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  • Xavier Darcos a présenté les nouveaux programmes de l'école primaire...

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                   Ces programmes doivent être mis en oeuvre à la rentrée prochaine. Ils resteront courts et recentrés  "sur l'essentiel", dit-on au Ministère. Comme il fallait s'y attendre, les syndicats d'enseignants de gauche dénoncent, eux, une vison "passéiste" de l'école.

                   De quoi s'agit-il en fait ? Le Français et les maths sont à l'honneur, et l'on va insister sur "les fondamentaux". Il s'agit d'un pas dans la bonne direction, qu'il faut saluer et qu'il faut encourager. Pourtant on peut faire quelques réserves et penser que l'on va faire encore a la fois trop et pas assez......

              En effet, puisqu'on parle de "fondamentaux", la Culture générale, l'Histoire doivent être aussi renforcées: or ce n'est pas le cas -du moins pour l'instant....- alors que l'on va faire de l'histoire de l'Art, et que par exemple le cinéma va être introduit par ce biais dans les programmes....

              Il nous semble qu'en fait il faudrait arrêter le saupoudrage d'horaires, un saupoudrage induit par l'encyclopédisme des programmes. Il faudrait admettre une fois pour toutes que les enfants ne vont pas à l'école pour tout apprendre, tout faire et tout savoir. Or, n'est-ce pas ce à quoi prétendent ces programmes démentiels, parce que trop ambitieux, que l'on propose tout au long du cursus scolaire ?

              Expliquer au contraire aux enfants qu'il ne serait ni souhaitable, ni de toutes façons possible, de prétendre tout voir, ce serait leur donner une première et forte "leçon de vie", une utile "leçon de sagesse". On les met au contraire dans un système où on leur laisse à penser d'une certaine façon que tout est possible, que l'on va toucher à tout; on les installe en quelque sorte dans l'illusion qu'ils vont arriver à tout découvrir dans l'école, ce qui ne peut que fausser leur vision des choses et leur découverte des -dures...- réalités du monde.

              Ajoutons à cela l'idéologie dominante du "yaka": "yaka-mettre-plus-de-profs", "yaka-mettre-plus-de-moyens" etc... (discours qu'ils entendent forcément et qui ne peut pas ne pas laisser quelques traces...) et l'on court bien évidemment le risque de déformer dès le départ la perception des choses et de la réalité des enfants......

               Pour en revenir au problème plus concret des programmes et des horaires, le Ministère peut aller plus loin et peut faire beaucoup mieux. Il laisse en effet un nombre d'heures important (jusqu'à onze par semaines...) à la disposition des Maîtres. C'est sur ce volume que l'on peut jouer, en augmentant e,core fortement le nombre d'heures dévolues réglementairement aux matières fondamentales.

              Voici par exemple quelques données intéressantes, proposées par "Veille-éducation". Elles ne concernent que les horaires d'enseignement du Français, puisqu'encore une fois l'Histoire et la Culture générale -pourtant tout aussi "fondamentales" selon nous....- ne sont pas concernées. Pas ou pas encore, restons foncièrement optimistes et espérons que ce sera pour la prochaine fois, en donnant acte pour l'instant au ministre du fait qu'il a fait, pour le Français un pas dans la bonne direction. Qu'on juge du problème que soulèvent ces chiffres, qui s'interéssent également au Collège:

               En 1976,
    un élève sortant du collège a reçu 2800 heures d'enseignement du français depuis son entrée au cours préparatoire.

               En 2004, et depuis,
    il en a reçu 800 de moins. Il a donc perdu l'équivalent de deux années et demie par rapport à 1976. C'est comme si, au milieu de son année de cinquième, on le faisait passer en seconde !.....

               Et puisque la lutte contre l'illettrisme est une priorité, et que l'efficacité d'un apprentissage dépend aussi du temps qui lui est consacré, "Veille éducation" demande  l'adoption des horaires suivants:

    1: à l'école primaire
    - en CP, 15 heures par semaine au lieu de 9 heures 30 ;
    - en CE 1, 11 heures 30 au lieu de 9 heures 30 ;
    - en CE 2, 11 heures 30 au lieu de 6 heures 30 ;
    - en CM 1 et CM 2, 9 heures au lieu de 6 heures 30 ;

    2: au collège
    - en 6e, 6 heures par semaine, dont trois dédoublées, au lieu de 5 heures ;
    - en 5e, 6 heures, dont deux dédoublées, au lieu de 4 heures ;
    - en 4e, 5 heures, dont une dédoublée, au lieu de 4 heures ;
    - en 3e, 5 heures au lieu de 4 heures 30 ;

              Ces horaires correspondent, redisons-le, à ceux du collégien de 1976. Or, on ne peut continuer de parler honnêtement de lutte contre l'illettrisme si l'on continue de refuser aux élèves d'aujourd'hui ce qu'on accordait hier à leurs aînés....

              Les mesures que vient de prendre Xavier Darcos, et qui visent à redonner toute sa place au Français vont donc dans le bon sens. Elles auront donc forcément un impact direct sur la qualité d'apprentissage de toutes les matières, puisque aucun enfant n'apprend volontiers s'il ne sait lire et écrire aisément. Il reste à les renforcer, en augmentant encore les heures consacrées au Français, et à les doubler de mesures visant, parallèlement, à rétablir la Culture générale et historique, afin que l'on puisse dire que la réforme à enfin reposé l'école sur des bases vraiment saines.....

  • Il y a un an, la première note de ”lafautearousseau”....

              C'est en effet le 28 février 2007 qu'a été "envoyée" notre première note, et qu'a débuté l'aventure de "lafautearousseau" (1). Il s'agissait de dresser une sorte de bilan, à grands traits, de l'état dans lequel se trouve la France deux cent quinze ans après la rupture imposée par la Révolution. Et de poser cette simple question: Tout ça, pour ....ça ?

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             Cette première note s'intitule "La question de fond". Nous la re-publions symboliquement aujourd'hui.

    (1):  Irrégulier d'abord, le rythme de publication des notes est devenu "quotidien" à partir du 30 juillet 2007, puis il est passé à deux notes par jour à partir du 8 février 2008 (avec une note brève, "Ainsi va le monde", signalant une tendance, un fait, un propos intéressant ou significatif, tiré de l'actualité immédiate...; suivie d'une note plus étoffée, traitant plus à fond d'un sujet important, de nature très variée....)

    mercredi, 28 février 2007

    "LA" question de fond....

                Comment en sommes-nous arrivés là ? La République a pris une France en bon état, elle nous laisse une France au plus mal.... nous étions le pays le plus peuplé d'Europe sous Louis XV et Louis XVI, nous avons été rattrapés puis dépassés par les autres. Notre vitalité démographique a été brisée par les saignées effroyables directement liées à la Révolution et à la République : 800.000 morts (Révolution); 1.500.000 morts (folles guerres napoléoniennes); 500.000 habitants perdus en 1815 à cause des Cent jours, dernier mauvais coup porté à la France par l'orgueil délirant de Napoléon; I.5OO.000 morts en 14/18 et 600.000 en 39/45; total: 4.900.000 français "évaporés", disparus, sortis de l'Histoire par les conséquences directes ou indirectes de l'irruption des idées révolutionnaires et des politiques aberrantes des différentes républiques. Quel pays pourrait-il supporter de tels traumatismes à répétition ? La France y a perdu une part importante de sa substance, au sens fort du terme (physique, pourrait-on dire)...

                Et que dire du rayonnement de la France, de l'attrait universel que sa culture, ses Arts, sa civilisation exerçaient sur l'Europe entière, et bien au delà: tout le monde nous enviait et nous imitait sous Louis XV et Louis XVI: le Roi de Prusse commandait ses armées en français; Mozart commençait ses lettres à son père par "Mon cher père"; les écrivains russes parsemaient leurs ouvrages de mots français, et parfois de phrases entières; on construisait Washington (symbole d'un pays nouveau) en s'inspirant ouvertement du classicisme architectural français; presque tous les dirigeants européens se sont fait construire leur petit Versailles; dans tous les domaines, c'était la France qui donnait le ton, c'était vers Paris que convergeaient tous les regards: la France royale avait su amener la société à son plus haut degré de raffinement, et nous connaissions alors ce qu'était "la douceur de vivre"... : la France en est-elle toujours là aujourd'hui ? Séduit-elle toujours autant ? Tient-elle la même place, ou d'autres que nous donnent-ils le ton...?

                Comment ne pas être frappé par la dégradation effarante du moral des français, de leur "mental" ? Nous étions optimistes sous Louis XV et Louis XVI, car avec nos 29 millions d'habitants nous étions le mastodonte démographique de l'Europe, dont nous étions également, et de très loin, le pays le plus étendu: cette double sécurité nous rendait foncièrement optimistes, et c'est de cette époque que date ce dicton selon lequel "en France, tout finit par des chansons": aujourd'hui nous sommes un peuple frileux, qui doute, et qui est le champion d'Europe incontesté de la consommation d'anti-dépresseurs; et que dire de notre situation économique et de notre richesse: entre le quart et le tiers de notre patrimoine artistique a été détruit par la Révolution; notre pays ne cesse de reculer au classement mondial des performances, cependant que l'appauvrissement et la précarité ne cessent de s'étendre parmi nos concitoyens; la violence et l'insécurité (dans tous les domaines) ont littéralement explosé et sont devenus des réalités tristement quotidiennes; la classe politique est très largement discréditée - même si un grand nombre d'élus ne méritent pas de reproches particuliers - et l'opinion publique se détache de plus en plus de la "chose publique", n'ayant plus d'espoir en l'avenir et se laissant aller à un pessimisme nouveau dans notre Histoire...

                Comment se fait-il donc, qu'en partant du pays le plus riche et le plus puissant d'Europe on en soit arrivé à un résultat aussi catastrophique et aussi désolant ? Puisqu'on a appliqué à ce pays la plus merveilleuse des constructions intellectuelles qui soient, puisqu'on l'a régi en fonction des meilleurs principes qui aient jamais été inventés, en toute logique ce pays n'a pu que passer du stade de super puissance qui était le sien à celui de super puissance démultiplié ! Nous devons donc nager dans le bonheur... sinon: cherchez l'erreur ! Il est vrai qu'avec le conformisme que fait régner la république, un conformisme qui n'a jamais été aussi fort chez nous et qui confine à l'étouffement de la pensée, nos concitoyens ont du souci à se faire: dire que nous vivons sous le règne du politiquement correct, de la police de la pensée, du conformatage de l'opinion ne relève même plus du constat mais de la banalité. Qu'on se souvienne de la grande liberté de ton, de parole, d'action dont nous jouissions sous Louis XV et Louis XVI, et une seule question vient à l'esprit: tout ça, pour..... ca ?

                Avec, si rien n'est fait, l'effacement continu, la disparition progressive de la France, sa sortie prochaine de l'histoire, du moins en tant que grande puissance, voire puissance tout court...

  • Du nouveau dans l'Arc de Triomphe : Très bien ! Bravo ! Mais...

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              Le 15 février, un nouveau musée a ouvert ses portes au sommet de l'édifice. IL retrace ses heures de gloire depuis la pose de la première pierre, en 1806.

              "Nous voulions révéler par l'image la richesse du lieu, qui est à la fois un mémorial et le symbole de la réconciliation des peuples", exposent les deux maîtres d'œuvre, Christophe Girault et Maurice Benayoun. Jean-Paul Ciret, directeur culturel du Centre des Monuments Nationaux justifie ainsi la réalisation de ce nouveau Musée: "L'Arc de triomphe n'est pas un simple belvédère. Il était urgent de réhabiliter son histoire, à condition de la rendre abordable par tous les publics, y compris les étrangers" (l'Arc de Triomphe a reçu 1.700.000 visiteurs en 2006...). La visite démarre par une rétrospective nourrie de photos et de films rares, notamment les funérailles de Victor Hugo (1885) ou l'inhumation du soldat inconnu (1921).

              Donc tout va bien, la vie est belle, tout le monde est content, et nous aussi. Sauf que...il y a tout de même un truc qui nous chiffonne, et qui de toute évidence a échappé aux concepteurs de ce nouveau Musée. Ils se sont occupé -et très bien, redisons-le...- de l'intérieur du monument, et les visiteurs en seront comblés. Mais à l'extérieur? On n'a rien touché, rien changé, rien corrigé. Et les foules qui viendront s'extasier devant la beauté de ce monument continueront de rendre en quelque sorte un hommage -involontaire et indirect il est vrai, mais tout de même...- à deux des pires monstres que notre Histoire nationale aura enfanté: deux génocideurs que même Gracchus Babeuf vomissait (c'est dire!....) et qu'il a accusé de "populicide": le général Turreau et le baron Amey. Ils ont l'un et l'autre leur nom gravé sur l'un des piliers du monument, et sont donc ainsi, d'une certaine façon, "proposés" à l'admiration des foules.

              Il est vrai que la république n'est pas gênée de chanter et de faire chanter une phrase authentiquement raciste dans son hymne ("..qu'un sang impur abreuve nos sillons..."). Elle n'en est donc pas à une contradiction près, elle qui parle de "Fraternité", d'honorer ainsi des bourreaux et des monstres, des génocideurs/exterminateurs.... Au fait, pour celles et ceux qui connaîtraient mal cette page de notre Histoire, qui étaient ces deux ci-devants?

    1 : Louis Marie Turreau, dit Turreau de Garambouville ou encore Turreau de Linières a organisé les colonnes infernales durant la guerre de Vendée. Ses instructions envoyées sont peu équivoques :

    "Les villages, métairies, bois, landes, genêts et généralement tout ce qui peut être brûlé sera livré aux flammes."

    "...seront passés par les armes les brigands trouvés les armes à la main ou convaincus de les avoir prises, y compris les filles, femmes et enfants qui seront dans ce cas..."

              D'après Jean-Clément Martin, qui a analysé les recensements de 1790 et de 1801, un manque d'environ 220 000 à 250 000 habitants est à noter dans l'accroissement normal qu'aurait dû connaître la « Vendée militaire » sans la guerre civile. Les bilans varient, entre les morts au combat, les morts indirects du fait des mauvaises conditions de vie, les exils des Républicains. Les récoltes de 1788 ont également été mauvaises. Certains historiens attribuent jusqu'à 200 000 morts à Turreau.

              Selon Reynald Secher, historien, auteur de l'ouvrage La Vendée-Vengé, « 117 257 personnes au minimum disparaissent entre 1792 et 1802, soit 14.38% de la population » d'après les sources primaires disponibles.

    2 : Amey (François-Pierre Joseph, baron) né à Sélestat (Bas-Rhin) le 2 Octobre 1768. En janvier 1794, l'officier de police Gannet l'accuse de laisser ses soldats tuer des civils en les jetant dans des fours: "...Amey fait allumer des fours et lorsqu'ils sont bien chauffés, il y jette les femmes et les enfants. Nous lui avons fait des représentations; il nous a répondu que c'était ainsi que la République voulait faire cuire son pain. D'abord on a condamné à ce genre de mort les femmes brigandes et nous n'avons trop rien dit; mais aujourd'hui les cris de ces misérables ont tant diverti les soldats et Turreau qu'ils ont voulu continuer ces plaisirs. Les femelles de royalistes manquant, ils s'adressent aux épouses des vrais patriotes. Déjà, à notre connaissance, vingt-trois ont subi cet horrible supplice et elles n'étaient coupables que d'adorer la nation. La veuve Pacaud, dont le mari a été tué à Chatillon par les Brigands lors de la dernière bataille, s'est vue, avec ses 4 petits enfants jetée dans un four. Nous avons voulu interposer notre autorité, les soldats nous ont menacés du même sort..."

               Charmant, non? Alors, rénover l'intérieur de l'Arc de Triomphe, et en faire un Musée digne de ce nom, c'est bien. C'est même très bien. Mais "purifier la Mémoire", cela ne serait-il pas au moins aussi important? Cela ne s'imposerait-il pas, enfin? Le scandale n'a-il pas que trop duré?.....

  • ”Restitutor”: un Roi Libérateur.....

              On le sait depuis l'Antiquité, depuis Ésope et sa fable de la langue: rien n'est totalement bon, ni totalement mauvais sur cette terre; il en est de même pour la situations des États: on sait bien que tout peut arriver, le pire bien sûr, mais ce pire n'est jamais certain, et ce sera peut-être le meilleur qui arrivera....

              Qui a dit: "Le désespoir en politique est une sottise absolue." ?Par définition, concernant l'avenir, tous les scenarii sont possibles, et si l'on peut nourrir de légitimes craintes (1), rien n'interdit de nourrir aussi de réels espoirs : tout simplement, entre autre..., parce qu'on a de multiples exemples, dans l'Histoire, de politiques trop "florentines", trop habiles, trop savantes, qui ont fini par échouer de ce fait même, en se retournant contre leurs auteurs et contre leurs noirs desseins.

              Ainsi en sera-t-il peut-être de cette folle politique de l'Immigration, menée depuis une trentaine d'années par le Système....

    JLForain1D.jpg            Nous évoquons régulièrement, ici même, les aspects les plus dangereux de cette politique suicidaire, aberrante et, peut-être, mortelle pour la survie et la continuité de la France telle qu'elle nous vient de l'Histoire; une France "communauté de destin", telle que nous l'avons reçue, et dont nous souhaitons continuer et poursuivre l'aventure, alors que que certains cherchent à la dissoudre et la diluer dans ce "grand tout immigrationiste", ce magma infâme et informe que cherche à nous imposer le Système, depuis les décrets Chirac de 1975. Mais qui peut affirmer que, justement, le sursaut ne viendra pas de là ? Un sursaut  provoqué précisément par ce nouveau mauvais coup porté à la France par la République idéologique ? Et qui pourrait fort bien conduire à la renaissance et au salut ? Qui serait, en lui même, l'occasion du choc, du déclic, qui fera réagir l'opinion ?..... 

                Osons une comparaison historique. Au troisième siècle de notre ère, l'Empire Romain connaissait une grave crise; dans les faits, il était tout simplement en voie de désintégration. Survint Aurélien, proclamé empereur en 270, qui se fixa comme objectif la reconstitution de l'Empire et son redressement, grâce à des réformes aussi profondes que bénéfiques: frappés par la réussite de son action, à l'origine du renouveau du Bas-Empire, les romains lui décernèrent le beau titre de "Restitutor" : celui qui rétablit, qui "remet debout"; le sauveur..... Aujourd'hui, lorsque nous proposons pour la France le Prince Jean, qui peut dire si, justement -et encore mieux que nous mêmes et notre propagande- ce ne sera pas l'état du Pays lui même qui rendra possible l'appel au Roi libérateur ? Si ce ne seront pas les noirs desseins de la république -par exemple dans le domaine de l'Immigration...- et les méandres tortueux de ses mauvais coups tordus qui finiront par convaincre les français qu'il est l'homme qu'il nous faut, au moment qu'il faut ? Que sa présence à la tête de l'État est "l'exigence naturelle des réalités de ce temps ?" (2)

              Avec cette Immigration, le Système ne joue-t-il pas à l'apprenti sorcier, à qui sa créature échappe: c'et un jeu très dangereux, qui peut se révéler plein de surprises à l'arrivée. Il existe une caricature royaliste célèbre, montrant une Marianne, vieille mégère affreuse, arrosant son jardin où poussent...des fleurs de lys ! Le titre du dessein (La belle jardinière) voulant signifier que par ses excès mêmes, par ses erreurs et ses échecs, la république se ferait au bout du compte le meilleur agent, le meilleur propagandiste de la nécessité d'un Roi au sommet de l'État... Aujourd'hui, il est clair que, comme l'Empire avant Aurélien, la France va mal, même très mal. La cause en est bien connue, c'est le Système et son idéologie; mais nous savons que, comme le disait Bainville, le remède est à côté du mal.

              Le Roi que nous proposons à nos compatriotes n'est pas une nostalgie, mais un recours et un projet; nous ne le justifions pas par des considérations passéistes, mais par l'état actuel de la France et pour répondre à la grave crise dans laquelle la république idéologique l'a plongée; il ne s'agit en aucun cas de "restaurer" le Roi, mais de bien voir que son impérieuse nécessité émane justement de cette crise dans laquelle se trouve la France. Ainsi conçu, le Roi est un recours, un espoir, une espérance; afin que s'écrivent encore de nouvelles et nombreuses pages de notre Histoire. On n'écrirait plus alors la "devise" S.P.Q.R., comme au temps de Rome et d'Aurélien "Restitutor", mais, pourquoi pas?, quelque chose qui pourrait ressembler à R.P.Q.F.: Rex PopulusQue Francorum: le Roi et le Peuple des Francs...

               Cela n'aurait-t-il pas un certain panache ?...

    (1): Oui, la France peut finir par mourir et disparaître à cause des mauvais coups que ne cesse de lui porter la république idéologique; du moins mourir et disparaitre en tant que grande puissance, voire puissance tout court, qui "compte" dans le concert des nations....

    (2) comme le disait le précédent Comte de Paris.                     

  • L'affaire du professeur agressé de Juvignac, suites... (1/2).

                Nous en avons longuement parlé, mais il importe, quelque temps après, d'assurer une sorte de suivi de l'affaire, et de ne pas laisser retomber l'émotion qu'elle a suscitée.

                Voici donc, aujourd'hui et demain, le point en deux notes sur les derniers développements qu'a connus l'affaire de Juvignac....

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    I : Les remerciements du professeur agressé (transmis par Claire Polin, de SOS Éducation).

    Madame, Monsieur,

    Je vous écris pour vous transmettre les remerciements du professeur agressé à son domicile de Juvignac (Hérault), pour votre signature à la pétition de soutien. Vous saviez peut-être déjà que plusieurs membres de sa famille nous avaient remercié de notre mobilisation, mais sa belle-fille nous a demandé également de vous remercier de sa part à lui.En effet, bien qu'il soit soutenu par beaucoup d'instances, et que le procureur adjoint de Montpellier, Georges Guttierez, l'ait remis en liberté, il a été mis en examen pour « homicide volontaire » par le juge d’instruction. Autrement dit pour « meurtre ».

    Bien sûr, ce professeur, dont la version des faits coïncide parfaitement avec les constatations des gendarmes, devrait bénéficier rapidement d’un non-lieu. Reste qu'il n’a fait que protéger sa famille et qu'il se retrouve avec cette étiquette infamante, alors qu’une simple mise en examen pour homicide involontaire aurait suffi.

    Pour lui, un marathon judiciaire, à l'issue forcément incertaine, a commencé.

    D'abord, la famille de Saïd, son agresseur, conteste la thèse de la légitime défense. Certes, Boussa Ouamalik, le père du jeune homme, qui habite une petite cité à la périphérie d’Uzès, reconnaît que son fils « avait un différend avec son professeur ».

    "Pour nous, Saïd est allé là-bas, à Juvignac, pour règler ses comptes, dit-il. Depuis l’ann ée dernière, il nous parlait de ce prof…"

    D’autant que le jeune homme, qui avait repassé ses examens en septembre, venait d’apprendre qu’il était recalé, ce qui l’aurait rendu fou de rage. Le père de Saïd admet également que « le feu, c’est son mode opératoire », confirmant implicitement que son fils aurait pu se venger de l’enseignant en le faisant périr au milieu des flammes. Mais malgré tout, il réfute la thèse des enquêteurs.

    "On se pose plein de question, renchérit un oncle du garçon. Soyez sûr que ce professeur était au courant de la venue de Saïd. Je me demande même s’il n’a pas préparé sa réception. En plus, il n’a pas pu le tuer tout seul."

    En clair : Saïd serait tombé ce soir-là dans un guet-apens tendu par un enseignant machiavélique. Et l’oncle de conclure :

    "Je ne crois pas à cette histoire de légitime défense."

    L’avocat des Ouamalik, Me Jean-Charles Teissèdre, s’est constitué partie civile au nom de la famille. Lui aussi émet de sérieux doutes concernant la version des enquêteurs. Il rappelle que dans ses premières déclarations, l’adjoint au procureur avait un peu vite annoncé que Saïd était mort par strangulation, alors que l’autopsie a révélé qu’il a été victime d’une compression du cœur.

    "Comment fait-on pour tuer un homme à mains nues quand on n’est pas un spécialiste des sports de combats ? s’interroge-t-il. D’autre part, il sera important d’&eac ute;tablir à quel moment cette mort a eu lieu, et si elle pouvait être évitée."

    En ce qui concerne cette dernière question, la réponse est pourtant évidente : oui, la mort de Saïd aurait pu être évitée. Il aurait suffi pour cela que le jeune homme reste chez lui ce soir-là, au lieu d’aller attaquer, un pistolet à la main, une honnête famille d’enseignants que, dans son délire, il rendait responsable de ses échecs.

    Pour Me Jean-Robert Phung, l’avocat de l'enseignant, les arguments de la famille Ouamalik ne tiennent pas debout.
    Je suis certain que ce garçon qui avait trois litre d’essence sur lui n’est pas venu pour cambrioler, affirme-t-il. Le réflexe qu’a eu mon client, et qui s’est terminé par un drame, en a évité un autre, encore plus atroce : il a sauvé sa vie, celle de son épouse et de son fils. Mais avoir enlevé la vie à quelqu’un est une chose dont il ne se relèvera jamais.

    Comme il n’oubliera jamais ces minutes abominables durant lesquelles il a cru mourir, brûlé vif, avec toute sa famille. Il ne faut pas se tromper de procès. Si dans cette histoire, Saïd est mort, c’est bien le professeur et sa famille qui sont les victimes. Et l’enseignant attend aujourd’hui avec impatience le non-lieu qui lui rendra son honneur.

    « Pour l’instant, nous sommes paniqués à l'idée de retourner chez nous et nous n'envisageons pas d'y revenir. Sur le plan professionnel, je n'envisage pas pour le moment de donner à nouveau des cours, a fortiori dans des amphis où l'on se retrouve parfois face à 300 étudiants. Pour moi, je crois que les amphis, c'est terminé, alors que j'adorais ça. Cette réaction est liée au fait de savoir qu'"il" a été là, autrefois, dans mes cours d'amphi ; je penserai nécessairement à lui, cagoulé, en train de me regarder… » a-t-il expliqué dans le Midi Libre

    A l'heure où je vous écris, nous avons récolté 25 034 signatures à la pétition de soutien. Mais nous pensons que ce professeur mérite beaucoup plus que cela. Notre pays compte 980 000 enseignants, et 45 millions de citoyens en âge de voter. Il faut qu'ils expriment leur solidarité dans une telle situation.

    Beaucoup signeraient s'ils en avaient l'occasion. Alors merci d'aider ce professeur et sa famille en écrivant à tous vos amis pour leur demander de signer eux aussi la pétition.

    Il vous suffit de copier le lien ci-dessous, et de leur envoyer par courriel en leur demandant de cliquer dessus de toute urgence.

    http://soseducation.com/fichiers/Mis_en_examen_pour_s_etre_defendu.htm

    Pour relire l'appel à pétition, cliquez ici.

    Si vous souhaitez retrouver toute la chronologie de cette tragique histoire, vous pouvez lire ci-dessous

    Avec mes remerciements,

    Claire Polin
    Présidente

    www.soseducation.com - www.soseducation-leblog.com - 120 boulevard Raspail - 75006 Paris - 01 45 81 22 67.

  • Définition de la France: Besson s'enfonce encore un peu plus.....dans le grand n'importe quoi.....

                La Nation française, c'est "un seul peuple, une langue, un territoire, des valeurs et une organisation institutionnelle : la République".

                Lors d'un débat à la cité sensible des "4.000" le 5 janvier à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), M. Besson avait déclaré, selon l'AFP, que "la France n'est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion" mais "un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble". En fait, et parlant de "raccourci schématique", le ministre a tenté de rectifier le tir: "j'ai évoqué la France d'avant la France, celle des tribus éparses décrites par Jules César dans ses Commentaires sur la guerre des Gaules.

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    Eric Besson semble ignorer que, si l'Histoire commence bien dans le Croissant fertile, l'actuelle France est l'une des zones au monde dans lesquelles on suit le plus continûment l'apparition de l'Homme; depuis la Dame de Brassempouy (25.000 ans tout de même, bien avant l'Islam !) il y a belle lurette que "cette terre-ci est appropriée..."; n'en déplaise aux ignares et aux idéologues....

                "Ayant à l'esprit la formule de Mirabeau sur ce qui n'était pas encore la France, "un agrégat de peuples désunis" (la formule exacte est "un agrégat inconstitué de peuples désunis", ndlr), j'ai parlé d'un "conglomérat de peuples", a-t-il encore précisé.

                Affirmant vouloir "dissiper tout malentendu", M. Besson invite "celles et ceux qui douteraient de ces explications à se reporter au petit livre Pour la Nation qu'il vient de publier et qui, selon lui, "défend la thèse d'une Nation créée par un Etat fort, fondée sur le dépassement des origines et liée depuis 1539 par la langue française".

                Ce pauvre Besson, après avoir scandalisé, maintenant il fait pitié: il avait déjà perdu une bonne occasion de se taire, voilà qu'il en rajoute une couche, et que, aggravant son cas, il récidive !

                Tenons-nous en seulement à deux enormités, qui vous auraient valu, il n'y a pas si longtemps, un zéro pointé à n'importe quel épreuve d'histoire de n'importe quel concours pour n'importe quel poste.

    cratere de vix.jpg
    On n'a eu besoin ni des "jeunes" ni de l'Islam pour que, dans le pays qui était en train de devenir la France,
    ait lieu un brassage des cultures celtes, romaines et grecques (ici, l'extra-ordinaire Cratère de Vix).
    Fusion heureuse, qui vient bien de quelque part, et qui est le vrai fondement de la France...
    n'en déplaise aux ignares, aux sots... et aux trotskos !

    1: la France d'avant la France, ces tribus éparses décrites par César ? Mais ce sont les Gaulois, nos ancêtres directs, la base, le socle, le fondement de la population française ! Ceux qui ont accueilli -même involontairement- et en tout cas assimilé les Barbares, à la chute de l'Empire Romain. Bien sûr, on peut jouer sur les mots, mais les Celtes c'est la Gaule, ce sont les Gaulois, et la Gaule et les Gaulois c'est l'origine et la première apparition de ce qui sera la France dans l'Histoire. Qu'est-ce que c'est que cette sorte de dychotomie bizarroïde qu'établit Eric Besson entre les Gaulois et la France, comme s'il s'agissait de deux choses différentes, alors qu'il y a continuum entre les deux ? Alors que la France sort de la Gaule comme la fleur sort de l'arbre, et comme -à son tour- de la fleur sort le fruit....?

    2: Déjà, en outre, Besson admet que la France est unie par la langue "depuis 1539". Première entorse/contradictio, donc, avec son propos selon lequel la France ce serait une "organisation institutionnelle: la République". Il y avait donc de la France avant la République ? Mais seulement à partir de 1539 ? Mais alors, qu'il nous dise: Bouvines, en 1214, c'est quoi, c'est qui ? Et sous Louis XI, qui mène la lutte de qui contre la Maison de Bourgogne ? Et Jeanne d'Arc défend quel pays et quel Roi face aux Anglais ? etc... etc... On le voit, les idéologues ne s'en sortent pas. Et plus ils s'agitent, comme dans des sables mouvants, plus ils s'enfoncent, plus ils s'enferrent....

                En fait, Besson devrait lire Maurras: « Non notre France ne commence pas en 1789. Nous ne sommes pas la génération spontanée de l’esprit révolutionnaire » (L'Ordre et le Désordre).... Nous lui préparons, à Eric Besson, pour incessamment sous peu, une rapide réponse/mise au point sur la constitution de la Nation française. Ce sera court (l'équivalent de quatre notes habituelles tout de même), ce devrait être prêt dans trois/quatre jours, et nous le réunirons en un PDF, pour plus de commodité. Comme nous en sommes aux comptes-rendus de la visite du prince en Provence, nous publierons tout cela à partir de lundi prochain, le 1er février, et les 2, 3 et 4 février.... 

    DAME DE Brassempouy.jpg
    La Dame de Brassempouy,
    25.000 ans, le premier visage humain connu...
  • Paris, 11 et 12 mai (I/III) : l'hommage à Jeanne d'Arc, en ”deux temps, trois mouvements”...

    Jeanne d'Arc 2013 295.jpgDimanche matin, 12 mai, à 10 heures, Place de l'Opéra, à Paris, le Cortège traditionnel - d'un ordonnancement imposant - s'est mis en route pour aller fleurir la statue de la Place des Pyramides. On était venu d'un peu partout, pour se joindre aux membres du Centre Royaliste d'Action française, de La Restauration nationale et de L'Alliance Royale : on était venu de Picardie, du Dauphiné, du Maine, de l'Anjou, de Provence, d'Aquitaine, de Bourgogne, de Champagne...

    Le trajet a changé, plusieurs fois, depuis 1920, date à laquelle, grâce à la persévérance de l'Action française, la Fête de Jeanne d'Arc fut instituée "Fête nationale", par la loi du 19 juillet 1920.

    Le trajet, mais pas l'esprit, ni la nécessité de cette Fête : car nous sommes bien (et ô combien !) à l'une de ces "heures critiques de notre Histoire", et pourtant nous ne devons malgré tout pas douter de la France, car, "croire en elle et en ses forces de résurrection, c’est déjà se mettre en mesure de la sauver", comme le rappelle notre XXXIVème Grand Texte (écrit par un Président de la République, s'il vous plaît...) : "...Jeanne ne sera jamais trop aimée de la France... c’est à notre pays tout  entier qu’elle appartient. Elle a commencé à délivrer la France de l’invasion, elle l’a soustraite à la suprématie étrangère, elle l’a guidée sur le chemin de l’Honneur et de la Liberté. Par quels moyens ? Par la droiture et la simplicité, par la bravoure et la persévérance, par la conviction que chez nous, rien n’est jamais perdu, pourvu qu’on chasse les mauvais conseils du découragement et du laisser-aller. A toutes les heures critiques de notre Histoire, Jeanne nous fournit le meilleur exemple dont nous puissions nous inspirer. Elle nous enseigne que, douter de la France, c’est risquer de l’assassiner et que, même devant les pires dangers, croire en elle et en ses forces de résurrection, c’est déjà se mettre en mesure de la sauver." 

    Arrivés au pied de la statue, et une fois les gerbes déposées, les participants écoutèrent Bernard Pascaud (1) : "...Nous en sommes à l’heure où ce qui est illégitime est légal, où ce qui est antisocial est à la tête de la société, où les ennemis de l’ordre public commandent à la force publique, où les pervers et les monomanes se dévorent entre eux, et dévorent la France par leurs convulsions...

    ...C’est face à cela qu’il faut faire retentir l’antique protestation de la jeune Antigone. Et comme Antigone, mes chers amis, nous entendons rendre à nos frères morts les devoirs légitimes, ceux qui consistent à assurer l’héritage français, à défendre les principes d’une communauté d’ordre où l’homme a toute sa place, où la loi écrite n’injurie point la loi non écrite, où la rumeur humaine n’injurie point la musique des sphères éternelles, où la famille française réconciliée s’épanouisse sous la garde de la famille-chef.

    C’est à cette tâche de reconstruction qu’il nous faut être actif et inviter tous les Français. Le printemps français auquel rêvent certains sera capétien ou ne sera pas. C’est la leçon de Jeanne. C’est le devoir d’aujourd’hui." 

    Jeanne d'Arc 2013 293.jpg

    Ceux qui ne nous connaissent pas encore, ou viennent de nous découvrir, et ignoreraient le sens, le "pourquoi" de cette Fête, pourront se reporter à notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet, et y consulter les deux photos "10 mai 1920 : Barrès et le Cortège de Jeanne d'Arc" "La Fête de Jeanne d'Arc" : ils auront là une première source d'information...

    Cette année, il avait été prévu que ce Cortège traditionnel serait précédé, la veille, de ce que l'on appelle volontiers, aujourd'hui, deux "temps forts" : d'abord, le samedi 11 mai après-midi, deux tables rondes, réunissant quatre intervenants chacune; puis, en soirée, un banquet amical, dans le quartier du Panthéon, à deux pas de cette croix immense restée en place, qui - l'Histoire a de ces ironies... - surmonte les tombes de Voltaire, Rousseau, Carnot, Gambetta, Jaurès, Zola et tant d'autres, qui, certainement, n'en demandaient pas tant !

    Tables rondes et Banquet furent deux moments qui, à n'en pas douter, tinrent leurs promesses.

    On put ainsi entendre, à la Maison des Mines, lors de la première Table ronde - animée par François Marcilhac - Jacques Trémolet de Villers, très profond et en même temps très drôle, et surtout visant très juste, parler du "Printemps français"; Bernard Pascaud (président de La Restauration nationale) parler, lui aussi avec beaucoup de justesse de ce "printemps" et de ce qu'il représente, et peut représenter demain; Olivier Perceval avait au préalable "ouvert" le débat, en resituant les choses dans leur contexte et leur globalité, et Antoine Desonay, responsables des étudiants, clôtura ce premier temps de parole en racontant comment se passaient les manifestations, quel rôle y jouaient les jeunes royalistes, et donnant force détails tirés de cette expérience "sur le terrain"...

    Après une pause, la deuxième Table ronde - toujours animée par François Marcilhac - réunit Christian Franchet d'Espèrey, rédacteur en chef de La Nouvelle Revue Universelle, qui évoqua la grande figure de Jeanne d'Arc, Stéphane Blanchonnet, Alain Soral, président d’Egalité et Réconciliation, défendant "la gauche du travail et la droite des valeurs" : un même combat contre le mondialisme et le libéralisme...

    La banquet, qui devait suivre cet après-midi, était donc prévu rue Montagne Sainte Geneviève, dans les superbes caves voûtées d'un restaurant qui, devant accueillir au départ environ cent dix convives, en reçut finalement près de cent cinquante, malheureusement trop nombreux pour être tous ensemble, et donc répartis dans trois salles : c'est peu de dire que "l'ambiance y était" et que ce fut un bon moment; "la bonne humeur a toujours régné parmi nous", disait Léon Daudet; aux chants des étudiants répondaient ceux des autres salles, et le répertoire traditionnel et joyeux des chants militants fut repris en chœur et de bon cœur par tous ceux qui se retrouvaient, de tous les coins de France, ne s'étant plus vus, parfois, depuis longtemps, mais unis comme toujours, unis comme jamais, heureux de se retrouver ensemble, et d'approfondir encore plus, toujours plus, les liens d'amitié indissoluble qui nous unissent : "eadem velle, eadem nolle, ea est vera amicitia"...

    (1) : le texte intégral du discours de Bernard Pascaud sera publié très prochainement sur lafautearousseau, ainsi qu'une vidéo retraçant les principaux moments des interventions du samedi après-midi et du Cortège de dimanche ...

  • M.Fabius a mangé son chapeau …

    Les présidents Sarkozy et al-Assad à Paris en 2008  © Copyright : DR

     

    Par Péroncel-Hugoz

    Péroncel-Hugoz s’en prend cette semaine aux palinodies de la France dans l’affaire syrienne, et pour cela il remonte loin en arrière.

    peroncel-hugoz 2.jpgLa cruauté des gros plans télévisés sur les traits des politiciens en difficultés a parfois quelque chose d’insoutenable: il fallait voir en cette fin septembre la terrible mine plus que grise, funèbre même de Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, pendant que le président Hollande annonçait à la Terre entière que l’armée de l’air française avait commencé ses «frappes» (on ne dit plus « bombardements», mot qui effraie les opinions publiques occidentales, pauvres chéries trop sensibles…) sur Daech en Syrie. 

    Le temps n’est pas si lointain où M.Fabius, qui paraissait alors avoir mangé du lion, tonnait Urbi et Orbi contre « Bachar» (maintenant il l’appelle de nouveau Monsieur Bachar al-Assad …) qui, selon l’hôte du Quai d’Orsay, «n’en avait plus que pour quelques mois» … A l’époque, MM. Hollande et Fabius, tous deux alors très va-t’-en-guerre, voulaient même « bombarder» (là on employait carrément ce mot …) les lieux du pouvoir syrien, et impliquer dans ce projet très guerrier les Etats-Unis d’Amérique, lesquels se débinèrent, laissant les deux dirigeants français tout penauds, seuls au milieu du gué .

    Le résultat de ces pas-de-clercs (pas brillant, pour de vieux routiers de la politique comme Hollande et Fabius), de ces erreurs graves, ce fut le visage ravagé de Laurent Fabius offert par toutes les télévisions de la planète en ce début d’automne. Naguère, en France, quand un ministre était à ce point désavoué par les faits, il démissionnait ou était «démissionné». Ce n’est apparemment plus le cas. M. Fabius a donc mangé son chapeau, comme on dit vulgairement. Espérons qu’il le digèrera !

    En marge de toute légalité internationale- que ne dirait-on pas si un Etat arabe venait se mêler militairement d’un problème européen ?!-, la France bombarde donc maintenant la partie syrienne de l’entité daechiste. Elle a déjà jeté 215 tapis de bombes, ces derniers mois, sur de présumées installations militaires relevant en Irak du «calife de Raqqa et Mossoul», actes de guerre qui ne semblent pas avoir fait reculer d’un pouce, territorialement ou diplomatiquement, les islamistes armés, lesquels sont en train benoîtement d’émettre leur propre monnaie et ont reçu allégeance de consistants groupes jihadistes du Caucase au Nigéria via la Libye … 

    Non seulement les « frappes» françaises sur la Syrie ont peu de chance d’entraîner des reculs importants de Daech sur le terrain mais elles risquent fort de raviver des drames historiques, oubliés dans une France autruche qui n’apprend plus l’histoire de ses aventures outre-mer, histoire restant en revanche à fleur de mémoire dans un pays hypernationaliste comme la Syrie. Je l’appris d’ailleurs à mes dépens, sous la dictature de Hafez al-Assad, père de Bachar, lorsque je publiai la liste des sévices pratiqués dans les prisons du régime baassiste . Je fus interdit de séjour à Damas, comme journaliste français « ayant oublié les horreurs du colonialisme français en Syrie » … 

    Paris, en effet, entre 1920 et 1945, exerça un « mandat » de la Société des Nations (l’ONU de l’époque) sur la Syrie et le Liban, anciennes provinces ottomanes que la France devait « préparer à l’indépendance ». Cette préparation fut ardue, ponctuée  déjà de révoltes et bombardements. Et cela ne va pas tarder sans doute à être rappelé vertement à la France actuelle, surtout si des populations civiles sont victimes de « dommages collatéraux », causés par des avions français: il y a tout de même six ou sept millions de personnes vivant à présent sous l’autorité de Daech ! 

    Je tiens à préciser que, malgré mes démêlés journalistiques avec al-Assad père, j’ai toujours estimé qu’al-Assad fils, tout dictateur qu’il est, constitue actuellement un moindre mal et pour son pays et pour le reste du Proche-Orient. 

    Ce que personne sans doute ne dira, de peur de remuer encore le couteau dans la plaie d’amour-propre de M.Fabius, c’est que ce soutien indirect mais soutien tout de même, que Paris apporte désormais au régime damascène, n’est au fond qu’un retour vers le passé  pour la famille al-Assad et Paris. Retour bien plus en arrière encore que l’invitation acceptée du président Sarkozy à son homologue Bachar al-Assad à assister, le 14 juillet 2008, au grand défilé militaire national de Paris. Dans les années 1930, le grand-père de Bachar fut le chouchou des autorités mandataires françaises en Syrie, un peu, comme à la fin de la période protectorale au Maroc, le Glaoui fut « l’homme de la France » à Marrakech. Cet aïeul syrien, en compagnie d’autres notables locaux, demanda avec insistance à Paris de rester au Levant, de peur qu’en cas d’indépendance de la Syrie, la majorité sunnite n’exerce des représailles sur la minorité noçairie (dite aussi « alaouite » à cause de son attachement au calife Ali, gendre du prophète Mohamed). Cette minorité, plus ou moins chiite, il est vrai longtemps défavorisée, fut mise en selle par des officiers français des Affaires indigènes syriennes. Un « Etat autonome » du Djebel-Alaouite fut même installé durant quelques années par les Français autour de Lattaquié pour rassurer les Noçairis. Tout cela aboutit, en 1970, à la prise du pouvoir à Damas par le clan Assad. Verra-t-on de nouveau un jour un al-Assad « ami de la France ? » Pas impossible ! Si l’Histoire ne se répète pas, elle ne peut s’effacer. 

    Péroncel-Hugoz - Le 360

  • Médias • TV : BHL chez Ruquier

     

    par Nicolas Julhiet

     

    Il faut toujours garder une certaine distance quand on regarde une émission avec Bernard-Henri Lévy… Dans On n’est pas couché, ce samedi soir, cette précaution fut encore nécessaire.

    L’esprit du judaïsme. Tel est le titre de son dernier livre. BHL est venu en assurer la promotion sur le plateau de Ruquier. Sans sa chemise blanche, pour une fois, comme il en plaisante lui-même, faisant preuve d’un minimum d’auto-dérision… Il en est donc capable, se dit-on ! Au moins une fois. Car, durant toute l’émission, BHL a affiché sa mine la plus grave, la plus sérieuse, celle qu’il arborait sur les théâtres d’opérations à travers le monde, dans des conditions certes parfois surprenantes, entre un char éventré et une caméra.

    Quoi qu’il en soit, la première partie de l’émission est intéressante, bien que peu originale. Il est question de l’antisémitisme en France et de son évolution à travers les siècles. De Philippe Le Bel à Alain Soral et Dieudonné en passant par Bernanos et Céline. Le grand écart historique et intellectuel. S’il s’incline devant le génie littéraire des deux écrivains, il ne montre une grande estime pour le fondateur d’Egalité & réconciliation et l’humoriste franco-camerounais. «Des crânes rasés de la pensée », dit BHL dans une formule qui fait mouche ! De bonne guerre, tant la rivalité est forte entre les trois hommes. Mais contrairement à d’autres, BHL n’invite pas les juifs de France à quitter le pays pour Israël. Il dit clairement que l’antisémitisme est moins prégnant qu’avant. Soulagement général : ce soir, pas d’excès de langage, ni de procès général, ni d’inquisition. Pour l’instant, du moins.

    La discussion glisse ensuite sur l’auteur lui-même. Il est question de son identité juive – qu’il ne juge pas malheureuse, à l’inverse d’un Finkielkraut -, et de son rapport au judaïsme. Un judaïsme qu’’il peine à définir, d’abord parce qu’il se définit comme un juif laïc pour qui « Dieu n’est pas la question de (son) livre, ni de (sa) vie ». On sent l’émission prendre une tournure prometteuse. Qu’est-ce qu’être juif ? Dans L’esprit du judaïsme, rappelle Yann Moix, BHL évoque longuement le livre de Jonas. Ce prophète, qui a pour mission d’alerter la ville de Ninive de sa destruction par Dieu, accomplit sa tâche après moult péripéties.

    On y est : BHL se considère comme le Jonas moderne. D’où son interventionnisme, d’où sa volonté de se rendre dans les pays en guerre, d’où ce besoin quasi-frénétique d’action. Sauf, qu’il n’y a plus « une » mais « des » Ninive. Et qu’il n’y a qu’un seul Jonas-BHL. Le philosophe ne dispose pas parmi ses nombreux talents de celui d’ubiquité…

    C’est là qu’intervient Léa Salamé. Après avoir doctement expliqué que Descartes a été excommunié (ah bon ?), elle rappelle à notre philosophe, avec un peu plus d’à-propos, les conséquences funestes de son rôle auprès de Sarkozy et de l’intervention militaire en Libye. Nul besoin de rappeler le chaos en Libye et au Proche-Orient après la chute de Kadhafi.

    BHL se défend comme il peut, de manière plus ou moins adroite, arguant qu’on ne peut pas le tenir responsable des conséquences de l’intervention, une intervention motivée par les meilleures intentions. Doit-on refuser d’agir au prétexte que les événements peuvent prendre une mauvaise tournure, demande le philosophe ? Doit-on refuser aux peuples l’accès à la démocratie ? Eternelles rengaines universalistes. Au moins, réfute-t-il le dogme du « sens de l’histoire ».

    L’émission continue avec la réhabilitation de l’apport des juifs dans l’histoire de l’humanité. BHL laisse échapper cette phrase hallucinante : « Les juifs sont une escorte discrète et silencieuse pour les autres nations ». Toute critique pouvant être mal interprétée… Prudence, donc.

    Non content de son petit effet, BHL, en quelques mots, réussit à provoquer l’incrédulité de Laurent Ruquier. Des propos repris par tous les sites d’informations et qui suscitent une vive polémique. Alors qu’il explique que le traitement de Laurent Fabius, dans l’affaire du sang contaminé, a des relents antisémites, il enfonce le clou à propos de l’affaire DSK : ce n’est « certainement pas un complot mais la façon dont une partie de la presse s’est emparée de cette histoire, en a fait une espèce de monstre où toutes les frustrations, les désirs inavoués… Moi je me rappelle certains hommes politiques devenant littéralement fous face à cette affaire DSK. (…) Je ne me suis jamais posé la question de s’il y entrait de l’antisémite… mais puisque vous me posez la question, il y entrait probablement une part d’antisémitisme. »

    Impossible de lui donner raison, même avec les meilleures intentions philosémites du monde. Dommage pour lui et la crédibilité de ses propos. Il est si rare d’entendre les noms de Péguy, de Chateaubriand ou de Bernanos à une heure de grande écoute. Pour BHL, qui avait jusqu’ici réussi à sortir de son rôle de bretteur à la faconde un tantinet pénible, la chute est terrible. De son passage, il ne restera que la polémique. 

      

  • Rencontre pape-patriarche à Cuba : le mur de Dioclétien va tomber

     

    C'est un événement, d'un point de vue historique et géopolitique, d'une importance majeure qu'évoque ici Jean-Baptiste Noé. Et l'analyse qu'il en donne nous semble d'un grand intérêt. D'un point de vue religieux, tout autant. Mais ce n'est pas celui où nous nous plaçons ici. Vendredi prochain, le pape François et le patriarche orthodoxe Kirill se rencontreront à La Havane et les implications géopolitiques de leur rencontre, telles qu'on peut les envisager, sont analysées ici remarquablement, nous semble-t-il, par Jean-Baptiste Noé [Figaro du 05.02.2016]. Nous en conseillons une lecture attentive.  LFAR  

     

    À Cuba, le mur de Dioclétien va tomber

    Les rues de Rome étaient parcourues par la rumeur depuis quelques jours : on espérait une rencontre entre François et Kirill lors du voyage du pape au Mexique. Moscou avait démenti, mais personne ne croyait vraiment cette dénégation. Quand la salle de presse du Saint-Siège convoqua pour 12h les journalistes pour communiquer une nouvelle importante, on comprit que Moscou pouvait passer par Rome. La rencontre qui se tiendra le 12 février prochain à La Havane est un entrechoque de l'histoire et de la géopolitique ; un événement historique majeur.

    Catholiques et orthodoxes : les Latins et les Grecs

    La fracture qui sépare les catholiques et les orthodoxes est d'abord culturelle et politique. La foi y a été conviée pour donner une justification théologique qui désormais n'a plus lieu d'être. La question du filioque est réglée, et les fidèles catholiques peuvent communier lors des messes orthodoxes, sous certaines conditions. La rupture entre Rome et Constantinople est d'abord d'ordre géopolitique. C'est la fracture entre la partie grecque et la partie latine du même Empire romain. C'est la fracture entre deux capitales, Rome et Byzance, qui ont lutté pendant des siècles pour affirmer leur primauté. C'est l'empereur Dioclétien qui, en créant la Tétrarchie, a officialisé la rupture politique et administrative de l'Empire entre l'Occident et l'Orient. Quand le christianisme se développe, il hérite d'une situation complexe où les Grecs méprisent les Latins, qui souffrent d'un complexe d'infériorité par rapport à leurs frères aînés dans la culture. Tous les conciles œcuméniques du premier millénaire se tiennent en Orient. La théologie chrétienne s'approfondit à Nicée, Antioche, Alexandrie, Constantinople. Saint Jérôme vient à Jérusalem pour traduire la Bible en latin, et saint Augustin regrette de ne pas parler le grec.

    En Occident, l'Empire disparaît et les structures se dissolvent. En Orient, l'Empire romain demeure. L'empereur qui siège à Constantinople est l'héritier des César. Charlemagne et les empereurs allemands jalousent celui qui porte la véritable pourpre.

    Au tournant de l'an mil la rupture est consommée, mais celle-ci était vivace depuis plusieurs siècles. Avec la chute de Constantinople en 1453 c'est Moscou qui reprend l'héritage de l'orthodoxie ; c'est elle la troisième Rome.

    Prémisses d'une réconciliation

    Il faut lire Taras Boulba de Gogol pour prendre la mesure du degré de haine qui a pu exister entre catholiques et orthodoxes, surtout en terres orientales où la foi recouvre les disparités ethniques. Polonais et Russes, Croates et Serbes ont longtemps été en conflit, revivant la fracture des Latins et des Grecs, actualisant le traumatisme du sac de Constantinople par les Vénitiens en 1204.

    C'est Léon XIII (1878-1903) qui comprend l'intérêt du rapprochement de Rome et de Moscou. Il opère une modernisation de la vision géopolitique du Saint-Siège. Le premier, il comprend que dans ce siècle de positivisme et de haine de la foi ,la fracture n'est plus entre Grecs et Latins, mais entre ceux qui se rattachent à Dieu et ceux qui dénient son existence. Nous sommes là au cœur des enjeux de la modernité actuelle. Entre Rome et Saint-Pétersbourg, les relations se réchauffent, le tsar invite même le pape à participer à des conférences internationales, ce que refuse l'Italie. La révolution bolchévique empêche le rapprochement, et l'espoir renaît en 1991.

    Benoît XVI a beaucoup fait pour la réunification des deux poumons de l'Église. Il a rencontré plusieurs fois Kirill avant que celui-ci ne devienne patriarche de Moscou si bien que, lors de la messe d'installation de François comme Pape, son bras droit était présent à Rome. C'était déjà une première. Le mur virtuel de Dioclétien séparant l'Empire entre Orient et Occident est en train de s'effriter.

    Cuba, épicentre de la géopolitique du Saint-Siège

    Que cette rencontre ait lieu à Cuba ne manque pas de surprendre. Il fallait un lieu neutre, le pape s'y arrêtera en allant au Mexique, et Kirill y sera présent pour une visite dans l'île. On peut supposer que la concordance des voyages n'est pas le fruit du hasard.

    Cuba, le lieu de l'affrontement terrible ente Kennedy et Khrouchtchev où le monde a failli basculer dans la guerre nucléaire. Cuba où a eu lieu une des révolutions communistes les plus sanglantes. Cuba, où la diplomatie pontificale s'est actionnée durant tout le siècle : Jean XXIII pour réconcilier États-Unis et URSS, Jean-Paul II pour une première visite historique, Benoît XVI pour asseoir la réconciliation, et François pour faire lever l'embargo. À La Havane en 2016, l'événement sera aussi important qu'à Berlin en 1989. Raul Castro, père et acteur d'une des révolutions communistes les plus sanglantes du XXe siècle, est aujourd'hui l'acteur de la plus grande révolution œcuménique de l'histoire. Voilà ce dictateur sanguinaire repenti qui scelle la rencontre de l'Orient et de l'Occident séparés depuis 1 000 ans. Quel retournement de l'histoire ! La terre du communisme athée, l'espérance des générations de mai 68 qui ont vu dans le Che et dans Castro leur salut, qui retourne à la foi et qui accueille les vicaires du Christ. Au moment de la crise des missiles, quel fou aurait pu espérer cela?

    L'Orient en sort changé

    La rencontre des Tropiques va changer le visage de l'Orient. Alors que l'Europe occidentale se coupe de la Russie et refuse de voir en Poutine un allié, la réconciliation de Moscou et de Rome va contraindre les chancelleries à revoir leur stratégie diplomatique, si elles ont une vision réaliste des relations internationales. Fin juin se tiendra en Crète un concile de toutes les églises orthodoxes. C'est la première fois que ce type de concile aura lieu. Seront notamment présents les patriarches de Moscou et de Constantinople. La question romaine sera un des sujets centraux de cette rencontre. La chute du mur du schisme à Cuba va faire circuler les grands vents de l'Orient. 

    Jean-Baptiste Noé

    Jean-Baptiste Noé est historien, auteur de Géopolitique du Vatican, PUF, 2015.

  • LA question de fond, par François Davin

    JBD Résolution 150.jpgNous avons décidé de reprendre quelques textes fondateurs de Lafautearousseau. Celui-ci, rédigé par François Davin, remonte au 28 février 2007, sous la présidence Chirac. Ce fut la première note du blog. Une note qui a été, depuis, maintes fois reprise, sur divers sites et blogs royalistes. C'est sur ces idées simples que nous avons créé Lafautearousseau, il y a presque huit ans. Nous n'avons, hélas, rien à y changer, après la présidence Sarkozy et sous celle, calamiteuse, de François Hollande. La France poursuit sa descente aux Enfers. Et lorsque Eric Zemmour publie son "Suicide français", la France entière sent bien qu'il parle vrai. Nous n'avons donc vraiment aucune raison de renoncer à penser et à dire que la France doit changer, non de majorité, mais de régime. Et que le régime qui lui conviendrait le mieux serait une monarchie - une monarchie royale. Est-ce une gageure ? Sans-doute. Mais la véritable gageure ne serait-ce pas, aujourd'hui, de vouloir la survie de la France et le maintien du régime actuel ?  ♦   Lafautearousseau

    Comment en sommes-nous arrivés là ? La République a pris une France en bon état, elle nous laisse une France au plus mal.... Nous étions le pays le plus peuplé d'Europe sous Louis XV et Louis XVI, nous avons été rattrapés puis dépassés par les autres, notre vitalité démographique a été brisée par les saignées effroyables directement liées à la Révolution et à la République : 800.000 morts (Révolution); 1.500.000 morts (guerres napoléoniennes); 500.000 habitants perdus en 1815 à cause des 100 jours, dernier mauvais coup porté à la France par l'orgueil de Napoléon; I.5OO.000 morts en 14-18 et 600.000 en 39-45; total : 4.900.000 français "évaporés", disparus, sortis de l'Histoire par les conséquences directes ou indirectes de l'irruption des idées révolutionnaires et des politiques aberrantes des différentes républiques. Quel pays pourrait-il supporter de tels traumatismes à répétition ? La France y a perdu une part importante de sa substance, au sens fort du terme ...

    Et que dire du rayonnement de la France, de l'attrait universel que sa culture, ses Arts, sa civilisation exerçaient sur l'Europe entière, et bien au delà : tout le monde nous enviait et nous imitait sous Louis XV et Louis XVI: le Roi de Prusse commandait ses armées en français; Mozart commençait ses lettres à son père par "Mon cher père"; les écrivains russes parsemaient leurs ouvrages de mots français, et parfois de phrases entières; on construisait Washington (symbole d'un pays nouveau) en s'inspirant ouvertement du classicisme architectural français; presque tous les dirigeants européens se sont fait construire leur petit Versailles; dans tous les domaines, c'était la France qui donnait le ton, c'était vers Paris que convergeaient tous les regards: la France royale avait su amener la société à son plus haut degré de raffinement, et nous connaissions alors ce qu'était "la douceur de vivre"... : la France en est-elle toujours là aujourd'hui ? Séduit-elle toujours autant ? Tient-elle la même place, ou d'autres que nous donnent-ils le ton...?

    Comment ne pas être frappé par la dégradation effarante du moral des Français, de leur "mental" ? Nous étions optimistes sous Louis XV et Louis XVI, car avec nos 29 millions d'habitants nous étions le mastodonte démographique de l'Europe, dont nous étions également, et de très loin, le pays le plus étendu: cette double sécurité nous rendait foncièrement optimistes, et c'est de cette époque que date ce dicton selon lequel "en France, tout finit par des chansons" : aujourd'hui nous sommes un peuple frileux, qui doute, et qui est le champion d'Europe incontesté de la consommation d'anti-dépresseurs; et que dire de notre situation économique et de notre richesse: entre le quart et le tiers de notre patrimoine artistique a été détruit par la Révolution; notre pays ne cesse de reculer au classement mondial des performances, cependant que l'appauvrissement et la précarité ne cessent de s'étendre parmi nos concitoyens; la violence et l'insécurité (dans tous les domaines) ont littéralement explosé et sont devenus des réalités tristement quotidiennes; la classe politique est très largement discréditée - même si un grand nombre d'élus ne méritent pas de reproches particuliers - et l'opinion publique se détache de plus en plus de la "chose publique", n'ayant plus d'espoir en l'avenir et se laissant aller à un pessimisme nouveau dans notre Histoire...

    Comment se fait-il donc, qu'en partant du pays le plus riche et le plus puissant d'Europe on en soit arrivé à un résultat aussi catastrophique et aussi désolant ? Puisqu'on a appliqué à ce pays la plus merveilleuse des constructions intellectuelles qui soient, puisqu'on l'a régi en fonction des meilleurs principes qui aient jamais été inventés, en toute logique ce pays n'a pu que passer du stade de super puissance qui était le sien à celui de super puissance démultiplié ! Nous devons donc nager dans le bonheur... sinon : cherchez l'erreur ! Il est vrai qu'avec le conformisme que fait régner la république idéologique, un conformisme qui n'a jamais été aussi fort chez nous et qui confine à l'étouffement de la pensée, nos concitoyens ont du souci à se faire : dire que nous vivons sous le règne du politiquement correct, de la police de la pensée, du conformatage de l'opinion ne relève même plus du constat mais de la banalité... Qu'on se souvienne de la grande liberté de ton, de parole, d'action dont nous jouissions sous Louis XV et Louis XVI, et une seule question vient à l'esprit : tout ça, pour ca ? Avec, si rien n'est fait, l'effacement continu, la disparition progressive de la France, sa sortie prochaine de l'histoire, du moins en tant que grande puissance, voire puissance tout court... ♦

     

  • CULTURE • Didier Rykner : « La classe politique est devenue inculte ! »

     

    par Raphaël de Gislain

     

    Depuis une dizaine d’années, le site Internet La Tribune de l’art passe au crible le monde de la culture et des musées, prenant le parti du patrimoine et des œuvres, souvent à rebours de l’idéologie dominante. Rencontre avec Didier Rykner, son bouillonnant fondateur…

    Rykner-600x401.jpgPourquoi avoir créé La Tribune de l’art et dans quel contexte l’avez-vous fait ?

    J’ai créé La Tribune de l’art en 2003, parce que je souhaitais lire un journal que je ne trouvais pas, qui n’existait pas, c’est-à-dire un journal d’art ou l’on parle d’expositions que l’on a vues – la plupart des revues d’art commentent des évènements qu’elles n’ont pas vues –, de livres que l’on a lus, etc. J’ai créé ce que je souhaitais avoir en quelque sorte. Après une formation d’ingénieur agronome, je suis passé par Sciences Po et l’école du Louvre mais je ne suis pas devenu conservateur. Le devoir de réserve n’a jamais été tellement mon style… Mon idée était de faire du journalisme sans langue de bois, comme un historien de l’art, en considérant le patrimoine et en prenant le parti de le défendre. Dans ce milieu, cela n’a rien d’une évidence. Pour cela il fallait un média libre et indépendant comme La Tribune de l’art. Culturellement, le contexte était alors meilleur qu’aujourd’hui…

    Existe-t-il encore une véritable critique d’art en France ?

    Il existe encore des critiques d’art, bien sûr, mais le problème est global. De plus en plus de journaux dépendent de groupes puissants comme Arnault, Lagardère, Bouygues, qui ont des intérêts énormes dans diverses activités, dans l’industrie ou le bâtiment, et qui tiennent les deux bouts de la chaîne. Par exemple, Arnault détruit des immeubles de l’ancienne Samaritaine. Comment voulez-vous que les journaux qui lui appartiennent soient critiques ? Dans ce contexte, il n’est alors plus question de défendre l’intérêt du patrimoine… Le phénomène est le même avec les expositions : lorsque les journaux sont partenaires, il ne faut pas attendre qu’ils en livrent une analyse objective… à cela, il faut aussi ajouter le copinage et les renvois d’ascenseurs, plutôt fréquents dans le milieu. Les critiques d’art sont donc de moins en moins nombreux à être indépendants et à pouvoir s’exprimer. Pour ma part, j’ai été boycotté surtout au début, du temps où Donnedieu de Vabres était au ministère de la Culture et Henri Loyrette au Louvre. Actuellement (cela a commencé d’ailleurs du temps d’Henri Loyrette lui même, il faut le reconnaître) je ne suis plus tenu à l’écart, même lorsque je combats les réserves du Louvre à Lens. On met même un point d’honneur à m’inviter…

    Comment voyez-vous évoluer l’articulation entre le monde politique et le monde culturel ? On a l’impression que le premier a totalement asservi le second…

    Il apparaît avec évidence que la classe politique est devenue complètement inculte. Même si une minorité échappe à la règle, les gens qui nous gouvernent, à droite comme à gauche, ne connaissent rien et s’en fichent. Par voie de conséquence, la politique se désintéresse de plus en plus du patrimoine et des musées. Il n’y a qu’à voir l’actuel projet de loi sur le patrimoine. Le ministère donne l’impression de vouloir se débarrasser de biens qui l’encombrent, en transférant la responsabilité aux villes, ce qui va être une catastrophe puisque les maires n’ont eux-mêmes souvent que peu d’intérêt ou peu de compétences pour la sauvegarde de leurs bâtiments… Le problème est donc lié à des hommes politiques a-cculturés qui considèrent que l’histoire de l’art est superflue, alors qu’il s’agit d’une des richesses principales de la France, qui plus est, source de revenus énormes… La culture n’est regardée que pour ces postes prestigieux et les nominations abracadabrantes continuent : on parle de nommer Muriel Mayette, l’ancienne administratrice de la Comédie Française, à la tête de la Villa Médicis, sans aucune légitimité… Regardez avec quelle vitesse le Louvre est actuellement entraîné dans une vertigineuse dérive intellectuelle. Il y aura l’année prochaine au Louvre-Lens une exposition sur le Racing club de Lens – il fallait quand même l’imaginer –, et à Paris dès septembre, trois autres expositions : Les mythes fondateurs d’Hercule à Dark Vador, – qui peut sérieusement penser que Dark Vador incarne « un mythe fondateur » ? –, Une brève histoire de l’avenir, d’après le livre de Jacques Attali, qui n’est tout de même pas connu pour ses compétences en matière d’histoire de l’art et dont on peut déjà craindre le verbiage, et des installations de Claude Lévêque, artiste contemporain qui n’a rien à faire au Louvre. Parallèlement, les rétrospectives Le Nain et Charles Le Brun auront lieu non pas à Paris mais à Lens, sans que l’on se demande s’il y avait là-bas un public pour des rétrospectives nécessairement pointues… Heureusement, à côté, certains musées de province s’en sortent à la force du poignet, avec des moyens parfois réduits. On peut citer le musée de Lyon, le musée de Montpellier, de Rennes, ou encore de Roubaix, qui est à sa façon un exemple, situé dans la ville la plus pauvre de France. Il est la preuve que tout n’est pas une question de budget. Mais la tâche est de plus en plus difficile pour eux.

    On observe des collusions de plus en plus fréquentes, via l’art contemporain, entre le marché de l’art et les institutions publiques, comme Versailles ; est-ce un phénomène général ?

    Il est clair qu’il y a un certain nombre d’artistes, toujours les mêmes, comme Lévêque ou Buren, que l’on retrouve partout y compris dans des lieux dévolus à l’art ancien. Le Louvre et Versailles ont ainsi de véritables politiques d’art contemporain, ce qui n’est absolument pas dans leur rôle. Cela a certainement un impact sur la cote des artistes, même si l’on constate qu’elles se dirigent le plus souvent vers des artistes connus, dont la cote est déjà solidement établie. Koons en est un bon exemple.

    Les expositions représentent aujourd’hui un véritable marché destiné aux masses. Les historiens de l’art ne jouent-ils pas un jeu dangereux en y participant et en cautionnant le mythe de l’art pour tous ?
    Il est heureux que les historiens de l’art participent aux grandes expositions ; ainsi, certaines ont-elles de réelles qualités scientifiques. Il est certain que l’on veut aujourd’hui que tout le monde aille au musée, y compris les gens qui ne s’y intéressent pas. On les attire donc avec des choses qui ne sont pas muséales pour les faire venir, ce qui est absurde. C’est par exemple ce que vient de faire le musées des beaux-arts de Lille, cet été, avec une exposition sur Donald et les canards… Le niveau baisse donc et on accompagne cette baisse… Vouloir faire des blockbusters avec des grands noms pour que défilent des centaines de milliers de visiteurs aboutit à un non-sens dans la mesure où plus personne ne profite des œuvres. L’idéologie ambiante est que tout se vaut, que Dark Vador est aussi légitime au Louvre qu’Hercule, qu’il n’y a pas de hiérarchie dans la culture. Il faut toujours un prétexte contemporain et populaire pour prétendument faire aimer l’art ancien. Rabaissé de la sorte, l’art ancien n’est quasiment plus considéré pour ce qu’il est. 

     

     - Politique magazine

  • Hervé JUVIN, au Figaro : « Répression des propos racistes, une juste cause dévoyée à des fins politiciennes »

     

    L'on doit être attentif à ce que dit, pense, écrit Hervé Juvin. Dans ses articles, livres, conférences et vidéos, notamment sur Realpolitik. En matière économique et financière, mais aussi politique, sociétale et géostratégique, ses jugements nous ont toujours paru particulièrement intéressants et justes, avec, en outre, une faculté d'anticipation peu commune. Très généralement, nous partageons ses analyses. Cette tribune donnée au Figaro du 17 avril illustre ce que nous venons d'écrire.  •  

     

    Et une loi sur la répression des propos racistes de plus. Qui peut être contre ? Après l'émotion suscitée par les crimes de janvier, dont l'un des objets manifestes est de terroriser ceux, qui résistent à l'islamisation de la France, beaucoup peuvent pourtant s'interroger : est-ce la bonne réponse ?

    Des Français constatent chaque jour que les flux migratoires sont une réalité d'importance dont il devrait être licite de débattre. Or ils se souviennent qu'on ne leur a jamais demandé leur avis et que le changement d'origine de la population française, l'une des transformations majeures de la France au cours des trente dernières années, a été subi, , tenu en lisière du débat démocratique, que ses effets n'ont jamais été évalués, et qu'il n'a jamais fait l'objet d'un vote ou d'une loi; c'est un décret qui a autorisé le regroupement familial ! Ils posent de plus en plus ouvertement la question. Voilà pourquoi la loi s'efforce d'entretenir cette mystification qui est au coeur d'un discours bien rôdé depuis la récupération de la « Marche des Beurs » par SOS Racisme et la culpabilisation des Français, poursuivie par le.rapport Tuot (Conseil d'État, 2014) : tout se passe bien, d'ailleurs il ne se passe rien, il est interdit de dire qu'il y a des problèmes. Tout se passe bien, et si ça se passe mal, c'est de votre faute !

    Le déni du réel dans lequel s'enfonce la France commence par la censure des mots. Sera-t-il possible de dire d'un Noir qu'il est noir, d'un Blanc qu'il est blanc, et qu'une soucoupe est une soucoupe ? L'idéologie de l'individu absolu répond que non.

    L'individu hors sol, que ne détermine rien, ni son origine, ni son âge, ni son sexe, ni sa foi, voilà l'idéal. Substituer l'individu abstrait, fiction juridique, aux hommes d'ici, des leurs et d'une histoire, voilà l'objet. Désintégrer ces liens, ces appartenances, ces communautés qui font de l'individu une personne, qui lui donnent une identité, voilà l'urgence !

    Nous sommes au coeur de la Grande Séparation moderne. La séparation de naguère passait dans l'espace, dans la langue et dans les moeurs, entre des sociétés humaines auxquelles elle assurait la liberté de se conduire, de choisir leur destin, et d'approfondir cette diversité splendide des, moeurs, des cultures et des croyances qui constitue la civilisation humaine, qui n'est pas si elle n'est pas plurielle ; « il n'y a pas de civilisation s'il n'y a pas des civilisations » (Claude Lévi-Strauss). La séparation moderne met fin à cette diversité des sociétés humaines et coupe l'individu de toutes les déterminations par lesquelles l'histoire, la nation, la culture ou la religion faisaient de lui le membre d'une communauté, l'acteur d'une société et un citoyen responsable. Comme l'analyse depuis longtemps Marcel Gauchet, il n'y a que des individus qui ont des droits, et rien d'autre ne peut les singulariser ; voilà l'idéologie moderne, voilà ce qui réalise la grande séparation d'avec l'histoire comme avec la nature, voilà comment le droit entreprend d'en finir avec les nations, de dissoudre les peuples, et d'étouffer la démocratie au nom, de l'Homme nouveau.

    Le paradoxe est double. D'abord, « l'antiracisme », au nom de l'égalité et du droit à la différence, est porteur d'une indifférenciation destructrice des cultures et des identités, à la fin de la diversité des sociétés humaines. Il provoque ce qu'il veut combattre ; l'avènement d'un modèle occidentaliste qui entend faire du monde une grande Amérique au nom de l'universel. Est-ce le destin de tout Malien, de tout Malgache, de tout Algérien, de devenir un Français comme les autres ? C'est que « l'antiracisme » confond inégalité et différence. Il affirme que la nature fait des hommes tous les mêmes, sans percevoir que ce naturalisme est la négation du travail patient, des cultures pour se distinguer, se singulariser et se transmettre. À cet égard, les formes dévoyées de « l'antiracisme » constituent un anti-humanisme ou, si l'on veut, une expression de la haine contre la culture qui trouve actuellement des expressions inédites dans le monde d'Internet, du management et du transhumanisme. Voilà ce qui conduit à la négation des cultures, qui ne peuvent vivre que dans un certain degré de séparation avec d'autres cultures, dans une certaine unité interne assurée par la frontière, l'éloignement, les identités singulières. Et à la disparition de l'Autre, englouti dans la fiction juridique du Même auquel tout individu se réduit. Comme l'écrit René Girard, « à force de célébrer toutes les différences, nous n'en respectons plus réellement aucune ».

    Dévoyer un grand et juste combat à des fins politiciennes est plus que méprisable, c'est dangereux. La négation de la condition humaine, qui est toujours enracinée dans un milieu, dans un contexte et une mémoire, fait l'impasse sur la question du moment : comment faire société entre nous ? La nation répondait ; quelles que soient leur origine, leur foi et leur idée, la France unit tous ceux qui la préfèrent. Le couvercle de la nation tenait ensemble ceux que tout le reste séparait. La réponse disparaît, avec cette grande séparation qui nous dépouille de ce qui fait de nous des Français, hommes de cette terre et des nôtres, pour en finir avec toute résistance au nouvel ordre mondial du droit, du contrat et du marché. Et nous en sommes là, àcette montée d'une police des idées, des mots et de la pensée, qui pourrait bien réussir ce prodige paradoxal : faire de la race ce qu'était le sexe au XIXe siècle, ce à quoi il est tellement interdit de penser et de dire qu'on y pense toujours et qu'on ne voit plus qu'elle. L'inflation de l'antiracisme produisant le racisme ? Prodige assez banal des politiques médiocres qui pensent changer le réel par décret et se garder des choses en supprimant des mots. 

     

    Auteur de La Grande séparation. Pour une écologie des civilisations, (Gallimard, 2013, 400 pages, 22,50 euros)

     

     

  • ”LA” question de fond ? La République a ruiné la France

    Ce fut la première note de lafautearousseau.

    Publiée le 28 février 2007, il y a plus de sept ans, souvent reprise, y compris tout récemment, par tout un ensemble de sites amis, nous n'avons, malheureusement, rien à y changer.

    La situation de notre pays n'a fait qu'empirer; la responsabilité de notre régime politique n'est que plus patente. Combien de temps encore aurons-nous à subir ce système mortel ? C'est la question que nous posions, que nous posons en republiant, après sept ans, ces réflexions, hélas, lucides.

    Lafautearousseau  

    la-republique-dettes-crises.jpgComment en sommes-nous arrivés là ? La République a pris une France en bon état, elle nous laisse une France au plus mal.... nous étions le pays le plus peuplé d'Europe sous Louis XV et Louis XVI, nous avons été rattrapés puis dépassés par les autres, notre vitalité démographique a été brisée par les saignées effroyables directement liées à la Révolution et à la République: 800.000 morts (Révolution); 1.500.000 morts (folles guerres napoléoniennes); 500.000 habitants perdus en 1815 à cause des 100 jours, dernier mauvais coup porté à la France par l'orgueil délirant de Napoléon; I.5OO.000 morts en 14/18 et 600.000 en 39/45; total: 4.900.000 français "évaporés", disparus, sortis de l'Histoire par les conséquences directes ou indirectes de l'irruption des idées révolutionnaires et des politiques aberrantes des différentes républiques. Quel pays pourrait-il supporter de tels traumatismes à répétition ? La France y a perdu une part importante de sa substance, au sens fort du terme (physique, pourrait-on dire)...

    Et que dire du rayonnement de la France, de l'attrait universel que sa culture, ses Arts, sa civilisation exerçaient sur l'Europe entière, et bien au-delà: tout le monde nous enviait et nous imitait sous Louis XV et Louis XVI: le Roi de Prusse commandait ses armées en français; Mozart commençait ses lettres à son père par "Mon cher père"; les écrivains russes parsemaient leurs ouvrages de mots français, et parfois de phrases entières; on construisait Washington (symbole d'un pays nouveau) en s'inspirant ouvertement du classicisme architectural français; presque tous les dirigeants européens se sont fait construire leur petit Versailles; dans tous les domaines, c'était la France qui donnait le ton, c'était vers Paris que convergeaient tous les regards: la France royale avait su amener la société à son plus haut degré de raffinement, et nous connaissions alors ce qu'était "la douceur de vivre"... : la France en est-elle toujours là aujourd'hui ? Séduit-elle toujours autant ? Tient-elle la même place, ou d'autres que nous donnent-ils le ton...?

    Comment ne pas être frappé par la dégradation effarante du moral des français, de leur "mental"? Nous étions optimistes sous Louis XV et Louis XVI, car avec nos 29 millions d'habitants nous étions le mastodonte démographique de l'Europe, dont nous étions également, et de très loin, le pays le plus étendu: cette double sécurité nous rendait foncièrement optimistes, et c'est de cette époque que date ce dicton selon lequel "en France, tout finit par des chansons": aujourd'hui nous sommes un peuple frileux, qui doute, et qui est le champion d'Europe incontesté de la consommation d'anti-dépresseurs; et que dire de notre situation économique et de notre richesse: entre le quart et le tiers de notre patrimoine artistique a été détruit par la Révolution; notre pays ne cesse de reculer au classement mondial des performances, cependant que l'appauvrissement et la précarité ne cessent de s'étendre parmi nos concitoyens; la violence et l'insécurité (dans tous les domaines) ont littéralement explosé et sont devenus des réalités tristement quotidiennes; la classe politique est très largement discréditée - même si un grand nombre d'élus ne méritent pas de reproches particuliers - et l'opinion publique se détache de plus en plus de la "chose publique", n'ayant plus d'espoir en l'avenir et se laissant aller à un pessimisme nouveau dans notre Histoire...

    Comment se fait-il donc, qu'en partant du pays le plus riche et le plus puissant d'Europe on en soit arrivé à un résultat aussi catastrophique et aussi désolant? Puisqu'on a appliqué à ce pays la plus merveilleuse des constructions intellectuelles qui soient, puisqu'on l'a régi en fonction des meilleurs principes qui aient jamais été inventés, en toute logique ce pays n'a pu que passer du stade de super puissance qui était le sien à celui de super puissance démultiplié! Nous devons donc nager dans le bonheur...sinon: cherchez l'erreur! Il est vrai qu'avec le conformisme que fait régner la république, un conformisme qui n'a jamais été aussi fort chez nous et qui confine à l'étouffement de la pensée, nos concitoyens ont du souci à se faire: dire que nous vivons sous le règne du politiquement correct, de la police de la pensée, du conformatage de l'opinion ne relève même plus du constat mais de la banalité...Qu'on se souvienne de la grande liberté de ton, de parole, d'action dont nous jouissions sous Louis XV et Louis XVI, et une seule question vient à l'esprit: tout ça, pour ça? Avec, si rien n'est fait, l'effacement continu, la disparition progressive de la France, sa sortie prochaine de l'histoire, du moins en tant que grande puissance, voire puissance tout court...

     

  • Réédition de La Politique de Pierre Boutang, l'analyse d'Axel Tisserand : le nationalisme comme éthique

    9782912833341.jpgEn rééditant La Politique, de Pierre Boutang, les éditions Les Provinciales ont rendu un service inappréciable à l’intelligence française en ces temps troublés où le souci politique même de l’homme — tel est le sous-titre de l’ouvrage — est remis en cause, notamment par ce monstre froid, l’Europe, qui veut, conformément au souhait saint-simonien, remplacer le gouvernement des hommes par l’administration des choses.  

    Or ce remplacement, en niant la dimension fondamentale du citoyen, fait de l’homme même une chose — un risque que prennent naturellement nos belles démocraties au nom d’un humanisme et d’un universalisme dont l’instrumentalisation trahit l’objectif affiché. Comme le remarquait déjà le jeune Boutang — le livre est paru en 1948 —, «  l’humanisme éternel, auquel se réfèrent les plus honnêtes des “moralistes” comme Albert Camus, n’a d’autre tort que de rejeter la politique, au lieu de l’assumer et de la transformer. » Aujourd’hui nos moralistes ne sont plus honnêtes : leur cynisme technocratique leur sert d’éthique.

    Car ce livre se veut avant tout une réflexion sur la nature politique de l’homme, que le philosophe découvre dans la figure du père, une figure que la révolution attaquera dans celle du Roi, avant que notre époque contemporaine, brouillant les repères fondamentaux de la famille elle-même, ne l’attaque plus radicalement encore en s’en prenant à l’enfant lui-même, légalement devenu objet d’un désir indéfini, voire monstrueux, en même temps que le citoyen se voit dépouillé de toute réalité. « [L’autorité], où l’enfant la découvrirait-il sinon dans son père [...] A l’origine, l’idée du père (et elle seule) donne son sens et sa valeur vivante aux interdictions [...] La réflexion politique ne pouvait alors me trouver désarmé. [...] Qu’y avait-il dans l’enseignement officiel d’une démocratie, dont la fonction première eût dû être de former des citoyens, qui permît vraiment de choisir ? Mais la politique ne pouvait justement être pour moi affaire d’opinion ni de préférence. Une idée était venue mesurer toutes les autres. La métaphysique même, où je m’élançais joyeusement à l’entrée de la classe de philosophie, ne pouvait déterminer la politique : c’est, au contraire, la politique, pour autant qu’elle prolongeait ma réflexion sur le rapport au père, sur cette situation idéale et non-choisie, qui avait mesuré, limité, la métaphysique naturelle [...] Le nationalisme, dont je trouvais les lignes claires, dessinées dans l’œuvre de Charles Maurras, ne m’était pas une doctrine à laquelle je dusse adhérer de volonté : il était une éthique, une manière d’agir exprimant mon rapport à une communauté de naissance que je n’avais pas choisie, pas plus que je n’avais choisi mon père. »

    C’est sur cette figure, trois fois fondatrice — comme Créateur, père et Roi —, que dès lors Boutang fait reposer le paradoxe constitutif du souci politique de l’homme, qui « se trouve à la jonction de l’universalité et de la singularité empirique : l’homme naît dans une communauté qu’il n’a pas choisie. Cet événement contingent et relatif constitue pour lui un engagement nécessaire et absolu, [...] un absolu que consacre l’Eglise lorsqu’elle commande de rendre à César ce qui est à César. »

    Ecrit en un temps où se disputaient deux matérialismes dont Boutang récusait la fausse querelle — le marxisme et le libéralisme : le second est encore vivace ! —, ce livre majeur, comme le note Michaël Bar-Zvi dans sa postface, « nous raconte, comme dans un récit, ce que peut et doit être la politique dans la vie d’un homme, de sa naissance à sa mort ». Oui, plus encore qu’un traité, ce livre est un récit, qui fait sa part à la légitimité de l’être politique de l’homme non pas comme identité close, qu’il est toujours possible de travestir — c’est le mensonge démocratique au semble-citoyen des Etats modernes — mais comme totalité vivante et paradoxale, engagée dans l’histoire, une histoire où chacun doit faire son salut sans que celui-ci s’y réduise (c’est le mensonge du marxisme : quant au libéralisme, c’est l’idée même de salut qu’il récuse). Car c’est par l’histoire que «  l’homme n’est pas “jeté dans le monde” mais qu’il s’y reconnaît, y retrouve son sens par le soin qu’il accorde aux jardins, aux saisons et aux cités mortelles. »

    Ou quand la politique devient souci existentiel.

    Axel Tisserand

    L’AF 2890

    Pierre Boutang, La Politique, la politique considérée comme souci, avec une postface de Michaël Bar-Zvi, Les Provinciales, 2014, 160 pages, 15 euros. En vente à LA LIBRAIRIE DE FLORE