen a en revanche tenu à s’exprimer en  quelques mots : « Nombre de militants communistes ont eu l’occasion de connaître Sofiane et d’apprécier ses qualités humaines, sa joie de vivre et son intelligence. Apprendre son assassinat, est un grand choc, qui suscite tristesse et colère. L’escalade de la violence sur fond de trafic de drogue a emporté deux jeunes hommes qui auraient dû avoir leur avenir devant eux. Ils sont victimes d’une guerre qui les dépasse. (…) Le tout sécuritaire, la politique du chiffre, a fait preuve de son inefficacité pour lutter contre le trafic. »

    On s’étonnera que Mediapart, pourtant prompt à enquêter pour la plus petite affaire d’assistants parlementaires, n’ait jamais jugé bon s’investir sur la question du narcotrafic francilien et de ses liens visiblement étroits avec la classe politique la plus laxiste

    Il faut vraiment n’avoir honte de rien pour affirmer que le « tout sécuritaire a prouvé son inefficacité » quand on accueille dans ses rangs des caïds en activité. Dans le 9-3, comme dirait le rappeur Lacrim, ça « brasse au max ». Les caïds s’adoubent et se respectent. On s’étonnera que Mediapart, pourtant prompt à enquêter pour la plus petite affaire d’assistants parlementaires, n’ait jamais jugé bon s’investir sur la question du narcotrafic francilien et de ses liens visiblement étroits avec la classe politique la plus laxiste.

    Féodaux entretenant des clientèles, les membres de l’extrême gauche de Seine-Saint-Denis ont transformé le département abritant la nécropole des rois de France en dépotoir à ciel ouvert dont les maîtres sont les trafiquants, les migrants, les associations et islamistes – lesquels sont parfois les seuls en mesure de diminuer l’emprise des dealers, ce qui est un comble ! -. Ils ont trahi la France, trahi les habitants de Seine-Saint-Denis qu’ils ont livrés à l’arbitraire de la rue. Ils sont coupables et seront un jour jugés devant l’Histoire.

    Source : https://lincorrect.org/

  • L'écologie politique aujourd'hui. Partie 1 : Les Verts du XXIe siècle, héritiers des royalistes d'antan ?, par Jean-Phil

    Les élections municipales de 2020 « virent au vert », affirmait un observateur au soir de la « vague verte » qui s’empare, avec des scores parfois sans appel, de grandes villes, voire de métropoles qui semblaient promises « ad vitam æternam » aux partis « sérieux », c’est-à-dire de la droite et de la gauche classiques et « républicaines », ce dernier adjectif n’indiquant pas grand-chose, en fait, sur l’attachement des susdits aux institutions de la République…

    jean philippe chauvin.jpgMais la très forte abstention, peu surprenante au regard de la situation autant psychologique que politique, ne peut tout expliquer, loin de là, et, en démocratie électorale, « les absents ont toujours tort », ce que soulignait d’ailleurs le premier ministre lui-même dans son intervention havraise du soir. Si les Verts (Europe Ecologie-Les Verts, selon leur étiquette) peuvent conquérir des municipalités, c’est aussi parce qu’ils correspondent à la nouvelle sociologie des grandes villes : un journaliste, parlant en terme de classes, signalait qu’ils représentaient le nouveau « vote bourgeois » quand les classes plus populaires, désormais, désertaient les urnes pour préférer des formes d’action directe (Gilets jaunes, par exemple) ou des stratégies d’indifférence ou de retrait volontaire, motivées par le « déni » parlementaire du référendum de 2005 et par les impasses du dilemme « populistes ou démocrates » qui conforte toujours un peu plus le Système contemporain au profit d’un « pays légal » qui sait se renouveler éternellement sans menacer son Pouvoir…

     

    Bien sûr, les Verts appartiennent au camp de la Gauche avec, parfois, une pointe de sectarisme qui, dans les cas extrêmes, n’a rien à envier à celui des partisans robespierristes de La France Insoumise ; bien sûr, leur idéologie s’inscrit dans l’européisme et le mondialisme tout en dénonçant les souverainismes et nationalismes qui, pourtant, peuvent représenter des formes « populaires » de contestation et d’affirmation politique des nations historiques ; bien sûr, ils paraissent plus attentifs à la circulation des vélos en ville qu’à la sécurité des citoyens et des commerces en périphérie ; bien sûr… Mais, au-delà de cela, leur écologisme, pour incomplet et opportuniste qu’il soit, mérite l’attention, et il faut bien reconnaître que c’est, en démocratie, le rapport de forces qui peut faire, aussi, bouger les choses : les royalistes, observateurs attentifs mais trop souvent passifs ou impuissants, ne peuvent le négliger ou le bouder s’ils veulent peser en politique. Car, ne l’oublions pas, les royalistes ont été, historiquement, les premiers à évoquer et à défendre l’environnement, ne serait-ce que face aux principes et effets de la Révolution qui, au nom de la Liberté individuelle et de la Propriété privée libérale, a livré les forêts et les terres aux appétits d’une bourgeoisie urbaine plus soucieuse de profits immédiats que d’investissements sur le long terme. Quand la Révolution française en ses temps républicains s’exclame « Du passé, faire table rase », cela se traduit aussi par la destruction des forêts et des bois (environ 3 millions d’hectares déforestés depuis 1789 jusqu’en 1800…), et ce sont bien les Chouans qui, réfugiés dans les zones de bocage ou les bois de l’Ouest, paraissent comme les meilleurs défenseurs de ces arbres qui les protègent en les cachant… Le royaliste Chateaubriand, quant à lui, ne cesse de se lamenter, et même avant la Chouannerie, du « désert » qui progresse au sein même du pays ! Le XIXe siècle cherchera à réfréner le mouvement de déforestation mais il accentuera de façon dramatique les pollutions par l’industrialisation et l’urbanisation, malgré les dénonciations d’un Barbey d’Aurevilly et d’un Paul Bourget, fervents royalistes et inquiets des conséquences, y compris environnementales, du monde qui naît des révolutions, française et industrielle, en l’espace de moins d’un siècle… Enracinés, comment les royalistes pourraient-ils négliger ce qui nourrit ou assèche la terre, eux qui y sont fondamentalement attachés avec la volonté de transmettre l’héritage des temps passés et de le faire prospérer ?

    Dans ces dernières années, les royalistes du Groupe d’Action Royaliste ont soutenu le refus d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes ; dénoncé l’artificialisation abusive des périphéries urbaines et des campagnes, littorales ou agricoles ; milité contre l’abattage des grands arbres (à Rennes, par exemple) et pour la préservation de la biodiversité, florale ou animale ; etc. Aussi, quand ces thèmes sont portés par d’autres, plus audibles et mieux considérés (en particulier par les médias qui, d’une certaine manière, choisissent « leurs » écologistes), pourquoi devrions-nous nous plaindre ? Durant des années, le combat écologiste, largement moqué par une Droite libérale qui ne valait, sur ce plan-là, guère mieux que la Gauche social-démocrate, paraissait comme un combat d’arrière-garde réservé à quelques utopistes chevelus ou à de vieux propriétaires traditionalistes, accrochés à leurs paysages anciens, entre landes et talus… Et, malgré les vibrants discours des caciques des grands partis sur le « développement durable » (un oxymore ?), ce sont bien le bétonnage et l’arboricide urbain, les transports aériens polluants et la mondialisation énergivore, etc. qui poursuivaient irrémédiablement leurs progrès et leurs dégâts : il a fallu l’épreuve du confinement pour, enfin (mais sur un temps trop réduit), voir diminuer les pollutions liées au rejet de gaz à effet de serre ou de particules fines dans l’atmosphère ! Il est d’ailleurs possible que cette période durant laquelle la nature a repris quelques uns de ses droits ait aussi motivé, ou plutôt conforté le choix de nombreux électeurs citadins pour les listes se réclamant de l’écologie.

     

    Je connais néanmoins toutes les limites de cette poussée électorale des Verts, liées souvent à leurs propres conceptions de l’écologie et de la politique qui ne sont pas forcément les miennes ni celles des royalistes en général. La complaisance de certains de leurs nouveaux élus municipaux envers les communautarismes contemporains, leur strabisme politique, leur inclination aux utopies européistes et mondialisées ne me sont guère agréables à lire et à entendre, et je ne les partage pas. Mais, une fois nos précautions prises et nos préventions affirmées, il convient de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain : nombre de leurs électeurs et, même, de leurs militants ont la volonté de changer le cours de la mondialisation libérale et écocide, et de préserver ce qui peut et doit l’être, y compris à rebours des grandes tendances de la métropolisation et de la société de consommation, vite revenue de son évanouissement du printemps confiné. Pourtant, il n’est pas inutile de penser l’écologie au-delà même des partis qui s’en réclament : l’écologisme intégral, né puis théorisé au sein du petit monde royaliste dans les années 1980, pose la question de la nature même de la société mais aussi de l’homme qui y vit, et de son rapport à l’environnement, non pour nier les conflictualités mais pour les maîtriser et les apaiser sans détruire ni l’un ni l’autre…

     

     

    (à suivre)

  • Nous feront-ils enfin préférer le train ?, par Natacha Polony.

    Source : https://www.marianne.net/

    "Il y a quelque chose de tristement comique à voir le nouveau Premier ministre nous promettre des trains de nuit, du fret ferroviaire, et tout ce que les énarques de la SNCF ont consciencieusement massacré depuis quelques années", explique Natacha Polony dans son édito de la semaine.

    On pourrait appeler ça le « coup du tramway ».

    Pendant des années, on démantèle les réseaux de tramway qui couvrent les grandes villes de France en expliquant à quel point c'est ringard. Puis on s'avise qu'un transport en commun fonctionnant à l'électricité est écologique, pratique et utile aux plus défavorisés, et la France se recouvre de réseaux de tramway, tout le monde s'empressant de célébrer la modernité des maires qui ont ainsi réveillé leur ville…

    Trop ringards ?

    La dernière liaison Paris-Côte d'Azur par train de nuit, héritière du mythique Train bleu, a fermé voici trois ans dans l'indifférence générale. Des lignes de nuit qui quadrillaient la France, il ne reste que Paris-Briançon et Paris-Rodez, à une fréquence si rare qu'elle décourage les plus entreprenants. Les trains de nuit ont quasi disparu en France, considérés comme ringards par tous ceux pour qui la modernité consiste à aller le plus rapidement possible d'un point à un autre. L'avion low cost a écrasé le marché. Accessoirement, ne pas payer son carburant au véritable prix aide à rester compétitif. Le train de nuit, cette vieillerie pour jeunes appelés en permission, n'a pas survécu aux choix de la SNCF de systématiquement privilégier le TGV.

    Quoi de plus rationnel, pourtant, que de gagner deux demi-journées de vacances en voyageant de nuit ? Ceux qui ne l'ont jamais connue peuvent-ils comprendre la magie de s'endormir à Paris, dans une gare fourmillante, et de se réveiller face au bleu intense de la Méditerranée, ou dans les vertes collines du Pays basque ? Trop coûteux, estimait la direction de la SNCF, qui avait tout fait pour vider ces trains, les accusant ensuite de n'être pas rentables. Et puisque ladite SNCF est désormais, non plus un service public, mais une entreprise à but lucratif, la rentabilité est son horizon, sa raison d'être, son credo…

    La question du Fret

    Il y a quelque chose de tristement comique à voir le nouveau Premier ministre nous promettre des trains de nuit, du fret ferroviaire, et tout ce que les énarques de la SNCF ont consciencieusement massacré depuis quelques années. Le fret ferroviaire a baissé en France de 15 % ces dix dernières années. Il faut dire qu'il coûte 30 % plus cher que le fret routier, ce qui, là encore, s'explique en partie par des exonérations de taxes sur le carburant. Mais surtout, la politique de la SNCF, qui a voulu à toute force pousser le TGV, a été de sacrifier le fret, de lui faire absorber tous les retards, tous les incidents, pour améliorer l'image du train à grande vitesse et satisfaire les clients particuliers au détriment des entreprises, qui ont pourtant besoin d'une précision absolue dans la livraison de leurs marchandises. Résultat, le fret ferroviaire représente en France 9 % du trafic de marchandises, contre 18 % ailleurs en Europe. De même que les trains de nuit restent présents en Autriche, en Italie ou en Espagne, alors que la France les a éradiqués.

    On se doute que le bilan ne sera jamais dressé, que la facture ne sera jamais présentée, et qu'on sera prié de passer à la suite, d'« aller de l'avant » plutôt que de « regarder en arrière ». Pendant des années, le très médiatique Guillaume Pepy, qui, bien avant Emmanuel Macron, avait montré combien libéraux de droite et de gauche communient dans la même pensée, a été adulé par les journalistes, soutenu par les politiques et conforté par tous dans ses choix de communicant « moderne ». Se soucier de l'entretien des réseaux et de la desserte des villes moyennes, c'était d'un vulgaire !

    La réindustrialisation en filigrane

    Toutes ces grandes intelligences s'aperçoivent donc que le train est un moyen de transport écologique - surtout dans un pays qui a fait le choix de l'énergie nucléaire plutôt que des centrales à charbon - et que le maillage du territoire par les lignes ferroviaires a participé, historiquement, au développement équilibré du pays, et donc à l'adhésion de tous à une République qui garantissait dans chaque territoire les services publics et aménagements nécessaires à la vie de ses citoyens. Aujourd'hui, les habitants d'Aurillac (Cantal) ou de Bourbon-l'Archambault (Allier) savent combien l'égalité des chances est une vaine promesse quand la rentabilité et le court terme guident les politiques publiques.

    Les belles promesses de Jean Castex sont-elles autre chose qu'un écran de fumée avant 2022, une sympathique esbroufe pour nous vendre un supposé « monde d'après » ? Comme pour la réindustrialisation de la France, le développement du fret ferroviaire ou des lignes secondaires ne se décrète pas. Si, dans un an ou deux, la ligne de fret Perpignan-Rungis, dont on nous promet désormais le maintien, n'a pas conquis de nouveaux clients grâce à un effort de compétitivité, de ponctualité, de qualité de service, de brillants gestionnaires nous expliqueront à nouveau qu'elle n'est pas rentable et qu'il faut la fermer.

    L'état de la France et de ses infrastructures n'est pas le fruit de la fatalité mais de l'échec d'élites pétries d'une idéologie délirante, totalement oublieuse des intérêts des citoyens. Le réel, désormais, les rattrape. Mais réparer les dégâts prendra du temps. Encore faudrait-il que ceux qui nous ont envoyés dans le mur avec morgue et certitudes nous vendent autre chose que des postures et des promesses.

  • Municipales : Quatre enseignements, par Michel Corcelles.

    Quatre enseignements de l’élection municipale du 28 juin laissent penser que « la crise » que nous traversons ira s’amplifiant.

    1/ même si, en soi, un taux d’abstention ne met pas en question la légitimité des élus, en revanche le constant accroissement du dit taux illustre un processus de dégradation de l’engagement civique. Avec une abstention estimée à 59,5 % le 28 juin L’abstention est ainsi estimée 59,5 % supérieure même à celui d’élections européennes pourtant peu mobilisatrices. Psychologiquement les comparatifs sont plus révélateurs des comportements et du « mouvement » social que les chiffres absolus.

    Si tant est qu’un taux d’abstention traduise la force du lien entre le citoyen et les institutions, celui du second tout des municipales montre que jamais ce lien n’a été aussi faible

    1er enseignement  : Plus que jamais le taux d’abstention révèle la coupure «  Société civile  »/Partis politiques ou si on préfère pays légal/pays réel.

    2/ Au soir du 28 juin LREM reste le parti disposant d’une majorité à l’Assemblée Nationale et au Parlement. Même si cette majorité s’effrite et nonobstant son insuccès lors du scrutin municipal LREM reste le parti qui gouverne alors même qu’il vient de faire la preuve de son manque d’enracinement dabs le pays. C’est un parti ectoplasmique qui gouverne la France

    Et c’est un parti non moins ectoplasmique qui est le vainqueur de ce 2ème tour. EELV en effet reflète une société permissive, acquises aux réformes inspirée par Terra Nova et d’autres «  réseaux sociétaux  », en connexion aléatoires avec les groupes «  racisés  ». Ce qui s’est passé à Colombes est un fait majeur  : les «  quartiers  » ont déferlés sur le centre-ville dès l’annonce de la victoire des Verts.

    La caractère «  invertébré  » d’EELV (on est à l’opposé de «  l’appareil  » de type communiste) ouvre certes des brèches tactiques (par exemple la présence des amis d’Ellul sur la liste écolo de Bordeaux) ne doit pas faire oublier son «  purisme  » idéologique et surtout sa puissance prospective et «  juvénile  ». On sait, depuis des semaines, la crainte de Macron de devoir affronter Jadot à la présidentielle.

    2ème enseignement  : ce sont deux mouvements ectoplasmiques (sans colonne vertébrale) qui configurent la France  ; deux mouvements donc qui seront incapables de faire face à des ruptures politiques et sociales violentes.

    3/ Le décalage qui est intervenu dans le calendrier électoral a révélé et amplifié la coupure métropoles/zones rurales ou si on préfère pays légal/pays réel. Le 1er tour avait pointé, là ou le résultat était acquis, une stabilité électorale voire un ancrage «  conservateur  » avec des scores parfois flatteurs pour le RN dans les petites communes. Le second tour a montré la puissance de la vague écologiste arrimée ou non aux décombres de la gauche ancienne  : Bordeaux, Strasbourg, Besançon, Grenoble, Tours, Lyon (et la Courly), ce n’est pas rien et dans la plupart des cas ou l’emporte le PS, ou une combinaison «  union de la gauche  » gageons que les écolos sauront être «  le sel de la terre  ». Même à Lille où martine Aubry l’a finalement emporté de justesse, et bien entendu à Paris en attendant Marseille ou Rouen. Presque dans toutes les métropoles.

    3ème enseignement  : entre villes et campagnes ce n’est plus une fracture qui s’aggrave mais un conflit, culturel, social, politique, quasi civilisationnel qui s’installe

    4/ Et les «  partis traditionnels  »  ? Macron les avait sérieusement amputés (et cela suffit à lui témoigner quelque indulgence). Le 2ème tour du 28 juin ne les aura pas encore enterrés. Le PS se survit plutôt bien de Nantes à Rouen et même se revigore à Nancy mais globalement il n’est pas prêt de redevenir l’axe fort de l’opposition. Les Républicains s’en sortent à peu près si on considère le premier tour car le second, malgré Auxerre ou Orléans, témoigne plus d’une honorable survie que d’une résurrection.

    Qui plus est les contorsions électorales de LR, à Toulouse et surtout à Lyon ont déstabilisé profondément le parti. La défaite Wauquiez/Collomb restera emblématique de la fin d’un système.

    Le RN gagne quelques villes sans modifier le paysage à ceci près qu’au royaume des aveugles les borgnes étant rois il peut se prévaloir d’avoir su, surtout dans le Sud, quelque peu rééquilibrer la balance des forces.

    4ème enseignement  : Ces partis ne semblent pas en mesure de répondre aux défis qui pourraient naitre (et naitront vraisemblablement) de la crise qui commence.

    Il ne s’agissait ici que de tirer quelques leçons d’un scrutin tout chaud.

  • Municipales : “Chez les écologistes, c’est la ligne Eric Piolle qui a gagné”, par Mathieu Dejean.

    Le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle, lors d'un événement unitaire avec Audrey Pulvar et Francois Ruffin, dans le cadre des municipales (Jeff Pachoud / AFP)
     
    Les écologistes ont remporté de nombreuses victoires au second tour des municipales le 28 juin. En sommes nous à un tournant de l'écologie politique ? Peut-on parler de “vague verte” ? La sociologue Vanessa Jérôme, spécialiste de l'écologie politique en France, analyse ces résultats.

    Dans la foulée de leur réussite aux élections européennes de mai 2019, où ils étaient arrivés en troisième position, les écologistes ont réalisé une percée spectaculaire au second tour des municipales le 28 juin.

    2.jpgSouvent en alliance avec les gauches, ils ont en effet remporté plusieurs villes de plus de 100 000 habitants, comme Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux et Strasbourg. Peut-on pour autant parler de “vague verte” ? Quelles leçons la gauche doit-elle tirer de ce scrutin ? Nous avons interrogé la sociologue Vanessa Jérôme, spécialiste de l'écologie politique en France.

    Ces élections municipales sont-elles un tournant dans l’histoire de l’écologie politique et du parti Europe Ecologie – Les Verts (EELV) ?

    Vanessa Jérôme – Oui, c’est très clairement un tournant. Pour autant, il faut en donner les soubassements. Premièrement, une abstention record, qui pose plusieurs problèmes : très strictement pour les écologistes, celui de se trouver dans des majorités à la fois légitimées par un scrutin régulier, mais dont la représentativité des conseils municipaux et des exécutifs qui seront mis en place pose question. Deuxièmement, c’est évidemment un tournant, mais les résultats des Verts sont depuis toujours en dents de scie. Sur les municipales, ça se voit très clairement. Cette fois-ci ils montent plus haut et plus fort, dans des villes importantes, mais je guette désormais la séquence régionale. Car dans la tête des écologistes, les municipales étaient le premier pas de conquête du pouvoir par le bas, par l’écologie des territoires, avant les régionales et la présidentielle. C’est un tournant d’un point de vue électoral, mais ce tournant dit-il quelque chose de la prise du pouvoir écologiste qui vient ? On ne sait pas.

    On a le sentiment que ces résultats reflètent les mouvements sociaux pour le climat qui ont secoué la rue depuis 2018. Est-ce le cas ?

    Oui, très clairement, ce qui pose d’ailleurs un problème dans l’interprétation des résultats. Je ne reprends pas pour ma part le vocable de la “vague verte”, que je ne trouve pas pertinent. Ce qu’on voit, c’est que les sociétés s’écologisent à vitesse grand V, c’est-à-dire proportionnellement au fait que la crise climatique, la crise sanitaire et leurs conséquences économiques se font sentir dans les pays riches occidentaux, et sur les corps d’hommes blancs cravatés de plus de cinquante ans. Mais ce crédit est-il à porter au parti EELV en France ? On n’en saura jamais rien, car il est très difficile de savoir pourquoi les gens votent exactement. De plus, on aurait pu parler de “vague verte” s’ils avaient gagné seuls massivement, mais ce qui ressort des élections d’hier, c’est que plus aucune force de gauche (dont les Verts) ne peut gagner seule. Ça, c’est la vérité des prix d’hier. L’autre vérité des prix, c’est que quand la gauche ne se met pas d’accord, c’est plutôt la ligne socialiste qui ressort gagnante. Le duel a été épique hier à Lille, plein de suspense, mais si on regarde quantitativement, EELV a certes plus de grandes villes qu’avant, mais le PS en a toujours davantage. On assiste donc plutôt à une restructuration des gauches par l’écologie, qu’à une victoire franche, unique et sincère du parti EELV dans toute la France.

    EELV est travaillé par des contradictions au niveau des orientations politiques, qui se sont incarnées ces derniers mois par Yannick Jadot d’un côté, et Eric Piolle de l’autre. Pensez-vous que ces élections ont validé l’une ou l’autre stratégie ?

    La stratégie qui n’a pas marché, c’est la ligne cohn-benditienne, jadotiste, celle de la gagne par le centre et par l’autonomie. On a vu le fiasco à Paris de la candidature de David Belliard et de l’approche de Cédric Villani. Il faut avoir en tête que le parti vert est composé depuis toujours de trois tiers : un tiers d’autonomistes purs et durs, un tiers d’union préférentielle avec le PS, et un tiers d’alliance avec “la gauche de la gauche”. J’ai tendance à dire que Jadot était sur la ligne autonomiste, et qu’Eric Piolle incarne l’option à gauche de la gauche, ou celle des “DDS” (déçus du socialisme). Hier soir, c’est cette ligne-là qui a gagné. Pour la simple et bonne raison que l’option jadotiste n’a même pas été proposée aux électeurs. Il n'y a eu nulle part d’alliance EELV - LREM, ou à géométrie variable sur le centre et la droite.

    Depuis l’arrivée de David Cormand au poste de secrétaire, les cadors verts disaient beaucoup ceci : “On n’est pas là pour reconstruire la gauche, on est là pour construire l’écologie.” En réalité, ils ont fait les deux. La seule chose qu’ils n’ont pas faite, c’est le dragage au centre. La ligne de dragage des déçus du macronisme n’a pas été présentée officiellement aux électeurs. Mais ça ne veut pas dire pour autant que des électeurs qui avaient voté Macron en 2017, et qui croyaient à l’idée “et droite et gauche”, n’ont pas fait le choix de l’écologie dans les urnes hier.

    Difficile de savoir les motivations des électeurs qui ont voté écologiste à ce stade, donc ?

    Pour l’instant, les sondages post-vote d’Harris Interactive en rabattent beaucoup sur l’idée de “vague verte”. D’une part, ils montrent qu’une majorité d’électeurs souhaite qu’un écologiste soit au gouvernement dans le remaniement, et d’autre part, on voit que dans les réformes souhaitées, l’écologie n’est pas structurante. Ce qui arrive en premier dans les souhaits, c’est une réforme pour la décentralisation, ce qui signifie que les gens en ont assez de l’hyperprésidence. La première leçon du scrutin d’hier, c’est d’ailleurs la claque qu’il constitue pour LREM. En deuxième position, on trouve l’augmentation du Smic et des minimas sociaux : les gens veulent de la gauche ! La crise a montré à quel point la France a besoin de ses services publics. Et en troisième position seulement, l’idée de soumettre par référendum les conclusions de la Convention citoyenne pour le climat. C’est une demande d’écologie. Si on en croit ce premier Polaroid, il n’y a donc pas une demande d’écologie radicale… ni radicale d’écologie.

    Ce n’est donc pas la victoire de la “vague verte”, mais celle de l’union de la gauche ?

    C’est à la fois une victoire de la gauche unie, et une victoire de l’écologie, que tout le monde va désormais essayer de s’approprier. C’est maintenant que commence la guerre pour l’appropriation de l’écologie, et pour savoir qui est “le plus écologiste”.

    Et la guerre pour savoir qui va porter les couleurs d’une gauche potentiellement unie en 2022 ?

    Il y a plusieurs scenarii en effet. Jean-Luc Mélenchon n’est pas tout à fait partant pour une candidature unique, et encore moins pour une primaire. EELV et le PS ont commencé hier soir à tirer la couverture à eux, tout en louant l’union. Maintenant, ils vont parler sérieusement de 2022. Mais les urnes ont acté qu’ils ne gagnent pas seuls.

    Propos recueillis par Mathieu Dejean

  • Terrorisme : quand la Macronie patauge.

    Emmanuel Macron rend hommage aux victimes de l'attentat de Montauban (mars 2021).

    En savoir plus sur RT France : https://francais.rt.com/opinions/86032-terrorisme-quand-la-macronie-patauge

    Emmanuel Macron rend hommage aux victimes de l'attentat de Montauban (mars 2021).

    Le criminologue et essayiste Xavier Raufer revient pour RT France sur la politique antiterroriste menée par le gouvernement ainsi que sur les causes d'une menace dont le récent attentat de Rambouillet est l'ultime exemple. 

    3.jpgEncore une policière (administrative) égorgée à Rambouillet, au cri de Allahou Akbar, «Dieu est le plus grand». Sur le champ va s’installer le théâtre d’une routine où chacun connaît son rôle : le prési­dent de la République lance un martial «on ne lâche rien» et reçoit des victimes. La police antiterro­riste arrête des proches de l'assassin. Une nouvelle loi opportune est décrétée afin de montrer que l'Etat de droit accomplit son devoir. Une loi supplémentaire : depuis novembre 2015 (Bataclan, etc.), entre les lois, décrets, questions prioritaires de constitutionnalité, c’est sur cinq années pleines d'une vingtaine de ces textes qui ont été rédigés de circonstance. Mais voilà, les faits sont là, encore une policière égorgée.

    Peut-on questionner cette persistance terroriste désormais rare en Europe ? Le sérieux du présent combat antiterroriste ? La compétence des dirigeants qui l'animent ? La réponse est négative : immédiatement à cet énoncé, quelque ministre vous traite de «vautour» ou vous accuse de «récupération». Pour tenter de comprendre, il s’agit de faire l’exercice en partant du sommet de la pyramide. La Ve république est une monarchie bancale, c’est une banalité que de le souligner. La vision du président, ses réflexes et réticences, sont décortiqués par la nomenklatura, préfets, directeurs d'administration : tous savent que leur sort dépend du souverain plaisir. Dès 2017, l'élite courtisane comprend que le régalien n'est pas dans le tempérament du nouveau monarque... Il semble que dans sa tête, Emmanuel Macron est un banquier d'affaires, dont le monde se situe entre la city de Londres et Wall Street, ces hauts lieux de la puissance économique avec Davos en exemple idéologique, idéologie prenant l'Etat-nation pour la pénible survivance d'un passé obscur d'avant l'émergence des Gafam et de la Silicon Valley.

    Ce fameux Etat-nation où cependant doit s'exercer le régalien, dont il est la raison d'être.

    Une preuve ? L'affaire Benalla la fournit. Chaque policier ainsi que l'ensemble des forces de l'ordre haïssent le barbouzage des bas-fonds du pouvoir. Une des premières maladresses insignes d'Emmanuel Macron ou bien un profond mépris ? Un mauvais signe en tout cas.

    Le second symptôme inquiétant, la réflexion sur la «politique de la ville» – dont la topographie importe tant pour la sécurité publique, ces lieux où éclatent les émeutes. Emmanuel Macron survole un instant la chose... ébauche un «Conseil présidentiel des villes» ? Soudain, mandaté sur le sujet, M. Borloo est renvoyé à sa niche: depuis règnent l'indifférence et le quasi-abandon de tout projet concret ou porteur pour notre pays.

    Or les quartiers désignés par cette «politique de la ville» fournissent le terreau du crime organisé et du terrorisme. Ils sont la couveuse des hybrides entre terreur et crime, à l’instar de Mohamed Merah et autres. Arpenter ce terreau, ne jamais le quitter des yeux, fonde la sécurité de la France. Il s’agit là d’un fondement philosophique : «Ne pas comprendre la nature d'un mal qui vous menace est une situation hautement périlleuse. Comment pourrait-on s'imaginer avoir triomphé de ce dont on n'a pas compris la nature ?» (François Fédier, Entendre Heidegger, 2008)

    Un tableau désastreux peint sur fond d'immigration hors-contrôle. Si l'islamisme est l'ennemi, comme aiment à le dénoncer messieurs Macron et Darmanin, il est pour le moins surprenant que «notre» immigration provienne surtout de pays où sévit le fléau islamiste, d'où sa propagande happe nos esprits faibles ou torturés, nichés dans ces quartiers perdus. Là où l'Etat ne contrôle presque plus rien. Or depuis 2017, rien d'officiel n'est dit sur ce point.

    Un échelon plus bas, jaugeons notre appareil antiterroriste. La Direction générale de la sécurité intérieure française n'est pas un réel service antiterroriste : elle suit toutes les menaces externes ciblant la France, dont l'espionnage sous toutes ses formes. Or si cer­taines de ses missions exigent le secret absolu et permanent, long cours et patience, infil­tration de réseaux, retournement d'agents, la lutte antiterroriste exige, elle, des qualités et une temporalité radicalement anti-éthiques.

    Au rythme où évolue le terrorisme, au vu de sa nature protoplasmique, l'exigence pour le contrer est ici l'agi­lité, la vision précoce, l'alerte subite. A l’image d’un terrain de jeu de rugby, le ballon, extrait au plus vite de la mêlée, doit passer au plus vite à qui marquera le but. Exiger d'une seule et même en­tité des qualités si antinomiques, c'est risquer qu'elle fasse tout à moitié bien. Coordinateur de la lutte antiterroriste, M. Nunez évoque le djihadiste assassin de Rambouillet, au «profil très dif­ficile à suivre» : par qui et pourquoi ? Au fond, un diagnostic analogue.

    Remédier à cette difficulté est une prérogative souveraine. Mais si le souverain ap­précie mal le problème, son origine, son armée, il ne peut rien régler. Bien sûr, à chaque ti­mide re­proche, après chaque échec, le service exige des moyens, des hommes. Il crie au loup, au futur bain de sang – renforçant encore sa forteresse mais s'éloignant du terreau cri­minalo-terroriste ci-dessus évoqué.

    En France, le personnel de l'antiterrorisme, ses cadres, sont pourtant classés parmi les meilleurs d'Europe. Leur longue et profonde expérience collective est inégalée. Où se situe le problème, en ce cas ? Chez nos voisins britanniques, un historien qualifia un jour cruellement le massacre des braves Bob­bies de 1914-1918 du fait de généraux ineptes : «Des lions conduits par des ânes». Notre grand respect des institutions de l'Etat nous interdit bien sûr d'appliquer la formule au cas fran­çais – mais quand bien même, l'image est forte.

  • À Marseille, la tournée médiatique d’un pouvoir impuissant, par Natacha Polony.

    Il n’y a pas de réponse unique à l’horreur qui se banalise dans les quartiers tenus par des dealeurs.
    Hannah Assouline

    Reconstruire la République, à Marseille comme ailleurs, ce n’est pas envoyer davantage de policiers, c’est avant tout instituer des citoyens là où il n’y a plus que des brutes toutes-puissantes, ceux qui les subissent et ceux qui les craignent ou aspirent à les rejoindre, rappelle Natacha Polony.

    C’est la vertu des campagnes électorales : ce qui relevait du banal fait divers, dont les épigones bêlants du bourdieusisme nous expliquaient que cela ne signifiait rien et ne servait qu’à enfermer le bon peuple dans une logique « sécuritaire » pour le détourner des vrais sujets, devient un objet politique. On s’entre-tue dans les rues de Marseille. Il y a déjà longtemps que le trafic de drogue gangrène les quartiers de nombre de villes françaises. Longtemps que l’on constate que la gangrène gagne désormais des villes moyennes, des zones autrefois paisibles, modifiant la sociologie, détruisant l’équilibre de vie, instaurant la loi de la jungle en lieu et place de la loi de la République.

    Cette fois, Emmanuel Macron se rendra sur place. Parce qu’il a bien compris que son point faible, dans cette campagne électorale, se situera là. C’est un paradoxe, d’ailleurs. Car il y aurait bien d’autres éléments à mettre au débit du président sortant. En fait, l’échec total de ce qui constituait le cœur de son programme de 2017, ce fantasme selon lequel, si on joue les bons élèves en appliquant toutes les mesures de dérégulation, pardon, les « réformes » réclamées par Bruxelles et Berlin, on obtiendra en échange un infléchissement de ces choix monétaires et budgétaires qui ruinent l’économie française et la mettent en concurrence avec des pays sans le moindre droit social ou environnemental. Eh bien, non ! Rien. Des mots, de la com, mais l’éradication du tissu industriel français se poursuit sans qu’à aucun moment la France se saisisse des moyens en sa possession pour favoriser ses emplois. Mais les sujets de sécurité sont plus spectaculaires. Ils font de meilleures images qu’une PME qui ferme et une ville moyenne qui meurt.

    Numéro de duettistes

    Comme image, il y a donc eu le numéro de duettistes habituel : Gérald, le petit tout raide, et Éric, le grand tendre. Darmanin expliquant au maire de Marseille que les morts de ces derniers jours sont la preuve que la police gagne du terrain, et lui lançant finalement qu’il n’a qu’à mettre des caméras de surveillance, et Dupond-Moretti annonçant des postes et des moyens. On peut concéder au ministre de la Justice qu’il est le seul à pouvoir se prévaloir d’une augmentation du budget de son ministère après des décennies d’abandon. Mais ceux qui réclament toujours plus de policiers, plus de juges, au moment même où l’on augmente leurs effectifs, se rendent-ils compte que, dans ce tonneau des Danaïdes, ce sont des quartiers entiers qui se noient, des vies que l’on gâche, la promesse républicaine que l’on salit ?

    « Des phrases, du vent. Pourquoi ? Parce qu’on ne peut pas condamner la dérégulation et la destruction de l’État dans les quartiers tout en la prônant dans tous les pans de l’économie. »

    Marianne a écrit maintes fois que l’État ne consacrait plus suffisamment de moyens à ses missions régaliennes. Augmenter les effectifs de fonctionnaires là où ils agissent directement au service du public est évidemment nécessaire. Mais cela revient à arroser le désert si l’on ne commence pas par deux préalables : d’abord, réorganiser l’action de ces juges et de ces policiers pour limiter la bureaucratie qui ronge une part essentielle de leur temps ; ensuite, faire en sorte que l’ensemble de l’appareil d’État se donne pour mission de sanctionner de façon rapide et exemplaire toute infraction à la loi et considère que le sentiment d’impunité qui règne dans certains quartiers est une forme d’agression contre chaque citoyen de ce pays.

    Pathétique posture martiale

    Les postures martiales du ministre de l’Intérieur ont cependant quelque chose de pathétique. Il y aura bientôt vingt ans, Nicolas Sarkozy accédait à ce poste avec les mêmes mimiques, la même façon de surjouer l’autorité. Des phrases, du vent. Pourquoi ? Parce qu’on ne peut pas condamner la dérégulation et la destruction de l’État dans les quartiers tout en la prônant dans tous les pans de l’économie. En 1999, le philosophe Jean-Claude Michéa publiait un court texte, la Caillera et son intégration, analysant en quoi les caïds de banlieue, avec leur tribalisme et leur appétit de prédation, étaient la forme la plus accomplie de l’individu capitaliste. Encore ne connaissait-il pas les réseaux sociaux et leur formidable amplification de cet appétit consumériste qui valorise l’argent facile et ridiculise l’effort, le civisme et le don de soi.

    Il n’y a pas de réponse unique à l’horreur qui se banalise dans les quartiers tenus par des dealeurs. Libérer les policiers de la lutte contre les consommateurs de drogue pour consacrer les effectifs au démantèlement des gros réseaux pourrait être un élément. Marianne a déjà plaidé pour que l’on réfléchisse à une légalisation du cannabis – avec monopole d’État, unique condition pour ne pas laisser une fois de plus la jungle capitaliste gagner un juteux marché. Mais la lutte contre la corruption de l’argent facile passe aussi par l’éducation. Non pas un catéchisme façon Gérald Darmanin, « la drogue, c’est de la merde », mais un travail de fond de l’Éducation nationale sur l’apprentissage de la loi morale, la maîtrise des pulsions et le respect des règles collectives (ce qui passe très tôt par la sanction).

    Reconstruire la République, à Marseille comme ailleurs, ce n’est pas envoyer davantage de policiers, c’est avant tout instituer des citoyens là où il n’y a plus que des brutes toutes-puissantes, ceux qui les subissent et ceux qui les craignent ou aspirent à les rejoindre.

    Source : https://www.marianne.net/

  • Identitaire ? Un synonyme de démocrate !, par Christian Vanneste.

    Le premier à mon bureau de vote, ce matin du 27 Juin 2021… et le seul jusqu’à ce que je le quitte après avoir risqué la phrase du Dîner de cons, “c’est pas bon signe”, j’ai retraversé la ville de Tourcoing où je suis né, où j’ai travaillé, où j’ai été élu, pour rentrer chez moi puisque j’y habite toujours. 

    christian vanneste.jpgLes changements sont importants, notamment pour les commerces, les cafés et les restaurants. Les bonnes maisons dont la réputation attirait la bourgeoisie locale ne sont plus qu’un souvenir, l’exotisme a envahi la restauration entre kebab et sushi, et je me remémore avec nostalgie les sorties de messe du dimanche qui jetaient la foule des fidèles sur la place animée, avec ses nombreux commerces “de bouche”. Ce matin, on aurait pu citer le trait d’humour de Tristan Bernard à qui un ami demandait une invitation pour une de ses pièces : “venez armé, l’endroit est désert”. Malgré tout, l’urbanisme du centre s’est amélioré depuis des décennies, des équipements collectifs ont été réalisés, les monuments et édifices patrimoniaux restaurés, comme l’Eglise Notre Dame des Anges en ce moment. C’est une lutte entre une certaine volonté de demeurer soi-même et le changement puissant, permanent et irréversible. Tourcoing, ville industrielle et ouvrière quand je suis né, mais moins populaire que sa voisine Roubaix, avec des maisons en front de rue mais sans les courées qui caractérisaient cette dernière, n’a jamais été marquée par une activité commerciale rayonnante, en raison de sa proximité de Lille et de la Belgique. Mais, aujourd’hui, ses rues commerçantes disparaissent les unes après les autres. Même les voies piétonnes du centre comptent nombre de boutiques fermées. Les magasins spécialisés sont résiduels : l’unique librairie demeure bien seule. Avec près de 100 000 habitants, Tourcoing est devenue une grosse cité-dortoir dont l’attrait tient à la fois à sa présence dans une grande métropole, et aux prix modestes de l’immobilier, surtout si vous n’êtes pas une cible fiscale sans défense devant les impôts locaux qui, eux, sont élevés. Aussi, on habite à Tourcoing, mais on n’y vit pas, et on ne se sent guère tourquennois. L’identité tourquennoise est en voie de disparition : l’importance de l’abstention en est le signe. Auparavant commune très civique au début de la Ve République lorsqu’elle votait gaulliste, elle bat maintenant des records d’abstention, avec 75% aux municipales et 80% la semaine dernière. L’importance de l’immigration, l’absence d’assimilation, la faiblesse de l’intégration dans certains quartiers font atteindre à ceux-ci des sommets plus élevés encore. Mais dans l’ensemble de la ville, les esprits ne sont guère mobilisés par son avenir, ni intéressés de savoir qui est en charge de la municipalité. Ses élus, ceux du département, de la région, et même maintenant les deux députés qui représentent ses citoyens, ne sont plus que des ombres lointaines. La vie et ses préoccupations sont ailleurs.

    C’est pourquoi, il faut relier la citoyenneté et l’enracinement, la citoyenneté et l’identité. Il n’y a jamais eu de démocratie chez les peuples nomades. Il suffit d’avoir un chef, un chef de guerre le plus souvent. Chez les peuples sédentaires, ceux qui vivaient de la terre ou ceux qui dans les cités veillaient à la fabrication artisanale puis industrielle et aux échanges, l’identification à un lieu est aussi un lien. Elle délimite la communauté et fixe l’appartenance. C’est un espace qui perdure dans le temps et où se succèdent les générations. C’est aussi un bien commun qu’il faut entretenir et transmettre, d’où viennent l’intérêt pour sa gestion et le désir qu’on ressent de le défendre. De la Cité grecque au Canton suisse, on voit bien que la proximité a permis la démocratie directe, celle où les citoyens décident de l’avenir de leur “patrie” petite ou grande. Son extension a facilité d’autres régimes mais la démocratie est revenue avec le patriotisme lorsque la nation a pris conscience du bien commun qu’elle avait à sauvegarder contre ceux qui le dilapidaient, contre ceux qui le pillaient.

    Simone Weil écrivait de l’enracinement qu'”il reste peut-être le besoin le plus important de l’âme humaine. Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l’existence d’une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d’avenir.” Comment ne pas voir le lien entre ce “besoin de l’âme humaine” et la démocratie comme “participation… à l’existence d’une collectivité” ? L’abstention galopante est le signe du déracinement, de la séparation entre l’individu et le citoyen. Celui à qui l’on dit que le monde et l’Europe sont plus importants que la France et qui le croit, celui qui est là comme il serait ailleurs, celui qui possède une panoplie de cartes d’identités, n’est citoyen du monde que pour n’avoir aucune collectivité à laquelle s’attacher, ne serait-ce qu’en y payant des impôts. Comme le disait Rousseau, “Tel philosophe ( on pense aujourd’hui à BHL) aime les Tartares, pour être dispensé d’aimer ses voisins…” Il peut être aussi le membre d’une communauté plus vaste que la nation et qui ne veut pas le bien de celle-ci.  Dans le passé, il était communiste, croyait servir le prolétariat international, et ne servait en fait que la dictature soviétique. Aujourd’hui, il peut être membre de l’Oumma et se sentir plus proche de l’Arabie saoudite ou d’un autre Etat islamique que de la France. L’enracinement, l’identité sont indissociables de la démocratie. L’internationalisme est au contraire une menace pour elle. Ces quelques notes font mesurer l’irréflexion et l’inculture de ceux qui préfèrent le communisme, l’extrême-gauche aux “identitaires” parce qu’ils seraient d’extrême-droite, comme l’a dit Xavier Bertrand. L’identité n’est pas un gros mot, c’est la capacité de rester soi-même pour avoir encore quelque chose à offrir aux autres dans la mesure où ils ne viennent ni le prendre, ni l’altérer. Cela est vrai de la commune à la nation : la Suisse l’a bien compris qui est une démocratie du bas en haut, jalouse de son identité, défendue par ses citoyens, le contraire d’une dictature extrémiste.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Solidarité Kosovo ! ZVONKO PAVLICIC : LA PEINTURE COMME REMPART DU PATRIMOINE SACRÉ

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    Site officiel : Solidarité Kosovo

    lafautearousseau "aime" et vous invite à "aimer" la page facebook Solidarité Kosovo :

    https://www.facebook.com/solidarite.kosovo/

     

    A moitié dissimulé derrière ses lunettes aux verres teintés, Zvonko Pavlicic a le regard mélancolique et le sourire timide. Il parle doucement, sans à-coups ni envolées, avec une patience infinie.  Il soutient l’idée que l’acte artistique est par essence thérapeutique. Ses œuvres en sont la preuve même, l’expression d’une âme sensible, d’une destinée rude, mais pas vaincue. Solidarité Kosovo vous invite à découvrir le portrait de cet artiste serbe du Kosovo engagé au service de sa foi et de son patrimoine.

    Les monastères une source d’inspiration qui irradie toute son œuvre

    Déjà enfant, il aimait dessiner, Zvonko, un cahier à la main assis sur les bancs de Pec. C’est dans cette ville située à l’ouest du Kosovo qu’il est né en 1960. Son lieu de prédilection pour noircir son calepin, le Patriarcat de Pec, siège historique de l’Église orthodoxe serbe c’est-à-dire l’équivalent du Vatican. Il se souvient des jours passés, de l’aube au coucher du soleil, à contempler et à tenter de reproduire la beauté de ce monastère, classé au patrimoine mondial en péril de l’UNESCO.

    Le 13 juillet 2006, le Patriarcat de Pec a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril de l’UNESCO

    Diplômé de l’École des arts appliqués, il quitte sa ville bien-aimée pour poursuivre de brillantes études d’archéologie et d’histoire de l’art à la Faculté de Philosophie de Skopje en Macédoine. Il revient au Kosovo pour boucler avec succès ses études supérieures de peinture à l’Académie des Arts de Pristina. Avec son parcours universitaire sans faute et son talent singulier, il intègre rapidement les cercles artistiques et intellectuels de la ville qui le propulsent sur le devant de la scène. Le petit Zvonko de Pec devient un artiste peintre bardé de prix et auréolé d’une reconnaissance nationale.

    Un patrimoine chrétien sans défense

    L’année 1998 signe le tournant de sa vie. Le Kosovo bat les tambours de la guerre et plonge dans les ténèbres. Zvonko trouve refuge comme des milliers d’autres serbes à Kosovka Mitrovica dans le nord du Kosovo où il devient maitre de conférences en histoire de l’art. Six ans plus tard, l’horreur est à son paroxysme. Il assiste impuissant, tout comme la communauté internationale vraisemblablement résignée, à la destruction par des musulmans radicaux en deux jours de trente-quatre églises et des monastères du Kosovo lors des pogroms anti-serbes. Immédiatement, le souvenir du Patriarcat de Pec en proie aux flammes vingt-trois ans plus tôt refait surface. La plaie s’ouvre à nouveau. Il est meurtrit au plus profond de son être. Cette hystérie anti-chrétienne ravage ses souvenirs d’enfance et son inépuisable source d’inspiration.

    Un nouveau souffle art-christique

    Traumatisé par les exactions de la guerre, il recourt à son art pour témoigner de la vulnérabilité du sacré au Kosovo. En esthétisant ces événements tragiques, il dit vouloir rendre compte et prévenir.

    Ses toiles représentent l’agonie du patrimoine chrétien serbe au Kosovo, mêlant à son cri de douleur un indéfectible appel à la paix.

    Dans un langage complexe de couleurs et de formes, Zvonko arrive à concilier la fixité silencieuse d’un tableau et les tourments d’une église attaquée, son fracas, ses convulsions, son glissement dans l’espace.

    En 2009, il présente pour la première fois ces peintures à Raška à l’occasion d’une exposition qu’il baptiste « Tourbillons ».  Son succès est retentissant. Il est très vite invité partout en Serbie pour faire découvrir sa collection. Ses déplacements prennent une allure de tournée artistique tant l’engouement du public est fort. Ses toiles ont ainsi été présentées à Kosovska Mitrovica, Vrnjačka Banja, Loznica, Kraljevo, Zaječar, Negotin, Ćuprija, Paraćin, Despotovac, Jagodina, Kruševac, Aleksandrovac, Niš, Aleksinac, Leskovac, Prokuplje,…  Puis l’intérêt pour sa collection finit par dépasser les frontières serbes et  il collabore à plus de quatre cents expositions à l’étranger.

    Il semble aujourd’hui impossible de parler de Pavlicic sans évoquer la tragédie du Kosovo. L’artiste est devenu intimement lié à son engagement qui est loin d’avoir perdu de son actualité. Pour Zvonko Pavlicic, l’épée de Damoclès est toujours présente car le danger qui plane sur le patrimoine chrétien du Kosovo a pris une nouvelle dimension.

    L’expropriation, la nouvelle menace qui pèse sur le patrimoine chrétien

    Dans un récent entretien pour le magazine serbe « Basta Balkana », Zvonko Pavlicic confiait son inquiétude. « Le patrimoine serbe du Kosovo-Métochie est une source inspiration inépuisable. Depuis trente ans, il est danger. Lors des bombardements de l’OTAN en 1999 et des pogroms en mars 2004, le patrimoine religieux a été profané, souillé et détruit. Aujourd’hui les autorités albanaises de Pristina tentent de s’approprier le contrôle des monastères, églises et sanctuaires serbes au Kosovo-Métochie à travers des campagnes mensongères. Comment, ceux qui ont détruit – démoli et profané peuvent même penser à prendre le patrimoine monumental serbe sous leur gestion ! Ils s’efforcent constamment de s’approprier l’héritage culturel et religieux des Serbes du Kosovo-Métochie, mais j’espère que la communauté internationale ne considère pas cette aspiration comme justifiée, c’est-à-dire qu’elle comprend tous les arguments de notre public professionnel national qui lutte pour la vérité historique, ainsi que la préservation des monuments serbes. »

    L’artiste peintre, Zvonko Pavlicic, dans son atelier au Kosovo

    Rappelons que depuis 2015, les autorités albanaises n’ont de cesse de multiplier les campagnes d’influence pour faire main basse sur le patrimoine du Kosovo, y compris celui à caractère religieux. Première tentative en la matière, la candidature à l’adhésion à l’UNESCO qui s’est finalement soldée par un échec. par Mais Pristina en ce sens ne se décourage pas et se dit confiante quant à l’avenir des nouvelles tractations qu’elle a engagé dans ce sens.

    L’actualité semble donner raison à Zvonko Pavlicic et le conforte dans un nouveau rôle de lanceur d’alerte. L’histoire et le rempart artistique qu’il a passionnément érigé au moyen de ses tableaux suffiront-ils à empêcher que le patrimoine chrétien du Kosovo ne termine entre les mains de ses profanateurs ? Espérons ne voir apparaitre aucune ombre au tableau.

  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (107), Les échelles du levant...

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    Illustration : les limites de l'empire ottoman en 1683...
    Les "échelles de Barbarie" se situent dans le Maghreb actuel. Les "échelles du Levant" longent la côte depuis l'Egypte jusqu'à l'Anatolie.

    Les "échelles du Levant" sont les ports et les villes de l'Empire ottoman, situés au Proche-Orient ou en Afrique du Nord, pour lesquels le sultan avait renoncé à certaines de ses prérogatives, notamment en matière juridique, en faveur de négociants français.

    Ceux-ci dépendaient alors directement du roi de France qui leur octroyait des privilèges.

    Ces échanges entre les deux puissances ont été enregistrés dans des actes particuliers, sous le nom de Capitulations, dont les premières ont été signées entre François Ier et Soliman le Magnifique en 1536.
    Le terme échelle vient du turc iskele, mot qui désigne les espèces de jetées sur pilotis construites avec quelques marches, et d'où l'on embarquait et débarquait les marchandises...

    Les relations commerciales entre la France et les Échelles permirent à la ville de Marseille de connaître une grande prospérité à partir de la seconde moitié du XVIème siècle. Cette activité commerciale a décliné jusqu'à s'interrompre avec la Révolution et coïncida avec la mainmise de l'Angleterre sur le commerce au Proche-Orient.

    Les premières Capitulations sont signées entre François Ier et Soliman le Magnifique en 1536. Cette entente commerciale, qui ne correspond pas à une alliance militaire entre La Porte et la France, prévoit la création de consulats français dans certains ports tels que Constantinople.


    Les Capitulations seront renouvelées en 1569 entre Charles IX et Selim II. Leur importance est immense puisqu'elles autorisent les Français à commercer en terre d'Islam. Seuls les Vénitiens bénéficiaient de tels privilèges. Les Anglais, les Hollandais puis les Génois durent respectivement attendre 1599, 1612 et 1665 pour jouir de droits identiques.


    Les principales villes où se trouvaient ces Échelles sont les suivantes :


    * En Méditerranée orientale, Constantinople, Smyrne, Échelle Neuve (côte d'Anatolie), Alep (et son port Alexandrette), Seyde, Tripoli de Syrie, les îles de Chypre, Chios, Tinos, Paros, Naxos.
    * En Méditerranée méridionale, Le Caire, Alexandrie et Rosette.
    * En Méditerranée occidentale, Tripoli de Barbarie, Tunis, le Bastion de France (fondé par un Marseillais d'origine corse) et Alger.

    La guerre entre la Sérénissime (Venise) et La Porte (Constantinople) élimina la concurrence commerciale de Venise. Cette situation permit à Marseille de prendre un essor économique prépondérant et d'asseoir sa domination sur le commerce méditerranéen.

    Les relations cordiales entre les deux puissances française et ottomane permettaient de sécuriser les relations d'affaires, ce dont profitaient également les marchands de Lyon (importante place financière au XVIème siècle), et d'Avignon.


    Néanmoins, l'intensification des échanges provoqua également l'essor de la piraterie. Les convois commerciaux se trouvaient de plus en plus exposés aux risques d'attaques de pirates barbaresques ou de corsaires. Le commerce vers le Levant connut alors un net déclin, qui fut accentué par les guerres de religion en France (soulèvement de Marseille contre Henri de Navarre).


    Henri IV (1589-1610), après l'achèvement de sa conquête du pouvoir, se préoccupa de restaurer les relations commerciales vers le Levant.
    A cette fin, il envoya à Constantinople l'ambassadeur François Savary de Brèves, lequel obtint de Mehmed III (1595-1603) la signature de nouvelles Capitulations (1597). Celles-ci confirmèrent les privilèges anciens et en accordèrent de nouveaux....

    Dans la seconde moitié du XVIIème siècle, Colbert, puis les secrétaires d'État de la marine Seignelay et Pontchartrain, vont donner aux échelles des lois dites fondamentales.
    Celles-ci induisent une partition géographique entre les échelles de Barbarie (Alger, Tunis, Tripoli de Barbarie) et les échelles de Levant stricto sensu (Constantinople, Smyrne, Alexandrie...).
    Les échelles du Levant sont dès lors dirigées par le secrétariat d'Etat à la marine. Les liens entre la Cour et Constantinople sont assurés par un ambassadeur. Ce dernier doit veiller à la protection du commerce français et arbitrer les conflits entre consuls et marchands.
    Pontchartrain interdit aux consuls de se livrer au négoce. Leur mission consiste à protéger les Français installés dans les pays du Levant ainsi que les communautés religieuses établies (Franciscains, Carmes, Capucins ou Jésuites).


    Le commerce à destination des échelles se développe remarquablement au cours du XVIIIème siècle puisque les négociants français évincent les Anglais et les Hollandais de la région. Les échanges avec le monde ottoman sont largement bénéficiaires au moins pour les années 1700-1775. Après la perte du Canada lors du traité de Paris (1763), Versailles considère même que le commerce méditerranéen pourrait devenir un substitut lucratif. Pour accroître ses profits et accéder à des produits stratégiques (comme le blé), la France tente d'obtenir l'accès à la mer Noire, mais en vain.

    Malgré ces succès, la situation se détériore peu à peu. L'ordonnance du 9 décembre 1776 entreprend une réforme d'organisation des échelles, mais les troubles révolutionnaires et les guerres de l'Empire ruineront définitivement ce commerce...

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : L'aventure France racontée par les Cartes...

     

    lafautearousseau

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    L'hommage de Christine Kelly au Général Georgelin :
     
    "Une fois rencontré, on ne le quittait plus. Mes respects à Jean-Louis Georgelin, Général chargé de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Il aimait la France... #facealinfo ne vous oubliera pas."
     
    Christine Kelly avait reçu ce message du Général :
     
    "Bonsoir Madame Je suis le Général Georgelin. Je regarde tous les soirs votre émission sur C News et je voulais vous dire combien j’apprécie le climat que vous y faites prévaloir et la qualité des débats et interventions de vos invités. C’est une tonalité qui contraste avec les débats que l’on trouve ailleurs. Félicitations et bravo!. JLG" 
     
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    1. Jean Messiha a raison de dénoncer - une fois de plus !... - ' "enracaillement" des campagnes et petites villes - naguère, tranquilles... -par la dissémination de l'immigration sur tout le territoire :

    "La nouveauté des émeutes récentes a été l’ampleur de l’insurrection dans les villes moyennes et petites. La répartition de certaines immigrations a massivement enracaillé des villes qui naguère étaient des paradis. #LesTraitres responsables de ce désastre doivent payer !..."
     
    (extrait vidéo 0'54)
     
     
    Jean Messiha : «Je préférerais que l'Etat soit assez fort pour colmater les  excès de violence mais depuis des années, l'Etat est défaillant» - Vidéo  Dailymotion

     

    1 BIS. Messiha a aussi raison lorsqu'il évoque "l'exemple corse" :

    "Toute la France s’est embrasée au moment des émeutes... C’est vrai. Mais quelqu’un peut me dire pourquoi étrangement la Corse n’a pas flambé ?..."
     
    Un silence sur le plateau, puis l'explication : 

    (extrait vidéo 1'52)

    https://twitter.com/JeanMessiha/status/1692823540439933257?s=20

    Mort de Nahel : pourquoi la Corse ne s'embrase pas - Vidéo Dailymotion

     

    3. De quoi LFI est-elle le nom, pour William Thay ? De perdants, toujours et partout... C'est bien vu et bien dit, même s'il le dit en employant le mot anglo-ricain au lieu du français :

    "La NUPES et en particulier LFI est un rassemblement de total looser, c'est un rassemblement de personnes qui ont perdu tous les combats qu'ils ont mené en ayant tort presque à chaque fois C'est un rassemblement de loosers qui sacrifient toutes leurs convictions pour des postes..."

    (extrait vidéo 0'48)

    https://twitter.com/ThayWilliam/status/1692877180286501194?s=20

    La différence entre les gagnants et les perdant.... | Jolie phrase, Petite  phrase, Phrase

     

    4. La Marine nationale présente  les frégates de défense aérienne, Forbin et Chevalier Paul :

    "Avec elles, rien ne passe au-dessus de l’eau. Leur rôle est de contrôler l’espace aérien et créer une bulle de protection autour des unités grâce à leurs capacités de détection accrues. Ce sont les frégates de défense aérienne, Forbin et Chevalier Paul et elles en imposent !"

    (extrait vidéo 0'43, dommage que ce soit si court !) :

    https://twitter.com/MarineNationale/status/1692939480976458027?s=20

    Frégate FORBIN : L'excellence d'une coopération franco-italienne - YouTube

    AVEC UN BUDGET MILITAIRE INSUFFISANT,

    NOS FORCES ARMÉES FONT DES MERVEILLES...

    DONNONS-LEUR LES 4% DU PIB DONT ELLES ONT BESOIN :

    1% POUR CHACUNE DES TROIS ARMES

    (AIR, TERRE, MER)

    ET 1% POUR LE NUCLÉAIRE

    (LES TROIS ARMES CONFONDUES) !

     

    5. Persécution anti-chrétiennes au Pakistan : Bravo, Goldnadel ! Commentant le titre de l'article de Valeurs :  Pakistan : des émeutiers musulmans saccagent des domiciles de chrétiens et des église... il poste ceci sur tweeter :

    "Le type d’information interdite de fait dans la presse antiraciste mais seulement autorisée sur l’horrible fâcheuse sphère à laquelle je m’honore donc d’appartenir. L’insulte d’extrême-droite devient un compliment. Et réciproquement."

    https://www.valeursactuelles.com/monde/pakistan-des-emeutiers-musulmans-saccagent-des-domiciles-de-chretiens-et-des-eglises

    Une église vandalisée par des musulmans. © K.M. Chaudary/AP/SIPA

     

    6. Dominique Dupré-Henry revient sur l'affaire du Jardin Reille, dont nous parlions ici-même hier : l'occasion de critiquer une fois de plus la folie de la "gestion (?) Hidalgo"

     

    7. Et l'on terminera cette revue d'aujourd'hui par une sorte d'anniversaire (en ces temps de forte chaleurs et de feux partout, en France et dans le monde), des feux dont on sait bien que neuf sur dix sont "d'origine humaine", pour employer la terminologie d'une époque qui n'ose plus appeler les choses par leur nom... C'était il y a 214 ans ! Et Napoléon occupait la place de Louis XVIII : cette année-là - le 21 août 1809 - il se trouvait à Schoenbrünn, et on lui rapporta que d'importants incendies ravageaient le Département du Var. Il fit parvenir sur le champ au Préfet du-dit Département le court message suivant : Tout incendiaire sera fusillé !...

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    Fusillés, les incendiaires ! : Napoléon, lui, au moins, ne "faisait" pas dans l'angélisme ou la "délinquophilie" !...

     

     

    À DEMAIN !

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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Vincent Trémolet de Villers a raison : Macron "fonctionne" à coups de... "coups politiques", de gadgets, de poudre aux yeux, mais le résultat est désastreux pour le Pays...

    C'est le sujet de l'édito politique sur Europe 1, consacré à "Emmanuel Macron, super ministre de l’Éducation", tâchant de faire oublier le plus que calamiteux Pap Ndiaye :

    "Comme, sur le nucléaire, il a mis la moitié de son quinquennat à remettre à l'endroit ce que Nicolas Hulot avait mis à l'envers, Emmanuel Macron s'évertue à faire oublier Pap Ndiaye. Dans les deux cas, on voit le prix mirobolant pour la France de ces coups politiques."

    Gageons seulement que l'optimisme de Vincent Trémolet de Villers sur l'action de Macron dans le domaine du nucléaire ne soit pas démenti par le proche avenir : car c'est bien Macron qui a pris la calamiteuse décision d'arrêter le projet Astrid, et c'est lui encore qui n'a pas empêché la calamiteuse fermeture de Fessenheim...

    (extrait vidéo 3'40)

    https://twitter.com/vtremolet/status/1699308428097646709?s=20

     

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    1. De Jean Messiha aux islamo-gauchistes en général, et à La France soi-disant Insoumise d'autre part :

    "Y a un truc que je pige pas : Hôtesses sur le podium du Tour de France, maquillage, chaussures à talons, épilation, concours de Miss France… : l’extrême-gauche mène un combat acharné contre toutes ces injonctions du patriarcat blanc, considérant que les femmes les ont introjectées dans une forme de conditionnement sociétale engendrant des stéréotypes de genre.

    Fort bien.

    Alors pourquoi diable, dans le même mouvement, cette même extrême-gauche ne lutte pas de manière tout aussi acharnée contre l’abaya, le voile, le hidjab, le niqab, le burkini, l’obsession libidinale nauséeuse de la pudeur… qui sont aussi des injonctions d’un patriarcat archaïque que les femmes musulmanes ont introjectées dans une forme de conditionnement islamisé ?"

    Smiley pouce levé : 3 814 images, photos et images vectorielles de stock |  Shutterstock

     

    2. Comme d'habitude, la toujours excellente Charlotte d'Ornellas a raison (dommage que ce soit si court !) :

    "On s'écharpe sur le voile et l'abaya mais on continue d'importer des gens qui ont des moeurs étrangères sans jamais imposer les nôtres. L'histoire se fait par la démographie..."

    (extrait vidéo 0'23)

    https://twitter.com/ChdOrnellas/status/1699047491814011370?s=20

    Pourquoi la France doit s'ouvrir aux migrants | Les Echos

     

    2 BIS. Et, puisque nous trouvons l'extrait précédent trop court, on va se rattraper avec celui-ci :

     

    4. D'accord avec William Thay :

    "Une partie de la gauche et de l'extrême gauche se retrouve à chaque fois du mauvais côté de l'Histoire. Pendant que des personnes fuient le totalitarisme islamique et enlèvent le voile, ils soutiennent le port des tenues islamiques. Pendant que des personnes fuyaient les régimes communistes, ils plaidaient pour davantage de communisme..."

    (extrait vidéo 0'33)

    https://twitter.com/ThayWilliam/status/1699010157160616373?s=20

    Et, pendant que chez nous de petites bourges nunuches s'amusent pour faire parler d'elles, en Iran des filles et des femmes courageuses risquent leur vie pour se libérer, tout simplement de l'oppression, dont le voile est l'un des symboles...

    "Pauvre petite fille riche" chantait Claude François (puisqu'on parle de "nunucherie")... Aujourd'hui, ce serait "pauvre petite fille bourge/nunuche"... et islamo-gauchiste" !

    Exilée pour avoir ôté son voile en Iran

    Manifestations en Iran : 5 façons dont la vie a changé après 50 jours de  manifestations - BBC News Afrique

     

    5. Dans la Ville de Stains - qui n'est temporairement plus une ville "de France" - le lycée s'est mis en grève pour protester contre la légitime interdiction de l'abaya-qui-nous-emmerde. Avec un grand merci à Chirac et à ses scélérats décrets sur le regroupement familial de 75/76, voici la municipalité de la Ville :

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    À BAS LE SYSTÈME QUI A FAIT "ÇA" !

     

    6. De Tugdual Derville (sur tweeter) :

    "Le tapis rouge est déroulé par @franceinter pour l'#euthanasie sans contradiction ! Personne pour montrer que, partout où une loi a été votée, la prétendue liberté se retourne en devoir qui s'impose aux plus fragiles au détriment des #SoinsPalliatifs."

    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mardi-05-septembre-2023-7673778

    Marina Carrère d'Encausse

     

    7. Et l'on terminera cette série d'aujourd'hui par un grand BRAVO ! et un grand coup de chapeau à l'excellentissime Puy du Fou et à tous ceux qui le font vivre, et font honneur à la France et à l'Esprit français, mais aussi à l'Histoire et à la Culture : n'est-ce pas, tout simplement, magnifique ?

    "Le Puy du Fou explose tous ses records !​  Avec 2,5 millions de visiteurs en France, l'année 2023 marque une fréquentation record et bat l'année 2022 qui était déjà la meilleure saison de l'histoire du Puy du Fou !​ Merci à tous nos visiteurs !"

     

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    À DEMAIN !

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  • Éphéméride du 2 octobre

    1535 : Jacques Cartier découvre le site où s'élèvera Montréal (ici, la ville aujourd'hui)

     

     

     

     

     

    1369 : Du Guesclin nommé Connétable  

     

    Charles V, le Sage, fait ainsi de lui le commandant suprême de l'armée française.

    Le mot vient du latin comes stabuli, qui désigne le comte de l'étable (aussi appelé grand écuyer).

    Toujours fidèle, Du Guesclin obtiendra le privilège rarissime d'être inhumé à côté de ces Rois qu'il aura si fidèlement servis, dans la Basilique de Saint-Denis (ci dessous, son gisant). 

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    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre VI : "La Guerre de Cent Ans et les révolutions de Paris" ) : 

     

    "...D'armée, Charles V n'en a pas. Il est si loin d'en avoir une que son célèbre et fidèle connétable, Du Guesclin, n'a été d'abord que le capitaine d'une de ces bandes qui guerroient un peu partout. Le roi s'attache Du Guesclin, rallie par lui quelques-unes des grandes compagnies, en forme peu à peu des troupes régulières. Les Navarrais, toujours poussés en avant par l'Angleterre, sont battus à Cocherel : petite victoire, grandes conséquences. Le roi de Navarre comprend qu'il n'a plus rien à espérer, que l'ordre revient, que le temps des troubles est fini.

    Charles le Sage transige avec Charles le Mauvais, en attendant mieux. Il transige partout, selon sa maxime qu'il faut savoir céder aux gens pervers. Il transige même avec les aventuriers irréductibles des grandes compagnies. Du Guesclin, par un trait de génie, conduit les réfractaires en Espagne, à la solde d'Henri de Transtamare, pour combattre Pierre le Cruel soutenu par les Anglais. Après des péripéties nombreuses Henri de Transtamare l'emportera et sera un utile allié de la France..."

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     En février 1357, les troupes anglaises du duc de Lancaster assiègent Dinan, défendu par Bertrand Du Guesclin. Au cours d'une trêve, son jeune frère, qui s'était aventuré à l'extérieur des remparts, est capturé par Thomas de Canterbury. Offensé, Du Guesclin provoque celui-ci en combat singulier.
    Pendant l'affrontement qui se déroule place du Champ, il descend de cheval, tue la monture de son adversaire, qui se trouve désarçonné, mais ne l'achève pas. Les Anglais lèvent alors le siège de Dinan et se dirigent vers Rennes, qui résiste.
    À la suite de cet exploit, Charles de Blois, prétendant au duché de Bretagne, arme Du Guesclin chevalier.
     
     

     

     

     ∗

    ∗  ∗

     

     

    Il met en cause du Guesclin : à propos du chant de guerre AN ALARCH ("Voici le cygne de Montfort...")...

     

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    En 1532, soit en gros un siècle et demi plus tard, la Bretagne deviendra française (voir l'Éphéméride du 13 août). Mais, pour en arriver là, il aura fallu du temps, de nombreuses péripéties et, surtout, une politique suivie de mariages entre les héritiers de la Couronne de France et les héritières du Duché...

    Breton, du Guesclin ne cessera jamais de servir le roi de France, y compris lorsque cela le mènera à lutter contre d'autres bretons, quitte à être traité de "traître" par eux, ce qui - on le sait - le blessera profondément, mais ne le fera jamais varier dans son attachement au roi de France : c'est en effet de du Guesclin qu'il s'agit dans la phrase "Traîtres, songez au châtiment...!"...

     

     Tout commence le 12 avril 1365, par le traité de Guérande : en 1341, le duc Jean III était mort. Une véritable guerre de succession s'engagea entre sa nièce - Jeanne de Penthièvre - alliée aux Français, et son demi-frère, Jean de Montfort, qui finit par s'emparer du pouvoir et fut reconnu comme le duc Jean IV. Charles V, roi de France, contestant cette situation, envahit la Bretagne en 1372, ses troupes étant commandées par du Guesclin.

    Le duc s’enfuit alors chez son allié, le roi d'Angleterre. En 1379, la noblesse bretonne le rappela, mais en lui imposant de s'éloigner des anglais. Il débarqua à Dinard, le 3 août 1379, pour lutter contre un autre Breton à la tête des armées françaises, Bertrand Du Guesclin...

    Le second traité de Guérande (du 4 avril 1381) fit de Jean IV le vassal du Roi de France.

     

     

     

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    1535 : Jacques Cartier découvre le site où s'élèvera Montréal   

     

    Au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière des Outaouais, il trouve une île peuplée par des Indien Hurons. Appelée "Hochelaga" par ses habitants, il la baptisera " Mons realis", Mont royal en latin.

    Cette île deviendra le 17 mai 1642, la ville de Montréal.

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    Vue d'ensemble sur la ville depuis le Parc de Mont Royal, son "poumon vert"...
     
     

     

     

     

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    1754 : Naissance de Louis-Gabriel de Bonald

     

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    "La France, premier-né de la civilisation européenne, sera la première à renaître à l'ordre ou à périr"
      

     Dans les crises politiques, le plus difficile pour un honnête homme n'est pas de faire son devoir, mais de le connaître.  (Considérations sur la Révolution française)

    Rapprocher les hommes n'est pas le plus sûr moyen de les réunir.

    Il faut, quand on gouverne, voir les hommes tels qu'ils sont et les choses telles qu'elles devraient être.

    Depuis l'Évangile jusqu'au Contrat Social, ce sont les livres qui ont fait les révolutions.  (Mélanges littéraires, politiques et philosophiques)<

  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie : la revue de presse de lafautearousseau...

    Après le grand succès de sa réunion publique à Villepinte (15.000 personnes, alors que, deux heures avant, Mélenchon en réunissait à peine 3.000), Zemmour vient de réussir un nouveau coup d'éclat, avec son triomphe à Cannes : 7.000 personnes dans la salle, 1.000 dehors. Juste avant, à Aubervilliers, donc quasiment "chez elle" et dans une ville de gauche/extrême-gauche depuis des décennies, Anne Hidalgo peinait à en rassembler... 700 !

    Mais, plus qu'une affaire de chiffres, c''est l'enthousiasme de la foule qui frappait. On ne peut préjuger de rien, bien sûr, mais on est bien obligé de constater que, malgré ce que nous serinent BFM, France info et autres médias aux ordres de la bien-pensance et du politiquement correct, Zemmour "touche" beaucoup de monde. Et c'est tant mieux, même si, on le sait, nous ne fondons aucun espoir sur les élections, en elles-mêmes, pour résoudre les problèmes du pays : après la Chambre bleue horizon de 1919, il y eut le désastreux Cartel des Gauches... L'opinion est versatile, et manipulable (un peu moins aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, tout de même...) et c'est par un changement de Régime que l'on sauvera cette France que tous, dont Zemmour, disent qu'elle est en danger de mort (par déclassement, remplacement, effacement...) sans jamais nommer la source, la cause de cette disparition programmée que l'on dénonce : la république idéologique.

    Cependant, ne vivant pas sur Sirius, et étant bien obligés de nous intéresser à ce qui se passe, même si nous ne souhaitons pas mettre ne serait-ce que le petit doigt dans l'engrenage fatal et fatalement mortifère du Pays légal, nous devons bien commenter ce que nous voyons et entendons. Et il vaut mieux commenter du Zemmour que du Macron ou du Mélenchon...

    Même si, bien entendu, notre rôle demeure inchangé : en l'occurrence, dire à Zemmour et à ceux que ses paroles électrisent, qu'il leur reste, et qu'il reste à Zemmour, à "terminer" le parcours intellectuel qui les amène à dénoncer tant de maux qui nous accablent; et qu'ils ne peuvent pas se contenter de présenter des remèdes aux symptômes de la maladie, mais qu'ils doivent traiter la maladie elle-même : le Système...

    Sinon, comme à Villepinte, Zemmour a énuméré les mesures excellentes qu'il prendrait, une fois élu; on a apprécié que, cette fois-ci, son séjour n'ait pas été perturbé par les faux antifas/vrais terroristes, et que sa déambulation dans la ville et sur le marché lui ait permis de rencontrer le Pays réel; on a apprécié aussi que, cette fois-ci, il n'ait pas cité Danton-le-sinistre mais plutôt Charette, le grand Charette (il est vrai que Philippe de Villiers était dans la salle...); on a regretté qu'il n'ait pas redit son "et surtout Vive la France !" (sur - tout), mais bon...

    Il est clair que, dans l'ensemble, ce que dit et fait Zemmour dans cette campagne "va dans le bon sens", du moins s'il s'agit d'un premier temps, d'un "essai" dont notre rôle consiste à faire en sorte que les Français comprennent qu'il doit être transformé, et qu'il ne peut l'être que par la révolution royale.

    Vaste programme ! Nous nous souhaitons à nous-même bien du plaisir !!!!!

     

    1. Goldnadel dénonce une fois de plus (et il a raison une fois de plus...) le "racisme inversé", aussi répugnant et condamnable que l'autre : Le Figaro nous apprend qu'aux États-Unis un tollé se déchaîne contre la justice après le meurtre d'une jeune femme de 24 ans, Brianna Kupfer, à Los Angeles, par un homme au passé judiciaire chargé. L'assassin a été interpellé une semaine après ce meurtre au poignard. Problème pour le politiquement correct : le meurtrier multi-récidiviste est... noir !

    G-William Goldnadel
    "Ce drame illustre tragiquement ce que je ne cesse de dénoncer : une jeune fille blanche est assassinée par un multirécidiviste noir. Certains « antiracistes » sélectifs exigent l’interdiction de publier la photo du meurtrier «  pour ne pas alimenter le racisme »… racisme pur."
     

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    2. Charlotte d'Ornellas, elle, dénonce une fois de plus (et elle a aussi raison, une fois de plus) le silence assourdissant des médias dans leur immense majorité sur les persécutions antichrétiennes dans le monde, qui ne cessent d'augmenter :

    "Les activistes des droits de l'Homme et les humanistes au grand cœur se préoccupent peu des persécutions contre les chrétiens. Il y a un silence et un déni politique et médiatique."

    (extrait vidéo 1'23)

    https://twitter.com/ChdOrnellas/status/1484514445204373511?s=20

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    3. Dans Touche pas à mon poste, l'avocat Pierre Gentillet donne son avis sur le vaccin contre COVID et sur les effets secondaires qu'il peut engendrer. "C'est la mort sociale"...

    (extrait vidéo 3'07)

    https://twitter.com/TPMP/status/1484618799513055241?s=20

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    4. "On"  nous bourre le crâne et "on" nous lave le cerveau 24h sur 24, mais la réalité est là : des travailleurs pakistanais en France, et pour un blanchiment de 41 million € ! Mais pour les immigrationnistes, l'immigration rapporte plus qu'elle ne coûte...

    https://www.valeursactuelles.com/societe/ile-de-france-un-reseau-pakistanais-qui-employait-des-travailleurs-clandestins-demantele/

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    5. Amine El Bahi, né à Roubaix, témoigne : le communautarisme amène au séparatisme... À Roubaix, certains magasins de jouets vendent des poupées sans visage afin de respecter une version ultra-radicale de l’Islam qui interdit la représentation des êtres humains...

    (extrait vidéo 3'26)

    https://twitter.com/celine_pina/status/1484823623462445057?s=20

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    6. Le Progrès, de Lyon, alerte : des "bandes de jeunes" dépouillent régulièrement les visiteurs du musée des Confluences, à tel point que des employés tirent la sonnette d’alarme… "Ils agissent en toute impunité". Bien entendu, inutile de dire de quels "jeunes" il s'agit : on a compris...

    https://www.leprogres.fr/faits-divers-justice/2022/01/18/alerte-aux-vols-en-bandes-organisees-devant-le-musee-des-confluences

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    7.                                            SACCAGE PARIS

    Paris bobo, Par'Hidalgo, Paris pas beau !

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    Voilà ce qu’est devenu le fameux kiosque-théâtre de la Place des Ternes où on avait des places bon marché... :

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    "Remplacement des arbres" (?), exemple à Châtelet :

    - 2017 : un arbre abattu, à droite de l'arrêt de bus;

    - 2020 : trois ans plus tard, a-t-il été replanté ? Non.

    Mais l'arbre à gauche a lui aussi été abattu. 

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    À côté des

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    Quais de Seine, en plein centre de Paris, le QG de campagne d’Hidalgo résume en une photo le saccage de la Ville-lumière... :

     

     

     

    À DEMAIN !

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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    Quelques grammes de beauté et d'élévation dans ce monde de brutes...

    Pour une fois, en entame de cette Revue de presse et d'actualité, quittons quelques instants la politique, les soucis économiques, les tracas du quotidien..., et prenons une bonne bouffée d'air pur venu "d'en haut", en parlant de ce sujet qui nous touche tous, puisqu'il est au coeur même de notre France et de ses Racines : Notre-Dame de Paris et sa magnifique restauration, qui nous ramène à l'essentiel : par-delà les légitimes occupations - et combats... - du quotidien, on lèvera les yeux vers le Ciel, n'en déplaise à Jules Ferry, et on se dira qu'il n'y a plus longtemps à attendre pour que la flèche de Notre-Dame nous re-montre, enfin, le chemin des "choses d'en haut...

    Comme toutes les flèches de nos autres cathédrales, comme les clochers de toutes nos églises... 

     

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    1. Le "pan sur le bec" bienvenu de Goldnadel à un ignare nommé Gilles Duffau, qui poste des messages "n'importe quoi" sur tweeter, comme celui-ci ?

    @gillesduffau
     
    "En réponse à @Ccesoir @DelageVictor et 2 autres personnes
    Depuis quand le Parti Communiste est d’extrême gauche ? Vous oubliez un peu vite que les Communistes ont combattu les Nazis, et l’ont payé très cher, quand le Front National a été fondé notamment par des Collaborateurs et des nostalgiques du maréchal Pétain."
     
    Réponse de Goldnadel :
     
    "Non seulement le PCF est d’extrême-gauche mais il a soutenu le pacte germano- soviétique. Les communistes ont saboté les arsenaux français en 39 et l’Huma a souhaité la bienvenue aux envahisseurs nazis . Le communisme a fait 100 millions de morts. Vous en voulez encore ?"
     
    Bravo Godnadel ! On se permettra de rajouter, pour ce pauvre monsieur Duffau, qui a tout faux :
    1. Que Pétain, général républicain, a reçu les "pleins pouvoirs" de la Chambre disloquée du Front populaire (communistes, socialistes, radicaux) avant que les restes de cette Chambre "front popu" ne se carapatent, en débandade, bien loin du front...
    2. Parmi les principaux collaborateurs : Doriot, qui fut maire communiste de Saint Denis; Déat, qui venait du Parti socialiste, comme Laval, "surgi" de la bonne gauche socialiste (la gauche serait-elle "fascistogène" ?...)
    3. Le premier Résistant fusillé est Honoré d'Estienne d'Orves, catholique et royaliste d'Action française...
    Eh, oui, monsieur "du faux" : les premiers Résistants sont les patriotes et les royalistes, et les premiers" collaborateurs" viennent de la gauche...
     

    La gauche ligérienne refuse un hommage au commandant d'Estienne d'Orves

     

    2. Entièrement d'accord avec Patrick Buisson :

    "...Notre modèle démocratique n’arrive plus à fabriquer de légitimité. Le Président de la République est élu par 38,5% des inscrits, et les députés par moins d’un électeur sur quatre..."

    Encore Buisson ne parle-t-il pas des trois millions de Français "non inscrits", c'est-à-dire qui méprisent à ce point le Système, où y croient - à ce point - si peu ! 3 millions, c'est, "à la louche" les deux agglomérations de Marseille et de Lyon, les deuxième et troisième ville de France !

    Alors, la légitimité...

    (extrait vidéo 1'20)

    https://twitter.com/InfoBuisson/status/1648627502024376321?s=20

    lfar lys.jpg

     

    3. D'accord avec SOS PARIS :

    "À force d'abattre les grands arbres malades faute de soins appropriés, de remplacer les bosquets par des plantations rabougries et de créer un peu partout des îlots de chaleur en bétonnant une ville déjà très dense, Paris devient littéralement invivable."

    https://www.lefigaro.fr/sciences/paris-ville-d-europe-ou-l-on-risque-le-plus-de-mourir-de-chaud-20230419

     

    4. À propos du Décadanse, de Patrick Buisson... D'Eugénie Bastié (dans Figaro vox) : "Années 1970, années décadentes ?" (extrait) :

    CHRONIQUE - Dans Décadanse, Patrick Buisson décrit avec brio la révolution sexuelle des années 1970. Et montre comment les «boomeurs» ont sabordé le monde de leurs pères. Une somme documentée pour une thèse radicale.

    «La ménagère veut le progrès pas la pagaille», disait naïvement de Gaulle en 1965. «Seule une société permissive peut être une société de consommation», lui répondait comme en écho Pier Paolo Pasolini. Le poète communiste visait plus juste que le président conservateur. C’est tout l’objet du dernier livre de Patrick Buisson que de montrer le lien intrinsèque qui unit la révolution du désir et l’extension du domaine de la lutte.

    Après avoir exposé dans La Fin d’un monde comment la société paysanne avait été impitoyablement broyée par la roue crantée du progrès, l’intellectuel poursuit son travail méticuleux de déconstruction de la modernité. Dans Décadanse - titre emprunté à une chanson de Gainsbourg -, il raconte avec une précision d’entomologiste la révolution sexuelle qui nous fit passer de l’homo œconomicus à l’homo eroticus.

    Même les plus farouches adversaires de Patrick Buisson devront reconnaître à la lecture de cet ouvrage fouillé et brillant le travail exceptionnel d’historien mené par l'auteur, qui a épluché les archives de la production féministe, mais aussi de la culture populaire des années 1970...

     

    5. De Front Populaire, ces propos qui ne sont pas tendres sur Laurent Joffrin, qui lance "Le Journal" : "Laurent Joffrin, médecin palliatif de la social-démocratie..." :

    "En lançant « Le Journal », Laurent #Joffrin espère faire renaître une gauche qu'il a pourtant contribué à faire disparaître."

     

    6. Des rumeurs courent sur les JO "torpillés" par grèves, manifs et autres violences ou blocages. Rappel utile - mais cruel - de Jean Messiha :

    "Les #JO2024 menacent d’être une vraie catastrophe : grèves et manifs massives, violences, blocages... Vrai ! Mais qui avait dit “ça sera moi ou le chaos” déjà ?..." 

     

    7. Et, puisque l'on a commencé cette série d'aujourd'hui en parlant de nos Racines et Traditions, de notre Culture, de ce qui nous tire vers le haut, on la terminera de la mêùme façon : <